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Expédition Bolivie 2012 Notes quotidiennes 17 juillet au 21 août 2012

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Notes quotidiennes du 17 juillet au 21 août 2012.

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Expédition Bolivie 2012        

     

   

Notes quotidiennes 17 juillet au 21 août 2012

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JOUR 1 – 17/18 juillet

Nous partons de Paris à 20h20, le temps est radieux. Après un vol bien

inconfortable jusqu’à Madrid par la compagnie Ibéria, nous attendons deux

heures dans l’aéroport Barajas avant les 12h de trajet qui s’ensuivent pour

rejoindre Lima (Pérou). Les sièges sont inconfortables, il est difficile de dormir.

Le voyage nous paraît une éternité. Heureusement, le dernier vol rejoignant

Santa Cruz puis La Paz en Bolivie est d’un tout autre registre : la vue est

splendide sur la Cordillera Real mais également sur la partie amazonienne, où

la déforestation bien visible fait des ravages. Nous arrivons à 16h à l’aéroport

d’El Alto, à plus de 4000m d’altitude. Antonio Zavatarelli, responsable de la

fondation Manos Abiertas, et son amie italienne Federica Scamellini nous

attendent après le passage de la douane avec pancarte à l’appui. Ce

dernier s’est soit dit en passant avéré plus délicat que prévu, la douanière

voyant nos 20kgs de nourritures lyophilisées d’un mauvais œil. Nous rejoignons

ensuite le bureau de la compagnie chilienne LAN, pour obtenir des infos

quant à la perte d’un de nos quatre bagages. Nous prenons une demi-heure

plus tard le 4x4 direction la maison de la fondation à La Paz, dans le quartier

sympathique de Sopocachi. Un bon repas dans une pizzeria nous attend tous

les quatre avant un repos bien mérité.

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JOUR 2 – 19 juillet

Après une bonne dizaine d’heures de sommeil, nous nous levons à 8h. Nous

prenons le petit déjeuner avec Antonio, dit « Padre Topio » et Léo, un père

italien arrivé récemment sur place pour œuvrer dans le village de Santiago

de Huata près du lac Titicaca. Une jeune bolivienne étudiante en tourisme,

Luisa (22 ans), est aussi présente. Nous accompagnons Léo en taxi pour

rejoindre le centre-ville. Nous nous séparons. Nous nous baladons sur le Prado

et assistons à une cérémonie militaire en descendant vers la Plaza del

Estudiante. Une fois la somme maximale d’argent liquide retirée au

distributeur (1400 bolivianos, soit 180€), nous filons acheter une carte à un

point touristique. S’ensuivent d’autres achats de cartes à la poste, de trekking

au 1/50 000 celles-ci. Nous nous promenons vers la place San Francisco et sa

magnifique église et achetons notre tant convoité bonnet en alpaga dans la

touristique rue Sagarnaga. Un taxi nous conduit ensuite dans la zone sud et le

quartier huppé d’Obrajes, où se trouvent la plupart des ambassades

occidentales. Nous remplissons une fiche de signalement et quelques

formalités administratives à l’ambassade de France avant de remonter vers

un café que nous avions repéré le matin même. Nous déjeunons et

retournons à Sopocachi pour visiter les environs et notamment le fameux

parc Monticulo, réputé pour son panorama. La fin de la journée se passe à

l’aéroport pour récupérer le bagage manquant avant de rejoindre Peñas,

1h30 de route et 55km au nord de la ville. La circulation est dense et

dangereuse, le code de la route semble inexistant. C’est ce qui fait sans

doute parti du charme des pays de ce genre, en développement.

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JOUR 3 – 20 juillet

Dans la maison de la fondation, le logement est sommaire mais plutôt propre.

La nuit fût fraiche, température de la chambre aux alentours de 0°C. Nous

prenons notre premier petit déjeuner à 7h30 avant de partir livrer des sacs de

ciment à une famille isolée de l’altiplano en pleine construction d’un petit

bâtiment. Une fois la tâche effectuée, nous rejoignons le lit d’une rivière afin

de ramasser des pierres destinées à tapisser le futur sol du patio de la maison.

L’altitude se fait sentir, le souffle est court. La matinée se termine par un

repérage des voies d’escalade situées à quelques centaines de mètres de

notre chambre. Edwin, un jeune péruvien de 21 ans adorable, se charge de

nous expliquer tout ce qu’il y a à savoir. Déjeuner. Nous profitons du soleil de

l’après-midi pour grimper quelques voies faciles dans le secteur Pared del

Colegio, derrière le collège du village d’où s’échappent des sons de

trompettes et autres cuivres de la fanfare. Nous parcourons notamment les

voies « Amanecer » (4a) et « Juego de Niños » (5a). Cela n’a rien d’évident

malgré la faiblesse des cotations, l’effet de l’altitude est impitoyable. Avant

de rentrer, nous prenons un peu de hauteur pour tourner notre première

vidéo et résumé à destination des réseaux sociaux. Nous rejoignons notre

chambre puis allons dîner. C’est à ce moment-là que nous assistons au

premier moment fort du séjour : tous les enfants des alentours sont réunis pour

nous accueillir en dansant et nous souhaiter la bienvenue. Superbe ! Nous

dinons tous ensemble dans la grande salle.

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JOUR 4 – 21 juillet

Lever tardif ce matin, la nuit fût plus froide que les précédentes. Nous petit

déjeunons seuls du coup, les boliviens de la maison commençant à travailler

vers 8h30. Des feux d’artifices explosent de temps à autre, une grosse

animation envahit le village en ce jour de marché. Les jeunes des environs

sont tous réunis pour des activités. De notre côté, nous montons sur la ligne de

crête surplombant le village, à 4200m environ. La vue est splendide sur la

Cordillera Real, les plaines et le lac Titicaca. Nous y restons un peu de temps

afin de nous acclimater avant de redescendre dans la rocaille pour

déjeuner. A noter les rares oiseaux au bruit sourd lorsqu’ils prennent leur envol.

Pour ce qui est de l’après-midi, nous faisons route vers Santiago de Huata.

Faisant un détour par un point de vue isolé, Antonio nous offre une vue

splendide sur une île du lac Titicaca. Nous continuons la route bordée

d’eucalyptus pour arriver à la paroisse de Huata. Nous chargeons alors des

vivres dans le 4x4 à destination de Peñas avec Léo. Le retour se fait de nuit,

nous discutons avec passion de développement durable et de l’impact de la

crise économique avec Antonio. Nous planifions les ascensions à venir après

avoir dîné.

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JOUR 5 – 22 juillet

Nous partons pour La Paz le matin une fois le briefing concernant le

programme à venir effectué. Nous attendons une bonne heure près de la

route avant d’être pris par un minibus qui nous mènera jusqu’à la route

principale. Quelques instants plus tard, nous sommes pris par un autre bus

bondé. A l’intérieur, des familles et notamment une femme d’un certain âge

au visage et au regard incroyables, comme marqués par les épreuves. Après

deux heures de trajet, nous arrivons exténués à la capitale. Déjeuner au café

de la Plaza del Estudiante puis cocktails au bar Banais de la rue Sagarnaga.

Nous retournons à la maison de la fondation pour nous laver puis retournons à

17h au café pour poster notre première vidéo du séjour. Dîner puis bus à 19h

au terminal pour une nuit insupportable direction Uyuni, à 500km au sud du

pays. Le contact de la civilisation fait du bien au moral.

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JOUR 6 – 23 juillet

Nous arrivons à Uyuni après 12h de trajet dans un bus plein à craquer et sur

une route défoncée. Les derniers kilomètres sont une horreur, du fait de l’état

de la route et de la grande vitesse du véhicule. Nous prenons le petit

déjeuner avec deux français sympas de Cergy en école d’agronomie. Nous

devions être dans le même véhicule pour la journée au Salar d’Uyuni… raté !

L’organisation est plus que laborieuse, nous nous retrouvons en compagnie

de deux espagnols, une péruvienne et une brésilienne forts agréables. Nous

faisons route le matin pour découvrir les tas de sel amassés par les paludiers,

juste après avoir découvert de bien pauvres carcasses de train. Nous

rejoingnons « los ojos del salar », zone d’eau d’où jaillissent des flux venant de

sous la couche de sel. Après un déjeuner un peu long au beau milieu du

désert durant lequel nous dégustons de bons légumes frais et autre quinoa,

nous prenons la direction de la Isla Incahuasi. Le lieu est splendide, préservé

et aux cactus millénaires. Nous rejoignons un refuge fait de sel pour passer la

nuit. Décoration sans fioritures mais agréable. Nous sommes exténués par le

trajet de la nuit précédente et de mauvaise humeur.

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JOUR 7 – 24 juillet

Nuit calamiteuse (score vomi de 3-2 pour Paul). Malgré toute la gentillesse

des espagnols et de leurs médicaments, nous décidons de mettre fin au tour.

On nous annonce un rapatriement payant, c’est hors de question. Le guide

semble perdu, nous coursons un 4x4 pour lui demander si un retour à Uyuni est

envisageable. C’est le cas, les deux employés de la municipalité acceptent

moyennant un petit billet. Nous roulons à toute allure dans le désert de sel.

Une fois arrivés, nous prenons une chambre d’hôtel. Sieste de 10h à 14h, TV

puis repas vers 18h30 dans une pizzeria (personnel antipathique au possible et

nourriture douteuse). Nous nous couchons tôt, Alex vomit une nouvelle fois à

4h du matin accompagné d’un beau saignement de nez et nous nous

réveillons bien barbouillés le 25 juillet.

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JOURS 8 et 9 – 25/26 juillet

Nous glandouillons à l’hôtel jusqu’à 12h30, heure à laquelle nous libérons la

chambre. Nous passons l’après-midi dans une nouvelle pizzeria, éclairée à la

bougie en fin de journée. Bus « semi-cama » (sièges inclinables à moitié) à 20h

et en route pour les 10h de trajet vers La Paz, dont 4 sur chemin de terre. Nous

arrivons à 6h30. Wifi au café Banais, sieste puis nuit au café. Nous dormons à

la maison.

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JOUR 10 – 27 juillet

La nuit est réparatrice. Nous partons louer tente est réchaud à l’agence

Andean Base Camp de la rue Illampu. Après cela, direction Altitud6000 pour

connaître la disponibilité d’un guide en vue de gravir le Pequeño Alpamayo

(5370m), prévu samedi et dimanche. Tout est ok, nous n’avons plus qu’à

payer. Paul descend la rue Sagarnaga pour aller au distributeur de la

banque Mercantil Santa Cruz. Le drame arrive : la carte bancaire reste

coincée dans la machine sans que le moindre bolivianos n’ait pu être retiré.

La police touristique aide à appeler la banque. Paul file alors au siège à

15min à pieds, situé rue Camacho. On lui dit de revenir à 14h récupérer la

carte, une procédure d’urgence ayant été déclenchée. Mais non, rien. On

nous indique de revenir à 16h30, nous attendons jusqu’à 18h30. C’en est trop,

nous partons. A noter que le scandale a été déclaré à l’annonce des 10$ à

payer. Hors de question. Bref, nous repasserons lundi, la cb devrait y être. Par

conséquent, course pour aller à l’agence. Nous payons avec la carte

personnelle de Paul, rejoignons la maison et y restons pour dormir.

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JOUR 11 – 28 juillet

Lever à 5h30 avec Topio pour rejoindre Peñas. Petit déjeuner avec notre

amie italienne. Antonio fait le pilote et nous voilà arrivés 1h15 plus tard. Nous

préparons les sacs et remontons dans la voiture pour être à 9h10 au

croisement de la route vers Tuni Condoriri, au village de Palcoco.

Evidemment, coutume bolivienne oblige, nous attendons une heure et demie

de plus. Le van vert arrive enfin. Nous faisons connaissance avec le guide et

s’ensuit une bonne heure de route sur chemin. Nous partons ensuite pour

1h15 de marche, bien chargés des tentes et autres sacs de couchage à

travers les beaux lacs locaux pour arriver au camp de base, à 4600m. La vue

sur les séracs du Condoriri est impressionnante. Nous ne voyons pas la totalité

du parcours de demain, cela ne semble pas compliqué. La tente est montée

rapidement après un déjeuner au lyophilisé pas si mauvais. Alex fait sa sieste

habituelle. Nous nous reposons avant le morceau à venir.

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JOUR 12 – 29 juillet

Nouvelle nuit tourmentée pour Paul. Incertain pour le départ, tout le monde

sera finalement prêt pour la course, en compagnie du guide Porfirio. Nous

partons pour la voie normale : AD/III/50°. La première heure d’approche dans

les cailloux passe assez vite (départ à 4h). Il nous faut alors 2h pour rejoindre le

Pic Tarija (5150m). Nous le désescaladons en versant est, rochers sur 50m,

pour prendre pied sur l’arête du Pequeño Alpamayo. Les conditions de neige

sont toujours aussi excellentes. L’arête se redresse pour atteindre 45/50°. Nous

arrivons au sommet (5370m) à 8h, pile pour recevoir le soleil en pleine figure.

Cela fait du bien, il faisait vraiment froid. Le 360° est génial, nous en profitons

longuement. Descente par le même chemin. Nous nous pointons à 12h pour

attendre le bus-taxi. Rien. S’ensuivent 2h30 d’attente pour finalement prendre

le 4x4 d’un diplomate américain en rando dans le coin. Nous croisons le van

vert, nous montons et arrivons à La Paz.

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JOUR 13 – 30 juillet

Grosse nuit qui fait beaucoup de bien. Nous partons avec les sacs vers

Monticulo pour tourner la vidéo de la semaine 2. Le temps est très nuageux,

nous aurons droit à des averses dans la journée. Nous filons dans la rue

Illampu en taxi pour rendre la tente et le réchaud. Descente ensuite dans la

rue Sagarnaga pour se poser de 11h à 14h30 au café Banais. Paul file à pieds

récupérer la carte bancaire à la banque et retirer de l’argent. Nous mettons

à jour les réseaux sociaux et publions photos et vidéos. Vers 13h, nous

rencontrons deux personnalités connues de l’andinisme local. Un argentin et

un allemand, auteurs d’ouvertures avec Alain Mesili. Nous discutons,

regardons la météo et ils nous expliquent leur projet de voie de 1000m dans

la face S de l’Illimani la semaine à venir. Nous apprendrons plus tard que l’un

deux est un escroc notoire à la réputation déjà faite auprès des gens du

milieu. Nous reprenons le taxi pour la rue Presbitero Medina. Willy, chauffeur

de taxi adorable, nous emmène à Peñas pour une somme de 300bs.

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JOUR 14 – 31 juillet

Super dîner hier soir avec Johnny, Edwin et son amie péruvienne. Tout cela

s’est passé dans une bonne ambiance, nous avons bien rigolé. Un bon

moment. Ce matin, nous aidons Edwin et Antonio à l’école. Nous nous

attaquons à une énorme pierre à coups de burin près du terrain de football.

Paul ne se sent pas bien. Nous déjeunons puis Paul se repose pendant

qu’Alex enseigne les bases de l’escalade à un jeune bolivien de 19 ans. Nous

dinons des pâtes, pour changer, et nous couchons tôt. Paul revomit dans la

nuit, et une de plus !

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JOUR 15 – 1er août

Paul va maintenant nettement mieux. Nous tournons de nombreux plans pour

notre film le matin. Nous visionnons tout cela sur pc, le rendu est satisfaisant.

Après déjeuner, nous jouons au football avec deux garçons de 11 ans sur la

place, Mario et Cristian. Nous partons ensuite filmer des touristes espagnols en

train de grimper sur les voies du secteur Pared del Colegio. Nous montons sur

les hauteurs prendre des plans du coucher de soleil, il fait froid. Riqui nous

rejoint, nous discutons longuement. Fin de journée par le visionnage des

productions de la journée dans la chambre puis dîner.

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JOUR 16 – 2 août

4x4 avec Chicca et Edwin pour aller à Alto Cruz Pampa, après le village de

Chachacomani. Nous rencontrons un habitant pour organiser la logistique

(mules) en vue de l’ascension du Chachacomani (6074m). Cela est

indispensable car les étrangers ne sont pas vus d’un très bon œil dans cette

zone de la Cordillera Real. Des altercations ont déjà eu lieu par le passé avec

des touristes. Une rumeur dirait qu’il existe des minerais précieux dans les

montagnes environnantes. Nous partons ensuite marcher une heure et

manger un bout tous les quatre. Nous rentrons dans l’après-midi à Peñas puis

voiture avec Antonio et d’autres boliviens pour rejoindre La Paz. Nous dînons

dans un nouveau restaurant de Sopocachi, La Comédie. Nourriture française

haut de gamme au menu, un régal. Nous prenons respectivement du bœuf

d’Argentine et des ravioles aux fruits de mer.

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JOUR 17 – 3 août

Lever à 8h30, petit déjeuner au café Banais après être passé à la laverie

Maya de la rue Sagarnaga pour laver nos affaires. Nous passons également à

une agence pour organiser la descente en vtt de la route de la mort de

demain. Vers 11h, nous visitons quelques boutiques d’artisans locaux et

recherchons des idées de cadeaux. Nous faisons un saut à la Plaza San Pedro

et sa fameuse prison, connue pour son trafic de drogue, pour visiter un

marchand de vin et se renseigner sur la qualité et les tarifs. Nous tournons

ensuite quelques plans fixes. Déjeuner au restaurant El Consulado, près de

l’hôtel Plaza. Cet établissement magnifique est logé dans l’ancien consulat

du Panama. La carte est excellente, les jardins agréables. Nous commandons

du poulet à la broche accompagné de risotto. Un nouveau passage à

Banais pour jeter un œil au web et prendre un smoothie puis retour à la

maison avec les vêtements propres.

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JOUR 18 – 4 août

Départ à 7h30 de la rue Sagarnaga dans la voiture de l’agence en

compagnie du guide, un étudiant chilien et une chilienne adorable, Cecilia,

responsable de projet à l’agence de presse chilienne. Après plus d’une heure

de route, nous arrivons à un col. S’ensuivent une descente de 65km et 3600m

de dénivelé. La fameuse route de la mort est parfois vertigineuse. De

nombreuses croix témoignent d’accidents passés. Le guide nous arrête tous

les 500m pour prendre des photos ridicules. Nous arrivons enfin à Coroico, il

fait 35 degrés ! Le choc est brutal. Nous nous badigeonnons de spray anti-

moustique pour éviter d’attraper le paludisme. Nous nous douchons dans un

hôtel et filons au buffet. Nous rentrons sur La Paz, Paul discute longuement

avec Cecilia. Nous louons du gaz chez Andean Base Camp.

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JOUR 19 – 5 août

Lever assez tardif, nous marchons dans les rues calmes de La Paz pour aller au

restaurant Vienna (recommandé par Lonely Planet). Celui-ci est fermé, nous

poursuivons au restaurant El Consulado. Le serveur a une voix de stentor qui

nous fait bien rire. Le déjeuner est excellent, comme d’habitude. Alex prend

du steak de lama, Paul des cannellonis accompagnés de viande fraiche.

Nous en profitons pour acheter un souvenir en alpaga. Après quelques

courses à l’Hypermaxi, un supermarché, nous retournons à la maison et

réservons un taxi pour Peñas. A l’arrivée, de nombreux jeunes venus de la

capitale piochent au-dessus du village pour créer un futur terrain de football.

D’autres peignent une fresque sur le mur de la mission. Nous sommes

réquisitionnés une demie heure pour transporter du bois fraîchement coupé.

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JOUR 20 – 6 août

Nous aidons Antonio à entasser le bois dans le patio durant la matinée, avec

quelques séquences vidéos à l’appui. Nous nous posons devant l’église au

soleil en attendant de déjeuner. L’après-midi, nous préparons les vivres et le

matériel pour l’expédition au Chachacomani (6074m). Deux jeunes d’Alto

Cruz Pampa viennent essayer le matériel. Ils sont plus que sympathiques, tout

comme Felix, le guide UIAGM fraîchement débarqué. Ce dernier partira

l’année prochaine à l’Everest avec un groupe d’élite subventionné par l’état

bolivien. Ses quatre dents de devant nous font bien rigoler. Chicca nous a

rejoint avec son sourire habituel. Tout le monde se prépare pour demain.

L’ambiance est excellente. Les jeunes sont partis, nous les retrouverons le

lendemain. Johnny est parti à La Paz et n’est pas certain de venir avec nous

en montagne.

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JOUR 21 – 7 août

Sortie du lit à 6h30 pour un petit déjeuner copieux à 7h. Nous mettons les sacs

dans le véhicule en compagnie de Chicca, Topio, Edwin, Felix le guide et les

quatre jeunes d’Alto Cruz Pampa. Nous nous garons dans leur village. C’est

parti pour 3h de marche et 500m de dénivelé positif jusqu’au campo base

(4700m). Le temps est franchement splendide. Trois mules, un muletier et deux

porteurs nous accompagnent. Le sentier est raide sur la fin et sablonneux.

Nous installons enfin le camp après avoir avalé une boite de thon

accompagnée de pain. Pour ce qui est de la faune, nous avons rencontré

de nombreux lamas et alpagas, quelques chevaux et une espèce similaire au

cochon. L’après-midi est tranquille, Paul n’est pas au top. Dîner à 17h30.

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JOUR 22 – 8 juillet

Nous passons une nuit pas terrible, il fait très froid. Nous partons à 11h après

avoir pris le petit déjeuner et avoir attendu l’arrivée du soleil. Le rythme est

rapide et le sentier raide dans des cailloux instables. Nous y allons à notre

rythme et nous arrivons 1h30 plus tard au campo alto (5100m). Déjeuner

sommaire et nous passons le reste de la journée à nous reposer. Nous faisons

quelques photos et vidéos puis dînons à 17h. Le lyophilisé fait mouche, tout le

monde est satisfait du repas et bien repus ! Nous interviewons Felix puis

coucher à 17h50.

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JOUR 23 – 9 août

Nous quittons le camp 2 à 3h après avoir cuisiné dans l’abside de la tente.

Alex nous met un peu de hardstyle pour mettre en forme et en route pour 5h

de marche jusqu’au sommet du Chachacomani (6074m), dont 4h de nuit. Le

glacier est large et crevassé par endroits (PD+/IV). Les pentes sont légères et

avoisinent les 35°. L’arête finale se dévoile enfin et nous atteignons la

« cumbre ». Les paysages sont grandioses sur le lac Titicaca et la Cordillera

Real. Nous restons 10min au sommet, il fait froid. Nous descendons

rapidement en 1h30 avec notre cordée (guide + Alejandro, jeune bolivien)

jusqu’au campo alto. Nous reprenons des forces et nous reposons un peu

avant d’entamer la descente vers le campo base. Nous mettons 2h pour

rejoindre le camp au bout du plateau à 4600m. Nous y dormons.

Coordonnées du guide : Felix Huarachi / Guia UIAGM [email protected] +591 73578661

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JOUR 24 – 10 août

Bonne caillante cette nuit, nous n’avons pas fermé l’œil. Nous quittons le

camp à 10h après la soupe et les crackers du petit déjeuner. 2h de marche

nous attendent pour atteindre la voiture, le vallon est long et fastidieux. Nous

sommes accueillis par deux des trois jeunes, partis la veille pour dormir chez

eux. Les mules nous rejoignent, nous dégustons des spécialités locales offertes

par les habitants (poisson frit et petites pommes de terre). Quelle générosité

de façon globale de la part des boliviens. Les plus démunis sont les plus

offrants, une sacrée leçon de vie. Nous disons au revoir à tous ces boliviens

adorables, du muletier aux jeunes. Tous conservent jusqu’au bout ce sourire

qu’ils ont eu aux lèvres pendant 4 jours, sans jamais avoir une seule parole

négative. Nous rentrons à Peñas et nous douchons avec bonheur. Nous

faisons un point caritatif avec Antonio qui nous explique ce dont la fondation

a besoin. Nous filons à La Paz.

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JOUR 25 – 11 août

Nous déjeunons à l’Arriero, restaurant argentin réputé pour sa viande grillée.

Dans l’après-midi, après voir acheté un jeu de nuts à Tatoo, nous restons une

bonne heure et demie à Andean Base Camp avec Christian, le gérant. Il

nous parle pendant les ¾ du temps d’escrocs en tout genre et autres

alpinistes faussaires. Il semble ébranlé par les vols réguliers dont il est victime

et nous montre les bandes des caméras de surveillance. Nous négocions à un

bon prix deux paires de piolets techniques d’occasion. L’ambiance est très

sympa mais l’organisation dans la boutique est catastrophique. Nous dînons

au Banais, pas terrible ce soir.

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JOUR 26 – 12 août

Journée morte. La carte bancaire ne permet plus d’effectuer des retraits. Le

plafond doit être atteint. Nous essayons en vain de joindre le Crédit Agricole.

Nous prenons le petit déjeuner et le déjeuner à El Consulado. Nous prenons

des steaks de lama après un super brunch. Nous nous reposons durant

l’après-midi devant des épisodes de Malcolm. Dîner à Mr Pizza.

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JOUR 27 – 13 août

Nous achetons du pain de mie, du yaourt à la myrtille et du Nutella à

l’Hypermaxi. Nous nous posons dans un parc avant de rejoindre à pieds la rue

Illampu et la boutique de montagne Tatoo. Nous dépensons plus de 600€ en

sacs de couchage pour la fondation et rentrons en taxi à la maison. Nous

attendons Antonio pour retourner sur l’altiplano. Nous préparons le matériel,

nous nous douchons puis livrons officiellement le tout à Topio et Johnny

devant caméra. Nous retournons à La Paz en soirée.

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JOUR 28 – 14 août

Nous mettons à jour les réseaux sociaux à El Consulado et tournons une petite

vidéo. Nous rejoignons le docteur Alessandro Manciana, chirurgien pédiatre

à Milan et œuvrant bénévolement à Santiago de Huata depuis 6 ans, à la

Plaza del Estudiante en compagnie de deux dentistes boliviennes. Nous

passons la journée à acheter du matériel dentaire pour le cabinet de

Santiago de Huata. Déjeuner à la maison tous les cinq. Nous achetons

également un oxymètre pour Antonio à destination de Peñas. Nous ne

trouvons pas de trousse de secours suffisamment grande. Paul prend un verre

avec Porfirio et sa femme pour planifier l’ascension du Huayna Potosi (6088m)

de demain. Antonio a oublié d’amener nos sacs et les ramènera le

lendemain matin. Dîner en ville.

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JOUR 29 – 15 août

Le matin même, les sacs nous attendent sagement dans l’escalier. Petit

déjeuner avec les italiens fraîchement débarqués la veille et le docteur

Manciana. Nous prenons un taxi pour Andean Base Camp et louons réchaud

avec gaz. Porfirio nous prend dans son minibus à 10h30, nous allons au camp

de base du Huayna Potosi après un arrêt à El Alto pour acheter le déjeuner

(thon et spécialité locale type salteña). Du refuge, à 4700m, nous montons

par le sentier rocailleux pendant deux heures, pour atteindre le refuge du

campo alto (5130m), chargés comme des mules. Nous glandons un moment.

Nous dînons le soir, Porfirio se voit offrir le repas par les gardiens. Pas d’eau, il

faut faire fondre de la neige. Pas de popote, il faut lutter pour en demander

une. Nous nous couchons à 17h45, présence de beaucoup de touristes

bruyants.

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JOUR 30 – 16 août

Après une horrible nuit quasi blanche, nous nous levons à 2h15. Paul n’est pas

très bien et n’avale pas grand chose. Nous partons à 3h15 et suivons la voie

normale pendant 2h avant de rattraper une cordée francophone partie une

demie heure avant nous. Nous quittons la trace pour tracer dans la neige plus

ou moins compacte sous une barrière de séracs dont les débris jonchent les

pentes traversées. Paul n’en peut plus : envie de vomir, crampes d’estomac

et fatigue générale qui le mettent à plat. Nous décidons de faire demi-tour

vers le pied de la face caractérisant la voie des Français (D/III/60°). Tant pis,

nous n’irons pas au sommet du Huayna Potosi (6088m). La descente est

longue jusqu’à la voiture. Nous ramenons un couple de français de Nouvelle-

Calédonie dont l’homme souffre du MAM. Nous rentrons en taxi à la maison,

repos puis nous prenons le 4x4 avec Topio et Chicca pour aller déjeuner.

Nous faisons quelques achats puis retournons à Peñas. Nous faisons la

connaissance de deux nouveaux français de Grenoble, Samy et Lorrie, qui

rallient la Bolivie à la Patagonie en tandem. Ils sont adorables.

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JOUR 31 – 17 août

Après un petit-déjeuner tardif, nous allons grimper l’après-midi avec Samy,

Lorrie, Johnny et Riqui. Lorrie enchaine les voies facilement. Paul se met un

gros vol lors de la descente en moulinette, Riqui baillait aux corneilles. Nous

discutons speed riding et parapente avec Samy sur le chemin du retour. Nous

faisons ensuite un match de football avec les enfants sur la place, épreuve

physique vraiment difficile ! Nous dînons puis projetons un film First Ascent

d’Alex pour les français.

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JOUR 32 – 18 août

Nous filons vers Santiago de Huata vers 11h avec Pascal et sa femme, deux

corses géniaux dont l’un est professeur de piano à Ajaccio et l’autre

professeur en BTS Relation Client mais aussi avec Lorrie, Samy et le groupe

d’italiens. Nous faisons de multiples arrêts pour trouver de l’essence. Déjeuner

à Huata puis bateau à moteur pour rejoindre le voilier de la fondation, fait

main. Il y a peu de vent mais la sortie est reposante. Nous attendons 1/2h au

milieu du lac du fait d’un problème de voile qu’Alessandro n’arrive pas à

résoudre. La vue est superbe, tout comme le contraste en eau et montagne.

Nous prenons le thé après avoir été accueillis par les élèves du village par des

danses et chants. Nous assistons à la messe avant de remettre les polaires

brodées que nous avons fait faire pour les jeunes locaux. Paul improvise un

discours de remerciement, extrêmement ému. C’est un grand moment, qui

restera comme un souvenir marquant. Les musiques de la messe sont

magiques, cela n’a rien à voir avec ce que nous connaissons en France.

Nous rentrons directement à Peñas après les adieux à Léo et aux jeunes.

Page 33: Notes d'expédition

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JOUR 33 – 19 août

Nous partons tôt (5h du matin) avec Topio pour accompagner Pascal et sa

femme à l’aéroport El Alto pour leur retour en France. Ils nous offrent le petit

déjeuner, nous apprécions beaucoup ces gens. Nous partons pour La Paz

pour nous installer au café Banais. 2h30 après, la vidéo n’est toujours pas en

ligne. Nous passons l’après-midi à l’Alexander Coffee après avoir acheté des

médicaments de première nécessité pour Peñas et quelques fournitures

scolaires supplémentaires. Nous rentrons en taxi et dînons seuls avec Antonio.

Nous discutons religion avec lui, cela est très intéressant.

Page 34: Notes d'expédition

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JOUR 34 – 20 août

Nous attendons Samy et Lorrie pour partir direction Alto Cruz Pampa. Nous

arrivons à l’école juste avant la distribution des petits déjeuners (offerts par le

gouvernement bolivien). Nous offrons un par un aux élèves les cartables

remplis de fournitures et de confiserie. Une fois la timidité passée, les enfants

de 6 ans semblent ravis. Nous laissons les livres en trop aux professeurs en

espérant qu’ils ne seront pas revendus, buvons un verre et laissons les deux

français à leur périple de deux jours au village. Direction La Paz après des

adieux sympas avec Johnny et les autres boliviens de Peñas. Nous passons

l’après-midi à l’immigration pour prolonger notre titre de séjour puis achetons

quelques souvenirs. Nous passons une superbe soirée à La Comédie en

compagnie d’Antonio, que nous avons invité.

Page 35: Notes d'expédition

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JOUR 35 – 21 août

La nuit fût… ronflante ! Antonio est une vraie usine. Nous partons à l’aéroport

tôt pour notre vol prévu à 6h30 à destination de Miami. Les adieux sont

émouvants, nous prévoyons de nous voir en janvier prochain à Méribel en

compagnie de Chicca. L’avion décolle, fin de ce fantastique voyage…