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L’Actualité 9 ÈME ANNEE N° 459 du 06 au 12 Juin 2018 Prix : 300 FCFA Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions BP : 383 Tél. : 20 73 30 91 Email : [email protected] Site web : www.lactualiteniger.com Reflexion : Les intellectuels dans les partis politiques Conférence de presse Issoufou-Macron au Palais de l’Elysée : "Je ne modifiera pas la constitution du Niger pour un troisième mandat, je suis en train d'exercer mon dernier mandat" Depuis Paris le lundi 4 juin 2018, le Président Issoufou Mahamadou a mis fin au débat in- tentionnellement entretenu sur l’éventualité d’un troisième mandat. Le Président, en homme de parole et démocrate dans l’âme, a rassuré l’opinion internationale sur son in- tention de quitter le pouvoir en 2021. Il le dit sans aucune ambigüité en ces termes ‘’ je confirme de manière irrévocable de ne pas modifier la constitution et je ne briguerai pas un troisième mandat’’. Il met ainsi fin aux supputations et autres rumeurs qui lui prêtent un agenda caché pour les élections de 2021. Et comme on le dit en langue vernaculaire ‘’ Sanno bane’’. En effet, le débat sur ce sujet précis est clos ! Le Président du Niger fait condamner ses militants qui lancent l’appel pour qu’il se représente Gouvernance : De ‘’l’ingérence’’ dans nos affaires Comment être utile aux autres ? Droits de l’homme : La nausée

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L’Actualité9ÈME ANNEE N° 459

du 06 au 12 Juin 2018 Prix : 300 FCFA

Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

BP : 383 Tél. : 20 73 30 91Email : [email protected]

Site web : www.lactualiteniger.com

Reflexion :

Les intellectuels dans les partis politiques

Conférence de presse Issoufou-Macron au Palais de l’Elysée :

"Je ne modifiera pas la constitution duNiger pour un troisième mandat, je suisen train d'exercer mon dernier mandat"

Depuis Paris le lundi 4 juin 2018, le Président Issoufou Mahamadou a mis fin au débat in-tentionnellement entretenu sur l’éventualité d’un troisième mandat. Le Président, enhomme de parole et démocrate dans l’âme, a rassuré l’opinion internationale sur son in-tention de quitter le pouvoir en 2021. Il le dit sans aucune ambigüité en ces termes ‘’ jeconfirme de manière irrévocable de ne pas modifier la constitution et je ne briguerai pasun troisième mandat’’. Il met ainsi fin aux supputations et autres rumeurs qui lui prêtentun agenda caché pour les élections de 2021. Et comme on le dit en langue vernaculaire ‘’Sanno bane’’. En effet, le débat sur ce sujet précis est clos !

Le Président du Niger fait condamner ses militants qui lancent

l’appel pour qu’il se représente

Gouvernance :

De ‘’l’ingérence’’ dans nos affaires

Comment

être utile

aux autres ?

Droits de l’homme :

La nausée

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

NATION

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Faut-il croire qu’il y a des ingérences ina-

micales et des ingérences amicales dans

les affaires d’un pays, que les unes susci-

tent le courroux fracassant des nationaux

et que les autres provoquent leur conten-

tement silencieux ? C’est ce que donnent

à croire les récents commentaires sur le

Niger de Nicolas Beau de Mondafrique et

ceux de Maria Malagardis de Libération.

Les commentaires de Nicolas Beau sont

plus constatifs que performatifs. Leurs in-

cidences sur nos vies sont presque nulles.

Ils ont pourtant déclenché un mouvement

de passions immodérées. Les commen-

taires de Maria Malagardis, amicaux, com-

parés à ceux de son confrère, sont plus

graves. Ils concernent la vie quotidienne

des Nigériens, la vie collective du pays, ils

les touchent douloureusement. Mais les

terribles propos de Malagardis sont ac-

cueillis par un silence profond, mystérieux.

Point de vagues, pas de remous, le calme,

rien que le calme dans la bienveillante tor-

peur de notre pays.

Que dit Malagardis ?

Maria parle de la loi de finances 2018, de

sa confection, de son impopularité, des

réactions qu’elle a provoquées. La loi, dit-

elle, a créé de nouvelles taxes, elle a aug-

menté le prix de l’eau et de l’électricité.

Jusque-là, rien de nouveau. Elle parle des

manifestations, des arrestations, de la dé-

capitation de la société civile, des interdic-

tions de manifester, du nombre d’acteurs

de la société civile embastillés. Nous le sa-

vions déjà. Le silence radio de la commu-

nauté internationale, nous l’entendons.

La dérive autoritaire, nous la constatons.

Maria nous entretient aussi du parrainage

de la loi de finances par l’Europe, plus par-

ticulièrement du parrainage de la France,

de la présence de conseillers français

dans les bureaux du Ministère des Fi-

nances, de la participation de l’un d’eux à

l’élaboration des textes de la loi de fi-

nances. Nous pensions que l’ère de l’as-

sistance technique était révolue.

Nous voilà donc revenus aux temps sui-

vant immédiatement l’indépendance où,

n’ayant pas suffisamment de cadres, l’an-

cienne puissance coloniale nous donnait

les siens, souvent des administrateurs co-

loniaux dont on changeait juste les titres.

Ce que nous dit Maria Malagardis est ef-

farant, dramatique pour notre pays. Que

faut-il comprendre ?

Le ministre des Finances, avec l’assis-

tance de ses conseillers français prépare

le projet de loi, le gouvernement l’adopte,

l’Assemblée vote la loi, le président la pro-

mulgue. Mais au-dessus du ministre, au-

dessus du gouvernement, au-dessus du

parlement, au-dessus du président, il y a

l’Europe et la France.

Les prix flambent. On a chaud, on a soif.

On manifeste, on matraque. On enchaîne,

on décapite. Le mécontentement est

grand, la résignation et immense. De qui

les Nigériens sont-ils victimes ? Du minis-

tre, du gouvernement, du parlement, du

président, de l’Europe, de la France ? Des

uns, des autres, de tous ? D’eux-mêmes

? De la communauté internationale (qui

pour nous se limite à l’Europe), qui ferme

les yeux, sur les violations des droits de

l’homme, sur les dérives autoritaires, les

entraves et les entorses à la démocratie,

pour se protéger plus des flux migratoires

que du terrorisme qui est plus dans ses

murs que dans les nôtres ?

Lever des impôts est une chose, les utili-

ser à bon escient en est une autre.

Quels services recevons-nous pour les im-

pôts que nous payons ? Et puisque les dé-

tournements de biens publics font partie

des pratiques, on peut supposer que les

impôts n’y échappent pas. Et s’il y a

quelques vérités dans ce que je dis, cela

signifierait alors que nous finançons nos

propres misères et dominations.

Dr. Farmo M.

Gouvernance :

De ‘’l’ingérence’’ dans nos affaires

Un Cosmopolitisme à relativiser

Cosmopolitisme est un concept qui vient

du grec « kosmos » qui signifie univers, et

de « politês » qui signifie citoyen. Au sens

large, cosmopolitisme signifie disposition

d’esprit qui consiste à s’ouvrir à toutes les

nations et civilisations, et à leurs in-

fluences culturelles. D’un mot, c’est l’atti-

tude de celui qui se veut « citoyen de

l’univers ». Par exemple l’amitié épicu-

rienne se veut cosmopolitique notamment

à travers la sentence 52 : « L’amitié mène

sa ronde autour du monde habité, comme

un héraut nous appelant tous à nous ré-

veiller pour nous estimer bienheureux. »

(Trad. Marcel Conche). De même la

conquête d’Alexandre le Grand avait un

caractère cosmopolitique : fusionner

toutes les nations et les cultures asiatiques

au moyen de la Langue grecque. Enfin

nous avons aussi cette idée de « citoyen

du monde » qui est matricielle dans le stoï-

cisme.

Ainsi, lorsque nous portons un regard se-

rein sur les événements du vaste monde,

la première impression qui se dégage

n’est point « l’irrationnel rationalité du dés-

ordre », en tant que chaos logique selon

Hegel, mais la « banalisation », le mépris,

genre « La Nausée » vis-à-vis des droits

de l’homme. Rationnellement et spontané-

ment, il nous est difficile d’accréditer ma-

tériellement leur reconnaissance de

manière holistique par tous les Etats. Il

reste encore du chemin à faire pour im-

planter (et implémenter) les droits de

l’homme dans certaines consciences,

dans certaines cultures de par le monde.

De surcroit, plus on y adjoint de nouveaux

droits, plus il n’y a plus rien : que des vio-

lations de droits, des privations de libertés

individuelles, de confiscation des droits

humains dans certains Etats africains dits

démocratiques. Certains Etats en effet

nient, ou considèrent les droits de

l’homme comme de simples artifices pour

faire plaisir à l’Occident, aux bailleurs de

fonds (institutions financières), ou pour pa-

raître bon élève aux yeux de Papa-Métro-

pole. Pour preuve, au Niger par exemple,

des défenseurs des droits humains sont

traités/maltraités tels des criminels ou des

terroristes. De même des citoyens sont

contraints pour des raisons sécuritaires de

subir des déplacements dans des condi-

tions humanitaires précaires.

De ce point de vue, on peut parler de ré-

gression des droits de l’homme au Niger,

comme un peu partout en Afrique avec

des niveaux de haute et de basse inten-

sité. Autrement dit, en Afrique les exi-

gences de Droits de l’homme, a fortiori

leur respect ne sont pas toujours les bien-

venues. Les démocraties sous les tro-

piques ne s’harmonisent pas toujours

avec l’exercice et le respect scrupuleux

des droits de l’homme.

La démocratie dont le substrat, voire l’am-

broisie est justement le respect scrupuleux

des droits de l’homme s’est « dialectisée

» en mépris des droits de l’homme, en

droits des tyrans (des dirigeants), nonobs-

tant l’existence une institution telle que la

CNDH (commission nationale des droits

humains) sensée atténuer les dérives, ou

tancer les récalcitrants.

En outre, nonobstant son rapport très édi-

fiant sur la situation des droits de l’homme

au Niger, c’est à tout prendre le chien qui

aboie, après le départ de la caravane.

L’ANDDH (association nigérienne pour la

défense des droits de l’homme) via un

communiqué, avait tenu à notifier forte-

ment l’existence de graves violations des

droits de l’homme.

Quand un Etat nie à ses citoyens leurs

droits les plus élémentaires susceptibles

de bien vivre dans une démocratie, alors

il s’érige en Etat dogmatique (refus des

nouvelles idées), et politiquement en dic-

tature. Autrement dit, on peut se targuer

ou s’enorgueillir d’être démocrate sans

l’être dans le réel, et préférer le fondamen-

talisme politique qui se résume en deux

termes : la pensée unique.

Depuis quelques temps, notamment de-

puis le vote de la Loi des Finances 2018,

force est de convenir que les droits de

l’homme ont été sauvagement retournés

en leur contraire. La classe dominante

étant seule à détenir tous les privilèges,

tous les droits ; il est loisible alors de parler

de droits de l’homme de façade. Le régime

voudrait par ces confiscations des droits et

libertés, ces arrestations des leaders de la

société civile, et les étudiants créer une

société unidimensionnelle, velléité à la

quelle s’opposent justement la société ci-

vile, la presse oppositionnelle et l’opposi-

tion.

Si on s’inscrit dans la pensée de Haber-

mas, « la domination de la rationalité ins-

trumentalisée » (refus de la discussion, et

de l’exercice effectif des droits et libertés),

tandis que la société civile et l’opposition

prônent la « rationalité communication-

nelle » (c’est-à-dire une éthique de la dis-

cussion) de préférence à l’attitude va-t-en

guerre des autorités. Cette attitude sa-

dique du politique, est ce que j’appelle de

la Nausée Politique.

Y. M2

Droits de l’homme :

La nausée

Le samedi 27 Mai 2018, le MEP était à l’as-

semblée nationale devant les élus du peuple

afin de répondre aux questions d’actualité

liées aux multiples problèmes que vit l’école

nigérienne depuis un certain temps. Mais

seulement dans quelques semaines les sco-

laires seront en vacances après de multiples

soubresauts qui ont caractérisé le déroule-

ment de cette année scolaire. Cette interpel-

lation est à point nommé compte tenu de

l’importance de la question en ce moment

compte tenu des multiples réformes au sein

de ce ministère.

Après l’intervention du MEP devant nos il-

lustres députés, la situation scolaire a été

prise à bras le corps et examinée avec

beaucoup de minutie. Elle a obligé ces der-

niers à prendre finalement d’importantes re-

commandations à l’endroit du MEP pour que

la quiétude et la sérénité retrouvent leur

place à l’école.

Ainsi, parmi ces recommandations de notre

auguste assemblénationale, on peut citer : le

respect des protocoles d’accord signés avec

les partenaires sociaux de l’école notam-

ment,la dépolitisation de l’école, le paiement

à terme échu des pécules des enseignants

contractuels etc...

Si le MEP parvenait tant bien que mal à

mettre en œuvre ces importantes recom-

mandations issues de l’assemblée natio-

nale, la sérénité et la quiétude au sein de

notre école seraient instaurées. Mais, cette

dépolitisation de l’école sera vraiment la

bienvenue car de nos jours la situation est

vraiment assez préoccupante, surtout que

cet aspect est apparent dans un secteur

très vital pour la vie d’une nation.

Ainsi, de nos jours, du directeur d’école pri-

maire aux directeurs centraux du MEP en

passant par les régionaux, bon nombres

d’entre eux seraient nommés sur la base de

leur couleur politique au lieu de mettre en

avant que leur compétence professionnelle

et de leur intégrité morale. Nonobstant cette

politisation à outrance, ce ministère était

jadis dirigé en grand nombre par d’autres ca-

dres supérieurs des autres ministères qui

méconnaissent certaines réalités de l’ensei-

gnement primaire. Cette situation dans la-

quelle végétait le ministère de l’éducation

nationale aurait obligé les enseignants non

seulement à la décrier et à la dénoncer mais

aussi a allé jusqu’à la création pour la cir-

constance d’un syndicat d’enseignants

base. Ce syndicat à son tour, s’était battu

corps et âme pour qu’un ministère de l’en-

seignement de base soit créé. Ce syndicat

n’a jamais cessé de réclamer de placer à la

tête des services centraux de ce ministère

uniquement les cadres de l’enseignement

primaire.

Actuellement, le Ministère de l’enseigne-

ment primaire est créé, mais certaines

préoccupations de ce syndicat seraient tou-

jours restées en suspense. Avec la déclara-

tion tant attendue de l’assemblée nationale,

la plupart des maux qui minent ce secteur

laisseront la place à la sérénité et au travail

pour que prospère l’école nigérienne. Mais,

l’application de ces sages recommandations

risqueraient d’être mal mise en œuvre

puisqu’au sein du MEP certains syndicats ne

seraient pas bien sentis par certains de ces

décideurs, c’est dire que le MEP risque

d’avoir du pain sur la planche.

DAN MALLAM

Education : l’Assemblée Nationale recommande le respect des engagements vis-à-vis des syndicats

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POLITIQUE

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

Face à la presse française, le PrésidentIssoufou Mahamadou a été convaincantet très édifiant. Parmi toutes les ques-tions abordées, il a été d’une franchisesans commune mesure. S’agissant dela question qui suscite depuis quelquestemps le fantasme de nombreux acteurspublics à savoir l’éventualité d’une tritu-ration de la constitution afin de permet-

tre au Président Issoufou de briguer untroisième mandat, illégale à tout point devue, il confirme sa position : "Je ne mo-difiera pas la constitution du Niger pourun troisième mandat, je suis en traind'exercer mon dernier mandat" .Devant l’assaut répété de RFI sur l’étatde la gouvernance au Niger, le PrésidentIssoufou a réaffirmé que le Niger est unpays démocratique, un état de droit oùtoutes les libertés sont garanties y com-pris celle de manifester. A preuve, il an-nonce son retrait de la course auxprésidentielles après son dernier man-dat qui prend fin en 2021.‘’ Le Niger, et je le répète, est un paysdémocratique. Il est un pays de droit etmoi je suis un démocrate convaincu. Lapreuve d'ailleurs, nous avons parlé touteà l'heure avec le Président Macron et en2021 je m'en vais, c’est mon derniermandat, je ne vais pas triturer la consti-tution’’.Quant à la situation des activistes de lasociété civile incarcérés pour participa-tion à une manifestation interdite, le Pré-sident Issoufou a profité de l’occasionpour éclairer la communauté internatio-nale, mal informée des tenants et abou-tissants de ce dossier qui est de touteévidence un non événement au Niger.‘’Les acteurs de la société civile ont ma-

nifesté à plusieurs reprises. Je trouve cetapage médiatique injustifié’’. A l’endroitde la Radio France Internationale, lePrésident Issoufou a été aussi clair. ‘’ Nous avons refusé d'autoriser ces ma-nifestations à minuit, les responsablesde la société civile ont décidé de passeroutre, nous avons appliqué la loi. Jepense que la même chose aurait étéfaite ici à Paris, à Washington, Rome,Berlin et Londres, quand ça se fait dansces différentes capitales, je ne suis passûr que RFI puisse avoir la même lec-ture que cela se fait au Niger. Donc jedemande à RFI, s’il vous plaît ne faitespas deux poids deux mesures, traiterl'information de manière objective’’.‘’On vous demande pas de nous soute-nir, on vous demande pas de nous en-censer, mais dites que ça se fait du bonau Niger’’, a-t-il affirmé.Nous faisons beaucoup de réalisationsque vous passez ce silence, a poursuivile Président. ‘’Nous faisions beaucoupde manifestations, nous réussissionsbeaucoup de choses dans l'intérêt dupeuple nigérien, vous ne dites pas unmot, mais vous êtes tout le temps là, en-train de chercher à vendre l'émotion’’.‘’ Nous ne vous demandons pas de nousencenser mais de traiter l’information demanière objective, nous faisons beau-

coup de réalisations que vous ne rap-portez pas. Je suis un démocrate et lapreuve en 2021 je m’en vais, c’est mondernier mandat et je n’ai pas l’intentionde triturer la constitution. Je ne voisdonc pas de dérives autoritaires aux-quelles vous faites allusions’’. Pour sa part, le Président Français Em-manuel Macron a déclaré avoir eu undialogue constructif avec Issoufou Ma-hamadou. ‘’Il a été élu démocratique-ment et le pays dispose de saconstitution et de ses lois. Je suis pourle respect mutuel, je n’ai donc pas deleçon à donner à ce sujet ‘’, a-t-il affirmé.En définitive, il convient de relever quele Président Issoufou Mahamadoucontrairement à ce que les détracteursdu régime avaient pensé a réussi une of-fensive diplomatique dont l’éclat esthors-pair. Le Niger quoi qu’on dise estun Etat de droit, une démocratie enconstruction. Le Président Issoufou don-nera l’exemple en veillant sur une alter-nance démocratique en 2021. La visiteà Paris et surtout les propos rassurantsténus par le Président Issoufou permet-tent aujourd’hui de confirmer que le Chefde l’Etat est un véritable démocrate !

M.H

Conférence de presse Issoufou-Macron au Palais de l’Elysée :"Je ne modifiera pas la constitution du Niger pour un troisièmemandat, je suis en train d'exercer mon dernier mandat" Depuis Paris le lundi 4 juin 2018, le Président Issoufou Mahamadou a mis fin au débat intentionnellement entretenu sur l’éventualité d’un troi-sième mandat. Le Président, en homme de parole et démocrate dans l’âme, a rassuré l’opinion internationale sur son intention de quitter lepouvoir en 2021. Il le dit sans aucune ambigüité en ces termes ‘’ je confirme de manière irrévocable de ne pas modifier la constitution et je nebriguerai pas un troisième mandat’’. Il met ainsi fin aux supputations et autres rumeurs qui lui prêtent un agenda caché pour les élections de2021. Et comme on le dit en langue vernaculaire ‘’ Sanno bane’’. En effet, le débat sur ce sujet précis est clos !

L'ancienne Ministre de la Communica-tion et désormais ex militante du MPNKiishin Kassa, Madame Sani KoubraAbdoulaye a formalisé son adhésion auParti Nigérien pour la Démocratie et leSocialisme (PNDS/TARAYYA). Elle a or-ganisé à cet effet une cérémonie solen-nelle pour marquer son entrée au seindu parti. A l’hôtel central de Zinder le dimanche 3juin 2018, parents, amis et sympathi-sants ont rehaussé de leur présence àla cérémonie. L’arrivée de Koubra ausein du PNDS est perçue comme unegrande avancée pour le parti dans la ré-gion de Zinder où il pourrait s’imposeraux échéances électorales. Pendant cetemps aussi, le Coordonnateur dépar-tementale du MPN Kishiin Kasha de Ti-biri, actuel DG A de SONILOGA adémissionné sans de donner de raisons.Il dit soutenir les actions du Président Is-soufou Mahamadou.

Déclaration d'adhésion au PNDS Tarayya deMadame Sani Koubra Abdoulaye et sympathi-sants anciens militants du MPN Kishin Kassa Nous sympathisants et sympathisantes,familles et ami (es) de Madame Sani Ha-diza Koubra Abdoulaye, réunis ce Di-manche 3 juin 2018, à Zinder faisons ladéclaration suivante : il y'a de celaquelques jours la camarade Mme SaniHadiza Koubra Abdoulaye a pris la déci-sion de rompre avec le parti MPN KishinKassa est d'adhérer au PNDS Tarayyaafin de soutenir les actions du Présidentde la République son excellence Maha-madou Issoufou.Nous affirmons à la face du monde que

nous soutenons cette nouvelle adhésionet nous nous engageons désormais àmiliter au sein de ce grand parti avectoute la loyauté requise et dans le res-pect des textes et règlements.Vive le Président de la République, Chefde l'État son excellence ISSOUFOU Ma-hamadou. Vive le président du PNDS TARAYYAson Excellence BAZOUM Mohamed etvive la camarade Mme Sani Hadiza Kou-bra Abdoulaye.

Je vous remercie.

PNDS :L’ancienne ministre Koubra for-malise son adhésion au parti rose

Du jamais vu en Afrique: les supporters duprésident de la République, prêts à mourirpour lui, sont condamnés par le même pré-sident de la République! Pour avoir appeléle président Mahamadou Issoufou à briguerun troisième mandat à la tête du Niger, Is-soufou Brah et Salissou Ibrahim ont été in-culpés, placés sous mandat de dépôt et ontété jugés jeudi par le tribunal de grande ins-tance de Zinder.En faisant ces motions de soutien, les deuxfigures de la société civile croyaient bénéfi-cier des cadeaux et des décorations de lapart du chef d’État nigérien qu’ils veulent voirrester au pouvoir comme ses pairs d’Afriquefrancophone ad vitam aeternam. Le prési-dent de l’Union des jeunes nigériens pour ledéveloppement a d’aileurs déclaré aux en-quêteurs : « Nous sommes des jeunes ci-toyens qui ont apprécié pendant huit ans lesactions de développement du président Is-soufou Mahamadou ».Récompense, ils ont passé quatre jours degarde à vue, inculpés, puis jugés pour ce fla-grant délit qui, selon le procureur du tribunalde grande instance de Zinder, constitue 《un complot pour détruire ou changer le ré-gime constitutionnel》. Même son de clochedu côté du parti au pouvoir où Mohamed Ba-zoum, le président du Parti nigérien pour ladémocratie et le socialisme (PNDS), a fer-mement dénoncé : « Un troisième mandatau Niger signifie un coup d’État. Noussommes un parti qui a comme ambition destabiliser le pays pour progresser ».Plusieurs fois, le président Issoufou Maha-madou a renvoyé sa horde de supporters de-hors en leur disant qu’il ne voulait pass’accrocher au pouvoir, vaille que vaille, ettenait à organiser des élections libres ettransparentes, pour passer le témoin en2021. Un exemple à féliciter et à suivre.Par contre au Togo, après avoir assassinéles civils en 2005 pour s’accrocher au fau-teuil présidentiel , Faure Gnassingbe a faitarrêter les responsables de la société civilecomme Joseph Eza, Messenth Kokodoko et

Johnson Assigba pour avoir commis le délitde s’opposer aux mandats non stop . Nonseulement Faure Gnassingbe Eyadema abraqué la constitution en 2002 pour s’offrirun troisième mandat contre l’aspiration po-pulaire en piétinant la constitution originellede 1992, mais les responsables du parti aupouvoir RPT-UNIR continuent à militer pourd’autres mandats. Le régime multiplie les ar-restations, tortures, tueries de jeunes et en-fants.En Afrique centrale, c’est le rituel: faire desmarches et rédiger les motions de soutienaux chefs d’États pour se représenter, torpil-ler la constitution, voler les fausses élections.Paul Biya a assassiné des centaines de Ca-merounais qui ont tenté de s’opposer à lamodification de la constitution en 2008, etmaintenant, ses préfets et sous-préfets nedélivrent les autorisations qu’aux manifesta-tions , réunions de rédaction des motions desoutien pour son prochain mandat. Mêmechose au Tchad où Idriss Déby vient de mo-difier la constitution; au Congo de l’hommecaméléon multicolore Sassou Nguesso, onne vit que des manifestations pour le soutienau sanguinaire; en Guinée Papa PromesseAlpha Condé tente un passage en force avecle soutien de ses militants ; en RDC le put-schiste Kabila, malgré l’expiration de sonmandat, continue à jouer les prolongationsavec les motions de soutien.En réalité, si les dictateurs africains ont leculot de rester au pouvoir et modifier lesconstitutions, c’est parce qu’ils bénéficientcertes du soutien de l’armée, mais surtout dusoutien de certains jeunes corrompus qui ga-gnent des miettes pour organiser desmarches en leur faveur. Comme le disait G.Le Bon: 《 Un dictateur n’est qu’une fiction.Son pouvoir se dissémine en réalité entre denombreux sous-dictateurs anonymes et ir-responsables dont la tyrannie et la corruptiondeviennent bientôt insupportables》.

J. RÉMY NGONOLe Pays

Le Président du Niger fait condamner ses mili-tants qui lancent l’appel pour qu’il se représente

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

REFLEXION

4

Après trois décennies de démocratie

jalonnées de coups d’état devenus

de plus en plus destructeurs et dé-

stabilisants pour reprendre une ex-

pression du Président Olusegun

Obasanjo, suivis de transitions plus

ou moins réussies, le multipartisme

a pris racine au Niger. Mais, le déve-

loppement économique gage d’amé-

lioration durable de bien-être

balbutie et le peuple nigérien fatigué

du ‘dernier tango à …..Niamey’ ; un

pas en avant deux pas en arrière, at-

tend toujours le ‘grand bond avant’.

Seuls les partis politiques demeurent

une réalité palpable de notre société

quelque soit la situation socio-poli-

tique du pays. Ils sont les interlocu-

teurs incontournables et parfois

privilégiés des autorités de transition

et des organisations internationales

qui veillent à ce que ce monde soit

géré selon les normes et valeurs des

pays développés auprès desquels

nous sollicitons aides et appuis di-

vers malgré nos richesses du sous-

sol. Souvent accusés de chercher à

noyauter ou instrumentaliser les au-

tres structures de la société civile et

les syndicats, les partis politiques ont

toujours su taire leurs divergences et

aplanir la méfiance de cette même

société civile lorsque la démocratie

est en danger explicitement (coup

d’état) ou implicitement (tazartché).

A ce moment, ils savent se mettre en

phase avec le ‘reste du pays’ pour

sauver l’essentiel : le retour à la dé-

mocratie dans les plus brefs délais.

Sans forcément chercher les re-

mèdes à cette instabilité récurrente !

Au Niger, les gouvernements pas-

sent, les régimes trépassent, les ré-

publiques se fracassent sur les

écueils de l’inconséquence de la

classe politique et la démission de

l’intelligentsia mais les partis poli-

tiques sont toujours là ! Cette perma-

nence doit interpeller tout un chacun

sur le rôle de ces acteurs majeurs

dans le processus démocratique, la

paix et la sécurité, la consolidation

de l’unité nationale et le développe-

ment économique de la nation en

rapport avec un personnage qui se

distingue par sa capacité à cerner

les problèmes d’une communauté et

trouver des solutions pertinentes et

acceptables ; à savoir l’intellectuel

défini ainsi : « Dans le contexte nigé-

rien, on peut de prime abord dire

qu’il s’agit généralement d’un indi-

vidu reconnu comme détenteur d’un

haut niveau de culture et dont le sta-

tut, la connaissance et l’expertise

dans le champ scientifique ou cultu-

rel peuvent être mobilisés à des fins

plurielles dans l’espace public ou

privé » (Adji, 2016 :230). La préoc-

cupation est trop sérieuse pour être

laissée aux seuls spécialistes !

En d’autres termes, les partis poli-

tiques peuvent-ils anticiper et sont-

ils prêts à faire face à de nouvelles

turbulences dans le processus de

démocratisation, afin de stabiliser

celui-ci ? Sont-ils capables de rele-

ver le défi du développement du

pays ou même d’une croissance ex-

travertie ? Assurer une redistribution

équitable et une allocation optimale

des revenus substantiels grâce à

une meilleure exploitation de nos

ressources naturelles. C’est de leur

capacité à prendre en charge ces at-

tentes que les dirigeants des partis

politiques doivent être jugés ; un

principe élémentaire en sciences

économiques statuant que seul est

responsable d’une situation celui qui

a la décision donc la capacité à mo-

difier les comportements des uns et

des autres par des incitations appro-

priées ou la coercition. Cette capa-

cité dépendra de la nature des

relations que les partis politiques en-

tretiennent avec les intellectuels no-

tamment le sort qu’il leur est réservé

à l’interne et l’exploitation qu’ils font

de leur production scientifique et ar-

tistique (notamment la musique qui

annonce les grands bouleverse-

ments sociaux) pour élaborer des

programmes de campagne perti-

nents pour le pays, en déduire des

politiques économiques adéquates

et affiner leurs stratégies.

Vaste questionnement qui ne peut

être appréhendé dans le cadre de

cette publication. Aussi, l’examen du

sort réservé aux intellectuels dans

les partis politiques peut nous don-

ner des indications quant à la ré-

ponse à cette problématique un peu

comme la méthode des variables

proxy en économétrie. Alors, quelest ce sort réservé aux intellec-tuels nigériens dans les partis po-litiques nigériens ? Je répondrai

sur la base de mon expérience en

tant qu’homme politique et non ‘ani-

mal politique’ qui ambitionne légiti-

mement d’être reconnu un jour

comme homme d’Etat et pas seule-

ment comme un ‘cadre technique-

ment compétent et politiquement

engagé‘. Bien qu’ayant été de tous

les combats pour l’avènement, la

restauration et la défense de la dé-

mocratie, ayant élaboré des pro-

grammes de partis et même de

gouvernement dans les moments les

plus difficiles et les plus incertains, et

finalement malgré une participation

effective sur le terrain au cours de

toutes les campagnes électorales

décisives avec des résultats pro-

bants, j’ai toujours été ‘oublié’ pour

ne pas dire ‘trahi’ en cas de victoire

lorsque vient le moment de la distri-

bution des rôles ou plus prosaïque-

ment ‘le partage’ des postes

politiques notamment ministériels (y

compris la primature) auxquels je

pourrai légitimement aspirer sans

forfanterie même dans les pays les

plus puissants du monde. Comme si

on voulait envoyer ce message clair

à tous les intellectuels nigériens : ne

vous mêlez pas de politique ! Alors

que le Président Kountché, chef de

la junte qui a dirigé le Niger de 1974

à 1987 invitait les intellectuels à faire

de la politique ou du moins à éviter

l’apolitisme en ces termes : « Je ne

vous incite par conséquent ni à

l’apolitisme, ni à l’indifférence, ni à la

neutralité du spectateur amusé ou

de l’intellectuel suffisant qui écrase

d’un dédain universel tout ce qui

l’entoure. Mais comme nous ne vou-

drions pas d’intellectuels martyrs,

nous refuserons les intellectuels

mandarins, prêts à s’organiser en

coteries, prompts à dénigrer tout ce

qui n’est pas conforme à leurs

idées……» (Maïdoka, 2016 : 201).

Quel paradoxe ?

Tout observateur avisé du fonction-

nement interne des partis politiques

au Niger sait que le chef est obsédé

par la loyauté envers sa personne et

non envers un programme, une

idéologie à plus forte raison envers

le peuple dont on sollicite le suffrage

et pour le compte duquel on affirme

vouloir exercer le pouvoir. Son com-

portement n’est pas celui d’un

homme politique porteur de projets

et habité par une vision quasi mes-

sianique de servir le pays et le peu-

ple. L’ambiance qui en découle

explique, en partie, la répulsion que

les partis politiques inspirent aux in-

tellectuels. Ceux qui s’aventurent

sont systématiquement et sournoise-

ment écartés du fonctionnement in-

terne du parti et surtout dès

l’accession au pouvoir avec la com-

plicité du chef du parti si ce n’est pas

lui qui est à la manœuvre ! Faut-il

croire à cette assertion d’un ancien

Premier Ministre canadien Jean

Chrétien : «en politique les ennemis

se trouvent dans votre propre camp

; ceux d’en face sont des adver-

saires » ?

La liste est longue des actes deprovocation et des actions pourdéstabiliser, isoler, fragiliser et‘neutraliser’ tout intellectuel danssa formation politique :• Faire courir le bruit qu’il n’a pas de

base donc pas de légitimité

• Susciter des frondes récurrentes

dans son fief pour ne pas être un

baron

• Entraver par tous les moyens la lé-

galisation de sa légitimation par les

urnes

• Organiser son isolement dans les

instances dirigeantes du parti si par

chance il y accède

• Ignorer sa production intellectuelle

au lieu de s’en servir pour rehausser

le prestige du parti

• Le maintenir dans une ignorance

des affaires internes du parti pour

avoir toujours l’air dépassé donc

pas intéressant

• Distiller la rumeur qu’il ne s’investit

pas totalement dans le combat poli-

tique sous-entendu qu’il est trop oc-

cupé ‘ailleurs’ pour être un bon

militant

Les intellectuels dans les partis politiquesL’auteur est Professeur de Sciences économiques, Haut Fonctionnaire des Finances, Administrateur Civil de classe exceptionnelleà la retraite, Ancien Cadre-Dirigeant du PNDS-Tarayya (Délégué du Parti à la Conférence Nationale Souveraine et membre du Comitéde Réflexion stratégique), Ancien Membre du Bureau politique du CDS-Rahama, Consultant-Chercheur indépendant.

Youssouf MAYAKI,Economiste,

Homme politique

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

5

REFLEXION

• Renverser les valeurs au sein du parti ; l’argent

vient avant le savoir, le financement avant le pro-

gramme, le commerçant avant l’intellectuel

• En cas de victoire, éviter de lui confier des res-

ponsabilités politiques notamment au gouverne-

ment ou dans l’Administration territoriale.

• Ne jamais lui confier des missions à l’Etranger

pour ne pas être connu et nouer des relations

• Eviter de l’appeler par ses titres académiques

pour ne pas le valoriser auprès des militants

• Cultiver la méfiance entre lui, le chef du parti et

ses courtisans

• Ne jamais soumettre sa candidature à des

postes internationaux statutaires de prestige

• Ne jamais le solliciter pour une conférence

• Ne jamais le désigner pour un débat sur les mé-

dias notamment ceux télévisés pour ne pas être

connu et reconnu

• Dénier à sa personne tout statut spécial et toute

considération particulière découlant d’une exper-

tise ou d’une connaissance spécifique puisque «

le savoir est partout » (sic !) et en même temps

affirmer hypocritement qu’il n’a pas besoin de no-

mination puisqu’il peut vivre de consultation

• Ne jamais le désigner chef de délégation lors

des négociations avec les autres partis et parties

Le constat est là : aucun parti politique n’a ‘son

intellectuel’ ou idéologue contrairement au reste

du monde ou même au Niger à différentes

époques de son histoire. Le PPN-RDA et le CMS

avaient chacun ‘son intellectuel’, même la der-

nière transition militaire, qui n’est pas une réfé-

rence, a désigné un des putchistes pour jouer ce

rôle ! En l’absence d’intellectuels, le vide a été

comblé par des militants de choc ; véritables ‘voix

de son maître’. Le résultat est là : absence de dé-

bats de société sérieux et de résultats écono-

miques tangibles contrairement au Mali où les

débats télévisés sont d’une bonne facture et qui

enregistre des performances appréciables dans

la production agricole (coton) en dépit de la situa-

tion sécuritaire chaotique. Normal, au Mali ce sont

les intellectuels qui font la politique et dirigent les

partis mais l’on se demande à l’intérieur comme

à l’étranger si réellement il existe des intellectuels

au Niger. Dieu merci, l’excellent ouvrage collectif

paru sous la direction du Professeur Kimba

Idrissa a apporté une réponse magistrale à cette

préoccupation.

Certains intellectuels ont voulu réformer leurs par-

tis de l’intérieur sans succès, d’autres ont tout

simplement claqué la porte pour créer leur propre

parti avec des résultats plus ou moins confiden-

tiels. Contribuant sans le vouloir à l’émiettement

du paysage politique. Il est vrai que ce n’est pas

là la principale cause. Il ne faut pas oublier tous

ces politiciens qui cherchent à maximiser la rente

du ralliement au second tour. Avec comme consé-

quence immédiate le gonflement inconsidéré de

la taille du gouvernement. C’est le problème des

marchés incomplets identifié par les économistes

où tout le monde souffre d’un blocage mais per-

sonne ne bouge ! Dans ce cas, le modèle néo-

classique suggère l’intervention de l’Etat pour

débloquer la situation. Alors, à quand l’inscription,

à l’instar de certains pays, de la limitation du nom-

bre des partis et celui des membres du gouver-

nement dans la constitution ? Pour cela, et pour

d’autres raisons, les intellectuels doivent s’impli-

quer en politique et prendre la direction des

choses.

La situation des intellectuels au sein des partis po-

litiques ne présage rien de bon quant au sort ré-

servé à ceux formés par eux : les ‘cadres

techniquement compétents et politiquement en-

gagés’. Celui-ci n’est pas enviable. Inorganisés et

très peu solidaires, les cadres ne constituent pas

une force avec et sur laquelle il faut compter.

C’est pour cela qu’ils ne sont associés à rien en

tant que groupe de pression. Au contraire, dans

une situation de confusion et d’amalgame où tous

sont interchangeables (n’importe qui pouvant pré-

tendre à n’importe quelle fonction), ils sont mani-

pulés à outrance de telle sorte que chacun voit en

l’autre non un camarade mais un concurrent re-

doutable dont il faut se méfier. N’ayant pas d’ob-

jectifs communs, les cadres vivent le drame du

choc des ambitions personnelles et claniques ha-

bilement exploitées par le chef du parti.

Les nominations demeurent un enjeu majeur car

elles permettent d’ « exister socialement » et de

mener des activités politiques significatives sur

une longue période. Max Gallo a certainement rai-

son d’écrire que : « le vrai pouvoir est le pouvoir

de nomination ». Or lorsqu’ils font la politique, les

intellectuels nigériens ont tendance à négliger cet

aspect considérant que c’est de l’opportunisme.

C’est seulement après qu’ils se rendent compte

être les dindons de la farce. Les autres cama-

rades développent un trésor d’imagination et une

énergie incommensurable pour être nommés et

les plus avisés se positionnent dans les postes au

sein du parti qui leur permettent de dire leur mot

sur toutes les nominations et comme charité bien

ordonnée commence par soi ….. ! Plus tard, de-

venus incontournables et toujours aux ‘postes ju-

teux’, ils mettent les autres militants au service de

leurs ambitions personnelles ; le parti devient un

fonds de commerce. Pourtant, il est politiquement

contreproductif et socialement irresponsable donc

suicidaire à long terme pour un parti de cautionner

le népotisme pratiqué au détriment des cadres

‘techniquement compétents et politiquement en-

gagés’. Du reste, comment les partis politiques

peuvent-ils prospérer (non proliférer) sans ce per-

sonnage appelé ‘public intellectual’ par les anglo-

saxons que le philosophe Bourdieu définit ainsi :

« quelqu’un qui engage dans un combat politique

sa compétence et son autorité spécifiques, et les

valeurs associées à l’exercice de sa profession

comme les valeurs de vérité ou de désintéresse-

ment, ou, en d’autres termes, quelqu’un qui va sur

le terrain de la politique mais sans abandonner

ses compétences de chercheur » (Adji, 2016

:250) ?

Les populations nigériennes sont généralement

très critiques vis-à-vis de la gouvernance écono-

mique et sociale lui attribuant les difficultés de la

vie sans perspective d’amélioration du bien-être

en l’absence d’industries pourvoyeuses d’emplois

stables et durables et de transferts vers les

couches fragiles de la société pour soutenir une

demande domestique solvable seule capable de

garantir une relance économique à court terme,

une croissance à moyen terme et un développe-

ment à long terme sans subir aucun incident d’ «

expérience économique désastreuse » (définie

comme une contraction annuelle du PIB par ha-

bitant d’au moins dix pour cent). Le désamour est

si grave entre ces populations et la classe poli-

tique issue de la conférence nationale que cer-

taines composantes se rappellent avec nostalgie

des régimes de parti unique et d’exception. Mais,

personne ne fait le lien entre l’incapacité ou dé-

faillance de cette classe politique et sa relation

avec l’intelligentsia.

Pour conclure, allons plus loin et élargissons notre

espace géographique et politique pour terminer

sur une note optimiste car : « l’Afrique peut entrer

en concurrence [avec le reste du monde] du point

de vue de ses compétences, de son coût de main

d’œuvre et de sa localisation mais ce sont sou-

vent des cadres politiques médiocres qui font que

les pays d’Afrique n’arrivent pas attirer des inves-

tissements pourtant bien nécessaires » (Oba-

sanjo, 2017:147)

Références1. Souley Adji ; Intellectuels, Crises politiques et

Espace public au Niger (1976-1996) in Kimba

Idrissa (ed) op cit

2. Jacques Attali ; Bruits : Essai sur l’Economie

politique de la Musique, PUF 1977

3. Jean Chrétien ; Dans la Fosse aux Lions, Edi-

tion de l’Homme 1985

4. Max Gallo ; Un Homme de Pouvoir, Fayard

2002

5. Kimba Idrissa (sous la direction) ; Niger : Intel-

lectuels, Etat et Société, CODESRIA 2016

6. Edem Kodjo ; Demain l’Afrique, Stock 1985,

Nei-CEDA 2015

7. Aboubacar Maïdoka ; Les Intellectuels et l’Etat

au Niger depuis l’Indépendance : opposition et

participation…….in Kimba Idrissa (ed) op cit

8. Olesugun Obansanjo et alii, L’Afrique en

Marche : un Manuel pour la Réussite écono-

mique, KAS 2017

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

NATION

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Excellence Monsieur le Premier Minis-tre, Chef du Gouvernement,Mesdames et Messieurs les Présidentsdes Institutions de la République,Monsieur le Grand chancelier des or-dres nationaux,Mesdames et Messieurs les membresdu Gouvernement,Excellences Mesdames et Messieursles Ambassadeurs et Représentantsdes Organisations internationales,Honorables collègues Députés,Monsieur le Gouverneur de la Régionde Niamey,Monsieur le Président de la Délégationspéciale de Niamey,Honorables Chefs traditionnels et Chefreligieux,Mesdames et Messieurs,Par la grâce de Dieu, le Tout puissant,voici que s’achève cette première ses-sion ordinaire de l’Assemblée nationaleau titre de la présente année ! Sans vou-loir en faire un bilan exhaustif, je diraique cette session aura tenu tous sesparis. Sans fausse modestie, nous pou-vons affirmer être sur la voie, la meil-leure, nous permettant de venir à boutdu projet législatif inscrit dans la Consti-tution du 25 novembre 2010. Comme vous le savez, distingués invi-tés, ce projet dont la présente session apermis d’exécuter une partie significa-tive des éléments a pour principale am-bition d’accompagner les réformesnécessaires à la transformation pro-fonde de notre pays. Ainsi, au cours decette session l’essentiel des textesadoptés concourent tous aux objectifspoursuivis par les trois modernisationsindispensables à la Renaissance denotre pays. S’agissant de la modernisation écono-mique, l’on rappellera que l’Assembléenationale a examiné et adopté les pro-jets de loi poursuivant l’objectif d’amé-lioration du climat des affaires dansnotre pays. Ce faisant, ce n’était nulle-ment pour verser dans une certainemode ni pour rechercher un quelconqueclassement mais, plutôt pour porter lescorrectifs nécessaires aux divers pro-cessus administratifs et juridiques denature à mettre en confiance les inves-tisseurs nationaux et étrangers. En effet, l’assainissement du climat desaffaires permettra d’éviter que des pe-santeurs bureaucratiques ne découra-gent les initiatives des opérateurséconomiques et les poussent vers lesecteur dit informel. Toujours dans lecadre de la modernisation économique,nous avons mis à profit cette sessionpour revisiter intégralement le code desdouanes afin d’une part, d’en harmoni-ser les dispositions avec les normescommunautaires et internationales etd’autre part, de rendre ses dispositionsplus attractives pour les investissementsqui sont les véritables créateurs d’em-plois. Par ailleurs, dans le même contexte, jevoudrais le rappeler, pour m’en réjouir,la ratification par l’Assemblée nationale,en procédure d’urgence, de l’accordportant création de la Zone de LibreEchange Continentale Africaine. Cet ac-cord, au-delà des avancées très signifi-catives qu’il fait faire au processusd’intégration du continent africain nous

remplit de fierté car il porte l’empreinteindélébile des efforts patients et résolusde SEM ISSOUFOU MAHAMADOU. A l’image des gigantesques infrastruc-tures qui jalonnent son mandat, ce suc-cès diplomatique marquera d’une pierreblanche son parcours politique. Cet ac-cord est un vieux rêve longtemps ca-ressé par des générations successivesd’africains, depuis l’époque glorieusedes pères fondateurs de l’Organisationde l’Unité Africaine. Quel nigérien ne seserait pas fier de savoir que l’outil pre-mier de ‘’la vision panafricaine d’uneAfrique intégrée, prospère et pacifique’’a été façonné avec le pilotage d’un deses compatriotes ? Pour l’heure, mon ardent souhait est dele voir ratifié par tous les pays signa-taires afin, qu’à brève échéance, ilpuisse entrer en vigueur pour que lesbarrières de tous ordres ne s’interposentplus entre les africains et que travail etcapital puissent circuler librement entretous les pays. Pour une fois, grâce à ladétermination d’une nouvelle générationde dirigeants, l’Unité africaine quitte ré-solument l’espace de la rhétorique purepour s’engager sur un chemin débou-chant sur des chantiers prometteurs. Ils’agit là d’un pari simple : laisser s’inté-grer les économies et, par voie deconséquence, les peuples se retrouve-ront dans une coopération qui raffermiraleur unité politique !Distingués invités, dans le cadre de lamodernisation sociale, l’on mettra à l’ac-tif de cette session l’adoption de la loidéterminant les principes fondamentauxde la protection sociale. C’est là un textemajeur découlant de la Politique Natio-nale de Protection Sociale dont l’objectifparticipe de cette volonté de renforcer larésilience des populations nigériennesen général et celle des personnes etcommunautés vulnérables, en particu-lier. A mon sens, cette loi dont le vote estpresque passé inaperçu est porteused’une révolution sociale historique quidonnera à la solidarité organique lesmoyens d’une efficacité bien meilleure àla charité ou à l’assistance familiale.Ainsi, désormais, dans notre pays, ilexistera des mécanismes permettantd’assister les citoyens les plus vulnéra-bles dans maints domaines, qu’ils’agisse de la justice, de l’Education, del’emploi, de la santé ou de la sécurité ali-mentaire…En matière de Gouvernance, outre lesnombreuses ratifications des ordon-nances prises par le Gouvernement

pendant les vacances parlementaires, lasession qui s’achève nous a permisd’adopter d’importants textes. Il s’agitnotamment de la modification de la loirelative au Conseil Supérieur de la Com-munication, la loi portant statut de la ma-gistrature, la loi fixant l’organisation et lacompétence des juridictions au Niger etsurtout la loi de Règlement au titre del’exercice budgétaire 2016. A propos de ce dernier texte, je voudraisrendre un hommage mérité au Gouver-nement car, en la matière, le Niger faitfigure d’exception au sein de l’UnionEconomique et Monétaire Ouest Afri-caine. Il est, en effet, le seul pays à êtreà jour dans l’élaboration des lois de Rè-glement, conformément à la directivecommunautaire sur les lois de finances.C’est là un signe de bonne gouvernancecar, comme vous le savez, Distinguésinvités, la reddition des compte participede la transparence dans l’action pu-blique qui est l’un des piliers centraux decette bonne gouvernance et donc de ladémocratie elle-même ! Pour l’Assemblée nationale, l’examende la loi de règlement est un rendez-vous annuel important car, c’est l’occa-sion pour les députés de s’assurer queleurs partenaires du Gouvernement res-pectent les principes de base de la sé-paration des pouvoirs en s’en tenant auxautorisations budgétaires que la Repré-sentation nationale leur donne avec levote du budget. L’examen de la loi de rè-glement est donc un moyen par excel-lence de contrôle de l’actiongouvernementale dans son aspect leplus important. Avec l’avènement dubudget-programme, ce contrôle revêtiradésormais un aspect économique car,en plus du Ministre en charge des Fi-nances, les Ministres sectoriels devront,à l’occasion de l’examen de la loi de rè-glement, partager avec la Représenta-tion nationale les résultats de l’exécutionde leurs programmes économiques res-pectifs. C’est dire alors, honorables collègues,qu’il nous faut désormais mieux organi-ser les séances consacrées à la loi deRèglement pour, notamment, en faire unmoyen de communion avec nos conci-toyens. Dans cette optique, il nous fau-drait travailler davantage pour que cesséances débouchent sur des débats defond accessibles au commun des nigé-riens. Distingués invités, Mesdames et Mes-sieurs, ce passage en revue des textesvotés lors de la session qui s’achève me

donne l’occasion de rendre l’hommagequ’ils méritent à l’ensemble des députés; d’abord pour leur assiduité à tous, en-suite pour la qualité de nos débatsquelque fois passionnés, mais toujoursempreints de courtoisie. Pour ma part,j’ai toujours suivi avec une attention sou-tenue les explications de vote des diffé-rents présidents de groupesparlementaires ; c’est pour remarquer,qu’à chaque fois la motivation premièredes invitations à voter reste et demeurel’intérêt général, qu’il s’agisse d’appelerà un vote favorable, qu’il s’agisse desuggérer le rejet du texte en examen ;c’est là une attitude responsable, uncomportement réfléchi et rationnel. C’estcertainement ce qui explique qu’à l’ex-ception d’un nombre infime, toutes leslois adoptées dans cet hémicycle sont lefruit de votes acquis à une très largemajorité, voire à l’unanimité. Que donc nos compatriotes se rassu-rent, à l’Assemblée nationale, l’on saitdépasser le stade politicien pour ne met-tre en avant que l’intérêt national. A monsens, cela est un gage suffisant pourque chacun d’entre-nous soit respec-tueux des lois de notre pays.Nul citoyen ne doit donc s’imaginer pou-voir en faire une application sélective.Les lois nous protègent tous, elles ga-rantissent notre vivre ensemble ; ellesreprésentent la charpente de l’Etat dedroit. Nous ne pouvons donc pas enmême temps, exiger qu’autrui lui soit ab-solument soumis, que notre justice enfasse une application stricte et pournotre part, penser pouvoir choisir les loisqui nous semblent bonnes à respecteret décider de celles à violer délibéré-ment en défiant l’Etat! Cela s’appelle ré-bellion, antichambre de l’anarchie ! Et,je ne pense pas qu’il y ait de nos joursun seul Etat qui accepterait pareille si-tuation…C’est pourquoi, au nom de la Représen-tation nationale dans son ensemble,j’exhorte tous nos compatriotes à ins-crire leurs actions publiques et politiquesdans le cadre du respect jaloux des exi-gences de l’Etat de droit. Distingués invités, Mesdames et Mes-sieurs, outre l’examen de la loi de règle-ment 2016, la session qui s’achève auraégalement permis aux députés d’userde tous les autres moyens de contrôlede l’action gouvernementale. Ainsi, desquestions écrites et orales ont étéadressées à de nombreux membres duGouvernement pendant que d’autresétaient interpellés et certains invités àrépondre à des questions d’actualité.Mais, le point d’orgue de la mise enœuvre des moyens de contrôle de l’ac-tion gouvernementale est assurément lacréation d’une commission d’enquêteparlementaire sur l’université de Nia-mey. Distingués invités, chers collègues,Mesdames et Messieurs, cette brulanteactualité appelle encore à notre atten-tion la lancinante question de l’école.Elle marque de manière ostensible lecontexte de cette fin de session. Eneffet, en la matière, en dépit des effortsimmenses que le Gouvernement et tousles autres partenaires déploient, les pro-blèmes restent récurrents. Le moindreprétexte, même extra académique, dé-

Discours de clôture de la 1ère Session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2018

‘’ Nous sommes le seul pays où l’adversitépolitique se transforme en antagonisme…’’

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L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

NATION

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clenche des crises difficiles à endiguer :les grèves succèdent à l’arrêt des cours,les sit-in à des manifestations de rue…La conséquence de tout cela c’est lechevauchement continu des annéesacadémiques, la chute inexorable destaux d’admission aux examens; laconséquence de tout cela c’est cettebaisse vertigineuse du niveau de quali-fication des diplômés de l’enseignementsupérieur ; la conséquence de tout celac’est la dégradation répétés des bienspublics et des biens d’autrui à l’occasiondes manifestations de rue… Comme je le disais naguère, nousavons tous ensemble, Gouvernement,parlementaires, société civile, notabili-tés, scolaires et parents d’élèves, le de-voir de trouver rapidement des solutionspérennes à la crise de l’école. Il nes’agira plus de négocier au coup parcoup pour aboutir à des accords rapide-ment remis en cause, mais d’agir pourrésoudre les problèmes structurels etmettre ainsi fin à cette dérive de l’écolequi risque d’annihiler toute l’œuvre demodernisation que le Niger a entreprisedepuis bientôt une décennie.Il faudra sans doute revoir la législationen matière scolaire, revoir l’organisationdes cycles scolaires et universitaires et,certainement allouer encore davantagede crédits budgétaires à l’école…Il faut surtout qu’en milieu scolairecomme dans le reste de la société, la loiet l’ordre règnent ! Du reste, ensei-gnants comme scolaires n’ont rien à ga-gner à y tolérer des enclaves de nondroit ! A cet égard, au nom de la Représenta-tion nationale, j’exhorte nos enfants,élèves et étudiants, à bannir l’usage dela violence et surtout la dégradation vo-lontaire des biens publics à chacun deleurs mouvements sociaux. Je penseque c’est la meilleure manière, pour eux,d’aliéner le soutien populaire auxcauses qu’ils croient défendre. Mes chers enfants je me permets ausside vous rappeler que l’étudiant, c’est lajeunesse consciente de ses responsa-bilités, c’est l’idéalisme voir l’angélisme,c’est la générosité de cœur et la charitéd’âme ; c’est le débat d’idée, c’est la dé-fense des nobles causes. Naguère lesétudiants étaient à l’avant-garde desluttes contre le colonialisme, le racismeet l’injustice !De nos jours encore, il reste beaucoupd’autres nobles causes que la jeunesseestudiantine doit défendre parcequ’elles constituent les défis d’au-jourd’hui et du futur. C’est notamment lalutte contre le fanatisme et l’intolérance,la détribalisation de la politique, la luttecontre les causes humaines du change-ment climatique…

L’autre cause, que d’aucuns jugeraientmineure, a trait à la préservation denotre cadre de vie, notamment dans nosgrandes villes… Distingués invités, chers collègues,Mesdames et Messieurs, je voudrais re-mercier SEM ISSOUFOU MAHAMA-DOU pour la promesse qu’il est en trainde tenir de changer nos villes de fond encomble. Je ne vous parlerai pas de cesgigantesques échangeurs ni de ceslarges boulevards qui s’étalent dans nosquartiers comme les nervures d’unefeuille; je ne vous parlerai pas non plusde ces immeubles qui sortent de terrecomme des champignons! Non je n’évo-querai pas ces chantiers d’électrificationqui nous donneront bientôt l’autonomied’énergie dont nous rêvons depuis sixdécennies ! Je vous parlerai plutôt dunouvel esprit qui souffle sur notre capi-tal, cet esprit qui nous dit que le chan-gement est possible, que le progrès està notre portée, que le saut qualitatif estune question de volonté !Cette volonté, nous devons la traduire àtravers ces différents programmes queporte la Renaissance. Il s’agira avanttout de s’engager, chacun et tous dansce combat sur soi pour le bonheur detous ! Malheureusement, force est de consta-ter que tout le monde ne va pas à lamême cadence pendant que des mil-liards sont investis dans ces pro-grammes, beaucoup de nosconcitoyens ne semblent pas prendre lamesure des choses. Ainsi, ce sont desmonceaux d’ordures qui sont quotidien-nement déversés aux abords de cesboulevards inaugurés avec fierté, cesont des ralentisseurs sauvages quisont creusés sans aucune autorisation,c’est le code de la route qui est allégre-ment violé au mépris de la vie d’autrui ! Chers concitoyens, vous voulez tousvivre dans un environnement sain etêtre fiers d’avoir une capitale qui tienneson rang, la Représentation nationalevous en conjure, contribuez y enconcourant à maintenir la salubrité dansnos quartiers et à entretenir les voiriesurbaines !Distingués invités, Mesdames et Mes-sieurs, Nous clôturons cette session pendantque la saison agricole démarre çà et là.Puisse-t-elle combler les attentes dumonde rural et agir positivement sur lacroissance de l’économie nationale !Mais, au-delà du souhait, il nous faut,comme de coutume, en assurer unepréparation des plus efficaces. J’ima-gine que le Gouvernement a pris toutesles dispositions nécessaires afin que lesintrants agricoles soient disponiblesdans les délais souhaitables, j’imagine

que les solutions habituelles pour faireface à la période de soudure sont d’oreset déjà trouvées, j’imagine que lesconditions d’une coexistence pacifiqueentre agriculteurs et éleveurs sontmieux définies ! Cependant, il ne s’agit là que de me-sures conjoncturelles ! Nous savonstous que pour que notre agriculturetienne le pari des 3 N, des changementsstructurels profonds sont incontourna-bles. Comme je l’ai dit naguère, le pre-mier des défis que nous avons à releverest celui de la maîtrise de l’eau. En effet,aujourd’hui, point n’est besoin d’être mé-téorologue pour savoir qu’il est grand lerisque de voir la situation pluviométriquecontinuer à se détériorer. Il nous fautdonc inscrire parmi nos priorités budgé-taires la réponse à ce défi majeur qui,d’ailleurs ne concerne pas que l’agricul-ture ; Nous savons tous, en effet, quemême l’eau de consommation restepour nous une problématique majeure.Nous devons encore continuer à investirpour la mettre à la portée du plus grandnombre de nos concitoyens. C’est dansce cadre, honorables collègues, quevous aviez décidé de participer à la ba-taille, en envisageant, à travers le ré-seau parlementaire Eau Hygiène etAssainissement, de promouvoir laconstruction de 171 mini adductionsd’eau potable inter villages sur l’ensem-ble du territoire national avant la fin dela présente législature. Puisse ce géné-reux projet aboutir afin de soulager unebonne partie de nos concitoyens deszones rurales reculées.L’autre défi de notre agriculture est as-surément la gestion des terres en raisondes conséquences de la poussée dé-mographique. En effet, les champs mor-celés de génération en générationviendront bientôt à manquer et, défri-cher de nouveaux espaces reviendrait àhâter encore davantage les effets néga-tifs du changement climatique, notam-ment l’accélération de l’avancée dudésert. C’est dire alors qu’il s’agit làd’une équation à plusieurs inconnuesque l’on ne peut résoudre qu’en combi-nant plusieurs approches ! Cela pourrait être une nouvelle législa-tion rurale notamment en matière d’oc-cupation des espaces de culture. Celapourrait être l’allocation d’importantesressources à la recherche agricole. Celapourrait être un changement de para-digme dans les choix des cultures ; sansdoute faudrait-il, progressivement, re-noncer à certaines cultures ancestralespeu nutritives et peu rentables au regarddes moyens mobilisés ; sans doute fau-drait-il acclimater de nouvelles culturestropicales dont le rendement a permis àcertains pays d’atteindre l’autosuffi-

sance alimentaire.Distingués invités, chers collègues,Mesdames et Messieurs, à présent jevoudrais me réjouir avec vous de l’ac-calmie qui caractérise actuellement leclimat politique. Plus de deux ans aprèsla dernière campagne électorale, il étaitplus que temps ! Notre pays a grand be-soin, de la quiétude et de la sérénitépropices à un travail fécond. Noussommes, en effet, l’un des rares pays dela sous région à donner l’impressiond’être en campagne permanente. Noussommes le seul pays où l’adversité po-litique se transforme en antagonisme, lerare pays où les gens manifestent enpermanence le besoin de changementpolitique! Tout cela est sans doute est à rangerparmi ce qu’il est convenu de qualifierde maladie infantile de la démocratie. Pour ma part, je pense qu’après près detrois décennies, notre démocratie aquitté le berceau et qu’elle avance versla maturité. Cette maturité qui nousoblige à cultiver la patience qui nouspermet d’attendre que la richesse soitproduite avant d’être distribuée, cettematurité qui nous permet de compren-dre que l’adversaire politique est uncompatriote porteur d’une autre opinionmais qui ne peut que souhaiter le bienpour son pays, cette maturité qui nouspermet de nous unir pour faire face auxproblématiques qui transcendent le faitpolitique comme le devoir de soutien auforce de défense et de sécurité, la luttecontre le terrorisme ou le sauvetage del’école ! Distingués invités, pour finir mon pro-pos, je voudrais, cette année encore,demander à mes collègues députés, àtous les membres du Gouvernement,aux agents de l’Etat et aux opérateurséconomiques de contribuer à l’améliora-tion de la production agricole en mettanten valeur au moins un lopin de terre. Je voudrais également souhaiter à tousles fidèles musulmans une bonne fin decette période de jeûne. Qu’Allah le toutpuissant agréé leur pénitence, qu’il nousfasse tous miséricorde et descende saSAKINA sur notre cher pays afin quenous trouvions ensemble les ressortsnous permettant de mieux le conduirevers des lendemains meilleurs ! Avec ces vœux des plus sincères, dis-tingués invités, chers collègues, je dé-clare close cette première sessionordinaire de l’année 2018 en remerciantnos partenaires du Gouvernement pourleur assiduité à nos travaux, le person-nel administratif pour son dévouementet la presse pour son compagnonnagedes plus professionnels.

Vive la République,Vive le Niger,

Je vous remercie, la séance est levée.

En prenant Aristote comme guide deslieux, on peut en effet avancer ceci :lorsqu’un gouvernement monarchique, oli-garchique, ou démocratique gouverne envue de ce qui est « avantageux » pour l’in-térêt commun, on dit que cette forme degouvernement est droite. Sous ce versantde « l’avantageux », il nous semble quecertains gouvernements (régimes) enAfrique sont aux antipodes de cette formede droiture constitutionnelle, car leurs diri-geants font fi du respect des droits del’homme, qui est le socle de la démocratie,d’un régime de droit. Mieux à la différenced’une constitution droite, certains gouver-nements excellent dans la valorisation etla défense (impunitionnelle = manque desanction) des intérêts d’une minorité au

détriment de l’intérêt général. De ce pointde vue, on peut convenir que beaucoup dedirigeants en Afrique n’œuvrent pas fon-damentalement pour la bonne vie de leurscitoyens. Aujourd’hui l’IDH zero apparaît comme unindice qui reflète en Afrique la vraie vie desMisérables de Victor Hugo. De sorte quesi on s’appesantit sur une ancienne et ter-rible évaluation du rapport du PNUD sur lamal gouvernance, notre pays n’y échappapas, alors qu’il était possible de redresserla barre. Dans la perspective d’Aristote, il est clairque toute politeia (régime) qui n’œuvredans le sens du bien vivre, insoucieuse dela bonne vie des citoyens, est dite « dé-viante ». D’où dans nos Etats cette spirale

de marches, de manifestations violentespour revendiquer de meilleures conditionsde vie. Les feux sociaux, à savoir les mé-contentements de citoyens fusent de par-tout. Aux yeux d’une grande partie du peuple,la gestion personnelle du pouvoir, les in-justices, la mal gouvernance, sont des dé-viations par rapport à la droite constitution,à la droite gouvernance. De sorte qu’au-jourd’hui, c’est le « désespoir » total unpeu partout en Afrique. Et pour corser letout, la mauvaise gestion de l’Etat a occa-sionné l’essor du terrorisme dans desEtats déjà fragiles, et militairement dému-nis de puissance de frappe contre l’en-nemi. Au sens d’Aristote les dirigeants d’au-

jourd’hui avaient même le défi de réussirmieux que leurs prédécesseurs, de par-faire les institutions, de concrétiser dans leréel le vrai changement, le vrai bonheur.Hélas, le Fatum (destin) ne partage plusleurs intentions (enrichissement égoïste),le fatum aujourd’hui renverse l’histoire.Les régimes tanguent, et sont en proie àdes règlements de comptes, et à l’insécu-rité liée au terrorisme.Pour sûr, il y a déviance, ou ce que cer-tains journalistes, ou l’opposition nommentdictature, ou velléité de dictature. Si cen‘est pas de la dictature, alors c’est la so-ciété civile qui a raison, quand elle dé-nonce certains régimes : d’autocratie oud’autocratisme.

Dr. Y.M

Gouvernance

‘’ Constitution droite ‘’ et ‘’ Constitution déviante ‘’

Page 8: ÈME ANNEE N° 459 - nigerdiaspora.netnigerdiaspora.net/journaux/actualite-06-06-18.pdf · en train d'exercer mon dernier mandat" ... N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien

L’Actualité N°459 du 06 Juin 2018 Hebdomadaire Nigérien d’Informations générales, de réflexions et d’opinions

NATION

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Heureusement, il n’est jamais trop tardpour agir. Bon, vous ne pourrez peut-être pas nécessairement vendre votremaison ou changer toute votre garde-robe demain matin, mais vous pouvezfacilement changer d’autres comporte-ments, par contre.Prenez trois secondes pour réfléchir àce que vous aimeriez que l’on inscrivesur votre pierre tombale, après votredécès.Préférez-vous que l’on se souvienne devous pour les vêtements que vous por-tiez ou la voiture que vous conduisiez ?Ou aimeriez-vous plutôt que l’on diseque vous étiez généreux, disponible etprêt à aider ?Si la deuxième option vous va mieux,agissez en conséquence. Offrez auxmembres de votre famille ou à vos amiset connaissances des choses autres

que matérielles.Comme du temps. Soyez disponiblespour eux quand ils ont besoin de vous.Que ce soit pour déménager un meubleou simplement pour les écouter quandça file pas.Vous pouvez aussi faire du bénévolat.Les organismes qui aimeraient avoir uncoup de main à voir la fin de la misèredu Monde.Chose certaine, la sensation que vouséprouverez en le faisant sera infinimentplus gratifiante que celle que vous au-riez pu vivre en recevant votre état decompte de MasterCard après trois ouquatre virées de magasinage !Je ne connais pas votre destinée. Maisje sais cependant qui si vous ne trouvezpas une façon d’être utile aux autres,vous ne serez pas heureux, Car la gé-nérosité masque nos imperfections.Donner est un plaisir plus durable querecevoir, car celui des deux qui donneest celui qu'on se souvient le plus long-temps.Même après tant d’années, le soleil nedit jamais à la Terre : « Tu me dois quelque chose ». Regardece qui se passe avec un tel amour ! Il illumine le ciel entier.« Il y a en chacun d'entre nous une fleurde grâce, qui ne demande qu'à écloredans le présent, et se déployer d'of-frande dans le monde. »Moi, j'ai déjà fait mon choix me battrepour des causes justes et VOUS ?

Jean Marc Henry

Comment être utile aux autres ?

Nous sommes déjà dans la dernière partie

du mois béni de ramadan, comme si ce

n’était pas ce mois qu’on annonçait il y a

peu de temps. L’écoulement rapide du

temps nous interpelle profondément. Le

temps passe vite et nous apprend des

choses. Le temps passe et la durée de

notre vie sur terre diminue à la même al-

lure. Le temps de notre vie s’épuise et

nous allons vers la fin des temps. La fin du

monde sans doute s’annonce. Quand l’an-

née s’en va comme un mois, le mois

comme une semaine, la semaine comme

une journée, la journée comme une heure,

il y a de quoi s’interroger sur sa foi et ses

actes. Tout croyant doit méditer sur cela.

Nos vies s’en vont rapidement, qu’est-ce

que nous en faisons ? Comment avons-

nous dépensé notre temps ?

D’après Abou Houreira (qu'Allah l'agrée),

notre prophète (paix et salut d’Allah sur lui)

a dit : « L'âge de ma communauté se situe

entre soixante et soixante-dix ans, il n'y a

que peu d'entre eux qui dépassent cela.

(En général, la durée de vie des gens de

notre époque se situe entre soixante et

soixante-dix ans.)». (Hadith rapporté par

Tirmidhi).

Pour cela, il faut se concentrer pour bien

utiliser son temps : faire un planning pour

la spiritualité, pas seulement durant rama-

dan mais durant toute notre vie ; veiller au

respect de ce qu’on se fixe comme objectif

pour le culte et ne pas céder à son âme.

Nous sommes témoins que nous vivons

une époque particulièrement bouleversée,

pleine de futilités et de fitna (tentations).

Alors un combat de survie spirituelle s’im-

pose à tous. Se réformer et influencer po-

sitivement autour de soi est une

responsabilité et une mission pour le mu-

sulman.

Il doit ainsi s’accrocher avec détermination

et persévérance à l’emploi de son temps

en évitant les pièges de la distraction et

des divertissements. Sommes-nous in-

demnes déjà des aléas des réseaux so-

ciaux (Facebook, WhatsApp…) par

exemple ?

Laylatul Qadr (la nuit du destin) D'après Bahz Ibn Hakim, d'après son

père, d'après son grand-père (qu'Allah les

agrée tous), le prophète (prière d'Allah et

Son salut sur lui) a dit : « Le jour du juge-

ment nous compléterons soixante-dix

communautés (qui ont vécu avant nous),

nous sommes la dernière et la meilleure

des communautés. » (Hadith authentifié

par cheikh Albani dans sa correction de

Sounan Ibn Majah).

Dans cette dernière étape de ramadan, le

croyant fait des efforts pour atteindre les

bienfaits et profiter des mérites de laylatul

Qadr. C’est en cette nuit qu’Allah établit

notre destin. Elle comporte beaucoup de

bienfaits que le croyant doit implorer et de-

mander à son Créateur et Maitre.

« La nuit d'Al-Qadr est meilleure que mille

mois. Durant celle-ci descendent les

anges ainsi que l'Esprit, par permission de

leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix

et salut jusqu'à l'apparition de l'aube. »

(Sourate Al-Qadr, versets 3 à 5).

D'après Abou Houreira (qu'Allah l'agrée),

le prophète (prière d'Allah et Son salut sur

lui) a dit : « Celui qui prie la nuit du destin

avec foi et en espérant la récompense,

ses péchés antérieurs sont pardonnés et

celui qui jeûne le ramadan avec foi et en

espérant la récompense, ses péchés sont

pardonnés. » (Rapporté par Boukhari et

Mouslim).

Allah dans sa sagesse et sa largesse a fait

de la communauté de Muhammad (paix et

salut sur lui), la dernière et la meilleure des

nations. Il nous a gratifié des faveurs im-

menses de laylatul Qadr, par l’accomplis-

sement de toutes sortes de bien : la prière,

la lecture du coran, le dhikr, l’aumône, la

bienfaisance envers les proches, les dés-

hérités, les orphelins, les prisonniers, bref

tout acte par lequel on espère une récom-

pense auprès d’Allah le Miséricordieux.

Durant cette dernière décade est prescrite

aussi la retraite spirituelle (itikaf) consis-

tant à quitter de chez soi pour passer le

restant des jours de ramadan dans une

mosquée. Un recueillement pour le

croyant afin d’approfondir la méditation et

s’adonner exclusivement à l’adoration. La

foi a besoin d’être alimentée intensément

de temps en temps. Loin de la famille et

des occupations de la vie, on multiplie les

prières, la lecture du coran, le dhikr. Les

10 derniers jours du mois est une aubaine

spirituelle pour tout croyant. Il se détache

de ce monde matériel pour s’élever vers le

monde céleste et spirituel.

D'après 'Aicha (qu'Allah l'agrée) : « Le Pro-

phète (prière d'Allah et Son salut sur lui)

faisait l'itikaf durant les dix derniers jours

de ramadan jusqu'à ce qu’il eut rejoint son

Seigneur, puis ses épouses ont fait l'itikaf

après lui. » (Hadith authentifié par Bou-

khari et Mouslim).

Zakatul fitr (aumône de la rupture dujeûne)Boukhari et Mouslim rapportent d'après

Abdallah Ibn Omar (qu'Allah les agrée)

que : « Le prophète (prière d'Allah et Son

salut sur lui) a imposé l'aumône de la rup-

ture du jeûne un « sa’ » de dattes, ou un «

sa’ » d’orge pour le serviteur et l'homme

libre, pour les hommes et les femmes,

pour les vieux et les jeunes parmi les mu-

sulmans. Et il a ordonné qu'elle soit don-

née avant la sortie des gens pour la prière

(idul fitr). » Le sa' étant une unité de me-

sure équivalant à 4 "moud" (quantité que

l'on peut mettre dans les deux mains

lorsqu'elles sont rassemblées).

La zakatul fitr est recommandée pour pu-

rifier le jeûne des fautes commises par le

fidèle. Au demeurant, c’est un acte de so-

lidarité et de générosité sociale. Le jour de

la fête marquant la fin du mois béni de ra-

madan est une occasion de joie dans la

reconnaissance des bienfaits d’Allah. On

n’oublie pas alors les déshérités.

« … Allah veut pour vous la facilité, Il ne

veut pas la difficulté pour vous, afin que

vous en complétiez le nombre et que vous

proclamiez la grandeur d'Allah pour vous

avoir guidés, et afin que vous soyez recon-

naissants ! » (Sourate Al-Baqara, verset

185).

Le mois de ramadan s’en va mais l’ado-ration continue En Islam, il ne s’agit pas d’être fidèle à

l’adoration de Dieu un temps et se reposer

un autre. L’obéissance se fait avec sincé-

rité, conformité et régularité. Ramadan

n’est qu’une période où les actes sont

magnifiés et les récompenses amplifiées ;

le dévouement à Allah dans les actes et

paroles continue alors sans relâche

jusqu’à notre dernier souffle. Et tout acte

sera sanctionné en bien ou en mal le jour

de la reddition des comptes.

« Et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te

vienne la certitude (la mort). » (Sourate Al-

Hijr, verset 99).

Ishaq Chitou

Dernière décade du mois de ramadan