OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER

20, rue Monsieur - PARIS 7”

INSTITUT FRANCAIS D’OBCEANIE N O U M B A - N O U V E L L E - C A L E D O N I E

LA LETTE C O N T R ~ LES POIX,

EN N O U V EL L Eœ CAL E Lb ON IE Par

Guy VERVENT

12 sc+- M i 6 IMPRIMERIES &UNIES RE NOUMÉA

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ET TECHNIQUE OUTRE-MER

20, rue Monsieur - PARIS 7e

I I r l , ,INSTITUT FRANCAIS D'OCEANIE

N O U M É A - N O U V E L L E - C A L ~ D O N I E

LA LTCiTTE COLVTM LES P O U X , LES PUNAISES E T L B S P U C & S EN Pi O U VEL L E - C A L E D O N 1 E

Guy VERVENT

IMPRIMERIES RÉUNIES DE NOUMÉA

N O U M É A

1959

LA L U T T E E T L E S

‘ , I

. ,

C O N T R E L E S POUX, L E S P U N A I S E S P U C E S EN I N O U V E L L E - C A L O O N I E

L

Les poux. les punaises et les puces sont des insectes qui appartiennent à trois ordres différents. A4noplorires, Apha- niptères et Ilétéropthres (Hémip,tères ou Kbynctiotes). Ils ont en comtrun, u n régime strictement hérrafophage (leurs repas, se composent uniquement de sang) et ils vivent en contact étroit avec le mammifère ou l’oiseau aux d6pens d e qui ils se nourrissen t.

Les poux sont des parasiles obligatoires el accom- plissent tout leur cycle sur l’hôte ou dans ses vètements.

Les punaises, comme les poux, piquent à lous les stades, mais ne viennent sur leurs victimes que pour se gor- ger. Au repos el1,es se tiennent dans le mobilier, en particu- lier dans les literies, boiseries, parquets etc.

Les puces peuvent vivre sur l’homme quand elles1 sont adultes mais, en Nouvelle-Galédonie, elles Önt comme principales sources de nourriture les chiens et les chats. Les larves ne sont pas parasites, leur développement s’efi’eclue dans le sol, les parquets et leur régime est détritiphage.

Les moyens de lutte contre les poilx, les punaises et 1 ~ s puces, ectoparasites dont l’existence est liée à celle de l’homme, difléreront senqiblement de ceux employés contre les autres insectes. II faudra éviter tout produit risquant d’in- toxiquer ou même d’incommoder les sujets à proléger. On

utilisera de préférence les inseclicides de contact B toxic¡!é rémanente, mais les formulations et les techniques d’applica- tions seront dinérentes pour les trois ordres, i

ca Les moyens de lutte dipercnt suivant l’espbce en

Jse. ‘ . I . _ _ _ A

,ì i I

- 7 -

. . J. Pou de tête . 5 I . u ,

1 II est nécessaire d'utiliser u n produit non toxique,. aise odeur et ne .salissant non irritant, si possible sans m t I pas les cheveux,

I . . Methode par I poudrage. I . _

a - _ I I I I 1

I

C'estden 19/13, que le D.D.T. .sous forme de poudre , f i l l utilisé en grand pour enrayer une épidémie de $typhus á Naples ; le sirccks f u t tel que la mklhode s'ést répandue dans le monde enliei- et est devenue classique.

U n . imprègne abondamment les cheveux avec uneí .ionlenant i O " l o de D.D.T. m91;irigé à dii talc ou do I

la pyrophyllite. O n laisse l'insecticide en contact ie plus long-r temps possible, de pilkférence en coinant 1,i Iêle d'un bonnel. II ePt prudent de renouveler l'opération au bout d'une tiiziiitie- de jours,, car le D.D.T. n'agit pas sur les lentes et il peut être nécessaire de détruire les poux nouveaux-nés. Les bo'iles py~i: ,~ dreuses facilitent l'ttpplieation du prodilit.

Pendant la gu-erre de Corée; i lne résisIfince des poux' au D.D.T. s'est maniI+estée et on a dû changer,cl'insecticide. Si ce phéaamène apparaissait en Nouvelle- CalBionie on pourrait utiliser du LINDANE (isomère gamma d'H.C H. 99 'ío) en

I

~. L - I

re à 1 "i0.

L'H.C.H. technique mains coûteux mais à odour d ' I . sagr &i bl e e n tre dans divers e"s prépara L io n s CO m m,e r c ia 1 ( A P H 'r HIR IA).

L =

/

Le METHOXYCW1,OKE qui s'emploie à la même con- ' centration que le D.D.T. en poudre a l'avantage d'être moins toxique pour l'homme et lui sera préféré, surtout pour les en- fanls. . . .! I .

11 i * 'i

1 1 ) . , . - . -

Lotions

En pharmacie on peut trourer deanombreuses lotions contre les poux (par exemple la (( Marie-Rose )I qui a eu beau-

L

coup de succès avant l'avènement des insecticides chlorés). On

mCe américaiae prdconise le concentré pour émulsion N B I N', dont voici la formule (pourcentage en poids) :

utilise plus simplement une dmulsion de D . D . T . a I "Io. L'av- Y

Benzoate de benzyle.. . . . . . . . 68 O/,., D , D . T . . ................ . + . . . 6 ' / o Benzocaïne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 % "1. Tween 80 (mouilliint). . . . . . . . . 4 'I @Io ,

Diluer ce produit avec cinq volumes d'eau et en im- biber entierement les cheveux. Il a l'avantage d'être en même temps antips6rique (anligaleux) el d'agir plus iapidemenl que la poudre à base de D . D T , . L l calme presque aussilôt les dé- mangeaisons dues & ces parasites,

En l'absence d'insecticides, il suffit de se frictionner la tète avec de l'alcool ou de l'eau de Cologne à 70", de se couvrir les cheveux avec un bonnet en matière piaslique ou eo caoulchouc et laisser agir une heure.

3

On a expérimenté conlre lea poux ,de nouveaux in. secticides.B grande efficacité, mais ils ne sont pas encore en- trés dans la pratique courante en raison des difficult& de leur maniement et de leur toxicité à forte concenlratiou. La DIEL- DRlNE est vendue sous forme de coacenlré à -15 "/. que l'on dilue dans l'eau pour obtenir une émulsion à 0,03 " / o (3cc. de DIELDKINE i 15 O/,, pour u n litre d'eau). Le MALATHIOLl! pourrait s'utiliser A la concentration de 0'33 " / o ; il a I'avanta-' ge d'ètre ovicide vis-à-vis des lentes.

,i i 2. Pou d e corps

On aura recours. i deux méthodes :

1) Traitement corporel. 2) 'RpouiHnge du linge.' .

\

- 9 -

Le dbparasitage de ~ la per5on ne sera asstir6 par uti bain complet (si possible lavage d u corps entier avec du savon noir) puis poudrage avec du D. D .T. à 1 O ou du 'LINDANE 8. 1 O/,, (voir : Pou de t%te).

,

La dCsinsecfisation du linge peut se faire de plu- sieurs taçons, la plus simple étant le passage des vêtemeats dans une étuve à 9O-GO"C pendant une heure. Un moyen, utile surtout en cas d'Cpidémie, consiste à porter les effets à l'auto- clave ce qui assure en même temps leur stérilisation. Le linge de corps non fragile (sous-vêtements) devra être bouilli assez longuement. Repasser avec un fer très chaud toutes les coutu- res des gros vêtements. Une solution rapide consiste à mettre le linge dana u n sac en toile caoutchoutée avec une ampoule de bromure de méthyle. On ferme alors le sac hermétiquement e t on' brise l'ampoule. II faut laisser le linge en contact avec le gaz pendant quelques heures et ensuite l'aérer largemen t .

Prhent ivement , on peul imprégner les vbtemen ts avec une émulsion de D.D.T. à 1 O/. ou upe poudre à base de D.D.T. ou de LINDANE. Cette technique sera recommandée pour les infirmiers et autres personnes chargees de I'Spouillage.

3. Pou du pubis

Les moyens pour se débarrasser du pou du pilbis sont à peu près les mêmes que pour le pou de lete : poudrage avec le D D.T. a I O o /o ou le LINDANE i ì 1 ' ) / o . La lotion NBIN sera particulièrement efficace. A défaul d'insecticides, on re- courrera aux anciens produits que l'on trouve en pharmacie : $ommade iL l'onguent gris (faire altention aux intoxicaliom mercurielles possibles) et pommade au xylol.

Un cas particulier est à retenir : les poux accrochés dans les cils. O n ne peut employer u n insecticide qui risque- rait d'irriter les yeux et on doit se borner à enlever les para- sites avec une pince ti pointes mousses et mors: canneiés.

DESTRUCTION DES PUNAISES i .

’Deux especes 8. biologie analogue-peuven t se rencon- L trer dans nos fles : Cimes lectularius L . , la punaise des lits cosmopolite, et Cimex henzipteruw Pabrioius ( = C. rolundatus

nóret,) la punaise des lits tropicale. , I

Cet insecte, très gênani la nuit par s i s piqtwes rhpé- tées,; peut,héberger de nombreux germes et jouer u n rôle d a n s , leur8 conserv.ation et leur transmission. I l est à signaler q u e des, pu nais-es d’oiseaux (hirondelles, pigeons e te soubris peuvent piquer awideu tellement l’homme. Le meilletir moyen debs’en débarrasser est de detruire les nids dans les loitures, oti les greniers. 4 ,

1 -

En raison de la difficulté d’atteindre les punaises su r l’hôte qu’elles quittent très rapidement, le traitsment complet des locaux infestés et du mobilier constitue It: rembde le plus efficace. Deux m4lhodes sont à préconiser : les fumigations et les pulvérisations,

,

Fumigations . .

L’H. C. H . &ant un illsecticicle résistant bien A la chaldur ‘on peut se servir de LINDANE sous forme de pasti!- les autocomburantes ou à sublimer. Cette techhique a le- grand avantage d’une lrès bonne pénétration ; malheureuse-. ment, il faut évrcuer les’ pièces traitées pendant plusiedrs heures et on ne peut procéder que dans u n ’ local clos. La- remabence de 1’H. C. H. ne dépasse pas quelques semaines et il faut, pour être abuoluaent shrtdu rksultat, recommencër’ au bout d’un laps de temps qui varie de 35 jours B 1 mois.

A défaut de cet insecticide, on peut faire brûler d u soufre. Les vapeurs de gaz sulfureux pénètrent bien, mais sont très irritantes pour l’homme. On doit donc veiller aux fuites possibles, évaeuer les locaux au moins pendant 24 heures et ne les réoccuper qu’après avoir largement aéré. Ide gaz sulfureux a le graye inconvénient de décolorer les papiers. étoffes, etc. et d’attaquer les m6taux.

- I t _--

Pulvérisations

Nous skons P U que les piinaises vivent cachdes dans les fenles, d’où la necessité d’alteindre tous les r y i r e s . Aussi faut-il choisir des inseclicides de canfacl ayant une rhmanence assez longue, pour être sûr d’obtenir l’éradication des parasites et efectuer les pulv6risatiocs très soigneusement dans tous les gftes possilles.

Le D.D ‘l’. en solution A S o l o dans le petrole B la dose de 2 ‘grammes au mèlre carré soit 49 ( a r . . d e sólution, donne de bons résultats et son ef’lel dure environ six mois: Lia DlELDRINE en 6m’ulsion aqueuse à 0,s O/,, à la ,dose de 0,s gramme au mètre (arri: soit lot, rc . ( u n litre de produit concentré à t 5 a’/,, pour trente litres d’eau) possède également une -longue remanence: D’autres insecticicles de contact : H . O. FI., CHLOHDANIS, METHOXYCHLORE, DIAZIRONj MALATHION (soliilion 011 émulsioo à ! o / O ) donnent eux aussi des résultats ‘sat is faisan ts.

Les meubles ou la literie peuvent êlre traités par étuvage ti 48”-50°C pendant a u moins cinq minutes.

I1 faut surtout éviter les réinfestations, en traitant entière-. ment les maisons sans oublier d’endroi!s oil les punaises polirraient de nouveau se multiplier e! se garder d’introduir2 du mobilier ou des effets parasites.

i . . _ b Q +

DESTRUCTION DES PUCES

En Nouvelle-Calédonie et dépendances on ne trouve, que deux esphces de puces : Clenoce~fialicr’e~felis Bouché qui v i t sur le chat, le chien et passe accidentellement sur l’homme e t Xenopsylla clzeopia Rothschild, puce du rat, qui pique l’êire humain assez rarement mais présente u n grand intdrêt’ mddical comme vecteur de la peste et du typhus murin.# Une lroisième : Pulex irritans L. , la puce de i’homme, peut être amer,ée par des immigranls mais ne paraît pas s’aocli- . . rhater dans nos terriloires.

I I - f2 - Nous parlerons d'abord de Ctenocepfzalides felis.

&ant hématophages. Les larves qui sont détritiphages se tieunent dans les fentes des parquets ou dans le sol aux abords des maiaons,

Pour Sviter ces parasites, plusieurs conseils sont

Elle se nourrit exclusiverrient de sang, le mhle et la femelle J

à suivre.

Tenir les locaux dans ut) état de propreté absolue en :avant ou en cirant les parquets aussi souvent que possible, en nettoyant les carrelages a l'eau javellisée ou crésylée. L'emploi d'encausliyue ou de cire à insecticide incorporé (D. D. T., H . C. .H., DlELDRINE etc.) est à préconiser. -

Interdire aux chats et aux chiens le séjour dans la maison car ce sont eux les principaux reservoirs de puces. I1 importe aussi de les tléparasiler selon deux techniques : poudrage et lotions.

Pour les chiens seulement :.Les traiter avec une poudre à base de D.D.T. 8. d'H,C.H. ou, mieux, de LINDASE à O n peut encole imprégner leur pelage d'une émulsion de DlELCHlNE à 0,05 o/o en Bvitant les yeux, le museau et le pourtour des muqueuses.

Les insecticides chlorés étant très bxiques pour les chals, on les traitera de prkférence avec une poudre à l o l o de pyréthrine (poudre de pyrbtre du commercej ou de rolé n on e.

Pour la désinsectisation des chenils e l autres locaux habités par les animaux domestiques, pulvériser du D.D.T . B 5°/o diins du pélrcle, de la DlELDRII\TE à en

' émulsion aqueuse ou du MALRIlU (concentré à 5So,l0 à diluer à raison d'un litre pour 25 ,litres d'eau) en insislant surtout, sur les planchers. Enfin on fora u n poudrage des tapis et des endroits où couchent les chiens et les cha ls ainsi que les abords des maisons five(: une poudre à 10 OJO de D. D. T, ou de LINDANE.

La' puce du rat ne pique l'homme qu'accidentelle- ment ; aussi n'est-elle dangereuse qu 'en cas d'épidémie de peste 011 de typhus murin. 11 y aurait alors lieu de pratiques

i / \

une désinsectisation systématique des locaux et des refuges des rongeurs (magasins, bateaux, etc.) en m h e temps qu'une énergique dératisation d8s apparition d'un foyer de la mala- die. Les techniques de lutte contre les rats ont fait l'objet d 'une brochure récente par J. RAGEAU (1957), publiée par l'Asso- ciation médicale. de la Nouvelle. Calédonie.

J

* L *

RESUME

Contre les poux quatre techniques sont li retenir :

1) Poudrage : D.D.T. à I O "lo dans du t d c ou

2) Lotions (pou de tête el pou dt"i pubi$ Bmulsion à

3) Action de la c h R I P i i r (pou de corps) : étuvage, aulociavage des vêlements, ébullition du linge.

4 ) Il'umigation a u bromure de mhthyle des effets infestés de poux.

Contre les punaices, ,011 dispose de deux proc6dCs principaux :

LINDANE à lo/ , , .

de D.D.T., NBIN, alcool :i ?Oo etc.

I ) Fumigations à l'aide de LINDANE dans l e g locaux infestés

2) Pulvérisalions d 'un insecticide de contact 4 toxicit6 remanente élevée : D.D.T. (solution à 5 '-'lu dans le pklrole) ou DIELDRINE (émulsion qqueuse à 0,s '/(,). Bien imprégner $Gus les

Contre les puces, les mesures lee plus efficaces

repaires des punaises. ..

seront :

í ) t e déparasitage des finimaux domestiques : chien à l'aide de D.D.T. e n poudre 9 10 o , / o i)u DIEL- DRTNE en émulsion à O,O5 ('/,, ; chal B l'aide de poudre h. I"/, de PYRETKRJNE ou de KBTENQNE,

+

I .

2) La désinsectisation des locaux soit par poudrage

où couchent les chiens et les chats), soit par pu¡- vkrisation de D I). T. ou DIELDRINE comme pour les punaises.

avec du D.D.T. à I O O/o (specialement les lieux i

, A

Hygiène et propreté seront la meilleure assurance contre les rbinfestatiocs, qu'ils'agiase de poux, de punaises o u d e puces,

.Service d'Enlomologie me'dieale e! ve'tet+mire

Nouméa, Janvier 1989

. .

. . .. .. ,

G. VERVFNT I

LEGENDE DES FIGURES

I. - Pou de corps (femelle). Pediczilus humanus L . , forme corporis.

2. - Pou de tête (femelle). Pediculus himantis L.. forme capitis.

3. - Poli de pubis (femelle). e th iruspubis L, 4. - OEuf de pou (lente). 5. - Punaise des l i b cosmopoiite (male), Cimex

lectuhrius L. 6. - - id - (larve au premier stade).

' 7 . - - id - (œufj. r undinis Jen .

i 1 %

I l 8. --: Punaise des nids d'hirondelles, Oecincus hi-

9. - Puce d u Chat (femelle). C¿enoc'ephalides felis i I 1 .i . BOll~llé. I O . - - id - (larve). 1 j . - - id - (ceuf). ! 2. - Puce du Rat (femelle). AenopyZku clzeopis

, I

Ro rhsc hild. .t I .

9

. I O

,