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FICHE DE PREPARATION SEQUENCE ARTS VISUELS : Cycle…2….. 1. THEME DE TRAVAIL - IDEE PRETEXTE (quelle inscription dans le vécu intime de l’enfant) Entrée par un apprentissage technique: le frottage. Les arts plastiques à l’école, Claude Reyt, page 108 Le texte de Max ERNST " J'étais alors dans une auberge du bord de mer un soir pluvieux. J'eus une vision qui cloua mon regard sur les lattes du plancher sur lesquelles mille éraflures avaient laissé leurs traces. Je décidai de continuer le contenu symbolique de cette vision et je fis une série de dessins de ces lattes de plancher pour favoriser mes facultés méditatives et hallucinatoires. Je posai au hasard des feuilles de papier sur les lattes que je frottai au crayon noir. Lorsque je contemplai intensément les résultats de ces dessins, les endroits foncés et les autres, dans une pénombre douce et légère, je fus surpris par le renforcement soudain de mes facultés visionnaires…. Ma curiosité s'éveilla et je commençai, émerveillé, à expérimenter plein d'insouciance et d'espoir .Pour ce, j'utilisai les mêmes moyens, tous les matériaux qui se trouvaient dans mon champ de vision: les feuilles et leurs nervures, les bords revêches d'un lambeau de lin, le fil déroulé d'une bobine. Devant mes yeux, surgissaient des têtes d'hommes, des animaux, une bataille, des rochers, la mer, ….." Le frottage comme l'empreinte révèlent à nos yeux une autre réalité de ce que l'on observe: cette "magie" permet d'éveiller notre imaginaire. De par sa " simplicité" technique, le frottage permet de développer pour tous les élèves une recherche active et leur permet d'aborder le monde sous un autre aspect. 2 ; MISE EN OEUVRE « Laissez émerger les mots qui vous viennent à l’esprit en pensant à … »

Du journal de bord au carnet de voyage. Le regard et le geste dans notre quotidien. Regarder autrement ce qui nous entoure.

Moyens plastiques : outils, matériaux, supports, opérations plastiques Tout au long de ces séances les élèves garderont dans un carnet la mémoire de leur expérimentation. Outils : Craies Supports : feuilles différentes (blanche, journal, annuaire, calque, soie…) et tissu Opérations plastiques : le frottage, le lavis, la composition 3. DESCRIPTIF DES SEANCES GLOBALEMENT: Quelle progression ? Quelles contraintes (matériel, actions, temps…) ?, quels objectifs d’apprentissages ? (disciplinaires, interdisciplinaires, transversaux), quels contenus ? · SEANCE 1 : Les frottages de la classe Objectif : Faire réaliser un inventaire de frottages à partir de contraintes précises

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Temps : 1h 1. L’espace délimité celui de la classe 2. L’outil, un seul : des craies grasses 3. La couleur, le noir 4. Support : le même pour tout le monde, un quart de A4, en très grande quantité

Sollicitation : Vous allez faire un voyage imaginaire dans la classe tout au long des séances. Consigne : Vous réalisez 5 frottages différents, vous devez en présenter un seul à la classe. Verbalisation sur les présentations. Prise de note sur le carnet : date, ce qu’on a fait, coller un échantillon. · SEANCE 2 : Constituer un répertoire Objectif : Faire des classements des productions présentées à la séance précédente et en dégager les critères pertinents. Si les adultes choisissent les frottages retenus, on induit les classements. Temps : 1 heure Matériel : photocopies des productions réduites à 50% (environ 17) Patafix, 6 supports A3, Organisation de la classe : par groupes de 3 élèves Consigne : Vous triez et classez les images photocopiées en 5 ou 6, que vous attachez sur les grandes feuilles. (en dictée à l’adulte vous énoncez vos critères, vous donnez un titre) Mise en commun et verbalisation sur les classements. Prise de note sur le carnet : date, ce qu’on a fait, coller un échantillon. Deuxième temps : préparation des supports, les lavis, pour la séance suivante Matériel : feuilles A4, gros pinceaux, thé, café, encres très diluées, brou de noix, huile de lin · SEANCE 3 : Faire varier les supports en conservant le format 10x15 Objectif : Expérimenter une variable : le support Temps : 1h Matériel : - Papiers préparés en lavis :

- Calque, journal, annuaire téléphonique, kraft marron, papier glacé, feuille de cahier, drap ou torchon blanc, format 10x15 Consigne : On continue notre voyage, on veut faire une collection d’une seule trace, toujours la même, celle que vous aviez choisi, sur des supports différents. Verbalisation autour des réactions des supports Prise de note sur le carnet : date, ce qu’on a fait, coller un échantillon. · SEANCE 4 : Se fabriquer une série et la présenter Objectif : être dans l’intention pour produire Temps : 1h Matériel : tous les supports, les craies foncées Consigne : Vous allez choisir le support que vous préférez, vous devez faire des séries en réalisant 8 frottages différents. Vous présentez votre série sur une frise, en expliquant votre choix de présentation. Lecture d’œuvre : Max Ersnt, Michaux. Prise de note sur le carnet : date, ce qu’on a fait, coller un échantillon.

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· SEANCE 5 : Vers une composition collective Contrainte : le format Objectif : produire avec une intention Choisir le support, les motifs et produire une série Deuxième temps : par groupes de 3 réaliser une composition collective Support assez grand, vous allez coller les productions que vous choisissez, en les organisant. Vous devez faire plusieurs propositions et chaque groupe doit avoir une proposition différente. Prise de note sur le carnet : date, ce qu’on a fait, coller un échantillon, ou une photo. Changement : Séance 5 : A la chasse aux lignes Objectifs : Explorer les textures par frottages et les qualifier.

Affiner le lexique de qualification Matériel : Feuilles A3

Craies noires Consigne : Aujourd’hui notre voyage va nous conduire à une chasse. Sur une grande feuille, par 2, vous allez partir à la chasse aux lignes en faisant des frottages où on ne verra que des « traits ». · SEANCE 6 et 7 : Production finale, le carnet de voyage « Devant mes yeux, surgissaient des têtes d’hommes, des animaux, une bataille, des rochers, la mer… » Max Ernst Comme Max Ernst on va chercher ce qui surgit de nos frottages. Page 1 : Présentations de ce qu’on a trouvé et légende. Page 2 : un extrait de texte de François de Cornière, Pour un peu, Pour un caillou Un caillou sur la plage qu’on ramasse dans le seau bleu des souvenirs Ou peut-être un bout de bois un coquillage une impression avec un chien qui court au bord des vagues Ecrire un texte poétique à partir de la structure du texte d’auteur. 4. REFERENCES AU CHAMP CULTUREL : lesquelles, quand, comment ? Penone, Max Ernst, Michaux (voir sur le site Arts visuels 26, « Empreinte »)

Entre peau et empreinte: l’espace du toucher Dans d’autres œuvres, Penone veut aller au plus près de l’espace du toucher, qui lui semble le plus propre à rendre la dimension de la sculpture; le regard se retourne alors vers la peau, lieu aveugle de contact, et c’est à partir de sa propre peau et de son empreinte tactile que s’organisera l’œuvre.

En 1970, outre le livre intitulé Développer sa peau, il commence une série d’œuvres impliquant le lien entre la peau et l’empreinte. “L’empreinte, c’est une chose que tout le monde dépose autour de soi, et que l’on passe une partie de sa vie à tenter d’effacer […]. C’est une image

Fais un collage en réponse à ce texte, en prenant dans tes frottages. Contrainte : déchire et colle.

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animale, une image de la matière, mais c’est aussi une image complètement culturelle.” (“Entretien avec Giuseppe Penone”, art. cit.) L’artiste transfère des détails de sa peau agrandis, sur un mur, sur des fenêtres ou des portes, après en avoir prélevé l’empreinte avec des bandes de scotch. Parmi ces empreintes murales figurent Pression de 1974 et Paupières de 1978.

Paupière (gauche) [Palpebra (sinistra)], 1978 Fusain sur papier marouflé

Dessin, 200 x 1000 cm Collection Rijksmuseum Kröller-Müller, Otterlo

Ph. Giuseppe Penone et Dina Carrara

L’immense Paupière, qui se développe sur plus de 10 mètres, est la plus spectaculaire de ces œuvres. Dessinée à partir de l’empreinte de sa peau agrandie et projetée au mur, elle est constituée d’un réseau de nervures géantes se déployant dans l’espace et créant une surface qui permet, comme le dit Penone, de “mettre au point, de focaliser le regard sur la peau”.

Entreprise osée car Penone concilie ici regard et toucher, peinture et sculpture. Ces œuvres de Penone se situent entre peinture et sculpture, à la limite entre voir et toucher. C’est une nouvelle sensibilité qui se met ici en scène, où voir et toucher coexistent et se développent dans une spatialité immense. Dans Etre crâne, texte consacré à Penone (Edit. de Minuit, 2000), Georges Didi-Huberman parle à ce propos de “lieux tactiles”.

Le projet de Développer sa peau “visait à occuper l’espace” et, grâce au procédé de l’empreinte, invite le spectateur à une “immersion tactile” dans le lieu. Ainsi, Penone passe-t-il de la sculpture à des œuvres impliquant le dessin, des œuvres bidimensionnelles mais qui, se développant dans l’espace, permettent une autre approche. Encore une fois, à travers la copie, l’acte de retracer fidèlement par le dessin la trame agrandie de sa paupière, Penone nous présente une image on ne peut plus rapprochée du corps humain, qui n’est pas sans évoquer dans les ramifications qui la constituent celles du monde végétal. La métamorphose s’opère ici au niveau de notre sensation. Les professeurs d’arts plastiques et de français pourront mener avec leurs classes un questionnement sur le thème de la métamorphose en art et en littérature, interroger donc le merveilleux et l’étrange. Ils pourront questionner aussi, à partir de Penone, la notion de limite, entendue dans le sens d’hybridation des formes mais aussi de franchissement des genres: peinture, sculpture, installations.

Frottage :Équivalent pictural de l’écriture automatique, le procédé du frottage a été découvert par Max Ernst à l’occasion d’un épisode précis de sa vie, en 1925. En fixant le plancher usé d’une auberge où il séjournait en Bretagne, il décide de relever l’empreinte de cette matière en frottant à la mine de plomb un papier posé sur les lattes de bois. Il étend ensuite ce procédé à d’autres textures et publie son premier recueil de frottages, Histoire naturelle, en 1926. Il poursuit cette recherche en utilisant la peinture à l’huile.

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Max Ersnt

Henri Michaux Les arts plastiques à l’école, Claude Reyt, Bordas pédagogie Page 54 « Une exploration de textures par frottages qui met en évidence « la peau » des choses, peut conduire à inventaire et qualification […]

• Textures pointillées : grenu, granité, granuleux, grumelé, perlé, pointillé, poudreux.. • Textures linéaires : strié, rainé, rainuré, rayé, griffé, éraflé, hachuré, vermiculé, cannelé,

crevassé, fibreux… • Textures en réseau : alvéolé, en nid d’abeille, gaufré… • Textures tissées : tramé, croisé, tressé…

Puis l’on pourra trier, réorganiser, rechercher des images en concordance avec le vocabulaire répertorié… »

5. ELEMENTS D’EVALUATION Comparer son travail avec celui des autres Repérer un élément identique dans deux productions Présenter avec soin

Irène Mieussens et Marc Delhomme (CPAV Drôme)