Journal avril 2011
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Transcript of Journal avril 2011
Votre participation constitue une aide précieuse sur les comptes ESPERANZA TIERS-MONDE ► ► ►
. commun : 000-025.77.36-07
. Bolivie : 088-067.95.10-20
. Pérou : 792-534.83.62-28
Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l.
Trimestriel n° 1 - 2011
TT..MM..
EE SS PP
NN
AA
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AA
RR
EE
p. 2
p. 3-4
p. 5-7
p. 8-9
p. 10-11
p. 12-13
p. 14-15
p. 16
• Edito.
• Un mot du président.
• Maison d’accueil "El Chibolito".
• Nouvelles de 3 beaux projets.
• Esperanza-J : 1projet qui évolue.
• JUste 1 mot : éloge de la curiosité.
• Le coin des bonnes choses.
• Élections au Pérou (1er tour ).
Belgique – Belgie P.P.
—————–—————–—–—————————————————-
4500 HUY P20 22 94
Editeur responsable : Jérôme de Roubaix 5, chemin de Gabelle – 4500 HUY
EDITO
I l semblerait que mon dernier édito ait fait quelques vagues… Je me rassure en me rattachant à un principe connu des plus grands physiciens (et expliqué par
une personne qui m’inspire pas mal de respect) : les plus grandes vagues ont besoin, pour se former, des eaux les plus profondes !
C’est le printemps ! Vous êtes probablement au courant. Vous n’êtes pas, non plus, sans savoir une autre vérité : nous sommes des animaux ! Et oui… je sais, nous avons une fâcheuse tendance à l’oublier. Pourtant, je me dis qu’on gagnerait à s’en rappeler. Contrairement à ce qu’on nous a trop dit, cette vérité est une bonne nouvelle (et je ne parle de celle amenée par notre sympathique barbu, censé veiller sur nous de là-haut). La bonne nouvelle c’est que nous sommes bestioles parmi les bestioles (quoiqu’on se croie supérieures aux autres), partie d’un tout (bien qu’on ait l’impression qu’on puisse contrôler ce tout). A ce propos, j’éprouve, parfois, un sentiment réconfortant lors de certaines "explosions naturelles". Non pas que j’aie du plaisir à voir d’autres semblables périr, mais parce que cela nous ramène à la réalité : nous sommes, envers et contre tout, partie d’un tout qui nous dépasse !
En tant qu’animaux, nous répondons à des instincts (bien qu’on nous incite à les dompter, voire à les réprimer). Nous avons une part d’inné commune à chacun d’entre nous qui ne dépend ni de notre couleur de peau, ni de notre plus ou moins "bonne éducation" ou de notre conception de la société idéale. Etre avec d’autres bestioles qui nous inspirent confiance et nous témoignent de l’affection fait probablement partie de cette part innée. Et bien ça... c’est une fichtrement réjouissante nouvelle !
Cela pourrait constituer une formidable porte ouverte vers une conception du bonheur un tant soit peu commune, une sorte de consensus qui fonderait le bien-être sur le bien-être d’autrui. Désormais, nous pourrions convenir que, pour être heureux, nous avons tout intérêt à ce que les autres le soient aussi ! Cela ne se baserait pas sur une idéologie, une religion ou des valeurs inculquées mais bien sur un intérêt purement stratégique, un calcul bassement intéressé. Au vu des interactions de plus en plus nombreuses entre effectifs de notre espèce, le moyen le plus sûr d’aller bien passe forcément par le fait que les autres, animaux comme moi, se portent à merveille.
Dans ce numéro printanier vous découvrirez, non seulement, que ce n’est pas le cas de tous mais, aussi, que construire un chemin vers un mieux ne se fait pas d’un coup d’cuiller à pot. Vous vous rendrez compte que semer ne garantit pas une bonne récolte mais qu’en repassant les plats, ensemble on y arrivera par-ci par-là !
Thomas
2
1 MOT DU PRÉSIDENT
E speranza a décidé lors de sa dernière réunion de continuer de soutenir des
projets en Bolivie qui nous sont recommandés par les petits frères de Charles
de Foucault, en marque de fidélité aux engagements que nous conseillait de son
vivant le frère Francis Hulsen (vrai héritier de la «pensée» de celui à cause de qui
nous existons le père Paul Bouvy). C’est pourquoi nous allons tenter de maintenir,
au-delà de sa disparition à lui aussi, le lien avec le groupe de femmes aymaras de
El Alto qui lui était cher. Mais, en outre, un autre contact s’est présenté à notre
solidarité c’est l’admirable travail (même si de notre point de vue trop purement
caritatif) réalisé par l’association “Creamos” dirigée par le docteur Maria Teresa
Lozada qui travaille à Cochabamba, en Bolivie.
Un petit frère, Marco, y est embauché comme ouvrier d’entretien et nous en
donne quelques nouvelles bien sympathiques :
“Creamos” s’occupe d’enfants qui naissent de parents qui, gens de la rue, vivent
dans des conditions très instables, exposés bien des problèmes d’alcool, drogue et
prostitution.
Dès le premier jour de mon travail dans cette institution, pendant que je bricolais
pour réparer une chaise ou un tiroir, à tour de rôle ils m’ont tous posé les mêmes
questions : “Comment tu t’appelles ?”, “Qu’est ce que tu fais ?” Les plus hardis
voulaient savoir le pourquoi et le comment, et ils m’ont même donné des conseils.
Même si mon travail se limite à un jour par semaine, je n’ai pas dû attendre
longtemps pour me sentir partie de la maison, une sorte de “tonton” du foyer.
Aujourd’hui quand j’arrive j’ai droit à un joyeux “bonjour Marco” presque crié par
toute la bande. Quand je pense à certains milieux du travail où le matin tu avais
juste droit à un distrait “salut” dit par les collègues les plus extravertis ! Qu’est ce
que je suis gâté !
L’ambiance de “Creamos” est celle d’une famille très nombreuse où les parents sont
remplacés par un petit groupe d’adultes qui s’occupe des tâches ménagères, de
l’administration, de la relation avec les institutions officielles et médicales. Les
bâtiments aussi sont à dimension familiale : les enfants vivent dans une maison qui
était occupée par une famille, puis derrière il y a une cour pour jouer et une autre
maison plus petite pour l’administration, la réserve et deux chambres pour des
bénévoles.
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Un jour, j’étais en train de nettoyer les gouttières et je vois arriver une fillette de 5
ou 6 ans accompagnée par deux employées du service d’Etat qui s’occupe de la
protection de l’enfance.
Son visage et ses bras étaient pleins de bleus, et, dans ses yeux désemparés, j’ai vu
une grande souffrance. Pour un rien, elle était souvent frappée par des membres
de sa famille et, ce jour là, elle avait eu le courage ou la force du désespoir pour
quitter sa maison et de chercher de l’aide. Malheureusement ce n’est pas un cas
isolé. Aujourd’hui je la vois très souvent donner un coup de main pour le ménage
ou s’occuper des plus petits. Le jour de Noël quand toute la bande de “Creamos”
est venue à la fraternité, cette petite s’est beaucoup intéressée aux fleurs et, en
partant, m’a demandé si elle pouvait emporter une rose. Dans ses yeux, il y avait
toujours comme un fond de tristesse, mais une fois que ses mains ont tenu la
fleur, son visage s’est rempli de vie et, depuis la voiture qui s’éloignait, elle m’a
salué en agitant sa rose comme un trophée. ».
Au sein d’Esperanza existent bien des groupes divers, autour de Floreffe,
Marchin, Wanze, Embourg, Huy-Héron, Thier à Liège et autres, C’est pas l’Pérou et
Esperanza-J, certes cela fait notre richesse mais risque aussi de nuire à notre
cohérence. Par ailleurs, tous les projets qu’Esperanza a financés ou décide encore
parfois de financer, ne respectent pas toujours strictement les critères que nous
voudrions prioriser, comme association désireuse d’appuyer des petites
organisations populaires qui libèrent la population bolivienne et/ou péruvienne du
joug de diverses oppressions (dans des domaines tels que instruction, santé,
production agricole ou artisanale), et qui difficilement pourraient trouver ailleurs le
très modeste financement dont elles ont besoin.
Voilà bien deux questionnements assez fondamentaux qui nous ont beaucoup
fait réfléchir ces derniers temps, au sein de notre petite association ! Nous
continuerons cette réflexion lors de notre prochaine AG. Celle-ci, soyez-y si le cœur
vous en dit, aura lieu le 28 mai. Nous espérons que la manière dont nous
déciderons, tous ensemble, à cette occasion, des orientations budgétaires de tous
nos appuis financiers futurs, ainsi que des modes de coopération entre nos diverses
composantes nous fera grandir en cohésion et en maturité. Nous continuerons ainsi
de tenter d’être si possible de vrais « partenaires du développement du Tiers-
Monde » et non simples « collecteurs de dons pour les plus pauvres » (même si
nous sommes aussi cela ne nous voilons pas la face) !!!
Jérôme
C ’était il y a 10 ans !
Esperanza s’engageait à
soutenir structurellement la maison
d’accueil El Chibolito à Cajamarca.
Après 10 ans, nous sommes en droit
de nous demander : "Où en est ce
projet, comment a-t-il évolué ?"
Voici donc quelques nouvelles, un
bref historique pour nous rafraîchir
la mémoire, et les perspectives
d’avenir du projet.
EN BREF ET EN HISTOIRE…
En avril 1998, alors que nous
accompagnions depuis 4 mois avec
mon épouse le travail du MANTHOC
(mouvement d’adolescents et
d’enfants travailleurs, fils d’ouvriers
chrétiens), le besoin d’une structure
capable d’accueillir les enfants et
adolescents en danger est apparu
comme incontournable. C’est donc
avec Luis, Rossy, Jhon et Luchita que
nous créons ce qui aujourd’hui
encore s’appelle la maison d’accueil
El Chibolito.
Chibolito signifie : "Le bon ptit
gars, le p'tit mec" et se veut un lieu
ouvert jour et nuit pour accueillir les
enfants et adolescents des rues.
L’institution prétend répondre aux
besoins et attentes d’enfants et de
jeunes qui ne sont accompagnés par
aucun autre service, les "laissés pour
compte" de la rue. Et pour cause …
Ce public est loin d’être facile à
aborder. Ce sont des jeunes et des
enfants qui, pour beaucoup, vivent
dans la rue, avec pour seul cadre
celui que la rue leur offre. Ce sont
des jeunes en mal de repaires, pour
qui les règles se résument aux lois
de la débrouille, de l’arnaque ou du
larcin, petit ou grand. Il est fréquent
dès lors d’entendre parler de viol, de
violence, de drogue, de prostitution.
C’est le monde dans lequel vivent un
nombre important d’enfants (parfois
en bas âge) et d’adolescents à
Cajamarca.
Trois axes sont mis en avant
pour tenter d’apporter aux enfants
un encadrement global.
1. L’ACCUEIL DANS LA MAISON
Les portes de la maison
d’accueil sont ouvertes 24h/24. Les
enfants disposent, à n’importe
quelle heure du jour ou de la nuit,
d’un lieu simple mais confortable
pour dormir, se laver, manger. C’est
évidemment l’occasion pour les
éducateurs de prendre contact,
d’apprendre à connaître chaque
enfant, son histoire, son vécu, ses
projets, ses problèmes…Les enfants
et jeunes peuvent venir, dormir, faire
leur linge, manger un bout puis
repartir le matin s’ils le souhaitent.
C’est l’accueil d’urgence !
MAISON D’ACCUEIL "
MAISON D’ACCUEIL " EL CHIBOLITO "
EL CHIBOLITO "
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Certains pourtant demandent à
rester. Fatigués de vivre dans la rue ou
lassés des mauvais traitements dans leur
famille, ils s’installent alors pour quelques
mois, le temps d’approfondir la situation
et de remédier en tout ou en partie aux
problèmes. C’est l’accueil permanent !
2. LE SUIVI FAMILIAL
"Il n’existe pas de meilleur endroit
que la famille pour permettre à un enfant
de grandir". Ce principe, les éducateurs et
éducatrices de la maison d’accueil en
sont convaincus. Dans certains cas, il est
préférable pour l’enfant de sortir un
temps de son milieu familial.
Le travail de l’équipe éducative est donc
de rencontrer la famille d’origine des
enfants accueillis et par des entrevues
régulières à la fois au domicile des
parents et dans les murs de la maison
d’accueil, par des discussions, des
formations, … de permettre aux parents
de se réapproprier la responsabilité de
l’éducation de leur enfant.
3. LES ATELIERS DE FORMATION
La première des priorités dans ce
domaine est évidemment de préparer les
jeunes à rejoindre un cursus de formation
scolaire ou professionnel. Tous les jours
de la semaine, un atelier de rattrapage
scolaire est assuré par une éducatrice.
Les enfants permanents, qui ne sont
pas encore réinsérés dans un circuit sco-
laire classique ou alternatif, sont obligés
d’y participer. C’est l’occasion de tester
les connaissances et de préparer assidû-
ment le retour à l’école. Pour d’autres, il
faudra rechercher un centre de formation
adapté à leur âge, à leurs attentes.
Viennent ensuite les ateliers
productifs. Ce sont les ateliers de
menuiserie, d’artisanat et de
boulangerie. L’objectif est de donner un
maximum de cordes aux jeunes pour
assumer leur future vie d’adulte. Ce ne
sont pas des formations qualifiantes qui
donnent droit à un diplôme. Par contre,
ces ateliers permettent aux participants
de gagner un peu d’argent de poche ce
qui représente une alternative partielle au
dangereux travail nocturne. C’est égale-
ment un moyen de donner le goût pour
un travail digne qui respecte leur intégrité.
Tout cela est très important mais il
ne faudrait pas oublier que les enfants
doivent pouvoir jouer. Le jeu fait
intégralement partie des ingrédients
nécessaires à une croissance saine.
Plusieurs fois par semaine, les jeunes
ont l’occasion de participer à l’atelier
sport et récréation, à l’atelier de danse
et à l’atelier théâtre.
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Vous découvrirez 1petite vidéo présentant le projet El Chibolito sur Youtube en tapant : « Chibolito Cajamarca ».
7
Par ces différents axes, l’équipe éducative tente
d’intégrer toutes les composantes de la vie des enfants.
[…] , Depuis plus de 10 ans maintenant, El Chibolito a du
évoluer, se remettre en question, revoir ses priorités en
fonction des cas rencontrés, bref, grandir et se construire.
Aujourd’hui, nous pouvons tirer clairement 2 constats :
• La maison d’accueil est un lieu important et nécessaire pour les enfants et adolescents des rues de Cajamarca.
• La maison d’accueil a plus que jamais besoin de notre soutien pour continuer à fonctionner.
En effet, l’Etat péruvien n’a pas encore mis dans ses
priorités l’attention aux enfants et adolescents de la rue.
Par conséquent il n’est, à l’heure actuelle, pas envisageable
d’attendre un budget de l’Etat pour permettre à la maison
d’accueil de fonctionner.
ESPERANZA soutient ce projet à concurrence de 2 à
3.000€/an. Cet argent sert à la gestion quotidienne, elle
permet à l’association de pérenniser sa présence aux côtés
des enfants et adolescents en danger de Cajamarca. Une
action qui vaut la peine et que je vous invite à soutenir en
faisant un don sur le compte d’Esperanza TM.
Chers amis, Merci de vous souvenir de nous.
I ci, nous commençons l’année scolaire. Il semble que cette année les gens ressentent plus la nécessité d’étudier, spécialement ceux de la zone rurale.
Nous avons donc un bon nombre de nouveaux inscrits en première année, environ 45 et les demandes continuent à arriver. Mais on sent aussi les problèmes financiers, particulièrement au moment du paiement de l’inscription. La sœur Fanny vous aura certainement informés de nos besoins et du soutien que vous pourriez nous apporter. Soyez remerciés pour cette aide, qui sera utilisée au mieux pour l’Alcides !
Castinaldo
Lettre de Castinaldo Vasquez, professeur
au collège Alcides Vasquez (Bambamarca)
Chers amis,
N ous avons fêté au mois d’août les 25 ans de notre centre de formation pour adultes!
Depuis 2007, nous avons mis en route 5 options techniques : boulangerie, couture, menuiserie, électricité et informatique. En première année les élèves doivent choisir une option, et la suivre pendant toutes leurs études de manière à sortir de secondaire avec une formation pour le travail. Les élèves continuent à venir de différentes communautés paysannes, et certains restent loger sur place.
Merci pour votre aide. Nous aurions encore besoin de vous pour améliorer leur alimentation et continuer à équiper les ateliers pour la formation avec une ou l’autre machine.
Nous voudrions aussi amener l’eau pour irriguer le terrain que nous avons à Agomarca, où nous cultivons des fruits et légumes pour l’alimentation des élèves. Comme vous voyez, les nécessités sont multiples, mais toute collaboration est bienvenue et vraiment indispensable.
Comme vous le savez, cette année nous élisons un nouveau président de la république. Avec les étudiants, nous menons une réflexion sur les 6 critères pour un bon président : honnêteté et transparence, connaissance des nécessités des gens, propositions claires et réalistes, dialogue avec la population, engagement pour la réconciliation et la justice, engagement pour le progrès et le bien commun. Et nous analysons ainsi les propositions de plan de gouvernement de chaque candidat. Priez pour que nous ayons un bon président, qui se préoccupe du pays et non de son parti, qui travaille pour le bien-être, spécialement des pauvres et du monde rural, et qui s’engage pour la protection et la défense de l’environnement.
A bientôt d’autres nouvelles. Grand bonjour à chacun. Fanny
Lettre de la sœur Fanny Cebreros, directrice
du collège Alcides Vasquez (Bambamarca)
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3 avril 2011 Chers amis d’Esperanza,
J e prends enfin un peu de temps pour vous donner des nouvelles.
Ces semaines sont très chargées en occupations, depuis la rentrée scolaire de mi-mars. Demain ce sont les élections présidentielles. Après cela, nous entrons dans la semaine sainte qui, dans la réalité de Cajamarca, est pleine d’engagements de toutes sortes. Les gens ici vivent encore de façon très fervente les événements religieux que nous commémorons ces jours-là. La semaine suivante, j’irai dans mon village, à Perlamayo, pour célébrer le premier anniversaire de la mort de ma sœur. Le 8 mai c’est la fête des mères, et là aussi il y a beaucoup d’activités. Ce n’est qu’après cela que nous pourrons un peu plus tranquillement penser à d’autre activités.
Cette année, avec le conseil paroissial, nous avons décidé de privilégier 3 domaines de travail : évangélisation et catéchèse, spiritualité et liturgie, et enfin solidarité et action sociale. C’est dans ce 3ème secteur que nous aurions besoin de votre soutien. Nous voulons essentiellement promouvoir 4 choses :
• Les groupes de femmes (4 dans mon secteur, ce qui fait environ 120 femmes): jusqu’à l’an dernier elles recevaient une aide pour la matière 1ère de l’artisanat. Cette aide a été coupée, et elles nous ont adressé une demande en ce sens.
• Les professeurs: pour un travail de renforcement scolaire pour les enfants de ces mêmes femmes.
• La participation à des journées de formation et à des cours, dont certains à Lima.
• Le soutien à des familles en extrême pauvreté ou présentant un besoin imprévu.
Un grand bonjour à tous les membres d’Esperanza, amicalement, Padre Rolando.
Quelques nouvelles des projets dans lesquels est impliqué Rolando Estela, ami engagé dans un travail social dans des quartiers défavorisés de Cajamarca.
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Bonjour.
N ous avons bien reçu les 1000 €, qui nous serviront pour acheter : - lits, draps et couvertures pour les victimes de la traite d’êtres humains, - 1ordinateur pour travailler à Puerto Maldonado, pour écrire des lettres aux
juges et avocats pour la défense des femmes, - des vêtements pour les victimes qui s’échappent sans aucun effet personnel
Grand merci pour votre soutien et encouragement. Nous continuons à nous battre pour le respect des droits des enfants en Amazonie. La tâche est compliquée et dangereuse. L’or n’est pas aussi brillant qu’il ne paraît ; il apporte la destruction de la génération future, de l’environnement et la pauvreté se perpétue dans cette partie du pays. Un grand bonjour à tous les amis, spécialement Vincent et Julien qui restent présents depuis leur passage ici et le partage de moments de vie inoubliables.
Oscar y Ana
Lettre de Oscar et Ana du projet Huarayo (Mazuco)
ESPERANZA-J : 1 projet qui évolue, qui est chamboulé mais qui se consolide…
L es temps ont été un peu troubles au sein de notre groupe.
Plusieurs membres ont, dernièrement, pris un peu de distance. Bien que ce ne soit jamais une bonne nouvelle, cela ne remet pas en question l’envie de plusieurs d’entre nous de poursuivre l’aventure. Au rayon bonnes nouvelles, nous avons noué de nouveaux liens enthousiasmants avec d’autres groupes, plus ou moins "jeunes" et plus ou moins "engagés". Cette création de liens, dans le but de favoriser une plus grande mobilisation, est, depuis le début, un de nos objectifs. En 1er lieu nous avons fait connaissance du très original collectif La Marre (Mouvement Antipub de Réappropriation Radieuse de l’Environnement).
C’est ainsi que nous avons relayé, en février dernier, une de leurs actions pour la Saint-Valentin en recouvrant les panneaux publicitaires hutois du visuel ci-dessous (apposé sur une nappe en papier). Le slogan : « Faites l’amour pas les magasins »1 ! Plus ou moins simultanément, par le biais d’une formation en désobéissance civile, nous avons rencontré des membres du groupe de jeunes d’Entraide et Fraternité les Alteractifs2. Avec eux, nous avons mis sur pied une action pour la Journée Internationale de la Femme (le 8 mars) appelée « Emballez-nous ». Nous avons apposé à des caddys de supermarchés l’affiche ci-jointe.
10
*
1 Tapez « RTC La Marre » pour voir 1film d’1min30 sur cette action !
2 Pour en savoir plus: www.alteractifs.be
Enfin, ensemble les 3 groupes avons organisé une action suite à notre participation au triste anniversaire des 12 ans du Centre fermé de Vottem. L’idée nous est venue en découvrant à proximité de la prison une publicité qui nous a inspiré un détournement nommé « Cocu-Cola ».
Pour ce qui est des contacts avec le Pérou il y a une excellente nouvelle pour le projet Pucllay dont nous vous avons déjà parlé. Après avoir reçu une 2de aide financière modeste (1000 €) ils viennent d’apprendre qu’ils pourront compter sur le soutien de la municipalité de Lima pour poursuivre leurs projets. Par ailleurs, lors de mon séjour prochain au Pérou, il est probable que je puisse travailler avec eux et peut-être réfléchir à la mise sur pied d’un mouvement de jeunesse original et avec des objectifs propres. L’idée serait de placer le jeu (sens du mot Pucllay en quechua) et l’imaginaire au centre d’une démarcha d’éducation populaire ! Bref, Esperanza-J connaît un beau printemps prometteur avec de nouvelles synergies et des envies à foison.
Thomas
11
ELOGE DE LA CURIOSITÉ "La curiosité est un vilain défaut".
T out enfant que nous avons été un jour fut certainement frappé de
cette sentence catégorique. Si notre regard innocent se baladait sur des contrées adultes interdites ou si nos questions naïves abordaient des rivages secrètement gardés, l’objection tranchante nous était lancée sans appel. L’inconnu, le fantastique et l’invraisem-
blable nous étaient dérobés dans notre impression de toucher à des trésors cachés. Et l’injonction de se tenir à l’écart faisait probablement naître en nous une envie plus grande encore de découvertes mirifiques. Comme Adam et Eve en leur temps, nous refuser le fruit de la chose convoitée augmentait le désir d’y goûter. Bien sûr cette curiosité dénoncée a trait à notre appétit de sensationnel, à cet inévitable attrait pour tout ce qui relève de la rubrique des “chiens écrasés”. Serait-ce un vilain défaut cette attirance morbide pour les voitures embouties sur l’autoroute, pour les sirènes hurlantes des ambulances, pour les disputes de voisinage dans notre quartier, pour les ragots de la presse à scandale, pour les rumeurs de clocher? Ou alors un simple réflexe salutaire bien humain pour nous rassurer que le malheur frappe plus souvent à la porte de nos voisins ? Une sorte de condition sine qua non pour nous démontrer que la chance ne nous a pas encore quittés…
Loin du regard indiscret mal considéré existe une autre curiosité, riche, insatiable, palpitante et généreuse. Une curiosité au reflet de la diversité multiple. Une curiosité sondant les profondeurs du Monde, sombres et chatoyantes, âpres et mielleuses. Une curiosité qui dévoile l’acuité des sens comme un révélateur photographique. Partisan de cette curiosité créatrice,
Pablo Neruda confessait dans ses Mémoires : "je suis un omnivore avide de
sentiments, d’êtres vivants, de livres,
d’évènements et de batailles. Je
mangerais toute la terre. Je boirais la mer
entière". Ailleurs, dans sa revue espagnole de 1935, il offrait les prémices de sa poésie : "une poésie impure comme un habit, comme un
corps, avec des taches de nourriture, et
des attitudes honteuses, avec des rides,
des observations, des rêves, une veille,
des prophéties, des déclarations d’amour
et de haine, des bêtes, des soubresauts,
des idylles, des croyances politiques, des
négations, des doutes, des affirmations,
des contraintes. La loi sacrée du madrigal
et les décrets du toucher, de l’odorat, du
goût, de la vue, de l’ouïe, le désir sexuel,
le bruit de l’océan, sans rien exclure
volontairement, sans rien accepter
volontairement, l’entrée dans la
profondeur des choses en un acte
d’amour fasciné, et le produit poésie
tâché d’écume tactile, avec des traces de
dents et de gel, rongé peut-être
légèrement par la sueur et l’usage".
JUste 1 MOT (Chronique de Julien L.)
12
Comme tout poète, Neruda
éprouvait la nécessité de partager sa vision du Monde par les jeux de la langue. Il décrivait une réalité qui l’avait façonné, avec le désir avoué de façonner en retour la réalité de son époque. Mais pour appréhender ce réel afin de le transfigurer, le poète devait lui être ouvert. Il fallait s’en imprégner, s’immerger, le provoquer, le maltraiter, l’adorer, d’une façon presque virginale, "sans rien exclure volontairement, sans rien accepter
volontairement". Être une porte ouverte aux vents du monde et un réceptacle de ses torrents, pour revenir ensuite dans la sécurité des espaces connus et des êtres chers, avant de repartir à la découverte d’horizons encore vierges de notre présence.
Il y a l’opportunité pour certains
de voyager dans d’autres pays. Il y a bien sûr les vastes mondes de la culture littéraire, musicale, artistique, cinématographique,… qui sont autant de continents en friche pour chacun de nous. Il y a les confins de sa propre personne à visiter, des ténèbres à la clarté. Mais il y a aussi les évènements du quotidien : l’éclosion printanière d’un bouton de rose ; le discours passionné d’un inconnu ; un regard de complicité ; la perte d’un être cher ; une maladresse révélée aux autres…
Tout est occasion de fouiller et
d’entrer "dans la profondeur des choses en un acte d’amour fasciné". Face à notre époque postmoderne diagnostiquée “en perte de sens” et “désenchantée”, si nous lui opposions en remède la saine curiosité ?
13
Julien
Littérature
La programmation des Halles de Schaerbeek est toujours pimentée de couleurs d'ailleurs. Cette saison, dans le cadre du cycle "Mondes Arabes", on nous avait proposé de rencontrer Etel Adnan. Le but de ce cycle était de faire découvrir quelques-uns des
auteurs les plus importants du Moyen Orient, et qui sont trop souvent méconnus ici…
Etel Adnan, née en 1925 à Beyrouth d'un père musulman syrien et d'une mère grecque et chrétienne, est devenue poète, écrivaine, et peintre. Pour ceux qui, comme moi, n'en ont jamais entendu parlé, je vous invite à lire "Sitt Marie-Rose" un roman autobio-graphique qui est l'un des premiers livres qui décrit, de l’intérieur, la guerre civile libanaise.
J'en profite pour vous inviter à jeter de temps en temps 1coup
d'œil sur la programmation des Halles de Schaerbeek! www.halles.be/ Je sais que tout
le monde ne vit pas à Bruxelles, mais justement: un spectacle ou une expo aux Halles
peut d'ailleurs être une bonne excuse pour venir à la capitale et profiter de la journée…
Voici quelques idées sympathiques à faire ou à voir pour l'instant également à Bruxelles:
• l'exposition de Miró à l'espace culturel ING ( 6, rue Royale)
• le festival international du film fantastique à Tour et Taxis tout le mois d'avril,
• une balade en "VILLO" (1.50 euros pour la journée) - www.villo.be -
ou juste 1café sur les terrasses de la Place Ste Catherine ou sur le Parvis de St Gilles...!
Qui sont-elles? Qu'ont en commun Alice Belaïdi, Etel Adnan ou encore Gabriela Quintero...?
Tout d'abord se sont des femmes...oui je sais, la "journée internationale de la femme" est passée...
Et alors? Pourquoi justement ne pas leur/nous rendre hommage un jour X comme aujourd'hui...?
Alors voilà ce que je vous propose: La lecture d'une femme poète; un spectacle, très féminin; le nouveau CD d'un duo "frère et sœur"; et pour finir un film qui parle d'ELLES...
Théâtre
Au Théâtre du Gymnase une pièce engagée, forte et intelligente à ne pas louper, adaptation du roman du même nom (S. Azzeddine).. "Confidences à Allah" ne passe pas souvent en Belgique.
J'ai du suivre leur itinéraire en croisant les doigts, et je me suis aperçue que ça se jouait une dernière fois par ici: rdv à Tubize le 22 avril au Théatre du Gymnase (www.theatredugymnase.com)
Internet
Gabriela Quintero est une guitariste mexicaine d'enfer! Sa guitare est accompagné par celle de son frère et le tout donne un son latino aux influences rock, folk et jazz … Aussi impressionnant que ça puisse paraitre, Rodrigo y Gabriela arrivent à nous faire dan-ser et à écouter leur CD sans se lasser alors qu'il n'y a que des guitares... aucun autre ins-trument!
Des musiques originales mais aussi des reprises "à leur sauce"! Leur nouvel album est en vente à la Fnac: " 11:11 " et il coûte 15.90 euros. Pour écouter sur le net: www.myspace.com/rodrigoygabriela
Musique
Cinéma
Au cinéma un peu "alternatif" le plus proche de chez vous
ou en dvd bientôt : ne ratez pas "Woman are Heroes", un film documentaire réalisé par JR. Cet artiste a réalisé des photos gigantesques de visages humains affichées sur des escaliers à Rio de Janeiro, ou en plein bidonville du Kenya, et dans pleins d'autres endroits dans le monde.
Ce documentaire ne s'intéresse pas qu'aux visages des femmes photographiées, car elles ne sont pas n'importe qui : le film nous plonge dans les parcours de vies de fem-mes exceptionnelles.
Un hommage à celles qui malgré toutes les souffrances que leur a amenées la vie, continuent à se battre tout en gardant le sourire! Un projet artistique origi-nal, audacieux et qui semble cohérent dans sa démarche.
Super petite conférence de JR : www.ted.com/speakers/jr.html !
Rien de tel que quelques images récentes pour se faire une idée du projet de Maison d’accueil « El Chibolito » dont Fred vous a parlé (pp. 5-7) : www.youtube.com/watch?