La Main Tendue n°4

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Concert de solidarité : Concert de solidarité : Concert de solidarité : Concert de solidarité : Chantal Eden sera à Auxerre Chantal Eden sera à Auxerre Chantal Eden sera à Auxerre Chantal Eden sera à Auxerre Le 29 mai prochain ... Le 29 mai prochain ... Le 29 mai prochain ... Le 29 mai prochain ... n° 4 février 2007 0,50 E Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre Chantal Eden

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Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre

Transcript of La Main Tendue n°4

Concert de solidarité :Concert de solidarité :Concert de solidarité :Concert de solidarité :

Chantal Eden sera à AuxerreChantal Eden sera à AuxerreChantal Eden sera à AuxerreChantal Eden sera à Auxerre

Le 29 mai prochain ...Le 29 mai prochain ...Le 29 mai prochain ...Le 29 mai prochain ...

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février 2007 0,50 E

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

Chantal Eden

de Cotonou, afin de remettre à Yvette et à son instituteur , en main propre, l’ensemble des colis encore présents au siège d’Aide et Action. Nous espé-rons vraiment que cela va pouvoir se faire, car c’est là une occasion unique d’avoir de nouvelles photos d’Yvette, réceptionnant toutes les cho-ses que nous avons préparées, durant des mois, pour elle et ses camarades... Nous avons fait preuve de patience et de prudence, afin que rien ne soit perdu ou détérioré et cela a fini par payer. Les ventes de gâteaux, bois-sons et journaux, durant les réunions parents professeurs du premier trimestre, ont don-né près de 300 euros de béné-fices. C’est donc un grand succès, qui a permis l’achat des kits de géométrie et de petits matériels scolaires di-vers. Nous remercions chaleu-reusement tous les parents, qui ont passé du temps aux fourneaux pour préparer des gâteaux, qui étaient vraiment hum…. Succulents… Nous remercions également tous ceux qui se sont arrêtés à notre petit stand, pour nous

Grâce à l’aide précieuse de M. Jonas Gaba, professeur au collège de Joigny et Béninois d’origine, les colis contenant des cahiers, des encyclopé-dies, des livres, des diction-naires et des casquettes (offertes par le Conseil Géné-ral), sont désormais tous arri-vés, au Bénin. Ils ont été transportés gracieusement et en toute sécurité, par des per-sonnes qui ont bien voulu les prendre parmi leurs bagages. Nous remercions particulière-ment M. Emile Yessoufou, qui s’est chargé du transport par conteneur de quatre colis. Nous remercions également M. Gilles Brunsperger, qui vient de confier, il y a quel-ques jours, à Mme Patricia Saizonou, responsable d’Aide et Action Bénin, un dernier colis, contenant un atlas, des livres documentaires, vingt kits de géométrie (règles, équerres, rapporteurs), ainsi qu’un lot de près de 200 sty-los. Mme Saizonou, que nous remercions amicalement au passage, a même proposé de faire accompagner M. Yes-soufou, selon ses disponibili-tés, jusqu’à Ouidah, distante de seulement 30 kilomètres

Depuis la parution de notre dernier numéro, en octobre, beaucoup de choses ont bien avancé et les élèves ne chô-ment pas. Chaque semaine apporte son lot de travail: pré-paration d’un colis sur le point de partir pour le Bénin, organisation d’une nouvelle action, rédaction des courriers pour Yvette et ses camarades. Tandis que les uns s’occupent de la comptabilité, des achats de matériel scolaire à destina-tion de l’école d’Agbanou, ou bien encore de la confection de notre petit journal, les au-tres font des recherches et préparent des panneaux en vue de présenter prochaine-ment une exposition sur le Bénin et l’Afrique de l’ouest. Notre action est désormais reconnue bien au-delà des limites de notre collège. En juillet dernier, le magazine d’Aide et Action, nous avait déjà consacré un article, dans son numéro 99. Depuis peu, une partie du journal est en ligne, à l’initiative de M. Leydet, inspecteur de l’Edu-cation Nationale, sur le site de l’académie de Dijon, à l’adresse suivante: http://webpublic.ac-dijon.fr Un autre point de satisfaction est que certains de nos an-ciens membres, désormais lycéens, continuent à être très actifs, telle Marine Dondon, qui a offert, à Yvette, avec ses propres deniers, un superbe atlas illustré, parti avec le der-nier colis.

M. Dollé,

professeur coordonnateur

La vie du Club L’évènement: le concert de Chantal Eden Des nouvelles d’Yvette Recette du Bénin Mieux connaître le Bénin « Nous avons rencontré un prince béninois » Reportage: des lycéens au forum social de Nairobi A l’honneur: une femme d’exception. 2

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acheter quelque chose ou sim-plement pour discuter des ac-tions que nous menons. Leur intérêt nous a vraiment moti-vé à bloc et nous comptons bien récidiver, lors des pro-chaines réunions… En novembre dernier, nous avons envoyé par courrier, à Yvette, un paquet de deux kilos, contenant entre autres choses, une trousse avec tout le matériel dedans (ciseaux, stylos, crayons de couleurs et à papier, gomme, taille crayon…), en fait tout ce qu’une jeune élève a besoin d’avoir pour bien travailler, et nous savons que notre filleule sera en faire bon usage. Nous lui avons écrit une longue lettre collectivement, et cer-tains d’entre nous ont égale-ment fait un petit courrier plus personnel. Inutile de vous dire que nous attendons sa réponse avec impatience… A partir de maintenant, notre principal travail va tourner autour du concert de solidari-té, qui aura lieu le 29 mai pro-chain, au théâtre municipal. Comme vous l’avez compris, les négociations avec la mai-rie ont abouti. M. Rousseau, adjoint au maire à la culture, nous a accordé, au nom de la ville d’Auxerre, la gratuité de la grande salle de notre beau théâtre. Nous lui en sommes infiniment reconnaissants. Nous remercions également M. Jean-Pierre Lescot, direc-teur technique du théâtre, qui a finalisé l’accord et qui nous a donné une date pour notre concert. Il ne reste plus qu’à vendre quelques 500 places ! Mais là, nous savons pouvoir compter sur vous…

Justine Hermier

DE TRES BONNES NOUVELLES

Les colis que nous préparons depuis des mois sont désormais tous arrivés au Bénin, les réunions parents professeurs du premier trimestre nous ont permis d’acheter du matériel scolaire, et le concert de solidarité est maintenant sur les rails...

M.Dollé et quelques élèves du club, travaillant à l’organisation du concert

Pourquoi ce concert ?

Il s’agit d’un concert de solidarité, destiné à récolter de l’argent, grâce à la vente des tickets, dont les bénéfices seront partagés, entre d’une part, notre club parrainage, et d’autre part, Chantal Eden et son équipe. La somme ainsi récoltée permettra d’élargir notre action auprès de l’école d’Agbanou, où est scolarisée Yvette. Chantal Eden est une artiste française, auteur, compositeur, interprète, dont les textes parlent d’humanité, de solidarité, de liberté, de mains tendues… C’est une artiste généreuse, qui sait à merveille nous transporter dans son univers musical, chargé d’émotion et de joie. De plus en plus reconnue sur la scène française et internationale, Chantal Eden interprètera des titres incontour-nables de ses précédents albums et de toutes nouvelles chansons, qui proviennent de son dernier opus , « Invitation au voyage ». Pour mieux la connaître, allez sur son site: chantaleden.com .

Quand et où aura lieu ce concert ?

Cette soirée unique se déroulera le mardi 29 mai prochain, à 20 h, dans la grande salle du théâ-tre municipal d’Auxerre , qui sera mise à notre disposition gracieusement par la municipalité.

Quel est le prix des places et où se procurer les tickets ?

Une place adulte coûte 12 E en pré vente (14 E le soir même), une place enfant (moins de 12 ans) coûte 8 E en pré vente (10 E le soir même). Les élèves du club vont vendre les quelques 500 places (qui risquent de partir assez vite), lors des réunions parents professeurs, mais aussi dans leurs familles, dans leurs quartiers… Vous pouvez également vous procurer des tickets, si votre enfant est scolarisé dans notre établis-sement, en lui confiant une enveloppe, qu’il remettra au secrétariat, contenant un chèque à l’ordre du F.S.E. (foyer socio-éducatif) et sur laquelle seront inscrits son nom, sa classe, ainsi que le nombre de places désirées (enfants et adultes). Une enveloppe contenant les tickets commandés lui sera remise très rapidement. Vous pouvez encore commander des tickets, en envoyant votre chèque, au Club Parrainage, collège Paul Bert, 4 avenue de Provence, BP 34, 89010, Auxerre Cedex, avec un petit mot dans l’enveloppe, indiquant vos nom, prénom, adresse et numéro de téléphone, et bien entendu le nombre de tickets désirés. Pour tout renseignement complémentaire: 03.86.72.10.90.

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« C’est avec un réel plaisir, que je reviendrai à Auxerre, pour être associée à cette soli-darité exemplaire: tous ces jeunes réunis pour changer la vie d’une petite africaine, Yvette; tous ces jeunes qui ont décidé de prendre en charge le destin d’une enfant, née sur un continent moins favorisé. Comment pourrait-on ne pas être touché, par l’aventure humaine extraordinaire, que ce professeur hors du com-mun, Christophe Dollé, fait vivre à ses élèves ? Cela nous rappelle que l’école peut être aussi, grâce à des initiatives aussi belles, l’école de la vie. Cela nous propose une autre société, celle de l’entraide, celle de la bonté, et c’est de toutes mes forces que je salue de telles initiatives. Cela fait honneur à la jeunesse. S’il y a des médailles à remet-tre, qu’elles soient données pour récompenser l’humanité. Je suis impatiente, de les re-trouver, tant j’ai gardé le sou-venir,d’une ambiance chaleu-reuse, et d’une soirée enthou-siaste. Mes Amitiés à toute l’équipe d’Auxerre »

Chantal Eden

CHANTAL EDEN SERA A AUXERRE LE 29 MAI, POUR UN CONCERT DE SOLIDARITÉ DÉDIÉ A YVETTE

Le 29 mai prochain sera un grand jour pour notre club parrainage. Deux ans après son premier passage dans notre ville, Chantal Eden revient à Auxerre, pour un concert unique au théâtre municipal. Une soirée chaleureuse et pleine d’humanité en perspective, où nous espérons vous voir très nombreux...

Chantal et son mari, Alain Billen

Chantal Eden, en concert à Banneux

Si vous n’êtes pas libre ce soir là, mais que vous voulez nous aider dans notre action, vous pouvez acheter un ticket (ou plusieurs), qui sera ensuite of-fert à une association locale, comme les restaurants du cœur.

Nous tenons à remercier l’en-treprise Daniel Jalouzot, plomberie, chauffage, ramo-nage, 12 bis rue de Chante-merle, 89000, Auxerre (tel. 03.86.41.87.69), qui a bien vou-lu sponsoriser l’impression des tickets et affiches du concert.

Venez nombreux...

4La dernière lettre d’Yvette

Pour un plat de 6 personnes Les ingrédients: > Un poulet bien vidé. > 500 g de farine de maïs, 300 g de to-mates fraîches concassées. > 200 g de tomates rondes et fermes, à découper en tranches, pour la sauce d'ac-compagnement. > 70 g de concentré de tomate. > Deux bulbes d'oignon (un concassé pour la pâte et un découpé finement pour la sauce), du poivre, de l’ail, du piment à volonté (selon vos goûts), de l’huile. > 50 g de crevettes fumées pilées.

Comment procéder Première étape: > Découper le poulet en six morceaux, l'assaisonner avec du poivre et de l'ail. > Y ajouter du sel et les crevettes. Bien re-muer et laisser reposer pendant 15 min.. > Faire revenir la tomate concassée, la tomate concentrée et l'oignon, dans de l’huile, à feu doux et de préférence, dans une cocotte. > Ajouter le poulet bien assaisonné, déjà découpé en tranches, avec un litre d'eau. > Y mettre deux pincées de sel. > Bien remuer et laisser cuire pendant 30 bonnes minutes, pour que la chair soit bien tendre, puis retirer ensuite le poulet de la sauce et le faire dorer. Deuxième étape: > Délayer le tiers de la farine dans de l'eau et le verser dans la marmite contenant la sauce. Bien re-muer et laisser mijoter pendant 10 min.. > A l'aide d’un bol, prendre le tiers de cette préparation en réserve, verser en pluie le reste de la farine, tout en remuant, à l’aide d’une spatule (rapidement pour évi-ter d'éventuels grumeaux). > Laisser cuire 10 minutes. > Servir en boules, dans un bol creux. > Faire revenir la tomate restante avec l'oignon et le piment, puis y mettre les morceaux de poulet. > Il suffit enfin de faire accompagner la pâte de ce jus et de servir ce plat chaud. Bon appétit…

Lara Saussey

Une fois de plus, les progrès de notre petite fil-leule apparaissent évidents et nous pouvons désor-mais vraiment dia-loguer, par cour-rier. A chaque fois, nous en ap-prenons un peu plus sur sa vie, sur sa famille, sur sa

scolarité, sur son pays… Cet été, durant les vacances, elle a séjourné chez un de ses oncles maternels, à Cotonou. Elle s’est promenée avec sa cousine Mireille, dans les rues de la grande ville, distante d’une trentaine de kilomètres de Ouidah. Elle a, par exemple, découvert le grand stade de l’amitié de Kouhounou, qu’elle n’avait vu jusqu’ici que quelques fois à la télévision, lorsque par exemple, l’équipe nationale des Ecureuils du Bénin affron-tait les redoutables joueurs du Sénégal ou du Cameroun. Depuis, les cours ont repris. Yvette, qui est désormais en CM1, n’est plus avec Madame Da Silva, mais avec un institu-teur. Nul doute qu’elle saura profiter de son enseignement, pour continuer à cons-truire son projet d’avenir. Yvette appartient à une grande famille. Nous connaissions déjà les prénoms de son papa, Pascal, et de sa maman, Louise. Nous savons désormais que sa sœur ju-

UNE GRANDE FAMILLE

Dans sa dernière lettre, Yvette a répondu aux questions que nous lui avions posées, notamment à propos des photos qu’elle nous avait envoyées. Nous connaissons désor-mais mieux sa famille et son entourage...

melle s’appelle Yvonne et qu’elle étudie en CM2, dans la même école d’Agbanou. Elle a également une grande sœur, Ju-lienne, qui est déjà maman d’un petit Pascal, âgé de 6 ans; elle a un grand frère, Laurent, qui habite Cotonou, un autre grand frère, Gilbert, qui demeure à Ouidah, et encore un petit frère, nommé Apollinaire ainsi qu’une petite sœur, la petite dernière, Mariame. Nous avions demandé à Yvette la signifi-cation de la statuette, que tenait son frère Gilbert sur une des photos. En fait, cette dernière représente sa grande sœur Lau-rentine, jumelle de Laurent, qui est au-jourd’hui décédée. Dans la tradition afri-caine, les jumeaux et jumelles sont consi-dérés comme inséparables: ils ont sou-vent des prénoms très proches (Yvette et Yvonne, Laurent et Laurentine), et lors-qu’un des deux disparaît avant l’autre, il reste présent par exemple, par l’intermé-

diaire d’une sta-tuette. Sur les pho-tos prises à l’école, nous avions remar-qué que tous les en-fants portaient un habit kaki. Il s’agit en fait, d’un uni-forme, que les élè-ves doivent porter, afin que les diffé-rences sociales soient les plus dis-crètes possibles. Nous souhaitons tous à Yvette une excellente année scolaire: que celle-ci soit couronnée de

succès, de joie et de réussite... 5

Yvette et Pascal, son Papa

Yvette et son frère Gilbert

Louise (la maman d’Yvette), Yvonne, Apollinaire, Mariame et Yvette

« Poulet Amiwo »

La pâte rouge à base de farine de maïs, appelée « Amiwo », est un met béninois traditionnel très apprécié, notamment pour les fêtes, qui ac-compagne à merveille le poulet.

Question: Quelles sont les grandes fêtes traditionnelles, au Bénin ? Réponse: « Cela dépend des régions: dans le sud du Bénin, le Vaudou est très présent et donne lieu à de grandes fêtes animistes. Il y a aussi les fê-tes de la royauté, une fois par an. » Q.: Pendant les fêtes tradi-tionnelles, les Béninois s’ha-billent-ils d’une manière par-ticulière ? R.: « Oui, pendant la fête du Vaudou, les femmes se dra-pent d’un pagne autour de la hanche, tandis que les hom-mes sont en pantalon et torse nu. Les maquillages sont éga-lement importants, mais diffé-rents selon les ethnies. Du-rant la fête de la royauté, les guerriers sont sur des chevaux avec des habits de cérémonie colorés ». Q.: Comment se déroulent les mariages ? R.: « En tout premier, il y a la demande de mariage. Le pré-tendant se présente, avec quelques membres de sa fa-mille, pour demander la main de l’élue (qui reste cachée). L’homme apporte une dot, c’est-à-dire des cadeaux de mariage, en fonction de sa richesse. La famille de la femme décide si elle accorde le mariage ou s’il faut davan-tage de cadeaux. Lorsqu’on s’est mis d’accord, on fixe une date pour les festivités, qui durent trois jours. On in-vite la famille au sens large, ce qui peut faire une bonne centaine d’invités. » Q.: Comment se déroule un enterrement, au Bénin ? R.: « Lorsque quelqu’un meurt, il y a un moment de

NOUS AVONS RENCONTRÉ UN PRINCE BÉNINOIS

Depuis maintenant deux ans, M. Jonas Gaba, professeur au collège Marie Noël de Joigny, nous apporte une aide très précieuse, en faisant acheminer nos colis, par l’intermédiaire de Béninois de sa connaissance, qui les déposent directement au siège d’Aide et Action, à Cotonou. Nous l’avons invité au collège, afin de l’interviewer, entre autres sur les traditions de son pays.

de leurs ministres, pour diver-ses choses. Le roi a un palais et une cour. » Q.: Vous êtes vous-même prince béninois. De quel royaume ? Quel est votre nom de prince ? R.: « Ma famille est originaire du Nigéria, et appartient à l’ethnie Nago. Je suis prince de la région de Savé Tchabé et mon nom est Jayéola. En général, les noms de prince contiennent toujours les suf-fixes « ola » (gloire) ou « adé » (couronne). » Q.: Lorsqu’un roi meurt, comment se passe sa succes-sion ? R.: « En fait, la succession est souvent difficile, car il y a beaucoup de prétendants. La polygamie fait que les rois ont de nombreux héritiers. Mon père, par exemple, a six fem-mes. Il faut donc de longues tractations, pour mettre tout le monde d’accord et pour qu’un nouveau roi soit désigné. Lors de l’intronisation, on invite tous les autres rois de la région. Pendant une semaine, le futur souverain doit rester dans une chambre. Ce n’est qu’au terme de cette période, qu’il entre en fonction et qu’il est présenté au peuple. » Q.: Etes-vous le successeur de votre père ? R.: « J’ai plusieurs frères, qui sont mes aînés, mais je leur ai déjà dit que j’étais prétendant à la succession. Nous verrons donc le moment venu. Par contre, je me suis donné cinq ans, pour retourner au Bénin, car mon pays me manque… » Audrey, Myriam, Alexandra,

Caroline, Alexis, Christopher

tristesse, puis ensuite, on fête le départ du défunt. On l’en-terre au bout de un à trois jours, sauf s’il s’agit d’un roi. Là, le décès n’est proclamé que le sixième jour. Avant, on dit que le roi ne veut pas quit-ter sa chambre ou qu’il est parti en voyage. Lors des fes-tivités d’enterrement, on peut sacrifier tous ses animaux do-mestiques, qui sont mangés par les gens qui assistent à la cérémonie. » Q.: A quoi ressemble un re-pas béninois ? R.: « En fait, au Bénin, il n’y a que le plat de résistance. Si on veut manger un fruit, ce sera en dehors du repas. La nourriture se prépare à partir du maïs, du manioc et d’igna-mes (ce sont des tubercules, comme la pomme de terre). On les agrémente de sauces, souvent pimentées. Il y a trois repas par jour, et au petit dé-jeuner, par exemple, on prend une bouillie de maïs. »

Q.: Malgré les difficultés de la vie, les Africains gardent toujours le sourire. Comment l’expliquez-vous ? R.: « En fait, les Africains sont fatalistes. Quand un mal-heur arrive, c’est qu’il devait arriver et on se dit que le bon-heur reviendra ensuite. Les Africains prennent la vie comme elle vient, avec les bonnes et les moins bonnes choses. » Q.: Le Bénin est aujourd’hui une république et pourtant, les royaumes traditionnels existent toujours. Comment cela se passe t-il ? R.: « Cela se passe très bien: la République, c’est l’Etat, tout ce qui est administration et gouvernement. Il existe en parallèle, une quinzaine de royaumes traditionnels. Les rois ont un rôle social très im-portant. Ils règlent les conflits, donnent des conseils au niveau local. On les consulte par l’intermédiaire 6

Le prince Jayéola tenant un jeu d’Awalé

Six lycéens de l’Yonne, de Saône-et-Loire et de Côte d’Or ont assisté au Forum Social Mondial à Nairobi, du 20 au 25 janvier. Cette action s’est réalisée à l’initiative de François Patriat et Safia Oto-kore, du Conseil Régional de Bourgogne, en collaboration avec la Fédération Léo La-grange. Les rencontres ont débuté à l’International Stadium Kasa-rani, dont les tribunes ont été transformées en de nombreu-ses salles de conférences-débats. Parmi les dizaines de milliers de personnes venues du monde entier, les jeunes Bourguignons ont participé à différents débats, selon leurs centres d’intérêt. Tout autour du stade, une multitude d’O.N.G. (Organi-sations Non Gouvernementa-les) transmettent leurs reven-dications par des manifesta-tions spontanées, des débats improvisés sur leurs stands. Dans ce brassage interculturel se côtoient les danses et paru-res éthiopiennes ou massaïs, les saris indiens, les peuples sud-américains, sahraoui, vietnamien et tant d’autres, dans une ambiance conviviale et colorée. Les jeunes Bourguignons ont été frappés par « l’immense besoin d’échanges, la simpli-cité des contacts. Ce Forum Social Mondial est une chance formidable pour ap-préhender les relations Nord /Sud, les problèmes identiques provoqués en différents points du monde par la mondialisa-tion de l’économie.» Le club Solidarité Niger du lycée Fourier a été choisi pour représenter l’Yonne, au FSM.

une semaine, que nous étions partis. Depuis notre retour, on a l’impression qu’on a rêvé tout ça, tellement c’est diffé-rent de chez nous. Mais tous les petits fantômes qui nous hantent, ces enfants qu’on a vus là bas, nous rappellent sans cesse la réalité brutale de la misère. Nous avons visité une école, où plus de mille élèves de 3 à 16 ans suivent les leçons, à soixante par classe, dans des locaux vétustes et insalubres, dans des salles sombres où les écoliers s’entassent à cinq par table. Ils n’ont qu’un repas par jour, et ceux-là ont de la chance: moins de la moitié des enfants du slum va à l’école. Les conditions de vie sont épouvantables: des cases d’une pièce, en tôles, en terre; au pied desquelles, dans cha-que ruelle, les rigoles des égouts évacuent plus ou moins les déchets. Les ordures s’entassent partout. La tuberculose, les dysen-teries, sont fréquentes. Près de 70 % des gens sont touchés par le sida. Avec moins d’un euro par jour, les gens ne peuvent ni se soigner, ni se nourrir. La prostitution est souvent le seul moyen de survivre, parfois dès huit ans, les viols sont nombreux, la violence est partout... Des mafias fabriquent de l’alcool frelaté, avec des produits toxiques et l’eau des égouts, ce qui empoisonne les gens. Nous donnons peut-être l’impression d’exagérer, mais tous ces mots ne sont rien à côté de la réalité. Le dénuement est total, c’est désespérant. Mais nous allons essayer d’aider de notre mieux, dès que nous aurons créé l’association. »

UNE DÉLÉGATION DE LYCÉENS BOURGUIGNONS AU FORUM SOCIAL MONDIAL DE NAIROBI , AU KEN YA

Deux lycéens du Club Solidarité du lycée Fourier, accompagnés de M. Hulnet, ont participé au Forum Social Mondial. Ils y ont vécu une expérience riche en émotions, une prise de conscience parfois douloureuse de la misère.

Mélanie Magalhaes (termina-le STG) et Toufik Talhaoui (terminale STI), se trouvaient ainsi parmi la délégation bourguignonne, avec André Hulnet, professeur au collège Paul Bert. Le club Solidarité parraine depuis plus d’un an une classe d’élèves de CP, dans un village de brousse, au Niger, à Tombo Dogo, près de Dogondoutchi. Il réalise de nombreuses actions pour t r o u v e r l e s f i n a n ce s nécessaires: vente de pains au chocolat, tournois sportifs, concerts... Une association devrait bientôt voir le jour, pour renforcer le parrainage, développer de nouvelles actions de solidarité, et permettre aussi aux anciens élèves de poursuivre leur

engagement solidaire, en organisant par exemple un voyage sur place, afin d’aider l’école durant l’été 2008. Lors du séjour au Kenya, Mélanie et Toufik ont été particulièrement touchés par leur expérience dans le deuxième plus grand bidon-ville (« slum ») d’Afrique de l’Est: celui de Matharé, qui compte plus de 500 000 personnes. Des contacts ont été noués avec une associa-tion du slum, MYSA, qui y œuvre pour développer les activités sportives, culturelles, scolaires et environnementa-les. Mélanie et Toufik témoignent : « Là-bas, nous avions l’impression que ça faisait des années et non pas

7 Le « slum » de Matharé

Les élèves bourguignons avec une délégation éthiopienne

mieux le dit don: achat de médicaments pour constituer une infirme-rie, installation d’un jardin pédagogique pour apprendre à cultiver des légumes, achat de quelques volailles pour réali-ser un petit élevage, achat de matériels de géométrie ou de livres, etc... Cette année, Françoise Four-nier parraine avec ses élèves de cinquième, la classe de CM1 de l’école de Kougne, au Sénégal, dans le départe-ment de Sédhiou. Cette petite école de trois classes a été fondée en 2003. Elle compte aujourd’hui 144 élèves, pour seulement deux enseignants. Du 16 au 23 février, une ex-position sera présentée au col-lège Abel Minard. Des ren-contres entre les classes sont prévues, avec présentation du parrainage, de la corres-pondance scolaire, avec ani-mation musicale et récitation de poèmes (notamment de Léopold Sédar Senghor).

Christophe Dollé

Directeur de la publication: M. Phi-lippon; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrai-nage. Remerciements à tous ceux qui nous ont aidés.

VINGT-SEPT ANS DE PARRAINAGE !

Professeur de lettres au collège Abel Minard de Tonnerre, Françoise Fournier anime des actions de solidarité, depuis vingt-sept ans ! Enthousiaste et motivée, comme au premier jour, elle parraine cette année, avec des élèves de cinquième, une classe de CM1, dans une petite école du Sénégal.

Aidons les...

Et si nous aidions, Là bas, au Bénin,

Nos amis qui parlent le fon, Et qui n’ont presque rien.

La solidarité, C’est aussi aimer, Ne pas tout garder, Mais plutôt donner.

C’est sûr, on se sent mieux, En aidant les malheureux,

On se sent si bien, En donnant presque rien.

Nous autres Français, Dormons dans un lit douillet Mais d’autres ailleurs,

Attendent des jours meilleurs.

Dans leurs petites maisons, De terre et de pierres,

Le temps paraît parfois long Mais toujours ils espèrent,

Peu de choses à l’intérieur, Mais dans leur cœur,

Ils ont tant de richesses ! Alors quelques largesses, Pour nous ce n’est rien,

Pour eux ce serait si bien...

Alors aidons les...

Ce poème est pour toi, Yvette... Audrey Fauve

Si je tiens à saluer particuliè-rement le remarquable travail de Françoise Fournier, c’est parce que j’ai eu la chance d’être son collègue, à Ton-nerre, durant cinq années. C’est Françoise qui m’a fait découvrir les actions de par-rainage et qui m’a donné l’en-vie de suivre sa route, ce que je me suis empressé de faire, lorsque j’ai obtenu ma muta-tion pour le collège Paul Bert. A l’heure, où la retraite pointe déjà son nez à l’horizon, le bilan de ce professeur émérite est des plus impressionnants. De 1980 à 1988, Françoise Fournier a entretenu avec ses élèves et en collaboration avec le Comité Jeunes contre la faim, une correspondance régulière avec le collège de Fatik, au Sénégal, qui a vu une amélioration de ses conditions de scolarisation, grâce à l’envoi de manuels et fournitures scolaires. A partir de 1990, c’est avec « Aide et Action », qu’elle a poursuivi son engagement, tout d’abord par le parrainage d’une fillette sénégalaise, Kadidiatou Bal-dé, durant toute sa scolarité primaire, de 1990 à 1995, puis par le parrainage de la classe Kenep de l’école Mo-ran en Haïti, de 1995 à 1999. Depuis cette dernière date, Françoise Fournier parraine, chaque année, une nouvelle classe africaine, de CM1 ou de CM2: dans l’école de Wa-lia, en Guinée (1999-2000); dans celle de Dontougou, au Togo (2001-2202); dans celle de Saré Colly Sallé, au Séné-gal (2002-2003); dans celle de Pesside Antenne, au Togo (2003-2004); dans celle de

Gakpé, au Bénin (2004-2005), puis dans l’école de Kamako Sansankoto, au Sé-négal (2005-2006). Chaque année, une corres-pondance scolaire est établie, grâce à laquelle les élèves français et africains peuvent échanger sur des thèmes aussi divers que l’école, l’habitat, les coutumes, les loisirs, le climat, la poésie, etc. Réguliè-rement, de nombreux dessins arrivent d’Afrique. Des enve-loppes, contenant chacune deux kilos de lettres, de ma-nuels, de petits romans, de fournitures scolaires (stylos, gommes, crayons…), offerts par les collégiens des classes de cinquième, prennent le chemin inverse. En vingt-sept ans, aucun colis ne s’est per-du ! De plus, chaque mois, vingt euros sont envoyés, afin de financer le projet de la classe. Cet argent est gagné en organisant des spectacles, de théâtre, de danse ou de musique. En Afrique, les res-ponsables de l’école montent un projet, afin d’utiliser au

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