irène billard · de la mer –, et un grand nombre de ses photographies où l’eau semble ......

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irène billard

Transcript of irène billard · de la mer –, et un grand nombre de ses photographies où l’eau semble ......

irène billard

Je ne travaille pas avec méthode mais par instinct, au gré des aléas et des rencontres, guidée par le besoin de capter tout ce qui pourrait être sujet à devenir ensuite de la matière contemplative. Ainsi j’explore toutes sortes de fonds, oscillant entre paix et tumulte tout en voulant marier les deux. C’est dans cette quête qu’évolue l’ensemble de mon travail, que ce soit dans ma production plastique ou même sonore, sous la tension du rapport équivoque attraction-appréhension, cherchant à générer un état de sus-pension de l’instant précédant la bascule.

Dans cet espace atemporel en perpétuelle vibration, même les images les plus immobiles ont quelque chose qui continue de bouger doucement. Un mouvement parfois imperceptible égal au mouvement de mon corps lui-même saisi par ce qui s’offre sous mes yeux.

Je ne fabrique rien. Je ne retouche rien. Je photographie une réalité sans me situer dans le reportage. Je laisse tourner la caméra en plan séquence, enregistrant ce qui se déroule sous mes yeux. Je n’agis pas sur le cadre. Je ne zoome pas. Positionnés sur un trépied ou bien directement fixés sur une partie de mon corps (front, poignet), l’appareil photo ou la caméra définissent un cadre fixe dans lequel évoluent les choses. Je laisse parler les personnages en usant du silence comme des mots, sans engager de dialogue. De ces monologues introspectifs découlent parfois des révélations, tout comme mes rêves enregistrés au réveil sur mon dicta-phone, ma mémoire immédiate comme seule guide de ce flot de paroles. Le résultat est l’offrande de ce qui devait advenir.

« (…) tel est le thème qui traverse l’œuvre sensitive et diversifiée d’Irène Billard qui pratique aussi bien la vidéo que la photographie ou l’instal-lation et, sous le nom d’Irène Drésel, une création sonore aux mélodies lancinantes et cristallines. L’artiste rend compte de sa fascination face aux êtres, aux images et au monde. Une fascination faite d’attraction et d’appréhension. Ces sentiments sont mêlés dans la vidéo Alain comme ils le sont dans l’ins-tallation Goodbye (2012), une surface parfaitement délimitée et miroi-tante composée, en fait, d’une demi-tonne de verre brisé par les violences urbaines. Présentée dans l’exposition Little Fukushima en écho au tsuna-mi de 2011, cette mer coupante témoigne, comme Alain, de l’obsession d’Irène Billard pour l’eau. L’artiste fait sienne la formule de gaston Bache-lard énoncée d’ans l’Eau et Les Rêves : « L’être voué à l’eau est un être de vertige. » Dans tous ses états, l’élément se retrouve encore dans One Minute Silence (2011) – une installation vidéo juxtaposant trois plans fixes de la mer –, et un grand nombre de ses photographies où l’eau semble vouloir absorber les corps, les faire disparaître dans la vapeur ou se transformer en glace. Une chose est sûre, pour reprendre la distinction de Bachelard, Irène Billard ne rêve pas l’eau en surface mais l’éprouve en profondeur dans une contemplation empathique qui mobilise tout le corps. »

Etienne Hatt - Artpress novembre 2014 n°416, 2e cahier supplément Festival R4 de la vidéo d’art.

Bernard Marcadé - Catalogue du 60ème Salon de Montrouge, mai 2015

Installation réalisée à l’occasion de l’exposition Little Fukushima, sur une proposition de Jean-Luc Vilmouth & Asami Nishimura, en mémoire des événements survenus au Japon en 2011.

Goodbye, 2012Accumulation de débris de verre Securit

provenant d’actes de violence humaine délibérée240x510cm

Cité Internationale des Arts, Paris 4e

60ème Salon de MontrougeMai-Juin 2015

Commissariat Stéphane CorréardScénographie Matali Crasset

Une minute de silence (Disneyland Paris, 8 janvier 2015)

Fichier audio en boucle, 2min.29sec.

Goodbye, 2012 Accumulation de débris de verre securit provenant d’actes de violence humaine délibérée, dimensions

variables.

WM (Berlin, Allemagne) 2014 Vidéo en boucle.

Professeur KAMA, 2015 Prospectus distribué à la station Place de Clichy,

40x50cm.

De bas en haut et de gauche à droite :

Guidée par le mouvement d’une roue géante, ma caméra, fixée sur mon front, me positionne en observatrice distante d’un grand tumulte à l’annonce de la victoire de l’Allemagne devenue cham-pionne du monde de football. S’opère dès lors un mouvement rotatif faisant s’alterner en pôles opposés le spectacle bruyant de la foule en liesse et la réalité désuète du travail des forains.

WM, 2014Vidéo en boucle (GoPro)

Berlin, Allemagne

I pray to Holden, 2010Photographie argentique

100x65cm

Une minute de silence (Disneyland Paris, 8 janvier 2015)

Fichier audio, 2min.29sec.Support clef usb présenté dans un écrin blanc avec plaque ornementale gravée

8.5x3x4cm

Alain est un vieil homme dont j’ai fait la connaissance. Durant près de deux ans ce dernier n’a cessé d’évoquer son souhait de me voir nager nue. Un jour j’ai décidé d’enregistrer sa demande et d’y répondre.

Alain, 2011Vidéo couleur Full HD

2’44

Réalisation : Irène BillardImage & Montage : Ghislain De Vaulx

Moyens techniques : ShowsonSous-titres : Trisha Banerjee

Création DCP : Phinéas ProductionRemerciements : Alain F, Valérie Soira, Ghislain De Vaulx

Prix de l’Ambassade de Suisse (catégorie moins de cinq mi-nutes) dans le cadre du Festival R4 2014 pour la vidéo d’art.

Pourrai-je un jour te voir nager nue dans la piscine? (Alain, 78 ans), 2011Embossage sur Canson

20x30cm

Bonne nuit, 2015-2016 Performance filmée - durée 30 minutes

Bonne nuit s’adresse à tout collectionneur désireux de se prêter au jeu de la performance.Sur simple demande, je me déplace et me rends au domicile du demandeur dans le but de lui lire une histoire à son chevet une demi-heure avant qu’il ne s’endorme.(histoire inventée par mes soins à partir de trois mots cités en amont par le participant.Performance filmée).

Bonne nuit, 5 janvier 2016 à 23havec Ami Barak

Performance filmée - DVD - durée 18’ À partir des mots “Peu, Assez, Beaucoup”

& “ Less is More”Edition unique + 1AP

LE CHEWING-GUM MAGIQUE

… À partir des mots : peu, assez, beaucoup / less is more

Il était une fois un jeune homme qui s’appelait Victor.Issu d’une famille modeste, il vivait dans un petit village isolé du centre de la France.Victor était un garçon magnifique, au visage absolument parfait, mais au caractère terriblement timide et effacé. Malgré sa beauté fulgurante, personne ne le remarquait. Il ne parlait presque pas, pour ainsi dire…quasiment jamais. C’était un garçon qui avait peu, très peu de conversation. Ses amis habitant le même village ne lui portaient pas beaucoup d’intérêt. Seule une jeune fille, Betty, d’origine britannique et au tempérament plutôt extraverti, aimait tourner autour de lui, le chouchouter, le taquiner. Victor était extrêmement amoureux de Betty. Mais il n’avait rien à lui dire. Strictement rien. Il passait son temps à la regarder, bouche-bée, avec un regard amoureux et hébété. Betty, elle, se ventait à qui voulait l’entendre d’avoir un admirateur secret. (ACCENT BRITISH) « - Victor est amoureux de moi !! », disait-elle à tue-tête.

Victor était donc extrêmement complexé par ce silence qui le hantait et l’inhibait et ne savait pas comment faire pour se sortir de cette grande solitude. Il rêvait de parler un jour à Betty, de lui faire part de ses sentiments les plus profonds.Certains habitants du village évoquaient la présence d’un vieux sorcier réputé pour avoir de vrais pouvoirs de druide. Il parlait mal le français et s’appelait Jack. Il habitait au fin fond du village, dans une chaumière tout en bois et en pierre.

(...)

Bonne nuit, 2016

Extrait de l’histoire racontée et image issue de la vidéo.

A l’occasion d’un énième rendez-vous confidentiel avec un homme, je décide de lui présenter l’une de mes amies et de filmer cet échange à son insu à l’aide d’une caméra cachée dans ma montre dont on perçoit parfois le tic-tac.Le personnage, filmé la plupart du temps hors champ, désamorce sa gêne dans un flot de paroles.

Tous les artistes sont des voyeurs, 2012Vidéo espion

3’26

Y a pas de confiance, (projet en cours) 2015Vidéo espion

À l’aide d’une caméra espion, j’ai filmé durant plusieurs mois une employée d’un hôtel travaillant sans relâche. Les rares moments où elle pose enfin son chiffon sont des-tinés à me confier ses espoirs et ses craintes au sujet de l’amour. J’enregistre ses paroles et ses silences jusqu’à ce qu’elle s’interrompe net à l’arrivée de quelqu’un. De religion musulmane, elle ne se sent pas le droit de faire savoir ses sentiments en particulier vis-vis des membres de sa famille présents sur le même lieu de travail.

(ce projet est en cours et se construit sur le temps, au gré des journées, des occasions et des confidences.)

C’est en 2012 à Brighton (sud de l’Angleterre), que j’ai fait la connaissance d’Eddie, un homme ayant passé sa vie sur les bateaux. J’ai appris à le découvrir en acceptant de passer du temps en sa compagnie sur sa péniche. Dès le premier soir il a comparé le hasard de notre rencontre à un phé-nomène de sérendipité, en anglais serendipity.

Je suis retournée le voir deux ans plus tard, dans le but de le filmer pour qu’il me parle d’amour. Saisi par l’émo-tion et la gêne face à ma caméra, il n’a pas voulu évo-quer le sujet, préférant ressasser de vieux souvenirs liés à ses expériences de mort imminente face aux dangers de la mer, ponctuant de temps à autre son récit par des prières de marins pêcheurs.

Eddie, Serendipity, 2014Photographies accompagnées d’extraits sonores

One Minute Silence #3, 2014Vidéo

1’00

One Minute Silence est une invitation au re-cueillement par la contemplation de l’eau et ses variations à la lumière. Dans One Minute Silence #1, le fourmillement des rayons sur l’eau provoque des interférences cisaillant l’écran tandis que One Minute Si-lence #2 juxtapose deux étendues filmées à deux moments succesifs et à deux temps d’exposition différents. L’eau noire de One Minute Silence #3 est tra-versée par des phares venant progressive-ment révéler de la couleur.

One Minute Silence #1, 2011Vidéo diffusée sur trois moniteurs

1’00

One Minute Silence #2, 2014Vidéo diffusée sur deux moniteurs

1’00

No Rest on Sundays, 2012-2014Photographies argentiques contrecollées sur aluminium,

montées sur bois naturel d’érable115x115cm

No Rest on Sundays, 2012

Le Blue Monday concerne le troisième lundi du mois de janvier. Il est qualifié pour être le jour le plus noir de l’année puisque les fêtes sont passées, les économies dépensées, et le temps souvent grisâtre.Ces photographies ont été réalisées ce lundi là. La ligne d’eau, comme un horizon, est à hauteur de la bouche ou de la nuque.

Blue Monday (Laura, Anna), 2010-2011Photographies argentiques contrecollées sur aluminium,

montées sur bois naturel d’érable 100x100cm

Blue Monday (Sara), 2010Photographie argentique contrecollée sur aluminium,

montée sur bois naturel d’érable 100x100cm

Tabatha (Walls), 2008Photographie argentique contrecollée sur aluminium,

montée sur bois naturel d’érable 100x100cm

La sérieWalls met en scène des enfants issus de mon entourage familial et amical. C’est après les avoir longtemps observés que j’ai décidé de capter cette attitude qu’ils ont parfois et la maturité qui s’en dégage. Photographiés de-vant un simple mur de béton, de pierre ou de brique, ils se retrouvent un temps exclus de leur univers familial, seuls face à mon objectif.

Madeleine (Walls), 2008Photographie argentique contrecollée sur aluminium,

montée sur bois naturel d’érable 100x100cm

Honorable Mention Award San Diego Art Institute (2012)

Californie, USA

Quand les cauchemars s’envolent, 2004 Performance filmée (vidéo)

2’12

Un lâcher de ballons gonflés à l’hélium a été réalisé à l’issue de la rédaction du livre Novembre 2003 à Février 2004 contenant un ensemble de récits de rêves et cauchemars sur une période de trois mois. À chaque ballon est suspendu un petit papier plié contenant la retranscription des différents cauchemars. Au dos, un message demande à celui(celle) qui recevra ce cauchemar, d’envoyer en retour un rêve à l’adresse indiquée.

À demi endormie, ma voix enre-gistrée au réveil déballe chaque matin le récit d’une nouvelle histoire.

Ce livre renferme trois mois de rêves retranscris quotidiennement et écris à l’envers.

Novembre 2003 à février 2004 Livre à l’écriture inversée, accompagné d’un miroir

Janvier 2011 à mars 2011 CD de rêves enregistrés au réveil

Coffret comprenant un Polaroid, une sélection de rêves gravés sur CD, un ensemble de 13 planches de reproduction de photographies

Edité en 20 exemplaires. © courtesy Galerie Da-End

Née en 198432 route de Châtaincourt, Les Bretonnières, 28500 Saulniè[email protected]

Production visuelle : www.irenebillard.comProduction sonore : www.irenedresel.com soundcloud.com/irenedresel

Education2013 : Sae Institute. Electronic Music Producer2005-2010 : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris2006-2008 : Gobelins, Ecole de l’Image, Photographie

Expositions octobre 2015 : FIAC Parcours Privé, collection Joseph Koulimai-juin 2015 : «60e Salon de Montrouge». Commissariat Stéphane Corréard, scénographie Matali Crassetnov 2012 : «The Art of Photography Show», San Diego Art Institute, Californie USA - Président du jury et curateur : Julian Coxmars 2012 : «Little Fukushima», exposition collective, Cité Internationale des Arts, Paris 4e. Sur une invitation d’Asami Nishimura & Jean-Luc Vilmouthnov-dec 2011 : «Made In Choi» , exposition collective, Atelier Choi, Paris 18esept 2011 : exposition/rencontre, La Librairie de La Galerie, Galerie de La Madeleine, Paris 8èmejuin - juil 2011 : «2000-2010», exposition collective, Atelier Grognard, Rueil-Malmaison, commissariat Michael Jourdetmars - mai 2011 : «HighBeam», exposition personnelle, Galerie Da-End, Paris 6ème

Projections / Festivals mai 2015 : «Aviff» Art Video Festival Cannes 2015, sur une invitation de Françoise Parfait (catégorie sélection du jury). Président du jury : Richard Conte. sept 2014 : Biennale de l’Image en Mouvement, Cinéma Dynamo, Centre d’Art Contemporain de Genèvejuin 2014 : Festival R4 de la vidéo d’art. Cinéma La Pagode, Paris 7ème

Production sonore29 janvier 2016 : InFiné Music, sortie de la compilation ExplorerII15 janvier 2016 : InFiné Music, sortie du clip «Lutka» réalisé par Florence Lucas (Flokim)02 mars 2015 : InFiné Music, sortie du remix «Gom Jabbar» Irène Drésel («Rethinking Z - Bernard Szajner»)avril 2014 : Live au «Panic Room», Paris

ParutionsL’Obs, mai 2015. Texte Claire FleuryCatégorie_Arts, mai 2015. Texte Pascaline ValléeCatalogue du 60ème Salon de Montrouge. Texte Bernard MarcadéPrussian Blue n°8, hiver 2015. Textes: François Michaud et Nicolas GrenierArtpress novembre 2014 n°416 - 2e cahier. Texte Etienne HattBref Magazine 112 - 2014 - volume 3Revue Josefffine n°8, interview avec Ami Barak & M. Lecareux, fev 2013Catalogue des diplômés 2010 des Beaux-arts de Paris, juin 2011Catalogue «2000-2010» Edition ESARM, juin 2011«Le portrait photographique», René Bouillot, éditions Dunod, juin 2011Azart Photographie, n° 11 Avril-Mai 2011Images Magazine, n° 45 Mars-Avril 2011PHOTO Magazine, n° 478 Avril 2011Coffret d’exposition «HighBeam», Editions Da-end, 20 éditions numérotées et signées, mars 2011

Prix2014 : Prix de l’Ambassade de Suisse pour le court métrage - catégorie moins de 5min (vidéo «Alain», 2011) - Festival R4 de la vidéo d’art2012 : Honorable Mention Award, San Diego Art Institute, Californie USA

Collection

Collection Joseph Kouli