IROmagazine N°24

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Jumelé avec l'Association des Inventions de Chine Réseau de compétences Le réseau création d’entreprises www.id-group.info www.pme-ch.ch Association Suisse Invention Romande N° 24 / 2012 Tous sur le même vaisseau - coopérons 4 Du grain au pain 9 L’eau pure et naturelle 15 Coopérer à taille humaine Spécial 40 e édition

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Revue de l'invention et de l'innovation en Romandie

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Jumelé avec l'Association des Inventions de Chine

Réseau de compétences

Le réseau création d’entreprises www.id-group.info www.pme-ch.ch

Association Suisse Invention Romande

24 /

2012

Tous sur le même vaisseau - coopérons

4 Du grain au pain

9 L’eau pure et naturelle

15 Coopérer à taille humaine

Spécial

40e édition

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éDiTo

Narcisse NiclassRédacteur

a un réseau privilégiéde relations grâce au jumelage avec

Des échanges ont lieu régulièrement depuis 1987

Si vous reproduisez nos textes, veuillez toujours mentionner la source.

RISQUE, INVENTION ET PROGRèS (RIP)

Auguste Piccard a inspiré Georges Remi pour créer le fameux Professeur Tournesol. Ce personnage a insufflé son génie inven-tif et divinatoire à Hergé. Pourquoi ? Parce que décalé !

De toutes les époques, notre vie sociale, active et en mouvement, est la période la plus sûre. Et, pourtant que de peur face à l’innovation. Pourquoi ? Parce que prin-cipe de précaution!

Qui sont les ennemis du progrès ? Per-sonne n’est contre l’innovation, l’invention mais personne n’ose plus prendre de ris-que. Pourquoi ? La faute aux politiques!

En médecine, dans l’agro-alimentaire, partout au Nord nous voulons le meilleur mais sans esprit de pionnier et de décou-vreur. Pourquoi ? La faute aux assureurs et aux banquiers timides.

En vacances, vous voulez l’exotisme to-tal et au moindre pépin, vous bondissez sur les appels d’urgences. Aucun Helvète ne décolle de chez lui sans son livret Eti. Pourquoi ? Parce que curieux mais pas téméraire.

La recherche, l’innovation, ce n’est pas les vacances. Les terres vierges recèlent par essence des inconnues. La vie est évolutive et changeante. Le scénario n’est pas écrit. Toujours la mort s’invite au générique et place le mot FIN.

Tournesol était en avance sur son temps parce qu’il n’écoutait pas les sceptiques et les conser-vateurs, les prudents et les peu-reux. Il était sourd avec un esprit décalé. Comme lui, osez marcher hors des ornières.

Choisissez les chemins étranges, étonnants. Vivez pleinement et acti-vement vos envies d’entreprendre. Qui sait, serez-vous un précurseur, un chercheur, un modèle, un patron et peut-être un capitaine d’industrie, un pilote. Créatif, inventif, dynamique,

différent, inclassable, impatient, curieux et désobéissant, ne courez pas le risque de passer à côté de l’innovation!

Depuis 30 ans, nous vivons crise sur cri-se. L’ONU ne réalise pas ses huit engage-ments du Millénaire. Les gouvernements paniquent. Les institutions internationales tremblent mais les grandes écoles n’ont rien changé dans leur programme. Les universités les plus prestigieuses ne se remettent pas en question.

Pourtant, il est temps d’oser penser différemment

et d’inventer une nouvelle économie

Pourquoi pas ? Parce que manipulation.

Les défis nous attendent maintenant. Ne pas prendre de risque serait le plus grand risque pour notre société. Narcisse Niclass

IMPRESSUMIROmagazine case postale 1303 CH 1701 FRIBOURG www.invention.ch

Layout IROmag ÉDITIONS Monique Brasey e-mail: [email protected]

CORRECTRICE Laura Zinetti

IMPRESSION Imprimerie Saint-Paul, FribourgBd de Pérolles 42, CH-1705 Fribourg Tél. 026 426 41 11 [email protected] Fax 026 426 45 31 www.st-paul.ch

RÉDACTION Narcisse Niclass Michel Giannoni Michel Bugnon-Mordant Daniel Mange Martial Pillonel Olivier Hofmann Gilbert Sonnay

ILLUSTRATIONS www.raa.ch Ludovic Hartmann (ludoart.com) p.17/21

Auguste Piccard qui inspira Hergé pour le personnage du Professeur Tournesol

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La tradition dans la construction en-gendre une inertie, parfois salutaire quand il s’agit de la sauvegarde du patrimoine bâti. Si une rénovation s’impose par contre, les problèmes surgissent. Conser-ver, préserver, adapter, modifier, changer, rénover ou tout refaire à neuf, ce choix est soumis à des contraintes qui ne sont pas toujours rationnelles.

Dans ma vie d’entrepreneur, j’ai subi des règlements tatillons et vécu des situations difficiles, avec des in-terlocuteurs bloqués sur des positions passéistes.

A la recherche du confort jusque dans les châteaux forts. Ces 60 dernières années, les exigences de la clientèle pour un confort moderne ont poussé les menuisiers, les verriers et les fabricants de portes et fenêtres vers un niveau technique jamais atteint. Le développement des profils, la conception des produits avec les partenaires, les tests en situation, l’analyse du comporte-ment et le contrôle des résultats, c’est au minium 3 ans d’effort. Ce n’est pas de la génétique ou de la nanotechnologie mais pour une PME c’est un investissement im-portant, justifié par les désirs des clients.

EsThéTiquE et technique

Une PME, avec des produits courants comme des portes et des fenê-tres, doit-elle se soucier de recherche et développement ? Il y a plus de 20 ans, nous avons déposé plusieurs brevets. Certes nous n’avons pas vendu de licences mais nous avons été renforcés dans notre vision et notre stratégie d’entreprise. Cette démarche nous a enseigné une approche innovante du marché.

Ce standard élevé de nos lieux de rési-dence engendre des coûts de chauffage et de ventilation.

Le green-tech est partout. Pour être cohérents, il faut soigner les détails. Chauffage et ventilation sont gourmands en calories. Nous savons que les fenêtres entraînent une déperdition de chaleur et une grande consommation d’énergie. C’est sur ce point faible que notre entre-prise a orienté sa recherche.

Le patrimoine bâti est d’une grande richesse en Suisse. Un atout pour notre culture et notre tourisme. Tou-tefois, même dans

un musée, des locaux d’archives, voire des ateliers, les exigences de la vie moderne obligent les propriétaires, la collectivité, à adapter portes et fenêtres. C’est là que la difficulté est grande : avoir une esthétique du passé et une qualité du futur.

Gutknecht SA a développé une fenêtre très technique mais acceptée par les Ser-vices de protection des bâtiments histori-ques. L’esthétique, l’économie, l’écologie sont conciliées dans notre produit nommé Histo2030.

Comment renforcer l’isolation sans toucher

l’aspect historique d’un édifice ?

Histo2030 Une fenêtre produite sur mesure pour défier le temps sans renier nos richesses. Une fenêtre qui se pose sans histoire. Une fenêtre acceptée par les amoureux de l’histoire.

La recherche et le développement c’est aussi valable pour les PME et souvent nous en faisons sans le savoir. C’est une contri-bution à l’économie réelle et régionale.

Martial PillonelPrésident

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Chemin des Esserpis 1 Tél. +41 (0)26 663 93 93 1470 Estavayer-le-Lac Fax +41 (0)26 663 39 46 www.gutknecht-sa.ch [email protected]

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La domotique a de beaux jours devant elle, mais il faut en convenir, dans une approche hautement technique, voire industrielle. Depuis les années 70, quand tous les espoirs étaient permis, le foyer était dessiné comme un lieu qui comble tous les besoins physiologiques : protection, manger, chaleur, distraction, dormir. La technique marchait au doigt et à l’œil, même avec la pensée. C’était réduire notre existence à un produit de consomma-tion standard. Nos désirs sont ailleurs. Nos contraintes climatiques dictent certains choix.

La génération dite à explosion avec un dérivé du pétrole comme carburant a atteint les limites du rendement. Courir après des économies sur des voitures hybrides, alors que la Chine et l’Inde produi-sent par millions des versions antiques, est illusoire. Les transports individuels sont une nécessité. L’étude de la mobilité globale est une solution pour économi-ser les énergies fossiles.

Encore faut-il s’entendre sur la définition. Pour certains, c’est une copie de l’humain. Mais, ne sommes-nous pas assez nombreux ? Pour d’autres, ce sont des machines serviles et stupides, ou au contraire intelligen-tes et autonomes, ou des prothèses qui

prolongent des fonctions humaines. Il y a des chances qu’un robot-dé-mineur soit plus intelligent qu’un humain poseur de mines et de bombes.

Un rêve poussé par Bertrand Piccard. Une réalisation qui ne peut que produire

des effets bénéfiques. Recherches sur les maté-riaux, les cellules solaires, les batteries, la gestion de l’énergie et développe-ment d’un projet auda-cieux sans la volonté de profits financiers.

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Vision – philosophie

Déjà plus de 20 ans d’expériences et d’applications. Ana-lysez votre vie sous l’angle macros-copique : les changements ne sont pas si révolutionnaires. Les supports musicaux ont évolué. La TV se regarde partout. Le sans-fil est une chance pour les pays en développement. Mais vous vous déplacez toujours pour votre travail, votre formation et vos loisirs.

Tout a débuté par le désir et le besoin

d’améliorer le rendement agricole dans le but louable de combattre la faim dans le monde. Tout a commencé avec le souci d’améliorer notre résistance face aux problèmes de santé. Il y a les pour et les contre. Il y a la peur et l’espoir. Aujourd’hui, les OGM sont parmi nous. La science avance. Les questions éthiques

se posent avec acuité. Nous ne sommes plus dans le virtuel et les labos.

Toujours plus grand. Toujours plus petit. Toujours plus plat. Demain, souple et vendu au mètre comme le tissu. Enfin, un bénéfice écologique à la production et au recyclage.

le projet sur www.iceberg2012.net IROmag apporte sa contribution à la sensibilisation aux questions climatiques.

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Le cadre En gastronomie, les produits alimentaires sont, heureusement, toujours rattachés au terroir. Certes, certaines productions sont devenues universelles mais une pizza à Naples, en Sicile ou en Sardaigne aura toujours une saveur particulière. En matière de pains, la Suisse a ac-quis une place remarquée grâce à la filière de la profession. Du culti-vateur au consommateur, le soin apporté à la culture, à la récolte, à la mouture puis au travail de transformation fait que les boulangers suisses ont une image forte.

Qualité, originalité, variété et le goût du bon pain sont des points toujours relevés par les consommateurs. C’est grâce à la formation professionnelle et à l’amour du métier que nos boulangers-pâtissiers sont reconnus et appréciés.

Question de blé Dans les métiers de bouche, les artisans qui grandissent, c’est bien connu, sont toujours des passionnés. Olivier représente la quatrième génération de la famille Hofmann, à la tête de cette entreprise créée en 1882 à Reconvilier. Dans une bâtisse imposante, à la Grand-Rue, secondé par son père et sa mère, il retrousse ses manches, participe à des concours, partage et enseigne son savoir-faire. Ancré dans le terrain jurassien, sans être fou d’histoire, il s’engage pour la vie associative locale en faveur de l’Abbaye de Bellelay. C’est bien connu, les person-nes les plus actives et les plus occupées ont toujours le plus de temps pour les pro-jets et les défis.

Du grain au Pain

Conquérir le cœur des clients avec une spécialité alimentaire ne s’improvise pas. Faire du neuf avec de vieilles idées, c’est possible. Remettre au goût du jour d’anciennes recettes, c’est apprécié. Toutefois, le produit devra toujours être à la hauteur des at-tentes des consommateurs. La qualité ne s’invente pas. Elle est ou elle n’est pas. Quelle prétention que d’aller au Salon des inventions présenter un pain confectionné avec la plus vieille céréale connue dans nos contrées, le petit épeautre ou engrain ou triticum monococcum. C’est le pari relevé par Olivier Hofmann et des amis.

Qui dit pain pense alimentation, sim-ple, naturelle, saine, traditionnelle. Cer-tains vous diront que le pain c’est sacré et d’autres vont vous parler d’allergie au glu-

ten. Les céréales ont été découvertes par les pre-miers hommes-cueilleurs puis mises en valeur par les premiers agriculteurs. C’était il y a plus de

10’000 ans. Dans l’Antiquité déjà les paysans savaient sélectionner les plantes qui se prêtaient le mieux à la culture. Ce choix guidé par la na-ture et le sens de l’observation ne donnait que des produits bio. C’est plus tard, au XXe siècle seulement, que les spécialistes de l’industrie agro-alimentaire sont venus casser le travail de la nature. C’est un cy-cle bien curieux : l’agriculture permet de nourrir plus d’êtres humains. Comme il y a plus de population, il faut produire plus. Nous n’allons pas ouvrir de débat sur ce sujet de la surpopulation. Nous sommes sept milliards et nous aurions la capa-cité de supprimer la faim dans le monde. Aujourd’hui, il faut réapprendre à faire plus avec moins. La culture d’une céréale millénaire comme le petit épeautre montre qu’il est possible de respecter la nature et de se nourrir sainement avec les produits de sa région.

il faut réapprendre à faire plus avec moins

La région jurassienne est ouverteC’est un territoire qui ne s’arrête pas aux frontières politiques. Olivier Hofmann à Reconvilier a cette approche. Les pieds dans le sol, la tête dans le ciel. Avec ID-GROUP et le concept de Point Créateurs, il se lance dans un projet à long terme dont les objectifs sont ambitieux. Pour assurer cette création d’entreprise, sorte de spin off de sa boulangerie familiale, nous cherchons des partenai-res, but de notre lancement au Salon international des inven-tions de Genève. Si vous êtes intéressé à accompagner cette nouvelle entreprise, contactez : [email protected] +41 26 476 60 40

Olivier Hofmanncréateur de pains

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Pain au petit épeautre

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Atelier de travail sur matériaux compositesmoulage, réparation de toutes pièces, voitures, bateaux, avions. Artisan indé-pendant avec une liste prestigieuse de réalisations pointues. Développement possible dans le bâtiment et l’industrie.

Financement atelier 50’000 francs et coaching pour la partie administrative.

Région Payerne, Estavayer-le-Lac, Payerne, Avenches.

Il est bien connu qu’il est plus facile de perdre en bourse et d’attendre, en espérant que la fameuse loi du marché reparte à la hausse, que d’avoir l’esprit entrepreneurial. Perdre avec les moutons et les pigeons évite la critique et la responsabilité individuelle. Si les anciens patrons, si les fondations de famille, si les riches osaient s’occuper eux-mêmes de suivre leurs placements dans l’économie réelle et régionale, il y aurait du plaisir dans la finance. Imaginer, tenter l’impossible, c’est déjà s’en rapprocher. Approchez-vous de nous pour découvrir ces porteurs de projets et coopérer. Le bonheur de connaître les effets de ses place-ments et d’agir, investir, là où vous vivez.

10 projets déposés sur www.invention.ch

qui cherchent du financement ou des partenaires actifs

contact direct Id-GROUP HOLdING

[email protected]

De l’idée à la réaLisaTion

Acqua 21 Appareil pour le traitement de l’eauAfin de passer au niveau de pro-duction industrielle et attaquer un marché en croissance et de nouveaux marchés. Fort potentiel. Businessplan détaillé. Potentialité commerciale concrète, prouvée.

Financement 300 K Investisseur pur ou partenaire à temps partiel pour suivre l’entreprise.

Région Suisse romande et national. Développement, potentiel fort.

Electrotop Appareils de chantier pour faciliter le travail des électriciens

avec une forte augmentation du ren-dement pour tirer des lignes dans des conduits existants. Première série test livrée. Accueil du marché très favora-ble. Développer le marketing et atta-quer les marchés européens voisins.

Financement 200 K à 500 K selon objectifs avec les investisseurs. Exportation.

Région Vaud ou Fribourg, selon opportunité d’installation de l’unité de montage.

AURUMGhana, mine d’or en exploita-

tion depuis 4 ans, avec licence d’expor-tation et licence fédérale pour le traite-ment en Suisse. Exploitation artisanale avec un excellent rendement. Copro-priétaire décideur suisse. Business plan détaillé, rapport d’exploitation at-testé par les ordres à la fonderie suisse.

Financement 1 à 3 millions selon vision des investisseurs. Possibilité de faire un partenariat technique et de s’impliquer dans l’exploitation.

Investisseurs avec du potentiel de déve-loppement, possibilité d’acheter d’autres concessions dans le même bassin auri-fère. Contrats établis pour les options.

Région Ghana / Curieux s’abstenir.

défi porteur www.iceberg2012.netUn coup de cœur pour entreprise qui souhaite communiquer à long terme avec un projet fort. Plusieurs objectifs possibles : sponsoring actif et engagé / mécénat / création d’une stratégie de communication / outil de marketing / communication interne, formation.

Financement pour pérenniser le projet CHF 80’000.- partenariat dès 5’000.- sponsors principaux exclusifs

dès 30’000.-.

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Sur terrain constructible de 4’000 m2 englobé dans une parcelle de 16’000 m2

bordée d’une forêt, d’une route privée et d’une zone agricole. Une situation tranquille. Indice 0,40. Construction d’un centre de réflexion et de dévelop-pement personnel pour entrepreneurs, cadres, leaders et décideurs. Lieu de ressourcement, de contacts et d’échan-ges. Investissez dans le bonheur.

Financement ouvert dès 100’000 francs. Montant total souhaité 1 million. Ouvert à des investisseurs étrangers.

Région Fribourg, favorable aux socié-tés holding et fondations. Résidence

secondaire.

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Le réseau création d’entreprises

tv câblée + internet Petite équipe de production souple, société française dans le dé-partement de l’Ain, opportunités de développement dans le multimédia en bénéficiant d’un cadre favorable, locaux, matériel, réseau.

Développer la diffusion sur le web. Ac-cès au marché genevois ouvert. Anten-ne de production à l’étude en Suisse. Locaux disponibles.

Pour un ou des investisseurs qui ont des besoins en multimédia, vidéo, communication.

Une formidable opportunité pour une société française qui se baserait en Suisse. Réseau de partenaires existants. Un outil pour un pool de financiers.

Financement dès 100 K pour la première étape, montant total idéal recherché 600 K

Région Suisse romande avec accent sur Genève et la France voisine.

centre culture et hébergement

Propriété de maître dans un parc de 15’000 m2 en transformation, avec fonction auberge, table d’hô-tes, formation. Proche du bassin lé-manique. Une opportunité pour une multinationale qui voudrait dévelop-per son centre de formation et de bien-être interne ou pour une fonda-tion. Société à disposition ou achat.

Financement hypothèque à dis-position. Investissement 2 millions ou plus selon projet et vision ou nouvelle construction sur le terrain actuel.

Pour en savoir plus sur cette sélec-tion de projets, contactez ID-GROUP HOLDING à [email protected]

Ecole de communication et cinémaUn marché ouvert et porteur pour les familles étrangères qui souhaitent

bénéficier d’un encadrement suisse pour leurs adolescents majeurs en formation. Enseignement en français. Team de professeurs expérimentés. Connaissances et bases techniques opérationnelles. Reconnue par l’Instruction publique cantonale. Possibilité de développement comme outil de relations fort et privilégié. Opportunité d’investir également dans la pierre en Suisse romande.

Financement 500 K pour dévelop-per le projet et sa promotion. 2 mil-lions et plus selon les désirs d’inves-tissement des partenaires. Ouvert à une fondation de famille ou à un pool d’investisseurs privés ou sociétés.

Région Genève et Fribourg sur deux sites permettant un habitat privé également.

MediaFree

Edition d’un journal bihebdoma-daire avec sa propre régie. Recherche de partenariat pour développement et autres évolutions dans les médias avec vision à 10 ans région VD / FR. Inves-tissement stratégique ou coup de cœur avec possibilité de réorienter certains champs d’activités et de s’investir dans la rédaction. Collaboration ouverte.

Financement dès 200 K Position majoritaire dès 600 K.

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www.petrecycling.ch

Rapportez vos bouteilles en PET, sinon elles manqueront ailleurs.Les bouteilles en PET vides servent non seulement à faire de nouvelles bouteilles, mais aussi des textiles de qualité, par ex. des parapentes. Le PET se recycle écologi-quement et peut être valorisé à 100 pour cent. Rapportez donc vos bouteilles en PET au point de collecte.

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Un litre d’eau du robinet coûte au consommateur, selon les localités, entre 0,4 à 0,8 centimes : pour le captage, le pompage, la filtration et surtout le réseau de distribution. Il faut, selon les localités, ajouter la taxe de recyclage. En Suisse, c’est un bien public qui, heureusement, échappe à la spéculation. Grâce au massif alpin, nous avons des réserves en suffi-sance et les nappes phréatiques sont pré-sentes sur tout le territoire. Les sources sont nombreuses. Jusqu’au début du siè-cle passé, avant de construire une ferme, les paysans considéraient la question de l’approvisionnement en eau comme prio-ritaire. Dans le commerce, un litre d’eau plate en bouteille vous est vendu 500 fois plus cher. Je vous laisse faire le calcul pour certaines eaux dites de luxe.

L’alimentation en eau demeure une priorité mais les réservoirs et le pompage ont simplifié la question de la distribution. Nous oublions que des millions de per-sonnes, sur une planète dite bleue, n’ont pas accès à l’eau potable et n’ont pas de sanitaires. De cette situation dramatique, l’ONU en avait fait l’un de ses huit objec-tifs du Millénaire. Pour l’eau, comme pour les sept autres objectifs, les résultats sont loin d’être atteints. Les politiques aidés des statisticiens vous disent que les cho-ses s’améliorent. Mais pour des centaines de millions d’humains, l’eau potable est un luxe inaccessible.

chez vous, grâce à la nature, au climat et au relief, nous avez une eau naturelle de grande qualité. Toutefois, l’état tech-nique des conduites privées, les derniers

simplement pure ET naTurELLE

En Suisse, nous avons la chance d’avoir de l’or bleu en quantité et de qualité. Toute-fois, selon les régions, certaines caractéristiques varient et modifient ce produit naturel. Parfois, selon les sources, il est nécessaire de filtrer, traiter l’eau de consommation domestique. Le point qui pose souvent problème est la dureté de l’eau qui entraîne les dépôts de calcaire et la formation de couches de tartre. Gilbert Sonnay, entrepreneur-in-venteur, a mis au point, après 10 ans de recherche, un procédé totalement écologique : l’appareil NATEC. En 2012, il présente au Salon international des inventions le système SONATECplus.

m è t r e s , peut et doit être contrôlé, amélioré. C’est sur votre installation in-térieure que le nouvel appareil SONATECplus apporte une solution vé-rifiée et certifiée. C’est le résultat d’une longue recherche appliquée. Le suivi des appareils en test donne 98% de taux de bon fonctionnement mais presque 100% de clients comblés. La recherche de la perfection va donc au-delà des attentes des consommateurs d’eau du robinet.

Notre entrepreneur-inventeur a mobilisé des compétences pour concevoir et réaliser un appareil qui, sous le concept NATEC, a apporté une solution valable à plus de 80’000 propriétaires de villas, immeubles et services de collectivités. En avril 2012, il présente le nouveau produit de ses développements. Le marché attend notre entrepreneur-inventeur et son nouvel appareil, basé sur la combinaison de trois éléments : un filtre, le réacteur et le sys-tème de réglage. Gilbert Sonnay souhaite rencontrer un partenaire, un investisseur afin de passer en phase industrielle de pro-duction et satisfaire les attentes du mar-ché suisse, puis des marchés européens.

Gilbert SonnayEntrepreneur-inventeur

SONAtEcplus

Les avantages pour le consommateur font la différence. Sans chimie, sans consommation d’énergie, sans entre-tien, ce système est garanti 10 ans.

Grâce à l’expérience, aux analyses de laboratoires et d’instituts, à la recher-che appliquée sur des installations existantes, cette solution vous assure une eau de grande qualité avec toutes ses valeurs naturelles.

Le calcaire ne se dépose plus. Le tartre des anciennes canalisations s’élimine graduellement. L’action antirouille di-minue la corrosion et ainsi prolonge la vie de toutes les installations techni-ques : chaudières, pompes, boilers et canalisations.

Les références sont actives et nom-breuses. Dans nos bureaux. nous avions un appareil de la première gé-nération qui fonctionnait encore bien. Nous avons participé aux tests des appareils de la nouvelle génération. Les résultats sont spectaculaires. NN

Avenue de la Gare 2 Tél. +41 (0)21 906 63 55 case postale 192 [email protected] CH - 1522 Lucens www.sonatec.ch

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Michel Giannonidr ès sc. ing. EPFL

Avec son miroir de 3,5 m de diamètre et son capteur refroidi à 80 K, Herschel dé-tectera la lumière émise par les cocons de poussière et de gaz, froids et denses, au sein desquels naissent les étoiles. Sensi-ble aux longueurs d’onde comprises entre 55 et 672 µm, domaine de l’infrarouge lointain et submillimétrique que les instru-ments au sol ont du mal à détecter, il ob-servera le rayonnement provenant d’objets dont les températures vont d’une dizaine à quelques centaines de degrés au-des-sus du zéro absolu, comme des systèmes planétaires ou protoplanétaires, ou encore le milieu interstellaire constitué de gaz et de poussières, dont il pourra déterminer les propriétés physico-chimiques.

Quant au satellite Planck, sa mis-sion est d’affiner les observations de COBE, lancé en 1989 et de WMAP, lancé en 2001. Mais pour amé-liorer les performances de ses deux prédécesseurs, le récep-teur à haute fréquence de Planck a été refroidi à un dixième de degré au-dessus du zéro absolu, une température encore jamais atteinte, bien inférieure aux 2,7 K du fond cosmologique. Le télescope sera ainsi capable de tirer la quintessence de ces fluctuations, inférieures à quelques millièmes de degrés, qui détiennent des

a La rEChErChE de nos origines

Le 14 mai, la fusée européenne Ariane 5 a mis sur orbite les télescopes Herschel et Planck. C’est à une distance de 1,5 million de kilomètres, soit cinq fois celle de la Terre à la Lune, que gravitent les deux satellites, à l’opposé du Soleil, à l’abri des rayonnements pouvant perturber leurs mesures. Herschel observera les parties sombres et froides de l’Univers pour tenter de percer les secrets de la naissance des étoiles; Planck dressera la cartographie la plus précise qui soit des fluctuations du fond diffus cosmologique, ce rayonnement qui baigne l’ensemble du cosmos, vestige de la première lumière émise par l’Univers 380’000 ans après le Big Bang.

in f o rma t i ons essentielles sur la géométrie et le contenu du cosmos.

Planck va analyser le rayonne-ment fossile qui baigne tout l’Univers et fournit des indices sur la manière dont la «soupe primordiale» a donné naissance aux grandes structures du cosmos, les galaxies et amas de galaxies. Il sera capa-ble de faire le tri entre plusieurs scénarios des premiers instants de l’Univers. Il ten-tera de prouver l’existence des ondes gra-vitationnelles créées lors de la formation de l’espace-temps. Planck va aussi tester

la relativité générale à très grande échelle, afin d’essayer de com-prendre l’origine de l’accélération

de l’expansion cosmique, que l’on explique aujourd’hui par une forme d’énergie in-

connue, l’énergie noire.

L’Univers est-il fini ou infini ? Est-il plat ou courbe ? Quelle est sa forme, s’il en a une ? Pourquoi y a-t-il des galaxies plutôt qu’autre chose ? Ou que rien ? C’est à la solution de tels problèmes que les as-tronomes espèrent voir Herschel et Planck apporter leur contribution.

La Revue Polytechnique

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PLus avec moins !

Positif et naïf ? En 1970, la croissance de la consommation était perçue comme source de progrès. C’était la solution à toutes nos attentes. L’humanité entière allait en profiter. On nous annonçait aussi, à cette époque, la civilisation des loi-sirs et la disparition de la faim dans le monde avant la fin du millénaire. L’an 2000 paraissait bien loin et l’évo-lution si rapide que toutes les promesses allaient être tenues. Je vous laisse juger de l’état du monde en 2012 ?

Seul sur notre esquif Sur notre Terre, les ressources touchent à leur fin, sauf l’énergie solaire. Tel un navire nous vo-guons dans l’univers à 30’000 km à l’heure. Nous sommes tous à bord, voués à partager le même destin. Ce constat ne nous émeut guère. Nous l’ignorons totale-ment. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

2012 – 2021 Le défi de Didier Bovard illustre bien notre situation planétaire. Ses ressources sont données, comme pour nous sur la Terre mais, il a un avantage, la population à bord du May Way n’augmente pas. Toutefois, il est toujours en situation critique. Les vents, les courants, la météo sont des éléments qui échappent à la vo-lonté. A bord, tous les choix seront inter-dépendants et la marge d’erreur est faible.

Pour la première fois, en 6 millions d’années, l’humanité décide de sa survie. La population, la vitesse, la consommation, la vie, augmentent. Les déchets aussi. Les distances, la durée, le monde, le temps de travail diminuent. La glace des pôles aussi. La connaissance, le savoir, l’intel-ligence, les savants, les chercheurs, n’ont jamais été aussi nombreux, la population aussi. Nous sommes sept milliards. Notre potentiel est énorme. En 1970, Alvin Toffler, futurologue, publiait Le choc du futur. Il parlait de stress, de consommation effrénée et annonçait, calmement, des éventualités de conflits pour l’énergie, mais jamais il n’évoquat une remise en cause.

Sur nonante jours de navigation en solitaire la tolérance n’est que de dix jours. Avec ce périple de plus de 6’000 km, du Groen-

land aux côtes normandes, Didier et son team veulent vous

interpeller sur la fonte des calottes glaciè-res des pôles. Notre civilisation est égale à : consommation,

pollution, destruction de l’environnement.

Nous devons changer nos habi-tudes maintenant. Si nous ne modifions pas notre comportement, nous allons dans le mur. D’autres civilisations se sont étein-tes par l’action de l’Homme. Sur l’île de Pâques, le dernier arbre a été coupé... Les Lapons subissent malgré eux le réchauffe-ment climatique. Nous savons qu’en Asie des millions de gens seront concernés par la montée du niveau de l’eau. Les villes de Londres, New York, Amsterdam seront aussi touchées. Les déplacements de ces réfugiés climatiques vont-ils bouleverser certaines données migratoires ?

Si une montre retarde d’une seconde par heure, ce n’est pas important. Mais, après trois jours, c’est plus d’une minute. Après un an, c’est plus d’une heure et demie. En un siècle, c’est plus de dix jours. En 6 millions d’années, c’est déjà 1671 an-nées, les trois quarts de notre ère chré-tienne. Du Big-Bang à nos jours, cette erreur est supportable. Mais, quand on

sait quel temps il a fallu pour constituer les réserves de pétrole et de charbon, là nous sommes interpellés.

Il n’est pas trop tard Il y a 6 millions d’années, une branche des primates a subi une évolution qui les a contraints à se déplacer au sol, au contraire de leurs congénères plus habiles dans les arbres. Ces premiers homo erectus sont nos an-cêtres. Pendant 3 millions d’années, ils n’ont, paraît-il, presque pas évolué. A la faveur d’un changement climatique, dû au déplacement des continents, apparaît le Gulf Stream qui apporte des pluies en Afrique, notre lieu d’origine. Grâce à la naissance d’une nature plus riche, notre Homo se déplace dans la prairie. Il est plus habile debout. Nos cousins les gorilles, eux, restent dans la forêt. Notre aventure, la colonisation de la Terre, commence. Station debout, changements d’alimen-tation, évolutions génétiques et un peu de chance dans les hasards des chemins choisis font qu’en 3 millions d’années, nous devenons des Homo sapiens, notre condition actuelle.

Un défi inutile ? Sur le plan des éner-gies engagées, produites et récupérées, il est certain que notre investissement est inutile. Notre action est une image afin d’informer, de former et de motiver. Tenter l’impossible, c’est déjà s’en rapprocher. Il faut oser penser différemment et sortir du cadre, briser ses habitudes.

Vous le savez, l’univers a environ 15 mil-liards d’années, notre système solaire, avec notre Terre, 4,5. Les premières molécules d’ADN sont apparues il y a 3 milliards d’années. La vie est née dans les océans. Les premiers amphibiens sont sortis de l’eau il n’y a que 400 millions d’années. Il y a 200 millions d’années apparaissent les mammifères qui cô-toient les dinosaures. Qui aurait pensé que ce seraient les plus grands, les plus forts, les plus aboutis, qui disparaîtraient ?

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Reprenons notre évolution, il y a 6 millions d’années. Vous tracez une ligne de 60 m. Sur les premiers 30 m, ce groupe de mammifères évolue, survit. Pendant les 30 m suivants, l’Homo sapiens se déplace. Il construit ses premiers abris. Il crée ses premiers outils. Dans les derniers 10 m, il découvre le feu. Il prépare des peaux pour se protéger. Il améliore son alimentation.

Dans le dernier mètre, soit les derniers cent mille ans, il perfectionne quelques outils de pierre et de bois. Dans les der-niers 10 cm, il développe l’agriculture avec l’idée de réser-ves et d’échanges. Il domestique des animaux. Il construit des bateaux, des pyramides, les pre-mières cités. Dans le dernier centimètre, des cultures évo-luées jaillissent de par le monde. Il y a environ 250 millions d’individus.

Dans les derniers 5 mm, Socrate, Pla-ton, Aristote fondent la philosophie et les bases de notre civilisation. Les temples égyptiens, les statues grecques, les mo-saïques romaines nous émerveillent tou-jours. Certaines constructions de Rome ont l’eau courante et les égouts. Les arts,

la culture et même la gastronomie se développent. Les cités, les Etats

sont organisés.

Nous sommes au bout de ces 60 m qui représentent 6 millions d’années d’évo-lution de la race humaine et débute pour nous l’ère dite chrétienne. Ajoutons main-tenant 20 mm pour représenter notre ère. Jusqu’en l’an 1000, la population mon-diale reste stable, environ 250 millions d’individus.

En 1700, nous avions atteint le premier milliard d’humains vivants, ensemble. En 1900, nous étions 3 milliards. En 1970, 5 milliards. Aujourd’hui, nous sommes 7 milliards. Pour subvenir aux besoins de

ces 7 milliards d’êtres humains, nous pui-sons dans les réser-ves. Il y a dix mille ans seulement, dans les derniers 10 cm, nous avons inventé

l’agriculture. Nous savons que l’agricul-ture est aussi la cause de nombreuses destructions et pollutions. Aujourd’hui, nous détournons une partie de la produc-tion agricole de son rôle, nourrir les popu-lations, pour l’asservir à l’industrie. L’huile de palme casse la biodiversité et le maïs finit comme carburant.

Le XXIe siècle ou le 21e mm Jamais il n’y a eu autant de savoir et de savants en même temps sur cette planète. Si les 7 milliards vivaient comme nous, les Euro-péens, il faudrait plus de deux planètes. Vous comprenez pourquoi il est urgent de soigner les réserves emportées sur notre bateau la Terre ?

L’image que vous devez retenir Une ligne de 60 m de long (représentant 6 mil-lions d’années), au fil de laquelle l’huma-nité se construit. Vous gardez les derniers 2 cm, le long desquels tout s’accélère. Et ce n’est que sur les derniers minus-cules 2 mm que nous démolissons notre environnement et nous le savons.

Maintenant, pour être sérieux, concret et positif, vous devez choisir votre camp. Il n’est plus temps de discuter et d’hési-ter. C’est sur ces deux derniers millimè-tres que nous avons atteint le plus haut niveau de développement. Où est notre conscience ? Etes-vous des démolisseurs ou des constructeurs ?

A l’image de Didier, il faudra faire plus avec moins. Savoir se satisfaire du strict nécessaire. Mais la différence est que nous ne sommes pas seuls et que d’autres générations aimeraient vivre sur le même bateau.

Nous devons choisir l’efficacité en com-posant avec toutes les sources d’énergies renouvelables.

Tenerife, 29 avril 2011, Narcisse Niclass

nous devons changer nos habitudes

maintenant - donnons l’exemple

Merci à Albert jacquard pour sa conférence «Définir l’homme sous le regard de la science» donnée le 24 avril 2003 à Lausanne.

Livre publié en 1987

didier bovardNavigateur

Narcisse Niclasschef de projet

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Michel Giannonidr ès sc. ing. EPFL

La Revue Polytechnique

Bien sûr, les résultats de l’expérience de-vront être vérifiés et validés par d’autres équipes de scientifiques, travaillant sur d’autres installations. Mais le plus éton-nant, c’est que cet événement était totale-ment inattendu. En effet, c’est en étudiant les oscillations d’un faisceau de neutrinos que les physiciens de l’expérience OPERA ont fait cette stupéfiante découverte. Et ce qui ajoute à sa crédibilité, c’est que les chercheurs ont été pratiquement obli-gés, après avoir effectué de multiples mesures, vérifications et analyses, de révéler leurs incroyables résultats, afin de couper court aux rumeurs qui commen-çaient à se répandre. Il faut dire que les physiciens n’ont pu identifier aucun effet dû aux instruments, ni trouver de faille à

Les vaisseaux intergalactiques de Star Wars, se déplaçant à la vitesse de la lumière, devraient-ils aller encore plus vite ? C’est ce que laisse espérer aux auteurs de science-fiction, l’incroyable découverte annon-cée par des chercheurs du CERN et du CNRS. On savait que Lucky Luke tirait plus vite que son ombre, mais des neutrinos plus rapides que l’éclair, on n’en avait encore jamais vus !

cette découverte, les mesures présentant de très faibles incertitudes et une distri-bution statistique telle, qu’on peut leur accorder une grande confiance.

Lorsqu’il formula en 1905 sa théorie de la relativité restreinte, Albert Einstein se serait-il trompé ? Pas plus qu’Isaac New-ton qui, il y a plus de 400 ans, énonça les lois de la gravitation. Ainsi, tout comme la loi de Newton n’est qu’une approxi-mation de la théorie de la relativité lors-qu’on l’applique à de faibles vitesses, les conclusions de l’expérience OPERA, si elles s’avèrent exactes, pourraient faire penser à une extension du modèle stan-dard de l’Univers et à une toute première vérification de théories purement spécu-latives, comme celles des cordes ou de la

gravitation quantique, qui postulent l’exis-tence de dimensions supplémentaires ou de trous de ver, singularités permettant d’accéder à d’autres régions de l’espace-temps.

L’annonce d’un phénomène qui remet en cause la relativité restreinte - la théorie d’Albert Einstein vérifiée à de multiples reprises - ne pouvait pas être faite à la légère. Aussi, les scientifiques asso-ciés à cette expérience ont-ils choisi de publier ouvertement leurs résultats, le 23 septembre dernier, s’exposant volon-tairement à la critique de leurs pairs, tout en offrant à la communauté scientifique les moyens de mettre en doute leurs pro-pres travaux.

A l’heure où les conflits d’intérêts, les expertises mensongères et les scandales sanitaires font la une de l’actualité, une telle démarche, mettant en exergue l’at-titude exemplaire et l’intégrité de scienti-fiques véritables, devrait servir d’exemple aux acteurs du monde de la politique, de l’économie et de la finance. On peut tou-jours y rêver !

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L’économie dans tous ses étatsCes 30 dernières années, nous nous sommes presque habitués à voir surgir des crises économiques et à croire que c’est une fatalité ou un cycle naturel. L’économie, comme le fonctionnement de nos sociétés civiles, est entre nos mains. Il nous appartient d’avoir de l’éthique en affaires, du respect pour ses partenaires et de choisir les bons modèles qui ne dé-truisent pas les valeurs.

La Suisse est comme un îlot dans la tourmente actuelle. Toutefois, nous subis-sons des pressions politiques, économi-ques qui sont injustifiées dans une large mesure. Il est difficile pour nos voisins l’UE et pour les USA, de nous imiter. Notre suc-cès dérange. Les négociations sont diffici-les. Notre pays ne représente que 1% de la population mondiale.

Les banques suisses ont aussi subi les aléas de l’économie mondiale et elles sont en mutation profonde. Toutefois, il y a une banque suisse, certes modeste, avec un modèle d’affaires qui l’a mise à l’abri des turbulences internationales. C’est la banque WIR, dont le siège est à Bâle et la succursale pour la Suisse ro-mande à Lausanne. Cette banque est une coopérative fondée en période de crise par des artisans qui se faisaient confiance et qui croyaient en la valeur du travail. Leur vision demeure toujours valable. En cette année des coopératives, donc de la coopération, ce modèle helvétique peut être un exemple pour des pays en déve-

CooPérErà taille humaine

L’ONU a décrété 2012 année des coopératives. Il est bien que l’institu-tion mondiale la plus prestigieuse découvre l’importance des initiatives privées des personnes qui s’unissent pour agir. L’ONU a été créée sur les cendres de la SDN, en 1945. La coopérative WIR est active depuis 1934 déjà. Et sans ambiguïté, la naissance de la Confédération helvéti-que, en 1291, a été l’œuvre de trois bergers qui ont décidé de coopérer et de passer à l’action pour défendre leurs intérêts communs. L’esprit coopératif est bien partagé en Suisse.

loppement. Il n’est peut-être pas loin le jour où la Banque mondiale enseignera le modèle suisse WIR ...

Les banques coopératives ou mutua-listes sont nées en Europe au XIXe siècle. Celles qui ont réussi ont toujours été fon-dées par et pour les artisans, les commer-çants, les indépendants. Le choix de cette forme de société impose des relations plus étroites et suivies entre les coopérateurs. La proximité crée la transparence et la solidarité. La finance, la banque, l’argent sont des outils au service des membres et non un système qui cherche le profit pour les actionnaires et quelques dirigeants.

Aujourd’hui il est de bon ton de s’in-terroger sur l’économie, la finance et la politique monétaire. On entend qu’il faut corriger les abus et chercher un nouveau système économique mais, on ne saurait pas lequel ? En cette année officielle des coopératives, la réponse est simple. Un circuit économique stimulant les échan-ges et évitant la thésaurisation qui favo-rise la spéculation est une voie connue. En Suisse, c’est la monnaie WIR. Certes, c’est un système fermé mais qui, curieu-sement, crée des liens directs et étroits entre ses membres. En 2012, l’ONU vous invite à coopérer. En Suisse, le chemin est bleu. Coopérons.

Rue du Simplon 3 Tél. 0848 947 948 1006 LAUSANNE [email protected] www.banquewir.ch PA

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Les coopérateurs se regroupent spon-tanément en associations régionales pour développer des activités pour leurs membres. Dans les 15 groupes WIR, qui couvrent toute la Suisse, les thèmes abordés sont la formation, les conseils aux patrons, les échanges d’expériences et un soin particulier ap-porté à la convivialité. Le mot coopérative devient tout natu-rellement coopération. En effet, dès les débuts, les fondateurs avaient com-pris qu’il fallait dépasser le niveau de la concurrence sauvage pour créer la confiance dans l’économie locale. Au fil du temps, la centrale WIR a développé des outils qui facilitent non seulement l’aspect financier des échanges mais aussi le partage de l’information et de la connaissance. Comme souvent en Suisse, la partie alémanique apporte une oreille très attentive aux spécifici-tés de la Romandie. Plus lentement certes, l’idée WIR colo-nise le territoire en direction de l’ouest. Il y a des coopérateurs à Genève aussi. En Suisse c’est plus de 60’000 entre-prises dont 5’000 en Romandie.

Un pour tous, tous pour un.

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Michel bugnon-MordantPrésident de l’Académie suisse de géopolitique

innoVaTion et impuissance

La pléthore de cours d’économie depuis l’Antiquité nous a dotés de tous les éléments permettant de définir et d’appliquer le concept d’innova-tion. Ce processus qui consiste à traduire en produits concrets ou en services une idée, réduisant ainsi l’écart entre un besoin, une attente, réels ou factices, et une réalisation qui les satisfasse, chaque acteur de l’espace économique l’a en tête. Mais cela ne saurait suffire. Encore faut-il que les conditions technologiques, financières, mais surtout psychologiques s’y prêtent. Dans une Europe en passe de devenir, du fait d’un système inédit de pillage mondialisé des populations, un désert industriel et conceptuel, la notion même d’innovation est peu à peu abandonnée à l’Orient, comme à la plus belle époque de l’Ex oriente lux 1.

Parmi les critères de l’innovation fournis par la science économique contemporai-ne (dans la mesure où on peut la prendre au sérieux), ceux que propose le profes-seur David Owen, de la Vanderbilt Owen Graduate School of Management, articu-lent de manière relativement complète le concept lui-même. Ils sont au nombre de six, qu’Owen résume par la figure suivante :

La source de l’innovation, on s’en serait douté, est l’individu, qui est appelé non seulement à puiser dans ses ressources propres (imagination, initiative), mais à

«penser différemment», seul moyen d’en-gendrer et de reconnaître des idées inno-vantes appropriées, sans que l’on perde de vue les contraintes de la réalité (une in-novation doit être reproductible à un coût économiquement viable et doit répondre à un besoin qu’il est matériellement possi-ble de satisfaire).

L’individu joue donc un rôle décisif, tout comme l’organisation qui l’abri-

te. Celle-ci doit disposer d’une stratégie et d’une

structure qui permet-tent la naissance puis l’applica-tion de l’idée

innovante. Ne doit pas être oublié

non plus le fait que l’ensemble s’inscrit dans une branche industrielle, commer-

ciale, financière ou artisanale donnée, là où la capacité d’innover s’insère dans un sens précis, celui où elle correspond à une clientèle potentielle qui en discerne la

valeur et l’utilité, faute de quoi l’innovation fait simplement place à la créativité, sans portée pratique. Quant au cinquième élé-ment, la technologie, il est la condition même de l’application dans la mesure où il rend l’idée innovante réalisable sur le plan de la recherche et du développe-ment.

Absence du sixième élément

L’Europe, en ce début de vingt-et-unième siècle, possède-t-elle les cinq éléments mentionnés ci-dessus ? A des degrés divers, et relativement, il est possible de répondre par l’affirmative.

Les individus innovants existent, en dé-pit d’une formation globale qui sacrifie ouvertement les branches d’appréhension intellectuelle (histoire, géographie, littéra-ture, philosophie) au profit des branches techniques. Ce qui est mis en œuvre dans l’éducation mondialisée actuelle n’est autre, en fait, que le modèle que souhai-tait l’un des capitalistes «sauvages» du XIXe siècle américain : Andrew Carnegie.

Dans son livre, The Empire of Business, publié en 1903, le magnat suggère que l’on raie des cours des lycées et des universités,

outre le grec et le latin «qui n’ont pas plus d’utilité que le Choctaw» 2, la littérature et l’histoire, qui doivent être laissées à

1 Idée selon laquelle la lumière intellectuelle et philosophique viendrait de l’est, notamment des pays du Proche et du Moyen-Orient. C’est à cette illusion que l’on doit, entre autres, l’adoption de monothéismes par essence intolérants tels que le christianisme et l’islam, dont les prémisses, les représentations et la mentalité sont fondamentalement antinomiques de notre héritage gréco-romain.

2 Les Choctaws sont l’une des tribus indiennes de l’est des Etats-Unis, comme les Creeks et les Cherokees. Elles font partie de celles qui tentèrent de «faire le jeu de l’assimilation», comme l’écrivent Anne Garrait-Bourrier et Monique Vénuat, mais «en réalité, quelle que soit leur attitude, il ne leur fut laissé aucune chance». Les spoliations, les massacres, les traités jamais respectés, de la part des Blancs, s’ajoutèrent à la loi Dawes (1887), afin de concrétiser le génocide. Cette dernière prévoyait cyniquement de faire des Indiens de «vrais Américains» et donc de les «individualiser», de «leur inculquer les valeurs américaines, le sens de la compétition, il convenait de ‘’les rendre égoïstes’’» (Les Indiens aux Etats-Unis : renaissance d’une culture, Ellipses, Paris, 2002). On voit ici dans quel «respect» et dans quelle «haute estime» Carnegie, comme la plupart des WASPS, tient les Indiens.

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«une poignée d’individus ayant du goût pour les vieilleries et qui pensent que leur vie doit être consacrée à l’examen d’un passé poussiéreux». Seule la lecture échappe à l’éradication, à condition tou-tefois qu’elle constitue un loisir agréable, auquel cas elle peut tout aussi bien être remplacée par une partie de billard, de basketball ou de cricket, ou encore par un bon moment de rigolade. En revanche, priorité doit être offerte aux branches «utiles» telles que l’économie, la chimie, la mécanique, la comptabilité et la phy-sique. Carnegie avait compris, en réalité, que le meilleur moyen pour une minorité ploutocratique de dominer et exploiter une majorité était de la rendre, dans la mesure du possible, incapable de comprendre dans quel système global elle se trouve engluée.

Les esprits innovants, donc, l’Europe les possède. En fait-elle bon usage ? La ré-ponse est clairement : non. Car il est de fait qu’en plus d’un chômage de masse encore rarement égalé, résultat d’une politique ultralibérale démentielle et cri-minelle (mais le pire est encore à venir), l’Europe met au développement de l’in-novation des obstacles difficilement sur-montables.

C’est là qu’intervient le sixième élément : la société elle-même. Contrairement

à ce qu’affirme Owen, l’échec ne provient pas toujours d’un refus, de la part de la société, des idéaux et des aspirations que l’innovation est censée incarner, mais de ce que, face au carcan idéologique que lui impose la caste économique et politique au pouvoir, elle n’a rien à opposer.

Les obstacles à l’innovation

Mettons-nous un instant à la place du jeu-ne scientifique ou du jeune ingénieur dont le cerveau fourmille d’idées véritablement innovantes et qui ne demande qu’à être employé.

Sa formation est non seulement impec-cable sur le plan technique, mais sou-vent foisonnante : bac + 9 ou 10, stages, échanges, etc. Premier obstacle : un chômage massif, nous l’avons dit, en parti voulu par le système (la crainte de perdre son emploi ou celle de ne pas en trouver anesthésie les éventuelles ardeurs contestataires), en partie inhérent à un système libre-échangiste globalisé qui ne profite qu’à ceux qui le mani-pulent. Les chiffres, de ce point de vue, sont éloquents : 44 millions de chômeurs dans les pays riches (c’est-à-dire ayant une oligarchie dont la fortune, indécente, provient directe-ment du pillage des richesses communes au détriment de la masse citoyenne), dont 14 millions de plus entre 2007 et 2011. Encore s’agit-il là des chiffres officiels (OCDE), donc largement sous-estimés.

Si la «crise» y est certainement pour beaucoup, encore convient-il de la défi-nir. Qu’est-ce que la crise actuelle, si-non le signe que le système de pillage mondialisé fonctionne trop bien et selon le principe des vases communicants : l’enrichissement disproportionné des uns

(minoritaires) provoque l’appauvrissement, la précarité, la misère des autres (ma-joritaires). En témoignent, entre autres, les résultats 2011 des entreprises du CAC 40. En échange de près de 80 milliards de cadeaux en cinq ans de la part d’un pouvoir politique au service de l’oligarchie, en échange aussi d’une imposition nulle ou dérisoire (entre 2, 3 et 4 fois inférieure, en moyenne, à celle des PME), en échange d’une socialisation spectaculaire des coûts et d’une privatisation tout aussi spectacu-laire des profits, ces dernières n’ont à offrir, en dépit des multiples promesses, que des créations d’emplois voisines de zéro, ad-

ditionnées d’emplois existants précaires (majoritairement des contrats à durée dé-terminée), une sta-gnation des salaires faisant pendant à un recul régulier du pou-voir d’achat, et, enfin,

des délocalisations massives. La situation est même tellement caricaturale que leurs dirigeants en sont gênés. Non parce qu’ils en ont honte – les voyous, dans un systè-me voyou, n’ont pas d’état d’âme – mais parce que le système lui-même révèle vraiment un peu trop nette-ment sa vraie nature : ce que Michel Onfray

décrit comme une «mondialisation éco-nomique libérale brutale, une domination du marché doublée d’une négation de la dignité et de l’humanité du plus grand nombre». 3

Le deuxième obstacle découle directe-ment du premier : la fuite des cerveaux.

3 La Puissance d’exister, Le Livre de Poche, «Biblio essais», 2006, p. 109.

que restera-t-il sous peu d’une Europe

vide d’industries, vide de services et

doctrinalement aveuglée ?

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L’Europe a si bien intégré son rôle de faire-valoir économique qu’elle ne prend même plus la peine d’offrir aux diplômés qu’elle forme (sauf s’ils bénéficient de réseaux idoines) des postes en adéqua-tion avec leurs capacités. Un nombre in-calculable de jeunes ont donc le choix en-tre les agences d’intérim, les petits «jobs» sous-rémunérés et l’exil, essentiellement vers les Etats-Unis. Cette matière grise qui s’en va n’est évidemment pas perdue pour tout le monde.

Troisième obstacle : ne pas disposer, en cas d’engagement, des ressources financières et matérielles nécessaires à la concrétisation d’une idée innovante. Les causes ? Pusillanimité, susceptibilité hiérarchique, mais surtout coût exorbitant

des brevets. L’aveuglement, de ce côté là, est tel qu’il arrive que des universités in-vestissent dans un brevet qu’elles doivent abandonner peu après à cause du prix de son renouvellement. L’Université de Caen, en Normandie, en a fait l’expérience. L’innovation ainsi délaissée a été reprise sans hésitation par une compagnie... américaine.

Quatrième obstacle : un espace écono-mique ouvert à tous les vents ne per-met pas à l’innovation, lorsqu’elle est exploitée, d’être compétitive. L’illusion, ridicule (exprimée récemment par un Pas-cal Salin), que l’Europe peut se conten-ter d’inventer ce que la Chine ou l’Inde fabriquent à bas coût vient de recevoir un cinglant démenti : Nestlé et Danone,

qui avaient délocalisé en Chine, en repar-tent, pour la bonne raison que les Chinois se sont mis à produire des yaourts aussi bons et meilleur marché et qu’ils n’ont donc plus besoin de ces multinationales occidentales. Le symbole doit être pris au sérieux : que restera-t-il sous peu d’une Europe vide d’industries, vide de services et doctrinalement aveuglée ?

Il est vrai qu’après deux guerres civiles suicidaires (1914-18, 1939-45) et une soumission générale aux intérêts de cet appendice pathologique de l’Europe que sont les Etats-Unis 4, qu’espérer d’une Europe qui ne croit plus en elle-même et se morfond dans la repentance, l’auto-dénigrement et un métissage de masse suicidaire ?

4 Dont l’historien Thomas Rabino vient de rappeler qu’ils ne survivent que parce qu’ils sont perpétuellement en guerre. Dans mes ouvrages, L’Amérique totalitaire (Favre, 1997), Sauver l’Europe (L’Age d’Homme, 2000) et Etats-Unis, la manipulation planétaire (Favre, 2003), j’avais, parmi les premiers, souligné combien les Etats-Unis étaient une nation prédatrice, qui ne saurait vivre en paix puisqu’elle concilie messianisme (elle serait la nation «élue» par la Providence pour diriger la planète) et gloutonnerie (le niveau de vie matérielle élevé d’une partie de sa population ne saurait se maintenir sans le pillage des richesses, où qu’elles se trouvent).

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Du PaPyrus à l’E ink

daniel MangeProf. d'informatique

En mars 2012, la société Apple nous fait-elle régresser en annonçant la 3e géné-ration de son iPad ? Un produit massif, fragile, impliquant une production lourde et laissant une empreinte écologique non-négligeable. 635 g de technologie pour booster les jeux et les aspects ludiques. Le savoir contre le paraître. Ce marché est en pleine expansion, 63 millions de tablettes ont été vendues en 2011. Qui a réellement besoin de cet outil ? Quel est le prix payé par la planète pour cette production polluante ? Est-ce que la voie du papier électronique n’était pas une solution plus intelligente ?

Le papier moderne a remplacé le papyrus et le parchemin. Il n’est pas exclu que la prochaine étape soit le papier électronique.

En 2005, l’auteur relevait : «Rien n’a changé : je suis toujours imprimeur. La situation a même empiré, comme le prix des cartouches qui nourrissent mes jets d’encre. Mais, sur le front de la recher-che, quelques nouveautés balbutient. Au duo des précurseurs, Xerox et E Ink, vient s’ajouter un outsider, Philips».

Le pionnier semble être la mythique firme Xerox qui, dès 1998, propose son proto-type Gyricon capable d’afficher texte et dessin à l’aide d’une myriade de minus-cules boules de plastique excitées par une simple cellule solaire ; chacune des demi-sphères est blanche ou noire. Xerox est talonnée par la société E Ink. Cette société proposait à la même époque un produit très voisin, mais plus fin, basé sur l’interaction de très petites sphères transparentes, remplies d’un liquide bleu dans lequel flottent des copeaux blancs. En 2003, la compagnie Philips annonçait l’arrivée d’un nouveau papier électroni-que, doté de couleurs et au moins deux fois plus brillant que ses concurrents ; cette technologie est basée sur le contrôle électrique du mouvement d’un fluide.

Le papier électronique fait rêver : livres ou documents farcis d’animations, journal alimenté en temps réel par les plus récen-tes nouvelles puisées sur Internet, papier peint programmable... La descendance du papyrus, du parchemin et du papier est assurée : elle sera définitivement élec-tronique.

Il poursuivait son constat et nous in-terpellait sous l’angle écologique. Dans les années quatre-vingt, le bureau sans papier était annoncé. Nous en sommes très loin. «Depuis l’invention du papier, rien n’a changé, sinon la quantité. J’observe le papier blanc qui déferle dans mon bureau, et qui en ressort, peu après, sous forme de maculature. Je cherche une consolation en me persuadant qu’il existe une rédemption par le recyclage. Mais le doute rôde : de gigantesques camions-re-morques vont exporter ce matériau souillé vers de lointaines usines, où des procédés chimiques hautement complexes vont

refournir du papier, qui va parcourir le chemin inverse».

Le papier électronique fait rêver : livres ou documents farcis

d’animations alimentées en temps réel

En 2001, Daniel Mange écrivait dans Le Temps du 20 février «J’ai été nommé professeur, je suis imprimeur. Maître de mon ordinateur, je suis l’esclave de mon imprimante».

Peut-on faire mieux ? Lire sur un écran n’est pas la solution ; le papier est définitivement plus rapide d’accès, plus léger, plus maniable, plus convivial, meilleur marché, plus sensuel.

La solution pourrait être l’encre électroni-que, ou «E Ink». Imaginez un papier qua-drillé où le quadrillage est extrêmement

fin, à la limite de la visibilité ; chaque minuscule carreau – qu’on appelle un pixel – peut être noir ou blanc. Grâce à la finesse du découpa-ge, on peut alors réa-liser n’importe quel

texte ou figure. La nouveauté réside dans la réalisation de ces pixels : une minuscule goutte d’encre, composée de particules blanches et noires, est encapsulée dans la feuille ; selon la présence d’un champ électrique, cette goutte peut basculer dans l’état blanc ou noir, et y rester indéfi-niment sans apport d’énergie. On retrouve ainsi le langage binaire de l’informatique.

Un tel papier est donc parfaitement com-patible avec votre ordinateur ; il n’est plus imprimé, il est simplement programmé. Pour la conservation à long terme, il sera stocké sur votre disque dur ; pour la lec-ture à court terme, il sera présent à votre demande, sera transportable et «annota-ble» sans exiger l’incontournable batterie.

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En cette année des coopé- ratives, il faut se rappeler que coopérer c’est additionner, multiplier les forces, les compétences et les connaissances. Un boulanger, une graphiste et un chef de projet vont vous faire vivre un projet d’en-treprise en direct. Ils mettent en commun leur savoir-faire, quelques moyens et sur-tout leur travail. Vous êtes invité à partager cette aventure en participant au capital ou en apportant des ressources.

L’idée d’entrepriseRéaliser, dans une boulangerie existante, un département de développement, de recherche de produits et de formation afin de réveiller la culture et la consommation de la plus vieille céréale connue, le pe-tit épeautre. Vendre des licences, de la marque et du concept. Créer une gamme d’articles et des produits dérivés. Les trois partenaires démarrent en société simple. Une coopérative peut être fondée en pa-rallèle afin d’augmenter le potentiel.

Le produit phare Révéler l’histoire du plus vieux pain d’Europe conservé au musée archéologique de Bienne, s’en

une idée,unE EnTrEPrisE

«Agir est autre chose que parler, même avec éloquence, et que penser même avec ingéniosité», Marcel Proust. A l’heure des réseaux, il faut garder à l’esprit qu’envoyer des courriels n’est pas un acte anodin. C’est 9 g de CO

2. Si votre message est futile, inutile, vous détruisez des

valeurs, faites perdre du temps et donnez un très mauvais signal à votre entourage. Dans un projet d’entreprise, concentrez-vous sur votre mis-sion et votre objectif.

inspirer et s’implanter dans un territoire pour donner du sens à la démarche. Or-ganiser la filière de production de cette céréale, le petit épeautre, authentique re-lique naturelle. Lancer un pain typé avec des qualités gustatives et nutritionnelles.

Le marché Un démarrage dans la ré-gion jurassienne. Vente et distribution de pains labellisés sur des marchés spéci-fiques : gastronomie, restauration, servi-

ces traiteurs, ...autres canaux. Franchisés professionnels.

Le marketing Création d’un événement en s’associant au 40e Salon in-ternational des inventions de Genève, grâce à la participa-tion du site

www.invention.ch. Relations publiques. Communiqués de presse. Dégusta-tion à l’inauguration officielle du Salon. Conférences et présentations publiques.

La production Démarrage chez le boulanger partenaire et associé. Réveil de la filière : cultivateurs, collecteurs, moulins, boulangers.

Le positionnement Produit du terroir, de qualité, avec une histoire. Aspect dura-ble et écologique. Favorable à une bonne alimentation équilibrée. Le choix.

Le financement Apports réalisés par les trois associés. La vente des produits intervient de suite. Les licences sont

à céder. La coopérative peut récolter des fonds et des appuis. La structure se met en place.

Le calendrier Nous construisions l’image, développons les produits et ouvrons le marché sur le premier point de vente à Reconvilier. La promotion est lancée.

La clé du succès Nous sommes rapi-des et avons le temps de grandir. Le pro-jet est porteur et suscite déjà l’intérêt de divers publics, associations, collectivités. Les consommateurs décideront. NN

Notre marque est protégée par le © copyright. Création signée Royal Agency / Monique

Pain au petit épeautre

Une qualité nutritionnelle incompa-rable. Une céréale millénaire qui n’a subi aucun changement génétique. Une forte teneur en fibres alimentaires et huit acides aminés essentiels à la vie. Une faible teneur en gluten et des valeurs nutritives étonnantes, saines, équilibrées pour bien commencer sa journée, avec des vitamines B1, B5, PP, du magnésium, calcium, phospho-re, fer, zinc et les protéines nécessai-res à notre organisme.

Un pain idéal pour les apéritifs, accom-pagner les fromages et pour varier et enrichir son alimentation quotidienne.

Le mieux, c’est de le goûter et de se laisser charmer par ce bon produit qui puise ses origines dans l’Antiquité mais dont les recettes et le mode de fabrication ont été affinés par le Maître Boulanger Olivier Hofmann.

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Notre club puise ses origines dans l’AS IRO en 1985 déjà mais a démarré dans son orientation actuelle en 1999, il y a 13 ans. Notre engagement évolue selon les forces de nos membres et la vivacité du réseau. Nous sommes fortement orien-tés création d’entreprises et assistance aux PME, aux indépendants, aux artisans, à toutes les personnes qui bougent et se bougent.

En 2011, nous avons décidé d’apporter un appui au projet iceberg2012.net Cet engagement va nous occuper encore

iro comme invention romande

longtemps. C’est un joli cas d’école, bien plus intéressant qu’un jeu de rôle ou une partie de Monopoly.

Avec ce projet, nous sommes dans la dernière ligne droite mais tout continue et continuera car les grands défis écologi-ques ne sont pas prêts d’être gagnés.

Nous sommes juste 20 ans après la fa-meuse Conférence de Rio. Depuis, les réu-nions internationales et les belles déclarations se sont suivies. Nous devons constater que les gouver-nements ne savent pas prendre leurs responsabi-lités, informer et motiver leurs populations. La so-ciété civile se lève, se ré-veille. Nous sommes dans une phase de changement mais rien n’est clair. La jeune et récente révo-lution de jasmin déçoit déjà par ses luttes de pouvoir. Quel rapport avec notre club ? Nous sommes la société civile. Nous l’influençons et nous la vivons de l’intérieur.

N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites. Décide de vouloir ce qui arrive... et tu seras heureux. Epictète

«quand la fortune nous abandonne, nous accusons de nos désastres le soleil,

la Lune et les étoiles»

Le roi Lear, William Shakespeare

Notre mission guide notre action placée sous le bénévolat. Le men-tora et le partage du savoir tiennent en quatre mots.

Evaluer : nos membres sont sollicités pour leurs compétences et leur regard lucide.

conseiller : tous, nous avons du sa-voir-faire à échanger. Il suffit de passer de l’autre côté du miroir.

Accompagner : si le mot coach est à la mode, dans la réalité, un dialogue soutenu est la clé d’un bon tandem.

Promouvoir : par nos activités et avec nos outils, comme la présente revue et le site invention.ch, le réseau se construit. Notre originalité : nous som-mes connectés à d’autres réseaux.

Nos membres et amis bénéficient de ces atouts

• Evaluer• conseiller• Accompagner• Promouvoir

suivez nos activités sur www.iromentorclub.ch

Nous sommes acteurs, sujets, objets, ob-servateurs et participants. Cette situation, en constant changement, justifie bien notre leitmotiv : I-innovation, R-réflexion, O-organisation et encore O-objectif.

Notre club permet à des inventeurs, en-treprises, sociétés de se présenter lors de manifestions publiques. Notre tradition d’accueil et d’échange et notre fonction-nement ouvert, simple et direct favorisent les contacts personnels et les échanges d’expériences. L’esprit du troc peut favo-riser le démarrage de projets importants. Nous sommes une interface évolutive qui a une longueur d’avance dans la connexion des réseaux.

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jean-Luc vincentPrésident et fondateur

Heureusement, il est encore possible pour une seule personne, de faire bouger le monde avec un projet, une idée, un défi. Certains évoquent l’effet papillon, une théorie sympathique lancée par le mé-téorologue américain Edward Norton Lo-renz. C’est le titre d’une conférence don-née en 1972, il y a 40 ans justement. «Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ?». Les démonstrations multiples, la théorie du chaos, nous prouvent que de petites causes peuvent avoir de grands effets. Mais peut-on influencer l’enchaî-nement des événements ? Nous pouvons imaginer l’effet domino mais dans ce cas, les éléments sont justement bien placés pour créer la surprise.

c’est en 1972 que Jean-Luc Vincent crée et lance son Salon international des inventions de Genève. 40 ans d’histoires fabuleuses. 40 ans de rencontres. 40 ans de surprises. Ténacité, constance, résis-tance, engagement et prise de risques, un bel exemple pour tous les exposants qui ont bénéficié de cette tribune internatio-nale. L’organisation ne laisse pas la place au chaos. Les inventeurs sont exigeants. Passionnés, ils veulent tous la première

La belle aVEnTurE

place. Le Salon international des inven-tions de Genève est cette première place.

Si la finance prenait exemple sur les in-venteurs, nous n’irions pas de crise en crise, depuis 40 ans. C’est toujours sous la contrainte que les politiques évoluent.

L’histoire récente nous le rappelle brutale-ment. Aucune anticipation, aucune vision, à chaque chute des cours boursiers c’est l’étonnement.

Au contraire, dans le monde de l’invention, quand quelque chose ne va pas, un entre-preneur se lève. Chaque printemps, Jean-Luc Vincent accueille ses inventeurs, son public, les journalistes, les curieux et les esprits vifs, à la fête.

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pour ces journées qui montrent que tout est possible. Un homme, une idée, une équipe et le Salon continue. Pour améliorer le quotidien, réinventer le monde, imaginer une nouvelle société, rendez-vous au printemps 2013.

Exposer, participer à cette rencontre, c’est déjà monter sur le podium, être sous les

regards du public et des médias

41e Salon International des Inventions de GenèveLe plus important au monde GENÈVE PALEXPOwww.inventions-geneva.ch

10 - 14 avril 2013

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