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FRAGMENTA DIPTEROLOGICA Editée par Dr. ANDY Z. LEHRER JUIN 2011 ISSN 1565-8015; ISSN 1565-8023 NUMERO 29 Les opinions exprimées dans Fragmenta Dipterologica n’engagent que leurs auteurs A propos de l’espèce Phallosphaera gravelyi (Senior-White, 1924) et de ses espèces affines (Diptera, Sarcophagidae) ANDY Z. LEHRER 1) et LIANMENG WEI 2) 1) Email : [email protected] 2) Email : [email protected] Résumé . Après l’analyse de l’espèce Phallosphaera gravelyi Auct., les auteurs identifient correctement les deux espèces affines de la Province Guizhou (Chine) : Ph. jimmuana Lehrer, 2008 et Ph. yelangiops n. sp. Ils représentent pour la première fois leurs genitalia mâles. Summary. After the analysis of the species Phallosphaera gravelyi Auct., the authors correctly identify the two species closely connected of the Province Guizhou (China): Ph. jimmuana Lehrer, 2008 and Ph. yelangiops n. sp. They represent for the first male time their male genitalia. Le genre Phallosphaera Rohdendorf est un des taxons non clarifiés de la famille Sarcophagidae, ayant quelques espèces paléarctiques et orientales qui se confondent entre elles. Les auteurs qui ont étudié ce genre ont eu l’intention insistante, d’identifier Sarcophaga gravelyi Senior-White, 1924, parce que la figure originale de sa genitalia mâle, est un peu difficile à interpréter (fig. 1). Elle n’est pas le seul cas du genre ou de cette espèce, parce que les autres figures sont également incompréhensibles et entrainent un grand nombre de synonymes. Mais, la cause principale des synonymes incertains, qui ont été établis d’après les impressions du moment des auteurs, réside notamment dans la grande difficulté d’examiner les structures distiphalliques des espèces, à cause du grand volume de cette section phallosomique, par ses apophyses polymorphiques et de la forte pigmentation de celles-ci. Les processus de leur dépigmentation et de transparence étant assez difficiles, l’identification des taxons dépend en grande partie de l’imagination des auteurs. Les premiers qui ont essayé de clarifier S. gravelyi ont été Kano, Field & Shinonaga (1967), qui ont fait la plus grande erreur taxonomique par la réalisation des dessins inexacts de la genitalia mâle (l.c., fig. 51) (fig. 2) et ils ont donné une description dissemblable du taxon par rapport à l’original. Ainsi, ils ont mentionné que le troisième article de l’antenne est 4 fois plus long que le deuxième (au lieu de 5 fois plus long), que les macrochètes dorsocentraux postsuturaux sont au nombre de 4 paires (au lieu de 3 paires), que le tergite génital est noir et le tergite anal brun (au lieu des tergites postabdominaux bruns) etc. Mais, l’observation la plus erronée de ces auteurs, qui déprécient la qualité de reproduction exacte des caractères morphologiques par Senior-White, peut être remarquée dans la forme de leur distiphallus, qui n’est pas prolongé en arrière comme dans la figure de Senior-White et dans la longueur des paralobes. Il est clair que leurs spécimens colligés du Japon n’appartiennent pas à la même espèce indienne, décrite par Senior-White. Pour

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FRAGMENTA DIPTEROLOGICAEditée par Dr. ANDY Z. LEHRER

JUIN 2011 ISSN 1565-8015; ISSN 1565-8023 NUMERO 29

Les opinions exprimées dans Fragmenta Dipterologica n’engagent que leurs auteurs

A propos de l’espèce Phallosphaera gravelyi (Senior-White, 1924)et de ses espèces affines (Diptera, Sarcophagidae)

ANDY Z. LEHRER1) et LIANMENG WEI2)

1) Email : [email protected]) Email : [email protected]

Résumé. Après l’analyse de l’espèce Phallosphaera gravelyi Auct., les auteurs identifientcorrectement les deux espèces affines de la Province Guizhou (Chine) : Ph. jimmuana Lehrer, 2008et Ph. yelangiops n. sp. Ils représentent pour la première fois leurs genitalia mâles.Summary. After the analysis of the species Phallosphaera gravelyi Auct., the authors correctlyidentify the two species closely connected of the Province Guizhou (China): Ph. jimmuana Lehrer,2008 and Ph. yelangiops n. sp. They represent for the first male time their male genitalia.

Le genre Phallosphaera Rohdendorf est un des taxons non clarifiés de la familleSarcophagidae, ayant quelques espèces paléarctiques et orientales qui se confondent entre elles.Les auteurs qui ont étudié ce genre ont eu l’intention insistante, d’identifier Sarcophaga gravelyiSenior-White, 1924, parce que la figure originale de sa genitalia mâle, est un peu difficile àinterpréter (fig. 1). Elle n’est pas le seul cas du genre ou de cette espèce, parce que les autresfigures sont également incompréhensibles et entrainent un grand nombre de synonymes. Mais, lacause principale des synonymes incertains, qui ont été établis d’après les impressions du momentdes auteurs, réside notamment dans la grande difficulté d’examiner les structures distiphalliquesdes espèces, à cause du grand volume de cette section phallosomique, par ses apophysespolymorphiques et de la forte pigmentation de celles-ci. Les processus de leur dépigmentation etde transparence étant assez difficiles, l’identification des taxons dépend en grande partie del’imagination des auteurs.

Les premiers qui ont essayé de clarifier S. gravelyi ont été Kano, Field & Shinonaga (1967),qui ont fait la plus grande erreur taxonomique par la réalisation des dessins inexacts de la genitaliamâle (l.c., fig. 51) (fig. 2) et ils ont donné une description dissemblable du taxon par rapport àl’original.

Ainsi, ils ont mentionné que le troisième article de l’antenne est 4 fois plus long que ledeuxième (au lieu de 5 fois plus long), que les macrochètes dorsocentraux postsuturaux sont aunombre de 4 paires (au lieu de 3 paires), que le tergite génital est noir et le tergite anal brun (aulieu des tergites postabdominaux bruns) etc. Mais, l’observation la plus erronée de ces auteurs,qui déprécient la qualité de reproduction exacte des caractères morphologiques par Senior-White,peut être remarquée dans la forme de leur distiphallus, qui n’est pas prolongé en arrière commedans la figure de Senior-White et dans la longueur des paralobes. Il est clair que leurs spécimenscolligés du Japon n’appartiennent pas à la même espèce indienne, décrite par Senior-White. Pour

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Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2. Phallosphaera gravelyi sensu Kano, Field & Shinonaga (= Phallosphaera jimmuana Lehrer, 2008)

cela, d’après les figures de la genitalia, données par Kano & coll., l’un de nous (A.Z. Lehrer) aconsidéré que celle-ci est l’espèce nouvelle Phallosphaera jimmuana Lehrer, 2008.

En 1954, Hori a décrit une espèce affine, Sarcophaga kinoshitai, de Japon (fig. 3), dont Fan(1965) a considéré premièrement qu’elle est une bonne espèce et a supposé qu’il l’a identifiéeaussi de Chine. Mais, dans sa monographie de 1992, Fan l’a mise en synonymie avec Ph. gravelyiSenior-White (fig. 4), probablement à la suite de la révision erronée de Kano & Lopes (1981).Bien que ces deux espèces aient le même type phallosomique de structure, les détails de leursgenitalia ne sont pas identiques, sauf les caractères différentiels somatiques primordiaux. Par lacomparaison de leurs genitalia on observe que les cerques ont des formes différentes et un lot demacrochètes dissemblables, que les détails des structures distiphalliques et les formes des gonitesne sont pas identiques. Pour cela, Lehrer a considéré que Ph. gravelyi sensu Fan est un synonymede la nouvelle espèce Ph. huangdinia Lehrer, 2008 et que Ph. kinoshitai (Hori, 1954) est uneespèce valide.

Fig. 3. Sarcophaga kinoshitai Hori Fig. 4. Phallosphaera gravelyi sensu Fan (= Phallosphaera huangdinia Lehrer, 2008)

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Mais, l’expression de l’arrogance, très répandue dans la mentalité de ceux qui se considèrentcomme les sur-spécialistes de la taxonomie mondiale et qui se manifestent par une déconsidérationdes études des chercheurs plus modestes, par l’ignorance ou l’élimination sans preuves des taxonsdes autres, par des révisions imaginaires et des remplacements de figures réelles par des figuresfantaisistes des genitalia, sous le prétexte d’améliorations graphiques etc., peut être constatéeaussi dans la prétendue révision du genre Phallosphaera Rohdendorf par Kano & Lopes (1981).Dans leur travail, dépourvu d’éléments descriptifs et graphiques essentiels des taxons « révisés »,sont réunies toutes les erreurs de ceux qui ont étudiés ce genre et rien n’est clarifié au point de vuetaxonomique.

Pour l’espèce-type du genre, Ph. konakovi Rohdendorf, 1938, Kano & Lopes ont présentéla genitalia différente d’un spécimen colligé du Japon (fig. 5) et non d’un spécimen de Russie(Primorye, Reserve Sikhote-Alin) (fig. 6).

Fig. 5. Phallosphaera konakovi sensu Fig. 6. Phallosphaera konakovi Rohdendorf Kano & Lopes (selon Rohdendorf)

Le distiphallus présenté par Kano & Lopes, qui ne préfigure pas les structures du phallosomepour la confirmation de l’identité de l’espèce, nous constatons qu’il n’est pas semblable à celui dePh. konkovi Rohdendorf, mais un simple rapprochement congénérique. De même, leur conclusionque « this genus is similar to Kramerea Rohdendorf » est fausse. Egalement, pour la synonymiede « Sarcophaga longicornis Boettcher, 1912 » avec Ph. gravelyi, ces auteurs ont fait une véritablejonglerie. Car, d’après la recherche de deux mâles et d’une femelle de la collection du Muséum deBerlin, ils ont constaté que « evidently the male labeled « typus » is not the type of S. longicornisBoettcher, because the genitalia (partially covered) are entirely different from the originaldrawing » [ ?!]. Mais, le deuxième mâle « labeled « Sarcophaga spec. nov., male, coll.Oldenberg » in Boettcher’s handwriting » « we identify this specimen as gravelyi Senior-White ».

Il est vrai que la figure de Boettcher pour Sarcophaga longicornis (fig. 7) est inconcevable.Mais l’opinion non conforme au C.I.N.Z. de Kano & Lopes de remplacer et d’attribuer le type decette espèce à l’espèce S. gravelyi Senior-White, qui a le « Type in Prof. Patton’s collection »(Senior-White & coll., 1940 :224), est un abus injustifié et condamnable, d’autant plus que lafigure de ces auteurs (fig. 8) n’est pas identique avec la figure présentée par Senior-White (fig. 1)et donc, leur synonymie est à considérer comme étant une absurdité inqualifiable.

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Fig. 7. Sarcophaga longicornis Boettcher Fig. 8. Phallosphaera longicornis sensu Kano & Lopes (selon Boettcher) (= Phallosphaera jimmuana Lehrer, 2008)

Dans sa monographie, Nandi (2002 : 354) donne une image semblable à celle de Fan, maisil prétend avoir examiné aussi l’holotype de Sarcophaga gravelyi Senior-White. Nous ne savonspas si l’holotype, qui a été déposé « in Prof. Patton’s collection » (Senior-White & coll., 1940 :224) est conservé au BMNH de Londres, mais Nandi écrit (l.c. : 355) : « Type deposited : HolotypeB&, BMNH, examined. Discussion on type : The condition of the Holotype is good. Thegenitalia are dissected out and mounted on a separate slite ». Cependant, ses figures de lagenitalia de cette espèce ne sont pas semblables à celles de Senior-White, car les cerques sontcourbés, les paralobes sont courts, l’acrophallus n’est pas prolongé en arrière, les prégonites sontdifférents et le sternite V a une forme habituelle pour les Sarcophagidae, étant dépourvu duprolongement médiodorsal. Nous croyons que Nandi n’a pas été conscient de ce qu’il a examiné.

Dans les collections du C.D.P.C.G. nous avons trouvé un grand nombre de spécimens qui serepartissent en deux espèces : Ph. jimmuana Lehrer, 2008 et l’espèce nouvelle Ph. yelangiops n.sp. Ainsi, nous avons eu la possibilité de clarifier certaines suppositions des auteurs et de décrirecorrectement ces deux taxons.

Phallosphaera jimmuana Lehrer, 2008

Syn. Phallosphaera gravelyi sensu Kasno, Flield & Shinonaga, 1967 :91, fig. 51 ; Kano &Lopes, 1981 :577 : fig. 3-4 - n. syn.Phallosphaera longicornis sensu Kano & Lopes, 1981 :577, fig. 5-6 - n. syn.

MÂLETête. Noir, avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et deux fois plus large qu’une parafrontalie. Leprofrons mesure 1/3 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisième article est4-4,5 fois plus long que le deuxième. Arista brune avec des poils longs sur les deux parties. Latrompe est noire ; les palpes bruns. Le péristome mesure 1/3 du grand diamètre oculaire.Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont absents ; les ocellaires et les préverticaux sont bien

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développés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 10-11 paires ; paf = 4 longs et fins ; lespetites vibrisses sont nombreuses et montent sur 3/4 des bordures faciales. Les parafrontalies et lapartie supérieure des parafacialies ont des cils noirs ; le péristome a une pilosité noire ; la partiepostérieure de la tête a des poils blancs.

Fig. 9. Phallosphaera jimmuana Lehrer. A, sternite V ; B, cerques et paralobes, vue de profil ; C,distiphallus ; D, partie poster-apicale du distiphallus, vue dorsale ; E, prégonites ; F, postgonites.

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Thorax. Noir, avec tomentum cendré, 3 bandes médianes longitudinales larges et noires, et unebande latérale mince. Propleures glabres. Les stigmates sont noirs. Les pattes ont les fémurs noirset les tibias noir brunâtre. Les fémurs médians ont un ctenidium typique.Chétotaxie du thorax. ac = 4 (fins et courts) + 1, dc = 4 + 4, ia = 1 + 4 (les deux premiers réduits),prs = 1, h =3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa = 2, sc = 3 + 3, pp = 1 (plus poils), pst = 1, st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes. Epaulette noire ; basicosta et costagium jaunes. La nervure r1 est glabre ; lanervure r4+5 est ciliée sur 1/2 de la distance entre son origine et r-m. R5 ouverte. Cubituluscourbé en angle droit et prolongé d’un pli. L’épine costale absente. Les écailles sont blanches ; lesbalanciers bruns.Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 2 ad proximaux et 1 pv. Les tibias médians ont 1av, 1 ad, 1 pv et 1 pd. Les tibias postérieurs ont 2 ad, 1 av, 2 pd et une longue pilosité antéro- etpostéro-ventrale.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessins en damier. La formule chétotaxique est 0 + 0 +2 + série. Le tergite génital est brun ou brun noirâtre, avec tomentum cendré ; le tergite anal estnoir et parfois taché de brun, sans macrochètes marginaux.Genitalia : fig. 9Longueur du corps. 10-17 mm.FEMELLE. Inconnue de nous.Matériel étudié. Chine : 27 ††, Phallosphaera gravelyi (Senior-White, 1924), S003, 1100-1500m, 1983/8-9/13-23 - coll. C.D.P.C.G.

Phallosphaera yelangiops n. sp.MÂLETête. Noire avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et 2 fois plus large qu’une parafrontalie. Le profronsmesure 1/2 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisième article est 5 fois pluslong que le deuxième. L’arista est brun noirâtre, avec des poils longs sur les deux parties. Latrompe et les palpes sont noirs. Le péristome mesure 1/4 du grand diamètre oculaire.Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ;macrochètes verticaux externes absents ; les ocellaires sont très réduits et presque indistincts ; lespréverticaux sont bien développés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 12 paires ; paf =4 fins ; les petites vibrisses sont très nombreuses, ciliformes et montent jusqu’au niveau de labase de l’arista. Les parafrontalies et la partie supérieure des parafacialies ont des cils noirs ; lepéristome a une pilosité noire ; la partie postérieure de la tête a des poils jaunâtres.Thorax. Noir, avec tomentum cendré, 3 bandes longitudinales larges noires et 2 bandes latéralesétroites et courtes. Propleures glabres. Stigmates noirs. Les pattes ont les fémurs noirs et lestibias noir brunâtre ; les fémurs médians ont un ctenidium typique ; les tibias postérieurs sontfortement courbés au milieu.Chétotaxie du thorax. ac = 1-2 (indistincts) + 1, dc = 5 + 4, ia = 1 + 3, prs = 1, h = 3, ph = 2, n =4, sa = 3, pa = 2, sc = 3 + 1, pp = 1 (plus poils), pst = 1, st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes. Epaulette noire ; basicosta et costagium jaunes. R5 ouverte. La nervure r1est glabre. La nervure r4+5 est ciliée jusqu’à la moitié de la distance entre son origine et r-m.Cubitulus un peu aigu et prolongé avec un pli. L’épine costale est absente. Les écailles sontblanches ; les balanciers sont brunâtres.Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 2 ad proximaux et 1 pv. Les tibias médians ont 1ad, 1 av, 1 pd et 1 pv. Les tibias postérieurs ont 3 ad, 1 av, 2 pd et une longue pilosité antéro- etpostéro-ventrale.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessins en damier. La formule chétotaxique est 0 + 0 +(2 + 2 + 2) + série. Le tergite génital est rouge ; le tergite anal noir.Genitalia : fig. 10.

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Fig. 10. Phallosphaera yelangiops n. sp. A, cerques et paralobes, vue de profil ; B, distiphallus ;C, partie dorso-apicale du distiphallus, vue dorsale ; D, prégonites ; E, postgonites.

Longueur du corps : 13-16 mmFEMELLE. Inconnue.Matériel étudié. Chine : 1 †, holotype, S003, 1983/9/12, Phallosphaera gravelyi (Senior-White,1924) ; 8 ††, paratypes, Phallosphaera gravelyi (Senior-White, 1924), 800 - 1500 m, 1983-1985/5-8/13-28, S003 - coll. C.D.P.C.G.Derivatio nominis. Du nom Yelang, l’ancien royaume dans l’actuelle Province Guizhou.

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Références

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KANO, R., FIELD, G. & SHINONAGA, S., 1967, Sarcophagidae (Insecta, Diptera). Fauna Japonica 7.KANO, R. & LOPES, H.S., 1981, On the genus Phallosphaera Rohdendorf, 1938 (Diptera, Sarcophagidae)

- Rev. Brasil, Biol., 41(3) :575-578.LEHRER, A.Z., 2008, Etablissement des identités taxonomiques de certains homonymes de la faune

asiatique des Sarcophagides (Diptera, Sarcophagidae) - Fragm. Dipt., 17 :10-19.NANDI, B.C., 2002, Diptera, Sarcophagidae. The Fauna of India and the adjacent countries, Kolkata.ROHDENDORF, B.B., 1938, New species of Sarcophaginae from Sikhote-Alin State Reserve territory,

collected by K.Ya. Grunin - Trans. Sikhote-Alin St. Res., 2 :101-110SENIOR-WHITE, R.A., AUBERTIN, D. & SMART, J., 1940, Diptera. Family Calliphoridae. Fauna British

India., Vol. VI, London.

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Deux taxons nouveaux et clarification d’autres taxonsde la faune asiatique

(Diptera, Sarcophagidae)

ANDY Z. LEHRER1) et LIANMENG2WEI2)

1) Email : [email protected]) Email : [email protected]

Résumé. On décrit deux espèces nouvelles: Liosarcophaga mazuella n. sp. pour la faune de Chine et Kanoisca honshunia n. sp. [syn. Parasarcophaga tsushimae sensu Kano, Field & Shinonaga,1967] pour la faune du Japon. On clarifie aussi les espèces Liosarcophaga kanoi Auct. et Sinonipponiaerecta (Ho, 1934) [syn. Sinonipponia hervebazini (Séguy, 1934)].

Summary. One describes two news species: Liosarcophaga mazuella n. sp. for the fauna of Chinaand Kanoisca honshunia n. sp. [syn. Parasarcophaga tsushimae sensu Kano, Field & Shinonaga,1967] for the fauna of Japon. One clarifies also the species Liosarcophaga kanoi Auct. andSinonipponia erecta (Ho, 1934) [syn. Sinonipponia hervebazini (Séguy, 1934)].

Un des plus grands problèmes de la taxonomie actuelle, et qui est même une importantecause de confusions dans l’identification correcte des espèces et, implicitement, dans leurclassification est, à plusieurs reprises, l’information impropre de la bibliographie des « classiques ».Les descriptions très sommaires, superficielles et surtout les dessins schématiques et trèsapproximatifs des genitalia mâles ne permettent pas la reconnaissance des taxons qui ont étéétablis par ces diptérologistes. Parmi eux se trouvent beaucoup de noms prestigieux commeBoettcher, Senior-White, Baranov, James, Dodge etc. et même de chercheurs actuels, qui mettenten difficulté la recherche, qui a pour le but de clarifier les formes qui n’entrent pas dans leursschèmes morphologiques ou d’ordonner systématiquement les taxons qui présentent des aspectsgraphiques inconnus des auteurs antérieurs.

D’après nos opinions, la cause de ces situations se trouve dans la conception rétrograded’après laquelle les espèces dans la nature ne sont pas si nombreuses et que celles découvertes et

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établies jusqu’à présent représentent toute la fortune spécifique des régions zoogéographiques dela terre. C’est là que certains faunistes ont même exagéré cette fausse conception née par ignorance,et ont élaboré l’absurde et non scientifique théorie « mnémotechnique » (T. Pape), d’après laquellele nombre des taxons est trop grand et il ne peut être mémorisé. Pour cela, ils préconisentl’élimination des taxons réels de la nature, des synonymes et homonymes apparents des travaux,contrairement au C.I.N.Z., et leur remplacement avec les unités hétérogènes et les noms faux etdépourvus de valeur scientifique. Une autre théorie hilaire est celle qui peut être nommée del’ « inflation » (Knut Rognes), d’après laquelle la découverte des nouveaux taxons constitue une« archaic taxonomy » qui présente le péril de l’inflation et celui de « loss of perspective andoverview » anti-C.I.N.Z. dans la diptérologie. Celle-ci propage le retour aux conceptions d’il y a100-150 ans, et l’exclusion des nouveaux taxons décrits seulement par les auteurs modernes etpas celle des taxons aberrants ou fantaisistes de l’auteur de cette ineptie théorétique.

Dans ce travail nous voulons présenter deux espèces nouvelles pour la région orientale et lasituation de certains taxons incertains, parce que leur description somatique, leurs images desgenitalia ou l’examen de leurs holotypes originaux (et non étiquetés par les muséographes) nesont pas utilisables.

Liosarcophaga mazuella n. sp.

MÂLETête. Noire avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et 2 fois plus large qu’une parafrontalie. Le profronsmesure 1/2 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisième article est 3 fois pluslong que le deuxième. Arista brune avec des poils longs sur les deux parties. Vibrissarium brunfoncé. La trompe est noire ; les palpes bruns. Le péristome mesure 1/3 du grand diamètre oculaire.Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont absents ; les ocellaires sont courts ; les préverticaux sontbien développés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 10 paires ; paf = 3 ; les petitesvibrisses montent un peu sur les bordures faciales ; péristome avec poils noirs ; la partie postérieurede la tête a des poils jaunâtres ; les microchètes occipitaux sont disposés sur 2 rangs.Thorax. Noir, avec tomentum cendré et cinq bandes longitudinales noires. Propleures glabres.Stigmates noirs. Les pattes ont les fémurs noirs et les tibias noir brunâtre. Les fémurs médians ontun ctenidium atypique.Chétotaxie du thorax. ac = 0 + 1, dc = 5 + 4 (les deux premiers paires sont réduites), ia = 1 + 2, prs= 1, h = 3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa = 2, sc = 3 + 1 (demi-dressés et divergentes), pp = 1 (+ quelquespoils), pst = 1 (+ 1 poil), st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes. Epaulette noire ; basicosta et costagium jaunes. R5 ouverte. La nervure r1est glabre. La nervure r4+5 est ciliée jusqu’à 1/2 de la distance entre son origine et r-m. Cubituluscourbé en angle droit et prolongé d’un pli. L’épine costale est distincte. Les écailles sont blanches ;les balanciers bruns.Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 2 ad et 1pv. Les tibias médians ont 2 ad, 1 av, 2 pdet 1 pv. Les tibias postérieurs ont 2 ad, 1 av, 2 pd et sans pilosité ventrale.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessin en damier. La formule chétotaxique est 0 + 2 + (2+ 2 + 2) + série. Le postabdomen est noir ; le tergite génital n’a pas de macrochètes marginaux.Genitalia : fig. 1. Le sternite V n’a pas de brosses ; sur les marges internes des lames latérales ila beaucoup de macrochètes forts. Les cerques (A) sont courbé et effilés jusqu’au sommet. Ledistiphallus (B) a une paire de lobes membranaux et l’acrophallus a une forme particulière. Deprofil l’acrophallus semble étroit, ne se termine pas avec un sommet aigu et se prolonge en hautavec une longue formation sclérifiée, qui a une apophyse antérieure perpendiculaire, pourvued’épines marginales. En position dorsale, l’acrophallus a la forme d’une plaque très large, longue.

Page 10: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Fig. 1. Liosarcophaga mazuella n. sp. A, cerques et paralobes, vue de profil ; B, distiphallus ;C, prégonites ; D, postgonites.

Longueur du corps. 7,5 - 9 mm.FEMELLE. Inconnue.Matériel étudié. Chine, 1 †, holotype, S005, Sinonipponia hervebazini (Séguy, 1934), 2000/12,450 m, 2005/5/27-30’ 1 †, paratype, S005, Sinonipponia hervebazini (Séguy, 1934), 1983/12,800 m, 1983/9/14 - coll. C.D.P.C.G.Derivatio nominis. Du nom Ma Zu, la déesse de la mer, de la Chine légendaire.

Kanoisca honshunia n. sp.

Syn. Parasarcophaga tsushimae: Kano, Field & Shinonaga, 1967:57, fig. 31 - n. syn.

Sarcophaga tsushimae Senior-White, 1924 a été décrite d’après un seul spécimen mâle del’Ile Iki (Japon). Dans sa diagnose il mentionne que le troisième article de l’antenne est 2,5 foisplus long que le deuxième et que les segments postabdominaux sont bruns. Sa genitalia (fig. 2) al’acrophallus dans la longueur de l’axe du phallosome, les postgonites sont longs et minces, lescerques sont minces, courbés et effilés jusqu’au sommet.

Page 11: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Rohdendorf (1937:209, fig. 288-289) a étudié quelques spécimens des régions sibériennesKrasnoïarsk, Amour et Usuri, et a représenté la genitalia mâle pour ce qu’il a pensé être l’espècede Senior-White (fig. 5). La description de Rohdendorf montre que le troisième article de l’antenneest 1,75 fois plus long que le deuxième et que les segments du postabdomen sont noirs. Mais lescerques ne sont pas aussi minces et courbés. Cependant, il a compris (Rohdendorf, 1965) que S.tsushimae Senior-White constitue l’espèce-type du sous-genre Kanoisca, à valeur de genre,justement par ses caractères génitaux, qui différent de ceux de Parasarcophaga ou deLiosarcophaga.

Park (1962) a étudié un grand nombre de mâles de Corée et a établi l’espèce nouvelleSarcophaga kanoi (fig. 4) et a pu représenter l’espèce Sarcophaga tsushimae Senior-White (fig.3), parfaitement identifiée par lui pour la faune du Japon.

Kano, Field & Shinonaga (1967:pl. XVII, fig. 30) donnent une image fausse de K. tsushimaeavec des caractères très distincts (fig. 6). L’acrophallus est large et incliné par rapport à l’axelongitudinal du phallosome ; l’apophyse antérieure de l’hypophallus est longue et aiguë ; lespostgonites et les cerques sont larges. En même temps ils reconnaissent aussi (l.c., pl. XVIII, fig.31) l’espèce K. kanoi (Park) (fig. 7), qui a la description somatique et la genitalia identiques aveccelles présentées par Rohdendorf (fig. 5).

Bien que les figures de Kano & coll. soient très petites et difficilement compréhensibles,elles mettent en évidence les différences entre les deux espèces affines, mais qui n’ont pas étébien identifiées.

Fan Zide a considéré (1965:285; 1992:711) que K. tsushimae sensu Rohdendorf, 1937(nec. Senior-White, 1924) est synonyme de K. kanoi (Park, 1962), mais a représenté sa genitaliacomme celle de K. tsushimae sensu Kano & coll.

Enfin, Verves & Khrokalo (2006:164, fig. 103,3-4) considèrent aussi que K. tsushimaesensu Rohdendorf est synonyme de K. kanoi (Park).

De ce court historique des taxons mentionnés, ressort clairement la diversité morphologiquespécifique des formes recherchées par les auteurs, mais que les figures sous- médiocres de Senior-White et la non vérification des figures originales de Park ont déterminé de grandes confusionsdans l’identification de ceux-ci. Après l’analyse de leurs descriptions et surtout des figures deleurs genitalia, nous pouvons établir les synonymes suivants :

Fig. 2. Kanoisca tsushimae (Senior-White) Fig. 3. Kanoisca tsushimae ap. Park

Page 12: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Fig. 4. Kanoisca kanoi (Park) Fig. 5. Kanoisca tsushimae ap. Rohdendorf

Fig. 6. Kanoisca honshunia n. sp. Fig. 7. Kanoisca kanoi ap. Kano & coll. (syn. Kanoisca tsushimae ap. Kano & coll.)

L’espèce K. honshunia n. sp. est connue comme assez commune du Japon (Kano & coll, 1967:57)et parasite des vertébrés. Son nom a été donné d’après la région Honshun. Son holotype estreprésenté par la description et la figure 30 données par Kano & coll. pour Parasarcophagatsushimae sensu Kano, Field & Shinonaga, 1967.

Pour une bonne connaissance et distinction taxonomique du groupe, nous présentons aussil’espèce Kanoisca kanoi (Park) trouvée dans la Province Guizhou (Chine).

Page 13: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Kanoisca kanoi (Park, 1962)

Sarcophaga kanoi (Park) - 1962: 6, fig. 1.= Parasarcophaga (Liosarcophaga) tsushimae: Rohdendorf, 1937:209, fig. 288-289.= Parasarcophaga (Liosarcophaga) kanoi: Fan, 1965:285, fig. 133.= Parasarcophaga kanoi: Kano, Field & Shinonaga, 1967: 57, fig. 31.= Parasarcophaga (Kanoisca) kanoi: Fan, 1992:711, fig. 1398.= Liosarcophaga (Kanoisca) kanoi: Verves & Khrokalo, 2006:164, fig. 103, 3-4.

MÂLETête. Noire avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil.. La bande frontale est noire. Le profrons mesure 1/2 du petit diamètre oculaire.Les antennes sont noires ; le troisième article est 2 fois plus long que le deuxième. Arista brune,avec des poils moyens. La trompe est noire ; les palpes noir brunâtre. Le péristome mesure 1/4,5du grand diamètre oculaire.

Fig. 8. Kanoisca kanoi (Park). A, cerques et paralobes ; B, distiphallus ;C, prégonites ; D, postgonites.

Page 14: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux externes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont absents ; les ocellaires et les préverticaux sont biendéveloppés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 10-11 paires ; paf = 2 fins et courts ; lespetites vibrisses montent sur 1/3 des bordures faciales ; péristome avec des poils noirs ; partiepostérieure de la tête avec des poils jaunâtres.Thorax. Noir, avec tomentum cendré et 5 bandes longitudinales noires. Propleures glabres. Lesstigmates sont noirs. Les pattes ont les fémurs noirs et les tibias noir brunâtre. Les fémurs médiansont un ctenidium typique.Chétotaxie du thorax. ac = 0 + 1, dc = 4 + 5, ia = 1 + 3, prs = 1, h = 3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa =2, sc = 3 + 1, pp = 1 (plus poils), pst = 1, st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes. R5 ouverte. La nervure r1 est glabre. La nervure r4+5 est ciliée sur 3/4 de ladistance entre son origine et r-m. Cubitulus courbé en angle droit et prolongé d’un pli. L’épinecostale est petite. Les écailles sont blanches ; les balanciers jaune brunâtre.Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 3 ad proximaux et 1 pv. Les tibias médians ont 1ad, 1 av, 1 pd et 1 pv. Les tibias postérieurs ont 5-6 ad (2 grands), 1 av, 2 pd et une longue pilositéantéro- et postéro-ventrale.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessins en damier. La formule chétotaxique est 0 + 0 +(2 + 2 + 2) + série. Le postabdomen est noir ; le tergite génital n’a pas de macrochètes marginaux.Genitalia : fig. 8.Longueur du corps. 14 mm.FEMELLE. Inconnue de nous.Matériel étudié. Chine. 1 †, S007 Parasarcophaga (Pandelleisca) similis (Meade, 1876), 450 m.2000/5/27 - 30, 2000/12 - coll. C.D.P.C.G.

Sinonipponia erecta (Ho, 1934)

Syn. Sinonipponia hervebazini Auct.

L’espèce-type du genre Sinonipponia Rohdendorf, 1965 est Sarcophaga hervebazini Séguy,1943 (= Sarcophaga erecta Ho, 1934). Sa genitalia a été représentée très schématiquement et aété perpétuée par ceux qui ont signalé la présence de l’espèce dans les régions asiatiques. Séguylui-même (1941:99) a considéré que son espèce est synonyme de S. erecta Ho, 1934 et ce fait a étéadopté correctement par Kano, Field & Shinonaga (1967:81). Cependant, Pape (1996:408),contrairement à l’article 23.9.5 du C.I.N.Z. a éliminé abusivement S. erecta Ho sous le prétextequ’elle est un « junior primary homonym of Sarcopghaga erecta Engel, 1924 ». Il n’a pas comprisque l’espèce d’Engel appartient au genre Bezziella Enderlein (Lehrer, 2003:84), qu’elle est uneespèce valide et n’est pas synonyme de B. voeltzkowi Enderlein (Lehrer, l.c.: 89) - comme il en estrésulté de ses manipulations avec son ordinateur décérébré. La violation fréquente des normes duC.I.N.Z. a déterminé, dans ce cas aussi, la diffusion de cette erreur dans les travaux des autresauteurs (Fan Zide).

Parce que dans le genre Sinonipponia ont été introduites certaines espèces qui n’ont pasune position phylogénétique correcte à l’intérieur de celui-ci, nous avons considéré qu’il estnécessaire de redécrire S. erecta (Ho) et de présenter une figure correcte de sa genitalia mâle.

MÂLETête. Noire avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et deux fois plus large qu’une parafrontalie. Leprofrons mesure 1/2 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisième article est2 fois plus long que le deuxième. Arista brune, avec des poils longs sur les deux parties. Latrompe est noire ; les palpes noir brunâtre. Le péristome mesure 1/4 du grand diamètre oculaire.

Page 15: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont absents ; les ocellaires et les préverticaux sont biendéveloppés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 9 paires ; paf = 3-4 ; les petites vibrissesmontent sur 1/2 des bordures faciales ; le péristome a des poils noirs ; la partie postérieure de latête a des poils jaunâtres.Thorax. Noir, avec tomentum cendré, 3 bandes médio-longitudinales larges et 2 latérales étroitesnoires. Les propleures sont glabres. Les stigmates antérieurs sont noirs ; les stigmates postérieurssont bruns. Les pattes ont les fémurs noirs et les tibias brun noirâtre ; les fémurs médians n’ontpas un ctenidium typique.Chétotaxie du thorax. ac = 0 + 1, dc = 4 + 4, ia = 1 + 2, prs = 1, h = 3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa =2, sc = 3 + 1, pp = 1 (plus poils), pst = 1 (1 poil), st = 1 :1 :1.

Fig. 9. Sinonipponia erecta (Ho). A, cerques et paralobes ; B, distiphallus ;C, prégonites ; D, postgonites.

Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessin en damier. Formule chétotaxique: 0 + 2 + (2 +2+ 2) + série. Postabdomen noir. Le tergite génital n’a pas de macrochètes marginaux.

Page 16: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Genitalia: fig. 9. Le sternite V a des brosses.FEMELLE. Inconnue de nous.Matériel étudié : Chine, 22 ††, Province Guizhou, S005, 2000.06.15 - 2000.07.06, avec lesnuméros 1-30, 134, 916 - coll. C.D.P.C.G.

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A propos de l’espèce Scotathyrsia fuscipennis Enderlein, 1937(Diptera, Sarcophagidae)

ANDY Z. LEHREREmail : [email protected]

Résumé. On redécrit l’espèce afrotropicale Scotathyrsia fuscipennis Enderlein, 1937 de la faune duBénin.Summary. One rewrite the afrotropical species Scotathyrsia fuscipennis Enderlein, 1937 of thefauna of Benin.

L’espèce Scotathyrsia fuscipennis Enderlin, 1937 est l’espèce-type du genre ScotathyrsiaEnderlein, 1937, qui comprend jusqu’à présent les suivantes 7 espèces afrotropicales : cuthbertsoniRohdendorf 1963, camaraops Lehrer 2010, curraniellea Lehrer 2010, fuscipennis Enderlein 1937,liberia Curran 1934, notatipennis Austen 1909, samia Curran 1934.

Après la recherche attentive des genitalia des holotypes et des paratypes de S. liberia et S.samia (Lehrer, 2003), nous avons compris les manques de la méthode d’examen de Zumpt, qui nelui ont pas permis de représenter et identifier correctement une partie des espèces du genre. Bienqu’il ait reconnu la valeur décisive des genitalia dans l’élucidation de l’identité des espècescongénériques, il n’a pu distinguer S. cuthbertsoni de S. samia et n’a pas eu l’intuition que S.samia sensu Zumpt est différente de S. samia Curran.

Mais, si Zumpt a été convaincu que les genitalia des Sarcophagidae ont une grandeimportance dans la précision des taxons, le grand « taxonomic specialist » extraterrestre et lecosmique « commissionaire » de la taxonomie onirique des diptères Thomas Pape, a décrété dansson unique index d’inepties (1996 : 406) que le genre Scotathyrsia est un sous-genre (donc sans

Page 17: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29

valeur taxonomique) et que son espèce-type est synonyme de S. liberia (Curran). Sans aucunerecherche scientifique de ces espèces, sans l’examen microscopique de leurs genitalia et seulementsur une fausse interprétation bibliographique des épithètes spécifiques similaires, il souligne avecune logique pathologique et en flagrant délit par rapport aux normes du C.I.N.Z., que S. fuscipennisEnderlein 1937 est un homonyme secondaire de Myophora fuscipennis Robineau-Desvoidy, 1830et de Hartigia fuscipennis Robineau-Desvoidy 1863. Ces deux derniers épithètes, qui ont étécopiés du catalogue de Verves (1986 : 152, 153), sont synonymes de l’espèce eurasiatiqueHeteronychia dissimilis (Meigen, 1826), donc non valides. Dans ce cas, S. fuscipennis Enderlein1937 ne peut être considérée comme un homonyme des espèces synonymes et invalides. En mêmetemps, la synonymie de S. fuscipennis Enderlein avec S. liberia (Curran) est une aberrationirresponsable, parce que Pape n’a pas prouvé scientifiquement qu’elles sont synonymes, et unegrave infraction à l’article 60.3 du C.I.N.Z., concernant les homonymes plus récents ne possédantpas de synonymes. En d’autres termes, parce que ces espèces sont parfaitement distinctes et sanssynonymes, Pape aurait remplacé S. fuscipennis avec un nom nouveau. Cependant, nous ne pouvonsavoir aucune prétention de cet extraterrestre, qui conseille un genre Sarcophaga sensu Pape commeun tombereau de 1.500 d’espèces imaginaires.

Dans les matériaux colligés de la faune du Bénin, nous avons identifié un mâle, qui présentela genitalia avec les caractères donnés par Zumpt pour S. fuscipennis Enderlein. Pour cela, nousavons considéré comme nécessaire une nouvelle description scientifique de celle-ci.

Scotathyrsia fuscipennis Enderlein, 1937

MÂLETête. Noire, avec tomentum argenté. Les yeux ont de nombreuses petites facettes sur les partiessupérieures, latérales et inférieures. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/2 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et deux fois plus large qu’une parafrontalie. Leprofrons mesure presque 1/2 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisièmearticle est 2,5 fois plus long que le deuxième. L’arista a des poils sur les deux parties. La trompeet les palpes sont noirs. Le péristome mesure 1/3 du grand diamètre oculaire.Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont les 2/3 des premiers ; les ocellaires et les préverticaux sontbien développés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 8 paires ; paf = 3 ; le péristome ades poils noirs ; la partie postérieure de la tête a des poils jaunâtres.Thorax. Noir, avec tomentum très faible et avec 3 bandes longitudinales larges noires et deuxlatérales courtes et minces. Les propleures sont glabres. Les stigmates sont noirs. Les pattes ontles fémurs noirs et les tibias brun foncé ; les fémurs médians ont un ctenidium typique.Chétotaxie du thorax. ac = 0 + 1, dc = 4 + 4, ia = 1 + 3, prs = 1, h = 3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa =2, sc = 4 + 1, pp = 1, pst = 1, st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes, avec une petite tache diffuse sur la nervure r-m. Epaulette noire. Basicostaet costagium jaunes. R5 ouverte. La nervure r1 est glabre. La nervure r4+5 est ciliée sur 2/3 de ladistance entre son origine et r-m. Cubitulus courbé en angle droit et prolongé d’un pli. L’épinecostale est petite. Les écailles sont blanches.Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 2-3 ad proximaux et 1 pv. Les tibias médians ont 1,ad, 1 av, 2 pd et 1 pv. Les tibias postérieurs ont 2 ad, 1 av, 2 pd et une pilosité antéro- et postéro-ventrale rare.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré très faible et dessins atténués et indistincts ; on voitseulement une bande longitudinale noir. Formule chétotaxique : 0 + 2 + (2 + 2 + 2) + série. Letergite génital est noir, avec tomentum faible et 3 paires de macrochètes marginaux. Le tergiteanal est rouge.Genitalia : fig. 1.

Page 18: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Fig. 1. Scotathyrsia fuscipennis Enderlein. A, cerques et paralobes, vue de profil ; B, phallosome ;C, prégonites ; D, postgonites.

Longueur du corps. 9 mm.FEMELLE. Inconnue.Matériel étudié. Bénin, 1 †, Ina, 9o58’N / 2o44’E, 06.IX.2001, B1T1, leg. L. Hautier.

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Le genre Iafecnema Lehrer, 1995 (Diptera, Sarcophagidae).Corrections et nouvelles espèces

ANDY Z. LEHREREmail : [email protected]

Résumé. Analysant les espèces de l’entité hétéroclite Helicophagella Auct., l’auteur a constaté quele genre Iafecnema Lehrer, 1995 est parfaitement délimité et valide au point de vue taxonomique.Mais, parce que les espèces I. pachyura (Rohdendorf) et I. inopinata (Rohdendorf) ont été erronémentidentifiées par Verves (1993) et Blackith & coll. (1997), l’auteur a établi les espèces nouvelles I.kartuliana n. sp. du Caucase et I. armeniphaga d’Arménie. En plus, il a précisé que I. hortobagyensis(Mihalyi, 1979) n’est pas un synonyme de I. inopinata Auct., mais un bonne espèce valide.Summary. Analyzing the species of the heteroclite entity Helicophagella Auct., the author notedthat the genus Iafecnema Lehrer, 1995 is perfectly delimited and valid from the taxonomic point ofview. But, because the species I. pachyura (Rohdendorf) and I. inopinata (Rohdendorf) wereincorrectly identified by Verves (1993) and Blackith & coll. (1997), the author established the newspecies I. kartuliana n. sp. of the Caucasus and I. armeniphaga n. sp. of Arménie. Moreover, itspecified that I hortobagyensis (Mihalyi, 1979) is not a synonym of I. inopinata Auct., but a goodvalid species.

Dans un travail présentant un caractère simulateur, mais d’une stupéfiante confusion deBlackith, Blackith & Pape (1997), qui se voulait être une révision taxonomique et systématiqued’une aberrante entité non-taxonomique, le sous-genre Helicophagella sensu Verves, 1993 &Pape, 1996 (non Enderlein, 1928), ses auteurs ont baragouiné une apparente critique de notreanalyse taxonomique antérieure (Lehrer, 1995). Ils ont relaté que, d’après notre opinion,Helicophagella s. lat. est composé de quelques groupes génériques, qui associent leurs espècesavec les types caractéristiques de genitalia mâle. Mais, nous avons été accusé d’une manièreperfide, mensongère et illogique que « no alternative hypothesis of phylogenetic relationshipswas presented » (l.c. : 384). La cause de ces raisonnements subnormaux réside dans le fait queces auteurs ne considèrent pas les caractères des genitalia mâles comme les caractères ayant unevaleur phylogénétique maximum, qui expriment parfaitement tant les photogrammes objectifsdes espèces, que les degrés de parenté de celles-ci, par leurs types de structure génitale, biendéfinis. Ils ont montré que « l’hypothèse des relations phylogénétiques », pour laquelle seul Papeest le « spécialiste » pour les auteurs précités, s’obtient par la sélection aléatoire de certainscaractères somatiques et génitaux d’une mince importance bio-taxonomique (l.c. :413-417) et parleur analyse statistique, avec certains programmes informatiques qui n’ont aucune valeur biologiqueobjective (l.c. : 417-418). Dans l’introduction de quelques tableaux (l.c. :419) et graphiquespréétablis et absurdes (l.c. : 420-429) avec lesquels ils ont enlaidi ce travail, ils se sont imaginésqu’on a découvert et prouvé les relations phylogénétiques de la tromperie Helicophagella sensuPape & Auct.

Il est très intéressant d’observer que ces auteurs, qui considèrent que le groupeHelicophagella sensu Pape n’est ni même un genre, mais un rien non taxonomique, parce qu’ilsle considèrent comme un « sous-genre » du « concept générique Sarcophaga » sensu Pape 1996,affirment clairement (en conformité avec la conception de Verves, 1993, mais sans reconnaîtreouvertement) que : « within the subgenus Helicophagella we recognise two species groups :the melanura species group and the noverca species group ». En d’autres termes, dans leurtravail ils débitent la plus absurde opinion taxonomique et n’offrent pas une véritable preuvephylogénétique des composants spécifiques de ce rien. La distinction de ces deux groupes d’aprèsla direction des « harpes » (« harpes directed laterally … melanura group » ; « harpes directeddorsally … noverca group » ; l.c. : 388) est l’expression parfaite de l’ignorance de ceux qui neconnaissent pas et ne peuvent comprendre la valeur morpho-phylogénétique de la genitalia mâle.

Page 20: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Car, quel est le groupe des espèces qui ont les harpes dirigées vers le bas, comme c’est le cas deKarovia hirticrus Pandellé ? Il est évident que pour ces réviseurs la taxonomie est, dans le meilleurdes cas, un jeu puéril de puzzle.

Pour mieux comprendre la nébulosité de ceux-ci, dominés par les troubles engendrés parles inventions de Pape, il faut nous rappeler que Pape (1994 : 15) a nié l’existence des genres dansla nature (« genera do not existe in nature »), parce qu’il ne trouve pas de critères objectifs pourles genres (« we simply have no objective criterion for genera »). Dans son immense ignorancebiologique et illogisme, il arrive à la conclusion que les genres et les sous-genres sont seulementdes « concepts » pour les spécialistes (« generic and sub-generic concepts are bound to varybetween specialists ») et non pour les non spécialistes, qui ne peuvent les utiliser et les mémoriser(« to handle and memorize … by the non-specialist »). Il résulte donc clairement que ses travaux,ses révisions et ses faux catalogues ne sont pas pour les taxonomistes et systématiciens, mais pourles ignorants comme lui, qui copient seulement ses aberrations.

Cependant, sur la base de sa conception, se pose alors une question très pressante: s’il n’ya pas de genres dans la nature, pourquoi Pape a-t-il retenu un groupe de genres pour la familleSarcophagidae, tout en annulant 134 autres genres, notamment ceux de Rohdendorf, Baranov,Verves, Fan Zide et Lehrer ? La réponse est évidente et elle a été donnée dans un de nos travaux(Lehrer, 2000 : 41-44). Dans une de notre ancienne correspondance, je lui ai écrit que ni l’espèce,comme une entité visible, n’existe pas dans la nature, parce que nous voyons toujours seulementles spécimens des êtres. Les notions d’espèce et de genre expriment les caractères intimes,moléculaires, génétiques et phylogénétiques des organismes, mais réels et extériorisés sous diversesformes dans leurs conformations somatiques et génitales, décelables par les spécialistes. Sa réponsea été sans équivoque : « c’est mon opinion ». Et la conséquence de ces manifestations de pathologieintellectuelle nous permet de se demander : comment est-il possible de placer un tel ignorantagressif dans le collectif des « commissionnaires » de la Commission Internationale de laNomenclature Zoologique ? Qu’est-il capable de juger et que peut-il recommander aux auteurs,étant donné sa pauvreté scientifique ?

Dans nos révisions, nous avons établi le genre Iafecnema Lehrer, 1995, qui comprend lesespèces I. pachyura (Rohdendorf, 1937) (fig. 1) et I. inopinata (Rohdendorf, 1937), caractériséespar un distiphallus globuleux. Mais, parce que dans la littérature actuelle et, surtout, dans letravail de Blackith & coll., l’identification de ces taxons est erronée, nous avons considéré qu’ilfaut mettre de ordre dans ce genre, pour le refléter correctement dans la faune paléarctique et dansla Fauna Europaea. Pour l’analyse de ces espèces, illustrées par les auteurs, il faut faire descomparaisons très judicieuses avec les figures du titan de la taxonomie diptérologique Boris B.Rohdendorf, qui a été un observateur exceptionnel et un excellent chercheur sur les génitaliamâles.

Genre Iafecnema Lehrer, 1995

Helicophagella (Parabellieria): Veves (part), 1993:473 - n. syn.Helicophagella : Pape (part), 1996 :318 - n. syn. ; Blackith, Blackith & Pape (part.), 1997:383 - n. syn.

Iafecnema pachyura (Rohdendorf, 1937)

Dans la confrontation des figures nous avons constaté que l’espèce iranienne I. pachyurasensu Auct. représente deux espèces nouvelles : I. kartuliana n. sp. (fig. 2) et I. armeniphaga n.sp. (fig. 3) et non l’espèce iranienne I. pachyura (Rohdendorf, 1937) (fig. 1).

Page 21: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Fig. 1. Iafecnema pachyura (Rohdendorf) Fig. 2. Iafecnema kartuliana n. sp. (selon Rohdendorf) (selon Verves)

Iafecnema kartuliana n. sp.

Helicophagella (Parabellieria) pachyura: Verves, 1993:481, fig. 501 - n. syn.Sarcophaga (Helicophagella) pachyura : Pape (part.), 1996 :321 - n. syn. ; Blackith, Blackith & Pape,

1997 : 405, fig. 9 a-g - nomen falsum.

A partir de la figure 2 on constate que les cerques sont plus souples, plus courbés dans leurzone terminale et que les paralobes sont plus petits et plus ou moins triangulaires. Les prégonitessont larges et ont un sommet petit, courbé ; les postgonites sont relativement plus étroits et pluslongs. Le distiphallus a les lobes membranaux très larges, ovalaires et pourvus d’un crochetinférieur. Le paraphallus a les apophyses antérieures très développées et aiguës à l’extrémitéinférieure.

Distribution géographique. Caucase.Observation. Parce que Verves n’a pas indiqué exactement la localité-type du spécimen

dessiné par lui, celle-ci étant indubitablement de Caucase, son holotype est représenté par sadescription et surtout par la figure 501 du travail de Verves, en conformité avec l’article 73.1.4 duC.I.N.Z.

Iafecnema armeniphaga n. sp.

Sarcophaga (Helicophagella) pachyura: Blackith, Blackith & Pape, 1997:405, fig. 9 a-g - n. syn.

D’après la technique primitive et inefficiente pour chercher et dessiner la génitalie mâle,exposée par Blackith & coll. (l.c. :384), les structures internes et les connexions du distiphallussont très peu visibles et presque inintelligibles, en dépit des efforts faits pour dessiner ce complexemorphologique dans toutes les positions. En même temps, cette manière de représentation apparentene permet pas la mise en évidence des valeurs phylogénétiques du groupe en général et lesdifférences d’entre les unités spécifiques voisines.

Page 22: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Fig. 3. Iafecnema armeniphaga n. sp. (selon Blackith & coll.)

Cependant, nous pouvons voir que la moitié terminale des cerques de I. armeniphaga n. sp.(fig. 3) est un peu plus souple et plus longue. Le distiphallus a les lobes membranaux sclérifiés etpigmentés sur une zone étroite de leur partie distale, qui se prolonge avec une portion inférieuremoins pigmentée. Le paraphallus a les crochets latéraux inférieurs à un niveau beaucoup plus basque I. pachyura et l’acrophallus a la marge supérieure au niveau des styles.

Distribution géographique. Arménie : 1 †, holotype, Alberg - coll. ZMUC; 1†, paratype,m. Alaroza - coll. ZISP.

Observation. Parce que les auteurs n’ont pas mentionné quel est le spécimen dessinédans leur travail, nous supposons qu’il s’agit du spécimen qui se trouve dans les collections duMuséum Zoologique de l’Université de Copenhague. Jusqu’à une confirmation sûre, nous devonssouligner que l’holotype est représenté par les figures 9 a-g du travail de Blackith & coll., enconformité avec l’article 73.1.4 du C.I.N.Z.

Iafecnema inopinata (Rohdendorf, 1937)

Helicophagella (Parabellieria) inopinata: Verves 1993:477Sarcophaga (Helicophagella) inopinata: Pape (part.), 1996:319; Blackith, Blackith & Pape, 1997:398,

fig. 4 a-g et fig. 20 c.

Fig. 4. Iafecnema inopinata (Rohdendorf) Fig. 5. Iafecnema inopinata (Rohdendorf) (selon Rohdendorf) (selon Blackith & coll.)

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Les auteurs ont eu la chance d’analyser et redessiner la génitalia mâle de l’holotype decette espèce, d’après la préparation microscopique Nr. 5a 7.17./10 de Rohdendorf, qui est conservéeà l’Institut Zoologique de St. Petersbourg. Dans ce cas, on peut constater que leurs dessins (fig. 5)confirment l’exactitude des figures de Rohdendorf (fig. 4).

Iafecnema hortobagyensis (Mihalyi, 1979)

Bellieria hortobagyensis Mihalyi, 1979:171.Helicophagella (Parabellieria) inopinata: Verves (part.), 1993 :477 - n. syn.Sarcophaga (Helicophagella) inopinata : Pape (part.), 1996 :319 - n. syn.

Fig. 6. Iafecnema hortobagyensis (Mihalyi) (selon Mihalyi)

Comparant la genitalia de cette espèce européenne (fig. 6) avec celle de l’espèce caucasienneI. inopinata (fig. 4), on voit que les cerques sont très larges et ont les courbures dorsale et ventraletrès accentuées. Bien que le distiphallus ne soit pas bien clarifié au point de vue histologique, leslobes membranaux sont très sclérifiés et pigmentés, et l’acrophallus est plus long que les styles.En position dorsale, les crochets paraphalliques sont très différents de ceux de I. inopinata (fig. 5)et très courbés.

Distribution géographique. Hongrie.

Références

BLACKITH, R., BLACKITH, R. & PAPE, T., 1997, Taxonomy ans systematics of Helicophagella Enderlein,1928 (Diptera, Sarcophagidae) with the description of a new species and a revised catalogue.Studia dipterologica, 4(2):383-434.

LEHRER, A.Z., 1995, Révision des diptères Helicophagella Enderlein (s. lat.)(Insecta, Diptera,Sarcophagidae). Reichenbachia. Staat. Mus. Tierk. Dresden, 31(21):107-112.

PAPE, T., 1994, The world Blaesoxipha Loew, 1861 (Diptera, Sarcophagidae). Ent. scand., Suppl. 45PAPE, T., 1996, Catalogue of the Sarcophagidae of the world (Insecta, Diptera). Mem. Ent. Int., 8, Florida.ROHDENDORF, B.B., 1937, Fam. Sarcophagidae. Faune de l’URSS, Insectes, Diptères, 19(1). Moscou-

Leningrad.VERVES, YU. G., 1993, 64 h. Sarcophaginae. Dans Fliegen der palaeark. Region, Lief. 331:443-533.

Page 24: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Un nouveau genre pour la faune d’Inde(Diptera, Sarcophagidae)

ANDY Z. LEHREREmail: [email protected]

Résumé. On établit le nouveau genre Kaimariana n. gen. pour l’espèce indienne Blaesoxipha aldrichiNandi, 1992 et on met en synonymie le nomen nudum Sarcophaga karna Pape, 1996, en conformitéavec les articles 59.2 et 59.4 du C.I.N.Z.Summary. One bench the new kind Kaimariana n. gen. for the Indian species Blaesoxipha aldrichiNandi, 1992 and one put in synonymy the nomen nudum Sarcophaga karna Pape, 1996, in conformityof articles 59.2 and 59.4 of the C.I.N.Z.

Dans la pratique courante, ceux qui déterminent les taxons de la sous-famille Sarcophaginae,savent que le genre Blaesoxipha Loew se détache immédiatement de tous les autres genres parson postabdomen petit et par ses cerques géniculés. Par les observations microscopiques plusdétaillées, on constate que son phallosome a une theca longue et que le distiphallus est divisé endeux parties distinctes : basiphallus et acrophallus.

Cependant, Nandi n’a pas suivi la dichotomie correcte des genres et a introduit erronémentson espèce « aldrichi Nandi, 1992 » dans le genre Blaesoxipha. Ce fait a été un moment favorablepour l’imposteur de nos jours, Thomas Pape, de remplacer le nom de Blaesoxipha aldrichi Nandi,sous le prétexte aberrant qu’il est un « junior secondary homonym of Sarcophaga aldrichiParker, 1916 » (Pape, 1996 :417), avec un vrai nomen nudum: « Sarcophaga karna Pape, 1996,NEW NAME ». Mais, cette farce taxonomique a été ignorée même par Nandi, qui a replacé ànouveau son nom initial dans sa récente monographie (2002 :171).

En introduisant l’espèce de Nandi dans son groupe de « species of Sarcophaga not assignedto subgenus », Pape s’imaginé qu’il n’est pas obligé de justifier son rapt intellectuel, parce que -d’après le C.I.N.Z. - les sous-genres n’ont aucune valeur taxonomique et, ainsi, il peut imposerson escroquerie consistant à annuler les taxons valides des meilleurs spécialistes.

Pour tous les diptérologistes à tête reposée, les normes du C.I.N.Z. sont assez claires en cequi concerne le principe de l’homonymie. En même temps, personne ne peut s’imaginer que legenre Sarcophaga sensu Pape, 1996, qui comprend autour de 1300 espèces, est identique augenre Sarcophaga Meigen, 1826. Son invention anormale n’est pas et ne peut être reconnue parles spécialistes qui ont approfondi et étudient sérieusement les aspects morphologiques, biologiqueset écologiques de la biodiversité de ces diptères et en ne se limitant pas aux manipulationsautomatiques et illogiques des programmes informatiques. Pour cela, Pape n’a été capable defaire qu’une fausse identification orthographique de deux épithètes et non une identificationtaxonomique réelle de leurs genres.

Si on vérifie la description originale de Blaesoxipha aldrichi Nandi et, surtout, ses figureson constate que cette espèce n’appartient pas au genre Blaesoxipha, parce que ses cerques ne sontpas géniculés, son sternite V est d’un type caractéristique d’autres genres de la sous-familleSarcophaginae et le distiphallus n’est pas divisé en deux sections distinctes. Malheureusement, lephallosome est dessiné d’une façon très schématique et astructurale par Nandi, parce qu’il n’a paspu mettre en évidence, par transparence, les structures internes. Pour cela, même l’homologationde ses parties est incorrectement faite par Nandi. Cependant, la forme générale du distiphallusn’est pas semblable à celle des genres connus et nous considérons qu’elle est caractéristique d’unnouveau genre, Kaimariana n. gen.

Pour préciser sérieusement la position systématique du nouveau genre, nous soulignonsque l’espèce Blaesoxipha aldrichi Nandi n’a aucun élément spécifique du genre SarcophagaMeigen, 1826. Le nom « Sarcophaga karna » donné par Pape est invalide, en conformité avec lesarticles 59.2 et 59.4 du C.I.N.Z. et il doit être rejeté.

Page 25: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Genre Kaimariana n. gen.

Espèce-type: Blaesoxipha aldrichi Nandi, 1992:171, fig. 337-341.Diagnose. ac = 2 + 3, dc postsuturaux = 3. Abdomen avec le dessin en damier. Troisième tergitesans macrochètes médio-marginaux. Les cerques ne sont pas géniculés. Theca plus courte que ledistiphallus. Le distiphallus n’est pas divisé en deux parties mobiles.Distribution géographique. Inde.

Kaimariana aldrichi (Nandi, 1992) n. comb.

Blaesoxipha aldrichi Nandi, 1992, Hexapoda, 4(1):65.Sarcophaga karna Pape, 1996 :417 - nomen nudum.

Genitalia : fig. 1. Modifiant un peu les couleurs des zones sclérifiées et membraneuses duphallosome (D, E), en accentuant les premières dans le sens inverse des figures de Nandi, nouspouvons mieux comprendre sa structure différente des espèces du genre Blaesoxipha. De plus, onvoit que la terminologie de Nandi est très défectueuse et impropre, car les « lateral plates »représentent ici l’acrophallus ; l’« apical plate » ne correspond pas aux lobes latéraux del’acrophallus, mais dans ce cas c’est une simple proéminence postérieure de celui-ci ; « ventralia »pour cette espèce ne représente pas les lobes membranaux, parce qu’elle n’en possède pas.

Fig. 1. Kaimariana aldrichi (Nandi) . A, sternite V; B, cerques et paralobes, vue de profil; C, cerqueset paralobes, vue dorsale ; D, phallosome ; E, distiphallus, vue ventrale (selon Nandi, un peu modifié).

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En tout cas, le sternite V (A) a deux proéminences médio-postérieures rondes et petites,une base très longue et les lames latérales courtes. Les cerques (B, C) sont assez minces et courbés,effilés, avec un sommet long et aigu. Le distiphallus n’est pas divisé en deux parties mobiles.Distribution géographique. Inde : Karnataka, Kaimara.

Références.

NANDI, B.C., 2002, Sarcophagidae. The Fauna of India and the adjacent countries. Diptera, X, Kalkata.PAPE, T., 1996, Catalogue of the Sarcophagidae of the world (Insecta, Diptera). Mem. Ent. Int., 8, Florida.

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Un nouveau genre afrotropical de la faune du Malawi(Diptera, Sarcophagidae)

ANDY Z. LEHREREmail : [email protected]

Résumé. On décrit un nouveau genre de la faune du Malawi, Malawixia n. gen., avec la nouvelleespèce, Malawixia sapitwana n. sp. Sur la base des caractères de la genitalia mâle, on constate quel’espèce Sarcophaga sabiensis Zumpt, 1953 appartient à ce genre et, en conséquence, on établit lanouvelle combinaison Malawixia sabiensis (Zumpt, 1953), n. comb.

Summary. One describes a new kind of the fauna of Malawi, Malawixia n. gen., with the newspecies, Malawixia sapitwana n. sp. On the basis of character of the male genitalia, one notes thatthe species Sarcophaga sabiensis Zumpt, 1953 belongs to this kind and, in consequence, oneestablished the new combination Malawixia sabiensis (Zumpt, 1953), n. comb.

Dans nos recherches antérieures (Lehrer & Lehrer, 1992), nous avons délimité le nouveaugenre Zumptiopsis, avec l’espèce-type Sarcophaga hera Zumpt, 1972. Ce fait taxonomique est lasuite de l’analyse des structures génitales mâles de S. hera Zumpt, qui a révélé ses caractèresparticuliers et distincts de ceux des autres genres de Sarcophaginae. Mais, parce que nous n’avonspas eu alors la possibilité d’étudier un spécimen de l’espèce S. sabiensis Zumpt, 1953, nous avonsconsidéré erronément que les figures représentées par Zumpt pour sa genitalia peuvent établir saplace dans ce genre. Bien que plus tard nous ayons pu étudier normalement cette dernière espèce,nous l’avons mentionnée - par inertie - dans le genre Zumptiopsis (Lehrer, 2003 : 484 ; Lehrer,2010 : 420). C’est juste maintenant, quand nous avons identifié une nouvelle espèce de la faunedu Malawi, que nous avons pu voir la position taxonomique exacte de S. sabiensis Zumpt etl’introduire dans le nouveau genre Malawixia n. gen., à côté de la nouvelle espèce M. sapitwanan. sp.

Genre Malawixia n. gen.

Espèce-type : Malawixia sapitwana n. sp.Diagnose. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, est plus étroit que 1/2 de la largeur d’unœil. Le profrons est proéminent, en arrivant jusqu’à 1/2 du petit diamètre oculaire. Le troisièmearticle de l’antenne est 1,2 fois celui du deuxième article. Le péristome arrive jusqu’à 1/3 dugrand diamètre oculaire. Les propleures sont glabres. ac présuturaux sont 1-3 ; dc postsuturauxsont 3. La nervure r1 est glabre. Les tibias postérieurs n’ont pas une pilosité ventralelongue. L’abdomen est noir avec dessins en damier. Tergite III avec ou sans macrochètes médio-marginaux. Le tergite génital n’a pas de macrochètes postérieurs. Le tergite anal est rouge ou noir.

Page 27: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Le distiphallus est divisé en deux sections mobiles. Les lobes membranaux sont représentés parune pièce impaire.Composition spécifique. Malawixia sapitwana n. sp. et M. sabiensis (Zumpt, 1953) - n. comb.

Malawixia sapitwana n. sp.

MÂLETête. Noire, avec tomentum argenté. Le front, vu du dessus et au lieu le plus étroit, mesure 1/3 dela largeur d’un œil. La bande frontale est noire et deux fois plus large qu’une parafrontalie. Leprofrons mesure 1/2 du petit diamètre oculaire. Les antennes sont noires ; le troisième article est1,5 fois plus long que le deuxième. Arista brune, avec des poils moyens sur les deux parties. Latrompe et les palpes sont noirs. Le péristome mesure 1/3 du grand diamètre oculaire.Chétotaxie de la tête. Les macrochètes verticaux internes sont longs, forts et rétroclines ; lesmacrochètes verticaux externes sont absents ; les ocellaires et les préverticaux sont longs et biendéveloppés ; les macrochètes frontaux sont au nombre de 11 paires ; paf = 0 ; les parafrontalies etles parafacialies ont des poils noirs ; les petite vibrisses montent un peu sur les bordures faciales ;la partie postérieure de la tête a des poils noirs et jaunâtres.

Fig. 1. Malawixia sapitwana n. sp. A, cerques et paralobes, vue de profil ; B, distiphallus ;C, prégonites ; D, postgonites.

Page 28: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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Thorax. Noir, avec tomentum cendré et 5 bandes noires larges. Les propleures sont glabres. Lesstigmates sont noirs. Les pattes ont les fémurs noirs et les tibias noir brunâtre ; le fémur médiann’a pas un ctenidium typique.Chétotaxie du thorax. ac = 3 + 1, dc = 3 + 3, ia = 1 + 3, prs = 1, h = 3, ph = 2, n = 4, sa = 3, pa =2, sc = 4 + 1, pp = 1 (plus poils), pst =- 1, st = 1 :1 :1.Ailes. Transparentes. Epaulette noire. Basicosta et costagium jaunes. La cellule R5 est ouverte.La nervure r1 est glabre. La nervure r4+5 est ciliée sur 2/3 de la distance entre son origine et r-m.Cubitulus courbé en angle droit et prolongé d’un pli. L’épine costale est distincte. Les écaillessont blanches ; les balanciers bruns.

Fig. 2. Malawixia sabiensis (Zumpt), n. comb. A, cerques et paralobes, vue de profil ;B, distiphallus ; C, prégonites ; D, postgonites.

Chétotaxie des tibias. Les tibias antérieurs ont 2-3 ad, 1 av et 1 pv. Les tibias médians ont 2 ad, 1av, 2 pd et 1 pv. Les tibias postérieurs ont 2 ad, 1 av, 2 pd et sans pilosité ventrale.Abdomen. Noir, avec tomentum cendré et dessins en damier. La formule chétotaxique est 0 + 2 +(2 + 2 +2) + série. Le postabdomen a le tergite génital noir et sans macrochètes marginauxpostérieurs ; le tergite anal brun.Genitalia : fig. 1.

Page 29: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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FEMELLE. Inconnue de nous.Matériel étudié. Malawi, 1 †, holotype, Lizulu, Rt.M1, 1495 m, 20 kmS Dedza, 14o32.0’ S/34o26.6’ E, 10.I.2010, leg. I. Friedman, coll. TAU.Derivatio nominis. D’après le nom Sapitwa, le point culminant du Malawi (3002 m).Observation. Pour une identification correcte des espèces du genre Malawixia n. gen., nousrappelons que M. sabiensis (Zumpt) a le tergite III sans macrochètes médio-marginaux et lessegments postabdominaux rouges. Sa genitalia est représentée par la fig. 2.

Bibliographie

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LEHRER, A.Z., 2010, Taxonomic Atlas of the postabdominal structures, Sarcophagidae (Insecta,Diptera), Vol. 1 - Entomologica, Bari, 42 : 3-459

LEHRER, A.Z. & LEHRER, M. MARIE, 1992, Trois genres et deux especes nouveaux de Sarcophaginesafricaines (Diptera, Sarcophagidae). Bull. Annls Soc. r, belge Ent., 128 : 325-334.

ZUMPT, F., 1953, Some hitherto undescribed higher flies from Southern Africa. Rev. Ecuat. Ent., Par.1(3) : 69-85, plus 7 fig.

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Page 30: FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 · 2018-01-08 · 2 FRAGMENTA DIPTEROLOGICA, 2011, Nr. 29 Fig. 1. Sarcophaga gravelyi Senior-White Fig. 2.Phallosphaera gravelyi sensu Kano,

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SOMMAIRE

LEHRER, A.Z. & WEI, L., A propos de l’espèce Phallosphaera gravelyi (Senior-White, 1924)et de ses espèces affines (Diptera, Sarcopgagidae)...................................................1

LEHRER, A.Z. & WEI, L., Deux taxons nouveaux et clarification d’autres taxons de la fauneasiatique (Diptera, Sarcophagidae............................................................................8

LEHRER, A.Z., A propos de l’espèce Scotathyrsia fuscipennis Enderlein, 1937 (Diptera,Sarcophagidae)....................................................................................................16

LEHRER, A.Z., Le genre Iafecnema Lehrer, 1995 (Diptera, Sarcophagidae). Corrections etnouvelles espèces....................................................................................................19

LEHRER, A.Z., Un nouveau genre pour la faune d’Inde (Diptera, Sarcophagidae)...........24LEHRER, A.Z., Un nouveau genre afrotropical de la faune du Malawi (Diptera, Sarcophagidae)

.............................................................................................................................26

Adresse de l’editeur: Prof. Dr. Andy Z. Lehrer, TAU-Zoologie, Sed. Hanasi 49/1, P.O.B. 7049,Maalot, Israel. Email: [email protected]

Réalisation et impression en IsraelCopyright @ by Dr. Andy Z. Lehrer