Aes 459 2 Un Dialogue Concernant La Notion de Personne

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    Arts et Savoirs2 (2012)Les thories de l'nonciation : Benveniste aprs un demi-sicle

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    Yoshimitsu Eguchi

    Un dialogue concernant la notion de personne mile Benveniste et Jacques Coursil

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    Rfrence lectroniqueYoshimitsu Eguchi, Un dialogue concernant la notion de personne ,Arts et Savoirs[En ligne], 2 | 2012, mis enligne le 15 juillet 2012, consult le 02 juillet 2016. URL : http://aes.revues.org/459

    diteur : LISAA (Littratures Savoirs et Arts)http://aes.revues.orghttp://www.revues.org

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    Yoshimitsu Eguchi

    Un dialogue concernant la notion de personne

    mile Benveniste et Jacques Coursil1 Lobjectif de ce travail consiste examiner et confronter les deux travaux concernant la

    notion de personne prsents par mile Benveniste et Jacques Coursil. Cette notion est lieaux pronoms personnels et est charge du rle central dans la thorie de lnonciation chezBenveniste. Il est notoire que ce dernier la mentionne frquemment depuis larticle Structuredes relations de personne dans le verbe en 1946 en passant par quelques textes importantsjusquau dernier Lappareil formel de lnonciation en 1970. Il la caractrise comme tantpropre aux premier et deuxime pronoms personnels : celle-ci[ = la notion de personne] est

    propre seulement je/tu, et fait dfaut dans il1. Une des principales raisons rside dansle fait que les deux premiers se rfrent aux deux entits dans le dialogue (celui qui parle etcelui qui lon sadresse), alors que le pronom il ne le fait pas. Or, une thse qui semble

    sopposer celle de Benveniste est propose par Jacques Coursil en 1997 dans larticle Latopique du dialogue ou comment assigner au sujet, son lieu . Coursil y suggre un changementradical de la perspective en dfinissant la deuxime personne comme non-personne etmettant des rserves sur le statut de la troisime personne comme non-personne .

    2 Bien que plus de quinze ans se soient dj passs depuis lobjection de Coursil, il ny a guredtude approfondie2qui porte sur la thse de Coursil elle-mme ni sur la confrontation entrecelle-ci et celle de Benveniste. Nest-il donc pas ncessaire de les examiner du point de vuepistmologique ? Jentends par l ce que les auteurs dHistoire des ides sur le langage etles languesappellent lpistmologie normative : lpistmologie normative, [] : elleessaie dexaminer comment fonctionne une mthode, ce quest un raisonnement grammaticalbien conduit. 3Dans le prsent article jessaierai, en examinant la thse de Coursil, de proposer

    quelques repres qui permettraient de voir une continuit entre elle et celle de Benvenistemalgr leur contraste apparent.

    Thorie de Coursil (ses procdures)

    3 Je commence par prsenter un graphe dessin par Coursil.

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    Graphe sagittal des transferts par conversion, selon Coursil (1997, p. 231)

    4 En sappuyant sur ce graphe Coursil tire ses doctrines portant sur la notion de personne.Pour mieux comprendre ce quil reprsente, je suis la dmarche de Coursil qui consiste entrois tapes. la premire tape, Coursil numrote les pronoms personnels : la premirepersonne du singulier tant lindice 1 jusqu la troisime personne du pluriel comme indice 6.Voici le tableau de Coursil (1997, 228) dans lequel les pronoms personnels et leurs numrossinscrivent :

    Classement neutre des positions4

    Indices Exemples

    1 je, moi

    2 tu, toi3 il, elle, lui

    4 nous

    5 vous

    6 ils, elles, eux

    5 Daprs Coursil, lintrt du numrotage des pronoms personnels tient bien distinguer lesdeux catgories quil appelle chacune catgorie grammaticale et catgories lexicales :

    Dans le langage, la personne verbale est une catgorie grammaticale. Dans les langues, cettecatgorie grammaticale peut tre porte par diverses catgories lexicales : dsinencesverbales, pronoms, ou comme en japonais et en coren par absence de marques lexicales.

    Lamalgame entre catgorie grammaticale et catgories lexicales ou mieux entre lalangue et les langues rend tout fait impossible ltude linguistique de la subjectivit. [] Lescatgories lexicales appartiennent une langue comme systme de signes, et les grammaticales,

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    la langue comme systme de valeurs pures. Les premires ressortissent une syntaxe, lesautres une smiotique. Le premier principe de la linguistique gnrale (principe darbitraire dusigne) implique une distinction stricte entre les marqueurs et les valeurs quils portent. Ainsi lesindices de positions (123456) ne sont en aucune faon tributaires de leur ralisation morphmique(y compris de leur non-ralisation). Dans lanalyse qui suit, seuls les indices sont pertinents. Leurralisation morphmique (pronoms ou dsinences verbales) ou pragmatique dans les langues quinutilisent pas ces marqueurs ne joue quun rle de pure illustration.

    5

    6 Ainsi, Coursil fait abstraction des diffrences de ralisations morphmiques des pronomspersonnels dont les langues particulires disposent et par-l en dgage leur valeur gnrale.

    7 la deuxime tape, le linguiste explique des valeurs smantiques rfrentielles quepossdent les indices numriques et il numre leurs exemples.

    On constate en effet que tout ce qui compte, tout ce dont on peut parler, tout objet quelle quesoit sa sorte, tout ce qui peut se dsigner, se compter, se penser, se prdique sous un rang depersonne verbale. Les fleurs , cest {6}, les objets sur la table, cest {6}, vous, mesdameset messieurs , cest {5}, vous et moi , cest {4}, linstituteur de mon enfance, cest {3}, lecheval imaginaire Pgase , cest {3}, la dfinition du triangle rectangle, cest {3}, mon cherAlfred , cest {2} et moi qui parle , cest {1}.

    6

    8 Comme les exemples de Coursil le montrent, chargs des valeurs smantiquesrfrentielles, les indices (123456) recouvrent le monde rfrentiel tout entier.

    9 Enfin, la troisime tape est celle que Coursil nomme les indices de transfert. Il suggredeux manires de les effectuer : la premire sappelle les transferts par conversion etla deuxime les transferts par sommes . Comme ces deux manires sont hirarchises(la deuxime dpend de la premire) et que la premire semble comporter des problmes,mon analyse dans cet article se limite aux transferts par conversion . Voyons donc saprocdure. En supposant les deux personnages A (sujet parlant) et B (sujet entendant) dansune conversation, le linguiste dit ceci :

    Une position mise par A (1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 5 ou 6) ne peut pas tre considre commetransmise comme le suggre le schma classique de linformation. Pour tre saisie, cette positiondoit tre convertie par B. La conversion seffectue selon des rgles prtablies notes dans la tableci-dessous. Lapplication de ces rgles de conversion sinscrit sous le contrle dune fonctiondiffrentielle de prise en compte selon laquelle les indices mis par A doivent tre convertispar B selon deux modes : soit par inclusion soit par exclusion du sujet qui compte. Cette fonctioncorrespond au code dentre du dialogue.

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    Tables des conversions

    10 Bien que les rgles de conversion qui ne sont autres que la prise en compte soientprtablies sans explication, il nest pas difficile de supposer que Coursil repose sur, pour lesprocder, la fonction rfrentielle quont les indices quil vient de prsenter dans sa deuxime

    dmarche. savoir, si un indice mis par le sujet parlant A dsigne un sujet qui coute cetindice, ce dernier le convertit en 1 comme il est inclus. Sinon il le convertit en 3, comme

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    il est exclu. Aprs cette citation, Coursil montre son graphe sagittal des transferts parconversion que nous avons vu au dbut de ce chapitre et y dgage ses remarques portant surla notion de personne. Afin de mieux comprendre la discussion de Coursil, mon analyse quisuit ne porte que sur les indices singuliers.

    La deuxime personne tu et la troisime personne il/elle personne ou non-personne ?

    Remarques de Coursil portant sur la deuxime personne

    11 Voyons comment Coursil caractrise la deuxime personne :

    Le graphe des conversions montre que les indices 2 et 5 nont pas de reprsentation dans luniversde B. En dautres termes, ce sont des valeurs toujours converties qui nont pas de statut propre. tu nest pas une position pour B. En clair, cest celui qui dit je qui dit tu , mais ce tu nexiste que dans la parole de celui qui parle : il na pas de statut comme valeur propredans lespace du dialogue. On en conclut que la seconde personne nest pas une personnecontrairement ce que Benveniste semble dfendre, mais une fonction dappel convertible, cest--dire un code phatique.

    8

    12 De cette citation, on peut retirer les trois propositions portant chacune sur les domaines

    diffrents. Je les rsume dans ce tableau A :Tableau A : Trois propositions de Coursil

    1Il ny a pas de reprsentation [de lindice 2] danslunivers de B

    2Le tu nexiste que dans la parole de celui qui

    parle

    3Lindice 2 est une fonction dappel convertible, cest--dire un code phatique

    13 En ce qui concerne la premire, il est vrai, comme Coursil le soulve, que lon ne trouve pasde reprsentation de lindice 2 dans lunivers de B, mais si lon examine la manire de la prise

    en compte qui tait introduite pour faire son graphe, sa remarque apparat incertaine.14 Rappelons la mthode de la prise en compte. Le sujet entendant distribue les indices mispar le locuteur selon les deux cas suivants : sil est dsign, il convertit un indice mis en 1(inclusion), sinon en 3 (exclusion). cet gard, il convient de signaler deux choses :

    Le sujet entendant est suppos comme je . Car, si un indice mis dsigne le sujetentendant, ce dernier le convertit en 1 = je .

    La faon de distribuer les indices mis est dichotomique. savoir, les trois pronoms dusingulier sont rduits deux (1 = je = inclusion et 3 = il = exclusion), lorsquilsagit de la prise en compte.

    15 Cest ce que la prise en compte implique. Et partir de cela, Coursil tire sa premire proposition(A-1). Vis--vis de cette procdure (de la prise en compte la proposition A-1), il semble

    quune question se pose. Au dpart, il y avait trois termes : je , tu et il . Aprs lesavoir rduit deux, voquer labsence dun lment lorigine est-il convaincant ? Je cite unexemple plus ou moins comparable ce processus : supposons quil y ait trois bouteilles devin : Bordeaux, Bourgogne et la troisime qui na pas dtiquette. On les distribue dans deuxbotes. Lune est nomme Bordeaux et lautre divers . Ce faisant, on met la bouteillede Bordeaux dans la bote correspondante et les deux autres dans la bote divers . Aprs lesavoir distribues, on remarque quil ny a pas de bote nomme Bourgogne . Mais commeil ny a pas de bote de Bourgogne ds le dpart, cette remarque nest pas plausible.

    16 En fait, ce qui est dgag de la prise en compte, cest que seul le pronom je mis par lelocuteur ne correspond pas au sujet entendant considr comme je , de ce fait ce terme estdistribu en 3 comme non-je . Mais, par ce processus, il nest pas possible de dterminer

    sil y a la reprsentation 2 chez le sujet entendant ou pas. ce propos, je signale les deuxchoses suivantes.

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    1. La premire se rapporte la position de Benveniste. Pour lui, il est possible quil y aitla reprsentation 2 chez le sujet entendant : Il faut et il suffit quon se reprsente unepersonne autre que je pour quon lui affecte lindice tu. Ainsi toute personne quonse reprsente est de la forme tu [] 9

    2. Si lon garde la remarque coursilienne concernant labsence de la reprsentation 2 chez lesujet entendant, cela rend incompatible avec une autre remarque de Coursil qui porte surla troisime personne. Je vais montrer ce dernier point ci-dessous en suivant la discussion

    de Coursil. Mais, avant de passer son autre remarque sur la troisime personne, ilconvient de constater le rsultat quentrane sa remarque sur la deuxime personne.

    17 Si lon se repose sur labsence de la reprsentation 2 chez le sujet entendant afin de dire que ladeuxime personne est non-personne, le critre qui divise la sphre personnelle de la sphreimpersonnelle rside dans le fait quil y a la reprsentation des pronoms personnels dans lesujet entendant ou pas. Alors, si lon suit ce critre et le graphe de Coursil, les premire ettroisime personnes qui ont leurs reprsentations chez le sujet entendant seront personnelles,mme si les significations des deux reprsentations 1 et 3 chez lui sont diffrentes - car laposition 1 dans le sujet entendant signifie ce qui est inclus par celui-ci, et la position 3 estce qui est exclu par lui.

    18 Je rsume ce rsultat que conduit ce critre en un tableau et je passe son autre remarqueportant sur la troisime personne.

    (1) Critre : Prsence des reprsentations chez le sujet entendant.Rsultat :

    Personne Je, Il

    Non-personne Tu

    Remarques de Coursil portant sur la troisime personne

    19 la suite du commentaire concernant la deuxime personne, Coursil mentionne la troisimepersonne.

    20 propos de lindice 3 quon saccorde avec raison considrer comme non-personne, on doit

    nanmoins noter la rserve suivante inscrite dans le graphe des conversions. Il existe un caso 3 est converti en 1 par B. Exemple : A dit 3 la nuit, il est musicien . Si cest de lui donton parle, B convertit 3 en 1 quon paraphrase la nuit, je suis musicien . Dans ce cas, 3 estconvertible en une personne sujet. En tout tat de cause, la question de la dfinition de lespaceintersubjectif reste obscure tant quon ne ltudie que du point de vue de lnonant sans la

    mettre en rapport, dans un cycle dialogique, avec le point de vue de lautre qui coute.10

    21 Ainsi, Coursil remet en question le statut de non-personne de la troisime personne. Or ilfaut signaler quafin de distinguer le domaine personnel de limpersonnel il recourt un autrecritre que ce que nous avons vu en haut jappelle ce critre nouveau critre 2 et celuidauparavant critre 1 -. Ce critre 2 consiste en le fait que lindice mis peut se convertiren 1 = une personne sujet ou pas. Alors, daprs son graphe, lindice 1 nest pas converti

    en 1, il est donc impersonnel. Au contraire lindice 2 le fait, par-l il est personnel. Le rsultatest comme suit :

    (2) Critre 2 : Convertible en 1 chez le sujet entendant.Rsultat :

    Personne Tu (1), Il (1)Critre 2

    Non-personne Je (3),

    Jintgre ci-dessus les deux rsultats.Critre 1 : Prsence des reprsentations chez le sujet entendantCritre 2 : Convertible en 1 chez le sujet entendant

    (3) Comparaison des deux rsultats :

    Personne Je, IlCritre 1

    Non-personne Tu

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    Personne Tu (1), Il (1)Critre 2

    Non-personne Je (3)

    On y trouve alors la diffrence des configurations personnelle et impersonnelle selon lescritres. Par consquent, il est difficile de maintenir en mme temps les deux critres deCoursil.

    22 Cependant on peut insister sur le fait que si lon ne prend en compte que le critre 1, le rsultat

    et la thse de Coursil sont cohrents, mme si les significations des deux reprsentations sontdiffrentes et que lon ne peut indiquer ni la prsence de la reprsentation 2 ni son absence. cet gard, je remarque une chose selon laquelle Coursil ne distingue pas, pour faire son graphe,les deux statuts du sujet entendant : celui qui lon sadresse (lallocutaire ou linterlocuteur)et celui qui lon ne sadresse pas (par exemple, quelquun qui assiste la conversation).

    23 Pour la prciser, il faut citer encore une fois lexemple que Coursil donne :

    A dit 3 : la nuit, il est musicien . Si cest de lui dont on parle, B convertit 3 en 1 quon paraphrase la nuit, je suis musicien

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    24 Dans cet exemple, bien que les deux personnages (A et B) soient prciss par Coursil, il existe, vrai dire, au moins trois individus. Car, si A sadresse B, il nemploie pas lorigine il mais tu . Lexemple implique que A ne sadresse pas B, mais un autre individu,

    par exemple, C. Et l, le sujet parlant A fait tout simplement mention de B qui assiste laconversation entre A et C, mais qui A ne sadresse pas. Les rles des trois individus sersument comme suit : A = celui qui parle, B = lassistant et C = celui qui on sadresse.

    25 La conversion des pronoms change selon quon adopte la position de lassistant ou cellede linterlocuteur. Pour voir de prs ce changement, je vais essayer dans lanalyse qui suitdtablir des graphes linstar de Coursil.

    Rexamen du graphe sagittal de Coursil26 Voici le graphe dans lequel sinscrivent les possibilits des conversions des pronoms

    personnels, lorsque le sujet parlant A sadresse au sujet entendant B (lallocutaire).

    Graphe

    27 Par rapport au graphe de Coursil (page 2) qui aligne de 2 3 et de 3 1, on constate quece nest pas le cas ici. Jexplique en premier lieu la conversion de lindice1 mis par le sujetparlant A chez linterlocuteur B.

    28 Si A emploie lindice 1, ce dernier dsigne A et non pas B. Autrement dit, pour B la premirepersonne mise par A ne se rfre pas soi-mme. Par-l, B lexclut de soi-mme et il la

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    distribue en 3. cela ajoutons que lindice 1 nest converti quen 3 soit chez linterlocuteursoit chez lassistant de la conversation. Car chez les sujets entendants, la premire personneemploye par le sujet parlant ne dsigne pas eux-mmes.

    29 En second lieu, il sagit de lindice 2. Si A sadresse B en utilisant le tu , ce tu dsigneB. B est donc lobjet rfr de ce signe. Par consquent, B le convertit en 1. Exemple : A dit B : Es-tu musicien ? Oui, je suis musicien ou Non, je ne suis pas musicien .

    30 En troisime lieu, il est question de lindice 3. Si A sadresse B en employant la troisime

    personne, ce signe se rfre quelquun dautre que B. Cest ainsi que B nest pas dsignni inclus au terme de Coursil par cette troisime personne, par-l B convertit ce pronomen 3. Exemple : A dit B propos de C : Il [ =C] est musicien , - B rpond : Ah, oui,il est musicien . Ou sil connat dj C, une telle rponse est possible : Non, il nest pasmusicien, mais peintre etc. . L, il ny a pas de possibilit de conversion de 3 en 1 dans lesujet interpell. De ce fait, on comprend que les conversions de 2 en 3 et de 3 en 1 nexistentpas chez linterlocuteur.

    31 la suite des conversions chez linterlocuteur, voyons celles chez lassistant. Pour cela, noussupposons un sujet parlant A, son interlocuteur B et un assistant de leur conversation C. Voicile graphe -1 qui reprsente la transformation des pronoms personnels chez lassistant C.

    Graphe -1

    32 Comme on a vu que lindice 1 ne se convertit quen 3 chez les sujets entendant, jabordedsormais lindice 2. Il na aucune possibilit de se convertir en 1 chez un assistant C, la diffrence du graphe de Coursil qui aligne 2 1. Du fait quen prononant la deuximepersonne A sadresse B, et non pas C, le terme tu ne dsigne pas ce dernier, de ce fait,le tu se transforme en il .

    33 En ce qui concerne lindice 3, il y a deux possibilits selon quA fait mention de C ou non. Dansle graphe -1, jai pralablement inscrit le premier cas dans lequel A parle de C en employantla troisime personne. Cet indice se convertit en 1 chez lassistant C, parce quil se rfre lui-mme pour C. Nous citons un exemple : si A dit B en dsignant C du doigt : Il estmusicien . C peut le convertir comme suit : Oui, je suis musicien ou Non, je ne suispas musicien .

    34 Mais il y a un autre cas selon lequel A ne mentionne pas C en employant lindice 3. On peutsupposer une telle circonstance : En sadressant B, A montre B une photo dun personnageD qui nest pas prsent dans une discussion entre A, B et C, et A parle de D en sadressant

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    B : Il est musicien . Dans une telle situation, du fait que C nest pas rfr par la troisimepersonne professe, il ne convertit pas lindice 1 mis par A en Je suis musicien . Si C saitque D est musicien, il convertit comme suit : Oui, il est musicien . Si C sait que D nestpas musicien, il convertit la phrase comme suit : Non, il nest pas musicien, mais il est chefdorchestre, etc. . Cest ainsi que lindice 3 ne se convertit quen 3 chez C qui on ne sadressepas et dont on ne fait pas mention. Sil en est ainsi, le graphe -1 se change en -2. Voici legraphe -2 qui symbolise le cas selon lequel lassistant C nest ni interpell ni mentionn.

    Graphe -2

    35 Jusquici jai observ les conversions des pronoms personnels en tenant compte des deuxstatuts du sujet entendant. Je fais le tableau des rsultats obtenus.

    Rsultats des conversions tenant compte des statuts diffrents du sujet entendant :

    Interlocuteur Assistant mentionn Assistant

    Personne Je, Il Je, Il IlCritre 1

    Non-personne Tu Tu Je, Tu

    Personne Tu(2) Il(3) -Critre 2

    Non-personne Je(1), Il(3) Je(1), Tu(2) Je(1), Tu(2), Il(3)

    36 Les rsultats montrent que la rpartition entre personne et non-personne des pronoms nest

    pas cohrente, mme si lon ne prend en considration quun critre. En ce qui concerne lecritre 1 qui se demande sil y a une reprsentation chez le sujet entendant, les indices 1 et3 sont personnels et lindice 2 impersonnel chez linterlocuteur et chez le sujet mentionn.Pourtant, chez le sujet qui nest ni interpell ni mentionn, lindice 3 est personnel et les indices1 et 2 sont impersonnels. Pour le critre 2 qui exige que la flche se tourne vers 1 chez lesujet entendant, il comporte lui aussi une difficult. Car, tre personnel, cest lindice 2 chezlallocutaire, lindice 3 chez le sujet cit. Et il ny a pas de personne chez le simple assistant.De ce fait, il semble difficile de dcrire les pronoms personnels de manire cohrente avec lescritres que Coursil propose.

    Une continuit entre Benveniste et coursil (Tableau A-2)

    37 Ce qui parat essentiel dans la thse de Coursil, ce sont ses manires de caractriser lindice2 : tu . Elles ont trait ses deuxime et troisime propositions que jai tires auparavant :

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    Il ny a pas de reprsentation (de lindice 2) dans lunivers de B . Le tu nexiste que dans la parole de celui qui parle . Lindice 2 (tu) est une fonction dappel convertible, cest--dire un code phatique .

    38 Je me concentre sur la deuxime proposition. ce propos, je signale ceci :Benveniste lui aussi caractrise le tu dune manire comparable celle de Coursil. Ce quipermet de voir une continuit entre eux.

    39 Afin dobserver cette ide chez Benveniste, je relve un passage de larticle De la subjectivit

    dans le langage :

    Je nemploie je quen madressant quelquun, qui sera dans mon allocution un tu. Cest cettecondition de dialogue qui est constitutive de la personne, car elle implique en rciprocit que jedeviens tu dans lallocution de celui qui son tour se dsigne par je.12

    40 Dans cette citation, Benveniste explique en deux stades la manire dtre un tu .Premirement, en supposant quil adresse la parole quelquun, il joue le rle du locuteur entant que je . Cest dans cette parole o ce quelquun face Benveniste devient un tu .Deuximement, il admet que ce quelquun sadresse lui comme je , et ce moment-lBenveniste devient un tu dans lallocution de celui-l. Ce nest que dans la parole o lesdeux individus Benveniste et quelquun sont censs tre tu .

    41 Mais dans ces deux cas, il dfinit toujours le sujet entendant du point de vue du sujet parlant.En premier lieu, ctait Benveniste qui tait le locuteur. En second lieu, tandis quil est le sujetentendant, il quitte sa perspective comme sujet entendant et choisit loptique du sujet parlantsuppos comme quelquun. L il dcrit lui-mme du point de vue de ce quelquun. Autrementdit, on ne trouve pas dans le passage ci-dessus que Benveniste dfinit le sujet entendant de sonpoint de vue. Cependant, la suite du passage complte la pice manquante.

    De ce fait, je pose une autre personne, celle qui, tout extrieure quelle est moi , devient moncho auquel je dis tu et qui me dit tu.13

    42 Il faut prter attention la dernire partie de la phrase qui me dit tu. Du fait quun locuteurest suppos sadresser Benveniste, ce dernier est le sujet entendant. Et il qualifie lui-mmeen tant que me, et non pas en tant que tu . Bien quil soit un sujet entendant, il ne devient

    pas tu . Quand il lest, cest seulement dans lallocution de son interlocuteur. Autrementdit, alors quil joue le rle de linterlocuteur, il est toujours je de son point de vue. Ceque Benveniste dit travers ces passages, cest quun sujet est considr comme tu danslallocution de son interlocuteur, mais il est de sa part constamment je quel que soit sonrle : locuteur ou interlocuteur. En somme, le sujet dans le dialogue nest autre que je chezBenveniste. Ainsi, la diffrence de leur opposition visible, le fait que Benveniste et Coursilreconnaissent le tu dans la parole et prennent le sujet parlant ainsi quentendant pour le je parat autoriser voir une continuit entre eux.

    Personne comme code phatique14

    (tableau A-3)

    43 Passons la troisime proposition de Coursil : Lindice 2 (tu) est une fonction dappel

    convertible, cest--dire un code phatique. Comme les graphes le montrent, le tu a lavaleur toujours convertie. cet gard, une question se pose : pourquoi une telle valeur fait-elledriver la caractristique phatique ? Alors que Coursil ny rpond pas prcisment, la notionde phatique telle que Jakobson15la dfinit comme fonction phatique dans le domaine de lalinguistique parat justifier le geste de ce premier de tirer la caractrisation du tu commephatique de la valeur convertie. Jakoboson dtermine la notion de phatique comme suit :

    Il y a des messages qui servent essentiellement tablir, prolonger ou interrompre lacommunication, vrifier si le circuit fonctionne ( Allo, vous mentendez ? ), attirer lattentionde linterlocuteur ou assurer quelle ne se relche pas ( Dites, vous mcoutez ? ou, en styleshakespearien, Prtez-moi loreille ! - et, lautre bout du fil, Hm-hm ! ). Cette accentuationdu contact la fonction phatique, dans les termes de Malinowski peut donner lieu un change

    profus de formules ritualises, voire des dialogues entiers dont lunique objet est de prolongerla conversation.16

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    44 En bref, la fonction phatique consiste en des expressions qui sont exclusivement employesafin dinfluencer et dagir sur linterlocuteur. Ainsi, on comprend que la valeur convertible estla plus apte remplir une telle dfinition. Car, elle impose en tant que telle au sujet entendantde ragir. savoir, ds que le sujet entend le seul mot tu , il doit le convertir pour identifierson rfrent. De ce fait, la remarque de Coursil qui consiste caractriser le tu commephatique apparat se justifier. Or, il faut rappeler que ce nest pas seulement le tu quia la valeur toujours convertible, mais cest galement le je qui comporte cette valeur,

    comme les graphes le montrent. Parmi les innombrables signes dune langue, ce ne sont queces deux mots qui sont toujours convertis. Et ils ne sont autres que ce que Benveniste appellepersonne. Alors, nest-il pas possible de dire quavec Coursil les deux termes personnels

    sont phatiques ?17

    Conclusion

    45 En conclusion, la conception coursilienne de la personne qui se repose sur le sujet entendantsoppose certes en apparence celle de Benveniste qui prend la position du sujet parlant, mais vrai dire cette premire est fondamentalement perce par la deuxime (A-2) et elle paratclaircir un aspect cach de cette dernire (A-3). Cela suggre que labondance de la notionde personne chez Benveniste nest pas encore puise. Il parat donc important de lenvisager nouveau, tant donn quelle joue le rle primordial pour la thorie de lnonciation chezBenveniste, et que cette notion est une des bases pour celle de lnonciation daujourdhui.

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    Notes

    1 mile Benveniste,Problmes de linguistique gnrale, Paris, Gallimard, Tome 1, 1966, p. 251 (cestmoi qui ai mis entre crochets).

    2 Voir Grard Dessons,mile Benveniste, Linvention du discours, Paris, In Press, 2006.Gerard Dessonsaborde la thse de Coursil et la critique dans une note de son ouvrage. Il semble cependant que sa critiquene cadre pas toujours avec des propos de Coursil. On va le voir de prs dans la note 2.

    3 Bernard Colombat, Jean-Marie Fournier, Christian Puech, Histoire des ides sur le langage et leslangues, Paris, ditions Klincksieck, 2010, p. 31.

    4 Jacques Coursil, La topique du dialogue ou comment assigner au sujet, son lieu,in LINX, numrospcial, 1997, p. 228.

    5Ibid., p. 228-229.

    6Ibid., p. 229.

    7Ibid., p. 231-232.

    8Ibid.,p. 233.9 mile Benveniste,Problmes de linguistique gnrale, op. cit., p. 132.

    10 Jacques Coursil, La topique du dialogue ou comment assigner au sujet, son lieu , op. cit, p. 234.

    11Ibid., p. 234. Cest cet exemple que Dessons (mile Benveniste,Linvention du discours,op. cit.,p. 167) adresse sa critique : Bien des critiques de la position de Benveniste proviennent dun dficitde comprhension de la logique nonciative. Ainsi, le fait quun locuteur puisse dire, en parlant de lui-mme : la nuit, il est musicien ne permet pas dinfrer que la troisime personne est convertible en unepersonne sujet. [] Dans cet exemple en supposant que la rfrence de il soit clairement identifiable rien na t converti . Il sagit dun simple problme de reprsentation qui peut affecter aussi bienla personne allocute (tu) : Alors, il veut quoi, le monsieur ? . Certes lexemple de Dessons montrebien un cas exceptionnel de lemploi de la troisime personne, mais il nest pas pertinent la thsede Coursil. Alors que Dessons dit : un locuteur puisse dire, en parlant de lui-mme : la nuit, il estmusicien, Coursil ne dit pas en parlant de lui-mme , mais cest de lui dont on parle . Coursilnenvisage pas lorigine les emplois exceptionnels des pronoms personnels (cf. JacquesCoursil, Latopique du dialogue ou comment assigner au sujet, son lieu , op. cit., p. 234).

    12 mile Benveniste,Problmes de linguistique gnrale, op. cit.,p. 260.

    13Ibid., p.260.

    14 On sait que Benveniste a consacr une partie de ses tudes la notion de communion phatique danslarticle Lappareil formel de lnonciation . ce propos, Irne Fenoglio en analysant des manuscritsde Benveniste correspondant cet article, essaie de mettre au jour litinraire de la pense de Benveniste(in Irne Fenoglio, Les notes de travail dmile Benveniste : o la pense thorique nat via sonnonciation ,in Langage et Socit, n 127, 2009).

    15 Comme Jakobson le prcise dans la citation ci-dessous, il a repris la notion de phatique venant deMalinowski, la modifie et la dcrite comme fonction phatique dans son article (voir (RomanJakobson,Essais delinguistique gnrale 1, traduit par Nicolas Ruwet, Paris, ditions de Minuit, 1963,

    p. 217).16Ibid.,p. 217.

    17 En examinant les trois thories de la parole (Austin, Bally et Benveniste), Akatane Suenaga suggreun lien fort entre personne benvenistienne et fonction phatique jakobsonienne dans son article(in Benveniste et Saussure : linstance de discours et la thorie du signe , in LINX numro spcial,1997, p. 153-166).

    Pour citer cet article

    Rfrence lectronique

    Yoshimitsu Eguchi, Un dialogue concernant la notion de personne ,Arts et Savoirs[En ligne],2 | 2012, mis en ligne le 15 juillet 2012, consult le 02 juillet 2016. URL : http://aes.revues.org/459

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    propos de lauteur

    Yoshimitsu Eguchi

    Universit Sorbonne-Nouvelle Paris 3, ED 268 DILTEC

    Droits dauteur

    Centre de recherche LISAA (Littratures SAvoirs et Arts)

    Entres dindex

    Mots-cls :personne, Coursil (Jacques), pistmologie normative