FV mars 2014
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Des anniversaires !
Il y a 40 ans lcologie politique apparaissait dans les mdias.
Ren Dumont se prsentait la tlvision, pour sa candidature aux
lections prsidentielles, avec un verre deau et expliquait combien
les ressources naturelles devaient tre prserves.
2014, cest aussi le trentime anniversaire de la naissance du
parti politique Les Verts , devenu, fin 2010, Europe Ecologie Les Verts .
Dbut fvrier, loccasion du Conseil Fdral, a eu lieu un
premier temps festif et mdiatique autour de ces anniversaires de
lcologie politique. Dautres vnements nationaux, rgionaux,
locaux suivront, autant doccasions de valoriser nos ides, nos pro-
jets et nos ralisations. Cette anne verra aussi le vingtime anniver-
saire de notre mensuel La Feuille Verte , nous en reparlerons.
Les anniversaires, direz-vous, ce nest pas la tasse de th de
notre parti. Nous sommes plus ports regarder lavenir que le pas-
s ! Profitons-en cependant pour prendre un peu de distance.
A lchelle de ces derniers 40 ans, nos ides, nos analyses, nos
propositions juges lpoque irralistes, voire mme farfelues, sontaujourdhui admises, valides, reconnues. Ce qui se passe sur notre
plante nous donne hlas raison : climat, puisement des res-
sources, biodiversit, pollution, sant, catastrophes nuclaires Des
mesures, proposes par les cologistes, ont t engages, elles ont
trs souvent t portes par les lus verts et soutenues par les asso-
ciations environnementalistes. Notons, entre autres, le dveloppe-
ment des transports alternatifs la voiture (transports en commun,
vlib ...), llvation des exigences nergtiques dans le btiment
(label BBC-Effinergie ). En mme temps nous voyons bien que le
chemin parcouru est plein dembches, de retours en arrire. Il faut
passer la vitesse suprieure. (*)
Ce regard sur le chemin parcouru nous montre que lchellede temps de lcologie nest pas celle du mandat politique. Il nous
montre aussi que notre action, notre dtermination portent leurs
fruits, mme si ce nest pas toujours l ni quand nous nous y atten-
dons. Alors, oui, lhumanit a besoin des cologistes et leur action
pour tre efficace doit tre multiforme, celle des associations envi-
ronnementales, celle des activistes comme Greenpeace (**), celle
des lus bien sr
Non, ce nest pas le dcouragement devant les embches qui
doit nous saisir mais bien plutt la certitude que nos ides et nos
propositions aboutiront !
(*) Il faut sans aucun doute aussi changer de modle, aban-donner ce modle surann bas sur une croissance infinie.
(**) On aime quand ils dmontrent linscurit de nos centrales
nuclaires ou quand ils dversent du charbon devant lElyse!
MARS 2014 / n194 / 1,70
Corinne Tissier
et Bernard Lachambre
Co secrtaires EELV
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MON PREMIER CONSEIL FDRAL
Sommaire
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P 1 : dito
P 2 : Mon premier conseil fdral
P 3 : Le dbat, lempoignade et la fte
P 5 : Prostitution : punir pour responsabiliser
P 6 : Eurodputs : webdoc
P 7 : Trait Transatlantique
P 9 : BD : lconomie en images
P 10 : Favoriser linitiative
P 12 : Anniversaires : les Verts, une minorit dinfluence
P 14 : Science et cologie
P 16 : Vaccins : une note sale
P 17 : Pollution du Dessoubre
P 19 : Non au business de leau
P 22 : Cicadelle et insecticides
P 23 : PSA : le soleil se lve-t-il lEst?
P 24 : Au boulot, fainants !
P 25 : Un mois, mois, et moi
P 27 : Bulletin dadhsion
P 28 : Action anti nuclaire
De retour du Conseil fdral d'ELV et pour ne pas
nerver Gg et le Comit de lecture en envoyant mon
compte rendu la dernire minute, je profite du retour en
train pour le rdiger. Le voici donc chaud et sans pr-
tention l'objectivit.Le samedi matin, jai assist latelier qui devait
aboutir une motion de synthse entre deux motions :
celle porte par le Bureau excutif, intitule Pour un pacte
de responsabilit cologiste et social , et celle plus radicale
porte par Alain Coulombel et Didier Rod, intitule ELV
appelle refuser la politique dcrite par Hollande .
Vous imaginez facilement que le dbat fut in-
tense, quon a cru que jamais nous ne russirions nous
mettre daccord, mais aprs plusieurs rebondissements,
nous y sommes parvenus et la motion de synthse propo-
se, Pour un pacte de responsabilit cologiste et social ,
a t vote lunanimit moins une voix. Vous pouvez con-
sulter le texte dans son intgralit via le lien : http://
tinyurl.com/nhcuybe .
Jespre que cette demande dELV sera entendue,
que ce pacte de responsabilit cologiste et social le sera
rellement (lespoir fait vivre, non?) et que, si le rsultat ne
correspond pas aux attentes, ELV prendra enfin la dcision
qui simpose : quitter le gouvernement. Je souhaite vrai-
ment quil sagisse de la dernire ligne rouge, que celle-ci nepasse pas une fois de plus au vert lors du prochain CF si les
rsultats ne sont pas au rendez-vous, et que lon ne nous
trouve pas encore une bonne raison de patienter, de recu-
-ler... Vous voyez ce que je veux dire.
Je ne mtendrai pas sur les motions prsentes le
samedi aprs-midi : elles ont fait consensus et vous pour-
rez les consulter dans le compte rendu complet du CF.
CF qui a galement t loccasion dun change
avec les ttes de listes autonomes aux prochaines munici-
pales : a fait du bien, a fait rver, a remotive ; bref, on
a six ans pour prparer la future liste autonome Besan-
on, daccord?...
Le dbat le plus passionn du week-end a eu
lieu le dimanche aprs-midi autour de la motion
Prostitution, contre une loi dmagogique et dange-
reuse . La plaidoirie en faveur de la loi de
Nicole Kiil-Nielsen fut grandiose, la colre dAlain Lipietz
(en faveur de la motion) fut nettement moins glorieuse,
mme si le Touche pas ma pute de Stphane Sitbon,
qui dfendait la loi lorigine de la colre de Lipietz,
ntait pas forcment bienvenu.
Baptme du feu
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En fin de compte, la motion rprouvant la pnalisa-
tion tant des clients (et aussi des clientes ) que des per-
sonnes prostitues elles-mmes a t adopte une large
majorit. (Notons que, bien que Ccile Prudhomme et moi
ayons vot contre, cette belle alliance franc-comtoise n'a
pas russi inverser la tendance.)
Il est beau, il est beau, mon oxymore !
Il a t galement question, entre autres, des jeux
de Sotchi et de notre nouveau mot d'ordre extrait du dis-
cours de notre Secrtaire nationale Emma Cosse, savoir la
participation combative. Les anciens se rappellent
l' autonomie contractuelle chre Yves Cochet : nous
n'avons jamais recul devant les oxymores politiques. Ce-
pendant, et au-del de la boutade, l'ide de se battre tout
en restant dans la majorit est trs largement partage non
seulement par les dlgus au CF, mais aussi par nos mili-
tants et sympathisants : la formule de notre SN est donc la
bienvenue.
Enfin, et en conclusion, deux moments particulire-
ment conviviaux et dynamiques ont marqu ce week-
end :
- Le temps d'expression rserv nos ttes de
listes autonomes Lyon, Paris, Lille, Rouen, Perpignan,
Grenoble, Montreuil et bien d'autres nous a permis de
constater la vitalit et l'attractivit d'ELV, n'en dplaise
aux ternels prophtes de la disparition des Verts .- Les 40 ans de l'cologie politique et les 30 ans des
Verts, le samedi soir, nous ont abreuvs de moult mu-
sique, danse et... ti-punch !
En fin de compte, tre conseiller fdral, a n'a pas
que des inconvnients.
Philippe Chatelain
(1) Voir l'intgralit des textes vots sur nos listes
et sur le site d'ELV
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La fte
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Prostitution : une intervention au CF
Pendant ce mandat europen, la Commission
Femmes a fait de la lutte contre les violences faites auxfemmes une thmatique essentielle. Nous avons obtenu
en plnire le vote de rsolutions incluant la prostitution
dans la liste de ces violences faites aux femmes et des
violations des droits humains. Plusieurs auditions ont t
consacres la question de la prostitution en Europe et
nous avons pu entendre de nombreuses personnes con-
cernes : personnes prostitues, responsables dassocia-
tions, professionnels (sant, justice, police) de diffrents
pays aux lgislations diverses.
Il y a cinq ans, je navais pas de position trs pr-
cise sur la question, mais aprs ce travail de fond, j'en ai
une.
Je pense que, pour lessentiel, la prostitu-
tion nest pas un ensemble de tractations individuelles,
mais quil sagit dun systme, dun march bien organi-
s, car cest largent qui intresse les trafiquants et les
proxntes, pas le sexe. Je pense donc quil est logique
dtablir le lien entre ceux qui donnent largent et ceux
qui senrichissent, de responsabiliser les citoyens : on
parle de 30 milliards deuros par an, budget de la
prostitution en Europe. Nous sommes face un march
qui rpond la logique capitaliste avec toutes les exploi-
tations, tous les excs que nous savons.
La Commission Genre dATTAC, qui travaille de-
puis une dizaine dannes sur les liens entre la prostitu-
tion et la mondialisation librale, est favorable la p-
nalisation du client, qui fait dbat entre nous. Les
membres de la Commission Femmes au Parlement euro-
pen approuvent la quasi- unanimit la proposition deloi franaise ; le Lobby europen des Femmes, qui ras-
semble plus de 2 000 associations fministes de divers
tats membres, galement.
En Europe, 96 % des victimes de la
traite dtres humains le sont des fins dexploi-
tation sexuelle. Si 99 % des clients sont des
hommes, la trs grande majorit des personnes
prostitues sont des femmes, surtout dorigine
trangre, et lge moyen dentre dans la prostitu-
tion est d'environ 15 ans.
Quelques personnes, une minorit, ont
choisi cette activit, mais cela ne justifie pas dac-
cepter lasservissement de la grande majorit des
femmes prostitues. Que certains soient amens
vendre leurs organes pour survivre ne justifie pas lavente dorganes. Et je rponds ceux qui estiment
que la loi serait stigmatisante en faisant des per-
sonnes prostitues des personnes part que ce ne
sont pas les personnes qui sont part , mais lac-
tivit !
Non, la prostitution nest pas le plus
vieux mtier du monde (cest celui de chasseur-
cueilleur), non ce nest pas une fatalit ! La mar-
chandisation du corps humain na rien voir avec la
libration sexuelle.Nous assistons actuellement en Europe
une mobilisation de toutes les forces ractionnaires
politiques et religieuses contre les Droits acquis par
les femmes et les personnes LGBT. Je pense la re-
mise en cause du rapport Estrella, de lIVG en Es-
pagne, du rapport Lunacek, etc. Des mouvements
antifministes venus dAmrique du Nord ont fait
leur apparition avec une stratgie de communica-
tion assez habile : le retournement de situation.
les en croire, les hommes seraient victimes de vio-lences conjugales, de fausses accusations de viols, il
y aurait trop de femmes juges et ministres, et ainsi
de suite. Il faut nous mobiliser et rsister car les
droits acquis ne sont pas garantis.
PUNIR POUR RESPONSABILISER
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6Dans les pas dun eurodput
Le XXe sicle, avec les luttes fministes, a
marqu un vritable tournant en criminalisant le viol au
sein mme du couple et en reconnaissant lillgalit du
harclement sexuel. Mais aujourdhui, ce quun homme
ne peut sapproprier par la violence ou par abus dautori-
t, il peut toujours se lapproprier par largent ; voil pour-
quoi il faut rompre ce maillon, l'un des derniers de cette
chane qui permet aux hommes de sapproprier le corpset la sexualit des femmes : le droit de cuissage au moyen
-ge, le viol longtemps considr comme inhrent la
condition dtre femme, les mutilations gnitales Lga-
lit ne restera quun vain mot tant quil y aura des
hommes pour acheter le corps des femmes.
Je nai aucun problme avec la notion de
pnalisation et je soutiens les lois contre le racisme,
lantismitisme, la xnophobie. Et que lon ne vienne pas
une fois de plus nous faire le chantage l cologie puni-
tive ! Je refuse dadmettre la situation actuelle, dtre
complice du statu quo, je pense que cela vaut vraiment la
peine dessayer cette nouvelle approche visant respon-
sabiliser les hommes, les conscientiser, surtout les
jeunes. Quavons-nous perdre ?
Au fait, pourquoi une telle mobilisation pour
protger les clients ? La domination masculine, selon
Pierre Bourdieu, est tellement ancre dans nos incons-
cients que nous ne lapercevons plus, tellement accorde
nos attentes que nous avons du mal la remettre en
question.
Nicole Kiil-Nielsen
Dpute europenne ELV
WEBDOCLe webdocumentaire est un nouvel outil web qui
permet une immersion totale. Cest cette exprience que
proposent nos seize eurodputs franais, qui travaillent
faire entrer les choix cologiques au sein du Parlement
europen.
Chaque semaine, ils se posent la mme question :
comment expliquer ce que les colos dfendent au Parle-
ment ? Ils ont donc choisi cet outil pdagogique quest le
webdoc, qui donne la possibilit aux internautes de sim-
miscer dans ce monde institutionnel, travers la visite des
diffrents lieux quun eurodput frquente et dans les-
quels il travaille.
Tapez euroecolos.eu et vous voyagerez de
Bruxelles Strasbourg, dans les rgions de France ou
travers le monde. Bonne navigation !
Suzy Antoine
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Quand un cancrologue devient prsi-
dent
Tabar Vasquez a t prsident de l'Uruguay de
2005 2010. Pendant sa prsidence, cet ancien cancro-
logue a lanc une campagne pour rduire la consomma-
tion de tabac : espaces non fumeurs, taxes, mises en
garde sur les paquets de cigarettes, restriction de la pu-
blicit, etc. Cette politique est une russite : entre 2006
et 2009, la consommation de tabac chez les 16-24 ans a
baiss de 44 % (1).
Cette politique publique efficace n'a pas plu au
gant de l'industrie du tabac, Philip Morris, qui a intent
un procs l'tat uruguayen. La multinationale, qui a sonsige en Suisse, considre que l'Uruguay a enfreint ses
droits d'investisseur, qui devaient tre garantis par le
trait d'investissement sign entre les deux pays.
Le groupe estime que les mises en garde rela-
tives la sant ont eu des consquences prjudiciables
ses profits. Au titre du trait d'investissement,
Philip Morris demande l'Uruguay un ddommagement
de 2 milliards de dollars Et c'est un tribunal d'arbitrage
international qui devra statuer, au plus tt en 2015.
Cet exemple nous donne un bon aperu des dis-
positifs qui seraient mis en place par le Trait Transatlan-
tique. Et Franois Hollande devrait y rflchir deux fois
au lieu de vouloir prcipiter la ngociation. L'eurodput
ELV Yannick Jadot, ferme opposant au projet, lui a
d'ailleurs rpondu que ce n'est pas lui de fixer le
tempo de la ngociation europenne .
D'autres exemples d'arbitrage
Les autres exemples sont de la mme veine :
- L'entreprise sudoise Vattenfall, qui pos-
sde deux centrales nuclaires en Allemagne, a d-
pos plainte contre ce pays pour sa sortie du nu-
claire.
- En 2012, le Cirdi (2) a accord l'Occidental
Petroleum 1,77 milliard de dollars (2,2 avec les int-
rts) que doit lui verser l'quateur pour une rupture
de contrat.
- L'Argentine a d verser 1,07 milliard de dol-
lars de ddommagement des dtenteurs d'obliga-
tions pour avoir dvalu le peso.
Souvent, la menace d'une procdure longue
et coteuse suffit faire plier un tat. C'est ce qui
s'est pass, par exemple, en Indonsie en 1999. Ce
pays dcide d'interdire l'exploitation des mines ciel
ouvert dans ses forts. Aussitt un groupe de soci-
ts menace de demander plusieurs dizaines de mil-
liards de dollars de ddommagement. L'tat indon-
sien cde sur la protection de l'environnement en
faisant de l'exploitation minire une exception sa
lgislation.
L'intrt gnral, c'est fini
C'est bien ce type d'arbitrage que prvoit le
Trait Transatlantique en cours de ngociation. C'est
ce systme de justice qui se dveloppe, encoura-
g par des avocats d'affaires, des multinationales,
des hauts fonctionnaires, des ministres Et les dom-
mages-intrts demands augmentent au fur et
mesure que les procdures se dveloppent.
Trait Transatlantique (suite)
L'ARBITRAGE AU SERVICE DESMULTINATIONALES
La Feuille Verte de fvrier a prsent les grandes lignes du projet de Trait Transatlantique de Libre change et sa
pierre angulaire : le Tribunal Arbitral, charg de rgler les conflits entre les tats et les multinationales. Les propos tenus par
Franois Hollande, le 13 fvrier, aux tats-Unis, lors de sa confrence de presse commune avec Barack Obama sont trs in-
quitants et nous amnent revenir sur le sujet. Le prsident franais a dclar, en effet, propos de la ngociation en
cours : Aller vite n'est pas un problme, c'est une solution. Nous avons tout gagner aller vite. Sinon, nous savons bien
qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations , comme si les rticences par rapport ce trait
n'taient pas fondes
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L'CONOMIE EN IMAGES
Contre les experts
Main invisible, nolibralisme, Keynes, thorie
de l'offre, dette, crise, etc. : chaque jour qui passe voitses experts jongler avec les grandes thories et con-
cepts conomiques.
Trop souvent, par manque de connaissance sur
ces questions et par timidit intellectuelle, paresse par-
fois aussi, nous ne prenons pas la peine de creuser et de
comprendre ces concepts. C'est une victoire, justement,
de ces experts , de nous faire croire que ce n'est pas
notre porte et de nous de-
mander ainsi de gober
(littralement) leurs postulatsconomiques et, bien souvent,
leurs postures idologiques.
Eh ! bien, a va chan-
ger ! La BD Economix change
la vie ! Si, si, sans exagrer.
Ses auteurs, ne trou-
vant pas d'ouvrage prsentant
l'histoire de l'conomie en un
seul volume et estimant quecette science devait tre acces-
sible tous, y compris eux, se
sont attels la dcrypter, la
vulgariser.
L'ouvrage dmarre du
Pass lointain et des pr-
mices capitalistes, des
banques, et se termine aprs
2001 , prsentant notre
plante malade et les inextricables imbrications entreWall Street, la fiscalit, la pollution, le marketing, les
grandes firmes, etc.
Entre-temps, nous dcouvrons avec stupeur
combien l'conomie aujourd'hui est le rsultat deschoix dits stratgiques, prsents comme la seule
voie possible, mais qui, en fait, ne sont que des
constructions idologiques, lies aux contextes, la
pense dominante et au poids des firmes (de nos
jours, on parlera de lobbies).
Le seul bmol est que les cas prsents sont
essentiellement anglo-saxons ; mais de toute faon,
c'est bien le monde anglo-saxon qui a rpandu les
thories qui organisent nos
conomies actuelles.
mon avis, donc, un
ouvrage important, avoir
et diffuser, prter. C'est
passionnant, plein d'hu-
mour et... effrayant, mais
indispensable pour ne plus
s'en laisser conter (1).
Anna Maillard
(1) Economix. La premire
histoire de l'conomie en BD, de Michael Goodwin,illustrations de Dann E. Burr, ditions Les Arnes,
2013
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Les changes rcents sur la liste de discussion r-
gionale d'ELV m'ont donn envie de donner mon avis,
d'apporter mon grain de S.E.L. (voir explication plus loin).
Comment sortir l'conomie des difficults actuelles en fa-
vorisant les crations d'emplois ? Comment, face au ch-
mage, viter les solutions qui font appel l'assistanat ?
Sans doute en favorisant les initiatives individuelles et col-
lectives.
Des aides modules
On dit souvent que l'artisanat est la premire en-
treprise de France. On sait que ce sont plutt les petitesentreprises, de quelques salaris, qui constituent le vivier
des crations d'emplois. Pourtant, les dispositifs d'aide
bnficient en gnral aux plus grosses. On peut donc ima-
giner des dispositifs qui favorisent davantage les petites.
Par exemple, l'exonration totale de charges pour le pre-
mier emploi et de 50 % pour le suivant.
Les aides peuvent tre modules aussi en fonction
d'autres critres. Ainsi, les coopratives ouvrires, qui ne
risquent pas d'tre dlocalises et qui favorisent des rap-
ports plus quitables au travail, pourraient recevoir davan-
tage de soutien. Quand les coopratives s'inscrivent, en
plus, dans un projet durable, qui respecte les normes envi-
ronnementales et qui contribue lutter contre le drgle-
ment climatique, les aides seraient encore plus cons-
quentes. Il s'agit en fait de favoriser et de promouvoir les
entreprises qui inscrivent leur activit dans un autre projet
de socit. Certains dispositifs pourraient tre exprimen-
taux avant d'tre, le cas chant, gnraliss. Des valua-
tions devraient permettre de les reconduire ou non au
bout d'un an, par exemple.
On peut difficilement imaginer que ce projet
puisse se raliser sans des changements politiques impor-
tants. Et si les banques centrales pouvaient nouveau pr-
ter aux nations 0 % ? Si la France dcidait de ne plus
payer les intrts de la dette (l'quivalent de nos impts
sur le revenu : pas tonnant qu'ils augmentent !) ? Si les
ouvriers, associs en coopratives ouvrires, avec un projet
rentable, pouvaient prempter une entreprise ou une in-
dustrie en faillite, avec le soutien possible des collectivits
locales et de l'tat (possibilit de prt trs favorable) ?
Les systmes d'change et les monnaies
locales
On peut favoriser aussi l'initiative avec un sys-
tme comme le S.E.L. (Systme d'change Local). Les
changes sont dmontiss, les personnes mettent en
commun des savoir et des savoir-faire. Quand une per-
sonne reoit une aide sans contrepartie, elle est en
dette ; cette dpendance induit une dvalorisation
morale. Mais si on lui demande quelles sont ses comp-
tences - elle en a forcment -, et si on lui offre la possibi-
lit d'apporter sa contribution dans un atelier (couture,mnage, garde d'enfants...), on lui permet ainsi de se
retrouver dans une situation d'galit. Ce qui entrane
pour elle valorisation morale, fiert, confiance en soi,
dignit
Ce type d'changes, inspir de la philosophie de
Gandhi, n'est ni nouveau, ni spcifique l'Europe. Histo-
riquement, il s'est dvelopp, par exemple, dans des
communauts de lpreux en Inde. Ainsi le groupe se
prenait totalement et quitablement en charge tout en
respectant la diversit individuelle, familiale, et sociale.
Il s'agit d'adapter ce principe et de le dvelopper dans
notre socit au vingt et unime sicle.
Les monnaies locales, qui se dveloppent un
peu partout, pourraient contribuer aussi favoriser la
relocalisation de certaines activits. Une monnaie locale
doit tre dpense sur un territoire donn, avec une
date limite d'utilisation et l'impossibilit de la reconver-
tir en euros. Elle ne peut servir aucune spculation et
elle favorise les activits de proximit.
Pour une croissance durable
FAVORISER L'INITIATIVE
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La difficile question de l'assistanat
Dans une situation de chmage de masse se pose
toujours une question cruciale : est-ce qu'il vaut mieux
mettre l'argent pour crer des emplois ou dans les aides
sociales ? J'ai envie de rpondre : plutt dans les crations
d'emplois. Ceux qui se retrouvent en situation d'assistanat
sont les premiers tre insatisfaits d'tre exclus de
l'change travail contre rmunration . Il peuvent se
sentir dshumaniss, atteints dans leur dignit. En mme
temps, en attendant un retour trs hypothtique du plein
emploi, une socit n'a pas le droit d'abandonner une par-
tie de ses membres sans le minimum de moyens de survie.
Difficile dilemme !
On peut s'interroger aussi sur l'efficacit des me-
sures de dfiscalisation du travail prises par
Franois Hollande. Celles-ci ne sont pas directement lies
et conditionnes par des crations d'emplois. Certains em-
ployeurs pourront choisir, en toute bonne foi, de commen-
cer par renforcer leur trsorerie avant d'embaucher.
La priorit, c'est effectivement de favoriser, par
tous les moyens, les crations d'emplois avec le soutien
aussi bien de l'tat que des collectivits. Je souhaite
qu'ELV propose un projet politique innovant, simple,
abordable et favorisant l'initiative individuelle et collec-
tive. Un tel projet devrait donner envie d'essayer, redon-
ner de l'espoir, ouvrir de nouvelles possibilits, pour
l'individu, de crer du durable et de l'quit sociale.
Jean-Louis Rmy
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sant, non?
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Dj 40 ans que Ren
Dumont fut le premier candidat co-logiste l'lection prsidentielle et 30
ans qu'une partie du mouvement
cologiste se structurait sous la forme
d'un parti : Les Verts.
Je doute que ce soient ces anni-
versaires, presque anecdotiques dans
les mdias, qui ravivent la question de
l'intrt d'une structure de type parti pour faire progres-
ser l'ide d'un autre chemin possible, question laquelle
il faut bien tenter de rpondre.
Structur comme une minorit
Ren Dumont appelait la rvolte, la prise de
conscience quand il crivait : Le seul espoir rside alors
dans une prise de conscience bien plus rapide par le plus
grand nombre . Il invitait galement construire des
utopies relativement rationnelles (1). Sa candidature
s'est inscrite dans cette logique : alerter des crises immi-
nentes, des catastrophe attendues, dire un possible.
Quelques annes plus tard, une partie du mouve-
ment construit autour de l'opposition au nuclaire, des
luttes comme celles du Larzac, des prises de conscience
comme aprs le naufrage de l'Amoco Cadiz, a pens n-
cessaire d'investir le jeu politique classique en crant un
parti, quand d'autres prfraient dvelopper des logiques
de mouvement social, sur des bases associatives et mili-
tantes, comme les Amis de la Terre.
En 2000, lors d'un entretien accord au journal
Ecorev (2), Serge Moscovici dfendra l'ide d'un mouve-ment qui doit rester structur comme une minorit :
Car tre une minorit a trois avantages. Les minorits
sont des groupes qui peuvent tre impor-
tants, jusqu 10-15 %, avec un rapport
entre laction et la pense encore trs
fort. Deuximement, par dfinition, une
minorit est critique. Troisimement : les
ides pntrent (on pourrait faire une
dmonstration historique avec les dissi-
dents ou les chrtiens) . Il ajoute : Sivous ne vous conduisez plus, ne vous
percevez plus comme une minorit, vous
courrez le risque de ne plus tre une mi-
-norit mais un petit dans la cour des
grands. Cest un problme quon a vcu
avec lcologie politique ds le dpart
en se focalisant sur la candidature la
prsidentielle. Moi je pensais quil fal-
lait soccuper dabord des autres ni-
veaux. Pour former des gens.
En novembre dernier, le journal
en ligne Reporterre (3) alimentera
cette mme interrogation entre
Jean-Claude Guillebaud, Paul Aris et Alain Lipietz, le
premier dnonant l'erreur de la cration d'un parti etaffirmant : Cest lopinion quil faut culturellement con-
vaincre , le deuxime vituprant : EELV ne crve pas
de faire trop de politique ou dcologie mais den faire
dans le cadre du systme et le dernier martelant : En
somme : oui, lcologie a plus que jamais besoin dun par-
ti, qui ne fasse pas que du terrain ou de lducation
populaire, mais qui entre dans les institutions... pour se
battre .
Aux affaires et sur le terrain
J'aimerais, bien modestement, essayer de poser leproblme de manire un tout petit peu diffrente.
Avons-nous tort d'entrer dans un cadre institution-
nel, celui des lections, celui de la participation des
excutifs locaux ? Avons-nous eu tort de tenter de conju-
guer l'exprience politique de la conduite des affaires,
comme on dit, et le travail de terrain ?
Si on en juge par l'volution d'une conscience co-
logique (qui n'est pas de notre seul fait), par la mise en
uvre de politiques novatrices de gestion des dchets,de lnergie, des mobilits entre autres, il n'y a nulle ma-
tire autoflagellation, bien au contraire.
Si on tente d'apprcier notre
influence de minorit en matire de
rorientation fondamentale des poli-
tiques, voire, plus encore, de rupture
avec les logiques productivistes du
capitalisme, force est de constater que
nous sommes loin du compte. Pour
deux raisons.
Anniversaires
LES VERTS : UNE MINORIT D'INFLUENCE ?
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Qui est cocompatible ?
En premier lieu, peut-tre parce que nous en
sommes venus sous-estimer la formidable capacit
d'adaptation de l'appareil de production. Il intgre assez
bien les donnes cologiques, surtout lorsqu'elles se limi-
tent lenvironnement: il suffit de voir comment la
grande distribution se flatte de vendre du local, du bio,
de recycler, pour comprendre que d'une certaine ma-
nire, nous nous retrouvons favoriser de prs ou de loin
une sorte daggiornamento, des formes d'cocompatibli-
t.
Andr Gorz signalait en son temps cette impasse,
en dcrivant des politiques qui prennent en compte les
contraintes cologiques en matire de rglementation,
de taxation, de pnalits, c'est--dire de rgulation par
ltat (htrorgulation, qui s'oppose l'autorgulation),
politiques qui ont l'avantage de conduire au but de l'co
-comptabilit sans que les mentalits, le systme des va-
leurs, les mentalits et les intrts conomiques des ac-
teurs sociaux aient changer (4).
Les Verts : normaliss ?
C'est toute lambigut de notre participation au
gouvernement : vouloir peser sur la dfinition des poli-
tiques et se retrouver accompagner un verdissement
incertain de quelques-unes. En ce sens, nous nous retrou-
vons bien dans ce que dcrivait Serge Moscovici : petit
dans la cour des grands.
En second lieu, nous ne pouvons qu'tre propre-
ment stupfaits de notre capacit nous laisser contami-
ner par le jeu institutionnel : qute des places, des hon-
neurs, du pouvoir, jeu des ambitions personnelles au d-
triment de l'engagement collectif, perte de lien avec les
mouvements sociaux dont le parti ne parvient plus tre
le dbouch politique.
La ralit du champ politique rsiste nos ambi-
tions transformatrices et, d'une certaine manire, nous
normalise au point qu'on ne parat plus pouvoir incarnerdes perspectives essentielles comme la rduction du
temps de travail, l'conomie solidaire et cooprative, une
cologie de transformation qui soit une vritable sortie
du capitalisme.
Est-ce donner raison ceux qui se sont toujours
opposs la participation au jeu institutionnel ?
Oui, si nous ne sommes plus capables de renouer
avec l'ensemble des ralits sociales, comme le souli-
gnaient presque toutes les motions du Congrs de no-
vembre ; si nous ne sommes plus capables d'avancer sur
deux pieds : celui de la critique radicale qui prend soin de
convaincre et pas seulement d'annoncer un grand soir,
celui de continuer porter dans les enceintes de pouvoir
des propositions d'avenir.
Et contrairement ce que pense Serge Moscovici,
nous ne pouvons rester une minorit d'influence. Celle-ci
rencontre, nous le constatons, ses limites lorsque la ques-
tion n'est plus seulement celle des ides, des comporte-
ments, des manires d'tre, mais celle des structures de
pouvoir qu'il faut conqurir et dont il faut se mfier, qu'il
faut rompre en vitant qu'elles ne nous corrompent.
Michel Boutanquoi
(1) Les citations sont tires de L'utopie ou la mort,
Paris, Seuil, collection Points, 1974.
(2) http://ecorev.org/spip.php?article41(3) Mme si l'animateur de ce site, Herv Kempf,
se montre souvent peu amne avec ELV, ce n'est pas
une raison pour ne pas recommander la lecture de ce
journal : http://www.reporterre.net/
(4) Andr Gorz, Ecologica, Paris, Galile, 2008.
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Et si on entrait dans une re
postantibiotique ?
C'est en 1943 que l'emploi de la pnicilline,
dcouverte par Alexander Fleming quelques annes
plus tt, a commenc tre gnralis. Jusqu'alors,
une blessure de guerre, un accident industriel ou unaccouchement pouvaient entraner la mort par une
infection considre aujourd'hui comme banale. Et
Alexander Fleming a reu le prix Nobel de mdecine en
1945. Mais ds le dpart, le biologiste Fleming avait
prvenu que les bactries creraient des dfenses
contre la pnicilline. Sa prdiction tait juste et s'ap-
plique aussi aux autres molcules mises au point par la
suite par l'industrie pharmaceutique. Il se passe un
temps trs court, un ou deux ans, entre la mise sur le
march d'une nouvelle molcule et les premiers cas de
rsistance. Ainsi, les nouveaux antibiotiques perdent
rapidement de leur efficacit et les investissements
pour en crer de nouveaux sont de plus en plus lourds.
(Courrier International n 1214, 6-12 fvrier 2014,
pp. 36-37. Article original du Food & Environment
Reporting Network,20 novembre 2013)
Commentaire : Aux tats-Unis, 80 % des anti-
biotiques sont utiliss dans l'levage pour protger
prventivement les animaux des maladies auxquelles
ils sont exposs du fait de leurs conditions de vie con-
centrationnaires. Le lien est fait, par les chercheurs,
avec l'mergence de bactries rsistantes aux antibio-
tiques. Et les bactries rsistantes passent de l'animal
l'homme par les nappes phratiques, la poussire ou la
viande. C'est aussi un usage inconsidr des antibio-
tiques chez l'homme qui favorise la rsistance des bac-
tries. Si les antibiotiques devenaient inefficaces, les
consquences seraient dramatiques, en particulier en
chirurgie. Des oprations courantes comme une biopsie
de la prostate ou une csarienne deviendraient probl-
matiques. Pour retarder l'apocalypse de l're postanti-biotique, il faudrait revenir aux bonnes pratiques : in-
terdire l'usage prventif des antibiotiques dans l'le-
vage, revenir une hygine rigoureuse dans les hpi-
taux et revoir nettement la baisse les prescriptions
d'antibiotiques.
2. Interdiction du chalutage profond : une
occasion manque
Le chalutage profond, qui s'est dvelopp dans
les annes 80, consiste traner un filet qui racle lesfonds marins plus de 200 m de profondeur. Les es-
pces non dsires, qui sont rejetes, mortes, repr-
sentent 20 50 % des prises. Des coraux centenaires
voire millnaires sont anantis et les milieux saccags.
De plus, en milieu profond, les poissons se reproduisent
tard et avec un faible niveau de fcondit : le renouvel-
lement des colonies profondes est donc lent. Sur
54 espces de poissons et de crustacs dfinies comme
profondes, 21 sont dj considres comme puises
ou en risque d'puisement. (Pour la Science n 436,
fvrier 2014, pp. 13-14)
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Science et cologie
RE POSTANTIBIOTIQUE,CHALUTAGE PROFOND, ADAPTATION CLIMAT
ET MONDE NUMRIQUELa science pour clairer les choix de l'cologie politique.
La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.
Ce sont des normes bateaux qui tractent un filet
lest gant qui dcape le fond sans discrimination.
Qui racle pendant plusieurs heures absolument tout
ce qui est accroch sur son chemin. Point!
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Commentaire : Pourtant, en dcembre 2013, au
Parlement europen, l'interdiction totale du chalutage
profond a t rejete par 342 voix contre 326 (1). L'argu-
ment voqu, la menace sur l'emploi, est fallacieux :
titre d'exemple, en France, la pche profonde n'emploie
que 112 marins. C'est la pche artisanale qui est un gise-
ment d'emplois et elle est, en fait, menace par la pche
industrielle. Il y a seulement eu quelques limitations dansles zones les plus vulnrables. C'est une belle occasion
manque qui trahit une trop grande collusion entre les
milieux politiques et les industriels de la pche.
3. L'adaptation au changement climatique
Le premier volume du cinquime rapport du
Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'volution du
Climat, le GIEC, a t publi le 27 septembre 2013. Le
rchauffement prvu d'ici 2100 varie entre 1,1 et 4,8
C. Avant l're industrielle, la concentration de dioxyde decarbone tait de 280 ppm (2). Elle vient aujourd'hui de
dpasser 400 ppm et elle crot maintenant de 2 ppm par
an. Seule nouvelle positive : l'augmentation de la teneur
atmosphrique en CO2 stimule la photosynthse et con-
trebalance quelque peu cette augmentation. L'autre gaz
effet de serre important est le mthane qui, pour plus
de la moiti, vient de l'agriculture (effluents d'levage,
rizires). Avec le rchauffement, les aires de rpartition
des espces sont modifies. Une augmentation de 1C
est associe un dplacement d'espces de 150 km vers
le nord en plaine et 150 m d'altitude en montagne. Ds
lors, deux objectifs se dessinent : comment attnuer les
impacts et comment s'adapter au rchauffement ? (Pour
la Science n 436, fvrier 2014, pp. 16-19)
Commentaire : moyen terme (2035), les mo-
difications climatiques devraient tre d'ampleur limite,
et favoriser la rsilience des cosystmes pourrait suffire.
Pour la deuxime moiti du XXIe sicle, les changements
prvus sont beaucoup plus importants. Il faudra alors
prvoir des adaptations, comme des couloirs de migra-
tion ou des dplacements artificiels d'espces, en parti-
culier pour les systmes dynamique lente : forts, prai-ries permanentes et lacs. On peut s'attendre aussi une
augmentation de la frquence des vnements ex-
trmes : vagues de chaleur, scheresses, temptes,
avec des consquences sur les activits humaines. Il fau-dra aussi s'y adapter.
4. Le monde numrique simplifie la pense
C'est la thse dveloppe par le philosophe Jean
-Michel Besnier. Il y a derrire les nouvelles technologies
des courants inquitants qui ont l'ide de fabriquer une
sorte de transhumain coup de molcules et de pro-
thses. C'est une conception qui nie la complexit au
cur de l'humain. Question communication, textos et
tweets simplifient outrance la syntaxe et le lexique de
notre langue. Or le langage humain est par nature qui-
voque, ambigu, complexe. Par ailleurs, les machines sa-
turent notre temps de cerveau disponible en multi-
pliant les armes de distraction massive : jeux vido, por-
tables, rseaux sociaux. Notre existence est alors dl-
gue des avatars plus ou moins interchangeables.
(La Recherche n 484, fvrier 2014, pp. 76-79)
Commentaire : Le philosophe interview dans
l'article dnonce les risques d'appauvrissement de la
pense. Pour lui, les technologies relvent du
pharmakon des Grecs, la fois remde et poison.
Nous devons viter d'tre assujettis aux machines qui
nous enferment dans une servitude volontaire alors que
les pionniers des rseaux informatiques y voyaient un
moyen de convivialit et une faon d'chapper au cen-
tralisme. Et surtout, il faut reprendre le got de ce qui
est humain, abandonner l'ide de fabriquer un homme
parfait et accepter la fragilit qui est la ntre.
Grard Mamet
(1) Et devinez qui (entre autres) a fait des pieds et
des mains pour obtenir ce beau rsultat, vritable
victoire de la raison (sic) : la socialiste Isabelle
Thomas, ex-grie du mouvement tudiant. De quoi
rassurer amplement le groupe Intermarch, qui pos-
sde la principale flottille profonde de France !
(2) Partie par million.
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L'abandon des avances que constituaient les vac-
cins sans adjuvants et ceux absorbs sur phosphate decalcium (la France tait prcurseur en la matire) a et aura
des consquences non seulement sanitaires, mais gale-
ment conomiques.
Les surcots lis aux choix actuels en matire de
vaccination sont certains. Ils sont conscutifs des choix
de simplification industrielle valids par les autorits sani-
taires, qui y trouvent un moyen de contraindre une cou-
verture vaccinale plus large, sans passer par l'obligation.
En effet, l'augmentation du cot du DTP alumi-nique par rapport au DTP sans aluminium est important,
mais la rupture de stock (organise !) entrane, de fait, la
prescription de DTPolio + 1, 2 ou 3 valences. Le DTP sans
alu cotait 7 euros, l'hexavalent en cote (1)... 40 !
Mais si le discours rcurrent disant que la balance
bnfices-risques est toujours favorable la politique vac-
cinale choisie, on peut lgitimement se poser des ques-
tions. Ce calcul bnfices-risques ne tient pas compte de
ce que l'on ne veut pas reconnatre comme effets indsi-
rables, ni des dgts collatraux.
En plus de l'impact sur la vie de la personne,
de sa famille, de son entourage, il serait malhonnte de
faire l'impasse sur les cots financiers induits. Surcots
lis la prise en charge des accidents vaccinaux (ou faut-
il dire des accidents lis aux adjuvants ?) sur le plan mdi-
cal et sur ceux de l'accompagnement la personne, du
travail, du social, de l'administratif, du familial, du fiscal et
de plus en plus du juridique.
Cot mdical : L'errance mdicale peut durer des
annes, puis le diagnostic, le suivi et les soins reprsen-
tent un cot faramineux sur quelques dcennies, plus
encore si on le multiplie par le nombre de personnes non
encore diagnostiques Examens, hospitalisations, con-
sultations, mdications, infirmires, kinsithrapeutes,
transport, matriel mdical divers, etc.
Accompagnement la personne : Mises en
invalidit, les victimes ont recours des aides pour pal-lier le manque d'autonomie (assistantes de vie sociale,
aides mnagres, assistant sociaux, accompagnateurs,
etc.)
Cot professionnel : Les arrts maladie rp-
tition, les accidents du travail lis la fatigue, la fai-
blesse physique ou les troubles cognitifs, la mdecine
du travail, le temps partiel thrapeutique, les tentatives
de rorientation, le licenciements pour raison mdicale,
etc. reprsentent des cots trs importants.
Cot administratif : Des annes ou des dcen-
nies de dmarches administratives lies une situation
d'invalidit non seulement sont une contrainte particu-
lirement pnible pour les malades, mais engendrent
aussi des cots pour les organismes et collectivits,
CPAM (2), CAF (3), MDPH (4), CCAS (5), Conseils gn-
raux, etc.
Cot fiscal :Une personne en incapacit de
travailler va s'appauvrir, ne plus participer la solidarit
sur le plan des cotisations sociales ou de l'impt sur le
revenu ; la pauvret induite joue galement sur les
taxes sur la consommation (TVA) et, travers les aides
lgitimes, sur les exonrations de taxes et redevances
diverses (TV, impts fonciers, taxe d'habitation).
Cot juridique: Face la non-reconnaissance
administrative des consquences d'une vaccination mal
scurise, les victimes n'ont souvent d'autre choix que
d'avoir recours la justice ; des annes de procdure
auprs de multiples juridictions reprsentent un cot
important pour la collectivit, que le plaignant ait ou
non gain de cause.
Pour conclure :
L'incapacit au travail, l'invalidit et la pauvret
induite engendrent une perte sche pour la nation et
son conomie. Ces cots sont d'autant plus importants
que les accidents vaccinaux sont jeunes et risquent de
passer 50 ans la charge de la socit.
Les calculs de rentabilit industrielle sont bass
sur les impratifs de rendement lis l'actionnariat et
les cots engendrs par les dgts collatraux de ces
choix sont la charge de la collectivit et de la solidari-
t nationale (car les choix industriels sont valids par les
autorits de sant).
Maladies induites par les adjuvants vaccinaux : une incidence aussi conomique
UNE NOTE SALE
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pour les seconds. Cest le compromis sur lequel les parle-
mentaires cologistes ont d cder pour faire adopter
cette loi.
Le rchauffement climatique constitue un facteur
aggravant, et avec lui la baisse des dbits des cours deau
lie aux perturbations climatiques, le tout contribuant
un rchauffement de leau et une moindre oxygnation
du milieu. Des lments qui peuvent souligner lintrt
de la suppression des barrages qui, en retenant leau,
contribuent un peu plus son rchauffement.
Il ne faut pas non plus oublier que la pollution de
leau peut galement trouver son origine dans la pollu-
tion de lair, laquelle vhicule des molcules qui vont se
dissoudre dans leau, par exemple les retombes sur les
sols de polluants atmosphriques entrans par la pluie
(www.cnrs.fr).
Lartificialisation et lrosion des sols du fait
de lurbanisation parfois anarchique et labsence de cou-
verture vgtale des terres agricoles pendant une grande
partie de lanne contribuent la concentration des pol-
lutions, ainsi qu laccentuation des variations du dbit
des rivires, dont on a dj signal prcdemment les
effets ngatifs. Tout se tient et se surajoute.
Nous sommes bien dans la complexit et il faut
laccepter telle quelle est, mme si cela ne facilite pas
laction publique.
Les installations dpuration de leau sont nces-
saires, condition dtre maintenues en bon tat de
marche, comme sont indispensables les bonnes pratiques
de stockage et dpandage des effluents agricoles. Mais
nous nchapperons pas une remise en cause en profon-
deur et au ncessaire changement de notre modle de
dveloppement. Cela concerne en particulier la fabrication
et lusage des pesticides, mdicaments et autres produits
phytosanitaires, tout comme les standards de production
du lait, des crales ou du btail. Il est galement impratifde prendre en compte la nature du sol pour ne pas lui de-
mander de donner plus quil ne peut, ou de recevoir plus
quil ne peut encaisser, en particulier lorsquil prsente une
structure karstique sous-jacente.
Nous sommes confronts une question
cologique, et donc conomique. Il serait temps darrter
dopposer lun lautre pour ne pas scier la branche sur
laquelle est assise notre conomie et reposent nos em-
plois. Cest un pacte que la socit doit passer avec elle-
mme, un pacte solidaire, qui associe tous les acteurs. Un
pacte o personne nest montr du doigt. Soyons lucides et
regardons les problmes en face. Et si, ici ou l, une activi-
t doit tre ralentie ou fragilise, cest ensemble que nous
devons nous engager soutenir son adaptation, son volu-
tion vers le modle de production de demain, un modle
qui devra replacer la nature au centre, et lhomme son
coute, dune manire ou dune autre. Laissons le progrs
nous guider.
Eric AlauzetDput ELV du Doubs.
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Le slogan de l'association fonde par Danielle Mit-
terrand, France Liberts, qui s'est investie pour que l'ac-
cs l'eau potable soit un droit pour tous, tait : Bien
commun de l'humanit, l'eau n'a pas de prix . L'associa-
tion dfendait trois principes simples :
- L'eau n'est pas une marchandise comme les
autres.
- Aprs son utilisation, l'eau doit tre rendue la
nature en bon tat.
- Le service de l'eau doit tre gr par les pouvoirs
publics, qui sont les seuls tre en mesure de garantir
l'intrt gnral.
Avec la grande vague librale des annes 80-90,
on a assist un peu partout la privatisation du service
de l'eau et de l'assainissement, parfois mme dans des
communes gres par la gauche. Ainsi, en 1992, le ser-
vice de l'eau du Pays de Montbliard tait confi la CGE
(devenue Veolia). l'inverse, Besanon a rsist la ten-
tation d'alors et a conserv le service de l'eau en rgie
municipale.
Quand l'eau devient un business
Les deux plus grosses entreprises mondiales de
l'eau sont franaises : Veolia et Suez Environnement. Pas
de quoi tre fier pour autant Pour s'emparer du mar-
ch, les entreprises n'ont pas lsin sur les moyens. Ainsi
la privatisation de l'eau de la ville de Grenoble, dirige
alors par le maire de droite Alain Carignon, a dfray la
chronique judiciaire. La gestion de l'eau a t confie la
Lyonnaise des eaux en 1989. Dans cette opration, la
justice a dmontr qu'il y avait eu une affaire de corrup-
tion de 2 millions d'euros en voyages, financement decampagne lectorale et autres cadeaux et Carignon a
fait 29 mois de prison.
Mais il n'y a pas toujours eu de corruption carac-
trise. Les multinationales de l'eau un invent un
concept : le droit d'entre . Pour obtenir la gestion
de l'eau, la socit prive versait une grosse somme
d'argent, une sorte de cadeau la collectivit, appel
droit d'entre, contre un contrat. Les sommes ont pu
tre colossales : 437,5 millions de francs reus par la
ville de Toulouse, par exemple. Mais comment les lus
ont-ils pu imaginer une seule seconde que l'entreprise
prive n'allait pas se rembourser sur le dos des usa-
gers ?
Bien sr, ponctuellement, les lus en ont tir un
bnfice puisque l'argent du droit d'entre tait vers
au budget gnral de la collectivit. Grce cet apport
contestable, la ville de Toulouse en a profit pour dimi-
nuer les impts locaux, Montpellier pour construire un
palais des congrs et Lille un stade. En fait l'entreprise
prive va se rembourser, sur toute la dure du contrat,
en fixant un prix de l'eau qui intgre le fameux droit
d'entre. Et les contrats sont longs : 20, 30, voire
40 ans Ainsi la facture d'eau acquitte par l'usager se
substitue partiellement la fiscalit locale. Et un peu
comme avec la TVA pour l'tat, les plus dmunis parti-
cipent aux dpenses de la collectivit au mme niveau
que les plus riches. Le systme du droit d'entre a t
finalement interdit en 1995.
Les enseignements de Que Choisir ?
25 ans aprs la vague de privatisation de l'eau,
on commence avoir un certain recul et on peut es-
quisser un bilan. C'est un peu ce que fait la revue
Que Choisir ? de novembre 2013, en publiant un dos-sier intitul Factures d'eau, des carts injusti-
fiables . On y trouve le prix de l'eau de toutes les
villes franaises de plus de 60 000 habitants.
Non au business de l'eau
PARTOUT EN FRANCHE-COMTE,
POUR UN SERVICE PUBLIC DE L'EAU
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Les comparaisons ont t ralises sur la base
d'une consommation de 120 m3par an (moyenne d'une
famille de 4 personnes), en incluant le montant de l'abon-
nement.
La revue dcompose le prix de l'eau en 3 parties :
- la part production et distribution d'eau potable,
- la part assainissement,
- la part Agence de l'eau.Les tableaux de Que Choisir ? sont faciles lire.
Pour autant, la lecture d'une facture peut se rvler com-
plexe. On peut avoir jusqu' 10 lignes sur une facture
avec un ou des abonnements (part fixe) et des contribu-
tions verses diffrents prestataires factures au m 3.
Ajoutons que jusqu'ici, la TVA tait 5,5 % pour l'eau et
7 % pour l'assainissement et que les petites communes
n'taient pas obliges de s'en acquitter
L'article rvle des carts considrables dans le
prix de l'eau pay par les consommateurs : de 1,50
le m3 Antibes 4,68 Bziers. Avec 2,68 le m3,
Besanon est bien place. Mais surtout, Que Choisir ?
explique que, devant l'inflation du prix de l'eau, des
grandes villes ont dcid de revenir la gestion en rgie
municipale : Grenoble en 2000, Paris en 2010 et Nice en
2015 (prvision). D'autres ont rengoci le contrat avec le
priv et ont obtenu des rductions de l'ordre de 30 %, ce
qui, au passage, en dit long sur les profits raliss par ces
socits. C'est Antibes que la baisse a t la plus specta-
culaire : avec le nouveau contrat sign avec Veolia, le prix
de l'eau est pass 1,50 le m3en 2013 contre 3,47 en
2012.
Dans la valle de la Loue
Ornans, l'eau est gre par une socit prive,
Gaz et Eaux. Au contraire, Montgesoye et Vuillafans ont
gard la gestion de l'eau en rgie. Le tableau tablit la
comparaison du prix de l'eau dans ces 3 communes en
2013, sur la mme base que l'article de Que Choisir ?, soit
120 m3par an. Nous y avons ajout Besanon pour avoir
une rfrence extrieure la Valle et le cot pour uneconsommation de 30 m3qui montre l'effet de l'abonne-
ment sur le prix pay par les petits consommateurs.
Le tableau fait apparaitre :
- que leau cote trs cher aux Ornanais, mme
si Morteau-Villers-Les Fins, c'est encore environ 1
de plus.
- que le prix lev de labonnement pnalise,plus que dans les autres villes, les petits consomma-
teurs (personnes seules, mnages sans enfant).
- que les communes de Besanon, Montgesoye
et Vuillafans ont eu raison de garder la gestion directe.
Le contrat avec Gaz et Eaux tant arriv expi-
ration pour la partie assainissement , la ville
d'Ornans pouvait choisir le retour en rgie. Mais, au
cours du conseil municipal du 26 octobre 2013, la ma-
jorit actuelle a nanmoins dcid de reconduire lecontrat d'affermage, sans relle concurrence puis-
qu'une seule proposition a t maintenue jusqu'au
bout. Les 3 lus d'opposition ont vot contre. Et les
5,2% de rduction ngocis par Ornans sur la seule
part assainissement apparaissent bien drisoires
Le contrat concernant la fourniture deau po-
table se termine en 2015. A Ornans, la liste d'opposi-
tion s'est engage au retour la gestion en rgie de ce
service pour retrouver un prix raisonnable de l'eau.
Dans le cadre du retour en rgie, il serait judicieuxaussi de mutualiser les moyens avec les autres com-
munes du secteur. .
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Le cas du Pays de Montbliard
Au dbut des annes 90, les lus du District du
Pays de Montbliard rpondent aux sirnes de la CGE,
avec laquelle ils entreprennent de ngocier un contrat
d'affermage du service de l'eau et de l'assainissement.
Le droit d'entre est consquent : 150 millions de
francs (23 millions d'euros) et la dure du contrat, sign
en 1992, est fixe 30 ans. Le maire de
Montbliard et prsident du Disctrict, Louis Souvet,
tait de droite, mais les lus de gauche n'ont gure
protest, trop contents de voir arriver cette manne. La
mobilisation de la gauche a donc t trs minoritaire et
symbolique.
Progressivement, ce qui tait prvisible est arri-
v et le prix de l'eau du Pays de Montbliard a grimp
Alors qu'il tait de 1,85 le m3en 1992, sensiblement
au mme niveau qu' Besanon, il est de 3,49 (1) en
2013 contre 2,68 Besanon (2). Il y a quelques an-
nes, l'Association des usagers de l'eau a t cre et,
avec ses 400 adhrents, elle a mis en cause la gestion
prive par Veolia (3).
Les lus de gauche, revenus aux commandes de
l'Agglomration en 2008, ont entendu les arguments
des usagers et ont dcid le retour en rgie publique
pour le 5 fvrier 2015, date de la fin du contrat (4). Et
Veolia, s'estimant ls, a demand en juillet 2013
95 millions d'euros de ddommagement, pour l'instantsans succs.
L'eau, un bien commun
Nous le raffirmons, l'eau n'est pas une mar-
chandise comme les autres et elle doit tre gre par
un organisme public. La gestion par un organisme priv
a, en outre, un effet pervers : il dresponsabilise les
lus par rapport au traitement des eaux uses et la
pollution. On en voit le rsultat aujourd'hui avec l'tat
trs dgrad de nos rivires comtoises.
L'eau est donc un bien commun prcieux qu'il ne
faut pas gaspiller et qu'il faut prserver. Pourtant la
ressource est menace par le drglement climatique
et par la pollution.
Certes la Franche-Comt n'est pas aussi menace par le
rchauffement que l'Afrique ou le Moyen-Orient. Mais si
les prcipitations devenaient beaucoup plus irrgulires,
cela pourrait poser des problmes d'approvisionnement
et de stockage. Cela a t le cas Belfort et, dans une
moindre mesure, Montbliard : en 2003, les prlve-
ments dans le Doubs dpassaient ce que la lgislation
autorise.Ct pollution, on vient d'en voir encore des
exemples sur le Dessoubre et le Cusencin au dbut de
mois de janvier 2014. Une tude de 2012 (5) a rvl que
le Dessoubre contenait, en moyenne, 437 molcules
toxiques diffrentes : mtaux lourds, pesticides divers,
PCB, phtalates, etc. Pour chaque molcule, on est en
gnral en dessous du seuil de potabilit, mais on ne
connat pas vraiment les effets combins des produits
(effet cocktail). Et il y a beaucoup trop de nitrates et de
phosphates qui, pour l'essentiel, proviennent, des ef-
fluents d'levage et des stations d'puration.
La question du service public de l'eau dans ses
diffrents aspects - production et distribution d'eau po-
table, assainissement et prservation de la ressource -
constitue donc aussi un des enjeux importants des pro-
chaines lections municipales. Et certaines villes ont dj
mis en place un tarif progressif les premiers mtres
cubes sont moins cherspour lutter contre le gaspillage.
Grard Mamet
(1) Prix trouv dans L'Est Rpublicain du
14 dcembre 2013.
(2) Calcul ralis en intgrant le montant de
l'abonnement rparti sur une consommation standard de
120 m3 par an pour permettre les comparaisons. En
recalculant partir d'une facture d'eau de Besanon,
nous avons retrouv les chiffres de Que Choisir ?
(3) Le contrat a t sign entre le District et la
CGE. Celle-ci est devenue entre-temps Vivendi Environne-
ment, puis Veolia.
(4) La dure initiale tait de 30 ans. Mais l'tat a
jug cette priode trop longue et a fix la dure maxi-
mum des contrats 20 ans. La disposition n'est pas r-
troactive, mais elle s'applique aux contrats antrieurs
compter du vote de la loi de 1995. C'est pour cette raison
que le contrat de Montbliard se termine lgalement en2015.
(5) Saint-Hippolyte : Station du rseau RCS
n 06020500 de lAgence de leau.
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Cicadelle et insecticides
TERREUR DANS LE VIGNOBLE
Emmanuel Giboulot, viticulteur en Cte-d'Or, ex-
ploite depuis plus de quarante ans 10 hectares de vignesen agriculture biologique. Le 24 fvrier 2014, il passera
(enfin... il sera pass, quand vous lirez ces lignes) devant le
tribunal correctionnel pour avoir refus de dverser un
dangereux pesticide sur sa vigne. Il encourt jusqu' 6 mois
d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
Un insecticide qui dtruit les abeilles
En juin dernier, pour contrer un risque hypothtique
d'pidmie de flavescence dore, une maladie de la vigne,
le prfet de Cte-d'Or a pris un arrt radical : tous les vi-gnerons devront traiter leur vigne contre la cicadelle,
l'insecte qui rpand la maladie (1).
Le problme est que mme l'insecticide le moins
polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxi-
liaire. Il dtruit toutes sortes d'insectes, ncessaires la
rgulation de la vigne pour viter les parasites. Or,
Emmanuel Giboulot travaille justement depuis plus de 40
ans prserver les quilibres biologiques de sa vigne. Il
dcide donc, fort logiquement, de lutter contre la cicadelle
en choisissant parmi les nombreux traitements naturels
bien connus des agriculteurs bio.
Le 30 juillet dernier, un inspecteur de la Directionrgionale de l'Agriculture arrive chez lui et dcide aussitt
de le signaler au procureur. Emmanuel Giboulot est mis en
examen, comme un dlinquant (2).
Les alternatives naturelles sont efficaces
Pourtant, contrairement ce qu'affirment les auto-
rits, il existe plusieurs moyens de protger les vignes
contre la cicadelle tout en respectant l'environnement :
- les vignes peuvent tre protges avec des fou-
gres et de l'argile calcine ;
- des piges cicadelles existent, et ils sont efficaces
(la cicadelle est attire par la couleur orange) ; -
- on peut galement poser entre les pieds de vigne
de la paille d'avoine ou du papier d'aluminium, dont la
forte intensit lumineuse empche l'insecte de se po-
ser (des expriences ont montr que cette simple me-sure est tout aussi efficace que l'insecticide) ;
- mais surtout, surtout, c'est en prser-
vant la biodiversit qu'on lutte le mieux contre la cica-
delle, car c'est un insecte apprci par de nombreux
prdateurs dans la nature. Le problme est que ces
prdateurs, les araignes, la mante religieuse et cer-
tains types de punaises, ont aujourd'hui t radiqus
dans les vignes non biologiques, o la faune est rava-
ge par les insecticides.
La terreur dune rpression judiciaire
En rendant obligatoire lutilisation de certains
produits phytopharmaceutiques dans le traitement de
la flavescence dore, on pose dnormes problmes
aux viticulteurs engags en agriculture biologique ou
en processus de conversion vers celle-ci. Ils se retrou-
vent hors la loi en deux temps, trois mouvements et
dans le box des accuss, alors quils ont simplement
cherch protger lenvironnement. Dautant plus que
dans le cas dEmmanuel Giboulot, on en est au stade
de la prophylaxie et pas encore dans celui de la mala-
die. En renforant les dfenses de sa vigne, il lui donne
des chances dchapper la contagion. En attendant,
ce viticulteur na pas pu se sortir de la toile solidement
tisse par les technocrates du ministre de lAgricul-
ture et les fabricants dinsecticides, pour lesquels il
sagit dune manne bien juteuse. De quoi effrayer ceux
qui se sont engags dans une dmarche respectueuse
de lenvironnement. Quun viticulteur soit oblig de
traiter sa vigne est normal, mais quil soit forc dutili-ser des produits obligatoires, polluants, coteux et qui
contrecarrent sa dmarche de rduction de pesticides
lest beaucoup moins.
La science au secours du vivant
LINRA (Institut national de la Recherche agro-
nomique) a ralis des avances significatives dans le
domaine la connaissance du pathogne, du vecteur et
des mcanismes qui gouvernent les interactions entre
le phytoplasme, la cicadelle et la vigne. Il est indispen-sable court terme de proposer des mthodes qui
vont permettre de mieux grer la lutte actuelle et de
dvelopper des solutions de lutte alternatives, plus
conomes en insecticides .
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(Source : lappel sur Internet dAugustin de Livois,
Prsident de l'Institut pour la Protection de la Sant na-
turelle)
Suzy Antoine
(1) La flavescence dore est une jaunisse de la
vigne cause par un phytoplasme (bactrie sans paroi).
La dissmination de cette maladie est assure par la ci-
cadelle de la flavescence dore, Scaphoideus titanus. Cet
insecte rcupre le phytoplasme lors d'une prise alimen-
taire sur un cep infect. Lorsque la maladie est dclare
sur une souche, il est impossible de la traiter directe-ment. La seule solution est l'arrachage des souches at-
teintes et le traitement insecticide pour lutter contre la
cicadelle de la flavescence vecteur de la maladie.
(2) Un arrt relatif la lutte contre la flavescence
dore de la vigne et son agent vecteur est paru au
Journal officiel du 31 dcembre. Il prvoit le maintien
des traitements obligatoires contre la cicadelle, agent
vecteur de la maladie, dans les primtres de lutte ,
qui sont constitus des communes contamines. Cette
lutte est ralise au moyen de produits phytopharma-
ceutiques autoriss la mise sur le march contre cetinsecte.
PSA : Le soleil se lve-t-il lEst ?
23
LEtat franais et le groupe chinois Dongfeng vien-
nent dentrer dans le capital de PSA et lui apporter ainsi
largent frais ncessaire une reprise de ses investisse-
ments.
Pour tre efficace sur le long terme, cette recapi-
talisation devra saccompagner dun changement de
stratgie industrielle. En Europe, les ventes de vhicules
neufs diminuent, dans le reste du monde les taux de
croissance se rduisent et la concurrence est froce.
Ce changement de stratgie devra prendre en
compte les volutions des usages de la voiture et la n-
cessit de protger notre environnement : les vhicules
de demain seront totalement recyclables, petits, con-
sommeront trs peu et seront adapts une conomie
de lusage (autopartage, location, abonnement au
kilomtre, etc.).
Persister dans une vision passiste et patrimo-
niale du secteur automobile, cest pour Peugeot pren-
dre le risque, face un Etat pauvre, que le groupe
Dongfeng devienne majoritaire, garde la marque et
vide les usines franaises (en raflant au passage tous
les brevets, dont lhybride-air, dposs par PSA).
Ds prsent, si nous voulons sauver nos
emplois, il faut inscrire les investissements dans la
perspective de la transition cologique de notre co-
nomie, en associant les salaris la dfinition de nou-
veaux objectifs.
BrigitteMonnet et PhilippeChatelainPorte-parole
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61 % des personnes sondes pensent quil faut
radier de Ple emploi les personnes qui refuseront uneproposition demploi. Il faudrait peut-tre expliquer
quune radiation impose pendant au moins deux mois
de ne plus percevoir aucune indemnit et que, si la
personne est au RSA, le signalement est fait au Dpar-
tement, qui en supprimera le versement. Il restera donc
les solutions suivantes pour la personne radie : si elle
vit en couple avec une ou un conjoint, se faire pardon-
ner par sa moiti ; si elle vit seule avec enfants, les em-
mener faire la manche ; si elle na pas de famille, pas
damis, simmoler la CAF, chez Pleemploi ou ailleurs (le choix est vaste),
ou plus raisonnablement jouer au
Loto (mais a marche trs, trs rare-
ment), voler son prochain ou cam-
brioler un magasin (mais cest risqu,
mme si les cagoules ne sont pas
chres ; et pass 40 ans, on court
moins vite)...
Pour en revenir aux sonds,
jaimerais leur conseiller de se tour-
ner plutt vers ceux qui ont priv
demploi plus de 2 millions de per-
sonnes, vers les entreprises qui dlo-
calisent, les fonds dinvestissements
qui jouent avec lavenir des entre-
prises (genre Monopoly), vers les
actionnaires et vers les gouverne-
ments, dont le ntre, qui favorise la
prcarit des personnes en faisant un
magnifique cadeau de 30 milliards
d'euros aux employeurs.
Pour sortir de la prcarit, 61 % des Fran-
ais souhaiteraient donc :
- que la jeunesse sans exprience professionnelle
accepte un emploi pay 55 % du SMIC, sans formation
sanctionne par un diplme, avec des horaires de travail
entre 4 h du matin et 21 h le soir ? Cest ce qui est pro-
pos dans certaines grandes surfaces, genre contrat de
professionnalisation, avec la cl une certification
travailler dans les grandes surfaces et reconnue par laprofession (je cite un conseiller Ple emploi) et la
chance dtre embauch en CDI (taux dembauche
CDI : 1 %) ;
- que les gens acceptent de travailler la chane
malgr un master en vnementiel ou une licenceDCG (1) : je conseille dans ce cas de postuler plutt
dans les centres de tlphonie, o il y a moins de ma-
ladies professionnelles, part la crise de nerf force
de se faire engueuler par les clients pas contents du
tout ;
- qu'ils se rsignent bosser dans un champ
pour ramasser des lgumes bio, pour 600 euros net
par mois (cest de linsertion) ;
- ou travailler la nuit en laissant les gosses
livrs eux-mmes ou placsdans des familles daccueil ;
- ou au SMIC malgr 30 ans dex-
prience professionnelle et un
BAC +++ ;
- moins qu'ils ne partent travail-
ler en Roumanie pour 360 euros par
mois (ils peuvent aussi faire laller et
retour tous les jours, ce prix-l,
pour profiter un peu de leur famille
ou de leur maison quils ne peuvent
pas vendre) ;
- ou que leur soit impose une
formation, mais pas plus que le bac,
les diplmes suprieurs ont une
prise en charge trop coteuse.
Je me demande si les 61 % en
question accepteraient ces
mmes propositions. Zut, joubliais :
eux ont certainement la scurit de
lemploi...Moi, personnellement, non, et les salaris de la
librairie Chapitre, Montbliard, certainement pas non
plus, eux qui bloquent les stocks de leur ancien magasin
pour partir avec des indemnits dcentes et dnoncer
en mme temps les pratiques du fonds dinvestisse-
ment amricain qui a contribu la disparition de di-
zaines de librairies en France.
Les pauvres sonds, rassurons-les un peu : 99 %
des prcaires ne pensent qu toucher le RSA . Ben
oui, a aide... en attendant que la crise passe et que le
bon job arrive
99 % des privs demploi vivent le bonheur ultra
de ne plus souffrir de cadences infernales au travail, de
boulots mal pays ; ils profitent pleinement de leurs
Au boulot, fainants !
LA COMPLAINTE DE L'ACTIF SOND
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UN MOIS, MOIS, ET MOI
enfants, font la grasse matine, la fte en semaine, du
sport (la marche, cest bon pour la sant) ; ils profitent de
leur retraite par anticipation tant quils sont jeunes... et
sont ravis de ne plus entendre ce discours : trop jeune,
trop vieux, trop femme, trop potentiellement enceinte,
trop noir, trop denfants, trop gros, trop moche, trop ex-
priment... Ils connaissent galement le bonheur su-
prme de vivre la procrastination...
Trve de plaisanterie : il serait peut-tre temps de
se poser les bonnes questions, de se pencher sur lavenir
que lon propose aux personnes en prcarit. Refuser
lANI (2) et le pacte de responsabilit et faire pression
pour que le gouvernement se mette srieusement au
boulot, ce serait dj un bon dbut, non ?...
Estelle Chardon
(1) Diplme de comptabilit et gestion.
(2) Accord national interprofessionnel.
Plumes. Rome, le 27 janvier, golands et cor-
beaux attaquent d'innocentes colombes que vient de
lcher le pape depuis sa fentre, place Saint-Pierre. Halte
la christianophobie !
Dfense. Avant, on pouvait tre poursuivi pour
atteinte au moral de l'arme ; aujourd'hui, l'arme est
dmoralise sans qu'on lve le petit doigt. O tempora, o
mores !
Tnbres. Le parti nonazi grec Aube dore veut
changer de nom. Il va s'appeler Nuit brune ?
Stalinien. Les Izvestia demandent au prsident
ukrainien d' craser le serpent venimeux , c'est--dire
l'opposition. Faut dire qu'elle est compose de vipres
lubriques et de rengats hitlro-trotskistes.
Copains. Il parat que Claude Bartolone s'entend
bien avec Andr Santini , dput-maire UDI d'Issy-les-
Moulineaux, plusieurs fois pingl par la justice et
accessoirement auteur de bons mots qui font s'es-
claffer les journaleux. Maintenant, je sais pourquoi Bar-
tolone est un de mes socialistes prfrs (1).
Minus. Pour Henri Guaino, Hollande est un
petit monsieur . Rappelez-moi : Guaino est un grand
quoi, dj ?...
Succs. En 2013, les exportations franaises
d'armement ont bondi de 30 % par rapport 2012. Je
ne voudrais pas avoir l'air de donner des conseils, mais
en faisant encore un effort, on devrait pouvoir rsoudre
nos problmes financiers, non ?
Immixtion. Aprs la publication d'un rapport de
l'ONU trs svre pour le Vatican, ce dernier dnonce
une tentative d'ingrence propos de remarques
sur sa doctrine en matire de contraception, d'avorte-ment et d'homosexualit. Ce n'est plus l'hpital qui se
fout de la charit, c'est carrment Zahia qui se fout de
la Sainte Vierge !
Dessin publi
avec laimable
autorisation de
Charlie Hebdo
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de Charlie
Hebdo
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Soupe. Avec 40 tubes matraqus longueur d'an-
tenne et des animateurs aussi fins que Cauet, NRJ, deve-
nue premire radio de France en 2013, runit quotidien-
nement prs de 7 millions de Franais. Quand je vous dis
qu'on est mal barr...
Quotas. Aprs la votation du 9 fvrier en Suisse,
Franois Fillon estime naturel qu'un pays veuille
rduire le nombre d'trangers sur son territoire . Moi,
c'est le nombre des cons que je voudrais rduire sur le
mien : c'est naturel, m'sieur Fillon ?
BentE. Devanant nettement Manuel Valls, Najat
Vallaud-Belkacem (Droits des femmes) devient la ministre
la plus populaire du gouvernement. Dans mon sondage
personnel effectu auprs de moi-mme, elle dgringole
en revanche pour avoir cru finaud de lancer un concours
nomm galitE .
Stades. Selon la Confdration syndicale interna-
tionale, l'organisation du Mondial de foot au Qatar pour-
rait coter la vie prs de... 4 000 ouvriers travaillant sur
les chantiers ! Les footeux et les supporteurs, a devrait
leur en toucher une sans faire bouger l'autre : quand on
aime, on ne compte pas.
Shockingski. L'autorit fdrale de surveillance
d'internet et des mdias en Russie, Roskomnadzor, veut
obliger les muses soustraire tous les nus la vue des
mineurs et prpare une plaquette - Prudence, art ! -
pour mettre en garde contre les excs de l'art contempo-
rain. Sont pas mal non plus, les Cop et les Boutin russes.
Fusils. L'Albanie interdit la chasse sur son terri-
toire pour une dure de deux ans : les socialistes albanais
sont moins nuls que les ntres. (Qui a dit : C'est pas
bien difficile ?)
Cocorico. Parmi les gens qu'il faudra un jour
sinon pendre, du moins rouler dans le goudron et les
plumes, il y aura forcment des journaleux, et en parti-
culier tous les journaleux sportifs. a leur apprendra
enconnifier les gens avec leur intrt exclusif pour la
Frrrance et les Frrranais que ces salauds d'trangers
font rien qu' empcher de tout gagner.
Anti-tout. Temps pourri sur la Bretagne : vive-
ment que les Bonnets rouges saccagent les stations
mto !
De profundis. Pete Seeger et Cavanna sont
morts, Pascal Obispo et Marc Levy sont toujours vi-
vants. Foutu mois de janvier !...
Grard Roy
(1) Bon, cela dit, notre Jean-Vincent Plac entre-
tient avec Dassault des rapports cordiaux, alors
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