La Main Tendue
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n°°°° 13
Décembre 2011 0,50 €
Bulletin du Club Parrainage du collège Paul-Bert d’Auxerre
PRÉÉÉÉSENCE REMARQUÉÉÉÉE DU CLUB PARRAINAGE AU FORUM NATIONAL DES BÉÉÉÉNÉÉÉÉVOLES D’AIDE et ACTION
( Voir notre article en page 5)( Voir notre article en page 5)( Voir notre article en page 5)( Voir notre article en page 5)
Elsa, Camille, M. Lemaréchal, président d’Aide et Action, Elie, Jean-Baptiste et M. Dollé, à Paris, le 25 juin 2011
http://parrainagepaulbert.free.fr
exposition ou en nous ache-
tant quelque chose.
Comme l’année précédente, le
club parrainage a organisé,
conjointement avec le F.S.E.
et le club planète, une soirée
loto. Ce fut un travail de lon-
gue alène, car avant toute
chose, il a fallu démarcher les
commerçants, artisans et en-
treprises d’Auxerre, afin
d’avoir suffisamment de lots.
Certains se sont avérés parti-
culièrement efficaces à ce
petit jeu, comme Charles, un
des membres de notre club,
qui a réussi à en collecter de
très nombreux, avec l’aide de
sa famille, que nous remer-
cions chaleureusement, ainsi
que tous les généreux dona-
teurs. Cette soirée loto s’est
déroulée le 17 juin dernier, au
collège. Nous avons pu pro-
poser aux deux cent vingt
personnes qui sont venues
tenter leur chance, dix parties
avec, à chaque fois, un petit
lot (pour une ligne), un lot
moyen (pour deux lignes) et
Bilan de l’année 2010-11 Financièrement, le club se
porte plutôt bien: les actions
menées l’an passé, ont permis
de compenser les dépenses
engagées par nos différents
projets. Les deux séries de
réunions parents professeurs
(en décembre, puis en avril),
durant lesquelles nous avons,
comme d’habitude, vendu des
gâteaux confectionnés par nos
soins, des boissons et notre
petit journal, ont permis de
réaliser quelques trois cent
quarante euros de bénéfices.
C’est certes un peu moins que
l’année précédente, mais ceci
s’explique sans doute à la fois
par l’augmentation des prix
des boissons et par le fait que
les familles font davantage
attention à leurs dépenses.
Nous tenons à remercier tous
les parents qui ont mis la
main à la pâte, ainsi que tou-
tes les personnes qui se sont
intéressées à ce que nous fai-
sons, en venant voir notre
La vie du Club.
L’évènement: des élèves
au Forum National d’A&A
Des nouvelles de nos
filleuls
Reportage: La diversité
culturelle du Bénin.
A l’honneur: le club planè-
te du collège Paul Bert.
Le Club Parrainage du collège
Paul Bert entre déjà dans sa
dixième année ! Après avoir
parrainé durant huit ans,
Yvette, une jeune béninoise
de la ville de Ouidah, il par-
raine désormais un jeune gar-
çon, prénommé Djalilou, élè-
ve de l’école primaire de On-
klou, dans le nord du Bénin.
Cette action de parrainage se
fait par l’intermédiaire d’Aide
et Action, une organisation
internationale non gouverne-
mentale, qui œuvre, depuis
1981, pour l’amélioration de
la scolarisation des enfants,
dans les pays en voie de déve-
loppement. Chaque année, le
Club anime un certain nombre
d’actions, dont le but est de
récolter de l’argent, qui sert
ensuite à l’achat de matériel
scolaire, pour Djalilou et ses
camarades de classe.
Malgré le temps qui passe et
le départ, chaque fin d’année
scolaire, de quelques anciens,
la motivation reste intacte. Le
Club compte aujourd’hui pas
moins de trente membres, de
la sixième à la troisième, qui
se réunissent tous les mardis
midis. Cette action de solida-
rité est un réel apprentissage
de la responsabilité, car ce
sont les élèves eux-mêmes qui
prennent démocratiquement
toutes les décisions.
Cette année scolaire devrait
marquer un tournant dans
l’histoire du club, car un nou-
veau parrainage a été deman-
dé à Aide et Action, mais
dans un autre pays, afin d’é-
largir les horizons et de tester
les acquis de l’expérience...
M. Dollé, coordonnateur
du Club Parrainage
P 2 P 5 P 6 P 7 P 8
UN TOURNANT DANS L’HISTOIRE DU CLUB Les années passent, mais il nous appartient de faire en sorte qu’elles ne se ressem-
blent pas forcément. Bien que le bilan des années précédentes soit très positif, les membres du Club éprouvent le besoin d’aller explorer de nouveaux territoires, de ten-
ter de nouvelles expériences. C’est pourquoi, ils envisagent de lancer de nouvelles ac-tions et d’entamer un second parrainage, mais en dehors du Bénin...
2
un gros lot (pour un carton
plein). Une personne est ainsi
repartie avec un ordinateur
portable, une autre avec un
aspirateur, une autre encore
avec un lecteur dvd... La soi-
rée, animée par MM. Bonin et
Dollé, s’est déroulée dans la
bonne humeur et nous a per-
mis de faire rentrer quelques
subsides dans notre caisse.
Le bilan est moins positif du
côté du projet que nous
avions d’offrir du mobilier
neuf à la classe de notre fil-
leul, en faisant travailler un
artisan béninois (voir l’article
dans notre précédent numéro).
La demande de subvention
que nous avions envisagée de
déposer auprès de la mairie
d’Auxerre, dans le cadre des
projets jeunes, et sans laquelle
cette action ne pouvait être
lancée, n’a finalement pas
abouti. Pourtant, nous pen-
sions avoir mis toutes les
chances de notre côté. M.
Dollé, notre coordonnateur,
avait voulu que nous consti-
La nouvelle équipe
Elsa et son adjoint est Dylan.
Un début d’année sur les chapeaux de roue… L’accueil des nouveaux ins-
crits était à peine achevé, lors-
que nous avons été contactés
par Mme Thérèse Brayotel, la
présidente de l’association
Joigny Baobab, qui nous a
gentiment proposé une place
dans le conteneur, que son
association s’apprêtait à faire
partir pour le Bénin. C’est
déjà la troisième fois, en cinq
ans, que nous bénéficions de
cette opportunité, qui est pour
nous une chance extraordinai-
re. En effet, au lieu d’utiliser
les services postaux, qui sont
vite très coûteux, nous pou-
vons ainsi expédier, en une
seule fois, de nombreuses
choses, quasiment gratuite-
ment. Nous remercions vive-
ment nos amis de Joigny pour
cette aide si précieuse. Nous
avons donc immédiatement
fait l’inventaire de tout ce que
nous avions récolté l’année
précédente, comme par exem-
ple, les nombreux livres que
nous avait donnés M. Denise,
responsable du club des re-
traités de la MGEN. Nous
avons ainsi rempli dix car-
tons, contenant entre autres,
des dictionnaires, une ency-
clopédie Larousse en vingt-
deux volumes, plusieurs ency-
clopédies spécialisées, des
atlas, des livres de bibliothè-
que, vingt kits de géométrie
(avec règle, équerre et rappor-
teur), de nombreux stylos, des
crayons de couleur, du petit
matériel scolaire, une cin-
quantaine de cahiers, etc..
petite visite de temps en
temps. Nous tenons à les sa-
luer et à les remercier pour
toutes les actions qu’ils ont
menées et pour les conseils
qu’ils ont su prodiguer aux
plus jeunes. Nous pensons
plus particulièrement à Ca-
mille, notre ancienne co-
responsable, à Jean-Baptiste,
l’initiateur du site du club, à
Elie, Paul et Noël, qui ont
d’ailleurs été mis à l’honneur,
par M. Dubus, lors de la remi-
se des récompenses, à la fin
de l’année scolaire. Nous leur
souhaitons bonne chance et
réussite dans leurs études.
Depuis septembre, c’est donc
une nouvelle équipe qui fonc-
tionne, dans laquelle on re-
trouve beaucoup « d’an-
ciens », mais aussi de jeunes
recrues très motivées. Le club
compte aujourd’hui une tren-
taine de membres, de la sixiè-
me à la troisième, qui se ré-
unissent tous les mardis mi-
dis. La nouvelle co-
responsable, que nous avons
élue démocratiquement est
règles et même de s’entraîner,
en passant par la rubrique
« Jeux » de notre site. Ce der-
nier se porte d’ailleurs à mer-
veille, puisque les 25000 visites
(depuis se création en février
2009) ont été dépassées, fin
novembre. On peut même par-
ler d’une véritable explosion de
celles-ci, depuis les grandes
vacances, puisqu’on est passé
d’une moyenne de 10 à 24 visi-
tes journalières. Il semblerait
que ce succès soit lié à la pré-
sence de notre Club au Forum
National des Bénévoles d’Aide
et Action, le 25 juin dernier:
voir notre article « évène-
ment », en page 5.
La nouvelle équipe Comme chaque fin d’année
scolaire, nous avons dû nous
résigner à laisser partir certains
de nos membres, vers de nou-
veaux horizons (le lycée), mais
nul doute qu’ils continueront à
suivre l’évolution du club et
qu’ils viendront, selon leurs
possibilités, nous rendre une
3
tuions nous mêmes notre pro-
jet et que nous remplissions
nous-mêmes, avec ses
conseils, le dossier que la
mairie nous avait fait parve-
nir. C’est ce que nous avons
réalisé, en quelques réunions
de travail. Ensuite, plutôt que
d’envoyer notre dossier par
courrier, nous avons trouvé
plus intéressant et plus sé-
rieux de choisir quelques uns
d’entre nous, pour le déposer
en personne auprès des servi-
ces compétents, ce qui per-
mettait de pouvoir l’expliquer
et le défendre si nécessaire.
Mais, les circonstances ont
fait que plusieurs rendez-vous
ont été annulés; les semaines
ont passé et la fin de l’année
scolaire est vite arrivée. Notre
délégation n’a finalement été
reçue, que fin juin, mais il
fallait encore fournir une piè-
ce à notre dossier, que tous
les membres du club devaient
signer. Beaucoup d’entre nous
étant déjà en vacances, c’est
déçus mais réalistes, que nous
avons finalement pris la déci-
sion de ne pas donner suite...
En fait, la fin d’année scolaire
a été très active. Au mois de
juin, nous avons également
fait un petit concours d’Awa-
lé, en interne, qu’Elsa a rem-
porté. Cela nous a servi d’en-
traînement et de test pour la
soirée concours que nous
comptons organiser au prin-
temps 2012 et qui sera ouver-
te à tous ceux qui auront en-
vie de se frotter à ce jeu de
stratégie, qui est sans doute
un des plus anciens jeux tradi-
tionnels du continent africain.
Pour ceux qui le souhaitent, il
est possible de découvrir les
La préparation des colis
La soirée loto du 17 juin
Marine s’apprêtant à charger
nos cartons dans le conteneur
De nouveaux enjeux pour cette année scolaire Cela fait déjà neuf ans que
nous parrainons des enfants
au Bénin. Avec les années,
nous avons acquis une certai-
ne expérience et avons peu à
peu tissé des relations amica-
les avec les responsables
d’Aide et Action, sur place.
Tout en poursuivant, bien
entendu, nos actions dans ce
pays, nous avons décidé d’en-
tamer, dès cette année, un
nouveau parrainage à Mada-
gascar, afin non seulement de
découvrir une nouvelle
contrée, avec sa culture, mais
aussi de nous lancer un petit
défi, puisque nous n’avons, à
ce jour, aucun relais privilégié
sur cette grande île. Nous
avons déjà constitué notre
dossier de demande de parrai-
nage, auprès d’Aide et Ac-
tion, en demandant s’il était
possible d’avoir, cette fois,
une petite fille comme filleu-
le. Nous devrions recevoir
notre nouvelle mission, en
début d’année 2012. Une telle
décision n’est pas sans consé-
quence sur notre budget, puis-
que nous allons désormais
avoir deux fois plus de frais.
Nous vous rappelons que lors-
qu’on parraine un enfant avec
Aide et Action, on s’engage à
verser deux cent quarante
euros annuels à l’association,
qui servent aux différents
projets menés dans le monde.
Un parrainage individuel est
également une vraie responsa-
bilité, car on s’engage norma-
lement à suivre l’enfant sur
l’ensemble de sa scolarité
primaire. Il va donc nous fal-
loir innover, trouver de nou-
velles actions, pour faire ren-
trer de l’argent dans nos cais-
ses. Plusieurs projets sont
d’ores-et-déjà à l’étude, com-
me l’organisation d’un
concours d’awalé ou d’une
soirée africaine, mais tout
cela reste encore à construire.
En tout cas, nous sommes très
excités par cette ouverture
vers de nouveaux horizons et
nous aurons grand plaisir à
vous conter tout cela, dans
notre prochain numéro...
Les élèves du club parrainage 4
1
M. Dollé et Marine, une des
fondatrices de notre club, se
sont ensuite chargés d’emme-
ner cette petite centaine de
kilos de matériel scolaire, à
Joigny, le 28 septembre der-
nier. Ils ont bien entendu ap-
porté leur aide aux bénévoles
de Joigny Baobab, pour le
chargement du conteneur, qui
a pris un après-midi entier,
malgré la bonne vingtaine de
personnes présentes. « La
quantité de choses que l’on
peut mettre là dedans est
vraiment phénoménale »,
nous a rapporté M. Dollé.
Depuis, nos cartons sont arri-
vés au port de Cotonou, la
capitale du Bénin, mais ils ne
sont pas encore pris en char-
ge par Aide et Action (notre
association), car les formali-
tés de dédouanement prennent
un certain temps. Nous atten-
dons avec impatience que
Sylvie Hinson, responsable
des opérations de parrainage
d’Aide et Action Bénin, pren-
ne possession de tout ce maté-
riel, pour le faire ensuite par-
venir à l’école de Onklou, où
est scolarisé notre filleul.
Nous vous tiendrons au cou-
rant, dès que nous aurons du
nouveau, par l’intermédiaire
de notre site.
L’an passé, nous avions pro-
posé au maître de Djalilou,
d’organiser un petit concours
de dessin, sur le thème de la
vie quotidienne. Celui-ci a été
couronné de succès, puisque
les soixante et un élèves de la
classe de CE2 ont tous parti-
cipé, ce qui nous a fait grand
plaisir. Début octobre, nous
nous sommes constitués en
jury; nous avons observé et
noté, avec le plus grand sé-
rieux, chaque réalisation, afin
d’établir un classement. Le
dessin de Latifa Adamoui,
que nous félicitons pour la
qualité de son travail, est arri-
vé nettement en tête. Les trois
lauréats recevront prochaine-
ment un prix, constitué d’un
tee shirt imprimé, d’un grand
livre de coloriage et d’une
trousse de crayons de couleur,
tandis que tous les partici-
pants recevront un petit livre
illustré, pour les remercier.
Le lauréat de notre concours:
Latifa ADAMOUI, CE2
2° prix:
Zakari GAFAROU, CE2
3° prix:
Djalilou KARIM, CE2
nous ont expliqué tout le tra-
vail réalisé par les quelques
deux cent trente huit bénévo-
les de leur pays, pour gérer
les parrainages, accueillir les
parrains qui viennent sur pla-
ce et sensibiliser tous les ac-
teurs de l’éducation et en par-
ticulier les autorités, afin
qu’elles se rendent compte
des conditions de scolarisa-
tion, dans les régions. Ceci,
dans le but d’aboutir à une
éducation de qualité pour
tous, garçons comme filles.
Ils nous ont cité des exemples
très poignants, comme celui
de parents qui se cotisent pour
payer les instituteurs, ou celui
bénévoles français d’Aide et
Action sont très actifs, puis-
qu’en 2010, il y a eu pas
moins de cent dix évène-
ments, qui ont permis de ré-
colter plus de quatre-vingt dix
mille euros. Ils sont égale-
ment très divers: des clubs,
des « people », des ambassa-
deurs d’affaires et cette diver-
sité est une vraie richesse...
Nous avons ensuite écouté
avec grand intérêt l’interven-
tion de deux bénévoles, Ger-
trude Raharimalala et Réaly,
tous deux enseignants et
membres du Comité de pilota-
ge du Forum National des
bénévoles, à Madagascar. Ils 5
PRÉSENCE REMARQUÉE DU CLUB PARRAINAGE AU FORUM NATIONAL DES BÉNÉVOLES D’AIDE et ACTION
Le 25 juin dernier, une délégation du Club Parrainage, composée de Camille, Elsa, Jean-Baptiste, Elie et M. Dollé,
s’est rendue au Forum National des bénévoles d’Aide et Action, l’association à laquelle notre club appartient, et qui se tenait dans les locaux de l’INSEP, l’Institut National du Sport, à Paris… Nous avions déjà participé une première
fois à ce forum, en septembre 2008. Nous avons pleinement profité de cette journée passionnante…
Le Forum National des Béné-
voles est un moment très im-
portant dans la vie d’Aide et
Action. C’est l’occasion pour
les acteurs présents de se ren-
contrer, d’échanger et de mu-
tualiser des expériences, dans
le but de créer une dynamique
commune qui permet à l’asso-
ciation d’avancer, de se déve-
lopper, en restant cohérente et
fidèle à ses principes.
Bien que le forum ait duré
trois jours, du fait de nos
obligations scolaires, nous
n’avons pu y participer que le
samedi, mais c’était la jour-
née où notre présence pouvait
être la plus utile.
Celle-ci a commencé, vers 9
heures, par un discours du
président de l’association, M.
Jacques Lemaréchal, qui nous
a remerciés pour notre présen-
ce et la qualité de nos actions,
en précisant que nous étions
les plus jeunes participants du
forum (eh oui !).
M. Gérard Nugues a ensuite
dressé le bilan de la vie asso-
ciative, un bilan très positif,
puisque depuis le dernier fo-
rum, l’association a élargi son
champ d’intervention (elle
intervient désormais dans
trente et un pays) et a mis en
application un code éthique
pour tous les bénévoles. Aide
et Action, qui a fêté cette an-
née ses trente ans, mise en
effet sur un développement
endogène porté par les popu-
lations elles-mêmes, capable
de répondre à leurs besoins et
aspirations. Tous les projets
sont donc fondés sur des rela-
tions de partenariat et sont
basés sur les valeurs de liber-
té, de respect, de solidarité,
d’équité et d’intégrité. Les
d’une analphabète qui se dé-
mène pour convaincre les
femmes d’envoyer leurs en-
fants à l’école. A la fin de leur
exposé, Elsa est intervenue
pour les remercier et pour
rappeler l’importance des
acteurs locaux, sans lesquels
rien ne pourrait aboutir.
M. Mahfou Diouf nous a en-
suite expliqué pourquoi Aide
et Action intervient désormais
en France, où le nombre d’é-
lèves décrocheurs ou déscola-
risés est en augmentation !
Après un repas bien mérité,
partagé avec nos amis de l’as-
sociation, nous avons discuté
avec de nombreuses person-
nes, qui nous ont posé une
foule de questions sur nos
actions et notre exposition,
que nous avions installée dans
le hall. L’après-midi, nous
avons travaillé dans trois ate-
liers différents et nous som-
mes intervenus régulièrement
dans les discussions pour ap-
porter des idées ou donner
notre avis. Nous avons été
écoutés comme des adultes et
cela nous a beaucoup touché.
A la fin de la journée, nous
avons discuté avec le prési-
dent de l’association, qui nous
a dit que notre présence avait
été très appréciée et que nos
interventions avaient été re-
marquées, par leur justesse et
leur maturité.
Nous sommes repartis gonflés
à bloc, ravis, enchantés, avec
plein de nouvelles idées à
communiquer aux autres
membres du club. C’était
vraiment une journée super !
Eh, M. Dollé, quand est-ce
qu’on y retourne ?
Elsa, Camille, Elie, J.-B.
Les représentants du club en pleine discussion
L’atelier de travail où se trouvaient Elie et Elsa
les se trouvait la famille, de-
puis la mort du papa, nous
avons toutes les raisons de
croire que les jumelles ont été
déscolarisées. Nous craignons
même qu’elles aient été ma-
riées par l’oncle qui les a ac-
cueillies, comme c’est encore
souvent le cas pour les jeunes
filles de leur âge. C’est pour
nous un grand crève cœur, car
le lien que nous avions tissé
avec nos filleules depuis
2003, s’est rompu de manière
très soudaine.
Nous pensons souvent à elles
et espérons de tout cœur
qu’elles vont très bien.
cinq kilomètres d’Onklou,
notre filleul a porté le maillot
que nous lui avions offert.
Nous aimons à croire qu’il lui
a porté chance...
Les nouvelles sont hélas
moins bonnes du côté d’Yvet-
te et Yvonne, avec lesquelles
nous n’avons plus de contact,
depuis leur déménagement
pour Dassa Soumé, il y a déjà
un an. Malgré nos démarches
auprès des autorités, nous
n’avons obtenu aucune infor-
mation concrète. Mais, au
regard des traditions locales et
vu les difficultés dans lesquel- 6
DJALILOU EST DÉSORMAIS EN CM1 Notre filleul se porte bien et entame une année importante, pour sa scolarité. Ce qui ne l’em-
pêche pas d’être un sportif émérite...
Depuis avril 2009, date à la
quelle nous sommes devenus
ses parrains et marraines, Dja-
lilou n’a cessé de progresser,
grâce à un travail sérieux et
régulier. Il est désormais bien
loin le petit garçon insouciant
et peu conscient des enjeux de
sa scolarité, qui avait dû re-
doubler son CE1 pour acqué-
rir les bases qui n’étaient pas
là. A l’approche de ses qua-
torze ans, qu’il aura en février
prochain, Djalilou est désor-
mais un bon élève, qui fait la
fierté de sa famille. Il réussit
particulièrement bien en ma-
thématiques, où il ramène
souvent des 9/10. Son maître,
M. Benoît Atchi dit de lui que
« c’est un élève qui a de
l’avenir. Il est respectueux à
l’école et attentif en classe ».
Il commence même à faire
des projets professionnels
ambitieux. Il aimerait en effet
poursuivre ses études le plus
loin possible, pour devenir
enseignant et contribuer à la
formation des futures généra-
tions de son pays. Certes, il
reste encore du chemin à par-
courir, mais nous avons une
grande confiance en lui.
Djalilou vient de rentrer en
CM1 et les choses vont com-
mencer à devenir vraiment
sérieuses. L’année prochaine,
il préparera son C.E.P.
(Certificat d’Etude Primaire),
qui, s’il l’obtient, lui ouvrira
les portes du collège.
Mais Djalilou est également
un grand amateur de football
et un très bon joueur. Avec
son équipe, il a même rem-
porté, au printemps dernier, la
coupe du tournoi de Union
des Associations Sportives et
Culturelles du primaire. Du-
rant cette compétition, qui
s’est déroulée à Djougou, la
grande ville située à vingt-
Le d
ernier co
urrier d
e Djalilo
u
Djalilou avec son
maillot fétiche
LORSQUE DIVERSITÉ CULTURELLE RIME AVEC TOLÉRANCE Le Bénin est un petit pays (avec une superficie de 114 000 km², soit un cinquième du territoire français), mais il n’en
est pas moins très diversifié, aussi bien sur le plan ethnique, linguistique que religieux...
En parrainant des en-
fants au Bénin, nous
avons peu à peu ap-
pris à connaître et à
comprendre la diversi-
té humaine de ce petit
pays. Contrairement à
ce que nous connais-
sons en France, tout le
monde ne parle pas la
même langue. Certes,
le français est la lan-
gue officielle, la lan-
gue de l’administra-
tion, celle que l’on apprend à
l’école. Mais, dans les famil-
les, on continue à pratiquer
les langues traditionnelles, qui
sont aussi diverses que les
ethnies. Il y en a toutefois
une, plus répandue que les
autres. Il s’agit du fon, la lan-
gue maternelle d’Yvette et
Yvonne, nos deux premières
filleules (d’ailleurs, si vous
voulez apprendre à parler le
fon, nous avons une rubrique
qui lui est consacrée, sur notre
site Internet). Les deux tiers
des Béninois, majoritairement
au sud, le parlent ou le com-
prennent, car locuteurs d’une
langue très proche, apparte-
nant à la même famille lin-
guistique, comme le guen, le
mina, le adja, le tofin, le aïzo,
le kotafon, le houla ou encore,
le yoruba. Le nord du pays est
plus complexe. Au nord-est,
dans les départements de
l’Alibori ou du Borgou, on
parle le dendi, le djerma ou le
bariba. Au nord-ouest, dans
les départements de l’Atacora
et de la Donga, on parle le
yom (la langue maternelle de
Djalilou), le wama et le som-
ba. Bien que le français soit
en théorie nécessaire pour
tout acte administratif, les
langues traditionnelles sont
encore massivement prati-
quées, non seulement parce
qu’elles reflètent mieux la
vision du monde, les mentali-
tés et les mœurs des popula-
tions, surtout dans les campa-
gnes de l’intérieur du pays,
mais aussi parce qu’on trouve
généralement quelqu’un pour
traduire, dans les administra-
tions locales. D’après les sta-
tistiques officielles, seulement
dix pour cent des Béninois ne
parlent que le français et prin-
cipalement dans les grandes
villes. Malgré cela, les Béni-
nois arrivent sans problème à
vivre ensemble, respectant les
différences des uns et des
autres. Il est même assez mal
vu de ne pas parler la langue
de ses ancêtres. L’école a
donc un rôle très important à
jouer, car en apprenant le
français aux jeunes béninois
et béninoises, elle fait d’eux
des bilingues et crée une sorte
de ciment de la société.
Sur le plan religieux, la diver-
sité est également bien pré-
Soleil. Mawu est le principe
féminin, la déesse de la nuit,
de la sagesse et de la
connaissance. Lisa, repré-
sente le principe masculin, il
contrôle le déroulement des
jours, détient la force et le
pouvoir. Les divinités vau-
dous sont des représentants
de ce couple, chargés de
tâches spécifiques. Ainsi,
Hêvioso est-il le dieu du
tonnerre, Dangbé, celui de la
fécondité, Ougoun, le pro-
tecteur des forgerons, Toxo-
su, le dieu des eaux, etc..
Il y a certes des divinités
principales, mais chaque vil-
lage, chaque clan, honore ses
propres divinités. Les rites se
font lors de cérémonies,
accompagnées de chants, de
danses et de prières. Des of-
frandes sont apportées aux
fétiches (représentations abs-
traites des divinités). La reli-
gion traditionnelle est présen-
te partout: sur les marchés, on
voit souvent des vendeuses de
« grigris ». Il s’agit en général
de petits sachets contenant
des peaux ou os d’animaux,
avec différentes racines, qui
servent de talismans pour
chasser les mauvais sorts. Les
guérisseurs vaudous ont éga-
lement une place très impor-
tante dans la société. Beau-
coup de personnes préfèrent
d ’abor d co nsu l t e r un
« médecin » traditionnel,
avant de faire appel à la mé-
decine scientifique. Le guéris-
seur traite les blessures et
maladies avec des feuilles et
des plantes, et tente, à travers
des prières, de libérer le mala-
de du mauvais sort.
Malgré toute sa diversité, la
société béninoise vit dans la
paix et la tolérance des autres
et de leurs différences...
sente, même dans le
paysage. En effet, dans la
plupart des villes et villa-
ges, se côtoient des égli-
ses, des mosquées et des
temples traditionnels, et
cela ne choque personne.
La plupart des Béninois
sont très croyants. Ils prati-
quent majoritairement le Ca-
tholicisme ou l’Islam, mais
restent souvent, en même
temps, attachés aux cultes
traditionnels. Les gens de
différentes religions vivent
paisiblement l’un à côté de
l’autre et se traitent avec
beaucoup de respect et de
tolérance, ce qui est loin
d’être le cas dans beaucoup
d’autres pays, y compris le
nôtre. La religion traditionnel-
le, le vaudou, est toujours
fortement ancrée dans la vie
sociale et quotidienne des
Béninois. Il s’agit d’une reli-
gion animiste, qui attribue
une « âme » à chaque chose.
Pour le s p r a t iq uan ts ,
« l’âme » est une forme de vie
qui réside dans chaque être,
qu’il soit humain, animal ou
végétal. Le dieu suprême du
vaudou est le couple Mawu-
Lisa. Ils sont réciproquement
les dieux de la Lune et du 7
La mosquée de Ouidah
La
ba
siliqu
e de O
uid
ah
Le temple des Pythons à Ouidah
Directeur de la publication: M. Fer-
rand; Mise en page: M. Dollé
(professeur d’histoire); Rédaction des
articles: les élèves du club parraina-
ge. Remerciements à tous ceux qui
nous ont aidés. 8
Le club planète est né en sep-
tembre 2007, à l’initiative de
Mme Burlet, enseignante spé-
cialisée de notre établisse-
ment. Il regroupe chaque an-
née entre vingt-cinq et trente
élèves volontaires. Animé par
deux enseignantes, Mme Bur-
let et Mme Dieux, le club a
pour objectif de sensibiliser
les jeunes à leur environne-
ment, à la nécessité de se mo-
biliser pour préserver notre
planète, ceci en liaison avec
les nouveaux programmes de
géographie et de SVT, qui
traitent entre autres du déve-
loppement durable. Les élèves
se réunissent tous les jeudis
midis avec une motivation
gonflée à bloc. Comme le
disent en cœur Alexia, Cora-
lie, Amandine et Léa: « on
s’est inscrite au club planète
parce qu’on aime la nature et
qu’on veut la défendre ».
« Notre devise se décline en
trois mots: comprendre, parce
qu’il est nécessaire d’avoir les
bonnes informations pour
réfléchir et construire des
projets utiles; agir, parce
qu’on ne peut plus se conten-
ter d’être simplement obser-
vateurs; convaincre, parce que
si nous voulons vraiment
changer le cours des choses, il
faut qu’on s’y mette tous »,
nous a expliqué Maxime,
membre du club depuis trois
ans. Grâce à un terrain de 500
m², qui lui a été alloué par le
collège, derrière les bâtiments
de la SEGPA, le club bénéfi-
cie d’un espace d’expérimen-
tation. Depuis 2008, il s’est
fixé comme objectif d‘y créer
un observatoire pédagogique
de la biodiversité en zone
urbaine. Pour mener à bien ce
projet, le club a fait appel à un
écologue, M. André Mome-
rency, responsable par ailleurs
d’un cabinet d’étude environne-
mentale. Ce dernier intervient
régulièrement auprès des élè-
ves, afin de leur apporter les
connaissances indispensables,
pour mener à bien leurs actions.
La première opération du club
planète, en 2007, a été de lancer
le tri du papier au collège, grâce
à de petites poubelles réservées
au tri, installées dans chaque
classe et de plus grandes, instal-
lées dans les halls de l’établis-
sement.
Depuis, de nombreuses actions
ont été menées: nettoyage d’une
portion de la coulée verte, plan-
tation d’une triple haie arbusti-
ve avec des espèces locales
(cinquante plants en tout de
framboisier, poirier, cerisier,
noisetier, cassissier, buis,
cornouiller, fusain...), planta-
tion de bulbes (crocus, narcis-
ses, jonquilles...), fabrication
de sept nichoirs, installés dans
les arbres du collège, cons-
truction d’une mangeoire ré-
gulièrement alimentée en
graines. D’ailleurs celle-ci,
très appréciée de nos amis
ailés, permet l’observation
des espèces locales. L’an pas-
sé, les élèves ont travaillé à la
construction d’une spirale à
insectes, en pierres de Bour-
gogne, plantée d’herbes aro-
matiques.
Depuis deux ans, le club pla-
nète participe également acti-
vement à l’organisation du
loto du collège, conjointement
avec le F.S.E. et le club par-
rainage, et tient, durant la
soirée, un stand où l’on peut
acheter des sachets de graines
pour jachères. D’ailleurs, on
peut se procurer des graines
ou des bulbes, par l’intermé-
diaire du club, tout au long de
l’année; d’après les témoigna-
ges, les clients ont vu sortir de
terre, avec ravissement, dans
leur jardin, de superbes fleurs
de toutes les couleurs.
En avril 2011, les élèves ont
participé aux Rencontres
Auxerroises du Développe-
ment Durable, où ils ont su
témoigner de leur engagement
pour la défense de l’environ-
nement, en expliquant à un
public de cent cinquante jeu-
nes, ce qu’ils faisaient au sein
du Club. Ce dernier a égale-
ment bénéficié d’une subven-
tion de la part de la DDCSPP
et de la mairie d’Auxerre,
dans le cadre des Projets jeu-
nes, ce qui a énormément
contribué à la réalisation des
différentes actions.
L’objectif de l’année scolaire
en cours est la réhabilitation
de la mare pédagogique, qui
existe depuis 2001, mais qui
est à l’abandon depuis un
certain temps. C’est un travail
difficile, puisqu’il faut rem-
placer la bâche de fond et
replanter des espèces pous-
sant en zone humide.
La création d’un site Internet
est même envisagée pour
2012…
« COMPRENDRE, AGIR ET CONVAINCRE », POUR PRÉSERVER LA PLANÈTE
Telle est la devise du Club Planète, qui fonctionne dans notre collège depuis la rentrée 2007. Alors que nul n’ignore les menaces qui pèsent de plus en plus lourdement sur notre environnement, certains ont
fait le choix d’agir, plutôt que d’attendre qu’il ne soit trop tard. Et si préserver la planète, c’était déjà commencer par apprendre à la comprendre…
La spirale à insectes
En route pour la réhabilitation de la mare