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Investissements directs trangers : analyse des tendances rcenteses Investissements directs l'tranger (IDE) sont au cur de la mondialisation, des changes et du dveloppement conomique depuis plusieurs dcennies(1). En effet, l'essor des IDE n'est pas un phnomne rcent, le rle important jou depuis longtemps par les entreprises multinationales en tmoigne. Toutefois, depuis une vingtaine d'annes, le mouvement a acclr tout particulirement durant la dernire dcennie, avec un pic atteint en 2000, tant par les investissements mesurs selon leur origine ou IDE sortants (1 239 milliards de dollars) que ceux mesurs selon leur destination ou IDE entrants (1 397 milliards(2)). Cette progression a t alimente par les grandes oprations de fusionsacquisitions dans les industries des techniques de l'information et de la communication. Aprs l'clatement de la bulle Internet, les investissements directs ont nettement diminu entre 2000 et 2003. Ils ont rebondi en 2004, quoique de faon encore limite, avec une progression de 2% des flux d'IDE entrants 648 milliards de dollars et de 10% des flux sortants 730 milliards. Cette volution tient de nombreux facteurs, parmi lesquels on peut citer les innovations techniques et un environnement conomique et politique de plus en plus favorable la dtention des entreprises nationales par des capitaux trangers. Certains pays se sont galement efforcs d'attirer les

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investissements trangers en proposant des conditions fiscales avantageuses. La volatilit des flux d'IDE, qui vient de leur nature mme, rend hasardeuses les comparaisons d'une anne l'autre et c'est pour cette raison que, dans les dveloppements qui suivent, nous favoriserons, autant que faire se peut, les tendances longues et les comparaisons entre pays et grandes zones. Les pays de l'OCDE sont les principaux originateurs des IDE, et cette situation s'est mme renforce en 2004, avec un nouveau record de 668 milliards de dollars, aprs 593 milliards en 2003. A l'inverse, les IDE destination des pays de l'OCDE ont continu de s'inscrire sur une tendance baissire, reculant de prs de 460 milliards de dollars 407 milliards en 2004. Au total, compte tenu de la progression des IDE sortants et de ce nouveau repli des IDE entrants, les investissements nets des pays dvelopps ont atteint un nouveau point haut en 2004 252 milliards de dollars, contre 141 milliards l'anne prcdente. L'lment le plus marquant des deux dernires dcennies est indniablement la part de plus en plus importante prise par les IDE destination des pays en dveloppement. Alors qu'ils reprsentaient peine un cinquime du total en 1990, ils se sont hisss plus de 35% en 2004 (et plus de 40% si l'on ajoute les pays de l'Europe du SudEst et la CEI)(3).21

Eric Vergnaud

(1) Bruce A. Blonigen : A Review of the Empirical Literature of FDI Determinants, NBER Working Paper 11299, avril 2005. (2) L'cart entre flux sortants et entrants s'explique par des diffrences de mesure entre les pays. Pour plus de dtails voir annexe, pages 39 et 40. (3) La CNUCED considre trois grands groupes de pays : les pays dvelopps, les pays en dveloppement et les pays d'Europe du Sud-Est et la CEI.

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et flux d'IDE. Ainsi, l'exprience montre que l'afflux d'IDE ne conduit pas automatiquement une acclration de la croissance, si des mesures de politique conomique d'accompagnement spcifiques ne sont pas mises en uvre. Les Nations unies attendent la poursuite de la croissance des IDE au cours des annes venir, la part destine aux pays mergents devant continuer de progresser. Sous la condition de politiques et d'volutions conomiques satisfaisantes, les IDE continueront d'exercer une influence positive sur la croissance. Ils contribueront galement l'augmentation du poids des pays mergents au sein de l'conomie mondiale (Brsil, Russie, Inde, Chine en particulier).

Retour sur les tendances rcentesAu cours des vingt dernires annes, la taille, la nature et la destination des IDE ont t profondment modifies. En 2000, anne record pour les IDE mais galement pour les marchs actions, les IDE totalisaient 1 400 milliards de dollars, soit sept fois plus qu'en 1990 (voir tableaux 1 et 2, pages 24 27, et graphique 1). Aprs l'clatement de la bulle Internet, les investissements directs ont nettement diminu entre 2000 et 2003, puis ont rebondi en 2004. Au total, alors que le stock mondial d'IDE en pourcentage du PIB n'avait augment que marginalement entre 1980 et 1990, il a plus que doubl depuis lors pour dpasser 22% en 2003 (voir tableaux 3 et 4, pages 32 35, et graphique 2).

Les pays qui sont destinataires des IDE en attendent essentiellement un soutien leur croissance conomique et leur dveloppement, afin d'acclrer leur processus de rattrapage des pays revenus levs. Cependant, si la corrlation positive entre la croissance conomique d'un pays et les flux d'IDE qu'il accueille est incontestable, il est plus dlicat de mettre en vidence le sens de la causalit entre croissance conomique22 Conjoncture Dcembre 2005

Rorientation des flux d'IDE entrants vers les pays en dveloppement Les IDE ont de nouveau progress en 2004 (+2%)(4), avec une hausse de prs de 660 milliards de dollars, et ce, aprs trois annes de baisse conscutives. Cette reprise s'explique par la trs forte progression des flux dirigs vers les pays en dveloppement. Leur hausse a t, en effet, spectaculaire, avec +40%, et ces derniers ont atteint un niveau record de 233 milliards de dollars. A l'inverse, les IDE destination des pays dvelopps (dans lesquels sont dsormais inclus les nouveaux membres de l'Union europenne) ont de nouveau recul (pour la quatrime anne conscutive), et ceci en dpit de la reprise conomique dans de nombreux pays dvelopps, du regain de confiance des investisseurs et du rebond des profits des entreprises. Les IDE vers les pays dvelopps ont ainsi baiss de 14% en 2004 et se situaient 30% sous leur pic de l'anne 2000 (1 100 milliards de dollars). Les Etats-Unis sont demeurs, nanmoins, la premire terre d'accueil des IDE en 2004, avec presque 96 milliards de dollars(5), soit 14,8% du total mondial, devant le Royaume-Uni, 78,5 milliards de dollars et 12,1% du total. La Chine arrive en troisime position avec 60,6 milliards de dollars et 9,4% du total. En revanche, les IDE destination de l'UE-25 ont recul de 36% (-40% pour la seule UE-15), revenant leur niveau de 1996 (la France, les Pays-Bas, la Sude et l'Allemagne tant particulirement touchs). Ces tendances trs diffrentes n'apparaissent gure surprenantes, ds lors qu'on les analyse la lumire de la diversit des conjonctures conomiques. Les fortes croissances enregistres par

l'Asie en dveloppement (mais galement par d'autres rgions mergentes) ont contrast avec le rgime de faible croissance de la plupart des conomies d'Europe continentale. Les Etats-Unis ont, quant eux, continu d'occuper une position mdiane, poursuivant la reprise vigoureuse initie en 2001. Au-del de la progression spectaculaire de 2004, la rorientation des IDE vers les pays en dveloppement est une tendance lourde, qui a merg il y a une quinzaine d'annes environ (voir graphiques 3 et 4).23

(4) Nous considrons les IDE entrants, sauf mention du contraire. (5) Les IDE vers les Etats-Unis ont augment pour la premire fois depuis 2000, tout en ne revenant qu'aux deux tiers du niveau atteint cette mme anne 2000.

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Les flux vers les mergents sont la source des deux tiers de la croissance totale des IDE depuis cette date, passant de 1% de leur PIB en 1990 4% en 2004. En outre, entre 2000 et 2003, la proportion des investissements vers les pays en dveloppement a augment fortement, en dpit du recul marqu des IDE en niveau absolu. Alors qu'ils ne reprsentaient mme pas un cinquime du total en 1990, leur part s'est hisse prs de 35% en 2004. Toutefois, la Chine, Hong-Kong, Singapour, le Mexique et le Brsil constituent 60% du total des IDE vers les pays en dveloppement depuis la moiti des annes 1990. A l'encontre des ides reues, la Chine, tout en tant une destination privilgie, n'vince pas les autres pays asiatiques (voir encadr 1), ni les autres pays en dveloppement.

Par consquent, les Etats-Unis, qui sont depuis longtemps la principale destination des IDE, ont vu leur part dans le total diminuer (23% au dbut des annes 1990, moins de 15% en 2004, comme nous l'avons indiqu plus haut). Les autres destinations privilgies ont longtemps t les pays d'Europe occidentale. En 1990, Singapour tait le seul pays en dehors de l'Amrique du Nord et de l'Europe figurer parmi les dix premires destinations des IDE. Les choses ont radicalement chang depuis lors, la Chine, mais galement Hong-Kong, le Mexique et le Brsil ayant rejoint Singapour. Cette rorientation des IDE vers les pays en dveloppement n'est qu'un des aspects d'une rallocation plus large

Encadr 1 : Le rle de la ChineLimportance croissante de la Chine comme terre daccueil des IDE a nourri lide que lEmpire du Milieu faisait de lombre aux autres pays asiatiques. Certes, la progression des IDE entrants en Chine a t spectaculaire. Ceux-ci taient de 3,5 milliards de dollars en 1990 (soit 2% du total) pour se hisser 62 milliards en 2004 (9% du total), soit le deuxime rang mondial. Dans le mme temps, les IDE destination des quatre pays de lAsean ont recul de 75% pour se situer moins de 5 milliards de dollars en 2004. Toutefois, une tude rcente (Eichengreen et al)* a montr que les IDE destination de la Chine ne seffectuaient pas aux dpens des autres pays en dveloppement de la zone. Tout dabord, la Chine joue le rle dun ple rgional dattraction dont bnficient les autres pays mergents de la zone, en particulier en ce qui concerne les IDE en provenance du Japon. Ensuite, limportance du march chinois est primordiale et profite toute la rgion. Enfin, les donnes dIDE concernant la Chine sont trs probablement au-dessus de la ralit, selon le FMI et la Banque mondiale. Ces deux institutions internationales estiment quenviron un quart des investissements directs trangers en Chine sont en ralit des investissement sino-chinois qui transitent par Hong-Kong ou dautres places off shore, afin dtre requalifis comme IDE et ainsi bnficier de la fiscalit plus favorable et de la protection juridique plus forte rserves au capital tranger.* Eichengreen, Barry et Tong, Hui : Is Chinas FDI Coming at the Expense of Other Countries? n1135, mai 2005.

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des flux de capitaux. La part des IDE dans le total des flux de capitaux dirigs vers les pays en dveloppement est devenue de plus en plus importante, dpassant 50% aujourd'hui, soit sept fois plus que les flux officiels. Rappelons que, au dbut des annes 1990, les deux catgories taient de taille gale et que, au milieu des annes 1990, les IDE ne dpassaient pas les investissements de portefeuille. Les pays de l'OCDE demeurent les principaux investisseurs l'tranger Ds lors que l'on s'intresse aux flux sortants d'IDE, les tendances et la hirarchie sont trs diffrentes de celles relatives aux flux entrants. Ainsi, la hausse de 18% des IDE sortants en 2004, qui les a hiss 730 milliards dollars, tient essentiellement aux investissements effectus par les pays dvelopps. Ceux-ci ont reprsent environ 90% du total depuis quinze ans. L encore le poids des Etats-Unis est essentiel, avec un nouveau record en 2004 et 30% du total, alors que la part de l'UE a recul. Toutefois, mme si cela concerne des montants encore extrmement modestes, les pays en dveloppement investissent de plus en plus l'tranger. Ainsi, de grandes entreprises sont apparues au Mexique et au Brsil, qui participent au processus d'intgration conomique rgional. Par ailleurs, les entreprises chinoises effectuent de plus en plus d'investissements stratgiques l'tranger, trs souvent pour avoir accs des matires premires dont la matrise est juge essentielle la poursuite de la croissance conomique.

Quelle forme prennent les IDE ? La plus grande part prise par les IDE entrants dans les pays en dveloppement a modifi la situation des balances de paiements. Les crises traverses par les pays mergents depuis le dbut des annes 1980 permettent d'expliquer en grande partie ces volutions. Les banques ont t moins enclines accorder des crdits. Dans les pays en dveloppement eux-mmes, les autorits ont dsir mettre en place les bases d'une plus grande stabilit des flux de capitaux. A cet effet, ils ont acclr les rformes, afin de donner plus de place au libre jeu des forces du march dans leurs conomies, et ont procd la privatisation du secteur productif. Ces changements ont encourag les acquisitions d'entreprises dans les pays mergents. Leur part est passe de 10% des IDE dans le milieu des annes 1980 environ un tiers en 2000. La cration ex nihilo (greenfield) demeure, nanmoins, la composante la plus large des IDE dans les pays mergents. A l'inverse, dans les pays dvelopps, les fusions-acquisitions constituent le compartiment le plus dynamique des IDE (huit fois plus important que les greenfields au cours des dernires annes). L'importance croissante de l'industrie des services La part des services dans le PIB a fortement augment au cours des dernires dcennies. Il n'est pas surprenant que le flux des IDE dans le secteur des services ait suivi la mme tendance. Le point d'inflexion date du29 Conjoncture Dcembre 2005

dbut des annes 1970, quand les pays dvelopps ont voulu exploiter leur avantage comparatif venant d'une main-d'uvre mieux forme et rduire leur exposition aux matires premires. La vritable acclration de la tendance s'est produite au milieu des annes 1990, encourage par un accs plus facile aux marchs locaux et favorise par les privatisations et la recherche d'une main-d'uvre bon march. Les IDE dans le secteur des services des pays mergents, qui pesaient 30% du total des investissements dans cette zone en 1989-1991, en reprsentaient un peu plus de la moiti en 2001-2003. Au sein des pays dvelopps, si le mouvement a t moins marqu, il n'en est pas moins une ralit, passant de 55% plus de 70% (voir tableau 5). En termes de stocks, la hausse a t de prs de 300%, pour dpasser 5 600 milliards de dollars, les deux tiers de la hausse tant dus la progression des stocks dans les pays dvelopps.30 Conjoncture Dcembre 2005

En outre, alors que le commerce et la finance comptaient pour prs de 65% du stock des IDE dans les services en 1990, leur part tait revenue moins de 45% en 2003, ce mouvement tant particulirement marqu dans les pays dvelopps. La bulle dans le secteur des techniques de l'information et de la communication et les privatisations ont conduit une augmentation considrable des IDE dans les secteurs de la distribution d'lectricit et de gaz, des communications et des services aux entreprises. Quelles raisons la reprise des IDE en 2004 La conjonction de facteurs macroconomiques, microconomiques et institutionnels favorables permet d'expliquer la reprise des investissements directs l'tranger durant l'anne passe.

La reprise conomique entame en 2001 a conduit une croissance record depuis trente ans du PIB mondial, en 2004, avec plus de 5%. En outre, le recul du dollar a rendu les investissements libells dans cette devise plus attractifs. Par ailleurs, l'assainissement des bilans des entreprises, de concert avec le faible niveau des taux d'intrt, a cr des conditions financires favorables. La progression des marchs d'actions a galement diminu le cot de financement des investissements. En outre, la hausse du cours des matires premires a encourag les multinationales du secteur investir, tout particulirement en Amrique latine et en Afrique. Enfin, si l'essentiel des programmes de privatisation a dj t ralis dans la plupart des conomies et, de ce fait, a peu soutenu les IDE en 2004, les oprations effectues par le mtier du

private equity ont bondi l'anne dernire, pour atteindre 107 milliards de dollars, contre seulement 69 milliards en 2003. En outre, les oprations immobilires transfrontalires se sont envoles pour atteindre 30 milliards de dollars en 2004 (trois fois plus que l'anne prcdente), favorises par la monte des prix et l'ouverture du march aux trangers dans les pays, comme l'Allemagne et la Pologne, o il leur tait encore ferm. et leur bond au cours des quinze dernires annes ? La forte progression des IDE tient de nombreux facteurs, parmi lesquels on peut citer les innovations techniques et un environnement conomique et politique de plus en plus favorable la dtention des entreprises nationales par des capitaux trangers.

Encadr 2 : Quelles sont les motivations des IDE ?1/ La modration des cots salariaux Dans les pays dvelopps, les entreprises sont soumises aux exigences en matire de prix des consommateurs et aux volutions des cots salariaux et sociaux. L'exportation partir des pays dvelopps vers les pays intermdiaires o le pouvoir d'achat est encore faible est impossible et l'implantation locale s'impose. Les industries les plus touches ont t le textile et l'automobile, mais galement les services qui ne sont pas en contact avec la clientle. Dans les services, la dlocalisation de certaines activits (gestion des plateformes tlphoniques, traitement de l'information, oprations lies la gestion des contrats) a dbut. 2/ Les contraintes de localisation Nombre d'activits sont soumises des contraintes gographiques fortes (ptrole, produits coteux ou difficiles transporter). 3/ Le suivi des clients Il s'agit l d'un vecteur important de la mondialisation, qui concerne particulirement l'activit bancaire. Cette obligation de proximit vis--vis du client touche galement les industries plus traditionnelles que sont l'automobile et le textile, puisqu'il s'agit d'amener les cots des niveaux compatibles avec les salaires locaux. 4/ L'largissement des marchs Le souci d'atteindre une taille minimale est frquent pour les banques et les assurances. En particulier, la ncessaire prquation gographique des risques incite au dveloppement l'chelle du monde. En outre, de nombreuses rgions du monde voient l'mergence d'une classe moyenne dont l'pargne et les besoins d'assurance, de prvoyance retraite et sant sont considrables.

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(6) Nicoletti G.S., Hajkova D., Mirza D. et Yoo K.Y. : Policies and international integration: influences on trade and foreign direct investment, OCDE Economic Department, Working Paper n 359, 2003 ; Bloningen A.B. (opus cit note 1) ; Riess A., Uppenberg K.: Determinants and growth effects of foreign investment, EIB papers, Volume 9, N 1, 2004.

La rduction des barrires au commerce et l'investissement a favoris les IDE, en particulier ceux affects aux stratgies dites horizontales, dans lesquelles les entreprises veulent produire sur le march tranger, et donc y construisent des usines (qui, de fait, se substituent des accords de licence ou aux exportations). Le progrs technique est un second facteur de dveloppement des IDE au cours des dernires dcennies. Les processus de plus en plus complexes de production peuvent prendre la forme d'une intgration verticale dans le domaine de l'industrie, par des investissements dans les diffrents stades du processus de production et l'tablissement d'une chane de production intgre internationalement. Dans le cas d'une socit dtenant des capacits de recherche et dveloppement ou d'un portefeuille de marques commerciales, des conomies d'chelle seront obtenues par une position de leader sur le march mondial et la dispersion gographique de l'exploitation des brevets et/ou des marques. Enfin, il ne faut pas oublier la forte monte des marchs d'actions qui a, en fait, favoris la grande vague des fusions-acquisitions de la deuxime moiti des annes 1990 qui, d'ailleurs, elle-mme soutenait en retour la Bourse. Quels sont les moyens d'attraction des IDE ? Les facteurs dterminants pour les IDE sont tant les conditions conomiques que des variables politiques(6).

La taille du march et ses perspectives de dveloppement constituent des atouts indniables pour attirer les IDE. Ainsi, toute intgration commerciale rgionale (Union europenne, Alena) devrait tre favorable la venue d'IDE. Les infrastructures physiques, financires et techniques sont galement essentielles, car elles sont susceptibles d'augmenter la rentabilit du capital investi. Le cadre rglementaire et institutionnel doit tre de bonne qualit afin de limiter les incertitudes et les risques exercer une activit productive dans un pays donn. En particulier, l'investissement doit tre sinon encourag, du moins protg. Un minimum est l'existence d'un cadre juridique transparent et efficace, permettant de rgler les conflits d'affaires ventuels. Enfin, certains pays se sont galement efforcs d'attirer les investissements trangers en proposant des conditions fiscales avantageuses.

Les relations entre IDE et croissance conomiqueL'augmentation spectaculaire des IDE et les changements dans leur destination et leur nature conduisent lgitimement se poser un certain nombre de questions : les IDE ont-ils une influence positive sur les performances conomiques du pays d'accueil (et du pays d'origine galement) ? Quelles seraient les mcanismes de cette relation ? Quelles sont les diffrences ventuelles entre les pays dvelopps et les pays en dveloppement ? Existe-il des conditions a priori permettant l'efficacit des IDE, comme par exemple le niveau

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d'ducation et de formation professionnelle (qualit du capital humain) ? Quel peut tre le rle des politiques publiques(7) ? Deux coles s'opposent quant la nature des liens entre croissance conomique et IDE. Pour la premire, le transfert de techniques et de connaissances associes aux IDE nourrit la croissance conomique. En effet, l'importation de biens techniques labors, l'adoption de techniques trangres plus avances, l'amlioration de la qualit de la formation de la main-d'uvre permettent un comblement de l'cart technologique entre pays dvelopps et pays en dveloppement, ce qui constitue un facteur puissant de rattrapage conomique. Pour la seconde, la volatilit des IDE n'est pas moindre que celle des placements financiers, et le retrait des investisseurs l'occasion d'une crise ne fait qu'exacerber celle-ci. Par ailleurs, selon les critiques des IDE, ceux-ci exerceraient un effet d'viction sur les investissements nationaux des pays en dveloppement, qui ne se sentiraient pas de taille affronter la concurrence des pays dvelopps. Les IDE, un moteur de la croissance conomique Les avantages des IDE sont dsormais largement reconnus : transfert des techniques, dveloppement de la concurrence, diffusion des meilleures pratiques de production et de gestion, lvation du niveau d'ducation et de comptences professionnelles dans les pays htes. En outre, ces derniers se voient offrir un accs aux internationaux. Tous ces facteurs devraient soutenir la croissance.

Au niveau du stock de capital, on considre gnralement qu'un IDE effectu dans un pays dvelopp renforce les gains de productivit. Dans les pays mergents, les IDE participeront au processus d'accumulation ncessaire au progrs conomique. Par ailleurs, les crations d'emplois qu'apporte un IDE sont galement gnratrices de croissance des revenus et donc de l'activit. Il existe une diffrence importante entre le secteur des biens de consommation et celui des biens d'investissement. Dans le premier, les IDE permettent une diversification de la gamme de produits offerts aux consommateurs du pays d'accueil et contribuent ainsi en cela une amlioration du bien-tre gnral, audel des effets favorables sur l'emploi et les revenus. De son ct, le secteur des biens d'investissement est un vecteur puissant de diffusion des progrs techniques au pays hte et remplit, de ce fait, un rle trs proche de celui des importations de biens haute valeur ajoute. La revue des travaux thoriques et empiriques apporte de nombreux lments en faveur d'une corrlation positive entre la croissance conomique d'un pays et les flux d'IDE qu'il accueille. Toutefois, il est plus dlicat de mettre en vidence le sens de la causalit entre croissance conomique et flux d'IDE(8). En effet, la capacit qu'aura un pays donn de tirer profit des externalits positives des IDE est particulirement ingale. Elle dpend largement des secteurs et de la capacit des entreprises du pays hte tirer parti des avantages (thoriquement) attendus des flux d'IDE. En particulier, les pays et les entreprises qui affichent ex ante des performances37

(7) Alafaro, Kalemli-Ozcan, Volosovych : Capital Flows in a Globalized World: The Role of Policies and Institutions, NBER Working Paper, n11696, octobre 2005. (8) Voir Riess A., Uppenberg K. (opus cit note 6)

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(9) Calderon C., Loayza N. et Servn L. : Greenfield foreign direct investment and mergers and acquisitions: feedback and macroeconomic effect, World Bank Policy Research Working Paper 3192, 2004. (10) L'Irlande est un exemple frappant d'une stratgie de dveloppement fonde sur l'accueil des IDE, dont cherchent s'inspirer les pays d'Europe centrale et orientale rcemment entrs dans l'UE.

en matire de productivit attirent plus les IDE, ce qui rend malaise la mise en vidence de la causalit entre investissements directs et croissance. Certains travaux conomtriques rcents(9) ont montr que les fusions et acquisitions comme les IDE sous forme d'investissement greenfield tiraient l'investissement national, mais taient elles-mmes entranes par le taux de croissance du PIB, qui pouvait tre considr comme un proxy du retour sur investissement. La difficult mettre en vidence un lien de causalit direct entre IDE et croissance conomique ne signifie absolument pas qu'il n'existe pas, mais que la croissance est un phnomne complexe rpondant une multitude de facteurs. Ainsi, l'exprience montre que l'afflux d'IDE ne conduit pas automatiquement une acclration de la croissance, si des mesures de politique conomique d'accompagnement spcifiques ne sont pas mises en uvre(10). Au total, croissance conomique et IDE sont lis conjointement avec ces autres facteurs essentiels que sont l'environnement de politique conomique et rglementaire, les capacits techniques initiales (infrastructures de communication, l'tat et le niveau antrieurs du stock de capital) et, last but not least, le niveau d'ducation et de formation de la main-d'uvre.

ralentissement de la croissance mondiale. L'ensemble des enqutes menes par les Nations unies montre que la majorit des experts interrogs fait tat de l'anticipation de la poursuite de la hausse des IDE court terme. La pression de la concurrence, le processus de libralisation, la croissance des entreprises multinationales au sein des marchs mergents sont autant de facteurs de soutien mis en avant. Toutefois, cette progression devrait tre mesure, compte tenu de la faiblesse persistante de la croissance de certains pays dvelopps et du ralentissement cyclique de certains autres. En outre, la volatilit des cours de change et des prix des matires premires est au nombre des facteurs dfavorables. L'Asie demeurera une destination privilgie, mais la CNUCED estime que la CEI, l'Europe du Sud-Est et l'Amrique latine devraient jouer un rle croissant. [email protected]

Des perspectives favorables court termeLa croissance des IDE s'est trs probablement poursuivie en 2005. De mme, une nouvelle progression est attendue en 2006, sauf net

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Annexe : Dfinition et mesure des investissements directs l'tranger (IDE)Un IDE est la dtention d'un intrt stable par une entreprise situe dans le pays d'origine d'un montant quivalent de 10% ou plus d'une entreprise situe dans un pays tranger (le pays hte). Bien que cette proportion de 10% soit gnralement suffisante pour donner l'entreprise du pays d'origine des moyens de contrle importants de l'entreprise situe dans le pays hte, la plupart des IDE sont en gnral des contrles 100% ou presque de filiales. Les IDE regroupent trois types d'investissement : le capital en actions, les prts intra-entreprises et les profits rinvestis sur place. Les IDE sont extraits des balances des paiements. Toutefois, de grandes diffrences dans les mthodes de collecte et de mesure entre les diffrents pays conduisent des carts bilatraux substantiels entre IDE entrants et IDE sortants. Nous reprenons ici un tableau, concernant la Chine, prsent par la CNUCED dans son dernier rapport annuel de 2005.

Ces diffrences aux niveaux nationaux aboutissent des carts globaux trs importants. Ainsi, en 2004, le total des IDE entrants recenss au niveau mondial s'levait 648 milliards de dollars, tandis que les IDE sortants atteignaient 730 milliards, soit 13% de plus.

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Cela s'explique par des pratiques variables dans la collecte et la mesure des IDE. Tout d'abord, certains pays s'cartent de la rgle des 10%. Ensuite, si tous les pays comptabilisent les prts long terme, certains ne le font pas des prts court terme ou des crdits l'exportation. Par ailleurs, d'autres pays ne disposent pas encore de l'appareil statistique suffisant pour la collecte des profits rinvestis sur place, et/ou obtiennent l'information des entreprises aprs un dlai trs long (ce qui est la source dune partie des rvisions, non ngligeables d'une anne l'autre). En outre, les pratiques peuvent voluer au cours du temps. Ainsi, les profits rinvestis sur place n'ont t pris en compte qu'en 1996 par le Japon, tandis que, la mme anne, les statistiques d'IDE allemandes commenaient prendre en compte les prts intraentreprises court terme. Enfin, et ce n'est pas le dernier des obstacles, afin de permettre les comparaisons internationales, les IDE sont convertis dans une devise commune, le dollar amricain. Les mesures deviennent ainsi sensibles aux variations de change et, compte tenu de l'importante dprciation subie par le dollar en 2004, les carts sont substantiels cette anne.

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Direction des Etudes EconomiquesPhilippe dARVISENET Chef Economiste ECONOMIES OCDE Philippe dARVISENET Eric VERGNAUD Questions structurelles, prvisions Caroline NEWHOUSE-COHEN Conjoncture Pays ETATS-UNIS, CANADA Alexandra ESTIOT JAPON, AUSTRALIE, NOUVELLE-ZELANDE Caroline NEWHOUSE-COHEN ZONE EURO, FINANCES PUBLIQUES Mathieu KAISER FRANCE, MARCHE DU TRAVAIL ZONE EURO Jean-Marc LUCAS ALLEMAGNE, AUTRICHE, SUISSE, ELARGISSEMENT UE Eric VERGNAUD EUROPE DU SUD, MARCHE FINANCIER UNIQUE Marion GIRARD-V ASSEUR ROYAUME-UNI, PAYS NORDIQUES, BENELUX PENSIONS, PREVISIONS A LONG TERME Raymond VAN DER PUTTEN ECONOMIE BANCAIRE Van NGUYEN THE Responsable Laurent QUIGNON RISQUES P A YS Guy LONGUEVILLE Responsable ASIE Delphine CAVA LIER Sylvain DUPUIS Nhu-Nguyen NGO AMERIQUE LATINE Christine PELTIER Brnice PICCIOTTO AFRIQUE Stphane ALBY Galle LETILLY EUROPE DE LEST FLUX DE CAPITAUX VERS LES PAYS MERGENTS Franois FAURE RUSSIE, ANCIENNES REPUBLIQUES SOVIETIQUES Tatiana ESANU MOYEN-ORIENT SCORING Pascal DEVAUX 01.43.16.95.40 01.43.16.95.54 01.42.98.56.54 01.43.16.95.58 01.42.98.49.80 01.43.16.95.50 01.43.16.95.58

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01.43.16.95.52 01.43.16.95.50 01.42.98.27.62 01.43.16.95.53 01.42.98.49.80 01.42.98.44.24

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Conjoncture

Dcembre 2005

Nos publicationsn

economic-research.bnpparibas.com r

Conjoncture traite chaque mois des grands sujets de lactualit conomique et des problmes structurels. n Conjoncture - Taux - Change assure un suivi mensuel dtaill de la conjoncture conomique et des volutions des taux dintrt et de change dans les grands pays de lOCDE. n Finances publiques dans la zone euro. Cette publication parat chaque trimestre. n EcoFlash est un commentaire des principaux vnements conomiques (publication de donnes, dcisions de politique conomique) dans les heures qui suivent leur annonce, accompagn dune analyse approfondie. n EcoWeek tudie des sujets conomiques spcifiques et au cur des dbats (chaque lundi).Pour recevoir directement nos publications, vous pouvez contacter notre secrtariat : Chantal CAZES : +33 (0)1 42 98 58 91 - [email protected] revue Conjoncture reflte lopinion des Etudes Economiques de BNP Paribas. Elle est publie uniquement titre informatif. Ni linformation contenue, ni les opinions exprimes ne constituent une offre ou une sollicitation en vue dacheter ou vendre un quelconque placement. Linformation prsente mane de sources considres comme fiables, mais BNP Paribas ne garantit ni leur exactitude ni leur exhaustivit. Toutes opinions ou prvisions ont un caractre provisoire. Les informations et opinions exprimes dans ce document ont t obtenues de sources d'information publiques rputes fiables. BNP Paribas ne fait aucune dclaration ni ne peut garantir de faon expresse ou implicite que cette information ou ces opinions sont exactes et sa responsabilit ne saurait tre engage au titre de sa divulgation ou de son contenu. Ce document ne constitue ni un prospectus ni un appel public l'pargne, ni une quelconque sollicitation auprs des investisseurs en vue de l'achat de titres ou aux fins d'effectuer tout autre investissement. Les informations et opinions contenues dans ce document sont publies en vue d'aider les investisseurs, mais ne font pas autorit en la matire et ne sauraient dispenser l'investisseur d'exercer son propre jugement ; elles sont par ailleurs susceptibles d'tre modifies tout moment sans notification et ne sauraient servir de seul support une valuation des sous-jacents mentionns ci-dessus. Toute rfrence une performance ralise dans le pass sur un titre mis par l'metteur ne constitue pas une indication d'une performance future. Aucune socit du Groupe BNP Paribas n'accepte d'tre tenue pour responsable au titre de pertes directes ou dcoulant d'une utilisation des informations contenues dans ce document. Les estimations et opinions contenues dans ce document refltent notre jugement la date de publication des prsentes. BNP Paribas et l'ensemble des entits juridiques, filiales ou succursales (ensemble dsignes ci-aprs " BNP Paribas "), sont susceptibles d'agir comme teneur de march, d'agent ou encore titre principal d'intervenir pour acheter ou vendre des titres mis par les metteurs mentionns dans ce document, ou des drivs y affrents. BNP Paribas est susceptible notamment de dtenir une participation au capital des metteurs mentionns dans ce document, de se trouver en position d'acheteur ou vendeur de titres ou de contrats termes, d'options ou de tous autres instruments drivs reposant sur l'un de ces sous-jacents. BNP Paribas, ses dirigeants ou employs, peuvent exercer ou avoir exerc des fonctions d'employ ou dirigeant auprs de tout metteur mentionn dans ce document, ou ont pu intervenir en qualit de conseil auprs de ce(s) metteur(s). BNP Paribas est susceptible de solliciter, d'excuter ou d'avoir dans le pass fourni des services de conseil en investissement, de souscription ou tous autres services au profit de l'metteur mentionn aux prsentes (y compris et sans limitation agir en tant que conseil, arrangeur, souscripteur, prteur) au cours des 12 derniers mois prcdant la publication de ce document. BNP Paribas est susceptible, dans les limites autorises par la loi en vigueur, d'avoir agi sur la foi de ou d'avoir utilis les informations contenues dans les prsentes, ou les travaux de recherche ou d'analyses sur le fondement desquels elles sont communiques, et ce pralablement la publication de ce document. BNP Paribas est susceptible d'obtenir une rmunration ou de chercher tre rmunr au titre de services d'investissement fournis l'un quelconque des metteurs mentionns dans ce document dans les 3 mois suivant sa publication. Tout metteur mentionn aux prsentes est susceptible d'avoir reu des extraits du prsent document pralablement sa publication afin de vrifier l'exactitude des faits et sa vracit des informations sur le fondement desquelles il a t labor. Ce document est labor par le Groupe BNP Paribas. Il est conu l'intention exclusive des destinataires qui en sont bnficiaires et ne saurait en aucune faon tre reproduit en tout ou partie ou mme transmis toute autre personne ou entit sans le consentement pralable crit de BNP Paribas. En recevant ce document, vous acceptez d'tre engags par les termes des restrictions ci-dessus. Dclaration de l'analyste. Chaque analyste responsable de la prparation et de la rdaction de ce document certifie que (i) les opinions qui y sont exprimes refltent exactement son opinion personnelle sur l'ensemble des metteurs (pris individuellement ou collectivement) ou des titres dsigns dans ce document de recherche, et dclare que (ii) aucune composante de sa rmunration n'a t, n'est, ou ne sera lie, directement ou indirectement, aux recommandations et opinions exprimes ci-dessus. Etats-Unis : ce document est distribu aux investisseurs amricains par BNP Paribas Securities Corp., ou par une succursale ou une filiale de BNP U Paribas ne bnficiant pas du statut de broker-dealer au sens de la rglementation amricaine des investisseurs institutionnels amricains de premier rang. BNP Paribas Securities Corp., filiale de BNP Paribas, est un broker -dealer enregistr auprs de la Securities and Exchange Commission et est membre affili de la National Association of Securities Dealers, Inc. BNP Paribas Securities Corp. n'accepte la responsabilit du contenu du document prpar par une entit non amricaine du groupe BNP Paribas que lorsqu'il a t distribu des investisseurs amricains par BNP Paribas Securities Corp. Royaume-Uni : ce document a t approuv en vue de sa publication au Royaume Uni par BNP Paribas Succursale de Londres, une succursale de BNP U Paribas dont le sige social est situ Paris, France. BNP Paribas Succursale de Londres est rgie par la Financial Services Authority (" FSA ") pour la conduite de son activit de banque d'investissement au Royaume Uni, et est un membre du London Stock Exchange. Ce document a t prpar pour des investisseurs professionnels, n'est pas conu destination de clients relevant de la gestion prive au Royaume Uni tels que dfinis par la rglementation FSA, et ne saurait de quelconque faon tre transmise ces personnes prives. Japon : ce document est distribu des entreprises bases au Japon par BNP Paribas Securities (Japan) Limited, par la succursale de Tokyo de BNP Paribas, ou par une succursale ou une entit du groupe BNP Paribas qui n'est pas enregistre comme une maison de titres au Japon, certaines institutions financires autorises par la rglementation. BNP Paribas Securities (Japan) Limited, Succursale de Tokyo, est une maison de titres enregistre conformment au Securities and Exchange Law of Japan et est membre de la Japan Securities Dealers Association. BNP Paribas Securities (Japan) Limited, Succursale de Tokyo, n'accepte la responsabilit du contenu du document prpar par une entit non japonaise membre du groupe BNP Paribas que lorsqu'il fait l'objet d'une distribution des entreprises bases au Japon par BNP Paribas Securities (Japan) Limited, Succursale de Tokyo. 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Bulletin dit par les Etudes Economiques - BNP Paribas Sige social : 16 boulevard des Italiens - 75009 Paris Tl. : +33 (0)1 42 98 12 34 - Internet : www.bnpparibas.com Directeur de la publication : Michel Pbereau Imprimeur : Ateliers J. Hiver SA - Dpt lgal : 2005 ISSN : 0338-9162 - Copyright BNP ParibasConjoncture 2005