Dubaï

une ville mondialisée

En quelques décennies, Dubaï au Moyen-Orient

est devenue une ville prospère, mondialisée,

au cœur du commerce régional,

si bien qu’on la compare de plus en plus

à "Singapour" ou "Hongkong".

3 échelles de cartes permettent de mesurer ce développement. (d'après "le Dessous des Cartes" – avril 2007)

Située au bord du Golfe Persique, Dubaï est un des sept Émirats constituant les Emirats arabes Unis,

dont la capitale est Abou Dhabi.

Cette Fédération des Emirats est née en 1971, au départ des Britanniques.

C’est une zone désertique qui s’étend sur 84 000 km2, peuplée de 4 millions et demi d’habitants.

Dubaï produit à lui seul 25 % de la richesse de la Fédération et son PIB/hab. dépasse les 18 000 $.

la Situation de Dubaï

La richesse de Dubaï repose d’abord sur la famille des Al Maktoum,

qui a fondé l’Emirat en 1833.

Elle se lance dans l’industrie de la perle, prend le contrôle de la contrebande entre l’Inde et la Perse.

D’où le nom de "côte des Pirates" qui est donnée à la région.

Dubaï accueille dès lors des marchands arabes, perses, indiens.

Un développement commercial ancien

La ville de Dubaï s’organise de part et d’autre du Khor, un bras de mer long de 10 km.

Cette crique permet d’abriter un port naturel très protégé,

à l’origine de son développement comme place de commerce.

Dubaï a développé ses infrastructures portuaires :

en 1972, elle met en service un troisième port à l’embouchure de la crique, près de l’aéroport.

le Développement du port de Dubaï

En 1979 est inauguré le port de Jebel Ali, à 40 km au sud de la ville.

C’est le plus grand port de transbordement au monde, avec sa cale sèche pour supertankers.

Il est associé à une immense zone franche

où des entreprises comme GM, Siemens, Schneider ont ouvert des succursales.

Avec 9 zones franches, Dubaï est ainsi devenu un hub logistique majeur au Moyen-Orient.

le Développement du port de Dubaï

Ce développement a été rendu possible par l’exploitation du pétrole

amorcée en 1962 dans les Émirats.

Mais comme les réserves de Dubaï seront épuisées vers 2015,

l’Emirat a décidé de se diversifier, investissant dans les technologies de la communication,

dans le tourisme et dans les services financiers.

la Diversification économique

Un ensemble d'îles artificielles, formant 3 palmiers, sont actuellement en construction

(dont 2 sont presque achevés).

Reliés à la côte, ces palmiers sont protégés par un récif de 15 km de long,

ils accueilleront plusieurs dizaines d’hôtels, des restaurants, un parc aquatique, des marinas.

Un 2e projet prévoit 300 petites îles artificielles, prenant ensemble la forme d’un planisphère.

les Iles artificielles

Ce petit monde s’étend sur 9 km de longueur et 6 km de largeur.

Les îles sont vendues entre 7 et 37 millions $ à des particuliers, à des promoteurs,

qui y construiront des maison individuelles,

ou bien des lotissements, des hôtels, des infrastructures pour les loisirs.

Avec ces projets, Dubaï gagnera environ 800 km linéaire de front de mer artificiel.

les Iles artificielles

Dubaï accueille déjà 4 millions de touristes par an,

et compte en recevoir 15 millions en 2010.

Elle compte déjà plus de 260 hôtels, dont le Burj el Arab,

qui domine la ville avec ses 321 mètres de haut.

De grandes ambitions touristiques

Dubaï construit aussi le 2e plus grand centre commercial du monde, le Mall of Emirates,

qui offre depuis peu une piste de ski à l’intérieur du Mall.

Elle accueille aussi une Cité des médias,

où se trouve le siège de la chaîne Al Arabia (concurrente de Al Jazeera).

Enfin, le village du Savoir accueille 17 universités, presque toutes étrangères.

le 2e plus grand centre commercial du monde

Avec la construction d’une tour de 800 mètres de haut, la Burj Dubai,

Dubaï détrônera les 450 mètres de la tour la plus haute du monde qui est à Taiwan,

et même les 540 mètres du futur World Trade Center à New York.

Des projets pharaoniques

A l’échelle régionale, Dubaï et la Fédération des Émirats Arabes Unis

sont apparus comme un îlot de paix au cœur du Moyen-Orient, au moment où

les pays du croissant fertile se sont enfoncés dans un cycle de tensions ou de guerres ouvertes.

Pendant la guerre civile libanaise de 1975 à 1990,

Dubaï a pris peu à peu le relais de Beyrouth comme place financière du monde arabe.

Un ilot de paix au Moyen-Orient

Comme le Liban à son époque,

Dubaï joue aussi un rôle de défouloir pour les sociétés perse et arabes du Golfe,

où se pratique un Islam rigoureux.

À Dubaï, l'alcool est en vente libre dans les grands hôtels

qui abritent aussi des boîtes de nuit.

Un ilot de paix au Moyen-Orient

Avec la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988,

puis la guerre du Golfe en 1990-1991

et l'effondrement de l'URSS,

les zones franches de Dubaï sont devenues le lieu d’approvisionnement

pour les marchands qui font la navette depuis l’Iran ou l’Asie centrale.

l’Impact des crises régionales

Cet essor commercial de Dubaï permet aussi de contourner

l’embargo américain sur l’Iran,

qui a été décrété en 1995.

Dubaï et l’Iran

Après le 11 septembre, Dubaï a récupéré de nombreux capitaux

de ressortissants arabes d'Amérique du Nord qui cherchent à se réinvestir au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, les 1ers marchés de réexportation de Dubaï sont aujourd’hui l’Iran, l'Arabie et l'Inde.

Dubaï sert aussi à l’Arabie voisine pour effectuer ses transactions financières internationales

qui sont entravées par la législation islamique dans ce Royaume.

Une place financière importante

Dubaï attire les jeunes Libanais, Palestiniens, Iraniens,

ainsi que de la main d’œuvre venant d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh,

et des expatriés occidentaux.

Au total, la population est aujourd’hui à 85 % d’origine étrangère dans la ville de Dubaï.

85 % d’étrangers

A l’échelle mondiale. Dubaï est le 3e centre de réexportation au monde.

Ses principaux clients ne sont plus seulement régionaux,

ils sont de plus en plus en Chine, en Inde, au Japon, en Union européenne et aux Etats-Unis.

En 2005, Dubaï est le 9e port à containers au monde, devant Los Angeles.

Un port de dimension mondiale

L’aéroport du Dubaï est le 2e aéroport au monde pour le nombre de passagers en transit.

La compagnie aérienne Emirates dessert plus de 70 destinations, et a commandé 43 Airbus A380.

Avec la construction d'un deuxième aéroport international à Djebel Ali,

qui intégrera une plate-forme multimodale,

Dubaï ambitionne de devenir un carrefour logistique de dimension mondiale.

Un hub aéroportuaire

Divers facteurs peuvent expliquer la réussite de Dubaï :

- l'esprit marchand de la famille des Maktoum

au pouvoir depuis 1971 ;

- un esprit d'ouverture et de tolérance

par rapport à l’environnement régional ;

- le réinvestissement, sur place,

des revenus pétroliers des émirats de la Fédération ;

- les crises régionales récurrentes.

Mais l’émirat aujourd’hui est face à plusieurs vulnérabilités :

- l'impact environnemental du développement de la zone littorale

est considérable ;

l’empreinte écologique des émirats est la plus forte au monde,

devant les États-Unis et le Canada

(ex. on y utilise 2 fois plus d’eau par habitant qu’en France).

- 85 % de la population est d’origine étrangère,

soit plus de 140 nationalités,

et la majorité (Indiens et Pakistanais) est mal logée,

a des salaires de misères,

n’a pas de protection sociale,

ils vivent dans une forte ségrégation sociale et raciale.

Dubaï ne pratique pas du tout le "melting-pot",

seule la minorité autochtone dubaïote a le droit de propriété.

Cela pourrait ouvrir sur de fortes tensions internes.

L'engagement dans la mondialisation comporte des zones d'ombre,

contrebande, financements parfois obscurs :

c’est le résultat de trafics de drogue ou d’armes.

Certains pays s'en alarment,

parce que Dubaï ne fait pas toujours preuve de zèle pour exécuter

les mandats d'arrêt internationaux sur la délinquance financière.

Enfin Dubaï cherche à être un modèle pour le Monde arabe,

mais aussi pour montrer à l’Occident

les potentialités d’un État arabo-musulman,

ainsi loin des amalgames et de la thèse du choc des civilisations.

Mais pour les intégristes musulmans,

peut-être qu’elle est justement trop occidentale,

et devient ainsi potentiellement la cible d’un attentat.