Vivre avec le VIH: désir d’enfant et grossesse · Quel est le meilleur moment pour tomber...

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Vivre avec le VIH: désir d’enfant et grossesse Informations pour les femmes porteuses du VIH et pour leur entourage Centre de soins de santé pour les femmes de Munich

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Vivre avec le VIH: désir d’enfant et grossesse

Informations pour les femmes porteuses du VIH et pour leur entourage

Centre de soins de santé pour les femmes de Munich

Quel est l´objet de cette brochure ? 3

L´essentiel 4 Les réponses à vos questions 5 Informations essentielles sur le VIH et la grossesse 6

Tomber enceinte 8 Quel est le meilleur moment pour tomber enceinte ? 9 Dois-je me soumettre à des examens particuliers ? 10 Mon partenaire est séronégatif. Comment avoir un enfant sans risque ? 11 Mon partenaire est également séropositif. Que devons-nous savoir ? 14 Je n’arrive pas à tomber enceinte. Que faire ? 15

Grossesse 18 Comment être en bonne santé pendant la grossesse ? 19 Mes médicaments contre le VIH nuisent-ils à mon enfant ? 22 Comment protéger mon enfant du VIH ? 23 Comment vais-je mettre mon enfant au monde ? 27 Je suis excisée. Cela aura-t-il des conséquences lors de la grossesse ou de la naissance ? 29

Après la naissance 30 Que faut-il savoir après la naissance ? 31 Et si mon enfant était séropositif ? 32

Où trouver de l’aide et recevoir des conseils ? 34

Sommaire

2

Page

Pour beaucoup de gens, fonder une

famille est très important. C'est une

décision personnelle dépendant de

nombreux facteurs.

Que vous soyez une femme, un homme,

ou un couple confronté à une infection

par le VIH, vous vous posez vraisembla-

blement des questions spécifiques.

Le but de cette brochure est de vous

apporter des réponses.

Par son biais, nous souhaitons vous

accompagner si vous êtes séropositive

et que vous désirez avoir un enfant, ou

si vous êtes enceinte et infectée par le

VIH. Vos proches, tels que partenaire,

membres de la famille ou ami(e)s, y trou-

veront également des informations utiles.

Cette brochure ne remplace la consulta-

tion de votre médecin ou d’un centre de

conseil professionnel. Nous vous donnons

les coordonnées des organisations pour

conseils et soutien supplémentaires.

Quel est l’objet de cette

brochure?

3

Vous êtes séropositive et voulez avoir

un enfant ? Ou vous avez découvert

votre séropositivité lors du suivi de

votre grossesse ?

Sachez qu’une infection par le VIH

n’est pas une raison pour ne pas

avoir d’enfants. Vous pouvez tout à

fait avoir un enfant en bonne santé

malgré votre infection.

Le traitement dit « associé » par des

médicaments contre le VIH est en effet

très efficace. Il permet aujourd’hui aux

personnes porteuses du virus d’avoir

une espérance de vie presque normale

ainsi qu’une bonne qualité de vie.

Le traitement diminue la quantité de

virus dans le sang jusqu’à ce qu’il ne

puisse plus y être détecté. Lorsqu’un

traitement réduit durablement cette

charge virale de manière à ce qu’elle

soit inférieure au seuil de détection,

L’essentiel

4

les couples peuvent se passer de

préservatifs et avoir des enfants de

manière « naturelle ». Pour cela, les

deux partenaires doivent bien sûr être

d’accord.

Une thérapie efficace contre le VIH pro-

tège également le bébé. En effet, si les

femmes enceintes bénéficient d’un suivi

médical optimal et que leur charge virale

est inférieure au seuil de détection au

moment de la naissance, 99 % des fem-

mes infectées par le VIH accouchent

d’un enfant séronégatif.

5

Les réponses à vos questions

Que vous viviez depuis longtemps avec

une infection par le VIH ou que vous ve-

niez d’apprendre votre séropositivité, vous

allez probablement vous poser beaucoup

de questions. Nous allons tenter d’y

répondre et de vous fournir d’autres

informations importantes.

Vous trouverez également du soutien

dans les centres d’aide et de conseil pour

les personnes vivant avec le VIH et le SIDA.

De nombreux centres de conseil peuvent

vous mettre en contact avec des mères

porteuses du virus, notamment issues

d’autres pays que l’Allemagne. Échanger

avec des mères séropositives peut en

effet vous faciliter la prise de décisions.

Informations essentielles sur le VIH et la grossesse

Que vous vivez avec le VIH et vouliez

un enfant, ou que vous ayez découvert

votre séropositivité pendant la gros-

sesse, sachez que la médecine a fait

des progrès considérables ces der-

nières années.

En Allemagne, les médecins ont désor-

mais beaucoup d’expérience avec les

femmes enceintes porteuses du VIH.

Le suivi du traitement associé par la

mère peut réduire le risque d’infection

du bébé de manière telle qu’une trans-

mission du VIH est extrêmement rare.

En règle générale, cela arrive seulement

si la mère ignore son infection ou en cas

de problème avec le traitement du virus.

Aujourd’hui, en Allemagne, plus de

99 % des femmes enceintes séroposi-

tives mettent au monde des enfants

séronégatifs en bonne santé.

Dans de nombreuses villes du pays, il

existe des cliniques gynécologiques

spécialisées dans le traitement des

6

femmes enceintes séropositives. Mais

d’autres cliniques accompagnent égale-

ment les femmes enceintes porteuses

du VIH jusqu’à la naissance et, plus tard,

assurent aussi le suivi des enfants.

Renseignez-vous auprès d’un centre de

conseil pour obtenir le nom de médecins

spécialisés.

Vous pouvez prendre de nombreuses

mesures préventives, tant pour vous que

pour votre enfant. Il est très fortement

recommandé de vous rendre à tous les

rendez-vous de dépistage : chez le

gynécologue, chez le médecin spécialiste

du VIH et, plus tard, chez le pédiatre.

À savoir :

l’infection par le VIH n’a pas à être

signalée dans le carnet de santé

maternité. Il y est seulement inscrit

si le test de dépistage du VIH a été

réalisé ou non. Si une information

à propos du VIH y est divulguée

par erreur, faites appel à un centre

de conseil pour remédier à cette

situation.

7

8

Tomber enceinte

9

à votre médecin quel traitement est

sans danger pour votre enfant. S’il est

prouvé que de nombreux médicaments

n’ont aucun effet négatif sur la santé

de votre enfant, d’autres peuvent en

revanche lui nuire.

Si vos médecins spécialistes du VIH et

votre gynécologue ont connaissance de

vos antécédents médicaux et de vos ré-

sultats d’analyse, ils pourront vous aider et

trouver le meilleur traitement possible.

Si vous utilisez une méthode de contra-

ception hormonale (pilule, stérilet hor-

monal, injection trimestrielle, implant,

etc.), consultez votre gynécologue pour

savoir quand et comment cesser d’y

avoir recours.

Quel est le meilleur

moment pour tomber

enceinte ?

Pour fonder une famille, il est essentiel

que vous et, le cas échéant, votre par-

tenaire sentiez que c’est le bon moment.

L’idéal est bien sûr que vous ayez aussi

le sentiment d’être en bonne santé et

que votre charge virale soit faible.

Si vous prenez déjà un médicament

contre le VIH, sachez que vous pouvez

tomber enceinte malgré votre traitement.

Si vous souhaitez tomber enceinte,

n’interrompez en aucun cas votre trai-

tement de votre propre chef. Demandez

Si vous souhaitez tomber enceinte,

consultez votre médecin pour connaître

les examens importants à réaliser,

comme le dépistage des infections

sexuellement transmises. Certaines

infections doivent en effet être com-

plètement traitées avant la grossesse

afin que votre bébé soit en bonne

santé lors du développement dans

l’utérus.

Certaines femmes ont un cycle mens-

truel raccourci ou prolongé. Si vous

vous inquiétez à propos de vos règles

irrégulières et que vous souhaitez savoir

Dois-je me soumettre à des examens particuliers ?

10

11

si et quand vous pouvez tomber enceinte,

parlez-en à votre gynécologue. Il se peut

que l’on vous prescrive des hormones.

Si vous prenez des médicaments contre

le VIH pour la première fois pendant la

grossesse, on vous fera un test de ré-

sistance au préalable. Ce test consiste à

examiner si le virus qui se trouve dans

votre sang résiste à certaines substan-

ces actives. Le cas échéant, vous vous

verrez prescrire d’autres médicaments,

efficaces et inoffensifs pour votre bébé.

Mon partenaire est séronégatif. Comment avoir un enfant sans risque ?

En tant que femme, vous pouvez tout

à fait tomber enceinte sans risquer

d’infecter votre partenaire.

Si vous êtes tous les deux fertiles, il

existe plusieurs possibilités :

Tomber enceinte en ayant des rap-

ports sexuels : si vous prenez réguliè-

rement vos médicaments contre le VIH

et que votre charge virale est inférieure

au seuil de détection, il n’y a pas de

risque d’infection pour votre partenaire.

Vous pouvez donc tomber enceinte

tout à fait normalement, en ayant des

rapports sexuels sans préservatif.

comme un verre préalablement plongé

dans de l’eau bouillante. Récoltez le

sperme avec une seringue sans

aiguille et introduisez-le dans votre

vagin. Vous pouvez également mettre

le sperme dans un diaphragme ou

une cape cervicale avant de l’insérer.

L’idéal est de procéder à la première

auto-insémination environ trois

jours avant l’ovulation et de répéter

l’opération, au plus tard le jour de

l’ovulation. Il est souvent nécessaire

de faire plusieurs tentatives.

Tomber enceinte par

auto-insémination :

si votre charge virale est supérieure au

seuil de détection, vous pouvez tomber

enceinte par auto-insémination. Voici

comment procéder :

Vous avez tout d’abord besoin du

sperme de votre partenaire. Vous

pouvez utiliser celui du réservoir du

préservatif après un rapport sexuel,

à condition de vérifier sur l’emballage

que le préservatif est « sans spermicide ».

Une autre possibilité : votre partenaire

éjacule dans un récipient stérile,

12

13

Tous les couples ne parviennent pas à

concevoir un enfant de cette manière.

Il vous faudra peut-être faire preuve de

patience car plusieurs tentatives sont

généralement nécessaires avant de

tomber enceinte.

Demandez à votre gynécologue

comment déterminer la date de votre

ovulation. Connaître le bon moment

dans le mois pour tomber enceinte

constitue déjà une aide précieuse pour

de nombreux couples.

Même si tomber enceinte peut

prendre du temps, il est important

que les deux partenaires soient le

moins stressés possible. Par ailleurs,

n’hésitez pas à demander conseil.

Quand vos règles ont deux ou trois

jours de retard, vous pouvez faire un

test de grossesse chez vous ou chez

votre gynécologue.

Mon partenaire est

également séropositif.

Que devons-nous savoir ?

Si vos deux charges virales sont infé-

rieures au seuil de détection, vous pouvez,

comme les autres couples, concevoir

un enfant en ayant des rapports sexuels

pendant votre période de fertilité. Si

vous ne parvenez pas à tomber enceinte,

il se peut que ce soit en raison d’un

problème de fertilité. Pour plus d’infor-

mations à ce sujet, veuillez-vous reporter

au chapitre suivant.

Outre le VIH, il existe d’autres infections

sexuellement transmissibles, comme la

chlamydia ou l’hépatite B. Non traitées,

ces infections peuvent vous causer des

problèmes de santé, ainsi qu’à votre

enfant. C’est pourquoi il est important

de les détecter à temps et de les traiter

rapidement.

Que votre partenaire soit séropositif

ou séronégatif : quand un couple

veut avoir un enfant, les deux mem-

bres de celui-ci, femme et homme,

doivent faire un test de détection

d’autres maladies sexuellement trans-

missibles et, le cas échéant, les faire

soigner. En cas de question, consultez

votre médecin spécialiste du VIH.

14

15

Je n’arrive pas à tomber

enceinte. Que faire ?

Les problèmes de fertilité sont

répandus chez les personnes des

deux sexes, porteuses du VIH ou non.

Si vous avez essayé de tomber enceinte

pendant plusieurs mois sans succès,

réfléchissez ensemble à faire un test de

fertilité. Si vous choisissez de le faire, les

deux partenaires doivent s’y soumettre.

Le stress, une mauvaise alimentation,

les infections, le tabagisme, l’alcool et

différents médicaments peuvent nuire à

la fertilité chez la femme comme chez

l’homme. Par conséquent, il est conseillé

de chercher davantage de sérénité et

d’adopter un mode de vie plus sain si

vous souhaitez tomber enceinte. Il peut

également arriver que l’on vous prescrive

des hormones pendant un certain temps.

Si les causes de l’infertilité sont plus

compliquées, vous aurez peut-être be-

soin d’une « insémination artificielle »

pour parvenir à tomber enceinte. Ce

procédé peut être très contraignant,

stressant et coûteux. Consultez un centre

de fertilité pour connaître vos possibilités.

L’assurance maladie prend en charge la

première consultation, ainsi que le test

de fertilité des deux partenaires.

femme et ceux-ci sont fécondés en

laboratoire par le sperme du partenaire

ou d’un autre homme. Les ovules fécon-

dés sont ensuite replacés dans l’utérus.

Plusieurs tentatives sont presque tou-

jours nécessaires avant de tomber

enceinte, et il arrive parfois qu’elles

échouent. Selon la méthode et la fré-

quence des inséminations, un traitement

de fertilité est plus ou moins coûteux.

Dans le meilleur des cas, les assurances

maladie prennent la moitié des frais en

charge, pour un maximum de trois

tentatives.

Dans le cas d’insémination le plus simple,

le médecin injecte le sperme dans l’utérus

à l’aide d’un mince tube au moment de

l’ovulation. Dans les autres cas, la fé-

condation a lieu en dehors de l’utérus.

Pour cela, on prélève des ovules à la

16

17

Vous pouvez bénéficier d’une première

consultation et faire faire des tests

dans de nombreux centres de fertilité

d’Allemagne. Certains d’entre eux pro-

posent un traitement hormonal et des

inséminations aux personnes vivant

avec le VIH. Cependant, les connaissances

sur le VIH de certains établissements ne

sont pas à jour. C’est pourquoi il peut

arriver que l’on refuse de vous traiter.

Le cas échéant, ne vous laissez pas

décourager. Demandez conseil à votre

médecin ou à votre centre spécialiste

du VIH.

Si vous vous sentez discriminée

dans un cabinet médical ou un

hôpital à cause de votre infection

par le VIH, vous pouvez vous tourner

vers le centre dédié à la discrimina-

tion liée au VIH de la « Deutsche

AIDS-Hilfe », à Berlin. Vous y trouverez

du soutien et, souvent, de bonnes

solutions. L’adresse se trouve en fin

de brochure

Grossesse

18

Comment être en

bonne santé pendant

la grossesse ?

Si vous allez bien, votre enfant va

bien. Et si vous êtes en bonne santé

malgré votre infection par le VIH, la

grossesse n’aura aucun impact

négatif sur votre santé.

Pendant la grossesse, le corps change.

Vos habitudes sont bousculées. Certaines

femmes se sentent mal, lasses et fati-

guées, tandis que d’autres s’épanouissent

pleinement. Chaque grossesse est dif-

férente et chaque femme enceinte doit

faire face à ses propres défis. Ceci est

tout à fait normal. Peut-être un livre de

conseils sur la grossesse ou une

conversation avec des mères expéri-

mentées pourrait-il vous aider.

Au cours de la grossesse, vous pouvez

protéger votre santé et celle de votre

enfant. Toutes les femmes enceintes,

vivant avec le VIH ou non, voient leur

système immunitaire s’affaiblir. Il se

peut que votre corps devienne plus

sensible aux infections. Si ces dernières

sont détectées à temps, il est presque

toujours possible de les soigner.

19

Le taux de CD4, cellules dont le rôle est

de coordonner le système immunitaire,

peut diminuer légèrement pendant la

grossesse. Ceci est tout à fait normal.

Après la naissance, le système immuni-

taire retrouve habituellement ses

valeurs d’avant la grossesse de manière

« naturelle ».

Quand vous êtes enceinte, vous pouvez

faire de nombreuses choses, pour vous

comme pour votre bébé. Beaucoup de

mouvement et d’activités en plein air

vous sont bénéfiques à tous les deux.

Consommer des fruits et légumes frais

vous permet d’absorber suffisamment

de vitamines et de nutriments essentiels.

Les cigarettes, l’alcool et autres drogues

sont nocifs, pour vous et pour votre

enfant ; mieux vaut y renoncer complè-

tement pendant la grossesse. Demandez

conseil à votre médecin si vous avez

des difficultés à vous en passer.

20

21

Pendant votre grossesse, il est égale-

ment important que vous alliez régu-

lièrement à tous les rendez-vous

chez vos spécialistes du VIH et chez

votre gynécologue.

Vos différents médecins doivent travailler

ensemble. Autorisez-les à communiquer

à propos des résultats de vos tests et

d’autres informations importantes.

Si vous avez des rapports sexuels non

protégés pendant la grossesse, vous

pouvez contracter d’autres infections

sexuellement transmissibles (IST).

Celles-ci peuvent mettre en danger

votre santé et celle de votre enfant.

Les préservatifs protègent de nombreuses

IST. Mais comme la sécurité n’est pas

totale, mieux vaut consulter votre

médecin afin de traiter toute éventuelle

infection à temps.

Certaines infections vaginales peuvent

déclencher des naissances prématu-

rées. Mais il est possible de les déceler

à temps en mesurant régulièrement le

pH vaginal. Demander à votre gynéco-

logue s’il est utile de prendre cette

précaution dans votre cas.

22

Mes médicaments contre

le VIH nuisent-ils à

mon enfant ?

La plupart des médicaments actuelle-

ment utilisés pour traiter l’infection

par le VIH ont peu ou pas d’effets

secondaires. Cependant, tous les

médicaments ne sont pas sans danger

pour votre bébé. Il est donc très impor-

tant de choisir le traitement approprié

pendant ou même avant la grossesse.

Il existe heureusement un certain nombre

de médicaments utilisés depuis de

nombreuses années qui ne présentent

aucun risque pour le bébé. Vos médecins

connaissent le meilleur traitement pour

votre grossesse et, si nécessaire, peuvent

vous aider à en changer.

N’interrompez en aucun cas votre trai-

tement sans avis médical. Cela pourrait

en effet entraîner des résistances et,

par la suite, supprimer l’effet de certains

médicaments sur vous

Comment protéger

mon enfant du VIH ?

Le VIH peut être transmis à l’enfant par

la mère pendant la grossesse, lors de

l’accouchement ou de l’allaitement.

Sans précautions, le risque de transmis-

sion en Allemagne est d’environ 20 %.

Il existe trois méthodes très fiables

pour empêcher de transmettre

l’infection par le VIH au bébé

Prendre des médicaments qui

réduisent la charge virale

Faire suivre un traitement

préventif contre le VIH au bébé

Renoncer à allaiter

23

1

2

3

24

Si vous ne prenez pas de médicaments

anti-VIH, la charge virale peut augmen-

ter soudainement ou des virus IH résis-

tants peuvent apparaître. Le cas

échéant, certains médicaments cessent

d’avoir de l’effet.

Pendant la grossesse, les vomisse-

ments de certaines femmes ont une

ampleur telle que l’effet des médica-

ments contre le VIH peut être amoindri.

D’autres ne parviennent pas à s’habi-

tuer à la prise de comprimés ou ont

peur que les médicaments nuisent à

l’enfant.

1. Réduction de la charge virale

Toutes les femmes séropositives ne

prennent pas des médicaments contre

le VIH. Mais il y a un risque de trans-

mission du VIH à leur bébé, même si

elles se sentent en bonne santé et ont

une faible charge virale. Consultez vo-

tre médecin afin de déterminer le

meilleur moment pour commencer à

prendre des médicaments anti-VIH.

Si vous avez déjà commencé un traite-

ment contre le VIH avant la grossesse,

demandez à votre spécialiste du VIH si

vous devez changer de médicaments.

Nous vous assurons cependant que

la meilleure chose à faire pour vous

et votre enfant est de prendre régu-

lièrement vos médicaments.

Si vous avez du mal à le faire, il est in-

dispensable d’en parler à vos médecins.

Les professionnels sont habitués à ce

genre de problèmes. Ils aident souvent

les patients à trouver une solution.

Consulter un centre de conseil et

échanger avec d’autres personnes vi-

vant avec le VIH peut par ailleurs vous

aider à mieux vivre avec le traitement.

2. Traitement préventif du bébé

À la naissance, votre bébé reçoit un

traitement anti-VIH pendant deux à

quatre semaines. Il s’agit d’une mesure

préventive importante pour lutter

contre le risque d’infection, qui est tou-

tefois improbable. Le personnel de la

maternité vous montre alors comment

administrer les médicaments à votre

bébé. Quand vous rentrez chez vous,

vous pouvez ainsi les lui donner vous-

même. La plupart des nouveau-nés to-

lèrent très bien les médicaments. Pen-

dant le traitement, votre bébé est régu-

lièrement examiné pour vérifier que

tout est normal.

25

Les virus IH étant également présents

dans le lait maternel, ils peuvent être

transmis au cours de l’allaitement, en

particulier si les mamelons saignent.

Si vous prenez des médicaments contre

le VIH, le lait maternel ne contient pas

de virus, mais des

résidus de médica-

ments. Nous ne sa-

vons malheureuse-

ment pas de quelle

manière ces résidus

affectent la santé de

votre enfant.

C’est pourquoi il est plus sûr de renoncer

à l’allaitement pour donner le biberon

à votre enfant. En Allemagne, il existe

d’excellents aliments pour bébé. Ne

vous faites pas de souci quant au fait

d’alimenter votre enfant au biberon.

Peut-être trouverez-vous très difficile

de renoncer à allaiter. On attend souvent

des mères qu’elles donnent le sein à

leur bébé. Il se peut que l’on vous

demande pourquoi vous n’allaitez pas

avec un ton désapprobateur. Il existe

de nombreuses raisons qui poussent

les mères à ne pas allaiter ; si vous ne

souhaitez pas mentionner le VIH, par-

lez-en avec vos médecins, un centre de

conseil ou d’autres mères séropositives

afin de trouver une réponse.

26

Sachez que même si vous n’allaitez

pas votre bébé, vous êtes en mesure

de lui apporter tout ce dont il a besoin :

de l’amour, des soins et de la sécurité.

Profitez des repas, des chansons, des

jeux, de la toilette et de moments où

vous le massez pour donner à votre

enfant du temps et de la proximité

physique. Ces activités permettent,

elles aussi, de créer un lien fort.

Comment vais-je mettre mon enfant au monde ?

De nombreuses femmes séropositives

accouchent aujourd’hui tout « naturelle-

ment » par voie vaginale. Si la charge

virale est inférieure au seuil de détection

avant la naissance, votre bébé est très

bien protégé d’une infection par le VIH.

Cependant, il est essentiel d’éliminer

les « risques obstétricaux » qui pour-

raient nuire à la santé de la mère ou

de l’enfant en cas d’accouchement par

voie vaginale.

Si de tels risques existent, ou si la charge

virale est supérieure au seuil de détec-

tion, on recommande une césarienne la

plupart du temps. Chez les femmes

enceintes séropositives, la césarienne

est faite avant le début du travail, soit

généralement au cours de la 38e semaine.

27

28

Indépendamment du VIH, de nombreuses

mères mettent leur enfant au monde

par césarienne en Allemagne. Il existe

différentes raisons à cela, notamment

quand l’enfant n’est pas correctement

positionné dans l’utérus.

Une césarienne dure rarement plus de

40 minutes. Au cours de l’opération,

vous êtes éveillée, mais n’avez aucune

douleur et pouvez immédiatement

prendre votre bébé dans les bras. Il est

très rare que des problèmes surviennent.

Parlez à votre gynécologue, non seule-

ment des différentes possibilités de

mettre votre bébé au monde, mais aussi

de vos souhaits ou de vos craintes.

Mieux vaut entrer en contact avec

l’hôpital où vous souhaitez mettre votre

enfant au monde dès le début de la

grossesse. Vous pourrez y bénéficier de

consultations pour femmes enceintes,

au cours desquelles vous serez examinée

et trouverez réponses à vos questions.

L’hôpital doit travailler en collaboration

avec votre gynécologue et votre médecin

spécialiste du VIH.

Pour bien vous préparer, vous pouvez

suivre un cours prénatal, avec ou sans

votre partenaire. Les coûts sont généra-

lement couverts par l’assurance maladie.

Renseignez-vous auprès de votre mater-

nité ou de votre centre de conseil pour

femmes enceintes à ce propos.

Je suis excisée. Cela aura-t-il des conséquences lors de la grossesse ou de la naissance ?

Certaines femmes sont excisées au

cours de l’enfance ou de l’adolescence.

Leurs organes génitaux sont alors mo-

difiés. Selon l’ampleur de l’excision, des

problèmes peuvent survenir lors des

rapports sexuels, de la grossesse et de

l’accouchement.

Votre médecin sera en mesure de vous

dire si une césarienne est préférable,

pour vous ou pour la santé de votre

enfant.

Vous pouvez obtenir des renseigne-

ments et de l’aide dans un centre de

conseil et de soutien pour les femmes

excisés. Vous trouverez des adresses

à la fin de cette brochure.

29

30

Aprés la naissance

Que faut-il savoir après la naissance ?

La période qui suit la naissance de votre

enfant peut être à la fois passionnante,

épuisante et stressante. Un suivi sage-

femme peut constituer un soutien

précieux au début de cette période.

L’assurance maladie en couvre les frais.

Même s’il n’a pas été infecté, votre

bébé devra probablement prendre des

médicaments contre le VIH jusqu’à

quelques semaines après la naissance.

Il peut alors être utile que le ou la

pédiatre ait des connaissances spécifi-

ques sur le VIH.

Les bébés sont examinés avec le plus

grand soin, à la naissance et à plusieurs

reprises au cours des six premiers mois.

Vous saurez donc peu de temps après

la naissance si des virus IH ont été

transmis à votre enfant ou non.

Pendant la grossesse, toute mère trans-

met des anticorps de son propre système

immunitaire à son bébé. La quantité

d’anticorps diminue cependant au fil du

temps, l’enfant développant son propre

système immunitaire. Habituellement, on

trouve dans le sang de l’enfant des anti-

corps porteurs du VIH de la mère sur une

période pouvant s’étendre jusqu’à 18 mois.

Au cours de cette période, le test des

anticorps VIH de votre enfant est positif,

ce qui ne signifie pas qu’il est infecté.

31

32

Et si mon enfant était séropositif ?

Heureusement, un tel cas de figure est

aujourd’hui très rare en Allemagne. Si

cela devait toutefois se produire, il est

important de savoir que les personnes

séropositives ont de nos jours une

espérance de vie presque normale, grâce

aux médicaments contre le VIH. Et ceci

est également valable pour les enfants.

Les adultes comme les enfants peuvent

être soignés avec efficacité et mener

une vie agréable en dépit de leur infec-

tion par le VIH.

33

Les médicaments contre le VIH peuvent

également avoir des effets secondaires

sur les enfants. C’est pourquoi votre

pédiatre doit suivre attentivement le

développement de votre enfant.

Pour beaucoup de parents, avoir un

enfant avec le VIH est très difficile.

Sachez cependant qu’il existe des

services d’aide destinés à vous soulager,

vous et votre famille. Demandez à votre

pédiatre ou à votre centre de conseil

local comment en bénéficier.

Il est très important que votre enfant

ne soit pas seul avec ses questions. Il

doit se sentir soutenu par ses proches

et pouvoir parler de sa séropositivité

en grandissant.

En matière de soutien, considérez

toutes les options qui s’offrent à

vous. Il est souvent très utile de

parler avec des mères, des pères et

des familles qui se trouvent dans

une situation similaire à la vôtre.

N’hésitez pas à faire appel à des centres

professionnels pour obtenir des conseils,

pour vous, votre partenaire ou vos

enfants. Demandez également de l’aide

pour répondre aux questions financières

et juridiques, par exemple concernant

votre assurance maladie ou des aides

financières avant, pendant et après

la grossesse.

Le VIH peut toucher votre famille et

tous vos proches. Il se peut qu’il y ait

des moments où vous ayez particuliè-

rement besoin d’eux pour vous soutenir

dans les démarches à accomplir, mais

aussi pour vous aider à faire face à des

humeurs dépressives ou anxieuses.

Où trouver de l’aide et recevoir des conseils ?

34

Où trouver de l’aide et recevoir des conseils ?

Il existe de nombreuses organisations

proposant de l’aide et des conseils. La

plupart des organisations profession-

nelles sont des lieux de confidentialité.

Certaines d’entre elles peuvent par

ailleurs vous fournir les coordonnées

de groupes de femmes et d’hommes

issus d’autres pays que l’Allemagne.

Si vous hésitez ou si vous craignez d’être

victime de discrimination, vous pouvez

d’abord contacter l’organisation par

téléphone, sans donner votre véritable

nom. Dans de nombreuses organisations

et centres de consultation, vous pouvez

tout à fait obtenir des conseils en pré-

servant votre anonymat.

Profitez de toutes les possibilités qui s’offrent à vous. Vous

trouverez de nombreuses adresses utiles dans les pages suivantes.

35

Informations sur le VIH et le SIDA, adresses de centres d’aide et de conseils

Deutsche AIDS-Hilfe e.V.

(Association allemande d’aide contre le SIDA)

Wilhelmstr. 138, 10963 Berlin

Tél. : 030 - 69 00 87-0

E-Mail: [email protected]

www.aidshilfe.de

Ou :

Kontaktstelle HIV-bezogene Diskriminierung

(Centre contre la discrimination liée au VIH)

Interlocutrice : Kerstin Mörsch

Tél. : 030 - 69 00 87-67

E-Mail: [email protected]

Femmes et VIH

Portail Internet de la Deutsche Aids-Hilfe e. V. (DAH)

www.frauenundhiv.info

Réseau femmes et SIDA

www.netzwerkfrauenundaids.de

Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklärung (BZgA)

(Centre fédéral pour l’éducation à la santé)

Tél. : 01805 - 55 54 44

www.aidsberatung.de

www.gib-aids-keine-chance/beratung/fremdsprachig

Zanzu

Portail Internet du BZgA pour la connaissance du

corps et de la santé sexuelle

Informations en 13 langues

www.zanzu.de

Informations pour les femmes enceintes

Pro familiaDeutsche Gesellschaft für Familienplanung,

Sexualpädagogik und Sexualberatung e.V.

(association allemande de planning familial,

d’éducation sexuelle et de conseils sexuels)

Stresemanallee 3, 60596 Frankfurt/Main

Tél. : 069 - 63 90 02, www.profamilia.de

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37

Informations sur les cabinets médicaux et les hôpitaux pour femmes enceintes séropositives

Arbeitsgemeinschaft für HIV in Gynäkologie

und Geburtshilfe

(Groupe de travail sur le VIH en gynécologie

et en obstétrique)

c/o PD Dr. med. Andrea Gingelmaier

August-Exter-Str. 4, 81245 München

Tél. : 089 - 88 20 36

E-Mail: [email protected]

Informations sur la procréation médicale assistée

Fertility Center Berlin

Spandauer Damm 130, 14050 Berlin

Tél.: 030 - 30 35-49 37

E-Mail : [email protected]

www.fertilitycenter-berlin.de

Informations pour les femmes issues d’autres pays que l’Allemagne

Afrikaherz : éducation à la santé

pour femmes africaines

Petersburger Str. 92, 10247 Berlin

Tél.: 030 - 422 47 06

E-Mail : [email protected]

Xochicuicatl e.V.

Lateinamerikanischer Frauenverein

(Association de femmes latino-américaines)

Winsstr. 58, 10405 Berlin

Tél: 030 - 278 63 29

E-Mail : [email protected]

www.xochicuicatl.de

Réseau „Afro-Leben plus“

© Deutsche AIDS-Hilfe e.V.

Wilhelmstr. 138, 10963 Berlin

Tél.: 0160 - 95013326

E-Mail : [email protected]

www.hiv-migration.de

À lire

DHIVA - Magazine pour les femmes, sur la

sexualité et la santé

Informations sur www.stiftung-gssg.org

Films

Positiv schwanger

Film sur le désir d’enfant, la grossesse et la

parentalité. Interviews et témoignages de mères

vivant avec le VIH.

Version allemande : www.positivschwanger.de

Version anglaise : http://positiv-schwanger.de/

the-film

Projekt Lifeboat

Films sur la grossesse et la maternité

avec le VIH

Sous-titres en plusieurs langues

www.stiftung-gssg.org/youtube

Conseils et soutien pour les femmes excisées

Terre des Femmes e.V.

Brunnenstr. 128, 13355 Berlin

Tél. : 030 - 40 50 46 99-0

E-Mail : [email protected]

www.frauenrechte.de

(I)NTACT e.V.

Internationale Aktion gegen die Beschneidung

von Mädchen und Frauen e.V.

(Association d’action internationale contre

la circoncision des filles et des femmes)

Saargemünder Str. 95, 66119 Saarbrücken

Tél.: 0681 - 324 00

E-Mail : [email protected]

www.intact-ev.de

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Informations légales

Éditrice : FrauenGesundheitsZentrum e.V. Projekt „Positive Frauen“

Grimmstraße 1 80336 München Tél. 089 - 129 11 95 Fax 089 - 129 84 18 E-mail : [email protected] www.fgz-muc.deTexte : Ulrike Sonnenberg-Schwan, MünchenRédaction : Harriet Langanke, KölnTraduction : Ethno-Medizinisches Zentrum Hannover (E. Chevillet; C. Bernhardt-Schoene)Conseils professionnels : PD Dr. med. Andrea Gingelmaier, München Franziska Borkel, Karlsruhe Kelly Cavalcanti, KölnGraphisme : art.design Brigitta Kerber, MünchenPhotos: Photocase (S.1,3,8,18,23,29,30), BilderBox.com, Corel Stock Photo, Fotolia, Photodisc

3e édition, mars 2017

Remarque : cette brochure a été rédigée conformément

à l’état des connaissances en mars 2017. Il se peut

qu’elle comporte des erreurs. La recherche médicale se

développe rapidement. Veuillez prendre connaissance

des publications récentes et vous informer auprès de

vos médecins et de vos conseillers spécialisés.

Cette brochure est également disponible dans les

langues suivantes : allemand et anglais.

Compte où adresser vos dons :

FrauenGesundheitsZentrum e.V.

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IBAN: DE15 7001 0080 0200 2118 02

BIC: PBNKDEFF

Remerciements :

Grimmstraße 1 · 80336 München · Télefon 089 - 129 11 95 · Télefax 089 - 129 84 18 · E-Mail : [email protected] · www.fgz-muc.de

FrauenGesundheitsZentrum München (Centre de soins de santé pour les femmes de Munich)