La mobilisation communautaire pour l'éducation

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Porte-voix pour l’éducation en Afrique

La vie du réseau IDAY La mobilisation communautaire

pour l’éducationEntretien avec David Amouzou

Contre Ebola à l’école en Guinée-Conakry

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La mobilisation communautaire pour l’éducation

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Sommaire

2 - Mot du Président d’IDAY3 - Actualités IDAY-International4 - 5 - La mobilisation communautaire pour l’éducation 6 - 7 - Entretien avec David Amouzou (IDAY-Togo)8 - Zones tampons contre l’Ebola à l’école en Guinée-ConakryA propos d’IDAY

IDAY-International est un réseau de plaidoyer regroupant les associations de la société civile africaine oeuvrant pour l’éducation.

IDAY-International se bat pour le droit de tous les jeunes Africains à une éducation de base de qualité en encourageant un dialogue constructif entre la société civile africaine et ses gouvernements.

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IDAY

Mot du Président d’IDAY

Jean-Jacques SchulPrésident-fondateur d’IDAY-International

Dans son dernier livre, Political Order and Political Decay (2014), Francis Fukuyama démontre que la mobilisation sociale est la seule façon pacifique d’éviter les dérives clientélistes des gouvernements et d’améliorer leur responsabilisation.

C’est l’intervention de la société civile qui a réussi à responsabiliser dans une large mesure les gouvernements démocratiques des pays du Nord.

C’est pourquoi le réseau IDAY cherche à construire des représentations indépendantes issues de la société civile en Afrique. Dans cette perspective de promouvoir l’engagement citoyen dans l’éducation, le réseau promeut également les initiatives communautaires méritoires destinées à compenser les insuffisances des gouvernements locaux en matière d’éducation pour tous.

IDAY soutient leurs efforts visant à obtenir l’appui des gouvernements. En particulier l’approche développée au Togo et illustrée p. 7, devrait être multipliée à plus large échelle.

© Joseph Matheka / IDAY-Kenya

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Lors de la Conférence régionale ministérielle de l’Afrique subsaharienne sur l’Éducation Post-2015 qui s’est tenue à Kigali du 9 au 12 février, un membre du Conseil d’Administration d’IDAY-International a insisté sur l’importance d’un dialogue constructif entre les autorités et une société civile locale représentative afin d’identifier les réponses pertinentes aux problèmes d’éducation sur le continent.

IDAY se réjouit que dans leur déclaration finale, les Ministères de l’Éducation aient reconnu l’équité et la qualité de l’éducation comme des priorités, ainsi que la prise en compte des besoins des groupes les plus vulnérables exclus des systèmes scolaires.

Plaidoyer d’IDAY-Tanzanie pour l’Artemisia Annua

A Zanzibar en janvier, IDAY-Tanzanie a organisé une table-ronde à propos de la lutte contre le paludisme dans les écoles avec l’Artemisia Annua. L’objectif était de réunir le Ministère de la Santé et celui de l’Éducation pour examiner les possibilités de promouvoir l’Artemisia Annua dans les jardins scolaires pour contribuer à lutter contre le paludisme et améliorer les conditions d’apprentissage.

L’expert du Programme d’élimination du paludisme à Zanzibar et la représentante du Conseil des médicaments ont accueilli favorablement l’initiative pour renforcer la prévention du paludisme, en particulier grâce à l’effet répulsif de la plante. Ils ont demandé que l’efficacité curative de la plante et ses modalités d’utilisation soient mieux documentées. La Directrice du Ministère de l’Éducation de Zanzibar s’est montrée très favorable, encourageant à développer l’initiative avec les clubs scolaires tout en impliquant les communautés pour en démultiplier l’impact.

Actualités / IDAY-International

Conférence régionale de Kigali

IDAY a participé à la 5e Assemblée Mondiale de la Campagne Mondiale pour l’Éducation (CME) qui a réuni des représentants de plus de 80 pays du 23 au 26 février 2015 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Faisant le bilan de la réalisation des objectifs de l’Éducation Pour Tous fixés pour 2015, ils ont constaté les nombreux défis qu’il reste à relever -en particulier sur le continent africain- notamment en termes de qualité de l’éducation et d’inclusion des groupes vulnérables et marginalisés.

Les participants ont réfléchi aux priorités stratégiques de la Campagne pour les années à venir, mettant l’accent sur les questions de qualité, sur une approche holistique de l’éducation et rappelant que l’éducation est à la fois un droit et un bien public, que les États doivent garantir pour tous de manière équitable. Ces aspects sont au cœur du plaidoyer mené par les membres de la CME dans le cadre de la définition des objectifs de développement durable qui seront adoptés par les Nations Unies en septembre 2015.

Représentant IDAY, la Secrétaire Générale a fait adopter des motions appelant à mieux tenir compte du lien étroit entre santé et éducation, et soulignant le rôle essentiel de la société civile locale dans le dialogue politique et la gouvernance du secteur éducatif.

Événements à venir

Forum Mondial sur l’Éducation pour Tous - Incheon, Corée du Sud - 19-22 mai 2015

Journée Internationale de l’Enfant Africain (16 juin) - 24 juin 2015 - Parlement européen (Bruxelles) sous l’égide de Linda McAvan. Les activités des coalitions sont en cours de développement ; pour toute info, n’hésitez pas à les contacter directement. (Plus d’informations sur www.iday.org)

Assemblée mondiale de la CME

© Gorbal Sy

© Noëlle Garcin/ IDAY-International / CME

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IDAY p. 4 / Printemps 2015 www.iday.org

Dans de nombreux pays africains, beaucoup de jeunes ne sont pas pris en charge par le système éducatif national ou leurs familles. Pour résoudre ces problèmes, les communautés s’organisent et proposent des solutions locales adaptées. Voici quelques exemples venant des coalitions IDAY du Cameroun, du Niger et du Togo (Interview de David Amouzou page 6) sur les différentes formes que peuvent prendre les mobilisations communautaires pour l’éducation.

La mobilisation communautaire pour l’éducation

La convention relative aux droits de l’enfant (CDE) proclame le droit de l’enfant à une éducation pertinente et de qualité. Elle confirme que l’État a le devoir moral et social de garantir équité et bien-être à tous les citoyens. Pourtant, dans de nombreux pays africains, les programmes d’éducation nationale ne remplissent pas pleinement leur mission pour de multiples raisons : insuffisance des ressources budgétaires allouées à l’éducation, problèmes de gouvernance ou d’affectations budgétaires, inadaptation de l’offre éducative à certains publics marginalisés, faible qualité de l’instruction, etc.

La conséquence directe est qu’aujourd’hui encore 80 millions d’enfants et de jeunes africains n’ont pas accès à l’éducation.

La pauvreté et certaines barrières socio-culturelles sont les causes majeures de non-scolarisation et de déperdition scolaire. Dans certaines localités rurales du Cameroun par exemple, seuls 58% des élèves terminent leur cycle primaire car bon nombre de parents n’arrivent pas à payer leurs frais de scolarité. D’autres enfants et jeunes se retrouvent sans aucune prise en charge parentale – orphelins, enfants de familles très démunies, etc. – et sont contraints à survivre par la débrouille et les emplois précaires, sans possibilité d’aller à l’école.

© IDAY-Cameroun

Face à ces jeunes non-pris en charge par le système éducatif national ou leurs familles, de nombreuses communautés décident de s’organiser et d’identifier des solutions locales adaptées. Cette mobilisation communautaire pour l’éducation se traduit par des stratégies et des actions diverses, chacune adaptée à la spécificité du contexte et des défis à relever.

Cela va de l’implication active des parents d’élèves dans la gestion des écoles à la réhabilitation, voire la construction d’écoles, en passant par le plaidoyer pour l’affectation de personnel enseignant par l’État ou le développement d’activités génératrices de revenus (AGR) collectives pour financer la scolarité des enfants les plus vulnérables (voir l’exemple du Togo, ci-après).

© ONG Le Ronier / IDAY-Togo

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IDAY p. 5 / Printemps 2015www.iday.org

Au sein du réseau IDAY, plusieurs ONG locales soutiennent des démarches communautaires en faveur de l’éducation.

La mobilisation communautaire pour l’éducation

Au Cameroun, la population du village rural d’Etam Kouma, dans la Région Forestière, a mis en place l’École Familiale Agricole en réponse à la déperdition scolaire galopante des jeunes. Ce centre de formation professionnelle agropastorale récupère des jeunes en déshérence scolaire pour les former en métiers (agriculture, élevage, économie sociale et familiale, couture) et leur permettre de s’insérer par l’auto-emploi. Il existe une cinquantaine de structures similaires au Cameroun, regroupée au sein de l’Association nationale des Centres Familiaux de Formation par Alternance (ACEFFA), membre d’IDAY-Cameroun. Les centres fonctionnent tous avec la pédagogie de l’alternance. Ils reposent sur la responsabilisation des parents et sont gérés par la communauté. Une évaluation menée par le Ministère de l’Agriculture et du développement rural a confirmé la pertinence de ces structures pour réduire l’analphabétisme des jeunes, combattre l’exode rural et promouvoir l’auto-emploi. Si certains centres sont subventionnés par l’État, la plupart ne disposent cependant que de ressources limitées pour leur fonctionnement et pour accompagner l’installation des apprenants.

Au Niger, l’association ODI-Niger, membre d’IDAY-Niger, accompagne une démarche de réhabilitation à base communautaire (RBC) pour la prise en charge des personnes handicapées par la communauté et dans la communauté. En matière d’éducation, la stratégie consiste à responsabiliser la communauté pour qu’elle crée les conditions favorables à la scolarisation et la formation des enfants handicapés. Cette initiative combine la mobilisation de différents acteurs communautaires qui servent de relais de la cause des personnes handicapées, la mise en place de groupes d’entraide et développement d’AGR pour les familles des enfants handicapés, etc.

La mobilisation communautaire met l’accent sur la participation des populations elles-mêmes à la fixation et à la réalisation de leurs propres objectifs. Cette dynamique traduit pleinement la conception de l’éducation comme un droit et un bien public. Elle responsabilise tout un chacun mais aussi la communauté qui favorise ainsi des réponses collectives aux problèmes de certains de ses membres. Les initiatives locales impulsées par les communautés elles-mêmes sont par essence appropriées par les acteurs locaux qui se sentent fiers de leur rôle. Elles garantissent par ailleurs une adéquation avec les besoins et le contexte socio-économico-culturel. Souvent peu onéreuses puisque fondées sur les ressources locales, elles s’inscrivent généralement dans la durée et ont un effet tâche d’huile remarquable, suscitant l’enthousiasme et l’admiration des autres communautés.

La mobilisation communautaire est donc un élément essentiel de la réalisation de l’éducation de qualité pour tous, surtout lorsque le système d’enseignement public est insuffisant ou inadéquat. C’est d’autant plus important dans le cadre du mouvement de décentralisation des services d’éducation que connaissent la plupart des pays d’Afrique, qui rapproche la responsabilité en matière d’éducation de l’échelon local.

Le rôle des communautés dans la réalisation de l’éducation de qualité pour tous présente néanmoins des limites et des défis, à commencer par les inégalités de mobilisation selon les communautés. Celle-ci repose sur une conjonction de facteurs qui varient d’une communauté à l’autre : l’existence d’un sentiment d’appartenance, le sens d’avoir des intérêts communs, un climat relationnel favorable, etc. Le processus de décentralisation de l’éducation devrait donc inclure un accompagnement des processus de mobilisation des communautés.

Par ailleurs, dans le cas des écoles d’origine communautaire, la question de la qualité de l’enseignement fourni est souvent posée. L’alignement de leurs programmes sur le curriculum officiel, leur reconnaissance par le système éducatif national, la mise à disposition et la formation des enseignants par le Ministère de l’Education ou encore la garantie de moyens de fonctionnement et d’infrastructures adaptées sont autant d’éléments qui font l’objet d’un plaidoyer de certaines coalitions IDAY pour qu’ils soient pris en compte et soutenus par les États.

© IDAY-Cameroun

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L’ importance de l’échelon local est de plus en plus affirmée dans le secteur du développement. Quelle est selon vous la place des communautés dans cette dynamique ?Tout d’abord, le développement local est un processus grâce auquel la communauté participe au changement et au façonnement de son propre environnement dans le but d’améliorer la qualité de vie de ses résidents. Dans ce processus, la communauté constitue un système dynamique prépondérant dans le concert du développement du fait que sa participation et son implication réelle qui sont prioritaires et essentielles à la mise en œuvre du processus de développement. Dans le cadre du programme de création de Fonds Enfants Soleil (FES) pour la prise en charge communautaire des enfants vulnérables en milieu rural au Togo, la communauté constitue le premier socle sur lequel les activités du programme reposent.

Quels sont les facteurs qui favorisent la mobilisation d’une communauté à un moment donné sur un enjeu spécifique ?Ces facteurs sont de plusieurs ordres ; mais d’entrée, je dirais que c’est « l’intérêt qui meut l’agir ». Et avant l’intérêt que trouve chaque membre de la communauté dans la réalisation de l’enjeu en question, une meilleure connaissance et compréhension de l’enjeu dans son ensemble et le caractère prioritaire que revêt sa satisfaction dans la communauté sont les premiers facteurs de mobilisation.

A ces facteurs s’ajoutent :- l’adhésion des individus composant la communauté mue par la volonté d’interagir - le sens la solidarité et de l’altruisme- l’existence dans la communauté d’un bon acteur de communication.

Dans le cas du programme FES, la problématique est la scolarisation des enfants vulnérables en milieu rural. La mobilisation communautaire autour de ce programme a donc été facilitée par la façon dont la communauté est amenée à avoir une meilleure intelligence des tenants et aboutissants de la problématique de l’éducation en milieu rural et des possibilités d’actions qui s’offrent à elle. Ceci a très vite ouvert la voie à la recherche de solutions endogènes comme la mise en place des comités locaux qui ont entrepris des démarches de mobilisation locale pour la formalisation du programme, suivi de l’étude de faisabilité des activités génératrices de revenus pour créer le fonds FES. Par la suite, la mise à la disposition des parcelles cultivables a été d’une spontanéité formidable dans plusieurs villages.

Pouvez-vous nous expliquer par quel(s) processus les communautés peuvent-elles devenir actrices de changement ?Le processus par lequel une communauté peut devenir actrice de changement est facteur de l’origine du changement : selon que celui soit interne ou externe à la communauté. Mais de façon générale, il faut s’assurer que tous les besoins de la communauté soient bien pris en compte et hiérarchisés en terme de priorité. Il faut ensuite avoir le sens de l’appropriation, de la recherche et les compétences nécessaires pour la mise en œuvre du changement. Mais avant tout, il est nécessaire que la communauté participe activement et de façon exhaustive à l’élaboration de son propre plan et à son pilotage. Ce processus se doit d’être volontaire et devra envisager le renforcement et la valorisation des forces endogènes. En plus, il faut un climat et un environnement propice à l’organisation en vue d’instaurer une bonne collaboration entre tous les membres de la communauté. Cette approche par la compétence communautaire peut-elle contribuer à apporter des réponses pertinentes aux défis de l’éducation en Afrique ?Oui, cette approche par compétence contribue déjà à apporter des réponses pertinentes au défi de l’éducation en Afrique en général et au Togo en particulier. Les communautés ont par leur sens de l’organisation eues l’occasion de créer des Écoles dites « Écoles d’Initiatives Locales « (EDIL) avant que l’État ne s’y intéressent quelques années plus tard en y envoyant des enseignants, en les dotant de matériels didactiques et en remplaçant les appâtâmes par des classes construites en dur. Il est donc clair que la participation locale n’est pas négligeable. Il ne faut pas non plus oublier qu’aujourd’hui, les communautés sont en première ligne pour la gestion des écoles à travers les Comités des Parents d’élèves (COGEP) et exécute le plan d’action de l’école.

Quel plaidoyer la coalition IDAY-Togo mène-t-elle sur ces questions ?Au niveau du Togo, la meilleure connaissance des responsabilités des communautés en termes de participation au processus de l’éducation est une des premières priorités que se donne le collectif IDAY-Togo. La reconnaissance de toutes les EDIL, la promotion de l’enseignement préscolaire (surtout en milieu rural), la vraie gratuité de la scolarisation et l’amélioration des conditions des vies et de travail des enseignants ainsi que la nécessité d’assurer un enseignement de qualité sont, parmi beaucoup d’autres enjeux, le bâton de pèlerin du collectif IDAY-Togo au côté de la Coalition Nationale Togolaise pour l’Éducation pour tous.

Interview de David Amouzou (IDAY-Togo)

ONG Le Ronier / IDAY-Togo / Projet FES

© David Amouzou / IDAY-Togo

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IDAY p. 7 / Printemps 2015www.iday.org

Interview / IDAY-Togo

© ONG Le Ronier / IDAY-Togo

Afin de rendre effective l’éducation pour tous au sein des communautés rurales pauvres au Togo, la société civile s’est organisée pour assurer une éducation primaire à tous les enfants orphelins et démunis.

Le Rônier, une organisation membre d’IDAY-Togo, a développé le programme “Fonds Enfant Soleil” (FES) pour assurer la scolarisation et la prise en charge par les communautés de ces orphelins, enfants abandonnés ou démunis. Le programme s’appuie sur les valeurs sociales fondamentales de la famille et de la solidarité. Il se concentre sur l’éducation qui est une clé pour l’avenir de ces enfants et pour le développement de leur communauté. Le programme aide les familles locales à recueillir ces enfants grâce à de petites subventions pour l’élevage, ce qui leur permet de générer des revenus supplémentaires pour assurer l’éducation de leur enfant adoptif. Après trois années, chaque famille bénéficiaire du programme rend l’équivalent de ce qu’elle a reçu pour permettre au programme d’aider encore plus d’enfants.

L’accent est mis sur le travail relationnel avec l’enfant, la médiation avec sa famille d’accueil et l’école. L’objectif est d’assurer une meilleure insertion de l’enfant dans son milieu scolaire par une approche structurante, par la réalisation de projet individualisé fondé sur l’implication de la famille d’accueil en collaboration avec le groupement FES. Ainsi, l’intégration de l’enfant dans un groupe familial lui permet de mieux se situer dans son environnement, favorise la rencontre et les échanges d’expériences pouvant stimuler sa motivation.

La structure en coopérativesCe régime d’entraide basé sur les familles est géré par les villages FES constitués en sociétés coopératives FES autonomes. Celles-ci gèrent également des activités communautaires génératrices de revenus (agricoles pour la plupart) qui servent à améliorer l’accès et la qualité de l’éducation pour tout le village. Grâce à des systèmes d’épargne-crédit mis en place dans chaque village, le programme contribue à renforcer l’autonomie de ces communautés. Toutes les sociétés coopératives fusionnées constituent l’Assemblée Générale du FES que dirige le Comité Directeur Central, organe suprême de coordination à qui revient la tâche de mobiliser sur le plan national et international des ressources pour soutenir les coopératives dans leurs initiatives. Le RONIER assure le secrétariat exécutif de Comité Directeur Central et pour cela est tenu de rechercher à élaborer un programme de renforcement de capacité du FES.

Résultats513 enfants de 5 à 14 ans dans 14 villages du Sud-Togo ont été scolarisés et soignés grâce à ce programme depuis 2013. Le nombre d’enfants pris en charge augmente chaque année et d’ici 2018 ce seront plus de 1.500 orphelins et enfants vulnérables qui seront intégrés.

IDAY-Togo plaide pour un soutien accru du gouvernement pour les écoles de ces villages, qui dépendent principalement de la communauté, et pour une généralisation de cette approche.

Fonds Enfant Soleil - L’ intégration communautaire pour l’éducation des enfants orphelins et vulnérables en zones rurales au Togo

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Contexte

L’épidémie d’Ebola qui s’est déclenchée en Guinée fin 2013 a contaminé près de 1000 personnes dans le pays, dont plus de la moitié sont décédées des suites de l’infection.

En plus de l’impact sanitaire, l’épidémie a entrainé une réduction de l’activité économique et de la croissance qui pourrait causer, selon les statistiques de la Banque Mondiale, une perte de 4,5% du PIB de la Guinée.

Description du projet

Le projet se propose de créer une zone tampon entre le virus Ebola et 25 écoles situées dans les zones infectées de la ville de Conakry.

250 agents de proximité seront formés pour sensibiliser les écoliers, leurs enseignants et quelques 20 000 personnes des communes Kaloum, Dixinn, Matam, Matoto et Ratoma de Conakry sur les méthodes pour éviter la contamination.

500 kits de prévention seront distribués en parallèle d’une campagne de sensibilisation comprenant des séances de formation, des émissions radio, et la distribution d’affiches et de T-shirt.

Le projet sera géré par une équipe de 5 gestionnaires et 10 formateurs expérimentés.

IDAY-Guinée engagera des actions de plaidoyer auprès des autorités pour étendre l’expérience à d’autres communes du pays.

Objectifs

• Contribuer à prévenir la propagation du virus hémorragique Ebola dans 25 écoles de Conakry et les communautés environnantes.

• Réduire les interruptions scolaires liées à l’Ebola qui entravent la bonne scolarité des élèves.

Résultats escomptés

• 250 communicateurs de proximité formés pour mener la sensibilisation communautaire sur l’Ebola

• 35 000 personnes dans les 25 écoles et les communautés environnantes informées des caractéristiques du virus Ebola, des modes de transmissions, de la manière d’éviter la propagation du virus et des mesures à prendre en cas d’infection suspectée ou avérée par le virus Ebola.

• 500 kits de prévention distribués dans les écoles.

• Réduction à 90% des cas d’infection par le virus Ebola dans les 25 écoles et les communautés environnantes.

• Les autorités communautaires, régionales et nationales sont sensibilisées pour étendre l’approche “zones tampons” à d’autres écoles du pays.

Contact

IDAY-GuinéeElisée Kolie Fassou c/o CALMaison des Jeunes de Gbessia centreCommune de Matoto / BP 5943 Conakry, GuinéeT.: + 224 9 655 09 26 45 / 628 02 91 [email protected]

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Zones tampons contre l’Ebola à l’écoleen Guinée-Conakry

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