La Main Tendue n°7

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n° 7 Décembre 2008 0,50 E Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME ( Voir notre article en page 5 ) ( Voir notre article en page 5 ) ( Voir notre article en page 5 ) ( Voir notre article en page 5 ) Yvette recevant son prix de fin d’année, en juin 2008 (voir notre article en page 3)

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Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre

Transcript of La Main Tendue n°7

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Décembre 2008 0,50 E

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEMEYVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEMEYVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEMEYVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME ( Voir notre article en page 5 )( Voir notre article en page 5 )( Voir notre article en page 5 )( Voir notre article en page 5 )

Yvette recevant son prix de fin d’année, en juin 2008 (voir notre article en page 3)

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tel succès, le mérite en revient totalement aux élèves, qui ne ménagent pas leur peine, en restant parfois jusque vers vingt et une heures. Le bilan est par contre plus décevant, en ce qui concerne la vente des cd et dvd de Chantal Eden, l’artiste fran-çaise qui est venue faire deux concerts de solidarité, à Auxerre, pour soutenir notre action, en 2005 et 2007. Cette dernière nous a en effet per-mis de vendre des exemplai-res de son dernier album, avec un bénéfice intéressant

pour notre club, mais nous n’avons vendu que sept cd et cinq dvd, alors que nous en avions vingt de chaque. Nous comptons bien ne pas en res-ter là, surtout que Chantal, qui est auteur, compositeur et in-terprète, est vraiment une ar-tiste de grand talent (pour rap-pel, nous vendons le cd, 18 euros, et le dvd, 23 euros). Les sommes ainsi récoltées par les différentes actions ont permis non seulement de fi-nancer notre parrainage (250 euros versés annuellement à Aide et Action), mais égale-ment d’acheter du matériel scolaire (cahiers, stylos, li-vres, kits de géométrie, etc.), qui a ensuite été envoyé au Bénin, pour être distribué dans l’école d’Agbanou, où Yvette étudiait jusqu’en juin dernier.

Un petit bilan financier... Comme chaque année, les élèves du Club ont présenté une exposition sur leurs acti-vités et ont tenu un stand, lors des réunions parents profes-seurs, où ils ont vendu des gâteaux confectionnés par leurs soins, ainsi que des bois-sons et notre petit journal. Cette action a permis de déga-ger un bénéfice de quelques 380 euros. Nous remercions chaleureusement, au passage, tous les parents qui ont eu la gentillesse de participer, ainsi que toutes les personnes, qui se sont arrêtées pour acheter quelque chose ou simplement pour discuter avec les mem-bres du club. Si cette opéra-tion, qui est désormais deve-nue une tradition dans notre établissement, rencontre un

Pour ceux qui liraient notre petit journal, pour la première fois, rappelons que le Club Parrainage entame sa sixième année. Il rassemble une ving-taine d’élèves volontaires, qui s’investissent pour parrainer une jeune béninoise, prénom-mée Yvette et bientôt un nou-vel enfant. Chaque action, chaque initiative est votée démocratiquement par les membres du club, qui se ré-unissent tous les mardis, entre 12 h 45 et 13 h 25. Le club n’existe que par les élèves qui l’animent et qui se donnent sans compter, notamment lors des réunions parents profes-seurs. Toutefois, en fin d’année pas-sée, nous avons eu à déplorer quelques comportements in-compatibles avec les valeurs que nous défendons et avec notre devise, « rigueur, pa-tience et respect d’autrui ». C’est pourquoi, il a été déci-dé, cette année, d’une part de limiter le nombre d’inscrip-tions à vingt et d’autre part, de faire signer à chaque parti-cipant la charte du club, qui explique clairement les objec-tifs et les exigences de notre action. Le groupe qui s’est ainsi constitué, autour de quelques anciens, est un groupe soudé, solidaire et mo-tivé, qui fera, à n’en pas dou-ter, un excellent travail. Je tiens à remercier particulière-ment les anciens troisièmes, désormais partis vers d’autres horizons, qui ont fait, au cours des années, un travail remarquable.

M. Dollé, professeur

coordonnateur

La vie du Club. Des nouvelles d’Yvette: l’entrée en sixième. L’évènement: le forum d’Aide et Action. Reportage: la musique Traditionnelle béninoise. A l’honneur: Aide et Action.

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LE CLUB PARRAINAGE BIENTÔT SUR INTERNET Depuis la création du Club, en 2003, les élèves ont su apporter peu à peu de nouvelles pierres à l’édifice; ils ont initié de nouvelles actions, trouvé des moyens d’être plus ef-ficaces… Petit à petit, le club a grandi, mûri et aujourd’hui, les élèves estiment que le moment est venu de créer un site Internet, afin de partager notre expérience avec d’autres.

Le Club Parrainage

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La carte du club

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Nos cartons ont fait des heu-reux... Grâce à l’association Joigny-Baobab et à notre ami Jonas Gaba, qui est maintenant parti enseigner en Guyane, nous avons pu expédier, l’an passé, près de cent kilos de matériel, dont une encyclopédie com-plète, des livrets de travail scolaire Nathan, des ustensi-les de cuisine pour Louise, la maman d’Yvette, et bien en-tendu des présents pour notre filleule et sa sœur jumelle. Après quelques petits tracas d’ordre administratif (voir notre article dans le n° 6 de « La Main Tendue »), tout est finalement arrivé à bon port. Patricia Saizonou, responsa-ble des parrainages au Bénin et en outre une amie du club, s’est occupée de répartir tout cela au mieux, avec le comité local d’Aide et Action. En fin d’année scolaire, une cérémonie de remise de prix a été organisée dans l’école d’Agbanou, en présence des officiels locaux et des parents d’élèves. Le matériel scolaire que nous avions envoyé, com-plété par Aide et Action, a permis d’offrir à chaque élève méritant une récompense. Yvette a reçu la sienne des mains de la directrice, qui l’a félicitée pour son travail. La représentante des élèves a fait un discours de remerciement très touchant, où elle a souli-gné l’importance de l’école, aussi bien pour l’avenir de son pays, que pour l’épa-nouissement de chaque enfant béninois. Les écoles locales n’ont pas été oubliées, car ce sont elles qui ont reçu les quelques deux-cent soixante dix livrets Nathan. Ce genre d’initiative, où l’école s’ouvre sur la communauté villa-geoise, est très important, car cela permet aux parents de mieux comprendre les enjeux de la scolarisation et de convaincre peu à peu les fa-milles qui sont encore réticen-tes vis-à-vis de l’école. D’ail-leurs, les parents d’élèves ont écouté avec attention les dis-cours prononcés, tant par les officiels, que par les enfants...

Une soirée Awalé très réussie Le 6 juin dernier, les élèves du Club Parrainage ont orga-nisé un tournoi d’Awalé, qui a rencontré un vif succès. Ce fut l’occasion de faire décou-vrir à la quarantaine de parti-cipants, ce passionnant jeu de stratégie africain. Il s’agit au demeurant d’un des plus an-ciens jeux connus, qui aurait son origine vers le V° ou VI° siècle. Le principe de base en est simple: il s’agit de dépla-cer des graines, dans douze « trous », qui forment deux territoires de six cases cha-cun, et d’en capturer un maxi-mum. Mais, la stratégie joue un rôle essentiel et les joueurs chevronnés calculent leurs coups, plusieurs tours à l’avance, un peu comme aux échecs. Dans une ambiance des plus sympathiques, adul-tes et enfants, joueurs débu-tants et chevronnés se sont creusés les méninges pour essayer de piéger leurs adver-saires. Répartis initialement en huit poules éliminatoires, seuls les deux meilleurs de chaque groupe ont pu accéder à la phase finale. Après quel-ques rafraichissements et gâ-teaux, offerts par le Club, les champions se sont affrontés dans des duels, dont certains ont été épiques. Il a fallu, par exemple, recommencer une demie finale quatre fois, pour cause d’égalité. La finale elle-même a duré trois quarts d’heure et s’est prolongée jus-que vers une heure du matin, opposant Mme Pierog, mère d’élève, à M. Hulnet, profes-seur d’histoire géographie du collège. Malgré la fatigue, chaque coup était murement réfléchi, aucun ne voulant ca-pituler. Finalement, c’est M. Hulnet qui est sorti vainqueur de cet épique combat et qui est reparti avec la coupe. La meilleure élève, arrivée troi-sième, Laura Martin, est membre de notre club et a montré une ténacité remar-quable. Au cours de cette an-née, nous avons bien l’inten-tion de nous entraîner, pour un éventuel nouveau tournoi, en juin prochain… 3

Yvonne, Yvette et Louise avec leurs cadeaux

Des parents d’élèves à la fois attentifs et fiers de leurs enfants

La représentante des récipiendaires

Les lauréats d’un jour

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visites médicales, déparasi-tage, formations sur l’hygiène bucco-dentaire et sur les rè-gles fondamentales d’hy-giène. La formation des ensei-gnants a été améliorée, ce qui permet d’améliorer aussi la qualité de l’enseignement. Les écoles de la région ont été dotées en fournitures scolai-res. Des activités culturelles ont également vu le jour: or-ganisation d’excursions, sou-tien aux équipes scolaires de football, dotation en équipe-ments sportifs, mise en place de cercles de lecture, organi-sation de cours de vacances, remises de prix...

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L’aventure continue Nous attendons, dans les jours à venir, notre nouveau dossier de parrainage car, comme nous vous l’avions expliqué dans notre dernier numéro, le club s’apprête à tendre la main à un nouvel enfant, mais cette fois, dans le nord du Bé-nin, plus exactement dans la région de Djougou. Nous sommes très impatients de faire sa connaissance, par l’intermédiaire de son dossier et de sa photo, et de lui en-voyer un premier courrier. La seule chose qui soit certaine à ce jour, c’est qu’il sera en CP.

Les projets de cette année Comme bien souvent, nous avons démarré sur les cha-peaux de roue. En effet, notre club a été invité au forum in-ternational d’Aide et Action, à Marly-le-Roi, le 27 septem-bre dernier (voir notre article en page 6). Les élèves qui y sont allés ont présenté nos actions et ont rapporté de nombreuses et très intéressan-tes informations. Désormais, tous les membres du club ont une très belle carte, offerte par le Foyer So-cio-éducatif, que nous remer-cions au passage. Celle-ci sert pour passer en prioritaire à la cantine, le mardi. En ce début d’année scolaire, nous avons plein d’idées, mais il nous faudra de la pa-tience et beaucoup de travail pour les réaliser. Nous envisa-geons, entre autre, de créer un site Internet, pour partager notre expérience avec beau-coup plus de monde, mais aussi pour communiquer avec les anciens du club et pour-quoi pas, avec Yvette. En ef-fet, nous espérons obtenir de la mairie une dotation au titre des projets subventionnés, afin d’offrir deux ordinateurs au collège de Ouidah, en échange de la possibilité pour Yvette de se connecter régu-lièrement sur notre site. Par ailleurs, une de nos mem-bres est d’origine béninoise et il n’est p as impossible qu’elle se rende au Bénin, avec sa famille, durant l’été 2009. Elle pourrait alors ren-contrer Yvette et devenir ainsi l’ambassadrice de notre club. Ce serait vraiment une chance extraordinaire pour nous tous. Parmi les projets qui trottent encore dans nos têtes, et qui restent à voter, il y a l’organi-sation d’un nouveau tournoi d’Awalé, l’organisation d’une soirée dansante béninoise...

Les élèves du Club Parrainage

M. Hulnet, notre champion face à un de ses adversaires

Yvette et Yvonne prêtes pour la rentrée

Le devenir du parrainage d’Yvette Le parrainage d’Yvette, par l’intermédiaire d’Aide et Ac-tion, l’association avec la-quelle nous travaillons depuis cinq ans, touche à sa fin. En effet, le parrainage tel que nous l’avons pratiqué jus-qu’ici ne se fait qu’au niveau de l’enseignement primaire. Mais, rassurez-vous, nous n’allons pas pour autant aban-donner notre petite protégée. Grâce au travail que les diffé-rents membres du club ont effectué, année après année, grâce au sérieux et à l’effica-cité dont ils ont fait preuve, nous avons tissé des liens d’amitié avec de nombreuses personnes, et plus particuliè-rement avec Patricia Saizo-nou. C’est par son intermé-diaire, et désormais à titre pri-vé, que d’une part, nous continuerons à envoyer cour-riers et colis à Yvette, et que d’autre part, nous aurons ré-gulièrement de ses nouvelles. Il n’était pas envisageable pour nous de perdre ce lien si particulier et si humainement précieux, qui nous lie à Yvette et à sa famille. Sur-tout, que notre filleule entame une nouvelle étape importante de sa scolarité, puisqu’elle vient de faire son entrée au collège. Nous avons reçu ré-cemment un document de la part d’Aide et Action, pour faire le bilan de ce qui a été réalisé, ces dernières années sur Ouidah, grâce aux dons des nombreux parrains. Et on peut le dire sans complexe, les choses avancent. De nou-veaux bâtiments et de nouvel-les installations sanitaires sont sortis de terre: de nouveaux modules de classes équipés et meublés, des toilettes, des citernes à eau, des postes de lave mains… Des progrès no-tables ont été réalisés dans le domaine de la santé scolaire:

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YVETTE A FAIT SON ENTREE EN SIXIEME

Le travail qu’Yvette fournit, avec tant de sérieux, depuis plusieurs années a porté ses fruits: elle a obtenu, en juin dernier, son Certificat d’Etudes Primaires, sésame indis-pensable, au Bénin, pour poursuivre ses études au collège...

Après un petit coup de fati-gue, au printemps dernier, et quelques évaluations un peu moins bien réussies qu’à l’ac-coutumée, Yvette a su se res-saisir, pour finir son année scolaire de CM 2, en beauté. Elle a, en effet, obtenu son C.E.P., grâce à des résultats tout à fait satisfaisants. Elle a ainsi gagné, grâce à son tra-vail et à sa ténacité, le droit de s’inscrire au collège, afin de poursuivre ses études. C’est une étape essentielle, dans sa jeune vie, puisque notre petite filleule caresse désormais le rêve de devenir, un jour, mé-decin. Inutile de vous dire que nous sommes tous très fiers du parcours qu’elle a fait, du-rant sa scolarité primaire. Que de progrès réalisés, depuis son tout premier courrier, sur lequel elle avait fait un dessin, accompagné de seulement quelques mots ! On peut le dire sans complexe, Yvette a d’ores et déjà acquis une au-tonomie et une maîtrise de l’écrit, qui lui permettront de prétendre à un avenir meil-leur que bien des enfants bé-ninois, qui ne vont pas à l’école. De son côté, Yvonne, la ju-melle d’Yvette, a fait ce qu’il fallait, d’après Patricia, pour que sa « moitié » la rattrape, puisqu’elle a préféré redou-bler sa sixième. C’est ainsi, main dans la main, que nos deux « coquines » de sœurs ont fait leur rentrée en sixième, début octobre, dans

le collège d’enseignement général de Ouidah. Il s’agit d’un établissement public, qui compte 1850 élèves pour 55 enseignants ! Nul doute que cette nouvelle étape sera plus difficile que la précédente, mais nous savons qu’Yvette fera de son mieux. De toute façon, nous serons toujours avec elle, malgré les quelques milliers de kilomè-tres qui nous séparent, pour la soutenir dans ses efforts… «Yvette, é vivi nou mi tahoun bo mi gnin djedouto towoué. Minon filin houé tègbè. »

La dernière lettre d’Yvette

Le collège d’enseignement général de Ouidah: la rentrée des adultes 5

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ou faire part de notre expé-rience. Le premier atelier, ani-mé par M. Pierre Soetard, a abordé le thème de la qualité de l’éducation. En effet, il ne suffit pas de donner accès à l’école, il faut aussi que celle-ci soit adaptée aux conditions locales et qu’elle soit de qua-lité, d’où les différents pro-grammes qu’Aide et Action soutient, pour améliorer la formation des enseignants. Le second atelier, animé par Mlle San Ouk, a abordé le thème de l’éducation inclusive,

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pour lutter contre le travail et le trafic des enfants. Ensuite, tous les participants, nous y compris, se sont répar-tis en groupes et ont participé à trois ateliers, le premier, en fin de matinée, les deux au-tres, l’après midi. Les thèmes étaient très intéressants et nous avons appris énormé-ment de choses, que nous avons rapportées ensuite à nos camarades du club restés à Auxerre. Nous sommes même intervenus, à plusieurs repri-ses, pour poser des questions

En fait, nous n’avons partici-pé qu’à la journée du samedi, du fait des impératifs de notre vie d’étudiants, mais que de choses nous avons apprises ! La matinée a commencé par une assemblée plénière, ani-mée par Mme Claire Calosci, directrice générale internatio-nale d’Aide et Action et M. Jacques Lemaréchal, prési-dent d’A&A France. Mme Calosci a rappelé les grands principes de l’association : « l’assistanat est le pire des poisons pour le développe-ment; il faut aider, accompa-gner, mais pas assister (…) Il faut permettre à chacun d’être acteur de son développement (... ). La seule démarche qui convienne est celle d’un par-tenariat, d’un accompagne-ment, dans le respect de la souveraineté des états où nous intervenons ». Pour être plus efficace, Aide et Action a fait le choix, depuis quelques an-nées, de mutualiser les prati-ques, c’est-à-dire de davan-tage mettre en contact les dif-férents projets, des différents pays, afin que chacun ap-prenne des idées des autres et s’en inspire s’il le souhaite. C’est pourquoi, un Plan Glo-bal de Développement a été mis en place, comme gage de cohérence et d’efficacité. Du-rant cette assemblée, il y eut plusieurs interventions fort intéressantes, comme celle du représentant d’Haïti, qui a tenu à féliciter Aide et Action pour son engagement dans son pays, dans le respect des besoins et des coutumes de son peuple, ou encore, comme celle du représentant de l’Inde, qui a insisté sur l’im-portance de la scolarisation,

c’est-à-dire celui de la scolari-sation des enfants handicapés, aveugles, orphelins, nomades, malades… Et là, les chiffres parlent d’eux-mêmes: il y a 600 millions d’enfants handi-capés, dans le monde, qui ne sont pas scolarisés ! Ces en-fants sont les premières victi-mes des trafics les plus odieux, comme celui des or-ganes, que l’on prend sur des enfants vivants !!! Le dernier atelier, celui de Claire Heuzé, a abordé le thème de la mu-tualisation des actions. C’est là que le débat a été le plus animé et que Louise a rappelé avec force qu’ « il y a deux choses distinctes, dans l’ac-tion de parrainer: d’une part, le don de 250 euros annuels, qui sert à différents program-mes et donc au développe-ment de l’éducation, dans le monde, et d’autre part, le par-rainage lui même, qui par l’intermédiaire de cadeaux et d’échanges de courriers, est un lien humain très fort qui se construit peu à peu. On n’achète pas un filleul, en si-gnant un chèque, on tend la main et l’oreille à un enfant, ce n’est pas pareil ! ». Durant toute la journée, nous nous sommes relayés pour tenir notre stand et expliquer, grâce à notre exposition, les actions et réalisations menées par le club, depuis sa création. Nous avons eu un réel succès et beaucoup de bénévoles nous ont même laissé leurs coordonnées, pour que nous restions en contact. Ils sem-blaient vraiment étonnés par tout ce que nous avons fait.

LE CLUB PARRAINAGE A PARTICIPE AU FORUM NATIONAL DES BENEVOLES D’AIDE ET ACTION

Le Forum National des bénévoles d’Aide et Action s’est tenu, cette année, à Marly-le-Roi, du 26 au 28 septembre dernier. Justine, Louise et Jean-Baptiste y ont parti-cipé, accompagnés de Mme Blot et de M. Dollé: une expérience très enrichissante...

Notre stand, durant le forum

Le représentant d’Haïti, durant l’assemblée plénière Tout en anglais...

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tiellement des percussions, est très riche en rythmes: le Goo-go, le Zenli, le Massé Go-houn, le Guélêdê, l’Akpala... Il existe une multitude de tambours aux sonorités bien différentes, et aux usages dif-férents. En fait, la musique, les chants et les danses sont toujours intimement liés et accompagnent les évènements de la vie sociale: les enterre-ments, les cérémonies roya-les... Chaque peuple a ses tra-ditions propres. Par exemple, au sud Bénin, où le Vaudou (religion traditionnelle) est encore très présent, chaque rite ou invocation des dieux

Certains artistes béninois sont aujourd’hui connus en dehors de leurs frontières. Leurs compositions sont souvent bien éloignées de la musique traditionnelle, même s’ils s’en inspirent. Ces musiciens ont en effet intégré de nouvelles sonorités, issues d’instru-ments, tels que les claviers, les guitares et les basses. La musique traditionnelle bé-ninoise est souvent moins bien connue. Elle véhicule pourtant une partie de l’his-toire des peuples du pays. Cette musique jouée entière-ment avec des instruments africains, c’est-à-dire essen-

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LA MUSIQUE, UN HÉRITAGE CULTUREL A PRÉSERVER

Comme dans beaucoup de pays africains, la musique tradition-nelle béninoise subit les influences occidentales. Elle s’enrichit certes de nouveaux sons, mais ne perd-elle pas en même temps sa signification profonde ?

En soirée, après le repas pris en compagnie de Romain Jan-nel, le responsable jeunesse d’Aide et Action, nous avons projeté un diaporama sur l’histoire de notre club. Il a longuement été applaudi et cela nous a fait chaud au cœur. Nous avons terminé cette journée par un interview filmé, réalisé par le service de presse d’A&A. Avouons le, nous avons été bavards, car M. Dollé et Mme Blot nous ont patiemment attendus, pen-dant trois quarts d’heure. Et puis, il nous a fallu prendre le chemin du retour. Nous som-mes arrivés à Auxerre, vers une heure du matin, mais c’était vraiment génial… Justine: « Nous avons ren-contré des responsables étran-gers d’A&A, notamment ceux de Chine, du Burkina Faso, d’Inde. Leur expérience et la connaissance sociale et cultu-relle de leur pays nous ont montré qu’on ne pouvait pas être efficace sans l’écoute des besoins des populations et sans l’action des responsables locaux. Les problèmes ne sont en effet pas les mêmes partout et pour un même problème, il existe différentes solutions... J’ai été heureuse de participer à cette journée, qui a été vrai-ment enrichissante et inou-bliable. Nous avons pu dialo-guer avec d’autres bénévoles, qui se demandaient comment des collégiens pouvaient agir et être efficaces. Le dialogue n’a d’ailleurs pas toujours été très simple, notamment avec la responsable de Chine, qui ne parlait que l’Anglais… » Jean-Baptiste: « J’ai beau-coup aimé cette journée, parce que les gens présents étaient vraiment passionnés. Ils étaient surpris de voir des collégiens à ce forum, mais quand on leur a expliqué ce qu’on faisait pour Yvette et son école, ils nous ont écoutés avec attention et je pense que nous les avons convaincus que ce qui compte, ce n’est pas l’âge, c’est l’envie de bien faire les choses. » Pour en savoir plus sur Aide et Action, rendez-vous page 8

Justine, Louise et Jean-Baptiste

est accompagné de danses et de musiques. Tel tambour sera utilisé pour les enterre-ments, tel autre pour l’arrivée d’un personnage important, tel autre encore pour une cé-rémonie religieuse… Le tam-bour Gangan, appelé aussi tambour d’aisselle, par exem-ple, se joue surtout lors des réjouissances. Le tambour Zenli, fabriqué en poterie d’argile cuite, que l’on frappe d’un tissu ou d’un éventail, n’est joué qu’à l’occasion de cérémonies funéraires… Ce patrimoine exceptionnel est encore bien présent, mais il n’est pas certain qu’il ré-siste longtemps aux assauts de la musique moderne, plus ri-che en sonorités. A cet égard, deux jeunes gens, François-Romain Dumont et Jean-Baptiste Miel, viennent de réaliser un inventaire très do-cumenté (dvd et cd audio) des musiques et danses du sud du Bénin, projet auquel de nom-breux artistes locaux ont ap-porté leur contribution, tels que Gbessi Zolawadji, Jac-queline Adomou, Alekpehan-hou ou encore le roi Alokpon.

Tambour Zenli

Au rythme du Kpanlogo

Deux joueurs de Tama Joueur de Djembé

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filleule, afin de découvrir peu à peu sa culture et son pays, on peut envoyer des cadeaux, du matériel scolaire, etc.. Sur place, notre action est re-layée par le comité local de parrainage: c’est lui qui est chargé d’informer la commu-nauté villageoise sur ce que fait Aide et Action; c’est lui aussi qui appuie pour que les parents inscrivent leurs en-fants, qui aide, si nécessaire, à traduire dans leur langue maternelle, les lettres que les enfants reçoivent; c’est lui encore, qui fait les photos que nous recevons et qui distribue le contenu des colis que nous envoyons, en respectant les consignes des parrains et mar-raines… Alors, quand franchirez-vous le pas ? Si vous voulez en savoir plus sur l’association, visitez son site: www.aide-et-action.org

quoi, il faut les soutenir conjointement, selon les besoins des communau-tés locales. Et si vous aussi, vous rejoigniez Aide et Ac-tion ? Ce grand et juste combat qui consiste à œuvrer pour que tous les enfants de la planète puissent aller à l’école, afin de construire leur avenir, est loin d’être fini. Nous autres du Club Parrai-nage, avons choisi de nous y consacrer, depuis déjà six ans. Et pourquoi

pas vous ? Il existe différents moyens de s’engager avec Aide et Ac-tion: il y a bien entendu le parrainage d’un enfant, comme nous le faisons nous mêmes, ou alors le parrainage d’une classe, d’une école ou encore d’un projet. Il existe aussi la possibilité de faire simplement un don, ou bien même un legs ou une donation. En ce qui concerne le parrai-nage individuel, il faut distinguer deux cho-ses: le don de 2O eu-ros par mois, qui sert aux différents pro-grammes d’Aide et Action, et donc au dé-veloppement de l’édu-cation dans le monde et, le parrainage lui-même, le lien humain, qui est ce qu’on veut bien en faire. On peut échanger des courriers avec son filleul ou sa

loppement. Tout part des be-soins des communautés locales, qu’Aide et Action aide, dans la réalisation de leurs projets édu-catifs. Certes, cette démarche est plus longue et sans doute plus difficile que de simplement donner de l’argent, mais le but est de garantir la pertinence et la pérennité des différents pro-jets. Aide et Action a de multiples axes d’intervention: améliorer l’accès à l’éducation; améliorer les conditions de scolarisation (construction de salles de classe, dotations en mobiliers et matériels scolaires, construction de sanitaires...); améliorer la qualité de l’enseignement (formation des enseignants); diversifier l’offre éducative (développement de l’enseigne-ment professionnel, enseigne-ment des règles fondamentales d’hygiène...); développer l’ac-cès au sport et à la culture (subventions accordées à des clubs sportifs, dotations pour des bibliothèques…). Tous ces aspects de l’éducation sont indissociables. C’est pour-

Directeur de la publication: M. J.-M. Dubus; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage. Remerciements à tous ceux qui nous ont aidés. 8

ET SI DEMAIN TOUS LES ENFANTS DU MONDE POUVAIENT ALLER A L’ECOLE...

« Nous agissons pour un monde où la dignité est assurée pour toutes et tous, grâce à l’éducation, levier de développement humain. Notre engagement et nos actions sont fondés, avant tout, sur les valeurs de liberté, de respect, de solidarité, d’équité et d’intégrité », telles sont les bases d’Aide et Action.

Qu’est-ce qu’Aide et Action ? Aide et Action est née en 1981, à l’initiative de Pierre-Bernard Le Bas, qui a lancé les premiers programmes, en Inde et au Kenya, fondés sur des parrainages individuels d’enfants. Aide et Action est une O.N.G. (Organisation Non Gouvernementale) inter-nationale, apolitique et non confessionnelle. Sa mission est de promouvoir l’accès à l’école de tous les enfants, dans les pays les plus défavo-risés. Et la tâche est immense: aujourd’hui, il y a encore plus de 80 millions d’enfants dans le monde, qui n’ont pas accès à l’école, dont 60 % de filles; 250 millions d’enfants de cinq à quinze ans doivent travailler pour vivre ou survivre; 770 millions d’adultes sont anal-phabètes... Aide et Action, ce sont 63000 parrains, marraines et dona-teurs; ce sont 120 projets éducatifs, dans vingt pays (Maroc, Mali, Sénégal, Gui-née, Burkina Faso, Togo, Bé-nin, Niger, Malawi, Madagas-car, Tanzanie, Sri Lanka, Inde, Chine, Laos, Vietnam, Cambodge, République Do-minicaine, Haïti, France et Suisse); ce sont 25 000 éco-les concernées par les diffé-rents programmes; ce sont plus de cinq millions d’en-fants touchés par les projets… Quelle est la démarche de l’association ? Aide et Action fonde sa dé-marche sur l’accompagne-ment, sur le partenariat et sur-tout pas sur l’assistanat. Elle œuvre pour que les bénéficiai-res de l’aide deviennent les acteurs de leur propre déve-

Le plaisir d’apprendre...

Le plaisir d’écrire...

Photo A & A

Photo A & A