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Insomnie chronique : Mesures des siestes, du sommeil paradoxal et du contenu onirique comme indicateurs potentiels d’hyperactivation Thèse Alexandra Duchesne Pérusse Doctorat en Psychologie Philosophiae Doctor (Ph.D.) Québec, Canada © Alexandra Duchesne Pérusse, 2015

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Insomnie chronique : Mesures des siestes, du sommeil paradoxal et du contenu onirique comme indicateurs

potentiels d’hyperactivation

Thèse

Alexandra Duchesne Pérusse

Doctorat en Psychologie

Philosophiae Doctor (Ph.D.)

Québec, Canada

© Alexandra Duchesne Pérusse, 2015

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Résumé

L’insomnie chronique est l’un des troubles du sommeil le plus prévalent dont l’importance des effets délétères

est non négligeable. La présence d’hyperactivation est l’une des caractéristiques centrales de l’insomnie. Bien

qu’elle ait antérieurement été mesurée par l’intermédiaire de diverses variables, plusieurs aspects de

l’hyperactivation demeurent, à ce jour, inconnus. Le présent projet de thèse avait donc pour objectif général de

trouver de nouveaux indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie chronique par l’exploration des

siestes, du sommeil paradoxal et de l’activité onirique. Dans un premier temps (Article # 1), les paramètres de

sommeil diurne lors de siestes qui succèdent un effort cognitif soutenu ont été évalués chez des bons

dormeurs et des individus souffrant de différents types d’insomnie chronique (psychophysiologique et

paradoxale). Les résultats obtenus dans le cadre de cette investigation ont démontré que le sommeil diurne

des bons dormeurs était plus efficace que celui des individus souffrant d’insomnie, malgré une somnolence

subjective plus élevée chez ces derniers, soulignant l’importance de l’hyperactivation lors des siestes dans

l’insomnie. Dans un deuxième temps (Article # 2), certaines variables de la macrostructure du sommeil

paradoxal (proportion et durée, latence, nombre de périodes et durée de chaque période) et de la

microstructure du même stade (mouvements oculaires rapides, éveils et microéveils) ont été explorées chez

des participants souffrant d’insomnie psychophysiologique, d’insomnie paradoxale et des bons dormeurs.

Aucune différence significative intergroupe n’a été observée pour les variables de la macrostructure du

sommeil paradoxal, alors qu’un nombre d’éveils plus élevé caractérisait le sommeil paradoxal des individus

souffrant d’insomnie psychophysiologique reflétant possiblement leur hyperactivation. Cet indice pourrait

éventuellement aider à différencier les types d’insomnie. Dans un troisième temps (Articles # 3 et 4), l’activité

onirique en sommeil paradoxal a été étudiée chez des bons dormeurs et des individus souffrant d’insomnie

chronique. Tout d’abord, la faisabilité d’une procédure de collecte de rêves en laboratoire a été démontrée

chez cette population, en plus des bénéfices qu’elle pouvait engendrer sur la perception subjective de la

qualité du sommeil. De plus, le nombre restreint d’émotions positives, tant sur le plan objectif que subjectif,

ainsi que l’élévation des éléments négatifs caractérisant le contenu des rêves des individus souffrant

d’insomnie résultent possiblement de leur hyperactivation et semblent reliés à leurs difficultés de sommeil. À la

lumière des investigations de la présente thèse, les siestes, les éveils en SP et l’activité onirique semblent être

des indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie, alors que la macrostructure et certains

éléments de la microstructure du SP (mouvements oculaires rapides, microéveils) reflètent de manière limitée

cet état d’hyperactivation. Des études supplémentaires pour préciser le rôle de l’hyperactivation et ses

manifestations dans l’insomnie chronique demeurent requises.

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Abstract

Chronic insomnia is one of the most prevalent sleep disorders which generates important daily consequences.

Hyperarousal is a central component of chronic insomnia, and even though it has been previously studied with

different measures, some aspects of hyperarousal remain unknown. The main objective of this thesis was to

find novel potential indicators of hyperarousal in chronic insomnia by exploring naps, REM sleep and dream

activity. First (Article # 1), diurnal sleep parameters during naps following a sustained cognitive effort were

evaluated in good sleepers and different types of chronic insomnia sufferers (psychophysiological and

paradoxical). In this investigation, results revealed that good sleepers slept more efficiently during the day than

insomnia sufferers, even though the latter group tended to be subjectively sleepier, suggesting the importance

of hyperarousal during napping. Second (Article # 2), some REM sleep macrostructure (proportion and

duration, latency, number of periods and their duration) and microstructure variables (rapid eye movements,

wake intrusions and arousals) were explored in psychophysiological and paradoxical insomnia sufferers as

well as in good sleepers. No intergroup difference was observed for any of the REM sleep macrostructure

variables, but REM sleep wake intrusions were significantly greater in psychophysiological insomnia sufferers,

possibly reflecting their hyperarousal. This result could eventually help differentiating insomnia types. Third

(Articles # 3 and 4), REM dream activity was studied in good sleepers and chronic insomnia sufferers. The

feasibility of in-lab dream collection was demonstrated with insomnia sufferers, as well as its positive effects on

subjective sleep quality. Also, insomnia sufferers’ dreams were characterized by fewer positive emotions,

subjectively and objectively, compared to good sleepers, and their dreams contained more negative elements

than positive ones. Considering results from the investigations of this thesis, sleep parameters during napping,

wake intrusions in REM sleep and dream activity seem to act as potential indicators of hyperarousal in

insomnia. However, REM sleep macrostructure and few other variables of its microstructure (rapid eye

movements and arousals) do not reflect this state of hyperarousal. Altogether, more studies are required to

clarify the role of hyperarousal and its manifestations in chronic insomnia.

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Table des matières

Résumé ............................................................................................................................................................... iii

Abstract ............................................................................................................................................................... v

Table des matières ............................................................................................................................................. vii

Liste des tableaux .............................................................................................................................................. ix

Liste des figures ................................................................................................................................................. xi

Liste des abréviations et des sigles ................................................................................................................... xiii

Remerciements ................................................................................................................................................. xv

Avant-propos .................................................................................................................................................... xvii

Chapitre 1. Introduction ....................................................................................................................................... 1

1.0 Le sommeil ............................................................................................................................................... 2

1.1 L’insomnie chronique ................................................................................................................................ 3

1.1.1 Définition et critères diagnostiques .................................................................................................... 3

1.1.2 Types d’insomnie ............................................................................................................................... 5

1.1.3 Épidémiologie et étiologie de l’insomnie ............................................................................................ 5

1.1.4 Modèles théoriques de l’insomnie ..................................................................................................... 6

1.2 Les siestes .............................................................................................................................................. 11

1.2.1 Les siestes et l’insomnie .................................................................................................................. 12

1.3 Le sommeil paradoxal ............................................................................................................................. 19

1.3.1 Caractéristiques et rôles .................................................................................................................. 19

1.3.2 Le sommeil paradoxal et l’insomnie ................................................................................................. 20

1.4 Les rêves ................................................................................................................................................ 29

1.4.1 Définition et caractéristiques............................................................................................................ 29

1.4.2 Fréquence de rappel de rêves ......................................................................................................... 30

1.4.4 Les rêves et l’insomnie .................................................................................................................... 34

1.5 Récapitulatif ............................................................................................................................................ 39

1.6 Objectifs et hypothèses de la thèse ........................................................................................................ 41

1.6.1 Article # 1 ......................................................................................................................................... 41

1.6.2 Article # 2 ......................................................................................................................................... 43

1.6.3 Article # 3 ......................................................................................................................................... 44

1.6.4 Article # 4 ......................................................................................................................................... 45

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Chapitre 2. Types d’insomnie primaire : L’hyperactivation se retrouve-t-elle également pendant les siestes?

(Article # 1) ........................................................................................................................................................ 47

Chapitre 3. Le sommeil paradoxal comme indicateur potentiel de l’hyperactivation chez des individus souffrant

d’insomnie psychophysiologique et paradoxale (Article # 2) ............................................................................. 69

Chapitre 4. Les individus souffrant d’insomnie sont en mesure de tolérer une collecte de rêves en sommeil

paradoxal ce qui semble améliorer leur perception du sommeil (Article # 3) .................................................... 93

Chapitre 5. Comparaison systématique de l’activité onirique en sommeil paradoxal entre des individus

souffrant d’insomnie et des bons dormeurs (Article # 4) ................................................................................. 105

Chapitre 6. Discussion ..................................................................................................................................... 131

6.1 Rappel des objectifs et résultats principaux .......................................................................................... 132

6.1.1 Article # 1 ....................................................................................................................................... 132

6.1.2 Article # 2 ....................................................................................................................................... 133

6.2.3 Article # 3 ....................................................................................................................................... 134

6.1.4 Article # 4 ....................................................................................................................................... 135

6.2 Contributions empiriques ...................................................................................................................... 135

6.2.1 Article # 1 ....................................................................................................................................... 136

6.2.2 Article # 2 ....................................................................................................................................... 138

6.2.3 Article # 3 ....................................................................................................................................... 141

6.2.4 Article # 4 ....................................................................................................................................... 143

6.3 Contributions théoriques ....................................................................................................................... 145

6.3.1 Modèles théoriques de l’insomnie .................................................................................................. 145

6.3.2 Modèles théoriques sur la fréquence de rappel des rêves ............................................................ 149

6.3.3 Théories sur le contenu onirique .................................................................................................... 150

6.4 Contributions méthodologiques ............................................................................................................. 150

6.5 Contributions cliniques .......................................................................................................................... 153

6.6 Limites ................................................................................................................................................... 156

6.7 Avenues de recherche .......................................................................................................................... 159

Conclusions ..................................................................................................................................................... 163

Bibliographie .................................................................................................................................................... 165

Annexes .......................................................................................................................................................... 175

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Liste des tableaux

Tableau 2.1. Means (SD) of sociodemographic, psychological data and subjective sleep variables of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)………………………...65

Tableau 2.2. Means (SD) of polysomnographic objective sleep parameters of nights of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)………………………………………………………………………………………………………………………..66

Tableau 2.3. Means (SD) of polysomnographic objective sleep parameters of naps and subjective sleepiness of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)……………………………………………………………………………………………………………………......67

Tableau 3.1. Means (SD) of socio-demographic, psychological data and sleep diaries of psychophysiological insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)………………………………………………………………………………………………………………………..89

Tableau 3.2. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of psychophysiological

insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)………………..90 Tableau 3.3. Means (SD) of REM sleep macrostructure and microstructure variables of

psychophysiological insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)…………………………………………………………………………………………………………………...…..91

Tableau 4.1. Means (SD) of sleep parameters of insomnia sufferers (INS) and good sleepers

(GS)…………………………………………………………………………………………………………………...…104 Tableau 5.1. Means (SD) of socio-demographic, psychological and memory functioning data…….124 Tableau 5.2. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of ambulatory nights (2 &

4)…………………………………………………………………………………………………………………………125 Tableau 5.3. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of laboratory nights (3 &

5)………………………………………………………………………………………………………………………....126 Tableau 5.4. Paired sample t-tests for mean (SD) of negative oneiric elements and positive oneiric

elements as a whole calculated from the Hall & Van de Castle scale (1966)…………………………..……….127 Tableau 5.5. Means (SD) of objective dream content per dream from the Hall & Van de Castle scale

(1966)……………………………………………………………………………………………………………………128 Tableau 5.6. Means (SD) of subjective evaluation of emotional content in dreams from the mood

checklist…………………………………………………………………………………………………………………129

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Liste des figures

Figure 1.1. Modèle de Cohen (1974)…………………………………………………………………………...…......31 Figure 1.2. Modèle d’activation-récupération (Koulack & Goodenough, 1976)……………………………….......32 Figure 2.1. Correlations between sleep efficiencies (SE) of nights and naps……………………………….….....68

Figure 4.1. Inclusion and exclusion criteria for INS and GS……………………………………………………..…102

Figure 4.2. Procedure…………………………………………………………………………………………….…….103

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Liste des abréviations et des sigles

Termes français/anglais Abréviations françaises

Abréviations anglaises

Agenda du sommeil/Sleep diary AS -------

Analyse de covariance/Analysis of covariance ANCOVA

Analyse de variance/Analysis of variance ANOVA

Analyse spectrale/Power spectral analysis PSA

Bon dormeur/Good sleeper BD GS

Croyances et attitudes face au sommeil/Dysfunctionnal beliefs and

attitudes about sleep

CAS-16 DBAS-16

Densité des mouvements oculaires rapides/Density of eye movements DMOR DEMs

Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th Edition DSM-5

Durée du sommeil paradoxal/Duration of rapid eye movements sleep DSP REMD

Écart-type/Standard deviation ET SD

Échelle de somnolence de Stanford/Stanford sleepiness scale ESS SSS

Efficacité du sommeil/Sleep efficiency ES SE

Électrocardiographie/Electrocardiography ECG

Électroencéphalographie/Electroencephalography EEG

Électromyographie/Electromyography EMG

Électrooculographie/Electrooculography EOG

Entrevue diagnostique de l’insomnie/Insomnia diagnostic interview EDI IDI

Entrevue semi-structurée pour les troubles du DSM-IV/Structured

Clinical Interview for DSM-IV

SCID-IV

Fréquence de rappel de rêves/Dream recall frequency FRR DRF

Fréquence des éveils/Frequency of awakenings ------- FNA

Index de sévérité de l’insomnie/Insomnia severity index ISI

Individus souffrant d’insomnie/Insomnia sufferers INS INS/PI

Insomnie paradoxale/Paradoxical insomnia IPA PARA-I

Insomnie psychophysiologique/Psychophysiological insomnia IPS PSY-I

International Classification of Sleep Disorders,2nd Edition ICSD-2

International Classification of Sleep Disorders, 3rd Edition ICSD-3

Inventaire d’anxiété de Beck/Beck anxiety inventory IAB BAI

Inventaire de dépression de Beck/Beck depression inventory IDB BDI

Latence au sommeil/Sleep onset latency LS SOL

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Latence au sommeil paradoxal/REM sleep onset latency LSP REML

Latence d’endormissement après les éveils en sommeil

paradoxal/Sleep onset latency after REM sleep awakenings

LSSP SOLR

Mini International Neuropsychiatric Interview M.I.N.I.

Mouvements oculaires rapides/Eye movements MOR EMs

Test Itératif de Latence à l’Endormissement/Multiple sleep latency test TILE MSLT

Polysomnographie/Polysomnography PSG

Potentiels évoqués cognitifs/Event-related potentials PECs ERPs

Rivermead Behavioural Memory Test, 3rd Edition RBMT-3

Sommeil non paradoxal/Non rapid eye movement sleep SNP NREM

Sommeil paradoxal/Rapid eye movement sleep SP REM

Temps passé éveillé après l’endormissement/Wake after sleep onset WASO

Temps total de sommeil/Total sleep time TTS TST

Temps total d’éveil/Total wake time TTE TWT

Temps total passé au lit/Total time in bed TIB

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Remerciements

Il y a près d’une décennie, j’ai entamé mon plus grand défi à ce jour, soit celui des études en

psychologie afin de pratiquer cette passionnante profession. La présente thèse signe donc la fin d’un long

processus, mais également le début d’une carrière professionnelle qui sera sans contredit tout aussi

enrichissante et empreinte de défis. Je dois cependant avouer que mon parcours m’a parfois semblé ardu,

interminable et qu’il m’est arrivé, à quelques reprises, de vouloir tout abandonner. C’est grâce à un projet de

recherche stimulant ainsi qu’au soutien et à la collaboration de plusieurs individus que ma motivation a

persisté, me permettant de compléter la présente thèse. Je tenais tout d’abord à remercier tous les

participants qui ont manifesté leur intérêt envers mon projet de recherche et qui ont bien voulu se soumettre

aux exigences élevées du protocole. Merci infiniment pour votre disponibilité et votre collaboration, car sans

vous, des résultats aussi intéressants n’auraient pu être obtenus.

Ensuite, je ne saurais choisir les mots justes pour exprimer toute la gratitude et la reconnaissance

que je ressens envers ma directrice de recherche, Dre Célyne Bastien. Dès mon arrivée au laboratoire, je me

suis sentie la bienvenue grâce à ton accueil chaleureux, contribuant à un environnement de travail propice à la

réussite, ce qui a facilité grandement l’achèvement de la présente thèse. Merci d’avoir accepté, avec

enthousiasme, de travailler avec moi et de la confiance et la liberté que tu m’as accordées dès le départ. Je

salue également ta grande ouverture qui m’a permis de travailler sur un projet de recherche qui m’intéressait

profondément, bien qu’il abordait un aspect non exploré jusqu’à présent dans ton laboratoire. Je te remercie,

Célyne, pour ton soutien continuel pendant les cinq dernières années ainsi que tout le temps que tu m’as

consacré. Merci pour tes judicieux conseils, ta grande disponibilité, ta compréhension, ton écoute, tes

encouragements toujours à point lorsque j’en avais le plus besoin, et ton positivisme, qui ont non seulement

permis de compléter cette thèse dans des délais raisonnables, mais également qui ont contribué à mon

épanouissement en tant que chercheuse mais aussi, en tant qu’individu. Bref, merci Célyne, je n’aurais pu

espérer mieux comme superviseure.

Je voudrais aussi remercier Dre Josée Savard et Dr Joseph De Koninck pour avoir accepté de faire

partie de mon comité de thèse et pour vos précieux conseils tout au long de mon cheminement. Vous avez

certainement suscité d’importantes discussions et interrogations nécessaires à l’avancement et à la

bonification de ma thèse doctorale. Un merci tout spécial à Joseph, qui a été témoin de mes débuts à

l’Université d’Ottawa en tant que chercheure dans le domaine du sommeil et qui m’appuie et me supervise

depuis. Il va de soi que je vous suis très reconnaissante d’avoir recommandé ma candidature à Célyne, mais

je voulais surtout vous remercier de croire en mes talents de chercheure et de continuer à porter un intérêt

particulier pour mes projets, malgré la distance entre Québec et Ottawa. Merci de prendre le temps de lire mes

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xvi

différents travaux et de les bonifier par vos judicieux conseils. Sachez que j’estime énormément votre

collaboration, et j’espère qu’elle persistera dans les années futures.

Je tiens également à remercier mes amis et collègues du laboratoire qui ont contribué à l’ambiance

détendue de mon environnement de travail, mais surtout qui ont collaboré, de près ou de loin, à mes projets

de recherche. Merci à tous les assistants de recherche qui ont facilité le recrutement des participants, la saisie

de données et qui m’ont permis de dormir quelques nuits supplémentaires en faisant de la surveillance

nocturne. Je voudrais remercier particulièrement Alexandre Gaucher, technicien en électroencéphalographie

au laboratoire, qui m’a assisté dans plusieurs étapes de mon projet de recherche et sans qui, les

manipulations expérimentales auraient été difficilement réalisables. Merci pour ta bonne humeur, ton

professionnalisme et surtout, ta grande disponibilité. Finalement, je tiens à remercier spécialement Jessica

Lebel qui a contribué à alléger ma charge de travail en transcrivant tous les rêves des participants. Merci

également à Maude Pedneault-Drolet d’avoir consacré plusieurs heures à la cotation de tous les rêves,

permettant ainsi une double cotation, ce qui constitue une contribution majeure à la présente thèse.

Sur une note plus personnelle, j’aimerais remercier mes parents de m’avoir transmis la valeur de

l’éducation ainsi que l’importance de la persévérance dans la poursuite de mes rêves et l’atteinte de mes

objectifs. Maman, papa, merci pour votre soutien, votre écoute, vos encouragements tout au long de mon

cheminement scolaire, qui m’ont permis d’avancer et de trouver la motivation nécessaire pour

l’accomplissement de mes projets. À mon conjoint, Andrew, merci pour tes encouragements qui m’ont aidé à

continuer en périodes de découragement, ta compréhension, mais surtout ta grande patience pour avoir

supporté mon humeur, qui n’était pas toujours des plus agréables en périodes de rédaction.

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Avant-propos

Cette thèse doctorale est composée de quatre articles scientifiques empiriques, tous rédigés par

l'auteure de la thèse. Bien que les deux premiers articles aient été rédigés à partir de données déjà recueillies

au laboratoire de sommeil et potentiels évoqués cognitifs du Dre Bastien, l’auteure de la présente thèse a tout

de même contribué à la plupart des étapes de la préparation de ces manuscrits. En effet, elle a participé à

l’énoncé de la problématique, la revue de littérature concernant cette problématique, l’établissement des

questions, objectifs et hypothèses de recherche, la collecte de données (qui avait été réalisée lorsque

l’auteure était assistante de recherche au laboratoire), l’analyse et l’interprétation des résultats ainsi que la

rédaction des articles. Dans le cadre des articles # 1 et 2, la seule étape à laquelle elle n’a pas contribué est

l’élaboration de la méthodologie. Pour ce qui est des articles # 3 et 4, l’auteure a participé à l’ensemble des

processus nécessaires à la préparation des manuscrits.

Le premier article de la thèse : Types of primary insomnia: Is hyperarousal also present during

napping? a été publié dans la revue scientifique Journal of Clinical Sleep Medicine en 2013. Ensuite, le

deuxième article : REM sleep as a potential indicator of hyperarousal in psychophysiological and paradoxical

insomnia sufferers a été publié dans la revue scientifique International Journal of Psychophysiology en 2015.

Le troisième article est un rapport bref intitulé : Insomnia sufferers can tolerate laboratory REM sleep dream

collection which may improve their sleep perception a été publié dans la revue scientifique International

Journal of Dream Research en 2015. Enfin, le quatrième et dernier article de la thèse : REM dream activity of

insomnia sufferers : A systematic comparison with good sleepers est actuellement sous presse dans la revue

scientifique Sleep Medicine. La présentation des articles au sein de la thèse respecte donc les exigences de la

revue dans laquelle ils ont été publiés. Quant à l’introduction et à la discussion générales, elles répondent aux

critères de présentation de l'American Psychological Association (APA) afin de demeurer conformes aux

normes de rédaction et de mise en page privilégiées par la faculté des études supérieures de l’Université

Laval.

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Chapitre 1. Introduction

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1.0 Le sommeil

Depuis plusieurs années, la croissance exponentielle des études empiriques sur le sommeil illustre

l’ampleur de ce phénomène au sein du domaine scientifique. Défini comme un état de conscience généré

activement et cycliquement par le cerveau, le sommeil entraîne une modification de l’activité cérébrale, du

comportement et du contrôle physiologique (Arnulf, 2007). Autrement dit, il s’agit d’un état comportemental

réversible durant lequel se déroulent un processus de désengagement perceptuel et une absence de réponse

envers l’environnement (Carskadon & Dement, 2011), bien que les échanges avec ce dernier demeurent

possibles. Puisque le sommeil a été observé chez la plupart des espèces du règne animal, il semble être

indispensable à la survie (pour une revue de la littérature, voir Brown, 2012), quoique ses fonctions

spécifiques restent énigmatiques. Toutefois, cet état comportemental est, sans contredit, essentiel à

l’optimisation du fonctionnement diurne (Brown, 2012).

Sur le plan architectural, le sommeil est composé de périodes et d’événements distincts qui

requièrent une codification systématique effectuée aujourd’hui selon des critères bien établis. Le système de

codification de Rechtschaffen et Kales (1968) est le plus couramment utilisé, divisant le sommeil en deux

grandes catégories : sommeil non paradoxal (SNP) et sommeil paradoxal (SP). D’une part, le SNP est

composé du sommeil lent léger et du sommeil lent profond. Ce premier comprend les stades 1 et 2, occupant

respectivement environ 5 % et 55 % de la nuit; le stade 1 étant majoritairement présent en début de nuit, alors

que le stade 2 domine en deuxième moitié (Arnulf, 2007). Quant à lui, le sommeil lent profond est divisé en

stades 3 et 4 qui combinés, occupent approximativement 20 % de la nuit et se retrouvent généralement lors

de la première moitié de cette dernière (Arnulf, 2007). D’autre part, le SP est un stade distinct qui représente

entre 18 et 23 % d’une nuit normale et se caractérise par de plus longues périodes en fin de nuit (Arnulf,

2007).

Bien que près du tiers de la vie humaine soit consacré au sommeil, cet état suscite généralement

l’intérêt et les discussions que lorsqu’il est empreint de difficultés, qui sont d’ailleurs très communes. En effet,

les problèmes de sommeil comptent parmi les plaintes les plus couramment rapportées aux professionnels de

la santé (Bastien, 2011), en plus de l’anxiété et de la détresse qu’ils génèrent, surtout lorsqu’ils se

chronicisent. Le sommeil normal peut être perturbé de manière passagère ou récurrente par de multiples

facteurs, l’un des principaux étant la présence d’un ou de plusieurs troubles du sommeil. À cet égard, la

source de perturbation nocturne la plus fréquente est l’insomnie, qui figure d’ailleurs parmi les pathologies du

sommeil les plus diagnostiquées (Bastien, 2011).

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3

1.1 L’insomnie chronique

1.1.1 Définition et critères diagnostiques

La définition et les critères diagnostiques de l’insomnie sont relativement conformes dans la plupart

des ouvrages diagnostiques, en dépit d’une certaine disparité dans leur élaboration. Actuellement, en clinique

comme en recherche, les manuels les plus utilisés sont le Diagnostic and Statistical Manual of Mental

Disorders, Fifth Edition (DSM-5; American Psychiatric Association, 2013) et l’International Classification of

Sleep Disorders, Third Edition (ICSD-3; American Association of Sleep Medicine, 2014).

Selon le DSM-5 (APA, 2013), l’insomnie est une insatisfaction quant à la qualité et/ou la quantité de

sommeil obtenue. Ce trouble du sommeil est défini comme une plainte d’endormissement prolongé, des

difficultés à maintenir le sommeil et/ou des éveils matinaux précoces accompagnés d’une incapacité à se

rendormir (APA, 2013). Ces perturbations entraînent une détresse significative et/ou des déficits sur le plan

social, occupationnel, scolaire, comportemental et/ou toutes autres sphères importantes du fonctionnement

diurne. Les difficultés de sommeil se manifestent minimalement trois nuits par semaine, depuis au moins trois

mois, malgré des opportunités adéquates de sommeil (APA, 2013). L’insomnie chronique peut survenir

simultanément à un autre trouble mental et/ou une condition médicale, comme elle peut se développer

indépendamment. Toutefois, les critères diagnostiques précisent que les troubles en comorbidité à l’insomnie

ne doivent pas être exclusivement à l’origine des difficultés de sommeil. Finalement, l’insomnie n’est pas

mieux expliquée par un autre trouble du sommeil, ni n’est attribuable aux effets physiologiques d’une

substance (p. ex. médication, drogue; APA, 2013).

Dans l’ICSD-3 (AASM, 2014), des critères similaires à ceux du DSM-5 (APA, 2013) sont utilisés pour

diagnostiquer l’insomnie chronique, hormis une description plus exhaustive des déficits diurnes causés par ce

trouble du sommeil. Les individus souffrant d’insomnie chronique (INS) doivent rapporter l’une ou plusieurs

des conséquences diurnes suivantes : fatigue/malaise; altération de la concentration, de l’attention et/ou de la

mémoire; déficit du fonctionnement social, familial, occupationnel, et/ou scolaire; instabilité de

l’humeur/irritabilité; fatigue diurne; problèmes comportementaux (p. ex. hyperactivité, agression, impulsivité);

motivation/initiative/énergie à la baisse; être plus enclin à faire des erreurs ou à être impliqué dans des

accidents et/ou; inquiétudes et/ou insatisfactions par rapport au sommeil (AASM, 2014). Les critères de durée

et de fréquence pour ces symptômes ainsi que pour les difficultés de sommeil sont identiques à ceux du

DSM-5 (≥3 mois et ≥3 jours/semaine; APA, 2013). L’ICSD-3 (AASM, 2014) définit également l’insomnie sous

sa forme aiguë, qui est souvent associée à un élément déclencheur/stressant identifiable. Elle se caractérise

par des symptômes identiques à ceux de l’insomnie chronique, mais contrairement à cette dernière,

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l’insomnie aiguë est d’une durée inférieure à trois mois. Malgré la prévalence élevée de cette dernière, la

présente thèse portera uniquement sur l’insomnie chronique compte tenu de l’ampleur de ses conséquences

à long terme.

Dans le cadre du présent projet de thèse, les difficultés de sommeil ont été évaluées à l’aide de

l’Entrevue Diagnostique de l’Insomnie (EDI; Morin, 1993), des agendas du sommeil (AS) et de l’Index de

Sévérité de l’Insomnie (ISI; Morin, 1993). Afin d’évaluer l’ampleur de la sévérité des symptômes de l’insomnie,

un score de sévérité sur 12 points provenant des trois premières questions de l’ISI a été dérivé.

En revanche, la durée minimale des difficultés de sommeil lors des nuits d’insomnie ne figure pas

parmi les critères diagnostiques des manuels diagnostiques. Néanmoins, des valeurs arbitraires ont été

établies afin de faciliter et appuyer le diagnostic. En général, des difficultés d’endormissement et des périodes

d’éveils supérieures à 30 minutes franchissent le seuil clinique chez une population adulte d’âge moyen. Les

éveils matinaux précoces, quant à eux, sont provoqués au moins 30 minutes avant l’heure de levée désirée et

entraînent une réduction du temps total de sommeil (TTS; AASM, 2014). De plus, selon la nature des

difficultés de sommeil observées, différentes appellations sont utilisées pour décrire l’insomnie. Les termes

insomnie d’endormissement ou insomnie initiale sont employés pour les problèmes d’endormissement au

coucher, alors que l’insomnie de maintien caractérise les éveils nocturnes fréquents et/ou prolongés. Les

éveils matinaux précoces accompagnés d’une incapacité à se rendormir sont qualifiés d’insomnie terminale

(APA, 2013). L’insomnie est également caractérisée par une grande variabilité inter-nuits au niveau de ses

manifestations (p. ex. Coates et al., 1981; Edinger et al., 1997; Vallières, Ivers, Bastien, Beaulieu-Bonneau, &

Morin, 2005). Bien que les difficultés de sommeil soient la norme plutôt que l’exception dans l’insomnie, les

individus en souffrant connaissent occasionnellement de bonnes nuits. Le patron de sommeil des INS est

donc difficilement extrait d’une seule nuit, plusieurs nuits s’avèrent nécessaires pour une description

rigoureuse des difficultés. Cette variabilité résulterait des stratégies initialement utilisées pour pallier les

difficultés de sommeil, qui deviendraient rapidement des comportements non adaptés, perpétuant ainsi

l’insomnie (Vallières, Beaulieu-Bonneau, & Morin, 2011).

Dans la version précédente de l’ICSD (AASM, 2005), plusieurs types d’insomnie étaient décrits.

Malgré qu’ils ne figurent plus dans la nouvelle édition (AASM, 2014) en raison de problèmes de différenciation

sur le plan clinique, les auteurs de l’ouvrage encouragent la distinction des types d’insomnie dans le domaine

de la recherche, contribuant ainsi à une éventuelle précision diagnostique.

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1.1.2 Types d’insomnie

L’ICSD-2 (AASM, 2005) classifie huit types d’insomnie : (1) insomnie psychophysiologique; (2)

insomnie idiopathique; (3) insomnie paradoxale; (4) hygiène inadéquate de sommeil; (5) insomnie

comportementale de l’enfance; (6) insomnie résultant d’un autre trouble mental; (7) insomnie résultant d’une

condition médicale et; (8) insomnie résultant de l’effet d’une drogue ou substance. Les deux types d’insomnie

d’intérêt pour la présente thèse sont l’insomnie psychophysiologique (IPS) et l’insomnie paradoxale (IPA).

1.1.2.1 Insomnie psychophysiologique (IPS)

L’IPS consiste en une estimation relativement exacte de la quantité et de la qualité du sommeil,

accompagnée de difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil et/ou d’éveils matinaux précoces

(Bastien, 2011). Le maintien de ce type d’insomnie résulte d’un conditionnement entre les stimuli reliés au

sommeil (p. ex. chambre à coucher) et l’anxiété au sujet d’éventuelles perturbations de sommeil (Espie, 2002;

Harvey, 2002). D’ailleurs, les individus souffrant d’IPS rapportent fréquemment des difficultés à trouver le

sommeil dans leur propre chambre à coucher, alors qu’ils s’endorment plus aisément dans un environnement

inconnu, ou encore lorsqu’ils n’essaient pas de dormir (AASM, 2005). Les IPS tendent également à accorder

une importance démesurée à leur sommeil en entretenant des inquiétudes excessives face à leurs difficultés.

De plus, une élévation de l’activation cognitive et somatique, principalement au moment du coucher,

caractérise les IPS comparativement aux bons dormeurs (BD).

1.1.2.2 Insomnie paradoxale (IPA)

L’IPA, aussi connue sous le nom de « sleep state misperception », se caractérise par une

mésestimation de la durée et de la qualité du sommeil. Ceux qui en souffrent évoquent des difficultés de

sommeil qui sont en général imperceptibles par les méthodes classiques d’enregistrement du sommeil

(Polysomnographie; PSG; Edinger et al., 2004). Les tracés PSG des IPA sont d’ailleurs similaires à ceux des

BD (p. ex. Krystal, Edinger, Wohlgemuth, & Marsh, 2002; Sugerman, Stern, & Walsh, 1985). Malgré une

quantité de sommeil habituellement adéquate, les IPA rapportent des symptômes nocturnes et diurnes

similaires aux autres types d’insomnie (AASM, 2005), suggérant que des difficultés de sommeil sont

effectivement présentes et que des analyses plus raffinées seraient requises pour bien les identifier.

1.1.3 Épidémiologie et étiologie de l’insomnie

L’insomnie est le trouble du sommeil ayant la prévalence la plus élevée puisque 6 à 10 % de la

population mondiale souffre d’insomnie chronique (APA, 2013). La proportion des individus rapportant des

symptômes d’insomnie, sans toutefois répondre à l’ensemble des critères diagnostiques, se situe entre 30 et

48 % (Ohayon, 2002), dont 10 à 15 % exprime des conséquences diurnes reliées aux difficultés de sommeil.

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Comparativement aux statistiques mondiales, la prévalence de l’insomnie chronique semble plus importante

au sein de la population canadienne, se dénombrant à 13.4 % (Morin et al., 2011). À ceci s’ajoutent 40.2 %

des Canadiens qui présentent au moins un symptôme mensuel de l’insomnie, minimalement trois nuits par

semaine, et 19.8 % qui vit de l’insatisfaction concernant le sommeil (Morin et al., 2011). L’insomnie est plus

souvent associée au genre féminin, à la classe socio-économique faible et/ou à l’âge avancé. Sa prévalence

augmente également avec la présence d’un autre trouble de santé mentale, d’un trouble d’abus de

substances et/ou d’une condition médicale. D’ailleurs, 40 à 50 % des patients atteints d’insomnie souffre

d’une problématique concomitante (APA, 2013).

En plus des variables précédentes, des facteurs supplémentaires peuvent augmenter la vulnérabilité

au développement de l’insomnie. À cet égard, des difficultés à dormir en périodes de stress ou encore, un

sommeil naturellement léger, exacerbent la fragilité à l’insomnie chronique (AASM, 2014). Certains traits de

personnalité, comme l’anxiété et la tendance aux inquiétudes excessives ainsi qu’à l’internalisation des

émotions, et un environnement non propice au sommeil (p. ex. bruits, lumière, température ambiante

inconfortable), peuvent aussi être des facteurs prédisposant à l’insomnie (APA, 2013). Un facteur précipitant,

tel qu’un divorce, une perte d’emploi ou un changement radical dans l’horaire de travail, combiné à un ou

plusieurs facteurs prédisposant, favorise le développement d’un épisode d’insomnie (Bastien, Vallières, &

Morin, 2004). Chez la plupart des individus, les symptômes d’insomnie sont circonstanciels et se résorbent

une fois la situation stressante résolue, pour un retour à un patron normal de sommeil (APA, 2013).

Cependant, chez certains, les difficultés de sommeil persistent en raison de facteurs perpétuant, tels qu’une

mauvaise hygiène de sommeil et une crainte de ne pas dormir, contribuant ainsi à l’exacerbation et à la

chronicisation de l’insomnie.

1.1.4 Modèles théoriques de l’insomnie

Les sections précédentes illustrent que l’insomnie est une problématique fréquente, occasionnant

des difficultés significatives chez ceux qui en souffrent, justifiant ainsi les études sur l’insomnie dans un

objectif d’approfondissement des connaissances. À cet égard, plusieurs modèles théoriques de l’insomnie ont

été développés au fil des années, les plus populaires étant : (1) le modèle de l’inhibition psychobiologique de

l’insomnie (Espie, 2002); (2) le modèle cognitif de l’insomnie (Harvey, 2002) et; (3) le modèle neurocognitif de

l’insomnie (Perlis, Giles, Mendelson, Bootzin, & Wyatt, 1997).

1.1.4.1 Le modèle de l’inhibition psychobiologique de l’insomnie

En 2002, Espie proposa le modèle psychobiologique à des fins explicatives du sommeil normal, qui

selon lui, résulte d’une plasticité fonctionnelle — capacité à absorber de nouvelles informations et à s’ajuster

en fonction de celles-ci — et constitue l’état naturel des êtres humains. Un bon sommeil provient également

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de l’automatisme fonctionnel qui fait référence à la nature involontaire d’un horaire veille-sommeil bien ajusté

aux associations conditionnées. Cette fonction aide, entre autres, à contrôler les stimuli et les attentes

implicites reliées à la continuité et à la qualité du sommeil des BD. Espie (2002) expose, à l’aide de son

modèle, que l’interaction entre quatre sous-systèmes, soit le contrôle des stimuli associés au sommeil, la

désactivation physiologique pendant le sommeil, la désactivation cognitive et la facilitation diurne du sommeil

nocturne, est responsable d’un bon sommeil. L’homéostasie de ce dernier, sa qualité ainsi que le rythme

circadien, permettent de consolider et de maintenir ces sous-systèmes et vice et versa. L’élaboration d’un

modèle explicatif du sommeil normal permet subséquemment d’illustrer l’insomnie.

L’élément principal du modèle pouvant expliquer l’insomnie est la difficulté des INS à inhiber les

processus responsables de l’éveil ainsi que ceux de l’activation normale. En fait, des problèmes reliés à la

désactivation cognitive semblent être centraux dans l’insomnie. Des pensées intrusives au moment de

l’endormissement sont fréquemment rapportées par les INS, contribuant à alimenter l’esprit et le rendre

constamment actif. Cette activité est susceptible d’inhiber la désactivation cognitive requise au bon sommeil.

De plus, selon Espie (2002), l’inhibition d’un ou de plusieurs processus psychobiologiques nécessaires au

sommeil adéquat est responsable de l’insomnie, si bien qu’une rétroaction inhibitrice est envoyée vers

l’automatisme et la plasticité fonctionnels, engendrant leur affaiblissement. Les capacités d’adaptation à de

nouvelles situations et à des stimuli inconnus sont donc compromises chez les INS (voir Annexe A pour

l’illustration du modèle).

Précédant l’élaboration du modèle d’inhibition psychobiologique de l’insomnie (Espie, 2002), il était

reconnu qu’au coucher, les INS avaient une prévalence plus élevée de pensées intrusives reliées au

sommeil, à la santé, au travail et à la famille (p. ex. Fichten et al., 1998; Harvey, 2000). Depuis, il a

effectivement été établi que les INS étaient cognitivement plus activés que les BD au coucher (p. ex.

Robertson, Broomfield, & Espie, 2007), entraînant des difficultés d’endormissement. La transition veille-

sommeil est toutefois facilitée et les conséquences nocturnes diminuées lorsque des stratégies de gestion

des inquiétudes survenant habituellement au coucher sont appliquées au cours de la soirée (Carney &

Waters, 2006), entérinant ainsi les prémisses du modèle d’Espie (2002). En soutien à ce modèle,

l’hyperactivation cognitive des INS au coucher serait notamment associée à une difficulté à renoncer au

contrôle lorsqu’ils essaient de s’endormir (Espie, Broomfield, MacMahon, Macphee, & Taylor, 2006).

Finalement, l’analyse spectrale (PSA) a récemment permis d’identifier qu’au moment de la transition veille-

sommeil, le désengagement et la désactivation des régions frontales nécessaires au sommeil étaient

déficitaires chez les INS (Corsi-Cabrera et al., 2012), offrant un appui supplémentaire au modèle d’inhibition

psychobiologique de l’insomnie (2002).

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1.1.4.2 Le modèle cognitif de l’insomnie

Au cours de la même année, Harvey (2002) proposa un modèle de l’insomnie basé sur l’activation

cognitive, accordant autant d’importance aux processus nocturnes que diurnes puisque selon Harvey, les

mêmes mécanismes sont actifs de jour comme de nuit chez les INS. Tandis que les processus diurnes sont

centrés sur des inquiétudes liées aux conséquences fonctionnelles de l’insomnie, ceux nocturnes, actifs au

coucher, sont fondés sur des croyances personnelles par rapport à la qualité et la quantité normales de

sommeil. Une activité cognitive négative sur la quantité de sommeil à obtenir et les impacts d’une mauvaise

nuit sur la santé et/ou le fonctionnement diurne sont d’ailleurs les assises du modèle proposé par Harvey

(2002). Ces cognitions négatives engendrent une activation physiologique et une détresse émotionnelle,

dirigeant alors l’attention vers les stimuli représentant une menace pour le sommeil et les indices diurnes

confirmant les conséquences du manque de sommeil (p. ex. sensations corporelles, signes de fatigue,

performance, fonctionnement). Ce processus altère la perception des difficultés de sommeil, c’est-à-dire que

la quantité de sommeil est sous-estimée et/ou que les performances lors des tâches quotidiennes sont

considérées comme plus déficitaires qu’elles ne le sont réellement. Ces impressions erronées contribuent à

entretenir l’activité cognitive négative, dont s’ensuit, lorsque le processus est bien édifié, le développement de

certains comportements protecteurs (p. ex. tenter l’arrêt de toutes formes de pensées, consommer de l’alcool

avant le coucher, faire une sieste en après-midi). Bien que ces comportements soient adoptés afin de gérer

cette activité cognitive excessive, ils participent plutôt à l’exacerbation des inquiétudes et empêchent

l’infirmation des fausses croyances véhiculées sur le sommeil, entraînant ainsi les INS dans un cercle vicieux

(voir Annexe B pour l’illustration du modèle).

En appui au modèle cognitif de l’insomnie (Harvey, 2002), il a été démontré qu’effectivement, la

sévérité des problèmes de sommeil était liée à cette tendance à accorder une importance démesurée aux

conséquences diurnes qui en provenaient, s’apparentant à la rumination (p. ex. Carney, Edinger, Meyer,

Lindman, & Istre, 2006; Carney, Harris, Moss, & Edinger, 2010) et parallèlement, aux croyances erronées

véhiculées par rapport au sommeil (p. ex. Bluestein, Rutledge, & Healey, 2010; Calkins, Hearon, Capozzoli, &

Otto, 2013). Il semble d’ailleurs que le succès des traitements visant à diminuer les difficultés de sommeil

ainsi que le maintien de leurs bénéfices à long terme reposent directement sur des croyances et attitudes plus

appropriées à l'égard du sommeil (p. ex. Morin, Blais, & Savard, 2002). De manière générale, les INS ont

naturellement tendance à privilégier des stratégies orientées vers les émotions en situation de stress

(LeBlanc et al., 2007; Morin, Rodrigue & Ivers, 2003), permettant alors de supposer que la gestion du stress

associé à la détresse relative au sommeil repose sur des assises similaires. De fait, cette méthode est

susceptible d’exacerber le stress perçu et l’activation cognitive avant le coucher, contribuant ainsi aux

difficultés de sommeil des INS, telles que présentées dans le modèle d’Harvey (2002).

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9

1.1.4.3 Le modèle neurocognitif de l’insomnie

Quelques années auparavant, Perlis et collaborateurs (1997) élaborèrent le modèle neurocognitif de

l’insomnie comptant parmi les modèles les plus influents dans le domaine. Selon Perlis et al. (1997), le

développement de l’insomnie requiert une certaine vulnérabilité et/ou la présence d’une maladie physique ou

psychiatrique. Les difficultés sont alors déclenchées par des facteurs biopsychosociaux tels que

l’hyperactivation et l’hyperréactivité (facteurs biologiques), les inquiétudes excessives et la rumination

(facteurs psychologiques) ainsi que la pression à suivre un horaire précis de sommeil (facteurs sociaux).

Finalement, un événement stressant (p. ex. décès, traumatisme, maladie) peut précipiter les difficultés (Perlis

et al., 1997). Afin de pallier aux problèmes de sommeil, les INS tendent à développer des stratégies

inefficaces, telles qu'augmenter le temps passé au lit même s’ils sont éveillés et devancer l’heure du coucher

(Morin, 1993). Celles-ci contribuent au conditionnement de l’élévation des activations somatique, cognitive et

corticale. L’activation somatique se manifeste chez les INS sous forme d’hyperactivation physiologique avant

l’endormissement ainsi que pendant le sommeil, et ce, autant au niveau du rythme cardiaque (Varkevisser &

Kerkhof, 2005), de la sécrétion hormonale (Backhaus, Junghanns, & Hohagen, 2004), que du rythme

métabolique (Bonnet & Arand, 1995). Pour sa part, l’activation cognitive s’exprime par des pensées intrusives

au coucher (Perlis et al., 1997), alors que l’activation corticale est mesurée par la densité dans l’activité des

bandes de fréquence qui est d’ailleurs plus élevée dans les bandes à haute fréquence (ondes bêta et gamma)

chez les INS avant et pendant l’endormissement, défavorisant ainsi le sommeil (Perlis et al., 1997).

L’hyperactivation des fonctions somatique, cognitive et corticale altère la cognition, tant au niveau

des traitements sensoriel et de l’information, que de la formation de mémoires à long terme. Le traitement

sensoriel est alors augmenté, dirigeant plus facilement l’attention vers les stimuli environnementaux nuisant à

l’endormissement. La tendance des INS à sous-estimer leur temps de sommeil pourrait être expliquée par

leur niveau supérieur de traitement de l’information comparativement aux BD. En effet, cette habileté

compromet la différenciation veille/sommeil en périodes d’éveils nocturnes, donc en cas de doute, les INS

sont enclins à supposer avoir été éveillés. Chez les INS, les capacités de formation de mémoires à long terme

actives avant l’endormissement, pendant le sommeil ainsi que les micro-éveils nocturnes contribuent à un

meilleur rappel matinal des éveils, confirmant l’impression de mauvais sommeil, justifiant de fait, la tendance

à sous-estimer la qualité de sommeil. En somme, le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997;

voir Annexe C pour l’illustration du modèle) consiste également en un cercle vicieux, comme pour les deux

modèles précédents (Espie, 2002; Harvey, 2002).

À la suite de l’élaboration du modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997), plusieurs

groupes de recherche ont confirmé la présence d’hyperactivation chez les INS, tant sur les plans somatique,

cognitif que cortical. L’hyperactivation somatique des INS est présente, notamment par le biais d’une

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élévation du rythme cardiaque en soirée (Covassin et al., 2011), à l’endormissement et pendant la nuit

(Varkevisser & Kerkhof, 2005), ainsi que par une augmentation de la consommation en oxygène (Bonnet &

Arand, 2003). Pour leur part, les travaux sur les pensées intrusives au coucher des INS (p. ex. Espie, 2002;

Fichten et al., 1998; Harvey, 2000; 2002; Robertson et al., 2007) appuient l’hyperactivation cognitive décrite

dans le modèle de Perlis et collaborateurs (1997). L’analyse fine de la microstructure du sommeil à l’aide de

la PSA (p. ex. Perlis, Smith, Andrews, Orff, & Giles, 2001; St-Jean, Turcotte, & Bastien, 2012; St-Jean,

Turcotte, Pérusse, & Bastien, 2013) ou des potentiels évoqués cognitifs (PECs; Bastien, Turcotte, St-Jean,

Morin, & Carrier, 2013), a confirmé la présence d’hyperactivation corticale dans l’insomnie. De plus, les

appuis empiriques au modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) proviennent également des

études portant sur la macrostructure du SNP (p. ex. Bastien, LeBlanc, Carrier, & Morin, 2003; Okura et al.,

2008; Parrino, Milioli, De Paolis, Grassi, & Terzano, 2009; Thacher, Pigeon, & Perlis, 2006). Tous ces appuis

empiriques au modèle neurocognitif démontrent que l’hyperactivation est bel et bien une composante centrale

de l’insomnie chronique.

1.1.4.4 Critiques des modèles théoriques

Bien que les principaux modèles théoriques de l’insomnie (Espie, 2002; Harvey, 2002; Perlis et al.,

1997) aient été empiriquement appuyés à maintes reprises, certaines composantes pouvant améliorer la

compréhension de l’insomnie ont été omises. En effet, ces modèles se basent sur la prémisse de l’insomnie

en tant que problématique nocturne, persistant également au cours de la journée et se manifestant sous

plusieurs formes, qu’il s’agisse de pensées intrusives à l’endormissement, de croyances erronées sur le

sommeil, d’une hypervigilance à l’égard des conséquences diurnes de l’insomnie, que d’une hyperactivation

des fonctions somatiques. À ce sujet, les études empiriques validant ces modèles ont démontré que

l’hyperactivation était présente chez les INS en état de veille pendant la journée, sans toutefois que l’impact

probable de cette hyperactivation constante sur les capacités de sommeil diurne soit abordé, omettant

également la comparaison entre l’hyperactivation diurne et nocturne sur les capacités de sommeil. Jusqu’à

présent, les siestes des INS n’ont jamais été étudiées, en dépit de leur potentiel comme stratégie

compensatoire aux conséquences diurnes du manque de sommeil dans l’insomnie.

Malgré que le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) soit le seul à aborder

l’hyperactivation corticale, les nombreuses études empiriques soulignant sa présence chez les INS confirment

son importance dans l’insomnie. À ce jour, la relation unissant l’insomnie et l’hyperactivation corticale a été

établie en axant sur certains aspects de la microstructure du sommeil, tel que mentionné antérieurement (voir

section 1.1.4.3), alors qu’une attention limitée a été dirigée vers sa macrostructure. De plus, la distinction

entre les différents stades de sommeil a rarement été réalisée, accentuant ainsi la difficulté dans

l’établissement des conséquences de l’hyperactivation tout au long de la nuit des INS.

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11

L’hyperactivation cognitive, incorporée dans les trois modèles présentés ci-dessus, joue également

un rôle important dans l’insomnie. Malgré qu’elle soit abordée sous différentes approches, celle-ci est

présentée par l’intermédiaire d’aspects conscients (p. ex. pensées intrusives, croyances erronées) de la

composante diurne. Sans contredit, l’évaluation de ce type d’activation pendant la journée est essentielle,

mais il serait d’autant plus important de se pencher sur l’activation cognitive nocturne qui pourrait être

essentielle à une meilleure compréhension de l’insomnie considérant que les difficultés principales liées à ce

trouble du sommeil apparaissent initialement la nuit. La contribution de l’hyperactivation cognitive nocturne

dans l’insomnie pourrait être évaluée par l’entremise d’un aspect cognitif inconscient, soit l’activité onirique qui

a été négligée, à la fois dans les études antérieures sur le sujet que dans les différents modèles théoriques

sur l’insomnie. L’étude de l’activité onirique permettrait de préciser le rôle de l’hyperactivation cognitive

nocturne dans l’insomnie, au même titre que son versant diurne.

Conséquemment, des études supplémentaires afin d’améliorer la compréhension du rôle de

l’hyperactivation dans l’insomnie ainsi que d’identifier des indicateurs potentiels d’hyperactivation sont

nécessaires dans le but de dresser un portrait plus complet de ce trouble du sommeil. La présente thèse vise

à approfondir les connaissances sur l’insomnie chronique, en explorant différents aspects du sommeil peu

étudiés jusqu’à présent, soit les siestes, le sommeil paradoxal et l’activité onirique et il semble que le modèle

neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al, 1997) soit le plus adapté pour émettre des prédictions au sujet de ces

composantes. Bien qu’aucune mesure d’hyperactivation n’ait été employée dans le cadre de la présente

thèse, des liens entre les mesures étudiées et l’hyperactivation peuvent être établis puisque, tel que proposé

dans le modèle de Perlis et al. (1997), l’hyperactivation est centrale dans la compréhension de l’insomnie.

Cette prémisse a été appuyée à maintes reprises, permettant de supposer que l’hyperactivation est

habituellement présente chez les INS, ce qui a permis de générer les hypothèses de la présente thèse

discutées dans la section 1.6.

1.2 Les siestes

La sieste consiste en une courte période durant laquelle un individu tente de dormir au cours de la

journée ou bien la nuit pour les travailleurs nocturnes. Cette pratique multiculturelle très répandue dans la

population générale, particulièrement chez les nouveau-nés et les enfants, se poursuit fréquemment à l’âge

adulte (Milner & Cote, 2009). En 2008, 46 % de la population avait pratiqué la sieste, à deux reprises ou plus,

dans le mois précédant le sondage (National Sleep Foundation, 2008). Les raisons pour faire la sieste sont

variables, que ce soit par fatigue, en prévision d’une privation de sommeil ou par pur plaisir (Milner & Cote,

2009). Il semble que, même pour les BD, la sieste puisse apporter d’importants bénéfices thymiques et

cognitifs, tels qu’une amélioration de la vigilance, de l’alerte, du raisonnement logique, du temps de réaction,

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de la vitesse psychomotrice et de la précision, ainsi qu’une diminution de la fatigue subjective et objective

(pour une revue de la littérature sur le sujet, voir Milner & Cote, 2009).

Ces nombreux avantages pour une population normale laissent sous-entendre que la sieste pourrait

également être bénéfique pour des individus souffrant de troubles du sommeil, plus particulièrement

d’insomnie chronique. En effet, l’insomnie est caractérisée par des difficultés importantes de sommeil, au

même titre qu’elle entraîne des répercussions significatives dans le fonctionnement diurne. À cet égard, des

conséquences telles que la fatigue, la somnolence diurne, la confusion, les changements d’humeur et

l’altération cognitive peuvent résulter de l’insomnie et éventuellement engendrer de graves problèmes de

santé (Beaulieu-Bonneau, LeBlanc, Mérette, Dauvilliers, & Morin, 2007). Donc, considérant les impacts

diurnes négatifs de l’insomnie et les bénéfices potentiels des siestes, celles-ci pourraient servir à contrecarrer

les conséquences de l’insomnie. Or, comme stipulé dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997), le

niveau d’activation nocturne des INS est élevé. Puisque cette hyperactivation se poursuit possiblement

pendant la journée, un questionnement sur la capacité des INS à dormir lors des siestes peut être soulevé.

1.2.1 Les siestes et l’insomnie

À ce jour, le sommeil diurne des INS n’a jamais été abordé sous l’angle d’une sieste unique, le

protocole de prédilection étant le Test Itératif de Latence à l’Endormissement (TILE). Le TILE consiste en de

multiples opportunités de siestes de 20 minutes, habituellement toutes les deux heures et en général à quatre

reprises lors de la journée. Cette procédure permet d’évaluer la propension au sommeil ainsi que la

somnolence diurne, en reflétant les capacités/difficultés d’endormissement à l’aide de la PSG. De faibles

résultats au TILE signifient une meilleure propension au sommeil et possiblement, un niveau d’activation plus

bas, alors que lorsqu’ils sont élevés, cela traduit une plus faible propension au sommeil résultant d’une

élévation de l’activation (Bonnet & Arand, 2005), appuyant ainsi les prémisses du modèle neurocognitif de

l’insomnie.

1.2.1.1 Résultats des études antérieures

Les premières études portant sur le sommeil diurne dans l’insomnie s’entendent sur l’absence de

différence significative au TILE entre les INS et les BD (Mendelson, Garnett, Gillin, & Weingartner, 1984;

Seidel et al., 1984; Sugerman et al., 1985). En effet, la comparaison de 10 INS et 10 BD a d’abord permis

d’observer une latence au sommeil (LS) similaire lors des siestes (18.7 vs. 18.9 minutes) ainsi qu’un niveau

de somnolence diurne semblable (Mendelson et al., 1984). Pour ce faire, le sommeil diurne a été mesuré lors

d’une seule journée, empêchant de détecter la variabilité retrouvée typiquement chez les INS. Au cours de la

même année, un échantillon plus imposant (138 INS et 89 BD) a permis de corroborer ces résultats lors d’une

seule journée de TILE (Seidel et al., 1984). Cependant, des observations descriptives concernant la

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proportion d’individus incapable de dormir pendant les siestes (14 % INS vs. 2 % BD) suggèrent une

propension au sommeil plus faible chez les INS (Seidel et al., 1984). Autrement, la fatigue subjective ne

semblait pas associée aux résultats du TILE, alors qu’une efficacité du sommeil (ES) élevée lors de la nuit

précédente était directement liée à une meilleure propension au sommeil diurne le lendemain, chez les INS

comme chez les BD (Seidel et al., 1984). Finalement, l’absence d’effet de groupe au niveau de la LS lors du

TILE a été appuyée même lorsque les INS étaient divisés en deux groupes, soit l’insomnie subjective

(s’apparentant à l’IPA) et l’insomnie objective (similaire à l’IPS; Sugerman et al., 1985). Toutefois, des

différences intergroupes en ce qui a trait au profil obtenu au TILE ont été observées. En effet, celui des INS

subjectifs demeurait relativement plat, c’est-à-dire sans variation notable de la LS au cours de la journée,

alors que les profils des INS objectifs et des BD étaient marqués par une diminution significative de la LS. La

constance des résultats au TILE des INS subjectifs suggère que les difficultés diurnes de sommeil sont

possiblement plus prononcées chez les IPA et conséquemment, selon le modèle neurocognitif (Perlis et al,

1997), que leur niveau d’hyperactivation pendant la journée est plus élevé comparativement aux IPS. Par

ailleurs, ces résultats doivent être interprétés avec prudence en raison, encore une fois, de la petite taille

d’échantillon (16 INS et 8 BD) ainsi que l’utilisation d’une seule journée expérimentale. En somme, malgré

l’absence de différence significative intergroupe au niveau de la LS des TILE obtenue dans ces trois études,

la nature préliminaire des résultats tirés d’une seule journée d’enregistrement et le nombre restreint de

participants limitent la portée des conclusions.

Quelques années plus tard, des différences significatives entre les BD et les INS ont été rapportées

lors du TILE, plus précisément qu’une LS plus longue caractérisait le sommeil diurne des INS, d’abord auprès

de 70 INS comparativement à 45 BD (14.7 vs. 12.2 minutes; Stepanski, Zorick, Roehrs, Young, & Roth,

1988). Parmi ces INS, 11.5 % n’avait pas dormi lors des siestes, contrairement à 2 % des BD (Stepanski et

al., 1988). Une corrélation négative entre le TTS de la nuit et le résultat moyen au TILE le lendemain a

également été notée chez les INS, c’est-à-dire que la diminution du TTS nocturne était liée à l’élévation du

résultat moyen au TILE le lendemain et donc que la propension au sommeil était inférieure. Selon le modèle

de Perlis et collaborateurs (1997), cette observation pourrait être liée à l’exacerbation de l’activation résultant

d’un sommeil nocturne médiocre, contrairement aux INS ayant dormi plus longtemps. Cela suggérerait alors

que l’hyperactivation nocturne ait des répercussions sur le TTS et que celles-ci se poursuivraient au cours de

la journée sur la capacité à faire la sieste. Malgré la grande taille d’échantillon utilisée dans le cadre de cette

étude (Stepanski et al., 1988), certaines limites méthodologiques comme l’inclusion de participants souffrant

d’un trouble concomitant, l’absence de contrôle de la prise de médication et l’administration du protocole TILE

lors d’une seule journée doivent être soulignées, en plus de l’absence de précision sur l’étendue d’âge des

participants. Quoi qu'il en soit, ces résultats ont été appuyés dans le cadre d’une étude préliminaire effectuée

auprès de 10 INS et 10 BD (Bonnet & Arand, 1995). Or, tout comme l’étude précédente, l’étendue d’âge des

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participants demeure inconnue et le sommeil diurne a été évalué lors d’une seule journée. De plus, une

démarche diagnostique reposant uniquement sur des données subjectives rapportées à une seule occasion a

été employée.

Par la suite, les impacts de la privation totale de sommeil ainsi que des activités précédant les

siestes sur les variables du TILE ont été étudiés auprès de 12 INS, démontrant que la privation totale de

sommeil diminuait la LS des siestes de 9.6 minutes en moyenne. Pour sa part, la LS variait en fonction de

l’activité qui précédait la sieste (Bonnet & Arand, 2000). À ce sujet, deux activités de cinq minutes ont été

comparées, l’une de nature active (marche) et l’autre passive (écouter la télévision). Après la condition

télévision, la LS des siestes était réduite en moyenne de cinq minutes, comparativement à la marche (Bonnet

& Arand, 2000), suggérant que même des activités physiques minimalement exigeantes sont suffisantes pour

contribuer à l’augmentation du niveau d’activation chez les INS, prolongeant ainsi l’endormissement. Leur

rythme cardiaque a d’ailleurs été mesuré à la suite de ces activités, permettant de constater que les INS,

comparativement à des résultats antérieurs, semblaient hyperactivés au niveau somatique, influençant

probablement leur efficacité à faire des siestes et supportant les assises du modèle neurocognitif.

Ensuite, les répercussions du sommeil nocturne sur les variables obtenues au TILE le lendemain ont

été évaluées à l’aide de deux groupes d’INS et deux de BD, dont l’un de chacune des conditions dormait au

laboratoire (15 INS et 19 BD) et les deux autres à la maison (18 INS et 16 BD) la nuit précédant le protocole

TILE (Edinger et al., 2003). De plus, des tests cognitifs d’approximativement 15 minutes étaient administrés

avant chaque opportunité de siestes. D’une part, une LS plus élevée chez les INS dormant à la maison a été

objectivée lors de tous les essais TILE, comparativement aux BD dans la condition laboratoire, suggérant un

niveau d’alerte diurne supérieur chez les INS et donc, selon le modèle de Perlis et al. (1997), une

hyperactivation contribuant ainsi aux difficultés d’endormissement lors des siestes (Edinger et al., 2003).

D’autre part, la LS lors du TILE avait tendance à diminuer de manière linéaire d’un essai à l’autre chez tous

les groupes. Contrairement aux résultats des études antérieures (Seidel et al., 1984; Stepanski et al., 1988),

le prolongement de la LS nocturne était relié à l’élévation de la LS des siestes, et ce, indépendamment du

groupe d’appartenance. Il semble donc que la qualité du sommeil nocturne a non seulement des

conséquences sur le fonctionnement, mais également sur la propension diurne au sommeil. D’un point de vue

méthodologique, la principale faille réside dans l’impossibilité de détecter la variabilité du sommeil des INS

lors des siestes, car comme dans la plupart des études antérieures, le protocole TILE a été réalisé au cours

d’une seule journée.

Quelques années plus tard, certaines de ces observations ont été entérinées, c’est-à-dire que les

INS avaient des résultats significativement plus élevés au TILE (10.3 minutes) que les BD (8.6 minutes), mais

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cette fois-ci en administrant le protocole lors de trois journées consécutives (Edinger, Means, Carney, &

Krystal, 2008). En dépit d’une somnolence diurne plus élevée chez les INS comparativement aux BD, les

difficultés d’endormissement lors des siestes demeuraient centrales, appuyant ainsi la présence

d’hyperactivation telle que proposée dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997), ajoutant

que celle-ci semble également présente pendant la journée chez les INS. Il apparaît donc que chez ces

derniers, le sommeil diurne soit davantage influencé par l’hyperactivation que par la somnolence.

Récemment, les résultats significativement plus élevés au TILE chez les INS comparativement aux

BD ont été de nouveau confirmés (Huang, Zhou, Li, Lei, & Tang, 2012; Roehrs, Randall, Harris, Maan, &

Roth, 2011). De plus, un TTS significativement plus court a été observé lors de la nuit précédant le TILE chez

les participants dont le résultat au TILE était élevé, que chez ceux ayant des résultats moindres (Roehrs et

al., 2011). Toutefois, pour les INS, le TTS était constamment inférieur à celui des BD, indépendamment des

résultats obtenus au TILE. Donc chez les INS, aucune relation ne semble unir le TTS nocturne et la LS lors

du TILE, suggérant que les valeurs de sommeil diurne constituent, en soi, des caractéristiques de la

pathophysiologie de l’insomnie. Malgré une grande taille d’échantillon (95 INS et 55 BD), certaines failles

méthodologiques, comme une variabilité élevée au niveau de l’âge (21 à 70 ans) et l’administration du TILE

au cours d’une seule journée, requièrent une certaine prudence lors de l’interprétation des résultats de cette

étude. Quant à eux, Huang et collègues (2012) ont démontré que les INS ayant des résultats élevés au TILE

se caractérisaient par une quantité inférieure de sommeil objectif/subjectif ainsi qu’une mauvaise perception

de leur sommeil comparativement à ceux dont les variables étaient moins élevées au TILE. Ces observations

ont également été obtenues, en général, par des variables supérieures au TILE chez les INS, lorsque

comparées aux BD. Bref, cette dernière étude illustre l’existence d’une relation négative entre le niveau

d’activation diurne, telle que mesurée par le TILE, et les capacités d’évaluation subjective du sommeil

nocturne chez les INS. Or, des failles méthodologiques similaires à celles de l’étude de Roehrs et collègues

(2011) ainsi qu’un critère de durée de l’insomnie de seulement un mois (Huang et al., 2012) doivent être

considérés au moment de l’interprétation des résultats.

Comme illustré dans les paragraphes précédents, bien que les siestes chez les INS aient rarement

été explorées, la majorité des études antérieures confirme la répercussion des difficultés nocturnes de

sommeil sur les siestes des INS. D’ailleurs, les INS rapportent fréquemment une incapacité à faire la sieste,

plainte considérée comme étant l’une des caractéristiques centrales de l’insomnie (Bonnet & Arand, 1995;

1998; 2000; Edinger et al., 2008; Roehrs et al., 2011; Stepanski et al., 1988). Le modèle de Perlis et

collaborateurs (1997) suggèrerait que l’hyperactivation nocturne caractérisant les INS semble influencer

considérablement la capacité à faire la sieste et donc, que l’hyperactivation est un problème persistant et

constant chez les INS.

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1.2.1.2 Critiques des études antérieures

En raison de failles méthodologiques importantes caractérisant les études sur le sommeil diurne des

INS, l’interprétation des résultats obtenus jusqu’à présent doit être effectuée avec prudence. Tout d’abord, la

taille limitée des échantillons de plusieurs de ces études rend les observations préliminaires (Bonnet & Arand,

1995; 2000; Mendelson et al., 1984; Sugerman et al., 1985) et en limite la portée. À cet égard, l’obtention

d’une puissance statistique adéquate nécessite un nombre minimal de participants (Kazdin, 2003). Autrement

dit, l’augmentation de la taille de l’échantillon contribue à l’amélioration de la puissance statistique. Une

puissance statistique appropriée est primordiale pour la détection d’effets de groupes valides qui pourraient

être imperceptibles avec une faible puissance (Kazdin, 2003). Des études supplémentaires évaluant le

sommeil diurne des INS avec des puissances statistiques adéquates sont donc justifiées.

Ensuite, la variabilité élevée au niveau de l’âge des participants de certaines études doit être

soulignée (Huang et al., 2012; Roehrs et al., 2011) puisque le sommeil subit d’importantes modifications avec

l’âge, tant au niveau de sa qualité (p. ex. Pace-Schott & Spencer, 2011), de son efficacité (p. ex. Ohayon,

Carskadon, Guilleminault, & Vitiello, 2004) que du temps total d’éveil (TTE; p. ex. Arbus & Cochen, 2010).

Afin d’éviter qu’elle soit une variable confondante, une restriction de l’étendue d’âge est à envisager,

réduisant ainsi les probabilités que les observations sur le sommeil diurne soient teintées par d’autres

variables que l’insomnie en soi.

Dans le cadre d’une des études antérieures, ni les participants consommant des psychotropes ni

ceux souffrant d’un trouble concomitant n’ont été exclus (Stepanski et al., 1988). La prise de médication et la

présence d’un autre trouble sont susceptibles d’engendrer des répercussions significatives sur l’architecture

du sommeil, et donc possiblement sur celle des siestes, pouvant ainsi avoir un impact sur les résultats

obtenus. En ce qui a trait à la médication, un sevrage minimal de 14 jours précédant les nuits

d’enregistrement est recommandé (p. ex. Feige et al., 2008; Jurysta et al., 2009; Nissen et al., 2011) afin d’en

limiter les effets sur les résultats. Pour ce qui est des troubles en comorbidité à l’insomnie, il serait conseillé

d’exclure ces participants lorsque l’objectif consiste à dresser un portrait représentatif du sommeil diurne dans

l’insomnie chronique.

De plus, l’utilisation unique de variables subjectives extraites de questionnaires à des fins de

classifications doit être prise en considération (Bonnet & Arand, 1995). Cette démarche diagnostique

augmente les probabilités que la mésestimation du sommeil contamine la catégorisation des individus

puisqu’aucune variable objective n’est considérée pour confirmer le diagnostic. Afin de diminuer les risques

d’émettre un diagnostic erroné, une entrevue clinique, combinée aux variables objectives de sommeil, est

conseillée puisqu’elle permet de dresser un portrait plus précis du patron de sommeil des participants.

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Autrement, le critère de durée de l’insomnie d’un mois (Huang et al., 2012) s’avère insuffisant pour

diagnostiquer l’insomnie chronique, car le patron de sommeil n’est alors pas entièrement établi. Rappelons

que selon le DSM-5 (APA, 2013) et l’ICSD-3 (AASM, 2014), un critère minimal de trois mois est requis pour le

diagnostic d’insomnie chronique.

Finalement, la majorité des résultats présentés ci-dessus repose sur les données du TILE administré

lors d’une seule journée (Bonnet & Arand, 1995; Edinger et al., 2003; Huang et al., 2012; Mendelson et al.,

1984; Roehrs et al., 2011; Stepanski et al., 1988; Sugerman et al., 1985). Cependant, les nuits des INS se

caractérisent par une grande variabilité (p. ex. Coates et al., 1981; Edinger et al., 1997; Vallières et al., 2005)

qui est probablement aussi présente au cours de la journée lors des siestes. Afin de limiter les impacts de

cette variabilité sur les résultats, les opportunités de siestes devraient se dérouler minimalement sur deux

journées consécutives, améliorant ainsi la représentativité des observations.

En somme, une étude répondant aux principaux problèmes méthodologiques – taille d’échantillon

insuffisante, étendue trop élevée d'âge, prise de médication, comorbidité, démarche diagnostique subjective,

durée de l’insomnie trop courte et administration du TILE sur une seule journée – est donc nécessaire à

l’obtention de résultats plus représentatifs et généralisables à l’insomnie chronique. Cela permettrait de

dresser un meilleur portrait du sommeil diurne des INS et ainsi déterminer si les siestes pourraient être un

indicateur potentiel de cette hyperactivation décrite dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al.,

1997).

1.2.1.3 Avenues de recherche

En plus des failles méthodologiques des études antérieures, une attention particulière devrait être

dirigée vers certains éléments qui demeurent inexplorés à ce jour, et qui permettraient de mieux comprendre

le sommeil diurne dans l’insomnie. En effet, le lien entre des activités cognitives prolongées complétées avant

les siestes et les paramètres de sommeil de ces dernières est inconnu. Considérant les prémisses du modèle

de Perlis et collaborateurs (1997), il est possible que de telles activités contribuent à l’hyperactivation des

INS, entraînant conséquemment des répercussions sur la qualité des siestes. Connaître les effets d’activités

soutenues, notamment de nature cognitive, sur les siestes, contribuerait à une meilleure compréhension de

l’insomnie et faciliterait le développement de nouvelles stratégies de gestion de ses conséquences, entre

autres en visant l’augmentation de l’efficacité de la sieste. De fait, une batterie de tests cognitifs mentalement

exigeants a été administrée avant les opportunités de siestes lors de la première étude (voir chapitre 2).

Comme des tâches cognitives prolongées nécessitant un niveau constant de concentration ont été choisies,

elles devraient d’une part engendrer une fatigue mentale avant les siestes. D’autre part, elles pourraient

contribuer à l’augmentation de la charge cognitive chez les INS, ce qui selon le modèle neurocognitif de

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l’insomnie (Perlis et al., 1997), entraînerait une élévation de l’hyperactivation, augmentant ainsi le délai

d’endormissement. De plus, l’administration de tests cognitifs avant une sieste pourrait recréer la charge

cognitive résultant d’une journée de travail et alors refléter l’état dans lequel les INS se trouvent lors des

tentatives de siestes au quotidien. Les tâches cognitives constitueraient donc un parallèle intéressant avec

une journée de travail, rendant les observations obtenues plus représentatives et généralisables au quotidien

des INS. Tel que mentionné, bien qu’une administration prolongée de tests cognitifs avant une sieste n’ait

jamais été effectuée tant chez les INS que les BD, l’effet d’épreuves cognitives réalisées avant le coucher des

BD a déjà été rapporté (Gross & Borkovec, 1982; Wuyts et al., 2012). En général, l’administration de tâches

cognitives entraîne une augmentation de la LS, sans aucune répercussion sur les autres paramètres de

sommeil, tels que le TTS et la distribution des stades.

Ensuite, le nombre et la nature des siestes doivent être considérés dans les futurs protocoles de

recherche sur le sommeil diurne des INS dont les connaissances reposent à l’heure actuelle, entièrement sur

des protocoles TILE. Bien qu’ils soient idéaux pour mesurer l’évolution de la somnolence diurne des INS,

ceux-ci évaluent difficilement leur capacité à faire la sieste. Plusieurs opportunités de siestes pendant la

journée, comme dans le TILE, ne sont pas représentatives du quotidien des INS, ce qui limite la

généralisation des résultats. Dans le but d’obtenir des observations faisant davantage écho à la réalité des

INS, un protocole d’une seule sieste serait à prioriser. De plus, lors des TILE, les participants sont réveillés

une fois endormis, ce qui empêche l’appréciation de l’ensemble des paramètres de sommeil des siestes.

Laisser dormir les participants pendant toute l’opportunité de sieste permettrait des comparaisons

intergroupes au niveau des différentes variables de sommeil. Il est probable que chez les INS, des

particularités existent dans l’architecture des siestes dont l’ensemble des données améliorerait forcément la

compréhension de l’insomnie et de ses conséquences au quotidien. Aussi, cela permettrait d’évaluer les

impacts de l’insomnie sur les siestes, non seulement sur l’endormissement, mais également sur la qualité et

la quantité de sommeil et ainsi possiblement identifier des indicateurs potentiels d’hyperactivation diurne.

Finalement, davantage d’intérêt devrait être porté sur les types d’insomnie. Même si des difficultés

de sommeil lors des nuits et des siestes ont communément été rapportées par les IPS et les IPA, ils diffèrent

au niveau de leur présentation clinique. Comme mentionnées précédemment, les siestes ont rarement été

étudiées chez une population d’INS et ce, sans aucune considération pour les types d’insomnie. Donc, les

difficultés à faire la sieste établies dans les études antérieures ont été généralisées à tous les types

d’insomnie, indépendamment des classifications précises. Toutefois, celles-ci diffèrent possiblement en

fonction du type d’insomnie, justifiant la séparation des IPS et des IPA dans les études portant sur le sommeil

diurne. Cette distinction permettrait une compréhension plus représentative des siestes dans l’insomnie et

des effets potentiels de l’hyperactivation sur ces dernières.

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19

1.3 Le sommeil paradoxal

Comparativement aux autres stades de sommeil, la découverte du sommeil paradoxal fut tardive,

c’est-à-dire qu’il a été décelé pour la première fois en 1953 par Aserinsky et Kleitman. Ils ont observé que

pendant le sommeil, approximativement à toutes les 90 minutes, il y avait une période contenant des

mouvements oculaires rapides (MOR) accompagnés d’une diminution significative de l’amplitude de l’activité

électroencéphalographique (EEG). Ils ont également noté que l’EEG au cours du sommeil paradoxal était

similaire à celui mesuré en périodes d’éveil et que des réveils provoqués pendant ce stade de sommeil

entraînaient fréquemment des récits de rêves vivants et détaillés. En 1957, ce stade fut nommé sommeil REM

(Rapid Eye Movements) par Aserinsky et ses étudiants en raison de la présence de MOR unique à ce stade.

Le terme aujourd’hui utilisé, initialement employé par Jouvet, Michel et Courjon (1959), est celui de sommeil

paradoxal (SP), choisi en raison de l’atonie musculaire et de l’activité cérébrale rapide qui le caractérisent. Le

paradoxe réside donc dans l’activité cérébrale similaire à celle de l’éveil, alors que le corps demeure inerte et

non réceptif aux stimulations. Le SP a également été défini comme un stade de sommeil actif ou encore un

sommeil onirique. Même si les rêves peuvent aussi se dérouler en SNP, il demeure que le SP est fortement

associé à une activité onirique vivante (Siegel, 2011).

1.3.1 Caractéristiques et rôles

Généralement précédé du stade 2, le SP se termine fréquemment par un micro-éveil (De Koninck,

Lortie-Lussier, & Forest, 2008) et sa première période est habituellement très courte, durant quelques

minutes, mais ses périodes tendent à rallonger au cours de la nuit. En effet, une faible proportion de SP se

déroule lors de la première moitié de la nuit comparativement à la deuxième moitié, au détriment des stades

de sommeil lent profond (stades 3 et 4). Pour sa part, le SP occupe de 18 à 23 % de la nuit d’un BD, dont

l’activité EEG se caractérise par des ondes à fréquences mixtes alpha lentes et thêta rapides et 20 % de ce

stade est composé de MOR (Arnulf, 2007). Sur le plan des manifestations physiologiques, le SP se distingue

par des événements toniques comme la réduction de l’amplitude EEG, l’atonie musculaire, l’arrêt de la

thermorégulation, la température corporelle se rapprochant de celle ambiante et la constriction des pupilles

(Seigel, 2011). Le SP est également composé d’événements phasiques, c’est-à-dire qui se déroulent

occasionnellement, telle que la contraction brève de certains muscles ainsi que l’irrégularité des rythmes

respiratoire et cardiaque. Finalement, l’activité onirique intense et vivante caractérise le SP pendant lequel un

éveil spontané génère des récits de rêves dans environ 80 % des cas (Dement & Kleitman, 1957).

À la lumière de ces informations, il est évident que le SP possède des caractéristiques se distinguant

des autres stades, d’où l’importance de l’explorer et de se questionner sur ses fonctions. Bien que le rôle

principal du SP demeure méconnu, plusieurs tentatives pour l’identifier, abordant certains phénomènes du SP

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et non l’ensemble de ses caractéristiques, ont été réalisées dans le passé, aboutissant à de nombreuses

théories (pour une revue littéraire sur le sujet, voir De Koninck et al., 2008). Tout d’abord, la théorie

phylogénétique attribue au SP un rôle de protection contre les prédateurs grâce à l’insertion de périodes de

vigilance dans le sommeil, alors que la théorie ontogénétique stipule que le SP contribue à la différentiation

structurale, à la maturation et au bon fonctionnement du système nerveux. En ce sens, les stimulations

afférentes endogènes générées par le SP assurent le développement du système nerveux, particulièrement

chez les nouveau-nés. C’est d’ailleurs la réceptivité grandissante aux stimulations externes, permettant

d’assurer un système nerveux sain, qui explique la diminution de la proportion du SP avec l’âge. Dans un

autre ordre d’idées, le SP possède également un rôle de rétablissement périodique de l’activation corticale en

assurant une constance de la vigilance générale du système nerveux. Autrement, selon la théorie du maintien

de la coordination binoculaire, les MOR en SP sont primordiaux dans le développement et la continuité de

cette fonction. De plus, le SP a une fonction de programmation génétique, c’est-à-dire qu’il permet d’établir

des liens entre les comportements innés et l’environnement afin d’assurer leurs manifestations adaptatives.

Puis, la théorie de l’activation de l’hémisphère droit a été proposée par plusieurs. Comme l’hémisphère

gauche est généralement dominant chez l’être humain éveillé, l’hypothèse que l’hémisphère droit soit

davantage sollicité en sommeil, plus particulièrement lors du SP, a été émise. À cet égard, l’équilibre inter-

hémisphérique est rétabli grâce à l’activité onirique générée principalement par l’hémisphère droit. Par

ailleurs, l’attribution au SP d’un rôle au niveau du traitement et de la consolidation en mémoire des

informations apprises en périodes d’éveil est une théorie populaire à laquelle plusieurs adhèrent. Celle-ci

stipule que le SP facilite la mémorisation en organisant l’information et en éliminant les éléments non

pertinents à l’apprentissage. Pour terminer, à la suite de situations anxiogènes et émotionnellement chargées,

le SP facilite l’adaptation.

Donc, bien que plusieurs hypothèses au sujet des fonctions spécifiques du SP demeurent, ce stade

de sommeil semble sans contredit essentiel en raison de ses nombreux bénéfices. Or, le SP est encore peu

exploré à ce jour, c’est pourquoi des études supplémentaires sur le sujet amélioreraient la compréhension à

son égard, surtout auprès de populations souffrant de troubles du sommeil, et plus particulièrement chez les

INS. En effet, considérant ses caractéristiques, le SP est possiblement impliqué dans les difficultés de

sommeil des INS et par conséquent, l’amélioration des connaissances à son sujet contribuerait à une

meilleure compréhension de l’insomnie.

1.3.2 Le sommeil paradoxal et l’insomnie

Bien qu’il ait suscité l’intérêt de nombreux chercheurs en raison de ses particularités, le SP est une

composante relativement négligée dans le domaine de l’insomnie. À ce jour, la macrostructure et la

microstructure du SNP constituaient l’intérêt principal de ce domaine de recherche, les observations

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21

confirmant la présence d’hyperactivation corticale chez les INS (Bastien et al., 2003; Okura et al., 2008;

Parrino et al., 2009; Thacher et al., 2006) telle qu’élaborée dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis

et al., 1997). Cependant, bien que le SP se caractérise par une activité cérébrale similaire à celle de l’éveil et

qu’il pourrait être impliqué dans l’hyperactivation typique des INS, la relation entre ces deux variables a

rarement été évaluée. Afin de mieux documenter les rôles potentiels du SP dans l’hyperactivation des INS et

ainsi améliorer les connaissances à l’égard de ce trouble du sommeil, l’exploration de différentes

composantes du SP des INS est requise, permettant par le fait même d’apporter des appuis empiriques

supplémentaires au modèle neurocognitif de l’insomnie.

1.3.2.1 Résultats des études antérieures sur la macrostructure du SP

En regard de la majorité des résultats des études antérieures, il semble que le temps passé en SP

soit en général inférieur chez les INS comparativement aux BD, ce qui fut initialement établi à l’aide d’une

comparaison entre 16 INS et huit BD, majoritairement de genre féminin (Sugerman et al., 1988). Pour ce

faire, les INS étaient classifiés en deux groupes distincts, soit l’insomnie objective, c’est-à-dire les participants

rapportant des difficultés de sommeil confirmées par la PSG et l’insomnie subjective, qui correspondait à des

plaintes subjectives de sommeil non corroborées par la PSG s’apparentant à l’IPA, sans toutefois que les

critères diagnostiques soient aussi élaborés. Cette distinction entre les types d’INS a permis d’observer un

pourcentage inférieur de SP chez les INS subjectifs comparativement aux BD, alors que ces derniers

n’étaient significativement pas différents des INS objectifs au niveau de cette variable.

Une dizaine d’années plus tard, la proportion inférieure de SP chez les INS comparativement aux BD

a été validée (14.4 % vs. 20.5 %; Bonnet & Arand, 1995). Au niveau de la latence au SP (LSP), les deux

groupes étaient similaires, malgré que de manière descriptive, cette variable était plus prolongée chez les INS

que chez les BD (132 minutes vs. 87 minutes). Or, ces résultats doivent être interprétés prudemment en

raison de leur nature préliminaire (10 participants/groupe) et de la démarche diagnostique employée (Bonnet

& Arand, 1995). Quelques années plus tard, la durée inférieure de SP chez les INS fut de nouveau confirmée

(Merica, Blois & Gaillard, 1998), en plus de l’évaluation de la durée des quatre premières périodes de SP au

cours d’une nuit expérimentale démontrant qu’elles étaient significativement plus courtes chez les INS que

chez les BD. Cette observation pourrait refléter la diminution du TTS présente chez les INS pendant la nuit

(Merica et al., 1998).

En 2003, des explorations supplémentaires sur la macrostructure du SP des INS ont été réalisées,

chez qui une réduction marquée du SP a été observée comparativement à un groupe contrôle (Irwin, Clark,

Kennedy, Gillin, & Ziegler, 2003; Voderholzer, Al-Shajlawi, Weske, Feige, & Riemann, 2003). En effet, la

durée du SP (DSP) ainsi que sa proportion ont été comparées chez des hommes, 17 INS et 31 BD, lors d’une

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seule nuit expérimentale, générant des valeurs significativement inférieures chez les INS contrairement aux

BD (58.5 vs. 89.5 minutes; 17.6 % vs. 23 %; Irwin et al., 2003). Au niveau de la LSP, l’absence d’effet de

groupe obtenue antérieurement (Bonnet & Arand, 1995) a d’une part été confirmée (Irwin et al., 2003), alors

que d’autre part, elle a été démontrée comme étant prolongée chez les INS comparativement aux BD

(Voderholzer et al., 2003). Ce dernier groupe a cependant validé la réduction marquée de la proportion de SP

caractérisant les INS. Afin d’approfondir ces observations, le genre des participants a également été

considéré dans l’évaluation des variables du SP, sans qu’aucune différence significative ait été obtenue pour

la quantité objective de SP, tant chez les INS que chez les BD (Voderholzer et al., 2003). Toutefois, un effet

de genre a été noté pour la LSP qui était significativement inférieure chez les hommes INS que chez les

femmes INS, alors que chez les BD, le genre masculin était associé à une LSP supérieure. Puisque le genre

semble se répercuter sur les paramètres du SP (Voderholzer et al., 2003), il est important de s’assurer de

l’équivalence intergroupe au niveau de cette variable dans le cadre des études sur l’insomnie. Par ailleurs,

l’évaluation de la portée des résultats de cette dernière étude doit être effectuée avec prudence en raison de

l’étendue d’âge des participants (17 à 79 ans) ainsi que l’utilisation d’une seule nuit expérimentale.

Récemment, des résultats similaires ont été observés dans le cadre d’explorations supplémentaires

de certaines variables de la macrostructure du SP. Tout d’abord, l’absence d’effet de groupe au niveau de la

LSP ainsi que la proportion inférieure de SP des INS comparativement à celle des BD (19.05 % vs. 21.67 %)

ont été entérinées à la suite de deux nuits d’enregistrement PSG auprès de 100 INS et 100 BD, la première

consistant en une nuit d’adaptation et la seconde étant expérimentale (Feige et al., 2008). De manière

novatrice, une relation entre la DSP et l’impression subjective d’éveil des INS a été établie (Feige et al.,

2008). À cet égard, une durée élevée de SP contribue à l’impression d’avoir été éveillé longtemps, confirmant

que les INS confondent fréquemment le SP qui est similaire à l’éveil sur le plan EEG, avec des périodes

d’éveil nocturne, affectant ainsi négativement leur perception du sommeil. Selon le modèle neurocognitif de

l’insomnie (Perlis et al., 1997), cette relation serait un indice supplémentaire de l’hyperactivation des INS. Par

la suite, deux autres investigations ont également validé la DSP inférieure des INS (Jurysta et al., 2009;

Lanfranchi et al., 2009). D’une part, ces observations ont été obtenues à l’aide de trois nuits d’enregistrement

PSG (une seule nuit expérimentale; Jurysta et al., 2009) auprès de 28 hommes (14 INS et 14 BD) âgés de 16

à 63 ans, les INS souffrant d’insomnie depuis minimalement un mois. D’autre part, Lanfranchi et

collaborateurs (2009) avaient recruté 13 INS et 13 BD pour trois nuits d’enregistrement, dont une seule était

expérimentale. Finalement, un pourcentage inférieur de SP chez les INS que chez les BD (14 % vs. 17.8 %)

ainsi qu’une LSP similaire entre les groupes, qui est toutefois qualitativement plus élevée chez les INS, ont

aussi été observés au cours d’une seule nuit non précédée d’une nuit d’adaptation (Nissen et al., 2011).

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À la lumière de cette revue de la littérature, il est étonnant de constater qu’à ce jour, aucune étude

n’a démontré une DSP prolongée chez les INS comparativement aux BD, bien que le SP soit similaire à l’éveil

sur le plan EEG. Le SP a d’ailleurs été associé à l’impression d’éveil chez les INS (Feige et al., 2008), ces

derniers ayant d’ailleurs tendance à méprendre le temps passé en SP pour de l’éveil, contribuant à la

surestimation de la durée des périodes d’éveil. Considérant ces informations ainsi que la notion

d’hyperactivation présente dans l’insomnie (Perlis et al., 1997), l’hypothèse d’une proportion plus élevée de

SP dans l’insomnie est donc vraisemblable, sans toutefois qu’elle soit jusqu’à présent confirmée. Cependant,

davantage en syntonie avec cette hypothèse, quelques études ont observé des proportions similaires de SP

entre les deux groupes.

À cet égard, l’absence de différence significative au niveau de la proportion de SP entre les INS et

les BD a été démontrée à la suite de deux nuits consécutives d’enregistrement PSG (les deux nuits étant

incluses dans les analyses statistiques) auprès de six IPS, six individus souffrant d’insomnie en comorbidité

avec une condition psychiatrique et six BD (Lamarche & Ogilvie, 1997). Or, de manière descriptive, les IPS

avaient une proportion de SP (21.5 %) plus élevée que les BD (19.7 %) et que les individus souffrant

d’insomnie en comorbidité à un trouble psychiatrique (18 %; Lamarche & Ogilvie, 1997). Une meilleure

puissance statistique aurait possiblement engendré des résultats significatifs, confirmant ainsi une proportion

plus élevée de SP chez les IPS.

Quelques années plus tard, la proportion de SP ainsi que la LSP similaires entre les BD et les INS

ont également été observées tant à la maison qu’au laboratoire chez des participants d’âge moyen (Edinger

et al., 2001). De plus, lors des nuits à la maison, l’effet du « co-sleeping » sur le SP a également été

documenté et semble avoir des répercussions limitées sur celui-ci puisqu’aucune différence significative, chez

les INS et les BD, n’a été obtenue entre ceux dormant avec un partenaire et ceux dormants seuls (Edinger et

al., 2001). Les observations précédentes confirment ainsi que l’environnement de sommeil a peu d’impact sur

le SP et donc, que les résultats tirés des nuits en laboratoire sont probablement représentatifs des variables

du SP des INS. Ensuite, l’absence de différence significative en ce qui a trait à la proportion de SP a été

confirmée lors d’une nuit d’enregistrement auprès de 20 IPA et 20 BD (Parrino et al., 2009). Ces résultats

suggèrent que, contrairement à la relation positive entre l’impression d’éveil et la DSP démontrée par Feige et

collaborateurs (2008) auprès d’INS, l’impression subjective d’éveil des IPA ne semble pas reliée à leur DSP.

Par contre, dans le cadre de cette dernière étude (Parrino et al., 2009), aucune information sur l’étendue

d’âge des participants, étant majoritairement de genre féminin, ainsi que sur la prise de médication, n’a été

mentionnée.

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Enfin, un intérêt pour le SP des INS s’est également manifesté dans le cadre de projets sur les PECs

incluant des stimulations sonores au cours de la nuit (Forget, Morin, & Bastien, 2011; Hairston, Talbot,

Eidelman, Gruber, & Harvey, 2010) et démontrant des proportions similaires de SP chez les INS et les BD,

indépendamment de la présence de stimulations sonores. Néanmoins, le nombre restreint de participants

(Forget et al., 2011) ainsi que le temps écoulé entre la première et la deuxième nuit d’enregistrement (5 à 9

jours; Hairston et al., 2010) sont des variables à considérer dans l’interprétation des observations.

En somme, la littérature sur la macrostructure du SP dans l’insomnie demeure limitée, bien que les

résultats obtenus soient similaires jusqu’à présent. En effet, une proportion inférieure de SP chez les INS

comparativement aux BD a majoritairement été observée (pour une revue de la littérature, voir Baglioni et al.,

2013) et les quatre premières périodes de SP semblent individuellement plus courtes chez les INS que chez

les BD (Merica et al., 1998). Cependant, l’absence de différence significative entre les BD et les INS au

niveau de la DSP a tout de même été démontrée par certains groupes. De plus, des répercussions limitées

de l’insomnie sur la LSP ont généralement été observées; cette variable étant la plupart du temps similaire

entre les INS et les BD. Pour l’instant, les résultats issus des études antérieures n’appuient pas le modèle

neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) qui aurait plutôt prédit que la proportion de SP des INS serait

supérieure à celle des BD, considérant leur état d’hyperactivation.

1.3.2.2 Résultats des études antérieures sur la microstructure du SP

Bien que les études abordant la microstructure du SNP soient nombreuses dans le domaine de

l’insomnie, il en va autrement pour celles sur la microstructure du SP explorant spécifiquement les éveils, les

micro-éveils et les MOR pendant ce stade de sommeil. Récemment, un intérêt pour ces variables du SP s’est

toutefois manifesté au sein de quelques groupes de recherche, dont les résultats demeurent cependant

difficiles à interpréter en raison du nombre restreint d’observations. Voici un survol de cette littérature limitée

portant sur la microstructure du SP.

En plus de leurs résultats sur la macrostructure du SP des INS, Feige et collaborateurs (2008) ont

également exploré la microstructure du SP par l’intermédiaire des MOR, des éveils et des micro-éveils. Un

nombre inférieur de MOR a été observé lors du SP des INS comparativement à celui des BD (Feige et al.,

2008), alors que la densité des MOR (DMOR; nombre de MOR divisé par la DSP) était similaire entre les

groupes, suggérant que chez les INS, la réduction de la quantité des MOR semble être le résultat de la durée

inférieure de SP. Au niveau des éveils et des micro-éveils en SP, ceux-ci étaient significativement plus

nombreux chez les INS que chez les BD (Feige et al., 2008), caractérisant ainsi le SP des INS par une plus

grande fragmentation, ce qui reflète l’hyperactivation typiquement mesurée chez ces derniers (Perlis et al.,

1997). Rappelons cependant que ces observations sont tirées d’une seule nuit expérimentale.

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Une autre évaluation des éveils en SP a également été effectuée au cours d’une seule nuit, mais

cette fois-ci auprès d’IPA (Parrino et al., 2009). Contrairement aux résultats antérieurs au sujet des INS

(Feige et al., 2008), la comparaison entre les BD et les IPA a démontré que ces derniers avaient une

propension à l’éveil en SP moins élevée (Parrino et al., 2009), ce qui a été confirmé lors d’une étude auprès

d’INS soumis à des stimuli sonores en SP (Hairston et al., 2010). À cet égard, le SP des INS semble plus

stable que celui des BD puisque les stimulations sonores engendrent significativement moins d’éveils

(Hariston et al., 2010). Bien que ces observations soient issues de deux nuits d’enregistrement, l’intervalle

entre ces deux nuits, variant de 5 à 9 jours, doit être considéré lors de l’interprétation des résultats.

Récemment, l’absence d’effet de groupe antérieurement observée au niveau de la DMOR (Feige et al., 2008)

a été confirmée auprès de 33 INS et 53 BD au cours d’une seule nuit expérimentale (Nissen et al., 2011).

Tout compte fait, l’absence d’effet de groupe au niveau de la DMOR (Feige et al., 2008; Nissen et

al., 2011) laisse sous-entendre pour l’instant que la microstructure du SP n'appuie par les prémisses du

modèle neurocognitif et donc qu’elle semble être un indicateur limité de l’hyperactivation dans l’insomnie.

Cependant, les résultats au sujet des éveils et micro-éveils en SP sont moins concordants et demeurent

difficiles à interpréter. Alors que certains groupes ont observé un nombre inférieur d’éveils lors du SP des INS

comparativement à celui des BD (Hairston et al., 2010; Parrino et al., 2009), Feige et collaborateurs (2008)

ont obtenu le résultat opposé, en plus de déterminer que la fréquence de micro-éveils en SP était supérieure

chez les INS. La portée des observations relatées dans les sections précédentes, tant celles sur la

macrostructure que sur la microstructure du SP, doit toutefois être interprétée à l’intérieur des limites

méthodologiques des études respectives.

1.3.2.3 Critiques des études antérieures

Malgré la concordance des résultats antérieurs sur la macrostructure et la microstructure du SP des

INS, certaines failles méthodologiques soulèvent des interrogations sur la validité de certaines observations.

Similairement aux études évaluant le sommeil diurne des INS (voir section 1.3.1.2), des problèmes

concernant les participants sélectionnés peuvent être identifiés, tels qu’une taille d’échantillon restreinte

(Bonnet & Arand, 1995; Forget et al., 2011; Jurysta et al., 2009; Lamarche & Ogilvie, 1997; Lanfranchi et al.,

2009; Sugerman et al., 1985), une étendue d’âge trop élevée (Jurysta et al., 2009; Voderholzer et al., 2003)

ainsi que des critères d’inclusion (insomnie depuis seulement un mois) et une démarche diagnostique

(uniquement basée sur des questionnaires) questionnables (Bonnet & Arand, 1995; Jurysta et al., 2009). De

plus, le genre des participants recrutés a pu influencer certains résultats, les échantillons étant tantôt

composés uniquement d’hommes (Irwin et al., 2003; Jurysta et al., 2009), tantôt majoritairement de femmes

(Parrino et al., 2009; Sugerman et al., 1985). Les disparités considérables de sommeil en fonction du genre

(p. ex.. Paul, Turek, & Kryger, 2008) compromettent alors la généralisation des résultats. Le sommeil des

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hommes comparativement à celui des femmes se caractérise par un TTS moins élevé (Wauquier, Van

Sweden, Lagaay, Kemp, & Kamphuisen, 1992), un plus grand nombre de transitions SP-éveil (Kobayashi et

al., 1998; Wauquier et al., 1992), une proportion de stade 1 supérieure (Hume, Van, & Watson, 1998;

Kobayashi et al., 1998), moins de sommeil lent profond (Hume et al., 1998; Kobayashi et al., 1998; Wauquier

et al., 1992) et une quantité inférieure de SP (Kobayashi et al., 1998). Comme le genre des participants

influence les paramètres de sommeil, l’équivalence des genres dans les études sur le sommeil est

recommandée.

En résumé, par souci de fiabilité pour la généralisation des résultats, le recrutement de participants

représentant adéquatement la population est conseillé dans le cadre d’études supplémentaires sur la

macrostructure et la microstructure du SP. Pour ce faire, il est recommandé de recruter un échantillon plus

imposant, de réduire l’étendue d’âge et d’assurer l’équivalence intergroupe au niveau du genre. De plus, tel

que décrit dans les différents manuels diagnostiques (AASM, 2014; APA, 2013), l’insomnie devrait être

présente depuis minimalement trois mois pour assurer un patron de sommeil relativement bien établi chez les

INS. Finalement, la démarche diagnostique ne devrait pas reposer uniquement sur des questionnaires

subjectifs, mais devrait également inclure des observations objectives et le diagnostic devrait être confirmé

par un clinicien à l’aide d’une entrevue exhaustive comme l’EDI (Morin, 1993).

Les failles méthodologiques relevées dans le cadre des études antérieures ne se limitent pas aux

participants, mais concernent également la procédure employée. Tout d’abord, la durée des différentes

périodes de SP (Merica et al., 1998) a été évaluée en considérant seulement les quatre premières périodes,

ce qui apparaît insuffisant, car la nuit moyenne d’un adulte est composée d’environ cinq cycles, donc cinq

périodes de SP (De Koninck et al., 2008). Idéalement, afin d’optimiser la représentativité des résultats, toutes

les périodes de SP ou du moins les cinq premières, devraient être évaluées. Une telle procédure permettrait

aussi de déterminer si le nombre de périodes de SP diffère d’un groupe à l’autre.

Aussi, une nuit d’adaptation à l’environnement du laboratoire précédant la nuit expérimentale a

parfois été omise, c’est-à-dire que les données de la première nuit étaient incluses dans les analyses

(Lamarche & Ogilvie, 1997; Nissen et al., 2011). L’inclusion d’une nuit d’adaptation est primordiale en raison

des répercussions possibles sur les résultats de « l’effet de première nuit » (Rechtschaffen & Verdone, 1964),

souvent documenté chez les BD (Toussaint et al., 1995) ainsi que « l’effet inverse de première nuit » (Hauri,

1983) généralement retrouvé chez les INS. À cet égard, « l’effet de première nuit » contribue à une diminution

du TTS et du SP, à une baisse de l’ES, à une augmentation des éveils nocturnes ainsi qu’à une LSP plus

courte chez les BD (Agnew, Webb, & Williams, 1966). Puisque les INS ont tendance à mieux dormir dans un

environnement étranger en raison de l’association entre des stimuli relatifs au sommeil et leurs difficultés

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(Hauri, 1983), la première nuit dans un tel contexte a un effet contraire sur le sommeil. Indépendamment du

type de dormeurs, le SP est le stade connaissant le plus de perturbations lors de la première nuit en

laboratoire (Agnew et al., 1966). À la lumière de ces informations, l’absence de différence significative entre

les BD et les INS par rapport à la proportion de SP (Lamarche & Ogilvie, 1997) et à la DMOR (Nissen et al.,

2011) pourrait être partiellement expliquée par la première nuit en laboratoire, limitant ainsi la représentativité

des données recueillies. Une nuit d’adaptation est donc essentielle et celle-ci devrait préférablement être

suivie immédiatement des nuits expérimentales afin d’éviter une diminution de la familiarisation au laboratoire

lors de la collecte de données, contrairement à la procédure employée par Hairston et collaborateurs (2010;

intervalle de 5 à 9 jours entre la première nuit et celle expérimentale). Dans ce contexte, l’habituation au

laboratoire s’était possiblement estompée, soumettant ainsi les données de la nuit expérimentale à « l’effet de

première nuit » ou à « l’effet inverse de première nuit ».

Finalement, une seule nuit expérimentale a été considérée pour les analyses de la plupart des

études sur la macrostructure et la microstructure du SP (Feige et al., 2008; Hairston et al., 2010; Irwin et al.,

2003; Jurysta et al., 2009; Merica et al., 1998; Nissen et al., 2011; Parrino et al., 2009; Volderholzer et al.,

2003). En raison de la grande variabilité entre les nuits des INS (p. ex. Coates et al., 1981; Edinger et al.,

1997; Vallières et al., 2005), l’utilisation de plusieurs nuits expérimentales favorise l’obtention de résultats plus

représentatifs de l’expérience habituelle des INS afin de dresser un portrait plus précis du SP.

En somme, la présentation des failles méthodologiques des études antérieures réitère la nécessité

de réaliser des investigations supplémentaires sur la macrostructure et la microstructure du SP dans

l’insomnie. L’importance d’études additionnelles est également confirmée par les nombreuses composantes

du SP qui à ce jour demeurent inexplorées, ou du moins peu abordées dans le domaine de l’insomnie.

1.3.2.4 Avenues de recherche

En premier lieu, en ce qui a trait à la macrostructure du SP, un intérêt limité a été dirigé vers le

nombre et la durée des différentes périodes de SP. Dans le domaine de l’insomnie, une seule étude s’est

attardée sur la longueur des périodes de SP (Merica et al., 1998), alors qu’aucune n’a exploré leur quantité,

bien que ces variables soient importantes dans la documentation de l’évolution du SP au cours de la nuit, qui

diffère possiblement entre les INS et les BD. Comme ce stade de sommeil est similaire à l’éveil d’un point de

vue EEG, les variations du SP pourraient être reliées aux perturbations de sommeil rapportées par les INS.

En fait, les difficultés de maintien du sommeil proviennent possiblement d’un nombre supérieur de périodes

de SP chacune de durée prolongée en milieu de nuit, ce qui pourrait contribuer à l’exacerbation des plaintes

de sommeil rapportées, puisque le SP est relié à l’impression d’éveil chez les INS (Feige et al., 2008).

Similairement, des périodes de SP prolongées pourraient caractériser la fin de nuit des INS rapportant des

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difficultés terminales de sommeil. La quantification de la durée et du nombre de périodes de SP contribuerait

donc à l’amélioration de la compréhension de l’insomnie et permettrait d’obtenir un portrait plus complet de

ses impacts sur la macrostructure du SP.

En second lieu, l’étude de la microstructure du SP chez les INS est limitée, surtout en ce qui a trait

aux MOR, aux éveils et aux micro-éveils. L’exploration détaillée de ces variables permettrait de déterminer

leur relation avec l’insomnie et les difficultés associées. En effet, considérant la propension à l’éveil plus

élevée chez les INS pendant le SP (Feige et al., 2008) pouvant alors augmenter le temps subjectif d’éveil, il

est probable que les éveils et les micro-éveils en SP contribuent à leur impression d’éveil. Étant éveillés plus

fréquemment pendant le SP, les INS pourraient sous-estimer la quantité de sommeil obtenue avant ces éveils

et donc amplifier le temps passé éveillé pendant la nuit. À l’opposé, un SP plus stable, c’est-à-dire perturbé

par un nombre inférieur d’éveils et de micro-éveils tel qu’antérieurement observé (Hairston et al., 2010;

Parrino et al., 2009), pourrait également contribuer à la surestimation du temps d’éveil chez les INS. À cet

égard, en se basant sur l’hypothèse que les perturbations du SP permettent aux INS de constater qu’ils

dormaient, l’amoindrissement des éveils et des micro-éveils en SP empêcherait alors les INS de réaliser qu’ils

dormaient, générant une tendance à surestimer leur temps d’éveil, exacerbant ainsi leurs plaintes. Pour sa

part, la DMOR pourrait également avoir un impact sur les difficultés de sommeil dans l’insomnie, mais la

contradiction des observations antérieures limite l’appréciation de la relation entre cette variable et l’insomnie.

Des résultats supplémentaires sur le sujet sont donc nécessaires afin de déterminer le rôle des différentes

variables (éveils, micro-éveils et MOR) de la microstructure du SP dans le développement et le maintien de

l’insomnie.

En dernier lieu, les types d’insomnie (IPS et IPA) ont été différenciés qu’à quelques reprises dans les

études antérieures portant sur le SP dans l’insomnie, tantôt à l’aide de critères précis (Parrino et al., 2009),

tantôt en distinguant les difficultés subjectives et objectives de sommeil (Sugerman et al., 1985). Or, les IPS

et les IPA se différencient au niveau des données subjectives et objectives de sommeil (Edinger et al., 2004),

c’est pourquoi la distinction entre ces deux groupes est essentielle afin de mieux comprendre l’impact de

l’insomnie sur la macrostructure et la microstructure du SP. Cela contribuerait également à identifier les

variables permettant de différencier les IPA et les IPS pour ainsi clarifier les diagnostics des types d’insomnie.

Afin de déterminer si certaines variables du SP pourraient être des indicateurs potentiels de l’hyperactivation

dans l’insomnie telle que décrite dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997), la classification des

différents types d’insomnie est d’autant plus importante. En effet, des fréquences moins élevées dans les

bandes delta, thêta et alpha, entre le SP des IPA et celui des IPS et des BD ont été identifiées grâce à la PSA

(St-Jean et al., 2013), alors que les PECs ont dévoilé que les IPA, comparativement aux BD, étaient plus

susceptibles de manifester des processus inhibiteurs déficitaires en SP (Bastien et al., 2013).

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29

1.4 Les rêves

Les rêves sont depuis longtemps une source de fascination pour les humains, qui provient sans

doute de la place qu’ils occupent au cours d’une vie, c’est-à-dire plus de cinq années. Depuis les sociétés

primitives, les rêves ont été sujets à de nombreuses discussions et à l’élaboration de théories. Aux différentes

sociétés et penseurs furent associées diverses croyances par rapport aux rêves. D’une part, ceux-ci étaient

interprétés comme des révélations divines par les Égyptiens et les Grecs, alors que pour Hippocrate, les

rêves étaient utiles dans l’établissement de diagnostics médicaux. D’autre part, ils avaient une fonction

exutoire des émotions et des côtés les plus sombres des humains pour Platon, assistant même dans les

processus décisionnels des empereurs romains (pour une revue de la littérature, voir De Koninck, 2013).

À la période du christianisme et du Moyen Âge, les rêves devinrent source d’ambivalence et

d’inquiétudes (Dixon & Hayes, 1999) et ce n’est qu’au cours de la période préfreudienne que l’intérêt

scientifique pour l’activité onirique émergea avec les études de Maury (1865) reliant les rêves aux

stimulations externes. Puis, Freud marqua le début du 20e siècle avec sa conception du rêve comme gardien

du sommeil, c’est-à-dire que les stimulations externes et internes qui pouvaient déclencher l’éveil étaient

incorporées au contenu onirique, assurant le maintien du sommeil. Selon Freud, les rêves représentaient

également les pulsions refoulées dans l’enfance, se déclarant sous forme de contenu latent (déguisé) ou

manifeste (perceptible; Freud, 1900, réédité 1971). Donc, peu importe la fonction ou le sens leur étant

associés, les rêves génèrent sans contredit de l’intérêt et plusieurs questionnements, justifiant ainsi des

études scientifiques supplémentaires dans le but d’acquérir une meilleure compréhension de ceux-ci.

1.4.1 Définition et caractéristiques

Le rêve se définit comme toute activité mentale se déroulant pendant le sommeil (Schredl, 2009a).

Au cours d’une nuit, plusieurs types de rêves peuvent survenir en fonction du stade de sommeil dans lequel

ils se manifestent. Il y a d’abord la rêverie hypnagogique consistant en des images parfois élaborées se

produisant à l’endormissement et la rêverie hypnopompique qui au contraire, est composée d’images se

déroulant à l’éveil. Ensuite, l’activité réflexive, quant à elle, génère des pensées lors du SNP, alors que le rêve

classique, qui est le sujet d’intérêt de la présente thèse, est caractérisé par l’intensité de l’imagerie visuelle et

la présence d’un ou de plusieurs scénarios détaillés. Similairement à ce dernier, il y a le rêve lucide durant

lequel le rêveur prend conscience de son état et certains sont même en mesure de contrôler les événements

y survenant. Finalement, les terreurs nocturnes et les cauchemars provoquent tous deux de l’anxiété chez le

rêveur, ces derniers étant associés à un contenu onirique anxiogène souvent complexe, contrairement à la

terreur nocturne qui est fréquemment exempte de contenu mental (De Koninck, 2013).

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30

Bien qu’une activité onirique puisse survenir dans tous les stades de sommeil, les rêves les plus

élaborés, vivants et intenses, notamment les rêves classiques, se déroulent habituellement en SP. Il est

d’ailleurs connu qu’un éveil en SP génère un récit de rêve dans 80 % des cas (Dement & Kleitman, 1957).

Mais pourquoi certains individus ont-ils de meilleurs souvenirs de leurs contenus oniriques et quels sont les

facteurs impliqués dans la fréquence de rappel de rêves (FRR)?

1.4.2 Fréquence de rappel de rêves

Plusieurs facteurs sont à l’origine des différences interindividuelles concernant la FRR, tels que des

facteurs physiologiques comme le stade de sommeil durant lequel l’éveil survient et des variables

individuelles. À cet égard, les personnes privilégiant le refoulement comme mécanisme de défense ont une

FRR plus faible que celles présentant une ouverture à l’expérience ainsi qu’un intérêt face à leurs rêves et

une motivation à se les rappeler, chez qui la FRR est plus élevée. Des facteurs psychologiques et

circonstanciels influencent également le rappel des rêves. Par exemple, une situation de stress intense vécue

pendant la journée est susceptible d’inhiber le rappel, alors que le stress modéré quotidien l’augmente. Plus

particulièrement, il semble que les femmes possèdent une meilleure capacité de rappel de rêves en périodes

de stress que les hommes. Évidemment, les caractéristiques du contenu onirique en soi ont un impact sur la

capacité de rappel; l’intensité, la vivacité et la présence d’émotions négatives la facilitant. Finalement, les

fonctions mnésiques jouent un rôle important dans la FRR. Pour qu’un rêve soit bien remémoré, un transfert

adéquat de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme doit être effectué. La qualité de ce processus

dépend de la nature de l’éveil, c’est-à-dire qu’un éveil brusque limite les intrusions en mémoire et génère ainsi

plus facilement le rappel d’un rêve qu’un éveil graduel (pour une revue littéraire des facteurs présentés ci-

dessus, voir De Koninck et al., 2008). À la suite de la découverte de tous ces facteurs associés à la FRR,

plusieurs auteurs élaborèrent des modèles théoriques sur le sujet. Les deux modèles les plus populaires et

ayant le plus d’appuis empiriques sont le modèle de Cohen (1974) et le modèle d’activation-récupération

(Koulack & Goodenough, 1976).

1.4.2.1 Le modèle de Cohen (1974)

Selon Cohen (1974), l’interaction entre des facteurs individuels pré-hypniques, post-hypniques et des

facteurs oniriques explique la variation dans la FRR. L’humeur, les émotions, l’activité cognitive et la

psychodynamique comptent parmi les facteurs pré-hypniques individuels qui sont directement influencés par

l’environnement et qui ont un impact sur la physiologie du sommeil (stades et événements

toniques/phasiques). La physiologie du sommeil, quant à elle, est liée aux caractéristiques du contenu

onirique comme la qualité perceptuelle, les émotions et l’intérêt du rêve. Elle est évidemment aussi associée

au seuil d’éveil et influence les facteurs individuels pré et post-hypniques (Cohen, 1974). Le contenu du rêve

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est lié à des variables environnementales pré-hypniques et post-hypniques (distractions), en plus d’avoir une

influence sur le seuil d’éveil. Finalement, les facteurs individuels post-hypniques comme la capacité

attentionnelle, la motivation et la personnalité du rêveur sont, selon Cohen (1974), liés à la physiologie du

sommeil et au seuil d’éveil. C’est l’interaction entre tous ces facteurs qui explique la FRR (voir Figure 1.1 pour

l’illustration du modèle).

Figure 1.1. Modèle de Cohen (1974)

1.4.2.2 Modèle d’activation-récupération de Koulack & Goodenough (1976)

Koulack et Goodenough (1976) ont proposé que le rappel de rêves soit soumis à un système de

mémoire à deux étapes, débutant par une trace mnésique initiale en mémoire à court terme qui est ensuite

transférée en mémoire à long terme, dont l’efficacité dépend de deux facteurs : le niveau d’activation et le

degré de distraction. Un niveau élevé d’activation se traduit par des éveils nocturnes plus fréquents,

permettant d’assurer le transfert adéquat des informations oniriques en mémoire à long terme, ce qui explique

que les éveils en laboratoire à la suite d’un rêve contribuent à l’augmentation de la FRR. Le rappel est

cependant diminué en l’absence d’éveil post-onirique en raison des distractions pouvant le perturber et

l’altérer (p. ex. la présence d’autres rêves). Toutefois, selon Koulack et Goodenough (1976), le transfert du

rêve en mémoire à long terme ne dépend pas exclusivement du niveau d’activation et du degré de distraction.

Le contenu onirique, plus spécifiquement les émotions y étant associées, influence aussi la qualité de ce

processus mnésique. En effet, des rêves à charge émotive modérée sont plus facilement transférés en

mémoire à long terme, alors qu’à l’inverse, des contenus oniriques faibles ou trop intenses en émotions sont

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plus ardus à rappeler en raison d’un mécanisme de répression inconscient qui empêche la récupération de

souvenirs potentiellement douloureux (voir Figure 1.2 pour l’illustration du modèle).

Figure 1.2. Modèle d’activation-récupération (Koulack & Goodenough, 1976)

1.4.3 Contenu des rêves

Le contenu onirique est sans contredit la composante des rêves qui a suscité le plus d’intérêt jusqu’à

présent dans divers domaines de recherche. D’une part, plusieurs chercheurs ont documenté le contenu

onirique de la population générale, démontrant à l’aide d’études normatives que les rêves rapportés étaient

fortement influencés par un biais négatif, que ce soit au niveau des émotions, des interactions sociales que

des fortunes, qui sont toutes typiquement plus négatives que positives (pour une revue de la littérature, voir

Valli, Strandholm, Sillanmäki, & Revonsuo, 2008). D’autre part, certains ont tenté d’établir sa relation avec

différentes problématiques et psychopathologies, fortifiant les assises théoriques sur le contenu des rêves. À

cet égard, les théories ayant reçu le plus d’appuis empiriques sont la théorie de la compensation (Jung, 1962)

et la théorie de la continuité (Adler, 1975; Domhoff, 1996; 2003; 2010; Hall & Nordby, 1972).

1.4.3.1 Théorie de la compensation

La théorie de la compensation stipule que la majorité des rêves a une fonction compensatoire, c’est-

à-dire que leur contenu est souvent complémentaire à la vie éveillée ou encore, qu’il représente l’aspect

diamétralement opposé de l’état diurne (Jung, 1962). Les rêves permettent donc de résoudre un conflit

expérimenté au cours de la vie éveillée. Selon Jung (1962), l’activité onirique remplit une fonction adaptative

en compensant l’attitude de l’ego (l’identité) à l’éveil qui est toujours partielle, préjudicielle ou encore

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défectueuse. Les rêves compensatoires permettent donc une prise de conscience de l’ego quant à certaines

perspectives dont l’existence était ignorée dans la vie éveillée, engendrant ainsi chez l’ego, un dilemme

d’acceptation/refus à l'égard des propositions émises dans ces rêves (Adams, 2000).

La théorie de Jung, suscitant beaucoup d’intérêts dans le domaine d’étude sur les rêves, a été

validée empiriquement à quelques reprises. Entre autres, il a été démontré que l’isolation sociale lors de la vie

éveillée entraînait des rêves impliquant le rêveur dans diverses interactions sociales (Wood, 1962) et

similairement, en état physiologique de soif, l’action de boire était fréquemment incorporée dans le contenu

onirique (Bokert, 1968). De plus, l’exposition à des jeux vidéo menaçants au cours de la journée était

accompagnée de rêves contenant une sévérité très faible de menaces (Gackenbach & Kuruvilla, 2008).

Aussi, même le degré de motivation à l’éveil semble se répercuter de manière compensatoire dans les rêves

des Canadiens (De Koninck & Sirois-Berliss, 1978). En effet, les rêves des canadiens-français, qui ont un

niveau diurne plus faible de motivation au rendement, comprennent davantage d’imagerie au rendement, de

succès et d’échecs comparativement à ceux des canadiens-anglais chez qui la motivation à l’éveil est

supérieure. Finalement, une relation de compensation entre la vie éveillée et le contenu onirique chez les

individus ayant un faible niveau de névrotisme fut également relevée (Cohen & Cox, 1975; Samson & De

Koninck, 1986). Donc, bien qu’elle soit l’une des plus répandues, la théorie de la compensation demeure

jusqu’à présent peu supportée, ce qui est autrement pour la théorie de la continuité.

1.4.3.2 Théorie de la continuité

La théorie de la continuité a initialement été proposée par Aristote (1953), pour ensuite être

renforcée par Hall & Nordby (1972) et Adler (1975) qui ajoutèrent une notion de continuité entre le rêve et la

vie diurne. À cet égard, les rêves sont le reflet du style de vie du rêveur et grâce à ceux-ci, des pistes de

solutions aux problèmes quotidiens peuvent être générées. La théorie de la continuité postule que le rêve

reproduit les états et les pensées diurnes du rêveur. Bref, les éléments présents dans le rêve peuvent être

reliés à des variables de l’éveil ainsi qu’à des facteurs psychologiques de l’individu (Domhoff, 1996; 2003;

2010).

La relation de continuité entre le contenu onirique et la vie éveillée a été démontrée sous plusieurs

angles. Pour en nommer que quelques-uns, une continuité a été illustrée entre les rêves et les émotions

(Schredl, 2006; 2007), le bien-être psychologique (Pesant & Zadra, 2006), les activités quotidiennes (Erlacher

& Schredl, 2004; King & DeCicco, 2007; Schredl, Funkhouser, & Arn, 2006), les rôles sociaux et les

différences de sexes (Lortie-Lussier, Côté, & Vachon, 2000; Lortie-Lussier, Simond, Rinfret, & De Koninck,

1992; Schredl & Piel, 2005; Schredl, Sahin, & Schafer, 1998; Tartz & Krippner, 2008), la personnalité (Busby

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& De Koninck, 1980), les différentes psychopathologies (Schredl, 2009; Schredl & Montasser, 1999) et les

expériences traumatisantes (Bulkeley & Kahan, 2008; Punamäki, 1998).

1.4.4 Les rêves et l’insomnie

Précédemment, l’activité onirique a été reliée aux différentes psychopathologies et troubles du

sommeil comme la narcolepsie et l’apnée du sommeil (Schredl, 2009a), sans toutefois qu’un intérêt particulier

ait été porté vers l’insomnie, tant au niveau de la FRR que du contenu des rêves. Or, il est probable que

l’activité onirique contribue aux difficultés de sommeil présentes chez les INS, entre autres à leur perception

d’éveil pendant la nuit, c’est pourquoi elle devrait être explorée davantage. En effet, les rêves vivants et

imagés sont possiblement impliqués d’une manière ou d’une autre, dans l’hyperactivation typiquement

retrouvée chez les INS telle que décrite dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997). Les prochaines

sections résument donc la littérature restreinte sur la FRR et le contenu onirique dans l’insomnie.

1.4.4.1 Résultats des études antérieures sur la fréquence de rappel de rêves

En plus d’être limitées, les études sur la FRR auprès d’INS ont généré jusqu’à présent, des résultats

relativement contradictoires. D’une part, certains groupes ont observé une FRR plus faible chez les INS que

chez les BD (Ermann, Peichl et Pohl, cité dans Feige et al., 2008, p.188; Pagel & Shocknesse, 2007). Ces

derniers chercheurs ont comparé 49 INS à 55 BD à l’aide d’un questionnaire incluant une échelle de type

Likert à 5 points sur la fréquence générale de rappel de rêves (allant de 1 = jamais, à 5 = toutes les nuits).

Dans le cadre de cette étude, la FRR générale a également été reliée aux paramètres objectifs de sommeil

grâce à la PSG effectuée auprès d’une proportion de ces participants. Cette procédure a permis de démontrer

l’impact négatif de l’élévation de la LS et de la durée des stades 3 et 4 sur la FRR des INS, qui ne semble

cependant pas influencée par l’ES et le temps passé éveillé après l’endormissement (WASO; Pagel &

Shocknesse, 2007). D’autre part, une FRR plus élevée chez les INS que chez les BD a été obtenue à l’aide

du même questionnaire auprès d’un nombre supérieur de participants (Schredl et al., 1998), observation qui

n’avait cependant pas été démontrée auparavant par le même groupe (Schredl, cité dans Feige et al., 2008,

p.188). Comme illustré dans ce paragraphe, les résultats des études antérieures sur la FRR dans l’insomnie

sont restreints et caractérisés par une forte incongruence. Il demeure néanmoins que des corrélations ont été

observées entre le nombre d’éveils nocturnes et la FRR chez les BD (Cory & Ormiston, 1975; Schredl,

Wittman, Ciric, & Götz, 2003) et les INS (Li, Zhang, Li, & Wing, 2010; Ohayon, Morselli, & Guilleminault,

1997), appuyant ainsi les prémisses du modèle d’activation-récupération (Koulack & Goodenough, 1976).

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35

1.4.4.2 Résultats des études antérieures sur le contenu onirique

Dans le passé, le contenu des rêves dans l’insomnie a été plus fréquemment étudié que leur rappel

et la plupart des observations obtenues jusqu’à présent appuient la théorie de la continuité (Hall & Nordby,

1972), sans y faire systématiquement référence. Effectivement, en raison de l’ampleur des conséquences

diurnes reliées à l’insomnie (Morin et al., 2011), il est possible de croire que celles-ci se reflètent à travers le

contenu onirique des INS, confirmant ainsi la théorie de la continuité. Aux balbutiements des recherches

portant sur le contenu des rêves dans l’insomnie, certains auteurs ont observé plus d’éléments oniriques

négatifs chez les INS pendant l’endormissement, ce qu’ils associaient à une activation cognitive plus intense

avant le coucher (Antrobus & Saul, cité dans Schredl, 2009a, p. 216), alors que d’autres ont démontré un

contenu émotif similaire entre les INS et les BD dans ce même type de rêves (Freedman & Sattler, 1982).

Ensuite, une fréquence de cauchemars plus élevée chez les INS que chez les BD a été rapportée

(Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse, 2007; Schredl, 2009a; 2009b), des cauchemars survenant chez

18.3 % des individus rapportant souffrir d’insomnie. Parmi ces derniers, plus du tiers se couchait avant 22h00,

alors que 55.6 % se plaignait de difficulté d’endormissement et 80 % peinait à maintenir leur sommeil,

suggérant que la présence de cauchemar soit fortement reliée à la fragmentation du sommeil et aux éveils

nocturnes (Ohayon et al., 1997). D’ailleurs, il a récemment été démontré que la fréquence de cauchemars

était reliée à la sévérité des symptômes d’insomnie (Schredl, 2009b). En effet, Schredl (2009b) suggérait que

l’augmentation du nombre de cauchemars dans l’insomnie exacerbait les symptômes dus aux interruptions

dans le processus normal de sommeil (élévation du nombre d’éveils) entrainées par les cauchemars, mais

également en raison d’une peur d’avoir des cauchemars pendant la nuit, ce qui contribuerait sans doute aux

difficultés d’endormissement.

De manière subjective, les individus s’auto-décrivant comme INS rapportaient, par l’intermédiaire

d’un questionnaire, une fréquence de cauchemars plus élevée que ceux n’ayant aucune plainte de sommeil

(Pagel & Shocknesse, 2007). Sur le plan objectif, une LS prolongée était liée à une diminution de la fréquence

de cauchemars, alors que le nombre de cauchemars chez les INS augmentait avec l’élévation de l’ES (Pagel

& Shocknesse, 2007). De plus, une durée prolongée de SP (> 60 minutes) était également associée à un

nombre plus important de cauchemars chez les INS, comparativement à une faible quantité de SP (entre 0 et

30 minutes). En somme, les observations au sujet des cauchemars supportent également la théorie de la

continuité (Hall & Nordby, 1972), car les cauchemars, qui sont des rêves à teneur négative, pourraient être le

reflet de l’attitude quotidienne communément plus négative des INS. D’ailleurs, les INS ont en général une

perception plus négative d’eux-mêmes (Bouchard, Bastien, & Morin, 2003).

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36

Par la suite, des éveils provoqués en SP ainsi que des éveils nocturnes spontanés auprès de 26 INS

ont permis de démontrer que leurs rêves contenaient davantage d’éléments négatifs dans leur description

personnelle (p. ex. faible estime de soi; Ermann, cité dans Schredl, 2009a, p. 216). Quelques années plus

tard, ces observations furent corroborées par des questionnaires et des journaux de rêves dont la négativité

du contenu était évaluée à l’aide de l’échelle négative de Hall & Van de Castle (1966) ainsi que d’échelles non

validées d’émotions et d’éléments négatifs (Schredl et al., 1998). Des échelles dichotomiques (oui/non) ont

également été employées pour quantifier les agressions, les interactions physiques, les problèmes mineurs

(p. ex. être en désaccord) et les problèmes majeurs (p. ex. être poursuivi) dans le contenu des rêves (Schredl

et al., 1998). De manière générale, les rêves des INS, caractérisés par des thèmes tels que la santé, la

dépression et la description négative de soi, contenaient plus d’émotions et d’éléments négatifs ainsi que de

problèmes comparativement à ceux des BD, sans toutefois que ces différences franchissent un seuil

significatif. Le nombre d’interactions physiques et d’agressions était significativement plus élevé chez les INS.

En appui à la théorie de la continuité, les problèmes et les enjeux se retrouvant dans les rêves des INS

étaient le reflet de ceux vécus lors de la vie éveillée (Schredl et al., 1998). Finalement, les INS avaient

tendance à rapporter des rêves plus longs que le groupe de comparaison.

Bien que les études antérieures sur le contenu onirique n’aient pas abordé directement le sujet, il

semble que le concept d’hyperactivation tel que proposé dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et

al., 1997) soit central à la compréhension des résultats obtenus à ce jour, soit un contenu onirique

généralement négatif et une fréquence de cauchemars plus élevée chez les INS. En effet, rappelons que

selon ce modèle, les individus souffrant d’insomnie tendent à développer des comportements non adaptés

pour pallier leurs difficultés de sommeil, ce qui contribue à l’augmentation des activations somatique,

cognitive et corticale (Morin, 1993). Ces activations exacerbent alors les inquiétudes et ruminations survenant

avant le coucher, retardant ainsi l’endormissement. De manière plus importante, le modèle neurocognitif de

l’insomnie (Perlis et al., 1997) stipule également que les niveaux d’activation pendant le sommeil se

rapprochent du seuil de l’éveil chez les INS – hyperactivation qui est bien documentée dans les études sur la

microstructure et la macrostructure du sommeil des INS (pour une revue de la littérature, voir Bastien, 2011) –

ce qui faciliterait l’encodage des rêves en mémoire à court terme ainsi que leur transfert en mémoire à long

terme pendant le sommeil. De fait, le modèle de Perlis et collaborateurs (1997) prédirait qu’en général, le

rappel des rêves devrait être plus élevé chez les INS comparativement aux BD en raison de cet état

d’hyperactivation, et ce, indépendamment du contenu onirique en soi ou de la présence/absence de

cauchemars. Cependant, comme démontré dans la section précédente (section 1.4.4.1), les résultats issus

des quelques études antérieures sur la fréquence de rappel de rêves chez les INS sont contradictoires. Des

investigations supplémentaires sont donc nécessaires afin de bien documenter ce phénomène dans

l’insomnie et ainsi déterminer la manière dont il peut s’intégrer au modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis

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et al., 1997). L’élaboration d’études supplémentaires doit cependant prendre en compte les limites

méthodologiques de la littérature antérieure sur le sujet afin de faciliter la généralisation des résultats et

améliorer ainsi la compréhension à l’égard de l’insomnie.

1.4.4.3 Critiques des études antérieures

Tout d’abord, similairement aux études sur le sommeil diurne des INS et celles sur le SP, une

démarche diagnostique subjective et peu exhaustive a parfois été employée (Ohayon et al., 1997; Pagel &

Shocknesse, 2007), rendant difficile de s’assurer que les participants correspondaient à tous les critères de

leur groupe d’appartenance. De plus, des interrogations sont soulevées sur les méthodes de collecte de rêves

utilisées dans la majorité des études, telles que les journaux de rêves et les questionnaires (Antrobus & Saul,

cité dans Schredl, 2009a, p. 216; Freedman & Sattler, 1982; Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse, 2007;

Schredl et al., 1998). Bien que la fidélité de ces derniers soit adéquate au niveau du rappel de rêves (Schredl,

Funkhouser, Cornu, Hirsbrunner, & Bahro, 2001), la possibilité que les données rapportées soient inexactes

ne peut être exclue, en plus d’une absence de validation des questionnaires qui consiste en une limite

supplémentaire. Considérant ces limitations, le calcul de la FRR à partir d’éveils en SP serait à privilégier, ce

qui permettrait de préciser la compréhension à l’égard de la FRR dans l’insomnie. De la même manière, le

contenu onirique a été évalué par l’entremise de questionnaires et de journaux de rêves complétés le matin,

au réveil. Cette procédure est également limitée considérant la période relativement longue entre la survenue

du rêve et sa description, cette dernière étant alors vulnérable aux interférences et intrusions en provenance

des autres rêves et activités diurnes précédentes. Pour contrer les possibles intrusions et faciliter le rappel de

rêves, la collecte en laboratoire lors de périodes de SP est la méthode la plus efficace (Domhoff, 2003) et

serait donc à privilégier lors des études subséquentes sur le contenu onirique.

Ensuite, une autre faille méthodologique concerne la disparité d’âge entre les groupes puisque l’âge

moyen plus élevé des INS (46.5 ans) comparativement aux BD (34.9 ans) a possiblement entraîné des

répercussions sur l’activité onirique observée par Schredl et collaborateurs (1998). Il a d’ailleurs été démontré

que le nombre de rêves ainsi que la FRR diminuaient avec l’âge (Funkhouser, Hirsbrunner, Cornu, & Bahro,

1999; Giambra, Jung, & Grodsky, 1996). Dans l’éventualité que l’obtention de groupes équivalents au niveau

de l’âge soit impossible, il serait conseillé de pallier ce possible effet d’âge en considérant cette variable en

covariance dans les analyses statistiques.

Finalement, malgré une consommation de psychotropes bien documentée par questionnaire auto-

rapporté, aucun critère d’exclusion à l’égard des médicaments pouvant affecter le sommeil n’a été formulé

dans l’étude de Schredl et collaborateurs (1998), ce qui a pu avoir un impact sur les résultats. La modification

du sommeil liée à la prise de médication aurait pu contribuer à l’augmentation ou à la diminution du rappel

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habituel, compromettant ainsi la représentativité de la FRR obtenue (Schredl et al., 1998). Donc, dans les

futures études sur les rêves, l’exclusion des individus consommant des psychotropes est recommandée afin

d’améliorer la représentativité des observations.

En raison d’une littérature limitée sur l’activité onirique des INS, se caractérisant par la présence de

quelques failles méthodologiques, des investigations supplémentaires sur le sujet s’imposent. Une nouvelle

étude contribuerait à l’approfondissement des connaissances à l’égard de l’insomnie tout en permettant de

corriger les limites méthodologiques antérieures, telles que la composition des groupes, l’utilisation unique de

questionnaires et de journaux de rêves pour mesurer l’activité onirique ainsi que la prise de psychotropes.

1.4.4.4 Avenues de recherche

La revue de littérature effectuée sur l’activité onirique des INS révèle des failles méthodologiques

importantes, en plus d’aspects non explorés. Sur le plan méthodologique, l’évaluation de la FRR à partir

d’éveils déclenchés en laboratoire pour la collecte de rêves serait à privilégier. Pour ce faire, les participants

seraient réveillés lors des périodes de SP afin de décrire leurs rêves, permettant alors de facilement calculer

la FRR en utilisant le nombre d’éveils et la fréquence à laquelle un rêve a été raconté. De cette manière, la

FRR obtenue serait indépendante des éveils nocturnes naturels, qui ont été reliés à son augmentation, et

faciliterait l’évaluation de l’impact du contenu onirique sur la FRR. Cette méthode contribuerait donc à

l’obtention d’un portrait plus précis de l’activité onirique dans l’insomnie ainsi qu’à une meilleure

compréhension de ce trouble du sommeil. Alors, les liens établis entre le contenu des rêves et leur rappel

pourraient éventuellement assister au développement de nouveaux traitements visant à diminuer les impacts

possibles de l’activité onirique sur les difficultés de sommeil.

De plus, afin de diminuer les interférences, les intrusions et de faciliter le rappel, la comparaison

entre le contenu onirique des INS et celui des BD serait préférablement effectuée à l’aide de collectes en

laboratoire (Domhoff, 2003). À cet égard, en raison des réveils systématiques employés dans le cadre de

cette procédure et donc, indépendants de la nature du contenu onirique, les récits de rêves obtenus

permettraient de dresser un portrait plus fidèle de l’activité onirique des INS. Pour leur part, les journaux de

rêves complétés le matin sont souvent composés des rêves les plus saillants, c’est-à-dire les plus intenses,

négatifs et marquants de la nuit, car ils sont les plus aisément rappelés, générant ainsi un questionnement sur

la représentativité des contenus oniriques obtenus avec cette méthode. La collecte de rêves en laboratoire,

qui semble être la procédure la plus efficace pour obtenir des rêves caractérisant adéquatement les différents

groupes de dormeurs, est donc à privilégier. Parallèlement, dans le but d’optimiser et d’assurer l’objectivité

des comparaisons intergroupes au niveau du contenu onirique, diminuant ainsi les possibilités

d’interprétations excessives, la cotation des rêves avec un système empiriquement validé est conseillée. Bref,

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l’obtention d’un portrait plus précis et représentatif de l’activité onirique dans l’insomnie repose sur la qualité

des procédures de collecte et d’évaluation du contenu onirique employées.

À ce jour, puisque les rêves ont rarement été étudiés dans le domaine de l’insomnie, leur intégration

dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) n’est pas encore établie. Une meilleure

compréhension de l’imagerie mentale nocturne des INS, qui est possiblement reliée à l’hyperactivation décrite

dans ce modèle, contribuerait à l’amélioration des connaissances sur l’insomnie. En effet, une FRR plus

élevée ainsi qu’un contenu onirique plus négatif pourraient être impliqués dans cette hyperactivation chez les

INS et donc contribuer à leurs difficultés de sommeil. Éventuellement, certaines techniques pourraient être

proposées afin d’améliorer la nature de leurs rêves si le contenu onirique des INS est plus négatif que celui

des BD. Cela contribuerait également à la réduction de l’activation cognitive négative reliée à l’appréhension

de rêves à contenu négatif possiblement présente au coucher chez les INS (Schredl, 2009b), pouvant ainsi

prévenir le développement et le maintien de ce trouble du sommeil.

Finalement, l’évaluation simultanée des contenus objectif (cotation avec un système validé) et

subjectif des rêves permettrait de mieux comprendre l’expérience onirique des INS. Le contenu subjectif

serait évalué à la suite de chaque rappel par un bref questionnaire verbal sur les émotions vécues dans le

rêve, sa vivacité, sa nature (agréable/désagréable) et la qualité du rappel. Cette mesure faciliterait les

comparaisons entre les variables objectives et subjectives des rêves, documentant ainsi l’importance

accordée aux différents éléments du rêve. Chez les INS, il est probable qu’une impression subjective de

rêves négatifs soit suffisante pour augmenter leur niveau d’activation (Perlis et al., 1997), malgré un contenu

onirique objectif dénué de particularités. À partir de cette incongruité, des pistes d’intervention dans le but de

réduire l’hyperactivation et par le fait même, estomper les difficultés de sommeil des INS, pourraient

éventuellement être proposées, sans compter que la comparaison entre les contenus de rêves objectif et

subjectif permettrait d’établir la relation entre la qualité d’évaluation du rêve et celle reliée aux problèmes de

sommeil. À cet égard, les INS qui tendent à sous-estimer la qualité de leur sommeil sont probablement

davantage portés à surestimer la négativité de leurs rêves. En somme, l’évaluation subjective du contenu

onirique préciserait sans contredit la compréhension à l’égard de l’hyperactivation dans l’insomnie proposée

par Perlis et collaborateurs (1997).

1.5 Récapitulatif

L’insomnie chronique entraîne d’importantes répercussions sur le fonctionnement diurne et compte

parmi les troubles du sommeil les plus fréquemment diagnostiqués. Bien que certains facteurs prédisposant,

précipitant et de maintien aient été identifiés, la compréhension des mécanismes sous-jacents à l’insomnie

ainsi qu’à l’interaction entre ces différents facteurs n’est pas encore optimale. Dans le but de mieux étayer la

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problématique de l’insomnie, plusieurs modèles théoriques ont été proposés dans le passé, les plus influents

étant les modèles psychobiologique, cognitif et neurocognitif de l’insomnie. Selon ce dernier, l’hyperactivation

cognitive, corticale et somatique joue un rôle central dans l’insomnie, tant au niveau de son développement

que de son maintien. Le modèle neurocognitif permet effectivement de mieux comprendre les manières dont

l’hyperactivation contribue à l’insomnie, sans toutefois que tous les aspects de l’hyperactivation y soient

abordés.

Certes, l’hyperactivation est une caractéristique centrale de l’insomnie en raison de sa constante

présence, entraînant ainsi des difficultés de sommeil même au cours de la journée. À cet égard, des

protocoles TILE ont permis d’objectiver des difficultés d’endormissement lors des opportunités de siestes

chez les INS, faisant un parallèle avec les faibles capacités au moment de s’endormir la nuit. Par contre,

comme l’étude du sommeil diurne des INS repose jusqu’à présent, uniquement sur les TILE qui sont des

procédures ne mesurant que la LS, les impacts de l’hyperactivation typiquement retrouvée chez les INS

(Perlis et al., 1997) sur l’ensemble des paramètres de sommeil diurne demeurent inconnus. De plus, dans les

études antérieures, aucune précaution écologique n’avait été prise, notamment en utilisant qu’une seule

sieste précédée de tests cognitifs soutenus, permettant de faire un parallèle avec le sommeil après une

journée de travail. Malgré des disparités diagnostiques importantes entre les IPS et les IPA, ces deux types

d’insomnie n’ont pour l’instant, jamais été étudiés séparément. Cependant, puisqu’il est possible que

l’hyperactivation diurne se traduise différemment au sein des paramètres objectifs lors des siestes des IPS et

des IPA, il est important de les distinguer.

Contrairement aux impacts de l’insomnie sur le sommeil diurne, la relation entre ce trouble du

sommeil et les paramètres de sommeil nocturne a suscité davantage d’intérêt dans le passé, mais surtout en

ce qui a trait au SNP, tandis que le SP demeure peu exploré dans le domaine. Bien que les possibles

contributions de la macrostructure/microstructure du SP à l’augmentation de l’activation typiquement mesurée

chez les INS n’aient pas encore été établies, des différences entre les INS et les BD au niveau de ces

variables ont été documentées à quelques reprises. À cet égard, les résultats antérieurs révèlent en général

une proportion inférieure de SP, des périodes de SP plus courtes, un plus grand nombre d’éveils et de micro-

éveils en SP et une densité de MOR moins élevée chez les INS comparativement aux BD. De plus, la DSP

semble être liée à l’impression subjective d’éveil chez les INS pendant le sommeil. Or, similairement aux

études sur le sommeil diurne, les types d’insomnie (IPS et IPA) n’ont pas été considérés dans celles évaluant

les impacts de l’insomnie sur le SP, en dépit des importantes différences intergroupes objectivées par la PSA

et les PECs au niveau du SP. Donc, chez les IPS et les IPA, l’hyperactivation en SP se traduit probablement

par divers aspects dans le traitement de l’information, justifiant ainsi l’importance de diviser les types d’INS.

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Finalement, une composante qui demeure peu explorée jusqu’à présent est l’activité onirique des

INS et surtout, la manière dont elle peut s’insérer au sein du modèle neurocognitif de l’insomnie et donc son

potentiel comme indicateur d’hyperactivation. À ce jour, les quelques études abordant la FRR dans l’insomnie

ont généré des résultats contradictoires, démontrant tantôt une FRR plus élevée chez les INS que chez les

BD, tantôt des observations inverses, ou encore une FRR similaire entre les INS et les BD. Actuellement, le

rôle de la FRR dans l’hyperactivation typiquement retrouvée chez les INS est imprécis, quoique l’élévation

des niveaux d’activation chez les INS décrite dans le modèle neurocognitif prédirait une FRR plus élevée

chez ce groupe (Perlis et al., 1997). En ce qui a trait au contenu onirique dans l’insomnie, majoritairement

évalué à l’aide de questionnaires et journaux de rêves et ce, qu’à quelques reprises, la plupart des études

propose un contenu onirique plus négatif chez les INS contrairement aux BD. Dans le cadre d’études

supplémentaires sur le sujet, la collecte de rêves en laboratoire devrait être privilégiée afin de diminuer les

intrusions dans le contenu onirique et de faciliter le rappel. Cela contribuerait à des observations plus

représentatives ainsi qu’à l’obtention d’un portrait plus précis de l’activité onirique des INS et de son influence

sur l’hyperactivation.

1.6 Objectifs et hypothèses de la thèse

L’objectif général de la présente thèse consiste à évaluer différentes composantes du sommeil des

INS soit les siestes, le sommeil paradoxal et l’activité onirique. En se basant sur les assises théoriques du

modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) et donc en présumant qu'une hyperactivation est

présente chez les INS, ce qui a d’ailleurs été confirmé antérieurement à maintes reprises, ce projet permettra

notamment de déterminer si les mesures étudiées pourraient éventuellement être considérées comme des

indicateurs potentiels d’hyperactivation dans l’insomnie chronique.

1.6.1 Article # 1

En premier lieu, l’article # 1 (voir Chapitre 2) répondra au premier objectif qui est d’évaluer le

sommeil diurne dans l’insomnie chronique par l’intermédiaire des siestes. Pour ce faire, une proportion d’une

cohorte de participants recrutés entre 2008 et 2011 (cohorte A) a été utilisée. Trois groupes de dormeurs

composés respectivement de 14 IPS, 12 IPA et 23 BD dormiront quatre nuits consécutives au laboratoire où

la PSG sera utilisée. Lors des matins suivant les nuits 2 et 3, les participants seront soumis à une batterie de

tests cognitifs prolongés d’une durée approximative de 120 minutes, laquelle sera suivie par une opportunité

de sieste de 20 minutes. Au cours de ces siestes, le sommeil sera enregistré par la PSG dans un but

comparatif entre les groupes au niveau des différentes variables objectives de sommeil (LS, TTS, TTE,

WASO, ES). Ne se limitant pas uniquement aux variables reliées à l’endormissement, ces analyses

permettront de connaître plus précisément les impacts de l’insomnie sur le sommeil diurne et ainsi déterminer

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si l’hyperactivation constitue bel et bien une caractéristique centrale et persistante dans l’insomnie chronique.

Les variables du sommeil diurne seront également comparables aux paramètres de sommeil nocturne,

rendant ainsi possible le parallèle entre les siestes et les nuits. L’hypothèse formulée à l’égard de ce premier

objectif est la suivante :

Hypothèse 1 : Puisque le niveau d’activation des INS devrait être plus élevé que celui des BD, contribuant

ainsi à l’exacerbation des inquiétudes et ruminations avant le coucher (Perlis et al., 1997), et ce, même

pendant la journée, les IPS et les IPA éprouveront davantage de difficultés à faire la sieste que les BD. Ces

difficultés se manifesteront par une augmentation de la LS, du TTE et du WASO ainsi qu’une diminution de

l’ES et du TTS chez les deux groupes d’INS. Les tests cognitifs précédant les siestes devraient engendrer un

état de fatigue mentale chez les BD et une augmentation de la charge cognitive chez les INS, suggérant alors

chez ces derniers que l’hyperactivation semble avoir un impact plus important sur les paramètres de siestes

comparativement à la fatigue mentale. Les paramètres objectifs de sommeil des siestes traduiront un moins

bon sommeil chez les IPS que chez les IPA car généralement, les paramètres de sommeil des IPA sont

similaires à ceux des BD. Donc, comparativement aux IPA, les siestes des IPS se caractériseront par une LS,

un TTE et un WASO plus élevés ainsi qu’une ES et un TTS plus bas.

Le deuxième objectif de l’article # 1 concerne l’établissement de la relation entre l’hyperactivation

nocturne mesurée à l’aide des paramètres de sommeil de la nuit et l’hyperactivation diurne (paramètres des

siestes) afin de mieux comprendre les facteurs de maintien de l’insomnie. Voici l’hypothèse émise à cet

égard :

Hypothèse 2 : En raison de la réinitialisation de l’homéostasie du sommeil après la nuit des BD, l’élévation de

l’ES nocturne devrait être liée à la diminution de l’ES lors de la sieste. Pour les IPS et les IPA qui ont un

niveau d’activation plus élevé (Perlis et al., 1997), une faible ES pendant la nuit devrait correspondre à une

sieste le lendemain également caractérisée par une ES pauvre.

Le troisième objectif, également adressé dans le premier article, consistera à établir la relation entre

la somnolence subjective précédant une sieste et la qualité objective du sommeil de cette dernière. Les tests

cognitifs administrés avant les siestes provoqueront une fatigue mentale et de la somnolence, facilitant ainsi

le sommeil, ou une augmentation de la charge cognitive, diminuant la propension au sommeil. Cette

procédure pourrait être comparable à une journée de travail et donc, bien refléter la charge cognitive vécue

par les INS avant le coucher. La pertinence de cet objectif repose sur sa contribution à une meilleure

compréhension relative à l’impact de l’hyperactivation diurne sur les siestes et donc, sur le fonctionnement

quotidien des INS. L’hypothèse au sujet de ce troisième objectif est la suivante :

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Hypothèse 3 : Les IPS et les IPA, comparativement aux BD, rapporteront une somnolence plus importante

avant la sieste en raison d’une qualité inférieure de sommeil au cours de la nuit précédente. Cependant, ils

auront de la difficulté à dormir pendant la journée, tel que mentionné dans l’hypothèse 1, suggérant que

l’hyperactivation pourrait avoir plus d’impacts sur les siestes que la somnolence chez les INS.

1.6.2 Article # 2

En second lieu, l’article # 2 (voir Chapitre 3) soutiendra le quatrième objectif de la présente thèse qui

consiste à comparer certaines mesures de la macrostructure et de la microstructure du SP chez les INS et les

BD afin de déterminer si elles pourraient être des indicateurs potentiels d’hyperactivation dans l’insomnie. Afin

d’y répondre, le sommeil de 39 IPS, 27 IPA et 47 BD appartenant à la cohorte A, sera enregistré par la PSG

durant quatre nuits consécutives en laboratoire. Lors de ces nuits, les paramètres subjectifs de sommeil (LS,

TTS, TTE, WASO, ES) seront également compilés grâce aux agendas du sommeil (AS) complétés au lever,

permettant ainsi des comparaisons avec les variables objectives. Les deux nuits expérimentales (nuits 2 et 3)

seront utilisées dans le cadre de ce projet. Dans le but d’identifier de possibles marqueurs de l’hyperactivation

afin de mieux comprendre la manière dont ce phénomène se manifeste lors des nuits des INS, des

comparaisons intergroupes seront réalisées au niveau des variables de la macrostructure du SP (proportion

de SP, LSP, nombre de périodes et durée de chaque période) ainsi que de la microstructure du SP (MOR,

densité des MOR, éveils et micro-éveils en SP). Cette exploration améliorera la compréhension des

mécanismes neurophysiologiques sous-jacents à l’insomnie et de ses facteurs de développement et de

maintien. Les hypothèses concernant ce quatrième objectif sont :

Hypothèse 4a : La macrostructure du SP reflétera l’hyperactivation présente chez les IPS et les IPA telle

qu’établie dans le modèle neurocognitif de l’insomnie. Plus précisément, puisqu’il a été démontré que la

proportion de SP était positivement reliée à l’impression subjective d’éveil dans l’insomnie (Feige et al., 2008),

les IPA, qui tendent à mésestimer les paramètres de sommeil mesurés par la PSG, auront une proportion de

SP supérieure à celle des IPS et des BD. Par conséquent, les IPA auront une LSP plus courte et plus de

périodes de SP qui devraient individuellement être plus longues, contrairement aux IPS et aux BD. Quant à

eux, les IPS passeront moins de temps en SP que les BD, confirmant ainsi les résultats des études

antérieures. De plus, la LSP des IPS sera supérieure et ils auront un nombre inférieur de périodes de SP,

chacune de durée plus courte comparativement aux BD.

Hypothèse 4b : Similairement à la macrostructure, les différentes variables de la microstructure du SP

pourraient être considérées comme des indicateurs potentiels d’hyperactivation dans l’insomnie. En effet, le

modèle neurocognitif de l’insomnie permet de prédire que les deux groupes d’INS auront un plus grand

nombre d’éveils et de micro-éveils en SP que les BD. Pour les MOR, comme une quantité inférieure de MOR

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a été observée chez les INS et que les IPS devraient passer moins de temps en SP que les IPA et les BD, un

nombre et une densité de MOR inférieurs caractériseront le SP des IPS comparativement aux autres groupes

de dormeurs.

L’article # 2 portera également sur le cinquième objectif qui est d’établir la relation entre le SP et les

variables subjectives de sommeil dans le but de déterminer la manière dont ce stade de sommeil, qui est

similaire à l’éveil sur le plan EEG, contribue à la sous-estimation de la qualité du sommeil dans l’insomnie.

L’hypothèse suivante a été posée à ce sujet :

Hypothèse 5 : Particulièrement chez les IPA qui présentent généralement une sous-estimation des

paramètres de sommeil évalués par la PSG classique, l’augmentation de la quantité de SP sera reliée à

l’exacerbation du TTE subjectif. Autrement dit, plus la quantité de SP sera importante chez les IPA, plus ils

auront l’impression d’avoir été éveillés pendant la nuit. Une quantité élevée de SP devrait également être liée

à la diminution de l’ES et le TTS subjectifs chez les IPA. Des relations similaires, de moins grande magnitude,

devraient être objectivées chez les IPS, mais non chez les BD.

1.6.3 Article # 3

En troisième lieu, avant d’évaluer concrètement l’activité onirique dans l’insomnie, il est important de

déterminer si les INS sont en mesure de tolérer une procédure de collecte de rêves en laboratoire (Objectif 6),

considérant leurs difficultés de sommeil et leur hyperactivation. Cet objectif sera répondu dans l’article # 3

(voir Chapitre 4) évaluant cette procédure auprès de 11 INS et 10 BD recrutés en 2013-2014 (cohorte B). La

PSG sera utilisée lors de cinq nuits consécutives, les nuits 1, 3 et 5 se déroulant au laboratoire et les nuits 2

et 4 à la maison. Des AS seront complétés tous les matins à des fins de comparaison entre les paramètres

subjectifs et objectifs de sommeil. La collecte de rêves, durant laquelle les participants raconteront leurs rêves

en détail et évalueront subjectivement leur contenu émotionnel, sera effectuée lors des périodes de SP des

nuits 3 et 5. Le temps requis pour se rendormir à la suite de cette procédure sera calculé. Le sixième objectif,

dont l’hypothèse est formulée ci-dessous, consiste donc à vérifier la faisabilité d’une collecte de rêves en

laboratoire auprès d’INS.

Hypothèse 6 : Les INS devraient tolérer la procédure de collecte de rêves en laboratoire aussi bien que les

BD. Qualitativement, un temps supplémentaire pour se rendormir après les collectes de rêves en SP devrait

être requis chez les INS, mais aucune différence significative intergroupe au niveau de cette variable ne sera

observée.

L’article # 3 adressera également le septième objectif qui consiste à déterminer si les réveils

provoqués en SP auront des impacts sur l’évaluation subjective de la qualité et de la quantité du sommeil

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chez les INS. Afin de qualifier l’estimation du sommeil, des comparaisons intragroupes entre les variables

subjectives et objectives (TTS et WASO) seront réalisées, dont voici l’hypothèse :

Hypothèse 7 : Chez les INS, les éveils en SP leur permettront de constater qu’ils dormaient, ce qui

améliorera leur évaluation subjective du sommeil alors que chez les BD, ces éveils n’influenceront pas la

qualité/quantité subjective de sommeil. Lors des nuits de collectes de rêves, le TTS et le WASO subjectifs

seront similaires aux valeurs objectives chez les INS, tandis qu’à la maison, ils sous-estimeront le TTS et

surestimeront le WASO. Pour les BD, les paramètres de sommeil subjectifs et objectifs seront comparables,

indifféremment de l’environnement de sommeil.

1.6.4 Article # 4

En quatrième lieu, les rêves seront abordés dans l’article # 4 (voir Chapitre 5) dont l’objectif principal

vise à explorer différentes composantes de l’activité onirique (contenu et FRR), plus particulièrement celles

associées à l’activation cognitive des INS afin de déterminer si elles reflètent leurs hyperactivation et

cognitions négatives avant le coucher. Une procédure identique à l’article # 3 sera employée auprès de 12

INS et 12 BD (cohorte B), permettant des comparaisons intergroupes au niveau de la FRR, tant par un

questionnaire de FRR générale que par le nombre de rêves rappelés lors des collectes en SP. Les éléments

contenus dans les rêves seront identifiés à l’aide du système objectif de cotation de Hall et Van de Castle

(1966) et la charge émotionnelle subjective et la nature des rêves seront mesurées par une échelle subjective

complétée à la suite de chaque réveil en SP. Considérant les prémisses du modèle neurocognitif de

l’insomnie (Perlis et al., 1997), la théorie de la continuité (Hall & Nordby, 1972) ainsi que la procédure de

collecte de rêves employée, voici les hypothèses relatives à cet objectif :

Hypothèse 8a : Au niveau du contenu onirique objectif, les INS auront des rêves à teneur plus négative que

ceux des BD, confirmant ainsi les résultats antérieurs. Plus précisément, les rêves des INS seront composés

d’un nombre supérieur d’agressions, de malchances, d’échecs et d’émotions négatives que ceux des BD.

Parallèlement, le contenu onirique des BD se caractérisera par plus de relations amicales, de chances, de

succès et d’émotions positives que ceux des INS. De plus, les rêves des INS contiendront plus d’éléments

négatifs que d’éléments positifs alors que pour les BD, les éléments oniriques positifs devraient être plus

nombreux que ceux négatifs.

Hypothèse 8b : Subjectivement, les INS évalueront leurs rêves comme contenant plus d’émotions négatives

et étant plus vivants et désagréables que les BD, en plus de rapporter une meilleure qualité subjective de

rappel, reflétant ainsi leur hyperactivation.

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Hypothèse 8c : En raison d’une fréquence plus élevée d’éveils nocturnes chez les INS, la FRR générale sera

supérieure chez ceux-ci comparativement aux BD. Lors des nuits en laboratoire, la FRR sera similaire entre

les groupes en raison des éveils systématiques en SP. Toutefois, puisque les rêves des INS seront

possiblement plus intenses, ce qui facilite le rappel, celui-ci sera meilleur comparativement aux BD.

Finalement, le dernier objectif de la présente thèse consiste à identifier la relation entre le contenu

négatif des rêves et la qualité objective de sommeil dans le but de mieux comprendre l’impact de l’activité

onirique sur le sommeil et ainsi, préciser la manière dont les rêves contribuent aux difficultés de sommeil dans

l’insomnie. L’hypothèse reliée à cet objectif est la suivante :

Hypothèse 9 : Chez les INS, l’augmentation de la négativité dans le contenu onirique diminuera la qualité

objective de sommeil, suggérant une contribution du contenu négatif des rêves aux difficultés de sommeil

dans l’insomnie. Cette relation sera absente chez les BD.

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Chapitre 2. Types d’insomnie primaire :

L’hyperactivation se retrouve-t-elle également

pendant les siestes? (Article # 1)

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Résumé

Objectifs de l’étude : L’objectif principal de cette étude était de déterminer si l’hyperactivation est un

phénomène se déroulant sur 24 heures dans l’insomnie. Pour ce faire, une comparaison des variables de

sommeil durant des siestes, suivant l’administration de tests cognitifs, a été effectuée entre des bons

dormeurs (BD) et des individus souffrant d’insomnie (INS) (sous-divisés en insomnie paradoxale « IPA » et

psychophysiologique « IPS »).

Devis : Comparaison intergroupe entre les IPS, les IPA et les BD. Procédure : Des enregistrements polysomnographiques (PSG) ont été effectués au cours de quatre nuits

consécutives en laboratoire. Lors des matins 2 et 3, des tests cognitifs ont été administrés (90 à 120 minutes),

suivis d’une sieste de 20 minutes.

Participants : Quatorze IPS, 12 IPA et 23 BD ont participé à cette étude, incluant la complétion de

questionnaires, l’administration d’entrevues cliniques et de tests cognitifs ainsi que l’enregistrement PSG lors

des nuits et des siestes. Tous les participants étaient âgés de 25 à 50 ans et satisfaisaient aux critères

d’inclusion d’un des trois groupes.

Interventions : S.O. Mesures et résultats : Pour les variables objectives des siestes, un temps total de sommeil (TTS) supérieur

(p = 0.008) et une meilleure efficacité du sommeil (ES; p = 0.009) ont été observés chez les BD

comparativement aux IPS et IPA. Pour leur part, les deux groupes d’INS étaient éveillés plus longtemps que

les BD (p = 0.003) pendant les siestes et les IPA se sont endormis plus lentement que les BD (p = 0.014).

Des observations similaires au niveau de la somnolence subjective ont été obtenues entre les 3 groupes.

Finalement, il a été démontré que l’ES de la nuit était positivement corrélée avec l’ES de la sieste le

lendemain.

Conclusions : Ces résultats démontrent que les BD dorment mieux que les INS lors de siestes suivant des

tests cognitifs prolongés. Cette observation suggère que chez les INS, l’hyperactivation est plus importante

que la fatigue mentale/somnolence résultant d’un effort cognitif. Un parallèle pourrait être fait avec ce qui est

observé la nuit, lorsque les INS sont cognitivement surchargés, sans toutefois être en mesure de trouver le

sommeil.

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Types of primary insomnia: Is hyperarousal also present during

napping?

Alexandra D. Pérusse, BA1,2, Isabelle Turcotte, PhD1,2, Geneviève St-Jean, PhD1,2, Jason Ellis, PhD3, Carol

Hudon, PhD1, Célyne H. Bastien, PhD1,2

1. École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada

2. Laboratoire de sommeil et potentiels évoqués cognitifs du Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec, Québec, Canada

3. Northumbria Centre for Sleep Research, Northumbria University, Newcastle, UK.

Journal of Clinical Sleep Medicine (2013), 9(12) : 1273-1280.

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50

Abstract

Study objectives: The objective of this study was to identify if hyperarousal is a 24-hour phenomenon in

insomnia by comparing sleep during napping between good sleepers (GS) and Insomnia sufferers (INS)

(subdivided into paradoxical “PARA-I” and psychophysiological “PSY-I”) following a mentally challenging

battery of cognitive tests.

Design : Cross-sectional comparisons of GS, PSY-I, and PARA-I. Setting: Participants slept for 4 consecutive nights in the laboratory where PSG was recorded. Upon

awakening on mornings 2 and 3, cognitive testing (lasting 90-120 min) was administered, followed by a 20-

minute nap.

Participants : Fourteen PSY-I, 12 PARA-I, and 23 GS completed the study, comprising home questionnaires,

clinical interviews, night PSG recordings, cognitive testing, and nap PSG recordings. All participants were

between 25 and 50 years of age and met inclusion criteria for PSY-I, PARA-I, or GS.

Interventions : N/A Measurements and results: On objective nap parameters, GS had a longer TST (p = 0.008) and a better SE

(p = 0.009), than PSY-I and PARA-I, and both groups of INS were awake significantly longer than GS (p =

0.003). Also, PARA-I took significantly more time than GS to fall asleep (p = 0.014). Subjectively reported

sleepiness was comparable across the three groups. Positive relationships were observed between SE over

the night and SE over the nap the following day.

Conclusions : Results show that GS sleep better than INS during naps following prolonged cognitive testing,

suggesting that, in INS, hyperarousal predominates over mental fatigue resulting from these tests. These

results may parallel what is observed at night when INS experience increased cognitive load but are unable to

fall asleep.

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51

Introduction

Primary insomnia is one of the most prevalent sleep disorders.1 In fact, between 30% and 48% of the

general population occasionally reports insomnia related symptoms, and more than 13% suffers from chronic

primary insomnia.2,3 Important consequences resulting from this sleep disorder include fatigue, daytime

sleepiness, confusion, sudden mood changes, and cognitive alterations.2 The International Classification of

Sleep Disorders Second Edition (ICSD-2)4 differentiates 11 types of insomnia; paradoxical insomnia (PARA-I)

and psychophysiological insomnia (PSY-I) being the most prevalent types. PARA-I is characterized by

misperceptions in sleep quality and quantity. Individuals suffering from PARA-I complain about sleep

difficulties although objective sleep measures (polysomnography; PSG) appear to be normal.5 On the other

hand, PSY-I is characterized by “relatively” good perceptions of sleep duration and quality along with “real”

sleep onset and/ or sleep maintenance difficulties and/or early morning awakenings.1 The maintenance of

PSY-I results from the conditioning between sleep related stimuli (e.g. bedroom) and anxious thoughts

concerning possible sleep disturbances.6,7 This conditioning contributes to the elevated cognitive activation

that is typically reported in insomnia sufferers (INS).8 Irrespective of insomnia types, a difficulty in napping is

one of the core features of insomnia.9-14 Thus, napping difficulties might be similar to sleep difficulties

observed in INS during the night. There is also a possibility that napping reflects the hyperarousal

phenomenon that characterizes insomnia. These hypotheses remain to be tested.

There are several models which have attempted to explain insomnia. One of the most popular is the

neurocognitive model of insomnia.15 In this model, the authors state that in order to diminish sleep difficulties,

INS tend to develop maladaptive behaviors, such as increasing the time spent in bed and going to bed

earlier.15 These strategies are not efficient since they contribute to the elevation of somatic, cognitive and

cortical activations.16 Cognitive activation is characterized by intrusive thoughts before sleep and cortical

activation is measured by cortical activity across different frequency bands. The hyperarousal of somatic,

cognitive and cortical functions contributes to alterations in sensorial and information processing and the

formation of long-term memories. To our knowledge, although the neurocognitive model of insomnia15 has

been supported by numerous studies measuring quantitative EEG during the night,17,18 it has not been

validated during naps. Therefore, a study on nap characteristics in insomnia would allow us to identify if

hyperarousal is a phenomenon that influences not only nocturnal sleep, but also diurnal sleep. Several studies

using a multiple sleep latency test (MSLT) protocol reported data on objective sleep during naps in insomnia,

but these variables predominantly relate to sleep onset latency. While some studies failed to find significant

differences in MSLT sleep-onset latencies between primary INS and good sleepers (GS),19,20 others showed

that INS had longer MSLT sleep-onset latencies than GS,13,14 even though INS reported higher levels of

sleepiness.12 Other studies found that following sleep deprivation, INS had longer sleep onset latencies during

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daytime naps compared to GS.9-11 Previous results thus tend to imply that hyperarousal is a 24-hour

phenomenon in insomnia.

It is also possible that the degree of hyperarousal during naps in INS is influenced by activities

completed before napping. Knowing the impact of cognitive testing on napping could contribute to the

development of new strategies to help INS nap more efficiently when managing their sleep disorder and its

associated consequences. To date, to our knowledge, the link between activities completed before a nap and

hyperarousal is unknown. In the present study, a battery of mentally challenging tasks was administered to

participants before their naps. These tasks would most likely contribute to mental fatigue prior going to sleep

since they lasted for 90 to 120 minutes and required a high and constant level of concentration. As such, we

believe that mentally exhausting tasks before napping may serve as an analogy of insomnia in GS and/ or

increase cognitive load in INS, which should, according to the neurocognitive model,15 contribute to the

exacerbation of hyperarousal and delay sleep onset. To our knowledge, prolonged cognitive testing has never

been administered to INS, as well as GS, before a nap. However, in some studies, cognitive tasks were

completed before bedtime at night.21,22 In general, it was observed that after cognitive testing, GS took

significantly longer to fall asleep than those who did not complete them. Nonetheless, these studies failed to

observe significant between group differences on other sleep parameters such as total sleep time and sleep

stage distribution.

Finally, the relationship existing between sleep parameters during the night and the corresponding

nap in insomnia has been seldom studied. In one study, it was reported that the shorter the objective total

sleep time was during the night, the longer it took for INS to fall asleep during the day and the greater their

daytime alertness was,14 suggesting that hyperarousal predominates over sleepiness in insomnia. Another

study failed to find significant positive relationships, in a population of GS, between nocturnal sleep variables

and sleep variables over a nap the next day.23 Therefore, it would be interesting to investigate the relationship

between subjective sleepiness before a nap and objective sleep variables over a nap protocol in INS since

studies on this component are limited.12 This would allow us to determine if subjective sleepiness contributes

to the level of hyperarousal typically observed in INS. There is a possibility that the subjective perception of

sleepiness is enough to exacerbate the level of hyperarousal, contributing to a diminution in the quality and

quantity of sleep.

Even though sleep and nap difficulties have commonly been reported in PARA-I and PSY-I alike,

significant differences between these two categories of insomnia still exist in their clinical presentation. To

date, naps have rarely been studied in a population of INS and when they have been, types of INS were

undifferentiated. Thus, napping difficulties reported in previous studies were generalized to all types of

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insomnia, independently of the specific classifications. However, it is possible that one of the types of

insomnia (PSY-I or PARA-I) do not face napping difficulties, especially when considering that the objective

nocturnal sleep of PARA-I often mirrors that of GS.5 Therefore, individuals suffering from PARA-I and PSY-I

should be classified and divided into two independent groups. This clustering would provide a more

representative understanding of napping in insomnia.

Objectives and Hypotheses

This study aims primarily at determining if there are significant differences in objective sleep

parameters (sleep onset latency, wake after sleep onset, number of awakenings, total sleep time, total wake

time, and sleep efficiency) during naps among three groups of sleepers: PSY-I, PARA-I, and GS after

completing a cognitively demanding battery of tests. It was assumed that this battery of tests would contribute

to a state of mental exhaustion and/ or an increase in cognitive load since testing lasted for a long period (90-

120 min) and required an elevated and constant level of concentration. Mental exhaustion should facilitate

sleep during napping, whereas high cognitive loading should delay sleep onset by exacerbating the

hyperarousal level already present in INS. Therefore, since PSY-I and PARA-I should be more cognitively

loaded after testing, we hypothesized that they would have poorer sleep during naps compared to GS,

suggesting that hyperarousal predominates over mental exhaustion. Since PARA-I and GS usually have

similar sleep profiles, objective sleep parameters of naps would be worse for PSY-I than PARA-I. Therefore,

this study seeks empirical validation of the neurocognitive model of insomnia during napping.

This study also aimed at determining the influence of nocturnal sleep parameters on the ability to nap

the next day. We suggested that a negative relationship would exist between nocturnal sleep efficiency and

sleep efficiency during a nap for GS. In fact, the better the participant slept during the night, the harder it

would be for him/ her to fall asleep during a morning nap, since sleep homeostasis has been reset.

Conversely, since PSY-I and PARA-I should be more hyperaroused than GS, we hypothesized that a positive

relationship would exist between sleep efficiency of the nocturnal sleep and the nap, confirming previous

findings.14 Consequently, the less they slept, the harder it would be for them to fall asleep during a nap the

next day.

Finally, this research will allow us to determine if the three groups differ on subjective sleepiness

(The Stanford Sleepiness Scale [SSS])24 following cognitive testing. Since PSY-I should have the poorest

objective sleep parameters on nights before cognitive testing and PARA-I should have the feeling of a bad

night’s sleep, both groups should be more tired, and therefore should report higher levels of sleepiness than

GS. Independently of sleepers’ group, a positive relationship would also exist between the sleep efficiency

during nap and scores on the SSS.

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54

Methods

Participants

Participants were divided in 3 groups: 14 PSY-I, 12 PARA-I, and 23 GS. All participants were aged

between 25 and 50 years. To be included in the PSY-I group, participants had to meet the following criteria:

(a) a subjective complaint of insomnia characterized by difficulties initiating and/ or maintaining sleep; (b) the

insomnia must have been present ≥3 nights a week for >6 months; (c) a complaint of ≥1 daytime

consequence attributed to insomnia; (d) distress or significant difficulties in social and/or occupational

functioning; and (e) a sleep efficiency (SE) ≤85 %. Participants in the PARA-I group had to meet the same

inclusion criteria as those of the PSY-I group, but their objective SE had to be ≥85% and their total sleep time

(TST) had to exceed 390 minutes. An important discrepancy also had to be present between subjective and

objective sleep variables: TST (≥60 min discrepancy) and SE (≥15% discrepancy). For this study, GS had to

report sleeping ≥7 h per night, satisfaction with their sleep, and no subjective sleep complaints. In addition to

not meeting criteria for insomnia, GS had to report not using sleep-promoting agents and having a subjective

SE ≥85%.

Exclusion criteria for all participants were: (a) a significant medical disorder, (b) major

psychopathology, (c) other sleep disorders, (d) strong dependency to tobacco, (e) ongoing psychological

treatment, (f) use of a medication known to affect sleep, (g) score ≥23 on the Beck Depression Inventory

(BDI),25 or (h) a score ≥15 on the Beck Anxiety Inventory (BAI).26 These criteria were consistent with those of

the ICSD-2 and those of Bastien and colleagues.27

Procedure

All participants were recruited through media advertisements as well as email sent to the Laval’s

university community. Following a brief telephone screening interview, eligible participants were sent a set of

questionnaires to evaluate psychological symptoms (BAI and BDI) and sleep difficulties (Insomnia severity

index [ISI],16 dysfunctional beliefs and attitudes about sleep (DBAS-16),28 and 2 weeks of sleep diaries16) that

they completed at home. Those who met the inclusion criteria for any of the 3 groups were invited to the sleep

laboratory for a clinical interview. Upon arrival to the sleep laboratory, informed consent was obtained. The

Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID-IV)29 was administered to rule out major psychopathologies

and the Insomnia Diagnosis Interview (IDI)16 to explore the nature of insomnia symptoms. These evaluations

were conducted respectively by a graduate student in a clinical psychology program (GST) and a sleep

specialist (CHB). Participants meeting the study criteria underwent four consecutive nights of PSG recordings

in the sleep laboratory.

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The mornings following nights 2 and 3, participants completed a battery of cognitive tests lasting

between 90 to 120 minutes. The battery was composed of the following event-related potentials paradigms:

go/ no-go, distraction, and distraction delay. This procedure was approved by the ethics comity of the Centre

de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (CER; # 183).

Go/NoGo Protocol

During this test, 2 types of auditory stimuli were presented to participants. Stimulus 1 was standard

and frequent in occurrence and stimulus 2 was rare and either easy “target 1” or difficult “target 2.” Sounds all

had the same duration of 40 ms, a rising time of 2 ms, and an intensity of 70 dB. The inter-stimulus interval

varied from 1.3 to 1.7 seconds. Four conditions were presented to participants: (1) Go easy consists of

stimulus 1 and target 1; (2) Go difficult consists of stimulus 1 and target 2; (3) NoGo easy (same stimuli as Go

easy); and (4) NoGo difficult (same stimuli as Go difficult). Each condition consisted of 200 trials. Instructions

differed for each condition: (A) Go conditions: participants have to detect target sounds and ignore standard

ones; (B) NoGo conditions : they have to ignore target sounds and detect standard ones.

Distraction

This test consisted of 7 white letters appearing one after the other on a black computer screen. The

stimuli were presented for 800 ms each, with an inter-stimulus interval of 200 ms. Participants were instructed

to memorize those letters, and after the last one appeared they had to write the letters in the correct order.

There were 2 different conditions, totalling 15 trials each, each trial lasting approximately 7 seconds. During

the first condition, office-like noises (e.g., telephone, background noises of people chatting) were played while

the letters appeared. During the second condition no noises were played.

Distraction Delay

This test is similar to the distraction paradigm, except participants had to memorize numbers instead

of letters. There was a 10-sec delay before they were allowed to write down the numbers. There were three

conditions consisting of 20 trials each, each trial lasting approximately 17 seconds. In the first condition, while

waiting, participants heard a one-syllable non-relevant verbal sound. During the second, the sounds

comprised 2 different syllables and there were 5 syllables in the third condition.

After cognitive tests, participants completed the SSS. Altogether, cognitive testing lasted between 90

to 120 min, including a 10-min break halfway through the protocol. Tests were followed by a 20-min nap

opportunity during which PSG was recorded. Participants were instructed to try napping and were allowed out

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of bed if not asleep after 15 min (all participants stayed in bed for 20 min). This procedure was followed on

both experimental days.

Measures

To evaluate psychological symptoms, the BAI, BDI, and the SCID-IV were used. To portray sleep

difficulties, at-home questionnaires; the ISI and DBAS-16 were completed by participants. Adequate

psychometric properties have been reported for both questionnaires in previous studies.28,30,31 Also, the IDI

was used to evaluate the presence of insomnia and its contributing factors. The SSS was completed on

mornings 2 and 3 after cognitive testing. This scale was used to evaluate the level of sleepiness of

participants after a cognitive demand and just before napping opportunity.

Prior to the nights in the laboratory, participants completed a 2-week sleep diary.16 The sleep diary

assesses subjective sleep quality, so participants had to report their sleep habits, such as the number of

awakenings, the length of each awakening, the time spent in bed. From these raw data, the following

subjective variables were derived: sleep onset latency (SOL), the amount of time it took to fall asleep; wake

after sleep onset (WASO), the amount of time spent awake after sleep onset; frequency of awakenings (FNA),

the number of awakenings during the night; total wake time (TWT), obtained by the sum of SOL and WASO;

total sleep time (TST), the subtraction between the time in bed (TIB) and TWT; and sleep efficiency (SE), the

ratio of TST over TIB.

PSG Recordings

PSG was recorded during 4 nights and 2 naps. The same montage was used for every recording. A

standard PSG montage was used including electroencephalography (EEG; F3, F4, Fz, C3, C4, Cz, P3, P4,

Pz, O1, and O2), electromyography (EMG; electrodes on chin), electrocardiography (ECG; electrode on heart)

and electro-oculography (EOG; one electrode on the supraorbital ridge of the right eye and another on the

infraorbital ridge of the left eye) recordings. Reference electrodes were fixed on the mastoids and the ground

was on the forehead. On the first night, leg EMG (electrodes on tibialis) and breathing devices were used to

detect breathing disorders and limb movements. The inter-electrode impedance was maintained <5 kΩ. To

amplify the signal from the electrodes, a Grass Model 15A54 amplifier system (Astro-Med Inc., West Warwick,

USA; gain 10000; bandpass 0.3-100 Hz) was used, and PSG signals were digitized at a sampling rate of 512

Hz with the commercial product Harmonie (Stellate system, Montreal, Canada). PSG recordings during sleep

and nap were visually scored (Luna, Stellate system, Montreal, Canada) by experienced sleep technicians

using Rechtschaffen and Kales’ criteria32 at 20-sec epochs.

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In the present study, the objective sleep variables of interest were: sleep onset latency (SOL),

defined as time from lights out to the first epoch of stage 1 sleep; wake after sleep onset (WASO), the time

spent awake after sleep onset; total wake time (TWT), total time spent awake during the nap; total sleep time

(TST), the time spent sleeping from lights out to lights on; number of awakenings after sleep onset and; and

sleep efficiency (SE), the ratio of TST over TIB.

Statistical Analyses

One-way ANOVAs were used to compare groups on socio-demographic variables, psychological

characteristics, and subjective sleep variables from the sleep diary. Independent samples t-tests were then

performed on significant main effects. Repeated measures ANOVAs were used to compare groups on

objective sleep parameters of nights (duration of each sleep stage and SOL) and on objective sleep

parameters of naps (SOL, WASO, number of awakenings, and TWT). Bonferroni post hoc analyses were then

performed on significant main effects. Repeated measures ANCOVAs were computed to compare groups on

the other sleep parameters of nights (WASO, TST, TWT, and SE) and naps (SE and TST). Age was used as

a covariate since it was significantly different between groups, and it was correlated with WASO (night 2: R =

0.39, p = 0.006; night 3: R = 0.29, p = 0.045), TWT (night 2: R = 0.37, p = 0.009; night 3: R = 0.27, p = 0.059),

SE (nap 1: R = −0.30, p = 0.032; nap 2: R = −0.28, p = 0.065; night 2: R = −0.40, p = 0.005; night 3 : R =

−0.28, p = 0.051), and TST (nap1 : R = −0.30, p = 0.041; nap 2 : R = −0.26, p = 0.080; night 2 : R = −0.42, p =

0.003; night 3 : R = −0.35, p = 0.014). A Sidak correction was then performed on significant main effects of

groups. Bilateral Pearson correlations were computed between SE of night and SE of its corresponding nap

and between the SSS score and SE during the nap. Significance levels were set at 0.05.

Variables of participants who did not fall asleep during naps were included in the above statistical

analyses; since all participants stayed in bed for the full 20 min, a value of 20 was attributed for SOL for those

who did not sleep.

Results

Socio-demographic, Psychological Measures, and Subjective Sleep Variables

Statistical analyses showed that PSY-I, PARA-I and GS were similar in gender (p = 0.291), and

education (p = 0.900). GS were significantly younger than PSY-I and PARA-I (p = 0.050), age varying

between 25 and 49. There was no significant difference between INS groups concerning the duration of

insomnia (p = 0.260), ranging from 0.25 to 30 years. Analyses also revealed that the severity of insomnia

symptoms measured by the ISI varied between 0 and 9 and was significantly greater in PSY-I and PARA-I

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than GS (p ˂ 0.001). Both groups of INS reported more depressive symptoms (BDI scores ranging from 0 to

20 [p = 0.001]), and anxiety symptoms (BAI scores ranging from 0 to 15 [p = 0.002]), than GS; and scores on

the DBAS-16 were significantly higher for PSY-I and PARA-I than GS (p ˂ 0.001), with scores ranging from

17 to 108. Finally, analyses revealed significant differences among groups for all variables on the sleep diary

(p ˂ 0.001), values for SOL varying from 1.72 to 116.79 min, from 0 to 105.36 min for WASO, from 223 to 552

min for TST, and from 51.90% to 99.90% for SE. Again, INS reported longer SOL and WASO while reporting

shorter TST and lower SE than GS. Therefore, subjectively, INS had poorer sleep quality and quantity than

GS. Table 2.1 illustrates means and SDs for each of the above variables.

Table 2.1

Objective Sleep Parameters and Subjective Sleepiness Measures

No significant differences between groups were found for all objective sleep parameters of nights

(0.208 ≥ p ≥ 0.293); SOL ranging from 0.67 to 75.33 min, SE from 68 % to 97 %, WASO from 3.33 to 151.33

min, TST from 349 to 519.33 min, and TWT from 6.33 to 131 min. For the duration of sleep stages, no effect

of groups was found for any stages (0.253 ≥ p ≥ 0.813). The duration of stage 1 varied from 0 to 267 min,

from 147.33 to 360 min for stage 2, from 0 to 68.67 min for stage 3, from 0 to 49.67 for stage 4, and from

65.67 to 169.33 for REM sleep. Since no significant differences were found between groups for objective

sleep parameters on either night, no sleep patterns between groups could be identified. See Table 2.2 for

more details on objective sleep parameters of both nights.

Table 2.2

On objective sleep parameters of naps (naps were treated separately), analyses revealed main effect

of groups for SOL (p = 0.008), values ranging from 0 to 20 minutes. Post hoc analyses indicated that PARA-I

had a significantly longer SOL than GS (p = 0.014), and the difference between PSY-I and GS was marginally

significant (p = 0.078), PSY-I having a longer SOL than GS. A significant difference was also found for TWT

(p = 0.003), with PSY-I (p = 0.019), and PARA-I (p = 0.010) spending significantly more time awake during

their naps than GS. Values of TWT varied from 0.33 to 22.67 minutes. No main effects of groups were

observed for WASO (p = 0.110) and number of awakenings (p = 0.427), with WASO varying from 0 to 19.67

min and number of awakenings from 0 to 3.

When controlling for age, analyses showed a significant group effect for TST (p = 0.008), where TST

was significantly shorter for PSY-I (p = 0.021) and PARA-I (p = 0.034) than GS. Values of TST ranged

between 0 to 21.67 min. Finally, values of SE varied from 0 to 98% and was significantly different between

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groups (p = 0.009), SE being significantly higher for GS than PSY-I (p = 0.025) and PARA-I (p = 0.036).

Conversely, when analyses compared objective measures from the first nap with those of the second one, no

main effect of naps was found. Therefore, objective nap measures were similar on both napping opportunities.

In sum, analyses on objective sleep parameters of naps showed that GS had a better capacity to nap than

PARA-I and PSY-I. See Table 2.3 for more comprehensive details on objective parameters of naps.

For the subjective sleepiness measure, analyses revealed no effect of groups for the SSS (p =

0.204), and scores varied from 1 to 5. Table 2.3 illustrates means and SDs for subjective sleepiness before

naps from the SSS.

Table 2.3

Correlations between Objective and Subjective Measures

Bilateral Pearson correlation between SE of night 2 and SE of nap 1 was significant (R = 0.35, p =

0.015). Also, SE of night 3 and SE of nap 2 were significantly positively correlated (R = 0.31, p = 0.038). For

both bilateral Pearson correlations, Mahalanobis distances confirmed the absence of bivariate outliers at a

critical value of p ≤ 0.001. Figures 2.1(a) and 2.1(b) illustrate these relationships on scatterplots. When

analyses were computed on each group separately, no significant correlations were found between night 2

and nap 1 (PSY-I: R = 0.38, p = 0.201; PARA-I: R = 0.22, p = 0.500; GS: R = 0.24, p = 0.276) as well as

between night 3 and nap 2 (PSY-I : R = 0.40, p = 0.179; PARA-I : R = 0.26, p = 0.467; GS : R = 0.15, p =

0.509).

Figures 2.1(a) and 2.1(b)

No significant correlation was found between the SSS and SE of nap 1 (R = 0.22, p = 0.313) as well

as with SE of nap 2 (R = 0.33, p = 0.129). Mahalanobis distances revealed no bivariate outliers for both

correlations at the critical value of p ≤ 0.001. When bilateral Pearson correlations were performed on each

group independently, no significant correlations were found between SSS and SE of nap 1 (PSY-I: R = 0.18, p

= 0.568; PARA-I: R = -0.22, p = 0.517; GS: R = 0.22, p = 0.313) or between SSS and SE of nap 2 (PSY-I : R

= 0.19, p = 0.543; PARA-I : R = 0.25, p = 0.483; GS : R = 0.33, p = 0.129).

Discussion

In the present study, GS and INS, classified in psychophysiological and paradoxical types, were

compared on sleep parameters and characteristics during naps following a mentally challenging battery of

cognitive tests. Socio-demographic data revealed that both groups of INS were significantly older than GS.

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Until now, there has been no data available to our knowledge to illustrate the impact of age on PSG

recordings variables during a single nap. However, a review paper on MSLT revealed that age contributed to

a significant increase in MSLT latency.33 Since groups were significantly different in age, this was factored in

our statistical design. Therefore, we could ensure the significant difference of age between groups did not

contribute to the significant differences between groups found for some nap parameters.

Results failed to show significant differences between GS, PSY-I, and PARA-I on objective sleep

parameters during both nights of PSG recording. These results might be explained by the fact that INS usually

sleep better in the laboratory than at home and that GS have a poorer sleep quality in the laboratory.

Therefore, sleep patterns of these two populations during laboratory PSG recordings tend to be similar, and

the differences that actually exist between them are attenuated. The poorer quality of sleep obtained by GS

during laboratory nights might result in some kind of partial sleep deprivation, which could explained why GS

slept better during their naps following prolonged cognitive testing compared to both groups of INS. In fact,

GS fell asleep significantly faster, their TST was longer, their TWT was shorter, and their SE was greater than

PSY-I and PARA-I. Conversely, our results also suggest that for INS, hyperarousal appears to predominate

over mental exhaustion following cognitive testing. One explanation might be that completing the battery of

cognitive tests increased the cognitive load, which in turn contributed to hyperactivation of cognitive functions

in INS, and prevented them from falling asleep. As for GS, prolonged cognitive testing most likely did not

contribute to cognitive arousal but more to mental fatigue, as they slept relatively well during naps. Results

obtained for objective sleep parameters during naps support the neurocognitive model of insomnia stating that

cognitive arousal contributes to poor sleep in insomnia.15 These results may parallel what is observed at night

when INS experience cognitive loading and are unable to fall asleep. This finding suggests that the

neurocognitive model is not only applicable to nighttime sleep but also to napping, and it could be an

explanation for the inability to nap characterizing INS.15,34

Data from the SSS completed at the end of cognitive testing and before napping support previous

observations and confirm the present hypothesis, that hyperarousal contributes to the inability to nap. In fact,

even though the analyses did not reach significance for the SSS, PSY-I had higher scores than PARA-I and

GS, and the scores of PARA-I on the SSS were greater than GS. These results suggest that after prolonged

cognitive testing PSY-I reported being the sleepiest, followed by PARA-I and then GS. So, both groups of INS

subjectively reported being sleepy, but they were, in general, unable to nap, which suggests again that

hyperarousal predominates over sleepiness in insomnia. That said, it could be suggested that GS were as

mentally exhausted as PSY-I and PARA-I after testing, but since they were not as cognitively aroused, they

slept better. There is also the possibility that partial sleep deprivation explains napping abilities in GS.

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61

We found significant positive correlations between SE during the night and SE of the nap on the next

day. As such, it appears that the better participants slept during the night, the better was their ability to nap the

next day. The opposite is also true; a low SE for the night led to a low SE during nap on the following day.

These results are difficult to reconcile with the literature presented earlier and with other results. Still, nightly

and daily sleep efficiencies varied together only when the total sample was taken as a whole and not when

groups were studied independently. It is possible that the few observations in each group lead to a lack of

power, hence a lack of within-group significant relationship between night and day. Nonetheless, it is also

possible than instead of varying with the present night of sleep, daily SE might vary with the SE of the

subsequent night of sleep. As is often acknowledged in CBT-I (in the sleep restriction module and/ or sleep

hygiene instructions16), napping during the day may well influence or borrow on the following night of sleep in

INS but not on the nocturnal SE of GS. Our sample had more GS than INS as a whole and might just reflect

this last statement. Still, this hypothesis remains to be tested in a larger sample and also on subsequent days

and nights.

Alternatively, one might argue that for INS, a greater sleep pressure would build up as a result of the

quality of sleep during the night, which would equate to a better nap opportunity the next day. However, the

fact that INS tend to increase their time spent in bed in order to increase their sleeping time would most likely

contribute to an elevation of hyperarousal, which would diminish the nap opportunity. Additionally, a 20-minute

window was used for the naps, similar to a MSLT protocol. Maybe it is not long enough to fall asleep when

participants are tired; the time required to fall asleep might be higher in this case. There is also the possibility

that SE during the nap would have been normal after a bad night sleep if participants were allowed to nap as

long as they wish and if the time pressure to fall asleep was removed. However, the observation obtained in

the present study confirmed results previously found.14

In general, the results have shown no significant differences between PSY-I and PARA-I for nap

parameters. Even though diagnostic criteria for PSY-I and PARA-I are different,4 there is a possibility that the

level of hyperarousal during the day is similar for both groups of INS, which would explain why no significant

differences were found between these two groups for objective nap parameters. Also, if levels of hyperarousal

are independent of the amount of nocturnal sleep obtained objectively, it would explain the subjective reports

of poor sleep in PARA-I.5 Nonetheless, the distinction between PSY-I and PARA-I is not as clear when

hyperarousal is taken into account. Future studies on objective nap parameters in INS should take this into

consideration and combine PSY-I and PARA-I since there is a possibility that hyperarousal influences to a

comparable extent the quality of naps in both types of insomnia. However, this hypothesis also remains to be

tested.

Page 80: Insomnie chronique: Mesures des siestes, du sommeil paradoxal … · 2018-04-24 · Insomnie chronique : Mesures des siestes, du sommeil paradoxal et du contenu onirique comme indicateurs

62

The small number of participants in each group limits the interpretations of our results. Therefore, we

have to be careful when generalizing and a replication with a larger sample is warranted. Also, to ensure

participants actually experienced mental fatigue after completing the battery of cognitive tests, a scale of

mental exhaustion should have been used. This would have allowed determining as to whether mental

exhaustion contributed to the difficulty in napping in INS. Moreover, we also assume that cognitive testing had

an impact on sleep characteristics of naps, but it is possible that the same results would have been obtained

in the absence of mentally exhausting tests. Therefore, the presence of a nap not preceded by cognitive

testing would have been useful to identify if the results obtained were influenced by the tests or if they had no

impact on naps. It would have allowed us to determine if diagnosis alone was sufficient to explain between-

group differences on sleep parameters during naps or if prolonged cognitive tests contributed to the results.

To conclude, it seems that INS, independent of type, are more hyperaroused than GS during

napping. This observation suggests that the high level of hyperarousal characterizing insomnia influences

their functioning not only during the night, but also during the day. Finally, this study contributes to a better

understanding of the phenomenon of hyperarousal and gives some insights for future research in the field of

insomnia. Additionally, these results confirm once more that insomnia is a 24-hour problem, particularly in the

hyperarousal domain. Nonetheless, more studies need to explore nap parameters in a population of INS in

order to support these results.

Acknowledgements

We would like to thank Sonia Petit for analysing PSG recordings and all the research assistants who

helped in cognitive testing and data entry. The present study was also made possible by funds from the

Canadian Institute of health research to CHB (49500 and 86571) and les Fonds de Recherche en Santé

Québec to ADP (23028).

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65

Table 2.1. Means (SD) of sociodemographic, psychological data and subjective sleep variables of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)

PSY-I n = 14

PARA-I n = 12

GS n = 23

F

p

Gender 1.27 0.291 Female 7 9 11 Male 7 3 12 Age (years) 36.00 (8.17) 36.50 (8.70) 30.96 (5.82)a,b 3.21 0.050* Education (years)

16.31 (3.77) 16.17 (4.11) 16.70 (2.68) 0.11 0.900

Insomnia duration (years)

11.31 (11.62) 7.03 (5.46) -------- t = 1.16 0.260

Questionnaires ISI 6.14 (1.35) 7.83 (1.12) 1.09 (1.08)a,b 157.98 ˂0.001** BDI 10.00 (6.02) 8.83 (5.31) 3.35 (3.59)a,b 9.28 0.001** BAI 8.44 (4.36) 6.63 (4.47) 3.17 (3.06)a,b 7.61 0.002* DBAS-16 85.79 (14.42) 74.18 (13.34) 54.77 (22.64)a,b 12.53 ˂0.001** Sleep diary SOL 31.94 (25.3) 45.75 (35.47) 11.94 (8.83)a,b 9.37 ˂0.001** WASO 31.93 (21.94) 49.05 (32.87) 7.10 (8.91)a,b 17.31 ˂0.001** TST 410.29 (43.94)b 331.21 (52.16)a 462.89 (44.41)a,b 32.09 ˂0.001** SE 82.18 (5.35)b 69.14 (11.07)a 93.22 (3.94)a,b 51.89 ˂0.001** a Significant difference with PSY-I; b significant difference with PARA-I; * p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001. Insomnia Severity Index (ISI); Beck Depression Inventory (BDI); Beck Anxiety Inventory (BAI); Dysfunctional Beliefs and Attitudes about Sleep (DBAS-16); sleep onset latency (SOL); wake after sleep onset (WASO); total sleep time (TST); sleep efficiency (SE).

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66

Sleep onset latency (SOL); wake after sleep onset (WASO); total sleep time (TST); total wake time (TWT);

sleep efficiency (SE).

Table 2.2. Means (SD) of polysomnographic objective sleep parameters of nights of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)

PSY-I (n=14)

PARA-I (n=12)

GS (n=23)

Night 2 Night 3 Night 2 Night 3 Night 2 Night 3

F p

Objective sleep parameters of nights

SOL

13.38

(12.30)

13.67

(12.45)

6.47

(5.77)

8.50

(7.78)

9.81

(15.86)

9.20

(6.57)

1.36

0.268

WASO 38.55

(31.41)

42.52

(39.76)

47.25

(33.07)

38.75

(32.98)

23.03

(20.53)

24.78

(29.79)

1.62 0.210

TST 437.71

(52.15)

437.64

(47.00)

425.81

(30.36)

424.97

(33.00)

454.57

(33.76)

453.64

(28.55)

1.63 0.208

TWT 51.93

(36.82)

56.19

(43.78)

53.72

(34.96)

47.25

(34.51)

32.84

(29.68)

33.98

(33.72)

1.34 0.273

SE

(%)

88.36

(7.87)

87.71

(8.32)

87.83

(6.65)

89.00

(6.73)

9.09

(5.95)

91.83

(5.91)

1.26 0.293

Duration of sleep stages (minutes)

Stage 1

12.88

(7.79)

13.74

(11.93)

11.56

(6.85)

33.14

(74.24)

11.01

(7.35)

10.71

(8.13)

1.42

0.253

Stage 2 288.55

(34.89)

281.83

(46.84)

281.47

(32.30)

280.17

(34.00)

301.61

(32.67)

287.19

(40.24)

0.94 0.397

Stage 3 22.43

(14.52)

21.83

(19.25)

18.92

(20.43)

21.11

(21.87)

25.29

(20.09)

22.78

(16.95)

0.21 0.813

Stage 4 2.02

(4.17)

2.79

(4.11)

3.61

(6.15)

4.20

(10.07)

5.01

(10.28)

4.72

(10.86)

0.38 0.684

REM 111.83

(28.54)

117.45

(26.72)

110.25

(24.16)

108.39

(19.24)

111.64

(21.54)

121.16

(21.47)

0.52 0.597

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67

Table 2.3. Means (SD) of polysomnographic objective sleep parameters of naps and subjective sleepiness of psychophysiological INS (PSY-I), paradoxical INS (PARA-I), and good sleepers (GS)

PSY-I (n=14)

PARA-I (n=12)

GS (n=23)

Nap 1 Nap 2 Nap 1 Nap 2 Nap 1 Nap 2

F p

# who slept 6 5 3 4 17 17

SOL

12.19 (8.26)

12.83 (9.25)

15.80 (6.96)

13.93 (7.94)

6.80

(8.39)b

5.59

(8.30)b

5.42

0.008*

WASO 8.07 (3.39)

11.13 (6.95)

9.00 (5.48)

7.44 (2.17)

5.65 (3.81)

5.62 (4.00)

2.47 0.110

Awakenings 0.50 (0.91)

0.08 (0.29)

0.50 (1.08)

0.40 (0.84)

0.27 (0.46)

0.14 (0.47)

0.87 0.425

TST 3.44 (4.36)

2.86 (5.33)

1.97 (3.65)

3.63 (5.05)

9.42 (7.06)a,b

9.85 (7.70)a,b

5.50 0.008*

TWT 16.56 (4.57)

17.36 (5.35)

18.87 (3.44)

16.73 (4.69)

11.35 (6.64)a,b

11.00 (7.53)a,b

6.76 0.003*

SE (%) 17.25 (22.23)

14.08 (26.74)

9.20 (17.34)

17.40 (24.10)

44.73 (32.95)a,b

47.00 (35.92)a,b

5.31 0.009*

SSS 3.14 (0.95)

2.79 (0.89)

3.00 (1.12)

3.33 (1.00)

2.65 (1.23)

2.57 (0.73)

1.65 0.204

a Significant difference with PSY-I, b significant difference with PARA-I. * p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001. Sleep onset latency (SOL); wake after sleep onset (WASO); total sleep time (TST); total wake time (TWT); sleep efficiency (SE); Stanford Sleepiness Scale (SSS).

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68

Figure 2.1. Correlations between sleep efficiencies (SE) of nights and naps

Figure 2.1(a) Correlation between SE of night 2 and SE of nap 1

Figure 2.1(b) Correlation between SE of night 3 and SE of nap 2

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69

Chapitre 3. Le sommeil paradoxal comme

indicateur potentiel de l’hyperactivation chez des

individus souffrant d’insomnie

psychophysiologique et paradoxale (Article # 2)

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70

Résumé

Objectifs de l’étude : L’étude visait à déterminer si la macrostructure et la microstructure du sommeil

paradoxal (SP) pourraient être des indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie. Pour ce faire,

des individus souffrant d’insomnie (INS; divisés en insomnie psychophysiologique «IPS» et insomnie

paradoxale «IPA») ont été comparés à des bons dormeurs (BD).

Devis : Comparaisons intergroupes entre les BD, les IPS et les IPA. Procédure : Les participants ont dormi quatre nuits consécutives au laboratoire durant lesquelles leur

sommeil a été enregistré à l’aide de la polysomnographie (PSG). Les nuits 2 et 3 ont été combinées afin de

faciliter les comparaisons intergroupes du SP.

Participants : Trente-neuf IPS, 27 IPA et 47 BD ont participé à cette étude comprenant une série de

questionnaires complétée à la maison, des entrevues cliniques et des nuits d’enregistrement PSG. Tous les

participants étaient âgés de 25 à 55 ans et satisfaisaient aux critères d’inclusion de l’un des trois groupes.

Interventions : S.O. Mesures et résultats : Les résultats ne démontrent aucun effet de groupe pour la macrostructure du SP. En

ce qui a trait à la microstructure du SP, un nombre significativement plus élevé d’éveils a été observé chez les

IPS comparativement aux IPA (p=.03). Certaines variables subjectives de sommeil, soit l’efficacité du

sommeil (ES), le temps total de sommeil (TTS) et le temps total d’éveil (TTE), sont significativement corrélées

avec la durée du sommeil paradoxal (DSP; p≤.002) ainsi qu’avec la proportion de SP pour les IPA (p≤.06).

Conclusions : La macrostructure du SP semble être un indicateur limité de l’hyperactivation dans l’insomnie.

Cependant, le nombre d’éveils en SP pourrait être utilisé afin de différencier les IPS des IPA, et pourrait

également refléter l’activation élevée des IPS. Pour leur part, les relations entre le SP et les variables

subjectives de sommeil pourraient être liées à l’activité onirique, particulièrement chez les IPA. D’autres

investigations sont toutefois nécessaires afin d’identifier davantage de variables pouvant refléter

l’hyperactivation et également différencier les types d’insomnie.

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71

REM sleep as a potential indicator of hyperarousal in

psychophysiological and paradoxical insomnia sufferers

Alexandra D. Pérusse, BA1,2, Maude Pedneault-Drolet, BA1,2, Christine Rancourt 1,2, Isabelle Turcotte, PhD1,2,

Geneviève St-Jean, Célyne H. Bastien, PhD1,2

1. École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada

2. Laboratoire de sommeil et potentiels évoqués cognitifs du Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec, Québec, Canada

International Journal of Psychophysiology (2015), 95(3) : 372-378.

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72

Abstract

Study objectives: The objective was to study REM sleep macrostructure and microstructure as potential

indicators of hyperarousal in insomnia by comparing good sleepers (GS) and insomnia sufferers (INS)

(subdivided in psychophysiological "PSY-I" and paradoxical "PARA-I").

Design : Cross-sectional comparisons of GS, PSY-I and PARA-I. Setting: Participants slept for 4 consecutive nights in the laboratory where PSG was recorded. Nights 2 and 3

were combined to compare REM sleep between groups.

Participants : Thirty-nine PSY-I, 27 PARA-I and 47 GS completed the study, comprising home

questionnaires, clinical interviews and night PSG recordings. All participants were aged between 25 and 55

and met inclusion criteria for either PSY-I, PARA-I or GS.

Interventions : N/A Measurements and results: Results showed no between group differences on REM sleep macrostructure.

As for REM sleep microstructure, PSY-I had an increased number of wake intrusions compared to PARA-I

(p=.03). Subjective SE, TST and TWT were significantly correlated with the duration of REM sleep (REMD;

p≤.002) and with the proportion of REM sleep for PARA-I (p≤.06).

Conclusions : REM sleep macrostructure does not seem to be an adequate indicator of hyperarousal in

insomnia. However, the number of wake intrusions in REM could be used to differentiate PSY-I from PARA-I

and could reflect the heightened arousal of the former group. Relationships between REM sleep duration and

proportion could be linked to dream imagery activity, especially in PARA-I. Further investigations are needed

to identify variables that could reflect hyperarousal and differentiate insomnia types.

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73

Introduction

Insomnia is one of the most common sleep disorders reported in the general population; more than

13% suffering from chronic insomnia (Morin et al., 2011) and between 30 to 48% occasionally reporting

insomnia related symptoms (Ohayon, 2002). Insomnia can be divided in different types; psychophysiological

insomnia (PSY-I) and paradoxical insomnia (PARA-I) being the most prevalent (AASM, 2005). PARA-I is

characterized by misperceptions of sleep quality and quantity. Individuals suffering from PARA-I report

important sleep difficulties which are hardly documented with basic objective sleep measures

(polysomnography; PSG; Edinger et al., 2004). However, they complain of diurnal symptoms, to the same

extent as other types of chronic insomnia sufferers. On the other hand, PSY-I is characterized by “relatively”

good perceptions of sleep duration and quality along with objective sleep difficulties (for a review see Bastien,

2011). The maintenance of PSY-I results from the conditioning between sleep related stimuli (e.g. bedroom)

and anxious thoughts concerning possible sleep disturbances (Espie, 2002; Harvey, 2002). This conditioning

contributes to the elevated cognitive activation typically reported in insomnia sufferers (INS; Wicklow & Espie,

2000).

Diagnostically, insomnia is characterized by sleep onset and/or sleep maintenance difficulties and/or

early morning awakenings (AASM, 2014; APA, 2013). In addition to these sleep difficulties, INS often

experience important daytime repercussions such as fatigue, diurnal sleepiness, confusion, sudden mood

changes and cognitive alterations (Ohayon, 2002). These consequences suggest that insomnia is a 24 hour

problem, a concept being increasingly supported by empirical studies, especially in the hyperarousal domain

(Bonnet & Arand, 1995; 1998; 2000; Edinger et al., 2008; Pérusse et al., 2013; Roehrs et al., 2011; Stepanski

et al., 1988). In the context of insomnia, hyperarousal can be defined as the elevation of somatic, cognitive

and cortical activations. Hyperarousal is one of the core features of this sleep disorder, as suggested by the

neurocognitive model of insomnia (Perlis et al., 1997). In this model, the authors state that INS, so to palliate

for their sleep difficulties, tend to develop maladaptive behaviors such as increasing time spent in bed and

going to bed earlier. These strategies are not efficient since they contribute to the elevation of somatic,

cognitive and cortical activations (Morin, 1993). In the neurocognitive model (Perlis et al., 1997), the

relationship between insomnia and cortical hyperarousal was established by focusing on some aspects of

sleep microstructure, such as electroencephalography (EEG) frequencies, while limited attention was

conducted towards sleep macrostructure. In addition, sleep stages were not distinguished, contributing to a

difficulty in establishing the consequences of hyperarousal throughout the night in insomnia.

This field of research has evolved and, by distinguishing sleep stages, hyperarousal could be

reflected in sleep macrostructure. The influence of hyperarousal on the macrostructure of non-rapid eye

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movement (NREM) sleep was the principal interest, providing empirical evidences for the neurocognitive

model (Bastien et al., 2003; Parrino et al., 2009; Okura et al., 2008; Thacher et al., 2006). On the other hand,

impacts of insomnia on the macrostructure of rapid-eye movement (REM) sleep were seldom investigated nor

linked to hyperarousal. In general, INS’ nights were characterized by a significantly smaller proportion of REM

sleep compared to good sleepers (GS; Bonnet & Arand, 1995; Feige et al., 2008; Jurysta et al., 2009; Merica

et al., 1998; Nissen et al., 2011; Voderholzer et al., 2003). Nonetheless, opposite results were also observed,

thus that INS spent more time in REM sleep than GS (Lamarche & Ogilvie, 1997; Okura et al., 2008) or no

differences at all (Hairston et al., 2010). Altogether, results tend to imply a lower proportion of REM sleep in

INS compared to GS (Baglioni et al., 2013). Results for the length and latency of REM periods are quasi-

inexistent. While Merica and colleagues (1998) observed shorter periods of REM sleep in INS, Feige and

colleagues (2013) failed to find differences in latency of REM periods between INS and GS.

Studies on the microstructure of REM sleep (wake intrusions, arousals and eye movements) are

even scarcer than those on the macrostructure. Feige and colleagues (2008) studied wake intrusions during

REM sleep as well as arousals and eye movements (EMs) in INS. They reported a reduced number of EMs in

INS during REM sleep. However, the densities of EMs in INS were not significantly lower, suggesting that the

reduction in EMs probably resulted from a reduced duration of REM sleep (Feige et al., 2008). Finally, in the

same study, the amount of arousals and wake intrusions was significantly higher in INS compared to GS,

suggesting that REM sleep of the former group was more fragmented and consequently, reflected an

increased state of arousal in INS. Feige and colleagues (2008) also showed that the amount of REM sleep

contributed to subjective wake time in INS. The same group of authors (Riemann et al., 2012) later postulated

that specific hyperarousal systems might be targeted in REM sleep of INS and would add to the misperception

of sleep, an hypothesis also set forward by Bastien and colleagues (2013).

Thus far, the relationship between hyperarousal in REM sleep and insomnia types has been seldom

studied. Our group showed, using power spectral analysis (PSA), lower relative powers in delta, theta and

alpha bands in PARA-I’s REM sleep compared to PSY-I and GS, indicating a higher cortical activation in the

former group (St-Jean et al., 2013). That same year, deficits in inhibition processes during REM sleep, as

studied with event-related potentials (ERPs), were more likely to appear in PARA-I than in PSY-I (Bastien et

al., 2013). Therefore, it might be that hyperarousal is channelled through a different aspect of information

processing between PARA-I and PSY-I. Since differences related to cortical hyperarousal levels have been

observed between PARA-I and PSY-I during REM sleep, the classification of insomnia types is justified when

hyperarousal is studied. However, no studies addressing the differences of REM sleep macrostructure and

microstructure (arousals, wake intrusions and EMs) between PSY-I and PARA-I has been conducted yet. This

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clustering would provide a more representative understanding of hyperarousal in insomnia and how it is

reflected in the macrostructure and the microstructure of REM sleep of suffering individuals.

Objectives and hypotheses

This study has for main objective to study hyperarousal in REM sleep, and more specifically, if both

REM macrostructure and microstructure can be recognized as potential indicators of hyperarousal in INS and

two of its types, psychophysiological (PSY-I) and paradoxical (PARA-I).

Macrostructure

We hypothesize that REM sleep macrostructure will reflect the hyperarousal of INS, especially in

PARA-I, who grossly misperceive sleep. We predict that the proportion of REM sleep, its latency, the number

of episodes of REM and their respective duration will be REM sleep macrostructure variables through which

hyperarousal will be revealed. Since it was suggested that the proportion of REM sleep was positively related

to subjective wakefulness in INS (Feige et al., 2008), PARA-I will have a higher proportion of REM sleep than

PSY-I and GS. Consequently, PARA-I will have a shorter latency to REM sleep and more episodes of this

sleep stage, which should be longer, compared to PSY-I and GS. We also predict that PSY-I will be spending

less time in REM sleep than GS, confirming previous results (Bonnet & Arand, 1995; Feige et al., 2008;

Jurysta et al., 2009; Merica et al., 1998; Nissen et al., 2011; Voderholzer et al., 2003). Compared to GS, PSY-

I’s REM sleep latency will be increased and they will have fewer episodes of REM sleep which should be

shorter.

Microstructure

We hypothesize that hyperarousal in INS will be reflected through PSY-I and PARA-I’s REM sleep

microstructure. Therefore, we predict that both groups of INS will have more wake intrusions and arousals

during REM sleep than GS. As for eye movements, because others have observed lower EMs in INS (Feige

et al., 2008) and because PSY-I shall spend less time in this sleep stage than PARA-I and GS, we suggest

lower EMs and density of eye movements (DEMs) in PSY-I than in the other two groups.

Finally, this study also aims at broadening our understanding on the relationship between REM sleep

and the subjective perception of the quality and quantity of sleep in insomnia. We suggest that significant

relationships will exist between subjective sleep evaluation and REM sleep for PSY-I and PARA-I, but not for

GS. Since PARA-I tend to misperceive sleep, we predict that REM sleep should be positively related to

subjective total wake time (TWT) and negatively correlated with subjective sleep efficiency (SE) and total

sleep time (TST), confirming that REM sleep contributes to subjective wake time in insomnia (Feige et al.,

2008). As for PSY-I, the relationships should be similar to those found for PARA-I, but of lower magnitude.

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Material and methods

Participants

Participants were divided into three groups: 39 PSY-I, 27 PARA-I and 47 GS. All participants were

aged between 25 and 55. Note that data from a proportion of these participants have been previously

published elsewhere, in the context of ERPs studies (77%: Bastien et al., 2013; 69%: Turcotte, St-Jean, &

Bastien, 2011; 27%: Turcotte & Bastien, 2009), PSA studies (59% : St-Jean et al., 2013; 44 % : St-Jean et al.,

2012) and a napping study (43%: Pérusse et al., 2013). In the present study, to be included in the PSY-I

group, participants had to meet the following criteria: a) a subjective complaint of insomnia characterized by

difficulties initiating and/or maintaining sleep; b) insomnia must have been present at least three nights a week

for more than six months; c) a complaint of at least one daytime consequence attributed to insomnia; d)

distress or significant difficulties in social and/or occupational functioning, and e) a subjective sleep efficiency

(SE) below 85% in their two week sleep diary prior to PSG recordings. Participants in the PARA-I group had

to meet the same inclusion criteria as those in the PSY-I group, but their objective SE had to be superior to

85% and their total sleep time (TST) had to exceed 390 minutes during nights 2 and 3. An important

discrepancy also had to be present between subjective and objective sleep variables using the same 2 nights;

TST (≥ 60 minutes discrepancy) and SE (≥ 15% discrepancy). For this study, GS had to report sleeping a

minimum of seven hours per night, satisfaction with their sleep and no subjective sleep complaints. In addition

to not meeting insomnia criteria, GS had to report a subjective SE ≥ 85% in their sleep diaries.

Exclusion criteria for all participants were: a) a significant medical disorder; b) a major

psychopathology; c) other sleep disorders such as sleep apnea (apnea-hypopnea > 15) or periodic limb

movements during sleep (myoclonic index with arousal > 15); d) a strong dependency to tobacco; e) an

ongoing psychological treatment; f) use of a medication known to affect sleep; g) a score > 23 on the Beck

Depression Inventory (BDI; Beck et al., 1996); or h) a score > 15 on the Beck Anxiety Inventory (BAI; Beck &

Steer, 1993). These criteria were consistent with those of the ICSD-II (AASM, 2005) and those of Bastien and

colleagues (2008).

Procedure

All participants were recruited through media advertisements. Following a brief telephone screening

interview, eligible participants were sent a set of questionnaires to evaluate psychological symptoms (BAI and

BDI; Beck & Steer, 1993; Beck et al., 1996) and sleep difficulties [Insomnia severity index (ISI; Morin, 1993)

and two weeks of sleep diaries (Morin, 1993)]. Those who met the inclusion criteria for any of the three groups

were invited to the sleep laboratory for clinical interviews. Upon arrival, informed consent was obtained. The

Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID-IV; Williams et al., 1992) was administered to rule out major

psychopathologies and the Insomnia Diagnosis Interview (IDI; Morin, 1993) to explore the nature of insomnia

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symptoms. These evaluations were conducted respectively by a graduate student in a clinical psychology

program (GST) and a sleep specialist (CHB). Participants meeting the study criteria underwent four

consecutive nights of PSG recordings in the sleep laboratory. The first night was used for screening and

adaptation and the fourth one for an ERPs study. Clinical data of objective and subjective measures were

collected during nights 2 and 3. We tried to respect participants’ sleep schedule as most as possible, but

participants had to be in bed by midnight and a minimum of 8 hours of PSG was recorded every night. This

procedure was approved by the ethics comity of the Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé

mentale de Québec (CER; # 183).

Measures

To evaluate psychological symptoms, the BAI (Beck & Steer, 1993), BDI (Beck et al., 1996) and the

SCID-IV (Williams et al., 1992) were administered. To portray sleep difficulties, the ISI (Morin, 1993) was

completed as well as a two-week sleep diary which assesses subjective sleep quality, requiring participants to

report their sleep habits, such as the number of awakenings, the length of each awakening, the time spent in

bed (Morin, 1993; Morin et al., 2011). Adequate psychometric properties have been reported for both

questionnaires in previous studies (Bastien et al., 2001). Also, the IDI (Morin, 1993) was used to evaluate the

presence of insomnia and its contributing factors.

PSG recordings

PSG was recorded during four consecutive nights. A standard PSG montage was used, including

electroencephalography (EEG; F3, F4, Fz, C3, C4, Cz, P3, P4, Pz, O1, O2), electromyography (EMG;

electrodes on chin), electrocardiography (ECG; electrode on heart) and electro-oculography (EOG; one

electrode on the supra-orbital ridge of the right eye and another on the infra-orbital ridge of the left eye)

recordings. Reference electrodes were fixed on the mastoids and the ground was on the forehead. On the first

night, leg EMG (electrodes on tibialis) and breathing devices (nasal flux to measure oxygen saturation and

thoracic bands) were used in order to detect breathing disorders and limb movements. The inter-electrode

impedance was maintained below 5kΩ. To amplify the signal from the electrodes, a Grass Model 15A54

amplifier system (Astro-Med Inc., West Wrawick, USA; gain 10000; bandpass 0.3-100 Hz) was used and PSG

signals were digitized at a sampling rate of 512 Hz with the commercial product Harmonie (Stellate system,

Montreal, Canada). PSG recordings were visually scored (Luna, Stellate system, Montreal, Canada) by

experimented sleep technicians using Rechtschaffen and Kales’ criteria (1968) at 20-second epochs.

In the present study, nights 2 and 3 were used to collect the variables of interest for REM sleep

macrostructure which are: latency to REM sleep (REML) defined as time from the first epoch of stage 2 sleep

to the first epoch of REM sleep; proportion of REM during the night which corresponded to the ratio of the total

duration of REM sleep (REMD) over the total sleep time (TST) multiplied by 100; the number of periods of

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REM sleep where a period was defined as at least three consecutive REM sleep epochs separated by no

more than two consecutive epochs of another stage. When there were three epochs or more of another stage

between epochs of REM, another period was counted and the duration of these periods was also calculated.

On the other hand, variables of interest for REM sleep microstructure are: number of eye movements (EMs)

which were scored manually using Smith and Lapp’s criteria (1991; i.e. a deviation in the EOG amplitude ≥ 25

μV lasting for less than 2 seconds); density of eye movements (DEMs) corresponded to the ratio of the total

EMs over the duration of REM sleep in minutes; arousals and wake intrusions during REM sleep were

manually scored using The Atlas Task Force’s criteria (1992) and ratio of arousals was calculated by adding

the number of wake intrusions and arousals and dividing the total by the minutes spent in REM sleep,

multiplying this score by 100.

Statistical analyses

One-way ANOVAs were ran to compare groups on socio-demographic data, psychological

characteristics and sleep diaries parameters. Independent samples t-tests were then performed on significant

main effects. Since a between-group age difference was observed, which was correlated with some variables

of interest, age was used as a covariate in subsequent analyses. Also, since no night effects were found,

statistical analyses were computed using means of both experimental nights for each variables of interest.

Multivariate ANCOVAs were performed to compare groups on objective and subjective sleep

parameters. Bonferroni corrections were then applied on significant main effects of groups. In order to

compare participants on REM sleep macrostructure variables (REML, duration and proportion of REM sleep,

number of episodes and duration of the first five episodes) and REM sleep microstructure variables (EMs,

DEMs, wake intrusions, arousals and ratio of arousals), multivariate ANCOVAs were used and Bonferroni

post hoc analyses were conducted on significant main effects.

Finally, bilateral Pearson’s correlations were conducted between subjective sleep parameters and

REM sleep duration and proportion using means of both nights. These analyses were computed in order to

identify a possible contribution of REM sleep to the perception of a bad night sleep often observed in PARA-I.

Significance level was set at 0.05.

Results

Socio-demographic, psychological variables and sleep diaries parameters

Statistical analyses revealed no significant difference between PSY-I, PARA-I and GS for gender (p =

.06) and education (p = .90) which varied from 6 to 25 years. PSY-I were significantly older than GS (p = .02),

age varying between 25 and 55. No significant differences were observed between PSY-I and PARA-I for the

reported duration of insomnia, ranging from 1 to 31 years. Analyses also showed that the severity of insomnia

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symptoms measured by the ISI varied between 0 and 10 and was significantly greater in PSY-I and PARA-I

compared to GS (p ˂ .001) and insomnia symptoms were qualified as more severe by PARA-I than PSY-I (p

= .004). Both groups of INS reported more depressive symptoms (BDI; p ˂ .001), scores ranging from 0 to 20,

and anxious symptoms (BAI; p ˂ .001), scores ranging from 0 to 15. For subjective sleep parameters from

sleep diaries, all three groups were significantly different on SOL, WASO, TST and SE (p > .001). Table 3.1

illustrates means and SDs for each of the above variables.

Table 3.1

Objective and subjective sleep parameters

First, statistical analyses conducted on objective sleep parameters revealed significant between

group differences for TWT (p = .02), wake after sleep onset (WASO; p = .05) and SE (p = .04), PSY-I

spending more time awake than GS (TWT and WASO), and having a smaller SE. PARA-I and the two other

groups did not significantly differ on objective sleep parameters and there were no significant between group

differences (.19 ≥ p ≥ .30) on objective sleep onset latency (SOL) and TST.

Second, statistical analyses conducted on subjective sleep parameters showed that groups were

significantly different on SOL (p ˂ .001), both groups of INS reporting longer time to fall asleep than GS (p ≤

.03) and PARA-I having a longer SOL than PSY-I (p ≤ .003). WASO was significantly greater in both groups

of INS compared to GS (p ≤ .05) and in PARA-I compared to PSY-I (p ˂ .001). TWT was also significantly

greater in PSY-I and PARA-I than GS (p ≤ .001) and PARA-I reported spending more time awake during the

night (p ˂ .001) than PSY-I. Both groups of INS reported a shorter TST than GS (p ≤ .004) and PARA-I spent

less time asleep than PSY-I (p ˂ .001). Finally, SE was significantly poorer in PSY-I and PARA-I compared to

GS (p ˂ .001) and in PARA-I compared to PSY-I (p ˂ .001). Refer to table 3.2 for more details on objective

and subjective sleep parameters.

Table 3.2

REM sleep macrostructure

Statistical analyses conducted on REM sleep macrostructure variables revealed no significant

between group differences for REML (ranging from 33 to 284.33 minutes), REMD (from 21 to 169.33

minutes), the proportion of REM sleep (8.70 to 40.67%), the number of episodes of this stage (from 2 to 11

episodes) and the duration of the first five REM sleep episodes.

REM sleep microstructure

Values of EMs varied from 12 to 1195 and from .18 to 11.04 for DEMs. ANCOVAs revealed no

significant differences between groups for neither EMs nor DEMs (p ≤ .83). Results nonetheless showed that

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PSY-I had significantly more wake intrusions during REM sleep than PARA-I (p = .03), ranging from 0 to 16,

independently of grouping. Groups did not significantly differ (.13 ≥ p ≥ .36) on the other variables (REM sleep

arousals and ratio of arousals). Arousals ranged from 2 to 54 and the proportion of REM sleep arousals varied

from 3 to 64%. See table 3.3 for detailed results.

Table 3.3

Relationships between subjective sleep parameters and REM sleep

Independently of grouping, bilateral Pearson’s correlations revealed relationships between REMD

and subjective SE (R = .35, p ≤ .001), TST (R = .45, p ≤ .001) and TWT (R = -.29, p = .002). Also, the

proportion of REM sleep was significantly associated with subjective SE (R = .19, p = .04) and marginally with

subjective TST (R = .18, p = .06), but not with TWT (R = -.14, p = .15).

PARA-I. Analyses conducted on PARA-I showed that REMD was correlated with subjective SE (R =

.59, p = .001), TST (R = .59, p = .001) and TWT (R = -.49, p = .01). For the proportion of REM sleep,

significant associations were observed with subjective SE (R = .504, p = .01) and TST (R = .49, p = .01) and it

was marginally linked with TWT (R = -.38, p = .06).

PSY-I. REMD was positively correlated with subjective SE (R = .34, p = .03) and TST (R = .48, p =

.002). No significant relationships were found between the proportion of REM and subjective sleep

parameters for PSY-I.

GS. As for GS, REMD was linked with SE (R = .30, p = .04) and TST (R = .52, p ≤ .001), but the

proportion of REM and subjective sleep measures were not correlated.

Discussion

In the present study, GS and INS, classified in psychophysiological and paradoxical types, were

compared on REM sleep macrostructure and microstructure variables in order to determine if REM sleep

could be a potential indicator of hyperarousal in insomnia. Socio-demographic data revealed that PSY-I were

significantly older than GS. Since age has an impact on sleep parameters (Arbus & Cochen, 2010; Ohayon et

al., 2004; Pace-Schott & Spencer, 2011), age was used as a covariate in subsequent analyses.

In order to determine if laboratory nights were representative of the usual sleep patterns of PSY-I and

PARA-I, groups were compared on means of objective and subjective sleep parameters of both nights of PSG

recordings. PSY-I had significantly longer TWT and WASO as well as a poorer SE compared to GS. These

observations correspond to the usual sleep pattern of prolonged nocturnal awakenings characterizing PSY-I,

which consequently impacted sleep efficiency. A prolonged time in bed in PSY-I might explain the absence of

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significant difference between PSY-I and GS for TST. However, their poor sleep pattern was translated

through ES value, which is a far more meaningful indicator of sleep quality. As for SOL, the lack of significant

difference between PSY-I and GS might result from the type of nocturnal difficulties experienced by PSY-I. In

fact, participants in the PSY-I group suffered mainly of middle and/or terminal insomnia rather than initial

insomnia. Thus, SOL was similar between groups and sleep initiation difficulty was not PSY-I’s main concern.

As for PARA-I, they were similar to the other two groups on objective sleep parameters (SOL, WASO, TST,

TWT and SE). On the other hand, subjective sleep parameters (SOL, WASO, TST, TWT and SE) illustrate

important discrepancies with objective measures in PARA-I. They tend to grossly underestimate sleep quality

(SOL, WASO, TWT and SE) and quantity (TST), confirming sleep misperception, which is the main attribute of

their diagnosis. Overall, objective and subjective night parameters confirmed that nights spent in the

laboratory seemed to be representative of PSY-I and PARA-I’s usual sleep patterns.

The first objective of this study was to determine if REM sleep macrostructure was a potential

indicator of hyperarousal in insomnia. We hypothesized that REM sleep macrostructure would reflect

hyperarousal, especially in PARA-I. Contrary to our expectations, REM sleep macrostructure does not seem

to be an adequate indicator of hyperarousal neither in PARA-I nor in PSY-I. In fact, as in Riemann et al.’s

study (2012), our investigation failed to find shortened REML in INS compared to GS. Also, the absence of

significant differences between the three groups on REMD and the proportion of REM sleep suggests that the

macrostructure of REM might not be an adequate indicator of hyperarousal in insomnia. This observation is

surprising and difficult to reconcile with previous literature which found a smaller amount of REM sleep in INS

compared to GS (Bonnet & Arand, 1995; Feige et al., 2008; Jurysta et al., 2009; Merica et al., 1998; Nissen et

al., 2011; Voderholzer et al., 2003).

Discrepancies between our and those previous studies might reside in the set of criteria used for

defining insomnia [Sleep difficulties (SOL ≥ 45 minutes and/or WASO ≥ 60 minutes) at least four nights/week

for more than a year (Bonnet & Arand, 1995); sleep difficulties lasting for more than a month (Jurysta et al.,

2009)], which were not always clearly stated either (Nissen et al., 2011). Additionally, previous results were

based on one experimental night only, failing to capture the night-to-night variability characterizing INS, thus

compromising the generalization of these observations (Vallières et al., 2011). Also, since age has an

important impact on sleep parameters (Arbus & Cochen, 2010; Ohayon et al., 2004; Pace-Schott & Spencer,

2011), the large age range of participants might have increased the severity of sleep difficulties in INS in

previous studies (Feige et al., 2008; Jurysta et al., 2009; Voderholzer et al., 2003). Lastly, in the present

study, differences between the mean objective SE of GS (90.8%) vs. PSY-I (85.6%) and PARA-I (87.5%)

were much smaller than previous results [SE of GS (94%) vs. INS (75 %; Bonnet & Arand, 1995); SE of GS

(81 %) vs. INS (70 %; Nissen et al., 2011)]. We can suppose that the greater is the discrepancy between SE

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of groups of sleepers, the higher is the chance of observing differences in REM sleep macrostructure. In fact,

a ‘good’ SE should increase the opportunity of REM sleep and a ‘poor’ SE should lead to a decreased

opportunity of having REM sleep. In sum, the small difference between groups on objective SE could explain

the absence of significant differences between GS, PSY-I and PARA-I for the amount of REM sleep in our

investigation. Although differences in REM sleep macrostructure of INS compared to GS were observed in the

majority of previous studies, our results are similar to those of Hairston and colleagues (2010).

Finally, the number of REM sleep periods and their duration were similar between groups. These

results fail to confirm previous observations of shorter REM sleep periods in INS (Merica et al., 1998). A

smaller sample size (20 INS and 19 GS) and only one night of clinical data might explain these contradictory

results. In fact, limiting experimental designs to one night makes it difficult to capture the night-to-night

variability often observed in INS and questions the representativeness of obtained observations. Because of

our large sample size (39 PSY-I, 27 PARA-I and 47 GS) and clinical sleep data derived from two sleep nights,

we believe our results might therefore be more representative of the general population and thus, more

generalizable.

The second objective of the present study was to evaluate REM sleep microstructure as a potential

indicator of hyperarousal in insomnia. We hypothesized that REM sleep microstructure would reflect

hyperarousal in PSY-I and PARA-I. Our initial hypothesis is partially confirmed since wake intrusions in REM

appeared to reflect hyperarousal in PSY-I. First, EMs and DEMs do not appear as adequate indicators of

hyperarousal neither in PARA-I nor PSY-I. Contrary to Feige et al. (2008), our groups were similar on EMs

and DEMs, implying that EMs during REM sleep are not related to hyperarousal. Discrepancies between our

study and Feige et al. (2008) might reside in the use of a different set of criteria to define EMs. In our

investigation, we defined EMs as a deviation in EOG amplitude of more than 25µV based on Smith and

Lapp’s criteria (1991), whereas Feige and colleagues (2008) used 70µV. Differences in EMs between INS

and GS might therefore reside in EMs of larger amplitudes. Grouping EMs in function of their amplitude in

further investigations would help determining where differences between groups of sleepers reside, thus

leading to a better understanding of insomnia.

As expected, PSY-I displayed more wake intrusions in REM sleep than PARA-I, reflecting a

fragmented sleep and corresponding to the ICSD-II diagnostic criteria (AASM, 2005). In PSY-I, hyperarousal

might be reflected through elevated number of wake intrusions in REM, identifying this variable as a potential

indicator of heightened arousal. Thus far, REM sleep intrusions (wake and arousals) were studied by only one

group, Feige et al. (2008). These authors observed an increased number of wake intrusions/arousals during

REM sleep in INS compared to GS. Our results are in line with theirs, except that we did not find significant

between group differences for arousals. Methodologically, the two studies differ. For example, results in Feige

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and colleagues’ study (2008) were derived from one experimental night. Also, fixed bedtimes and rise times

for every participant was used in their study and finally, the age range was much larger than in our study (17

to 79 years and 25 to 55 years respectively). Because of limited available data, more investigations

addressing these methodological issues to uncover the expression of hyperarousal in REM sleep are needed.

Further studies should limit the age range of recruited participants and collect clinical data over few (more

than 2) PSG recording nights to better capture INS sleep patterns.

The overall absence of significant between group differences in the macrostructure and

microstructure of REM sleep suggests that their adequacy as indicators of hyperarousal in insomnia is limited.

Perhaps, finer REM sleep microstructure variables such as the density of the activities in the different

frequency bands measured using PSA might be a better reflection of this heightened arousal in insomnia.

Limited literature exists on this subject, but so far, results obtained using PSA tend to show significant

differences between PSY-I, PARA-I and GS in the density of each frequency bands during REM sleep

(Freedman, 1986; Krystal et al., 2002; Merica et al., 1998; Perlis et al., 2001; St-Jean et al., 2012; 2013).

Therefore, it seems that this finer aspect of REM sleep microstructure is somehow related to the hyperarousal

typically suggested in INS.

In order to broaden our understanding of insomnia, the last objective of this study was to establish

the relationship between REM sleep and subjective perception of sleep quality and quantity. We postulated

that subjective sleep parameters (SE, TST and TWT) will be correlated with REM sleep duration and

proportion for PSY-I and PARA-I, but not for GS. This hypothesis is only partially confirmed. Interestingly,

obtained results are opposite from our initial predictions. As such, the more time was spent in REM sleep, the

better was perceived sleep quality and quantity (SE and TST); these relationships being stronger in PARA-I

than in the two other groups of sleepers. Similar results were observed between REMD and subjective TWT,

but only for PARA-I, showing that the more time they spent in REM sleep, the less they were prone to

estimate their sleep as wake.

These results are surprising as they suggest that greater objective quantity of REM sleep contribute

to a better perception of sleep quality and quantity, especially for PARA-I. Results are also difficult to reconcile

with previous literature. In fact, Feige and colleagues (2008) observed that a greater amount of REM sleep

contributed to a greater subjective feeling of being awake in insomnia individuals. These authors suggested

that this observation might be explained by the fact that this sleep stage is electroencephalographically similar

to wake. Alternatively, it is possible that more intense and vivid dream imagery activity generally occurring in

REM sleep might contribute to these relationships between the duration of REM sleep and subjective sleep

parameters. Independently of grouping, a higher time spent in REM sleep will increase the opportunity of

having intense and vivid dream imagery. Since these dreams are bizarre in nature and thus more easily

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remembered, sleepers are more likely to realize that they were asleep when dreams occurred and therefore,

less prone to misperceive REM sleep as wake. Consequently, REM sleep imagery might explain that an

increased duration of REM sleep lead to better perceived sleep quality and quantity in PSY-I, PARA-I and GS.

This hypothesis remains to be tested.

Interestingly, correlations established between the proportion of REM sleep and subjective sleep

measures were significant for SE and TST and marginally significant for TWT, in PARA-I only. The higher was

the proportion of REM sleep, the better PARA-I perceived their sleep, which might again be linked to dream

activity, considering that more vivid and intense dream imagery occurs in REM sleep. PARA-I might

experience increased dream activity compared to PSY-I and GS during REM sleep. Although PARA-I’s

dreams might contribute to a good subjective evaluation of sleep, dreams’ characteristics may also be

indicators of hyperarousal. It is possible that PARA-I knew they were asleep during the night because they

dreamt and they could remember their dreams in the morning. However, intense dream activity might

contribute to an agitation of PARA-I’s sleep and thus may partly explain feelings of restlessness during the

day. REM sleep dream imagery activity might be a promising research avenue in insomnia. Further

investigations on dream recall frequency and dream content are needed to determine if these REM sleep

variables could be good indicators of hyperarousal in different types of insomnia.

There are some limitations that can be pointed out in this study. It is possible two experimental nights

were not enough to capture the night-to-night variability proper to insomnia, even though two nights are more

than what is generally used in insomnia research. Also, nights spent in the laboratory might influence REM

sleep and therefore not be representative of the usual nights of GS and INS. At-home ambulatory devices

should be used in further investigations in order to limit the possible impacts of the laboratory settings on REM

sleep. This type of protocol would help portraying GS and INS’ sleep.

To conclude, REM sleep macrostructure, as studied here, is limited for reflecting hyperarousal in

insomnia. However, increased wake intrusions in REM sleep in PSY-I is an aspect of the microstructure that

might reflect heightened arousal. Nonetheless, more studies need to be conducted in order to identify

variables which could contribute to hyperarousal and also help at differentiating insomnia types. Further

investigations on dream imagery activity in insomnia may be promising avenues of research in order to

increase our understanding of hyperarousal in insomnia. The exploration of dreams combined with finer EEG

analyses such as PSA might also provide interesting cues to further our identification of hyperarousal during

sleep.

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85

Acknowledgements

We would like to thank Sonia Petit for analysing PSG recordings and all the research assistants who

helped in data entry. The present study was also made possible by funds from the Canadian Institute of health

research to CHB (49500 and 86571).

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89

Table 3.1. Means (SD) of socio-demographic, psychological data and sleep diaries of psychophysiological insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)

PSY-I n = 39

PARA-I n = 27

GS

n = 47

F

p

Gender 2.84 .06 Female 21 21 24 Male 18 6 23 Age (years) 40.33 (9.05) 39.26 (9.10) 35.19 (8.96)a 3.84 .02* Education (years) 15.37 (3.44) 15.62 (3.29) 15.70 (3.47) 0.10 .90 Insomnia duration (years)

12.37 (9.59) 9.38 (6.83) -------- t = 1.38 .17

Questionnaires ISI (severity score) 6.29 (1.69) 7.52 (1.33)a 1.06 (1.31)a, b 212.64 ˂.001** BDI 7.53 (4.99) 6.95 (3.98) 2.83 (3.46)a, b 15.36 ˂.001** BAI 5.97 (4.23) 5.90 (3.82) 2.39 (2.70)a, b 12.65 ˂.001** Sleep diaries SOL 28.56 (21.87) 43.98 (30.10)a 10.18 (7.93)a, b 25.30 ˂.001** WASO 46.01 (33.58) 63.94 (43.87)a 6.25 (7.62)a, b 37.98 ˂.001** TST 387.48 (46.65) 309.19 (70.83)a 456.99 (39.53)a, b 72.53 ˂.001** SE 78.25 (7.36) 64.05 (14.68)a 93.83 (3.49)a, b 103.67 ˂.001** a Significant difference with PSY-I; b significant difference with PARA-I;* p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001. Insomnia Severity Index (ISI); Beck Depression Inventory (BDI); Beck Anxiety Inventory (BAI); Sleep Onset Latency (SOL); Wake After Sleep Onset; Total Sleep Time (TST); Sleep Efficiency (SE).

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Table 3.2. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of psychophysiological insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)

PSY-I n = 39

PARA-I n = 27

GS

n = 47

F

p

Objective sleep parameters (mean nights 2 & 3)

SOL 13.80(15.01) 11.57(15.08) 9.55(9.83) 1.72 .19 WASO 49.75(38.34) 42.95(26.10) 27.35(23.60)a 3.07 .05* TST 402.63(51.19) 410.30(29.91) 426.50(42.33) 1.23 .30 TWT 63.55(43.91) 54.51(29.42) 36.90(27.83)a 3.84 .02* SE (%) 85.62(9.07) 87.53(5.78) 90.80(5.87)a 3.23 .04*

Subjective sleep parameters (mean nights 2 & 3)

SOL 26.14(23.49) 44.98(28.46)a 13.69(14.03)a,b 17.27 <.001** WASO 53.51(41.04) 136.15(83.99)a 19.91(24.10)a,b 44.68 <.001** TST 399.08(59.60) 308.35(60.26)a 447.90(47.82)a,b 52.63 <.001** TWT 79.26(48.18) 171.69(64.53)a 33.48(31.49)a,b 70.40 <.001** SE (%) 83.62(10.01) 64.74(11.99)a 93.00(6.75)a,b 74.24 <.001** a Significant difference with PSY-I; b significant difference with PARA-I; * p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001. Sleep onset latency (SOL); Wake after sleep onset (WASO); Total sleep time (TST); Total wake time (TWT); Sleep efficiency (SE).

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Table 3.3. Means (SD) of REM sleep macrostructure and microstructure variables of psychophysiological insomnia sufferers (PSY-I), paradoxical insomnia sufferers (PARA-I) and good sleepers (GS)

PSY-I n = 39

PARA-I n = 27

GS

n = 47

F

p

REM sleep macrostructure variables (mean nights 2 & 3)

REML 84.96(41.95) 82.17(36.10) 82.52(31.34) 0.04 .96 REMD 103.34(27.25) 101.81(18.63) 107.43(17.18) 0.25 .78 Ratio REM(%) 25.06(5.13) 24.58(4.09) 25.24(3.26) 0.22 .81 #Periods 5.28(1.52) 4.83(0.98) 5.26(1.42) 0.85 .43 REM1 14.66(6.18) 17.68(8.71) 17.62(11.34) 0.66 .52 REM2 19.83(9.39) 18.31(7.02) 19.42(9.77) 0.43 .65 REM3 19.58(12.13) 19.29(9.57) 20.84(9.42) 0.07 .93 REM4 23.28(13.36) 22.70(12.96) 23.37(12.99) 0.28 .76 REM5 21.98(11.99) 19.93(14.74) 21.53(12.25) 0.46 .64

REM sleep microstructure variables (mean nights 2 & 3)

EMs 429.98(204.20) 438.72(279.53) 481.09(185.28) 0.19 .83 DEMs 4.22(1.86) 4.44(2.52) 4.48(1.47) 0.11 .90 WI 3.60(2.15) 2.25(1.35)a 2.64(1.53) 3.69 .03* AR 15.67(9.30) 12.67(6.26) 15.93(7.51) 1.04 .36 Ratio arousals(%) 19.55(9.62) 14.64(5.56) 17.71(7.10) 2.13 .13 a Significant difference with PSY-I; b significant difference with PARA-I;* p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001. Latency to REM sleep (REML); Duration of REM sleep (REMD); Proportion of REM sleep (Ratio REM); Number of periods of REM sleep (#Periods); Duration of each period of REM sleep (REM1; REM2; REM3; REM4; REM5); Number of eye movements (EMs); Density of eye movements (DEMs); Wake intrusions during REM sleep (WI); REM sleep arousals (AR); Proportion of REM sleep arousals (Ratio arousals).

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93

Chapitre 4. Les individus souffrant d’insomnie sont

en mesure de tolérer une collecte de rêves en

sommeil paradoxal ce qui semble améliorer leur

perception du sommeil (Article # 3)

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Résumé

Cette étude a pour but d’évaluer la faisabilité d’une collecte de rêves en laboratoire chez des

individus souffrant d’insomnie (INS). Considérant le niveau d’activation élevé de ces derniers ainsi que leurs

difficultés de sommeil, une telle procédure a rarement été utilisée auprès de cette population dans le passé.

Dans le cadre de ce projet, le sommeil de 11 INS et 10 bons dormeurs (BD) a été enregistré par

polysomnographie (PSG) lors de cinq nuits consécutives, incluant deux nuits au laboratoire durant lesquelles

des collectes exhaustives de rêves en sommeil paradoxal (SP) ont été réalisées. La fréquence de rappel de

rêves (FRR) ainsi que la latence d’endormissement après les éveils en sommeil paradoxal (LSSP) furent

calculées à la suite de chaque collecte de rêves. Les analyses révèlent l’absence d’un effet de groupe (p=.14)

au niveau de la FRR en laboratoire (.96 pour les INS vs. .88 pour les BD). De plus, une LSSP similaire entre

les groupes a été démontrée (p=.33). En ce qui a trait à la perception du sommeil, les INS sous-estiment

significativement leur temps total de sommeil (TTS) à la maison (p≤.03), alors que leur estimation était

précise au laboratoire. Les BD, pour leur part, ont estimé correctement leur TTS à la maison et l’ont sous-

estimé au laboratoire. Pour le temps d’éveil après l’endormissement (WASO), une bonne estimation à la

maison, mais une sous-estimation au laboratoire ont été obtenues chez les INS, alors qu’une sous-estimation

a été observée dans les deux contextes chez les BD (p≤.02). Ces résultats suggèrent qu’une collecte

exhaustive de rêves en laboratoire peut être réalisée avec succès auprès d’INS. De plus, cette procédure

semble contribuer à la sous-estimation du WASO chez les INS et les BD. À cet égard, il est probable que les

éveils nocturnes provoqués par une source externe contribuent à atténuer la détresse reliée aux difficultés de

sommeil, plus particulièrement chez les INS puisque les éveils sont attribués à la collecte de rêves.

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Insomnia sufferers can tolerate laboratory REM sleep dream

collection which may improve their sleep perception

Alexandra D. Pérusse, BA1-2, Joseph De Koninck, PhD3, & Célyne H. Bastien, PhD1-2

1. École de psychologie, Université Laval, Québec, Qc, Canada.

2. Laboratoire de sommeil et potentiels évoqués cognitifs du Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec, Québec, Qc, Canada.

3. École de psychologie, Université d’Ottawa, Ottawa, ON, Canada.

International Journal of Dream Research (2015), 8(1) : 54-57

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96

Abstract

This project assessed the feasibility of in-lab dream collection in insomnia sufferers which have been

limited, considering their reported sleep difficulties and heightened arousal. Eleven insomnia sufferers and 10

good sleepers underwent 5 consecutive polysomnography recording nights including 2 in-lab REM sleep full

narrative dream collection. Dream recall frequency and sleep onset latency after each dream collection

procedure were calculated. Analyses revealed no group effect (p=.14) for in-lab dream recall frequency (.96

for insomnia sufferers vs. .88 for good sleepers). Groups did not differ (p=.33) on sleep onset latency after

dream collection. For sleep perception, insomnia individuals significantly underestimated their total sleep time

at home (p≤.03) but not in the lab. Good sleepers correctly estimated their total sleep time at home but

underestimated it in lab. For wake after sleep onset, insomnia sufferers correctly estimated it at home but

underestimated it in the lab, while good sleepers underestimated it both at home and in the lab (p≤.02). These

results suggest that in-lab full length dream collection can be successfully conducted with insomnia sufferers.

Interestingly, dream collection also appeared to contribute to the underestimation of wake after sleep onset in

insomnia individuals and good sleepers. It might be that externally induced awakenings attenuate the distress

related to sleep difficulties especially in insomnia sufferers, since awakenings are attributed to dream

collection.

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97

Introduction

The high prevalence of insomnia in the general population (Morin et al., 2011) incites researchers to

conduct studies that explore a broad spectrum of potential contributing factors and maintenance mechanisms.

Even though investigations on insomnia are numerous, very few have examined dreams of insomnia sufferers

(INS). The majority have used dream diaries, a procedure consisting of reporting dreams in the morning at

home upon awakening (for a review see Schredl, 2009; Schredl et al., 1998). Though dream collection

through diaries is privileged since it is the simplest and most cost effective procedure, it carries important

limitations such as intrusions from the waking state, censorship and increased risk of poor compliance. A

solution to these methodological issues is in-lab dream collection, which is the most reliable procedure to

study dreams, reducing intrusions and enhancing recall capacity (Domhoff, 2003). However, to our

knowledge, in-lab dream collection has been used only once with a population suffering from insomnia

(Ermann, 1995). The reluctance to use this type of procedure with INS might be due to feasibility concerns,

considering INS’ reported sleep difficulties (AASM, 2014) and hyperarousal (Perlis et al., 1997). There have

been studies of sleep perception in INS using REM sleep waking protocols (Borkovec, Lane, & VanOot, 1981;

Coates et al., 1983; Mercer, Bootzin, & Lack, 2002) but the procedures involved were short awakenings to

answer short questions without full dream collections. Indeed, in-lab full dream collection is a demanding

procedure since it includes full length dream narrations from the dreamer and mood levels estimations, forcing

participants to remember their dreams which could act as a further source of cognitive arousal. Bearing in

mind the heightened arousal of INS, this procedure might exacerbate their sleep difficulties, increasing the

time required to fall back asleep after dream collection.

Thus, the present investigation aimed at assessing the feasibility of this type of procedure with INS

and determine if dream collection influence their perception of sleep quality and quantity.

Methods

Eleven INS and 10 good sleepers (GS), aged between 30 and 45 years, were included in this study.

INS all met the International Classification of Sleep Disorders, second edition (ICSD-2; AASM, 2005) criteria

for chronic insomnia, whereas GS reported satisfaction with their sleep (See Figure 4.1 for detailed

inclusion/exclusion criteria).

Figure 4.1

Participants went through an extensive multi-step selection procedure, including evaluation of

psychological symptoms, sleep difficulties, dreams, and memory functioning. Participants meeting the study

criteria underwent five consecutive nights of polysomnography (PSG) recordings using a standard montage,

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98

during which participants’ habitual bedtime schedules were respected. The first night was for screening and

adaptation purposes. Clinical data of objective and subjective measures were collected during nights 2 and 4,

which were recorded at home. In-lab REM sleep dream collection was undertaken during nights 3 and 5,

using a well validated procedure at the University of Ottawa and used for many studies (e.g. Grenier et al.,

2005). REM sleep awakenings were triggered using an 80 decibels tone so participants were abruptly

awoken, thus limiting intrusions and facilitating recall (Goodenough et al., 1965). An awakening was induced

10 minutes after the beginning of the second REM sleep period, 15 minutes in the third one and 20 minutes

following the beginning of subsequent REM sleep periods. Before sleep, in order to limit their awakening time,

thus minimizing the perturbation of their sleep, participants were instructed to narrate over the intercom their

dreams as soon as they would be awaken by the buzzer. Once their spontaneous report was completed,

participants were briefly questioned over the intercom to encourage them to report all the dream elements

they remembered. Finally, they verbally answered a brief mood checklist about their dream. They were then

invited to go back to sleep. There were no in room intrusions. Dream reports were also recorded on audio

bands. (See Figure 4.2 for a complete description of the procedure).

Figure 4.2

This procedure was approved by the ethics comity of the Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec (CER; # 306-2012). Written informed consent was obtained prior to

participation.

The feasibility of in-lab dream collection was evaluated through dream recall frequency (DRF) and

sleep onset latency after REM sleep awakenings (SOLR) in INS compared to the control group. DRF was

calculated for each participant, by dividing the number of times a dream was remembered by the number of

REM sleep awakenings. SOLR corresponded to the time elapsed from the end of dream collection to the first

epoch of stage 2. Groups were compared using independent sample t-tests. Paired sample t-tests on each

group were computed between subjective and objective sleep parameters [Total sleep time (TST) and Wake

after sleep onset (WASO)] to compare the influence of dream collection on sleep perception in INS and GS.

Results

Analyses revealed that groups were similar on age (p=.77) and gender (p=.87). No significant

difference (p=.14) was found for DRF, INS remembering their dreams on a .96 ratio after REM sleep

awakenings compared to .88 for GS. As for analyses comparing both groups on the time it took them to fall

back asleep after REM sleep awakenings, they were computed using 10 INS and 10 GS. In fact, during the

first night of in-lab dream collection, one INS stood up after the first awakening and did not went back to bed

until early morning. Therefore, his data for SOLR were excluded from the analyses. Mean SOLR of both

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nights of in-lab dream collection was similar between INS (29.89 minutes, SD=19.09) and GS (22.40 minutes,

SD=14.04). As for perception of sleep, INS significantly underestimated their TST at home (p=.01) but not in-

lab. Conversely, GS correctly estimated it at home but overestimated in-lab (p=.02). As for WASO,

interestingly INS correctly estimated it at home while GS significantly underestimated it (p≤.001). In-lab, both

groups significantly underestimated WASO (p≤.03) (See Table 4.1).

Table 4.1

Discussion

These results suggest that in-lab dream collection can be successfully conducted with INS, using a

well standardized procedure. In fact, even though in-lab dream collection requires extended time of

wakefulness compared to previous researches using other waking probes protocols, INS were able to fall

back asleep after each REM sleep awakening within a reasonable amount of time, as did GS. Therefore, it

seems that induced awakenings during REM sleep for dream collection were not contributing to INS’ sleep

difficulties, or at least, did not exacerbate them. This might be due to the stage in which the awakenings were

triggered since REM sleep is characterized by natural awakenings, especially for INS (Feige et al., 2008;

Pérusse et al., 2015). Reducing the awakening time by previously explaining the procedure to participants

may be mandatory to insure the success of in-lab dream collection with INS. Since in-lab dream collection is

the most reliable procedure to study dreams (Domhoff, 2003), its demonstrated feasibility with INS suggests

that it should be prioritized over dream diaries in further investigations in insomnia.

The absence of significant difference between INS and GS on DRF might be explained by the

systematic awakenings of participants in REM sleep. However, other variables, such as dream content,

should be taken into account when the capacity to recall dreams is studied. In fact, overly negative dream

content, which might characterized INS’ dream activity, are often repressed, which is known to reduced DRF

(Koulack & Goodenough, 1976).Still, this hypothesis remains to be tested using dream content analysis with

INS’ in-lab dreams.

Finally, it appears that in-lab dream collection impacted the perception of sleep quality and quantity in

INS and in GS. Although it is recognized that the dream collection procedure was confounded with the

location in which the participants slept (in-lab dream collection vs. at home without dream collection), it

seemed to contribute to the underestimation of WASO in both INS and GS. It is possible that externally

induced awakenings attenuate the importance given to sleep difficulties. Therefore, INS like GS may be

feeling less distressed of being awake since the awakening is attributed to dream collection. Also, since INS

were awoken during the night for dream collection (thus awoken from sleep), they knew they slept (or had

been sleeping) so maybe this may have contributed to their tendency to perceive more positively their sleep

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100

quality. It might thus be worthwhile to further study induced REM awakenings as a mean to partly restore

sleep misperception in INS and as a potential adjunct behavioral treatment as it was previously suggested by

Mercer, Bootzin and Lack (2002). This could be further explored by comparing morning mood following

uninterrupted versus dream collection laboratory night recordings.

Acknowledgements

We would like to thank Josée Savard for her intellectual input, Alexandre Gaucher for PSG analysis

and all research assistants who helped in data entry and night monitoring. The present study was also made

possible by funds from the CIHR to CHB (49500 and 86571).

References

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101

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102

Figure 4.1. Inclusion and exclusion criteria for INS and GS

Inclusion criteria INS - Subjective complaint of insomnia

characterized by difficulties initiating and/or maintaining sleep;

- Three nights/week or more; - Lasted for at least 6 months; - At least one daytime consequence attributed

to insomnia; - Distress or significant difficulties in social

and/or occupational functioning; - Subjective sleep efficiency (SE) below 85%.

Inclusion criteria GS

- No subjective sleep complaints; - Satisfaction with their sleep; - Report sleeping a minimum of 7

hours/night; - Subjective SE over 85 %.

Exclusion criteria INS and GS

- Presence of a significant medical disorder, a major psychopathology and/or another sleep disorder; - Strong dependency to tobacco; - An ongoing psychological treatment; - The use of a medication known to affect sleep; - A score > 23 on the Beck Depression Inventory (BDI); - A score > 15 on the Beck Anxiety Inventory (BAI).

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103

Figure 4.2. Procedure

Legend

BDI: Beck Depression Inventory BAI : Beck Anxiety Inventory ISI: Insomnia Severity Index IDI : Insomnia Diagnosis Interview M.I.N.I. : Mini International Neuropsychiatric Interview RBMT-3 : Rivermead Behavioural Memory Test, 3rd Edition

Phone screening interview

At-home questionnaires (BDI, BAI, ISI, 2-week

sleep diary, dream diary)

Clinical interviews (IDI, M.I.N.I., RBMT-3)

Night 1: Adaptation and

screening (apnea and

restless leg syndrome).

Nights 2 & 4: At-home

ambulatory recordings

and completion of sleep

and dream diaries.

Nights 3 & 5: In-lab dream collection

- REM sleep awakenings: o 80 decibels tone o No awakening in REM1 o 10 minutes after beginning of REM2 o 15 minutes in REM3 o 20 minutes in subsequent REMs o Dreamer reports dream o Mood checklist

- Completion of sleep diaries.

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104

Table 4.1. Means (SD) of sleep parameters of insomnia sufferers (INS) and good sleepers (GS)

INS

(n = 11)

GS

(n = 10)

Subjective Objective Subjective Objective

At-home TST 377.73 (43.38)a 426.38 (55.80) 453.00 (45.85) 445.32 (41.84)

In-lab TST 375.00 (77.94) 364.46 (83.56) 438.33 (40.93)b 392.43 (40.95)

At-home WASO 75.10 (42.19) 76.84 (39.63) 18.79 (15.37)a 38.60 (18.72)

In-lab WASO 78.50 (54.71)a 125.20 (62.18) 29.26 (16.47)a 88.50 (40.56) a Subjective variable is significantly lower than objective; b Subjective variable is significantly greater than objective; Total sleep time (TST); Wake after sleep onset (WASO).

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105

Chapitre 5. Comparaison systématique de l’activité

onirique en sommeil paradoxal entre des individus

souffrant d’insomnie et des bons dormeurs

(Article # 4)

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106

Résumé

Objectif : Bien que l’activité onirique des individus souffrant d’insomnie (INS) puisse être liée à

l’hyperactivation et aux expériences diurnes négatives, celle-ci a rarement été étudiée dans le passé,

particulièrement à l’aide d’une procédure de collecte de rêves en laboratoire. La présente étude vise donc à

comparer les INS et les bons dormeurs (BD) sur la fréquence de rappel de rêves (FRR) et le contenu onirique

obtenus lors des éveils provoqués en sommeil paradoxal (SP).

Participants/Méthode : Le sommeil de 12 INS et 12 BD (âgés de 30 à 45 ans) a été enregistré à l’aide de la

polysomnographie (PSG) au cours de cinq nuits consécutives. Lors des nuits 3 et 5, des éveils en SP ont été

provoqués pour les collectes de rêves.

Résultats : Les collectes de rêves en SP ont révélé l’absence de différence significative entre les groupes

pour la FRR (p≤.7). En ce qui a trait au contenu onirique, les rêves des BD sont caractérisés par un nombre

marginalement plus élevé d’émotions positives (p=.06) et ceux des INS, par un nombre d’éléments négatifs

plus élevé comparativement aux éléments positifs (p=.001). Subjectivement, les BD décrivent leurs rêves

comme étant plus agréables et contenant plus de joie, de bonheur et étant plus vivants (p≤.03) que les INS.

Finalement, chez les INS, l’élévation du contenu onirique négatif est liée à la faible efficacité du sommeil (ES)

objective (p=.004).

Conclusion : Ces résultats suggèrent que le nombre restreint d’émotions positives et l’élévation d’éléments

négatifs caractérisant les rêves des INS résultent possiblement de leurs expériences diurnes. Il est probable

que l’hyperactivation exacerbe leurs pensées négatives avant le coucher, contribuant ainsi à une mauvaise

qualité de sommeil. L’absence de différence au niveau de la FRR est probablement liée aux éveils forcés

nécessaires à la procédure de collecte de rêves. L’étude de l’activité onirique semble être une avenue de

recherche prometteuse pour une meilleure compréhension du phénomène de l’insomnie ainsi que pour

l’exploration des bénéfices potentiels des techniques de contrôle des rêves dans la gestion de l’insomnie.

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107

REM dream activity of insomnia sufferers: A systematic

comparison with good sleepers

Alexandra D. Pérusse, BA1-2, Joseph De Koninck, PhD3, Maude Pedneault-Drolet, BA1-2, Jason G. Ellis, PhD4,

& Célyne H. Bastien, PhD1-2

1. École de psychologie, Université Laval, Québec, Qc, Canada.

2. Laboratoire de sommeil et potentiels évoqués cognitifs du Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec, Québec, Qc, Canada.

3. École de psychologie, Université d’Ottawa, Ottawa, ON, Canada.

4. Northumbria Centre for Sleep Research, Northumbria University, Newcastle, UK.

Sous presse dans Sleep Medicine

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108

Abstract

Objective : Dream activity of patients with primary insomnia (PI) has rarely been studied, especially using in-

lab dream collection, even though dreams could be linked to their state of hyperarousal and their negative

waking experiences. The objective was to compare patients with PI and good sleepers controls (GSC) on

dream recall frequency and dream content.

Patients/Methods: Polysomnography was recorded on 12 PI sufferers and 12 GSC (aged between 30 and

45) for five consecutive nights. Enforced REM sleep awakenings occurred on nights 3 and 5 for dream

collections.

Results: REM dream collections revealed the groups were similar on dream recall frequency (p≤.7). On

dream content variables, GSC's dreams tended to comprise more positive emotions (p=.06) whereas the

dreams of patients with PI were characterized by more negative elements than positive ones (p=.001).

Subjectively, GSC characterized their dreams as being more pleasant and containing more joy, happiness

and vividness (p≤.03) than patients with PI. Finally, elevated negative dream content was associated with

lower sleep efficiencies in insomnia (p=.004).

Conclusion : These results suggest that less positive emotions and greater negative content characterize the

dreams of patients with PI and seem to be in line with their waking experiences. One potential explanation

could be hyperarousal exacerbating pre-sleep negative mentation and thus contributing to poorer sleep

quality. The lack of difference in dream recall frequency is most likely due to the forced awakening ‘dream

collection’ procedure. The study of dream activity seems a promising avenue to better understand the 24-hour

experience of insomnia and explore the potential benefits of dream management techniques.

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Introduction

Insomnia is the most prevalent of sleep disorders, being diagnosed in more than 13% of the general

population (Morin et al., 2011) with 1 to 2% suffering from primary insomnia (PI; Ohayon, 2002). In addition,

another 30 to 48% reports insomnia symptoms, without meeting full diagnostic criteria (Ohayon, 2002). This

disorder is largely characterized by reports of nocturnal disruptions (difficulties initiating and/or maintaining

sleep; AASM, 2014; APA, 2013) and their impact on diurnal functioning (Morin et al., 2011).

One interesting, but poorly studied question is how insomnia manifests during the night through

dream activity - defined as mental activity occurring during sleep (De Koninck, 2012; Schredl & Wittmann,

2005). The most prominent model in dream research, the continuity hypothesis (Hall & Nordby, 1972), states

that the dream is largely a reflection of the individuals’ waking experiences (for a review, see Domhoff, 2003;

2010). As such, this model could suggest that the negative pre-sleep cognitive arousal (for a review, see

Hantsoo et al., 2013) experienced by patients with PI could translate into their dream activity, resulting in more

negatively toned dreams. Moreover, knowing that patients suffering from PI generally display more

neuroticism, and dysfunctional beliefs about sleep and that insomnia is characterized by negative daily

consequences and concerns such as physical/psychological health problems, fatigue, mood disturbances and

cognitive alterations (Beaulieu-Bonneau, LeBlanc, Vérette, Dauvilliers, & Morin, 2007; Morin et al., 2011; Van

de Laar et al., 2010), it would be reasonable to assume that the dreams of PIs would be negatively affected

and they would report more nightmares than normal subjects. Certainly post-traumatic stress disorder, of

which nightmares are a significant feature, has been associated with increased physiological and cognitive

arousal (e.g. Germain & Nielsen, 2003).

While there have been relatively few studies examining these assumptions, the data that does exist

suggests that PIs report a higher prevalence of nightmares compared to good sleepers controls (GSC;

Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse, 2007; Schredl, 2009a, b) and that nightmare frequency is related

to the severity of insomnia symptoms. Schredl (2009a) suggests that this increased presence of nightmares in

insomnia further exacerbates symptom reporting due to the nightmare interrupting the sleep process itself

(increased awakenings) but also due to the fear of having a nightmare, which could contribute to sleep onset

difficulties.

As for reported dream content, while one study found more negative elements in the sleep onset

dreams of patients with PI, which the authors attributed to heightened cognitive arousal (Antrobus & Saul,

1980), another did not find any difference in dream content between patients with PI and GSC (Freedman &

Sattler, 1982). Thus far, only one group has used in-lab REM sleep awakenings in patients with PI to study

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110

dream content. They found that PIs tend to characterize themselves negatively in their dreams (e.g. low self-

esteem, lack of something; Ermann, 1995). Schredl and colleagues (1998) obtained similar findings using

questionnaires and in-lab morning collected dream reports. In their study, negativity of the dream content was

coded using the negative emotions scales (Hall & Van de Castle, 1966) and dichotomous scales (Yes/No) for

aggression and physical interactions as well as a scale to evaluate the occurrence of minor problems (e.g.

arguing) and major ones (e.g. being chased). Overall, Schredl et al. (1998) observed that dreams of PIs

tended to comprise: i) more negative elements, ii) more negative emotions and, iii) more overall problems

compared to GSC.

Central to our understanding of increased nightmare frequency and negative dream content in

primary insomnia is the concept of heightened arousal - proposed by the neurocognitive model of insomnia

(Perlis et al., 1997). According to this model, in order to palliate for their sleep difficulties, patients with PI tend

to develop maladaptive behaviors, contributing to increased somatic, cognitive and cortical activation (Morin,

1993). These activations then exacerbate evening worries and ruminations, delaying sleep onset. Perhaps

more importantly, the neurocognitive model of insomnia also states that as levels of activation during sleep

are closer to waking thresholds in PIs – heightened arousal has been well documented in studies of both the

sleep microstructure and macrostructure of PIs (for a review, see Bastien, 2011) – dreams are more likely to

be encoded as short-term memories and transferred to long-term memory during sleep. As such, the

neurocognitive model of insomnia (Perlis et al., 1997) would postulate that dream recall overall (irrespective of

dream content or the presence or absence of nightmares) should be higher in PIs compared to GSCs due to

this ‘hyperarousal state’. However, the relatively few studies of dream recall frequency in insomnia have

produced quite contradictory results. Indeed, some groups found a lower dream recall frequency in patients

with PI compared to GSC, using questionnaires (Pagel & Shocknesse, 2007; Schredl et al., 1991) and in-lab

dream collection (Ermann et al., 1993), whereas others have observed a higher dream recall frequency in PIs

compared to GSCs using questionnaires (Schredl et al., 1998) and some have found no group differences

(Schredl et al., 1991). Although the findings on dream recall are inconsistent, strong relationships have

nonetheless been observed between the frequency of nocturnal awakenings and the frequency of dream

recall in GSC (Cory & Ormiston, 1975; Schredl, Wittman, Ciric, & Götz, 2003) and patients with PI (Li, Zhang,

Li, & Wing, 2010; Ohayon, Morselli, & Guilleminault, 1997). As nocturnal awakenings enhance the transfer of

dream content from short term to long-term memory, facilitating memory consolidation, therefore making

dream recall easier in the morning (Koulack & Goodenough, 1976), it may well be that an awakening is

necessary for consolidation but that PIs may be more susceptible to awakenings due to hyperarousal. The

need for an actual awakening would also explain the increases in dream recall frequency when in-lab

awakenings for dream collection are used compared to diaries and questionnaires (Domhoff, 2003).

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111

In summary, previous results on dreams in PI have been variable depending upon the dimensions

examined (nightmare frequency, dream recall, dream content) and the method of data collection (in-lab REM

awakenings versus morning recall). Moreover these studies have mostly been based on diaries and

questionnaires with only one study using a valid scale to describe dream content (i.e. the Hall & Van de Castle

scale, 1966). As such a study was required to characterize the dreams of patients with PI, compared to GSCs,

with these considerations in mind.

Objectives and hypotheses

The aim of the study was to compare patients with PI and GSC on the various dimensions of dream

activity. Specifically, in response to forced REM awakenings and in accordance with the continuity theory and

the neurocognitive model of insomnia, it was hypothesized that:

1) The dreams of patients with PI would be characterized by more negative than positive content

compared to GSCs. Using the Hall & Van de Castle system (1966), this would be translated through

more reports of aggressions, misfortunes, failures and negative emotions.

2) Patients with PI would subjectively evaluate their dreams as containing more negative emotions and

as being more unpleasant than GSCs.

3) Sleep efficiency would be negatively associated with negative dream content and this would be more

pronounced in PIs.

4) Dream recall frequency would be similar between groups since participants were systematically

awakened from REM sleep. Still, recollections of patients with PI would be more intense and of better

quality.

On a questionnaire measuring general dream and nightmare recall frequency, it was predicted that

patients with PI would report recalling more dreams and nightmares than GSCs, considering they experience

more nocturnal awakenings.

Method

Participants

Two groups of participants were recruited for this study: 12 patients with PI and 12 GSC. All

participants were aged between 30 and 45. The inclusion criteria for insomnia were: a) a subjective complaint

of insomnia characterized by difficulties initiating and/or maintaining sleep; b) complaints of sleep difficulties

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for at least three nights a week for six months or longer; c) a complaint of at least one daytime consequence

attributed to the insomnia; d) distress or significant difficulties in social and/or occupational functioning and; e)

a subjective sleep efficiency (SE) below 85%. GSCs had to report: a) sleeping a minimum of seven hours per

night; b) being satisfied with their sleep and having no sleep complaints; and c) a subjective SE exceeding

85 %.

Exclusion criteria for both groups were: a) a significant medical disorder; b) a major psychopathology;

c) other sleep disorders; d) a strong dependency to tobacco triggering nocturnal awakenings for smoking; e)

an ongoing psychological treatment; f) use of a medication known to affect sleep; g) a score > 23 on the Beck

Depression Inventory (BDI; Beck et al., 1996); or h) a score > 15 on the Beck Anxiety Inventory (BAI; Beck &

Steer, 1993). Inclusion and exclusion criteria were consistent with those of the International Classification of

Sleep Disorders 2 for chronic psychophysiological insomnia and chronic sleep misperception (ICSD-2; AASM,

2005). However, PSG confirms that most of the PI participants suffered from chronic psychophysiological

insomnia.

Procedure

Participants were recruited through emails sent to the Laval’s University community. Following a brief

screening phone interview, eligible participants were sent a series of questionnaires to evaluate psychological

symptoms [BAI (Beck & Steer, 1993) and BDI (Beck et al., 1996)], sleep difficulties [Insomnia severity index

(ISI; Morin, 1993) and two weeks of sleep diaries (Morin, 1993)] and dream activity (One dream diary and a

questionnaire on general dream/nightmare recall frequencies). Those who met inclusion criteria for any of the

two groups were invited to the sleep laboratory for clinical interviews. Upon arrival, informed consent was

obtained. The Mini International Neuropsychiatric Interview (M.I.N.I.; Sheehan et al., 1998) was administered

to rule out major psychopathologies, the Insomnia Diagnosis Interview (IDI; Morin, 1993) to explore the nature

of insomnia symptoms and the Rivermead Behavioural Memory Test, 3rd Edition (RBMT-3; Wilson, Cockburn,

Baddeley, & Hiorns, 1989) to assess memory functioning. These evaluations were conducted by a graduate

student in a clinical psychology / neuropsychology program (ADP). Participants meeting study criteria

underwent five consecutive nights of PSG recordings during which their typical bedtime schedules were

respected and a minimum of 8 hours in bed were recorded. The first night was used for screening and

adaptation purposes. Clinical data of objective and subjective sleep parameters were obtained on nights 2

and 4 (recorded at home with ambulatory devices) and nights 3 and 5, (in lab). In-lab REM sleep dream

collections were used during nights 3 and 5 using a well-validated procedure at the University of Ottawa (e.g.

Grenier et al., 2005) described hereafter.

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In-lab dream collection procedure. REM sleep awakenings were triggered using an 80 decibels tone so

participants were abruptly awoken, which has been shown to limit intrusions and facilitate recall

(Goodenough, Lewis, Shapiro, Jaret, & Sleser, 1965). This awakening method has been used for many years

and is still successfully used in recent studies (e.g. Grenier et al., 2005). Awakenings were generated during

each REM sleep period, except during the first one since it is usually too short and difficult to interrupt. An

awakening was induced 10 minutes after the beginning of the second REM sleep period, 15 minutes in the

third one and 20 minutes following the beginning of subsequent REM sleep periods. In order to limit

awakening time, thus minimizing the perturbation of their sleep, participants were instructed to narrate over

the intercom their dreams as soon as they were awoken by the tone. The use of an intercom prevented visual

contact between participant and the interviewer during dream narration reducing potential transference and

censorship. Once spontaneous reporting was completed, participants were briefly questioned over the

intercom to encourage them to report all the dream elements they could remember. Interactions were kept to

a minimum to limit collection bias variables. Finally, participants verbally answered a brief mood checklist

about their dream, and were then invited to go back to sleep. There was no in-room intrusion during the whole

procedure. Dream reports were also recorded on audio bands and later transcribed on the computer to

facilitate coding using the Hall & Van de Castle system (1966).

This procedure was approved by the ethics comity of the Centre de recherche de l’Institut

universitaire en santé mentale de Québec (CER; # 306-2012).

Measures

To evaluate psychological symptoms, the BAI (Beck & Steer, 1993), BDI (Beck et al., 1996) and the

M.I.N.I. (Sheehan et al., 1998) were administered. Prior to PSG recording nights, dream activity was evaluated

using a dream diary and a questionnaire on dream/nightmare recall frequency. To explore sleep difficulties,

the ISI (Morin, 1993) was completed as well as a two-week sleep diary that assessed subjective sleep quality,

requiring participants to report their sleep habits, such as the number of awakenings, the length of each

awakening and the time spent in bed (Morin, 1993). Adequate psychometric properties have been reported for

both measures in previous studies (Bastien, Vallières & Morin, 2001; Morin et al., 2011). Also, the IDI (Morin,

1993) was used to evaluate the presence of insomnia and its contributing factors. The RBMT-3 (Wilson,

Cockburn, Baddeley, & Hiorns, 1989) was administered to ensure that results on dream activity were not

better explained by memory functioning since it is known to be significantly altered in insomnia (for a recent

meta-analysis, see Fortier-Brochu, Beaulieu-Bonneau, Ivers, & Morin, 2012).

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After each REM sleep awakening, participants answered verbally a brief mood checklist which was

elaborated upon using the emotions from the Hall & Van de Castle scales (1966), with the addition of joy, fear

and anxiety. Compared to happiness, which was conceptualized has being more trait related, joy was

considered to be more state related and the same was conceptualized for fear (state related) while

apprehension is also more trait related. Anxiety was added since it is a concept well understood by

participants. Therefore, the mood checklist subjectively evaluated the emotional content of the dream (joy,

happiness, apprehension, anger, sadness, confusion, fear and anxiety), its vivacity, its nature

(pleasant/unpleasant) and the quality of recall (amount of details included in dream recall). These elements

were subjectively evaluated by participants using a 4-point Likert scale (1 – ‘not at all’ to 4 – ‘a lot’).

Dream recall frequency was calculated for nights 3 and 5 separately by dividing the number of times

a dream was recalled by the frequency participants were awoken during REM sleep. Also, prior to laboratory

nights, participants were asked to report their habitual dream and nightmare recall frequencies using two

distinct questions on a 6-point Likert scale (1 – Less than once a month; 2 – Approximately once a month; 3 –

Approximately once every 2 weeks; 4 – Approximately once a week; 5 – Several times a week; and 6 –

Almost every night).

PSG recordings. PSG was recorded over five consecutive nights. The same standard PSG montage was

used for laboratory and ambulatory nights, including electroencephalography (EEG; F3, F4, C3, C4, O1 and

O2), electromyography (EMG; electrodes on chin), electrocardiography (ECG; electrode on heart) and electro-

oculography (EOG; one electrode on the supra-orbital ridge of the right eye and another on the infra-orbital

ridge of the left eye) recordings. Reference electrodes were fixed on the mastoids and the ground was located

at Cz. On the first night (adaptation night), leg EMG (electrodes on the tibialis) and breathing devices (nasal

flux to measure oxygen saturation and thoracic bands) were used in order to detect, respectively, limb

movements and breathing disorders. During nights 2 and 4, a Stellate Notta (1998) ambulatory device was

used. During laboratory nights (1, 3 and 5), signals from the electrodes were amplified with a Grass Model

15A54 amplifier system (Astro-Med Inc., West Wrawick, USA; gain 10000; bandpass 0.3-100 Hz). Throughout

the five recording nights, the inter-electrode impedance was maintained below 5kΩ and PSG signals were

digitized at a sampling rate of 512 Hz with the commercial product Harmonie (Stellate system, Montreal,

Canada). PSG recordings were visually scored (Luna, Stellate system, Montreal, Canada) by an

experimented sleep technician using Rechtschaffen and Kales’ criteria (1968) at 20-second epochs.

Hall & Van de Castle coding system. The Hall & Van de Castle coding system (1966) was used to analyse

dream content. This system allows the attribution of frequencies to different elements in the dream by

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associating them to standard categories of content. For this study, negative oneiric content was derived from

the sum of negative elements: aggressions, misfortunes, failures and negative emotions from the Hall & Van

de Castle scale (1966), and positive content was measured by adding together friendliness, good fortunes,

successes and positive emotions. Otherwise, every positive and negative variable was computed individually,

as well as characters for intergroup comparisons. To maximize coding validity, dreams were analyzed by two

independent evaluators, blind to participants’ group status. Each variable coded was then discussed until an

agreement was reached. Length of dreams had to be between 40 and 350 words in order to be coded, but

every dream activity recalled, independently of its length, was included in dream recall frequency calculations.

Statistical analyses

Independent sample t-tests were computed to compare groups on socio-demographic data,

psychological characteristics and memory functioning. Gender and general dream/nightmare recall frequency

were both evaluated with non-parametric tests for independent samples (Chi-square and Mann-Whitney U

respectively). Repeated measures ANOVAs were performed to compare GSC and patients with PI on

objective and subjective sleep parameters on the four experimental nights. For oneiric content, each variable

of interest was added and divided by the number of dreams, thus creating means per dream for every

participant. Paired sample t-tests were then performed to determine if there were significant differences in

mean negative and positive elements between PIs and GSCs. The groups were also compared on individual

dream content variables using independent sample t-tests. In order to identify main effects of group on

subjective mood checklist items, a non-parametric test for independent samples (Mann-Whitney U) was

conducted. Pearson’s correlations were computed to identify relationships between objective sleep quality and

negative dream content as a whole. Analyses were performed on nights 3 and 5 independently. Finally, a

repeated measures ANOVA was performed to compare both groups on dream recall frequency. A significance

level (alpha 0.05) was set for all analyses.

Results

Socio-demographic, psychological and memory functioning variables

Table 5.1 shows no significant between group differences for gender (p = 1.0), age (p = .9) and

education (p = .8), which varied from 11 to 21 years. Patients with PI reported mean insomnia duration of 21.1

years (SD = 15.9), ranging from 1.3 to 44.0 years. The severity of insomnia symptoms, as measured by the

ISI, varied between 0 and 12 and was significantly greater in patients with PI compared to GSC (p ˂ .001). No

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significant difference was found between both groups for depressive symptoms (BDI; p = .9), scores ranging

from 0 to 22, and anxiety symptoms (BAI; p = .8), scores ranging from 0 to 14. Memory functioning, as

evaluated by the global memory index of the RBMT-3, was similar for both groups of sleepers (p = .9), ranging

from 71 to 121. Scores obtained on the story immediate recall and story delayed recall subtests of the RBMT-

3, which are the most closely related to dream recall, were not significantly different between the groups (p ≥

.5). There was no main effect of group for subjective dream recall (p = .7) or nightmare recall frequencies (p =

1.0). See Table 5.1 for more details on socio-demographic, psychological and memory functioning variables.

Table 5.1

Objective and subjective sleep parameters

For ambulatory nights (2 and 4) as illustrated in Table 5.2, an examination of objective sleep

parameters revealed significant between group differences for wake after sleep onset (WASO) and SE (p =

.03), where patients with PI spent more time awake after sleep onset and had a lower SE than GSC. There

was no main effect of group for objective sleep onset latency (SOL; p = .8), total wake time (TWT; p = .06)

and total sleep time (TST; p = .2). However, Table 5.3 shows that when sleep was disturbed with dream

collections during nights 3 and 5, both groups were similar on all objective sleep parameters (.1 ≥ p ≤ .7).

For subjective sleep parameters of nights 2 and 4, as illustrated in Table 5.2, there were no between group

differences on SOL (p = .10), but Table 5.3 shows that groups were significantly different during nights 3 and

5 (p = .05); patients with PIs reporting a longer time to fall asleep than GSCs. On all 4 nights, subjective

WASO and TWT were significantly greater in patients with PI compared to GSCs (p ≤ .02). PIs reported a

shorter TST (p ≤ .03) and their SE was significantly poorer than GSCs (p ≤ .001). Tables 2 and 3 illustrate

means and SDs for each of the above variables.

Tables 5.2 and 5.3

REM sleep dream activity

There were no between group differences on dream length (p = .14). Table 5.4 illustrates the results

from paired sample t-tests between mean negative and mean positive dream content showing that

independent of grouping, the amount of negative elements was significantly higher than positive ones.

Interestingly, when groups were examined separately, this significant difference remained only for patients

with PI (p = .001) with a very large effect size (d =1.31). In other words, the dreams in PIs are characterized

by significantly more negative than positive elements. As expected, controlling for dream length did not affect

this finding. However, Table 5.5 shows that when the groups were compared on negative and positive

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117

elements with independent sample t-tests, no significant differences were found (p≤ .17). Similarly, intergroup

comparisons for each individual variable revealed no significant differences (.12 ≤ p ≤ .90), except for positive

emotions, which tended to be higher in dreams of GSCs (p = .06; See Tables 5.4 & 5.5 for more details).

Tables 5.4 and 5.5

Table 5.6 illustrates the results from analyses conducted on subjective evaluations of dream content

using each item from the mood checklist. Significant between group differences were observed for joy (p =

.006) and happiness (p = .033); these two emotions being reported more frequently in dreams of GSCs than

patients with PIs. Also, GSCs subjectively reported a higher degree of vividness (p = .003) in their dreams,

which were characterized as being more pleasant (p = .014) than patients with PI. No significant between

group difference was observed for the other subjective variables (anxiety, fear, apprehension, anger, sadness,

confusion, recall quality and unpleasant content; .21 ≤ p ≤ .82; See Table 5.6 for means and SD).

Table 5.6

A repeated measures ANOVA revealed that in-lab dream recall frequency was similar in both groups

(p = .2). Descriptively, patients with PI tended to recall their dreams more often than GSC when awoken from

REM sleep [(Night 3: 95.8% vs. 91.0 %) and (Night 5 : 95.8 % vs. 89.6 %)] respectively.

Relationships between sleep quality and negative dream content

When groups were combined, negative dream content and objective SE were significantly correlated

only for night 5 (R = -.53, p = .007), tentatively suggesting that negative dream content may be associated

with worse sleep quality. Interestingly, when the groups were separated this significant relationship remained

only for patients with PI. On night 5, increased SE was associated with less recall of negative elements in

dreams (R = -.76, p = .004).

Discussion

As expected, analyses revealed that both groups of sleepers were equivalent on socio-demographic

variables, psychological measures and memory functioning, thus limiting confounding variables and facilitating

group comparisons. Insomnia duration was over 20 years, suggesting that disturbed sleep patterns of patients

with PI were well established and representative of chronic primary insomnia. The usual sleep pattern of

patients with PI (i.e. prolonged nocturnal awakenings and poor sleep efficiency) was evidenced by longer

objective WASO and poorer objective SE in the PI group compared to GSC group during the undisturbed

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nights (2 & 4). The lack of group differences for objective SOL probably resulted from the type of nocturnal

difficulties experienced by patients with PI in our study, who seemed to suffer from middle and/or terminal

insomnia rather than initial insomnia. Subjectively, patients with PI reported significantly longer SOL, WASO

and TWT, shorter TST and poorer SE compared to GSC, illustrating the tendency to underestimate sleep

quality and quantity in insomnia.

The main objective of this study was to compare patients with PI and GSC on several dimensions of

their dreams obtained by forced REM sleep awakenings. It was hypothesized that the dreams of patients with

PI would reflect their higher level of arousal and their pre-sleep negative experience through more negative

than positive elements. As expected, a significantly higher amount of negative elements was observed in

dreams of patients with PI. While this observation is consistent with both the continuity hypothesis and the

hyperarousal model of insomnia, the lack of measures of arousal in our protocol favors the more parsimonious

explanation of continuity. Future studies should include measures of arousal and anxiety in order to ascertain

the impact of this negativity on their sleep difficulties. In fact, as previously suggested by Schredl (2009a), the

apprehension of having negative dreams, including nightmares, could unconsciously exacerbate sleep onset

difficulties in insomnia and the occurrence of negative dreams during the night could possibly wake them up

more frequently, resulting in difficulties falling back asleep. This hypothesis remains to be tested since dream

content linked to spontaneous awakenings during the night has not been measured yet.

Our investigation failed to find significant group difference on all negative variables (aggressions,

misfortunes, failures and negative emotions) and the majority of positive ones (friendliness, good fortunes and

successes) when analyzed individually. These observations concur with previous research (Freedman &

Sattler, 1982), which found no differences in content of sleep onset dreams between GSCs and patients with

PI. Together these results suggest that the negative consequences usually encountered by patients with PI

during the day, as well as their tendency for rumination (Morin et al., 2011), are not reflected in dreams

through individual dream content per se, but through a more generalized negative oneiric content. That said,

the dreams of GSCs tended to contain more positive emotions than those of patients with PI, which is in tune

with the continuity hypothesis (Domhoff, 2010). Apart from the elevated negative content overall, positive

emotions in dreams might be the only single variable that could be used to help differentiate patients with PI

from GSC.

The overall lack of difference between insomnia sufferers and controls, compared to previous studies

on dream activity, could be due to the method used for dream collection in the present study, which has been

previously shown to be feasible with PI without interfering too much with their sleep per se (Pérusse, De

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Koninck, & Bastien, 2015). Previous research has mostly relied upon dream diaries and questionnaires

completed at home (Antrobus & Saul, 1980; Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse, 2007; Schredl et al.,

1998). These methods are likely to increase the probability of intrusions and decrease recall capacity

(Domhoff, 2003), compromising their representativeness. These methods also result in a lower number of

dreams recalled per participant, which could lead, once more, to representativeness issues. In fact, to ensure

representativeness of dream content, participants should report more than one dream occurring over more

than one night. Alternatively, since the sample size used in the present study was relatively small, the study

should be replicated with a larger sample so to increase statistical power. Results from the mood checklist

revealed that patients with PI subjectively evaluated their dreams as being more negative than GSCs did. This

higher subjective negativity in dream content of patients with PI could be a result of their daily negative

attitude towards sleep difficulties and their associated consequences which again is consistent with the

continuity hypothesis.

As for dream recall frequency, contrary to our expectations, general dream and nightmare recall

frequencies, measured by a questionnaire, were similar between groups. These results are not consistent with

the majority of previous studies also using questionnaires in which a higher prevalence of nightmares in

insomnia was reported. Our observations might be explained by the nature of nocturnal awakenings. Instead

of having numerous awakenings during the night, which would enhance memory consolidation of the dream

content, our patients with PI might have experienced few awakenings but with a longer duration, therefore not

increasing dream recall frequency. On the other hand, as expected during in-lab dream collection, although

patients with PI tended to have a higher dream recall frequency, the intergroup comparison was not

significant, which might be explained by the systematic awakenings of participants in REM sleep.

Finally, the relationship between negative dream content and sleep quality was studied. We

suggested that a negative association would exist between sleep efficiency and negative dream content for

patients with PI, but not for GSC. As expected, the objective SE was significantly related to negative dream

content in the former group, showing that a low SE was linked to a higher amount of negative elements in

dreams. Again additional measures of arousal would be needed to examine the nature of this association

further. Nevertheless this finding suggests that the negative experience of recalling negatively perceived

dreams may contribute to the exacerbation of sleep difficulties in patients with PI.

To conclude, even though the above results should be interpreted within the limitations of the present

study, such as the relatively small sample size, they suggest that dream activity, especially dream content and

its relationship with sleep quality, need to be further explored to better understand its potential link to

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hyperarousal in insomnia. If further studies do confirm the negative character of the dreaming experience in

insomnia, therapeutic interventions used to reduce nightmares and increase the positive content of dreams

may prove useful in the treatment of this sleep disorder. The relatively small sample size prevented us from

dividing patients with PI according to types. Future studies with larger sample sizes should subtype PIs into

two distinct groups: psychophysiological insomnia sufferers and paradoxical insomnia (sleep misperception)

sufferers since these two types appear to display different levels of hyperarousal (Bastien et al., 2013). These

distinctions will help characterizing dream activity in different types of insomnia in order to determine its

potential role in hyperarousal.

Acknowledgements

We would like to thank Josée Savard for her intellectual input, Alexandre Gaucher for PSG analysis,

Jessica Lebel for dream transcription and all research assistants who helped in data entry and night

monitoring. The present study was also made possible by funds from the CIHR to CHB (49500 and 86571).

References

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124

Table 5.1. Means (SD) of socio-demographic, psychological and memory functioning data

Patients with PI n = 12

GSC n = 12

t value

p

d

Gender χ2 = 0 1.0 ----- Male 8 8 Female 4 4 Age (years) 37.5(4.3) 37.3(4.7) .1 .9 .04 Education (years) 16.8(2.3) 16.4(3.3) .3 .8 .12 Insomnia duration (years) 21.1(15.9) ---------- 4.6 < .001** ----- Questionnaires ISI (severity score) 7.8(1.9) 2.9(1.7) 6.6 < .001** 2.70 BDI 6.5(4.0) 6.2(7.8) .1 .9 .05 BAI 4.8(2.9) 5.3(4.7) -.3 .8 .11 General dream recall 3.7(2.0) 3.6(1.6) U=53.5 .7 .07 General nightmare recall 1.8(1.2) 1.8(1.1) U=60.0 1.0 .04 Memory functioning Global Memory Index 99.8(8.8) 99.0(15.1) .2 .9 .07 SI (scale score) 9.8(2.0) 10.5(2.7) -.8 .5 .32 SD (scale score) 10.3(2.5) 10.6(4.5) -.2 .8 .09

Note. ** p ≤ 0.001; Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC); Insomnia Severity Index (ISI); Beck

Depression Inventory (BDI); Beck Anxiety Inventory (BAI); Story Immediate Recall (SI); Story Delayed Recall

(SD).

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125

Table 5.2. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of ambulatory nights (2 & 4)

Patients with PI n = 12

GSC n = 12

F

p

d

N2 N4 N2 N4

Objective sleep parameters

SOL 15.9 (13.1) 14.3 (10.9) 16.9 (15.9) 15.8 (10.9) .1 .8 .004 WASO 82.0 (64.7) 51.5 (22.9) 41.2 (19.7) 34.0 (20.2) 5.6 .03* .23 TST 401.8 (73.9) 424.3 (47.2) 447.2 (64.1) 433.0 (47.1) 1.5 .2 .08 TWT 96.4 (61.2) 62.4 (27.4) 58.1 (24.9) 49.8 (21.7) 4.1 .06 .18 SE (%) 80.8 (11.3) 87.0 (5.1) 88.5 (4.6) 89.8 (3.4) 5.5 .03* .22

Subjective sleep parameters

SOL 17.3 (8.9) 21.2 (22.1) 11.8 (9.9) 12.0 (7.3) 2.9 .1 .12 WASO 92.2 (82.1) 47.2 (37.2) 16.2 (13.0) 15.6 (19.3) 15.8 .001** .43 TST 368.2 (61.6) 398.2 (30.3) 458.1 (63.8) 444.6 (47.0) 16.9 .001** .45 TWT 108.4 (86.5) 61.3 (39.3) 28.0 (20.3) 27.5 (22.4) 15.1 .001** .42 SE (%) 75.6 (11.8) 83.7 (7.0) 91.8 (6.1) 92.7 (5.5) 22.5 <.001** .52

Note. * p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001; Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC); Sleep onset latency

(SOL); Wake after sleep onset (WASO); Total sleep time (TST); Total wake time (TWT); Sleep efficiency (SE).

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Table 5.3. Means (SD) of objective and subjective sleep parameters of laboratory nights (3 & 5)

Patients with PI n = 12

GSC n = 12

F

p

d

N3 N5 N3 N5

Objective sleep parameters

SOL 15.6 (12.7) 13.6 (8.9) 9.1 (6.1) 16.6 (16.4) .2 .7 .01 WASO 122.8 (68.2) 122.3 (66.8) 79.9 (39.2) 84.5 (46.7) 3.2 .1 .13 TST 360.6 (79.0) 372.8 (83.8) 404.5 (46.4) 390.6 (41.9) 1.4 .3 .06 TWT 138.4 (71.8) 135.9 (70.6) 89.0 (41.5) 101.1 (53.9) 3.1 .1 .12 SE (%) 72.2 (15.1) 73.2 (14.7) 81.9 (8.5) 79.8 (10.4) 2.7 .1 .11

Subjective sleep parameters

SOL 24.6 (15.4) 34.6 (31.1) 14.6 (9.1) 18.0 (13.6) 4.5 .05* .17 WASO 105.2 (95.9) 90.6 (106.2) 28.1 (17.4) 26.5 (25.0) 6.5 .02* .24 TST 339.2 (118.3) 365.8 (126.7) 448.6 (48.6) 440.9 (46.6) 5.8 .03* .22 TWT 107.5 (78.7) 93.7 (58.2) 42.7 (21.4) 44.4 (34.3) 9.2 .01* .30 SE (%) 71.7 (15.8) 77.8 (10.2) 91.7 (6.4) 89.8 (8.0) 14.8 .001** .41

Note. * p ≤ 0.05; ** p ≤ 0.001; Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC); Sleep onset latency

(SOL); Wake after sleep onset (WASO); Total sleep time (TST); Total wake time (TWT); Sleep efficiency (SE).

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127

Table 5.4. Paired sample t-tests for mean (SD) of negative oneiric elements and positive oneiric

elements as a whole calculated from the Hall & Van de Castle scale (1966)

Negative elements

Positive elements

t value

p

d

Patients with PI (n = 12) .99 (.52) .41 (.27) 4.50 .001** 1.31 GSC (n = 12) .95 (.50) .62 (.42) 1.76 .11 .50 All participants (n = 24) .97 (.50) .51 (.36) 3.98 .001** .82

Note. ** p ≤ 0.001; Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC).

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128

Table 5.5. Means (SD) of objective dream content per dream from the Hall & Van de Castle scale (1966)

Patients with PI n = 12

GSC n = 12

t value

p

d

# of words 111.97 (57.19) 150.08 (65.70) -1.52 .14 .62 Characters 2.54 (1.09) 3.07 (1.12) -1.18 .25 .48 Negative variables .99 (.52) .95 (.50) .17 .87 .08 Aggressions .34 (.29) .35 (.28) -.13 .90 .04 Failures .11 (.16) .04 (.06) 1.61 .12 .58 Misfortunes .38 (.30) .33 (.29) .44 .67 .17 Negative emotions .16 (.20) .24 (.33) -.73 .48 .29 Positive variables .41 (.27) .62 (.42) -1.44 .17 .59 Friendliness .32 (.28) .43 (.32) -.90 .38 .37 Success .02 (.05) .07 (.15) -1.02 .32 .45 Good fortunes .06 (.12) .03 (.08) .70 .49 .29 Positive emotions .01 (.04) .09 (.13) -2.03 .06 .83

Note. Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC).

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129

Table 5.6. Means (SD) of subjective evaluation of emotional content in dreams from the mood

checklist

Patients with PI n = 12

GSC n = 12

p d

Joy 1.97 (.99) 2.50 (1.06) .006* .52 Happiness 1.96 (.98) 2.37 (1.11) .03* .39 Apprehension 1.61 (.97) 1.57 (.81) .91 .04 Anger 1.34 (.74) 1.21 (.62) .21 .19 Sadness 1.19 (.57) 1.11 (.31) .82 .17 Confusion 1.46 (.76) 1.73 (1.00) .16 .30 Anxiety 1.57 (.87) 1.43 (.78) .34 .17 Fear 1.34 (.68) 1.27 (.65) .34 .11 Quality of recall 2.44 (1.00) 2.73 (1.05) .10 .28 Degree of vividness 2.70 (.94) 3.21 (.80) .003* .58 Pleasant content 2.14 (1.00) 2.61 (.99) .01* .47 Unpleasant content 1.60 (.95) 1.59 (.83) .72 .01

Note. * p ≤ 0.05; Primary insomnia (PI); Good sleepers controls (GSC).

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131

Chapitre 6. Discussion

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132

6.1 Rappel des objectifs et résultats principaux

L’objectif général de cette thèse consistait à évaluer différentes composantes du sommeil soit les

siestes, le sommeil paradoxal et l’activité onirique dans le but d’identifier des indicateurs potentiels

d’hyperactivation dans l’insomnie chronique. Afin de répondre à cet objectif d’envergure, neuf sous-objectifs

ont été établis et adressés dans le cadre de quatre articles. Voici donc un bref aperçu de ces objectifs et des

résultats principaux y étant associés.

6.1.1 Article # 1

Le premier objectif de l’article # 1 consistait à évaluer le sommeil diurne des IPS et des IPA par

l’intermédiaire des siestes dans le but de déterminer si l’hyperactivation était effectivement une caractéristique

centrale dans l’insomnie chronique qui persistait sur 24 heures. Des comparaisons intergroupes au niveau

des paramètres objectifs des siestes entre les IPS, les IPA et les BD de la cohorte A ont permis de déterminer

si les difficultés diurnes de sommeil, pouvant traduire un niveau élevé d’activation, étaient exclusives à

l’insomnie ou plus spécifiquement à l’un de ses types. Ces analyses révèlent des difficultés à faire la sieste

chez les INS qui semblent non distinctives des types d’insomnie, appuyant ainsi l’hypothèse que

l’hyperactivation dans l’insomnie chronique est un phénomène autant diurne que nocturne. Plus précisément,

cette hyperactivation diurne semble se traduire par une élévation de l’ES et du TTE et une réduction du TTS

lors des siestes des IPS et des IPA comparativement à celles des BD. Pour sa part, une LS significativement

plus longue caractérise les siestes des IPA relativement à celles des BD, alors que ce paramètre est

seulement marginalement plus élevé chez les IPS. Le WASO ne semble pas refléter l’hyperactivation diurne

puisque ces valeurs sont similaires entre les trois groupes. L’administration d’épreuves cognitives prolongées

avant les siestes ne semble pas avoir engendré la fatigue mentale et la somnolence escomptées, ce qui

aurait facilité le sommeil. Les difficultés de sommeil objectivées lors des siestes des IPS et des IPA suggèrent

que dans l’insomnie, l’hyperactivation semble avoir plus d’impacts que la fatigue/somnolence sur les

capacités à faire la sieste.

Puisque l’hyperactivation semble avoir des répercussions sur le sommeil des INS même pendant la

journée, des analyses corrélationnelles ont permis d’établir la relation entre l’hyperactivation nocturne

mesurée à l’aide des paramètres de sommeil de la nuit et l’hyperactivation diurne (variables des siestes).

Indépendamment du groupe d’appartenance, il a été démontré qu’une ES nocturne élevée était associée à

une ES diurne élevée lors d’une sieste le lendemain et qu’une faible ES nocturne était en lien avec une

diminution de l’efficacité du sommeil diurne. Or, lorsque les groupes étaient traités séparément, cette

association n’était plus significative.

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133

L’objectif 3 concernait l’établissement de la relation entre la somnolence subjective et la qualité du

sommeil lors des siestes. Des corrélations entre l’ES objective des siestes et le score global à l’échelle de

somnolence de Stanford (ESS) ont démontré l’absence de relation significative entre ces deux variables chez

les trois groupes, ce qui suggère que la somnolence subjective ne semble pas associée à la qualité du

sommeil diurne dans l’insomnie.

6.1.2 Article # 2

L’article # 2 a permis d’adresser les objectifs 4 et 5 de cette thèse. Tout d’abord, l’objectif 4 consistait

à comparer certaines mesures de la macrostructure et de la microstructure du SP chez les INS et les BD afin

de déterminer si elles pouvaient être des indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie.

L’hypothèse initiale proposait la présence de différences intergroupes au niveau des variables de la

macrostructure (LSP, DSP, proportion de SP, nombre de périodes et durée des cinq premières périodes de

SP) et de la microstructure du SP (éveils, micro-éveils, MOR, DMOR), suggérant une instabilité du SP, ce qui

traduirait l’hyperactivation typiquement mesurée dans l’insomnie en fonction de ses types (IPS et IPA). D’une

part, les résultats illustrent que, bien que l’insomnie soit caractérisée par une hyperactivation telle que décrite

dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997), celle-ci ne semble pas avoir de répercussions sur la

macrostructure du SP. En effet, aucune différence significative intergroupe n’a été obtenue au niveau de la

LSP, de la DSP, de la proportion du SP, du nombre de périodes de SP et de la durée respective des cinq

premières périodes. La macrostructure du SP semble donc être un indicateur limité de l’hyperactivation dans

l’insomnie, d’autant plus que ses variables ne permettent pas de distinguer les IPS des IPA.

D’autre part, bien que les analyses sur la microstructure du SP ne révèlent aucun effet de groupe en

ce qui a trait à la quantité de MOR et à leur densité ainsi qu’au nombre et au ratio de micro-éveils en SP, la

fréquence des éveils en SP est significativement plus élevée chez les IPS que chez les IPA. Cette

observation suggère que non seulement le nombre d’éveils en SP pourrait être un indicateur potentiel de

l’hyperactivation chez les IPS, mais qu’il pourrait également avoir un pouvoir discriminatif entre les IPS et les

IPA. Bref, les variables de la macrostructure du SP ainsi que certaines variables de la microstructure du SP

(MOR et micro-éveils) semblent être des indicateurs limités d’hyperactivation dans l’insomnie, alors que la

fréquence élevée des éveils en SP pourrait refléter l’hyperactivation des IPS, en plus de permettre la

discrimination entre les types d’insomnie.

Le cinquième objectif était de déterminer la manière dont le SP contribuait à la sous-estimation de la

qualité du sommeil caractérisant l’insomnie en établissant la relation entre ce stade et les variables

subjectives de sommeil. De manière générale, indépendamment du groupe d’appartenance, il a été observé

que l’ES et le TTS subjectifs augmentaient significativement avec l’élévation de la DSP et que le TTE subjectif

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134

diminuait. Une relation similaire a été obtenue entre l’ES subjective et la proportion de SP alors que la

corrélation avec le TTS était marginalement significative et qu’aucune relation significative n’a été démontrée

avec le TTE subjectif. Des analyses supplémentaires traitant les participants indépendamment en fonction de

leur diagnostic ont permis d’établir des relations similaires entre les variables subjectives de sommeil et la

DSP, à l’exception du TTE subjectif qui diminuait significativement avec l’augmentation de la DSP uniquement

chez les IPA. Au niveau de la proportion du SP, des relations significatives ont été obtenues seulement chez

les IPA, c’est-à-dire que l’ES et le TTS subjectifs augmentaient significativement avec l’élévation de la

proportion du SP et le TTE diminuait. En somme, bien que l’augmentation de la DSP semble influencer

positivement l’évaluation subjective de la qualité/quantité du sommeil des IPS, IPA et BD, la proportion élevée

de SP contribue à une meilleure évaluation subjective du sommeil exclusivement chez les IPA.

6.2.3 Article # 3

L’objectif 6 de cette thèse, adressé dans l’article # 3, était d’évaluer la faisabilité d’une procédure de

collecte de rêves en laboratoire lors des périodes de SP auprès des INS, considérant leurs difficultés de

sommeil et leur niveau élevé d’activation. Afin d'identifier les impacts de cette procédure ainsi que sa

faisabilité auprès des INS, le temps requis pour se rendormir après les collectes en SP (LSSP) a été mesuré

et comparé avec celui des BD. Aucune différence intergroupe n’a été observée, confirmant l’hypothèse

initialement émise. Cette observation suggère que les INS tolèrent la collecte de rêves en SP puisque les

répercussions qu’elle engendre sur la qualité objective de sommeil sont minimales.

Une fois la faisabilité d’une collecte de rêves en laboratoire établie chez les INS, l’objectif suivant

visait à déterminer les impacts potentiels de cette procédure sur la perception subjective du sommeil dans

l’insomnie. La précision dans l’estimation du sommeil a donc été évaluée à l’aide de comparaisons

intragroupes entre les variables subjectives et objectives de sommeil. Afin d’identifier convenablement les

répercussions d’une telle procédure sur la perception subjective, les nuits avec et sans collecte de rêves ont

été traitées séparément. Ces analyses ont démontré que lors des nuits à la maison sans collecte de rêves,

les INS sous-estiment significativement leur TTS et l’estimation du WASO est relativement exacte, alors que

les nuits de collecte de rêves en laboratoire sont caractérisées par une bonne évaluation du TTS et une sous-

estimation significative du WASO. Pour leur part, les BD évaluent correctement leur TTS lors des nuits à la

maison et le surestiment au laboratoire. Chez les BD, la variable subjective du WASO est significativement

plus courte que celle objective, indépendamment de l’environnement de sommeil. Ces résultats indiquent que

la procédure de collecte de rêves, en plus de ne pas exacerber les difficultés de sommeil des INS, semble

influencer positivement l’évaluation subjective du sommeil, améliorant ainsi l’impression d’obtenir un sommeil

adéquat.

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135

6.1.4 Article # 4

Finalement, les deux derniers objectifs de cette thèse ont été adressés dans l’article # 4. Le huitième

objectif visait à explorer différentes composantes de l’activité onirique (contenu et FRR), plus particulièrement

celles associées à l’activation cognitive des INS afin de déterminer si elles reflétaient leurs hyperactivation et

cognitions négatives avant le coucher. Les résultats démontrent que l’hyperactivation typiquement retrouvée

dans l’insomnie semble se traduire par significativement plus d’éléments oniriques négatifs que positifs,

différence qui n’est d’ailleurs pas significative chez les BD. Or, l’analyse comparative intergroupe des

variables individuelles contenues dans les rêves révèle un nombre d’éléments oniriques négatifs (agressions,

malchances, échecs et émotions négatives) et positifs (relations amicales, chances et succès) non

statistiquement différents entre les INS et les BD. Cependant, les rêves des BD ont tendance à contenir

davantage d’émotions positives que ceux des INS. Sur le plan subjectif, les BD rapportent des rêves incluant

plus de joie et de bonheur, qui sont évalués comme étant plus vivants et agréables comparativement à ceux

des INS.

Autrement, en ce qui a trait à la FRR, aucune disparité intergroupe n’a été observée, tant pour la

FRR générale que pour celle mesurée lors de la collecte de rêves en laboratoire. Malgré l’absence de

différence significative, les INS tendent toutefois à se souvenir plus fréquemment de leurs rêves lors des

réveils en SP que les BD. En somme, l’hyperactivation des INS semble se refléter à travers plusieurs aspects

de leur contenu onirique, que ce soit par le nombre élevé d’éléments négatifs, le peu d’émotions positives,

tant sur le plan objectif que subjectif, que par les rêves subjectivement moins agréables. De plus, la tendance

observée chez les INS à se souvenir plus fréquemment de leurs rêves lors des éveils en SP pourrait

également traduire cette hyperactivation. Bref, ces éléments caractéristiques à l’activité onirique des INS

pourraient être des indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie.

Dans un autre ordre d’idées, le dernier objectif était d’identifier la relation entre le contenu négatif des

rêves et la qualité objective du sommeil chez les INS et les BD. Les corrélations réalisées séparément pour

les deux nuits de collecte de rêves entre l’ES objective et le contenu onirique négatif révèlent qu’uniquement

pour la deuxième nuit chez les INS, l’ES diminue en fonction de l’augmentation des éléments oniriques

négatifs, et qu’au contraire, l’élévation de l’ES dépend de la réduction des composantes oniriques négatives.

6.2 Contributions empiriques

Les études réalisées dans le cadre de cette thèse contribuent à l’avancement des connaissances

relatives à l’insomnie en identifiant des marqueurs potentiels de l’hyperactivation dans ce trouble du sommeil.

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136

La présente section a pour but d’explorer et d’émettre des hypothèses sur la signification des observations

issues de ces études et de déterminer la manière dont elles s’insèrent au sein de la littérature antérieure.

6.2.1 Article # 1

Les difficultés à faire la sieste chez les INS établies dans cet article ont tout d’abord permis de

confirmer que l’hyperactivation semblait constamment présente dans l’insomnie, faisant ainsi de l’insomnie

une problématique persistante. En effet, les paramètres objectifs des siestes suggèrent qu’à la suite de tests

cognitifs prolongés, le sommeil diurne des IPS et des IPA est davantage perturbé que celui des BD. À cet

égard, la latence prolongée au sommeil diurne chez les INS confirme les observations antérieures issues des

protocoles TILE (Bonnet & Arand, 1995; Edinger et al., 2003; Edinger et al., 2008; Huang et al., 2012; Roehrs

et al., 2011; Stepanski et al., 1988). De plus, la procédure employée dans la présente étude a permis

d’évaluer l’ensemble des paramètres objectifs de sommeil lors des siestes et donc d’affirmer que les

répercussions de l’hyperactivation diurne vont au-delà d’une incapacité d’endormissement lors des siestes

chez les INS. Similairement à l’hyperactivation nocturne, sa contrepartie diurne affecte l’ensemble des

paramètres de sommeil diminuant ainsi sa qualité et exacerbant les difficultés reliées à l’insomnie. Les

paramètres de sommeil diurne extraits de cette étude semblent plus représentatifs puisqu’ils proviennent de

siestes se déroulant sur deux journées consécutives, saisissant mieux la variabilité typique des difficultés de

sommeil dans l’insomnie (p. ex. Coates et al., 1981; Edinger et al., 1997; Vallières et al., 2005). De plus, bien

que les BD étaient significativement plus jeunes que les IPS et les IPA, des données objectives de sommeil

similaires lors des siestes ont été obtenues lorsque l’âge a été considéré comme covariable dans les

analyses statistiques, confirmant ainsi que cette différence d’âge n’a eu aucune répercussion sur les résultats.

En somme, le sommeil des INS lors des siestes est en général inférieur à celui des BD, sans toutefois qu’il

puisse permettre de distinguer les IPS et les IPA puisqu’aucune différence significative entre ces deux types

d’insomnie n’a été notée.

L’approfondissement des connaissances dans le domaine de l’hyperactivation diurne chez les INS a

également été possible grâce à l’administration de tâches cognitives prolongées précédant les siestes.

Puisque ces épreuves exigeaient un effort mental soutenu et constant pendant près de 120 minutes, il était

supposé qu’elles contribueraient à l’exacerbation de la charge cognitive des INS tout en engendrant une

fatigue mentale considérable et de la somnolence. Chez les INS, les difficultés diurnes de sommeil confirment

que les tâches cognitives ont effectivement généré un état d’hyperactivation, les empêchant de dormir

efficacement tel qu’observé auparavant (Bonnet & Arand, 2000). Ces difficultés diurnes de sommeil à la suite

d’un effort cognitif soutenu suggèrent que l’hyperactivation pourrait avoir plus d’impacts que la fatigue

mentale/somnolence sur la capacité à faire la sieste chez les INS. Parallèlement, ces résultats peuvent

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137

refléter le processus nocturne de sommeil des INS lorsqu’ils sont cognitivement surchargés et qu’ils n’arrivent

pas à s’endormir. Ce sont les comparaisons intergroupes entre les INS et les BD qui permettent de réaliser

l’ampleur des répercussions des tâches cognitives sur le sommeil diurne des INS. À cet égard, les tests

cognitifs semblent avoir créé une fatigue mentale et de la somnolence chez les BD plutôt qu’une

hyperactivation car leur qualité de sommeil lors des siestes est significativement supérieure à celle des INS.

Cependant, l’évaluation subjective du niveau de somnolence succédant les tests cognitifs et précédant les

siestes n’a révélé aucune différence significative intergroupe, quoiqu’elle ait tendance à être plus élevée chez

les INS que chez les BD, appuyant les observations antérieures (Edinger et al., 2008). Malgré cette

somnolence subjective, les INS demeurent éveillés lors des siestes, supportant ainsi l’hypothèse que

l’hyperactivation semble avoir plus de poids que la fatigue/somnolence dans l’insomnie. Or, indépendamment

du groupe d’appartenance, aucun lien direct ne semble exister entre la somnolence subjective et l’ES

objective diurne, infirmant ainsi l’hypothèse 3 de la présente thèse, mais confirmant la littérature antérieure

(Seidel et al., 1984). Considérant l’impact que semble avoir l’hyperactivation sur la capacité à faire des

siestes, il est probable que la qualité du sommeil diurne soit davantage prédite par cette caractéristique que

par le niveau de somnolence. En somme, à la lumière de ces observations, l’hyperactivation diurne semble

être une caractéristique exclusive à l’insomnie et engendre des répercussions importantes au quotidien.

Autrement, les analyses corrélationnelles entre l’ES nocturne et l’ES diurne révèlent qu’un bon

sommeil nocturne améliore la propension au sommeil lors des siestes. Le contraire est également vrai, c’est-

à-dire qu’une ES nocturne faible est associée à une ES diurne peu élevée et ce, uniquement lorsque les trois

groupes sont traités simultanément. Ces observations confirment partiellement l’hypothèse initiale. Bien que

les présents résultats ne soient pas spécifiques aux groupes d’appartenance, ils appuient tout de même les

études antérieures (Edinger et al., 2003; Huang et al., 2012; Roehrs et al., 2011; Seidel et al., 1984;

Stepanski et al., 1988). L’absence d’interaction entre les ES nocturne et diurne au sein de chacun des

groupes est possiblement causée par une puissance statistique trop faible en raison du petit nombre

d’observations dans chacun des groupes. Or, il est également probable que chez les IPS et les IPA, l’ES

diurne varie en fonction de l’ES de la nuit subséquente plutôt qu’avec celle de la nuit précédant la sieste. Tel

que reconnu dans la thérapie cognitive-comportementale pour l’insomnie, plus particulièrement dans le

module sur la restriction du sommeil et/ou dans les instructions relatives à l’hygiène de sommeil (Morin,

1993), les siestes pendant la journée peuvent avoir des répercussions ou emprunter sur le sommeil de la nuit

suivante chez les INS, phénomène habituellement absent chez les BD. À cet égard, l’échantillon total de la

présente étude est composé d’un nombre plus élevé de BD que d’INS, reflétant vraisemblablement

l’affirmation précédente. Cependant, cette hypothèse demeure à valider auprès d’un échantillon plus

imposant et également, l’impact des siestes sur les journées et nuits subséquentes reste à explorer.

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138

De manière alternative, certains pourraient argumenter que chez les INS, la pauvre qualité du

sommeil nocturne pourrait augmenter la propension au sommeil, entraînant un meilleur sommeil lors de

l’opportunité de sieste le lendemain. Toutefois, la tendance des INS à augmenter le temps passé au lit afin de

pallier leurs difficultés contribue à l’élévation de l’hyperactivation le lendemain, ce qui affecte négativement le

sommeil diurne. De plus, considérant les difficultés d’endormissement rapportées par les INS, des

opportunités de siestes de 20 minutes sont potentiellement trop brèves pour qu’ils s’endorment lorsqu’ils sont

fatigués. Autrement dit, il est probable que l’endormissement requiert plus de 20 minutes. Il se peut qu’en

l’absence d’une pression temporelle à l’endormissement, c’est-à-dire que la durée des siestes serait illimitée,

l’ES diurne serait normale après une mauvaise nuit de sommeil. Finalement, d’autres argumenteront que les

difficultés diurnes de sommeil chez les INS sont liées au fait qu’ils connaissent de meilleures nuits en

laboratoire qu’à la maison et donc, qu’ils ont moins besoin de faire la sieste le lendemain. Il est vrai que dans

l’échantillon de la présente étude, l’ES nocturne des INS était parfois légèrement supérieure à 85 %, mais il

n’empêche que leur sommeil est plus perturbé que celui des BD et qu’ils rapportent avoir mal dormi, ce qui

semble suffisant pour exacerber l’hyperactivation. Il est donc plus probable que chez les INS, les difficultés

diurnes de sommeil soient expliquées par un niveau élevé d’activation.

6.2.2 Article # 2

Dans un premier temps, les résultats obtenus au sujet de la macrostructure du SP infirment

l’hypothèse 4a en raison de l’absence de différence significative intergroupe au niveau des variables étudiées,

limitant ainsi le potentiel de la macrostructure du SP comme un indicateur de l’hyperactivation dans

l’insomnie. Spécifiquement, l’absence d’effet de groupe entre les IPS, les IPA et les BD au niveau de la LSP

suggère qu’elle ne traduit pas l’hyperactivation des INS. Bien que ce résultat appuie la plupart des

observations antérieures (Bonnet & Arand, 1995; Edinger et al., 2001;Irwin et al., 2003), il va cependant à

l’encontre de l’élévation de la LSP chez les INS auparavant documentée (Voderholzer et al., 2003). Pour leur

part, les absences d’effet de groupe pour la DSP et la proportion du SP ne semblent pas refléter

l’hyperactivation dans l’insomnie. Ces résultats s’opposent à la littérature antérieure qui démontrait une DSP

et/ou une proportion de SP inférieures chez les INS que chez les BD (Bonnet & Arand, 1995; Feige et al.,

2008; Jurysta et al., 2009; Lanfranchi et al., 2009; Merica et al., 1998; Nissen et al., 2011; Voderholzer et al.,

2003) et même chez des individus souffrant d’insomnie subjective (similaire aux IPA) comparativement à des

BD (Sugerman et al., 1985).

La disparité entre les observations actuelles et celles des études antérieures provient possiblement

d’importantes différences méthodologiques, tant au niveau des critères diagnostiques choisis, du nombre de

nuits expérimentales, de l’âge des participants, que de la différence intergroupe de l’ES objective. En effet, les

critères diagnostiques utilisés pour définir l’insomnie variaient, allant de restreignant [LS ≥ 45 minutes et/ou

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WASO ≥ 60 minutes minimalement 4 nuits/semaine pour plus d’un an (Bonnet & Arand, 1995)] à plus laxistes

[Difficultés de sommeil présentes depuis minimalement 1 mois (Jurysta et al., 2009)], en passant par une

omission de la mention claire de ces critères (Nissen et al., 2011). Ensuite, alors que les présentes

observations sont dérivées de deux nuits expérimentales, l’ensemble des conclusions antérieures repose sur

une seule nuit, captant ainsi difficilement la variabilité inter-nuits caractéristique de l’insomnie (Vallières et al.,

2011). De plus, comme l’âge influence les paramètres de sommeil (Arbus & Cochen, 2010; Ohayon et al.,

2004; Pace-Schott & Spencer, 2011), son étendue élevée dans certaines études précédentes a pu contribuer

à l’exacerbation des difficultés de sommeil des INS (Feige et al., 2008; Jurysta et al., 2009; Voderholzer et al.,

2003). Finalement, la disparité plus petite entre l’ES objective des BD (90.8 %), des IPS (85.6 %) et celle des

IPA (87.5 %), comparativement à celle des études antérieures [ES des BD (94 %) vs. INS (75 %; Bonnet &

Arand, 1995); ES des BD (81 %) vs. INS (70 %; Nissen et al., 2011)] pourrait expliquer l’absence de

différence intergroupe au niveau de la DSP et de la proportion de SP dans la présente investigation.

Effectivement, il est possible que l’importance de la disparité au niveau de l’ES des différents groupes soit

directement reliée à l’opportunité d’observer des effets de groupes dans la macrostructure du SP. Cette

hypothèse provient de la prémisse qu’une ES élevée augmente les opportunités de SP, au même titre qu’une

ES faible contribue à la diminution de leur fréquence.

De plus, le nombre de périodes de SP ainsi que la durée respective des cinq premières périodes ne

sont pas significativement différents entre les trois groupes, infirmant la durée plus courte des périodes de SP

chez les INS obtenue antérieurement (Merica et al., 1998). Cependant, puisque les observations de la

présente étude sont dérivées d’un échantillon plus imposant (39 IPS, 27 IPA et 47 BD vs. 20 INS et 19 BD) et

qu’elles proviennent de deux nuits d’enregistrement plutôt que d’une seule, elles semblent représenter plus

adéquatement l’insomnie, ce qui les rend plus généralisables à cette problématique.

En somme, en raison de la disparité entre les observations actuelles et celles des études antérieures

sur la macrostructure du SP possiblement engendrée par des divergences méthodologiques considérables, il

demeure difficile d’établir la relation entre les variables de la macrostructure du SP et l’insomnie. Des

explorations supplémentaires s’avèrent donc nécessaires afin de clarifier la manière dont l’hyperactivation des

INS (Perlis et al., 1997) se traduit dans la macrostructure de leur SP.

Dans un deuxième temps, une exploration de quelques variables de la microstructure du SP (MOR,

DMOR, éveils et micro-éveils) a été réalisée. Similairement à sa macrostructure, la microstructure du SP

(MOR, DMOR et micro-éveils) semble globalement être un indicateur limité de l’hyperactivation dans

l’insomnie. En revanche, les éveils en SP reflètent possiblement ce phénomène, confirmant partiellement

l’hypothèse 4b. À cet égard, une fréquence plus élevée d’éveils pendant le SP des IPS que lors de celui des

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IPA a été observée, traduisant possiblement un niveau d’activation nocturne supérieur chez les IPS. Ce

résultat reflète également la fragmentation du sommeil typiquement retrouvée chez les IPS, supportant

l’importance diagnostique des types d’insomnie (AASM, 2005). Jusqu’à ce jour, les intrusions lors du SP

(éveils et micro-éveils) n’avaient été explorées qu’à trois reprises (Feige et al., 2008; Hairston et al., 2010;

Parrino et al., 2009). Dans la présente étude, malgré que le nombre de micro-éveils en SP ne diffère pas

significativement entre les groupes, les éveils en SP plus fréquents chez les IPS confirment l’élévation des

éveils/micro-éveils antérieurement obtenue chez les INS (Feige et al., 2008), tout en validant la fréquence

inférieure d’éveils relatée auparavant chez les IPA (Parrino et al., 2009). Les présentes observations infirment

cependant le nombre d’éveils moins élevé en SP déjà observé auprès d’INS (Hairston et al., 2010). En dépit

de l’inconsistance caractérisant les résultats sur la fréquence des éveils en SP dans l’insomnie, les

observations de la présente étude, suggèrent qu’en plus d’être un indicateur potentiel de l’hyperactivation

chez les IPS, le nombre élevé d’éveils en SP semble avoir un pouvoir discriminatif entre les types d’insomnie.

Autrement, les disparités au niveau des micro-éveils en SP, des MOR et de la DMOR entre la

présente étude et la seule étude antérieure explorant ces variables (Feige et al., 2008) sont possiblement

attribuables à des différences méthodologiques. En effet, les résultats de l’étude de Feige et al. (2008) furent

dérivés d’une seule nuit expérimentale contrairement à deux nuits dans le cas de la présente étude et

l’étendue d’âge des participants était plus grande dans cette première étude (17 à 79 ans vs. 25 à 55 ans). De

plus, les divergences au niveau des MOR et de la DMOR pourraient provenir de l’utilisation de différents

critères. Alors que dans la présente étude, les MOR étaient définis comme des déviations dans l’amplitude de

l’électrooculographie (EOG) supérieures à 25 µV (Smith & Lapp, 1991), un critère de 70 µV a été utilisé par

Feige et collaborateurs (2008). Ce dernier critère a notamment permis l’obtention d’un nombre

significativement plus élevé de MOR chez les BD que chez les INS (Feige et al., 2008). Il est donc possible

que ce soient des amplitudes plus larges qui permettent la discrimination entre les INS et les BD en ce qui a

trait aux MOR. Sommairement, les variables de la macrostructure du SP ainsi que certaines variables de la

microstructure du SP (MOR, DMOR et micro-éveils) semblent être des indicateurs limités d’hyperactivation

dans l’insomnie, alors que la fréquence élevée des éveils en SP pourrait refléter l’hyperactivation des IPS, en

plus de permettre la distinction entre les types d’insomnie.

Dans un autre ordre d’idées, l’établissement des relations entre les variables subjectives de sommeil

et la DSP ainsi que la proportion du SP afin d’établir la contribution du SP à l’impression subjective d’éveil

souvent rapportée par les INS pendant leur sommeil ont également permis d’approfondir les connaissances

relatives à l'insomnie. Contrairement aux prévisions initiales, la DSP se répercute positivement sur la qualité

subjective de sommeil des IPS, des IPA et des BD. Ces résultats démontrent qu’une augmentation du temps

passé en SP favorise une évaluation subjective positive du sommeil au niveau de l’ES et du TTS chez tous

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les groupes, mais plus fortement chez les IPA. Des résultats similaires ont également été observés avec le

TTE subjectif, mais uniquement chez les IPA, démontrant que plus ils passaient de temps en SP, moins ils

étaient enclins à confondre leur sommeil avec de l’éveil. Ces relations sont surprenantes, car en plus de

suggérer que la DSP ne contribue pas à la sous-estimation de la qualité/quantité de sommeil dans l’insomnie,

elles illustrent que le temps passé en SP améliore l’estimation du sommeil, particulièrement chez les IPA qui

sont selon les critères diagnostiques, les plus susceptibles de sous-estimer leur sommeil. Ces observations

sont difficilement réconciliables à la littérature qui démontre que l’augmentation de la DSP exacerbe

l’impression subjective d’être éveillée pendant la nuit chez les INS (Feige et al., 2008). De manière

alternative, il est possible d’émettre l’hypothèse que l’activité onirique plus intense et vivante se déroulant

généralement pendant le SP explique qu’une élévation de la DSP entraîne une meilleure perception de la

qualité/quantité du sommeil, indépendamment du groupe d’appartenance. En effet, plus de temps passé en

SP augmente forcément les opportunités de rêves intenses et vivants. Puisque la bizarrerie de ces rêves

facilite leur consolidation en mémoire, les dormeurs sont plus susceptibles de réaliser qu’ils étaient endormis

et donc, moins portés à confondre leur SP pour de l’éveil.

Des relations similaires ont été établies entre les variables subjectives de sommeil et la proportion de

SP, mais exclusivement chez les IPA. Cette observation pourrait encore une fois être liée à l’activité onirique,

considérant que les rêves les plus vivants et intenses se produisent en SP. Comme la relation est uniquement

significative chez les IPA, il est probable que ces derniers aient une fréquence de rêves en SP supérieure à

celle des IPS et des BD. Bien que l’activité onirique des IPA puisse contribuer à une meilleure évaluation

subjective du sommeil, les caractéristiques de leurs rêves pourraient parallèlement être des indicateurs

d’hyperactivation. À cet égard, une activité onirique plus intense chez les IPA pourrait entraîner une agitation

du sommeil et ainsi partiellement expliquer le sentiment de ne pas être reposé; sentiment typiquement

exprimé chez les IPA au cours de la journée.

6.2.3 Article # 3

La nature novatrice de cet article a d’abord permis de confirmer que les INS pouvaient tolérer une

procédure de collecte de rêves en laboratoire malgré leurs difficultés de sommeil et leur niveau élevé

d’activation (Perlis et al., 1997). Les observations de la présente étude supportent la faisabilité de la collecte

de rêves en laboratoire auprès d’INS obtenue dans l’unique étude antérieure ayant employé une telle

procédure pour explorer l’activité onirique dans l’insomnie (Ermann, cité dans Schredl, 2009a, p. 216). Dans

l’étude actuelle, l’absence de différence significative entre les INS et les BD en ce qui a trait à la latence

d’endormissement à la suite d’un éveil en SP (LSSP) a permis de statuer que les INS pouvaient tolérer des

collectes de rêves. Ces observations suggèrent que les éveils provoqués en SP ne sont pas une source

supplémentaire de perturbation du sommeil des INS. En dépit d’une classification des participants selon les

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types d’insomnie (IPS ou IPA), il est possible d’affirmer que la majorité des INS était des IPS. À cet égard, tel

qu’illustré dans l’article # 2, l’IPS se caractérise par une fréquence plus élevée d’éveils en SP. Le patron

habituel de sommeil des IPS est donc composé d’éveils en SP, ce qui a pu contribuer à la minimisation des

perturbations de leur sommeil lors de la collecte de rêves en laboratoire. L’impact sur le sommeil aurait

possiblement été plus important chez les IPA puisque leur SP n’est pas naturellement composé d’un nombre

élevé d’éveils; hypothèse qui demeure cependant à valider. De plus, l’expérience subjective positive des INS

en regard de la procédure de collecte de rêves appuie également sa faisabilité. En effet, de manière

qualitative, la majorité des INS ayant participé à la présente étude qualifiait de bénéfiques les éveils en SP,

allant même jusqu’à souhaiter qu’une telle procédure soit appliquée dans leur quotidien. Le taux d’abandon,

une fois le protocole expérimental débuté, est d’ailleurs nul chez les INS, alors qu’un BD s’est retiré du projet

après la deuxième nuit d’enregistrement. En somme, puisque la collecte de rêves lors des périodes de SP est

réalisable chez les INS, celle-ci devrait donc être la procédure privilégiée dans les études subséquentes en

raison de sa fiabilité comparativement aux autres méthodes d’études des rêves telles que les questionnaires

et les journaux de rêves (Domhoff, 2003).

En plus, la collecte de rêves en SP, qui est bien tolérée par les INS, semble avoir un effet bénéfique

sur la perception subjective du sommeil. Ce sont des comparaisons intragroupes entre les paramètres

objectifs et subjectifs de sommeil (TTS et WASO) lors des nuits sans et avec collecte de rêves qui ont permis

d’établir que les INS évaluaient plus positivement leur sommeil et même sous-estimaient leurs difficultés lors

des nuits de collecte de rêves, comparativement aux nuits sans collecte, confirmant ainsi les prédictions

initiales. Bien qu’objectivement, leur temps d’éveil lors des nuits de collecte de rêves soit supérieur à celui des

nuits sans collecte, les INS sous-estiment leur WASO en laboratoire, alors qu’autrement, ils l’évaluent avec

justesse en l’absence de collecte. Cela pourrait signifier que contrairement aux éveils naturels souvent

engendrés sans cause identifiables, ceux provoqués par une source externe et ayant un but précis sont

moins déconcertants, diminuant ainsi l’ampleur des problèmes de sommeil et entraînant une sous-estimation

des difficultés. Paradoxalement, en étant réveillés lors des périodes de SP, la quantité totale de SP obtenue

par les INS est conséquemment amoindrie. Considérant la relation positive entre la DSP et la qualité

subjective de sommeil démontrée dans l’article # 2, la collecte de rêves aurait pu se répercuter négativement

sur la perception du sommeil. Alternativement, l’estimation positive des INS quant à leur sommeil lors des

collectes de rêves pourrait provenir des éveils nocturnes fréquents puisque les INS réalisent qu’ils dormaient,

car ils rêvaient. En somme, la collecte de rêves en SP, en plus d’être possible avec les INS, semble influencer

positivement leur perception de sommeil. D’éventuelles pistes de traitement pour l’insomnie, qui seront

discutées à la section 6.5 du présent document, pourraient être développées à partir de ces résultats.

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6.2.4 Article # 4

Le dernier article de cette thèse a d’abord permis de déterminer que l’activité onirique objective des

INS était caractérisée par un nombre significativement plus important d’éléments négatifs comparativement

aux éléments positifs, différence qui n’était statistiquement pas significative chez les BD, bien que le contenu

de leurs rêves tendait également à être plus négatif que positif. Cette négativité semble principalement

s’expliquer par le fait qu’en général, le contenu onirique dans les populations normatives est majoritairement

négatif (Valli et al., 2008). Les observations obtenues chez les INS appuient à la fois l’hyperactivation décrite

dans le modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997) et la théorie de la continuité (Nordby & Hall,

1972). Il semble donc que la négativité caractérisant les rêves des INS pourrait être un indicateur potentiel de

l’hyperactivation, confirmant ainsi l’hypothèse initiale. En effet, comme précédemment proposée par Schredl

(2009b), l’appréhension à l’égard des rêves négatifs pourrait inconsciemment exacerber les difficultés

d’endormissement chez les individus souffrant d’insomnie. De plus, la présence de rêves négatifs au cours de

la nuit engendre possiblement des éveils plus fréquents, provoquant des difficultés à se rendormir. Cette

hypothèse demeure cependant à valider puisque le lien entre le contenu onirique et les éveils spontanés

pendant la nuit n’a pas encore été établi.

Dans le cadre de l’article # 4, des comparaisons intergroupes des variables individuelles du contenu

onirique ont toutefois démontré que les rêves des INS et des BD n’étaient pas statistiquement différents pour

les éléments négatifs (agressions, malchances, échecs et émotions négatives) et la majorité des éléments

positifs (relations amicales, chances et succès). Ces résultats suggèrent que les conséquences négatives

habituellement vécues par les INS durant la journée ainsi que leur tendance à la rumination (Morin et al.,

2011) ne sont pas reflétées dans les variables individuelles des rêves, mais dans le contenu onirique

généralement plus négatif. Comparativement aux résultats antérieurs, les présentes observations tirées

d’éveils en SP s’opposent à la majorité d’entre eux (Antrobus & Saul, cité dans Schredl, 2009a, p. 216;

Ermann, cité dans Schredl, 2009a, p. 216; Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse, 2007; Schredl et al.,

1998), mais appuient l’absence de différence significative entre les INS et les BD au niveau du contenu

onirique lors de l’endormissement (Freedman & Sattler, 1982). Les divergences entre les résultats actuels et

ceux des études antérieures proviennent possiblement des méthodes de collecte de rêves employées et de la

taille des échantillons. À cet égard, une procédure plus fiable, soit la collecte de rêves en laboratoire, a été

utilisée dans la présente étude, contrairement aux journaux de rêves et aux questionnaires antérieurement

privilégiés (Antrobus & Saul, cité dans Schredl, 2009, p. 216; Ohayon et al., 1997; Pagel & Shocknesse,

2007; Schredl et al., 1998). Également, un nombre inférieur de participants pourrait expliquer l’absence d’effet

de groupe. Les comparaisons intergroupes ont cependant révélé que les rêves des BD contenaient

davantage d’émotions positives que ceux des INS. La prévalence moins importante d’émotions positives dans

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les rêves des INS est possiblement un indice d’hyperactivation et est également en accord avec la théorie de

la continuité. Pour l’instant, les analyses effectuées permettent de conclure qu’à l’exception du nombre

inférieur d’émotions positives, les variables individuelles objectives du contenu onirique semblent être des

indicateurs limités de l’hyperactivation dans l’insomnie.

Ensuite, sur le plan subjectif, les BD qualifient leurs rêves comme étant plus agréables et vivants et

affirment qu’ils contiennent davantage de bonheur et de joie comparativement aux INS, confirmant

partiellement l’hypothèse 8b. Cette différence intergroupe traduit possiblement l’attitude négative des INS

envers leurs difficultés de sommeil et les conséquences associées. À cet égard, chez les INS, l’impression

d’une activité onirique négative pourrait être suffisante à l’exacerbation de l’activation cognitive nocturne et

ainsi partiellement contribuer à leurs difficultés de sommeil. Alternativement, cette évaluation subjective

négative est possiblement reliée à la disparité importante entre le nombre d’éléments négatifs et positifs

observée dans les rêves des INS.

Dans le cadre de l’article # 4, une exploration de la FRR a également été réalisée, permettant dans

un deuxième temps d’adresser la seconde partie de l’objectif 8. D’une part, contrairement aux prévisions

initiales, les INS n’ont pas une FRR générale subjective supérieure à celle des BD. L’élévation de la FRR en

fonction de l’augmentation du nombre d’éveils nocturnes observée antérieurement (Li et al., 2010; Ohayon et

al., 1997) n’est donc pas confirmée. Toutefois, l’absence de différence significative obtenue dans la présente

étude appuie les résultats de Schredl (1991), tout en allant à l’encontre de la majorité des études antérieures

rapportant une FRR inférieure (Ermann, cité dans Feige et al., 2008, p. 188; Pagel & Shocknesse, 2007) ou

supérieure (Schredl et al. 1998) chez les INS comparativement aux BD. Les observations actuellement non

significatives découlent possiblement du nombre élevé d’éléments négatifs dans les rêves des INS. Comme

élaboré dans le modèle d’activation-récupération (Koulack & Goodenough, 1976), les rêves ayant une charge

émotionnelle trop élevée sont plus difficiles à remémorer que ceux émotionnellement équilibrés, suggérant

que la négativité caractérisant les rêves des INS pourrait empêcher l’optimisation de la capacité de rappel.

Alternativement, l’absence d’effet de groupe au niveau de la FRR générale provient possiblement de la nature

des éveils nocturnes. Plutôt que la nuit soit interrompue par de multiples éveils améliorant ainsi la

consolidation des rêves en mémoire et en favorisant le rappel, le sommeil des INS de la présente étude est

possiblement caractérisé par quelques éveils prolongés, ce qui n’augmente pas nécessairement la FRR.

D’autre part, comme prédit durant la collecte de rêves en laboratoire, la FRR était similaire entre les deux

groupes possiblement en raison des éveils systématiques en SP. Or, malgré l’absence de différence

significative intergroupe au niveau de la FRR, les INS ont qualitativement tendance à se remémorer leurs

rêves plus fréquemment que les BD lors des collectes de rêves, suggérant que la FRR pourrait être un

indicateur potentiel de l’hyperactivation dans l’insomnie. Cependant, l’interprétation de la relation entre la FRR

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et l’insomnie doit être faite avec prudence en raison de l’absence de résultat significatif et la taille limitée de

l’échantillon.

Finalement, l’association négative entre la qualité du sommeil et le contenu onirique négatif

uniquement retrouvée chez les INS confirme la neuvième hypothèse. En effet, l’élévation du nombre

d’éléments oniriques négatifs est reliée à une ES faible, alors que la diminution du contenu négatif contribue à

l’augmentation de l’ES objective. Cette association appuie l’hypothèse d’un lien entre le contenu onirique, plus

particulièrement ses aspects négatifs, et l’hyperactivation dans l’insomnie. Pour conclure, l’activité onirique,

notamment le nombre élevé d’éléments négatifs la caractérisant ainsi que sa relation avec la qualité objective

de sommeil pourraient être liés à l’hyperactivation dans l’insomnie chronique.

6.3 Contributions théoriques

En plus des nombreuses contributions empiriques, les résultats obtenus dans le cadre des quatre

articles permettent d’appuyer et d’apporter des éléments novateurs aux principaux modèles théoriques de

l’insomnie ainsi qu’aux théories sur l’activité onirique. Voici donc les principales contributions théoriques

découlant de cette thèse.

6.3.1 Modèles théoriques de l’insomnie

Tout d’abord, les difficultés à faire la sieste à la suite de tâches cognitives observées chez les INS

appuient empiriquement l’hyperactivation décrite dans les trois principaux modèles de l’insomnie (Espie,

2002; Harvey, 2002; Perlis et al., 1997). En effet, les difficultés diurnes de sommeil survenant en situation de

surcharge cognitive malgré un état de fatigue et de somnolence témoignent de la présence d’hyperactivation

cognitive dans l’insomnie. Cette observation confirme qu’une charge cognitive élevée, sous forme de pensées

intrusives avant le coucher, contribue aux difficultés de sommeil dans l’insomnie, inhibant ainsi la

désactivation cognitive nécessaire au bon sommeil (Espie, 2002). La piètre qualité de l’ensemble des

paramètres objectifs de sommeil lors des siestes des INS appuie l’hypothèse d’Espie (2002), en confirmant le

déficit de désactivation cognitive dans l’insomnie dont les répercussions surpassent des difficultés

d’endormissement. En apport au modèle psychobiologique de l’insomnie (Espie, 2002), l’article # 1 démontre

que des stimuli banaux sans charge émotionnelle particulière, comme des tests cognitifs, sont susceptibles,

chez les INS, d’engendrer des pensées intrusives à l’endormissement et ainsi contribuer à l’activation

cognitive. Ce modèle pourrait donc être bonifié en clarifiant que des stimuli de toutes sortes ont le potentiel

d’exacerber l’activation cognitive des INS et d’entraîner des difficultés de sommeil. De plus, l’ajout de la

présence constante de l’hyperactivation cognitive chez les INS, non seulement le soir, mais également

pendant la journée, lorsqu’ils tentent de dormir, améliorerait le modèle psychobiologique (Espie, 2002).

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Les difficultés diurnes de sommeil chez les INS soutiennent également le modèle cognitif de

l’insomnie (Harvey, 2002) qui stipule que l’activation cognitive est présente de jour comme de nuit. Selon

Harvey (2002), l’hyperactivation diurne survient en raison d’inquiétudes excessives reliées aux conséquences

du manque de sommeil sur le fonctionnement quotidien. Les tests cognitifs précédant des opportunités de

siestes semblent suffisants pour générer des inquiétudes diurnes. En effet, il est probable que les INS

accordent beaucoup d’attention à leurs performances lors de ces tâches et donc, soient plus vigilants à

l’égard de leurs erreurs. Par conséquent, ils sont plus susceptibles d’attribuer ces erreurs au manque de

sommeil nocturne, ce qui entraîne des inquiétudes au sujet de leur fonctionnement. Ces inquiétudes

pourraient être présentes à l’endormissement lors des siestes et expliquer les difficultés de sommeil

observées chez les INS. Similairement, le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997) suggère que

l’hyperactivation cognitive des INS se traduirait par des pensées intrusives. Cependant, Perlis et

collaborateurs (1997) abordent seulement l’hyperactivation nocturne, c’est-à-dire la présence de pensées

intrusives avant le coucher, en négligeant l’hyperactivation diurne, contrairement à Harvey (2002). Bien que

les résultats de l’article # 1 confirment l’hyperactivation cognitive dans l’insomnie, et ce, possiblement par

l’intermédiaire de pensées intrusives avant le coucher, ils ne s’appliquent pas directement au modèle de

Perlis et al. (1997), mais contribuent plutôt à son amélioration. Ces résultats démontrent que l’hyperactivation

cognitive est une caractéristique persistante dans l’insomnie, qui influence le sommeil, tant sa composante

nocturne que diurne. L’ajout d’un aspect relié à l’activation diurne dans le modèle neurocognitif (Perlis et al.,

1997) améliorerait la compréhension des mécanismes de développement et de maintien de l’insomnie.

Ensuite, la fréquence plus élevée d’éveils en SP chez les IPS semble refléter cette hyperactivation

corticale telle que décrite dans le modèle neurocognitif de l’insomnie qui stipule que l’activation corticale

engendre d’importantes répercussions sur le sommeil des INS (Perlis et al., 1997). L’élévation des éveils en

SP chez les IPS pourrait être un indicateur supplémentaire de l’hyperactivation corticale, ce qui pourrait être

ajouté au modèle neurocognitif. Parallèlement, il est intéressant de constater que l’hyperactivation dans

l’insomnie se traduit par l’intermédiaire de variables du sommeil facilement mesurables comme les éveils en

SP et non exclusivement par des paramètres nécessitant des analyses fines du tracé PSG (p. ex. PSA,

PECs). Par ailleurs, le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997) aborde les difficultés de sommeil d’une

approche globale, c’est-à-dire sans considération pour les différents stades de sommeil. Or, l’élévation des

éveils en SP confirme qu’il est important de classifier les stades de sommeil afin de mieux comprendre les

impacts de l’insomnie sur l’architecture du sommeil au cours de la nuit. Le modèle de Perlis et collaborateurs

(1997) bénéficierait sans contredit d’une approche plus spécifique en évaluant les impacts des activations

somatique, corticale et cognitive sur les stades de sommeil, facilitant ainsi l’identification de marqueurs neuro

pathologiques précis à l’insomnie et aidant à la démarche diagnostique.

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147

Les contributions les plus significatives aux principaux modèles théoriques de l’insomnie proviennent

des résultats sur l’activité onirique des INS, non seulement en raison de leur nature novatrice, mais

également, car l’étude des rêves paraît être une avenue de recherche prometteuse dans le domaine de

l’insomnie. En premier lieu, le nombre élevé d’éléments oniriques négatifs comparativement aux éléments

positifs chez les INS semble être un indicateur potentiel supplémentaire de l’hyperactivation cognitive dans

l’insomnie (Espie, 2002; Harvey, 2002; Perlis et al., 1997), bien que cette composante ne soit actuellement

pas incluse dans les modèles théoriques. Malgré qu’il soit difficile d’identifier clairement la cause et l’effet, les

rêves à teneur négative semblent impliqués d’une manière ou d’une autre, dans l’hyperactivation des INS.

D’une part, les rêves à nature négative peuvent être générés par l’hyperactivation cognitive qui provient des

pensées intrusives à l’éveil et au coucher (Espie, 2002; Harvey, 2002). Ce processus plus ou moins conscient

d’activation cognitive atteint possiblement l’inconscient lors du sommeil pour se manifester sous forme de

rêves négatifs. D’autre part, il est possible que la négativité des rêves soit une source explicative de

l’hyperactivation cognitive dans l’insomnie. À cet égard, l’appréhension au coucher concernant la possibilité

de faire de mauvais rêves au cours de la nuit pourrait engendrer des pensées intrusives à ce sujet qui

entraînerait un état d’hyperactivation cognitive, provoquant ainsi des difficultés d’endormissement.

Autrement, les rêves négatifs pourraient être reliés à l’hyperactivation corticale dans l’insomnie

(Perlis et al., 1997). D’un côté, ils peuvent être engendrés par l’augmentation de l’activité des bandes de

fréquence bêta et alpha lors du SP des INS (Perlis et al., 2001), provoquant ainsi un nombre supérieur

d’éveils en SP comme démontré dans l’article # 2. D’un autre côté, les rêves négatifs peuvent eux-mêmes

contribuer à la modification de l’activité des différentes bandes de fréquence en SP chez les INS, engendrant

plus d’éveils en SP. Dans ce cas, il est probable que ce soit la nature négative des rêves qui provoque des

difficultés d’endormissement à la suite des éveils nocturnes et qui explique les difficultés de maintien dans

l’insomnie. Bref, il s’agit de quelques hypothèses relationnelles entre l’activité onirique négative et

l’hyperactivation dans l’insomnie, bien que plusieurs autres puissent être exposées. Toutefois, il semble que

l’activité onirique négative joue un rôle, qu’il soit explicatif ou contributif, dans l’hyperactivation des INS, c’est

pourquoi elle devrait être considérée dans les modèles théoriques de l’insomnie reposant sur l’activation.

Voici donc quelques suggestions d’intégration du contenu onirique dans les trois principaux modèles

de l’insomnie (Espie, 2002; Harvey, 2002; Perlis et al., 1997). Dans le modèle psychobiologique de l’insomnie

(Espie, 2002), la possibilité que les pensées intrusives au coucher soient provoquées par l’appréhension de

rêves négatifs pendant la nuit doit être considérée. En effet, la crainte de faire de mauvais rêves pourrait être

suffisante pour augmenter l’activation cognitive au coucher chez les INS, inhibant ainsi les processus de

désactivation cognitive nécessaires au bon sommeil. Cette hypothèse est d’autant plus valable lorsque

l’évaluation subjective du contenu onirique est considérée. Comme illustré dans l’article # 4, les rêves des BD

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sont subjectivement plus agréables que ceux des INS, en dépit d’un contenu onirique objectif majoritairement

similaire entre les groupes, à l’exception des émotions positives plus fréquentes dans les rêves des BD. Cela

démontre une propension, chez les INS, à porter davantage attention aux stimuli négatifs et donc, à accorder

plus d’importance à leurs rêves négatifs, justifiant qu’au coucher, les pensées intrusives relatives au contenu

onirique soient exclusives à l’insomnie. Par ailleurs, l’évaluation subjective du contenu onirique sous-tend que

les mécanismes nocturnes d’activation cognitive, actifs au coucher, ne sont pas uniquement engendrés par

des croyances personnelles erronées au sujet du sommeil (Harvey, 2002), mais également par des

croyances erronées face au contenu onirique chez les INS. Le modèle cognitif de l’insomnie (Harvey, 2002)

pourrait être bonifié par l’ajout de la tendance des INS à minimiser le caractère agréable de leur contenu

onirique comme élément contribuant possiblement à l’hyperactivation cognitive au coucher, entraînant ainsi

des difficultés de sommeil.

De plus, l’ajout du contenu onirique dans l’explication de l’hyperactivation contribuerait à

l’amélioration du modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997). Similairement aux deux autres

modèles, la possibilité que les pensées intrusives au coucher soient générées par l’appréhension à l'égard

des rêves à teneur négative devrait y être ajoutée. Ces pensées intrusives contribueraient à l’augmentation

de l’activation cognitive à l’endormissement, entraînant ainsi des difficultés de sommeil. Puisque

l’hyperactivation dans l’insomnie est une caractéristique persistante sur 24 heures tel que démontrée dans le

premier article, il serait également intéressant d’élaborer, dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997),

sur des éléments d’activation cognitive nocturne omis jusqu’à maintenant. Effectivement, les modèles

théoriques actuels se limitent à l’hyperactivation cognitive lors de l’éveil, en faisant abstraction de

l’hyperactivation cognitive pendant le sommeil, qui pourrait être engendrée par des processus plus

inconscients, comme l’activité onirique. Plus spécifiquement au modèle de Perlis et collaborateurs (1997), le

contenu onirique à teneur négative pourrait être ajouté comme indice d’hyperactivation cognitive nocturne

dans l’insomnie. La relation négative entre les rêves à contenu négatif et la qualité objective de sommeil chez

les INS telle qu’illustrée dans l’article # 4, justifie l’inclusion de cette composante dans le modèle neurocognitif

(Perlis et al., 1997). La négativité présente dans les rêves des INS pourrait contribuer à leur état

d’hyperactivation nocturne puisqu’elle semble avoir un impact direct sur leurs difficultés telles que mesurées

par les paramètres objectifs de sommeil. De plus, l’ajout du contenu onirique négatif permettrait de mettre en

relation l’hyperactivation cognitive provenant de l’activité onirique et l’hyperactivation corticale déjà détaillée

dans le modèle neurocognitif (Perlis et al., 1997). L’inclusion du contenu onirique négatif comme indicateur

d’hyperactivation cognitive contribuerait donc à une meilleure compréhension des facteurs de développement

et de maintien de l’insomnie.

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La tendance des INS à rappeler plus fréquemment leurs rêves lorsqu’éveillés en SP corrobore

l’importance d’ajouter le contenu onirique comme indicateur d’hyperactivation dans le modèle neurocognitif

(Perlis et al., 1997). Cette tendance provient possiblement de l’élévation de la proportion des éléments

négatifs dans les rêves des INS, confirmant ainsi la contribution probable du contenu onirique à

l’hyperactivation nocturne. Parallèlement, la FRR marginalement supérieure chez les INS pourrait être

engendrée par l’hyperactivation corticale lors du SP. À cet égard, l’augmentation dans l’activité des bandes de

fréquence rapide lors de ce stade du sommeil provoque possiblement une élévation de l’état de conscience

pendant les rêves puisque l’activité corticale est similaire à celle de l’éveil, expliquant le rappel de rêves plus

aisé chez les INS. En somme, cette thèse permet d’illustrer la place qu’occupe l’activité onirique dans

l’insomnie et son implication dans l’hyperactivation et les difficultés qui en découlent, justifiant donc

l’importance de l’explorer et de l’inclure dans les modèles théoriques de l’insomnie.

6.3.2 Modèles théoriques sur la fréquence de rappel des rêves

Les résultats obtenus sur l’activité onirique des INS trouvent écho dans le modèle de Cohen (1974)

sur la fréquence de rappel de rêves (voir Figure 1.1). En effet, la tendance des INS à se remémorer plus

fréquemment leurs rêves lors des collectes en laboratoire comparativement aux BD semble tout d’abord en

lien avec des facteurs pré-hypniques individuels. Les émotions des INS telles que l’appréhension, l’anxiété, la

tristesse et la colère, liées à leurs préoccupations à l’égard de leurs difficultés de sommeil avant le coucher

ainsi que l’activation cognitive pourraient contribuer à faciliter les éveils nocturnes en SP. Ensuite, au niveau

des facteurs hypniques physiologiques et oniriques, il s’agit d’une interaction entre le stade du sommeil

pendant lequel les éveils sont provoqués, soit le SP, facilitant la transition entre le sommeil et l’éveil, et le

contenu des rêves démontré comme étant significativement plus négatif que positif chez les INS. Cette teneur

négative du contenu onirique diminue également le seuil d’éveil qui une fois atteint, les facteurs post-

hypniques environnementaux et individuels deviennent cruciaux pour la qualité du rappel des rêves. À cet

égard, la tendance des INS à se souvenir plus fréquemment de leurs rêves comparativement aux BD pourrait

être en lien avec leur personnalité encline à la rumination ainsi qu’à leur attention sélective dirigée vers les

stimuli à teneur négative tels que leurs rêves, le tout facilité par la procédure de collecte employée minimisant

les sources externes de distraction.

Ensuite, la FRR générale non statistiquement différente entre les BD et les INS s’inscrit dans le

modèle d’activation-récupération (Koulack & Goodenough, 1976; voir Figure 1.2). Comme élaborés dans ce

modèle, les rêves ayant une charge émotionnelle trop élevée sont plus difficilement remémorés que ceux qui

sont émotionnellement plus équilibrés, suggérant que les rêves des INS pourraient être trop négatifs pour

maximiser la capacité de rappel. À cet égard, il est d’ailleurs démontré dans l’article # 4 que chez les INS, les

éléments oniriques négatifs sont significativement plus nombreux que les éléments positifs. Il est donc

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possible qu’en contexte naturel (à la maison), les rêves trop négatifs des INS soient refoulés, générant une

FRR non statistiquement différente à celle des BD. Or, lorsqu’ils dorment au laboratoire et que des éveils sont

provoqués, les INS parviennent plus difficilement à refouler leurs rêves à teneur négative. Cette négativité

rend le contenu onirique plus saillant, ce qui pourrait expliquer la tendance des INS à se remémorer plus

facilement leurs rêves que les BD lors des éveils en SP.

6.3.3 Théories sur le contenu onirique

Comme mentionné en introduction, les deux théories principales portant sur la nature du contenu

onirique sont la théorie de la compensation (Jung, 1962) et la théorie de la continuité (Nordby & Hall, 1972).

D’une part, la théorie de la compensation veut que le rêve ait une fonction compensatoire, en générant un

contenu souvent complémentaire à la vie éveillée ou qui représente l’aspect diamétralement opposé de l’état

diurne. D’autre part, la théorie de la continuité stipule que les rêves sont le reflet du style de vie du rêveur et

par l’intermédiaire de ceux-ci, des solutions aux problèmes rencontrés au cours de la journée peuvent être

formulées. Les rêves sont donc reliés aux variables de l’état diurne ainsi qu’aux variables psychologiques de

la personne.

L’absence de différence significative entre les BD et les INS au niveau des éléments oniriques

négatifs (agressions, échecs, malchances et émotions négatives) et de la majorité des composantes positives

(relations amicales, succès et chances) appuie la théorie de la compensation (Jung, 1962). En effet, ces

résultats suggèrent que les conséquences négatives habituellement rencontrées par les INS dans leur

quotidien ainsi que leur tendance à ressasser leurs difficultés et à adopter fréquemment une attitude négative

(Morin et al., 2011) ne sont pas reflétées dans leur contenu onirique. Autrement, la quantité plus élevée

d’émotions positives dans les rêves des BD que dans ceux des INS appuie la théorie de la continuité (Nordby

& Hall, 1972), au même titre que le nombre plus important d’éléments oniriques négatifs que positifs chez les

INS. À cet égard, les conséquences négatives quotidiennes vécues par les INS semblent se refléter dans

leurs activités oniriques sous forme d’une diminution des émotions positives et de rêves à teneur négative.

6.4 Contributions méthodologiques

En plus des contributions empiriques et théoriques, la présente thèse permet également

l’identification d’aspects méthodologiques dans la littérature actuelle pouvant compromettre la représentativité

des résultats. Dans le cadre de cette thèse, des solutions à ces problèmes méthodologiques sont suggérées,

ce qui contribuera à l’amélioration des procédures employées dans les recherches futures, permettant ainsi

l’obtention d’un portrait plus représentatif des difficultés engendrées par l’insomnie.

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Premièrement, l’évaluation de l’hyperactivation diurne par l’intermédiaire d’une seule opportunité de

sieste chez les INS semble être une procédure plus adaptée pour mesurer ce concept comparativement au

TILE utilisé dans les études antérieures. Bien que le TILE mesure la propension diurne au sommeil chez les

INS, permettant l’identification des effets de l’hyperactivation sur la capacité d’endormissement, cette

procédure ne considère pas tous les paramètres de sommeil diurne, car les participants sont réveillés une fois

endormis. L’ensemble des répercussions de l’insomnie sur le sommeil pendant les siestes ne peut donc pas

être évaluée à l’aide d’un TILE. Pour ce faire, la sieste unique est préférable puisqu’elle permet aux

participants de dormir pendant toute l’opportunité de sieste. Il est alors possible d’apprécier les manifestations

de l’hyperactivation diurne sur la totalité du sommeil, non seulement sur les capacités d’endormissement,

mais également sur l’ensemble des paramètres objectifs (TTS, TTE, WASO et ES), permettant de générer un

portrait plus complet et représentatif des difficultés de sommeil dans l’insomnie. Antérieurement, le TILE a

permis de déterminer que chez les INS, la première sieste du matin était celle qui connaissait le plus de

perturbations (Edinger et al., 2003), c’est pourquoi une procédure utilisant une sieste unique devrait être

réalisée en matinée. De plus, l’utilisation d’une seule sieste semble être plus écologique qu’un protocole TILE

pour mesurer le sommeil diurne. En effet, dans leur quotidien, il est plus fréquent que les INS aient une seule

opportunité de sieste plutôt que plusieurs. La procédure employée dans la présente thèse constitue donc un

parallèle intéressant avec le quotidien des participants lorsqu’ils tentent de faire une sieste à la suite d’une

mauvaise nuit de sommeil ou bien après une journée de travail, cette dernière pouvant être comparée aux

tests cognitifs. En somme, afin d’établir les impacts de l’insomnie sur le sommeil diurne, l’utilisation d’une

sieste unique est à privilégier en raison de sa validité écologique ainsi que de la représentativité des résultats

qui en découlent.

Deuxièmement, cette thèse a également permis de démontrer la faisabilité d’une collecte de rêves

en laboratoire auprès d’INS. Puisque cette procédure ne semble pas exacerber leurs difficultés de sommeil, il

est donc possible de l’employer pour évaluer l’activité onirique des INS, au même titre qu’avec les BD et ce,

sans qu’aucune modification à la procédure habituelle ne soit requise. Pendant les nuits de collecte, des

éveils sont provoqués lors des périodes de SP afin de faciliter le rappel de rêves (Dement & Kleitman, 1957).

La seule précaution nécessaire avec les INS consiste à limiter le temps d’éveil lors des collectes de rêves,

tout en s’assurant d’obtenir un récit suffisamment détaillé, minimisant ainsi les répercussions sur le sommeil.

À cet égard, quelques stratégies utilisées dans le cadre des articles # 3 et 4 se sont avérées efficaces.

D’abord, expliquer aux participants la procédure en détail avant le coucher et répondre à leurs interrogations

contribuent à une meilleure compréhension de leurs rôles lors des éveils, faisant ainsi en sorte qu’ils

amorcent leurs récits de rêves plus rapidement une fois éveillés, restreignant significativement le temps

d’éveil. Ensuite, l’absence d’interruption lors des récits de rêves, tout en encourageant les participants à

poursuivre lorsque le délai entre les idées est trop espacé, permet de limiter le temps d’éveil. Puisqu’elles

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152

permettent de diminuer le temps d’éveil lors des collectes, ces stratégies contribuent à la faisabilité d’une

collecte de rêves en laboratoire auprès d’INS.

Considérant la faisabilité de la collecte de rêves en laboratoire auprès d’INS et les nombreux

avantages de cette procédure, il serait recommandé de la privilégier dans les investigations futures. En effet,

comme mentionné en introduction, la collecte de rêves en laboratoire limite les intrusions dans le contenu

onirique et permet l’obtention d’un plus grand nombre de rêves en une seule nuit comparativement aux

journaux de rêves. Les observations provenant d’une collecte de rêves en laboratoire sont donc plus

représentatives et généralisables, c’est pourquoi elle est à privilégier. En raison de la qualité des observations

qui découlent de cette procédure, elle contribuerait à réduire la quantité d’investigations supplémentaires

nécessaires à l’obtention d’un portrait plus complet de l’activité onirique dans l’insomnie.

Troisièmement, la dernière contribution méthodologique concerne l’évaluation des fonctions

mnésiques chez les INS. Dans le cadre des articles # 3 et 4, la mémoire des participants a été mesurée lors

du processus de sélection afin de s’assurer que les capacités mnésiques n’étaient pas des variables

confondantes dans la FRR. Pour ce faire, le Rivermead Behavioural Memory Test, 3rd Edition (RBMT-3;

Wilson, Cockburn, Baddeley, & Hiorns, 1989) fut employé. Les performances des participants à cette batterie

d’évaluation soulèvent toutefois des interrogations sur ses qualités psychométriques et sa portée dans

l’évaluation des fonctions mnésiques des INS. Bien que des altérations en mémoire épisodique (type de

mémoire associé au rappel de rêves) aient antérieurement été objectivées chez le INS (pour une méta-

analyse sur le sujet, voir Fortier-Brochu, Beaulieu-Bonneau, Ivers, & Morin, 2012), le RBMT-3 a révélé que la

mémoire épisodique ainsi que l’ensemble des fonctions mnésiques, étaient préservées chez les INS du

présent échantillon, au même titre que chez les BD. De manière qualitative, un plafonnement des

performances a été observé chez la majorité des participants, entraînant ainsi un questionnement sur la

sensibilité de cette batterie d’évaluation pour détecter les altérations mnésiques même si celles-ci sont

légères. Le RBMT-3 n’est possiblement pas suffisamment sensible pour déceler la nature des difficultés en

mémoire typiquement retrouvées chez les INS. Un questionnement sur l’utilisation du RBMT-3 dans

l’évaluation des fonctions mnésiques des INS est également émis puisque cette batterie est possiblement non

adaptée à cette population. En effet, elle a été spécifiquement conçue pour mesurer les fonctions mnésiques

et en détecter des déficits généraux auprès d’une population ayant subi un traumatisme cranio-cérébral. De

plus, bien que les normes aient été établies en utilisant une population normale, elles proviennent de

l’Europe, ce qui soulève des interrogations supplémentaires sur son adaptation à la population québécoise.

En raison des nombreuses incertitudes à l’égard du RBMT-3, il serait recommandé d’employer des

tâches de mémoire plus sensibles aux difficultés spécifiques des INS. Puisque les déficits mnésiques dans

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l’insomnie semblent exclusifs à la mémoire épisodique (Fortier-Brochu et al., 2012) et qu’il s’agit de la fonction

cognitive étant possiblement la plus associée à la capacité de rappel des rêves, il serait pertinent, dans les

études futures explorant l’activité onirique des INS, d’évaluer de manière plus approfondie la mémoire

épisodique à l’aide de tests plus adaptés à cette population clinique et étant plus sensibles à leurs difficultés.

Donc, plutôt que de mesurer brièvement l’ensemble des processus mnésiques, il serait préférable de

concentrer l’évaluation sur la mémoire épisodique en s’attardant sur ses processus afin de clarifier la nature

des difficultés mnésiques des INS et d’identifier si ces déficits pourraient entraver le rappel de rêves et ainsi,

être des variables confondantes dans les analyses comparatives. Il est toutefois nécessaire de demeurer

écologique dans le choix des épreuves utilisées.

6.5 Contributions cliniques

La présente thèse participe sans contredit à l’avancement des connaissances dans le domaine de

l’insomnie grâce à ses nombreuses contributions empiriques, théoriques et méthodologiques. Il est

maintenant nécessaire de réfléchir à la portée de ces résultats dans la réalité clinique afin de déterminer leurs

implications dans la compréhension, l’évaluation et le traitement d’une problématique aussi complexe et

hétérogène que l’insomnie.

En premier lieu, comme démontré dans l’article # 1, l’hyperactivation semble persister au cours de la

journée chez les INS, engendrant des répercussions sur les habiletés à faire la sieste. Donc, pour les INS, il

serait déconseillé de pallier aux conséquences diurnes de leurs difficultés nocturnes de sommeil à l’aide

d’une sieste la journée suivante. En effet, comme ils peinent à dormir efficacement pendant la journée, des

tentatives infructueuses de siestes pourraient générer un sentiment d’impuissance envers leur insomnie et

ainsi exacerber leurs symptômes. Il faudrait plutôt décourager les siestes chez les INS et se concentrer sur

les difficultés nocturnes de sommeil en appliquant les stratégies de la thérapie cognitive-comportementale

pour l’insomnie telle que la restriction du sommeil, qui serait sans doute plus efficace pour réduire la

symptomatologie de l’insomnie.

En deuxième lieu, la tendance des INS à se remémorer plus fréquemment leurs rêves que les BD

lorsqu’éveillés en SP entraîne une réflexion quant au fonctionnement mnésique dans l’insomnie. Les études

antérieures ont démontré que les déficits mnésiques étaient les atteintes les plus sévères et les plus

courantes chez les INS (pour ne méta-analyse sur le fonctionnement cognitif dans l’insomnie, voir Fortier-

Brochu et al., 2012). Les observations sur la FRR dans la présente thèse contredisent toutefois ces résultats;

la FRR traduisant non seulement des capacités mnésiques intactes chez les INS, mais également qui

semblent être supérieures chez ces derniers comparativement aux BD. Comme mentionné ultérieurement,

cette tendance des INS à rappeler leurs rêves plus souvent provient possiblement du nombre plus important

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d’éléments négatifs que positifs qui caractérise leurs rêves. Cette disparité entre la FRR et les capacités

mnésiques des INS documentées dans les études antérieures pourrait découler des outils d’évaluation

utilisés. À cet égard, la mémoire épisodique des INS a toujours été mesurée à l’aide d’épreuves

neuropsychologiques classiques, comme l’apprentissage de listes de mots (Fortier-Brochu et al., 2012),

lesquelles sont composées de stimuli neutres et impersonnels. À l’opposé, l’activité onirique des INS, qui

permet également d’apprécier leur fonctionnement mnésique, est plutôt composée de stimuli à teneur

majoritairement négative ainsi qu’à caractère personnel. Cela démontre qu’une certaine négativité des

informations à apprendre facilite la mémorisation et le rappel, comparativement à la neutralité qui semble

générer une trace mnésique plus fragile. Cette observation va de pair avec la tendance des INS à ruminer et

à accorder plus d’importance aux stimuli négatifs que positifs (p. ex. Carney et al., 2006; 2010). Il est donc

possible que dans les études antérieures, l’utilisation de stimuli négatifs pour évaluer la mémoire épisodique

n’aurait pas révélé des déficits aussi sévères chez les INS.

Afin d’obtenir un profil mnésique plus complet et précis en tenant en compte de la propension des

INS à la négativité, il serait conseillé d’ajouter des stimuli négatifs et positifs à ceux impersonnels et neutres

habituellement employés pour mesurer la mémoire épisodique. Aussi, des stimuli des trois types, mais à

caractère plus personnel pourraient être inclus dans la procédure d’évaluation. Cela permettrait une meilleure

qualification du fonctionnement mnésique des INS en déterminant si les processus mnésiques sont

réellement atteints ou bien si les performances aux tâches de mémoire sont simplement associées à la nature

(neutre/positif/négatif) et/ou au caractère (personnel/impersonnel) des informations à apprendre. Ces ajouts à

la procédure d’évaluation de la mémoire épisodique contribueraient à une meilleure appréciation du

fonctionnement mnésique des INS, pouvant ainsi guider les interventions futures. De manière plus appliquée,

des déficits mnésiques résulteront possiblement de l’évaluation de la mémoire épisodique d’un client souffrant

d’insomnie à l’aide de stimuli uniquement impersonnels neutres. Le neuropsychologue lui proposera alors une

thérapie par remédiation cognitive pour pallier ces difficultés. Or, une évaluation plus complète de la mémoire

épisodique pourrait suggérer un profil mnésique différent, telle qu’une altération de la mémoire pour les stimuli

neutres et positifs, qu’ils soient personnels ou impersonnels, et une préservation de cette fonction pour les

stimuli négatifs personnels. Cela signifierait donc que les processus mnésiques sont préservés, mais que leur

bon fonctionnement dépend de la nature des informations à apprendre. Dans ce cas, les recommandations

neuropsychologiques seraient différentes. Plutôt que d’appliquer des stratégies pour remédier à une mémoire

épisodique déficitaire, les suggestions émises au client viseraient possiblement à développer des stratégies

pour diminuer l’importance accordée aux informations négatives afin d’être plus disposé pour l’apprentissage

d’informations neutres ou positives. Cela contribuerait probablement à la diminution des plaintes mnésiques

subjectives des INS (Fortier-Brochu et al., 2012) pour ainsi réduire l’ampleur des altérations en mémoire

épisodique objectivées lors des évaluations neuropsychologiques.

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En troisième lieu, l’étude de l’activité onirique a révélé un nombre plus élevé d’éléments négatifs

comparativement aux éléments positifs dans les rêves des INS. Comme mentionné auparavant, cette

caractéristique propre au contenu onirique des INS a possiblement un impact sur leur hyperactivation, tant au

moment du coucher qu’au cours de la nuit et donc, semble contribuer à leurs difficultés de sommeil. Il pourrait

alors être pertinent d’inclure le contenu onirique dans le traitement de l’insomnie afin de diminuer

l’hyperactivation des INS et ainsi améliorer la qualité de leur sommeil. Dans les cas où le contenu onirique

négatif semblerait contribuer aux difficultés des INS, une approche thérapeutique visant à le modifier serait

envisageable. À cet égard, différentes stratégies de contrôle des rêves pourraient être enseignées et choisies

en fonction du profil et des intérêts du client. La première stratégie, démontrée efficace dans le passé,

consiste à modifier les scénarios de rêves négatifs par suggestion pré-hypnique (pour une revue de littérature

sur le sujet, voir De Koninck, 2013). Cette stratégie vise à entraîner les individus ayant des rêves à teneur

négative à penser, avant le coucher, à des éléments positifs qui pourraient être inclus dans leur contenu

onirique. Une seconde stratégie, la thérapie par imagerie inversée (imagery rehearsal therapy), qui est

bénéfique auprès d’individus souffrant de cauchemars (p. ex. Germain et al., 2004; Krakow, Kellner, Pathak,

& Lambert, 1995), pourrait être envisagée avec les INS ayant des rêves négatifs aux scénarios récurrents.

Cette méthode consiste à imaginer un rêve positif en remplacement au rêve négatif. Enfin, la troisième

stratégie est l’apprentissage aux rêves lucides afin de contrôler les scénarios de rêves. Les rêves lucides

peuvent être induits de différentes manières, allant de l’utilisation de techniques cognitives aux stimulations

externes (p. ex. sons, lumières, stimulations corticales), en passant par la consommation de certaines

substances (pour une revue littéraire, voir Stumbrys, Erlacher, Schädlich, & Schredl, 2012).

Plus spécifiquement à la problématique de l’insomnie, ces techniques seraient potentiellement

bénéfiques puisqu’elles contribueraient à l’augmentation du sentiment de contrôle sur l’activité onirique ainsi

qu’à la réduction du nombre d’éléments oniriques négatifs. En effet, elles diminueraient possiblement

l’hyperactivation typiquement mesurée chez les INS, tant au coucher que pendant le sommeil. Comme leurs

rêves seraient plus positifs, l’appréhension à l’égard de rêves négatifs serait moindre au coucher, ce qui

pourrait améliorer les capacités d’endormissement. Similairement, la diminution du nombre de rêves négatifs

pourrait contribuer à réduire l’hyperactivation corticale et cognitive nocturne, améliorant la qualité subjective

de sommeil. De plus, l’augmentation des éléments positifs dans le contenu onirique des INS diminuerait

possiblement les éveils en SP, ce qui favoriserait une meilleure qualité objective de sommeil.

En quatrième lieu, les bénéfices de la collecte de rêves en laboratoire sur le sommeil des INS

objectivés dans l’article # 3 pourraient générer des pistes éventuelles de traitement de l’insomnie. Lors des

nuits de collecte de rêves en SP, les INS estiment plus positivement leur qualité de sommeil que lors des

nuits sans collecte. Malgré qu’ils soient objectivement éveillés plus longtemps lors des nuits de collecte, les

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INS sous-estiment significativement le WASO. Ils semblent donc accorder moins d’importance aux

perturbations de sommeil provenant de sources externes qu’à celles non reliées à des causes identifiables ou

engendrées par eux-mêmes. À la lumière de ces observations, des éveils en SP pourraient être inclus dans le

traitement de l’insomnie afin d’améliorer la qualité subjective du sommeil. Ces éveils contribueraient à réduire

l’impression subjective de ne pas dormir qui est fréquemment présente dans l’insomnie, car, en subissant des

éveils générés par une source externe au cours de la nuit, les INS réaliseraient qu’ils dormaient. Malgré la

persistance des difficultés de sommeil, les INS apprendraient à leur attribuer moins d’importance, ce qui

contribuerait probablement à diminuer la détresse vécue à l'égard de ces difficultés et conséquences

associées.

En dernier lieu, l’absence de différence significative entre les IPS et les IPA pour la majorité des

variables explorées dans la présente thèse remet en question la pertinence de maintenir la classification des

différents types d’insomnie en recherche et en clinique. Je suis d’avis qu’il demeure toujours justifié d’étudier

la problématique de l’insomnie en considérant ses différents types dans le domaine de la recherche. En effet,

il est probable que les biomarqueurs adéquats afin de différencier ces deux types d’insomnie n’aient pas

encore été identifiés puisque peu d’étude à ce jour a divisé les participants en fonction du type d’insomnie

dont ils souffraient. Dans le cadre des études ayant tenu compte des types d’insomnie, des divergences

importantes entre les IPS et les IPA ont été objectivées grâce à des techniques d’analyses fines du tracé PSG

telles que la PSA, les PECs (pour une revue de la littérature à ce sujet, voir Bastien et al., 2014). En attendant

d’identifier les biomarqueurs adéquats des différents types d’insomnie qui permettraient une meilleure

compréhension des facteurs de développement et de maintien de cette problématique, les traitements

cliniques de l’insomnie doivent demeurer axés sur la nature de ses difficultés plutôt que sur ses types

spécifiques. Il serait difficile de procéder autrement en raison de la grande hétérogénéité qui caractérise

l’insomnie. Donc pour l’instant, plutôt que de travailler à l’élaboration de traitements spécifiques aux différents

types d’insomnie et ainsi consacrer plusieurs heures à l’évaluation diagnostique de l’individu, il serait

préférable de s’attarder aux plaintes personnelles pour élaborer un plan de traitement individualisé. Le succès

de cette approche est plus probable en raison du sentiment d’être écouté et compris qui découle d’un

traitement adapté aux difficultés et attentes du client.

6.6 Limites

Malgré l’importance des résultats issus de la présente thèse, leur interprétation requiert une certaine

prudence. En effet, elle doit être effectuée à l’intérieur des limites générales de la thèse ainsi que celles des

différentes études qui la composent.

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Tout d’abord, l’hétérogénéité qui caractérise l’insomnie constitue l’une des limites principales de

cette thèse, bien qu’elle soit inévitable dans les études portant sur ce trouble du sommeil. L’insomnie est un

trouble du sommeil hétérogène dont les manifestations interindividuelles et inter-nuits varient énormément.

Cette hétérogénéité provient notamment des nombreux symptômes nocturnes possibles, se manifestant sous

forme de difficultés de sommeil à l’endormissement, en milieu de nuit (maintien), en fin de nuit (terminale) ou

encore une combinaison de ces différentes difficultés. De plus, les répercussions diurnes variées que peuvent

entraîner l’insomnie contribuent à l’hétérogénéité de ce trouble du sommeil. Cette caractéristique de

l’insomnie est donc difficilement identifiable dans les recherches scientifiques qui ont souvent une taille

d’échantillon restreinte, ce qui limite la possibilité de s’assurer que l’ensemble des manifestations de

l’insomnie soit représenté parmi les individus recrutés. Dans ces situations, l’hétérogénéité de l’insomnie doit

être reconnue lors de la généralisation des observations.

Dans la présente thèse, bien qu’une tentative de capter l’hétérogénéité lors du recrutement des

participants ait été effectuée, notamment en incluant différents types d’insomnie (IPS et IPA) et en évaluant

les impacts de l’hyperactivation sur plusieurs nuits/siestes, il est impossible de prétendre que les échantillons

saisissent entièrement l’hétérogénéité de l’insomnie. Cependant, les individus composant les différents

groupes de dormeurs semblent souffrir de difficultés suffisamment variées pour envisager une généralisation

des observations. De manière plus appliquée, en considérant les résultats de la présente thèse,

l’hyperactivation semble être une caractéristique commune chez tous les INS, quoiqu’il demeure difficile de

prédire la manière dont elle se manifestera chez chacun en raison de cette hétérogénéité. Il n’existe donc pas

de profil typique dans l’insomnie; il y a plutôt autant de profils qu’il y existe d’individus souffrant de ce trouble

du sommeil. Cette limite est donc inévitable et doit être considérée au moment de l’interprétation des

résultats. Bien que les données probantes soient importantes pour l’élaboration des traitements de l’insomnie,

il est primordial de prendre en considération l’hétérogénéité de l’insomnie afin d’optimiser l’efficacité des

interventions.

Ensuite, seulement quelques aspects de l’hyperactivation ont été abordés, ce qui constitue une limite

puisque l’ensemble de ses répercussions chez les INS n’a pas été mesuré. Il s’avère donc difficile de dresser

un profil complet des manifestations de l’hyperactivation dans l’insomnie. Toutefois, cette limite est justifiée en

raison du cadre restreint de la thèse doctorale dans lequel l’hyperactivation a été explorée. Bien que plusieurs

autres aspects du sommeil, tel que l’activité dans les différentes bandes de fréquence et les caractéristiques

du SNP auraient pu être choisies pour évaluer l’influence de l’hyperactivation dans l’insomnie, ce sont les

siestes, la macrostructure et la microstructure du SP ainsi que l’activité onirique qui ont été retenues comme

variables d’intérêt. Ces variables ont été choisies puisqu’elles semblaient liées à l’hyperactivation dans

l’insomnie, en plus d’avoir rarement été explorées dans les études antérieures.

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De manière plus précise, les études réalisées dans le cadre de cette thèse comportent également

certaines limites. En ce qui a trait à l’article # 1, la petite taille d’échantillon est susceptible de restreindre la

généralisation des observations. Il faut donc garder en tête, lors de l’interprétation des résultats significatifs, la

possibilité qu’ils soient le fruit du hasard en raison des petites tailles d’effet obtenues (se situant entre 0.20 et

0.25). De plus, malgré qu’une mesure de somnolence ait été employée après l’administration des tâches

cognitives prolongées afin d’évaluer l’état des participants, aucune mesure de fatigue mentale n’a été utilisée.

Ce type d’évaluation aurait permis de déterminer si l’élévation de l’activation lors des siestes avait réellement

contribué aux difficultés diurnes de sommeil des INS. Cette évaluation aurait permis de donner plus

d’importance aux conclusions de l’étude. Dans un autre ordre d’idées, il a été présumé que les tests cognitifs

avaient engendré les impacts observés sur le sommeil diurne, alors que des résultats similaires auraient

possiblement été obtenus en l’absence d’épreuves mentalement exigeantes. Afin de vérifier cette hypothèse,

il aurait fallu accorder une opportunité de sieste supplémentaire aux participants, laquelle n’aurait pas été

précédée de tests cognitifs. L’ajout de cette sieste aurait aidé à déterminer si le diagnostic était suffisant pour

expliquer les différences intergroupes au niveau des paramètres objectifs de sommeil diurne ou bien si

l’évaluation cognitive prolongée a bel et bien contribué aux résultats.

Les quelques limites pouvant être soulignées dans la deuxième étude de cette thèse concernent la

variabilité inter-nuits caractérisant l’insomnie ainsi que la représentativité des résultats issus uniquement de

nuits en laboratoire. Malgré que le nombre de nuits utilisé pour évaluer la macrostructure et la microstructure

du SP soit supérieur à celui des études antérieures, il est possible que deux nuits ne soient pas suffisantes

pour bien capturer la variabilité inter-nuits chez les INS. Autrement, les nuits en laboratoire pourraient avoir

des répercussions sur le SP et ainsi compromettre la représentativité des nuits habituelles des INS et des BD.

Alternativement, dans les investigations futures, les paramètres du SP pourraient être évalués à la maison par

l’intermédiaire d’appareils ambulatoires, limitant les impacts du laboratoire sur les caractéristiques du SP.

Pour leur part, les résultats des articles # 3 et 4 sont soumis aux mêmes critiques, car la même

méthodologie a été employée. Tout d’abord, la portée des comparaisons intragroupes entre les variables

objectives et subjectives de sommeil afin de déterminer l’impact des collectes de rêves sur la perception du

sommeil est limitée. La divergence d’environnement entre la condition contrôle à la maison et celle

expérimentale au laboratoire aurait pu avoir un impact sur les paramètres de sommeil. Afin de potentialiser

les comparaisons, les nuits sans collecte de rêves se seraient également déroulées au laboratoire. Or,

puisque les variables de sommeil des INS lors des nuits de collecte de rêves ont été comparées à celles d’un

groupe contrôle (BD), il est possible d’affirmer que les résultats obtenus sont majoritairement attribuables aux

impacts de la procédure plutôt qu’à l’environnement de sommeil. Ensuite, la généralisation des observations

doit être faite prudemment en raison de la petite taille d’échantillon. Cependant, les résultats obtenus sur

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l’activité onirique sont très encourageants puisqu’ils permettent d’établir de nouvelles pistes de recherche

dans le domaine de l’insomnie. Des études supplémentaires sur les rêves des INS, incluant un nombre plus

important de participants, sont toutefois requises afin de confirmer les résultats prometteurs de la présente

thèse. Aussi, une division des principaux types d’insomnie (IPS et IPA) pourrait être réalisée dans ces futures

études, classification qui était impossible dans le cadre des articles # 3 et 4 en raison de leur nature

préliminaire et des petits échantillons. Une meilleure caractérisation de l’activité onirique des IPS et des IPA

découlerait de cette classification, ce qui aiderait à mieux identifier son rôle dans l’hyperactivation, contribuant

ainsi à une meilleure compréhension des types d’insomnie et à la précision des critères diagnostiques.

6.7 Avenues de recherche

Bien que les résultats de la présente thèse contribuent à une meilleure compréhension de

l’hyperactivation dans l’insomnie, plusieurs aspects pouvant améliorer les connaissances à cet égard n’ont

pas été explorés à ce jour. Les observations de cette thèse ont engendré une réflexion sur l’état de la

littérature concernant l’hyperactivation dans l’insomnie pour ainsi générer des pistes futures de recherche.

En ce qui concerne l’hyperactivation diurne, il serait recommandé de l’évaluer formellement dans les

investigations futures. Bien que l’hyperactivation diurne semble présente dans l’insomnie, elle a été mesurée

indirectement dans l’ensemble des études antérieures sur le sujet, incluant la présente étude. Afin de

s’assurer que les difficultés diurnes des INS sont effectivement le résultat de l’hyperactivation, des mesures

d’évaluation subjective et objective de ce concept devraient être utilisées. Une relation directe entre ces

mesures d’hyperactivation et les capacités de sommeil diurne pourrait être établie. Cela éviterait de présumer

que les difficultés diurnes de sommeil proviennent de l’hyperactivation et augmenterait la certitude des

conclusions émises. Pour ce qui est de la microstructure du SP, les MOR ont rarement été étudiés jusqu’à

présent dans l’insomnie, et lorsqu’ils l’ont été, des procédures d’évaluation différentes ont été employées.

Dans le but d’uniformiser les conclusions relatives aux MOR dans l’insomnie, il serait recommandé d’utiliser

les mêmes critères pour définir cette variable. Les MOR pourraient également être classés en fonction de leur

amplitude. À cet égard, il est probable que les différences entre les INS et les BD au niveau des MOR se

situent dans leur amplitude et que les effets de groupes s’estompent lorsque toutes les amplitudes sont

confondues.

La nouveauté de l’activité onirique comme domaine d’intérêt dans l’insomnie génère plusieurs

avenues de recherche. Considérant que l’activité onirique est potentiellement associée à l’hyperactivation

dans l’insomnie, il serait important d’objectiver cette relation. Plus spécifiquement, le lien entre le contenu

onirique et l’activité dans les différentes bandes de fréquence en SP (mesurée par la PSA) précédant le rêve

pourrait être établi. Cela permettrait de déterminer la contribution du contenu onirique à l’hyperactivation

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corticale et ainsi mieux objectiver ses répercussions sur le sommeil des INS et la manière dont il contribue à

leurs difficultés. Il serait également intéressant de comparer les rêves survenant lors des différentes périodes

de SP. Cela permettrait notamment de déterminer la manière dont l’activité onirique progresse au cours de la

nuit et ainsi établir des liens entre les difficultés de sommeil rapportées et le contenu onirique. De plus,

l’activité onirique dans la présente thèse n’a pas été mesurée en fonction des différents types d’insomnie en

raison du petit échantillon. Les futures investigations sur le sujet comprenant un nombre plus élevé de

participants devraient diviser les INS en deux groupes distincts : les IPS et les IPA. Bien que la classification

des types d’INS ne soit plus recommandée dans le domaine clinique, elle demeure adéquate à la recherche,

surtout dans des domaines relativement inexplorés comme l’activité onirique. Cette division favoriserait la

caractérisation de l’activité onirique des IPS et des IPA ainsi que la détermination de son rôle potentiel dans

l’hyperactivation, qui semble d’ailleurs s’exprimer différemment en fonction du type d’insomnie (Bastien et al.,

2013; St-Jean et al., 2013).

De manière générale, l’élaboration d’études de traitement basées sur les recommandations de la

section 6.5, particulièrement celles relatives au contrôle du contenu onirique qui n’a jamais été employé

auprès d’INS, serait à considérer. En effet, ce type d’étude permettrait de déterminer la faisabilité de ces

stratégies auprès d’INS et surtout, d’évaluer leur efficacité dans la diminution de leurs difficultés, considérant

leur hyperactivation. Il est probable que des stratégies comme la suggestion pré-hypnique ne soient pas

applicables avec les INS puisqu’elles pourraient exacerber leur charge cognitive au coucher, car les INS

seraient concentrés à penser à des éléments positifs, ce qui contribuerait au maintien de leurs difficultés.

Dans ce cas, d’autres stratégies plus adaptées aux INS seraient à privilégier. Or, tant qu’elles n’ont pas fait

l’objet d’études empiriques, il est difficile de déterminer les meilleures stratégies à utiliser auprès d’INS afin de

réduire leur contenu onirique négatif.

Finalement, l’établissement du rôle de l’activité onirique dans l’étiologie de l’insomnie pourrait

engendrer des pistes d’intervention et de prévention pour diminuer le risque de développement et de

chronicisation de cette problématique. À cet égard, l’activité onirique n’est pas incluse dans les modèles

étiologiques de l’insomnie, et ce, probablement parce que la recherche empirique sur le sujet n’est pas

encore suffisamment avancée. D’une part, il se peut que les rêves à prédominance négative observés chez

les INS soient présents avant les premiers symptômes apparents de l’insomnie tels que les difficultés de

sommeil. Dans ce cas, la tendance à faire des rêves négatifs pourrait faire partie des facteurs prédisposant

de l’insomnie. D’autre part, il est probable que la prépondérance des rêves négatifs débute à la suite d’un

événement stressant, contribuant ainsi à la précipitation du trouble, comme il est également possible qu’ils

surviennent une fois les difficultés de sommeil bien établies, constituant alors un facteur perpétuant de

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l’insomnie. Pour l’instant, il ne s’agit que d’hypothèses qui demeurent à explorer et à valider dans le cadre

d’investigations futures.

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Conclusions

Pour conclure, cette thèse doctorale a contribué à établir que l’hyperactivation semble être une

caractéristique centrale dans l’insomnie. En plus d’avoir des répercussions importantes sur le sommeil

nocturne des INS et de se manifester sous différentes formes, l’hyperactivation est également présente tout

au long de la journée. D’une part, elle engendre chez les INS, tant chez les IPS que chez les IPA, des

difficultés à faire la sieste au cours de la journée, malgré un sentiment de fatigue, laissant croire que

l’hyperactivation semble avoir plus d’impacts que la fatigue et la somnolence dans l’insomnie sur les

capacités à faire des siestes. Il semble donc que les siestes diurnes pourraient être un indicateur potentiel de

l’hyperactivation chez les INS. D’autre part, le SP et l’activité onirique ont permis d’explorer l’hyperactivation

nocturne dans l’insomnie afin d’en identifier des marqueurs potentiels. Bien que la macrostructure du SP et la

majorité des variables de la microstructure de ce même stade semblent être des indicateurs limités de

l’hyperactivation, la fréquence élevée d’éveils en SP chez les IPS pourrait refléter cette hyperactivation. Cette

élévation du nombre d’éveils en SP provient possiblement d’une activité onirique caractérisée par un nombre

plus élevé d’éléments négatifs que positifs qui est propre aux INS. Donc, il semble qu’en plus d’être un indice

potentiel d’hyperactivation cognitive dans l’insomnie, le contenu onirique négatif contribue possiblement à

l’hyperactivation corticale qui est à l’origine des multiples éveils en SP. De surcroît, le lien entre

l’augmentation du contenu onirique négatif et la diminution de la qualité objective de sommeil uniquement

présente chez les INS, confirme que les rêves négatifs semblent impliqués dans l’hyperactivation. La

tendance des INS à se souvenir plus fréquemment de leurs rêves lors des éveils en SP est probablement liée

à la quantité importante d’éléments négatifs dans leurs rêves et suggère également une association avec

l’hyperactivation dans l’insomnie. L’activité onirique, qui demeure un champ de recherche peu exploré jusqu’à

présent dans l’insomnie, paraît comme étant une avenue prometteuse pour les investigations futures portant

sur l’hyperactivation dans l’insomnie. En résumé, les siestes, les éveils en SP et l’activité onirique semblent

être des indicateurs potentiels de l’hyperactivation dans l’insomnie, alors que la macrostructure et certains

éléments de la microstructure du SP (MOR, DMOR et micro-éveils) reflètent de manière limitée cet état

d’hyperactivation et nécessitent des recherches supplémentaires pour clarifier leur relation avec cette variable

centrale dans l’insomnie.

En plus de contribuer à l’avancement des connaissances dans l’insomnie et donc, à une meilleure

compréhension de cette problématique, les résultats obtenus dans cette thèse ont contribué à l’amélioration

des principaux modèles théoriques de l’insomnie, que ce soit par la confirmation de la présence

d’hyperactivation sur 24 heures, que par l’ajout de l’activité onirique comme indice d’hyperactivation nocturne.

Des apports méthodologiques considérables, comme les avantages écologiques d’utiliser une seule sieste

pour mesurer les capacités de sommeil diurne, la faisabilité d’une collecte de rêves en laboratoire auprès

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d’INS ainsi que des interrogations sur les qualités psychométriques du RBMT-3, découlent de cette thèse. De

manière plus appliquée, les observations du présent projet contribuent également au domaine clinique de

l’insomnie. En effet, elles ont permis d’émettre des recommandations tant au niveau de l’évaluation des

fonctions cognitives dans l’insomnie que sur des pistes potentielles de traitement afin de réduire les

symptômes de l’insomnie en utilisant des composantes novatrices (contenu onirique et éveils en SP). De

plus, à la lumière des résultats obtenus, un questionnement sur la pertinence de distinguer les différents types

d’INS a été soulevé.

Bien qu’elles engendrent des apports considérables sur les plans empirique, théorique,

méthodologique et clinique, les observations obtenues doivent être interprétées dans les limites de la

présente thèse. Les résultats de cette thèse ne constituent pas une fin en soi dans le domaine de la

recherche sur l’hyperactivation dans l’insomnie chronique, mais bien un début qui génère différentes pistes

prometteuses d’investigation, surtout en ce qui a trait à l’activité onirique souvent laissée pour compte dans

les études sur l’insomnie.

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175

Annexes

Annexe A

Modèle de l’inhibition psychobiologique de l’insomnie (Espie, 2002)

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176

Annexe B

Modèle cognitif de l’insomnie (Harvey, 2002)

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177

Annexe C

Modèle neurocognitif de l’insomnie (Perlis et al., 1997)

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178

Annexe D

Questionnaire sur la fréquence de rappel de rêves

Nom : ____________________________ Date : _________________________

Répondez aux trois questions suivantes en lien avec la fréquence de rappel de vos

rêves.

1. Habituellement, à quelle fréquence vous souvenez-vous, le matin au réveil, d’un

rêve que vous avez eu pendant la nuit?

Presque toutes les nuits _____ Environ une fois par deux semaines _____

Plusieurs fois par semaine _____ Environ une fois par mois ______

Environ une fois par semaine _____ Moins d’une fois par mois ______

2. À quelle fréquence avez-vous des cauchemars?

Presque toutes les nuits _____ Environ une fois par deux semaines _____

Plusieurs fois par semaine _____ Environ une fois par mois ______

Environ une fois par semaine _____ Moins d’une fois par mois ______

3. Comparez vos rêves à il y a 10 ans. Vos rêves sont-ils :

Plus fréquents______ Moins fréquents_____ Aussi fréquents______

Plus vivants et réels____ Moins vivants et réels___ Aussi vivants et réels____

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179

Annexe E

Journal de rêves

Instructions

1. Avant de vous coucher, décrivez sur le formulaire les événements principaux de votre

journée. Mentionnez toute émotion ou interaction particulières. Complétez également le

questionnaire sur votre état émotif (au verso) et notez l’heure à laquelle vous vous couchez.

2. En vous couchant, placez les formulaires à remplir le matin et un stylo à côté de votre lit.

3. En vous réveillant le matin, faites l'effort de vous souvenir d'un rêve que vous avez eu

pendant la nuit. Écrivez immédiatement votre rêve sur la feuille appropriée. Continuez à

écrire à l’endos de la feuille si nécessaire.

4. Écrivez votre rêve en mentionnant tous les détails dont vous vous souvenez. Décrivez les

lieux, les événements, les personnages et leurs activités, les sentiments et les émotions qui

y sont vécus. Indiquez ce qui arrive aux personnages, incluant vous-même.

5. Veuillez identifier les personnages et les lieux connus par leur nom. Par exemple, "Martin,

mon ami..." ou "le tout s'est passé dans la cuisine de ma maison...".

6. Immédiatement après avoir écrit votre rêve, veuillez répondre au questionnaire sur votre

rêve et au questionnaire sur votre état émotif.

7. Pour les besoins de l’étude, nous vous demandons de nous fournir un rêve. Vous pouvez

donc suivre ces étapes quotidiennement jusqu’à ce que vous ayez écrit un rêve. Nous vous

demandons de ne pas sélectionner les rêves que vous rapporterez et de noter le premier

rêve que vous aurez.

8. Lorsque vous aurez rapporté un rêve, vous n’aurez plus à compléter les questionnaires du

soir et votre participation sera terminée. D’autre part, si vous avez complété les 10 copies

des questionnaires du soir et que vous n’avez toujours pas rapporté un rêve, nous vous

demandons de retourner tout de même les questionnaires complétés.

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180

À remplir le soir (À tous les soirs jusqu’à deux rêves) :

Numéro du sujet:____________________________ (à l’usage de

l’expérimentateur)

Date : _____________________________________

Décrivez les principaux événements de votre journée :

Avez-vous vécu un ou des moment(s) de stress durant la journée?

Entourez le chiffre correspondant au niveau de stress le plus intense que vous avez éprouvé

aujourd’hui :

0--------------------1---------------------2---------------------3-----------------------4

nul faible moyen élevé très élevé

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181

À remplir le soir (À tous les soirs jusqu’à deux rêves) :

Comment vous sentez-vous?

Évaluez à quel point chacun des adjectifs suivants correspond à votre état émotif actuel

(écrivez le chiffre correspondant dans l’espace réservé à cet effet).

0 = pas du tout 1 = un peu 2 = moyennement 3 = beaucoup

1) inquiet(e) : ___________ 9) déçu(e) : _________________

2) effrayé(e) : ___________ 10) coupable : ________________

3) anxieux(se) : __________ 11) dégoûté(e) : ______________

4) confiant(e) : __________ 12) réjoui(e) : ________________

5) rempli(e) d’espoir : _____ 13) content(e) : _______________

6) passionné(e) : _________ 14) heureux(se) : ______________

7) fâché(e) : _____________ 15) soulagé(e) : _______________

8) triste : _______________

16) autre (précisez _______________________) : __________

En ce moment, quel est votre niveau de stress? Entourez le chiffre correspondant sur

l’échelle suivante :

0--------------------1---------------------2---------------------3-----------------------4

nul faible moyen élevé très élevé

Heure du coucher:___________________________

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182

Journal de rêves

À remplir le matin

Heure du réveil : _____________________________

Date : _____________________

Ceci est mon rêve #________________ (1 ou 2 ou... de cette nuit)

RACONTEZ VOTRE RÊVE EN MENTIONNANT TOUS LES DÉTAILS DONT VOUS

VOUS SOUVENEZ : Décrivez les lieux, les événements, les personnages et leurs

activités, les sentiments et les émotions qui y sont vécus. Indiquez ce qui arrive aux

personnages, incluant vous-même.

(Écrire le plus clairement possible.)

(Utiliser l'envers de la page si nécessaire)

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183

Questionnaire sur votre rêve – À remplir le matin

A. Encerclez sur l’échelle appropriée le chiffre qui correspond le mieux à

l’évaluation personnelle que vous faites de votre rêve. N’encerclez qu’une

seule valeur par question.

1 = Pas du tout 2 = Un peu 3 = Modérément 4 = Beaucoup

1. La qualité de mon rappel de rêve était bonne : .......................................... 1 2 3 4

2. Mon rêve était vivant : ............................................................................... 1 2 3 4

3. Dans mon rêve, j’ai ressenti les émotions suivantes :

— de la joie .................................................................................... 1 2 3 4

— du bonheur ................................................................................ 1 2 3 4

— de l’appréhension ...................................................................... 1 2 3 4

— de la colère ................................................................................ 1 2 3 4

— de la tristesse ............................................................................. 1 2 3 4

— de la confusion .......................................................................... 1 2 3 4

— de la peur ................................................................................... 1 2 3 4

— de l’anxiété ................................................................................ 1 2 3 4

4. Le contenu de mon rêve était agréable : ................................................... 1 2 3 4

5. Le contenu de mon rêve était désagréable : .............................................. 1 2 3 4

B. Veuillez cocher () la réponse qui semble la plus appropriée.

1. L’humeur dans votre rêve a affecté votre humeur au réveil.

— Pas du tout ........... ( )

— Un peu ................. ( )

— Beaucoup ............ ( )

— Extrêmement ....... ( )

2. Votre rêve vous a rappelé des souvenirs personnels.

— Pas du tout ........... ( )

— Un peu ................. ( )

— Beaucoup ............ ( )

— Extrêmement ....... ( )

3. Votre rêve vous a sensibilisé à certains aspects de votre vie personnelle.

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184

— Pas du tout .......... ( )

— Un peu ................ ( )

— Beaucoup ............ ( )

— Extrêmement ...... ( )

4. Votre rêve vous a motivé à clarifier votre façon de vivre.

— Pas du tout .......... ( )

— Un peu ................ ( )

— Beaucoup ............ ( )

— Extrêmement ...... ( )

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185

À remplir le matin

Comment vous sentez-vous?

Évaluez à quel point chacun des adjectifs suivants correspond à votre état émotif actuel

(écrivez le chiffre correspondant dans l’espace réservé à cet effet).

0 = pas du tout 1 = un peu 2 = moyennement 3 = beaucoup

1) inquiet(e) : ___________ 9) déçu(e) : _________________

2) effrayé(e) : ___________ 10) coupable : ________________

3) anxieux(se) : __________ 11) dégoûté(e) : ______________

4) confiant(e) : __________ 12) réjoui(e) : ________________

5) rempli(e) d’espoir : _____ 13) content(e) : _______________

6) passionné(e) : _________ 14) heureux(se) : ______________

7) fâché(e) : _____________ 15) soulagé(e) : _______________

8) triste : _______________

16) autre (précisez _______________________) : __________

Quel était votre niveau de stress au moment où vous vous êtes réveillé ce matin?

Entourez le chiffre correspondant sur l’échelle suivante :

0--------------------1---------------------2---------------------3-----------------------4

nul faible moyen élevé très élevé

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186

Annexe F

Évaluation subjective des rêves lors des collectes en laboratoire

Nom : _______________________________ Date : __________________

ID : ________________________ # Nuit : __________ # Rêve :________________

Évaluation du degré émotionnel du rêve

A. Questionner le participant à la suite du récit de rêve sur les émotions ressenties. Lors de votre rêve, avez-vous ressenti les émotions suivantes et si oui, à quel degré d’intensité :

Émotion Pas du tout Un peu Modérément Beaucoup Joie 1 2 3 4

Bonheur 1 2 3 4 Appréhension 1 2 3 4

Colère 1 2 3 4 Tristesse 1 2 3 4

Confusion 1 2 3 4 Peur 1 2 3 4

Anxiété 1 2 3 4

B. À quel degré d’intensité votre rêve était :

1. Bonne qualité de rappel : 1 2 3 4

2. Vivant : 1 2 3 4

3. Contenu agréable : 1 2 3 4

4. Contenu désagréable : 1 2 3 4

1 = Pas du tout 2 = Un peu 3 = Modérément 4 = Beaucoup