La main tendue N°2

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n° 2 Mars 2006 0,50 E Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre Le club parrainage prépare d’ores et déjà les colis qui doivent partir en juin prochain... Les dictionnaires occupent déjà deux cartons pleins

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La main tendue N°2

Transcript of La main tendue N°2

n°°°° 2222

Mars 2006 0,50 E

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

Le club parrainage prépare d’ores et déjà les colis qui doivent partir en juin prochain...

Les dictionnaires occupent déjà deux cartons pleins

ment d’émotion ! Elle nous a aussi parlé de sa maît resse et de son papa. De notre côté, nous lui avons envoyé un colis, à la fin de l’année dernière, qui contenait un calendrier, un superbe li-vre sur la nature, des décora-tions de Noël (pour qu’elle voit comment nous décorons nos maisons et nos sapins pour les fêtes de fin d’année), des amandes (pour qu’elle en fasse la distribution dans sa classe), quelques petits maté-riels scolaires, des dessins, des cartes et des reportages que nous lui avons préparés. Nous y avons ajouté un nou-vel appareil photo, dans l’es-poir que, cette fo is, il lu i par-vienne. Depuis quelques semaines, M. Do llé est rentré en contact, par Internet, avec une des res-ponsables d’Aide et Action, au Bénin. C’est un grand pro-grès, car nous pouvons désor-mais demander à cette per-sonne, qui se prénomme Pa-tricia, si les colis sont bien arrivés, si l’école d’Agbanou a des besoins particuliers… Cela va permettre également d’assurer la réception des co-lis contenant les dictionnaires, qui doivent normalement tou-jours partir en juin prochain, grâce à un conteneur affrété par une association d’aide au Bénin, présidée par un profes-seur de Joigny. Nous pour-rons ainsi avertir en temps réel les responsables béninois d’Aide et Action de l’arrivée des dits dictionnaires. Ils se chargeront ensuite de l’ache-minement jusqu’à Ouidah. Grâce aux informat ions que nous avons pu avoir par Inter-net, nous connaissons mieux les besoins immédiats de l’é-cole d’Yvette. Nous sommes

Lors de la dernière réunion parents professeurs, en dé-cembre 2005, l’opération de vente de gâteaux et boissons s’est parfaitement déroulée. Vous avez été nombreux éga-lement à vous intéresser à no-tre action et à nous acheter le premier numéro de notre bul-letin. En quatre soirées, nous avons fait près de 300 euros de bénéfices. Cet argent va nous être très précieux pour intensifier notre aide auprès de l’école d’Yvette. Nous te-nons à vous remercier tous, ainsi que les parents et élèves qui ont confectionné les ex-cellents gâteaux. Nous renou-vellerons d’ailleurs l’opéra-tion, lors de la prochaine ré-union parents professeurs. Au tout début de cette an-née, nous avons reçu un courrier d ’Yvet te (ci-contre). Les nouvelles étaient plutôt bonnes, sauf qu’elle nous a appris que l’appareil photo jetable que nous lui av ions acheté, ne lui est jamais parvenu. Le colis a été ouvert et son contenu en partie subtilisé. C’est dommage, car il va nous falloir patienter, pour voir à quoi ressemble Yvette aujourd’hui. Elle a dû beaucoup changer, de-puis trois ans…

Cependant, son petit paquet nous a réservé une grande surprise: la cassette vierge que nous avions envoyée, avec le magnétophone, il y a déjà de longs mois, est reve-nue. Nous avons pu enfin en-tendre la voix d ’Yvette ! Sur la première face, elle a enre-gistré toute sa classe en train de chanter, mais sur la se-conde face, elle nous a offert un chant qu’elle interprète seule. Ce fut un grand mo-

Le club parrainage est désor-mais en contact direct, par Internet, avec une responsable d’Aide et Action, au Bénin. C’est là un grand progrès, qui nous permettra de palier à la lenteur des courriers. C’est d’ailleurs par ce b iais que nous avons appris qu’un de nos paquets, envoyé il y a de cela quelques mois, était arrivé ouvert et en part ie v idé. C’est très regrettable, mais hélas assez fréquent dans les pays africains, où la pauvreté et les maigres salaires pous-sent parfois certains fonction-naires des douanes à prélever une sorte de taxe personnelle. Cela démontre b ien que les problèmes des pays africains sont extrêmement complexes et que l’a ide que nous autres, habitants de pays riches, pou-vons leur apporter est essen-tielle...

M. Dollé, professeur coordonna-

teur

P 2: La vie du Club P 3: Des nouvelles d’Yvette

P 4 et 5: Reportages: > Aide et Action > Le Vaudou

P 6 et 7: Mieux connaître le Bénin: > Les réserves naturelles > La langue Fon P 8: Les autres clubs de la région: celui du Lycée Fourier 2

actuellement en t rain de pré-parer deux colis, contenant des cahiers, des stylos, des crayons à papier, et de cou-leur, des gommes, des ci-seaux, des kits de géométrie (règle, équerre, rapporteur…). Chacun des 46 élèves de la classe d’Yvette va ainsi rece-voir un cahier et des crayons pour étudier de manière p lus efficace. Cette année, nous avions par ailleurs envisagé d’organiser un loto, afin de faire rentrer davantage d’argent. Cela ne pourra pas se faire, car avec les travaux qui ont désormais commencé dans notre établis-sement, nous avons préféré ne pas prendre le risque de de-voir tout annuler au dernier moment. Mais, nous prépa-rons d’autres projets à court et à long termes. Pour cette an-née scolaire, si nous dispo-sons d’assez de place dans le conteneur, nous ferons sans doute une collecte de livres, afin d’enrichir la bib liothèque de l’école d’Agbanou. Nous vous tiendrons bien entendu au courant, dès que nous au-rons toutes les informat ions. Nous envisageons également d ’organ is er un nouveau concert, avec Chantal Eden, sans doute au printemps 2007 et en partenariat avec le club parrainage du lycée Fourier. En somme, le temps passe très vite au club parrainage et en plus, il y a une très bonne ambiance. Il y a peu, par exemple, nous avons appris quelques mots en Fon, la lan-gue maternelle d ’Yvet te(artic le en page 7). Et nous pouvons vous dire qu’on a bien rigolé !

Nicolas Ladrier et Mégan Piérog

PAS LE TEMPS DE CHOMER... A l’origine, le club parrainage n’est censé se réunir qu’une fois par quinzaine, mais au regard de tout ce que nous avons à faire, nous avons pris la décision de faire une réunion hebdomadaire, et c’est tout juste si cela suffit...

Du petit matériel scolaire pour Ouidah

YVETTE EST DESORMAIS EN CE2

Le dernier courrier d’Yvette nous est parvenu en janvier dernier… Voici les nouvelles

La dern ière lettre d’Yvette

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Au Bénin, le système éducatif fonctionne différemment du notre. En effet, au terme de chaque année scolaire, les élè-ves passent une sorte d’exa-men, qui détermine s’ils ont le niveau pour passer dans la classe supérieure. Les progrès scolaires d’Yvette, dont nous vous parlions dans notre der-nier numéro, se confirment,

puisqu’elle vient d’intégrer la classe de CE2 de son école. Chaque nouveau courrier est pour nous l’occasion de voir son écriture, son orthographe et son style s’amélio rer à pas de géant; à chaque fois, ses lettres sont un peu plus lon-gues et nous en sommes ravis. Nous la félicitons vivement pour tous les efforts qu’elle

fait. En CE1, elle était dans une classe de soixante et onze élèves, cette année, en CE2, ils ne sont plus que quarante six. Les conditions d’études seront donc encore plus propi-ces à de nouveaux progrès. Yvette a bien reçu la cassette que nous lui avions envoyée, il y a de cela quelques mois et sur laquelle chaque élève du

club avait enregistré sa chan-son préférée du moment. Elle semble avoir beaucoup aimé notre petite compilat ion. A son tour, Yvette nous a en-voyé une cassette, sur laquelle nous avons pu enfin entendre sa voix. Par contre, l’appareil photo, qui était dans le même courrier, ne lui est hélas pas parvenu...

gers pédagogiques, petits éle-vages dont la vente permet d’alimenter la caisse de l’é-cole, programmes de santé scolaire, campagnes de pré-vention, etc. Aujourd’hui, Aide et Action, ce sont 54 000 parrainages pour 60 000 donateurs et par-rains, ce sont 1,8 million d’enfants bénéficiaires des actions, ce sont 9500 écoles aidées. Au collège Paul Bert, cela fait maintenant quatre ans que nous avons compris qu’un petit geste de notre part pou-vait aider des dizaines d’en-fants à construire leur avenir. Parrainer est un acte fort, un

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« Aide et Action » est née en 1981. Elle est la première as-sociation française faisant ap-pel au parrainage, pour l’édu-cation des enfants des pays du Sud. Elle est également une des associations les plus connues au monde, dans ce domaine. C’est une O.N.G. (Organisation Non Gouverne-mentale) apolit ique et non confessionnelle. Sa mission est de promouvoir l’accès à l’école de tous les enfants, dans les pays les plus défavorisés. La tâche est im-mense. Aujourd’hui, il y a encore plus de cent millions d’enfants dans le monde, dont 60 % de filles, qui ne vont pas à l’école. Deux cent cinquante millions d’enfants de cinq à quatorze ans doivent travailler pour vivre ou survivre… Or, l’éducation est un élément essentiel du développement d’un pays. Elle permet d’amé-lio rer la santé et la nutrition et donc de faire d iminuer la mortalité infantile; elle per-met à chacun de trouver sa place dans la société, d’exer-cer un mét ier, de participer à la vie du pays. L’école, c ’est le chemin qui mène vers l’a-venir et tous les enfants du monde y ont droit ! Aide et Action intervient dans 18 pays: en Afrique (Bén in, Burkina Faso, Guinée, Mada-gascar, Mali, Malawi, Niger, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Togo), en Asie (Cambodge,Inde, Laos, Sri Lanka, Viet Nam) et Amérique centrale (Haïti, République Domini-caine). Il est indispensable que les actions menées s’intè-grent parfaitement à la réalité locale, pour être efficaces. Concertation, partic ipation et respect des cultures sont donc

les fondements d’une action de développement menée à long terme, dont la finalité est la prise en charge par les communautés de leur propre développement ! Aide et Action partic ipe à la construction et à l’équipement de salles de classes, à la mise à disposition de matériel pé-dagogique et de fournitures scolaires, à la format ion des enseignants, mais aussi à l’a-nimation d’activ ités sportives et culturelles. Pour permettre à toutes les familles d’en-voyer leurs enfants à l’école, Aide et Action met également en place des activités desti-nées à améliorer les condi-tions de vie des enfants: pota-

AIDE ET ACTION: UNE MAIN TENDUE VERS LES EN FANTS Cela fait maintenant quatre ans, que le club parrainage du collège Paul Bert participe aus programme d’Aide et Action, pour le développement de la scolarisation des enfants dans les monde. Il reste tant à faire dans ce domaine, que nous avons voulu vous présenter un peu plus notre partenaire.

Vite, je vais être en retard pour construire mon avenir...

engagement concret dans la durée. C’est tout d’abord ver-ser vingt euros par mois. Mais ce n’est pas un simple don. Le parrain reçoit le dossier de son filleu l ou de sa filleule. Il a alors une adresse où il peut lui écrire. L’enfant, aidé de son enseignant, donne régu-lièrement des nouvelles à son parrain et, peu à peu, c’est un véritable échange qui s’ins-talle, où chacun découvre l’autre, son pays, sa culture. Ce qui est formidable, c ’est qu’on peut suivre le parcours scolaire de l’enfant et voir ses progrès, comme nous, avec Yvette. En fait, il existe p lusieurs mo-des de parrainage: le parrai-nage individuel, qui est un engagement pour une durée minimale de t rois ans, le par-rainage d’une classe, qui a besoin de se faire sur le long terme pour être efficace et la participation à un projet, pour une durée de deux à quatre ans. Il existe également les « classes solidaires »: il s’agit d’une action sur une année seulement où une classe euro-péenne parraine une classe d’un pays en voie de dévelop-pement. Alors, si vous aussi vous avez envie de tendre la main à un enfant, pour lui permettre d’aller à l’école, voici les coordonnées d’Aide et Ac-tion: 53 boulevard de Cha-ronne, 75545, Paris, cedex 11. Le site de l’associat ion contient également une foule d’informat ions et des tas de liens utiles:

www.aide-et-act ion.org

Rachel Hoarau

Une petite école africaine, comme tant d’autres

Les pays où intervient Aide et Action

apparaissent d'autres. En ef-fet, le Vaudou s'adapte aux différentes époques et intègre certaines croyances d'autres religions. Ceci peut s’expli-quer par le fait que les croyances se transmettent es-sentiellement par voie orale. Les rites: Le rite se fait au sein d'un hounfor (temple vaudou) et est dirigé par un Houngan (prêtre vaudou) ou son équi-valent féminin la Mambo. La cérémonie se déroule en deux temps principaux: l'appel des loas et le sacrifice. Avec le Houngan et la Mambo, les initiés sont les principaux ac-teurs de la cérémonie. Ils ont divers rôles: musiciens, dan-seurs, commanditaire, sacrifi-cateur, spectateurs. Tout d’abord, on sacralise l'espace par le rite du jétédlo (jeté de l'eau) et par la d ispo-sition des objets sacrés en di-rection des quatre points car-dinaux. Au milieu du lieu de cérémonie, se dresse le poteau mitan, mât décoré des signes loas, symbole de la communi-cation entre le monde céleste et le monde terrestre. Les of-frandes, différentes selon le

leuvre blanche. C’est un es-prit bénéfique. Il habite dans les sources et les riv ières et son symbole est une couleu-vre arc-en-ciel. On lui offre tout ce qui est blanc: des pou-les blanches, du riz, du lait, des œufs, de la farine. Ogoun a pour attribut des cor-nes de taureau. Il représente l’aspect guerrier. Il a ime rece-voir en offrande des coqs rou-ges, parfois un bœuf. Le feu est son élément, mais il est aussi l’esprit de la fertilité. Dans la rég ion côtière du Bé-nin, on pratique le culte de Mamy Wata, la déesse de la mer. Elle est représentée sous la forme d ’une belle jeune fille à la chevelure blonde. A Grand Popo, par exemple, les pêcheurs rendent visite, tous les cinq jours, à la prêtresse de Mamy Wata, pour savoir ce dont a besoin la pirogue (ce qu’elle mange) et pour savoir si des problèmes peu-vent survenir. Le Vaudou compte une multi-tude d’autres esprits, comme Béka, Glékou, Yagou (le dieu du tonnerre), Biosso (le père de tous les Vaudous), Togbé (le d ieu des morts), etc., et au fur et à mesure du temps, en

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Les origines du Vaudou: Le Vaudou est un culte ani-mis te, c ’es t -à-d ire une croyance traditionnelle qui attribue une âme, une cons-cience, à chaque objet, à cha-que force de la nature. Ce culte est né en Afrique, dans les peuples du Golfe de Gui-née, vraisemblablement dans la région du Bénin, où il si-gnifie, en langue fon, "Culte des esprits". A partir du XVI° siècle, des millions d’esclaves africains ont été déportés dans les colo-nies du Nouveau Monde, pour remplacer la main-d’œuvre indienne, alors en voie d’ex-tinction. C’est par cette « traite des noirs » que le Vaudou s’est répandu aux Antilles, et p lus particulière-ment sur l’île de Saint-Domingue (devenue Haït i), puis sur le continent améri-cain (Brésil, Louisiane…). Les esclaves ont alors associé aux pratiques relig ieuses et magiques africaines des élé-ments du culte catholique. Les croyances: Il y a dans le Vaudou tout un panthéon d’esprits nommés « loas ». Lors des cérémonies, ce sont ces esprits qui sont invoqués. Ils sont parfois re-présentés sous formes d’ancê-tres disparus, d’humains à visages d’animaux ou de Saints de la mythologie chré-tienne. Ils sont terrestres mais invisibles, ils logent dans les éléments naturels : les arbres, les rivières, les montagnes, le tonnerre, la tempête, le feu , l’eau, l’a ir... Damballah est l’un des loas les plus anciens. Il est repré-senté sous forme d’une cou-

LE CULTE DES ESPRITS

Au Bénin, une grande partie de la population (environ les deux tiers) pratique le culte des esprits, le Vaudou. Cette religion traditionnelle renaît après une longue période de persécution, due dans un pre-mier temps à la période coloniale et dans un second, à celle du communisme national. Aujourd’hui, le Vaudou est reconnu comme religion officielle du Bénin.

loa invoqué, sont disposées à son pied. Puis, les tambours se mettent à résonner, qui font battre à l'unisson les coeurs des initiés et ceux des loas. Les deux mondes entrent alors en contact par les priè-res, les danses, la musique et les libations. Les loas sont sensés se nourrir et bien boire à leur arrivée, afin d 'être d isposés à aider ceux qui sollic itent leur aide. Des mets divers et des li-queurs les attendent. Arrive alors le moment du sacrifice. On prépare l'an imal en l'habil-lant de symboles mult iples, en le nourrissant et en le parfu-mant avec des potions prépa-rées par le Houngan. Le rythme des tambours s'accé-lère, emportant les initiés dans une transe spirituelle. L'animal est égorgé, puis pré-senté, offert symboliquement aux loas. C'est alors que sur-vient le sommet de la cérémo-nie: l’esprit entre dans le corps de l'un des initiés, qui se met à danser avec frénésie. Les pratiquants du Vaudou cherchent à capter les esprits bénéfiques par l’intermédiaire de wangas, c’est-à-dire de fétiches. Ces derniers sont souvent nourris de sang de poulet. Les gris-gris sont éga-lement utilisés; ce sont en gé-néral de petits sacs en cuir, portés autour du cou et conte-nant une mixture composée de divers éléments (poivre, brique en poudre, cheveux, peau de serpent etc..). Les interdits qu’il ne faut surtout pas braver sont des tabous. Gare à celui qui transgresse un tabou…

Anaïs Fortin

Cérémonie vaudou

Un fétiche

L’hippopotame est un gros ani-mal de 2,5 à 3 tonnes. I l mesure environ 1,5 mètre au garrot. Son poil est court, lisse et régulier.

La République du Bénin pos-sède un ensemble de parcs nationaux, couvrant plus de 2 500 000 hectares, principa-lement dans le nord du pays. La gestion de ces espaces re-lève de la compétence du Mi-nistère de l'Agricu lture, de l'Elevage et de la Pêche et pour cadrer avec la nouvelle dynamique mondiale relative à la protection et la conserva-tion des richesses fauniques de ces espaces, le gouverne-ment du Bénin a créé le Cen-

RICHESSE DE LA FAUNE DU BENIN

Un peu partout dans le monde, des espaces naturels font l’objet d’une attention toute particulière, afin d’y préserver la richesse et la diversité des espèces animales et végétales. Parmi ces espaces, les réserves de faune du Bénin oc-cupent une place de choix.

rement développé dans les parcs nationaux du W et de la Pendjari. Quant au touris me cynégétique (pour la chasse), il se pratique dans les zones de Batia, Porga, Konkombri, de la Mékrou et de la Djona. Pour ceux qui aiment les spectacles naturels grandio-ses, le site aux éléphants d'Al-fakoara, situé à une quaran-taine de kilomètres de Kandi, est l’endroit rêvé: des dizai-nes de pachydermes défilent tous les après midis jusque tard dans la nuit...

tre Nat ional de Gestion des R é s e rv e s d e Fa u ne (CENAGREF). Ce dernier a pour mission de gérer une véritable richesse naturelle : les animaux sauvages et leurs habitats. En effet, on ren-contre facilement, dans les réserves de faune du Bénin, plus d'une vingtaine de grands mammifères, tels que le buf-fle, l'hippotrague, le lion, le guépard, l'hippopotame, l'élé-phant, la hyène tachetée, le bubale, le damalisque, les

cobs de Buffon, et Defassa, etc. Il y a aussi plus de 280 espèces d'oiseaux, parmi les-quelles la grue couronnée, le calao, le marabout, le héron, l'a igrette, le serpentaire, etc. Ces différents animaux ont pour habitat toute une mosaï-que de formations végétales : savane herbeuse, savane ar-bustive, savane boisée, forêt dense, forêt claire et forêt ga-lerie, contenant plus de 245 espèces végétales. Le tou-ris me de v ision est particuliè-

L’éléphant d’Afrique pèse de 4400 à 5500 kg, en moyenne. Il mesure de 2,85 à 3,5 mètres au garrot et la couleur de sa peau est gris moyen, son poil est rare et clairsemé. La gestation pour la femelle est de 645 à 670 jours. Eh bien !

Le lion pèse de 175 à 210 kg, en moyenne. Il mesure au garrot environ 1 mètre. Sa couleur de peau est fauve, son poil est court, lisse et régulier. Sa crinière est plus foncée.

Le phacochère est un bovidé. Il pèse entre 35 et 40 kg, adulte et mesure dans les 70 cm au garrot. Sa peau est fauve, son poil à demi long et irrégulier. Pour la femelle, la gestation est de 210 jours.

Le Bongo est également un bovi-dé qui pèse dans les 220 kg. Il mesure au garrot environ 1,30 mètre. Sa robe est fauve roux, ornée de 12 à 15 bandes vertica-les. 6

L’hippotrague Rouan est un bo-vidé, qui pèse près de 300 kg. Il mesure dans les 1,5 mètre au garrot, sa peau est gris fauve. Il a une longue crinière foncée, de la tête au garrot. Son poil est court et demi dur.

Le buffle nain pèse tout de même dans les 450 kg. I l ne mesure par contre qu’un peu plus d’un mètre au garrot. Son poil est dur, demi long et régulier.

Le cob deffassa est encore un bovidé. Il pèse dans les 160 à 180 kg; sa taille au garrot est d’environ 1,25 mètre (adulte). Sa peau est fauve gris brun, son poil est long, demi dur et régulier. Pour la femelle, la gestation est de 240 jours.

Alexandra Mathieu

AINSI FONT LES FONS Yvette apprend le français à l’école, un peu comme nous, nous apprenons l’anglais ou l’allemand. En effet, sa lan-gue maternelle est le Fon, qui est parlé dans toute la région sud du Bénin. Grâce à M. Dollé, qui a trouvé un site sur le net, nous avons pu apprendre quelques mots dans cette langue, très différente de la notre et nous nous sommes bien amusés…

ger leur repas. Imaginez que vous passez devant la maison de gens que vous connaissez, au moment où ceux-ci sont en train de manger (dehors, la plupart du temps). Il est fort probable que vous entendiez alors: « Wa du nu » (venez manger). Il est cependant de bon ton de décliner l’invita-tion, en répondant « Bo du nu » (non, merci, mangez). Les Bén inois sont réputés pour demander des cadeaux, surtout de la p a r t d e s « Yovo » (les blancs). Il ne faudrait donc pas vous éton-ner d’entendre : « Ete a hen wa nu mi ? » (qu’est-ce que vous m’avez emmené ?). Et si vous n’avez rien à leur offrir, il y a de fortes chances, qu’ils vous répondent « Un sin xome nu we » (mon estomac est noué, ce qui veut dire: je suis fâché avec toi). Mais rassu-rez-vous, les Bénino is sont rarement rancuniers. Sur les marchés, les commer-çants et commerçantes inter-pellent les passants, un peu de cette manière: > Yovo ! Wa xo nu ! (Eh, le blanc, viens m’acheter quel-que chose !). Les Bén inois ont l’habitude de marchander, même si le prix init ial est raisonnable. Il ne faut donc pas hésiter à dire: Ah ! E ve axi din ! (c ’est cher !). Cela permet d’enta-mer les négociations... En fait, le Fon est une langue simple, que beaucoup d’entre

nous pourraient envier. En effet, les verbes ne se conju-guent pas. Il suffit de mettre le bon pronom personnel: > Un (je) > A (tu) > É (il, e lle) > Mi (vous ) > Ye (ils). Pour pratiquer une langue, il est indispensable d’avoir un minimum de bases. Tout d’a-bord, il faut savoir dire oui et non: > Eeen (oui),

> Eho (non). Il faut ensuite savoir se présen-ter: > Un no nyi Clis-tofe (je m’ap-pelle Christophe. Petite précision: le « R » n’existe pas en Fon; il est prononcé comme un « L »). Il faut bien en-tendu savoir aus-

si compter au moins jusqu’à dix: dokpo, we, aton, ene, atoon, aizen, ten-we, tan-ton, ten-ne et Woo. ...Et peut-être, connaître éga-lement les jours de la se-maine: Tenigbé (lundi), Gu-zangbé, Azangagbé, Nyonu-zangbé, Axosuzan, Vodungbé. Vo ici maintenant quelques phrases simples, qui peuvent être fort utiles: > Fongbe a ? (parles-tu le Fon ?). > Eho, Un se fongbe a (non, je ne parle pas le fon). > A na dogbe me towele nu mi (donnes mes salutations aux tiens de ma part). > A din gbawe (c’est faux). > Nu gbo we (c’est vrai). > Nu ci ko nu mi (je suis fati-gué). > Un tuun ã (je ne sais pas). > Egbe, e johon we (au jour-

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Le Fon est une langue à la fois simple et amusante, qui reflète parfaitement le mode de vie africain. Les Béninois sont pour la plupart très pau-vres, mais cela ne les empê-che pas d’être très chaleureux dans leurs rapports. Ainsi, ils aiment se saluer longuement et ils trouveraient nos formu-les toutes faites du genre « ça va ? Très bien merci » bien froides. Vo ici le genre de conversa-tion que l’on pourrait enten-dre au Bénin : > A do gangi a ? (est-ce que tu vas bien ?). > Eeen, Un do gangi (oui, je vais bien). > A fon gangi a ? (est-ce que tu t’es bien réveillé ?). > Eeen, Un fon gangi ? (oui, je me suis bien réveillé). > Azan yi Aton ! (il y a trois jours… sous entendu: qu’on ne s’est pas vu). > Dokpo je ji ! (Et un de plus… pour montrer que l’au-tre lui a manqué), etc. Si un jour, vous avez la chance de vous rendre au Bé-nin, voici quelques salutations simples que vous pourrez uti-liser: > Kudo zan zan (bonjour). > Kudo hweme (bon après-midi). > Kudo gbada (bonsoir). > Kudeu (salut). > A houanu ka ka (merci beaucoup). > Bo Yi bo wa (allez et reve-nez: une façon de dire à quel-qu’un qu’on a envie de le re-voir). > Edabo (au revoir). Les Béninois ont un grand sens de l’hospitalité. Même s’ils sont pauvres, ils n’hési-tent pas à proposer de parta-

d’hui, il fa it froid). > Egbe, e humio (aujourd’hui, il fa it chaud). > Eho, un gbe (non, je refuse). > Enyo Ganji (c’est bien). > Un na yi wemaxome (je vais aller à l’école). > Un je azon (je suis malade). > Sedo wema nu mi (envoie-moi des lettres). > Nabi we ? (c’est combien ?) > Azote a no wa ? (quel tra-vail fais-tu ?). > Fite a na yi de ? (Où vas-tu ?) > Xwe nabi a do ? (quel âge as-tu ?). Pour terminer, voici quelques mots de vocabulaire pour en-richir votre lexique: > Damlo (dormir), > Du (manger), > Duwe (danser), > Do (être), > Blo (faire), > Ba (chercher), > Mo (voir), > Jihan (chanter), > Dayihun (s’amuser), > Gonche (maison), > Tosiba (riv ière), > Hwé (Soleil), > Sun (Lune), > Ble ble (v ite, rap idement), > Vodonxo (prêtre), > Ajoto (commerçant), > Asowato (ouvrier), > Nukplonmeto (instituteur), > Akwe (argent), > Avo (vêtement), > Axime (marché), > Azomevi (élève). Je vous donnerai d’autres mots de vocabulaire, dans le prochain numéro de notre bul-letin. En attendant: BoYi bo wa...

Mandy Bailly

Fite a na yi de ? Un na yi wemaxome

Dogondoutchi Directeur de la publication: M. Philippon; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage (Mandy Bailly, Baptiste Bordelot, Séverin Brisset, Amélie Chané, Pierrick Deffein, Alexis Djeghlal, Brice Dollet, Amandine Flé, Maxime Fleury, Anaïs Fortin, Damien Gibki, Mélanie Goureaux, Justine Hermier, Rachel Hoarau, Nicolas Ladrier, Christopher Lecomte, Laura Lemeux, Christopher Levé, Alexandra Mathieu, Mégan Piérog, Cassandra Regnier, Sara Rhabi, Amélie Ragot, Lara Saussey). 8

Courant novembre 2005, à l’initiat ive de M. Hulnet, professeur d’his-toire géographie et de Mlle Taupenot, conseil-lère principale d’éduca-tion, une quarantaine d’élèves du lycée se sont réunis afin de créer un club solidarité. Ce club a pour but de parrainer une classe dans un pays d’Afrique. Pour mener à b ien ce projet, l’association Aide et Ac-tion a été retenue pour sa fiabilité. Elle a prouvé son efficacité depuis sa création, en 1981. Grâce au parrainage, l’enfant bénéficie d’une éducation de qualité, indispensable à son développement. Le club solidarité du lycée Fourier a choisi de parrainer une classe de niveau CP, comptant 70 élèves, située dans la région de Dosso, au

LE CLUB SOLIDARITE DU LYCEE FOURIER

Niger (l’un des pays les plus pauvres au monde). A l’éco le de Tombo-Dogo, trois ensei-gnants assurent les cours pour 249 élèves, dans des condi-tions extrêmement précaires : manque de tables, de chaises, de fournitures et de manuels scolaires… A ide et Action

Le collège Paul Bert n’est pas le seul à mener un projet de solidarité, loin de là. C’est pourquoi, nous essaierons de vous présenter, dans chacun de nos bulletins, une activité différente. Vous pourrez constater ainsi que des mains tendues, il y en a tout autour de nous… Nous n’avons pas mis le club solidarité du Lycée Fourier à l’honneur, par hasard. D’une part, il a prévu de nombreuses actions, d’ici à la fin de l’année scolaire, pour lesquelles nous lui souhaitons un grand succès, d’autre part, il compte parmi ses membres des anciens de notre club parrainage, que nous saluons au passage.

contribuera également à amé-lio rer la qualité de l’éducation grâce à des sessions de forma-tion continue des enseignants. Au cours des ses réunions hebdomadaires, le club soli-darité a mis en place p lusieurs actions afin de rassembler les fonds nécessaires au parrai-nage. La vente quotidienne de pains au chocolat permet de donner un minimum de 20 euros par mois. D’autre part, le club prévoit au mois de mai, rebaptisé mois de la soli-darité, plusieurs activités, afin de sensibiliser les élèves et les personnels du lycée, et de ré-colter des fonds :

> du 15 mai au 02 juin, une exposition d’une trentaine

de photos du Niger, ainsi que des panneaux d’élèves;

> le mardi 16 mai : un tournoi de foot et de volley, en partena-riat avec les profes-seurs d’E.P.S. (Prix d’inscription : 2 euros par personne);

> le vendredi 19 mai : un concert de jazz aura lieu en soirée au lycée. Le groupe Kind of Sextet, dont un des membres est professeur au lycée, propose de reverser les droits d’entrée au club,

afin de faciliter le finance-ment du parrainage. Prix d’entrée : 5 euros pour les personnels et élèves du lycée, 8 euros pour les extérieurs.

VENEZ NOMBREUX !

Pour tout renseignement complémentaire, appelez

M. Hu lnet ou Mlle Taupenot, au Lycée Fourier.

Tél. : 03.86.72.53.14

Association Aide et Action - 53, boulevard de Charonne – 75545 PARIS Cedex 11 – Tél. : 01.55.25.70.00 ou sur

www.aide-et-action.org

Première association française de parrainage pour le

développement de l’éducation. Prix Cristal de la Transparence

Financière.

La classe de CP de l’école de Tombo-Dogo, au Niger