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les Territoires de la Palestine

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les Territoires de la

Palestine

Qu’est-ce que la Palestine au juste, aujourd'hui ?

Un État, une région, une nation, un camp de réfugiés ?

Les cartes des territoires palestiniens montrent aujourd'hui

une peau de léopard, voire une peau de chagrin,

qui ne peut en aucune façon, devenir un État viable. (d'après "le Dessous des Cartes" – nov. 2001)

Située au Proche-Orient, la Palestine est "bornée",

à l'ouest par la Méditerranée, à l'est par le fossé de la vallée du Jourdain

et au sud par le désert du Sinaï.

Situation

Son bornage nord est plus difficile à fixer

puisqu'il n'y a ni limite de peuplement, ni limite géographique précise.

L’ancien Testament est le seul texte à la mentionner,

mais elle ne le fait pas de manière précise, et sa validité historique est sujet à débat.

Situation

Sa localisation au Proche-Orient a fait de la Palestine le seul passage terrestre

entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique.

Elle constitue un vrai couloir pour les invasions et fut conquise successivement

par les Mésopotamiens, les Égyptiens, les Philistins, qui donnèrent leur nom à la Palestine,

puis par les Hébreux, qui entrèrent rapidement en guerre avec les Philistins.

Un lieu de passage doublé d'une dimension religieuse

Un lieu de passage doublé d'une dimension religieuse

Suivent ensuite les Babyloniens, les Perses, les Macédoniens d'Alexandre le Grand,

les Romains, les Arabes, les Ottomans, au 20e siècle les Britanniques

et enfin, retour du peuple juif.

Un lieu de passage doublé d'une dimension religieuse

Donc, un lieu de passage pour les peuples,

et en plus, un lieu qui a fait lien entre ces hommes et leurs dieux,

tout cela sur un territoire à dimension fort réduite.

La période des mandats, durant l’entre-deux-guerres,

est la dernière période où l’on peut trouver une Palestine ayant une existence juridique.

La Palestine est alors sous mandat britannique.

la Palestine sous mandat

Cette entité juridique que forme la Palestine disparaît en 1948, avec la création de l'État d'Israël.

Elle cesse alors d'exister, c’est l’apparition de la question palestinienne.

Le peuple palestinien naît par l'exil, au moment précis où prend fin celui du peuple juif.

la Naissance d'Israël

Le nom même de Palestine réapparaît progressivement avec l'OLP,

"l'Organisation de Libération de la Palestine"

créée en 1964, notamment par Yasser Arafat,

avec d'ailleurs des références territoriales variables.

l'OLP, moteur de la renaissance palestinienne

Les accords d’Oslo, à partir de 1993, ont permis un découpage juridique des territoires occupés,

conquis par Israël en 1967 - Gaza, Cisjordanie - en trois statuts différents.

Le statut A définit les territoires sous contrôle total palestinien

en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Qu'est ce que la Palestine aujourd'hui ?

Le statut B, les territoires qui sont sous contrôle administratif palestinien

mais où la sécurité est exercée par Israël.

Le statut C, ce sont des zones qui demeurent sous contrôle Israélien,

car elles sont considérées comme stratégiques par l’État Hébreu

ou parce qu’elles accueillent des colonies de peuplements.

Qu'est ce que la Palestine aujourd'hui ?

La bande de Gaza est le territoire où s’est installé Yasser Arafat,

avec le gouvernement de l’Autorité Transitoire Palestinienne, en 1994.

Cette installation a été permise par la signature des accords d’Oslo en 1993.

la Bande de Gaza

Gaza est une bande de terre de 5 à 12 km de large sur 40 km de long.

C'est une terre agricole qui ouvre sur la Méditerranée.

La population est de 1 million de palestiniens et 6000 colons juifs.

C'est l'une des plus forte densité d'occupation du sol au monde.

Géographie de Gaza

Géographie de Gaza

Plus de 70 % de ces Palestiniens sont des réfugiés de l'intérieur,

venus en 1948 lors de la création d'Israël.

Ils sont répartis en quelque huit camps de réfugiés.

Géographie de Gaza

La moyenne d'âge est de 16 ans, une population très jeune,

très scolarisée grâce à l'UNWRA, l'Agence des Nations Unies pour la Palestine,

mais le taux de chômage y est très élevé.

Le fonctionnement économique de Gaza dépend en totalité d'Israël.

De Gaza, la main d'œuvre palestinienne se rend chaque jour en Israël,

pour travailler dans la construction ou les services.

Un aéroport international a été construit à la suite des accords d’Oslo,

notamment grâce à des fonds de l'Union Européenne.

l'Économie de Gaza

l'Économie de Gaza

Mais son trafic n'a pu se développer, l'espace aérien étant contrôlé par Israël.

L'armée israélienne continue d'assurer la sécurité des 6 000 colons juifs vivant dans 15 colonies.

En définitif, depuis la mise en application des accords d'Oslo,

les règles de sorties de Gaza sont plus strictes que lorsque le territoire était occupé par Israël.

l'Économie de Gaza

Un barbelé électrifié a été construit tout autour,

les frontières externes de Gaza sont contrôlées par Israël,

et le territoire est régulièrement bouclé

pour des raisons de représailles politiques, ou de sécurité.

Gaza est devenu un camp de réfugiés-prison.

la Cisjordanie

La Cisjordanie fait 5800 km², soit la taille moyenne d'un département français,

avec des activités dans l'agriculture, l'industrie, les services.

Environ 1,3 million de Palestiniens y vivent.

Depuis juin 1967 et la prise de contrôle de la Cisjordanie par Israël,

141 colonies ont été installées sur ce territoire (chiffre de juin 2001).

Il existe une sortie unique, le point de passage de Erez,

permettant d'aller en Israël, ou vers la Cisjordanie, distante de quelque 70 km.

Or les formalités de contrôle sont telles, qu'il est impossible de faire l'aller-retour dans la journée.

Tout cela semble être contraire à un statut d'autonomie.

la Cisjordanie

la Cisjordanie entre autonomie et colonies

Or, selon l'ONG Israélienne Betselem, pendant la durée même du processus d’Oslo,

Israël a fait construire en Cisjordanie 11 200 logements accueillant 78 500 colons de plus.

Le nombre total des colonies est ainsi passé de 122 en 1993, à 141 en 2000,

portant le nombre de colons à 200 000.

Selon les accords d'Oslo, la Cisjordanie doit revenir à terme aux Palestiniens.

C’est déjà le cas des zones sous statut A, c'est-à-dire sous contrôle Palestinien,

notamment les villes de Jenine, Naplouse, Jéricho, Tulkarm, Qalqiliya, Ramallah, Bethléem

et une partie de la ville d'Hébron.

la Cisjordanie entre autonomie et colonies

L'éloignement de 70 km entre Gaza et la Cisjordanie,

les barrages routiers, le bouclage fréquent des territoires, la diversité des statuts A, B et C,

la présence des colonies de peuplement juives réparties au milieu des villages palestiniens,

un système routier qui permet aux colonies d'être reliées directement à Israël

sans passer par les zones palestiniennes…

Quelle viabilité pour un État Palestinien ?

…tout cela rend très difficile une continuité territoriale d’un "espace palestinien".

En 8 ans, l'Autorité Nationale Palestinienne n'a obtenu un contrôle

que d'environ 25 % des territoires conquis par Israël en juin 67.

Les territoires palestiniens aujourd'hui, sont comme une peau de léopard, voire une peau de chagrin

ne pouvant en aucune façon se transformer en un État viable.

Quelle viabilité pour un État Palestinien ?

On déduit par ces cartes : le processus d'Oslo a échoué.

Mais peut-être valait-il mieux Oslo quand même,

que pas d' Oslo du tout.

Pour leur part les Israéliens ont

la sensation d'avoir déjà beaucoup donné,

sans récolter pour autant ni la paix, ni même plus de sécurité.

Les Palestiniens pour leur part estiment qu'Israël a trop peu donné,

et n'a pas voulu choisir entre plus de terre ou plus de paix,

gardant 2 fers aux feus : négocier tout en continuant de coloniser.

L'Autorité palestinienne n'a pas assez obtenu matériellement,

n'a pas su saisir ce qui lui a été proposé pendant les négociations,

elle ne se démarque pas assez des attentats terroristes.

Elle n'a pas été assez vite

pour entraîner des changements favorables aux Palestiniens,

elle est trop corrompue et Arafat pas assez démocrate.

Mais en face, une question se pose pour les analystes :

peut-on disposer de la liberté de pensée pour avoir le droit

- de critiquer un gouvernement démocratique,

- de critiquer, lorsque c’est nécessaire,

la politique conduite par le gouvernement Israélien,

sans être suspecté d'antisémitisme.

Le processus actuel, en tout cas, est de plus en plus militaire,

et de moins en moins diplomatique.

Et la situation, à nouveau est dans une impasse.

D'un côté, de nombreux Israéliens se sentent en insécurité.

Ils se demandent, et de nombreux juifs avec eux :

l'État d'Israël a 50 ans, mais est ce un État pérenne ?

Peuvent-ils alors avoir les yeux suffisamment ouverts

pour voir la situation faite aux Palestiniens, l'incroyable injustice ?

En tout cas sur place,

on ne peut que constater :

le rapport de force,

la complète asymétrie des situations

qui existe entre ces deux peuples.