Désir d’enfant

32
Fuzéon DUR, DUR, LA PIQÛRE ! Érection EN THÉORIE, EN PRATIQUE... Gels TESTEZ LES ROIS DE LA GLISSE ! Fuzéon DUR, DUR, LA PIQÛRE ! Érection EN THÉORIE, EN PRATIQUE... Gels TESTEZ LES ROIS DE LA GLISSE ! 52 • juin 2004 Désir d’enfant DONNER LA VIE, PAS LE VIH Désir d’enfant DONNER LA VIE, PAS LE VIH NOUVEAU ! TRAIT’PORTRAIT : SIMONE VEIL

Transcript of Désir d’enfant

Page 1: Désir d’enfant

FuzéonDUR, DUR, LA PIQÛRE !

ÉrectionEN THÉORIE, EN PRATIQUE...

GelsTESTEZ LES ROIS DE LA GLISSE !

FuzéonDUR, DUR, LA PIQÛRE !

ÉrectionEN THÉORIE, EN PRATIQUE...

GelsTESTEZ LES ROIS DE LA GLISSE !

N ° 5 2 • j u i n 2 0 0 4

Désir d’enfantDONNER LA VIE,PAS LE VIH

Désir d’enfantDONNER LA VIE,PAS LE VIH

NOUVEAU !TRAIT’PORTRAIT :SIMONE VEIL

remaides 52 28/06/04 17:57 Page 1

Page 2: Désir d’enfant

SOM

MA

IRE

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tion

: Sté

phan

e Bl

ot -

Phot

o : L

aure

nt M

arsa

ult

52 • juin 20042

Directeur de la publication : Christian Saout.

Comité de rédaction :Cynthia Benkhoucha, Agnès Certain, Nicolas Charpentier,Yves Gilles, Cyrille Leblon, Alain Legrand, JacquelineL’Hénaff, Marianne L’Hénaff, Stéphane Korsia-Meffre,Thierry Prestel, Fabien Sordet, Dominique Thiéry,Emmanuel Trénado, Christine Weinberger.

A la mémoire des membres du comité de rédactionmorts du sida :Philippe Beiso, Richard David, René Froidevaux, Yvon Lemoux, Christian Martin, Alain Pujol.

Rédaction : Dominique Thiéry, coordinateurT. : 01 41 83 46 12 / Courriel : [email protected] Weinberger, journalisteT. : 01 41 83 46 14 / Courriel : [email protected]

Abonnements, petites annonces :Cyrille LeblonT. : 01 41 83 46 10 / Courriel : [email protected]

Maquette :Stéphane Blot, responsable / Courriel : [email protected] Marsault, assistant / Courriel : [email protected]

Photos et illustrations :Stéphane Blot, Eric Dérian, Gersende*, hôpital Simone Veil, Stéphane Korsia-Meffre, Jacqueline Maman, Laurent Marsault, Medimedia, PIEM,Pierre et Gilles, Fabien Sordet, Dominique Thiéry, Jean-Bernard Villance, Laurent Vincent-Bardin.

Remerciements à :Jean Deleuze (pour ses conseils), Marie-Hélène Klein (correction).

Le SNEG (Syndicat national des entreprises gays) assurela diffusion de Remaides dans les établissements gays.

Les articles d’informations publiés dans Remaidespeuvent être reproduits, sous réserve de mention de lasource. La reproduction des photos et des illustrationsest interdite, sauf accord de l'artiste. L’utilisation des témoignages doit donner lieu à une autorisation.La reproduction des petites annonces est interdite.

Parution trimestrielle - Tirage : 44 500 ex ISSN : 11620544.

Impression :Corlet Roto, 53300 Ambrières-les-Vallèes.

Remaides sur internet :WEB Aides : http://www.aides.org (rubrique : VIH Infos)

RemaidesTour Essor, 14, rue Scandicci, 93508 Pantin CedexTélécopie : 01 41 83 46 19.

ACTU4 Quoi de neuf, Doc ?

Nouveaux médicaments : Telzir, tipranavirHépatites, guide des jumelages...

SE SOIGNER6 Fuzéon, un an après, témoignages de patients8 Hépatites, quelle prise en charge ?

TRAIT’PORTRAIT10 Rencontre avec Simone Veil

TEMOIGNER11 Poème19 Je suis en couple sérodifférent28 Pour travailler heureux, vivons cachés !

EQUILIBRE12 Prendre ses traitements en voyage22 Désirer un enfant quand on est séropositif

SEXUALITE14 Couples sérodifférents, “sexo-concordants” ?

POUR Y VOIR PLUS CLAIR15 Tout ce que vous vouliez savoir sur l’érection…

PREVENTION20 Gels, que choisir ?

AU BOULOT26 Démission, licenciement, comment partir ?

VOS DROITS29 La complémentaire santé

PA30 Vos annonces

HUMEUR32 Big bang au Monoprix !

remaides 52 28/06/04 17:57 Page 2

Page 3: Désir d’enfant

Avec le développement d’Internet, la circulation des données médicales prend une ampleur que nous mesurons

mal. Pourtant chacun peut voir chez le généraliste, à l’hôpital ou chez le biologiste que des données de santé per-

sonnelles sont stockées et enregistrées dans des systèmes informatiques. Et chacun peut constater que les progrès

de la technique, notamment la numérisation des images, permettent le stockage dans les mêmes conditions des

radiographies ou des résultats d’examens. Ailleurs encore, notamment dans les réseaux de soins, on voit des

médecins partager des dossiers médicaux informatisés pour permettre une meilleure prise en charge thérapeu-

tique des personnes. Enfin, nous constatons tous que l’idée d’un dossier médical informatisé partagé par des

praticiens hospitaliers progresse. De nombreuses expérimentations sont en cours.

Tout cela va sans doute dans le sens d’un meilleur suivi médical, de la limitation des risques liés à des pres-

criptions inopportunes et devrait permettre bientôt un meilleur contrôle de la dépense de soins. Certes…

Mais au cas par cas, sommes-nous bien sûr que ces fichiers électroniques ont été autorisés ?

Osons-nous demander à voir ce qui s’y trouve ?

Peut-on exercer le droit de rectification que nous reconnaît la loi ?

Nous restons là avec nos doutes…

Il ne s’agit pas pour nous de s’opposer à la constitution de ces dossiers médicaux informatisés qui font pro-

gresser le suivi de notre santé, permettent de croiser des données pour la pharmacovigilance (veille sur la

sécurité d’utilisation des produits de santé) ou de disposer d’analyses plus fiables en santé publique. Mais

nous serions bien inspirés d’augmenter notre seuil de vigilance sur ces questions. Individuellement, en osant

être curieux ! Et collectivement, comme vient de le faire AIDES en demandant à ce que les associations de

patients et celles intéressées à la défense des droits de l’Homme soient parties prenantes de la Mission pour

le partage des données médicales.

A l’heure où le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, vient de rappeler sa volonté de mettre en place

le dossier médical partagé en vue de réduire le trou de la Sécu, il faut réaffirmer que la santé publique n’est

pas incompatible avec le respect des droits des personnes. Cela va mieux en le disant.

Cela ira mieux en regardant de près ce qui va s’y passer !

remaides 52 - juin 2004

3

Pour plus d’infos

Pour savoir comment accéder

à votre dossier médical, appelez

Sida Info Droit au 0 810 636 636 ou

Droits des Malades Info au 0 810 51 51 51

remaides 52 28/06/04 17:57 Page 3

Page 4: Désir d’enfant

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tion

: Sté

phan

e Bl

ot -

Phot

o : E

mm

anue

lle T

rena

doAC

TU Quoi de neuf, DOC ?

4

Tous à Bangkok !

Du 11 au 16 juillet 2004 se tien-dra à Bangkok (Thaïlande) la 15ème

conférence mondiale sur le sida.Pour tout savoir au jour le jour,comme si vous y étiez, consul-

tez le site www.aides.org.

MÉDICAMENTS ANTI-VIHTelzir (fosamprenavir) est enfin en ATU !Telzir, nouveau médicament anti-VIH des laboratoires GSK, est disponible depuis avril en ATU nominative (Autorisation Temporaired’Utilisation). Celle-ci est destinée aux personnes en situation d’urgence : patients en échec thérapeutique ou en grandes difficultés dues à un traitement lourd. C’est sous la pression, depuisun an, de AIDES et du groupe inter-associatif TRT-5 que l’Agence française des produits de santé (Afssaps) a finalement donné son accord.Destiné à remplacer quotidiennement les grosses gélules d’Agenerase (un comprimé deTelzir remplace les gélules d’Agenerase), Telzir offre donc une nette amélioration duconfort de prise et a obtenu un avis favorable de l’agence européenne du médicamentpour sa commercialisation. (Telzir est déjà disponible en Allemagne et en Angleterre). Pour obtenir Telzir, votre médecin doit envoyer une demande documentée à l’Afssaps, tél. : 01 55 87 36 11, fax : 01 55 87 36 12.

TipranavirLe tipranavir est une nouvelle antiprotéase active sur les VIH résistants. On attend main-tenant la réponse de l’Agence du médicament auprès de qui le laboratoire BoehringerIngelheim a fait une demande d’ATU de cohorte (Autorisation Temporaire d’Utilisationpour des centaines de patients). Réponse attendue au plus tard en septembre. Inconvé-nient de tipranavir : il fait baisser de 50 % les concentrations d’Agenerase et de Kaletradans le sang et de 80 % celles d’Invirase. De bons résultats ont été observés avec Fuzéon(voir article pages 6 et 7). De prochaines études vont être menées avec Reyataz etTMC114 (un médicament actuellement à l’étude).

Prévenir l’ostéonécrose Une étude française a recensé 122 séropositifsatteints d’ostéonécrose (atteinte grave de certainsos, souvent à la hanche). La plupart d’entre euxavait eu, dans le passé, une maladie opportunis-te (pneumocystose, toxoplasmose, lymphome nonhodgjkinien, etc.) traitée notamment par des cor-ticoïdes. Le risque d’ostéonécrose semble doncfavorisé par la prise de corticoïdes et les traite-ments anti-VIH au long cours. Afin de la dépister,il est conseillé d’aller faire une ostéodensitométrieosseuse (sorte de scanner), examen indolore etgratuit à l’hôpital (avec un délai d’attente), payanten ville (de 30 à 60 v). Récemment, le ministrede la Santé s’est engagé à ce que l’examen soitbientôt remboursé par la Sécurité sociale.

HépatitesVoici quelques études présentées à la conférencede l’association européenne de l’étude du foie(EASL) à Berlin, du 14 au 18 avril 2004.

HÉPATITE C

VIH et VHCChez les personnes co-infectées VIH/VHC et ayantmoins de 500 T4, une étude américaine a mon-tré que plus la charge virale du VIH est élevée,plus la maladie du foie (la fibrose) progresse. En revanche, l’évolution de la fibrose chez cespatients serait similaire à celle des personnes seu-lement infectées par le VHC quand la chargevirale du VIH est inférieure à 400 copies/ml. C’est également le cas quand les T4 sont supé-rieurs à 500 (quelle que soit la charge virale duVIH). Pour éviter une augmentation de la fibrosechez les personnes VIH et VHC, cette étude suggère qu’un traitement anti-VIH pourrait êtreenvisagé quand les T4 sont compris entre 350 et500 T4 et que la charge virale du VIH est supé-rieure à 400 copies/ml.

Traitement raccourci contre les types 2 ou 3Pour traiter l’hépatite C de type 2 ou 3, une étudeitalienne a montré qu’un traitement de trois moisserait aussi efficace que le traitement de six moisgénéralement requis, mais dans certaines condi-tions seulement. Il faut en effet que le traitementprouve un début d’efficacité à un mois de traite-ment (la charge virale du VHC après un mois detraitement doit être 100 fois moins élevée que lacharge virale initiale).

HÉPATITE B

Hepsera (adéfovir)efficace 3 ans aprèsLes personnes traitées pendant trois ans avecHepsera sont environ 6 % à avoir des virus de l’hépatite B résistants à ce médicament (contre53 % de résistances pour les personnes traitéespendant trois ans par la lamivudine (3TC, Zeffix,Epivir). Au cours du traitement par Hepsera, unnombre croissant de personnes présente unecharge virale de l’hépatite B indétectable. De plus, Hepsera permettrait d’améliorer l’état dufoie chez 63 % des patients. L’étude doit se pour-suivre encore pendant deux ans.

remaides 52 28/06/04 17:57 Page 4

Page 5: Désir d’enfant

Guide : Quand jumelage rime avec mariageCe guide, dont la sortie coïncide avec la conférence mondiale sur le sida de Bangkok en juillet 2004, retrace l’his-toire des relations qu’ont su tisser les délégations départementales de AIDES avec des associations africaines depuisquelques années. Outil pratique en français ou en anglais pour tous ceux qui ont envie d’en savoir plus sur le prin-cipe du jumelage associatif (avec fiches techniques, cartes, photos, etc.) ou qui veulent s’engager dans une démarchede solidarité Nord-Sud. Disponible gratuitement sur simple demande dans toutes les délégations AIDES, il a été réali-sé collectivement par une vingtaine de personnes en Afrique et en France. Il présente une dizaine de jumelagescomme ceux de AIDES Mulhouse avec Espoir Vie Togo, AIDES Montpellier avec Mieux vivre avec le sida au Niger oubien encore AIDES Bordeaux avec Association African Solidarity au Burkina Faso. Trois autres jumelages sont en préparation, AIDES 92 avec le Mali, AIDES Paris avec le Sénégal et AIDES Poitiers avec la Côte d’Ivoire. Favoriserles échanges de savoir-faire, apporter une aide matérielle, collecter des médicaments sont autant d’actions réaliséespar ces jumelages basés sur le principe de “mariages” : les deux partenaires se disant “oui” à part égale !Guide Lutter contre le sida – Le jumelage, une démarche de solidarité associative, 96 pages, gratuit, dans toutesles délégations de AIDES (Tél : 0 820 160 120, 0,12 g/min).

ACTU

Quoi de neuf, doc ?5

Photo : Dominique Thiéry - rem

aides 52 - juin 2004

Afrique 2000,en clair et “net“ !Réseau unique de 17 associations africaines francophones de lutte contrele sida, en lien avec AIDES, vous saureztout grâce au nouveau site Internet :www.reseauafrique2000.org

Hélène Rossert,vice-présidentedu Fonds mondialLa directrice généra-le de AIDES a étéélue en mars 2004vice-présidente duFonds mondial,organisme destiné àfinancer l’aide inter-nationale publiqueet privée dans lalutte contre le sida,la tuberculose et lepaludisme. Pendantun an, Hélène Rossert va chercher à renfor-cer la prévention et l'accès aux traitements,mais aussi la place de la société civile, enlien avec l’actuel secrétaire d’État américainà la Santé, président du conseil d'administra-tion du Fonds mondial.

Prenez la paroleles 27 et 28 novembre !AIDES, qui fêtera ses 20 ans d’existence ennovembre, vous propose de prendre la parolelors des Etats généraux des personnes touchéespar le VIH/sida, du 26 au 28 novembre pro-chains, à Paris. Ce sera pour vous l’occasion departager ce que “vivre avec le VIH/sida” veutdire en 2004 et de réfléchir aux perspectives dedemain. Pour vous inscrire, renseignez-vousauprès de la délégation AIDES la plus proche(tél. : 0 820 160 120 ; 0.12 g/min ouwww.aides.org).

Nouveau : Droits des malades infoCette nouvelle ligne d’information et de conseil juridique ouverte depuis mars est destinée aux utili-sateurs du système de santé et notamment ceux atteints d’une maladie grave (infection par le VIH,cancer, diabète, etc.). Informer, soutenir, orienter et contribuer à un meilleur accès aux droits de cha-cun sont les objectifs de cette écoute téléphonique, ouvertetous les mardis, mercredis, jeudis de 17h à 20h et les vendre-dis de 14h à 18h. Droits des Malades Info au 0 810 51 51 51(numéro Azur, prix d’une communication locale).

Témoignez !

A l’occasion des 20 ans de AIDES, nous attendons vos témoignages sur vos relations avec l’associa-tion ou sur votre parcours avec le VIH, afin de les publier dans notre numéro anniversaire de septembre.Merci de nous les envoyer avant le 31 juillet au plus tard à Remaides, Tour Essor, 14 rue Scandicci93508 Pantin Cedex.

remaides 52 28/06/04 17:57 Page 5

Page 6: Désir d’enfant

SE S

OIG

NER

PIC DE BONS RÉSULTATS, MAISTROP DE “PIQÛRES DE RAPPEL”

Fuzéon (T20), un an après

quinze ans, a choisi un infirmier à domicile.Non seulement il n’a pas à effectuer la pré-paration du produit, mais il peut ainsi êtrepiqué à des endroits qu’il n’atteindrait pastout seul. “J’ai des nodules aux bras et auxcuisses. A cette cadence de deux injectionspar jour, il me fallait d’autres sites d’injection.C’est un soulagement que l'infirmier soit là.”Malheureusement, la pénurie d’infirmiers nepermet pas à tous les patients d’adopter cetteformule. Bernard, lui, s'est d'abord “fait lamain” en piquant des balles de tennis. “J'ai plaisir à me piquer car j'ai l'impressionde me soigner, de maîtriser la situation.” dit-il, tout sourire. Mais tous attendent vive-ment une seule injection par jour. “Le pluscontraignant est pour les sorties. Je fais mapiqûre aux toilettes ou je crie à la cantonade :qui veut faire ma piqûre ? Mais il n’y a pasbeaucoup de volontaires !” s’amuse Billy.

Un traitement efficace, mais demain ?Les laboratoires Roche et Trimeris qui ont misau point Fuzéon, travaillent à l’améliorationde la prise du produit, mais “il est trop tôtpour savoir ce que sera demain Fuzéon. Premier médicament anti-VIH injectable, ilest efficace là où d’autres ne l’étaient plus.”

Une charge virale piquée au vif !Face à l'échappement thérapeutique, Fuzéon(enfuvirtide, T20) associé à d'autres médica-ments anti-VIH est une réponse souventefficace contre le VIH. “En 2001, ma chargevirale était à 576 000 copies/ml. Grâce àFuzéon, trois mois plus tard, j'étais indétecta-ble.” se souvient Billy, 52 ans, séropositifdepuis 1988, un des premiers patients sousprotocole Fuzéon. Bernard constate le mêmeprogrès : “En 15 jours, ma charge virale estpassée de 250 000 copies/ml à 650 !”

Depuis sa mise sur le marché français en 2003, environ700 patients prennent Fuzéon. Billy, Bernard, Virginie etSerge nous parlent d’espoir : charge virale qui baisse defaçon spectaculaire, T4 qui remontent, mais le prix àpayer est la contrainte des injections.

Le Fuzéon, c'est quoi ?

Le T20 (Enfuvirtide, Fuzéon) est un médicament qui permet de bloquer l'entrée du VIH dans lescellules T4 avant même que celles-ci ne soient infectées. Fuzéon est particulièrement prescritpour les patients en échec thérapeutique car il reste actif sur les VIH résistants aux autres médi-caments anti-VIH. A noter que l’efficacité de Fuzéon a aussi été prouvée chez des adolescentsinfectés par le VIH lors d’une récente étude américaine. D’autre part, associé à tipranavir, iloffrirait de bons résultats. (Voir Remaides n° 46 p. 8 et 9).

Bernard témoigne à visage découvert pour dédramatiser l’injection et encourager ceux qui vont être bientôt sous Fuzéon.

Devant ces bons résultats, certains patientsacceptent plus facilement la contrainte majeu-re du Fuzéon : deux piqûres quotidiennes à douze heures d'intervalle. “L’idée de la piqûreagresse. Chaque nouvel utilisateur est guidépar un(e) infirmier(ère) les quatre premiersjours.” explique Agnès Certain, pharmacien àl'hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris, encharge d'une quinzaine de patients sousFuzéon.

Chacun sa méthode !“La piqûre ne fait pas mal, c'est surtout leproduit pénètrant sous la peau. Je préfère mela faire car attendre la venue d'une infirmièrerajoute au stress de la piqûre. Depuis deuxans, seule la grosseur des seringues s'est amé-liorée” indique Billy. Virginie, 26 ans, était enéchec thérapeutique. Depuis mars dernier,elle s'injecte Fuzéon tous les jours à 7h30 età 19h30. “Je prépare le produit la veille pourle lendemain en le laissant au réfrigérateur. Jefais la piqûre moi-même, parfois avec l'aided'un ami. Au début, j'avais de gros nodulessur les cuisses (petites boules dures pouvantse former sous la peau après l'injection). Jechoisis des endroits où il y a de la graisse, çafait moins mal. Et en massant bien, ça vamieux.” Serge, 59 ans, séropositif depuis

6re

mai

des

52 -

juin

200

4 - P

hoto

: Do

min

ique

Thi

éry

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 6

Page 7: Désir d’enfant

Les bons “trucs” des personnes sous Fuzéon

• Bon nombre de personnes ont constaté avoirmoins de nodules lorsque Fuzéon est bien repo-sé. Elles conseillent de prendre chaque injectionpréparée 12h avant : par exemple le matin, fairecelle du soir (et éventuellement celle du lende-main matin) ou le soir, faire celle du matin (etéventuellement celle du lendemain soir). Maispas au delà de 24 h, à cause des microbes.

• Pour réchauffer le flacon de Fuzéon après sa sor-tie du réfrigérateur, mettez-le dans votre pochede pantalon. C’est prêt dans 5 minutes ! Pensezà bien nettoyer le flacon à l’alcool avant utilisa-tion, à vous laver les mains et à désinfecter lesite d’injection avec un tampon alcoolisé.

• Les sites d’injection : sous les bras, dans les fes-ses, les cuisses, mais c’est dans le dos, dansl’abdomen et derrière les bras que c’est le moinsdouloureux. (Surtout pas dans le muscle !)

• L'aiguille doit être inclinée à environ 45° par rap-port à la peau pour que le produit pénètre bien.

• Faire lentement la piqûre (30 à 60 secondes) enchangeant à chaque fois le site d’injection et enplissant le gras de la peau.

• Bien masser la zone d’injection pour répartir leproduit (minimum 2 minutes).

• Evitez de porter des tee-shirts trop serrés car lecontact du tissu avec les sites d’injections peutdémanger.

• Petite astuce pour ne pas oublier votre injection :posez votre seringue vide sur votre sacoche detravail ou près de vos clefs !

SE SOIG

NER

Photos : Dominique Thiéry - rem

aides 52 - juin 20047

affirme Ruth O’Malley, chef de produitFuzéon en France. Mais Roche reconnaît laréticence des médecins à prescrire ce produitchez des patients habitués à prendre descomprimés. Malgré l'arrêt du développementdu T-1249, médicament de la même famille,le laboratoire assure qu’il poursuit activementses recherches. “Fuzéon m'a sorti d'affaire,mais lorsqu’on a connu l'échec thérapeu-tique, on garde la peur au ventre à chaquenouveau résultat.” confie Billy qui reconnaîtque son rapport au corps a changé : “Je neveux plus me mettre en maillot de bains àcause des nodules et je n’aime plus trop qu’onme touche.” Mais Virginie, comme Billy, restetrès observante, malgré les contraintes. “Jen'oublie jamais de le prendre car j'ai déjàabsorbé la plupart des médicaments exis-tants. Le Fuzéon est une chance nouvelle.”

Dominique Thiéry

T20 et T4

“Au début, mes résultats étaient spectaculai-res, je suis passé de 9 à 475 T4,maintenant, ils stagnent.” constate Billy.Idem pour Bernard : “En quinze jours, je suispassé de 10 à 55 T4, mais depuis un an,mes T4 restent à 120.” Virginie aussi parlechiffres : “Je prends Kaletra, Agenerase etEmtriva en plus de Fuzéon et mes T4 ontdoublé en deux mois passant de 350 à 700.”Si beaucoup de patients estiment que leursT4 ne sont pas assez hauts, néanmoins, ilssont remontés assez vite. “Indétectables etdes T4 qui remontent, bon nombre de personnes n'avaient pas connu cela depuisdes années”, rappelle Agnès Certain.

Une prise avec Billy

• Contre les nodules : l’Alœ Vera ?

Non prouvé scientifiquement, l’Alœ Vera (12 e

chez le fleuriste) soulagerait les nodules. Il

faut couper ses feuilles et les mettre au réfri-

gérateur. Puis, en pressant dessus comme

sur un “Mister Freeze”, un gel incolore sort

de la feuille (une feuille dure une semaine).

Appliquez-le sur les sites d'injection, en vous

massant bien. La texture est poisseuse, mais

le gel pénètrerait vite dans la peau la laissant

douce et sèche (existe en pharmacie mais cher).

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 7

Page 8: Désir d’enfant

Quand idéal rime avec globalUn accompagnement de qualité par l’équipemédicale, l’anticipation des effets indésira-bles (notamment psychiatriques) mais aussil’écoute et le soutien, doivent ainsi permettrede mieux vivre son traitement et d’en augmenter son efficacité.La prise en charge “idéale” doit égalementconsidérer d’autres facteurs propres à cha-cun. C’est le cas des conditions sociales ouprofessionnelles (parfois difficilement compa-tibles avec le suivi d’un traitement ) ou encorede la consommation de drogues ou d’alcool(qui peuvent aggraver la maladie et rendre lestraitements moins efficaces). Apporter lesréponses appropriées est ce qu’on appelle laprise en charge “globale”.

Pour répondre à cette question, médecins etmilitants associatifs ont partagé leurs pointsde vue au cours d’une journée de réflexionorganisée le 23 avril dernier par lescollectifs associatifs CHV* et TRT-5*, auministère de la Santé.

SE S

OIG

NER

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Pho

to :

Jean

-Ber

nard

Vill

ance

8

La prise en charge aujourd’huiMême si tout le monde s’accorde sur cemodèle de prise en charge, des inégalités per-sistent entre villes et régions, et lesprogrammes d’accès aux soins sont lents à semettre en place. L’organisation des soins est également àrevoir : les consultations sont souvent “écla-tées” en des lieux et à des momentsdifférents, ce qui n’est pas de tout reposquand on est déjà affaibli par la maladie oupar les traitements ! D’autre part, cela peutfavoriser la perte de dossiers médicaux et lemanque de communication entre les diversspécialistes. Certains professionnels ont dumal à s’impliquer et ils ne sont pas toujoursformés à cette maladie. Les autorités de lasanté, interrogées lors de la journée, devraientpourtant avoir une forte responsabilité dansce travail de mobilisation, de formation etd’organisation. Mais les propositions ne sontque trop peu suivies d’effets, à commencerpar les moyens (humains et financiers) néces-saires !

Hépatite C : guérison possible,traitement difficileLe traitement contre l’hépatite C (interféronpégylé, en injection hebdomadaire et ribaviri-ne, en gélules ou comprimés quotidiens) peutpermettre de guérir. Mais, quand on a aussile VIH, les chances de guérison sont plus faibles que chez les personnes seulementatteintes par l’hépatite. Il est important quele traitement soit pris jusqu’à la fin et auxdoses optimales. Mais les effets indésirables,parfois très lourds (fatigue, dépression, enviessuicidaires, irritabilité, troubles biologiques,etc.), peuvent fortement affecter le quotidien,comme l’ont rappelé des témoignages présentés au début de la journée. Une dimi-nution des doses ou une interruption dutraitement peuvent alors être envisagées.

Fibrotest Pour les personnes qui refusent la biopsie (prélèvement sous anesthésie de quelques cellulesdu foie pour évaluer la gravité de la maladie), le Fibrotest/Actitest pourrait être une alternativeintéressante. Disponible en France depuis octobre 2002, ce test sanguin n’est toujours pas rem-boursé par la Sécurité sociale (50 e pour le patient et non pas 90 e comme nous l’avionsindiqué dans Remaides n°51). AIDES et le CHV demandent et insistent pour obtenir la gratuité de cet examen. Lors de la jour-née du 23 avril, le directeur général de la santé, William Dab, a admis l’intérêt du Fibrotest encas de refus de biopsie. Alors, à quand le remboursement ?

Séropositivité au VIHet aux hépatitesQUELLE PRISE EN CHARGE ?

(*) Le CHV regroupe les associations : Act Up-Paris, Actions Traitements, Association Française des Hémophiles, AIDES, Arcat, Hépatites Info Service / Sida Info Service, Nova Dona et Transhépate.(*) Le TRT-5 regroupe les associations : Act Up-Paris, Actions traitements, AIDES, Arcat, Dessine-moi un mouton, Nova Dona, Sida Info Service et Sol en Si.

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 8

Page 9: Désir d’enfant

VHC et VIH

AIDES édite une brochure destinée auxpersonnes atteintes par l’hépatite C(VHC) et par le VIH. Elle est disponibledans les délégations AIDES (0 820 160 120 ; 0,12 g/min)ou sur www.aides.org

Les troubles psychiatriques et les consomma-tions d’alcool et de drogues sont souventconsidérés comme des obstacles au traite-ment contre l’hépatite C. Mais le discourschange. C’est du moins ce qu’a confirmécette journée de réflexion.

Hépatite C :dépression et traitementLe traitement est souvent refusé aux person-nes ayant une tendance dépressive, unantécédent de dépression ou ayant fait unetentative de suicide. Mais ces refus ne sem-blent pas toujours justifiés. D’après lepsychiatre Jean-Philippe Lang, “les psy nesont pas devins. On ne peut pas savoir à l’a-vance si une personne va supporter ou non letraitement. Mais si c’est important de traiter,on traite, on suit, on assume et on fait avec !”En revanche, l’accompagnement psy restetrès important. Les maladies maniaco-dépressives (dérèglements caractérisés del'humeur se manifestant par des phases dedépression suivies de phases d'excitation oumanie) sont en revanche une contre-indication absolue au traitement.

Tous chez le psy ?La place du soutien psychologique ou psy-chiatrique a été largement abordée au coursde cette journée. Toute personne qui doitprendre un traitement contre l’hépatite C estconcernée. Pourtant, ce soutien n’est pas toujours proposé et son importance minimi-sée. Il est même fortement recommandé deconsulter un psychiatre ou un psychologueformé aux hépatites avant de commencer letraitement. Aller voir un psy quand on n’enressent pas le besoin n’est pas toujours évi-dent. Cela permet pourtant de bien s’informersur les risques éventuels du traitement et sides troubles psychiatriques surviennent aucours du traitement, il sera plus facile d’enparler à une personne que l’on aura déjà ren-contrée. Quant au psy, il pourra plusfacilement identifier le trouble. Le recours àun psychiatre semble mieux adapté (car un

traitement aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques peut être nécessaire), mais onpeut aussi préférer un psychologue. Celui-cipourra décider d’orienter vers un psychiatreau cas par cas.

Plus cool avec l’alcool De plus en plus de médecins s’accordent àdire qu’une consommation maximum de 20 à 30 g d’alcool par jour n’est pas incom-patible avec un traitement (soit l’équivalentde 2 à 3 verres de bière ou de vin par jour).Jusqu’à présent l’abstinence était encore sou-vent exigée. Mais que faire quand on consomme plus,voire beaucoup plus et qu’on n’arrive pas àdiminuer ? Pour Pascal Mélin, médecin etmembre de l’association SOS Hépatites, untraitement peut être mis en place quelles que

soient les consommations d’alcool. Selon lui,la prise en charge des personnes doit être“une alliance thérapeutique avec le patient etnon le chantage d’être abstinent pour êtreensuite traité avec l’interféron.” D’ailleurs, lespersonnes diminueraient d’elles-mêmes leursconsommations, jusqu’à l’arrêt total.

Cynthia Benkhoucha

SE SOIG

NER

9

Substitutionet alcool

Certains médecins utilisent les traitementsde substitution à base d’opiacé de synthèse(méthadone ou Subutex) chez les personnesdépendantes à l’alcool, pour aider à dimi-nuer leur consommation. Cette stratégie pourrait fonctionner chez lespersonnes qui ont eu des dépendances auxdrogues et qui les auraient remplacées parune consommation excessive d’alcool. Ellene repose cependant sur aucune étude niindication officielle.

Un protocole pour les consommateurs de produits

A Rennes, un essai en cours consiste à traiter l’hépatite C des personnes dépendantes à l’alcoolet aux drogues (souvent exclues du traitement). L’objectif est de prouver que le traitement estpossible chez ces personnes.Pour plus d’informations, contactez les Docteurs Hélène Danièlou et Romain Moiran au 02 99 28 42 98 (hôpital Pontchaillou) ou le CSST Alain Gerbault au 02 99 30 84 42.

remaides 52 - juin 2004

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 9

Page 10: Désir d’enfant

TRA

IT’P

ORT

RA

ITre

mai

des

52 -

juin

200

4 -

Phot

os :

Fabi

en S

orde

t, hô

pita

l Sim

one

Veil

A llure posée, chignon impeccable etsourire homéopathique, Simone Veil

plante son regard vif éclair dans le vôtre, nonpour séduire, mais pour dire sa vérité. Elle estdans la vie comme à la télé : pudique et entiè-re, ne s’exposant que pour la bonne cause.Pourtant, Simone Jacob, épouse d’AntoineVeil, née en 1927 à Nice, revient de loin. “A 16 ans, j'étais coquette, frivole. En 1944,je suis déportée avec ma famille à Auschwitz.Mes parents meurent. C'est la rupture, jedeviens adulte. Vivre devient pour moi unevictoire, pour témoigner contre l’oubli, cons-truire pour se réconcilier.” De ce passé d’oùest née sa conviction européenne, elle puise

la force de nombreux autres engagements, s’oppose aux discriminations : à l’étoile jaunecollée hier sur les juifs, elle répond au-jourd’hui en présidant la Fondation pour lamémoire de la Shoah ; à contrario, arborer leruban rouge est sa marque de soutien auxassociations, Arc-en-ciel, Sol En Si, Orphelinscontre le sida et AIDES dont elle est marrai-ne depuis 2002. Et comme un pied de nezaux détracteurs de la loi de 1975 sur l’avor-tement qui porte son nom, l’hôpital (dont lamaternité) d’Eaubonne-Montmorency (95) aaussi choisi de s’appeler comme elle.

Pas si “sage” que çaMembre actuel des 9 sages du Conseil cons-titutionnel, Simone Veil n’a cessé d’êtrepionnière : première femme présidente duParlement européen (1979-1982), premièrefemme ministre d'Etat des Affaires sociales,de la Santé et de la Ville (1993-1995), pre-mière aussi à avoir mis en place la charte dupatient hospitalisé, elle est une des rares poli-tiques à être aimée de tous les Français, unesorte de “De Gaulle au féminin” ! Mais lafemme d'action ne laisse pas la place à l’am-bition. “Je n'ai jamais eu envie d’êtreprésidente de la République.”Des regrets ? “Oui... N'avoir pas toujours pu

dire au revoir à des amis disparus ou su écrire à ceux qui avaient perdu quelqu'un.”Elle nous avait proposé deux cafés, ils sontrestés dans les tasses. Nous avons préféré“boire” ses paroles, jusqu'à les lire, un jour ?“J’ai une pile de propositions d’éditeurs, maisje n'ai pas le temps d'écrire. Je me dis sou-vent que c’est un peu fou tout ce que je fais !”Et nous donc, il n’y a qu’à consulter les 20 pages de sites Internet qui lui sont consacrées !

Dominique Thiéry

Simone VeilDE L’ÉTOILE JAUNEAU RUBAN ROUGE

Déportée à l’âge de 17 ans, membre duConseil constitutionnel à 77, le destin deSimone Veil résonne de combats : les uns dansla lumière, comme la loi sur l’avortement, lesautres plus dans l’ombre, comme marraine deAIDES. Rencontre exceptionnelle.

Simone Veil à la maternité de l’hôpital qui porte son nom.

10

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 10

Page 11: Désir d’enfant

PO

ÈMES

remaides 52 - juin 2004

11

Tu me donnes, je le sangPlus d’une prise, et pourtantC’est bien par méprise que mes globules blancsSe font tirer à la guise du virus mutant.

Mais tu ricanes et méprisesDevant ces médicas-tu-mensEt nies même ma bêtiseD’avoir été ton amant.

Ton insuffisance attise mon système branlantQui s’incline comme la pise dans un ciel sanglant.

Pas facile ces pilules, même pour un cap gardéEquiper ces globules de béquilles enrobéesTu continues sans scrupule d’autres corps à cinglerTransmettre ta semence pustule sans t’en inquiéter.

Combien faudra-t-il que tu portesEn ton cœur, de vies médicaliséesPour que le regret l’emporteEt qu’il puisse enfin saigner ?

Tu peux bien faire le beau gosseL’intouchable, le pavanéLe flambeur de p’tits mecs, sa côte à la hausseEt rentrer en campagne en enfant de curé.

T’auras quand même réussi une choseJe fais partie de ta famillePas celle des baisers et des rosesMais plutôt celle des thérapies aux jonquilles.

Je me donne la spermission d’apposerA ton flot d’amour trompeur un garrot vitalEt me panse ce sentimental escarre infectéD’un efficace alcool d’amitié cruciale.

Je partage avec d’autres immuno-compèresMon chemin, ma place, mon histoire, mes galèresEt me sens à présent plus riche de cœurDe ces belles amitiés, de ces hémorragies de bonheur.

C’est encore avec plus d’énergie de vivreQue tous ceux dits “sain de corps… sans esprit”Que je poursuis ce chemin sans dériveA tous ceux qui nous aiment, je dis merci.

Olivier (Extraits)

EnsaigneRemaides : Quelle place occupe la lutte contre le sida dans votre vie ?Simone Veil : Une place importante. Je suis, bien sûr, très sensible auxproblèmes de santé, en particulier le sida, maladie déshumanisée cardiscriminatoire, notamment pour les homosexuels et les toxicomanes. Le plus important est le respect des droits de l’Homme, en toute cir-constance. J’ai travaillé pendant 7 ans dans l’administrationpénitentiaire. Lorsqu’on est privé de liberté et je l’ai moi-même vécu, ilest difficile de se réinsérer si on ne respecte pas votre dignité. Et la façondont certains traitaient les détenus malades du sida était odieuse.

Quelles sont vos priorités face au sida ?La prévention et la recherche. Il faut aussi inciter les gens à se dépis-ter le plus tôt possible, notamment les hétérosexuels qui sont de plusen plus touchés.

Auriez-vous pu devenir volontaire à AIDES ?Quand j’ai quitté le gouvernement Balladur en 1995, j’allais parfois à la consultation du soir de l’hôpital Broussais. J’avais le sentiment de pouvoir parler aux malades, leur donner un conseil juridique, ren-contrer leurs proches, apporter un livre sur un peintre si l’un avaitmanqué l’exposition, offrir une fleur, voilà, c’est tout. J’ai aimé travailleravec AIDES qui a su faire bouger l’hôpital, œuvré pour le droit desmalades avec une solidarité et un engagement extraordinaires. Je n’aipas pu m’engager davantage car j’ai été nommée au Conseil constitu-tionnel, je sortais tard du bureau… Et puis, j’ai perdu un fils.

Avez-vous un message à adresser aux personnes séropositives ?Je veux délivrer un très grand message d’espoir à tous. Même si les trai-tements sont lourds, que les contraintes existent, il ne faut jamais serésigner. Je suis aussi très alertée par l'occultation générale de la situa-tion africaine catastrophique. Déjà, en 1992, j’avais refusé de participerà une émission de radio sur le sida car le journaliste préférait que j’aborde un autre sujet que le VIH en Afrique !

Pourquoi le VIH n’est-il pas une priorité européenne ?Au Parlement européen, après avoir fait un discours très dur contre lesautorités européennes, nous avions obtenu des crédits pour le VIH. Je souhaitais qu'il y ait une politique sanitaire commune, mais les paysrestent attachés à leur système de santé. Avec l'élargissement, les nou-veaux pays membres ont adhéré à la Convention européenne des droitsde l'Homme et vont devoir tenir leurs engagements comme la non-discrimination des personnes séropositives.

VIH’te dit ! Simone Veil

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 11

Page 12: Désir d’enfant

Première escale, votre médecin Etre bien informé permet de partir la tête déjàreposée ! Consultez votre médecin au moinsun mois avant le départ pour être à jour de vosvaccinations, nécessaires pour se rendre danscertaines régions du globe (Informationsauprès d’Assistance publique voyages au 01 45 85 90 21). Evoquez avec votre méde-cin tous les risques éventuels liés à cedéplacement en lui demandant d’établir uncompte rendu médical de vos traitements encours, les contre-indications et les allergies,ainsi qu’une ordonnance rédigée en dénomi-nation commune internationale (DCI), utile sivous deviez voir un médecin à l’étranger.D’autre part, évitez de commencer un nou-veau traitement car les effets indésirablessont plus fréquents au début et il serait dom-mage de se gâcher les vacances…

• Un antinauséeux, (Métoclopramide, Primpéran, Motilium, etc.) ;• Un médicament contre fièvre et douleurs à base d’ibuprofène

(Antarène Gè, Ibuprofène, Advil, etc.) ou de paracétamol (Paracéta-mol, Geluprane, Doliprane, Efferalgan, etc.) ;

• Un désinfectant intestinal, le nifuroxazide (Nifuroxazide, Ercéfuryl,etc.) qui traite certaines infections. Le lopéramide (Antidiar, Altocel,Lopéramide, Imodium, etc.) stoppe les diarrhées, mais ne soigne pasl’infection ;

• Un médicament pour calmer les brûlures gastriques (Maalox ou Poly-silane, à prendre deux heures minimum avant ou après un traitementanti-VIH) ;

• Un antispasmodique, comme le phloroglucinol (Phloroglucinol, Spas-sirex, Spasfon, etc.) : très utile en cas de coliques néphrétiques, dedouleurs abdominales, etc ;

• Un antiallergique en comprimés comme Zyrtec (Cétirizine) ;• Un antibiotique à spectre large (introuvable dans certains pays),

à n’utiliser que sur avis médical ;• Un antiseptique en spray ou dosette ;• Une pommade cicatrisante et apaisante ;• De la Biafine en cas de

brûlures ;• Des médicaments spéci-

fiques au lieu de séjour,comme un antipaludéen.

ÉQU

ILIB

RE

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tions

: Ge

rsen

de*

Voyages, voyages…

C'est peut-être pour vous le moment de partir. Séjouren France ou à l'étranger, votre rythme de vie vachanger. Voici quelques conseils pour qu’observancerime avec vacances !

La pharmacie du globe-trotter

Les vacances changent le rythme, ce qui n’estpas toujours bon pour l’observance (le fait debien prendre son traîtement). Le plus impor-tant est de trouver de nouvelles routines afind’éviter les oublis : se faire réveiller à heurefixe par la réception de l’hôtel, conserver sescomprimés pour la journée dans un pilulier

COMMENT NE PAS “MALTRAITER” SON TRAITEMENT ?

Deuxième étape, la trousse à pharmacieN’oubliez pas de prendre quelques produitsessentiels (voir encadrés) et une quantité suffisante de médicaments anti-VIH. Habi-tuellement, le pharmacien ne peut délivrerplus d’un mois de traitement. Si vous partezplus longtemps, votre médecin doit indiquersur l’ordonnance “deux à trois mois à délivrer” pour obtenir le tampon “accord” dela Sécu avant d’aller à la pharmacie. D’autrepart, certains médicaments ne supportent pasles chaleurs élevées (supérieures à 25°C),comme l’interféron. On peut préférer auxgélules du sirop (existe pour Kalétra, Norvir)déplaisant au goût mais supportant bien lachaleur. Il faut prévoir un sac isotherme ouune glacière pour leur transport et un réfrigé-rateur sur place !

12

Et pensez

à boire... beaucoup d’eau !

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 12

Page 13: Désir d’enfant

Séropositifs “indésirables”…

Si la plupart des pays ouvrent leurs portes aux touristes séropositifs, comme “l’Europe des 25”(depuis le 1er mai), en revanche, certains Etats se distinguent encore par leur discrimination.

ARABIE SAOUDITE Pas de test à l’entrée mais expulsion des personnes si leur séropositivité estconnue.

ARMENIE Interdiction d’entrer pour les personnes atteintes par le VIH/sida. Une loi surle dépistage à la frontière est en cours.

BANGLADESH Pas de test à l’entrée, mais expulsion des personnes si leur séropositivitéest connue.

CHINE Une déclaration de santé doit être remplie à l’entrée. Le test de dépistageest exigé pour les séjours de plus de six mois.

COREE DU SUD Interdiction d’entrer aux personnes touchées par le VIH/sida, mais pas de contrô-le à l’entrée.

ETATS-UNIS Les étrangers séropositifs n’ont pas l’autorisation d’entrer sur le territoire saufdérogation spéciale n’excédant pas 30 jours, pour raison familiale, médicaleou professionnelle. Le visa demande au touriste s’il est infecté par une maladie contagieuse : si oui, l’entrée lui est refusée. En cas de réponse mensongère repérée, l’entrée du sol américain lui est définitivement interdite.

Iles FIJI Interdiction d’entrer aux personnes touchées par le VIH/sida.IRAK Aux dernières nouvelles, l’entrée est interdite à toute personne touchée par

le VIH/sida. Test de dépistage exigé à l’entrée.MONGOLIE Présentation obligatoire d’un test de dépistage à l’entrée, mais il semble

que cette loi ne soit pas systématiquement appliquée.RUSSIE Interdiction d’entrer aux personnes touchées par le VIH/sida, mais pas de test

exigé pour les séjours inférieurs à trois mois.SOUDAN Pour la demande de visa, un test de

dépistage négatif est requis.VIETNAM Les personnes touchées par le

VIH/sida ont l’obligation dese manifester au servicedes contrôles sanitairesmais il n’y a pas de certifi-cat médical à présenter.

ÉQU

ILIBR

E

Le "kit de survie" !

• Un thermomètre médical ;• Une crème solaire ;• Un désinfectant pour l'eau comme

Micropur (si vous n’avez pas de boissonsen bouteille) ;

• Un spray anti-moustiques, versiontropicale si nécessaire ;

• Des pansements, du sparadrap,des bandes élastiques ;

• Des seringues 5 ml et des aiguillesintramusculaires. Vous pouvez vous lesfaire prescrire sur ordonnance par votremédecin (pour cause de douane).Matériel à faire voyager en soute…

• Un couteau suisse (pas en cabine !).

Zoom surla Thailande

Interdiction d’entrer aux personnes tou-chées par le VIH/sida, mais aucun certificatmédical n’est demandé. Heureusement caralors, comment participer à la conféren-

ce mondiale sur le sida organisée àBangkok du 11 au 16 juillet

2004 ?!Numéros utiles• Pour obtenir les coordonnées d’un médecin,

Sida Info Service au : 0 800 840 800(depuis l’étranger au : 00 33 1 55 25 13 53 ;appel payant).

• Sida Info Droit au : 0 810 636 636(depuis l’étranger au : 00 33 1 44 93 16 05 ;appel payant).

• Remaides n°48, pages 8 à 13.

Sur le net Consultez le site suisse très documenté pourvotre destination : www.aidsnet.ch, rubrique“informations et ressources”, lien “dispositionsd’entrée”.

Illustrations : Gersende* - remaides 52 - juin 2004

13

opaque dont le compagnon de route sera unréveil, décalage horaire ou farniente obli-gent… Vacances, j’oublie tout, mais pas masanté !

Dernière exploration,ai-je bien tout pris ?Pour les têtes en l’air, il est bon parfois de semettre des Post-it pour ne pas oublier lespapiers d’identité, le contrat d’assistancemédicale ou le formulaire E111 (à demanderà la Sécurité sociale si vous n’avez pas d’as-surance assistance. Il vous permettra d’éviterl’avance des frais médicaux éventuels encou-rus au sein de l’Union européenne), le carnetde vaccination, les coordonnées d’un médecinspécialiste, d’un hôpital, ou de l’ambassadede France où il y a souvent un médecin. Et,parce que partir, c’est aussi se faire plaisir, despréservatifs, du gel et votre plus beau sourireen bandoulière, ça fera taire les étrangers quidisent souvent que les touristes français sontinsupportables… Bonnes vacances !

Dominique Thiéry

Voir aussi le Vidal du voyageuren librairie (14,90 e) ou www.vidal.fr

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 13

Page 14: Désir d’enfant

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Pho

to :

Dom

iniq

ue T

hiér

y

Couples sérodifférents :ÊTRE PLUS "SEXO-CONCORDANT" !

La sexualité est un moment qui peut rappeler brutalement laprésence du virus. Comment vivre cette intimité avec son (sa)partenaire de sérologie différente ? Questions et réponses avec“Docteur Eudes” Panel, activiste, séropositif et sexologue.

"Je suis séropositif (ve) et je n'arrive pas à lui dire"Dites-le. Pour “faire couple”, il faut du partageet de la connivence avec ce qui constitue lavie de son partenaire. S’il (elle) ne l'acceptepas, c'est que vous n'avez rien à faire avec lui(elle). La personne intelligente et amoureuserestera avec vous. Il faut pouvoir parler du VIHà n'importe quel moment et pas uniquementlors des rapports sexuels. Je me souviens d’Adèle, en couple avec Bernard. Porté sur l’alcool, il la bat souvent. Je lui demande pour-quoi elle accepte cette situation. Elle me faitl’aveu qu’elle se sait séropositive depuis dixans et qu’elle n’a pas pu le lui dire. Et la sim-ple présence de Bernard lui rappelle sonmensonge. Elle conclut que “ne pas dire” l’aconduite à “l’enfer”.

“J'ai toujours peur de le (la) contaminer”Lorsqu'on connaît bien les pratiques àrisques, la peur de contaminer l'autre n'estplus rationnelle. Si elle devient obsédante, ilfaut consulter un psychologue ou un sexolo-gue, étape incontournable pour se libérer decette angoisse.

“J'ai des troubles de l'érection, dois-je prendreun médicament ?”Prendre du Viagra (ou autre) est une toxicitéchimique de plus quand on prend déjà un trai-tement, mais cela peut permettre de stabiliserune érection en cas de défaillance. Attention,ce type de médicament permet de “passer àla vitesse supérieure”, en aucun cas il ne créele désir. Pour bander, il faut aimer le sexe, avoirenvie de l'autre, être curieux des zones éro-gènes de son partenaire et des siennes.

“Est-ce risqué de pratiquer une fellation à sonpartenaire séropositif ?”Le risque est faible, mais il n’est pas nul. Si son pénis ne mouille pas et que sa chargevirale est indétectable, il y a moins de risqueque si le liquide pré-séminal (la goutte) estabondant et que la charge virale est importan-te. Bien entendu, il ne faut jamais jouir dans labouche de son partenaire. Pour autant il ne fautpas oublier qu'avec la fellation, les IST (Infec-tions Sexuellement Transmissibles comme lesChlamydiae, l'herpès, l'hépatite B, la syphilis,etc.) peuvent s’attraper. Dans un couple, les

stratégies de prévention doivent être régulière-ment discutées car les automatismes tuent ledésir. Mais je suis bien placé pour savoir quela vie est infiniment plus fragile que tous lesraisonnements que l’on se fait.

"Je suis séropositif (ve). Il (elle) ne veut plusmettre de capotes"C’est humain. Il faut alors s'interroger : qu'estque c'est, ma vie ? Dois-je prendre le risque decontaminer quelqu'un qui ne sera peut-êtreplus avec moi demain pour x raisons ? Suis-jecapable de gérer cette situation ? Il faut pren-dre le temps de la réflexion. Il ne faut pasconfondre réalité biologique et représentationspsychiques. Se savoir fragile devant la maladien’est pas un aveu de faiblesse, mais plutôt unefaçon courageuse d’accepter de vivre.

“Le sexologue, est-ce un passage obligé ?”Non. Et en France, trop peu de sexologuessont capables de faire un bon bilan sexuel despersonnes séropositives. Aucun réseau de soi-gnants n'existe alors que les praticiens VIHdevraient prendre en compte la santé sexuel-le de leurs patients. Le sexologue peut aiderà redéfinir besoins et attentes investis dansles rapports sexuels. La personne séropositivepeut trouver des clefs pour se défaire du sen-timent de corps “impartageable” car “sale” et“contaminant”. En tant que sexologue, je suisun peu leur garde-fou !

Entretien : Dominique Thiéry

SEXU

ALI

TÉ14

Consultations gratuites en sexologie

A Paris :• Les sexologues du Kiosque Info Sida accueillent toute personne, seule ou en couple,

séropositive ou non, tous les lundis, vendredis et samedis après-midis au36, rue Geoffroy-L’Asnier, 75004 Paris. Prendre rendez-vous au 01 44 78 00 00.

• CDAG de Bichat-Claude Bernard, à Paris, tous les jeudis avec Eudes Panel de 16h30 à 19h30,sur rendez-vous au 01 40 25 88 57.

• Consultations du Pr Waynberg, hôpital Saint-Louis, à Paris, sur rendez-vous le lundi de 9h à 12h au 01 42 49 99 24.

En Province :• Des consultations devraient se mettre en place au CHU de Bordeaux et au CHU

de Clermont-Ferrand. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.

Eudes Panel, sexologue.

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 14

Page 15: Désir d’enfant

PO

UR

Y VO

IR P

LUS C

LAIR

Illustration : Stéphane Blot - remaides 52 - juin 2004

Que se passe-t-il dans le corps

lors d'une érection ?

Sous l'effet d’une stimulation nerveuse provenant desorganes génitaux (toucher) mais aussi du cerveau (exci-tation visuelle, fantasmes, etc.), le pénis passe de l'étatrelâché à l'état gonflé puis à l'état rigide. Ces changements nécessitent une action concertée du cerveau, des vaisseaux sanguins, des nerfs et des hormones dont tous les détails ne sont pas encore bienconnus. Le cerveau interprète l'excitation sexuelle etcontrôle certains des processus hormonaux, nerveux etsanguins qui provoquent l'érection. Une érection peut être provoquée par une stimulationsensorielle de la zone génitale (pénis, scrotum, périnée,anus, intérieur des cuisses), mais aussi par des excita-tions visuelles ou des fantasmes, en l'absence destimulation de la zone génitale : c'est une érectionpsychogène ("qui vient du cerveau").

Les problèmes d’érection

Parmi lesproblèmes de santé

les plus mentionnés par leshommes séropositifs, les

troubles de l’érection reviennentfréquemment. Parfois difficiles àévoquer avec son médecin, ces

problèmes ont un impactconsidérable sur la qualité de vie.

Remaides fait le point surl’érection et sur les traitements

pour retrouver une saineraideur…

15

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 15

Page 16: Désir d’enfant

PO

UR

Y V

OIR

PLU

S C

LAIR

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tions

: M

edim

edia

200

3Les problèmes d’érection

Le pénis “relâché” (flaccide)

L'intérieur du pénis est constitué de deux

cavités très riches en vaisseaux sanguins

appelées “corps caverneux”. Au repos, le

pénis est mou, ces deux cavités sont peu

remplies. Le gland et la partie du pénis où

passe l’urètre sont constitués du “corps

spongieux” également très riche en

vaisseaux sanguins.

Le pénis “gonflé” (tumescent)

Quand le cerveau est soumis à une

excitation sexuelle, la stimulation des nerfs

entraîne une dilatation des vaisseaux

sanguins présents dans les corps

caverneux. Les corps caverneux se

remplissent progressivement de sang.

Le pénis gonfle, mais il n’est pas encore

assez rigide pour la pénétration.

Le pénis rigide

Les corps caverneux se remplissent,

comprimant les veines du pénis et empêchent

ainsi le sang d'en sortir. Le corps spongieux

(gland) se gonfle également de sang mais

devient moins rigide que les corps caverneux.

Progressivement, le pénis devient rigide et apte

à la pénétration.

16

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 16

Page 17: Désir d’enfant

De nombreux facteurs peuvent provoquer des troubles de l’érection.

Des anomalies de la circulation sanguine

dans les vaisseaux du pénis

Ces anomalies sont dépistées par un examen particulier, l’échographie-doppler qui permet de voir s’il y ades lésions des vaisseaux impliqués dans l’érection.

Des troubles hormonaux

Les hormones sexuelles, sécrétées par les testicules, jouent un rôle important dans l’activité sexuelle del’homme ; ce sont elles qui déterminent physiologiquement le désir sexuel (libido). Il arrive que les tauxde testostérone (la principale hormone sexuelle masculine) soient inférieurs à la normale, en particulieraprès 50 ans. Cette insuffisance entraîne une chute du désir sexuel et peut nuire à la qualité des érections. Un dosage de la testostérone dans le sang permet de dépister cette cause. Un traitement à basede testostérone (en gel à appliquer sur la peau) peut compenser ce déséquilibre.

Des problèmes

psychologiques

De nombreux troubles psychiques peuvent per-turber la sexualité, en particulier dans le cadred’une maladie chronique comme l’infection parle VIH : dépression, anxiété, problèmes de cou-ple, etc. Une prise en charge psychothéra-peutique (individuelle ou en couple) est alorsnécessaire.

L'abus d'alcool ou le tabac

Ces substances peuvent également nuire au bon fonctionnement des vaisseaux sanguins impliqués dansl'érection. Une étude américaine longtemps tenue secrète révèle que plus d’un homme sur deux fumantplus de deux paquets par jour depuis l’âge de 15 ans présente des signes d’impuissance passé l’âge de30 ans.

Certains médicaments anti-VIH

Ces médicaments peuvent aussi perturber la libido, l’érection et l’éjaculation. Dans ce cas, il est importantde le signaler à son médecin qui pourra envisager un changement de traitement ou un traitement pour cor-riger ce problème. Mais d’autres médicaments peuvent également entraîner des troubles comme lesantidépresseurs, les anxiolytiques, les neuroleptiques, etc.

PO

UR

Y VO

IR P

LUS C

LAIR

Les problèmes d’érectionIllustration : Pierre & Gilles - rem

aides 52 - juin 2004

Les causes des problèmes d’érection

17

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 17

Page 18: Désir d’enfant

PO

UR

Y V

OIR

PLU

S C

LAIR

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Pho

to :

Stép

hane

Kor

sia-M

effre

& L

aure

nt V

ince

nt-B

ardi

nLes problèmes d’érection

Les médicaments en comprimés

Il existe actuellement plusieurs médicaments en comprimés destinés à traiter les troubles de l'érection : Cialis, Ixense, Levitra,Uprima, Viagra, Yocoral, Yohimbine Houdé. Disponibles sur ordon-nance, ils doivent être pris entre 20 minutes et une heure avantle rapport sexuel. Leur durée d’action varie et peut atteindre 36 heures. Ils agissent en favorisant l’accumulation de sang dansles corps caverneux en présence d’une stimulation sexuelle.Leurs effets indésirables sont surtout des maux de tête, des rou-geurs du visage, des troubles de la digestion et de la vision. Unexamen clinique de l'état du cœur et des vaisseaux sanguins estindispensable avant de prendre ce type de médicament qui doitêtre utilisé avec beaucoup de précautions chez les personnes pré-sentant des troubles cardiaques. Ils ne doivent jamais êtreutilisés en même temps que des poppers. (produit stupéfiantdont on inhale les vapeurs).Seul votre médecin est à même de savoir si vous pouvez bénéfi-cier de ce type de traitement. Aujourd’hui ces médicaments nesont pas remboursés par la Sécurité sociale. Leur prix, libre, varieselon le produit et selon les pharmacies. N’hésitez pas à com-parer les prix entre différentes officines.

Les médicaments intra-urétraux

Il existe un traitement en gel (appelé Muse) que l'on place dansl'urètre (conduit où passent le sperme et l’urine) à l'aide d'unapplicateur spécial et qui agit localement en favorisant le rem-plissage des corps caverneux. Ce traitement a une efficacitévariable et peut provoquer des effets secondaires locaux

(irritation, petits saignements). Il n'est pas remboursé par laSécurité sociale. Un bref apprentissage est nécessaire, il est pré-férable donc de consulter un médecin urologue rôdé à cettetechnique.

Les auto-injections intra-caverneuses

L'auto-injection intracaverneuse consiste à s'injecter soi-mêmedans le pénis une substance destinée à provoquer une érection(Caverject, Edex, Icavex). Cette substance agit localement enrelaxant les muscles qui contrôlent l'arrivée du sang dans lescorps caverneux. Dans 90 % des cas, l'érection obtenue permetla pénétration pendant une durée allant jusqu'à une heure. Ce type de traitement doit être initié par un médecin spécialiséqui indique la façon de pratiquer l’injection et ajuste la dose à lasensibilité du patient. Ces injections ne sont pas douloureuses etne laissent aucune trace.

Les pompes à vide (vacuum)

Ce système utilise une chambre hermétiquement fermée où lepénis est introduit. Une pompe manuelle ou électrique est utili-sée pour produire un vide qui provoque un appel de sang dansle pénis, déclenchant ainsi l'érection. Une fois l'érection obtenue,elle est maintenue par un garrot qui a été préalablement posé àla base du pénis. Le garrot ne doit pas être laissé plus de 20 minutes.

Cockring

Il existe aussi la possibilité de mettre un cockring (anneau decuir, de caoutchouc ou de métal), à disposer autour de la basedu pénis et des testicules, qui permet d’empêcher le retour dusang et favorise le maintien de l’érection.

Les implants

Les implants ne sont utilisés qu'en dernier recours, lorsque tou-tes les autres options ont été essayées en vain. Ces prothèses sontimplantées chirurgicalement dans les corps caverneux. Cetteintervention est irréversible.

Dossier réalisé par Stéphane Korsia-Meffre

En parler

Paradoxalement, la question de la sexualité est souvent reléguée tout enbas de liste des sujets à aborder avec son équipe soignante. Renseignez-vous auprès de votre médecin ou d'autres personnes dans votre situation.Le bouche-à-oreille est aussi une excellente manière d'identifier un spécialiste qui pourra vous conseiller !

Comment traiter lestroubles de l’érection

18

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 18

Page 19: Désir d’enfant

TÉMO

IGN

ERIllustration : Gersende* - rem

aides 52 - juin 2004

Quand je rencontre Jean, il nese voit vivre une relation

qu'avec un séropositif. Asymp-tomatique depuis 6 ans, le VIHsemble lui fiche la paix, saufdans les rapports sexuels,moment où la “bête” en sommeilse réveille. Lorsqu'il se laisse enfinséduire, nous sommes deux corpsmélangés dans le lit, mais nous faisons“l'amour à trois”. Le virus est là nous rap-pelant sa présence sourde, violant notreintimité. Jean a les gestes attentionnés d'unamant, mais si son corps dit oui, sa tête dit nonet il débande. Il prend alors du Viagra pour se don-ner du cœur à l'ouvrage, mais c'est un peu cliniquetout ça : entre capote et médoc, bonjour la spontanéi-té, mais je suis tellement bien dans ses bras ! Malgré lespréservatifs, la peur de me contaminer l'obsède. Après avoir joui,c'est le moment privilégié pour parler du VIH, d'exorciser cettepeur de transmettre un mauvais compagnon de route. J'essaiede le rassurer par mon attitude détachée car il est hors de ques-tion d'accorder plus de place à ce virus qu'il ne doit en avoir. Jeveux que Jean sente que, pour moi, nous ne sommes pas diffé-rents. C'est souvent moi qui provoque l'acte sexuel. Nouspratiquons la fellation sans capote. Le risque n'est pas nul, maisil est faible. Nous prenons cette décision pour repousser les bar-rières que le virus nous impose. Je sens Jean coincé. Nous nousfaisons beaucoup de massages pour s'approprier nos corps. Parmoments, nous ne sommes plus que deux. Et puis patatras, uneexcitation folle, un ébat nocturne et je me prends une giclée desperme sur l'œil. Panique à bord, tout le monde se lève, gran-des eaux, Jean veut que j'aille à l’hôpital pour faire un traitementd’urgence. Non. Pas de phobie démesurée. Certes l'œil est unemuqueuse, mais je n'ai pas reçu une douche de sperme ! Nousjaugeons la situation ensemble, c'est notre victoire. Mais Jean abesoin sans cesse d'être rassuré. C'est lui qui a peur qu'il m'ar-rive quelque chose et non le contraire. Jean m'a largué quelquesjours après la Saint-Valentin. Il n'avait pas songé qu’un autre"virus" contamine lui aussi à sa manière : l'amour…

Eric, séronégatif :

“INDÉTECTABLE, JE MESENS MOINS CONTAMINANTE”

Léa,séropositive :

Séropositive depuis 21 ans, mon ex ne m’embrassait plussur la bouche de peur d’être contaminé. Quand je rencon-

tre Nick, lui aussi séronégatif et qu'il me roule des patins, jeredécouvre la sexualité, même si je ressens globalement unmanque de désir. C'est difficile pour lui de mettre des préser-vatifs. La capote rappelle l’existence du virus. Bientôt, il ne veutplus en mettre. Pas facile de faire l’amour les mains entre lesjambes pour vérifier s'il ne l’a pas enlevée ! Je ne peux pas ima-giner une seconde vivre avec cette culpabilité. J’ai construit masexualité autour du VIH qui m’a appris à mieux accepter lesdifférences de l’autre. D’ailleurs, je ne me souviens plus com-ment c’était, avant le VIH. Etre avec un séronégatif meréconcilie avec la sexualité d’où est venue ma séropositivité,mais il est difficile de s’abandonner quand on a conscience deporter la mort. Mon mec dit qu’il est immortel, qu’il en a rienà foutre du virus ! Il fait des tests de temps en temps pour merassurer. Tout va bien. On s’est séparé pendant un an. J’ai ététrès malade. On s’est retrouvé. Lorsqu’il a vu de quoi était capa-ble le virus, il a été plus cool et ensemble on a appris àl’apprivoiser. Finalement, notre sexualité n’est pas si différen-te de celle d'un autre couple. J’ai pu tout faire normalementavec le VIH, sauf avoir des enfants car lorsque cela aurait puêtre possible, c’était trop tard. Depuis 2001, ma charge viraleest devenue indétectable et j’ai moins la peur panique de lecontaminer. J’ai aussi appris qu’il ne faut pas prendre toute lapeine du monde sur ses épaules.

19

Racontez-nousvos vies !

A l’occasion des 20 ans deAIDES, nous attendons vostémoignages sur vos rela-tions avec l’association

et avec le VIH.

Pour en parler,être accompagné

par téléphone

Ligne de vie : 0 810 037 037.

"AVEC LE VIH, NOUS SOMMESTROIS DANS LE LIT"

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 19

Page 20: Désir d’enfant

tion de chacun ! Ces lubrifiants présententl’inconvénient majeur de dégrader le latexconstituant les préservatifs. Le préservatifdevient alors poreux et ne protège plus effi-cacement contre le VIH. Ils doivent être évitéslors de rapports protégés.• Les lubrifiants à base de silicone : nouvellegénération de lubrifiants, il en existe assezpeu sur le marché. Ils sèchent moins vite,durent plus longtemps et sont compatiblesavec les préservatifs, mais ils tâchentet ne s’éliminent pas à l’eau !• Les lubrifiant à base d’eau : on lesappelle communément “gels”, cesont les lubrifiants les plus courants.Ils sont compatibles avec les préser-vatifs, n’irritent pas les muqueuses etse rincent facilement à l’eau.Certains gels contiennent un spermi-cide (Nonoxynol-9). Attention : nonseulement les spermicides n’appor-tent aucune protection contre le VIH,mais ils peuvent être irritants et favo-riser le passage du VIH à travers lesmuqueuses.

Lequel choisir ?Il existe sur le marché plus d’unequinzaine de gels. Chacun présentedes particularités différentes : consis-tance, goût, sensation, pouvoirlubrifiant… Il y en a pour tout lemonde ! Par ailleurs, malgré leurréputation de ne pas laisser de traces,certains tâchent ! Autre détail qui ason importance : le mode d’ouvertu-re. En effet, les tubes ou flacons àbouchons lisses seront très difficiles àfermer ou réouvrir une fois les mains

Gels et lubrifiants,

PR

ÉVEN

TIO

N E

T SE

XUA

LITE

pleines de gel ! On pourra donc préférer lesflacons avec doseur à pression (type “Pousse-Mousse”). Confort sexuel ou confort manuel,il faut choisir !

Fabien Sordet

Remerciements : Sex-shops IEM (iem.fr) et Exes (exs.fr)

L’ AMOUR, UN SPORT DE GLISSE !

La lubrification vaginale ou anale est nécessaire à tout rapportsexuel protégé : moins de frottements, d’irritations et derupture de préservatif. Lorsque les sécrétions vaginales sontinsuffisantes ou en cas de rapport anal, l’utilisation de gel “à usage intime” est incontournable. Mais lequel ? Voici unpetit palmarès des gels testés pour vous !

Anus ou vagin, faites vos jeux !Lorsqu’il y a stimulation sexuelle, le vaginsécrète une substance permettant de faciliterla pénétration. Mais gare aux idées reçues :un manque de sécrétion ne signifie pas for-cément un manque d’excitation ! En effet, laquantité de sécrétion peut varier beaucoupd’une femme à l’autre ou chez une mêmefemme, en fonction du moment du cycle etde la période de la vie : certaines femmessécrètent normalement mais ces sécrétionsne descendent pas jusqu’à la vulve. Parailleurs, après une naissance, pendant l’allai-tement ou après la ménopause, les sécrétionspeuvent s’avérer insuffisantes. Enfin, la fati-gue, le stress, l’alcool ou certainsmédicaments peuvent eux aussi être respon-sables d’une diminution des sécrétionsvaginales. Dans toutes ces situations, unelubrification complémentaire par un “gel àusage intime” facilitera la pénétration, aug-mentera le plaisir et évitera leséchauffements, sources de douleurs, irrita-tions et ruptures de préservatif.L’anus n’est pas naturellement lubrifié et ungel à usage intime est nécessaire lors despénétrations anales. Ne pas utiliser de gelaccroît significativement les risques de rup-ture du préservatif.

Quel type de lubrifiant ?Trois types de lubrifiants existent : gras ou à basede vaseline, à base de silicone et à base d’eau.• Les lubrifiants gras ou à base de vaseline :vaseline, huile de parafine, huiles pour mas-sage, crèmes solaires, laits hydratants,beurre, huiles alimentaires, margarine, beur-re de cacahuète, Nutella... La liste pourraitencore être longue, en fonction de l’imagina-

20re

mai

des

52 -

juin

200

4 - P

hoto

s ge

ls : F

abie

n So

rdet

MARQUE Où LES TROUVER ?GELS A BASE D'EAU Intimy Grandes surfacesManix Gel Grandes surfacesDurex Top-gel Play Pharmacies, grandes surfacesK-Y Gel Pharmacies, sex-shopsK-Y Liquide Pharmacies, grandes surfacesTry PharmaciesTaïdo PharmaciesSensilube PharmaciesPharmatex PharmaciesPremicia PharmaciesHydragel PharmaciesElbow Grease "Light" Sex-shopsElbow Grease "Hot" Sex-shopsDP "O" Sex-shopsMoist Gel Sex-shopsLeather Sex-shops

GELS A BASE DE SILICONE DP "Glide" Sex-shopsX man Silicone Sex-shops

LES GELS EN SACHET-DOSE"Glisse entre mecs" Associations"Sex-Line" Associations"Terpan" Associations"Jacket" Associations

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 20

Page 21: Désir d’enfant

PR

ÉVENTIO

N ET SEXU

ALITE

Illustration et photo : Stéphane Blot - remaides 52 - juin 2004

21

Autres gels

Tester tous les gels disponibles surle marché tient de la missionimpossible ! La plupart des sex-shops proposent d’autres gels(“Eros Body Glide”, “Lube de luxeGel-plus”, “For Play”, “Wet parfu-més”, etc.), mais à des prixexorbitants. Parmi les gels “abor-dables” et originaux, nous avonsretenu les gels “ID parfumés” :menthe, pêche, pastèque, fruits dela passion, pina colada… (22 eles 125 ml).

Notre palmarès J.O. GELS !

La médaille d’or de la glisse : Durex Top-Gel PlaySeul gel en flacon plastique avec bec-doseur : très pratique et très hygiénique.Assez épais, facile à appliquer, il présente un fort pouvoir lubrifiant, durable etne colle pas.

La médaille d’argent de la glisse : Intimy Parmi les moins chers du commerce, il s’achète en grandes surfaces.Agréable, il lubrifie bien, ne colle pas. Il est sans odeur ni saveur particu-lière. Seul inconvénient : le tube acier avec un bouchon plastique lisse

est très difficile à fermer avec les mains qui glissent !

La médaille de bronze de la glisse : Elbow grease “Hot”Il présente toutes les caractéristiques qu’on attend d’un gel : très lubrifiant,

durable, peu collant, goût et odeur agréablement mentholés. Son plus : un effet “frais” particulièrement excitant et légèrement dilatant.

OUVERTURE GOUT LUBRIFICATION/SENSATION TâCHE ? PRIX(lavables en machine à 40°C)

Bouchon : pas pratique Sucré, un peu amer Lubrifie bien et ne colle pas Oui + 3 g (50 ml)Clapet : pratique Légèrement métallique Fluide, lubrifie bien et ne colle pas Non 7 g (50 ml)Piston : simple, pratique Leger goût de piscine Très bonne lubrification, ne colle pas Non 12 g (100 ml)Bouchon (acier), clapet (plastique) Légèrement métallique Désagréable, colle Oui ++ 8 g (42 g)Clapet : pratique Légèrement métallique Colle, mais glisse mieux que la version gel Oui +++ 9 g (72 g)Bouchon : pas pratique Amande-cerise Lubrifie, mais colle Oui ++ 14 g (40 ml)Bouchon : pas pratique Savon… Lubrifie bien, agréable, frais Oui ++ 11 g (50 g)Bouchon : pas pratique Métallique Colle Non 11 g (40 ml)Bouchon : pas pratique Amer Lubrifie mal, très collant Non 8 g (30 g)Bouchon pas pratique Quasiment aucun Lubrifie mal, très gélatineux Non 9 g (50 g)Bouchon pas pratique Très mauvais Bonne lubrification, colle une peu Oui + 11 g (40 ml)Clapet : pratique Bonbon chimique Très bonne lubrification, ne colle pas Oui +++ 7 g (74 ml)Clapet : pratique Mentholé Effet frais, dilatation locale… Oui ++ 7 g (74 ml)Bouchon : pratique Quasiment aucun Fluide, lubrifie bien, ne colle pas Non 5.5 g (50 ml)Bouchon ou spray (plus pratique) Légèrement sucré Fluide, lubrifie bien, ne colle pas Oui +++ 7 g (60 ml)Bouchon : pas pratique Cuir Fluide, lubrifie bien, ne colle pas Oui +++ Non communiqué

(pas toujours lavables en machine à 40°C)Bouchon : pas pratique Goût d'huile Lubrifie mal, mais dure longtemps Oui ++ 7 g (40 ml)Bouchon : pas pratique Quasiment aucun Lubrifie mal, mais dure longtemps Oui +++ 5.5 g (40 ml)

Pré-ouverture Quasiment aucun Bonne lubrification, agréable, ne colle pas Oui + GratuitPré-ouverture Quasiment aucun Agréable, ne colle pas, fluide Oui ++ GratuitPré-ouverture Quasiment aucun Agréable, ne colle pas Oui + GratuitPré-ouverture Pique un peu Très bonne lubrification, ne colle pas Non Gratuit

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 21

Page 22: Désir d’enfant

ÉQU

ILIB

RE

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tion

PIEM

Lorsqu’on désire un enfant et qu’on estatteint par le VIH, il est vivement conseillé

d’en parler avec son médecin. AIDES et SidaInfo Service sont également là pour vousécouter et vous communiquer des informa-tions utiles. Ces discussions peuvent aider àmieux vivre avec le désir d’enfant et, si l’ondécide de le réaliser, à réduire le plus possi-ble les risques pour soi, pour son conjoint etpour l’enfant. De nombreux couples s’interrogent sur l’assistance médicale à la procréation. Ceterme regroupe un ensemble de techniquesmédicales qui permettent d’éviter le risque detransmission du VIH entre conjoints ou biende résoudre certains problèmes d’infertilité(comme chez les couples séronégatifs).Cet article aborde les techniques qui permet-tent d’éviter la transmission du VIH entreconjoints. Elles varient selon que l’homme, lafemme ou les deux membres du couples sontséropositifs. Ces techniques peuvent égale-ment être employées si, en plus du VIH, onest atteint par une ou des hépatites virales.

Désirer un enfant

Homme séropositif,femme séronégative Le “lavage de sperme” est une méthode uti-lisée depuis plus de quinze ans en Italie etdepuis quelques années dans plusieurs payseuropéens dont la France. Aucune contami-nation de la femme n’a eu lieu (rappelonsque, si la femme n’est pas contaminée, l’en-fant ne l’est pas non plus).Le sperme se compose de liquide, de sperma-tozoïdes et d’autres cellules (notamment desglobules blancs). Le “lavage” consiste à sépa-rer les spermatozoïdes du reste du sperme.

Concevoir un enfant “naturellement” ?

Certains couples dont l’un ou les deux conjoints sont concernés par le VIH veulent concevoir un enfant “naturellement”, en ayant des rapportssexuels non protégés. En ce cas, il existe toujours un risque de transmission du VIH entre conjoints. De plus, si la future mère séronégative estcontaminée lors de la conception, ou pendant la grossesse, il y aura un fort risque de transmission du VIH à l’enfant (car, dans la période qui suit la contamination, la charge virale est extrêmement élevée). Cependant, on peut réduire les risques de transmission du VIH au sein du couple. Tout d’abord, le rapport sexuel non protégé peut avoir lieu uniquement pendant la période d’ovulation : cela présente moins de danger que d’abandonner toute prévention. Pour connaître la période de fécondité, on peut s’adresser à un gynécologue ou acheter un test vendu en pharmacie.Avant la conception, il est conseillé de consulter un médecin pour dépister et, si nécessaire, traiter les infections sexuellement transmissibles.Enfin, lorsque la charge virale est indétectable, il y a généralement moins de virus dans le sperme ou les secrétions vaginales, ce qui réduit lerisque de transmission au conjoint, mais ne l’élimine pas : la conception “naturelle” comporte toujours des risques de transmission du VIH.

Plusieurs études ont montré qu’en procédantainsi, on éliminait le VIH. Par sécurité, on effec-tue ensuite une mesure de charge virale sur lesspermatozoïdes obtenus. Si cette mesure nedétecte pas de VIH, les spermatozoïdes restantsêtre utilisés. Selon la situation, le médecin pro-cédera à une insémination (il dépose lesspermatozoïdes au fond du vagin, à l’entrée del’utérus), ou à une fécondation in vitro (le méde-cin prélève des ovocytes chez la femme puis, aulaboratoire, les met en contact avec les sper-matozoïdes. Un ou des embryons se forment,qui sont ensuite placés dans l’utérus).

QUAND ON EST SÉROPOSITIF

22

Désir d’enfant, VIH, hépatites, assistancemédicale à la procréation… Ce dossier dequatre pages fait le point sur lesconnaissances scientifiques actuelles. En sachant que la science ne répond pas àtoutes les interrogations, loin s’en faut.

remaides 52 28/06/04 17:58 Page 22

Page 23: Désir d’enfant

ÉQU

ILIBR

EDésir d’enfant

Ces techniques exigent de s’adresser à uncentre d’assistance médicale à la procréation.(Voir les conditions d’accès ci-dessous). L’assistance médicale à la procréation estrelativement contraignante, en particulierpour la femme, avec plusieurs rendez-vous,des examens et généralement un traitementhormonal pour stimuler l’ovulation. La démarche prend fréquemment six mois àun an (comme pour les couples ayant un pro-blème de fertilité) et plusieurs tentativespeuvent être nécessaires pour obtenir unegrossesse : il est donc important d’en parlerensemble et de se préparer à ce parcours.

Femme séropositive,homme séronégatifLorsque la femme est séropositive, il existetoujours un risque de transmission du VIH àl’enfant. Mais on peut éviter le risque decontamination de l’homme en effectuant uneauto-insémination (le couple recueille lesperme et l’introduit dans le vagin). Il est conseillé de consulter un gynécologue

(ou un médecin d’assistance médicale à laprocréation) afin de réaliser un bilan de ferti-lité des deux conjoints. En cas de problèmede fertilité, on pourra envisager un traitementadapté.Si la fertilité est normale, le médecin peutaider à repérer la date d’ovulation (le momentoù la femme est féconde), indiquer commentprocéder pour l’auto-insémination et donnerune seringue gynécologique.On achète en pharmacie un petit pot stérile(comme ceux qui servent pour les analysesd’urine) et, si l’on n’a pas de seringue gyné-cologique, une seringue à insuline (1 ml) àaiguille démontable qui est en vente libre. La veille et le jour de l’ovulation, Monsieur se masturbe et recueille le sperme dans lepetit pot. Il le laisse à température ambianteenviron une demi-heure (le temps que lesperme devienne liquide). Avec la seringue(sans aiguille), Madame ou Monsieur prélèvele sperme et l’injecte à l’entrée du col de l’utérus (au fond du vagin). Madame resteensuite allongée une vingtaine de minutes,

les jambes repliées (on peut aussi placer uncoussin sous les fesses), afin d’éviter que lesperme ressorte du vagin. Comme pour la conception “naturelle”, il fautgénéralement recommencer pendant plu-sieurs mois avant d’obtenir une grossesse. Si l’on ne veut pas utiliser l’auto-inséminationou si, l’ayant réalisée, on ne parvient pas àobtenir une grossesse, on peut consulter uncentre d’assistance médicale à la procréation.

La femme et l’hommesont séropositifsCertains couples séropositifs choisissent deconcevoir un enfant “naturellement”, enayant des rapports sexuels non protégés.D’autres veulent éviter les risques de surcon-tamination (transmission de virus entrepersonnes séropositives) : ils peuvent s’adres-ser aux centres d’assistance médicale à laprocréation, de même que les couples qui ontdes problèmes d’infertilité.

Les centres d’assistance médicale à la procréation

Plusieurs centres d’assistance médicale à la procréation reçoivent les couples atteints par le VIH ou les hépatites. Cependant, certains ne prennentpas en charge toutes les situations (notamment les femmes séropositives) : il est conseillé de se renseigner auprès du secrétariat avant de prendrerendez-vous. Les textes officiels précisent que le couple doit être composé d’un homme et d’une femme, mariés ou ayant deux ans de vie commune(en général, une déclaration sur l’honneur suffit, parfois accompagnée de témoignages d’amis). De plus, le ou les partenaires atteints par le VIH doivent avoir plus de 200 T4/mm3, au cours de lapériode de prise en charge et une charge virale stable. Les demandes sont ensuite étudiées au caspar cas par l’équipe médicale et psychologique. L’assistance médicale à la procréation est priseen charge à 100 % par la Sécurité sociale. Lorsqu’on doit se rendre hors de son département, lesfrais de déplacement peuvent être remboursés (le médecin doit adresser une demande d’ententepréalable à la Sécurité sociale). • Lyon : CHU, service de médecine de la reproduction, tél. : 04 72 11 77 60 (responsable : Pr Guérin).• Marseille : CECOS IMR, tél. : 04 91 16 79 00 (responsable : Dr Roulier).• Nancy : Maternité régionale, centre d’AMP, tél. : 03 83 34 43 15 (responsable : Pr Barbarino).• Rennes : CECOS, tél. : 02 99 63 13 11 (responsable : Pr Le Lannou).• Schiltigheim (près de Strasbourg) : CMCO, tél : 03 88 62 83 10 (responsable : Dr Ohl).• Toulouse : CHU, CECOS, tél: 05 67 77 10 17 (responsable : Dr Bujan).• Paris : hôpital Cochin, service de biologie de la reproduction, tél. : 01 58 41 15 41

(responsable : Pr Jouannet) ; hôpital Bichat-Claude Bernard, service de biologie de la reproduction, tél. : 01 40 25 88 84 (responsable : Dr Devaux) ; hôpital Pitié-Salpétrière, service maternité, tél. : 01 42 17 77 21 (responsable : Dr Poirot).

Des hôpitaux à Bordeaux et à Montpellier envisagent de s’engager prochainement dans cette priseen charge.

23Photo : Pierre & Gilles - rem

aides 52 - juin 2004

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 23

Page 24: Désir d’enfant

ÉQU

ILIB

RE

blement le risque de transmission du virus àl’enfant. Il est néanmoins recommandé d’évi-ter certains médicaments comme Sustiva ouHivid (reponsables de malformations chez l’a-nimal) ou l’association Zerit + Videx quientraîne parfois des effets indésirables graveschez les femmes enceintes. Enfin, les traite-ments anti-VIH sans nucléosides mériteraientd’être étudiés chez les femmes enceintes.

Césarienne ou pas ?Lorsque la charge virale est détectable aumoment de l’accouchement, la césariennepermet de réduire le risque de transmissiondu VIH. En revanche, si la charge virale estindétectable, la césarienne n’apporte pas deprotection supplémentaire. Actuellement, de nombreux médecins pensent que la

Etre enceinte ET SÉROPOSITIVE

Si l’on est séropositive et qu’on souhaiteconcevoir un enfant, il est important d’en par-ler avec son médecin spécialiste du VIH, sipossible avant le début de la grossesse afinqu’il puisse choisir au mieux le traitement (oule moment de le débuter, si l’on ne prend pasencore de traitement). Si, à l’inverse, on se trouve enceinte et qu’onne souhaite pas l’être, on peut effectuer uneinterruption volontaire de grossesse jusqu’à14 semaines. Après ce délai, la femme peutdemander une interruption de grossesse pourmotif médical, lorsque l’évolution de la mal-adie entraîne des risques importants pourl’enfant ou pour elle.

Quels risques pour l’enfant ?Sans traitement, le risque de transmission duVIH de la mère à l’enfant est d’environ 20 %(un enfant sur cinq est contaminé). La plupartdes contaminations ont lieu en fin de grossesse ou lors de l’accouchement. Avec untraitement anti-VIH bien adapté, rendant lacharge virale indétectable, et un bon suivigynécologique pendant la grossesse, cerisque est d’environ 1 % (un enfant surcent est contaminé).Comme pour beaucoup d’autresmédicaments, on ne connaît pas leséventuels risques à long terme,pour l’enfant, des traitements prisen cours de grossesse. A courtterme, on n’a repéré aucune mal-formation. Cependant, lesnucléosides (médicaments de lafamille de l’AZT) seraient parfoisresponsables d’une maladie surve-nant pendant la première année del’enfant, atteignant son système nerveux.Cette maladie toucherait moins de 1 % des enfants. Aussi, malgré cette inquié-tude, lorsqu’on est séropositive et enceinte, il est vraiment préférable de prendre un traitement anti-VIH car il diminue considéra-

meilleure solution consiste à prendre un trai-tement anti-VIH permettant d’avoir unecharge virale indétectable pendant le derniertrimestre de grossesse et l’accouchement.

Après la naissanceOn donne un traitement anti-VIH à l’enfantpendant les six premières semaines. Grâce àdes mesures de charge virale, on sait dans lesdeux à trois mois qui suivent sa naissance s’ilest ou non atteint par le VIH. Même si l’enfant n’est pas porteur du virus, ilaura dans le sang les anticorps contre le VIHde sa mère (les anticorps sont des protéinesfabriquées par l’immunité, le système de

défense de l’organisme). Les anticorps dela mère disparaîtront du sang de l’enfantaprès environ dix-huit mois.Enfin, l’allaitement au sein comporteun risque important de transmissiondu VIH : il est vraiment préférable denourrir l’enfant au biberon (commela moitié des enfants naissant enFrance de mère séronégative).

Adopterun enfant ?

Certains couples atteints par le VIH sont par-

venus à adopter un enfant (voir témoignage

dans Remaides n° 45, p. 7).

24

Congrès Désir d’enfant et VIH

Les troisièmes Journées nationales “Désird’enfant et VIH” (Toulouse, les 6 et 7 mai

2004) ont fait le point sur l’assistance médicale à la procréation en France

et en Europe. Pour plus d’informations sur ce congrès scientifique, contactez Danièle Lalonde

([email protected]).

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Pho

to :

Dom

iniq

ue T

hiér

y

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 24

Page 25: Désir d’enfant

Lorsque la future mère est uniquement attein-te d’hépatite C chronique, le risque detransmission du virus à l’enfant est de 5 %environ (un enfant sur vingt est contaminé).Ce risque s’élève à 20 % si elle est aussiatteinte par le VIH (un enfant sur cinq estcontaminé). Le seul moyen d’éviter ce risqueest d’effectuer un traitement contre l’hépati-te C bien avant de débuter la grossesse. En revanche, il ne faut pas concevoir unenfant au cours du traitement de l’hépatite C,ni pendant les mois qui suivent, que l’hommeou la femme soit en traitement, car les médi-caments (en particulier la ribavirine)entraînent des risques de malformation dufœtus.

Assistance médicaleà la procréationL’assistance médicale à la procréation est uti-lisée uniquement face aux problèmesd’infertilité, sauf si le couple est égalementatteint par le VIH : en ce cas, ces techniquespermettent aussi d’éviter la transmission devirus entre conjoints (voir pages précédentes).

Dossier réalisé parThierry Prestel

Hépatite CLe risque de transmission de l’hépatite C lorsdes rapports sexuels est extrêmement faible,sauf en cas de contact avec le sang : lésion,règles, etc. Cependant, si l’on est atteint à lafois par le VIH et par l’hépatite C, le risquede transmission sexuelle devient plus impor-tant et il est recommandé d’avoir des rapportsprotégés (avec préservatif).

Les personnes qui ont été atteintes d’unehépatite, puis guéries, n’ont pas de risque detransmettre la maladie (ces personnes n’ontplus de virus dans le sang). En revanche, ilexiste un risque de transmission en cas d’hé-patite virale chronique, où le virus resteprésent dans le sang.

Hépatite BSi un seul des partenaires est atteint,il est vraiment conseillé à l’autre de se faire vacciner. Si la future mère n’est pas atteinte, l’enfantne pourra pas l’être. En revanche, si lafuture mère est porteuse d’une hépatite Bchronique, le risque de transmission à l’enfant est élevé (20 à 80 %, selon la quan-tité de virus dans le sang). Le bébé recevra desimmunoglobulines à la naissance, puis seravacciné contre l’hépatite B : cela permet dediviser par dix le risque qu’il soit contaminé. Il est possible que les médicaments de l’hépatite B (Zeffix, Hepsera, Epivir, Viread,etc.) réduisent le risque de transmission duvirus à l’enfant, mais ce n’est pas encoreprouvé.

Pour en parler

Délégations AIDES : tél. : 0 820 160 120 (0,12 e/min)

Sida Info Service : tél. : 0 800 840 800

ÉQU

ILIBR

EDésir d’enfant

Désir d’enfantET HÉPATITES

Patrick, du VIH à la vie

Séropositif depuis 1990, après un parcours chaotique avec “lediable” (comme il appelle le VIH), Patrick jette un pavé dans la“marre” de la morosité et des préjugés avec son livre, destinéà encourager les envies de ses lecteurs. “Je souhaite que monmodeste témoignage serve à aider des couples sérodifférents àavoir un ou des enfants, que les médecins et les personnesécoutent leur désir, ne les regardant pas comme des bêtescurieuses !”. En dédicaçant son livre “aux malades du sida” et“à ceux qui veulent fonder une famille”, il offre un formidableespoir, remerciant sa femme Lyly : “Merci de m’avoir fait papa”.(Ma famille, mon sida ou de la mort à la vie de Patrick D. Editions Publibook, 16,50 e. Pour commander, www.publibook.com ou tél. : 01 47 05 69 10).

25Photo : Dom

inique Thiéry - remaides 52 - juin 2004

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 25

Page 26: Désir d’enfant

puisque c’est illégal. L’employeur utilise sou-vent un autre prétexte : par exemple, larépétition des arrêts maladie ou leur prolon-gation. Ce motif est légitime si les élémentssuivants sont présents :• une grave perturbation du fonctionnement

de l’entreprise ;• le dépassement de la garantie de votre

emploi prévu par la convention collective(voir “Clause de garantie d’emploi”).

La dernière partie de notre série sur l’emploi aborde la rupture de contrat de travail. Eléments de réponses.

AU

BO

ULO

T re

mai

des

52 -

juin

200

4 - I

llust

ratio

n : E

ric D

éria

n, A

telie

r Pop

Démission, licenciement,COMMENT PARTIR ?

Séropositivité et emploi (3/3) :

26

Faut-il démissionner ?Vos conditions de travail se dégradent, voscollègues deviennent invivables, des rumeurscirculent, vous êtes victime de harcèlementmoral ou de discrimination, etc. Bref, vousressentez le besoin de partir. S’il y a bien unconseil à donner, c’est surtout celui de ne pasdémissionner – sauf, si vous avez trouvé unautre travail. En effet, votre démissionrepousserait de quatre mois vos droits à l’in-demnité chômage, si tant est que vouspuissiez justifier d’une ancienneté suffisanteet d’une véritable recherche d’emploi active.Sinon, vous ne percevrez rien des Assedic(assurance chômage). Avant toute décision,prenez conseil auprès des Assedic.

Vers qui se tourner ?Si vos conditions d’emploi sont trop pesan-tes, n’hésitez pas à rencontrer des personnesqui pourront vous aider à trouver une solu-tion, notamment le médecin du travail et lesreprésentants du personnel. En effet, ilspourront sûrement jouer le rôle de médiateurentre vous et vos collègues ou avec vosresponsables.

Licencié, mais pour quel motif ?Quand un employeur a envie de se séparer del’un de ses collaborateurs, il y arrive très sou-vent. Des recours sont envisageables puisquetout licenciement doit être fondé sur un motifréel et sérieux. En aucun cas, ce motif nepeut être votre statut sérologique car commele prévoient le Code du travail et le Codepénal, un salarié ne peut être licencié “en rai-son de son état de santé ou de sonhandicap”. Mais les cas de licenciement depersonnes séropositives ont rarement pourcause explicite l’infection par le VIH –

Licencié pour inaptitude ?Parfois, malgré les aménagements de poste,il ne vous est plus possible de conserver lemême emploi. D’abord, le médecin du travaildoit vous déclarer inapte à votre poste de tra-vail. Vous serez (ou resterez) alors en arrêt detravail. Pour cela, il réalise deux visites médi-cales espacées de 15 jours. Dès la premièrevisite, il doit entreprendre l’étude des postesexistants dans l’entreprise et adresser par

Clause de garantie d’emploi, c’est quoi ?

La clause de garantie d’emploi d’une convention collective ou d’un accord d’entreprise instituele plus souvent une période au cours de laquelle l’absence pour maladie ne peut entraîner larupture de votre contrat. Une fois la période de garantie d’emploi terminée, votre employeur peutentamer une procédure de licenciement, à condition que le motif soit non pas votre absencepour maladie, mais bien les perturbations que celle-ci entraîne dans l’entreprise. Certainesconventions collectives ne considèrent comme cause de rupture du contrat que les absencesprolongées pour maladie et non les absences fréquentes !

Les articles précédents• “Le droit de ne pas dire.” : Remaides

n°50, pages 26-27.• “Que faire quand la maladie menace

son boulot.” : Remaides n°51,pages 10-11.

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 26

Page 27: Désir d’enfant

Mon deuxième conseil est de bâtir une stratégie. Evitez de démis-sionner sur un coup de tête. Prenez le temps de la réflexion,

arrêtez-vous le temps qu’il faut. Si votre employeur vous mène lavie dure et vous pousse à la démission, c’est qu’il n’a pas de

cause réelle et sérieuse pour vous licencier. Arrêtez-vouspour monter votre “dossier”. Si malgré tout vous décidez de démissionner, mentionnez que vous déposerez un recours devant le conseil des Prud’hommes dans votre lettre de démission et notezle motif de votre départ. Cela permettra aux juges dedire si la rupture est en réalité à l’initiative de l’em-ployeur. Il s’agit de faire reconnaître qu’il vous a bien

contraint à démissionner et de faire re-qualifier votredémission en licenciement “sans cause réelle et sérieu-

se” (avec indemnités liées au licenciement et réparationsliées au préjudice).

Enfin, quand vous serez en arrêt pour faire le point sur votre situa-tion, pensez à “l’après”. Commencez à préparer votre recherched’emploi, prenez contact avec l’ANPE. La dispute judiciaire que vousallez entamer risque de durer longtemps, entre un et deux ans. Ce qui compte c’est sans doute de faire payer votre employeur, mais surtout ce que vous ferez... après !

écrit ses conclusions à l’employeur en indi-quant votre aptitude à exercer un autre travail– aussi proche que possible de votre précé-dent emploi. L’employeur doit alors faire despropositions de reclassement, dans le moisqui suit la deuxième visite médicale. Après cedélai, si l’employeur n’a pas trouvé de solu-tion, il est tenu de rétablir votre salaire ! Si aucune solution n’est trouvée, c’est lelicenciement pour inaptitude.

Quels recours ?Si vous pensez que votre licenciement estinjustifié, n’hésitez pas à demander conseilset soutien auprès de votre représentant dupersonnel, d’un syndicat, de l’inspecteur dutravail ou de Sida Info Droit. Ils pourront vousaider à rassembler les éléments du dossierpour déposer un recours au conseil des prud’hommes.

Delphine Meignotte & Nicolas Charpentier

AU

BO

ULO

T Photo : Dom

inique Thiéry - remaides 52 - juin 2004

27

Conseil des prud’hommes, mode d’emploi

Le conseil des prud’hommes règle les litiges entre le salarié et l’employeur. Ces litiges peuventêtre liés aux congés payés, salaires, primes, licenciement individuel, etc. Ce tribunal est com-posé de juges non professionnels élus, les "conseillers prud'homaux", représentant, en nombreégal, les employeurs et les salariés.

Lorsqu'il est saisi d'une affaire, le conseil des prud'hommes tente de concilier les adversaires.En cas d'échec de la conciliation, il rendra un jugement dont on peut faire appel. Renseignez-vous auprès d’un délégué syndical ou de l’inspection dutravail afin de savoir quel est le tribunal compétent.

La procédure est gratuite. Même si ce n’est pasobligatoire, il est très utile de se faire aiderpar un avocat. En revanche, il est très utilede se faire aider par un représentant du per-sonnel, un syndicat ou un avocat spécialisédans le droit du travail.

Connaîtreses droits

Consultez le site www.service-public.fr(rubrique emploi/travail), le site de AIDES(rubrique VIH/emploi), ou téléphonez à

Sida Info Droit (0 810 636 636).

Remaides : Que peut faire un délégué syndical pour un salarié qui a desproblèmes de santé ?Marc Robert : Le délégué syndical est un interlocuteur auprèsde qui vous pouvez obtenir les premières informationsjuridiques. Par exemple, si votre convention collectivecomporte une clause de garantie d’emploi, il vousaidera à comprendre comment elle s’applique àvotre situation et comment vous pouvez l’utiliser.Le délégué syndical doit porter un regard extérieursur les faits que vous lui présentez afin de vousconseiller et vous orienter au mieux. Il vous aide-ra à y voir plus clair sur les erreurs à ne pascommettre et à bâtir une stratégie.

Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs de Remaides ?Mon premier conseil est de “rompre l’isolement”. Recher-chez autour de vous (Sida Info Droit, la permanence d’un syndicat,etc.) qui pourra vous écouter. Il n’est pas toujours facile de se tour-ner vers des personnes de l’entreprise (les délégués du personnel parexemple) : n’hésitez donc pas à chercher à l’extérieur qui pourra vousdonner un avis “éclairé” sur votre situation.

QUESTIONS À MARC ROBERT, CHARGÉ DE MISSION JURIDIQUE À LA

“Rompre l’isolement”

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 27

Page 28: Désir d’enfant

TÉM

OIG

NER

rem

aide

s 52

- ju

in 2

004

- Illu

stra

tion

: Eric

Dér

ian,

Ate

lier P

op

PrologueJe suis employeur dans une grande multinationa-le prestataire de services. Mon entreprise a étéchoisie pour remplir une mission de longue duréepour un établissement de soins. Le médecin dutravail a son bureau dans cet établissement. Il possède aussi des intérêts personnels danscette affaire.

Il y a de cela deux ans, je décide d'embaucher enCDD (contrat à durée déterminée) un collabora-teur français d'origine asiatique que je nommerai“David”. Celui-ci remplit parfaitement sa missionet donne satisfaction à mes clients et à l'ensem-ble de l'équipe. Or, il y a de cela un mois, j'ai étéconvoqué d'urgence par le médecin du travail.

Voici les termes de notre discussion...

Dialogue surréaliste- Monsieur X, vous avez parmi vos collaborateurs un “David”.- Oui, réponds-je, inquiet.- C'est dommage pour lui, mais je ne veux plus le voir ici.- Pouvez-vous m'expliquer pourquoi ?- Je ne peux rien vous dire, juste qu'il est malade. Vraiment,

c'est dommage, je sais que “ces gens” (les Asiatiques) sontdes bosseurs et en plus si ça se trouve il est seul au monde,mais je suis obligé de vous demander de ne pas lui redonnerde contrat. Débrouillez-vous pour qu'il ne travaille plus icimais surtout ne dites pas que c'est moi qui vous ai demandéde faire ça.

Fin de la “discussion”.

Épilogue...Légalement, seul le médecin du travail peut déclarer un sala-rié inapte à un poste. La situation ne manque pas de piquant !Actuellement, j'emploie toujours ce salarié et j'attends saconvocation à la médecine du travail afin qu'il soit déclaré inap-te à tout poste dans mon entreprise.

Je dois maintenant vous avouer ce que le médecin du travailne savait pas : “David” est mon compagnon depuis six ans. Il est séropositif.

J.

28

VIVONS CACHÉS !

Pour travailler heureux,

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 28

Page 29: Désir d’enfant

En attendant la CMU...Un nombre important de personnes sontencore dans l'impossibilité d'accéder à la cou-verture complémentaire : parce qu'elle esttrop chère ou parce que les revenus sociaux,comme l'AAH (Allocation aux Adultes Handi-capés) dont ils disposent sont trop élevés auregard des critères de la Couverture MédicaleUniverselle (CMU). Aujourd'hui, 30 % despersonnes qui poussent la porte de AIDES nebénéficient pas d'une complémentaire santé.

... et la réforme de la SécuLe 7 juin, Philippe Douste-Blazy, ministre dela Santé, a proposé d'améliorer l'aide à l'ac-quisition de la couverture complémentaire(voir encadré). Cette proposition permettrait derecevoir une aide de 150 b directement verséeà la personne bénéficiaire. A noter que cetteréforme ne sera pas mise en œuvre avant2005 et laissera encore deux à trois millionsde personnes sans complémentaire santé.Dans le cadre de cette réforme, AIDES militepour une allocation personnalisée santé pourtoutes les personnes ayant un revenu indivi-duel net inférieur à 1000 b.

Alain Legrand

AG2R et AIDES partenaires :AVEC LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ,

Illustration : Jacqueline Mam

an - remaides 52 - juin 2004

Afin de répondre aux nombreuses demandes et pour atténuer lescarences du système actuel, AIDES vient de mettre en place, enpartenariat avec AG2R, une complémentaire santé ouverte àl’ensemble des personnes touchées par le VIH ou par les hépatitesparticipant à nos actions, ainsi qu’à leurs proches.

“SORTEZ COUVERTS” !

La situation en 2004 :un seuil de ressourcesbien défini

Aujourd'hui, pour bénéficier de la CMU com-plémentaire (l'équivalent d'une mutuelle),vos ressources mensuelles doivent être infé-rieures à 566,50 f pour une personneseule, 849,75 f pour deux personnes dansun même foyer. Si vos revenus sont compris,pour une personne seule, entre 566,50 f et623,15 f vous bénéficiez d'une aide de115 f auprès de certaines mutuelles. Pourdeux personnes vos revenus doivent êtrecompris entre 849,75 f et 934,72 f pourbénéficier d'une aide de 218,50 f. Au-delà,vous n’avez droit à rien !

Complémentaire AG2R :principalescaractéristiques

• Pas de questionnaire santé.• Prise en charge du forfait hospitalier sans

limite de durée.• Une garantie assistance avec des informa-

tions téléphoniques, une assistance en dé-placement temporaire ou au domicile, etc.

• Les tarifs : 33,04 f / mois, par adulte ;17,38 f /mois par enfant (gratuité à partirdu troisième).

Plaquettede présentation

Une plaquette de présentation estdisponible en vousadressant à la délé-gation AIDES la plusproche. Pour laconnaître, tél. : 0 820 160 120(0,12 e/min).

MES D

RO

ITS29

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 29

Page 30: Désir d’enfant

ETRANGER :

C : Hélène, camerounaise de 32 ans,célibataire, calme naturellement,douce, sincère, très mignonne,chevelure belle, naturelle et noire,1.53m, 50kg, séropositive depuis 2001.Aime la nature et ses bienfaits,recherche H entre 32/50 ans, mêmesituation, pour relation sérieusepouvant aboutir sur plus. Courriel :[email protected] ou00.237.954.50.76.

R : Klaus, jeune rwandais de 27 ans,1.65m, 58kg, cherche à correspondreavec des gens séropositifs, si possible,de tous pays afin d’établir des amitiésdurables et sincères. Courriel : [email protected] [email protected]

France(Régions) :

06 : Jérôme, 60 ans, homo séropositifdepuis 92, aimant la mer et lamontagne, bref la nature, cherche H,entre 50/60 ans, pour relationsérieuse et durable. J. Barresse,chemin des Salettes, La Grave dePeille, 06440 Peille ou 04.93.79.99.45.

06 : Thierry, 38 ans, séropositif depuis17 ans, toujours bon pied, bon œil,sans traitement, désire rencontrer JF,entre 28/50 ans, plutôt petite etmince, pour complicité, voire plus sientente. T. Sarachi, 220 avenue de laCalifornie, 06200 Nice.

07 : Gilles, 41 ans, séropositif depuis97, sous trithérapie, en pleine forme,cherche une F, même situation, pourrompre solitude et plus si l’aventureest belle. 04.75.49.23.84.

10 : Manu, 40 ans, brun aux yeux verts, 1.86m, 78kg, typeméditerranéen, cherche pour relationdurable : H entre 40/50 ans, et ce surles départements 10/51 et RP.06.61.13.84.51.

13 : Pascal, 43 ans, 1.70m, 57kg,cheveux bruns et argentés, séropositifdepuis 10 ans, sympa, en bonneforme, souhaite rencontrer F, entre25/40 ans, pour amitié et plus siaffinités. 04.91.92.38.82.

17 : Thierry, JH, 34 ans, séropositifdepuis 85, voulant rompre avec sasolitude, cherche JF, 30/35 ans, pourvie à deux et soutien mutuel.T. Duvoux, Résidence les Baléares,appt. 105, rue Pierre Loti, 17440 Aytré.

24 : José, détenu de 48 ans, sympa,célibataire, aimant vie à deux, près dela sortie, cherche F qui puisse me faireconfiance et me donne la chance.Fidèle, aimant la campagne, libre de

tous engagements, je recherche unerelation durable, si affinités. J. Da Silva,Pavillon 6, CD de Mauzac, 24150Mauzac.

24 : Edouard, 49 ans, divorcé, enpleine santé, sympa, pas difficile àvivre et aimant la vie de famille,sérieux, cherche âme sœur pourrompre solitude et voire plus siaffinités. E. Deschamps, Pavillon 6, CD de Mauzac, 24150 Mauzac.

25 : Marie, JF africaine, séropositivedepuis 6 mois, sans traitement, 1.64m,70kg, cherche H, entre 25/45 ans,pour relation sérieuse. 06.87.32.99.31.

27 : Philippe, JH séropositif dans unmonde béton, cherche plume facilepour relation légère dans le respect etla confiance. Faite avec son cœur et son âme, sans tricher, lacorrespondance nous permettra denous apprécier et de partager nosgoûts. 39 ans, non-fumeur, écologiste,aimant sport, dessin, j’ai une passionpour les dauphins. P. Legret, écrou4620X, cel 18, position D1, 1° division,CD Les Vignettes, Chaussée del’Andelle, 27107 Val de Reuil Cedex.

28 : Eric, 37 ans, séropositif, enbithérapie, physique agréable, 1.88m,75kg, drôle et facile à vivre,sentimental calme, cheveux châtainsclairs, yeux marron, espérant pouvoirbriser ma solitude, cherche sur mondépartement, une F, 30/40 ans, pourrelation durable. 06.66.97.17.96.

29 : Michel, H de 44 ans, séropositifdepuis 20 ans, bien dans sa tête,passionné de musique folk et celtique,musicien moi-même, je cherche, surle 29/22 et 56, un alter ego, 38/48 ans,pour complicité. J’adore lesrestaurants, les balades en nature, lamusique, l’informatique, l’histoire etl’archéologie. Jusqu’à 22 heures au :02.98.47.93.01.

30 : Majo, Camerounaise de 31 ans,séropositive, en bonne santé, 1.67m,84kg, sans traitement, recherche H,entre 31/50 ans, pour envisager unerelation sérieuse, voire le mariage siaffinités. 06.71.93.94.90.

31 : Jean-Paul, JH de 38 ans,séropositif, souhaite faire rencontreagréable sur la région de Toulouse,avec une F, agréable et sympathique,pour partage et conversation.06.17.12.87.87.

33 : Patrick, 40 ans, blond aux yeuxbleus, pour oublier le stress et laséropositivité, recherche, dans larégion d’Arcachon, un ami sympa, un H, pour partager nos affinités etplus. 06.60.40.44.52.

35 : Bernard, 56 ans, brun, 1.70m,62kg, aimant les balades en forêts, la

mer la musique, cherche H, âgeindifférent, câlin, doux, pour amitié etplus si entente. 02.99.67.78.13.

37 : Pulchérie, 28 ans, JF africaine,célibataire, séropositive depuis 2003,en pleine forme, souhaite dans unpremier temps correspondre avec unH entre 35/50 ans, si possibleséropositif, et voire plus si affinités. P.Mambou, chez Ndongui, 4 rue LéonRohard, 37000 Tours ou06.09.76.84.14.

37 : José, 33 ans, gentil, courtois,pondéré affectueux, câlin, chaleureux,bon physique, non violent, et trèsmotivé pour partage total, immensetendresse et douceur, désirecomplicité intense et colorée, vraie,sérieuse et durable avec un H ou JH,très motivé, qui sache percevoirautant les sensations physiques quemorales. Recherche par ailleurscontact avec F entre 28/38 ans.J. Chapeleiro, 15 place d’Azay leFerron, appt. 16, 37000 Tours.

40 : Philippe, 36 ans, grand, châtain,VHC léger depuis 3 ans, sympathique,pas compliqué, cherche relationsérieuse avec F sensuelle, pourpouvoir apprendre ensemble le motamour. Courriel : [email protected]

42 : Patrick, 39 ans, 1.88m, 76kg,séropositif depuis 9 ans, bonne santé,cherche H 35/45 ans, pour poser desbases solides et durables dans une vieà deux et construire le bonheur.06.73.36.85.00.

49 : Chris, charmante JF africaine, 29ans, 1.75m, 55kg, séropositive, sansenfant, beaucoup d’amour à donneret à recevoir, cherche H sérieux,responsable et désirant fonder unfoyer. 06.73.56.35.42.

56 : Michel, 43 ans, brun, 1.73m,62kg, jeune d’esprit, simple, agréable,souhaite rencontrer des amis pourpartager des affinités et établir desrelations durables. 02.97.63.80.42.

59 : Christopher, mec de 1.87m et75kg, 38 ans mais en faisant 25, plutôtbeau gosse, blond aux yeux bleus,recherche H sérieux pour envisagerrelation durable. 06.75.81.12.03.

59 : Eric, âgé de 28 ans, séropositif,gentil, très affectueux, câlin, 1.82m,65kg, brun aux yeux marron,débordant de tendresse, sincère,souhaite rencontrer un H de 25/30ans, pour relation très sincère.Recherche aussi à construire unréseau amical masculin sur la régionde Lille. 06.98.23.01.88.

59 : Hervé, 39 ans, 1.71m, 65kg,châtain, yeux bleus, séropositif, enbonne santé, aimant le cinéma,cherche sur Lille et ses environs JH,

30/45 ans, pour relation sérieuse,sincère, faîte de tendresse et decomplicité. 03.20.12.01.34.

60 : Jean, 37 ans, 1.74m, châtain clair,yeux bleus, sous trithérapie, en bonnesanté, recherche H pour relationd’amitié ou plus, aimant campagne,vélo, musique. 03.44.90.00.95.

62 : Giovanni, célibataire d’origineitalienne, séropositif, souhaiterencontrer JH pour rompre solitude etpeut-être faire un bout de cheminensemble. Bonne fortune à cemessage. 03.21.44.20.90.

62 : José, 40 ans, blond aux yeuxbleus, 1.80m pour 68kg, séropositifdepuis 1986, sous traitement depuis 5ans, aimant son intérieur et lejardinage, les sorties, le ciné, horsmilieu, cherche sur le 62 et le 59, H,plus ou moins même âge, pour êtredans un premier temps son ami, sonconfident, et plus si les affinités sontlà. Le soir jusqu’à 22 heures :06.13.40.35.92.

63 : Gérard, 43 ans, 1.78m, 67kg,séropositif, en pleine forme morale etphysique, non-fumeur, sportif :randos, gym, vélo, j’aime aussi lesvoyages. Tendre et cool, souhaiterencontrer JH sympa pour relationsincère. Courriel : drareg14@voilà.frou 06.03.62.19.82 ou 04.73.36.54.57.

69 : Gil, 48 ans, 1.72m, 72kg,séropositif depuis 7 ans, très bonnesanté, aimant ciné, resto, voyages et laconvivialité, cherche H 35/45 ans pourconstruire un idéal. 06.62.76.36.84.

69 : Alexandre, 36 ans, 1.75m, 60kg,yeux marron, d’origine asiatique,séropositif, en bonne santé, trèssympa, aimant les voyages, la vie, lalecture cherche l’amitié parmi H de25/40 ans à Lyon ou ses alentours.Courriel : [email protected]

71 : Dominique, JH de 44 ans, ras-le-bol de la solitude, séropositifdepuis 92, brun, 1.78m, 62kg, yeuxmarron/vert, en bonne santé, besoinde donner et de recevoir, rechercheà partager son toit avec JH, si entre nous, il y a des affinités.03.85.45.36.34

83 : Filip, 38 ans, 1.72m, 69kg, yeuxverts, assez musclé, cool, aimant lanatation, les balades, restos, les câlinset couette, recherche H entre 30/40ans, doux, affectueux, afin de rompreavec cette solitude qui pèse et pouvoirconstruire une relation durable. F. Lesserteur, 23 avenue Jean Moulin,83220 Le Pradet.

83 : Thierry, 40 ans, séropositif, enpleine forme, 1.70m, 53kg, cherche àrompre solitude dans rencontreamicale avec JH masculin, 35/45 ans,

afin d’établir une relation sincère etagréable. J’aime la campagne, lesbalades et la cuisine. 06.03.90.84.23.

84 : Jean-Luc, JH, 30 ans, 1.70m,69kg, châtain clair aux yeux vert/bleu,séropositif, sous trithérapie, portantun intérêt très particulier pour laculture africaine et magrébine,aimerait rencontrer H viril, entre 25/35ans, et ce dans le 84 ou ses environs.06.77.37.75.48.

89 : Antony, 45 ans, châtain auxcheveux courts, 1.70m, 68kg, yeuxmarron, sous trithérapie, mignon,doux et sentimental, cherche JH,homo ou bi, de 20 à 35 ans, pourcontact : ami/amant, relation suivievoire vie commune. J’aime cuisiner, lacouture, les soirées entre amis et lescâlins sous la couette. 06.22.32.36.09.

PARIS et RP :

94 : Alain, 51 ans, 1.72m, 69kg, yeuxbleus, petit bouc, séropositif et enforme. Je suis franc, tendre, fidèle,loyal. J’aime les arts, la mer, lamontagne, la nature, la vie toutsimplement. Je recherche un H, de30/50 ans, si possible non-fumeur, quiserait mon compagnon et moncomplément, pour une vie à deuxdans la joie, l’amour et le respect. Si ces mots ont un sens pour toi, jet’attends avec plaisir. Je suis au :01.41.74.68.67.

75 : Eric, 45 ans, 1.75m, 63kg, brun,poilu, séropositif depuis 85,actuellement en forme, aimant lesvoyages, le ciné, la nature, recherchesur Paris mais aussi ailleurs ami (e) s,âge indifférent pour établir desrelations amicales durables. Le soir,de préférence après 20 heures au :01.42.23.60.12.

91 : Claude, H de 42 ans, d’origineafricaine, séropositif depuis 4 ans, 80 kg, en bonne santé, cherche une F,entre 25/35 ans, pour lier amitié etplus si affinités. 01.69.05.76.52 ou06.13.25.18.42.

95 : Juliette, 35 ans, très agréable etsympathique, cherche à rencontrer H de 35/45 ans, si possible séropositif,pour faire un bout de cheminensemble, voire établir une relationdurable. 06.33.18.37.76.

75 : Marc, 46 ans, 1.68m, 72kg,mélancolique, mais avec cette volontéde briser cette vague de solitude,recherche amie, âge indifférent.01.40.37.97.11

77 : Corinne, JF de 28 ans, ayant unenfant de 3 ans. J’aimerai faire desrencontres amicales avec des H oudes F et rencontrer qui sait ma future

PAre

mai

des

52 -

juin

200

4Vos annonces30

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 30

Page 31: Désir d’enfant

moitié ? Un H désirant se stabiliser,ayant beaucoup d’amour à donner etprêt à en recevoir autant. En semaine,après 21 heures 30 : 06.17.01.76.28.

92 : Jean-Paul, 53 ans, 1.82m, 77 kg,je réside aussi sur la côte d’émeraude.Randonneur, voyageur au long courtsur l’Afrique Noire et les tropiques,recherche H proche de ces régions,pour encourager cette passion que j’aiet partager une vie affective etsensuelle enrichissante. 01.49.06.03.57.

75 : Olivier, 1.88m, 78kg, les yeuxmarrons, calme, sentimental et doux,cherche sur le 75 et le 92, un JH, sipossible moins de 30 ans et masculin,pour soirées cocooning, petites sortieset relation sincère et durable. Voilà, j’ai41 ans, et j’ai très envie de créer cetterelation amoureuse. 06.61.15.29.93.

92 : Nana, JF africaine de 28 ans,1.69m, célibataire avec un enfant,séropositive depuis 7 mois, soustrithérapie, recherche H entre 35/45ans, aimant la sincérité et étant fidèle.Beaucoup d’amour à donner etpossibilité de vie de couple si affinités.06.24.21.30.46.

93 : Nadine, 50 ans, F africaine, mèrede famille, simple et gentille, aimantles voyages, la lecture, le cinéma,souhaite rencontrer un H de 50/80ans, ayant les mêmes goûts.06.17.15.42.66.

75 : Christophe, H de 42 ans, 1.70,brun aux yeux marron, aimant les Fde toute origine et de tout genre,recherche celle avec qui il pourradiscuter et échanger, sortir, partagerdes loisirs : expos ou théâtre, écouterde la musique, et prendre le temps devivre. C. De Lusignan, 93 rue de la Réunion, 75020 Paris ou01.43.48.30.93.

92 : Laurie, Africaine de 42 ans,recherche celui avec lequel elle pourragraver sur la pierre précieuse del’amour, la plus belle histoire que rien

ne pourra venir effacer. Courriel :[email protected]

75 : Abdel, JH de 30 ans, séropositifdepuis 90, travailleur actif, sportif etsincère, cherche JF ou F pour relationdurable et sincère. 06.17.35.37.09.

93 : Stella, 37 ans, 1.70m, 60kg,séropositive depuis… bien plus quecela. J’aime la nature, la mer, lamusique black, les enfants, bouger.Attirée par les Caraïbes et sa culture,je recherche un H, même profil,aimant le reggae et la vie simple, pourpartager bons moments voire plus si.06.23.68.90.01.

75 : Annick, 28 ans, séropositivedepuis 98, bonne santé, sincère ethonnête, souhaite rencontrer son âmesœur pour lui apporter la joie de vivreet être surtout à ses cotés dans lesbons et mauvais moments. Je chercheun H sérieux de 30/40 ans.06.76.08.28.54.

94 : Jean-Pierre, 49 ans, 1.72m, 70kg,jeune de corps et d’esprit, libre maisactuellement détenu, souhaite établircontact avec correspondantes. J’aimela littérature, la poésie, j’ai le désir dela vie et de l’amitié. J-P ; Camous, MA de Fresnes, écrou 912042, 1 alléedes thuyas, 94261 Fresnes cedex.

75 : Angèle, JF de 34 ans, cherchecontact avec JH, pour échangesépistolaires ou verbaux, sans a priori.Courriel : [email protected]

92 : Jean-Luc, 40 ans, doux, sensible,sentimental, recherche une F, sincère,pour partager ensemble le plaisird’être deux et établir une relationamoureuse. 04.46.30.59.56.

75 : Loïc, 1.65m, 65kg, la cinquan-taine. Moi, cool, tendre, imberbe,ouvert, optimiste, séropositif mais enforme. J’aime voyager entre l’Afriqueet la Méditerranée et je désirerencontrer un ami masculin :bienvenus à ces cultures.

Courriel : [email protected] ou06.82.09.32.18.

94 : Je recherche un H qui pourraitfaire de moi : Cécile, 33 ans, 1.68m,59kg,une F heureuse, qui aime lecinéma, la cuisine, la complicité etl’harmonie. Cécile. B, 3 rue EmileRaspail, 94110 Arcueil.

93 : Etienne, H de 37 ans, en bonnesanté, sans traitement, souhaiterencontrer F ou H, de 25/45 ans,aimant comme lui, les plaisirs simplesde la vie : sorties, danses (zouk, funky,salsa, dance house), restaurants,cinéma, musées, voyages, balades.Ensemble on pourrait partager tousces moments. 06.78.50.45.06. ou06.74.01.26.37.

75 : Vanina, 37 ans, 1.65m, 58kg,séropositive depuis 96, soustrithérapie, souhaiterait rentrer encontact avec H ou F, afin de pouvoiréchanger nos expériences. Je suispassionnée de musique, un peumédium, aimant les sorties, lesrestos… A bientôt au : 06.07.13.26.67.

78 : Pierre, 41 ans, 1.70m, 69kg,charmant, brun cherche à élargir soncercle amical et pourquoi pasrencontrer l’âme sœur, dans lagrandeur d’une JF, si possible non-fumeuse. 06.64.67.69.36.

75 : Hélène, JF africaine, séropositivedepuis six ans, 25 ans, 1.62m, aimantla musique, les sorties, et la joie devivre en étant mère d’une petite fillede 3 ans. Je cherche un JH, de 28/30ans, séropositif si possible, sérieux, quipourra combler mon cœur et le videde ma vie et avec qui je pourrai établirune relation durable. 06.21.53.90.64.

92 : Denis, H de 48 ans, célibataire,sans enfant, 1.72m pour 54kg (doncmince) cherche JF de 25/45 ans,origine indifférente, sérieuse, désirantconstruire une vie commune, et sientente mutuelle, mariage possible.01.55.59.87.25.

75 : Jacky, 50 ans, 1.71m, 68kg, yeuxmarron, cheveux bruns et courts,séropositif depuis 87, sous trithérapie,en bonne santé. Je cherche à romprema solitude et souhaite rencontrer ungarçon honnête, non-fumeur sipossible, entre 35/50 ans. Tout cela,pour une relation sérieuse et sincère,pour de bons moments de détente,balades à pied, en vélo, danses rétro(donc couple/partenaire), et plus siaffinités. Après 21 heures au :01.40.38.31.57.

93 : Michel, 49 ans, séropositif, 1.67m,57kg, non-fumeur, sympa, facile àvivre, situation stable, recherche finecompagne 35/45 ans, pour relationdurable. 01.43.60.69.40.

75 : Didier, 46 ans, 1.78m, 60kg,grand et mince, châtain aux yeuxbleus, fumeur, cherche H, 45/50,tendre et câlin, pour relation durableet vie commune. 01.43.67.20.84 ou06.17.61.38.14.

DIVERS :

14 : Jean-François et Jean, un coupled’hommes de 42 et 48 ans,séropositifs, en bonne santé, depuispeu dans la région de Lisieux, aimeraitrencontrer des amis, séropositifs ounon, pour échanger, partager de bonsmoments. Pour nous contacter, depréférence le soir au : 02.31.31.05.14.

75/RP : François, étudiant en 3èmeannée à Paris III Sorbonne-Nouvelle,dans le cadre d’une rechercheuniversitaire souhaite rencontrer despersonnes séropositives au V.I.H. pourdes entretiens (une heure avecenregistrement audio), dans le respectde la confidentialité, sur le vécu et lesdifficultés dans leurs démarchesd'accès ou de maintien à l'emploi.Merci d'appeler le 06 03 02 77 88 oule 01 64 14 55 85 (Avec répondeur).

PAVos annonces

remaides 52 - juin 2004

Comment passer une PA ?

• Pour passer une annonce, envoyez à Remaides votre texte et voscoordonnées (nom, adresse, téléphone). L’annonce qui paraîtra indiquerauniquement le moyen que vous aurez choisi (téléphone, boîte postale, etc.)pour permettre aux lecteurs de vous répondre.

• Les annonces publiées visent à rompre la solitude. Elles n’engagent quela responsabilité de leur auteur.

• Nous ne publierons pas de demandes à caractère commercial oudiscriminatoire ni de description de pratiques sexuelles.

• Nous nous réservons le droit de raccourcir les textes un peu longs. • La reproduction de ces annonces est interdite. • Nous recevons de très nombreuses annonces et ne pouvons publier que les

premières qui nous parviennent. Pour le prochain numéro, envoyez-nousvotre texte avant la fin juillet.

Remaides n’a aucun moyen de s’assurer de la bonne foi des personnesqui font paraître une annonce ou qui y répondent : nous invitons doncnos lecteurs à faire preuve de la prudence nécessaire lors de touterencontre avec une personne inconnue.

31

Abonnez-vous à remAIDeS (merci de bien vouloir écrire en majuscules.) 04Rem02

Mlle ❐ Mme ❐ M. ❐ Nom : __________________________ Prénom : ________________________________________________Adresse : __________________________________________________________________________________________________________________Code Postal : _____________________ Ville : ___________________________________________________________________________________

❐ Je reçois déjà Remaides et je soutiens votre action en joignant un chèque (à l’ordre de AIDeS) d’un montant de _____________________ euros.❐ Je désire recevoir Remaides et je soutiens votre action en joignant un chèque (à l’ordre de AIDeS) de _____________________________ euros.❐ Je désire recevoir régulièrement Remaides, mais ne peux pas vous soutenir financièrement.❐ Je reçois déjà Remaides, mais j’ai changé d’adresse (indiquer l’ancienne et la nouvelle adresse).

AIDeS, remAIDeS, tour Essor, 14, rue Scandicci, 93508 Pantin Cedex.

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 31

Page 32: Désir d’enfant

Sea, sex and… cellulite ?En route pour les vacances, sans vraiment savoir où l’on vaposer ses valises : pour certains séropos lipodystrophiéscommence la terrible épreuve de l’essayage de maillot,parfois trop serré à la taille et qui baille souvent aux fesses.Avec ma taille de crevette, je connais un sort différent,obligée de me vêtir au rayon enfant ! L’angoisse m’envahiten pensant aux regards moqueurs des vendeuses mais,consolation oblige, je n’ai pas de cellulite, moi !

Des courses… au pas de course !D’un pas décidé et courageux, je me mets à arpenter lesboutiques. Mais de maillot de bain à ma taille, que nenni… Epuisée, exténuée, je merue sur la première boulangerie et investis ma monnaie dans une meringue au chocolat, ça nerésout pas mes problèmes de taille, mais qu’est-ce que c’est bon !18 heures. J’ai toujours rien à bouffer. J’empoigne le caddy et fonce, direction l’escalier roulantdu Monoprix, bien gardé par les sempiternels malabars qui vous sauteront dessus à la sortie sivotre sac émet un gros “BIP !” bien sonore et la honte, si c’est un défaut d’étiquette ! “Pardonmadame, veuillez bien nous excuser” et bla, bla, bafouillant moult excuses du genre. Ons’habitue difficilement aux nouvelles techniques et aux excités de la matraque. Circulez !

Drôle d’endroit pour une rencontre Je reprends du poil de la bête quand mon caddy, échappant à toutes les règles de la sécuritéroutière, vient emboutir le chariot d’un type, bien sympathique ma foi. Ses yeux sont pétillants,son visage entoure un immense sourire. Il me souffle d’une voix complice et rigolarde, mais à lafois gentille et ferme, dans mes oreilles aussi “écarquillées” que mes yeux : “Allez, moi aussi,je suis sous trithérapie, mais j’aurais pas le courage de montrer ma tête dans un journal !” etd’ajouter, fier comme Artaban, “Regardez ce que j’ai fait !” me désignant du doigt un gosse desix, sept ans, emmitouflé dans une parka rouge vif, qui m’éblouit les yeux.

Alors ce premier rayon de soleil me ramène sur le chemin des vacances, effaçant d’une doucevirgule cet horrible hiver, avec pour dessein un génial espoir, dessiné sur les coins des lèvresd’un papa comme tout le monde… Presque.

Illustration : Stéphane Blot - Photo : Dominique Thiéry - AIDES 0406

remaides 52 28/06/04 17:59 Page 32