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  • L2S3 (UFR Histoire) L2S4 (SHDS)

    Introduction lconomie

    Notes de cours

    Anne acadmique 2013/14

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    Avertissement

    - Ces notes concernent la thorie du cours. Elles sont susceptibles dtre rvises rgulirement.

    - Leur usage par les tudiants du cours est indispensable. Il est demand de ne pas les diffuser ni dy faire rfrence.

    - Un fichier annexe ce cours contient les noncs et corrigs des exercices

    Bibliographie

    de Wasseige Yves (2005) . Comprendre lconomie politique , Editions Couleur Livres, Bruxelles.

    Euzby Alain (2000). Introduction l'conomie politique 1. Concepts et mcanismes , Eds Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble.

    Mankiw N. Gregory (1998). Principes de lconomie , Economica, Paris.

    Stiglitz J. C. Walsch (2004). Principes dconomie moderne , de Boeck, 2me d.

    Plan

    Chapitre 1 : Quest-ce que lconomie ?

    Chapitre 2 : Biens et services, agents, oprations conomiques

    Chapitre 3 : La production de biens et services

    Chapitre 4 : Echange et commerce international

    Chapitre 5 : La loi de loffre et de la demande

    Chapitre 6 : Le PIB

    Chapitre 7 : LEtat

    Chapitre 8 : Le march du travail

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    Chapitre 1. Quest-ce que lconomie ?

    1.1 Prliminaires

    - la science conomique ou conomie, tudie les choix des agents conomiques (individus, mnages, firmes, Etat) raliss

    en vue de la satisfaction de leurs objectifs (ex : besoin/dsir de consommation, objectif de profit,)

    comment ces choix dterminent lutilisation des ressources dun agent (budget disponible, temps disponible,) ou de la socit (ressources naturelles, main duvre,)

    remarque : il existe diffrentes dfinitions de lconomie (au sens de science conomique), mais la plupart font intervenir les notions de choix, ressources, objectifs

    - le terme conomie peut aussi dsigner une ralit conomique donne, c--d lensemble des activits dune collectivit humaine en termes de production et de consommation de richesses (par ex, lconomie franaise, lconomie mondiale,...) - constat de dpart : les ressources sont rares, au sens o elles ne permettent pas de tout faire. En consquence, tout choix suppose pour un agent un arbitrage entre diffrentes possibilits daffectation de ses ressources (ex : largent dpens un dvd ne peut pas tre dpens le cinma) - les choix dun agent sont influences par des incitations (ex : si le prix dun dvd , alors lincitation en acheter ) - pour choisir entre diffrentes possibilits, lagent a besoin dinformations sur ces possibilits (ex : il a besoin dinfos sur la qualit et le prix des produits) - les agents ayant des ressources diffrentes, ils peuvent la gamme de leurs choix possibles via lchange (ex : un travailleur change son temps contre un revenu qui lui permettra dacheter des biens et services (BS) quil ne peut produire lui-mme). Les changes se font sur des marchs. - lensemble des choix raliss par les agents et leur interaction dterminent la rpartition (distribution) des richesses (ressources) entre les agents. Ex : les choix dtudes et professionnels, le temps dsir travailler, la demande de travail par les entreprises, le degr de syndicalisation, dterminent les niveaux et la distribution des salaires.

    1.2 Concepts fondamentaux

    1.2.1 Arbitrage - la raret des ressources implique lobligation darbitrer, c--d de faire des choix - certains choix sont individuels (ex : je choisis daller Lille3 en vlo plutt quen bus) et dautres collectifs (ex : la socit dcide quon roule droite) - les ressources tant multiformes, il existe diffrentes formes de raret (en termes de budget, temps, ressources naturelles, espace,)

    Constat important : sauf rarissime exception, rien nest gratuit. Avoir plus dune chose implique de renoncer une autre. Du fait de la raret, les arbitrages sont des ralits permanentes de la vie.

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    1.2.2 Incitations - question de dpart : comment les agents font-ils leurs choix, et comment ces choix peuvent-ils changer en fonction des circonstances conomiques ? - un agent confront un choix value et compare les avantages et inconvnients des diffrentes options possibles (ex : un consommateur compare les rapports qualit/prix de 2 voitures, un entrepreneur compare les avantages/inconvnients de diffrentes localisations possibles de sa nouvelle usine) - dfinition : incitation = avantages de tous ordres qui font pencher le choix dun agent en faveur dune option particulire - ex dincitations : qualits dun BS (en termes de performance, robustesse, esthtique, conomie de fonctionnement,), prix, garantie, service aprs-vente,... - sil existe une causalit claire entre une incitation et un choix, on peut prvoir comment un changement au niveau de lincitation va affecter le choix

    Constat important : les agents ragissent aux incitations ; celles-ci sont importantes pour comprendre les choix effectus.

    1.2.3 Echange - lchange existe depuis la nuit des temps. Dans les socits modernes, des millions dchanges ont lieu tout instant (BS contre BS, BS contre argent, travail contre salaire,...). Quasi personne ne produit tous les BS quil consomme (contrairement Robinson sur son le !). Au contraire, les agents tendent se spcialiser dans une activit et changer le produit de leur activit contre de largent ou contre dautres productions. - lchange permet de la varit des BS que lon peut dtenir - nombre dchanges posent des problmes dinformation et de risque de ne pas tre satisfait (ex : voiture doccasion ou change via internet) - si elles sont bien informes et si lchange est volontaire, les 2 parties sont gagnantes par rapport la situation sans change. En effet, si une des parties sestime perdante lchange, elle nchangera pas ! En revanche, si lune des parties est contrainte lchange (suite des pressions), alors elle peut tre perdante lchange.

    1.2.4 Marchs - les changes se font sur des marchs - dfinition : march = toute situation o se produisent des changes (ex : foires, marchs de village, bourse, grandes surfaces) - la monnaie est lintermdiaire habituel dans les changes (par opposition au troc) - conomie de march : conomie o la plupart des changes sont marchands (c--d quils se font sur un march) - la quantit change de lobjet considr et son prix sont dtermins par le marchandage libre entre vendeurs et acheteurs1. - dans une conomie de march, cest via les choix des agents sur les marchs que se rsolvent les questions fondamentales suivantes : quels BS produire et en quelles

    1 Ce marchandage ne se fait pas toujours au cours dune discussion entre vendeurs et

    acheteurs (ex : achat dans une grande surface).

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    quantits ? Comment produire ? Pour qui produire ? Qui prend les dcisions conomiques ? - pour certains BS, lEtat peut intervenir soit au niveau du prix (le prix est rglement), soit en tant que producteur de BS (ex : enseignement, sant, dfense,) - conomie mixte : conomie de march, mais o lEtat intervient dans de nombreux domaines (en tant que producteur, via la rglementation, via la redistribution des revenus,). Cest le cas de la France.

    Constat important : ltude de lchange marchand est un lment cl pour comprendre comment les ressources sont alloues, quels biens sont produits et qui gagne quoi.

    1.2.5 Information - pour choisir entre diffrentes possibilits, lagent a besoin dinformations sur ces possibilits (ex : infos sur la qualit, le prix des produits disponibles) - labsence ou lasymtrie dinfo (ex : dans le cas dune voiture doccasion) peut tre un obstacle un change dans de bonnes conditions. LEtat peut tre amen intervenir (ex : en rglementant la publicit) ou les demandeurs peuvent tre amens sorganiser (ex : via les associations de protection des consommateurs).

    Constat important : linformation, ou labsence dinformation, joue un rle fondamental dans la capacit des marchs assurer une utilisation efficace des ressources rares de lconomie2.

    1.2.6 Rpartition (distribution) - les marchs dterminent les quantits produites et pour qui, mais rien ne garantit que tout le monde sy retrouve. La rpartition des revenus et des richesses rsultant du libre fonctionnement des marchs est extrmement ingalitaire ! - lEtat intervient pour redistribuer les ressources, ce qui attnue les ingalits

    1.3 Les 3 grands marchs

    - schma global dune conomie simplifie comprenant des mnages et des producteurs (entreprises et Etat) (cfr. Fig 1.1) - les changes se font sur 3 grands marchs :

    march des BS : les producteurs (firmes et lEtat) vendent des BS contre monnaie aux acheteurs (firmes, mnages, Etat)

    2 Remarque : linformation est elle-mme un BS pouvant tre gratuit ou non (ex : infos

    fournies par les associations de protection des consommateurs). Elle a cependant des proprits particulires : contrairement dautres BS,

    le fournisseur de linfo en dispose toujours aprs lavoir fournie. Ex : si je vous renseigne le favori du prochain tierc, je le sais toujours aprs vous lavoir dit !

    lessai avant change nest pas possible (une fois linfo connue via lessai, on na plus aucune raison de lacheter !)

    elle est reproductible (quasi) gratuitement. Ex : que je renseigne oralement le favori du prochain tierc une ou 10 personnes, cela me cote le mme effort.

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    march du travail : les individus vendent leur travail contre monnaie aux firmes et lEtat

    march des capitaux : les prteurs (mnages et banques) prtent de largent aux emprunteurs contre promesse de remboursement et paiements futurs dintrts. En pratique, ces prts peuvent prendre la forme dachats de titres (ex : actions, obligations,...) mis par les emprunteurs (firmes, Etat, banques)

    - remarques : chaque grand march est en fait un grand ensemble de marchs similaires un mme agent intervient sur plusieurs marchs la fois. Ex : un individu est la

    fois consommateur, travailleur, investisseur ou emprunteur (il vend son temps et ses comptences sur le march du travail, achte des BS sur le march des BS, et prte ou emprunte sur le march des capitaux)

    beaucoup de BS produits par lEtat (ex : enseignement, sant, scurit) sont gratuits ou quasi-gratuits (ex : lenseignement Lille3) et sont financs autrement (cfr. infra)

    dans une conomie ouverte sur le reste du monde, les agents nationaux changent avec le Reste du Monde (RM) sur les 3 marchs

    Figure 1.1 : Les trois grands marchs

    : flux physiques ; : flux montaires

    1.4 Autres notions

    1.4.1 Microconomie et macroconomie - la microconomie sintresse aux comportements des agents conomiques (individus, mnages, entreprises) et tudie en dtail les prix et les niveaux de production de secteurs particuliers - la macroconomie sintresse au comportement de lconomie dans son ensemble et celui de variables agrges telles que le chmage global, la production totale, la croissance de lconomie, le niveau gnral des prix et linflation

    Entreprises et Etat

    - produisent des BS - engagent des travailleurs - investissent en biens de capital

    march du

    travail

    march des BS

    march des capitaux

    Mnages

    - consomment des BS - vendent leur travail - empruntent et prtent

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    1.4.2 Relations entre variables conomiques - dfinition : une variable conomique est une grandeur mesurable susceptible de se modifier - les conomistes essaient de comprendre les ralits conomiques en mettant en lumire des corrlations ou des relations causales entre variables - corrlation :

    2 variables sont corrles positivement si elles ont tendance voluer dans le mme sens (ex : la dtention de briquets et la mortalit par cancer du poumon)

    2 variables sont corrles ngativement si elles ont tendance voluer en sens opposs

    - causalit : il existe une relation de causalit (de cause effet) entre 2 variables si la 1re dtermine la 2me (ex : fumer et la mortalit par cancer du poumon) - mme si elles sont corrles, tablir une causalit entre 2 variables est souvent difficile (ex : limpact dune des impts sur lactivit conomique)

    1.4.3 Attention aux dfinitions (extrait de Stiglitz-Walsh, p. 16 et 17)

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    1.4.3 Dsaccords entre conomistes (extrait de Stiglitz-Walsh, p. 19 et 20)

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    Chapitre 2. BS, agents, oprations conomiques

    2.1 Une autre dfinition de lconomie

    - conomie : science qui tudie comment des ressources rares sont employes pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en socit - par rapport celle du point 1.1, cette dfinition est plus particulire dans la mesure o elle met laccent sur la notion de besoin (or, il existe dautres objectifs conomiques que la satisfaction des besoins) - besoins :

    dfinition : besoins = exigences nes de la nature (besoins essentiels) ou de la vie sociale (besoins daccomplissement (formation, ducation), de confort, de loisir, induits par la publicit,)

    sont trs variables selon les individus, les socits (leur niveau de dveloppement, les traditions socioculturelles, leur environnement naturel) et selon lhistoire (nombre de nos besoins aujourdhui taient inimaginables il y a 100 ans)

    attention : lconomie ne pose pas de jugement de valeur sur les besoins, elle se contente de les constater ! En effet, la notion de besoin est le plus souvent subjective et discutable (ex : tchater sur internet est-il un vrai besoin ?), ce qui rend leur nombre illimit.

    2.2 Biens et services (BS)

    - dfinition : BS = produits qui rpondent un besoin - un bien est matriel (ex : pain), un service est immatriel (ex : coupe de cheveux) - il existe diffrents critres de classification. Les BS peuvent tre :

    durables (ex : lectromnager, voiture) ou non durables (consomm en 1 fois ; ex : nourriture)

    destins la consommation des mnages ou la production des entreprises marchands (payants et produits par le secteur priv) ou non marchands

    (gratuits ou quasi-gratuits et produits par le secteur public) individuels (ex : vtement) ou collectifs (ex : route, cole) on distingue leur valeur dusage (provenant de leur utilit) et leur valeur

    dchange (leur prix)

    2.3 Les acteurs (ou agents) conomiques

    2.3.1 Mnages - dfinition : mnage = ensemble des personnes qui vivent ensemble dans un mme logement - disposent de revenus (du travail et de la proprit) - avec leurs revenus, les mnages consomment et pargnent

    2.3.2 Socits non financires - il sagit de toutes les entreprises, sauf les socits financires - produisent et vendent les BS marchands

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    - sont prives (ex : Peugeot) ou publiques (ex : SNCF)

    2.3.3 Socits financires - 1re catgorie : institutions financires

    collectent lpargne (ex : dpts des mnages) et accordent des prts ex : banques, caisses dpargne,

    - 2me catgorie : socits dassurance (collectent les primes dassurance et indemnisent les assurs)

    2.3.4 Administrations publiques (AP) - autres noms : Etat, pouvoirs publics - les recettes des AP proviennent des taxes, impts et cotisations sociales obligatoires - les AP produisent les BS non marchands (qui sont gratuits ou quasi-gratuits) - les AP redistribuent les revenus et patrimoines (sous forme dallocations familiales, allocations de chmage, remboursements des soins de sant,) - au niveau production, on distingue 3 sous-secteurs : les AP

    centrales (ex : administrations nationales, universits, muses nationaux) locales (ex : lyces, mairies) de scurit sociale (ex : hpitaux publics)

    - les AP ne contiennent pas les entreprises publiques si celles-ci sont classes dans les socits non financires

    2.3.5 Le Reste du Monde - comprend lensemble des non-rsidents, y compris les touristes - agent fourre-tout dont lintrt est de faire apparatre les changes de BS, capitaux et travail avec le Reste du Monde (RM). En revanche, on ne sintresse pas aux flux au sein du RM.

    Remarque : dautres classifications que celle ci-dessus sont possibles (par ex : les entreprises publiques auraient pu tre incluses dans lEtat ; les socits financires et non financires regroupes au sein dun mme agent conomique).

    2.4 Les oprations conomiques

    2.4.1 Oprations sur les produits - production :

    correspond la cration de nouveaux BS elle est marchande ou non marchande (cfr. supra) elle a plusieurs destinations : consommation intermdiaire, consommation

    finale, consommation publique, investissement, exportation - consommation intermdiaire (CI) :

    dfinition : CI = ensemble des BS transforms ou dtruits par le processus de production

    ne concerne que les entreprises et les AP ex : nergie, matires premires, produits semi-finis (ex : farine pour la

    boulangerie, acier pour la construction automobile) remarque importante : la CI ne comprend pas le travail ni les quipements (les

    travailleurs et les machines ne sont pas transforms par le processus de production !!!)

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    - consommation finale (CF) : inclut les BS marchands destins la satisfaction directe des besoins des mnages - consommation publique (G) : inclut les BS non marchands destins aux mnages et aux entreprises - investissement (I) :

    I comprend les nouvelles machines, nouveaux btiments des entreprises nouveaux logements des mnages nouveaux btiments, matriel, infrastructures (routes, ponts,) des AP3

    au niveau macroconomique, lI est aussi dsign par lexpression formation brute de capital fixe

    remarque : linvestissement est par nature constitu de biens durables, par opposition la CI qui est constitue par des BS non durables (car destins tre transforms)

    attention : la consommation de biens durables par les mnages (ex : voiture) nest pas comprise dans linvestissement des mnages4

    - exportations les exportations incluent les BS vendus au RM en contrepartie, les agents importent des BS de ltranger

    - remarque importante : un mme bien sera class diffremment selon sa destination ! ex : la farine et lessence pour les mnages est dans la CF, alors que la farine

    et lessence consommes par les firmes sont dans leur CI !

    2.4.2 Oprations de rpartition - revenus primaires

    ils rsultent dune contribution la production (en consquence, un agent qui ne contribue pas la production (ex : un retrait na pas de revenu primaire)

    ils ont constitus des : revenus du travail (salaires, traitements,...) revenus de la proprit et de lentreprise (loyers, dividendes pour les actionnaires, revenus des entrepreneurs individuels,)

    - oprations de redistribution se font via les transferts ceux-ci ne rsultent pas dune contribution la production, contrairement aux

    revenus primaires. Par nature, ils sont sans contrepartie ! exemples : impts, cotisations sociales, subventions aux entreprises,

    allocations de chmage - revenu disponible : cest le revenu primaire (dun agent), augment des transferts reus et diminu des transferts pays

    3 En ce qui concernent les btiments et infrastructures, la rfection en profondeur est

    galement comprise dans lI. 4 A nouveau, il sagit dune convention et un autre choix aurait t possible.

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    2.4.3 Oprations financires - ces oprations sont purement financires, par opposition aux autres oprations - elles consistent principalement en prts (placement) et emprunts (endettement) - exemples : dpts bancaires, crdits, missions dactions ou dobligations - attention : il importe de bien distinguer entre le prt dune part, et les revenus (intrts) que ce prt engendre dautre part !

    2.5 Tableau des oprations non financires entre agents

    - ce tableau reprend lensemble des oprations non financires dune conomie c--d les : oprations sur les produits oprations de rpartition

    - les oprations financires sont donc exclues ! - lecture du tableau :

    on regarde le sens de largent en 1me ligne : agent qui vend ou qui reoit largent en 1re colonne : agent qui achte ou qui paie ex : les traitements des fonctionnaires sont lintersection de la ligne AP

    et de la colonne Mnages puisquils sont pays par les AP aux mnages

    Entreprises Mnages AP IF RM Total des dpenses

    Entreprises CI Investissement Revenus de la proprit

    Salaires Revenus de la proprit

    TVA Cot. sociales Impts

    Revenus de la proprit Intrts

    Importations Salaires Revenus de la proprit

    Total de la ligne

    Mnages Consommation Investissement

    Loyers TVA Cot. sociales Impts

    Intrts Tourisme Total de la ligne

    AP CI Investissement Subventions

    Traitements Prestations sociales

    Intrts (dette publique)

    Transferts Total de la ligne

    IF CI Investissement

    Salaires Revenus de la proprit

    Cot. Sociales Impts

    Revenus de la proprit

    Revenus de la proprit

    Total de la ligne

    RM Exportations Tourisme

    Salaires Revenus de la proprit

    Transferts Revenus de la proprit

    Total de la ligne

    Total des recettes

    Total de la colonne

    Total de la colonne

    Total de la colonne

    Total de la colonne

    Total de la colonne

    Solde Capacit ou besoin de financement

    Capacit ou besoin de financement

    Capacit ou besoin de financement

    Capacit ou besoin de financement

    Capacit ou besoin de financement

    0

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    - besoin et capacit de financement : la capacit de financement (CF) dun agent = la diffrence entre ses revenus

    et ses dpenses rsultant de ses oprations non financires ex de calcul pour lagent mnages :

    le total des revenus des mnages est obtenu en faisant le total de la colonne mnages le total des dpenses des mnages est obtenu en faisant le total de la ligne mnages la CF des mnages est la diffrence entre les 2 totaux

    si sa CF est positive (c--d si la somme de ses revenus > somme de ses dpenses), lagent est dit en capacit de financement

    si sa CF est ngative (c--d si la somme de ses dpenses > somme de ses recettes), lagent est dit en besoin de financement

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    Chapitre 3. La production de BS

    Constat important : la production est lopration la base de tout. Sans production, pas de revenus distribuer, pas de consommation !

    3.1 Deux classifications possibles des producteurs

    3.1.1 Selon que les BS sont marchands et non marchands : - BS marchands : produits par les entreprises (socits non financires, socits financires (banque, assurance), socits sans but lucratif, entreprises individuelles) - BS non marchands : produits par les AP

    3.1.2 Par secteurs dactivits : - primaire (agriculture, sylviculture, pche) - secondaire (industries) :

    industries extractives (mines, carrires) industries transformatrices (auto, papier, verre, agro-alimentaire, chimie,) construction (btiments, travaux publics)

    - tertiaire (services) : distribution (commerce, transport, communications (ex : poste)) services aux mnages et entreprises (banques, assurances, agences

    immobilires,) htellerie, loisir, tourisme administration, recherche, enseignement sant et action sociale

    3.2 Schma dune entreprise (cfr. Figure 3.1)

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    Figure 3.1 : Schma dune entreprise

    fumes

    production

    inputs gratuits (air, soleil,...)

    investissement travail dchets (solides, liquides,...)

    obsolescence

    machines

    consommation intermdiaire : - nergies - matires premires - biens semi-finis et services

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    3.3 Production et facteurs de production

    Dfinition gnrale : facteurs de production = tout ce qui sert pour produire les BS. Les facteurs de production sont galement dsigns par les termes entres et inputs .

    3.3.1 Consommation intermdiaire (CI) - nergies : gasoil, essence, charbon, lectricit, - matires premires : minerais, sable, eau, arbres, - BS qui seront transforms, dont les biens semi-finis : farine ( pain), tles dacier ( carrosserie de voitures), bois ( meubles), - inputs gratuits : air, soleil, eau de pluie,...

    3.3.2 Autres facteurs de production - travail : dsigne la main doeuvre, en ce et y compris le capital humain, c--d les qualifications possdes par les travailleurs (leurs connaissances, leur savoir-faire) - capital physique (machines, btiments, terres) et capital immatriel (logiciels, brevets,) - savoir-faire technique : provient de la complmentarit entre la technique intgre dans les machines et le savoir-faire de la main duvre

    3.3.3 Sorties - production dsire (galement dsigne par le terme output ) - productions non dsires : pollutions (de leau, de lair, du sol) lorigine de problmes environnementaux (qui peuvent tre locaux et/ou globaux)

    3.3.4 Trois concepts essentiels : - chiffre daffaire (CA)

    dfinition : valeur de la production (par opposition la production en volume exprime par ex en tonnes)

    formule : CA = prix production (en )

    - valeur ajoute (VA) dfinition : richesse cre par lentreprise formule :

    VA = CA CI (en )

    La VA est donc la diffrence entre la valeur des BS que la firme produit et la valeur des BS quelle transforme (c--d sa CI). Autrement dit, et comme son nom lindique, cest le supplment de valeur ajout par lentreprise aux BS quelle transforme.

    dans le calcul de la VA, on nenlve pas la valeur du travail ni des quipements (machines, btiments,...) !!!

    ex : VA du boulanger = valeur du pain valeur des BS transforms pour faire le pain (farine, carburant du four, sel, levure, eau)

    - rsultat brut dexploitation (RBE) RBE : ce qui reste la firme aprs paiement de la CI et des cots du travail formule :

    RBE = VA cot du travail

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    vu les 2 relations prcdentes, le RBE est donc ce qui reste du CA aprs paiement de la CI et du cot du travail. Mais dautres charges doivent encore tre payes (ex : loyer, charges dintrt, impt des socits,) !

    3.4 Productivit

    Dfinition gnrale : productivit dun facteur de production = production ralise avec une unit du facteur considr

    3.4.1 Il existe diffrentes notions de productivit - productivit physique dun facteur

    = quantit produite / quantit du facteur exprime en units physiques (ex : en nombre de pices par h de travail)

    - productivit en valeur dun facteur = VA / cot du facteur (cest une expression sans unit) - productivit globale des facteurs = VA / somme des cots des facteurs (cest une expression sans unit) - Exemple : soit une entreprise fabricant Q = 200 chelles, au moyen de L = 50 h de travail. Le prix dune chelle est p = 100 /chelle, le salaire est w = 40 /h, la CI = 6000 .

    productivit physique du travail : Q / L = 4 chelles/h VA = pQ CI = 20000 6000 = 14000 productivit en valeur du travail = VA / wL = 14000 / 2000 = 7

    3.4.2 Remarques - productivit dun facteur = indicateur de performance permettant de comparer les entreprises entre elles au niveau de lutilisation dun facteur dtermin ou de lensemble des facteurs - une entreprise a une productivit globale plus leve quune autre si elle utilise plus efficacement ses facteurs de production

    3.4.3 Rendements dchelle (RE) - remarque pralable : si la production de lentreprise A est > celle de lentreprise B, cela nimplique pas que la productivit de A est > la productivit de B, que ce soit au niveau dun facteur dtermin (ex : le travail) ou au niveau global - Les RE dcrivent comment les quantits de facteurs utilises voluent en fonction de la production. Les RE dcrivent donc comment la productivit volue avec la taille de lentreprise (en termes de production). - Les RE peuvent tre :

    constants : les quantits de facteurs utilises sont proportionnelles la production (ex : la quantit de travail double si la production double)

    croissants (on parle dconomies dchelle) : les quantits de facteurs utilises proportionnellement moins que la production

    dcroissants (on parle de dsconomies dchelle) : les quantits de facteurs utilises proportionnellement plus que la production

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    3.4.4 La productivit du travail dpend - du savoir-faire technique, lui-mme fonction :

    du savoir-faire de la main duvre (c--d du capital humain) du capital physique et immatriel (outillage, machines, logiciels,). Ex : la

    productivit dun ouvrier terrassier avec une bche nest pas celle quil a avec un bulldozer !

    de lorganisation du travail (et notamment de la division du travail lie une grande spcialisation des tches)

    de la taille de lentreprise si les rendements dchelle sont croissants (cfr. point 3.4.3)

    du climat social au sein de lentreprise de la conjoncture conomique. Ex : si la demande , la production (Q) de la

    firme en consquence. Si la main doeuvre (L) reste constante (par exemple parce que les salaris ont des CDI), alors la productivit physique du travail (Q/L)

    3.4.5 Impact du progrs technique (PT) - le PT se traduit par une du savoir-faire technique au cours du temps. En consquence, la productivit globale des facteurs . - ex schmatique de PT au niveau agricole : de la faux, on est pass la moissonneuse cheval, puis la moissonneuse motorise. Il en a dcoul une spectaculaire de la productivit

    du travail dans lagriculture des terres agricoles (en termes de production lhectare).

    - dans les conomies dveloppes contemporaines, le PT rsulte des efforts de recherche des entreprises et des pouvoirs publics est la cause essentielle de la croissance conomique

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    Chapitre 4. Echange et commerce international

    4.1 Echanges entre individus (rappel du chapitre 1)

    - Dans les socits modernes, des millions dchanges ont lieu tout instant. Les agents tendent se spcialiser dans une activit et changer (BS contre BS, BS contre argent, travail contre salaire,...). - lchange permet de la varit des BS que lon peut dtenir et ainsi de son bien-tre matriel - les changes se font sur des marchs - nombre dchanges posent des problmes dinformation et de risque (ex : voiture doccasion ou change via internet) - si elles sont bien informes et si lchange est volontaire, les 2 parties sont gagnantes par rapport la situation sans change.

    4.2 Echanges entre pays

    4.2.1 Prliminaires - les motivations de lchange entre pays sont similaires celles de lchange entre individus. Toutes les conomies contemporaines changent avec le Reste du Monde. - les changes entre pays concernent

    les BS les revenus des facteurs travail et capital les transferts les mouvements de capitaux (notamment les flux financiers) et de devises (c--d

    de monnaies trangres) - ces dernires dcennies, le commerce international de BS et plus encore les flux financiers internationaux nont cess de crotre. Cest un aspect essentiel de la mondialisation conomique. - ct des changes conomiques, il y a aussi des mouvements de populations. Les individus traversent les frontires et participent la vie conomique du pays daccueil (en tant que rsidents ou en tant que travailleurs frontaliers). - les changes peuvent tre bilatraux ( 2) ou le plus souvent multilatraux ( + que 2). Ces derniers offrent en effet beaucoup plus de possibilits. Ex de commerce triangulaire : USA bl Pays du Golfe ptrole Japon technologie USA

    4.2.2 Les balances Pour comparer les entres et sorties du pays, on tablit diffrentes balances, sous la forme de tableaux 2 colonnes de chiffres, la colonne recettes qui enregistre les entres de monnaie dans le pays et la colonne dpenses qui enregistre les sorties de monnaie du pays. Ces balances fonctionnent comme des poupes russes (elles sont embotes les unes dans les autres). - Balance commerciale (Bcom)

    comprend les importations et exportations de BS (y compris le tourisme)5 solde de Bcom = diffrence entre le total des exportations et le total des

    importations de BS

    5 Attention, dans certains pays (dont la France), BCom contient uniquement les biens.

  • 20

    la plupart des pays sont de + en + ouverts : les taux dimportation (M/Y) et dexportation (X/Y) avec le temps (o Y : production nationale, X : exportations, M : importations)

    En gnral, plus un pays est petit, plus les taux dimportation et dexportation sont levs (ex : M/Y et X/Y > 50% pour la Belgique)

    - Balance courante (Bcour) Contenu : cette balance reprend Bcom et ajoute

    les revenus des facteurs travail et capital (ex : salaires des travailleurs frontaliers, dividendes, intrts) les transferts courants reus de ltranger ou verss ltranger (ex :

    transferts des travailleurs immigrs leurs familles l'tranger, contributions aux organisations internationales)

    solde Bcour = diffrence entre les totaux des 2 colonnes (recettes et dpenses)

    - Balance des paiements (BP) Contenu (selon comptabilit europenne) : cette balance reprend Bcour et

    ajoute les mouvements de capitaux, c--d : les oprations d'achat/vente d'actifs non financiers (ex : brevets) + transferts

    de capital (ex : remises de dette, aides l'investissement) les investissements directs ltranger (ex : Renault installe une nouvelle filiale en Roumanie) ou de ltranger dans le pays les achats/ventes de titres ltranger (ex : BNP achte une obligation du gouvernement grec, Mr Dupont de Lille contracte un nouveau prt auprs dun banque indienne) les mouvements dor et de devises : ces mouvements compensent la diffrence entre le total des recettes et le total des dpenses pour lensemble des oprations prcdentes

    Attention lcriture : par convention, les sorties dor et de devises scrivent dans la colonne recettes, les entres dor et de devises scrivent dans la colonne dpenses. Il en rsulte que le solde de la BP est ncessairement nul (sauf erreurs statistiques)

    Exemple : en 2012, la Syldavie (un pays imaginaire !) a export vers la France pour 1000 de coton, pay en devises. Cest sa seule opration avec ltranger. En consquence, sa BP se rduit :

    Recettes (entre de monnaie)

    Dpenses (sortie de monnaie)

    Exportations : 1000 Entre de devises : 1000 Total : 1000 Total : 1000 Lecture : les exportations de coton se sont traduites par une entre de devises pour 1000. En crivant les entres de devises dans la colonne des dpenses, on obtient des totaux de recettes et de dpenses ncessairement gaux.

  • 21

    - Le tableau suivant reprend les diffrentes rubriques dune BP. Pour la clart, une 1re colonne est ajoute reprenant les diffrentes rubriques.

    Tableau 4.1 Schma simplifi dune BP France6

    Recettes (entre de monnaie)

    Dpenses (sortie de monnaie)

    B&S Exportations franaises Importations franaises tourisme Dpenses des trangers

    en FR Dpenses des franais

    ltranger Solde Bcom

    travail Salaires des franais ltranger

    Salaires des trangers en FR

    proprit Intrts, dividendes perus de ltranger

    Intrts, dividendes pays ltranger

    transferts Perus par la FR de ltranger

    Pays par la FR ltranger

    Solde Bcour Investissements directs De ltranger en FR De la FR ltranger Achat/vente de titres De ltranger en FR De la FR ltranger

    Mouvements dor/devises Sorties de FR Entres en FR

    4.3 La thorie de lavantage comparatif

    4.3.1 Avantages absolu et comparatif Exemple : soit 2 pays (France (F) et Core (Co)) produisant du bl et des portables. Les cots de productions exprims par le nombre de travailleurs ncessaires (H) par portable (p) et par tonne de bl (tb) dans chaque pays sont donns par le tableau suivant (NB : les chiffres sont totalement imaginaires !) :

    France Core portable 10 H/p 12 H/p bl 1 H/tb 2 H/tb

    - avantage absolu : par unit produite, la F a besoin de moins de main doeuvre que la Co dans la production des 2 biens. On dit quelle dispose dun avantage absolu sur lautre pays dans la production de ces 2 biens. - avantage comparatif (AC) :

    le rapport des cots de production en Co et en F pour les portables est de 12/10 = 1.2 ; pour les portables, ces cots sont donc suprieurs de 20% en Co par rapport la F

    le rapport des cots de production en Co et en F pour le bl est de 2/1 = 2 ; pour le bl, ces cots sont donc suprieurs de 100% en Co par rapport la F

    6 Remarque : en pratique, une vraie BP comprend une ligne Erreurs et omissions qui, comme

    son nom lindique, tient compte des erreurs statistiques que lon rencontre invitablement dans llaboration dun outil aussi vaste et exhaustif quune BP.

  • 22

    Par rapport la F, la Co est donc moins mauvaise pour les portables que pour le bl. On dit que la Co dispose dun avantage comparatif sur la F dans la production de portables. A contrario, la supriorit de la F tant plus prononce pour le bl, on dit que la F dispose dun avantage comparatif sur la Co pour le bl.

    - 2 remarques importantes : dans le cas o les AA sont rpartis entre les 2 pays (ex : la F a un AA pour le bl

    et la Co a un AA pour les portables), alors les AC sont rpartis de la mme faon alors que les AA peuvent tre cumuls par un mme pays, les AC sont

    ncessairement rpartis entre eux !

    4.3.2 Avantage comparatif et commerce international En se spcialisant dans la production o ils ont un avantage comparatif, en souvrant au commerce international, et sous certaines conditions (notamment de plein emploi), les pays sont susceptibles de se retrouver dans une situation plus favorable quen autarcie. - autarcie : les pays vivent en circuit ferm, c--d sans change avec lextrieur. Supposons que F et Co disposent chacune dune main doeuvre gale 120 H, rpartie pour moiti dans chacune des 2 productions. Vu le tableau ci-dessus, les productions de portables (x) et de bl (y) des 2 pays en autarcie sont gales :

    France Core Total portable xFa = 60/10 = 6 p xCa = 60/12 = 5 p Xa = 11 p bl yFa = 60/1 = 60 tb yCa = 60/2 = 30 tb Ya = 90 tb Lecture : lindice renvoie au pays, lexposant renvoie au contexte (a : autarcie)

    Remarque : comme les pays sont en autarcie, les productions concident avec les consommations des 2 biens. - spcialisation : au sein de chaque pays, il y a dplacement de main duvre de lactivit o il est le - fort (ou le + mauvais) vers lactivit o il est le + fort (ou le mauvais). Pour illustrer les gains de la spcialisation, on analyse le cas de figure o, par rapport la situation o elle est en autarcie, la F abandonne la production de 2 p et produit du bl supplmentaire avec la main doeuvre libre, la Co faisant linverse. La main doeuvre mobilise par la production de portables en F vaut :

    LxFs = 10 xFs = 10 (xFa 2) = 10 4 = 40 H

    Si on suppose le plein-emploi, la main doeuvre mobilise par la production de bl en F est augmente de la main duvre libre par la production de portables et vaut alors :

    LyFs = 120 LxFs = 80 H

    d'o une production de bl gale :

    yFs = LyFs / 1 = 80 tb

    Comme la Co produit 2 p en +, la main doeuvre mobilise par la production de portables est gale :

    LxCs = 12 xCs = 12 (xCa + 2) = 12 7 = 84 H

  • 23

    Comme on suppose le plein-emploi, la main doeuvre mobilise par la production de bl en Co vaut alors :

    LyCs = 120 LxCs = 36 H

    d'o une production de bl gale :

    yCs = LyCs / 2 = 18 tb

    En rsum, les productions de portables (x) et de bl (y) des 2 pays aprs spcialisation sont gales :

    France Core Total portable xFs = 4 p xCs = 7 p Xs = 11 p bl yFs = 80 tb yCs = 18 tb Ys = 98 tb Lecture : lindice renvoie au pays, lexposant renvoie au contexte (s : spcialisation)

    En comparant avec le tableau prcdent dcrivant la situation en autarcie, on observe que la production globale de p est inchange, mais que la production globale de bl a de 8 tb. Cest le gain gnr par lchange. - change : Supposons que la F exporte 16 tb en Co et importe 2 p de Co. Les termes de lchange sont donc : 1 p = 8 tb ; cette galit exprime le prix dun p en tb. Suite lchange, le tableau des consommations de portables (cx) et de bl (cy) des 2 pays aprs change sont gales :

    France Core Total portable cxFs = xFs + 2 = 6 p cxCs = xCs 2 = 5 p Xs = 11 p bl cyFs = yFs 16 = 64 tb cyCs = yCs + 16 = 34 tb Ys = 98 tb Lecture : lindice renvoie au pays, lexposant renvoie au contexte (s : spcialisation)

    En comparant avec le tableau dcrivant la situation en autarcie, on observe que les consommations de p sont demeures inchanges dans les 2 pays, mais que la consommation de bl a de 4 tb dans chacun des pays. Les deux pays sont donc mieux aprs spcialisation et commerce quen autarcie.

    4.3.3 Dterminants des avantages comparatifs - les dotations naturelles : dtermines par lenvironnement naturel (terre, climat, ressources naturelles (ptrole, fer,...)). Ex : certaines rgions franaises sont spcialises dans le vin car leur climat et leur sol y sont favorables. - les dotations acquises : dtermines par

    le capital physique accumul (les usines installes) les savoir-faire humains (la formation et les comptences de la main doeuvre) Ex : le Japon possde un avantage comparatif dans la sidrurgie car il dispose

    de grandes usines et dune main doeuvre performante dans ce secteur dactivit la supriorit de la technologie, qui peut tre dtermine par lhistoire du pays

    (ex : le secteur horloger en Suisse) ou par la volont des Etats (ex : lindustrie des semi-conducteurs aux USA et au Japon).

    - la spcialisation : lex du point 4.3.2 montre que lexploitation des avantages comparatifs se traduit

    par la spcialisation des pays, c--d par l de la production du BS o ils sont

  • 24

    relativement les meilleurs. Or, dans le cas de rendements croissants, la de la production se traduit par une de la productivit, ce qui accentue encore les avantages comparatifs ! On a alors une boucle vertueuse entre avantages comparatifs et spcialisation (au sens o les 2 se renforcent mutuellement)7.

    la spcialisation est souvent lie la division du travail, qui est dautant plus facile que les tches sont parcellisables. Dans ce cas, la spcialisation facilite lautomatisation du processus de production et vite que les travailleurs perdent du temps en passant dune tche lautre. En rptant la mme opration, le travailleur accomplit sa tche avec un efficacit croissante. La spcialisation peut ainsi crer un environnement favorable linnovation. Cependant, la rptition des tches peut aussi conduire la dmotivation des travailleurs (cest lex classique du travail la chane).

    la spcialisation travers l de la production est limite par la taille du march. Elle est donc dautant plus aise que le commerce international est libralis, ce qui facilite laccs aux marchs extrieurs. Cependant, les marchs ne sont pas extensibles linfini.

    - Remarque : les dterminants des avantages comparatifs jouent souvent de concert. Ex : les dotations naturelles et acquises, le savoir-faire et lexprience, la spcialisation expliquent ensemble la spcialisation de la France dans la production de vin.

    4.4 Controverses autour des avantages du commerce international

    4.4.1 Louverture au commerce international a fait lobjet de nombreuses controverses depuis longtemps. Aujourdhui, le dbat sur ce thme fait partie du dbat plus large autour de la mondialisation. Voici une liste darguments (non exhaustive !) remettant en question les avantages supposs du commerce international. - Suite louverture lchange, le gain lchange peut ne pas tre quitablement rparti (contrairement lexemple du point 4.3.2). Cependant, cette objection nempche pas que les 2 pays gagnent lchange. - Il y a une diffrence importante entre change entre individus et change entre pays :

    mme si un pays gagne globalement, certains de ses habitants peuvent perdre lchange, par exemple suite des faillites, pertes demploi et/ou de revenus. Suite leur ouverture au commerce international, certains pays ont t victimes dun effet dviction, au sens o des secteurs nationaux entiers ont disparu, incapables quils taient de soutenir la concurrence internationale (ex : le Mexique qui a vu des pans entiers de son agriculture disparatre (notamment la production de mas, aliment traditionnel) face la concurrence de lindustrie agroalimentaire tatsunienne).

    Or, le processus de reconversion des agents en difficult via le dveloppement des activits bnficiant de louverture lchange ne se fait pas tout seul et prend (beaucoup) de temps8 . Et ces problmes de reconversion peuvent tre aggravs par le fait quil ny a pas de compensation suffisante des gagnants vers les perdants au sein du pays (par ex sil ny a pas dallocations de chmage pour ceux qui perdent leur emploi).

    7 Remarque : ce nest pas le cas dans lex du point 3.4.3 o les rendements dchelle sont

    constants. 8 Contrairement lexemple du point 4.3.2 o la question de la reconversion de la main

    doeuvre franaise de la production de portables vers celle de bl nest pas pose !

  • 25

    - Lchange peut tre plus ou moins contraint par des pressions conomiques et politiques, voire par la guerre (par ex dans un contexte colonial ou nocolonial) - Une + grande spcialisation peut se traduire par une plus grande vulnrabilit du pays :

    En effet, si un pays ne produit quun faible nombre de biens, des fluctuations importantes de prix sur les marchs internationaux se traduisent alors par des fluctuations importantes de ses revenus dexportation, ce qui peut avoir des effets dramatiques si le pays est pauvre et trs dpendant pour les biens de premire ncessit (par ex au niveau alimentaire).

    la spcialisation est souvent un phnomne irrversible. Une fois une activit abandonne, il est trs difficile dy revenir si les usines et le savoir-faire ont entretemps disparu.

    - Il existe un dbat propos des impacts du commerce international sur lenvironnement (notamment travers laugmentation du transport des personnes et des marchandises). - Le rle du commerce international en tant que facteur de dumping social ou environnemental est galement discut. Afin de gagner des parts de march lexportation ou pour simplement rsister la concurrence, un pays peut tre tent de sacrifier (tout ou partie de) sa lgislation en matire de protection sociale et/ou environnementale. Si cette attitude se gnralise, il sensuit un nivellement gnralis vers le bas de cette protection sur le plan international.

    4.4.2 Protectionnisme - Les objections ci-dessus conduisent certains rclamer des mesures protectionnistes contre les effets ngatifs du commerce international - Ces mesures peuvent prendre plusieurs formes :

    droits de douane (les produits imports deviennent + chers, ce qui dcouragent la demande)

    quotas limportation (les importations de certains produits sont limites quantitativement)

    subvention aux activits nationales en difficult (grce aux subventions, ces activits rsistent plus facilement la concurrence internationale)

    - Ces mesures font lobjet de dbats trs vifs entre partisans et adversaires du commerce international, notamment dans le cadre des ngociations visant sa libralisation au sein des instances internationales (en particulier lOMC).

  • 26

    Chapitre 5 La loi de loffre et de la demande

    Lobjet du chapitre est la loi de loffre et de la demande qui gouverne la dtermination des prix et des quantits changes sur les marchs.

    5.1 Prliminaires

    - le march est une caractristique fondamentale dune conomie dite de march - dfinition : march = lieu de rencontre fictif (ex : internet) ou rel (ex : march aux lgumes, brocante) entre les acheteurs et les vendeurs - la rencontre de lO et la D dun BS dtermine le prix et la quantit effectivement change de ce BS - des changements dans les dispositions des vendeurs ou des acheteurs se traduisent par des changements de prix et/ou de quantit change (ex : des tensions au Proche-Orient se traduisent par une du prix du ptrole) - il existe diffrents types de march selon la faon dont sopre la rencontre. Dans la ralit, les marchs sont trs varis. - on ne sintressera ici quaux marchs concurrentiels, qui reposent sur les hypothses suivantes :

    les acheteurs et les vendeurs sont nombreux et petits par rapport au march, ce qui implique quaucun agent nest capable dinfluencer seul le prix et la quantit change. On dit que les agents sont preneurs de prix.

    les BS changs sur le march sont identiques (tous les vendeurs offrent le mme BS)

    le march est transparent, au sens o les agents sont trs bien informs (ex : les consommateurs disposent dune excellente information sur le BS offert, ainsi que sur les dispositions de lensemble des vendeurs)

    - attention ! Les marchs concurrentiels sont les + simples analyser et servent de rfrence, mais tous les marchs sont loin dtre concurrentiels (ex : Microsoft qui domine largement le march des systmes dexploitation dordinateurs).

    Pour illustrer les concepts dO et de D, on prend lexemple du march de la glace.

    5.2 La demande

    5.2.1 La courbe de demande - la notion de demande (D) dcrit les dispositions acheter des acheteurs - la D de glace des consommateurs (la quantit quils sont disposs acheter) est influence par diffrents dterminants :

    prix de la glace revenu des consommateurs prix des biens comparables (ex : yaourt glac) got et qualit contexte (ex : climat) ...

  • 27

    - reprsentation : la courbe de demande dcrit les dispositions des acheteurs en fonction du prix, c--d ce que les consommateurs sont prts acheter pour chaque niveau du prix

    la courbe dcrit une relation entre prix et quantit (parmi les dterminants de la D, on privilgie donc un facteur explicatif : le prix)

    les autres variables sont maintenues constantes (p.ex. les prix des biens comparables sont fixs)

    - sa description se fait via un tableau ou un graphique (cfr. Tab. 5.1 et Fig. 5.1). On observe une relation inverse entre prix et quantit demande : si le prix , les acheteurs sont disposs acheter moins ou se retirent du march.

    Tableau 5.1 Dispositions de demande des acheteurs

    Prix dun cornet ()

    Quantit demande (cornets)

    0 19 0,5 16 1 13 1,5 10 2 7 2,5 4 3 1 3,5 0 4 0

    Figure 5.1 Reprsentation graphique de la courbe de D (Mankiw, p.91)

    Commentaire : La courbe de demande indique comment la demande de glace des consommateurs change quand le prix de la glace varie. Ex : au prix de 2, la demande est de 7 cornets ; au prix de 1,5, la demande est de 10 cornets. Un prix - lev implique une demande + grande des consommateurs, ce qui explique que de gauche droite, la courbe a une pente descendante.

  • 28

    - Remarque importante : la courbe de D nest pas ncessairement une droite ! Elle peut avoir une forme + complique, mais elle est normalement dcroissante de gauche droite.

    5.2.2 Modification de la demande - il est essentiel de bien distinguer entre dplacement

    le long de la courbe (le prix p varie ; cfr. Fig. 5.2(a)) de la courbe (un autre dterminant varie ; cfr. Fig. 5.2(b))

    - dans le cas dun dplacement de la courbe (cfr. Tab. 5.2), on parle de corrlation positive si, prix donn, la D varie dans le mme sens que le dterminant

    considr (ex : si le revenu des acheteurs , alors la D de glace ) ngative si, prix donn, la D varie dans le sens oppos que le dterminant

    considr (ex : si la prfrence pour le yaourt glac , alors la D de glace ) indtermine, si prix donn, la variation du dterminant considr peut faire

    varier la D dans les 2 sens

    Figure 5.2 Modification de la demande

    (a) Dplacement le long de la courbe

    prix

    2

    1,5

    D

    7 10 cornets

    Commentaire : si le prix baisse, les autres dterminants de la demande de glace (got, climat,...) demeurant inchangs, la demande de glace des consommateurs augmente. Par ex, si le prix passe de 2 1,5/cornet, la demande passe de 7 10. MAIS LA COURBE DE DEMANDE NE BOUGE PAS !

  • 29

    (b) Dplacement de la courbe

    prix

    2

    D D

    7 11 cornets

    Commentaire : Il fait plus chaud. La courbe de demande se dplace vers la droite traduisant le fait que, quel que soit le prix en vigueur, la demande de glace des consommateurs augmente (par ex, au prix de 2/cornet, la demande passe de 7 11). LA COURBE DE DEMANDE BOUGE !

    Tableau 5.2 Impact dune variation des dterminants de la demande

    Variation Effet sur D corrlation prix mouvement le long de la courbe - revenu dplacement de la courbe + prix produit comparable + prfrence pour produit concurrent

    -

    contexte nombre dacheteurs +

    5.3 Loffre

    5.3.1 La courbe doffre - la notion doffre (O) dcrit les dispositions vendre des vendeurs - lO de glace par les producteurs (la quantit quils sont disposs vendre) est influence par :

    le prix de la glace leurs cots de production (salaire des employs, loyer, prix des matires

    premires (ex : lait)) les quipements utiliss les perspectives de profits le contexte conomique ...

    - reprsentation : la courbe doffre dcrit les dispositions des vendeurs en fonction du prix, c--d ce quils sont prts vendre pour chaque niveau du prix

  • 30

    la courbe dcrit une relation entre prix et quantit (parmi les dterminants de lO, on privilgie un facteur explicatif : le prix)

    les autres variables sont maintenues constantes (ex : quipements utiliss, cots de production)

    la courbe peut tre dcrite via un tableau (cfr. Tab 5.3) ou un graphique (cfr. Fig. 5.3). On observe une relation positive entre prix et quantit offerte: si le prix , lactivit devient + profitable, les vendeurs sont prts vendre +.

    Tableau 5.3 Dispositions doffre des vendeurs

    Prix dun cornet ()

    Quantit offerte (cornets)

    0 0 0,5 0 1 1 1,5 4 2 7 2,5 10 3 13

    Figure 5.3 Reprsentation graphique de la courbe dO (Mankiw, p.99)

    Commentaire : La courbe doffre des vendeurs indique comment leur offre de glace change quand le prix de la glace varie. Par ex, au prix de 1,5, ils sont disposs vendre 4 cornets ; au prix de 2, ils sont disposs vendre 7 cornets. Un prix + lev implique une offre plus leve des producteurs, ce qui explique que la courbe a de gauche droite une pente ascendante.

  • 31

    - Remarque importante : la courbe dO est normalement croissante de gauche droite mais nest pas ncessairement une droite ! Elle peut avoir une forme + complique, comme par exemple celle-ci :

    p O

    Q

    5.3.2 Dplacement de la courbe - comme pour la demande, il est essentiel de bien distinguer entre dplacement

    le long de la courbe (le prix p varie) de la courbe (un autre dterminant varie) (cfr. Fig. 5.4)

    Figure 5.4 Dplacement de loffre (Mankiw, p.100)

    Commentaire : si les perspectives de profit augmentent, la courbe doffre se dplace vers la droite traduisant le fait que, quel que soit le prix en vigueur, loffre de glace des entrepreneurs augmente. Et inversement si les perspectives de profits diminuent. LA COURBE DOFFRE EST MODIFIEE !

    - dans le cas dun dplacement de la courbe (cfr. Tab. 5.4), on parle de corrlation positive si, prix donn, lO varie dans le mme sens que le dterminant

    considr (ex : si les perspectives de profits , alors lO de glace )

  • 32

    ngative si, prix donn, lO varie dans le sens oppos que le dterminant considr (ex : si les cots de production , alors lO de glace )

    indtermine si, prix donn, la variation du dterminant considr peut faire varier lO dans les 2 sens

    Tableau 5.4 Impact dune variation des dterminants de lO

    Variation Effet sur O corrlation prix mouvement le long de la courbe + cots des facteurs dplacement de la courbe - progrs technique + nombre de vendeurs + contexte conomique

    5.4 Rencontre de loffre et de la demande

    5.4.1 Equilibre - lquilibre, les dispositions des vendeurs et des acheteurs correspondent (cfr. Fig. 5.5) - Loi de lO et de la D : le prix dquilibre (p*) et la quantit dquilibre (Q*) sont dtermins par lgalit entre lO et la D. Autrement dit, ils sont dtermins par les galits suivantes :

    Q* = O(p*) = D(p*)

    - si p p*, alors il y a excdent dO (O > D) ou excdent de D (O < D). Le march est dsquilibr. Si le march fonctionne librement, lexcdent engendre un processus de correction qui va le rduire et finalement le faire disparatre :

    si p > p*, il y a excdent dO (O > D). Des producteurs rationns sont prts vendre cher pour pouvoir vendre leur production, ce qui pousse le prix la . Cette du prix se traduit par une de lO (les producteurs sont incits produire ) et une de la D (les demandeurs sont incits acheter +). Elle se poursuit jusqu la disparition de lexcdent dO, c--d jusquau moment o p atteint son niveau dquilibre (caractris par O = D) (cfr. Fig. 5.6).

    si p < p*, il y a excdent de D (O < D). Des demandeurs rationns sont prts payer + cher pour tre servis, ce qui pousse les prix la . Cette du prix se traduit par une de la D (les demandeurs sont incits acheter ) et une de lO (les producteurs sont incits produire +). Elle se poursuit jusqu la disparition de lexcdent de la demande, c--d jusquau moment o p atteint son niveau dquilibre (caractris par O = D).

  • 33

    Figure 5.5 Lquilibre du march (Mankiw, p.101)

    Commentaire : Le point dquilibre se trouve lintersection des courbes doffre et de demande. Le prix dquilibre = 2. A ce prix, offre et demandes sont gaux 7 cornets. La quantit change gale donc 7 cornets.

    Figure 5.6 Offre ou demande excdentaire (Mankiw, p.103)

    prix

    Offre 2.5 excdent doffre

    2

    Demande

    QD = 4 7 QO = 10 Quantit

    Commentaire : 2,5, le prix est suprieur au prix dquilibre et la quantit offerte (QO = 10 cornets) est suprieure la demande (QD = 4 cornets). Il y a excdent doffre, au sens o les vendeurs se retrouvent avec des invendus. Ils sont alors incits baisser le prix du cornet afin daugmenter leurs ventes. La baisse du prix sarrte quand lexcdent doffre a disparu, c--d quand le prix a atteint son niveau dquilibre (2).

  • 34

    5.4.2 Dplacement de lquilibre Si un des dterminants de la courbe de demande varie (ex : le climat dans le cas de la demande de glace), celle-ci se dplace avec pour consquence un dplacement de lquilibre. Il en va de mme si cest la courbe doffre qui se dplace. - dplacement de la D (ex : suite une variation de temprature (T))

    si T , la courbe D se dplace vers la droite, ce qui implique que p* et Q* (cfr. Fig. 5.7)

    si T , la courbe D se dplace vers la gauche, ce qui implique que p* et Q* - dplacement de lO (ex : suite une variation du nombre de vendeurs (N))

    si N , la courbe O se dplace vers la droite, ce qui implique que p* et Q* si N , la courbe O se dplace vers la gauche, ce qui implique que p* et Q*

    - dplacements simultans de O et D (ex : T et N simultanment) si T , on sait par ce qui prcde que p* et Q* si N , on sait par ce qui prcde que p* et Q* il en rsulte que si T et N simultanment, p* . En revanche, on ne peut pas

    prvoir en toute gnralit si Q* ou . la Fig. 5.8 montre un cas particulier o Q* , mais ce nest pas un rsultat

    gnral.

    Figure 5.7 Dplacement de lquilibre (Mankiw, p.105 et 107)

    (a) Dplacement de la demande

    Commentaire : Il fait plus chaud ce qui, prix donn, augmente la demande de glace. Graphiquement, la courbe de demande se dplace vers la droite (de D1 D2). Il sensuit une hausse du prix dquilibre (de 2 2,5) et une hausse de la quantit change dquilibre (de 7 10 cornets).

  • 35

    Figure 5.8 Variations simultanes de O et de D (Mankiw, p.108)

    Commentaire : Il y a la fois augmentation de la demande (de D1 D2) et rduction de loffre (de S1 S2). Dans cet exemple, il en rsulte une hausse du prix dquilibre (de P1 P2) et une hausse de la quantit dquilibre (de Q1 Q2)9.

    5.5 Types de marchs

    - rappel important : les marchs dcrits ci-dessus sont supposs parfaitement concurrentiels, ce qui suppose (cfr. section 5.1) :

    les BS offerts sont identiques les acheteurs et vendeurs sont trs nombreux et preneurs de prix. Considre

    isolment, la demande dun acheteur est ngligeable par rapport la demande du march. Il en va de mme de loffre dun vendeur par rapport loffre du march. Il en rsulte quun agent seul ne peut influencer le prix.

    le march est transparent (les agents sont parfaitement informs) - mais dans la ralit, les marchs sont rarement concurrentiels ! - dautres types de march existent, o lune ou lautre des hypothses prcdentes ne sont pas satisfaites. En voici quelques exemples bien connus :

    monopole (un seul vendeur ; ex : SNCF)) ou monopsone (un seul acheteur; ex : grande surface face de nombreux agriculteurs)

    oligopole (quelques vendeurs)

    9 Attention, il ne sagit pas l dun rsultat gnral : avec une rduction de loffre

    suffisamment importante, on pourrait observer une baisse de la quantit dquilibre.

  • 36

    concurrence monopolistique (plusieurs vendeurs offrant des produits en concurrence mais qui sont diffrents (ex : secteur automobile)

    - dans ces types de march, les vendeurs (ou lacheteur dans le cas dun monopsone) disposent dun pouvoir de march dans la mesure o ils peuvent fixer eux-mmes ou influencer le prix de vente sur le march. - Dune manire gnrale, quand les vendeurs ont un pouvoir de march et sont des acteurs privs, on observe des prix dquilibre plus levs et des quantits dquilibre moins leves par rapport la situation concurrentielle. En augmentant leur prix, les vendeurs peuvent augmenter leurs profits malgr la baisse des quantits vendues. Une telle situation est dfavorable aux acheteurs et peut justifier lintervention des pouvoirs publics.

  • 37

    Chapitre 6 Le PIB

    6.1 Dfinition et analyse

    6.1.1 Dfinition

    PIB = Produit Intrieur Brut = valeur de march de lensemble des BS finals produits par un pays pendant

    une priode donne

    6.1.2 Analyse de la dfinition Le concept de PIB est dune importance telle quil est utile de revenir sur chacun des termes de sa dfinition. - valeur de march :

    les BS sont exprims en valeur (c--d en ). Cette valeur est obtenue en multipliant le prix par la quantit produite.

    le prix renvoie la valeur dchange des BS, qui ne doit pas tre confondue avec la valeur dusage de ces BS (cfr. section 2.2).

    la mesure des BS en valeur soppose leur mesure en volume, qui dsigne la quantit produite et ne dpend donc pas du prix.

    - de lensemble : le PIB comprend les BS marchands ou non marchands lgalement produits

    (les BS illicites (ex : drogues interdites) ne sont pas compris) le PIB ne comprend pas les BS domestiques (notamment les services produits

    la maison : cuisine, nettoyage, ducation des enfants, bricolage,) cependant, le PIB comprend les services domestiques si ceux-ci sont

    rmunrs (ex : femme de mnage) cette diffrence de traitement entrane le paradoxe dit de la mnagre :

    un homme se spare de son pouse qui tait femme au foyer ; sil la rengage ensuite comme femme de mnage, il fait augmenter le PIB, alors que la quantit de services produits ne change pas !

    - des BS : B : biens matriels (aliments, voiture, ordinateur,) S : services immatriels (coiffeur, dentiste, cinma,)

    - finals : les BS sont destins la consommation des mnages, linvestissement (des

    mnages, des entreprises de lEtat) et la consommation publique (de lEtat) la CI nest pas comprise dans le PIB (sauf si elle est exporte), car les BS qui

    en font partie sont transforms pour la production des BS finals attention : un BS peut tre compris ou non dans le PIB selon son usage ! Ex :

    le papier consomm par les mnages est dans la consommation des mnages et donc dans le PIB. En revanche, le papier utilis par les imprimeries est dans la CI des entreprises et nest donc pas dans le PIB.

    - produits : le PIB comprend les BS produits pendant la priode considre (ex : voiture

    neuve) ne sont pas compris les BS dj existants (ex : voiture doccasion)

    - par un pays :

  • 38

    le PIB renvoie la notion de territoire (ex : territoire franais). Cest donc tout ce qui est produit usage final sur le territoire dun pays.

    au contraire, le Produit National Brut (PNB) renvoie la notion de nationalit. La diffrence entre les 2 concepts provient des revenus du travail et de la proprit. Ex : un travailleur franais habitant en Espagne contribue au PIB espagnol (car il contribue la production sur le territoire espagnol) et au PNB franais (car ce travailleur est franais).

    - sur une priode donne : par ex, un an, un trimestre

    6.2 Calcul du PIB

    6.2.1 Approche par la VA - rappel (cfr. point 3.3.4) :

    VA = CA CI

    - selon lapproche par la VA, le PIB = somme des VA des diffrents secteurs dactivits - exemple : soit une conomie qui se rsume un secteur agro-alimentaire

    reprsentation graphique ou par tableau (cfr. Tab. 6.1) le PIB sobtient en faisant la somme des VA de chaque secteur :

    PIB = VAagr + VAmoul + VAboul + VAdt = 10

  • 39

    Tableau 6.1 Exemple de calcul du PIB (de Wasseige, p. 62)

    (a) Reprsentation graphique

    1

    C 3 2 3 5 10 soleil

    (b) Tableau dactivit

    Branche dactivit Produit Chiffre daffaire

    Consommation intermdiaire

    Valeur ajoute

    - Agriculture - Moulin - Boulangerie industrielle - Dtaillants

    Bl Farine Pain Pain au dtail

    3 3 5

    10

    1 2 3 5

    2 1 2 5

    20 10 10

    Agriculture

    Moulin

    Boulangerie industrielle

    Dtaillants

  • 40

    6.2.2 Approche par les dpenses On distingue 2 cas, selon que lconomie est ferme ou ouverte. - 1er cas : conomie ferme (= sans change avec le RM) :

    tableau ressources/emplois du territoire : en ressource, on retrouve la production usage final (par dfinition le PIB) et en emplois, on retrouve quels usages le PIB a t employ

    Ressources Emplois PIB C ( mnages)

    I ( mnages, entreprises, Etat) G ( Etat)

    lgalit entre ressources et emplois conduit lidentit fondamentale :

    PIB = C + I + G

    - 2me cas : conomie ouverte (= avec change avec le RM) : on a donc des importations (M) en provenance du RM et des exportations (X) destination du RM

    tableau ressources/emplois du territoire : en ressources, on retrouve la production usage final du pays (par dfinition le PIB) et les importations, et en emplois, on retrouve quels usages les ressources ont t employes

    Ressources Emplois PIB C ( mnages)

    M ( RM) I ( mnages, entreprises, Etat) G ( Etat) X ( RM)

    lgalit entre ressources et emplois conduit lidentit fondamentale :

    PIB + M = C + I + G + X ce qui peut se rcrire :

    PIB = C + I + G + X M

    - application de lapproche par les dpenses lconomie ci-dessus (cfr. Tab 6.1) il sagit dune conomie ferme, donc X = M = 0 il ny a ni investissements (I = 0) ni dpenses publiques (G = 0) la consommation des mnages correspond aux livraisons de pains de dtail,

    c--d au chiffre daffaire du secteur dtaillants , donc PIB = C = 10 et on retrouve bien le rsultat obtenu par lapproche de la VA

    6.3 Calcul des PIB nominal et rel

    6.3.1 Prliminaires - Comme indiqu au point 6.1.2, le PIB comprend lensemble des BS usage final, ceux-ci tant comptabiliss en fonction de leur valeur de march, qui dpend elle-mme des prix en cours de ces BS, c--d des prix observs pendant la priode considre. Parce quil dpend des prix en cours, le PIB est qualifi de nominal.

  • 41

    - Le PIB nominal varie dun priode lautre en fonction des variations des quantits produites et en fonction des variations de prix. Une grandeur qui nvoluerait quen fonction des variations des quantits produites reflterait plus fidlement lvolution des richesses rellement produites par lconomie. Cest prcisment lobjectif du calcul du PIB rel.

    6.3.2 Exemple dune conomie 2 biens - les 2 biens sont des pommes (p) et des oranges (o) - les annes considres sont 2000 et 2005, que lon indique par 0 et 5 - les quantits produites des 2 biens au cours des 2 priodes sont : Qp0, Qo0, Qp5, Qo5 - les biens sont usage exclusivement final (ils sont consomms par les mnages et ne servent pas de CI, par ex pour la production de confiture industrielle) - les prix des 2 biens au cours des 2 priodes sont : Pp0, Po0, Pp5, Po5

    6.3.3 Calcul du PIB nominal (PIBn) en 2000 et 2005 - calcul (selon la dfinition) :

    PIBn0 = Pp0 Qp0 + Po0 Qo0 PIBn5 = Pp5 Qp5 + Po5 Qo5

    - la variation du PIBn entre 2000 et 2005 est mesure par PIBn = PIBn5 - PIBn0. Elle dpend la fois des changements de prix et des changements de quantits survenus entre 2000 et 2005. Il est mme possible que le PIBn uniquement cause de la des prix ! Do lintrt de calculer un indicateur de production qui ne dpendent que des quantits et qui soit indpendant des variations de prix.

    6.3.4 Calcul du PIB rel (PIBr) en 2005 - si lconomie ne produisait quun seul bien, il suffirait de mesurer la quantit totale de ce bien en termes physiques pour dterminer le PIB rel. Le problme est que si lconomie produit des biens diffrents, on ne peut pas agrger directement les quantits (on ne peut pas additionner des pommes et des oranges). - le calcul du PIB rel repose sur lide dagrger des BS diffrents tout en neutralisant les variations de prix. Pour ce faire,

    on choisit dabord une anne de rfrence (ex : 2000) pour lanne de rfrence, le PIB rel sidentifie au PIB nominal. Donc :

    PIBr0 = PIBn0 = Pp0 Qp0 + Po0 Qo0

    le PIB rel en 2005 se calcule en utilisant les quantits observes en 2005 et les prix observs en 2000 :

    PIBr5 = Pp0 Qp5 + Po0 Qo5

    il en dcoule que la variation du PIB rel entre 2000 et 2005 nest due qu la variation de quantits entre 2000 et 2005. En effet, tant donn les 2 galits prcdentes, on a :

    PIBr = PIBr5 PIBr0 = Pp0 Qp5 + Po0 Qo5 - [[[[Pp0 Qp0 + Po0 Qo0 ]]]] = Pp0 [[[[Qp5 - Qp0]]]] + Po0 [[[[Qo5 - Qo0]]]]

  • 42

    6.3.5 Dflateur du PIB - le dflateur du PIB indique la part de la variation du PIB nominal due la variation des prix. Il sagit dun indice du niveau gnral des prix la production. - il se calcule selon la formule suivante :

    dflateur = 100 PIBn / PIBr (en %)

    - en inversant la relation prcdente, on peut calculer le PIB rel partir du PIB nominal et du dflateur :

    PIBr = 100 PIBn/dflateur

    - remarque : PIBr et dflateur sont des mesures complmentaires. Alors que le PIBr nvolue quen fonction des quantits (les variations de prix tant neutralises), le dflateur nvolue quen fonction des prix (les variations de quantits tant neutralises).

    6.4 Autres notions drives du PIB

    6.4.1 Indicateurs drivs du PIB - PNB (cfr. point 6.1.2) - Produit Intrieur Net (PIN)

    dfinition : PIN = PIB Am

    o Am dsigne lamortissement (au sens macroconomique), c--d la part de la production qui sert compenser lusure du stock de capital physique (constitu par les btiments, les machines,)

    le PIN constitue un meilleur indicateur de la production rellement disponible pour la consommation et pour augmenter le stock de capital productif

    - Produit National Net (PNN) il se dfinit dune faon similaire au PIN :

    PNN = PNB Am

    comme le PNB, il sagit dun concept renvoyant la nationalit, par opposition au PIN qui est un concept qui renvoie au territoire

    - PNN par tte (pnnt) dfinition :

    pnnt = PNN / population

    ce concept dfinit la richesse produite par tte et permet de comparer des pays de populations diffrentes

    6.4.2 Croissance conomique - la croissance conomique (entre deux priodes) est le plus souvent assimile au taux de croissance du PIB - le taux de croissance du PIB entre les priodes t - 1 et t se calcule comme suit :

    TCt = 100 (PIBt / PIBt-1 1) (en %)

  • 43

    6.4.3 Le PIB, indicateur de bien-tre ? - le PIB est avant tout un indicateur de production de BS marchands et non marchands - les limites du concept de PIB sont de plusieurs ordres :

    sil est nominal, il dpend des quantits mais aussi des prix (cfr. supra) il ne tient pas compte de la dure de vie et/ou de la nocivit ventuelle des BS

    produits pour les humains et lenvironnement la faon dont il est construit conduit au paradoxe de laccident de la route :

    un accident de la circulation implique diverses activits (soins de sant, rparation ou remplacement du vhicule,...) qui font le PIB par rapport la situation sans accident !

    il ne comprend pas les activits domestiques et le bnvolat, qui contribuent pourtant beaucoup au bien-tre

    il ne tient pas compte de lexploitation des ressources naturelles (et de leur rarfaction ventuelle)

    il ignore un problme fondamental, savoir celui de la rpartition des BS produits au sein de la population

    - alors, quelle est la rponse la question ci-dessus ? La rponse est : que cest plus ou moins vrai dans un contexte de dnuement matriel non, dans un contexte dabondance matrielle

    - il existe des indicateurs de bien-tre bien plus adapts ceux-ci intgrent des indicateurs :

    sociaux (ex : taux de chmage, esprance de vie,) environnementaux (ex : niveaux de pollutions, exploitation des ressources

    naturelles) un exemple bien connu est lIndice du Dveloppement Humain (IDH), qui

    consiste en une moyenne pondre du PIB/tte, de lesprance de vie et du niveau dinstruction

  • 44

    6.5 Lecture

  • 45

    Extrait du dossier 50 ans dconomie : comment la France a chang , de la revue Alternatives conomiques, septembre 2007.

  • 46

    Chapitre 7 LEtat

    7.1 Introduction

    7.1.1 Remarques prliminaires - une conomie sinscrit dans le cadre dun Etat ou dun ensemble dEtats (ex : lconomie franaise, lconomie europenne) - il importe de distinguer lEtat au sens de la nation (ex : la France) et lEtat au sens des pouvoirs publics (en charge de la gestion du pays) - lEtat au sens de la nation est un concept plus large, qui se dfinit par un territoire, une population et une autorit (les pouvoirs publics proprement dits) - lhomme vit en socit do la ncessit

    dtablir de rgles communes dune autorit pour les faire respecter

    - ces rgles concernent aussi lconomie ! - lanalyse dans ce chapitre se limitera au rle conomique de lEtat (au sens pouvoirs publics)

    7.1.2 Les diffrents niveaux de pouvoir (en France) - lEtat central - les pouvoirs rgionaux (ex : la rgion Nord-Pas de Calais) - les pouvoirs locaux (dpartements, communes) - organismes publics : ceux-ci

    ont une personnalit juridique propre (ex : rgie) dpendent des pouvoirs publics ont pour fonction de contribuer aux politiques des pouvoirs publics ne doivent pas tre confondus avec les entreprises publiques (ex : EDF)

    7.1.3 Au sein de lEtat central, on distingue trois pouvoirs : - le pouvoir lgislatif

    dtenu par le parlement vote les lois et le budget de lEtat, contrle le gouvernement

    - le pouvoir excutif dtenu par le gouvernement excute les lois (via ladministration), est responsable du budget de lEtat

    central et de la perception des taxes et impts - le pouvoir judiciaire, qui sanctionne les infractions, tranche les litiges entre agents (y compris les litiges conomiques)

    7.1.4 Pouvoirs supranationaux - ceux-ci ne tombent pas du ciel, mais rsulte de la volont des Etats nationaux ! - ils sont fonds sur des traits qui dfinissent leurs pouvoirs, fonctionnement, - Ex : Union europenne, FMI, OTAN, OMC

    7.1.5 La Constitution - Ce texte fondamental dfinit :

    les diffrents pouvoirs (leur organisation, leur comptences) les droits et devoirs des citoyens

  • 47

    - Au niveau conomique, elle garantit trois grands principes : la libert dassociation, c--d la libert de constituer des entreprises, des

    socits (ex : socit anonyme), des syndicats, des associations patronales et de citoyens,...

    la proprit prive des biens de consommation (ce que vous avez achet vous appartient) des moyens de production (c--d des entreprises). La proprit prive des

    moyens de production est la base du pouvoir conomique et constitue ainsi un des fondements du capitalisme.

    le contrat tout change conomique suppose un contrat, explicite (avec document et signature) ou non (ex : achat dans un magasin) exemples de contrats : contrat demploi, de vente, de bail

    7.1.6 LEtat garant de lintrt commun - lEtat doit arbitrer entre les intrts contradictoires des agents et est appel par consquent intervenir diffrents niveaux

    au niveau social (ex : pour lutter contre les ingalits afin de prserver une certaine cohsion sociale)

    au niveau environnemental : si la production et la consommation de BS procurent richesses, emplois et utilit, elles produisent aussi diverses pollutions se traduisant par une dgradation de lenvironnement, ce qui amne lEtat arbitrer de + en + souvent entre les deux.

    au niveau rgional (quand les intrts de rgions sopposent) - un bon arbitrage public est une condition essentielle pour quil y ait un certain consensus parmi la population. Cest donc une condition pour le bon fonctionnement dune socit.

    7.2 Fonctions de lEtat dans lconomie

    7.2.1 Maintien de lordre - la justice tranche les diffrends entre agents conomiques (contrats non remplis, faillites,) - la police assure lordre public, au besoin par la force - lEtat assure aussi la dfense contre les menaces extrieures (ex : militaires, environnementales). Cette dfense peut se faire via

    la signature daccords internationaux (ex : OTAN pour la dfense militaire, Protocole de Kyoto pour la lutte contre les changements climatiques)

    la constitution dune arme limites aux importations (ex : dans le cadre de la crise de la vache folle)

    7.2.2 Rglementation des marchs - surveillance de la concurrence (ex : interdiction des ententes entre producteurs visant les prix) - fixation de prix maxima (en particulier pour les BS de premire ncessit) ou minima (ex : SMIC)

  • 48

    - fixation de normes de qualit et de scurit (ex : jouets), sanitaires (ex : alimentation), environnementales (ex : pour pollutions des entreprises et des vhicules) - remarque : dans les pays membres de lUnion europenne, la rglementation des marchs est attribue la Commission europenne

    7.2.3 Garant de la monnaie - la monnaie a 3 fonctions essentielles :

    elle est intermdiaire dans les changes (par opposition un systme de troc) elle sert dtalon c--d de mesure de la valeur des BS elle sert de rserve de pouvoir dachat (pour les paiements futurs ou

    inattendus) - vu limportance vitale de la monnaie pour la socit, il importe que lEtat fasse en sorte que les agents conomiques aient confiance dans la capacit de la monnaie assumer ses fonctions essentielles - Afin de garantir

    son rle dintermdiaire, lEtat impose le cours lgal de la monnaie, c--d quon ne peut pas la refuser comme moyen de paiement (ex : un boulanger franais ne peut pas refuser des euros en change de son pain)

    ses 2 autres fonctions, lEtat doit matriser linflation (c--d la hausse gnrale des prix) afin de prserver le pouvoir dachat de la monnaie

    - cest la banque centrale qui remplit les diffrents rles de garant de la monnaie. En particulier, elle

    soccupe de lmission des billets soccupe de la surveillance des banques est en charge de la politique montaire (contrle de linflation)

    - pour assurer sa capacit assumer ses diffrentes tches, la loi garantit lindpendance de la banque centrale par rapport au pouvoir politique (qui pourrait avoir des objectifs non compatibles avec la politique montaire). Cest particulirement le cas de la Banque Centrale europenne.

    7.2.4 Agent conomique - lEtat est producteur de BS non marchands. Ex :

    clairage public gestion des immondices gestion des infrastructures (route, chemin de fer, aroport, eau, gaz,)

    - du fait de ses nombreuses fonctions, lEtat est un trs gros employeur (administration, arme, enseignement, police, sant,) - lEtat assure galement les investissements publics, en particulier ceux qui contribuent au dveloppement des infrastructures (ex : routes, chemin de fer, aroports,) - lEtat est aussi actionnaire des entreprises publiques

    7.2.5 Fonction redistributrice - Pour assurer ses diffrentes fonctions, lEtat doit disposer de moyens financiers. Pour ce faire, lEtat prlve

    les impts, qualifis de directs sils portent sur les revenus (ex : impt sur les personnes physiques) indirects sils portent sur les changes (ex : TVA, accises sur lalcool)

  • 49

    les cotisations sociales (payes par les employs et les employeurs) - les fonctions de lEtat impliquent des dpenses. Trs schmatiquement, celles-ci comprennent les

    transferts aux mnages et aux entreprises. Ex : RMI dans le cadre de la scurit sociale : allocations familiales, chmage, pension, soins de sant subsides aux entreprises en matire de recherche

    traitements des fonctionnaires qui produisent les BS publics (ex : en matire de sant et denseignement)

    - rappel (cfr. point 2.4.2) : les transferts ne rsultent pas dune contribution la production et sont par nature sans contrepartie !

    7.2.6 Politiques conomiques - il sagit des politiques en vue damliorer le fonctionnement de lconomie - Ex de mesures de politiques conomiques :

    lutte contre le chmage des jeunes : des cotisations sociales employeurs afin de le cot dembauche des jeunes et d leur emploi

    lutte contre linflation : blocage des salaires, contrle de la quantit de monnaie en circulation

    lutte contre le ralentissement conomique : stimuler lactivit des entreprises en les commandes de lEtat ou en leurs charges (impts ou cotisations sociales)

    - autres interventions de lEtat en vue damliorer le fonctionnement de lconomie : subsides la recherche, reconversion conomique de rgions en difficult, dveloppement de zones industrielles,

  • 50

    7.3 Lecture

  • 51

    Extraits du dossier 50 ans dconomie : comment la France a chang , de la revue Alternatives conomiques, septembre 2007.

  • 52

    Chapitre 8 Le march du travail

    8.1 Lquilibre du march du travail

    8.1.1 Prliminaires - dfinition : le march du travail (MT) est le lieu o se rencontrent les agents qui offrent leur force de travail (ceux qui cherchent un emploi) et les agents qui souhaitent engager des travailleurs (ceux qui offrent des emplois). - dans sa version de base, la description de MT est trs similaire celle dun march de BS parfaitement concurrentiel10 - attention : les travailleurs offrent du temps de travail et demandent des emplois, tandis que les employeurs demandent du temps de travail et offrent des emplois. Par convention, la description du MT retient la variable temps de travail . En consquence, sur le MT, la demande provient des employeurs et loffre des travailleurs !

    8.1.2 Demande de travail - dfinition : la demande de travail (DT) est le nombre de travailleurs que les employeurs sont prts engager un niveau de salaire donn - la courbe de DT

    renseigne la demande de travail pour les diffrents niveaux du salaire possibles

    cest une relation quantitative qui relie le salaire (w) et la demande de travail (LD) elle peut tre dcrite par un tableau, un graphique ou une quation

    mathmatique un salaire w plus lev implique pour les entreprises des cots de production

    plus levs et donc des profits moindres. Leurs activits tant profitables, les employeurs sont disposs engager du personnel. En consquence, la DT est une fonction dcroissante de w (cfr. Figure 8.1)

    la DT dpend non seulement du salaire, mais aussi dautres variables comme les perspectives futures de profit

    - comme la courbe de DT dcrit une relation entre w et LD, si w varie, on se dplace le long de la courbe si un autre dterminant explicatif de la DT varie, alors cest la courbe qui se

    dplace. Par exemple, si un niveau de salaire w donn, les perspectives de profits futurs , alors la DT correspondante (mesure par LD(w)) . Ce raisonnement tant vrai quel que soit w, la courbe LD se dplace vers la droite.

    8.1.3 Offre de travail - dfinition : loffre de travail (OT) renseigne le temps que les travailleurs sont prts offrir pour travailler un niveau de salaire donn - la courbe dOT

    renseigne loffre de travail pour les diffrents niveaux du salaire possibles cest une relation quantitative qui relie le salaire (w) et loffre de travail (LO)

    10 Etudi au chapitre 5 du cours de L2S3 Introduction lconomie .

  • 53

    elle peut tre dcrite par un tableau, un graphique ou une quation mathmatique

    un salaire w plus lev implique que le travail est plus attractif, ce qui rend les travailleurs prts travailler +. En consquence, lOT est une fonction croissante de w (cfr. Figure 8.1)

    lOT dpend non seulement du salaire, mais aussi dautres variables comme la qualit des emplois disponibles, les perspectives de carrire, lambiance de travail,

    - comme la courbe dOT dcrit une relation entre w et LO, si w varie, on se dplace le long de la courbe LO si un autre dterminant explicatif de lOT varie, alors cest la courbe LO qui se

    dplace. Par exemple, si un niveau de salaire w donn, la qualit des emplois , alors lOT correspondante (mesure par LO(w)) . Ce raisonnement tant vrai quelque soit w, la courbe LO se dplace vers la gauche.

    8.1.4 Equilibre du march du travail - dfinition ; lquilibre du MT correspond la situation o lOT des travailleurs concide avec la DT des employeurs - graphiquement, il est dcrit par lintersection des courbes LO et LD, qui dtermine le salaire dquilibre w* et lemploi dquilibre L* (cfr. Figure 8.1) - si N dsigne la population adulte en ge de travailler, la quantit N - L* dsigne les personnes qui ne souhaitent pas travailler au salaire dquilibre w*

    Figure 8.1 Lquilibre du march du travail

    w LD LO

    w*

    L L* N

    8.2 Emploi et chmage

    8.2.1 Notions - population adulte :

    dfinition : ensemble des personnes en ge de travailler leur ge doit tre lge minimum lgal pour travailler (ex : 16 ou 18 ans)

    - population active : ensemble des actifs, c--d des travailleurs et des chmeurs

  • 54

    - inactifs : ensemble des adultes ne faisant pas partie des actifs (tudiants, retraits, femmes au foyer) - chmeur : personne qui satisfait les 3 conditions suivantes :

    (1) personne sans travail, (2) disponible pour travailler, (3) la recherche dun emploi

    - lensemble de ces notions sont ordonnes dans le schma de la Figure 8.2

    Figure 8.2 Schma synthtique

    population totale

    adultes enfants

    actifs inactifs

    travailleurs chmeurs

    8.2.2 Deux indicateurs importants - taux dactivit de la population (TA) :

    TA = 100 (# actifs) / (# adultes) (en %)

    o # signifie nombre de . - taux de chmage (TC) :

    TC = 100 (# chmeurs) / (# actifs) (en %)

    - ces deux taux sont deux indicateurs trs utiliss dans la littrature conomique pour dcrire le march du travail

  • 55

    8.3 Lecture

    10000 emplois dtruits chaque jour11

    La loi des 15 %

    En France, tous les ans, 2,3 millions d'emplois disparaissent. Ramene l'chelle quotidienne, l'ampleur du carnage est impressionnante : chaque jour ouvrable, la France perd 10000 emplois; 10 000 par jour, c'est l'emploi d'une ville comme Fcamp, c'est 7 par minute. ce rythme, il n'y aura plus aucun emploi en France dans moins de sept ans! Voil des chiffres qui pourraient facilement convaincre n'importe qui, de bonne foi mais partiellement infond, de l'inluctable fin du travail. Heureusement, ce point de vue oublie une moiti de l'histoire. La moiti omise est pourtant tout aussi intressante. Elle se rsume en une phrase : chaque jour, la France cre 10000 emplois12.

    Tout compte fait, la vri