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    Des anniversaires !

    Il y a 40 ans lcologie politique apparaissait dans les mdias.

    Ren Dumont se prsentait la tlvision, pour sa candidature aux

    lections prsidentielles, avec un verre deau et expliquait combien

    les ressources naturelles devaient tre prserves.

    2014, cest aussi le trentime anniversaire de la naissance du

    parti politique Les Verts , devenu, fin 2010, Europe Ecologie Les Verts .

    Dbut fvrier, loccasion du Conseil Fdral, a eu lieu un

    premier temps festif et mdiatique autour de ces anniversaires de

    lcologie politique. Dautres vnements nationaux, rgionaux,

    locaux suivront, autant doccasions de valoriser nos ides, nos pro-

    jets et nos ralisations. Cette anne verra aussi le vingtime anniver-

    saire de notre mensuel La Feuille Verte , nous en reparlerons.

    Les anniversaires, direz-vous, ce nest pas la tasse de th de

    notre parti. Nous sommes plus ports regarder lavenir que le pas-

    s ! Profitons-en cependant pour prendre un peu de distance.

    A lchelle de ces derniers 40 ans, nos ides, nos analyses, nos

    propositions juges lpoque irralistes, voire mme farfelues, sontaujourdhui admises, valides, reconnues. Ce qui se passe sur notre

    plante nous donne hlas raison : climat, puisement des res-

    sources, biodiversit, pollution, sant, catastrophes nuclaires Des

    mesures, proposes par les cologistes, ont t engages, elles ont

    trs souvent t portes par les lus verts et soutenues par les asso-

    ciations environnementalistes. Notons, entre autres, le dveloppe-

    ment des transports alternatifs la voiture (transports en commun,

    vlib ...), llvation des exigences nergtiques dans le btiment

    (label BBC-Effinergie ). En mme temps nous voyons bien que le

    chemin parcouru est plein dembches, de retours en arrire. Il faut

    passer la vitesse suprieure. (*)

    Ce regard sur le chemin parcouru nous montre que lchellede temps de lcologie nest pas celle du mandat politique. Il nous

    montre aussi que notre action, notre dtermination portent leurs

    fruits, mme si ce nest pas toujours l ni quand nous nous y atten-

    dons. Alors, oui, lhumanit a besoin des cologistes et leur action

    pour tre efficace doit tre multiforme, celle des associations envi-

    ronnementales, celle des activistes comme Greenpeace (**), celle

    des lus bien sr

    Non, ce nest pas le dcouragement devant les embches qui

    doit nous saisir mais bien plutt la certitude que nos ides et nos

    propositions aboutiront !

    (*) Il faut sans aucun doute aussi changer de modle, aban-donner ce modle surann bas sur une croissance infinie.

    (**) On aime quand ils dmontrent linscurit de nos centrales

    nuclaires ou quand ils dversent du charbon devant lElyse!

    MARS 2014 / n194 / 1,70

    Corinne Tissier

    et Bernard Lachambre

    Co secrtaires EELV

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    MON PREMIER CONSEIL FDRAL

    Sommaire

    2

    P 1 : dito

    P 2 : Mon premier conseil fdral

    P 3 : Le dbat, lempoignade et la fte

    P 5 : Prostitution : punir pour responsabiliser

    P 6 : Eurodputs : webdoc

    P 7 : Trait Transatlantique

    P 9 : BD : lconomie en images

    P 10 : Favoriser linitiative

    P 12 : Anniversaires : les Verts, une minorit dinfluence

    P 14 : Science et cologie

    P 16 : Vaccins : une note sale

    P 17 : Pollution du Dessoubre

    P 19 : Non au business de leau

    P 22 : Cicadelle et insecticides

    P 23 : PSA : le soleil se lve-t-il lEst?

    P 24 : Au boulot, fainants !

    P 25 : Un mois, mois, et moi

    P 27 : Bulletin dadhsion

    P 28 : Action anti nuclaire

    De retour du Conseil fdral d'ELV et pour ne pas

    nerver Gg et le Comit de lecture en envoyant mon

    compte rendu la dernire minute, je profite du retour en

    train pour le rdiger. Le voici donc chaud et sans pr-

    tention l'objectivit.Le samedi matin, jai assist latelier qui devait

    aboutir une motion de synthse entre deux motions :

    celle porte par le Bureau excutif, intitule Pour un pacte

    de responsabilit cologiste et social , et celle plus radicale

    porte par Alain Coulombel et Didier Rod, intitule ELV

    appelle refuser la politique dcrite par Hollande .

    Vous imaginez facilement que le dbat fut in-

    tense, quon a cru que jamais nous ne russirions nous

    mettre daccord, mais aprs plusieurs rebondissements,

    nous y sommes parvenus et la motion de synthse propo-

    se, Pour un pacte de responsabilit cologiste et social ,

    a t vote lunanimit moins une voix. Vous pouvez con-

    sulter le texte dans son intgralit via le lien : http://

    tinyurl.com/nhcuybe .

    Jespre que cette demande dELV sera entendue,

    que ce pacte de responsabilit cologiste et social le sera

    rellement (lespoir fait vivre, non?) et que, si le rsultat ne

    correspond pas aux attentes, ELV prendra enfin la dcision

    qui simpose : quitter le gouvernement. Je souhaite vrai-

    ment quil sagisse de la dernire ligne rouge, que celle-ci nepasse pas une fois de plus au vert lors du prochain CF si les

    rsultats ne sont pas au rendez-vous, et que lon ne nous

    trouve pas encore une bonne raison de patienter, de recu-

    -ler... Vous voyez ce que je veux dire.

    Je ne mtendrai pas sur les motions prsentes le

    samedi aprs-midi : elles ont fait consensus et vous pour-

    rez les consulter dans le compte rendu complet du CF.

    CF qui a galement t loccasion dun change

    avec les ttes de listes autonomes aux prochaines munici-

    pales : a fait du bien, a fait rver, a remotive ; bref, on

    a six ans pour prparer la future liste autonome Besan-

    on, daccord?...

    Le dbat le plus passionn du week-end a eu

    lieu le dimanche aprs-midi autour de la motion

    Prostitution, contre une loi dmagogique et dange-

    reuse . La plaidoirie en faveur de la loi de

    Nicole Kiil-Nielsen fut grandiose, la colre dAlain Lipietz

    (en faveur de la motion) fut nettement moins glorieuse,

    mme si le Touche pas ma pute de Stphane Sitbon,

    qui dfendait la loi lorigine de la colre de Lipietz,

    ntait pas forcment bienvenu.

    Baptme du feu

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    En fin de compte, la motion rprouvant la pnalisa-

    tion tant des clients (et aussi des clientes ) que des per-

    sonnes prostitues elles-mmes a t adopte une large

    majorit. (Notons que, bien que Ccile Prudhomme et moi

    ayons vot contre, cette belle alliance franc-comtoise n'a

    pas russi inverser la tendance.)

    Il est beau, il est beau, mon oxymore !

    Il a t galement question, entre autres, des jeux

    de Sotchi et de notre nouveau mot d'ordre extrait du dis-

    cours de notre Secrtaire nationale Emma Cosse, savoir la

    participation combative. Les anciens se rappellent

    l' autonomie contractuelle chre Yves Cochet : nous

    n'avons jamais recul devant les oxymores politiques. Ce-

    pendant, et au-del de la boutade, l'ide de se battre tout

    en restant dans la majorit est trs largement partage non

    seulement par les dlgus au CF, mais aussi par nos mili-

    tants et sympathisants : la formule de notre SN est donc la

    bienvenue.

    Enfin, et en conclusion, deux moments particulire-

    ment conviviaux et dynamiques ont marqu ce week-

    end :

    - Le temps d'expression rserv nos ttes de

    listes autonomes Lyon, Paris, Lille, Rouen, Perpignan,

    Grenoble, Montreuil et bien d'autres nous a permis de

    constater la vitalit et l'attractivit d'ELV, n'en dplaise

    aux ternels prophtes de la disparition des Verts .- Les 40 ans de l'cologie politique et les 30 ans des

    Verts, le samedi soir, nous ont abreuvs de moult mu-

    sique, danse et... ti-punch !

    En fin de compte, tre conseiller fdral, a n'a pas

    que des inconvnients.

    Philippe Chatelain

    (1) Voir l'intgralit des textes vots sur nos listes

    et sur le site d'ELV

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    La fte

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    Prostitution : une intervention au CF

    Pendant ce mandat europen, la Commission

    Femmes a fait de la lutte contre les violences faites auxfemmes une thmatique essentielle. Nous avons obtenu

    en plnire le vote de rsolutions incluant la prostitution

    dans la liste de ces violences faites aux femmes et des

    violations des droits humains. Plusieurs auditions ont t

    consacres la question de la prostitution en Europe et

    nous avons pu entendre de nombreuses personnes con-

    cernes : personnes prostitues, responsables dassocia-

    tions, professionnels (sant, justice, police) de diffrents

    pays aux lgislations diverses.

    Il y a cinq ans, je navais pas de position trs pr-

    cise sur la question, mais aprs ce travail de fond, j'en ai

    une.

    Je pense que, pour lessentiel, la prostitu-

    tion nest pas un ensemble de tractations individuelles,

    mais quil sagit dun systme, dun march bien organi-

    s, car cest largent qui intresse les trafiquants et les

    proxntes, pas le sexe. Je pense donc quil est logique

    dtablir le lien entre ceux qui donnent largent et ceux

    qui senrichissent, de responsabiliser les citoyens : on

    parle de 30 milliards deuros par an, budget de la

    prostitution en Europe. Nous sommes face un march

    qui rpond la logique capitaliste avec toutes les exploi-

    tations, tous les excs que nous savons.

    La Commission Genre dATTAC, qui travaille de-

    puis une dizaine dannes sur les liens entre la prostitu-

    tion et la mondialisation librale, est favorable la p-

    nalisation du client, qui fait dbat entre nous. Les

    membres de la Commission Femmes au Parlement euro-

    pen approuvent la quasi- unanimit la proposition deloi franaise ; le Lobby europen des Femmes, qui ras-

    semble plus de 2 000 associations fministes de divers

    tats membres, galement.

    En Europe, 96 % des victimes de la

    traite dtres humains le sont des fins dexploi-

    tation sexuelle. Si 99 % des clients sont des

    hommes, la trs grande majorit des personnes

    prostitues sont des femmes, surtout dorigine

    trangre, et lge moyen dentre dans la prostitu-

    tion est d'environ 15 ans.

    Quelques personnes, une minorit, ont

    choisi cette activit, mais cela ne justifie pas dac-

    cepter lasservissement de la grande majorit des

    femmes prostitues. Que certains soient amens

    vendre leurs organes pour survivre ne justifie pas lavente dorganes. Et je rponds ceux qui estiment

    que la loi serait stigmatisante en faisant des per-

    sonnes prostitues des personnes part que ce ne

    sont pas les personnes qui sont part , mais lac-

    tivit !

    Non, la prostitution nest pas le plus

    vieux mtier du monde (cest celui de chasseur-

    cueilleur), non ce nest pas une fatalit ! La mar-

    chandisation du corps humain na rien voir avec la

    libration sexuelle.Nous assistons actuellement en Europe

    une mobilisation de toutes les forces ractionnaires

    politiques et religieuses contre les Droits acquis par

    les femmes et les personnes LGBT. Je pense la re-

    mise en cause du rapport Estrella, de lIVG en Es-

    pagne, du rapport Lunacek, etc. Des mouvements

    antifministes venus dAmrique du Nord ont fait

    leur apparition avec une stratgie de communica-

    tion assez habile : le retournement de situation.

    les en croire, les hommes seraient victimes de vio-lences conjugales, de fausses accusations de viols, il

    y aurait trop de femmes juges et ministres, et ainsi

    de suite. Il faut nous mobiliser et rsister car les

    droits acquis ne sont pas garantis.

    PUNIR POUR RESPONSABILISER

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    6Dans les pas dun eurodput

    Le XXe sicle, avec les luttes fministes, a

    marqu un vritable tournant en criminalisant le viol au

    sein mme du couple et en reconnaissant lillgalit du

    harclement sexuel. Mais aujourdhui, ce quun homme

    ne peut sapproprier par la violence ou par abus dautori-

    t, il peut toujours se lapproprier par largent ; voil pour-

    quoi il faut rompre ce maillon, l'un des derniers de cette

    chane qui permet aux hommes de sapproprier le corpset la sexualit des femmes : le droit de cuissage au moyen

    -ge, le viol longtemps considr comme inhrent la

    condition dtre femme, les mutilations gnitales Lga-

    lit ne restera quun vain mot tant quil y aura des

    hommes pour acheter le corps des femmes.

    Je nai aucun problme avec la notion de

    pnalisation et je soutiens les lois contre le racisme,

    lantismitisme, la xnophobie. Et que lon ne vienne pas

    une fois de plus nous faire le chantage l cologie puni-

    tive ! Je refuse dadmettre la situation actuelle, dtre

    complice du statu quo, je pense que cela vaut vraiment la

    peine dessayer cette nouvelle approche visant respon-

    sabiliser les hommes, les conscientiser, surtout les

    jeunes. Quavons-nous perdre ?

    Au fait, pourquoi une telle mobilisation pour

    protger les clients ? La domination masculine, selon

    Pierre Bourdieu, est tellement ancre dans nos incons-

    cients que nous ne lapercevons plus, tellement accorde

    nos attentes que nous avons du mal la remettre en

    question.

    Nicole Kiil-Nielsen

    Dpute europenne ELV

    WEBDOCLe webdocumentaire est un nouvel outil web qui

    permet une immersion totale. Cest cette exprience que

    proposent nos seize eurodputs franais, qui travaillent

    faire entrer les choix cologiques au sein du Parlement

    europen.

    Chaque semaine, ils se posent la mme question :

    comment expliquer ce que les colos dfendent au Parle-

    ment ? Ils ont donc choisi cet outil pdagogique quest le

    webdoc, qui donne la possibilit aux internautes de sim-

    miscer dans ce monde institutionnel, travers la visite des

    diffrents lieux quun eurodput frquente et dans les-

    quels il travaille.

    Tapez euroecolos.eu et vous voyagerez de

    Bruxelles Strasbourg, dans les rgions de France ou

    travers le monde. Bonne navigation !

    Suzy Antoine

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    Quand un cancrologue devient prsi-

    dent

    Tabar Vasquez a t prsident de l'Uruguay de

    2005 2010. Pendant sa prsidence, cet ancien cancro-

    logue a lanc une campagne pour rduire la consomma-

    tion de tabac : espaces non fumeurs, taxes, mises en

    garde sur les paquets de cigarettes, restriction de la pu-

    blicit, etc. Cette politique est une russite : entre 2006

    et 2009, la consommation de tabac chez les 16-24 ans a

    baiss de 44 % (1).

    Cette politique publique efficace n'a pas plu au

    gant de l'industrie du tabac, Philip Morris, qui a intent

    un procs l'tat uruguayen. La multinationale, qui a sonsige en Suisse, considre que l'Uruguay a enfreint ses

    droits d'investisseur, qui devaient tre garantis par le

    trait d'investissement sign entre les deux pays.

    Le groupe estime que les mises en garde rela-

    tives la sant ont eu des consquences prjudiciables

    ses profits. Au titre du trait d'investissement,

    Philip Morris demande l'Uruguay un ddommagement

    de 2 milliards de dollars Et c'est un tribunal d'arbitrage

    international qui devra statuer, au plus tt en 2015.

    Cet exemple nous donne un bon aperu des dis-

    positifs qui seraient mis en place par le Trait Transatlan-

    tique. Et Franois Hollande devrait y rflchir deux fois

    au lieu de vouloir prcipiter la ngociation. L'eurodput

    ELV Yannick Jadot, ferme opposant au projet, lui a

    d'ailleurs rpondu que ce n'est pas lui de fixer le

    tempo de la ngociation europenne .

    D'autres exemples d'arbitrage

    Les autres exemples sont de la mme veine :

    - L'entreprise sudoise Vattenfall, qui pos-

    sde deux centrales nuclaires en Allemagne, a d-

    pos plainte contre ce pays pour sa sortie du nu-

    claire.

    - En 2012, le Cirdi (2) a accord l'Occidental

    Petroleum 1,77 milliard de dollars (2,2 avec les int-

    rts) que doit lui verser l'quateur pour une rupture

    de contrat.

    - L'Argentine a d verser 1,07 milliard de dol-

    lars de ddommagement des dtenteurs d'obliga-

    tions pour avoir dvalu le peso.

    Souvent, la menace d'une procdure longue

    et coteuse suffit faire plier un tat. C'est ce qui

    s'est pass, par exemple, en Indonsie en 1999. Ce

    pays dcide d'interdire l'exploitation des mines ciel

    ouvert dans ses forts. Aussitt un groupe de soci-

    ts menace de demander plusieurs dizaines de mil-

    liards de dollars de ddommagement. L'tat indon-

    sien cde sur la protection de l'environnement en

    faisant de l'exploitation minire une exception sa

    lgislation.

    L'intrt gnral, c'est fini

    C'est bien ce type d'arbitrage que prvoit le

    Trait Transatlantique en cours de ngociation. C'est

    ce systme de justice qui se dveloppe, encoura-

    g par des avocats d'affaires, des multinationales,

    des hauts fonctionnaires, des ministres Et les dom-

    mages-intrts demands augmentent au fur et

    mesure que les procdures se dveloppent.

    Trait Transatlantique (suite)

    L'ARBITRAGE AU SERVICE DESMULTINATIONALES

    La Feuille Verte de fvrier a prsent les grandes lignes du projet de Trait Transatlantique de Libre change et sa

    pierre angulaire : le Tribunal Arbitral, charg de rgler les conflits entre les tats et les multinationales. Les propos tenus par

    Franois Hollande, le 13 fvrier, aux tats-Unis, lors de sa confrence de presse commune avec Barack Obama sont trs in-

    quitants et nous amnent revenir sur le sujet. Le prsident franais a dclar, en effet, propos de la ngociation en

    cours : Aller vite n'est pas un problme, c'est une solution. Nous avons tout gagner aller vite. Sinon, nous savons bien

    qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations , comme si les rticences par rapport ce trait

    n'taient pas fondes

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    L'CONOMIE EN IMAGES

    Contre les experts

    Main invisible, nolibralisme, Keynes, thorie

    de l'offre, dette, crise, etc. : chaque jour qui passe voitses experts jongler avec les grandes thories et con-

    cepts conomiques.

    Trop souvent, par manque de connaissance sur

    ces questions et par timidit intellectuelle, paresse par-

    fois aussi, nous ne prenons pas la peine de creuser et de

    comprendre ces concepts. C'est une victoire, justement,

    de ces experts , de nous faire croire que ce n'est pas

    notre porte et de nous de-

    mander ainsi de gober

    (littralement) leurs postulatsconomiques et, bien souvent,

    leurs postures idologiques.

    Eh ! bien, a va chan-

    ger ! La BD Economix change

    la vie ! Si, si, sans exagrer.

    Ses auteurs, ne trou-

    vant pas d'ouvrage prsentant

    l'histoire de l'conomie en un

    seul volume et estimant quecette science devait tre acces-

    sible tous, y compris eux, se

    sont attels la dcrypter, la

    vulgariser.

    L'ouvrage dmarre du

    Pass lointain et des pr-

    mices capitalistes, des

    banques, et se termine aprs

    2001 , prsentant notre

    plante malade et les inextricables imbrications entreWall Street, la fiscalit, la pollution, le marketing, les

    grandes firmes, etc.

    Entre-temps, nous dcouvrons avec stupeur

    combien l'conomie aujourd'hui est le rsultat deschoix dits stratgiques, prsents comme la seule

    voie possible, mais qui, en fait, ne sont que des

    constructions idologiques, lies aux contextes, la

    pense dominante et au poids des firmes (de nos

    jours, on parlera de lobbies).

    Le seul bmol est que les cas prsents sont

    essentiellement anglo-saxons ; mais de toute faon,

    c'est bien le monde anglo-saxon qui a rpandu les

    thories qui organisent nos

    conomies actuelles.

    mon avis, donc, un

    ouvrage important, avoir

    et diffuser, prter. C'est

    passionnant, plein d'hu-

    mour et... effrayant, mais

    indispensable pour ne plus

    s'en laisser conter (1).

    Anna Maillard

    (1) Economix. La premire

    histoire de l'conomie en BD, de Michael Goodwin,illustrations de Dann E. Burr, ditions Les Arnes,

    2013

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    Les changes rcents sur la liste de discussion r-

    gionale d'ELV m'ont donn envie de donner mon avis,

    d'apporter mon grain de S.E.L. (voir explication plus loin).

    Comment sortir l'conomie des difficults actuelles en fa-

    vorisant les crations d'emplois ? Comment, face au ch-

    mage, viter les solutions qui font appel l'assistanat ?

    Sans doute en favorisant les initiatives individuelles et col-

    lectives.

    Des aides modules

    On dit souvent que l'artisanat est la premire en-

    treprise de France. On sait que ce sont plutt les petitesentreprises, de quelques salaris, qui constituent le vivier

    des crations d'emplois. Pourtant, les dispositifs d'aide

    bnficient en gnral aux plus grosses. On peut donc ima-

    giner des dispositifs qui favorisent davantage les petites.

    Par exemple, l'exonration totale de charges pour le pre-

    mier emploi et de 50 % pour le suivant.

    Les aides peuvent tre modules aussi en fonction

    d'autres critres. Ainsi, les coopratives ouvrires, qui ne

    risquent pas d'tre dlocalises et qui favorisent des rap-

    ports plus quitables au travail, pourraient recevoir davan-

    tage de soutien. Quand les coopratives s'inscrivent, en

    plus, dans un projet durable, qui respecte les normes envi-

    ronnementales et qui contribue lutter contre le drgle-

    ment climatique, les aides seraient encore plus cons-

    quentes. Il s'agit en fait de favoriser et de promouvoir les

    entreprises qui inscrivent leur activit dans un autre projet

    de socit. Certains dispositifs pourraient tre exprimen-

    taux avant d'tre, le cas chant, gnraliss. Des valua-

    tions devraient permettre de les reconduire ou non au

    bout d'un an, par exemple.

    On peut difficilement imaginer que ce projet

    puisse se raliser sans des changements politiques impor-

    tants. Et si les banques centrales pouvaient nouveau pr-

    ter aux nations 0 % ? Si la France dcidait de ne plus

    payer les intrts de la dette (l'quivalent de nos impts

    sur le revenu : pas tonnant qu'ils augmentent !) ? Si les

    ouvriers, associs en coopratives ouvrires, avec un projet

    rentable, pouvaient prempter une entreprise ou une in-

    dustrie en faillite, avec le soutien possible des collectivits

    locales et de l'tat (possibilit de prt trs favorable) ?

    Les systmes d'change et les monnaies

    locales

    On peut favoriser aussi l'initiative avec un sys-

    tme comme le S.E.L. (Systme d'change Local). Les

    changes sont dmontiss, les personnes mettent en

    commun des savoir et des savoir-faire. Quand une per-

    sonne reoit une aide sans contrepartie, elle est en

    dette ; cette dpendance induit une dvalorisation

    morale. Mais si on lui demande quelles sont ses comp-

    tences - elle en a forcment -, et si on lui offre la possibi-

    lit d'apporter sa contribution dans un atelier (couture,mnage, garde d'enfants...), on lui permet ainsi de se

    retrouver dans une situation d'galit. Ce qui entrane

    pour elle valorisation morale, fiert, confiance en soi,

    dignit

    Ce type d'changes, inspir de la philosophie de

    Gandhi, n'est ni nouveau, ni spcifique l'Europe. Histo-

    riquement, il s'est dvelopp, par exemple, dans des

    communauts de lpreux en Inde. Ainsi le groupe se

    prenait totalement et quitablement en charge tout en

    respectant la diversit individuelle, familiale, et sociale.

    Il s'agit d'adapter ce principe et de le dvelopper dans

    notre socit au vingt et unime sicle.

    Les monnaies locales, qui se dveloppent un

    peu partout, pourraient contribuer aussi favoriser la

    relocalisation de certaines activits. Une monnaie locale

    doit tre dpense sur un territoire donn, avec une

    date limite d'utilisation et l'impossibilit de la reconver-

    tir en euros. Elle ne peut servir aucune spculation et

    elle favorise les activits de proximit.

    Pour une croissance durable

    FAVORISER L'INITIATIVE

  • 8/12/2019 FV mars 2014

    11/28

    11

    La difficile question de l'assistanat

    Dans une situation de chmage de masse se pose

    toujours une question cruciale : est-ce qu'il vaut mieux

    mettre l'argent pour crer des emplois ou dans les aides

    sociales ? J'ai envie de rpondre : plutt dans les crations

    d'emplois. Ceux qui se retrouvent en situation d'assistanat

    sont les premiers tre insatisfaits d'tre exclus de

    l'change travail contre rmunration . Il peuvent se

    sentir dshumaniss, atteints dans leur dignit. En mme

    temps, en attendant un retour trs hypothtique du plein

    emploi, une socit n'a pas le droit d'abandonner une par-

    tie de ses membres sans le minimum de moyens de survie.

    Difficile dilemme !

    On peut s'interroger aussi sur l'efficacit des me-

    sures de dfiscalisation du travail prises par

    Franois Hollande. Celles-ci ne sont pas directement lies

    et conditionnes par des crations d'emplois. Certains em-

    ployeurs pourront choisir, en toute bonne foi, de commen-

    cer par renforcer leur trsorerie avant d'embaucher.

    La priorit, c'est effectivement de favoriser, par

    tous les moyens, les crations d'emplois avec le soutien

    aussi bien de l'tat que des collectivits. Je souhaite

    qu'ELV propose un projet politique innovant, simple,

    abordable et favorisant l'initiative individuelle et collec-

    tive. Un tel projet devrait donner envie d'essayer, redon-

    ner de l'espoir, ouvrir de nouvelles possibilits, pour

    l'individu, de crer du durable et de l'quit sociale.

    Jean-Louis Rmy

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    sant, non?

  • 8/12/2019 FV mars 2014

    12/28

    12

    Dj 40 ans que Ren

    Dumont fut le premier candidat co-logiste l'lection prsidentielle et 30

    ans qu'une partie du mouvement

    cologiste se structurait sous la forme

    d'un parti : Les Verts.

    Je doute que ce soient ces anni-

    versaires, presque anecdotiques dans

    les mdias, qui ravivent la question de

    l'intrt d'une structure de type parti pour faire progres-

    ser l'ide d'un autre chemin possible, question laquelle

    il faut bien tenter de rpondre.

    Structur comme une minorit

    Ren Dumont appelait la rvolte, la prise de

    conscience quand il crivait : Le seul espoir rside alors

    dans une prise de conscience bien plus rapide par le plus

    grand nombre . Il invitait galement construire des

    utopies relativement rationnelles (1). Sa candidature

    s'est inscrite dans cette logique : alerter des crises immi-

    nentes, des catastrophe attendues, dire un possible.

    Quelques annes plus tard, une partie du mouve-

    ment construit autour de l'opposition au nuclaire, des

    luttes comme celles du Larzac, des prises de conscience

    comme aprs le naufrage de l'Amoco Cadiz, a pens n-

    cessaire d'investir le jeu politique classique en crant un

    parti, quand d'autres prfraient dvelopper des logiques

    de mouvement social, sur des bases associatives et mili-

    tantes, comme les Amis de la Terre.

    En 2000, lors d'un entretien accord au journal

    Ecorev (2), Serge Moscovici dfendra l'ide d'un mouve-ment qui doit rester structur comme une minorit :

    Car tre une minorit a trois avantages. Les minorits

    sont des groupes qui peuvent tre impor-

    tants, jusqu 10-15 %, avec un rapport

    entre laction et la pense encore trs

    fort. Deuximement, par dfinition, une

    minorit est critique. Troisimement : les

    ides pntrent (on pourrait faire une

    dmonstration historique avec les dissi-

    dents ou les chrtiens) . Il ajoute : Sivous ne vous conduisez plus, ne vous

    percevez plus comme une minorit, vous

    courrez le risque de ne plus tre une mi-

    -norit mais un petit dans la cour des

    grands. Cest un problme quon a vcu

    avec lcologie politique ds le dpart

    en se focalisant sur la candidature la

    prsidentielle. Moi je pensais quil fal-

    lait soccuper dabord des autres ni-

    veaux. Pour former des gens.

    En novembre dernier, le journal

    en ligne Reporterre (3) alimentera

    cette mme interrogation entre

    Jean-Claude Guillebaud, Paul Aris et Alain Lipietz, le

    premier dnonant l'erreur de la cration d'un parti etaffirmant : Cest lopinion quil faut culturellement con-

    vaincre , le deuxime vituprant : EELV ne crve pas

    de faire trop de politique ou dcologie mais den faire

    dans le cadre du systme et le dernier martelant : En

    somme : oui, lcologie a plus que jamais besoin dun par-

    ti, qui ne fasse pas que du terrain ou de lducation

    populaire, mais qui entre dans les institutions... pour se

    battre .

    Aux affaires et sur le terrain

    J'aimerais, bien modestement, essayer de poser leproblme de manire un tout petit peu diffrente.

    Avons-nous tort d'entrer dans un cadre institution-

    nel, celui des lections, celui de la participation des

    excutifs locaux ? Avons-nous eu tort de tenter de conju-

    guer l'exprience politique de la conduite des affaires,

    comme on dit, et le travail de terrain ?

    Si on en juge par l'volution d'une conscience co-

    logique (qui n'est pas de notre seul fait), par la mise en

    uvre de politiques novatrices de gestion des dchets,de lnergie, des mobilits entre autres, il n'y a nulle ma-

    tire autoflagellation, bien au contraire.

    Si on tente d'apprcier notre

    influence de minorit en matire de

    rorientation fondamentale des poli-

    tiques, voire, plus encore, de rupture

    avec les logiques productivistes du

    capitalisme, force est de constater que

    nous sommes loin du compte. Pour

    deux raisons.

    Anniversaires

    LES VERTS : UNE MINORIT D'INFLUENCE ?

  • 8/12/2019 FV mars 2014

    13/28

    13

    Qui est cocompatible ?

    En premier lieu, peut-tre parce que nous en

    sommes venus sous-estimer la formidable capacit

    d'adaptation de l'appareil de production. Il intgre assez

    bien les donnes cologiques, surtout lorsqu'elles se limi-

    tent lenvironnement: il suffit de voir comment la

    grande distribution se flatte de vendre du local, du bio,

    de recycler, pour comprendre que d'une certaine ma-

    nire, nous nous retrouvons favoriser de prs ou de loin

    une sorte daggiornamento, des formes d'cocompatibli-

    t.

    Andr Gorz signalait en son temps cette impasse,

    en dcrivant des politiques qui prennent en compte les

    contraintes cologiques en matire de rglementation,

    de taxation, de pnalits, c'est--dire de rgulation par

    ltat (htrorgulation, qui s'oppose l'autorgulation),

    politiques qui ont l'avantage de conduire au but de l'co

    -comptabilit sans que les mentalits, le systme des va-

    leurs, les mentalits et les intrts conomiques des ac-

    teurs sociaux aient changer (4).

    Les Verts : normaliss ?

    C'est toute lambigut de notre participation au

    gouvernement : vouloir peser sur la dfinition des poli-

    tiques et se retrouver accompagner un verdissement

    incertain de quelques-unes. En ce sens, nous nous retrou-

    vons bien dans ce que dcrivait Serge Moscovici : petit

    dans la cour des grands.

    En second lieu, nous ne pouvons qu'tre propre-

    ment stupfaits de notre capacit nous laisser contami-

    ner par le jeu institutionnel : qute des places, des hon-

    neurs, du pouvoir, jeu des ambitions personnelles au d-

    triment de l'engagement collectif, perte de lien avec les

    mouvements sociaux dont le parti ne parvient plus tre

    le dbouch politique.

    La ralit du champ politique rsiste nos ambi-

    tions transformatrices et, d'une certaine manire, nous

    normalise au point qu'on ne parat plus pouvoir incarnerdes perspectives essentielles comme la rduction du

    temps de travail, l'conomie solidaire et cooprative, une

    cologie de transformation qui soit une vritable sortie

    du capitalisme.

    Est-ce donner raison ceux qui se sont toujours

    opposs la participation au jeu institutionnel ?

    Oui, si nous ne sommes plus capables de renouer

    avec l'ensemble des ralits sociales, comme le souli-

    gnaient presque toutes les motions du Congrs de no-

    vembre ; si nous ne sommes plus capables d'avancer sur

    deux pieds : celui de la critique radicale qui prend soin de

    convaincre et pas seulement d'annoncer un grand soir,

    celui de continuer porter dans les enceintes de pouvoir

    des propositions d'avenir.

    Et contrairement ce que pense Serge Moscovici,

    nous ne pouvons rester une minorit d'influence. Celle-ci

    rencontre, nous le constatons, ses limites lorsque la ques-

    tion n'est plus seulement celle des ides, des comporte-

    ments, des manires d'tre, mais celle des structures de

    pouvoir qu'il faut conqurir et dont il faut se mfier, qu'il

    faut rompre en vitant qu'elles ne nous corrompent.

    Michel Boutanquoi

    (1) Les citations sont tires de L'utopie ou la mort,

    Paris, Seuil, collection Points, 1974.

    (2) http://ecorev.org/spip.php?article41(3) Mme si l'animateur de ce site, Herv Kempf,

    se montre souvent peu amne avec ELV, ce n'est pas

    une raison pour ne pas recommander la lecture de ce

    journal : http://www.reporterre.net/

    (4) Andr Gorz, Ecologica, Paris, Galile, 2008.

  • 8/12/2019 FV mars 2014

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    Et si on entrait dans une re

    postantibiotique ?

    C'est en 1943 que l'emploi de la pnicilline,

    dcouverte par Alexander Fleming quelques annes

    plus tt, a commenc tre gnralis. Jusqu'alors,

    une blessure de guerre, un accident industriel ou unaccouchement pouvaient entraner la mort par une

    infection considre aujourd'hui comme banale. Et

    Alexander Fleming a reu le prix Nobel de mdecine en

    1945. Mais ds le dpart, le biologiste Fleming avait

    prvenu que les bactries creraient des dfenses

    contre la pnicilline. Sa prdiction tait juste et s'ap-

    plique aussi aux autres molcules mises au point par la

    suite par l'industrie pharmaceutique. Il se passe un

    temps trs court, un ou deux ans, entre la mise sur le

    march d'une nouvelle molcule et les premiers cas de

    rsistance. Ainsi, les nouveaux antibiotiques perdent

    rapidement de leur efficacit et les investissements

    pour en crer de nouveaux sont de plus en plus lourds.

    (Courrier International n 1214, 6-12 fvrier 2014,

    pp. 36-37. Article original du Food & Environment

    Reporting Network,20 novembre 2013)

    Commentaire : Aux tats-Unis, 80 % des anti-

    biotiques sont utiliss dans l'levage pour protger

    prventivement les animaux des maladies auxquelles

    ils sont exposs du fait de leurs conditions de vie con-

    centrationnaires. Le lien est fait, par les chercheurs,

    avec l'mergence de bactries rsistantes aux antibio-

    tiques. Et les bactries rsistantes passent de l'animal

    l'homme par les nappes phratiques, la poussire ou la

    viande. C'est aussi un usage inconsidr des antibio-

    tiques chez l'homme qui favorise la rsistance des bac-

    tries. Si les antibiotiques devenaient inefficaces, les

    consquences seraient dramatiques, en particulier en

    chirurgie. Des oprations courantes comme une biopsie

    de la prostate ou une csarienne deviendraient probl-

    matiques. Pour retarder l'apocalypse de l're postanti-biotique, il faudrait revenir aux bonnes pratiques : in-

    terdire l'usage prventif des antibiotiques dans l'le-

    vage, revenir une hygine rigoureuse dans les hpi-

    taux et revoir nettement la baisse les prescriptions

    d'antibiotiques.

    2. Interdiction du chalutage profond : une

    occasion manque

    Le chalutage profond, qui s'est dvelopp dans

    les annes 80, consiste traner un filet qui racle lesfonds marins plus de 200 m de profondeur. Les es-

    pces non dsires, qui sont rejetes, mortes, repr-

    sentent 20 50 % des prises. Des coraux centenaires

    voire millnaires sont anantis et les milieux saccags.

    De plus, en milieu profond, les poissons se reproduisent

    tard et avec un faible niveau de fcondit : le renouvel-

    lement des colonies profondes est donc lent. Sur

    54 espces de poissons et de crustacs dfinies comme

    profondes, 21 sont dj considres comme puises

    ou en risque d'puisement. (Pour la Science n 436,

    fvrier 2014, pp. 13-14)

    14

    Science et cologie

    RE POSTANTIBIOTIQUE,CHALUTAGE PROFOND, ADAPTATION CLIMAT

    ET MONDE NUMRIQUELa science pour clairer les choix de l'cologie politique.

    La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.

    Ce sont des normes bateaux qui tractent un filet

    lest gant qui dcape le fond sans discrimination.

    Qui racle pendant plusieurs heures absolument tout

    ce qui est accroch sur son chemin. Point!

  • 8/12/2019 FV mars 2014

    15/28

    Commentaire : Pourtant, en dcembre 2013, au

    Parlement europen, l'interdiction totale du chalutage

    profond a t rejete par 342 voix contre 326 (1). L'argu-

    ment voqu, la menace sur l'emploi, est fallacieux :

    titre d'exemple, en France, la pche profonde n'emploie

    que 112 marins. C'est la pche artisanale qui est un gise-

    ment d'emplois et elle est, en fait, menace par la pche

    industrielle. Il y a seulement eu quelques limitations dansles zones les plus vulnrables. C'est une belle occasion

    manque qui trahit une trop grande collusion entre les

    milieux politiques et les industriels de la pche.

    3. L'adaptation au changement climatique

    Le premier volume du cinquime rapport du

    Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'volution du

    Climat, le GIEC, a t publi le 27 septembre 2013. Le

    rchauffement prvu d'ici 2100 varie entre 1,1 et 4,8

    C. Avant l're industrielle, la concentration de dioxyde decarbone tait de 280 ppm (2). Elle vient aujourd'hui de

    dpasser 400 ppm et elle crot maintenant de 2 ppm par

    an. Seule nouvelle positive : l'augmentation de la teneur

    atmosphrique en CO2 stimule la photosynthse et con-

    trebalance quelque peu cette augmentation. L'autre gaz

    effet de serre important est le mthane qui, pour plus

    de la moiti, vient de l'agriculture (effluents d'levage,

    rizires). Avec le rchauffement, les aires de rpartition

    des espces sont modifies. Une augmentation de 1C

    est associe un dplacement d'espces de 150 km vers

    le nord en plaine et 150 m d'altitude en montagne. Ds

    lors, deux objectifs se dessinent : comment attnuer les

    impacts et comment s'adapter au rchauffement ? (Pour

    la Science n 436, fvrier 2014, pp. 16-19)

    Commentaire : moyen terme (2035), les mo-

    difications climatiques devraient tre d'ampleur limite,

    et favoriser la rsilience des cosystmes pourrait suffire.

    Pour la deuxime moiti du XXIe sicle, les changements

    prvus sont beaucoup plus importants. Il faudra alors

    prvoir des adaptations, comme des couloirs de migra-

    tion ou des dplacements artificiels d'espces, en parti-

    culier pour les systmes dynamique lente : forts, prai-ries permanentes et lacs. On peut s'attendre aussi une

    augmentation de la frquence des vnements ex-

    trmes : vagues de chaleur, scheresses, temptes,

    avec des consquences sur les activits humaines. Il fau-dra aussi s'y adapter.

    4. Le monde numrique simplifie la pense

    C'est la thse dveloppe par le philosophe Jean

    -Michel Besnier. Il y a derrire les nouvelles technologies

    des courants inquitants qui ont l'ide de fabriquer une

    sorte de transhumain coup de molcules et de pro-

    thses. C'est une conception qui nie la complexit au

    cur de l'humain. Question communication, textos et

    tweets simplifient outrance la syntaxe et le lexique de

    notre langue. Or le langage humain est par nature qui-

    voque, ambigu, complexe. Par ailleurs, les machines sa-

    turent notre temps de cerveau disponible en multi-

    pliant les armes de distraction massive : jeux vido, por-

    tables, rseaux sociaux. Notre existence est alors dl-

    gue des avatars plus ou moins interchangeables.

    (La Recherche n 484, fvrier 2014, pp. 76-79)

    Commentaire : Le philosophe interview dans

    l'article dnonce les risques d'appauvrissement de la

    pense. Pour lui, les technologies relvent du

    pharmakon des Grecs, la fois remde et poison.

    Nous devons viter d'tre assujettis aux machines qui

    nous enferment dans une servitude volontaire alors que

    les pionniers des rseaux informatiques y voyaient un

    moyen de convivialit et une faon d'chapper au cen-

    tralisme. Et surtout, il faut reprendre le got de ce qui

    est humain, abandonner l'ide de fabriquer un homme

    parfait et accepter la fragilit qui est la ntre.

    Grard Mamet

    (1) Et devinez qui (entre autres) a fait des pieds et

    des mains pour obtenir ce beau rsultat, vritable

    victoire de la raison (sic) : la socialiste Isabelle

    Thomas, ex-grie du mouvement tudiant. De quoi

    rassurer amplement le groupe Intermarch, qui pos-

    sde la principale flottille profonde de France !

    (2) Partie par million.

    15

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    16

    L'abandon des avances que constituaient les vac-

    cins sans adjuvants et ceux absorbs sur phosphate decalcium (la France tait prcurseur en la matire) a et aura

    des consquences non seulement sanitaires, mais gale-

    ment conomiques.

    Les surcots lis aux choix actuels en matire de

    vaccination sont certains. Ils sont conscutifs des choix

    de simplification industrielle valids par les autorits sani-

    taires, qui y trouvent un moyen de contraindre une cou-

    verture vaccinale plus large, sans passer par l'obligation.

    En effet, l'augmentation du cot du DTP alumi-nique par rapport au DTP sans aluminium est important,

    mais la rupture de stock (organise !) entrane, de fait, la

    prescription de DTPolio + 1, 2 ou 3 valences. Le DTP sans

    alu cotait 7 euros, l'hexavalent en cote (1)... 40 !

    Mais si le discours rcurrent disant que la balance

    bnfices-risques est toujours favorable la politique vac-

    cinale choisie, on peut lgitimement se poser des ques-

    tions. Ce calcul bnfices-risques ne tient pas compte de

    ce que l'on ne veut pas reconnatre comme effets indsi-

    rables, ni des dgts collatraux.

    En plus de l'impact sur la vie de la personne,

    de sa famille, de son entourage, il serait malhonnte de

    faire l'impasse sur les cots financiers induits. Surcots

    lis la prise en charge des accidents vaccinaux (ou faut-

    il dire des accidents lis aux adjuvants ?) sur le plan mdi-

    cal et sur ceux de l'accompagnement la personne, du

    travail, du social, de l'administratif, du familial, du fiscal et

    de plus en plus du juridique.

    Cot mdical : L'errance mdicale peut durer des

    annes, puis le diagnostic, le suivi et les soins reprsen-

    tent un cot faramineux sur quelques dcennies, plus

    encore si on le multiplie par le nombre de personnes non

    encore diagnostiques Examens, hospitalisations, con-

    sultations, mdications, infirmires, kinsithrapeutes,

    transport, matriel mdical divers, etc.

    Accompagnement la personne : Mises en

    invalidit, les victimes ont recours des aides pour pal-lier le manque d'autonomie (assistantes de vie sociale,

    aides mnagres, assistant sociaux, accompagnateurs,

    etc.)

    Cot professionnel : Les arrts maladie rp-

    tition, les accidents du travail lis la fatigue, la fai-

    blesse physique ou les troubles cognitifs, la mdecine

    du travail, le temps partiel thrapeutique, les tentatives

    de rorientation, le licenciements pour raison mdicale,

    etc. reprsentent des cots trs importants.

    Cot administratif : Des annes ou des dcen-

    nies de dmarches administratives lies une situation

    d'invalidit non seulement sont une contrainte particu-

    lirement pnible pour les malades, mais engendrent

    aussi des cots pour les organismes et collectivits,

    CPAM (2), CAF (3), MDPH (4), CCAS (5), Conseils gn-

    raux, etc.

    Cot fiscal :Une personne en incapacit de

    travailler va s'appauvrir, ne plus participer la solidarit

    sur le plan des cotisations sociales ou de l'impt sur le

    revenu ; la pauvret induite joue galement sur les

    taxes sur la consommation (TVA) et, travers les aides

    lgitimes, sur les exonrations de taxes et redevances

    diverses (TV, impts fonciers, taxe d'habitation).

    Cot juridique: Face la non-reconnaissance

    administrative des consquences d'une vaccination mal

    scurise, les victimes n'ont souvent d'autre choix que

    d'avoir recours la justice ; des annes de procdure

    auprs de multiples juridictions reprsentent un cot

    important pour la collectivit, que le plaignant ait ou

    non gain de cause.

    Pour conclure :

    L'incapacit au travail, l'invalidit et la pauvret

    induite engendrent une perte sche pour la nation et

    son conomie. Ces cots sont d'autant plus importants

    que les accidents vaccinaux sont jeunes et risquent de

    passer 50 ans la charge de la socit.

    Les calculs de rentabilit industrielle sont bass

    sur les impratifs de rendement lis l'actionnariat et

    les cots engendrs par les dgts collatraux de ces

    choix sont la charge de la collectivit et de la solidari-

    t nationale (car les choix industriels sont valids par les

    autorits de sant).

    Maladies induites par les adjuvants vaccinaux : une incidence aussi conomique

    UNE NOTE SALE

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    pour les seconds. Cest le compromis sur lequel les parle-

    mentaires cologistes ont d cder pour faire adopter

    cette loi.

    Le rchauffement climatique constitue un facteur

    aggravant, et avec lui la baisse des dbits des cours deau

    lie aux perturbations climatiques, le tout contribuant

    un rchauffement de leau et une moindre oxygnation

    du milieu. Des lments qui peuvent souligner lintrt

    de la suppression des barrages qui, en retenant leau,

    contribuent un peu plus son rchauffement.

    Il ne faut pas non plus oublier que la pollution de

    leau peut galement trouver son origine dans la pollu-

    tion de lair, laquelle vhicule des molcules qui vont se

    dissoudre dans leau, par exemple les retombes sur les

    sols de polluants atmosphriques entrans par la pluie

    (www.cnrs.fr).

    Lartificialisation et lrosion des sols du fait

    de lurbanisation parfois anarchique et labsence de cou-

    verture vgtale des terres agricoles pendant une grande

    partie de lanne contribuent la concentration des pol-

    lutions, ainsi qu laccentuation des variations du dbit

    des rivires, dont on a dj signal prcdemment les

    effets ngatifs. Tout se tient et se surajoute.

    Nous sommes bien dans la complexit et il faut

    laccepter telle quelle est, mme si cela ne facilite pas

    laction publique.

    Les installations dpuration de leau sont nces-

    saires, condition dtre maintenues en bon tat de

    marche, comme sont indispensables les bonnes pratiques

    de stockage et dpandage des effluents agricoles. Mais

    nous nchapperons pas une remise en cause en profon-

    deur et au ncessaire changement de notre modle de

    dveloppement. Cela concerne en particulier la fabrication

    et lusage des pesticides, mdicaments et autres produits

    phytosanitaires, tout comme les standards de production

    du lait, des crales ou du btail. Il est galement impratifde prendre en compte la nature du sol pour ne pas lui de-

    mander de donner plus quil ne peut, ou de recevoir plus

    quil ne peut encaisser, en particulier lorsquil prsente une

    structure karstique sous-jacente.

    Nous sommes confronts une question

    cologique, et donc conomique. Il serait temps darrter

    dopposer lun lautre pour ne pas scier la branche sur

    laquelle est assise notre conomie et reposent nos em-

    plois. Cest un pacte que la socit doit passer avec elle-

    mme, un pacte solidaire, qui associe tous les acteurs. Un

    pacte o personne nest montr du doigt. Soyons lucides et

    regardons les problmes en face. Et si, ici ou l, une activi-

    t doit tre ralentie ou fragilise, cest ensemble que nous

    devons nous engager soutenir son adaptation, son volu-

    tion vers le modle de production de demain, un modle

    qui devra replacer la nature au centre, et lhomme son

    coute, dune manire ou dune autre. Laissons le progrs

    nous guider.

    Eric AlauzetDput ELV du Doubs.

    18

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    19

    Le slogan de l'association fonde par Danielle Mit-

    terrand, France Liberts, qui s'est investie pour que l'ac-

    cs l'eau potable soit un droit pour tous, tait : Bien

    commun de l'humanit, l'eau n'a pas de prix . L'associa-

    tion dfendait trois principes simples :

    - L'eau n'est pas une marchandise comme les

    autres.

    - Aprs son utilisation, l'eau doit tre rendue la

    nature en bon tat.

    - Le service de l'eau doit tre gr par les pouvoirs

    publics, qui sont les seuls tre en mesure de garantir

    l'intrt gnral.

    Avec la grande vague librale des annes 80-90,

    on a assist un peu partout la privatisation du service

    de l'eau et de l'assainissement, parfois mme dans des

    communes gres par la gauche. Ainsi, en 1992, le ser-

    vice de l'eau du Pays de Montbliard tait confi la CGE

    (devenue Veolia). l'inverse, Besanon a rsist la ten-

    tation d'alors et a conserv le service de l'eau en rgie

    municipale.

    Quand l'eau devient un business

    Les deux plus grosses entreprises mondiales de

    l'eau sont franaises : Veolia et Suez Environnement. Pas

    de quoi tre fier pour autant Pour s'emparer du mar-

    ch, les entreprises n'ont pas lsin sur les moyens. Ainsi

    la privatisation de l'eau de la ville de Grenoble, dirige

    alors par le maire de droite Alain Carignon, a dfray la

    chronique judiciaire. La gestion de l'eau a t confie la

    Lyonnaise des eaux en 1989. Dans cette opration, la

    justice a dmontr qu'il y avait eu une affaire de corrup-

    tion de 2 millions d'euros en voyages, financement decampagne lectorale et autres cadeaux et Carignon a

    fait 29 mois de prison.

    Mais il n'y a pas toujours eu de corruption carac-

    trise. Les multinationales de l'eau un invent un

    concept : le droit d'entre . Pour obtenir la gestion

    de l'eau, la socit prive versait une grosse somme

    d'argent, une sorte de cadeau la collectivit, appel

    droit d'entre, contre un contrat. Les sommes ont pu

    tre colossales : 437,5 millions de francs reus par la

    ville de Toulouse, par exemple. Mais comment les lus

    ont-ils pu imaginer une seule seconde que l'entreprise

    prive n'allait pas se rembourser sur le dos des usa-

    gers ?

    Bien sr, ponctuellement, les lus en ont tir un

    bnfice puisque l'argent du droit d'entre tait vers

    au budget gnral de la collectivit. Grce cet apport

    contestable, la ville de Toulouse en a profit pour dimi-

    nuer les impts locaux, Montpellier pour construire un

    palais des congrs et Lille un stade. En fait l'entreprise

    prive va se rembourser, sur toute la dure du contrat,

    en fixant un prix de l'eau qui intgre le fameux droit

    d'entre. Et les contrats sont longs : 20, 30, voire

    40 ans Ainsi la facture d'eau acquitte par l'usager se

    substitue partiellement la fiscalit locale. Et un peu

    comme avec la TVA pour l'tat, les plus dmunis parti-

    cipent aux dpenses de la collectivit au mme niveau

    que les plus riches. Le systme du droit d'entre a t

    finalement interdit en 1995.

    Les enseignements de Que Choisir ?

    25 ans aprs la vague de privatisation de l'eau,

    on commence avoir un certain recul et on peut es-

    quisser un bilan. C'est un peu ce que fait la revue

    Que Choisir ? de novembre 2013, en publiant un dos-sier intitul Factures d'eau, des carts injusti-

    fiables . On y trouve le prix de l'eau de toutes les

    villes franaises de plus de 60 000 habitants.

    Non au business de l'eau

    PARTOUT EN FRANCHE-COMTE,

    POUR UN SERVICE PUBLIC DE L'EAU

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    20

    Les comparaisons ont t ralises sur la base

    d'une consommation de 120 m3par an (moyenne d'une

    famille de 4 personnes), en incluant le montant de l'abon-

    nement.

    La revue dcompose le prix de l'eau en 3 parties :

    - la part production et distribution d'eau potable,

    - la part assainissement,

    - la part Agence de l'eau.Les tableaux de Que Choisir ? sont faciles lire.

    Pour autant, la lecture d'une facture peut se rvler com-

    plexe. On peut avoir jusqu' 10 lignes sur une facture

    avec un ou des abonnements (part fixe) et des contribu-

    tions verses diffrents prestataires factures au m 3.

    Ajoutons que jusqu'ici, la TVA tait 5,5 % pour l'eau et

    7 % pour l'assainissement et que les petites communes

    n'taient pas obliges de s'en acquitter

    L'article rvle des carts considrables dans le

    prix de l'eau pay par les consommateurs : de 1,50

    le m3 Antibes 4,68 Bziers. Avec 2,68 le m3,

    Besanon est bien place. Mais surtout, Que Choisir ?

    explique que, devant l'inflation du prix de l'eau, des

    grandes villes ont dcid de revenir la gestion en rgie

    municipale : Grenoble en 2000, Paris en 2010 et Nice en

    2015 (prvision). D'autres ont rengoci le contrat avec le

    priv et ont obtenu des rductions de l'ordre de 30 %, ce

    qui, au passage, en dit long sur les profits raliss par ces

    socits. C'est Antibes que la baisse a t la plus specta-

    culaire : avec le nouveau contrat sign avec Veolia, le prix

    de l'eau est pass 1,50 le m3en 2013 contre 3,47 en

    2012.

    Dans la valle de la Loue

    Ornans, l'eau est gre par une socit prive,

    Gaz et Eaux. Au contraire, Montgesoye et Vuillafans ont

    gard la gestion de l'eau en rgie. Le tableau tablit la

    comparaison du prix de l'eau dans ces 3 communes en

    2013, sur la mme base que l'article de Que Choisir ?, soit

    120 m3par an. Nous y avons ajout Besanon pour avoir

    une rfrence extrieure la Valle et le cot pour uneconsommation de 30 m3qui montre l'effet de l'abonne-

    ment sur le prix pay par les petits consommateurs.

    Le tableau fait apparaitre :

    - que leau cote trs cher aux Ornanais, mme

    si Morteau-Villers-Les Fins, c'est encore environ 1

    de plus.

    - que le prix lev de labonnement pnalise,plus que dans les autres villes, les petits consomma-

    teurs (personnes seules, mnages sans enfant).

    - que les communes de Besanon, Montgesoye

    et Vuillafans ont eu raison de garder la gestion directe.

    Le contrat avec Gaz et Eaux tant arriv expi-

    ration pour la partie assainissement , la ville

    d'Ornans pouvait choisir le retour en rgie. Mais, au

    cours du conseil municipal du 26 octobre 2013, la ma-

    jorit actuelle a nanmoins dcid de reconduire lecontrat d'affermage, sans relle concurrence puis-

    qu'une seule proposition a t maintenue jusqu'au

    bout. Les 3 lus d'opposition ont vot contre. Et les

    5,2% de rduction ngocis par Ornans sur la seule

    part assainissement apparaissent bien drisoires

    Le contrat concernant la fourniture deau po-

    table se termine en 2015. A Ornans, la liste d'opposi-

    tion s'est engage au retour la gestion en rgie de ce

    service pour retrouver un prix raisonnable de l'eau.

    Dans le cadre du retour en rgie, il serait judicieuxaussi de mutualiser les moyens avec les autres com-

    munes du secteur. .

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    Le cas du Pays de Montbliard

    Au dbut des annes 90, les lus du District du

    Pays de Montbliard rpondent aux sirnes de la CGE,

    avec laquelle ils entreprennent de ngocier un contrat

    d'affermage du service de l'eau et de l'assainissement.

    Le droit d'entre est consquent : 150 millions de

    francs (23 millions d'euros) et la dure du contrat, sign

    en 1992, est fixe 30 ans. Le maire de

    Montbliard et prsident du Disctrict, Louis Souvet,

    tait de droite, mais les lus de gauche n'ont gure

    protest, trop contents de voir arriver cette manne. La

    mobilisation de la gauche a donc t trs minoritaire et

    symbolique.

    Progressivement, ce qui tait prvisible est arri-

    v et le prix de l'eau du Pays de Montbliard a grimp

    Alors qu'il tait de 1,85 le m3en 1992, sensiblement

    au mme niveau qu' Besanon, il est de 3,49 (1) en

    2013 contre 2,68 Besanon (2). Il y a quelques an-

    nes, l'Association des usagers de l'eau a t cre et,

    avec ses 400 adhrents, elle a mis en cause la gestion

    prive par Veolia (3).

    Les lus de gauche, revenus aux commandes de

    l'Agglomration en 2008, ont entendu les arguments

    des usagers et ont dcid le retour en rgie publique

    pour le 5 fvrier 2015, date de la fin du contrat (4). Et

    Veolia, s'estimant ls, a demand en juillet 2013

    95 millions d'euros de ddommagement, pour l'instantsans succs.

    L'eau, un bien commun

    Nous le raffirmons, l'eau n'est pas une mar-

    chandise comme les autres et elle doit tre gre par

    un organisme public. La gestion par un organisme priv

    a, en outre, un effet pervers : il dresponsabilise les

    lus par rapport au traitement des eaux uses et la

    pollution. On en voit le rsultat aujourd'hui avec l'tat

    trs dgrad de nos rivires comtoises.

    L'eau est donc un bien commun prcieux qu'il ne

    faut pas gaspiller et qu'il faut prserver. Pourtant la

    ressource est menace par le drglement climatique

    et par la pollution.

    Certes la Franche-Comt n'est pas aussi menace par le

    rchauffement que l'Afrique ou le Moyen-Orient. Mais si

    les prcipitations devenaient beaucoup plus irrgulires,

    cela pourrait poser des problmes d'approvisionnement

    et de stockage. Cela a t le cas Belfort et, dans une

    moindre mesure, Montbliard : en 2003, les prlve-

    ments dans le Doubs dpassaient ce que la lgislation

    autorise.Ct pollution, on vient d'en voir encore des

    exemples sur le Dessoubre et le Cusencin au dbut de

    mois de janvier 2014. Une tude de 2012 (5) a rvl que

    le Dessoubre contenait, en moyenne, 437 molcules

    toxiques diffrentes : mtaux lourds, pesticides divers,

    PCB, phtalates, etc. Pour chaque molcule, on est en

    gnral en dessous du seuil de potabilit, mais on ne

    connat pas vraiment les effets combins des produits

    (effet cocktail). Et il y a beaucoup trop de nitrates et de

    phosphates qui, pour l'essentiel, proviennent, des ef-

    fluents d'levage et des stations d'puration.

    La question du service public de l'eau dans ses

    diffrents aspects - production et distribution d'eau po-

    table, assainissement et prservation de la ressource -

    constitue donc aussi un des enjeux importants des pro-

    chaines lections municipales. Et certaines villes ont dj

    mis en place un tarif progressif les premiers mtres

    cubes sont moins cherspour lutter contre le gaspillage.

    Grard Mamet

    (1) Prix trouv dans L'Est Rpublicain du

    14 dcembre 2013.

    (2) Calcul ralis en intgrant le montant de

    l'abonnement rparti sur une consommation standard de

    120 m3 par an pour permettre les comparaisons. En

    recalculant partir d'une facture d'eau de Besanon,

    nous avons retrouv les chiffres de Que Choisir ?

    (3) Le contrat a t sign entre le District et la

    CGE. Celle-ci est devenue entre-temps Vivendi Environne-

    ment, puis Veolia.

    (4) La dure initiale tait de 30 ans. Mais l'tat a

    jug cette priode trop longue et a fix la dure maxi-

    mum des contrats 20 ans. La disposition n'est pas r-

    troactive, mais elle s'applique aux contrats antrieurs

    compter du vote de la loi de 1995. C'est pour cette raison

    que le contrat de Montbliard se termine lgalement en2015.

    (5) Saint-Hippolyte : Station du rseau RCS

    n 06020500 de lAgence de leau.

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    Cicadelle et insecticides

    TERREUR DANS LE VIGNOBLE

    Emmanuel Giboulot, viticulteur en Cte-d'Or, ex-

    ploite depuis plus de quarante ans 10 hectares de vignesen agriculture biologique. Le 24 fvrier 2014, il passera

    (enfin... il sera pass, quand vous lirez ces lignes) devant le

    tribunal correctionnel pour avoir refus de dverser un

    dangereux pesticide sur sa vigne. Il encourt jusqu' 6 mois

    d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

    Un insecticide qui dtruit les abeilles

    En juin dernier, pour contrer un risque hypothtique

    d'pidmie de flavescence dore, une maladie de la vigne,

    le prfet de Cte-d'Or a pris un arrt radical : tous les vi-gnerons devront traiter leur vigne contre la cicadelle,

    l'insecte qui rpand la maladie (1).

    Le problme est que mme l'insecticide le moins

    polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxi-

    liaire. Il dtruit toutes sortes d'insectes, ncessaires la

    rgulation de la vigne pour viter les parasites. Or,

    Emmanuel Giboulot travaille justement depuis plus de 40

    ans prserver les quilibres biologiques de sa vigne. Il

    dcide donc, fort logiquement, de lutter contre la cicadelle

    en choisissant parmi les nombreux traitements naturels

    bien connus des agriculteurs bio.

    Le 30 juillet dernier, un inspecteur de la Directionrgionale de l'Agriculture arrive chez lui et dcide aussitt

    de le signaler au procureur. Emmanuel Giboulot est mis en

    examen, comme un dlinquant (2).

    Les alternatives naturelles sont efficaces

    Pourtant, contrairement ce qu'affirment les auto-

    rits, il existe plusieurs moyens de protger les vignes

    contre la cicadelle tout en respectant l'environnement :

    - les vignes peuvent tre protges avec des fou-

    gres et de l'argile calcine ;

    - des piges cicadelles existent, et ils sont efficaces

    (la cicadelle est attire par la couleur orange) ; -

    - on peut galement poser entre les pieds de vigne

    de la paille d'avoine ou du papier d'aluminium, dont la

    forte intensit lumineuse empche l'insecte de se po-

    ser (des expriences ont montr que cette simple me-sure est tout aussi efficace que l'insecticide) ;

    - mais surtout, surtout, c'est en prser-

    vant la biodiversit qu'on lutte le mieux contre la cica-

    delle, car c'est un insecte apprci par de nombreux

    prdateurs dans la nature. Le problme est que ces

    prdateurs, les araignes, la mante religieuse et cer-

    tains types de punaises, ont aujourd'hui t radiqus

    dans les vignes non biologiques, o la faune est rava-

    ge par les insecticides.

    La terreur dune rpression judiciaire

    En rendant obligatoire lutilisation de certains

    produits phytopharmaceutiques dans le traitement de

    la flavescence dore, on pose dnormes problmes

    aux viticulteurs engags en agriculture biologique ou

    en processus de conversion vers celle-ci. Ils se retrou-

    vent hors la loi en deux temps, trois mouvements et

    dans le box des accuss, alors quils ont simplement

    cherch protger lenvironnement. Dautant plus que

    dans le cas dEmmanuel Giboulot, on en est au stade

    de la prophylaxie et pas encore dans celui de la mala-

    die. En renforant les dfenses de sa vigne, il lui donne

    des chances dchapper la contagion. En attendant,

    ce viticulteur na pas pu se sortir de la toile solidement

    tisse par les technocrates du ministre de lAgricul-

    ture et les fabricants dinsecticides, pour lesquels il

    sagit dune manne bien juteuse. De quoi effrayer ceux

    qui se sont engags dans une dmarche respectueuse

    de lenvironnement. Quun viticulteur soit oblig de

    traiter sa vigne est normal, mais quil soit forc dutili-ser des produits obligatoires, polluants, coteux et qui

    contrecarrent sa dmarche de rduction de pesticides

    lest beaucoup moins.

    La science au secours du vivant

    LINRA (Institut national de la Recherche agro-

    nomique) a ralis des avances significatives dans le

    domaine la connaissance du pathogne, du vecteur et

    des mcanismes qui gouvernent les interactions entre

    le phytoplasme, la cicadelle et la vigne. Il est indispen-sable court terme de proposer des mthodes qui

    vont permettre de mieux grer la lutte actuelle et de

    dvelopper des solutions de lutte alternatives, plus

    conomes en insecticides .

  • 8/12/2019 FV mars 2014

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    (Source : lappel sur Internet dAugustin de Livois,

    Prsident de l'Institut pour la Protection de la Sant na-

    turelle)

    Suzy Antoine

    (1) La flavescence dore est une jaunisse de la

    vigne cause par un phytoplasme (bactrie sans paroi).

    La dissmination de cette maladie est assure par la ci-

    cadelle de la flavescence dore, Scaphoideus titanus. Cet

    insecte rcupre le phytoplasme lors d'une prise alimen-

    taire sur un cep infect. Lorsque la maladie est dclare

    sur une souche, il est impossible de la traiter directe-ment. La seule solution est l'arrachage des souches at-

    teintes et le traitement insecticide pour lutter contre la

    cicadelle de la flavescence vecteur de la maladie.

    (2) Un arrt relatif la lutte contre la flavescence

    dore de la vigne et son agent vecteur est paru au

    Journal officiel du 31 dcembre. Il prvoit le maintien

    des traitements obligatoires contre la cicadelle, agent

    vecteur de la maladie, dans les primtres de lutte ,

    qui sont constitus des communes contamines. Cette

    lutte est ralise au moyen de produits phytopharma-

    ceutiques autoriss la mise sur le march contre cetinsecte.

    PSA : Le soleil se lve-t-il lEst ?

    23

    LEtat franais et le groupe chinois Dongfeng vien-

    nent dentrer dans le capital de PSA et lui apporter ainsi

    largent frais ncessaire une reprise de ses investisse-

    ments.

    Pour tre efficace sur le long terme, cette recapi-

    talisation devra saccompagner dun changement de

    stratgie industrielle. En Europe, les ventes de vhicules

    neufs diminuent, dans le reste du monde les taux de

    croissance se rduisent et la concurrence est froce.

    Ce changement de stratgie devra prendre en

    compte les volutions des usages de la voiture et la n-

    cessit de protger notre environnement : les vhicules

    de demain seront totalement recyclables, petits, con-

    sommeront trs peu et seront adapts une conomie

    de lusage (autopartage, location, abonnement au

    kilomtre, etc.).

    Persister dans une vision passiste et patrimo-

    niale du secteur automobile, cest pour Peugeot pren-

    dre le risque, face un Etat pauvre, que le groupe

    Dongfeng devienne majoritaire, garde la marque et

    vide les usines franaises (en raflant au passage tous

    les brevets, dont lhybride-air, dposs par PSA).

    Ds prsent, si nous voulons sauver nos

    emplois, il faut inscrire les investissements dans la

    perspective de la transition cologique de notre co-

    nomie, en associant les salaris la dfinition de nou-

    veaux objectifs.

    BrigitteMonnet et PhilippeChatelainPorte-parole

  • 8/12/2019 FV mars 2014

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    24

    61 % des personnes sondes pensent quil faut

    radier de Ple emploi les personnes qui refuseront uneproposition demploi. Il faudrait peut-tre expliquer

    quune radiation impose pendant au moins deux mois

    de ne plus percevoir aucune indemnit et que, si la

    personne est au RSA, le signalement est fait au Dpar-

    tement, qui en supprimera le versement. Il restera donc

    les solutions suivantes pour la personne radie : si elle

    vit en couple avec une ou un conjoint, se faire pardon-

    ner par sa moiti ; si elle vit seule avec enfants, les em-

    mener faire la manche ; si elle na pas de famille, pas

    damis, simmoler la CAF, chez Pleemploi ou ailleurs (le choix est vaste),

    ou plus raisonnablement jouer au

    Loto (mais a marche trs, trs rare-

    ment), voler son prochain ou cam-

    brioler un magasin (mais cest risqu,

    mme si les cagoules ne sont pas

    chres ; et pass 40 ans, on court

    moins vite)...

    Pour en revenir aux sonds,

    jaimerais leur conseiller de se tour-

    ner plutt vers ceux qui ont priv

    demploi plus de 2 millions de per-

    sonnes, vers les entreprises qui dlo-

    calisent, les fonds dinvestissements

    qui jouent avec lavenir des entre-

    prises (genre Monopoly), vers les

    actionnaires et vers les gouverne-

    ments, dont le ntre, qui favorise la

    prcarit des personnes en faisant un

    magnifique cadeau de 30 milliards

    d'euros aux employeurs.

    Pour sortir de la prcarit, 61 % des Fran-

    ais souhaiteraient donc :

    - que la jeunesse sans exprience professionnelle

    accepte un emploi pay 55 % du SMIC, sans formation

    sanctionne par un diplme, avec des horaires de travail

    entre 4 h du matin et 21 h le soir ? Cest ce qui est pro-

    pos dans certaines grandes surfaces, genre contrat de

    professionnalisation, avec la cl une certification

    travailler dans les grandes surfaces et reconnue par laprofession (je cite un conseiller Ple emploi) et la

    chance dtre embauch en CDI (taux dembauche

    CDI : 1 %) ;

    - que les gens acceptent de travailler la chane

    malgr un master en vnementiel ou une licenceDCG (1) : je conseille dans ce cas de postuler plutt

    dans les centres de tlphonie, o il y a moins de ma-

    ladies professionnelles, part la crise de nerf force

    de se faire engueuler par les clients pas contents du

    tout ;

    - qu'ils se rsignent bosser dans un champ

    pour ramasser des lgumes bio, pour 600 euros net

    par mois (cest de linsertion) ;

    - ou travailler la nuit en laissant les gosses

    livrs eux-mmes ou placsdans des familles daccueil ;

    - ou au SMIC malgr 30 ans dex-

    prience professionnelle et un

    BAC +++ ;

    - moins qu'ils ne partent travail-

    ler en Roumanie pour 360 euros par

    mois (ils peuvent aussi faire laller et

    retour tous les jours, ce prix-l,

    pour profiter un peu de leur famille

    ou de leur maison quils ne peuvent

    pas vendre) ;

    - ou que leur soit impose une

    formation, mais pas plus que le bac,

    les diplmes suprieurs ont une

    prise en charge trop coteuse.

    Je me demande si les 61 % en

    question accepteraient ces

    mmes propositions. Zut, joubliais :

    eux ont certainement la scurit de

    lemploi...Moi, personnellement, non, et les salaris de la

    librairie Chapitre, Montbliard, certainement pas non

    plus, eux qui bloquent les stocks de leur ancien magasin

    pour partir avec des indemnits dcentes et dnoncer

    en mme temps les pratiques du fonds dinvestisse-

    ment amricain qui a contribu la disparition de di-

    zaines de librairies en France.

    Les pauvres sonds, rassurons-les un peu : 99 %

    des prcaires ne pensent qu toucher le RSA . Ben

    oui, a aide... en attendant que la crise passe et que le

    bon job arrive

    99 % des privs demploi vivent le bonheur ultra

    de ne plus souffrir de cadences infernales au travail, de

    boulots mal pays ; ils profitent pleinement de leurs

    Au boulot, fainants !

    LA COMPLAINTE DE L'ACTIF SOND

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    UN MOIS, MOIS, ET MOI

    enfants, font la grasse matine, la fte en semaine, du

    sport (la marche, cest bon pour la sant) ; ils profitent de

    leur retraite par anticipation tant quils sont jeunes... et

    sont ravis de ne plus entendre ce discours : trop jeune,

    trop vieux, trop femme, trop potentiellement enceinte,

    trop noir, trop denfants, trop gros, trop moche, trop ex-

    priment... Ils connaissent galement le bonheur su-

    prme de vivre la procrastination...

    Trve de plaisanterie : il serait peut-tre temps de

    se poser les bonnes questions, de se pencher sur lavenir

    que lon propose aux personnes en prcarit. Refuser

    lANI (2) et le pacte de responsabilit et faire pression

    pour que le gouvernement se mette srieusement au

    boulot, ce serait dj un bon dbut, non ?...

    Estelle Chardon

    (1) Diplme de comptabilit et gestion.

    (2) Accord national interprofessionnel.

    Plumes. Rome, le 27 janvier, golands et cor-

    beaux attaquent d'innocentes colombes que vient de

    lcher le pape depuis sa fentre, place Saint-Pierre. Halte

    la christianophobie !

    Dfense. Avant, on pouvait tre poursuivi pour

    atteinte au moral de l'arme ; aujourd'hui, l'arme est

    dmoralise sans qu'on lve le petit doigt. O tempora, o

    mores !

    Tnbres. Le parti nonazi grec Aube dore veut

    changer de nom. Il va s'appeler Nuit brune ?

    Stalinien. Les Izvestia demandent au prsident

    ukrainien d' craser le serpent venimeux , c'est--dire

    l'opposition. Faut dire qu'elle est compose de vipres

    lubriques et de rengats hitlro-trotskistes.

    Copains. Il parat que Claude Bartolone s'entend

    bien avec Andr Santini , dput-maire UDI d'Issy-les-

    Moulineaux, plusieurs fois pingl par la justice et

    accessoirement auteur de bons mots qui font s'es-

    claffer les journaleux. Maintenant, je sais pourquoi Bar-

    tolone est un de mes socialistes prfrs (1).

    Minus. Pour Henri Guaino, Hollande est un

    petit monsieur . Rappelez-moi : Guaino est un grand

    quoi, dj ?...

    Succs. En 2013, les exportations franaises

    d'armement ont bondi de 30 % par rapport 2012. Je

    ne voudrais pas avoir l'air de donner des conseils, mais

    en faisant encore un effort, on devrait pouvoir rsoudre

    nos problmes financiers, non ?

    Immixtion. Aprs la publication d'un rapport de

    l'ONU trs svre pour le Vatican, ce dernier dnonce

    une tentative d'ingrence propos de remarques

    sur sa doctrine en matire de contraception, d'avorte-ment et d'homosexualit. Ce n'est plus l'hpital qui se

    fout de la charit, c'est carrment Zahia qui se fout de

    la Sainte Vierge !

    Dessin publi

    avec laimable

    autorisation de

    Charlie Hebdo

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    Hebdo

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    Soupe. Avec 40 tubes matraqus longueur d'an-

    tenne et des animateurs aussi fins que Cauet, NRJ, deve-

    nue premire radio de France en 2013, runit quotidien-

    nement prs de 7 millions de Franais. Quand je vous dis

    qu'on est mal barr...

    Quotas. Aprs la votation du 9 fvrier en Suisse,

    Franois Fillon estime naturel qu'un pays veuille

    rduire le nombre d'trangers sur son territoire . Moi,

    c'est le nombre des cons que je voudrais rduire sur le

    mien : c'est naturel, m'sieur Fillon ?

    BentE. Devanant nettement Manuel Valls, Najat

    Vallaud-Belkacem (Droits des femmes) devient la ministre

    la plus populaire du gouvernement. Dans mon sondage

    personnel effectu auprs de moi-mme, elle dgringole

    en revanche pour avoir cru finaud de lancer un concours

    nomm galitE .

    Stades. Selon la Confdration syndicale interna-

    tionale, l'organisation du Mondial de foot au Qatar pour-

    rait coter la vie prs de... 4 000 ouvriers travaillant sur

    les chantiers ! Les footeux et les supporteurs, a devrait

    leur en toucher une sans faire bouger l'autre : quand on

    aime, on ne compte pas.

    Shockingski. L'autorit fdrale de surveillance

    d'internet et des mdias en Russie, Roskomnadzor, veut

    obliger les muses soustraire tous les nus la vue des

    mineurs et prpare une plaquette - Prudence, art ! -

    pour mettre en garde contre les excs de l'art contempo-

    rain. Sont pas mal non plus, les Cop et les Boutin russes.

    Fusils. L'Albanie interdit la chasse sur son terri-

    toire pour une dure de deux ans : les socialistes albanais

    sont moins nuls que les ntres. (Qui a dit : C'est pas

    bien difficile ?)

    Cocorico. Parmi les gens qu'il faudra un jour

    sinon pendre, du moins rouler dans le goudron et les

    plumes, il y aura forcment des journaleux, et en parti-

    culier tous les journaleux sportifs. a leur apprendra

    enconnifier les gens avec leur intrt exclusif pour la

    Frrrance et les Frrranais que ces salauds d'trangers

    font rien qu' empcher de tout gagner.

    Anti-tout. Temps pourri sur la Bretagne : vive-

    ment que les Bonnets rouges saccagent les stations

    mto !

    De profundis. Pete Seeger et Cavanna sont

    morts, Pascal Obispo et Marc Levy sont toujours vi-

    vants. Foutu mois de janvier !...

    Grard Roy

    (1) Bon, cela dit, notre Jean-Vincent Plac entre-

    tient avec Dassault des rapports cordiaux, alors

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