L’Institut Français de la Vigne et du Vin propose aux Vignerons Indépendants derépondre à un questionnaire en ligne afin d’établir un état des lieux concernantl’évolution du climat et ses répercussions sur la filière viticole (www.vignevin.com)

Les observations des premiers déclarants mettent en exergue de nombreusesmodifications dans les vignes et lors des vendanges :

augmentation du taux de sucre,

précocité des vendanges,

modification du processus de maturation,

raccourcissement du cycle,

diminution du taux d’acidité,

modification de la vigueur des bois,

variation de la couleur des baies,

modification de la surface foliaire,

modification de l’activité photosynthétique.

La précocité des dates de vendanges est ainsi observée par 90% des déclarants avecdes variations selon les régions, mais qui corroborent néanmoins les travaux du CNRSqui ont établi l’équation 1°C supplémentaire se traduit par des vendanges 10 jours plusprécoces.

La baisse d’acidité des moûts varie selon les régions de –0,3 à –0,7 g/litre avec desbaisses plus fortes dans le Sud de la France.

La hausse constatée du degré alcoolique potentiel est en moyenne de 1 °

Si ces évolutions sont subies dans le Sud de la France, elles ont néanmoins un impact positif dans la moitié nord de la France, mais dans tous les cas laconnaissance du raisin et des objectifs à atteindre deviennent primordiaux.

14FICHE Compétitivité des

Vignerons Indépendants

Juillet 2010

Source : Tables rondesd’experts lors des Rencontresdes Vignerons Indépendantsen Saône-et-Loire des 29 et 30 avril 2010

Le Sud quipleure, le Nordqui sourit

SURMATURITÉ, STRESS HYDRIQUE, MANQUE D’ACIDITÉ…

Le défi duréchauffementclimatique

LE CONSTAT :

+ 0,6 °C tous les 10 ans depuis 30 ans

+ 1 °C en moyenne pendant la période végétative =des vendanges 10 joursplus tôt

COMMENT S’ADAPTER ?

nouveaux cépages et porte-greffes

nouveaux modes de conduite de la vigne

irrigation

vendanges de nuit

désalcoolisation…

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Si le climat change, leconsommateur aussi etl’évolution de ses attentesaura un impact aussiimportant que celui du climat.

Dans ce cadre, lesmodifications climatiquespeuvent aussi être desopportunités.

L’OPPORTUNITÉ DE TOUT REMETTRE À PLAT

SURMATURITÉ, STRESS HYDRIQUE, MANQUE D’ACIDITÉ…

Les axes de rechercheDes mutants dans les vignesDans l’enquête IFV, 2/3 des Vignerons Indépendants ont constaté une augmentation desorages et des pluies. Associé à une élévation de la température moyenne, ce phénomènese traduit par une augmentation de la pression fongique.Afin de répondre à cette problématique, la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil”(AGW) en Suisse a créé le cépage gamaret résistant au botrytis et dorénavantinscrit au catalogue national. Elle travaille aujourd’hui en collaboration avec la Sicarexdans le Beaujolais et l’Inra de Colmar sur des cépages hybrides résistants à l’ensembledes maladies fongiques. L’Inao qui a effectué une première révolution en acceptant que le gamaret soit intégrédans le cahier des charges de l’AOP Beaujolais pourrait, à terme, accepter cette évolutionculturale à condition qu’elle se fasse dans le respect de la typicité des appellations.

De l’eau, mais pas tropDes tests menés par l’IFV dans le Gard sur l’impact de l’irrigation en termes de rendementet de qualité ont permis de constater que le poids des baies augmente systématiquementdans le cas d’irrigation, mais que celle-ci ne permet pas de stabiliser les rendements d’unmillésime à l’autre. Des apports de 50 à 100 mm permettent d’augmenter la vendange de 30 à 50%. Au-delà de 100 mm, les apports d’eau n’ont plus d’effets quantitatifs et ontqualitativement un impact négatif. À faible dose, l’irrigation permet d’augmenter la concentration en sucre et en acidité sansnuire à la qualité sauf dans le cas de cépage manquant d’intensité colorante comme legrenache.

Plus de feuilles = moins de qualité !Le rapport entre le stress hydrique et la qualité du vin a été étudié par AGW en Suisseavec comme repère la composition en azote des moûts. Le manque d’azote se traduisantpar une augmentation des notes herbacées et de l’amertume ainsi qu’une diminution desarômes et de la qualité globale des vins blancs. Étonnamment, l’augmentation de la surface foliaire engendre une baisse de la teneur enazote. Idéalement, il ne faut pas dépasser 1,2 m2 de surface foliaire par kg de raisin. Demême, l’enherbement permanent à un impact négatif d’où l’intérêt de le réduire à unrang sur deux ou de semer des espèces au cycle botanique inversé par rapport à la vigne(orge des rats, trèfle souterrain, brome des toits…). Enfin une fumure azotée localiséesous le rang ou une fertilisation foliaire de 4 fois 10 unités d’urée autour de la véraisonfont remonter cette teneur en azote.

Fin de gueule de bois La sélection variétale et la modification des modes de conduite peuvent ne pas suffire àendiguer des maturités excessives du raisin d’où la recherche de solutions correctives.Celles-ci peuvent soit suivre la piste de levures à rendement abaissé en alcool (encore austade de recherche), soit suivre la piste technologique de la réduction de la teneur ensucre des moûts ou de la réduction de la teneur en alcool des vins. D’un point de vue légal, la désalcoolisation des vins est autorisée depuis le 1er août 2009avec quelques contraintes. Elle ne peut pas être effectuée sur des vins préalablementenrichis ; la diminution ne peut être supérieure à 2% vol ; le degré final doit être conformeau type de vin ; le traitement s’effectue sous la responsabilité d’un œnologue ou d’untechnicien qualifié.Des dégustations effectuées par l’IFV Pôle Rhône-Méditerranée ont constaté une baissedes sensations fruitées, de la longueur et du volume en bouche tant dans le cas de laréduction de la teneur en sucre que de la désalcoolisation. D’autres tests menés par AGWen Suisse ont abouti au constat qu’une désalcoolisation de 1 à 1,5 ° par osmose inverse n’aque peu d’influence sur le profil gustatif du vin.

LES ATTENTES DES VIGNERONS INDÉPENDANTS À PROPOS :

du matériel végétal :

Mise en place d’observatoiresrégionaux (49%)

Création de nouvelles variétés(29%)

Création de nouveaux porte-greffes (16%).

de la conduite des vignes :

Adaptation de la gestion des sols(68%)

Adaptation des modes de conduite(48%)

Irrigation (27%)

Mesure sur la salinité des sols(10%).

de la vinification :

Maîtrise de la température des rai-sins, des moûts, des vins (80%)

Adaptation du transport des rai-sins, des moûts, des vins (43%)

Vendange de nuit (26%)

Maîtrise de l’acidité (20%)

Réduction de la teneur en sucre(18%)

Désalcoolisation (8%)

Source enquête en ligne de l’Institut Français de la Vigne et du Vin

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Vignerons Indépendants de France Pôle Développement des entreprises4, Place Félix Eboué - 75583 Paris Cedex 12tél : + 33 (0) 1 53 02 05 10 - fax : + 33 (0) 1 53 02 05 11

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