La Main Tendue n° 14

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n° ° ° ° 14 Novembre 2012 0,50 Bulletin du Club Parrainage du collège Paul-Bert d’Auxerre LE CLUB PARRAINAGE INTERVIENT DÉSORMAIS DANS DEUX PAYS ( Voir notre article en page 2) ( Voir notre article en page 2) ( Voir notre article en page 2) ( Voir notre article en page 2) http://parrainagepaulbert.free.fr Lohanatsahabe Onklou BENIN AFRIQUE Djalilou Saina

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Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre

Transcript of La Main Tendue n° 14

Page 1: La Main Tendue n° 14

n°°°° 14

Novembre 2012 0,50 €

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul-Bert d’Auxerre

LE CLUB PARRAINAGE INTERVIENT DÉSORMAIS DANS DEUX PAYS

( Voir notre article en page 2)( Voir notre article en page 2)( Voir notre article en page 2)( Voir notre article en page 2)

http://parrainagepaulbert.free.fr

Lohanatsahabe

Onklou

BENIN

AFRIQUE

Djalilou Saina

Page 2: La Main Tendue n° 14

d’efforts cette année, afin de

faire rentrer dans nos caisses

l’argent qui nous est nécessai-

re pour poursuivre nos ac-

tions. Nous tenons à remer-

cier toutes les personnes qui

se sont intéressées à ce que

nous faisons, en venant voir

notre exposition ou en nous

achetant quelque chose, ainsi

que les parents qui ont mis la

main à la pâte pour confec-

tionner les succulents gâ-

teaux.

Le bilan au niveau des actions

est par contre très positif. En

effet, depuis janvier dernier,

le Club a franchi une nouvelle

étape, car sans rien abandon-

ner de nos actions au Bénin,

nous avons pris la responsabi-

lité d’entamer une seconde

mission, mais cette fois, dans

un autre pays, Madagascar,

afin de découvrir une nouvel-

le contrée et sa culture. Nous

sommes ainsi devenus les

parrains et marraines de Sai-

na, une petite fille d’une di-

zaine d’années, qui habite

dans un village du Nord Est

de l’île (voir nos articles en

pages 6 et 7). C’est pour nous

Bilan de l’année 2011-2012 Le bilan financier est moins

bon que les années précéden-

tes et ceci pour plusieurs rai-

sons. Tout d’abord il n’y a eu

qu’une seule série de réunions

parents professeurs, au lieu de

deux les années passées. Bien

que notre exposition et la ven-

te de gâteaux et boissons aient

rencontré le même succès que

d’habitude, les bénéfices eux,

sont de fait deux fois moins

importants (environ deux cent

trente euros), ce qui nous pose

un réel problème, car nous

avons désormais deux parrai-

nages à financer, et cela re-

présente presque cinq cents

euros annuels. Notre petit

journal, qui est vendu durant

ces mêmes réunions, n’a pu

faire paraître qu’un seul nu-

méro au lieu de deux, ce qui

représente également un réel

manque à gagner. Par ailleurs,

il n’y a pas eu non plus, l’an

passé, de soirée loto, à laquel-

le nous participions tradition-

nellement, et qui rapportait

quelques subsides. Il va donc

falloir que nous redoublions

La vie du Club.

Des nouvelles de Djalilou

Des nouvelles de Saina

Reportage: la région de

Lohanantsahabe

Les 10 ans du club.

L’année 2012-2013 sera pour

le Club Parrainage du collège

Paul Bert une année particu-

lière: d’abord parce que plu-

sieurs projets sont en cours,

dont certains très ambitieux,

et ensuite parce que le Club

fêtera ses dix ans d’existence,

une longévité que l’on doit à

l’indéfectible motivation de

ses membres, qui ont su, tout

au long de ces années, trans-

mettre le flambeau et leur

expérience aux plus jeunes.

Après avoir parrainé durant

huit ans, Yvette, une jeune

béninoise de la ville de Oui-

dah, le club parraine désor-

mais un jeune garçon, pré-

nommé Djalilou, élève de

l’école primaire de Onklou

(dans le nord du Bénin), ainsi

qu’une jeune malgache, Sai-

na, depuis seulement quelques

mois.

Cette action de parrainage se

fait par l’intermédiaire d’Aide

et Action, une organisation

internationale non gouverne-

mentale, qui œuvre, depuis

1981, pour l’amélioration de

la scolarisation des enfants,

dans les pays en voie de déve-

loppement. Chaque année, le

Club anime un certain nombre

d’actions, dont le but est de

récolter de l’argent, qui sert

ensuite à l’achat de matériel

scolaire, pour ses filleuls et

leurs camarades de classe.

Cette année, le Club compte

trente-cinq membres de la

sixième à la troisième, qui

tous ont envie de s’investir,

pour offrir à des jeunes com-

me eux la possibilité d’aller à

l’école, sans jamais perdre de

vue trois grands principes:

« Patience, rigueur et respect

d’autrui ».

M. Dollé, coordonnateur

du Club Parrainage

P 2 P 5 P 6 P 7 P 8

UN PROJET AMBITIEUX POUR LES DIX ANS DU CLUB

Après avoir ouvert une seconde antenne, à Madagascar, en janvier dernier, nous nous

sommes lancés dans un grand projet, afin de marquer par un acte fort le dixième an-

niversaire de notre Club: l’aménagement d’une bibliothèque au Bénin. La première

étape est déjà en cours de réalisation...

à la fois une nouvelle porte

qui s’ouvre, mais aussi un

véritable challenge, car cela

va nous permettre de voir si

nous sommes capables d’ex-

porter notre expérience, dans

un pays où nous n’avons à ce

jour aucun ancrage.

En ce qui concerne le Bénin,

nous avions pu envoyer, en

novembre 2011, par l’inter-

médiaire de Joigny Baobab,

une dizaine de colis remplis

de livres, de dictionnaires et

de petits matériels scolaires.

Après les tribulations admi-

nistratives habituelles, ces

derniers sont arrivés à bon

port, au siège d’Aide et Ac-

tion Bénin, mais seulement en

février 2012. Une grande cé-

rémonie a été organisée à

Onklou, le village de notre

filleul Djalilou, le 2 mars sui-

vant, en présence des person-

nalités locales, afin de faire la

distribution de tout ce maté-

riel aux écoles et au collège

du secteur. Tous les élèves

qui avaient participé au

concours de dessins que nous

avions organisé, l’an passé,

ont reçu un petit livre, à cette

Remise des colis aux directeurs du complexe scolaire d’Onklou 2

1

Le représentant des élèves

Page 3: La Main Tendue n° 14

responsable élève. Nous

avons dû réfléchir à tous les

aspects du projet: son but, sa

faisabilité, la chronologie de

sa réalisation, les matières

premières nécessaires, son

financement… Le plus diffi-

cile a sans doute été de mettre

par écrit, dans des cases pré-

établies, toutes les idées que

nous avions brassées collecti-

vement. Mais nous y sommes

finalement parvenus et avons

déposé notre dossier en avril.

Le 6 juin, Elsa, Maxime, Su-

zanne et Dylan, sont allés le

défendre devant un jury, au

nom de tout le Club. Soutenus

moralement par M. Dollé, qui

a tenu à les laisser se présen-

ter seuls face au jury, ils se

sont débrouillés comme des

chefs. Contrairement à la plu-

part des représentants des

autres projets, ils ont su

convaincre, sans lire aucune

note. Quelques semaines plus

tard, la bonne nouvelle est

tombée: nous avons obtenu

une subvention de sept cent

cinquante euros, complétée

par un don de deux cent cin-

quante euros, de la part du

F.S.E. de notre collège, le

reste des dépenses étant pris

en charge par le club lui-

même.

La première étape de réalisa-

tion du projet est d’ores et

déjà en cours. Nous avons

envoyé un mail à Mme Sylvie

Hinson, responsable des par-

rainages à Aide et Action

Bénin et lui avons demandé

de contacter les autorités

d’Onklou, ainsi que les pa-

rents d’élèves, afin qu’ils éta-

blissent une liste de leurs be-

soins avec une estimation des

coûts. Il n’est en effet pas

envisageable pour nous de

faire ce projet, sans impliquer

directement la communauté

villageoise, qui sera au final

la bénéficiaire de ce nouvel

espace de culture. C’est à

cette dernière également

qu’incombera, dans un second

temps, la tâche de recruter sur

place un artisan menuisier,

pour réaliser le travail. Mme

Hinson nous a assuré de son

total soutien, ainsi que de

celui de son équipe. Nous l’en

remercions vivement.

local est un peu comme une

coquille vide. C’est pourquoi

nous avons eu l’idée de l’a-

ménager, en « engageant » un

artisan sur place, au Bénin,

qui réalisera le mobilier né-

cessaire (meubles de range-

ment, tables, bancs…). Pour

financier ce projet, nous

avons décidé de constituer un

dossier de demande de sub-

vention, dans le cadre des

Projets Jeunes d’Envie d’A-

gir, organisé par la DDCSPP

(Direction Départementale de

la Cohésion Sociale et de la

Protection des Populations de

l ’Yo n ne ) . Co mme ce

« concours » est réservé à des

jeunes de moins de vingt-cinq

ans, M. Dollé, notre profes-

seur coordonnateur, a tenu à

ce que nous montions nous-

mêmes notre projet. Lors de

plusieurs réunions hebdoma-

daires, nous avons donc cons-

titué notre dossier, en autono-

mie, sous l’égide d’Elsa, notre

grâce à Mme Vanzèle, profes-

seur d’histoire, qui nous a fait

profiter de son expérience, suite

à un voyage qu’elle a fait dans

cette lointaine contrée.

Nous avons fini l’année par

notre traditionnel petit tournoi

interne d’awalé. C’est Elsa, qui

l’a finalement emporté pour la

seconde année consécutive, au

terme d’une belle finale, qui l’a

opposée à Dylan.

Une subvention pour notre projet de bibliothèque Suite à la mise à disposition

d’un local, à Onklou, afin d’ins-

taller une bibliothèque pour les

livres et encyclopédies que

nous avons fait parvenir à nos

amis béninois, l’idée nous est

venue d’aller plus loin et de

monter un projet ambitieux, qui

constituera un acte fort et sym-

bolique pour le dixième anni-

versaire de notre club. A ce

jour, à l’exception des livres, ce

3

occasion. La cérémonie s’est

achevée par des allocutions:

les représentants des élèves,

des enseignants, des parents

et même des autorités locales,

parmi lesquels un ministre du

roi d’Onklou, ont pris succes-

sivement la parole, pour nous

remercier et pour réaffirmer

leur engagement pour l’édu-

cation. Nous avons vraiment

été très touchés par leurs té-

moignages de gratitude et cela

nous a motivé encore davan-

tage. Le directeur de l’école

primaire de notre filleul a

même obtenu du chef d’arron-

dissement la mise à disposi-

tion d’un local, pour installer

provisoirement une bibliothè-

que, afin de gérer le plus effi-

cacement possible les livres et

encyclopédies que nous leur

avons offerts. C’est ce qui

nous a donné l’idée de consti-

tuer un dossier de demande de

subvention, dans le cadre des

Projets Jeu-

nes d’Envie

d’Agir (voir

plus loin).

Durant cette

année sco-

laire, nous

avons eu à

deux repri-

ses l’occasion de nous enri-

chir culturellement. Nous

avons tout d’abord eu le

grand plaisir d’accueillir, lors

d’une de nos réunions hebdo-

madaires, M. Ladji Niangane.

Depuis plus de trente ans, ce

dernier se bat dans son pays,

le Mali, et dans toute la ré-

gion du fleuve Sénégal, pour

développer une agriculture

familiale forte et diversifiée,

dans le respect de l’environ-

nement. Dialoguer avec lui a

été très enrichissant; nous lui

avons posé plein de questions

et cela nous a permis de

mieux comprendre les problè-

mes et enjeux de la région du

Sahel. Nous avons aujour-

d’hui une pensée affectueuse

pour lui, car son pays a été

secoué par de graves troubles,

quelques jours seulement

après son passage parmi nous.

En juin, nous avons ensuite

fait une petite visite en ima-

ges du Burkina-Faso, un pays

qui se situe au nord du Bénin,

L’équipe de choc: Suzanne,

Elsa, Dylan et Maxime

Elsa encore gagnante du concours d’Awalé: trop forte !

M. Niangane

Page 4: La Main Tendue n° 14

amis béninois et d’enrichir

ainsi la future bibliothèque

d’Onklou. Nous remercions

une fois de plus nos amis de

l’association Joigny Baobab,

qui non seulement font un

travail remarquable (voir leur

site), mais qui en plus ne nous

oublient jamais. Sans eux,

nous ne pourrions pas être

aussi efficaces que nous le

sommes, car nos modestes

finances ne nous permet-

traient pas d’envoyer autant

de choses en Afrique, du fait

des frais de port.

Dès l’annonce de cette très

bonne nouvelle, nous avons

lancé une opération de collec-

te de livres susceptibles d’être

intéressants pour des élèves

de niveau primaire ou collège.

Certains membres du club

n’ont pas hésité à démarcher

les commerçants et cela a

donné de bons résultats. Des

parents d’élèves nous ont

également fait des dons, com-

me par exemple une encyclo-

pédie « Tout l’Univers » com-

plète. En seulement une se-

maine, nous avons collecté

tellement de livres, qu’il n’est

pas certain que nous puissions

tout envoyer en une seule

fois. Nous remercions toutes

les personnes, qui nous ont

fait confiance, en notre nom

mais aussi en celui de tous ces

jeunes béninois, qui auront

prochainement le plaisir de

parcourir tous ces ouvrages.

club est toujours aussi dyna-

mique.

Comme chaque année, nous

avons démocratiquement

choisi un responsable. Il s’git

de Maxime Pannetrat, élève

de 3°D, qui prend donc la

succession d’Elsa. Maxime

s’est déjà illustré l’année pas-

sée, notamment en faisant

partie du quatuor qui a défen-

du notre projet de bibliothè-

que, devant le jury de la

DDCSPP. Une petite nou-

veauté toutefois, nous avons

également élu deux corespon-

sables, afin de seconder

Maxime: Suzanne et Yanis.

Une année chargée en pers-pective

Avec deux parrainages à gé-

rer, les réunions parents pro-

fesseurs à préparer, notre pro-

jet d’aménagement d’une

bibliothèque à Onklou à cons-

truire et piloter, nous avons

un programme bien étoffé.

D’ailleurs, les affaires ont

déjà repris, puisque Joigny

Baobab, par l’intermédiaire

de sa présidente, Mme Thèrè-

se Brayotel, nous a fait savoir

qu’une petite place nous était

d’ores et déjà réservée, dans

le prochain conteneur qu’ils

affrèteront, fin novembre,

pour le Bénin. C’est pour

nous l’occasion rêvée de faire

parvenir du matériel scolaire,

mais aussi des livres à nos 4

La nouvelle équipe

Une fois de plus, le Club Par-

rainage a été « victime » de

son succès. Après le départ

des troisièmes, parmi lesquels

se trouvait Elsa, notre ancien-

ne responsable, que nous sa-

luons affectueusement au

passage, nous avons fait en

septembre une réunion des

« anciens », pour voir com-

bien de places nous pouvions

proposer pour de nouvelles

inscriptions. La grande majo-

rité des membres de l’an pas-

sé ayant rempilé, il ne restait

guère qu’une petite dizaine de

places possibles pour des nou-

veaux. Nous avons donc choi-

si, avec M. Dollé, de faire une

réunion unique d’information,

durant laquelle les documents

d’inscription seraient distri-

bués. Mais, une bonne ving-

taine de camarades se sont

présentés à cette réunion, ap-

paremment très motivés pour

nous rejoindre. Afin de rester

avec un nombre raisonnable

de membres, M. Dollé a déci-

dé que les dossiers d’inscrip-

tion ne seraient acceptés que

jusqu’à la récréation du lende-

main matin. Cela n’a pas vrai-

ment donné le résultat es-

compté. A huit heures cinq,

dix sept dossiers avaient été

déposés. C’est vous dire l’en-

vie de nous rejoindre de tous

ces camarades. Tout le monde

ayant joué le jeu, nous les

avons tous bien entendu ac-

ceptés, mais nous nous som-

mes retrouvés à trente-cinq,

ce qui est bien trop pour fonc-

tionner de manière efficace

durant nos réunions du mardi.

M. Dollé a donc pris la déci-

sion de scinder le groupe en

deux: les « anciens » viennent

toutes les semaines, mais les

nouveaux viennent, soit en

semaine paire, soit en semai-

ne impaire. Au départ, nous

avions pensé que cette situa-

tion ne durerait que le temps

que certains éventuellement

se désistent, ce qui arrive par-

fois, afin de redescendre sous

la barre des trente, mais à ce

jour, nous sommes toujours

trente cinq, tous plus motivés

les uns que les autres. Après

dix ans d’existence, notre

Dès que les réunions parents

professeurs seront passées,

nous nous attaquerons à quel-

que chose qui nous tient parti-

culièrement à cœur: l’organi-

sation du dixième anniversai-

re de notre club. Nous n’a-

vons pas encore décidé quelle

forme cela prendra, mais nous

aimerions organiser une soi-

rée festive, sans doute au

printemps 2013, où nous invi-

terons les anciens, ceux que

nous appelons les « ancêtres»,

c’est-à-dire les fondateurs du

Club, et où nous espérons

vous voir également nom-

breux, vous qui nous suivez et

nous soutenez, parfois depuis

plusieurs années.

Nous envisageons également

d’aller à la rencontre de nos

ainés, en nous rendant dans

une maison de retraite, pour

organiser une initiation et un

petit tournoi d’awalé. Cela

permettra en plus de faire

connaître Aide et Action, l’as-

sociation avec laquelle nous

travaillons.

Dès que tout cela prendra

forme, nous informerons les

personnes intéressées par l’in-

termédiaire d’affiches mais

aussi par notre site (http://

parrainagepaulbert.free.fr),

qui va bientôt atteindre les

cinquante mille visiteurs

(depuis 2009), ce qui fait une

moyenne d’une trentaine de

visites journalières...

Les élèves du Club Parrainage

La nouvelle équipe

Page 5: La Main Tendue n° 14

5

C’EST L’ANNEE DU C.E.P. POUR DJALILOU

Déjà trois ans que nous suivons notre petit filleul béninois, trois ans durant lesquels les efforts réalisés par Djalilou

lui ont permis de surmonter ses difficultés et de progresser. Cette année scolaire qui commence sera très importante

pour son avenir...

Durant l’année scolaire pas-

sée, Djalilou a eu tout loisir

de jouer son rôle d’ambassa-

deur auprès de ses camarades,

notamment lors de la remise

des colis que nous avons fait

parvenir au Bénin, grâce au

conteneur de Joigny-Baobab.

A cette occasion, il a égale-

ment reçu des cadeaux, dont

une trottinette et du matériel

scolaire. Lorsque le directeur

de son école lui a remis ces

derniers, il a été un peu sur-

pris par le poids et a failli tout

faire tomber. Très touché par

autant de bienfaits, Djalilou

nous a chaleureusement re-

merciés par un très gentil

courrier, en son nom mais

aussi en celui de sa famille et

de ses camarades.

Au niveau scolaire, notre fil-

leul a rencontré quelques dif-

ficultés en français et en ma-

thématiques. Un groupe d’é-

tude a aussitôt été mis en pla-

ce, par son instituteur, M.

Mamoudou, pour lui et quel-

ques camarades. Son père lui

a pris un répétiteur à la mai-

son, et peu à peu les notes se

sont améliorées. Courageux,

Djalilou a compris tout le

sens de l’école, qui lui per-

mettra de se construire un

meilleur avenir. A la fin de

l’année, ses résultats lui ont

permis de passer dans la clas-

se supérieure. Il est donc dé-

sormais en CM2, une année

très importante, car elle s’a-

chèvera par le C.E.P.

(Certificat d’Etude Primaire).

Il s’agit d’un véritable exa-

men, mais tous les élèves ne

l’obtiennent pas, loin de là,

surtout que la région où se

trouve Onklou est celle qui a

obtenu les plus faibles taux de

réussite, à la dernière session:

70,5 % pour 82,2 % au niveau

national et 89,6 % pour la

région littorale. Rien n’est

donc gagné, mais nous savons

pouvoir compter sur Djalilou,

pour faire les efforts nécessai-

res et se donner ainsi toutes

les chances de réussite. Nous

lui enverrons, tout au long de

l’année, des tas de pensées

positives pour l’encourager.

Une fois le C.E.P. en poche, il

faudra encore qu’il réussisse

le concours d’entrée en sixiè-

me, pour pouvoir poursuivre

ses études au collège.

Normalement, notre parraina-

ge prendra fin, en ce qui le

concerne, à la fin de sa scola-

rité primaire, mais nous cares-

sons l’espoir de pouvoir

continuer à avoir de ses nou-

velles, comme nous le fai-

sions pour Yvette et Yvonne,

dont nous avons hélas perdu

la trace, depuis deux ans.

Le dernier courrier

de Djalilou

Djalilou recevant ses cadeaux

Page 6: La Main Tendue n° 14

les cheveux par une amie,

l’une coiffant l’autre à tour de

rôle; elle aime beaucoup ce

moment.

La petite famille habite une

modeste maison en bois, dans

le village de Lohanantsahabe,

à trente six kilomètres de la

ville côtière de Sambava,

dans la région Sava. C’est une

superbe région, où se situe le

parc national de Marojejy

(voir notre article en page 7).

Le village compte environ

1800 habitants, qui appartien-

nent à différentes ethnies.

Saina est scolarisée dans

l’école primaire publique, qui

a été créée en 1949, par M.

Belalahy. C’est la plus an-

cienne école de toute la com-

mune. Elle est composée de

cinq bâtiments et compte onze

classes. Près de six cents élè-

ves y sont scolarisés, qui

viennent de Lohanantsahabe

et des villages environnants,

ce qui fait près de soixante

élèves par classe. Ils sont en-

cadrés par dix enseignants,

dont huit sont payés par l’as-

sociation des parents d’élèves

et par une subvention de l’E-

tat. Cela montre à quel point

les parents ont conscience de

l’importance de l’école pour

l’avenir de leurs enfants. Sai-

na a fait son entrée en CE2, il

y a quelques semaines. D’a-

près la directrice, c’est une

élève sérieuse, soucieuse de

bien faire et qui fait partie des

meilleurs éléments de sa clas-

NOTRE NOUVELLE FILLEULE: SAINA

Depuis le mois de janvier dernier, nous avons entamé un second parrainage, mais à Madagascar, cette fois. Notre

filleule s’appelle Saina, elle a une dizaine d’années et habite le village de Lohanantsahabe, dans le Nord Est du pays.

Saina est issue d’une famille

Tsimihety, une ethnie du

Nord Ouest de Madagascar.

Sa langue maternelle est le

dialecte que l’on pratique

dans le Nord de l’île. Elle

apprend le français à l’école,

car c’est une des langues offi-

cielles du pays et la langue

utilisée le plus communément

dans l’administration. Née

vers 2003, Saina est élevée

avec son petit frère Brayane,

âgé de trois ans, par sa mère

Irène. Cette dernière est agri-

cultrice et commerçante. Elle

cultive essentiellement du riz,

qui est la base de l’alimenta-

tion de la plupart des Malga-

ches. Elle élève également

quelques volailles et une

truie, mais ses revenus restent

très modestes; c’est pourquoi

Saina a été intégrée dans le

dispositif de parrainage d’Ai-

de et Action, afin qu’elle

puisse aller à l’école.

Après la classe, Saina aide sa

maman pour les tâches ména-

gères. C’est elle qui est char-

gée du ravitaillement en eau

de la maison et qui fait la

vaisselle. Elle est fière de se

rendre utile, car elle sait que

sa maman, qui les élève seule

et qui travaille dure, ne peut

pas tout faire. Une fois ses

tâches quotidiennes effec-

tuées, Saina aime jouer avec

ses camarades, notamment à

la poupée de chiffon, appelée

« papoety ». Toutes les fins

de semaine, elle se fait tresser

Le dernier courrier

de Saina

se. Nous allons faire tout no-

tre possible pour l’encourager

à continuer ses efforts et nous

sommes d’ores et déjà heu-

reux des progrès qu’elle a

faits. Nous lui avons envoyé

un premier colis et lui en pré-

parons un second pour Noël.

6

Saina

Page 7: La Main Tendue n° 14

te quelques 32 000 habitants,

est un carrefour, par où pas-

sent les routes qui vont vers le

Nord, l’Ouest ou le Sud.

L’activité principale de la

région est l’agriculture; on y

pratique les cultures du riz, du

maïs, du manioc, de la patate

douce et de l’igname, desti-

nées à fournir l’alimentation

des populations locales, mais

aussi celles du café et de la

LA REGION DE LOHANANTSAHABE

Le village de Lohanantsahabe se situe à trente six kilomètres de la ville côtière de

Sambava et aux portes d’un des plus beaux parcs naturels de Madagascar. C’est

l’environnement dans lequel vit notre nouvelle filleule, Saina.

Lohanantsahabe se trouve à

proximité de la source d’un

ruisseau appelé Antsahabe,

d’où le nom du village. Le

climat, de type tropical humi-

de, se caractérise par des tem-

pératures élevées et une abon-

dance de précipitations, du-

rant toute l’année. Il n’y a pas

de véritable saison sèche,

d’où la verdure des paysages

et la luxuriance de la végéta-

tion. Peuplé d’environ 1800

habitants, c’est un village

pluriethnique, puisqu’on y

trouve des familles d’origine

Tsimihety (comme celle de

Saina), Betsimisaraka, Merina

et Betsileo. La religion tradi-

tionnelle occupe encore une

place importante dans cette

région de Madagascar. On y

pratique le culte des ancêtres

et la vénération de lieux, d’ar-

bres ou de pierres sacrées, que

les gens pensent habités par

des êtres mystérieux appelés

raha ou tsigny. Cela n’empê-

che pas la pratique en même

temps du christianisme et de

l’Islam.

En dehors de l’école primaire,

le village de Lohanantsahabe

dispose d’un marché hebdo-

madaire et d’un dispensaire,

tenu par une sage-femme et

un infirmier, mais le manque

de moyens oblige souvent les

malades à faire appel à un

guérisseur traditionnel. L’é-

lectricité n’est pas encore

arrivée jusqu’au village, mais

des bornes fontaines permet-

tent désormais aux habitants

de s’approvisionner en eau

potable plus facilement.

Lohanantsahabe se situe à

trente six kilomètres de la

ville côtière de Sambava, qui

est le chef lieu de la région

Sava. De par sa situation géo-

graphique, la ville, qui comp-

vanille, qui sont destinées à

l’exportation et qui ont connu

un développement important,

ces dernières années.

Lohanantsahabe se trouve aux

portes du parc national de

Marojejy, qui couvre 55 500

hectares sur le massif du mê-

me nom. Cet espace naturel

protégé a été inscrit sur la

liste du patrimoine mondial

de l’humanité, en 2007. Sa

biodiversité et la splendeur de

ses paysages font du parc un

lieu magique, où l’Homme

peut contempler la beauté de

la nature, tout en prenant

conscience de sa fragilité. Les

reliefs escarpés et les micro-

climats locaux ont créé une

multitude d’habitats diffé-

rents, qui se succèdent sur les

versants, en fonction de l’alti-

tude ou de l’orientation géo-

graphique. On y trouve pas

moins de 2000 espèces de

plantes et fleurs, 118 espèces

d’oiseaux, 148 espèces de

reptiles et d’amphibiens et 11

espèces de lémuriens, dont le

sifaka soyeux, une des espè-

ces les plus menacées, puis-

qu’on ne dénombre plus

qu’un millier d’individus dans

le monde. Une seule piste

mène de l’entrée du parc au

point culminant de la chaîne

de montagnes, à 2132 mètres,

le long de laquelle trois cam-

pements sont disposés, pour

les expéditions.

Lohanantsahabe

Sambava

7

Sambava

Le parc national de Marojejy

Un village dans la région de Sambava

Le Sifaka soyeux

Page 8: La Main Tendue n° 14

- Octobre 2002: M. Dollé propose à trois classes de cinquième de faire un parrai-

nage, dans le cadre du cours d’éducation civique. Deux classes de quatrième,

chargées de réaliser des cartes de vœux destinées à financer le projet, les ont en-

suite rejoints: cent vingt-deux élèves sont ainsi devenus les parrains et marraines,

pendant un an, de la classe de CM2 de Kandia, au Sénégal.

- Septembre 2003: quinze élèves volontaires, ayant participé au projet de Kandia,

créent le Club Parrainage. Nous les appelons affectueusement les « ancêtres ». Ils

mettent en place le fonctionnement démocratique du club, prenant toutes les déci-

sions eux-mêmes (actions, gestions des fonds…). Ils lancent le premier parraina-

ge individuel, celui d’Yvette, une jeune béninoise scolarisée à Ouidah.

- Peu à peu, le Club s’organise: participation aux réunions parents professeurs, durant

lesquelles les élèves vendent des boissons et gâteaux, et présentent leur travail à travers

une petite exposition; première collaboration avec le Conseil Général qui offre cinquan-

te dictionnaires; organisation d’un concert de solidarité, à la salle Vaulabelle, avec la

chanteuse Chantal Eden (le 4 mai 2005).

- Le Club intensifie ses actions en confiant des colis de matériels scolaires à des person-

nes se rendant au Bénin. Le premier numéro de la « Main Tendue » paraît en décembre.

- Une liaison directe est établie, via Internet, avec Mme Patricia Saizonou, responsable

des parrainages à Aide et Action Bénin, qui devient rapidement une amie.

- 9 mai 2007: Une délégation d’élèves participe au Forum Jeunes Solidaires, organisé

par le mairie d’Auxerre.

- 29 mai 2007: second concert de solidarité avec Chantal Eden, au théâtre municipal,

qui remporte un grand succès.

- Patricia Saizonou, de passage en France, vient rendre visite au Club Parrainage, avec

des membres d’Aide et Action: un grand moment d’échanges et de convivialité.

- Novembre 2007: Joigny Baobab propose, pour la première fois, une place dans un

conteneur qu’il affrète pour le Bénin: cela permet d’envoyer cent kilos de matériels

scolaires à l’école de notre filleule.

- Juin 2008: organisation d’un grand tournoi d’Awalé.

- Septembre 2008, une délégation de quatre membres participe au Forum National des

Bénévoles d’Aide et Action, à Marly-le-Roi. Le Club est reconnu pour son efficacité.

- Le parrainage d’Yvette prend officiellement fin, mais Patricia Saizonou accepte, à

titre privé, de continuer à servir d’intermédiaire, ce qui permet de poursuivre l’action.

Un second parrainage, celui de Djalilou, qui habite Onklou dans le Nord du Bénin, est

entamé.

- 14 avril 2009: le Club inaugure son site Internet.

- Sylvie Hinson remplace Patricia Saizonou, comme responsable des parrainages, à

Aide et Action Bénin et devient donc la partenaire privilégiée du Club, sur place.

- 30 mai 2010: organisation d’une grande soirée loto, avec le FSE et le Club Planète.

- Du fait du nombre grandissant de membres, le Club décide de choisir désormais dé-

mocratiquement un(e) responsable élève, chaque année: Camille est élue à ce poste.

- 17 juin 2011: la seconde soirée loto, organisée conjointement avec le FSE et le Club

Planète, rencontre un vif succès.

- 25 juin 2011: une délégation de membres participe, à Paris, au Forum National de

l’Engagement Bénévole d’Aide et Action.

- Janvier 2012: les élèves décident d’entamer une seconde mission de parrainage, mais

dans un autre pays: c’est le début de l’aventure malgache avec Saina.

- Juin 2012: le Club obtient une subvention de la part de la DDCSPP, dans le

cadre des Projets Jeunes, pour réaliser son projet de bibliothèque au Bénin...

Directeur de la publication: M. Fer-

rand; Mise en page: M. Dollé

(professeur d’histoire); Rédaction des

articles: les élèves du club parraina-

ge. Remerciements à tous ceux qui

nous ont aidés. 8

UNE GRANDE AVENTURE DE SOLIDARITÉ

Le Club Parrainage du collège Paul-Bert existe maintenant depuis dix ans. Affilié à Aide et Action, il a pris le temps

de grandir et de murir, s’enrichissant chaque année un peu plus. La clé de son succès réside sans doute dans son

fonctionnement même. M. Dollé, professeur coordonnateur, a apporté l’idée en 2002, mais a très vite tenu à ce que

les élèves s’approprient leur club… Toutes les décisions sont prises démocratiquement, dans le respect de trois prin-

cipes qui sont devenus une devise: « rigueur, patience et respect d’autrui ». Le Club ne fait pas d’assistanat, il aide

par ses actions la communauté villageoise à améliorer les conditions de scolarisation. Chaque année, les ainés par-

tent vers d’autres horizons et de nouveaux membres prennent le relais, pour poursuivre cette magnifique aventure de

solidarité, dont voici un bref résumé des étapes essentielles...

2002 2003

20032004

20042005

20052006

20062007

20072008

20082009

20092010

20102011

20112012

Les « ancêtres »

Chantal Eden en 2007

Le Forum des Bénévoles 2011

Djalilou

Saina

Yvette en 2003 et 2009