FV Avril 2015
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Un exercice difficile
Difficile dcrire un dito au lendemain du premier tour,
alors que les rsultats du second seront connus quand vous le
lirez.
Difficile aussi de dcrypter les rsultats du premier tour
de ces lections dpartementales : quelques satisfactions, des
questions et beaucoup dinquitudes.
Des satisfactions. Malgr la crise sociale, la crise envi-
ronnementale, la crise conomique, la crise de confiance, les
Franais ont plus vot que prvu. Tous nos candidats ont fran-
chi la barre des 5 % ; certains, en autonomie ou en alliance
sous ltiquette Majorit citoyenne, dpassent largement les
10 %. Malgr un appel au vote utile, lcologie est donc bien
prsente en Franche-Comt et on est bien au-del des 2 %
annoncs par les sondages. Dans le Territoire-de-Belfort, des
alliances de gauche permettent des cologistes dtre pr-
sents au second tour. Besanon - et il aurait peut-tre fallu
commencer par l -, le binme Claude Mercier - Eliane Paulin
arrive en tte du premier tour dans une situation nationale
difficile. Ils ont bien dfendu lcologie. Nous esprons
llection de tous nos candidat-e-s prsent-e-s au second
tour.
Des interrogations. En Franche-Comt, nous avions
choisi dadapter notre stratgie en fonction des situations
locales et des partenaires potentiels. Nos concitoyens,
comme les militants politiques, sinterrogent, ne savent pas
comment ragir face aux crises mentionnes plus haut. La
comparaison des rsultats de nos candidats engags dans des
configurations trs diffrentes ne permet pas de valider telle
ou telle stratgie. Sans doute faudra-t-il poursuivre ce travail
dadaptation au terrain, et aussi rflchir la lisibilit de nos
propositions et de nos stratgies.
Des inquitudes. Le Front national sinstalle durable-
ment dans le paysage rgional. Le Doubs est un des dparte-
ments o il progresse le plus. Cest lexpression du dsaveu
de la classe politique, du dsarroi des oublis et des plus fra-
giles et de linquitude dune part croissante de la population.
Inquiets, nous le sommes aussi quant la prise en compte des
enjeux climatiques par les excutifs qui vont sortir des urnes.
Et voil qu' peine sortis des dpartementales, nous
serons en AG Dijon pour prparer les rgionales de fin 2015.
Venez nombreux participer au choix de notre stratgie.
AVRIL 2015 / n206 / 1,70
Corinne Tissier
et Bernard Lachambre
Cosecrtaires EELV
-
RSULTATS EN FRANCHE-COMT
Sommaire
2
P 1 : dito
P 2 7 : Rsultats des dpartementales en Franche-Comt
P 8 : Les prochains enjeux du SYBERT
P 10 : Lconomie circulaire, quest-ce que cest ?
P 11 : Cantines scolaires
P 12 : Comment recevoir La Feuille Verte ?
P 13 : Lectures pour temps de doute
P 15 : Science et cologie
P 17 : Mais quest-ce que le Kosovo ?
P 20 : Un mois, mois, et moi
P 22 : Bulletin dadhsion
lections dpartementales 2015 1er tour
Plus de 40 candidats cologistes francs-comtois taient prsents au 1er tour des lections dpartementales dans des
stratgies diffrentes en fonction des situations locales (Cf. La Feuille Verte de mars). Quelle que soit la stratgie, nos candi-
dats ont dfendu avec conviction nos valeurs. Bravo et flicitations tous pour leur nergie, leur courage... et leurs scores !
Sans entrer dans une analyse politique dtaille, nous vous proposons un petit tour d'horizon des rsultats, au soir du
1er tour, de chaque canton o nous tions prsents : tour d'horizon qui fait apparatre des inquitudes, quelques rares es-
poirs et une ralit diffrente des scores crdits aux cologistes par les mdias nationaux.
- Sur 7 cantons o nous tions prsents en autonomie dans le Doubs et la Haute-Sane, la moyenne des scores obte-
nus est de 8,62 %.
- Sur 6 cantons o nous tions avec le Front de gauche dans la Majorit citoyenne , la moyenne des scores obtenus
s'lve 15,18 %.
- Sur 4 cantons du Territoire-de-Belfort (3) et du Doubs (1) o nous tions prsents dans une union avec le PS, la
moyenne des scores obtenus est de 30,4 %.
Dans le Doubs, ELV tait prsent dans 5 cantons, dont un en alliance avec la majorit dpartementale :
- Canton Besanon-2 (Autonomie) :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Franoise BRANGET M. Michel VIENET
UMP 31,42 Ballotage
Mme Catherine BARTHELET M. Vincent FUSTER
PS 31,40 Ballotage
Mme Genevive DECRION M. Philippe MOUGIN
FN 23,64 /
M. Pierre CHUPIN Mme Ccile PRUDHOMME
EELV 7,69 /
Mme Alice JOMAIN M. Patrice SALZENSTEIN
PCF 5,86 /
-
3
- Canton Besanon 3 (Accord local) :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Claude MERCIER Mme liane PAULIN
EELV Majo. Dep.
32,25 Ballotage
Mme Marie-Laure DALPHIN M. Philippe GONON
UMP - UDI 31,23 Ballotage
M. Julien ACARD Mme Batrice JEANDENAND
FN 25,02 /
Mme Elsa MAILLOT M. Grard MONNIER
PCF 11,50 /
- Canton Besanon 4 (Autonomie) :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus
Mme Odile FAIVRE-PETITJEAN M. Alain LORIGUET
UMP - Modem 27,98 Ballotage
Mme Sarti HONG M. Lotfi SAID
PS 25,23 Ballotage
Mme Claudine MARTEL M. Mikael SAINT-VOIRIN
FN 21,11 /
M. Christophe MOYSE Mme Corinne TISSIER
EELV 8,57 /
Mme Fatima GHERBI M. Georges UBBIALI
PCF 7,82 /
Mme Jolle COMTE M. Patrick RONOT
DVD 6,07 /
M. Eric PUTOT Mme Lise RUEFLI
Majo. citoyenne 3,21 /
- Canton de Montbliard (Autonomie) :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus
Mme Virginie CHAVEY M. Jean-Luc GUYON
UMP 32,20 Ballotage
M. Sylvain MARY Mme Sylvianne SCHOTT
FN 28,90 Ballotage
Mme Myriam CHIAPPA-KIGER M. Jrme TROSSAT
PS 26,00 /
Mme Anna MAILLARD M. Alain PONCET
EELV 6,09 /
Mme Franoise BAQUET-CHATEL M. Lionel MANIERE
PCF 5,43 /
M. Esref BULUT Mme Senay UNLU
PEJ 1,38 /
-
4
- Canton de Pontarlier (Autonomie) :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Florence ROGEBOZ M. Pierre SIMON
UDI - UMP 38,90 Ballotage
M. Cyril GAGNEUR Mme Eliane LECHINE
FN 25,14 Ballotage
M. Christian BOUDAY Mme Liliane LUCCHESI
PS 22,59 /
Mme Claire COLIN M. Jean-Luc FAIVRE
EELV 11,93 /
Mme Hafize NOMAL M. Abdullah YUCEL
PEJ 1,44 /
En Haute-Sane, ELV tait prsent dans 3 cantons en autonomie.
- Canton de Marnay :
- - - - Canton de Rioz :
- Canton de Vesoul-1 :
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Maurice FASSENET Mme Catherine LIND
PS 32,13 Ballotage
Mme Christelle CLEMENT M. Andr GAUTHIER
UMP 30,60 Ballotage
M. Jean-Pierre BRIARD Mme Colette CLERC
FN 30,57 Ballotage
Mme Michle DURAND-MIGEON M. Jean-Franois GAFFARD
EELV 6,69 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Edwige EME M. Yves KRATTINGER
PS 44,54 Ballotage
M. Jacques BARD Mme Lucienne BRULLOT
FN 26,69 Ballotage
Mme Anne DELABORDE M. Gilles MAINIER
UMP 22,49 Ballotage
Mme Franoise LARRIEU M. Frdric WEBER
EELV 6,29 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Sylvie MANIRE M. Thomas OUDOT
UMP 40,56 Ballotage
Mme Lonie CUGNOT M. Jean-Charles TACAIL
FN 29,38 Ballotage
Mme Isabelle GREFFIER M. Jean-Yannick TUPIN
DVG 16,79 /
M. Philippe CHATELAIN Mme Sylvie PECCOLO
EELV 13,26 /
-
5
Dans le Jura, ELV tait prsent dans 6 cantons avec la Majorit citoyenne et dans un canton en autonomie. - Canton d'Authume :
- Canton Lons-le-Saunier-2
Canton de Mont-sous-Vaudrey (autonomie)
- Canton de Poligny
Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus
M. Franck DAVID Mme Sandrine MARION
UMP 35,15 Ballotage
Mme Jessica DA SILVA CUNHA M. Benoit POUTHIER
FN 28,85 Ballotage
Mme Julie LALORCEY M. Dominique TRONCIN
PS 21,60 Ballotage
Mme Laurence BERNIER M. Herv PRAT
(remplaant Pascal Blain) Majorit citoyenne 14,41 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Annie AUDIER M. Cyrille BRERO
UMP 40,29 Ballotage
Mme Viviane LUTZ EPOUSE FERRARI M. Christophe PERNY
PS 25,76 Ballotage
Mme Hatice DEMIR M. Laurent FRARIN
FN 20,69 /
M. Claude BUCHOT Mme Anne PERRIN
Majorit citoyenne 13,26 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus
Mme Franoise MOLARD M. Stphane MONTRELAY
FN 32,24 Ballotage
Mme Natacha BOURGEOIS M. Grme FASSENET
UMP 30,03 Ballotage
Mme Stphanie DESARBRES M. Grgoire DURANT
DVG 25,52 Ballotage
Mme Christelle BOBILLIER M. Marc BORNECK
EELV 12,22 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Dominique CHALUMEAUX Mme Christelle MORBOIS
UMP 36,73 Ballotage
M. Bernard COQUET Mme Martine RIFFIOD
FN 23,56 Ballotage
Mme Marie Odile MAINGUET M. Laurent MENETRIER
Majorit citoyenne 21,02 /
Mme Dominique LEPAUL M. Roger REY
DVG 18,68 /
-
6
- Canton de Saint-Amour
- Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux
- Canton de Saint-Lupicin
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Jean FRANCHI Mme Hlne PELISSARD
UMP 35,04 Ballotage
M. Nicolas CAIRE Mme Emy LEGER
FN 29,80 Ballotage
Mme Valrie BRENOT M. Fernand FOURNIER
DVG 23,91 Ballotage
M. Jean Louis BUFFARD Mme Martine DAVID
Majorit citoyenne 11,25 Non
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Gilbert BLONDEAU Mme Franoise VESPA
UMP 41,78 Ballotage
M. Jrme LORIDON Mme Sylviane MOUQUIN
FN 23,49 Ballotage
M. Serge OUTREY Mme Vanessa ZYGMUNT
DVG 18,59 /
Mme Aline HEIMLICH M. Esio PERATI
(remplaant Arnaud JACQUET)
Majorit citoyenne 16,13 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Nelly DURANDOT M. Jean-Daniel MAIRE
DVG 31,22 Ballotage
Mme Hlne HAAS M. Roland WATRIN
FN 29,71 Ballotage
Mme Emilia BRL M. Claude FAIVRE
UD 24,05 /
Mme Laurence BATY M. Jean-Luc MASSON
Majorit citoyenne 15,02 /
Dans le Territoire-de-Belfort, EELV tait prsent dans 3 cantons sur des listes d'Union de la Gauche.
- Canton de Bavilliers
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
Mme Marie-Claude CHITRY-CLERC M. Eric KOEBERLE
UD 35,37 Ballotage
M. Daniel FEURTEY Mme Isabelle NEHDI
EELV - UG 31,84 Ballotage
Mme Andre BAILLY M. Rgis GUERRERO
FN 27,74 Ballotage
M. Jos ARDURA Mme Marie-France COUQUEBERG
PCF 5,05 /
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7
- Canton de Belfort-1
- Canton de Valdoie
Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour
M. Bastien FAUDOT Mme Samia JABER
(remplaante : Cline SOUAKRIA)
UG 29,00 Ballotage
Mme Ginette PETITPERRIN M. Eric WIEDMANN
FN 26,40 Ballotage
Mme Liakout BOUGUERRA M. Guy CORVEC
UD 21,16 /
Mme Sandra JOLY M. Damien PAGNONCELLI
PCF 7,42 /
Mme Touria ACAR M. Renaud ROUSSELET
MDM 7,28 /
M. Yusuf CETIN Mme Ebr SUTCU
PEJ 6,11 /
Mme Nicole MUDAY M. Claude PAUFERT
RDG 2,63 /
Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus
Mme Marie-France CEFIS M. Michel ZUMKELLER
UDI 28,18 Ballotage
M. Yves ACKERMANN Mme Marie-Pierre SOUKAINI
UG - EELV 26,80 Ballotage
Mme Marie-Antoinette DECLE M. Stphane STOJANOVIC
FN 25,25 Ballotage
M. Pierre CARLES Mme Batrice CUENIN
DIV 13,43 /
Mme Rgine CURTI M. Jacques RAMBUR
PCF 4,38 /
Mme Sarah ANSEL M. Sad MEFTAH
RDG 1,95 /
-
8
Le SYBERT (1) est un organisme de coopration
intercommunale qui s'occupe du traitement des dchets
pour une population de 230 000 habitants. Il s'agit de la
Communaut d'agglomration du grand Besanon et de
7 communauts de communes situes autour de la capi-
tale comtoise. La manire de grer les dchets a toujours
t une proccupation des cologistes. Cela fait partie
des questions environnementales majeures. Ce n'est
donc pas un hasard si deux prsidents cologistes en ont
pris la responsabilit, d'abord ric Alauzet puis Catherine
Thiebaut, prsidente en exercice, avec un intermde de
Christophe Lime aprs l'lection d'ric Alauzet l'Assem-
ble nationale.
Les ingrdients d'un bon fonctionnement
Le Sybert est une grosse structure, avec 67 dl-
gus titulaires manant des diffrentes intercommunali-
ts. Et c'est une russite de ses prsidents successifs que
d'avoir permis de faire travailler ensemble des lus d'une
assez grande diversit de sensibilits politiques, dans la
collgialit, la confiance et la bonne humeur. La prserva-
tion de l'environnement vaut mieux que des querelles
politiciennes L'excutif du Sybert vient de passer de 8
10 membres. Les dcisions, parfois difficiles, sont ainsi
mieux partages et la gestion des dchets progresse.
L'organisme a la chance aussi d'avoir une quipe
de salaris particulirement comptente et motive. Les
tches sont nombreuses et diversifies : accueil et distri-
bution des badges d'accs aux dchetteries, secrtariat et
comptabilit, conduite et maintenance des dchetteries,
compostage, prvention et lutte contre le gaspillage, etc.
La relation avec les usagers est particulirement
importante : il faut sans cesse ritrer les consignes de
tri. Certaines personnes oublient ce qui va dans la pou-
belle jaune, d'autres, en dmnageant, doivent s'adapter
de nouvelles rgles. Un vritable travail d'information
et d'ducation des consommateurs est ncessaire si l'on
veut poursuivre les progrs en matire de tri et de recy-
clage des dchets.
Objectif numro un : la diminution des d-
chets
La mise en place de la redevance incitative en
2014 a t une tape importante de l'incitation des usa-
gers mieux trier. Les OMR (2) ont considrablement
diminu : baisse de 5 % en 2010, 4 % en 2011, 8 % en
2012 et 12 % en 2013, (juste avant que la redevance inci-
tative ne devienne effective). La diminution n'est plus
que de 3 % en 2014, mais la baisse cumule est de 30 %
entre 2008 et 2014.
Pour arriver de tels rsultats, l'incitation est
oriente dans plusieurs directions. Et d'abord le tri. Il y a
de trs bons bilans dans la collecte du verre, des papiers
et cartons par exemple, mais on peut faire beaucoup
mieux en matire de rcupration des bouteilles en plas-
tique, puisque celle-ci se situe encore en dessous de
50 %.
De gros efforts ont t raliss pour inciter au
compostage. Pour les maisons individuelles disposant
d'un jardin, des composteurs subventionns ont t
proposs. Le compostage est un peu plus difficile pour
l'habitat collectif, mais diffrentes solutions ont t trou-
ves : lombricomposteurs individuels, installation de
composteurs en pied d'immeubles (220 au total, dbut
2015) et construction de 10 chalets de compostage dans
les quartiers o le compostage en pied d'immeubles
s'avre impossible.
Le travail de prvention passe aussi par des con-
frences, sur le gaspillage alimentaire par exemple, des
animations dans les coles, dans les ftes communales et
des actions de communication spcifiques sur les
Traitement des dchets
LES PROCHAINS ENJEUX DU SYBERT
-
9
couches lavables, les emballages, le compostage, etc.
Dans tous ces domaines, les responsables du Sybert ap-
prcient d'avoir un personnel comptent et motiv. Ce-
pendant, une des difficults rside dans le fait que la col-
lecte reste la responsabilit des communauts de com-
munes, avec des disparits dans l'intrt apport cette
tche. Par exemple, mme si c'est difficile, il faudra bien
trouver des solutions plus efficaces que les apports volon-
taires l'intrieur de la boucle de Besanon, o il n'y a
toujours pas de double poubelle.
Quel devenir pour l'incinration ?
Mais la diminution des OMR amenuise logique-
ment l'approvisionnement des fours incinration. Les
cologistes ont t et restent trs critiques par rapport
ce procd d'limination des dchets. L'incinration ne
doit, en aucun cas, tre le moyen ordinaire d'limination
des ordures mnagres. Ce procd ne peut tre utilis
que pour liminer les dchets non recyclables. C'est le cas
Besanon, o ne sont incinrs que les dchets issus des
poubelles grises et les refus de tri des poubelles jaunes.
Dans le quartier de Planoise, on peut parler de
valorisation nergtique, puisque l'incinration des or-
dures rsiduelles permet de faire tourner un gnrateur
lectrique (4 000 MWH / an) et d'alimenter un rseau de
chaleur urbain, ainsi qu'une blanchisserie (55 000 MWH /
an). Le quartier concern, d'environ 20 000 habitants, est
ancien, avec des btiments trs mal isols. L'incinration
des ordures fournit une nergie bon march, qui limite la
facture de chauffage.
L'usine d'incinration fonctionne actuelle-
ment avec deux fours construits respectivement en
1976 et 2002. Le premier doit tre arrt au plus
tard en 2020 et le deuxime en 2025. Compte tenu
des dlais administratifs et techniques, la question
du renouvellement du four de 1976 se pose ds
maintenant. Quel est l'enjeu ? La poursuite des
progrs dans le tri et le compostage devrait per-
mettre de continuer la rduction des dchets rsi-
duels et le Sybert pourrait ainsi fonctionner avec un
seul four.
En 2008, il y avait encore environ
50 000 tonnes de dchets mnagers vous l'inci-
nration. On en est 35 000 t en 2014. Il faut y
ajouter 12 000 t de dchets professionnels incin-
rer, plus quelques milliers de tonnes qui vont prove-
nir de la nouvelle installation de tri-massification
(3). Le remplacement d'un seul four, d'une capacit
de 50 000 tonnes, devrait donc suffire l'heure
actuelle, mais des rticences comprhensibles per-
sistent face la prsence d'un outil industriel sen-
sible. Par ailleurs, compte tenu de son cot lev
(50 millions d'euros), quelle collectivit prendra le
risque de supporter un tel investissement et quels
seront les termes d'un quilibre financier entre
cots fixes, prix de l'incinration et vente de va-
peur ? Il y a encore beaucoup d'inconnues.
Un modle conomique orient vers la
dcroissance
Si la quantit de dchets incinrer conti-
nue de diminuer, on devra avoir davantage recours
d'autres nergies plus coteuses pour le rseau
de chaleur de Planoise et les factures de chauffage
vont augmenter. Cette perspective se heurte aux
intrts des locataires et certains lus leur embo-
tent le pas. Ce n'est pourtant pas au Sybert de sup-
pler l'absence d'isolation thermique des bti-
ments
Il faut donc garder le cap et les objectifs g-
nraux de la gestion des dchets doivent rester la
diminution la source et le recyclage de tous les
matriaux qui le permettent. On devrait mme
progressivement changer notre vocabulaire et ne
plus parler de dchets , mais plutt de
matires premires secondaires , avec l'ide
d'entrer progressivement dans une conomie circu-
laire (voir encadr).
Mais ce modle conomique n'est pas habi-
tuel. D'habitude, on est dans une optique d'aug-
mentation de la production, ce qui permet d'am-
liorer la productivit et d'abaisser progressivement
-
10
les cots unitaires. Dans un modle de dcroissance, la r-
duction va bien dans le sens de l'intrt de tous et le cot
global diminue. Mais comme il y a des cots fixes, le cot
unitaire a tendance augmenter. Concrtement, dans le cas
des dchets, la diminution de la quantit traiter va entra-
ner une augmentation du prix la tonne.
Comment faire face ce dfi ? On peut faire certaines
conomies dans la collecte en diminuant la frquence des
passages. On peut essayer aussi de mieux valoriser les ma-
triaux recycler, par la mutualisation des marchs et l'opti-
misation des incitations financires.
Mais sur le long terme, le succs d'une politique de
gestion des dchets se mesurera la diminution de l'ac-
tivit, ce qui en fait un modle conomique part. C'est
pourtant dans cette direction que se trouvent le sens de
l'intrt gnral et la prservation de la plante.
Grard Mamet
Dlgu supplant
au SYBERT
(1) Syndicat mixte de Besanon et de sa Rgion pour le
Traitement des dchets
(2) Ordures mnagres rsiduelles : c'est la part des d-
chets qui reste aprs les collectes slectives. Si le tri est
bien effectu par les usagers, c'est le contenu des pou-
belles grises.
(3) Une installation de tri-massification permet de traiter
les encombrants des dchetteries qui, auparavant,
taient mis en dcharge. Les encombrants (meubles,
appareils lectromnagers, etc.) sont dmonts et ce qui
ne peut pas tre recycl est incinr.
Depuis 1998, le prix de l'nergie a quintupl et
celui des mtaux a tripl. En fait, le cot des ressources
ne cesse de progresser parce que nous avons dj puis
celles qui taient les plus faciles exploiter. Il faut donc
passer de l 'conomie linaire traditionnelle - extraire,
produire, consommer et jeter - une conomie circu-
laire : rduire, rutiliser et recycler .
Dans certains domaines, l'conomie circulaire est
dj l'uvre. Par exemple, Emmas rcupre les vieux
vtements, qui sont tris et rutiliss de diffrentes ma-
nires. Ceux qui sont en bon tat sont revendus directe-
ment, parfois aprs avoir t relooks. Les fibres des textiles les plus abms sont recycles en siges de voitures ou transfor-
mes en matriaux d'isolation.
Dans l'industrie papetire, le taux de recyclage peut atteindre 80 %. Les balles de papier usag sont traites l'eau
chaude puis les fibres sont places dans un pulpeur o elles sont nettoyes et dbarrasses de leurs agrafes, des plastiques et
des cires. La pte est ensuite transforme en papier recycl par des machines. Les dchets non fibreux sont convertis en gra-
nuls combustibles.
Mais pour aller plus loin dans l'conomie circulaire, il faut revoir la conception-mme des produits. Les appareils m-
nagers ou lectroniques sont plus faciles dmonter et rparer si la colle est remplace par des vis. Le recyclage est facilit
quand les matriaux composites sont remplacs par des matriaux purs. Le principe de l'coconception est rsum par l'ex-
pression anglaise cradle to cradle , ou C2C, que l'on peut traduire en franais par du berceau au berceau . Les objets
sont conus en amont pour tre rpars et recycls afin d'engendrer une circulation des matriaux en boucle ferme.
G.M.
Lconomie circulaire, quest-ce que cest ?
-
11
Le maire UMP de Chlon-sur-Sane, Gilles Pltret, a
annonc le 17 mars qu'il ne proposerait plus, dans les can-
tines scolaires de sa ville, de menu de substitution aux plats
contenant du porc. Argument principal : L'offre de
restauration ne peut pas
prendre en compte des
considrations reli-
gieuses. Drle de con-
ception de la lacit ! Vue
de cette manire, elle
serait donc le choix donn
l'enfant entre ne pas manger et manger en maltraitant ses
convictions. La question peut se poser exactement de la
mme manire pour un lve vgtarien qui on voudrait
imposer de manger de la viande ou de rester jeun.
L'UMP embote le pas du FN
Cette initiative a t critique, juste titre, par
l'Observatoire de la Lacit, qui rappelle que la lacit ne
saurait tre invoque pour refuser la diversit des menus .
Les antismites de tout poil doivent se frotter les mains :
par une telle mesure, les juifs et les musulmans, qui parta-
gent ensemble cet interdit alimentaire sur le porc, sont mal-
mens de la mme faon.
L'UMP, Sarkozy en tte, s'est donc empresse d'em-
boter le pas du FN puisque ce sont les villes tombes dans
l'escarcelle du F'Haine qui ont annonc, ds le lendemain
des municipales, la suppression des menus sans porc dans
les cantines. C'est videmment une mesure mesquine qui a
pour but, la fois, de caresser les racistes dans le sens du
poil et de faire souffrir la minorit de Franais musulmans,
et par la mme occasion les Franais de confession juive.
La lacit, c'est d'abord la sparation de l'tat et de
la religion, ce qui t un combat au long cours compte tenu
du poids exerc sur la socit franaise, pendant des
sicles, par l'glise catholique. Mais la lacit garantit tous
la libert de croire ou ne pas croire, la libert de culte et
le respect des convictions personnelles. La seule restric-
tion concerne, juste titre, les pratiques qui mettraient
en danger l'ordre public, ce qui n'est pas le cas ici.
Une lacit uniquement contre les musul-
mans
On notera que, dans de nombreuses cantines
scolaires ou des EHPAD de France et de Navarre, on con-
tinue de servir du poisson le vendredi, ce qui est, en fait,
une tradition purement catholique. Personne ou
presque ne s'en offusque : cela relve essentiellement
de traditions alimentaires pourtant d'origine religieuse.
On a vu encore rcemment servir, dans des tablisse-
ments pour personnes ges, des quiches sans lar-
dons le mercredi des Cendres.
Les interdits alimentaires font partie des ralits
culturelles. J'ai vcu la Runion, o vivent la fois des
musulmans, qui ne mangent pas de porc, et des per-
sonnes de tradition hindoue, qui ne mangent pas de
buf. Les compagnies ariennes se sont adaptes en ne
servant, dans les avions, que du poulet et du poisson, et
en plus un menu vgtarien.
Chacun ses tabous
largissons un peu le dbat. Les tabous alimen-
taires ne sont pas tous d'origine religieuse. Dans le mi-
lieu paysan du Haut-Doubs, les gens mangeaient du
chat. Les Chinois mangent du chien. Ces deux observa-
tions provoquent probablement une raction de rpul-
Cantines scolaires
UNE LACIT GOMTRIE VARIABLE
-
12
sion chez certains lecteurs. Les Anglais trouvent totale-
ment disgusting , dgueulasse, que les Franais
mangent des escargots et des grenouilles. Mangerions-
nous facilement des insectes grills, que les peuples
africains et asiatiques trouvent excellents ? J'ai connu
des personnes d'origine musulmane totalement athes
qui n'arrivaient pas manger du porc, parce que l'ani-
mal restait dgotant dans leur inconscient.
Chaque enfant doit avoir le droit de manger la
cantine d'une cole publique, dans le respect de ses ha-
bitudes alimentaires et mme de ses convictions reli-
gieuses. De plus, pour un enfant, grer un interdit n'est
pas simple : il peut tre tiraill entre l'obissance aux
prescriptions de sa famille et l'envie de faire comme ses
copains. Ces prises de position de la droite et de
l'extrme droite ne s'expliquent que par la volont d'ins-
trumentaliser cette question des menus sans porc des
fins populistes. Elles peuvent aussi contribuer casser la
confiance des parents vis--vis de l'cole. Ce n'est tout de
mme pas trs compliqu de proposer un peu de diversi-
t dans les menus des cantines scolaires.
Grard Mamet
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-
13
Charlotte
J'ai dcouvert quelques-
unes des uvres de
Charlotte Salomon lors d'une
exposition, L'art en guerre ,
au muse Guggenheim de Bil-
bao. Quelque chose d'trange
manait de ces quelques
gouaches accompagnes de long
textes, l'histoire de sa vie, qu'on
ne pouvait lire ou regarder sans
penser son destin tragique : sa
dportation et sa mise mort
ds son arrive Auschwitz.
Alors, lorsque David Foenkinos publie Charlotte,
on se demande : que peut bien faire le romancier d'une
telle histoire, comment peut-il en rendre compte, mettre
en littrature l'un des pires drames, une vie anantie
dans la barbarie ?
Foenkinos fait un choix un rien audacieux : des
phrases courtes qui dpassent rarement la ligne. Une
manire de rythmer un temps rong par les drames
(suicides au sein de la famille), le mensonge, et qui
s'coule inexorablement vers labme. Une manire de
suivre le rythme de l'uvre de Charlotte Salomon -
Vie ? Ou thtre ? Une manire aussi de ne pas som-
brer dans le pathos, de laisser l'motion distance, de
s'en tenir la matrialit des faits, de l'enqute que
mne l'auteur, laquelle se suffit elle-mme pour dire
l'horreur et l'effroi. Pour faire vivre Charlotte comme
femme et comme artiste.
David Foenkinos, Charlotte, Gallimard
lire et regarder galement : Charlotte Salomon,
Vie ? Ou thtre? (Prestel, Muse d'art et d'histoire du
judasme). Difficile trouver, j'ai eu la chance qu'on me
le prte pour dcouvrir une uvre tonnante.
Meursault, contre-enqute
Kamel Daoud, journaliste algrien, s'en prend
notre monument national Camus et son livre
L'tranger. Plus exactement, il s'en prend Meursault,
meurtrier sans raison d'un Arabe sans nom. Daoud en-
treprend de nous raconter qui tait ce dernier, de lui
donner un nom, Moussa - son frre.
Aujourd'hui
M'ma est encore
vivante. Ainsi
Haroun commence-
t-il son rcit, cho
au dbut du rcit
de Meursault :
Aujourd'hui ma-
man est morte. Il
le terminera de la
mme manire en
reprenant la der-
nire phrase de
Meursault avant
son excution.
M e u r s a u l t
est tranger au
monde, son
geste, lui-mme.
Une vie absurde. Haroun est comme tranger son
pays, tranger sa rvolution, tranger sa drive. Une
autre vie en absurdie. La non-vie de Meursault fait
comme cho la sienne, dont il ne reste que le souvenir
de son frre pour lui donner un semblant de ralit. Et
CHARLOTTE, MEURSAULT ET... CORAN
Lectures pour temps de doute...
Un auteur inspir crira peut-tre un jour l'histoire pathtique d'un mouvement qui rvait de changer le monde et ne
parvint qu' se tourner en ridicule dans un vaudeville lamentable. Il devra dire le sentiment de trahison et d'accablement du
militant qui, en pleine campagne lectorale, assiste impuissant des jeux politiciens qui tuent peu peu l'ide mme de l'co-
logie politique. Les questions qui agitent ELV ne sont pas sans fondement et, parmi ceux qui les posent, tous ne sont pas in-
sincres, mais ces questions ne se traitent pas par des postures, ni par des petits arrangements entre anciens amis sous lil
bienveillant d'un candidat un second mandat prsidentiel, mais par le dbat.
Tout cela pour dire qu'il est des jours o on prfre la compagnie des livres celles de ses amis.
The day of Machtbernahme
(Le jour de la prise de pouvoir par les nazis)
-
pour dire dans une langue sublime lAlgrie d'aujour-
d'hui.
Kamel Daoud, Meursault, contre-enqute, Actes
Sud.
Philosophie hors-srie : Le Coran
Ce numro hors-srie de Philosophie nous pro-
pose un voyage au cur du Coran, le Coran des philo-
sophes. On dcouvre au fil des pages que ce texte est
un enjeu de lectures, des plus intgristes (le wahha-
bisme) aux plus mystiques (le soufisme), tant il apparat
difficile d'accs. Que, d'une certaine manire,
les intgristes sont
comme incapables
d'en comprendre
le sens, qu'ils r-
duisent des pr-
ceptes, des
commandements.
Ainsi en va-t-il de
la question du
voile (usages et
sens varient), de la
charia, qui est
d'abord une voie
suivre et non une
loi, ou du djihad, qui renvoie l'effort faire sur soi
pour atteindre le perfectionnement moral et religieux.
Comme le souligne Abdelwahab Meddeb, il existe une
lecture littrale, politique et guerrire du Coran et une
lecture interprtative.
Au fond, la question n'est pas tant ce besoin de
croire, ce besoin de religion, ce besoin, pour les
hommes, d'inventer des dieux pour oublier qu'ils sont
l'origine d'eux-mmes - comme le dit Maurice Godelier
(1) -, ce besoin d'une transcendance, que celle de ses
usages par des illumins incultes qui ont renonc
l'ide mme de penser en tant qu'hommes.
Michel Boutanquoi
(1) Maurice Godelier, Au fondement des socits hu-
maines, Champs Essais.
14
Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comt
(14, rue de la Rpublique, 25000 Besanon)
Directeur de publication : Grard Roy
Comit de lecture : Michel Boutanquoi, Grard Mamet,
Grard Roy, Suzy Antoine, Franoise Touzot
CPPAP: 0518 P 11003
Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine
-
1. Le jet-stream polaire se drgle-t-il ?
Le jet-stream polaire est un courant d'air
rapide voluant autour du ple nord une dizaine de km
d'altitude. Le jet-stream ondule autour de latitudes
moyennes. Or, depuis quelques annes, les mandres du
phnomne se sont amplifis. Ainsi, au cours de l'hiver
2012-2013, un courant froid s'est aventur aux tats-Unis
jusqu' Atlanta, ville subtropicale, pendant que la Califor-
nie connaissait l'hiver le plus chaud depuis 1850. Selon
certains chercheurs, ce drglement pourrait tre d la
forte rduction de la banquise arctique, qui modifie le
bilan nergtique du ple. (Pour la Science n 449, fvrier
2015, pp. 56-63)
Commentaire : Ce qui est considr comme
certain, c'est que, quand les ondulations du jet-stream
s'amplifient, d'normes masses d'air chaud parviennent
bien plus loin au nord, tandis qu'ailleurs des masses d'air
froid envahissent le sud. Si le jet-stream reste perturb,
on peut s'attendre une succession de scheresses,
d'inondations, de vagues de chaleur et de froid. Le pire
des risques serait une scheresse qui affecterait simulta-
nment le grenier bl de la Russie et celui des tats-
Unis. Les mauvaises rcoltes qui suivraient pourraient
provoquer une forte hausse des produits alimentaires,
voire des famines. La question est suffisamment srieuse
pour qu'on prenne enfin la mesure des consquences du
drglement climatique.
2. Un hritage d'un nouveau genre
On sait depuis plus d'un demi-sicle que la trans-
mission des caractres hrditaires, des parents aux
enfants, a comme support une molcule complexe :
l'ADN (1), dont sont faits les gnes et qui est le consti-
tuant essentiel des chromosomes. Depuis une vingtaine
d'annes, les chercheurs ont dcouvert que l'expression
des gnes tait rgule par des marques biochimiques
prsentes sur les chromosomes appeles facteurs pig-
ntiques. En fait, les squences d'ADN restent inchan-
ges, mais elles peuvent s'exprimer ou non, en fonction
des marques pigntiques. Les dernires dcouvertes
montrent que les polluants peuvent introduire des er-
reurs pigntiques et que ces erreurs sont transmises
la descendance. (Pour la Science n 449, fvrier 2015, pp.
64-71)
Commentaire : L'pigntique devrait nous
inciter tre beaucoup plus attentifs notre environne-
ment. Non seulement l'exposition des substances
toxiques et au stress, ou une alimentation dsquilibre,
peuvent avoir des consquences graves sur notre sant,
mais elles peuvent aussi affecter notre descendance en
modifiant non pas les gnes mais leur expression. Ainsi,
la forte progression du diabte et de l'obsit chez les
enfants d'aujourd'hui pourrait tre due l'exposition de
leurs parents et de leurs grands-parents des polluants
tels que la dioxine et le DDT. Ces nouvelles recherches
sur l'pigntique renforcent, de fait, notre responsabili-
t par rapport aux gnrations futures.
15
Science et cologie
JET-STREAM POLAIRE, EPIGNTIQUE
ET MEDIATOR
La science pour clairer les choix de l'cologie politique.
La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.
-
16
3. Mediator, un deuxime scandale viter
Le Mediator, antidiabtique vendu aussi comme
coupe-faim, a t retir du march en 2009, aprs avoir
t commercialis pendant 33 ans par les laboratoires
Servier. C'est une pneumologue, Irne Frachon, qui a don-
n l'alerte ds 2007. C'est elle, pourtant non cardiologue,
qui a fait le rapprochement entre la prise de ce mdica-
ment et certaines atteintes, par fibrose, des valvules car-
diaques. Le Mediator n'est plus prescrit depuis 2009, mais
la question de l'indemnisation se pose. Or, certains cardio-
logues, qui ont prescrit le mdicament, ont peur d'tre
mis en cause et ont tendance en minimiser les effets. Le
deuxime scandale serait que les victimes ne soient pas
indemnises. (La Recherche n497, Mars 2015, pp. 78-81)
Commentaire : Si l'on veut viter un nouveau
scandale du type Mediator, certains changements sont
ncessaires dans la pharmacovigilance :
- les lanceurs d'alerte doivent tre protgs par
l'anonymat,
- il faut que les mdecins soient sensibiliss aux
risques de toxicit des mdicaments par une formation
indpendante des laboratoires pharmaceutiques,
- des tudes pidmiologiques publiques doivent
tre menes sur l'usage des mdicaments, partir des
bases de donnes de la CNAM (2).
Grard Mamet
(1) Acide dsoxyribonuclique. L'ADN est une trs longue
molcule forme d'un double brin enroul en hlice. L'ADN
contient, sous la forme d'un code gntique, un peu la
manire d'un code informatique, toutes les informations
sur les caractres hrditaires d'un organisme vivant.
(2) Caisse Nationale d'Assurance Maladie.
Intentions de vote au second tour...
Dessin de Grard Mamet
-
Les Kosovars migrent...
MAIS QU'EST-CE QUE LE KOSOVO ?
17
Depuis plusieurs mois, voire plusieurs annes, nos
autorits municipales et prfectorales sont excdes par
l'afflux, Besanon et dans la rgion, de demandeurs
d'asile et de migrants en provenance du Kosovo. La Mu-
nicipalit renvoie au rle de ltat, et donc la Prfec-
ture, qui brandit le manque de moyens et l'argument de
l' appel d'air pour justifier le fait
qu'elle ne crera pas d'hberge-
ments supplmentaires. Et les de-
mandeurs restent la rue.
Notre politique locale reste
ainsi bloque dans l'urgence et le
court terme et vite de s'aventurer
vers une approche plus large d'un
problme d'envergure europenne,
prfrant s'en tenir traiter les effets
locaux ngatifs que provoque cet
afflux indsirable, cette prsence
indue sur notre territoire. Nos autorits en viennent
aussi moraliser sur le thme de la gnrosit de la
Rpublique en stigmatisant ces gens qui fuient leur
pays. Que faire face cette situation ? Tout d'abord,
chercher la comprendre et la faire connatre, et
surtout s'abstenir de s'en prendre une population en
grande difficult.
Un exode programm
En effet, les Kosovars continuent affluer mal-
gr l'absence de places dhbergement, contredisant
ainsi la mtaphore physique de l'appel d'air, qui
cherche requalifier de faon abstraite des situations
humaines dramatiques pour mieux les tenir une dis-
tance bureaucratique supportable alors mme que cet
exode s'est intensifi encore depuis dcembre 2014
(1).
Toutefois, mettre le doigt sur certaines causes
l'origine de ces dparts, qui tiennent tant aux tenta-
tives europennes infructueuses de stabilisation d'une
zone en vue de l'entre de pays des Balkans dans l'UE
qu' certaines spcificits gopolitiques du Kosovo,
permettrait d'en saisir la complexit ; faute de quoi ces
afflux en Europe ne cesseront qu'une fois le Kosovo
vid de sa population, moins que nous ne ralisions
qu'il serait temps darrter de jouer nouveau avec le
feu dans la poudrire balkanique.
Un cadre europen
Actuellement, l'Union europenne a toujours
pour mission de stabiliser le Kosovo, pays indpendant
de la Serbie depuis 2008, ayant l'euro pour monnaie,
mais ayant adopt des pratiques mafieuses depuis la
mort d'Ibrahim Rugova (2). Cette in-
dpendance est conteste par cinq
pays de l'UE (Chypre, Espagne, Grce,
Roumanie, Slovaquie) et par 35 dans
le monde, dont la Serbie. Si refuser
lindpendance du Kosovo par crainte
dun effet domino est comprhen-
sible, cette stratgie n'offre pas forc-
ment pour autant un avenir pour la
rgion, puisquil ne sagit pas seule-
ment du Kosovo, mais de toute lEu-
rope balkanique, dont la Grce fait
aussi partie.
La mission de l'Union europenne a toujours
pour but d'encadrer cette indpendance kosovare de
manire quelle soit dmocratique, pacifique et se dve-
loppe dans le respect strict des droits des minorits ;
mais force est de constater que ce processus de stabili-
sation s'enlise actuellement face aux revendications
nationalistes, la fois serbes et albanaises. Pendant que
la Serbie cherche remettre la main sur un territoire
qu'elle considre comme une province, le pouvoir koso-
var, issu de lUK (3), s'est durci dans une lutte nationa-
liste panalbanaise. Cette situation perdure et empche
dans les faits lmergence dune vritable conomie et
dune vie dmocratique au Kosovo, qui demeure sans
aucun appareil lgislatif ni judiciaire fiable.
En effet, le gouvernement kosovar, source de
discriminations et de violences, agit sous le joug d'an-
ciens membres de l'UK reconvertis dans le PDK (Parti
Dmocratique du Kosovo), qui organisent depuis plu-
sieurs annes la liquidation politique d'opposants en
s'abritant derrire le prtexte de vendettas prives. Tout
cela s'effectue sous le regard de nos ambassades et sans
que soit ouverte la moindre enqute, au nom du main-
tien de la stabilit dans la zone.
-
Une corruption qui touche EULEX
C'est dans ce contexte que la MINUK (Mission
dadministration intrimaire des Nations Unies au Koso-
vo) a t remplace grand frais en 2008 par l'EULEX
(Mission dtat de droit de lUnion europenne au Koso-
vo), pour doter justement le pays d'un tat de droit. Mal-
heureusement, elle est en train de sombrer dans un scan-
dale de corruption qui fera l'objet d'un procs en 2015.
En effet, de hauts responsables de l'EULEX au-
raient accept en 2012 et 2013 des pots-de-vin de la part
du milieu criminel kosovar afin de classer des dossiers lis
au crime organis et dacquitter des personnes soupon-
nes de dlits graves. Cette dmonstration de l'influence
que le milieu kosovar et une partie de la classe politique
locale ont su avoir sur l'Eulex discrdite la mission euro-
penne, venue thoriquement pour endiguer le rle des
mafias et donner des institutions fiables au Kosovo. Le
quotidien serbe Politika a donc beau jeu d'crire : Les
procureurs et les juges de lEULEX, au lieu dimplanter les
normes juridiques europennes au Kosovo, ont embrass
les us et coutumes locaux.
Des conflits ethniques et la loi du kanun
La minorit serbe du nord du Kosovo, pour sa part,
ne reconnat que la lgislation serbe, avec en toile de
fond les revendications de la Serbie sur ce territoire,
berceau de la civilisation serbe , qui persistent dans un
pays multiethnique, habit par environ 7 % de Serbes
pour 90 % d'Albanais, et o les Roms (des Ashkalis de
langue albanaise) sont rejets car souponns de collabo-
ration avec les Serbes et considrs comme des tratres.
Au milieu de ces conflits et compte tenu du vide
institutionnel dans lequel volue cette rpublique, la loi
du kanun reste la seule constitution populaire partage
par la majorit des Kosovars de culture albanaise. Or la
rgle fondamentale de cette loi crite, datant du XVe
sicle, est celle de la bessa, notion o convergent la
loyaut, la garantie, la fidlit et le respect de la parole
donne. Le caractre absolument contraignant de ce prin-
cipe fait de toute violation de serment la plus grave des
fautes, l'origine de vendettas sans fin, o le rglement
de comptes et le meurtre sont codifis.
En l'absence d'un appareil judiciaire solide, les
mafias locales s'organisent donc, comme en tout lieu o
les institutions sont faibles, en s'appuyant entre autres
sur cette loi du kanun venue d'un autre ge et qu'Ismal
Kadar (4) dcrit dans son roman Avril bris. Ainsi le
Kosovo vit-il dans un cadre lgislatif inefficace, gangren
par une corruption et une violence imposant le respect
des clans, ce qui explique par ailleurs que la population
ne sadresse que rarement une justice dcrdibilise.
De faon gnrale, les discriminations et les vio-
lences interethniques restent un problme central au
Kosovo, o communauts serbe et albanaise ne se mlan-
gent pas. Les couples mixtes et les personnes issues dun
mariage mixte sont victimes de reprsailles, sans omettre
les tensions envers les minorits (Roms, Ashkalis) qui
sont les plus touches depuis fvrier 2008.
Une prsence avre d'ISIS au Kosovo
Un autre dfi pour la rgion est la prsence crois-
sante dISIS (tat islamique d'Irak et de Syrie), qui profite
aisment de la situation conomique et administrative
dgrade du Kosovo pour, d'une part, faire des Balkans et
du Kosovo une voie de transit importante entre lEurope
occidentale et le Moyen-Orient, et d'autre part recruter,
dans ce pays majoritairement musulman. Plusieurs de-
mandeurs d'asile ont fui aprs avoir reu des courriers
aux armes de ISIS leur intimant de gagner l'arme isla-
miste sous peine de pressions menaantes sur leur fa-
mille.
C'est autour de cette situation dsesprante que
s'articule l'exode d'une population maintenue dans la
pauvret et vivant au milieu de guerres claniques meur-
trires.
18
-
19
Des passeurs organiss
cela s'ajoute l'activit lucrative de passeurs qui
dpouillent les candidats l'exil de l'argent rsultant de la
vente de leurs biens ralise en catastrophe avant leur
dpart. Depuis dcembre dernier, un afflux massif de
50 000 Kosovars a gagn en bus la Serbie pour se rendre
en Hongrie, puis chercher ensuite gagner l'Allemagne
ou la France selon les itinraires baliss des passeurs, et
pour des tarifs levs bien qu'en baisse vu le nombre des
demandes actuelles (5). Pour tenter d'endiguer ce flux et
limiter le nombre des demandes d'asile, l'OFPRA (Office
franais de dfense des rfugis et des apatrides) avait
cyniquement essay d'inscrire le Kosovo sur la liste des
pays srs , mais le Conseil d'tat a invalid cette inscrip-
tion l'an dernier.
Une poudrire nos portes
De cette ralit nos portes, peu d'chos dans nos
mdias, sinon le rejet par nos prfectures locales de ces
populations en danger qui, l'instar des Syriens, ne sont
pas accueillis comme il le faudrait. Notre prfecture
semble s'tonner de l'exode des Kosovars et surtout de
leur surnombre en Franche-Comt, mais personne ne
veut parler de ce qu'est le Kosovo, o l'opposition scande
pourtant un message clair : Le gouvernement doit par-
tir, pour que les citoyens puissent rester.
Il est pourtant dangereux de voir voluer nos
portes un pays o l'tat de droit bafou favorise une insti-
tutionnalisation mafieuse qu'on laisse faire sous couvert
de maintien de la stabilit dans la zone. Il serait bon de se
poser les vraies questions au lieu de s'en prendre ici aux
populations qui subissent les effets de nos drives, qui se
veulent scuritaires alors qu'elles sont dangereuses
long terme.
En tout tat de cause, cet exode a des sources qui
produiront toujours les mmes effets tant que nous ne
les traiterons pas la racine - ce qui vaut pour bien des
sujets. Mais il est indcent, en attendant, de continuer
affirmer que les Kosovars prsents en Franche-Comt y
viennent pour profiter des avantages sociaux franais,
quelles que soient les restrictions budgtaires dont nous
souffrons par ailleurs, alors qu'ils prfreraient vivre
chez eux en paix. Majoritairement jeunes, ayant fait
des tudes ou ouvert des commerces, ils ont avant
tout fui une situation invivable que nous laissons vo-
luer vers le pire, nos portes, sans rien dire. Quelle
stabilit cherche-t-on prserver dans la zone et au
profit de qui ? Voil un autre thme creuser...
Thierry Lebeaupin
(1) Selon Le Monde du 21 mars, au Kosovo,
plus d'un actif sur deux est sans emploi. Il a fallu plus
de cinq mois pour constituer un gouvernement, entre
juillet et novembre 2014. Alors, dans l'urgence,une
partie de ce petit pays [] a tent sa chance l'Ouest.
Sur 1,7 million d'habitants, 130 000 140 000 sont
partis, dplore [un] dput d'opposition. La rumeur
que l'Europe avait besoin de main-d'uvre et que les
douaniers laissaient passer les migrants a encore accru
la frnsie fin 2014 et dbut 2015.
(2) crivain et homme politique kosovar, surnomm
le Gandhi des Balkans , incarnation de la lutte des
albanophones pour leur indpendance vis--vis de la
Serbie et prsident du Kosovo de 2002 sa mort en
2006.
(3) Arme de Libration du Kosovo, mouvement para-
militaire qui a combattu pour l'indpendance du Koso-
vo dans les annes 90 et est accuse de crimes de
guerre.
(4) Le plus clbre des crivains albanais contempo-
rains.
(5) lire :
La Croix : Au Kosovo, des dparts massifs vers lEurope
http://tinyurl.com/pt46fbs
Libration : Le Kosovo rattrap par le virus de
lexode
-
20
Pilules. Je n'aime pas
particulirement le rugby (ni
aucun autre jeu de baballe),
mais qu'il me soit permis de
prendre la dfense des valeu-
reux joueurs de ce sport de
brutes... euh... ce sport viril,
attaqus de toute part sous prtexte de dopage, et qui
ont pourtant autant le droit que les autres de prendre
des fortifiants.
Shocking ! Un producteur filme des gamins de
Sarcelles exhibant des billets de banque et des armes en
braillant des textes violents et sexistes. Et alors, o est le
problme ? Ils font du rap, non ?
Raquette. L'ex-championne de tennis Arantxa
Sanchez, qui sa carrire a rapport quelque 45 millions
d'euros, s'en voit rclamer 3,5 par le fisc espagnol. Je
suis ruine, [] je ne peux pas payer , a-t-elle pleurnich
devant le tribunal de Barcelone. Pauv' petite fille riche
Sagesse (1). C'est prouv : la Terre ne tourne
pas, sinon les avions n'arriveraient pas destination ,
dmontre brillamment un prdicateur saoudien. Et puis si
les abrutis volaient, ils ne pourraient jamais se poser non
plus.
Sagesse (2). En Espagne, le nouveau programme
des cours de religion, encore suivis par 56 % des lves,
impose, au niveau du bac, de reconnatre avec admira-
tion et s'efforcer de comprendre l'origine divine du cos-
mos et [de] distinguer qu'il ne provient pas du chaos et du
hasard . J'aime bien quand l'glise fait ce qu'il faut pour
revivifier l'anticlricalisme.
lphants. La Chine, qui en est le plus gros con-
sommateur mondial, suspend l'importation d'ivoire.
Ou !!... D'ivoire sculpt, mais pas de dfense brute.
Pffff
Net. Un nouveau site de rencontres destin
aux gens qui mangent sans gluten. Et un pour les con-
cepteurs de sites la con, a vient ?
Complotisme. Je sais qui a fait le coup
Charlie, le 7 janvier : c'est la dessinatrice Coco. Il n'y a
jamais eu autant de dessins d'elle que depuis ce jour-
l. qui profite le crime ?
Croissance. Encore cinq corps de nouveaux-
ns retrouvs dans un sac isotherme et un conglateur
en Gironde. L'infanticide fera-t-il redmarrer la con-
sommation d'lectromnager ?
Biodiversit. La France se classe au 6e rang
mondial des pays hbergeant le plus grand nombre
d'espces en danger. Et encore, sans compter les so-
cialistes !
Girouette. Finalement, Anne Hidalgo est favo-
rable aux JO 2024 Paris, qu'elle refusait il y a peu. Il
n'y a que les imbciles qui ne changent pas d'avis, et il
y a des jours o je prfre les imbciles.
Jeunette. Le parti qu'on a pris, c'est de re-
garder l'avenir. On est rsolument tourns vers le fu-
tur , dclare le chef de file de l'UMP corrzienne. En
vertu de quoi, parmi les candidats Brive : Bernadette
Chirac, 81 ans et 6 mandats derrire elle.
UN MOIS, MOIS, ET MOI
-
Hijab. La Cour constitutionnelle allemande
autorise les enseignantes porter le voile l'cole.
Parmi ceux qui s'en flicitent, les Grnen, qui estiment
que a donne aux enseignantes musulmanes une
claire perspective dans les coles du pays. Mme
outre-Rhin, avec les Verts, il faut s'attendre tout pour
n'tre tonn de rien.
Dessins. De 2005 2015, sur 523 unes de
Charlie Hebdo, 38 ont concern la religion, dont 21 le
christianisme, 10 plusieurs confessions et... 7 l'islam -
soit 1,34 % pour la deuxime religion de France ! Un tel
dsintrt confine l'islamophobie ! mort les m-
crants (1) !
Icnes. Toute la France est en deuil , affirme
Valls aprs l'accident d'hlicoptre en Argentine. Bon,
la mort de Florence Arthaud et des autres victimes est
certes regrettable, mais j'aimerais bien qu'on me de-
mande mon avis avant de me faire participer au chur
des pleureuses (ou de prtendre que j' exulte quand
des sportifs franais remportent une victoire, ce dont je
me tamponne royalement).
Manires (Bonnes -).
La vido du doigt
d'honneur du ministre grec
des finances, Yannis
Varoufakis, l'Allemagne
tait truque. Dommage
Chanel. Du fait des droits de douane, les produits
de luxe inadmissible injustice - cotent 40 % plus cher
en Chine qu'en France. Ploutocrates de tous les pays,
unissez-vous !
Sacr. En Birmanie, un No-Zlandais et deux
natifs du pays copent de deux ans et demi de travaux
forcs pour avoir montr sur Facebook l'image d'un
Bouddha coiff de gros couteurs. N'en tirons pas de
conclusions htives : le bouddhisme est et demeure une
religion de tolrance et de paix (2).
Apro. La banquise
d'hiver a atteint le 25
fvrier son niveau mini-
mal : 14,54 millions de
km2, soit quelque 7 % de
moins que la moyenne
des annes 1981-2010.
Les responsables du
monde entier se mobili-
sent : l'approche de
l't, allons-nous manquer de glaons ?
Tabac. Les buralistes vent debout contre le pa-
quet de cigarettes neutre, une dcision qui nous envoie
droit dans le mur , dixit le prsident de leur fdration.
Ils prfreraient une dcision qui vous envoie droit en
chimio.
Ae ! 80 % des
Franais sont pour la
fesse. Moi, j'hsite :
a dpend de qui me
la donnerait...
Grard Roy
(1) Ah ! On me signale que c'est dj fait, en partie du
moins...
(2) Comme les autres, d'ailleurs. C'est ce que pensait sans
doute le blogueur athe rcemment tu coups de ma-
chettes au Bangladesh.
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