La Fondation vue par Luc FERRY, philosophe, ancien Ministre – Extraits de son intervention lors des Assises de la Fondation.

Favoriser la transmission de la culture alimentaire française est au cœur de la mission de la Fondation Nestlé France qui milite aujourd’hui pour sa reconnaissance

par les autorités publiques

La lettre de la Fondation Nestlé France N° 23 Décembre 2014 - Spéciale Assises 2014

Fondation d’entreprise Nestlé FranceTél. : 01 60 53 53 74 – fondation@fr.nestle.com

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« En - 1800 avant Jésus-Christ, dans l’épopée de Gilgamesh, la courtisane chargée de civiliser le monstre Enkidou lui apprend avant toute chose la cuisson : c’est, je crois, le

premier texte, dans l’histoire de l’Humanité, à évoquer l’idée de cuisson comme facteur de civilisation.

Dans la civilisation occidentale, cette idée fondatrice réapparaît dans l’Odyssée d’Homère. Pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, et ce bien avant Claude Lévi-Strauss, la cuisson apparaît comme le signe distinctif non seulement des humains par rapport aux animaux, mais aussi par rapport aux dieux. Les dieux ne mangent jamais rien de cuit et ne font pas cuire non plus les aliments, parce qu’ils ne consomment que de l’ambroisie. La cuisson, le pain, sont le signe de l’Humanité. Et Ulysse dit à ses marins qui veulent l’empêcher d’aller affronter le cyclope Polyphème : « je veux savoir si ce sont des monstres ou des mangeurs de pain », c’est-à-dire des humains.

Que disent ces premiers textes sur le thème des Assises de la Fondation Nestlé France « Du cru au cuit : tous à la Cuisine» ? Ils illustrent combien la cuisine constitue un héritage traditionnel qui résulte d’une lente sédimentation de plusieurs siècles. De Gilgamesh à Homère, jusqu’à aujourd’hui, nous sommes en présence d’une « sédimentation culinaire ».

Or la cuisine, comme patrimoine et tradition, serait-elle mise en danger par des innovations incontrôlées ? Aujourd’hui, tout ce qui est patrimonial, tout ce qui relève de la transmission des héritages, est en très grande difficulté, qu’il s’agisse par exemple de deux autres môles essentiels de notre civilisation : la langue d’une part, et la civilité d’autre part. La créativité en matière de grammaire s’appelle les fautes d’orthographe. Grammaire, langue, politesse, civilité… sont une sédimentation qui sont aujourd’hui en difficulté.

Pourtant, je ne suis pas du tout pessimiste. Car les innovations ont été, par ailleurs, formidables. Partout où le monde est sédimenté (langue, civilité, cuisine) nous sommes en difficulté : malbouffe, malpolitesse et dysorthographie existent. Elles sont le signe à la fois d’une formidable innovation mais également d’une rupture de la transmission sur tout ce qui est traditionnel. Je pense donc que le grand enjeu du XXIe siècle sur le plan culturel est la manière dont nous réconcilierons innovation et tradition. Comment ne pas refuser les innovations et maintenir ces patrimoines qui sont évidemment des héritages cruciaux pour nous ? Enjeu que la Fondation Nestlé France fait vivre au travers de ses Assises et des acteurs qu’elle récompense à cette occasion. »

✔ Retrouvez la vidéo des 5èmes Assises sur le site de la Fondation.

Client : Emilie Jovignot

Dossier n° : XXXX-SV

Date : 05/01/14

Directrice d’agence : Sylvie Varez - 01 60 53 53 23

Suivi : Muriel Prigent - 01 60 53 29 20

Quadri :

Teintes techniques :

Logiciels : Indesign CC

Imports : Illustrator CC

Photoshop CC

Document : Newsletter Fondation N°22

Notes : Ce fichier est un fichier d’exé et non un fichier prêt à flasher. Cette sortie ne sert pas de référence couleur.

Format : 210 x 297 mm

Échelle du document d’exécution : 100%

Échelle du tirage de lecture : 100 %

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Pour cette nouvelle édition, la Fondation a souhaité placer ses Assises sous l’égide de l’acte fondateur de toute culture alimentaire - et, affirme Claude Lévi-Strauss, de toute société : le passage du « cru » au « cuit ».

Les lauréats des Nids d’Or, acteurs de la transmission de notre culture alimentaire sur le terrain ont été les grands témoins de cette matinée. Ainsi, cette année, la Fondation a attribué six prix au total : deux Nids d’Or à des cantines qui ont développé des initiatives de nature à

favoriser, dans un lieu accueillant, le plaisir et le partage. Dans le même esprit, deux Nids d’Or ont été décernés à ceux qui se consacrent à la transmission d’un savoir-faire culinaire, en formant ces cuisiniers qui sauront, demain, nous faire partager des saveurs uniques. Enfin, deux nouveaux Nids d’Or ont récompensé des pratiques innovantes : l’un consacrant les « vidéos et nouveaux médias » qui ont su utiliser des mots et des images pour transmettre autrement, un savoir – d’ici ou d’ailleurs – et un second, un ustensile utile au quotidien et potentiellement porteur de nouvelles manières de cuisiner.

Pour sa volonté de valoriser, au travers d’ateliers, le fort potentiel des métiers de bouche souvent méconnus par les jeunes et ainsi de pérenniser les traditions culinaires, de maintenir les codes et les valeurs de la profession, de transmettre l’exigence de la qualité des savoir-faire, pour que demain, les prochaines générations profitent des connaissances et des acquis des « anciens » et, qu’à leur tour, elles poursuivent cette belle et grande mission.

« Nous, cuisiniers, sommes des manuels, notre profession est un métier de compagnonnage que nous avons le devoir de transmettre. » Paul Bocuse, Chef cuisinier

ZOOM sur les 5èmes Assises de la Fondation, « Le passage du cru au cuit aux origines de la culture alimentaire - Tous à la cuisine ! » présidées par Erik Orsenna de l’Académie française, à l’École de gastronomie Ferrandi – Cérémonie des Nids d’Or 2014 – Le 13 novembre 2014

• Fondation Paul Bocuse – Lyon (69)

1. Catégorie « Transmission de la culture alimentaire française » :

LES LAURÉATS DES NIDS D’OR 2014 : des initiatives exemplaires en faveur de la culture alimentaire française

Pour l’opération « L’Ain de ferme en ferme » qui a accueilli 57 000 visiteurs de tout âge dans 45 fermes et a ainsi permis de valoriser les produits locaux et la proximité entre producteurs et consommateurs, en même temps qu’elle participait à l’amélioration de la culture alimentaire de ces derniers via la connaissance de l’origine des aliments du terroir.

« L’action “ l’Ain de ferme en ferme ” est une opération portes-ouvertes conçue pour que le public puisse découvrir les fermes et le travail des agriculteurs. On a été fiers de recevoir le prix de la Fondation Nestlé France : c’est une reconnaissance du rôle des agriculteurs dans l’alimentation et dans les produits de qualité » : Jean-Luc Fromont AFOCG (Association de Formation Collective à la Gestion) de l’AIN

• Association Eveil O Goût – Dijon (21)

Les Nids d’Or de l’initiative exemplaire en matière de transmission alimentaire, ont été remis aux lauréats par Yannick Alléno, chef cuisinier du Pavillon Ledoyen, Valérie Bignon, porte-parole de la Fondation et Erik Orsenna de l’Académie française

Pour la mise en place d’actions ayant pour objectif une restauration scolaire durable et offrir aux enfants une restauration scolaire 100 % bio, respectueuse de la santé et de l’environnement

• Restauration scolaire de Mouans-Sartoux – Mouans-Sartoux (06)

2. Catégorie : Action(s) exemplaire(s) menée(s) en cantine :

Pour sa cantine intergénérationnelle, projet authentique et simple mis en place afin de rompre l’isolement des personnes âgées, renforcer le lien entre générations et transmettre le respect de la nourriture et l’envie de « bien manger ».

« Nous sommes très heureux que cette initiative soit reconnue et récompensée. Cela prouve que dans les petits villages, avec des idées et peu de moyens, nous essayons de faire le bonheur de nos concitoyens » Gabriel SERRA, maire de Bioule

• Mairie de Bioule – Bioule (82)

Les Nids d’Or de l’initiative exemplaire en matière de cantines, ont été remis aux lauréats par Claude Fischler, sociologue, membre du Comité d’experts de la Fondation, et Erik Orsenna de l’Académie française

Pour la qualité, le dynamisme et le rythme de sa vidéo. L’auteur se met en scène lui-même en train de préparer une recette emblématique de la cuisine française, revisitée, allégée et modernisée : le Burger Bourguignon à la joue de bœuf.

• « French Guy Cooking » d’Alexis Ainouz

3. Catégorie « vidéos et nouveaux médias » :

Objet transparent qui permet de commencer le repas par un grand spectacle et de révéler la magie d’un plat simple, bon marché et authentique, l’œuf cocotte, par la théâtralisation de la cuisson.

« Notre objectif est de ramener la cuisine sur la table, d’y amener des émotions à partager avec ses amis, de concilier tradition et modernité. Nous nous battons pour remettre au cœur de la table, ce service essentiel à la qualité d’accueil du client. Le prix de la Fondation va nous permettre de continuer à déposer des brevets et tenter d’exporter à l’étranger ce service à la française. » Laurent Probst, Président-Directeur général

• COOKAL SAS pour le « Cooketier »

Le Nid d’Or de la catégorie « objets culinaires », a été remis au lauréat par Pascal Ory, historien, membre du Comité d’experts de la Fondation, et Erik Orsenna de l’Académie française

« Je travaille pour que le grand public se mette à cuisiner. J’essaie vraiment de simplifier les choses pour que les gens puissent reproduire les recettes, et pour qu’il y ait une transmission entre la vidéo et le public. Lorsque j’ai appris ma victoire au concours des Nids d’Or, j’étais extrêmement content que mon projet ait réussi à toucher les gens, car c’est ça l’objectif. Ce prix, c’est une porte d’entrée pour développer de nouveaux projets liés aux nouveaux médias et aux vidéos en France » Alexis Ainouz

Le Nid d’Or de la catégorie « vidéos et nouveaux médias », a été remis au lauréat par Julie Gayet, actrice et productrice, et Erik Orsenna de l’Académie française

4. Catégorie des « objets culinaires » :

✔ Retrouvez l’album photos et le film des Assises sur le site de la Fondation.

✔ Rejoignez-nous sur le web et partagez notre actualité sur les pages Facebook et Twitter de la Fondation Nestlé France Facebook :

Fondation Nestlé France / Twitter : @Fond_Nestlé_Fr !

Direction de la publication : Valérie BIGNONRédacteur en chef : Bertrand SIRVENComité de rédaction : Virginie PAIRIN

Imprimé sur du papier recyclé

Agenda

5 janvier -12 mai 2015 Lancement du concours « Les enfants à table ! »

Janvier 2015 Diffusion des programmes « manger c’est voter »

sur la chaîne Public-Senat

Janvier 2015 Appels à Projets et à Bourses

de recherche 2015

Décembre 2014 Rapport d’activité 2014

Janvier 2015 Les mairies du 9ème arrondissement de Paris (75)

et Valenciennes rejoignent le programme « Réenchanter la cantine »

31 Mars 2015 Les Journées scientifiques de la Fondation

avec Anne Lhuissier (INRA) et Jean-Philippe Raynaud (INSERM)

19 Juin 2015 Journée « Les enfants à table ! »

avec Cyril Lignac

✔ Consultez l’intégralité de l’intervention dans la rubrique Dire

du site de la Fondation.

Le 23 octobre  2014 dernier Joël Doré, directeur de recherche à l’INRA était l’invité du 20ème Rendez-Vous débat de la Fondation, sur le thème : Un « deuxième cerveau » : fantasme ou réalité ?

Le rôle du microbiote intestinal dans la santé.

Joël Doré est directeur de recherche et directeur d’unité adjoint de la très grosse unité Microbiologie de l’alimentation au service de la santé humaine. Il est également directeur scientifique de l’unité de service MetaGenoPolis. Avec son équipe, il explore les fonctions des micro-organismes intestinaux qui auraient des implications majeures en nutrition et en santé humaine.« L’homme est colonisé dès la naissance par une population dense et diverse de microorganismes : la flore intestinale ou microbiote ». Ces microorganismes échangent des signaux avec nos cellules et tissus et, en conditions normales, contribuent à notre santé. Le microbiote intestinal a acquis un statut d’organe et bénéficie d’un intérêt croissant. Désormais il est possible de séquencer les gènes du microbiote intestinal comme a été séquencé le génome humain. « Or accéder aux gènes, c’est accéder aux fonctions et, notamment au mécanisme par lequel les bactéries intestinales et le microbiote dans son ensemble dialoguent avec les cellules humaines ». Le microbiologiste espère que la médecine de demain « prendra en compte le microbiote au même titre que les cellules et les tissus humains. » Avec lui, en effet, on devrait pouvoir prévoir l’aggravation de certaines pathologies et offrir des outils « qui permettent d’aller vers une personnalisation de la nutrition et une meilleure prise en compte du cortège de microbes que nous hébergeons pour mieux adapter notre prise alimentaire ». L’homme pourrait apprendre « à moduler avec un peu de discernement son microbiote qui parle à son cerveau ».

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