Kreyòl : Paj 6 hait i...

16
Après de long mois, pour ne pas dire des années, que les enquêteurs fédéraux sont engagés en Haïti, il semble que ceux qui se savent en dif- ficulté avec la justice améri- caine aient de bonnes raisons de se faire du souci. Surtout ceux dont les dossiers ont été déjà soumis aux autorités judiciaires haïtiennes avec la mention « très urgent ». Dans les milieux autorisés, proches du Palais national, de la Police haïtienne et du bureau de la Drug Enforce- ment Administration (DEA), on laisse croire qu’une équipe d’agents de la Brigade fédéra- le anti-drogue et de procu- reurs, qui étaient attendus à la capitale haïtienne, sont finale- ment arrivés, et se sont immé- diatement mis au travail. Des listes ont été illico communi- quées aux autorités du pays à qui des questions pertinentes ont été posées sur des dossiers jugés trop longtemps en souf- france, et d’autres qui n’ont pas avancé suffisamment. On parle tout d’abord du dossier de l’Unité centrale de références fiscales (UCREF), qui concerne le président haï- tien lui-même. Selon des con- fidences faites, sous la pro- messe de garder secrète l’- identité des interlocuteurs, on a appris que les responsables américains ont exprimé leurs préoccupations du fait que, en ce qui concerne le dossier UCREF, en particulier, dont la teneur avait été communiquée aux Améri cains, avant même qu’il ne soit transféré aux autorités judiciaires haïtiennes compétentes, a avancé à pas de tortue. Comme on sait, dès qu’on parle de dossier UCREF, on sait qu’il s’agit du président Jovenel Moïse. Le blanchi- ment d’argent étant un crime transnational, les Américains tiennent beaucoup à cette affaire et n’entendent pas lési- ner sur les moyens de donner l’ultime chiquenaude, là où elle produira le plus d’effet, pour inciter leurs collègues haï t iens à plus de collabora- tion afin de dégager les obs- tacles qui entravent le progrès de ce dossier. En donnant une attention spéciale au dossier UCREF, on se demande s’il s’agit des « représailles » qui ont été évo- quées récemment par des sources privilégiées ayant in- di qué les dispositions an - noncées par le vice-président américain dans le dossier du Vénézuela à l’Organisation des États américains (OEA). Dans un tel cas, il faut s’at- tendre à une intensification des pressions sur le président Moïse pour que sa collabora- tion soit « plus dynamique » par rapport aux « fugitifs » recherchés par la loi américai- ne. D’aucuns diraient que, dans le cadre de cette straté- gie, le chef d’État haïtien se- haiti observateur ENglish PagEs : 11,13 VOL. XXXXVIII, No. 25 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 4- 11 juillet 2018 Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc. www.haiti-observateur.ca Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820 [email protected] New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 Lè manke gid, pèp la gaye ! L’ACTION CONTRE LES TRAFIQUANTS DANS UNE NOUVELLE PHASE ? Gare à ceux qui se savent en difficulté Il semble que le notaire Emmanuel ait fait des aveux... HAPPENINGS Les aigle-noiristes de New York s’organisent à cette fin REDONNER À L’AIGLE NOIR SON LUSTRE D’ANTAN Il semble que Jovenel Moïse soit en mode de guerre. Dans un pre- mier temps il a décoché des flèches incendiaires en direction de la Conférence épiscopale d’Haïti, en réaction à l’interven- tion du président de cette institu- tion, Mgr Launey Saturné, évê - que de Jacmel critiquant la mau- vaise gouvernance et la gabegie administrative qui sévit dans le pays. Dans un second temps, il s’ est attaqué en justice à Fritz Jean, économiste, ancien direc- teur de la Banque de la Républi - que d’Haïti (BRH) et ex-candidat Jovenel Moïse part en guerre contre l’Église catholique SUITE À L’EXHORTATION À LA BONNE GOUVERNANCE FAIT PAR L’ÉVÊQUE DE JACMEL It happened last Friday in Washington when Raymond Jo seph, former ambassador of Haiti to the United States, gave an interview to Voice of Ame - rica’s Creole broadcast to Haiti and also to VOA’s Facebook page aimed especially at the vast Haitian Diaspora. (See VOA Kreyol.com on Face- book.) Eight days after François Nicolas Jean-Claude Duvalier II’s interview to VOA, Ambas sa - dor Joseph was responding to the Suite en page 3 Suite en page 2 Les trois jeunes qui ont conçu l’idée d’aider l’Aigle Noir à faire peau neuve en exploitant l’in- fracture créée depuis près de deux décennies par les aînés. Nicolas Duvalier with am American Officier in Washington-N Le président Jovenel Moi ̈se, à gauche, et le Premier ministre Jack Guy Lafontant, un tandem qui s'entend parfaitement bien- pour engloutir le pays dans la misère. Continued page 15 Voir page 9 Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 1

Transcript of Kreyòl : Paj 6 hait i...

Page 1: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

Après de long mois, pour nepas dire des années, que lesenquêteurs fédéraux sontengagés en Haïti, il sembleque ceux qui se savent en dif-ficulté avec la justice améri-caine aient de bonnes raisons

de se faire du souci. Surtoutceux dont les dossiers ont étédéjà soumis aux autoritésjudiciaires haïtiennes avec lamention « très urgent ».

Dans les milieux autorisés,proches du Palais national, de

la Police haïtienne et dubureau de la Drug Enforce -ment Administration (DEA),on laisse croire qu’une équiped’agents de la Brigade fédéra-le anti-drogue et de procu-reurs, qui étaient attendus à la

capitale haïtienne, sont finale-ment arrivés, et se sont immé-diatement mis au travail. Deslistes ont été illico communi-quées aux autorités du pays àqui des questions pertinentesont été posées sur des dossiersjugés trop longtemps en souf-france, et d’autres qui n’ontpas avancé suffisamment.

On parle tout d’abord dudossier de l’Unité centrale deréférences fiscales (UCREF),qui concerne le président haï-tien lui-même. Selon des con -fidences faites, sous la pro-messe de garder secrète l’ -identité des interlocuteurs, ona appris que les responsablesaméricains ont exprimé leurspréoccupations du fait que, ence qui concerne le dossierUCREF, en particulier, dont lateneur avait été communiquéeaux Améri cains, avant mêmequ’il ne soit transféré auxautorités judiciaires haïtiennescompétentes, a avancé à pasde tortue.

Comme on sait, dès qu’onparle de dossier UCREF, onsait qu’il s’agit du présidentJovenel Moïse. Le blanchi-ment d’argent étant un crime

transnational, les Américainstiennent beaucoup à cetteaffaire et n’entendent pas lési-ner sur les moyens de donnerl’ultime chiquenaude, là oùelle produira le plus d’effet,pour inciter leurs collègueshaï tiens à plus de collabora-tion afin de dégager les obs-tacles qui entravent le progrèsde ce dossier.

En donnant une attentionspéciale au dossier UCREF,on se demande s’il s’agit des «représailles » qui ont été évo-quées récemment par dessources privilégiées ayant in -di qué les dispositions an -noncées par le vice-présidentaméricain dans le dossier duVénézuela à l’Organisationdes États américains (OEA).Dans un tel cas, il faut s’at-tendre à une intensificationdes pressions sur le présidentMoïse pour que sa collabora-tion soit « plus dynamique »par rapport aux « fugitifs »recherchés par la loi américai-ne.

D’aucuns diraient que,dans le cadre de cette straté-gie, le chef d’État haïtien se -

haiti

observateur

ENglish PagEs : 11,13

VOL. XXXXVIII, No. 25 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 4- 11 juillet 2018

Kreyòl : Paj 6

Fondé à New York,cet hebdomadaire est édité

par la société Haïti-Observateur Group, Inc.www.haiti-observateur.ca

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237

Briarwood, NY 11435-6235Tél. (718) 812-2820

[email protected] York: $1,00

Partout ailleurs : 1,50 $Haïti: 20 gourdes

Tél. (718) 812-2820

Lè manke gid, pèp la gaye !

L’ACTION CONTRE LES TRAFIQUANTS DANS UNE NOUVELLE PHASE ?

Gare à ceux qui se savent en difficultéIl semble que le notaire Emmanuel ait fait des aveux...

HAPPENINGSLes aigle-noiristes de NewYork s’organisent à cette fin

REDONNER À L’AIGLE NOIR SON LUSTRE D’ANTAN

Il semble que Jovenel Moïse soiten mode de guerre. Dans un pre-mier temps il a décoché desflèches incendiaires en directionde la Conférence épiscopaled’Haïti, en réaction à l’interven-tion du président de cette institu-tion, Mgr Launey Saturné, évê -que de Jacmel critiquant la mau-vaise gouvernance et la gabegieadministrative qui sévit dans lepays. Dans un second temps, ils’ est attaqué en justice à FritzJean, économiste, ancien direc-teur de la Banque de la Républi -que d’Haïti (BRH) et ex-candidat

Jovenel Moïse part en guerrecontre l’Église catholique

SUITE À L’EXHORTATION À LA BONNE GOUVERNANCE FAIT PAR L’ÉVÊQUE DE JACMEL

It happened last Friday inWashington when RaymondJo seph, former ambassador ofHaiti to the United States, gavean interview to Voice of Ame -rica’s Creole broadcast to Haitiand also to VOA’s Facebookpage aimed especially at the

vast Haitian Diaspora. (SeeVOA Kreyol.com on Face -book.)

Eight days after FrançoisNicolas Jean-Claude DuvalierII’s interview to VOA, Ambas sa -dor Joseph was responding to the

Suite en page 3Suite en page 2

Les trois jeunes qui ont conçu l’idée d’aider l’Aigle Noir à faire peau neuve en exploitant l’in-fracture créée depuis près de deux décennies par les aînés.

Nicolas Duvalier with am American Officier in Washington-N

Le president Jovenel Moise, a gauche, et le Premier ministreJack Guy Lafontant, un tandem qui s'entend parfaitement bien-pour engloutir le pays dans la misère.

Continued page 15Voir page 9

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 1

Page 2: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

Haïti-Observateur 4- 11 juillet 20182

rait l’objet de fortes pressionspour qu’il accède aux de -mandes des autorités judi-ciaires américaines pour évi-ter d’être, à son tour, pris pourcible à courte échéance.

Cela veut dire que la listede parlementaires recherchéspar la justice américainedevrait être exécutée dans l’«immédiat ». Des informa-teurs proches des procureursfédéraux avaient mis le prési-dent du Sénat sur cette liste.Bien que d’autres secteurs del’organisme fédéral anti-dro -gue aient insisté pour dire quegrâce à la « coopération agis-sante » du sénateur du sud-est,plusieurs caïds ont été identi-fiés. Pour l’instant, il reste àdéterminer si, aux yeux des

dé cideurs, cette « coopéra-tion» offerte par le parleme-naire vaut la peine d’éloignerles agents fédéraux du puis-sant sénateur.

Probablement, le notaireEmmanuel s’est mis à table,après son arrestation, il y atrois semaines, suivie de sonttransfert immédiat à Miami.Un fugitif depuis 24 ans, Jean-Claude Emmanuel, qui s’étaitenfui des États-Unis, au lieude se présenter pour sa senten-ce, après avoir été reconnucoupable de contrefaçon dedollars U.S., M. Emmanuelne s’est imposé, dit-on, aucu-ne retenue dans ses aveux.

L’arrestation du notaireEmmanuel par des marshalsfédéraux, suivie de son trans-fert à Miami, a coïncidé avecl’arrivée à la capitale haïtien-ne d’une nouvelle vague

d’agents fédéraux cherchant àtrouver l’origine d’une sériede billets verts dont la « numé-rotation », comparée à cellesdes billets régulièrement im -primés par le Département duTrésor, est totalement diffé-rente.

Des sources crédibles ontfait savoir que la justice amé-ricaine laissait Jean-ClaudeEmmanuel évoluer sans en -com bre en Haïti, depuis plusde deux décennies, lui laissantles coudées franches pourmener ses activités de contre-façon, jusqu’à ce qu’elle déci-de qu’elle avait obtenu suffi-samment d’informations pourl’appréhender et mettre ensui-te la main aux collets de sescollaborateurs sur place enHaï ti. Puisque, dit-on dans lesmilieux autorisés, quand ils’enfuit des États-Unis, en

1994, Emmanuel avait tou-jours accès aux équipementsau moyen desquels il prati-quait son « art ».

À coup sûr, les agentsfédéraux, qui viennent d’êtredéployés en Haïti, connaissantl’identité des individus quiproduisent les faux billets,aus si bien que le lieu où setrouve installé la machinerie.Grâce à la « coopération » deJean-Claude Emmanuel.

Qu’en est-il de la listedes parlementairesrecherchés ?Si les agents fédéraux ontpour mission d’arrêter desfugitifs recherchés accusésd’effectuer des transferts clan-destins de fonds, de contrefa-çon, de trafic illégal d’armeset d’autres activités illicites, lecommerce de stupéfiants ga -

gne la palme. D’après les in -formations disponibles, leplus grand nombre de person -nes recherchées se trouventdans cette catégorie. Il y a,cer tes, des citoyens ordinai resqui font partie de cette fa -meuse liste. Mais on ap prendque d’autres parlementairess’y trouvent.

En sus de ceux qui ont étédéjà identifiés, ces mêmessources ont ajouté d’autrespar lementaires à la liste. Pourl’instant, dit-on, se sont exclu-sivement des sénateurs, soientHervé Fourcand, WilfridGelin et Rony Célestin.

Les mêmes informateursont insisté pour dire que cesderniers se trouvent sur la liste« urgent » ou transfert immé-diat aux États-Unis.

On verra !

L’ACTION CONTRE LES TRAFIQUANTS DANS UNE NOUVELLE PHASE ?

Gare à ceux qui se savent en difficultéIl semble que le notaire Emmanuel ait fait des aveux...Suite de la page 1

CA

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 2

Page 3: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

Haïti-Observateur 4- 11 juillet 20183

at au poste de Premier ministredésigné par Michel Martelly. Unetelle attitude met en évidencel’état de nervosité de l’adminis-tration Moïse-Lafontant confron-tée à des crises socio-économi -ques dont les solutions ne sem-blent pas s’annoncer pour de -main.

Profitant de la célébration dela consécration d’Haïti à NotreDame du Perpétuel Secours, quiremonte déjà à 75 ans, dans lecadre de la grande cérémonie quise tenait au Stade Sylvio Cator,mercredi soir (30 juin). En pré-sence de plus de 10 000 per-sonnes, des fervents catholiques

pour la plus part, Jovenel s’estlaissé aller. Bien qu’il se soit gar -dé de citer de nom, aucun douten’existe quand au secteur ciblé. Ila commencé son envolée en tantqu’intervenant à cet événementen disant : « On ne peut construi-re un pays sur le mensonge, surdes fausses informations, desrumeurs, la haine, la violence etl’hypocrisie. Ces actes sontcontraires à l’Évangile ».

Ces propos de M. Moïse ex -posent, non seulement le ressenti-ment qui l’habite, mais encore etsurtout l’intolérance qu’il porte àl’égard des critiques formuléespar Mgr Saturné, de toute éviden-ce formulées au nom de l’Églisecatholique d’Haïti et dont l’im-pact sur le pays n’est pas à mini-miser. Surtout quand les re pro -ches tombent à point nom mé et seconfondent avec l’opinion de lamajorité des Haïtiens sur la per-formance du régime tèt kale diri-gé par le tandem Moïse-Lafon -tant.

La majorité des fidèlescatholiques ont laisséle StadeQu’il soit dit que les proposacerbes tenus par Jovenel Moïse,lors de la célébration de la consé-cration de Notre Dame du perpé-tuel secours n’ont pas laissé indif-férents les fidèles catholiques pré-sents. Car plus de deux tiersd’entre eux ont défilé vers les sor-ties en signe de protestation de cequ’ils qualifient de « paroles irré-vérencieuses et mensongères »tenues à l’adresse de la hiérarchiecatholique. Selon les plus enthou-siastes des adeptes de l’Église deRome, leur sortie collective duStade constitue un début de ré -

pon se à Jovenel Moïse qui, de -puis quelque temps, ne cachepoint son hostilité aux chrétienscatholiques.

Il est intéressant de constaterque cette démobilisation en mas -se, qui a eu lieu au Stade SilvioCa tor, en réaction au discours an -ticatholique de Jovenel Moïse, aété spontanée. Puisqu’il n’auraitja mais été possible d’organiser untel mouvement sur place. Surtoutque personne ne savait que le dis-cours du président de la Répu bli -que allait avoir une teneur aussiviolente et intolérante. Cela expri-me l’attitude d’une collectivitéfranchement déconcertée par lediscours intolérant du premiercitoyen du pays qui aurait dû fairepreuve de pondération, de sages-

se et d‘autocontrôle, qualités gé -néralement inhérentes à un diri-geant authentique.

L’inimitié que voue JovenelMoïse ne se limite pas seulementà ce discours scabreux de ce der-nier au State Sylvio Cator, mer-credi dernier. Elle s’est de plusmanifestée dans le refus de la pré-sidence d’accorder l’accès duPalais national aux dirigeantscatholiques.

En effet, dans le cadre de lacé lébration de la consécrationd’Haïti à Notre Dame du Perpé -tuel secours, les responsables del’Église de Rome en Haïti avaitconçu l’idée, dans le cadre de cet -te célébration, cette

année, d’effectuer la reconsti-tution de l’événement, au Palaisnational, c’est-à-dire le mêmeges te de consécration qui avait étéposé en juin 1942, sous le gouver-nement d’Élie Lescot, quand futproclamée la consécration dupays à Marie. Dans la réalisationde cette cérémonie, que les diri-geants de l’Église catholique d’ -Haï ti croyaient possible au siègeofficiel du pouvoir, allait êtreexposé l’icône de la Vierge Ma -rie. Ce que ces derniers avaientpris pour un fait accompli, vul’accueil qu’avait traditionnelle-ment reçu un tel événement au -près des dirigeants haïtiens, s’estrévélé un leurre, les présents oc -cupants du Palais national ayantopposé un refus sans appel à cettedemande d’hospitalité pour lafemme la plus vénérée par l’Égli-se catholique.

Un plan de rechangede cette commémora-tion abandonnéConfrontés au refus catégorique

de Jovenel Moïse et de son gou-vernement d’accueillir, au Palaisnational, la célébration du 75e an -niversaire de cet événement, unplan de rechange était élaborécon sistant à l’organisation d’unecérémonie devant le portail duPa lais. Ce projet prévoyait unecé rémonie religieuse à l’entrée dela résidence officielle du présidentde la République où auraient étéréunis les fidèles pour la bénédic-tion du pays.

Ce projet a été tout bonne-ment abandonné sans qu’aucuneexplication ait été donnée pourexpliquer la non tenue officielledu renouvellement de la consé-cration du pays à Notre Dame duPerpétuel Secours. Faut-il conclu-re alors que celle-ci n’est plus lapatronne d’Haïti ? À moins quecette cérémonie se soit dérouléedans un lieu privé ou un espacequi ne recèle pas le « symbolis-me» du siège du gouvernement.

Cette « hostilité ouverte » parJovenel Moïse contre la hiérar-chie catholique suscite de nom-breux commentaires dans lesmilieux politiques, en Haïti dontl’un des plus importants renvoie àla prédisposition naturelle de NègBannann nan à l’hostilité contreles catholiques. D’aucuns évo-quent la première dame, MartineJoseph-Moïse, en tant que adeptedu vaudou, qui aurait influencéles gestes et discours de son mari.Des sources proches de la familleprésidentielle ont laissé entendreque la première et sa copine Ma -galie Habitant, qu’elle a choisiepour le poste de ramasseuse defatras à Port-au-Prince, fréquen-tent le même hounfor et serventles mêmes loâs.

Un pays malade, ditMgr Launey SaturnéLe président de la Conférenceépiscopale haïtienne (CEH) n’apu s’empêcher d’exhorter les di -ri geants du pays à faire de leurmieux pour sortir le pays du gouf -fre où il croupit présentement.Haïti est un pays malade, a-t-il dit,à l’occasion de la clôture de l’an-née jubilaire, le 15 juin, à LaVallée de Jacmel, dans le sud-est.En effet, Mgr Saturné a déclarédans son homélie cité dans l’édi-tion du 28 juillet du quotidien LeNouvelliste : « Si depuis 1978 l’ -Or ganisation mondiale de lasanté a déclaré que la maladie dela petite vérole est éradiquée àtravers le monde, Haïti a d’autresformes de petite vérole qui leravagent ».

Précisant encore mieux, plusloin dans son message, le prélatd’ajouter : « Les formes de petitevérole touchent plusieurs domai -nes, y compris l’appareil judiciai-re. Des gens qui devaient répon -dre de leurs actes circulent dansles rues sans se soucier le moin -dre du monde. Pire encore, desgens qui étaient derrière les bar-reaux sont relâchés tout simple-ment après un appel téléphoni -que. Ces choses ne peuvent entout cas provoquer qu’un climatd’insécurité dans le pays ».

Précisant encore davantagesur la métaphore de « la petitevérole », Mgr Saturné a souligné :« Les formes de petite vérole tou-chent plusieurs domaines, y com-pris l’appareil judiciaire. Desgens qui devaient répondre deleurs actes circulent dans les ruessans se soucier le moindre dumonde. Pire encore, des gens qui

étaient derrière les barreaux sontrelâchés tout simplement aprèsun appel téléphonique. Ceschoses ne peuvent en tout cas pro-voquer qu’un climat d’insécuritédans le pays ».

La métaphore évoqué par le pré-sident de la CEH n’échappe nul-lement à la compréhension col-lective des citoyens liant les expli-cations de Mgr Saturné à l’affairePetroCaribe et aux personnalitésproches du Palais national, arrê-tées pour crime et incarcéréessont mises en liberté à la faveurd’un simple « appel téléphoni -que». En outre, personne n’ igno-re que des gens qui devaient ré -pondre de leurs actes courentencore les rues, auxquels le prélatfait allusion ne sont autres que lesdilapidateurs du fonds Petro -Caribe qui cherchent par tous lesmoyens à s’éloigner de leur puni-tion. Ils courent encore parce quele Palais national s’oppose à cequ’ils soient traduits en justice.

Jovenl Moïse croise lefer avec Fritz JeanParallèlement à ses attaques con -tre la hiérarchie catholique, Jove -nel Moïse s’en est pris à Fritz Al -phonse Jean, économiste, ex-gou-verneur de la Banque de la Ré -publique d’Haïti qui a été aussi lechoix de Michel Martelly commePremier ministre.

Par le l’intermédiaire de sonavocat, le citoyen Jovenel Moïsea adressé une sommation contreM. Jean, lui enjoignant de renon-cer à ses déclarations sur Agri -trans, la société de figue bananede celui-là présentement dans leslimbes.

Cette sortie du président de laRépublique contre M. Jean, dé -clen chée par l’actuel présidentd’Agritrans, Pierre Richard Jo -seph, en date du 19 juin 2018,s’inspire des déclarations faitesan térieurement par ce celui-là,lors d’une conférence à l’Uni ver -sité Quisqueya.

Fritz Jean avait, dans ses pro-pos, mis en question la viabilitéde cette entreprise, dans la mesu-re où les dépenses dépassent deloin les recettes. Il avait priscomme exemple la livraison d’unseul container de bananes à l’Al -lema gne, au coût de USD 25000,00 $ pour faire aboutir lebateau au port d’embarquement,alors que les recettes se situent àUSD 10 000,00 $.

On n’a pas besoin d’être unexpert en économie pour com-prendre qu’à ce rythme aucuneen treprise ne peut survivre. En ef -fet, Agritrans ne semble pas jouird’une bonne santé. Car elle ne

semble pas être en mesure derelever le défi que constitue l’ex-ploitation des plantations dont lesproductions n’arrivent pas à seconvertir en profits pour la socié-té.

Fritz Jean a réagi à la somma-tion de Moïse dans les vingt-quatre heures, demandant, poursa part que M. Jovenel soumettentune série de documents liés àl’exploitation de son entreprise.Parmi les documents exigés deJovenel Moï se et de Pierre Ri -chard Jo seph, en vertu de la som-mation émise par l’avocate del’ancien gouverneur de la Banquecentrale, Me André Michel, on re -lève, notamment, patente de fonc-tionnement d’Agritrans S.A pourles dix dernières années; le quitusfiscal d’Agritrans pour les dixdernières années; les différentesdé clarations définitives d’impôtpour les dix dernières années; lalis te des actionnaires et les étatsfinanciers d’Agritrans pour lesdix dernières années avec relevédes opérations bancaires.

La contre-sommation de FritzAlphonse Jean est adressée à :Pierre Richard Joseph et JovenelMoïse, respectivement présidentdirecteur général et ex-présidentdirecteur général d’Agritrans.

Si Jovenel Moïse n’a rien àcraindre en ce qui à trait à sonmalentendu avec l’Église catho-lique, il risque de se retrouverdans de beaux draps avec M.Jean, s’il ne recule pas avec sasommation. Puisque les pointssoulevés dans l’injonction à luifaite par ce dernier sont étroite-ment liés aux accusations del’Unité centrale de référence fis-cale (UCREF) relatives à l’incul-pation du président haïtien pourblanchiment d’argent.

Jovenel Moïse part en guerre contre l’Église catholiqueSUITE À L’EXHORTATION À LA BONNE GOUVERNANCE FAIT PAR L’ÉVÊQUE DE JACMEL

Fritz Alphonse Jean.

Mgr Launey Saturne.

Suite de la page 1

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 3

Page 4: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

Par Rosie Bourget

Si en toute chose l’excès nuit, iln’en demeure pas moins que l’onpeut aussi être fatigué de recevoirsans cesse de nos contacts Whats -App une quantité de messagesconditionnés dans nos téléphonesportables pouvant nous empêcherde bien démarrer la journée. Dansces messages, l’expéditeur lanceun défi à l’utilisateur. Des fois, au

réveil on lit : « Renvoie-le-moi sij’en fais partie », « Partagez cemessage à 10 personnes ou à tousceux qui sont dans vos contactspour les faire savoir que Dieu lesaime, sinon un malheur va vousarriver », « J’ai fait ma part, j’es-père que vous m’aiderez à le pro-pager aussi ». « Si tu aimes Dieu,envoie ce message à d’autres per-sonnes ». « Si tu es fier d’êtrechré tien, partage », etc., en an -glais “ If you love God, send thismes sage to other people”; “Ifyou’re proud to be Christian,share”; ‘’ Do not delete this mes-sage until you send it to 10 peopleyou want to succeed; to me aswell if I am one of them. Amen.‘’C’est ce genre de phrases qui ter-minent les partages bibliques quicirculent sur Whats App et lesréseaux sociaux.

Je ne sais pas si cela voustente, mais, quant à moi, je ne melaisse pas toucher par cette vaguede messages d’apparence anodi-ne. Je ne fais pas mieux que de les

supprimer et je passe à autre cho -se. Ne me dites pas que je suis laseule à en avoir marre de ce non-sens, de ces bons à rien qui se ca -chent derrière un téléphone por-table pour perturber au quotidienla vie des autres ! Parmi ceux, quise lassent de cette prati que, je suiscertaine que vous êtes du nombre,même lorsque bon nombre depersonnes semblent être convain-cues par ce genre de démagogiequi circule sur Whats App. Puis -que cet article tombe bien à pic,alors ensem ble nous al lons creverl’abcès.

Je ne suis ni pasteure, ni pro-phète, voire consacrée à un culted’une divinité (prêtresse). Cepen -dant, entant qu’auteure de déve-loppement personnel, je pensequ’il est de mon devoir de porterdes éclaircissements sur ce moderidicule et absurde qui envahit nosboîtes de réception et nos télé-phones intelligents.

Depuis l’atterrissage deWhats App, tout le monde est de -venu prophète en faisant suivredes chaînes de prières et propa-geant des révélations par audiosur les réseaux sociaux, menaçantou harcelant les gens qui sontdans leurs contacts. Depuis quandles utilisateurs de WhatsAppétaient des prophètes ? Avez-vousbesoin de quelqu’un pour vousclaironner que Dieu vous aime ?Connaissez-vous des représen-tants de Dieu sur WhatsApp ? Oùétaient-ils avant le séisme de 12janvier 2010 qui a mis Haïti auchaos ? Pourquoi ils ne l’avaientpas prédit ou annoncé ? Dansquel chapitre de la bible dit-on :« si vous ne transmettez pas lesmessages (audio et texte) à 10personnes ou bien, a tous voscon tacts WhatsApp, vous serezpuni ? » Cela m’amuse de consta-ter comment ces prophètes peu-vent être plus concernés du sortou du bien-être des autres que cequi se passe dans leur propre vie.Mon œil, quel privilège d’avoirdans nos contacts des gens qui sesoucient de l’humanité ! Certes,WhatsApp s’avère, en quelquesorte, un outil très utile à ceux quivivent à l’autre bout du monde.

Par contre, il reste la pierre d’ -achoppement de beaucoup d’uti-lisateurs.

Etant donné que vous n’avezpas d’autres préoccupations quede harceler les gens sur Whats -App, je vais vous prodiguer unsa ge conseil qui pourra vous ser-vir de guide pratique, en vousexpliquant comment vous pou-vez vous mettre au service d’au -trui. Dans des maisons de re traite,il y a toute une kyrielle de gensaux besoins spéciaux, jeunescom me vieux, qui n’ont pas defamille pour leur rendre visite. Cesont des personnes qui ont déses-pérément besoin de quelqu’unpour parler, pour les faire sentirqu’elles ne sont pas seules etaban données. Vous pouvez fairedu bénévolat en vous mettant àleur disposition. Aussi, il y a d’au -tres qui sont touchées d’une mala-die incurable, qui sont mouranteset qu’aucun médecin de la planè-te, aussi intelligent soit-il, ne peurleur sauver la vie. Alors qu’il neleur reste que quelques jours àvivre, elles ont besoin de la prièreavant d’aller se reposer éternelle-ment dans leur dernière demeure.Puisque prêcher la parole de Dieuvous intéresse à ce point, puisquevous êtes disponible 24 heurespar jour, cela ne peut pas vousdéranger de leur rendre visite auquotidien, considérant votre em -ploi du temps. Mais, attentionpour ne pas les extorquer avecvos messages conditionnés, carelles sont déjà vulnérables.

En qui croyez-vous ? Savez-vousdistinguer le bongrain de l’ivraie ?Dans Mathieu 18:19-20 (LouisSegond (LSG) ), il est écrit : « Jevous dis encore que, si deuxd’entre vous s’accordent sur laterre pour demander une chosequelconque, elle leur sera accor-dée par mon Père qui est dans lescieux. Car là où deux ou troissont assemblés en mon nom, jesuis au milieu d’eux ». Le Christexplique ici l’importance de prierà plusieurs pour une intention par-ticulière, et n’impose aucune con -dition lorsqu’il invite ses disciplesà se réunir en son nom. Lorsquenous souhaitons participer à uneintention de prière, du Pape, parexemple, libres à nous d’en choi-sir les modalités (lieu, moment,per sonnes…). Mais il convient defaire la différence entre s’unir parla prière pour une demande con -crète et réelle (mê me entre per -sonnes inconnues) et participer àune chaîne de prière.

Aujourd’hui, grâce à la tech - nologie moderne, on assiste à deplus en plus de chaînes de prièreet de révélations par audio qui,afin de parvenir à leurs fins, me -nacent ceux qui ne les suivent pasou essaient d’imposer quel que

chose. L’Église n’accepte pas quela prière soit ainsi instrumentali-sée et dévalorisée. Ces chaînes deprière n’ont aucun sens pour deuxraisons :

(1)- Elles garantissent le mal-heur à ceux qui ne la suivent pas,l’interrompent de manière tempo-raire ou définitive, ou encore ne latransmettent pas. Pour cela, ellesse servent de faux té moignages.Celui qui agit ainsi au nom deDieu est un faux prophète et com-met un péché grave. Per sonne nepeut formuler des mena ces aunom de Dieu. Du coup, personnen’a le droit d’imposer sa doctrineà autrui au nom de Dieu.

(2)- Ces chaînes sont trom-peuses, car elles incitent à dénatu-rer et à banaliser la prière. Et ellesatteignent leur objectif en promet-tant aux participants un prétendubénéfice personnel. Elles relèvent

en fait de la superstition.Imposer des conditions à la

prière va à l’encontre des ensei-gnements de l’Église. Ces pra-tiques sont réellement inefficaces.« Attacher à la seule matérialitédes prières ou des signes sacra-mentels leur efficacité, en dehorsdes dispositions intérieures qu’ilsexigent, c’est tomber dans la su -perstition » (Catéchisme de l’É-glise catholique 2111). Le problè-me de la superstition, c’est qu’el-le pousse à faire confiance à despratiques ridicules, offensant ainsiDieu dans les moments de doute.Elle est contraire au premier com-mandement de Dieu et est lesigne que la vraie foi n’existe pas.Là où décline la religion, s’établitla superstition…(à suivre).

[email protected] en travail social

4 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

HAITI-OBSERVATEUR EN LIGNEEn attendant la construction du nouveau site,l’édition hebdomadaire peut être téléchargée :haiti-observateur.ca

Ensuite cliquez sur ARCHIVES, puis choisissezl’édition courante ou celle désirée.

Rosie Bourget.

DEVELOPPEMENT PERSONNEL

PROCUREZ-VOUS LES ŒUVRESDE ROSIE BOURGET

Tout le monde adore lire la rubrique de Rosie Bourgetpour faire le plein de connaissance. L’auteur vous pro-pose ses trois derniers nés, intitulés « Floraison », « ARose in Full Bloom », Istwa Kreyòl ».

Régalez-vous avec son style unique et exceptionnel.Installez-vous… et laissez-vous envahir par une sensa-tion de bien-être et d’humour. Vous avez besoin devous détendre ? Les textes de « Istwa Kreyòl » vouspermettent de chasser vous-même vos ennuis, demanière simple et rapide.

En vente à la librairie Mapou.

Pour passer vos commandes, contactez l’auteur aunuméro suivant

(954) 445-0344; via [email protected] ou [email protected].

D E BROSSE& STUDLEY, LLP

Richard A. De BrosseAttorney at Law

ACCIDENTS * REAL ESTATEMALPRACTICE

182-38 Hillside Avenue (Suite 103)

Jamaica Estate, N.Y. 11432

Tel.: 718-658-3000. Fax 658-658-3187

[email protected]

PROPRI�T� ¸ VENDRE ¸ PORT-AU-PRINCE

Complexe d’appartements situé à Delmas 31 (entrerues Clermont et Laforêt). Prix abordable. Toute per-sonne intéressée est priée d’appeler : 509 3-170.3575,

à partir de 6 heures p.m.Pour plus d’nformations, appelez Bluette Coq

au 509.3170.3575 .

APARTEMENT À LOUER/APPARTMENT FOR RENT

3 bedrooms, attic included in one of the bed-rooms; 1 bathroom, kitchen, dining area, liv-

ing room. Price: $1,500.00 negotiable.Rosedale, Queens, quiet neighborhood. Call

Edzer at (718) 978-0491.

WhatsApp fait de faux prophètes : Qui êtes-vous pour prédire l’avenir des autres ?

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 4

Page 5: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

5Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

NOTE DE PRESSELA PREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTILAPREMIÈRE ENCYCLOPÉDIE D’HAÏTIVient de sortir des presses des « ÉditionsAupel » (Canada), le TROISIÈMETOME de l’œuvre colossale préparée parl’ancienne Présidente de la Républiqued’Haïti, 1ère femme Juge et magistrat àla Cour Suprême, maître Ertha PascalTrouillot : « « L’ENCYCLOPÉDIEBIO GRAPHIQUE D’HAÏTI » » .

Une mine de renseignements précieux,cet ouvrage unique, à rigueur scienti-fique, fruit de plus de cinquante annéesd’écriture et de recherches ininterrom-pues, plus de deux siècles d’anthologiehumaine, d’illustres personnages, serévèle une réalisation titanesque, issued’une ardeur presque sacerdotale et

d’une ténacitésans faillepour illustrerle passé histo-rique d’Haïtià travers sesa c t e u r s ,témoins ouassistants quiont forgél’idéal de cecoin de terre.Œ u v r epatiemmentélaborée pour

être livrée dans sa forme achevée :

Présentation parfaite — Haut degamme Reluire soignée .. Incrustationsor .. Signet en tissu et tranchefile ..Tranches de tête, de pied et de gout-tière dorées. Plus une édition de luxe.

« L’Encyclopédie Biographiqued’Haïti », vrai travail de bénédictin, col-lige les personnalités d’Haïti oud’ailleurs dont les travaux ou lesprouesses ont influencé le devenir de lasociété haïtienne.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » est le tribut des nuits de veille attar-dée, de quêtes incessantes , de fouillesdans les bibliothèques privées et publi -ques, dans les archives nationales ou defamille ; de renseignements ou témoi-gnages, de consultations, de traitementdes données ; d’inscriptions gravées surles stèles des monuments publics et lieuxde repos ; d’interrogatoires incessantes etvérifiables posées aux descendants ; deréférences photographiques puisées àmême les trésors ancestraux ; de visitedes grandes capitales du monde en quêted’informations éparpillées et inédites,ect.

« L’EncyclopédieBiographique d’Haïti» se veut le recueildes gloires, des peines et misères enre-gistrées dans le tissu social, et illustréespar des personnages hors du commun.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » n’est pas un ouvrage politique. Com -

me le soutient le préfacier du 3èmetome : « Ce n’est pas un annuaire, ni unlivre d’histoire événementielle. Ce n’estpas un panégyrique ni un Who is Who.N’y cherchez aucune malice, car il n’yen a pas ».

L’ouvrage est sans prétention littéraire. Ilrenseigne, informe, rappelle, instruit,réhabilite, honore et vise un futur histo-rique amélioré et positif. Comme touteœuvre humaine, il appelle à s’améliorer,à s’agrandir dans la continuité, par denouvelles silhouettes, de nouvelles fi gu -res emblématiques, de nouveaux entrantstirés dans la vaste galerie nationale.

Que ceux qui brûlent du désir de renaîtreavec le peuple d’ Haïti et son épopéeviennent s’abreuver à la source fécondedes pages glorieuses de son histoiretoutes scellées du souffle épique et appré-cier en hommage posthume à Ernst et enadmiration reconnaissante à Ertha qui,seule, durant des décennies, a parachevéles quatre (4) volumes livrés aujourd‘huià la délectation des lecteurs.

FAITES VOTRE COMMANDE, TO -MES I ; 2 ; 3 ; 4 ; OFFREZ ENCADEAUX POUR : ANNIVERSAI-RE, FIANÇAI LLES, MARIAGE,NOU VEL AN, GRADUATION, SOU-VENIR DE FA MIL LE, BIBLIO THÈ -QUE PRIVÉE, UNIVERSITAIRE,CON COURS DE TOUT GENRE, PRI -ME D’EXCELLENCE, PRÉSENT ÀUN VIP, COLLECTIONNEUR, CA -DEAU PRÉSIDEN TIEL, DIPLOMA-TIQUE OU CONSULAIRE. En toutesoccasions, OFFREZ OU PROCUREZ-VOUS UN CADEAU DE CLASSE,UN CADEAU ROYAL, appeler : «EN -CY CLO PÉDIE BIOGRAPHIQUE D’ -Haï ti ». Le tome 4, déjà sous presses,sera bientôt disponible.

Voici les voies et moyens :

PHONE : 347 – 697 – 9457

Adresses :a) E – MAIL :

[email protected]

b) Mme Ertha Pascal Trouillot

GLEN OAKS, N Y 11004 - 0309

BESOIN D’UNE AMBULANCE POURSAUVER DES VIES

La clinique JACQUES VIAU du batey deConsuelito, en République dominicaine, inaugurée le 6mai 2016, commence à fonctionner, avec un équipe-ment trop modeste pour garantir un accueil adéquat dela communauté de façon pérenne.

Il y manque encore un outil important et indispensablepour le transport des malades dont l’état de santé néces-siterait des soins appropriés et urgents. Il est donc d’uneextrême importance que la clinique puisse disposer,dans les meilleurs délais, d’une AMBULANCE

EQUIPEE et digne de cenom. Or, les fonds manquentpour l’acquisition immédiated’un tel équipement qui per-mettrait de garantir le fonc-tionnement, de jour commede nuit et 7 jours sur 7, duservice des urgences de l’éta-blissement.

Actuellement, cette clinique ne dispose que d’unearmoire à pharmacie, de quelques sièges, d’une table deconsultation et d’un dortoir destiné au personnel médi-cal.

La clinique dessert non seulement la communauté dubatey de Consuelito, qui compte une population de24 000 habitants, mais elle est aussi destinée à l’accueildes malades de plus d’une douzaine de bateys avoisi-nants, dans un rayon de quinze kilomètres. Il s’avèredonc indispensable que le service des urgences de la cli-nique puisse disposer d’une ambulance équipée pou-vant assurer, de façon permanente et en toute sécurité,le transport des patients dont l’état de santé nécessiteune prise en charge pour un transport urgent et dans desconditions satisfaisantes.

Dès l’ouverture de la clinique, le personnel médicalassure plus d’une trentaine de consultations par jour auprofit des seuls habitants du batey de Consuelito, quisont en mesure de se présenter à l’accueil par leurspropres moyens. Il va sans dire que ceux qui ne peuventse déplacer restent cloués chez eux, au lit et privés desoins médicaux dont ils auraient besoin de toute urgen-ce.

C’est pour toutes ces raisons que l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT, seule initiatrice de laconstruction de la clinique « JACQUES VIAU » dansle batey de Consuelito, en République dominicaine,lance un appel pressant aux généreux donateurs poten-tiels, aux fins de recueillir les fonds nécessaires pourl’acquisition d’une ambulance équipée, outil indispen-sable pour le fonctionnement adéquat du service desurgences de cet établissement médical.

Je rappelle que l’ASSOCIATION HISPANIOLADEBOUT est reconnue d’intérêt général par les autori-tés françaises et bénéficie du statut d’entreprise huma-nitaire d’utilité publique.

Par conséquent, les donateurs bénéficieront automati-quement, pour leur don, d’une exonération fiscale àhauteur de 60 %, s’il s’agit d’une société, et de 66 %s’agissant de la donation d’un particulier. Les dons peuvent être adressés à : l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT

Ertha Pascal Trouillot, avocate.

Ertha Encyclopedie Book Picture

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 5

Page 6: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

Sitiyasyon peyi a tèlman andegraba ke nou pa menm konnensi prezidan Jovnèl Moyiz (Jove -nel Moïse) ap kapab boukle senk(5) lane l la opouvwa. Sa k pi rèd,sè ke se mounn ki ta sipoze nanmenm kan avè l k ap prepare poupouse do l. Vin mete ak lòtmounn ki te deja nan lopozisyon,sa ka tounen youn mouvman kipa piti. Nou espere prezidan ankonprann nan ki sa l pran la a e

kisa l pral fè pou anpeche youndezas jeneral.

Vwala ke Franswa NikolaJan-Klod Divalye II (FrançoisNicolas Jean-Claude Duvalier II),pitit Jan-Klod, pitit pitit Franswa,bay gwo entèvyou nan Lavwa dLamerik jedi ki te 21 jen an epi lifè plizyè deklarasyon ki montre lap rale kò l sous 2 prezidan TètKale yo : Jovnèl Moyiz ak MichèlMateli (Michel Martelly). Fran -swa Nikola di li pa t nan gouvèn-man Mateli a, menm lè genmounn ki konnen li te gen biwonan Palè. Lè jounalis Jaklen Be -lizè (Jacquelin Bélizire) te poze lkesyon sou Jovnèl Moyiz, msyete di li pa konn prezidan an, li pajanm rankontre l. Plis toujou, li dijan sitiyasyon peyi sa a ye koun-nye a, tout mounn konsyan dwefè youn bagay pou wete peyi anan sa l ye a.

Epi msye lage pawòl atè.Kijan ou konprann tout bann jènsa yo ap kouri kite peyi a pou alchache lavi lòt kote ! Se pa posib.Li menm li pral fè tou sa l konnenpou jèn yo rete nan peyi yo. Lè yofin fè etid yo, fòk yo jwenn travayk ap tann yo. Kijan li pral fè sa laa ? Li pral pran pouvwa, nèspa ?O, li pa t konprann se konsa pa -wòl la sonnen ! Men si w pral fèsa w konnen pou chanje sitiya-syon jèn yo, sa vle di fòk ou anpozisyon politik pou w rive fè sa.

Men se pa kesyon jèn yo sèl-

man ki montre ke FranswaNikola ap wete kò l sou rejim TètKale a. Gen kesyon kantite lajanpeyi a mesye yo vòlò. Vòl l apdenonse a se PetwoKarib. Lè jou-nalis Belizè te mande msye sa l tafè sou kesyon sa a. si l ta rive genpouvwa a nan men l, msye pa tezite youn segonn, li di : « La red-dition des comptes. Il faut la red-dition des comptes ! Fòk nou kon-nen sa k te pase ». Jan n tande l la,

Franswa Nikola Divalye rantrenan kesyon an tou. Fòk nou kon-nen sa k pase ak Fon PetwoKaribla. Twa (3) milya ui san milyondola vèt ! (3 800 0000 000,00 $).

Enben, vandredi pase, 29 jenan, mwen te nan Lavwa dLamerik tou epi mesye Belizè tefè m remake ke ni opozisyondemokratik la ni Franswa Nikola,tout dakò sou pwen sa a. Kijan mesplike sa ? Mwen te reponn ketout mounn gen zòrèy pou tande eyo li menm rapò yo, yo tout wè sak dwe fèt. Men sè twouve kesektè demokratik la te toujou apfrape kont kòripsyon e Petwo -Karib la se pi gwo dosye kòrip-syon ki genyen. Men FranswaNikola fèk rantre nan batay laavèk deklarasyon ke l te fè nandat 21 jen an.

Men li pa ka foure kò l twòpnan kesyon an. Paske msye ta vlerete sou dènye gouvènman sa yoki responsab pou lajan petwòlvenezwelyen an. Lè jounalis la tevin sou aksyon lajistis ki toujousou do papa l, msye te reponn «Sase youn zafè pèsonèl ». Kòm papal deja mouri — e granpè l tou —,pa gen fason pou trennen yo nantribinal. Toujou sou kesyon «rannkont la », jounalis la te man de«Èske reddition des comp tes la pata fèt pou monte jounk nan lane1957 ? » Sèta di, kòm granpè msye temonte opouvwa le 22 oktòb

1957, fòk ta gen envestigasyonpou konnen tou sa k te pase aklajan peyi a lè sa a.

Enben, Franswa Nikola, ki tepale byen vit sou lajan Petwo -Karib la, te ezite kèk segonn an -van l te di : « Enben wi, yo ka pabdekouvri anpil bagay ! » Epi lkouri kite sijè a. Nenpòt mounn kap analize jan bagay la te pase,pitit pitit Franswa Divalye a toudi, san l pa di l aklè, ke sa k te pasedepi sou granpè l pa alamòd ankò.Menm jan li te di papa l dejamouri e kesyon aksyon lajistiskont li pa ka kontinye ankò. Paske« C’est personnel ». Se pralmenm jan tou pou granpè l. Noupa kab al detere mò a pou mennenl nan tribinal.

Antouka, lè m te gen opòtini-te nan entèvyou mwen te fè nandat 29 jen an, mwen te fè remakeke gen anpil enfòmasyon soukantite lajan Jan-Klod Divalye akMichèl Bennèt te ranmase. Se tenèf san milyon dola (900 000000,00 $). Mwen te mande younekspè nan kesyon an pou di m de7 fevriye 1986 rive kounnye akonbyen 9 san milyon an ta vo. Lirale konpitè l, an 2 tan 3 mouv-man, li ban m chif la : 2 milya 70milyon dola (2 070 000 000,00$). Donk, vòlè ofisyèl yo fè mezikont yo, kit se nan PetwoKarib,kit se nan « phase économiqueJan-Klod la. Se pa milya yo ran-mase lajan pèp la, se pa milyon !

Jan nou wè l la, Jan KlodDivalye te vrèman fè sa l te di li tepral fè a. Papa Dòk te di li menmli te fè « la phase explosive de larévolution », epi Bebe Dòk, limenm, te di « Je ferai la révolu-tion économique ». An bon kre -yòl, Franswa Divalye te di mwentouye tout mounn ki te sou woutmwen. Lòt yo te kouri chape poulyo, y al ann egzil. Se nan « phaseexplosive » la, Divalye te voyegwo kamyon bwat al chachemounn an pwovens vin Pòto -prens nan dat 22 ke l te deside : 22deptanm, 22 oktòb ou 22 avril. Sepou yo te vin rele « Divalye avi »,vin ba l tout onè nan Pòtoprens.Epi yo pa janm retounen mennenmounn yo nan peyi yo. Se konsabidonvil koumanse nan Pòto -prens. Epi makout te fè sa yo te pipito. Se konsa Franswa te kraze-brize diran katòz (14) an. Kòmjounalis la te mande, èske papaFranswa Nikola te esplike l bagaysa yo ? Li te vag kesyon an akyoun repons ki pa vrèman dianyen. O, li te aprann anpil nanmen papa l ak manman l.

Lè « prezidan avi » a te santili pral mouri, li te pran ti gason lnan, alaj 19 an, li mete 2 men lsou zèpòl ti tonton an ki te chitasou youn chèz boure epi li dekla-re : « Men jèn lidè mwen t ap pre-pare pou nou an ! » Antan ke chèfsiprèm, Franswa fè chanje konsti-tisyon an, li bese laj pou younmounn prezidan a dizuit (18) an.Se konsa Jan-Klod, « Bebe Dòk»,pase 15 an kòm « prezidan avi ».Avrè di, li pa t touye otan ke papal. Tout opozan te deja ann egzil.Kanta pou mwen, depi sou Fran -swa mwen te kondane a mò nanlane 1968 e yo te retire nasyonali-te m. Mwen pase 18 an ap vwa -yaje ak youn ti livrè Depat manLajistis Eta-Zini te ban m, paskemwen te rezidan. Se nan paj tilivrè sa a yo te met viza lè m t alan vwayaj aletranje. Se te youn“Re-Entry Permit”, kivedi mwente ka tounen Ozeta-Zini san pwo-blèm lè m te vwayaje aletranje.Nan espas kote pou yo meteNasyonalite, se te “State less”,apa trid, ki pa sitwayen okennpeyi. Se sou gouvènman CNG(Con seil national de gouverne-

ment) Anri Nanfi (Henri Nam -phy), defen an, ke m te vin gennasyonalite m bak.

Ann tounen sou Bebe Dòk ak« phase économique » li a. De1971 a 1980, ti bonnonm prezi-dan avi a te sou lèzòd « ManmanDòk », kivedi Simòn Divalye (Si -mone Duvalier) avèk tout daratikòn siye ke yo te rele dinozò yo.Antretan, Bebe a t ap monte fòsrepresyon pa l, « Les Léopards »,bèt sovaj nèt. Epi Bebe vin tonbedamou pou Michèl Bennèt. Si sete pou Manman Dòk pa genmaryaj ki t ap fèt. Antouka, n apkoupe sou istwa a, paske li ta twòlong si pou m ta rantre nan tout tidetay. Sèl sa mwen ka di n, lèMichèl rantre nan Palè se lè sa a

Simòn vin pèdi tout pouvwa li tegen sou Bebe a ki te vin gran-mounn. E Michèl te jwi « phaseéconomique » la san gad dèyè.Mesyedam yo te menm achtegwo apatman nan Mannha tann,nan « Trump Tower» pou plispase 2 milyon dola. Nou pa konnkonbyen vwati kous gwo pri Be -be Dòk te achte. Epi pou l te kajwi yo jan l te vle, li te konstwiWout nasyonal Nimewo 1 al nanNò ak Nimewo 2 al nan Sid.Kanta pou Michèl menm, li tekonn al nan vwayaj Nouyòk, aPa ri, kote se an milyon l te dapan-se. Bon jan revolisyon ekonomikpou fanmi ak zanmi yo !

Epi men nou vin tonbe nanFranswa Nikola Jan-Klod Diva -lye ki parèt sou nou tou cho toubouke. Li vin pou l sove Ayitianba grif kòriptè yo. Li se younjèn gason 35 an k ap met ansanmak jèn nan peyi a pou fè travay la.Lè jounalis la mande l eksperyansli, li pale de papa l ki te prezidanavi pou 15 an. Epi anvan sa, li di

pa bliye papa l te leve nan Palè akote se te youn lòt prezidan, sèta-di granpè l, ki te opouvwa pou 14an. Donk, papa l se modèl l apsuiv. Men tou li etidye Relasyonentènasyonal avèk Jesyon, osnonmanajman òganizsyon. Li byenpare pou l pran mayèt la ann Ayiti.Menm avèk tout gwo chay ki soudo l avèk sa non Divalye a repre-zante ! Poukwa pa ? Li pa t konnanyen lè l te kite Ayiti lè l te gen 3zan. Sèl sa movèz lang, mal palanta ka repwoche l, yo ta ka di li te« vòlò bibwon youn lòt bebe ! »

Donk, Nikola Franswa, kibenefisye de tout lajan papa l akmanman l te vòlò, prezante tèt likòm sovè pèp ayisyen an k appase youn tray. E si peyi a nan eta

li ye a se pwòp granpè l ak papa lepi manman l ki lakòz. Se yomenm ki te lakòz katreven pousan (80 %) entèlektyèl ak pwofe-syonèl Ayiti te kouri kite peyi a,sitou nan lane 60 yo. Nou jwennyo nan anpil lòt peyi, ann Afrik, oKanda, nan Eta-Zini, ann Ewòp emenm nan peyi Lamerik Latinyo. Se la y al ede prepare etidyanlòt peyi, tandiske lakay yo pèp larete nan fè nwè, Papa Dòk akBebe Dòk pat enterese nanmontre pèp la li ak ekri, paske yota vin konn twòp bagay, yo ta karevòlte. Tank pèp la pi egare semeyè fason pou kontwole l.

Men kounnye a Nikola virelang li lanvè pou l di li pa ka vinak youn lòt diktati, paske genevolisyon ki fèt. Men se li menmki te ekri gwo atik nan LeNouvelliste nan dat 19 avril 2013pou l te lwanje granpè l : “ Anmemwa Doktè Franswa Diva -lye, prezidan avi ». Fran swaNikola te di : « Li te itilize bon jankonnesans li te genyen pou l

6 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

KreyòlGRENN PWONMENNENAnvan l pase 2 zan opouvwa, y ap prepare depa lMenm Franswa Nikola Jan-KlodDivalye II rantre nan won !

MIRLÈNE CLEANING SERVICE, INC.

We specialize in HouseCleaning.

No job is too big.

Call (347) 666-1965

Mirlène Cornet, Owner

Email: [email protected]

1 bdrm & studio apts for RentLocated in Upper Darby, PA 19082Utilities included (not electric)

Call: 610-352-5975 lve msg or 610-342-5914

Michèl Bennèt : Men jenn gason mwen te pronmèt nou an.

Papa Dok : Mwen te pronmèt nou youn jenn gason, men li.

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 6

Page 7: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

7Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

BUSINESS OPPORTUNITY INHAITI

2 HOTELS FOR SALEBy Owner

In the commune of Kenscoff/FurcyContact:

<[email protected]>509-3458-5968 or 509-3458-105

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 7

Page 8: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

8 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 8

Page 9: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

9Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Les aigle-noiristes de New York s’organisent à cette finREDONNER À L’AIGLE NOIR SON LUSTRE D’ANTAN

Par Léo Joseph

D’une manière générale, le sport-roiest en déclin en Haïti, les ex ploitsqu’avaient connus l’équipe nationa-le, dans le passé, ne sont plus qu’unbeau souvenir, entraînant la démobi-lisation des fanatiques. Amants natu-rels de ce sport, les Haïtiens trouvent

leurs vedettes à l’étranger. Ce quiincite des fils de l’Aigle Noir à s’or-ganiser en vue de voler au secours deleur équipe et de l’inspirer pour qu’ -elle retrouve ses succès d’autrefois.

Sans tambour ni trompette, desmembres de la famille de l’AigleNoir résidant aux États-Unis, particu-lièrement à Brook lyn, New York, ontsaisi l’occasion de la célébration del’anniversaire de la création de l’é -quipe du Bel-Air, à Port-au-Prin ce, lesamedi 29 juin (la création du club

remonte au 27 juin 1951) pour relan-cer les activités du «Co mité de sou-tien à l’Aigle Noir». Les informa-tions recueil lies à cette fête ont per-mis d’établir que cette nouvelle ini-tiative est due à l’intervention de troisplus jeunes membres de cette famillequi croient nécessaire que leur équi-pe soit réorganisée afin de lui per-mettre de faire face aux défis du 21esiècle.

En effet, tout a commencé avecune visite en Haïti de Judes Bélony,entrepreneur engagé dans l’immobi-lier et le transport. Après plusieursvisites en Haïti (deux fois par an) —et dont la dernière en date remonte àfévrier 2018 —, qui lui ont permis deconstater de première main la déca-dence du football, en général, et de

l’Aigle Noir, en particulier, M. Bé -lony a décidé d’entreprendre une ac -tion permettant la réorganisation del’Aigle Noir sur des bases plus ra -tionnelles capables de sortir ce clubdu trou où il se trouve.

Revenu de son dernier voyage enHaïti, Judes Bélony, ancien joueur depremière division, s’est réuni avecses deux amis, également des anciensmembres de l’Aigle Noir, MakensLimage et Dormélus Sanon, pourdis cuter avec eux de la nécessité decréer des structures permettant de re -don ner vigueur au club et d‘au -gmenter ses chances de succès. D’oùla décision de renouer avec le Comitéde soutien de l’Aigle Noir, une orga-nisation mise sur pied, voilà déjà plusde quinze ans. Dans un premiertemps, durant les années 1992-2004,le Comité expédiait des équipementspour le club qui ne pouvaient êtresortis de la Douane sans le déboursde sommes faramineuses exigéessous forme de taxes. Pourtant, l’Ai -gle Noir était décrété d’« utilitépublique ». Toutes les démarches en -tre prises auprès des autorités de laDouane, en vue de les sensibiliser, lesinitiatives menées auprès des autori-tés concernées par la situation n’ -avaient mené nulle part, les respon-sables du club ayant systématique-ment essuyé le refus des décideursde l’institution douanière de les rece-voir.

À part des valeurs expédiées enespèce, les équipements envo yés auclub ne pouvaient être ex traits de laDouane pour faire la différence queces mécènes du club escomptaient.Point n’est besoin de dire que d’au -tres ap proches s’avèrent nécessairesau jourd’hui pour éviter les écueils surlesquels avaient achoppé les mem -

bres du Comité d’appui. Un effortque les créateurs de la nouvelle struc-ture se proposent de mettre à profit.

Introduction par Ketly GuillaumePour commencer, Ketly Guillau me,la cheville ouvrière de cette initiative,pour avoir mené les dé marches ayantculminé à la relance du Comité d’ap-pui à l’Aigle Noir, est intervenuepour remercier la participation desassistants; et pour saluer l’engage-ment des trois jeunes membres del’Aigle Noir, désormais se mettant auservice du club, une nouvelle catégo-rie de mécènes. Il s’agit de JudesBélony, Makens Limage et Dormé -lus Sanon, qui, dit-elle, ont pris l’ini-tiative de contacter les membres fon-

dateurs du Comité de soutien àl’Aigle Noir pour leur faire part deleur projet.

Mme Guillaume n’a point tarid’éloges à l’égard de ces trois aigle-noiristes authentiques ayant constatéle grand besoin de revitaliser le clubdu Bel-Air et d’agir en conséquence.Aussi invite-t-elle les membres decette grande famille, d’où qu’ils setrouvent, en diaspora, à se mobiliserautour de ce projet.

Prenant la parole, à son tour,Makens Limage a dirigé les élogesvers Judes Bélony qu’il a présentécomme étant à l’origine de cette ini-tiative. Aussi a-t-il plaidé pour la col-laboration et l’encadrement que peu-vent fournir ses devanciers afin quese concrétise ce projet.

Tous les intervenants qui se sontsuccédé, dans la catégorie des aînés,se sont prononcés en faveur de cetteidée qu’ils croient porteuse d’im-menses bénéfices pour l’Aigle Noir.De toute évidence, à entendre lesprises de positions exprimées par lesuns et les autres, on peut, d’ores etdéjà, conclure à de bons résultats.

Dans sa seconde intervention,Mme Guillaume a exposé son projetde levée de fonds pour le club consis-tant en une excursion à Atlantic City,New Jersey, le 4 août, dans le cadred’une tournée aux casinos; et unvoyage à Las Vegas, dans le Nevada,qu’elle situe à la fin de cette année.Elle a affirmé que pareil les visites ef -fectués dans le passé l’autorisent àcroire à un grand succès.

C’était le moment pour l’é -conomiste et hommes d’affaires JeanRobert Dorlette, ex-président duComité de soutien (durant plus d’unedécade), pour qu’il donne ses idéesdu projet.

M. Dorlette dit appuyer totale-ment cet effort qu’il situe dans lacontinuation de ce qui a été commen-cé près de deux dé cennies déjà. Ilrejoint l’idée pour que les aînés enca-drent le mouvement et fassent preuvede générosité, afin de rendre la tâchefacile à ceux qui s’y sont attelés sin-cèrement.

Remarques sur des causesdes déboires du footballIndiscutablement, le football haïtienjoue un rôle d’absentéiste de puis desannées, ayant fait piètre figure dansles compétitions internationales ré -gio nales. Quand bien même la Sé -lection nationale au rait récolté deslauriers isolés, elle n’a pas su s’impo-ser systématiquement. Un ancien

joueur du Violette, présent à la célé-bration du 61e anniversaire de l’Ai -gle Noir, a fait état de ce qui, à sonavis, est à la base des déboires dusport-roi en Haïti.

En effet, Frantzy Victor pensequ’une première cause du dépérisse-ment des clubs de football à Port-au-Prince réside dans la désertion duState Sylvio Cator par les fans, obli-geant les équipes à jouer devant unpublic clairsemé. Une situation qu’il

dit liée à l’insécurité.M. Victor impute carrément le

blâme aux autorités du football, enl’occurrence la Fédération haïtiennede football (FHF) et la Police natio-nale. Selon lui, les équipes qui jouentau Stade ne font pas bonnes recettes,car les marchands et marchandesenvahissent l’espace réservé au par-king; et en raison de l’insécurité, lesfamilles se gardent de s’aventurerloin de leurs résidences après unecertaine heure le soir. Alors que leséquipes sont requi ses de payer lalocation du Stade lorsqu’elles y orga-nisent des mat ches. Pourtant, a faitremarquer Frantzy Victor, quand laFHF or ga nise elle-même les com pé -ti tions au Stade Sylvio Cator, les fansy affluent. Car la sécurité est assuréedans l’environnement du Stade etl’espace est libéré des vendeurs.

La situation est bien différentedans les villes de province qui sontdotées de leurs propres clubs de foot-ball. M. Victor a af firmé que les sta -des sont remplis, assurant des recet -tes intéressan tes, donc permettant derémunérer les joueurs, con trai re mentà ce qui se pratique à la capitale. ÀPort-au-Prince, lance-t-il, les clubsqui n‘ont pas de « sponsors» sont li -vrés à eux-mêmes, mangent la vacheenragée. C’est bien le cas, dit-il, pourl’Aigle Noir.

Faisant, à son tour, sa propre

remarque à ce chapitre, Judes Bélonyexplique la démobilisation dont setrouve victime son équipe. N’ayantpas accès à un terrain situé dans l’ai-re du Bel-Air pour s’entraîner, et

manquant d’argent pour assurer leurtransport, les joueurs restent tout bon-nement chez eux. Les fans aussi.Quand les autres équipes de Port-au-Prince mieux pourvues financière-ment évoluent plus ou moins bien, leclub né au Bel-Air n’a pas lesmoyens d’assurer sa survie.

Dans le cadre du nouveau pro jetconçu par les aigle-noiristes de la dia-spora, les organisateurs se proposentde contacter Em manuel Cantave, le

président de l’Aigle Noir, en vue deforger une collaboration idéale pourle bien du club.

Parmi les membres de la familledu club du Bel-Air présents à l’évé-nement commémoratif, se trouvaientprésents : Bé liotte Placide, YvonAlexis, Ketly Guillaume, Éric Jean-Bap tiste (qui a servi d’hôte à la com-

mémoration du 61e anniversaire dela création de l’Aigle Noir), JeanRondeau, Fritz André Plantin (Fitoou Don Fofito), Agnès Fré dérique,Cilotte Bernard, Berna det te Barozy(Mme Michel Blain), Anne-MarieJean-Baptiste (née Étienne).

Rappelons que M. Plantin faisaitpartie de la Sélection haïtienne quireprésentait Haïti à la Coupe du mon -de de Munich, Al lemagne, en 1974.C’était l’âge d’ or du football haïtienet les équi pes brillaient com me desescarboucles. L’Aigle noir aussi. Carà côté des autres équipes vedettes,celle du Bel-Air a imprimé samarque de fabrique sur le sport-roi.Parmi ses joueurs, qui formaient laSélection nationale, pour représenterHaïti à Munich, se distinguaient aussi(avec Fritz André Plantin), TomPouce et Chardin Délice.

Trente-quatre ans après l’épopéede Munich, les aigle-noiristes ambi-tionnent de changer totalement l’ -image et le potentiel de leur club. Ilsjurent d’y mettre le prix, en termes dedévouement, de sacrifices et de res-sources pour que de nouvellesvedettes surgissent au Bel-Air.

L.J.

Judes Bélony.

Fritz André Plantin.

Dormélus Sanon.

Les membres seniors et les plus jeunes du groupe pour la redynamisation de l'Aigle Noir.

Makens Limage

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 9

Page 10: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

10 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

ÉDITORIAL

IIl était question pour la Cham -bre basse d’interpeller le Pre -mier ministre et de congédierdes ministres qui ne sont pasen règle avec la loi. La séance

d’interpellation a bel et bien eu lieu,mais les élus du peuple ont, une foisde plus, démontré leur capacité demagouiller au lieu de s’occuper desaffaires du peuple. Aussi le présidentde la Chambre basse a-t-il décidé derenvoyer la séance sine die. Danstout pays sérieux, ce comportementfe rait, tout au moins, l’objet de lasanction populaire et attirerait sur lesresponsables de ce cet état de fait lavindicte publique, car il existerait deslois pour punir ce genre de crime. Siles députés ont récidivé, cela n’ex-clut pas pour autant le Sénat qui n’ -aurait pas fait mieux. Puisque ce sontles deux Chambres du Parle ment quiont l’habitude de donner ainsi dansles intrigues malsaines.

Tout était fin prêt, croyait-on,pour que les seize députés de la mi -no rité parlementaire, de concert avecleurs collègues du groupe majoritai-re, également insatisfaits de la ges-tion du Premier ministre, lancent leprocessus. En principe, les parlemen-taires interpellateurs avaient unedouble ligne d’action, en sus de l’in-terpellation du chef du gouverne-ment : montrer la porte à quatre mi -nis tres. Ces derniers ont été nommésau mois d’avril, dans le cadre d’unre plâtrage du cabinet ministériel, unestratégie de l’Exécutif pour calmer lafureur des députés et sénateurs quivoulaient se défaire de Jack GuyLafontant. Mais, il semble que, com -me toujours, Jovenel Moïse, qui af -firme avoir engagé la lutte contre lacorruption, a eu recours précisémentà cette stratégie pour apaiser les insa-tisfactions formulées par des alliésdu pouvoir au sein de la Chambrebasse.

En effet, la veille même de laséance d’interpellation, l’Exécutifn’a pas tari de promesses aux parle-mentaires de l’opposition. Ces der-niers s’en prenaient au Premier mi -nis tre, dont les engagements prispour financer des projets dans leurscirconscriptions sont restés lettresmortes. Déjà mal disposés à l’égarddu gouvernement pour d’autres rai-sons, les parlementaires interpella-teurs ne vont pas donner dans le pan-neau par rapport à ces dernières of -fres qui risquent de connaître le mê -me sort. Aussi ont-ils repoussé lesder nières propositions de l’Exécutif,se disant mettre inexorablement lecap sur l’interpellation du Premiermi nistre et la mise à la porte desquatre ministres se trouvant en porte-à-faux avec la loi. Ces derniers sontdénoncés dans une correspondancede la Cour supérieure des comptes etdu contentieux administratif (CSC -CA) faisant état de l’entrée en fonc-tion de ces derniers membres du ca -bi net ministériel, sans obtenir dé -char ge de leur gestion en tant quecom ptables de deniers publics. Com -me le président du Sénat, Joseph

Lambert, avant lui, lors du vote surl’affaire PetroCaribe, Gary Bodeau,président de la Chambre des députés,a su trouver un moyen d’empêcher latenue du vote, laissant les parlemen-taires de l’opposition sur leur faim.On peut imaginer la frustration queces derniers doivent connaître quandle président de la Chambre des dépu-tés a évoqué les articles 159 et 161 dela Constitution pour rassurer les qua -tre ministres interpellés, déclarésinaptes à accompagner le reste dugou vernement au Parlement, ont ledroit de participer à la séance d’inter-pellation. Voilà une rebuffade infli-gée aux parlementaires interpella-teurs; mais surtout un camouflet aupeuple haïtien qui s’attendait à ceque les personnes qu’il a élues aientau moins la décence de faire le tra-vail pour lequel elles ont été envo -yées au Parlement.

En déclarant les quatre ministresindexés dans la lettre de la CSCCAli bres d’accompagner les autresmem bres du cabinet ministériel,donc faisant normalement partie del’administration Moïse-Lafontant, ledéputé Gary Bodeau prend le contre-pied de l’esprit de la correspondancede cette dernière. Le président de laChambre basse a trouvé ce qu’il croitêtre une bonne raison d’ajourner sinedie la séance, permettant aux minis -tres illégalement en fonction de con -tinuer à rester en poste, sans se sou-cier le moindrement de l’impact àlong terme d’une telle décision surl’administration publique, en parti-culier, et sur le pays, en général.

M. Bodeau se comporte ainsicomme le président du Sénat, JosephLambert, ayant trouvé, avant lui, uneraison spécieuse pour renvoyer, sansfixer de date, la séance du GrandCorps sur le dossier PetroCaribe.Alors, il raisonnait que la CSCCAétait la seule compétente pour jugercette affaire. Par contre, Gary Bo -deau estime que la lettre de l’institu-tion régulatrice, basée sans doute surun rapport, ne suffit pas pour justifierla tenue de la séance d’interpellation.Pourtant, la lettre que ce dernier areçue de la CSCCA n’a laissé aucundoute sur le caractère illégal du fonc-tionnement de ces quatre ministresau sein du cabinet ministériel. Cesderniers, précise la correspondance,« comptables de deniers publics »,au raient dû avoir décharge de leurgestion avant d’exercer la hautefonc tion dont ils sont investis.

Tout compte fait, en déclarantqu’il renvoie la séance jusqu’à nou-vel ordre, le président de la Chambredes députés s’est donné une excuseillégale pour permettre à Jack GuyLafontant de se perpétuer au pouvoir.

« Parce que, argue-t-il, le gouver-nement ne doit pas être interpellé enpartie. C’est l’ensemble du gouver-nement qui a été interpellé ». Lesparlementaires interpellateurs n’ontpas tardé à déclarer illégale la déci-sion du président de la Chambre bas -se, mettant ce dernier face à ses res-ponsabilités. Mais, en Haïti, pareille

réflexion n’aura aucun impact sur lesdécisions des dirigeants faisant de laviolation des lois leur violon d’ In -gres. Il s’agit d’une stratégie adop téepar les dirigeants des deux Cham brespour frustrer les attentes du peu ple etcontourner les lois en toute impunité.

Là encore, la corruption se trouveà la base de cette dernière décision deGary Bodeau. Puisque, d’une maniè-re générale, on passe aux décisionsaprès des consultations avec l’Exé -cutif donnant la marche à suivre auxprésidents des deux Corps, mais sur-tout aux députés proches du pouvoir.Or, il reste un secret de Polichinelleque ces derniers se soucient toujoursde monnayer leurs décisions et leursvotes. Une autre occasion pour lePalais national de détourner les fondspublics, s’évertuant à racler les fondsdu tiroir afin de déshabiller Pierrepour habiller Paul. Un procédé, dureste, qui gonfle davantage le déficitbudgétaire. Surtout en Haïti oùl’opacité administrative est la norme.

Encore une fois, dans un payscomme Haïti où les affaires du peu -ple sont presque toujours mises enveilleuse par un Parlement irrespon-sable et toujours à l’affut de quelquessous supplémentaires, la séance d’in-

terpellation risque d’être ajournéesine die. Avec la commission d’en-quête, dont la création est annoncéepar le président de la Chambre basse,sans toutefois en définir le mandat etla date, la minorité peut maugréerindéfiniment. En tout cas, le déroule-ment de la Coupe du monde aidant,ajouté aux manœuvres dilatoires desconspirateurs Exécutif-majorité par-lementaire, il y a de fortes chancesque les demandes des parlementairesinterpellateurs soient renvoyées auxcalendes grecques.

En tout état de cause, les parle-mentaires des deux Chambres, véri-tables spécialistes d’intrigues mal-saines, ont toutes les chances de sedonner une autre victoire au détri-ment des intérêts supérieurs de lanation. Cette routine est tellementancrée dans la mentalité des uns etdes autres, qu’on oublie la manièredont les choses se faisaient dans lepassé. Dans l’état actuel du pays, ilne reste qu’à se replier sur desmaximes, comme celle-ci : « Tant vala cruche à l’eau qu’à la fin elle secasse ». Ou ce verset de la Bible : « .Sachez que votre péché vous attein-dra! » (Nombres 32:23).

Interpellation du PM : Le Parlementtoujours dans les intrigues malsaines

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237

Briarwood, NY 11435-6235Tél. (718) 812-

2820

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 10

Page 11: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

IIt was supposed to be theLower House questioning thePrime Minister and firing Mi -nis ters who are not in goodstanding with the law. The in -

terpellation session indeed took pla -ce. However, once again, the electedrepresentatives of the people demon-strated their ability to scheme insteadof dealing with the people’s affairs.The Speaker of the Lower House,unilaterally, decided to ad journ themeeting until further noti ce. In anyserious country such behavior wouldcall for popular sanction and thosecontravening the law would face thepublic’s ire. For laws exist to punishthis type of crime. By their action themembers of the Parliament’s LowerHouse prove themselves equal tothose in the Senate who wouldn’thave done better. It’s a rotten situa-tion, with the elected legislatorsshow ing their expertise in unhealthyintrigues.

The 16 members of the minoritygroup in the House thought every-thing was on track because some oftheir colleagues in the majority werealso dissatisfied with the Prime Mi -nis ter’s management of the govern-ment. So, there was nothing to hinderthe process from being laun ch ed. Asit was, the interpellation had a doubleobjective: Getting the Prime Minis -ter to explain his lackluster adminis-tration and to dismiss four Cabinetministers, who were named illegallyin a reshuffle last April. That was astrategy of the Executive intended tocalm the fury of the legislators inboth Houses who wanted to get rid ofPrime Minister Jack Guy Lafontant.But, the self-styled anti-corruptionJovenel Moïse used a corrupt strate-gy to appease his dissatisfied allies inthe Lower House.

The day prior to the conveningsession, the Executive resorted tomak ing enticing promises to the op -position parliamentarians who wereattacking the Prime Minister for fail-ing to meet commitments made tofund projects in their jurisdictions. Illdisposed towards the Governmentfor other reasons, the concerned par-liamentarians were not about to givein, knowing that the latest offers arelikely to face a similar fate as the pre-vious ones. Therefore, they rejectedthe latest proposals of the Executiveand moved full steam toward theirobjectives, to wit the questioning ofthe Prime Minister and the dismissalof the four ministers who werenamed illegally.

Those ministers were denouncedin a letter to the president of theLower House by the Superior Courtof Accounts and Administrative Liti -gation (French acronym CSC CA.)According to that regulating govern-mental institution, the four ministersassumed their posts without obtain-ing discharge, or the certificate ofgood conduct, for having managedpublic funds. Deputy Gary Bodeau,followed in the footsteps of Senatepresident Joseph Lambert, when he

dealt with the PetroCaribe affair. Mr.Bodeau found a pretext to adjournthe vote until further notice, not un -like what Mr. Lambert did withPetro Caribe. As should be expected,the opposition parliamentarians aretotally dissatisfied. One can imaginetheir frustration in hearing the Spea -ker of the House Gary Bodeau referto sections 159 and 161 of the Cons -titution to bail out the four illegallynamed ministers. He said they canrightly participate in the interpella-tion session, thereby officializingthem. This was a blatant rebuff in -flict ed on the opposition parliamen-tarians. It’s also a snub of the Haitianpeople who expect some decency onthe part of those they’ve elected to dothe job required of them in Par lia -ment.

By declaring that the four minis-ters indexed in the CSCCA letter arefree to accompany the other mem-bers of the ministerial cabinet, Mr.Bo deau recognizes them as fullmem bers of the Moïse-Lafontant ad -mi nistration. So doing, he takes theopposite view from that expressed inthe correspondence of the regulatingagency. And Mr. Bodeau thinks hehas found a way to keep the illegallynamed ministers in place for good.He adjourns the session until furthernotice, not in the least worried aboutthe long-term impact of his decisionon public administration, in particu-lar, and on the country in general.

Clearly, Mr. Bodeau has behavedlike Senate president Joseph Lam -bert who had used specious reason-ing to postpone discussion on thePetro Caribe scandal by the fullSenate. Interestingly, Mr. Lamberthad said that the CSCCA was theonly body competent to judge thatcase. On the other hand, Gary Bo -deau considers the letter from theregulatory institution, undoubtedlybased on a credible report, insuffi-cient to justify holding the interpella-tion session. Yet, the letter he receiv -ed from the CSCCA left no doubtabout the illegality of the four minis-ters in the Cabinet. Specifically, theletter mentions “accounting for pub-lic funds,“ and that the ministersshould obtain discharge, a certificateof good conduct, of their manage-ment, before exercising the highfunc tion to which they are appointed.

All things considered, by declar-ing the session adjourned until fur-ther notice, the Speaker of the Housegave himself an illegal excuse toallow Jack Guy Lafontant to contin-ue in power. He argues that the gov-ernment shouldn’t be questioned par-tially, but in whole. Immediately, theconcerned parliamentarians declaredMr. Bodeau’s decision illegal, andthat he should assume his responsi-bilities. But, in Haiti, such reflectionwill have no impact on the decisionsof the leaders who consider violationof the laws child’s play. That’s thestrategy adopted by the leaders ofboth Houses to frustrate the expecta-tions of the people and circumvent

the laws with impunity.Here again, corruption is at the

root of Gary Bodeau’s latest deci-sion. Generally, those decisions oc -cur after consulting the Executivethat dictates the procedure to followto the presidents of both Chambers.This is especially true in the case ofdeputies (Congresspeople) close tothe administration. It’s an open secretthat those legislators are alwaysproperly recompensed for their deci-sions and votes. It’s another opportu-nity for those in the Executive to di -vert public funds, even if that callsfor scraping the bottom of the barrel,at times taking from Peter to payPaul. A process, moreover, whichfur ther inflates the budget deficit!And all of it goes unnoticed, opacitybeing the norm in Haiti.

In a country like that, the affairsof the people are regularly put onhold by irresponsible parliamentari-ans always on the lookout for a fewextra bucks. Thus, the adjournedquestioning session risks being ad -journed until further notice — forev-er. As usual, a commission of inquiryhas been announced by the Speaker

of the Lower House, without anymandate and a set date to create it.So, the minority can grumble indefi-nitely. Besides, the World Cup ishelp ing to add to the delaying tacticsof the Executive, allied with the ma -jo rity of the conspirators inParliament. In that situation, there’s agood chance that the demands of theconcerned parliamentarians will bepostponed indefinitely.

In any event, the parliamentariansin the two branches of Haiti’sLegislature have proven themselvesas specialists of unhealthy intrigues.Thus, they’re rejoicing in givingthemselves another chance for victo-ry against the higher interests of thenation. This routine is so entrenchedthat it has turned into a mindset, withno recollection of how things weredone in the past. In the current stateof the country, one can fall back onlyon this maxim: “So much goes thejug to the water spring that in the endit breaks.” Or this Scripture verse: “..Your sin will catch up with you.”(Numbers 32:23/ Holman ChristianStandard Bible.)

11Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

EDITORIAL

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237Briarwood, NY

11435-6235Tél. (718) 812-

2820

Convening the PM: Parliament still beset by unhealthy intrigues

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 11

Page 12: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

1212 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ

Par Dan Albertini

Entre (). Parlant d’élections te -nues sous Préval, pourquoi Léo -nel Rafaël pointe-t-il du doigt lesUS, craignant de les citer, et, dequi parle-t-il en soutenant avoirsubi ses pressions, pour fournirune liste truquée de résultats ?Est-il possible pour lui de crain -dre tant tonton quand il dit puiserses liens de financement (bour-siers pour l’avenir d’Haïti), dansle protestantisme américain ?Pasteur, était-il d’une protectionarmée au CEP ou de Dieu ?Fermons ().

Michaëlle Jean va-t-elle pleu-rer de privilèges perdus tandis quel’Afrique en fait son bonheur enun droit repris (après Diouf),quand Ottawa a mieux à faire auxÉtats que de dorloter l’enfant

gâtée de Paul Martin ? Alors,Loui se Mushikiwabo est-elle d’ -une diplomatie afro-rwandaiseannoncée pour la francophoniequand Michaëlle Jean a été cellede la plomberie scandaleuseéprou vée à Paris ? JDL va-t-il degrisailles regretter palace et privi-lèges, car il fallait que l’Afriquesoit inconsciente pour se réduireet ne pas faire bloc tel à l’OACI !Diplomatie.

Montréal et son immortelâprement saisi de son humanitéont choisi de se taire et s’épongerde chaleur intense, de glaçons d’ -été, que de dissuader Addis-Abe -ba de son degré résiduaire. Ausiège des immortels, il n’y a pasde fauteuil pour deux ! En ac -cueillant le soutient de l’UA, ruePergolèse (déléguée générale duQuébec, Paris) est restée muet te àavec le poids excédant du libéra-lisme offshore de Couil lard à

Normandeau en remontant àl’autre. Place d’Youville a vu vé -cu sa canicule, Jacmel, son ou blide côte créole. Jacmel malgré lelien évident de la cité aux por tessinueuses n’a rien vu, n’a rien ditnon plus par le bruyant sénateurZeni trop occupé en décharge deministres à charge. Pour quoi,Gabriel Nicolas doit, hélas, êtredéçu du manque de vision pour ladiplomatie nationale qu’il a soute-nue dans le collectif d’avec défuntBeauvoir.

Il reste à savoir si l’audit duJòv détergé au G7 en G6 deJustin, en déséquilibre au G2 deKim-Trump, à Capella Sentosa,votera contre la culture afro cen-trique ou pour l’enfant perduenon reconnue par le Parlementhaïtien. Considérant le fait, noussommes à l’ère de la rotative deKings ton, que je disais mieuxpré parée plus éclairées, malgré la

sainte colère de Jovenel auxmains vides, de retour en usurpa-teur de pouvoir des exécutifs lo -caux. Il se dit le seul apte à toutfaire en Haïti. Grand ingénieurd’infrastructures, grand agrono-me environnementaliste, grandéco nomiste électrifiant, grandéducateur élaborant, grand dé bar -deur de rêve, grand ami de GuyPhilippe-le-tôlard, grand réten-tionnaire de prisonnier politique,gwo kretyen-kouzen.

Carton rouge de Paris alors ouignorance du MAEHC quand, duhaut de sa présidence rotativecari béenne, Jovenel Moïse, sansrêve ni vision, n’a même pasremarqué son vide diplomatiqueen la matière ? Il n’a pas su fixerle pendulaire de droits qui ont faitvibrer l’unique révolution à quil’on doit, envers qui l’on a desdevoirs. Paris ainsi n’aurait pasfavorisé ses plombiers, mais a

taclé le Canada ou Haïti ? Il y afort peu de cela que le présidentMacron rencontrait le présidentKagamé pour rétablir de meil -leurs sentiments après Wanda 94.Cela aurait-il coûté le support dusiège quand la tournée d’avant duCanada avait profité à MichaëlleJean ?

Nous n’en sommes au besoinde regimber pour parquer uneposition, ce n’est pas de notredevoir. En outre, nous constatonsun vide diplomatique importantqui ne fait pas l’honneur de lapolitique de cordonnier malchaus sé qu’est celle du présidentJove nel Moïse, surtout quand ilvient de parler aux Haïtiens deMontréal, la hauteur de leursdroits et de leurs revendications, àses yeux. Il faudra plus qu’uneinvitation nocturne de rêve pourune diplomatie éprouvée.

By Jim Uttley

This week is a very patrioticweek in both the United Statesand Canada. I began writing thiscolumn on Canada Day (this yearit’s celebrated on July 1 and 2)and you’ll most likely be receiv-ing this issue of Haiti Obser -vateur on the Fourth of July.

A lot happened in the lastweek beginning with the an -nouncement that U.S. PresidentDonald Trump will meet with

Russia’s leader Vladimir Putin inFinland this month. Then the sur-prise announcement of the retire-ment of 81-year-old U.S. Su -preme Court Justice AnthonyKen nedy, and news reports thatthe American intelligence agen-cies believe that North Korea isalready cheating on their nuclearprograms in spite of their leadertelling the American presidentand the world that they will begiving up their nuclear programand Mr. Trump declaring follow-ing their historic summit thatNorth Korea is no longer anuclear threat. Finally, the elec-tion by landslide of a populistpresident in Mexico who is quitesimilar to President Trump butcould become a huge problemfor the U.S.

The whole time the issue ofchildren being separated fromtheir parents at the U.S./Mexicoborder is boiling in the back-ground.

While attempts were made inthe U.S. House of Representati -ves to pass legislation, giving theDREAMers a path to legal resi-dence in the U.S., they were notsuccessful and it looks like all thenoise and battle cries over thenomination of the next U.S. Su -preme Court, are going to drownout any progress made to help

not only those caught under theDACA program but also reform-ing the American immigrationsystem for good.

I am no prophet but I predictthat the replacement for JusticeKennedy will be confirmed andsworn in before undocumentedimmigrants get any path to legal-ity in this land of the free andhome of the brave. It is truly asorry state of affairs.

While some of those whoforecast the political future andstand in opposition to PresidentTrump and his administration arereminding us of the disturbingshadows of Nazism and Fascismreflecting in some of the politicalviews and decisions of this presi-dent, I see neither of those. May -be that’s because I wasn’t born

when all those events of pre-World War Two and the war itselfwere actually going on. I am a“baby boomer” born four yearsafter the Second World War end -ed and just before the KoreanWar began.

However, I do see some com-parisons and similarities betweenthis American leader and theleader that came to power in thelate 1950s in Haiti Cheri.

The year that Dr. FrancoisDu valier came to power, my fa -mily and I were on our “fur-lough” in New Jersey, but I re -mem ber as an eight-year-old ly -ing on my stomach in our livingroom and reading the local dailynewspaper and reading an occa-sional article about what washappening in Port-au-Prince andthroughout Haiti between 1956-1957.

After a tumultuous coupleyears with several presidents tak-ing office for very short periodsof time, there was the election of1957 when a country doctor, edu-cated in the U.S., became the“breakout” candidate to take overthe Palais National. Dr. Duvalierwas a populist president, just likeDonald Trump is. He was “lov -ed” by the masses as Trump isstrongly supported by the work-ing class and the deeply reli-gious—the evangelicals. Duva -lier’s supporters were deeply reli-gious supported by the RomanCatholic masses and also strong-ly supported by the followers ofvoodoo.

For the first year or so, Duva -lier seemed to be a pretty statusquo politician and leader. Themasses remembered how he,while working to rid Haiti of theyaws epidemic, became not onlya political icon but also a socialmedia favorite of the day. Thatbeing “a tele-djol hero”.

However, the Haitian leaderwas paranoid and fearful of hisenemies especially when FidelCastro began making inroadsacross the Cuban countrysideand finally took over the country,forcing the overthrow of Pre-si -dent Batista. Then Duvalier,staun chly anti-communist, fearedrebels and invaders would seekto overthrow his administrationso he clamped down, increased

security, shut down the free press,and established his own securityforces, which I don’t have to re -mind anyone who lived throughthe next almost 29 years.

I had friends who becamemembers of the security force—the Tonton Makouts or translatedas Boogeymen in English—justto protect themselves, their fami-lies, and their properties. No onefelt safe and the one thing thatwas done was the removal of allguns and weapons unless onewas part of the Haitian police,Tonton Macoutes, or later theLeopards under Duvalier Se -nior’s son, Jean-Claude.

When my family and I were

returning to Haiti in 1957, we hadto wait in Miami to receive our“Permis de Retour” before wewould be allowed into the coun-try. We had to stay three moreweeks at a missionary guest hou -se where we met up with anothermissionary family from the Pi -gnon and Hinche area and theyconvinced my parents to travelwith them by cruise ship insteadof taking an airline into Port-au-Prince. So we took a small cruiseship, the Yarmouth Castle, andsailed into Haiti’s capital threedays later.

Our arrival kind of remindsme of the scene in the film TheComedians, starring RichardBur ton and Elizabeth Taylor, bas -ed on the book by the same title.A classic novel of what Haiti waslike in the early sixties.

Please do not get the impres-

sion that President Trump isanother dictator like “Papa Doc”or “Baby Doc”. But there is nodoubt that the American presi-dent has taken a liking to dictato-rial tyrants and said better thingsabout them than he has key po -liticians in his own party andAmerican heroes like long-timeSenator John McCain. If truth betold, I doubt that he would havegotten along with President JohnAdams or Ronald Reagan whofought against imperialism.Trump seems to have a cravingfor such.

And the fact that this presi-dent has called the Americanpress “the Enemy of the People”is another reminder that theDuvalier regime most likely alsobelieved that the media was itsenemy because they shut it downalmost completely and impris-oned and killed journalists whospoke out against them and theiractions.

During this Patriotic Weekboth in Canada and the U.S., letus never forget the rights andprivileges we have to live in afree democratic society. But keepin mind—especially in thesedays—of how close we could beto losing those values and thetrusts we hold so dearly. It hap-pened in Europe, Africa, and inthe Caribbean, and it can happenin North America in our lifetime.

L’Afrique reprend son droit franco-majoritaire en la candidature rwandaise

Our home and sacred landHow yesterday and today’s leaders have and cantake away the freedoms we celebrate this week

Francois ''Papa Doc'''Duvalier.

Jean-Claude Duvalier, on the left, at 19; and on the right afterhis return from exile in Paris, France.

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 12

Page 13: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

1313Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Par Charles Dupuy

Les Cacos contre les MarinesDe tous les pays occupés par lesÉtats-Unis en Amérique centrale,à cette époque, Haïti se révéleral’une des plus rétives à l’intrusionmilitaire. Dans le Nord, conduitspar Josaphat Jean-Joseph, lespay sans se battaient contre les en -vahisseurs. Traqués par six com-pagnies de Marines, commandéspar le major Smedley DarlingtonButler, ces Cacos se retrancherontdans le vieux fort Rivière, unefortification désaffectée située surun pic de 1,090 mètres d’altitude.Assiégés par des Marines, équi-pés d’armes automatiques et detous les moyens techniques per-fectionnés de la guerre moderne,les Cacos, qui n’avaient aucunechance de sortir vivants de cettelutte inégale, refusèrent malgrétout de mettre bas les armes auxconditions que leur imposaient lesAméricains.

Le 17 novembre 1915, aupetit jour, le fort fut investi par lesMarines qui massacrèrent leursennemis jusqu’au dernier, arrosè-rent leurs cadavres d’essence etles incinérèrent devant la popula-tion. Il y avait dans ce charnierune centaine de Cacos piteuse-ment armés de gourdins, de ma -chet tes et de quelques pétoires an -té diluviens. Les Marines n’enre-gistrèrent aucune perte au coursde ces opérations militaires quiva lurent au major Butler la mé -daille d’honneur du Congrès. Lessapeurs américains firent sauter lefort Rivière à la dynamite et pro-cédèrent de même pour toutesfortifications de la région. Mais laguerre ne faisait que commencer.

La constitution de 1918Le 5 avril 1916, Dartiguenave ré -voquait les sénateurs et deman-dait aux députés de réviser lacons titution. Le président répon-dait à la demande des Améri -cains qui voulaient changer lesdispositions de la constitutionhaïtienne interdisant aux étran-gers le droit à la propriété fon-cière illimitée dans le pays. Dar -tiguenave voulait accueillir main-tenant le capital industriel des pa -trons de la finance new-yorkaise.La ligne stratégique des Amé ri -cains consistait à transférer Haïti

de la zone franc pour la placersous l’influence exclusive de leurdollar. Pour cela, il fallait unecons titution parfaitement confor-me à leur plan de colonisation

Dartiguenave fixa les élec-tions législatives au 10 janvier1917. Les quinze nouveaux séna-teurs (Constantin Mayard, Ls.Édouard Pouget, Seymour Pra -del, H. Pauléus Sannon, SténioVin cent, etc.) refusèrent d’accep-ter les amendements constitution-nels qu’exigeaient les Améri -cains. Ils refusèrent également devoter la déclaration de guerre àl’Allemagne impériale et mena-cèrent même de mettre Dartigue -na ve et ses ministres en accusa-tion. Les autorités américainesdé lé guè rent alors le commandantSmedley Darlington Butler quialla disperser manu militari lessénateurs en pleine séance délibé-rative. Dans un rapport qu’iladres sait au Quai d’Orsay, le mi -nis tre français à Port-au-Prin ce,M. Déjean de la Batie, qualifia lerégime de l’Occu pa tion de « gou-vernement militaire déguisé ».

Toutes ces mésaventuresaboutiront au plébiscite forcé dela constitution que réclamaient lesAméricains. La nouvelle consti-tution de 1918 créait un Conseild’État, donnait pour la premièrefois le français comme langue of -ficielle, oubliait de mentionner l’ -île de La Navase comme proprié-té d’Haïti et, pour la première foisaussi, accordait aux étrangers ledroit illimité d’acquérir des biensfonciers en territoire haïtien.Franklin D. Roosevelt, alors se -crétaire d’État adjoint à la Marinedes États-Unis, se vantera tou-jours d’avoir rédigé cette consti-tution qui répondait, disait-il, auximpératifs civiques essentielsd’un pays démocratique et mo -der ne. Pour l’opposition, au con -traire, c’était la charte de l’igno-minie, de la honte et du déshon-neur. Un « article spécial» spéci-fiait que « tous les actes du gou-vernement des États-Unis pen-dant son occupation militaire enHaïti sont ratifiés et validés ».Cette clause interdisait à tout cito -yen haïtien d’entamer des pour-suites civiles ou criminelles con -tre les décisions prises par les oc -cupants. C’est donc pour de bon -nes raisons que le présidentamé ricain Warren Hardingpourra déclarer plus tard :«C’est une constitution que les

baïonnettes américaines ontenfoncée dans la gorge dupeuple haïtien ».

Corvée et méconten-tement paysanEn moins de trois ans, les Amé -ricains auront soulevé le mécon-tentement général dans le pays.Par exemple, la reconstruction dela route conduisant du Cap-Haï -tien à Port-au-Prince mobilisa jus-qu’à quatre mille travailleurs surcertains tronçons et devait déclen-cher une révolte paysanne sansprécédent dans l’histoire du pays.Afin de recruter leur main-d’œu -vre, les officiers de Marines appli-quaient dans leurs districts res-pectifs les articles 52 à 65 du Co -de rural, astreignant les paysans àune corvée de six jours par annéepour la construction ou la répara-tion des routes. Les Marines s’ -em parèrent de ces dispositionsdésuètes du Code rural pour ré -duire les paysans haïtiens à la ser-vitude, les interner dans d’im-menses colonies pénitentiairesdans des conditions dégradan -tes. Les six mille prisonniers dugrand camp de Chabert, parexemple, mourront à la caden-ce effarante de cinq par jourpendant trois ans et on estime àquatre mille le nombre de ceuxqui périrent dans la Prison civi-le du Cap. Ces paysans étaientfréquemment abattus pour de pré-tendues tentatives d’évasion,tom baient surtout victimes dumauvais traitement, de la malnu-trition et des épidémies. Ces ini-quités barbares, dénoncées par J.Adhémar Auguste dans son jour-nal Le Petit Capois et par le pas-teur Auguste Albert, qui menaitses enquêtes sur place, soulève-ront l’indignation générale dupeuple haïtien.

Dans la capitale, GeorgesSylvain fondait l’Union patrio-tique pour dénoncer les méfaits,les brimades, les menaces, leshor reurs et outrages que subissaitle peuple haïtien. Un exempleent re mille, celui de Via Joseph,surnommée Fifi, une blanchis-seuse de vingt-cinq ans habitant laville de Hinche où elle faisait lalessive du lieutenant Lang, ungra dé du corps des Marines. Elleva au bureau de l’officier lui de -mander paiement d’un petit arrié-ré de compte. « Attendez-moi ! »,répond le lieutenant qui lance surelle son chien de guerre, et ducoup, elle a les cuisses et les seinscomplètement dévorés. Dans unelettre adressée au directeurdu Courrier des États-Unis, Syl -vain révélait aussi comment, en1919, un certain lieutenant Wil -liams se présentait à Lher mite,non loin de Maïssade, « chezMme Romain Brigarde, une despersonnes les plus respectablesde la localité, paisible mère defamille de 60 ans, au-dessus dubesoin, [...] l’appréhende, la traî-ne dans la rue, et sans autreforme de procès, la roue de coupsde bâton, jusqu’à ce que morts’ensuive. Puis il oblige le fils dela victime à lui creuser devant saporte une fosse et à l’y déposer,séance tenante ».

Les attestations d’abus de lasorte se comptaient par milliers et,d’après Sylvain, les auteurs de cesforfaits n’eurent jamais à ré -pondre de leurs actes, ni subir lessanctions que valait leur conduitecriminelle. « L’égoïsme cupide, lebesoin d’accaparement insatia -ble de richesses, les intérêts éco-nomiques du capitalisme in -dustriel et l’impérialisme carnas-sier de la haute finance sont,disait Sylvain, à la source des

malheurs du peuple haïtien ».En plus de Georges Sylvain,

de J. Adhémar Auguste, du pas-teur Auguste Albert et sa Ligue duBien Public, il faut ajouter Em -manuel Pauld, Clamart Ricourtdans Variétés; Georges Petit, An -toi ne Rigal et Jacques Roumaindans Le Petit Impartial; LéonNau et Charles Moravia dans LeTemps; Joseph Lanoue, Jo sephJolibois fils, Constant Vieux, etPhiléas Lemaire dans Le Cour -rier Haïtien; Élie Guérin et FélixViard, Ed. de Lespinasse, LouisEd. Pouget, H. P. Sannon, Al -phon se Henriquez. Ils combat-tront l’assujettissement écono-mique d’Haïti et lutteront pour ladé fense des droits civils ducitoyen. En dépit des amendes, dela prison et des représailles, ils dé -nonceront les abus de droit, dé -fendront les paysans, les sans-voix, les plus humbles de la socié-té. Il n’aura suffit que de dix-huit mois aux Marines pourécraser les Cacos de Péralte,mais jamais en dix-neuf ans d’ -Oc cupation, ils n’arriveront àréduire au silence les Cacos del’opinion, « les Cacos de laplume ».Les autorités américaines elles-mêmes commençaient d’ ail leursà s’interroger sur les bi lans résul-tant de ces massacres. Une lettreconfidentielle du général Barnettparlant des «Indiscri min ated kil -lings » (tueries sans distinction)perpétrées en Haïti finit par fairela une du New-York Times, soule-vant un tel tollé dans l’opinionaméricaine que Wa shington délé-gua en Haïti une ving taine d’offi-ciers supérieurs dans le but d’en-quêter soi-disant, mais, en réalité,

c’était pour restaurer l’imagepublique de l’Ar mée américaine.

La commission Mayo, dunom de l’amiral qui la dirigeait,prétendit vouloir entendre en tou -te impartialité les témoins et lesvictimes des actes de barbarie,mais prétextant qu’elle ne pouvaittrouver aucune base sérieuse auxaccusations, elle plia bagages etconclut ses travaux sans oublierde féliciter les Marines qui ve -naient d’accomplir en Haïti, selonelle, une besogne au-dessus detout éloge. Un certain amiralKnapp, resté sur place pour termi-ner seul l’enquête bâclée de lacommission Mayo, ne trouva ab -solument rien à reprocher auxMa rines et osa même pousserl’af front en écrivant dans son rap-port, que les Haïtiens étaient tousdes cannibales.

Aux États-Unis, la dénoncia-tion des atrocités perpétrées parles Marines contre les paysanshaïtiens ameutait l’opinion. Lecan didat républicain WarrenHard ing, voyant tout le parti qu’ilpouvait tirer de la situation, accu-sa le président Wilson d’avoirabandonné aux Marines la ges-tion des affaires étrangères desÉtats-Unis. Une fois élu prési-dent, Harding enverra une nou-velle commission d’enquête,celle du sénateur McCormick quisoutiendra que l’Occupation res-terait nécessaire en Haïti tant etaussi longtemps que les Haïtiensn’auront pas appris à se gouver-ner eux-mêmes. [email protected] vos idées, suggestions etcommentaires: (514) 862-7185 /(450) 444-7185

LE COIN DE LÕHISTOIREL’Occupation américaine (1915-1934)

Take Out & CateringWe serve

a delightful array of dishes for

Breakfast, Lunch and Dinner

Located Next to MERRICK LAUNDROMATAT

233-06 Merrick Blvd. (between 233rd St. &234th St.) Phone: 718-341-8566

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 13

Page 14: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

1414 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 14

Page 15: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

questions of veteran journalist Jac -quelin Bélizaire who, on June 21,had interviewed the son of “BabyDoc” and grandson of “Papa Doc,”the dictators who misruled Haiti for29 years, from 1957 to 1986.

Last week, Mr. Joseph penn ed adetailed story about the interview ofthe Duvalier heir under the title“Can another Duvalier bring sal-

vation to Haiti?” This week, in the weekly Creo le

column GRENN PWON MEN -NEN (Rolling Stone), he puts thespotlight on the Duvalier familywhich caus ed the drain brain of Haitiin the 1960s. That was during the“ex plosive phase of the revolu -tion,” as the founding member of theDuvalier dynasty referred to what hehad done during his 14 years of “lifepresidency.” More than 30,000 weremassacred and, based on variousstudies, about 80% of Haiti’s intel-lectual and professional classes leftthe country during the Duvalier erato offer their services in severalcountries of West Africa, in Ca na da,France, the United States and else-where.

While “Papa Doc” carried outthe “explosive phase,” Jean-Claude“Baby Doc” asserted that he wasundertaking “the economic revolu-tion.” Mr. Joseph noted that duringthe “economic phase” that lastedfrom 1971 to 1986, “Baby Doc” andhis wife Michèle Bennett-Duvalierlooted about $900 million from thecountry. Based on an expert’s calcu-lations, that amount equaled to$2.070 billion today. So, it’s in thesame ballpark of the $3.8 billionheist of the PetroCaribe Fund by theregimes in power from 2008 to2016. As two recent reports of theHaitian Senate revealed, the govern-ment of the late President RenéPréval and his Prime Minister Jean-Max Bel lerive accounts for about$600 million of the $3.8 billion. Theremaining $3.2 billion disappearedmostly under former President Mi -chel Martelly and his Prime MinisterLaurent Sal vador Lamothe.

In his June 21 interview, Fran -çois Nicolas Duvalier said, “Thereshould be an accounting of whathappened” with the Petro CaribeFund. In that sense, he distanceshim self from the governments ofMartelly and current President Jove -nel Moïse. He denies reports that hehad worked in the Martelly govern-ment. Though he’s been in Haitisince March 2011, he said he hasnever met President Moïse. Mr.Joseph argues that there should be anaccounting for money that disap-peared both under the re cent regimesas well as under the Duvaliers, espe-

cially under Jean-Claude andMichè le Bennett-Duvalier.

However, according to Fran çoisNicolas Duvalier, court action pend-ing against his father is a moot ques-tion, because he’s dead. Anyway,such action is of a “personal na -ture,” he said. In other words, Jean-Claude Duva lier — and his dadFrançois — can’t be unearthed to ap -pear in court. But what about Mi -chèle Bennett-Duvalier who hasbask ed in the wealth that she and her

late former husband amass ed?When “Baby Doc” had divorced herin October 1990, she reportedly gota big chunk of the money for herselfand their two children, includingFrançois Nico las, then 7 years old.Re ported ly, she soon moved in witha French notary public in Canneswhile Jean-Claude settled in his$150.000-a-month vil la on theRiviera. Notwith standing his hidingunder the “I-was-only-three-years-old” mantra when he left Haiti,Fran çois Nicolas benefitted grea tlyfrom the ill-gotten wealth of his par-ents.

With such a legacy as that of theDuvalier family, how dares he tothink that he should be embraced as“the Savior” who will solve theproblems of Haiti’s youth fleeing thecountry and be trusted to deal harsh-ly with corruption? If his pilgrimagetwo weeks ago to Washington is in -tended to prepare him to re claimHai ti’s presidency as a heritage fromhis infamous forebears, he better beready to face the families and the off-spring of the victims of his grandfa-ther and father.

No one can ask François Nico lasto deny his ties to his father andgrandfather who caus ed so muchharm to Haiti. But the people don’thave to elevate him to the presiden-cy of the country which still reelsfrom the blows suffered under hisgrandfather and father. Certainly,Fran çois Nicolas Jean-Claude Du -va lier II hasn’t heard the offspring ofAdolf Hitler or of Benito Mus solinireclaiming the power lost by theirforbears in Germany and Italy. Onthe contrary, some chan ge theirnames and others assume the namesof their spouses, afraid of whatwould happen to them if they wereto be discovered.

In that light, it’s worth mention-ing the death, two months ago, ofGüdren Burwitz, 88 years old, theever-loyal daughter of Henrich Him -mler, the brain behind the SS ges -tapo police, infamous for but cher ingmillions of Jews, Russians, Polesand others. Based on an AP story,June 29, 2018, the BND, the Ger -man spy agency, admitted that Him -mler’s daughter was employed at theagency from 1960 to 1963 as a sec-retary, when several other Nazis

were still employed by the BND.The offspring of dictators try theirbest to go incognito, not as candi-dates for high office.

It’s happening, as you readthese words: A political malaiseexists between the Haitian govern-ment and the Episcopal Conferen -ce of Haiti (French acronymCEH,) the ruling body of theCatholic Church. It all began dur-ing the weekend of June 15 in ahomily by Bishop Launey Saturné,president of the CEH, while he wasat La Vallée de Jacmel for a specialweekend dedicated to the patronsaint of the town. The bishop railedagainst exorbitant taxes leviedagainst the people while nothing isdone for them.

On Wednesday, June 20, duringa service at the Sylvio Cator soccerstadium in Port-au-Prince to com-memorate the 75th an ni versary ofHai ti’s consecration to Our Lady ofPerpetual Help, Pre sident JovenelMoïse thundered: “We can’t build acountry on lies and false informa-tion, rumors and hate, violence andhypocrisy. These are contrary to theGospel.” In other words, BishopSaturné went too far.

As reported in an article of LeNouvelliste, June 28, 2018, we quoteBishop Saturné, who had participat-ed in the event at the stadium. Heheld his ground, saying: “If, since1978 the World Health Health Or -ganization (WHO) declared thatsmall pox has been eradicatedthrou ghout the world, Haiti hasother forms of small pox that ravageit. . . . “The forms of small pox touchvarious domains, including the judi-ciary. Some people who should havebeen answering questions about

their evil deeds are going aboutfreely, paying attention to no one.Worse yet, some people who werejailed have been released solely by atelephone call. Such things can only

lead to a climate of insecurity in thecountry.”

Then the bishop called on thefaithful to “pray to God our Sa vior,so that life may not turn into a disas-ter in Haiti.” Indeed, the countrycan’t continue on this path, he added.“Our conscience needs to be awak-ened to the fact that the country canno long remain in the state it is.”And he ticked off some of the illsthat are tearing down the country:“corruption, insecurity, injustice,un employment, among others.”

Having dwelt on the negatives,Bishop Saturné pointed the path tosuccess: “More jobs and less unem-ployment, more financial transac-tions and less poverty. We need the

financial and economic means, sothat our children can have access toschooling and our population canaccede to programs of health.”

Ending his homily, the bishop

called on all “to pray while workingand to work while we pray. . . . It ishigh time that we pull together to getout of the dead end in which we findourselves.”

In retaliation, the President did-n’t allow the prelates to come to thePalace to conclude the event of con-secration, as had been done in thepast.

Clearly, the Catholic Church isjoining the ranks of an ever-growingcitizens movement against the Moï -se-Lafontant administration whichhas been defending their allies,including former President Martellyand officials of his governmentaccused of the $3.8 billion heist ofthe PetroCaribe Fund.

HAPPENINGSfrom page 1

Nicolas Duvalier with some high-ranking Haitian policeofficiers.

Nicolas Duvalier, another photo op with an American ArmyOfficier in Washington.

1515Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 15

Page 16: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/07/H-O-4-juillet-2018.pdf · collaborateurs sur place en Haïti. Puisque, dit-on dans les milieux autorisés,

16 Haïti-Observateur 4- 11 juillet 2018

Par Robert Noël

Le vendredi 29 juin, le grand ren-dez-vous était au Club Envy, oùVAYB et Zenglen partageaientl’affiche. Ces deux groupes ontpris le risque de produire un al -bum complet avant la Coupe dumonde 2018. Pourtant, d’autrescompétiteurs ont eu peur de lefaire. Jusqu’à preuve du contrai-re, tout marche bien pour eux.

Cela est si vrai que des pro-

moteurs de New Jersey, parmieux Metga de Radio Metga, quisuivent de près l’évolution de cesdeux formations musicales, ontjugé bon de les présenter endouble affiche. Pourtant, les res-ponsables de VAYB et de Zen -glen n’ont pas profité de l’occa-sion pour faire de cette soirée uneplateforme de vente signature de

leurs disques. Ils auraient, peut-être, vendu 300 disques chacun.Ils négligent tous le côté businessde la musique.

Jouer en premieroffre de grandsavantagesÀ 11 h. 55, le groupe VAYB adébuté la soirée avec la reprise dela chanson « Despacito », fusion-née à un konpa traditionnel quicaractérise cette formation musi-cale. VAYB a eu le temps d’exé-cuter les meilleures chansons deson répertoire, telles que « Illya -yad », « Je ferai » chantée parJude Deslouches, « One nightstand », « Ou pa nan plas mwen ,« Game Over », « Lanmoufasil ». Cette dernière chanson aété produite avant même la sortiede son premier album. C’est ce

qui lui a valu sa grande populari-té et a confirmé sa présence surl’échiquier musical konpa dirèk.

VAYB est au meilleur de saforme. Ses musiciens font preuved’une maîtrise instrumentale quin’étonne personne. Le groupepeut être nouveau sur la scèneHMI, mais les membres ne sontpas nés de la dernière pluie. Ilsont du métier et l’ont prouvé enmain tes occasions, particulière-ment ce soir-là. Au niveau desonorité, tout était bien, même siau tout début le groupe jouait à

haut volume. Cela était peut-êtredû au fait que la salle n’était pasencore remplie. Mais la situationa été vite fixée.

On ne peut adresser aucunreproche à VAYB puisque saprestation reflétait la qualitésonore de son CD « GameOver ». Ce serait une grandeerreur de ne pas mentionner que

l’ingénieur du son a fait un excel-lent travail. Il faut aussi soulignerque Mickaël Guirand a évité leverbiage, sa chant que les gens ontfait le dé placement pour danser ets’amuser. Il a eu une bonne ges-tion du temps, l’ayant utilisé àl’avantage de VAYB. À coup sûrle comportement des musiciensde ce groupe témoigne de leurprofessionnalisme.

À partir de tous ces faitsconstatés, cette formation a toutce qu’il faut pour consolider sonsuccès. Cela prouve déjà que sonexistence ne sera pas éphémère.On espère qu’elle reste sur lesrails pour cueillir bien plus de lau-riers au jardin de l’art. À 1 h 25,VAYB a mis fin à sa prestationavec la chanson « Lanmou fasil »et a quitté la scène pour que Zen -glen fasse son entrée. De touteévidence, VAYB a bénéficié desavantages qu’offre le choix d’ou-

vrir une soirée dansante.

Le groupe Zenglenentre en scène,une excellente prestationLe réajustement sonore pourrecevoir Zenglen a pris du temps,ce que le public n’a cessé de cri-tiquer. Nous avons payé US 45 $à la porte pour être témoins ocu-laires et auriculaires de la perfor-mance de Zenglen en live. Cer -taines fois, les disques produitsavec des musiciens de studio sontde bonne facture et les prestationsen live ne confirment pas l’au-thenticité de l’œuvre musicale.La curiosité a motivé plus d’un,les forçant à participer à cette soi-rée.

Quelques musiciens deZenglen étaient présents dans lasalle avant la fin de la prestationde VAYB. Pourtant, EmmyNix,chanteur de Zenglen, au cours dela soirée qu’animait Zenglen àBoston, le lendemain, a eu à direque « Zenglen était en retard aurendez-vous de New Jersey, nousavons fait de notre mieux pourque cela n’arrive pas ce soir ici,à Boston », ajouta t-il.Considérant une telle déclarationdu chanteur, Zenglen était bel etbien en retard au Club Envy, àNew Jersey. À 2 h 05, Zenglen acommencé sa prestation avec lachanson « Sa n fè yo ». Puis, il amis fin aux complaintes et accu-sations exprimées à travers lachanson.

Zenglen a ensuite exécuté« M swete l danse », puis « Grèvbèbè », suivie de l’ancien tube « 5Continents ». À ce moment pré-cis, Brutus a pris la guitare duguitariste accompagnateur etannoncé « 5 Continents ». Il pa -raît que cette chanson ne fassentpas partie de la liste des mor-ceaux sélectionnés pour l’anima-tion de cette soirée. Certainsmusiciens ne s’attendaient pas àun tel changement brusque. Bru -tus les a surpris par son actionimprévue, avec cette cassurebrus que du pro gramme. Leurréaction ne l’a que trop prouvé,mais le public ne s’est pas renducompte d’une telle déviation du« playlist ».

On ne peut négliger l’apportde Gabriel Laporte au groupeZen glen. De tous les guitaristesqui jouent du konpa dirèk, Lapor -t e tient mieux le plectre/ le média-tor (le pick). Il l’utilise se lon lesprincipes universels, en commen-çant par une attaque vers le bassur les cordes. Claudy, le bassiste,fait le nécessaire sans excès dezèle. Sa simplicité rythmique luiconfère une aisance qui l’aide àmieux supporter les guitaristes :accompagnateur et soliste. Wid etEmmynix, deux chanteurs qui secomplémentent. Fréro Jean-Bap -tiste n’a pas fait le voyage avecZenglen.

Au niveau vocal, Wid etEmmynix sont tous deux à pointet aident Zenglen grandementdans ses démarches visant à se re -placer plus solidement sur l’échi -quier musical konpa dirèk. Tou -tefois, il faut reprocher à Wid satendance au verbiage et cela unpeu moindre par rapport à Em -mynix. Il faut qu’ils sachent aussiqu’ils ne peuvent se faire du« voice-over » quand le guitariste

ou le claviériste exécute un solo.Au cours de la soirée, le groupeZenglen a reproduit fidèlementles chansons de son nouvel al -bum. Ce que le public a aimé.

Il faut donner crédit à Thier ry,l’ingénieur du son, qui a fourni untravail extraordinaire, permettantau Zenglen une telle clarté sono-re à ce bal. Zenglen n’a pas eu letemps de bien clôturer sa presta-tion avec « 5 Continents » à caused’un inconvénient lié à une inter-ruption sonore. La batterie son-

nait acoustique, sans le kick. Ilfaut dire qu’à 2 h 30, toutes leslumières de la salle ont été rallu-mées, un signe voulant dire quela fête est terminée. C’est le prin-cipe des propriétaires de nightclubs pour éviter une contraven-tion de la police, puisque, aprèsune certaine heure, un club nepeut plus servir d’alcool.

Altercation inter-zenglenistes après le bal Après le bal, il y a eu une alterca-tion en coulisses « back stage »entre Brutus et Wid. Le maestro atiré le chanteur par les cheveux etlui a lancé des propos qui ne sontpas dignes d’un maestro qu’oncroyait être sage et respectueux. Ilallait jusqu’à lui dire: « Eske wgen djaz, se mwen k mèt djazmwen – vous n’êtes pas proprié-taire de Zenglen, c’est moi qui lesuis ». Le chanteur n’a pas réagi.Il a simplement dit qu’il pourraitgifler le maestro, mais ne l’a pasfait par respect. Cet incident doitréveiller Wid de son sommeilprofond, puisqu’il se croyaitmem bre officiel, un ayant-droitde Zenglen, comme il l’avaitsignalé au cours d’une récenteinterview qu’il avait accordée à

un media en ligne. Widler Octavius refusait

d’accepter le statut de gigger,disant qu’un chanteur ne peut pasêtre « gigger ». Il déclarait qu’ilest fils légitime de Zenglen. Bienque l’interviewer ait insisté sur lalégalité de ce qu’il avançait, iltenait mordicus qu’il est membreofficiel de Zenglen, mais pas ungigger. Il doit aujourd’hui réali-ser qu’il se trompait et s’était lais-ser leurrer par les douces parolesde ses aînés. Dans le langage ver-

naculaire haitien, on dirait : Widap konn Jòj ak tout madan Jòj. Ila fait une très mauvaise lecture dela situation, une erreur de paral-laxe le faisant croire qu’il est plushaut placé qu’il ne l’est en réalité.Le clip vidéo de l’échauffouréeentre Brutus et Wid sera rendupublic cette semaine, d’après unesource digne de foi.

Un animateur radio et éga-

lement promoteur de la soiréeétait témoin de l’altercation, maisva essayer de « kase fèy kouvrisa » parce qu’il espère organiserd’au tres bals avec Zenglen. C’estune question d’intérêt personnel,mais les choses doivent être ditescom me elles sont et non commecertains aimeraient qu’ellessoient expriémées. On souhaiteque Bru tus se ressaisisse pouréviter que ce genre de comporte-ment face à un collègue musi-cien, surtout un artiste faisant par-tie de son groupe, ne se reprodui-se. On craint que cette affaire nedébou che sur une autre crise ausein de Zenglen. Les deux chan-teurs ont déjà reçu des offres dedeux compétiteurs de Zenglen. Ilfaut éviter d’avoir la grosse tête,car elle peut causer des dom-mages irréparables. [email protected]

Les groupes VAYB et Zenglen en double affiche au Club Envy

Le groupe Zenglen au Club Envy a Elizabeth, New Jersey. Nicolena Ferrentino, la saxophoniste de Zenglen, et le percus-sioniste Eddy Germain.

VAYB au Club Envy, a Elizabeth, New Jersey Zenglen et les groupies sur l'estrade.

Journal 4- 11 juillet 2018:hO 7/4/18 4:43 aM Page 16