Dossier fini theorie_info_com_2[1]

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1 Duporge Jade Girauld Marina Kerampran Thomas Régnier Thomas Roucher Paul Théorie Information communication 28/11/2011 2 ème année GIDO Journalisme professionnel / Journalisme amateur à l’ère d’Internet

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Duporge Jade

Girauld Marina

Kerampran Thomas

Régnier Thomas

Roucher Paul

Théorie Information communication

28/11/2011

2ème année GIDO

Journalisme professionnel / Journalisme amateur à l’ère

d’Internet

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SOMMAIRE

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………… p.3

I. Historique du journalisme professionnel et amateur…………………………………………………… p.4

a. Les origines du journalisme professionnel…………………………………………………………… p.4

b. Les origines du journalisme citoyen ou amateur…………………………………………………. p.5

II. Concurrence et présentation de la situation actuelle………………………………………………….. p.6

a. Média citoyen et média commercial, deux modèles antinomiques. ……………………. p.6

b. Le problème du financement………………………………………………………………………………. p.6

c. Des méthodes d’enquêtes et des logiques différentes………………………………………… p.7

d. Le journalisme citoyen, outil démocratique………………………………………………………… p.7

III. Sites journalistiques dit « média citoyen »…………………………………………………………………. p.8

a. Bref historique…………………………………………………………………………………………………….. p.8

b. Le financement……………………………………………………………………………………………………. p.8

c. L’idéologie ………………………………………………………………………………………………………….. p.8

d. Le cadre et les contraintes …………………………………………………………………………………. p.8

IV. Etudes d’ouvrages sur le sujet…………………………………………………………………………………. p.10

a. Crise des médias et engouement pour le web 2.0……………………………………………… p.10

b. Nouvelle forme : le journalisme citoyen …………………………………………………………… p.11

CONCLUSION, Ouverture du débat……………………………………………………………………………….. p.14

Sources…………………………………………………………………………………………………………………………. p.16

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INTRODUCTION

Le terme de journalisme professionnel pourrait aujourd’hui se définir comme l’ensemble des

activités se rapportant à la rédaction d’un journal ou à tout autre organe de presse écrite ou

audiovisuelle (de la collecte de l’information à la mise en forme). Ces journalistes qui ont pour

occupation principale, régulière et rétribuée l’exercice du journalisme sont titulaires d’une carte

d’identité professionnelle qui leur permet de prouver officiellement leur activité.

Jamais ces professionnels n’auraient pu penser leur place, être « perturbée » par des amateurs que

l’on appelle des « journalistes citoyens ». Avec le développement des nouvelles technologies, le

développement d’internet avec le web 2.0, fleurissent de plus en plus de blogs, forums ou sites

personnels.

L’essor de ces « nouveaux journalistes » remet en cause la profession journalistique toute entière.

On peut alors se demander si dans un futur plus ou moins proche le journalisme citoyen peut

prendre le pas sur le journalisme professionnel ?

Pour répondre à cela nous présenterons dans un premier temps un historique du journalisme

professionnel et du journalisme amateur avant de faire un point sur la situation actuelle entre ces

deux « professions ». Une troisième partie concernera la présentation d’un site journalistique dit

média citoyen qu’est Agora Vox puis nous analyserons différents ouvrages portant sur le sujet. Pour

terminer nous avons réalisé une conclusion qui pourra permettre d’ouvrir le débat.

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Historique du journalisme professionnel et amateur.

a. Les origines du journalisme professionnel : les différentes formes de journalisme

qui sont apparues au fur et à mesure des siècles.

Les fait divers : Ce type de journalisme est également appelé les occasionnels ou les canards

sanglants. Leur origine provient des différentes informations, des villages environnent, rapportées

par des représentants au Moyen Age. Ils sont racontés sous la forme d’un récit. Ces occasionnels sont

de très mauvaise qualité et cherchent à étonner le lecteur.

Les grandes décisions gouvernementales : La Gazette est le premier journal à en diffuser. Elle a pour

but d’expliquer toutes les décisions du gouvernement. Il est donc surtout sujet à de la politique.

L’ensemble des informations y sont contrôlés par le pouvoir.

Les libelles : Ces journaux qui expriment différentes opinions politiques apparaissant pendant la

révolution. Cependant certains articles sont censurés.

La presse service : Ce type de presse est apparu en 1831. Elle a pour principal but de faire plaisir aux

lecteurs : On y trouve par exemple des feuilletons. Ces journaux qui sont financés par la publicité et

les petites annonces est peu chère et donc pour la première fois abordable pour quiconque

Le journalisme de reportage et de découvertes : Ce type de journalisme est apparut à la fin du

19ème siècle. L‘essor des nouveaux moyens de transports permet aux journalistes de partir

régulièrement plus loin en reportage. L’exemple type est le personnage de Rouletabille de Gaston

Roux.

A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, les journaux usaient d’une situation de monopole au

niveau de l’information. Monopole qui fut ensuite bouleversée avec l’apparition de nouveaux médias

: la radio et la télévision.

Interview : Apparition avec la radio en 1920.

Le reportage photo : Ces reportages journalistiques ont eu pour but de représenter la vie de tous les

jours, nous montrer la réalité.

Le reportage subjectif : Nouveau type de journalisme qui a pour but de raconter des choses de la vie

quotidienne de manière ironique et acerbe, piquant.

Le journalisme de révélations : Apparition en 1974 avec l’affaire Watergate. Deux journalistes vont

révéler un certains nombres d’informations et cela va entrainer par la suite la démission du président

Richard Nixon.

Apparition aujourd’hui de nouvelles formes de presse avec les « gratuits » ou presse gratuite et avec

des magazines spécialisé, avec un public qui est cette fois ci ciblé.

Aujourd’hui la presse contemporaine qu’elle soit écrite, radiophonique ou télévisuelle se voit

concurrencer par un nouvelle forme : la presse web ou comment chacun d’entre nous peut se définir

journaliste. C’est le journalisme citoyen.

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b. Les origines du journalisme citoyen ou amateur.

Le terme de journalisme citoyen ou journaliste amateur a été utilisé pour la première fois le 20

aout 2005, après un article de Libération présentant Abraham Zapruder comme le premier

journaliste amateur. Zapruder a filmé l’assassinat de J.F Kennedy avec sa caméra de façon amateur

en 1963 avant de pouvoir la faire partager.

Aujourd’hui donner un historique du journalisme citoyen parait compliqué car on peut se

demander ou se fixent les délimitations de ce journalisme.

L’un des principaux exemples de journalisme citoyen est le site communautaire Wikipedia. Tous les

articles peuvent être en continue alimentés par les internautes. On peut être contre son utilisation

mais son taux de fréquentation et très haut car des milliers d’internautes s’y rendent chaque jour !

Ce site communautaire et de partage d’information a bien sur des opposants mais sa fréquentation

donne au fil du temps du sens a son utilisation. Maintenant tous les contenus proposés de son pas

fiables a 100% et c’est alors au lecteur de se faire un premier jugement.

Ensuite vienne tous les blogs, sites personnels… ou chacun selon ses passions, ses envies et ses

connaissances peut s’exprimer et donner son point de vue et ce à n’importe quel endroit et

n’importe quel moment.

Pour terminer, certains sites se disent portent parole de la voie des journalistes amateurs. Ce

sont eux qui ont le plus de succès : Agoravox crée en mars 2005 qui regroupent prés de 40000

rédacteurs volontaire et Rue89 crée en 2007 par d’anciens journalistes de Libération basé également

sur un journalisme participatif.

Au niveau de l’histoire, de l’historique, le passé du journalisme citoyen parait minime par rapport

à celui du journalisme professionnel. Mais l’on peut se demander si aujourd’hui le journalisme

professionnel peut avoir « peur » de la montée en flèche du journalisme dit amateur que ce soit du

point de vue des acteurs journalistiques, de l’idée que l’on se fait du nouveau journalisme et de son

succès actuel.

Appareil qui a permit à Abraham Zapruder de prendre les clichés du

président Kennedy.

Rafale photo réalisée par Abraham Zapruder lors de l’assassinat du

président Kennedy.

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II. Concurrence et présentation de la situation actuelle

a. Média citoyen et média commercial, deux modèles antinomiques.

« Face à la concentration des médias que certains considèrent comme une menace pour la

liberté d'expression et la diversité des opinions, Ignacio Ramonet appelle à la constitution d'un

Cinquième Pouvoir, portant les revendications de la société civile et utilisant les canaux de diffusion

du journalisme citoyen ». On voit donc bien dans cette proposition la considérable séparation qui se

fait ressentir entre ces deux modèles. I. Ramonet veut recréer un second système médiatique pour

répondre au devoir que devait mener la première voix des sans voix.

Signalons que c’est grâce a internet que le journalisme citoyen a pris une stature considérable et

il pourrait difficilement exister sans. Le journalisme citoyen doit se doter d'une plateforme

communautaire de Journalisme Citoyen.

Les spécialistes des médias relèvent souvent des lacunes dans la diffusion de nouvelles et

d'informations par les grandes sociétés à visées lucratives. News Watch Canada, par exemple, a

exposé les lacunes de la couverture médiatique de questions relatives au travail, aux inégalités

sociales, au pouvoir des sociétés, aux problèmes environnementaux actuels et aux violations des

droits de la personne par des pays amis du Canada. Si le succès est si grand et si les citoyens

s’orientent vers ce type de media c’est qu’ils se sentent délaissés par les médias « classiques » et

donc cela marque bien une rupture entre ce qu’il existe et ce que voudrait avoir le citoyen.

Le problème clairement posé est celui du remplacement du métier de journaliste professionnel

par des citoyens journalistes. On assiste à une concurrence entre deux modèles qui proposent une

vision très différente de la place du journalisme dans la société. Les medias classiques tentent

d’englober le phénomène, de l’absorber en créant dans les publications des « tribunes »

b. Le problème du financement

La situation expose aussi une opposition biaisée sur certains points puisque c’est un combat à

armes inégales (financièrement). Alors que les médias commerciaux sont souvent soutenus par des

groupes industriels aux épaules solides, les médias alternatifs connaissent, pour la plupart, une

situation financière précaire. Du fait d'une couverture et de capacités limitées, ils font peu

d'économies d'échelle. La taille et les caractéristiques démographiques de leur public sont souvent

méconnues, rendant difficiles les ventes de publicité et d'abonnements.

En raison des difficultés économiques, les dates de parution sont irrégulières et la diffusion est

inadéquate, ce qui aggrave encore les problèmes. Cependant l’irrégularité de la parution peut aussi

être un avantage : elle permet de donner plus de recul, d’approfondir la problématique et de ne pas

se jeter sur toutes les sources en étant sous pression des délais comme ce peut être le cas dans le

circuit marchand.

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c. Des méthodes d’enquêtes et des logiques différentes

Les journalistes sont en général formés à rechercher les opinions et points de vue de sources

officielles (personnalités politiques, personnes d'affaires ou dirigeants communautaires) quand vient

le moment de rédiger leurs articles. Ainsi, ce sont ces « responsables de la conduite des affaires » qui

vont souvent interpréter le sens des événements et créer le cadre d'interprétation de ceux-ci; les

articles ont donc tendance à renforcer les idées dominantes et les rapports existants au sein du

pouvoir social. Les journalistes font traditionnellement appel à des intermédiaires, des représentants

de communauté, et donc il peut se faire sentir un décalage dans le reflet de l’opinion. Cette faible

diversité des interlocuteurs ne se retrouve pas dans un média citoyen qui implique dans sa rédaction

un plus grand nombre d’acteurs. Il est justement le porte-voix de ces personnes sans relais qui

cherchent à s’exprimer.

La presse doit vendre ses journaux, doit donc chercher la plus grande audience, et flatter un peu

son auditoire et son lectorat. Les blogueurs n’ont pas cet impératif. L’audience de qualité est leur

plus vif attrait. La forme qui lui apportera le plus de plaisir dans les contacts et les réactions de ses

lecteurs sera sa plus grande satisfaction, sans penser au côté "business".

Le journalisme marchand de par son prix de vente et son contenu s’adresse et vise forcément un

certain public. Ce marketing éditorial est un élément d’une influence importante dans le contexte

concurrentiel car il donne plus de liberté au journalisme citoyen qui est moins sous tutelle d’une

politique éditoriale.

d. Le journalisme citoyen, outil démocratique

Chris Willis : « Le but de cette participation (des citoyens) est de fournir les informations

indépendantes, fiables, précises, diverses et appropriées nécessaires à une démocratie ». Le

journalisme citoyen consiste généralement à fournir un moyen d'expression à des citoyens

ordinaires, y compris des représentants des franges les plus marginales et sous-représentées de la

société.

Un internaute ne pourra jamais remplacer un journaliste, mais il va le concurrencer sur la priorité

et la diversité de l’information. On sent clairement un malaise du côté des journalistes professionnels

par rapport aux médias citoyens. Nous voyons depuis quelques années que les outils du Web battent

à plate couture les médias de masse et cela va encore augmenter à l’avenir. Les prix des connexions

internet baissent dans de nombreux pays et cela incite des internautes lambda à devenir des acteurs

plutôt que de rester de simples spectateurs.

Il serait nécessaire d’établir une typologie des médias alternatifs existant actuellement, ainsi que

le genre de programmes ou de politiques dont nécessaires pour devenir plus viables sur le plan

économique. Seule cette compréhension permettra la création de l'infrastructure essentielle qui

pourra pérenniser des moyens d'expression publique dynamiques et divers.

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III. Sites journalistiques dit « média citoyen »

Les sites tels que Rue 89, ou encore Agoravox parlent de révolution de l’information.

Leur Ambition : Inventer un média qui joint « journalisme professionnel » et « culture de l’Internet »

Etude d’Agoravox

a. Bref historique

2005 : AgoraVox est fondé par Carlo Revelli et Joël de Rosnay.

2008 : considéré comme une entité indépendante, la fondation Agoravox est créée officiellement le

18 Juin.

2009 : la fondation est déclarée d’utilité publique le 26 Mars par le Ministre belge de la justice.

Agora vox siège à Bruxelles, elle est traduite en version française, italienne et anglaise. Elle

dispose également d’une version Vidéo.

b. Le financement

Afin d’assurer le développement d’Agoravox à travers d’autres pays et de faire perdurer son

action, le site est financé en partie par la publicité, mais il recherche également des donateurs et

mécènes qui comme eux, favorisent la liberté d’expression.

c. L’idéologie

L’Objectif est de préserver à tout prix l’indépendance et l’autonomie du journal en anticipant et

en se préservant de tous types de pressions ou menaces à leur encontre et de garantir la liberté

d’expression : « Tout citoyen doit pouvoir s’exprimer. »

Pour Agoravox chaque citoyen est capable d’identifier ou de souligner des informations qui ne

sont pas couvert volontairement ou involontairement par les médias. Les internautes selon l’équipe

d’Agoravox sont tout à fait capables de construire une argumentation efficace en recoupant les

informations qu’on veut bien leur donner, c’est pourquoi tous les articles proposés sont accessibles

sur le site même s’ils ne sont pas mis en avant dans le mesure ou ils sont en accord avec la politique

éditoriale du site.

d. Le cadre et les contraintes

Ce type de média comporte des risques tels que la propagation de rumeurs, la désinformation,

ou encore des risques de manipulations c’est pourquoi Agora Vox est structurée c’est pourquoi tous

les articles sont examinés et validés par le comité de rédaction composé de « modérateurs »

(internautes ayant publié au moins quatre articles).

Ils votent individuellement pour les articles proposés en fonction de leur pertinence et de leur

originalité et expliquent la raison de leur vote dans un commentaire.

Le comité de rédaction est chargé de vérifier que les propos des articles soit en adéquation

avec la politique d’Agora Vox, et de faire des recherches supplémentaires si nécessaire.

L’article est sur la page d’accueil s’il récolte assez de vote.

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La synthèse des votes, la mise en ligne et les dernières vérifications sont réalisés par une

équipe de professionnels appartenant à Agora Vox afin de filtrer les articles commerciaux, les copiés

collés, les articles provocateurs ou diffamatoires dans le but de garder la qualité de l’information.

Les articles retenus pour être mis en avant sont ceux qui possèdent le plus de références, qui

apporte réellement une information sur des faits véritables ou mieux inédits, ainsi que les articles

d’opinion particulièrement bien argumentés et originaux.

Schéma explicatif :

Légende :

1- L’article proposé est voté par les modérateurs

2- Si l’article a obtenu le nombre de voix nécessaire approuvant sa publication, l’Equipe Agoravox fait les

dernières vérifications nécessaires, s’assure des éventuels problèmes juridiques, finalise la mise en page et

publie l’article en ligne.

3- Une fois l’article publié, chaque lecteur agit comme un filtre, il peut voter l’article et surtout il est libre de le

commenter et d’apporter ainsi des corrections et des informations complémentaires.

Même si la liberté d’expression semble être le maître mot des médias citoyens, Agoravox se tempère

en déclarant : « la parole n’est ni au peuple ni aux élites, la parole est à ceux qui ont des faits originaux et

inédits à relater ou qui veulent mettre en perspective des informations existantes.»

De plus, afin d’être en accord avec les normes juridique chaque rédacteur doit obligatoirement avoir

les droits sur les photos, les illustrations, les vidéos ou les sons qui sont dans son article.

Entre l’idéologie et le véritable cadrage du site Agoravox on remarque que contrairement à

ce que l’on pourrait croire les médias citoyens sont loin d’être des forums, où au nom de la liberté

d’expression les internautes pourrait écrire ceux qu’ils veulent. Même si l’on met en avant la

caractéristique d’indépendance du site, et le fait que même les citoyens font l’information de nos

jours, le cadre de ces médias est très structuré et réglementé afin d’éviter tous les risques de

désinformation. Les internautes ne publient pas leurs opinions personnelles, ou des informations non

vérifiables. C’est pourquoi le site est si important et attire toujours plus de monde ; peut importe les

origines, les croyances politiques et religieuses, chaque citoyen qui a quelque chose à dire

d’intéressant, d’argumenter et de vérifiable, peut le partager avec les autres internautes.

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IV. Etudes d’ouvrages sur le sujet

L’explosion d’Internet, et plus encore du web 2.0 (ou participatif), a indéniablement fait

muter la profession journalistique. En effet, à travers différents points de vue tirés de trois ouvrages,

on verra le développement des nouvelles pratiques qui tendent à s’interroger sur l’extinction du

journalisme.

Les ouvrages :

Point de vue journalisme professionnel : « Notre métier à mal tourné : deux journalistes

s’énervent. » partie 3 : « Ne dites pas à ma mère que je travaille sur le web, elle croit que je suis

journaliste », Philippe Cohen et Elizabeth Lévy, janvier 2008.

Point de vue universitaire : « La subjectivité journalistique » chapitre 5 ce que le web 2.0 fait de

l’autonomie journalistique. L’expérience Médiapart. Caroline Datchary. Octobre 2010.

Point de vue journalisme citoyen : « La révolte du pronétariat : des mass médias aux médias de

masse » J. de Rosnay et C. Revelli, 2006.

a. Crise des médias et engouement web 2.0

Comme Joël de Rosnay (co-fondateur d’Agora Vox) le remarque, les médias perdent de plus en

plus la confiance du public. Il ne croit plus au média system qui repose sur le monde politique et le

journalisme professionnel à partir de trois composantes : la concentration des médias, la propriété

des contenus et la confiance indiscutable dans les sources officielles. En effet ce système est plus

intéressé aux taux d’audience et aux profits, que de la qualité du contenu qu’ils diffusent. De Rosnay

illustre son propos à travers une déclaration de l’ex-PDG de TF1 qui a fait polémique en 2004 :

« *…+ à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit ».

Patrick Le Lay.

Ainsi pour De Rosnay cette concertation conduit à « un manque d’objectivité parfois même à

des mensonges, à des manipulations ou à passer sous silence des informations capitales » comme on

l’a vu dans le cas de l’affaire Clearstream.

L’entretien permanent de la peur de la rareté et la mise en scène de la terreur quotidienne

(catastrophes naturelles, terrorisme, scandales, drogues, criminalité…) par les grands média

contribuent à maintenir «dans le rang» des foules de plus en plus difficilement « contrôlables » par

les pouvoirs en place.

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D’autre part la multiplication des titres en ligne, possible par Internet, influe sur la baisse

considérable des éditions papiers : à l’échelle mondiale, la diffusion payante de journaux chute de 2%

par an (en moyenne). Certains prévoient même leur mort dans les années 2020. D’autres se

montrent plus modérés, l’édition papier demeurera un signe de distinction réservé à une élite

cultivée et âgée. Cette chute de consommation se traduit par de nouvelles tendances d’information

notamment provoqué par la généralisation d’Internet :

- Révolution dans la façon de s’informer : exclusivement via l’écran de notre ordinateur, cette

tendance est surtout visible chez les jeunes qui désirent « avoir un contrôle sur les médias

plutôt que d’être contrôlé par eux » Rupert Murdoch.

- Révolution de politique éditoriale : comme le constatent les journalistes Cohen et Lévy dans

leur ouvrage Internet ne limite pas le contenu, donc il n’y a pas de raison de ne pas publier

une information.

L’engouement du web 2.0, la généralisation d’Internet, l’ADSL (accès en haut débit) ont permis la

création de nombreux outils de nature communicationnelle ( explosion des blogs, et réseaux

sociaux), de recherche (moteur de recherche : Google, Yahoo…) accessible à tous. Ces innovations,

qui s’inscrivent dans un climat de crise médiatique, effacent progressivement la frontière entre

producteur et consommateur de l’information : « Tous journalistes ». En effet les nouvelles pratiques

induites par Internet mutent en profondeur la profession journalistique, ils ne sont plus des

producteurs d’information mais des « enrichisseur de contenu ». Ainsi les journalistes professionnels

se retrouvent en compétition avec des journalistes… amateurs !

Ces phénomènes aboutissent à la perte du monopole des médias et des journalismes sur

l’information (production, diffusion), ils ne sont plus les seuls à rapporter ce qui se passe dans le

monde : le journalisme est-il une espèce en voie de disparition ?

b. Nouvelle forme : le journalisme citoyen

La participation et l’opinion des membres du public à l’information peut-être bénéfiques : alors

que les journalistes professionnels Cohen et Levy émettent quelques réticences à ces propos, de

Rosnay et C. Datchary (sociologue et maitre de conférences à l’université de Toulouse) sont plus

enthousiastes. De même Dan Gillmor « blogueur historique » américain rejoint ces derniers sur cette

idée, la participation du public transforme le monologue journalistique en conversation assistée par

la technologie, ce dispositif renoue avec la démocratie représentative qui faisait défaut au media

system. L’objectif est de retisser un lien de confiance avec les lecteurs, et cette attention croissante

portée aux avis du public se manifeste aussi par la multiplication des programmes de libres antennes

ou de « talk show »qui peut s’interpréter comme une contribution au renouvellement du débat

public. L’interactivité avec le public peut aussi être interprété comme une technique de marketing :

mettre le client au travail afin de l’intégrer au processus de production avec pour finalité la

fidélisation de l’acheteur potentiel en l’impliquant toujours plus dans la fabrication de ce qu’il

achète. Cette tendance est en pleine essor, des sites d’information comme Agora Vox ou encore

Médiapart l’illustre parfaitement, on parle alors de journalisme citoyen.

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Datchary étudie plus en profondeur les rouages de Médiapart. Fondés par d’anciens noms de la

presse écrite tel qu’Edwin Plenel, il combine les fonctionnalités des journaux en ligne classiques et les

outils communautaires collaboratifs : commenter, échanger, le citoyen devient co-auteur et

coproducteur de l’information qui lui est vendu. En effet, la fidélisation du consommateur s’avère

être un modèle économique rentable. Médiapart est un quotidien en ligne payant financé, non par

la publicité, mais par l’abonnement et la souscription qui permettent entre autre d’échapper aux

pressions des annonceurs et des financeurs et de gagner en indépendance éditoriale. La politique

éditoriale de Médiapart semble répondre aux critiques de Cohen et Lévy sur les éditions

électroniques qui diffusent n’importe quelle information en raison qu’Internet ne limite pas le

contenu. Ainsi, d’après Plenel, le site « ne traite pas de l’ensemble de l’actualité, mais du meilleur de

l’information (4 ou 5 sujet par jour) au bon moment, le bon tri, la bonne sélection, la bonne idée : ce

qui fait sens, éclaire, et explique ». Ce type de site informationnel se relève être un bon compromis

entre un journalisme professionnel et amateur :

Format de production :

Une division moindre du travail, le rédacteur publie lui-même ses productions ce qui lui confrère plus d’autonomie.

Prend en compte la dimension participative, le citoyen peut apporter des ressources que le professionnel ignore, ainsi il générer un gain de temps et peut aussi se créer un réseau d’informateurs experts (chercheurs, spécialistes…).

Format de diffusion :

Les billets de blogs, et les éditions participatives peuvent être considérer comme un travail en plus pour la rédaction professionnel, mais c’est aussi un atout qui permet de bénéficier d’un espace d’expression publique ou il est libre de dire ce qu’il pense car les pratiques journalistiques ne sont plus autant requises.

Les réponses aux commentaires exposent le professionnel au jugement et à l’évaluation directe du citoyen ce qui peut se relève dur psychologiquement. En outre ces commentaires peuvent contenir des ressources, ou tout simplement être une source d’excitation et de virtuosité.

Toutefois ces propos sont nuancés par les journalistes professionnels Cohen et Lévy. Selon eux il

est absurde de croire que le journalisme citoyen et participatif va redorer le blason du journalisme, il

ne serait pas crédible de laisser à n’importe qui la charge de pratiquer la chirurgie ou piloter un

avion. En effet, la profession journalistique repose sur un savoir-faire et des conduites

déontologiques additionné à une certaine écriture de qualité. Ils illustrent leur propos via l’exemple

de Wikipédia, l’encyclopédie libre ou n’importe quelles personnes peut écrire sur un sujet, qui se

hisse 17e site mondial en terme de fréquentation ; alors que l’Encyclopeadia Britannica se classe à la

4128e place, pourtant riche du travail de 4 000 spécialistes. Enfin ils s’attardent sur ce qu’ils

qualifient de « royaume de l’humeur et du coup de gueule » : le blog. En effet le « journalisme d’en

bas » se résume à des plaintes, et l’expression des ressentiments vis-à-vis de « ceux d’en haut » :

pour eux, le constat vient à décréter que « tout ce qui se passe à un moment donné par la tête de

n’importe qui sur n’importe quel sujet a valeur d’information, il faut admettre que le salut du

professionnel ne viendra pas de l’amateurisme ».

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Ainsi chacun de ses trois ouvrages s’accordent sur la mutation indiscutable du journalisme,

néanmoins leur avis divergents sur les effets de cette redéfinition.

Est-ce que le journalisme citoyen peut-il pallier les carences du journalisme professionnel

d’antan ?

Il semble qu’aujourd’hui le journalisme citoyen se démultiplie, les professionnels de la

téléphonie ont bien compris l’avantage qu’ils peuvent en tirer et commencent à accompagner ce

mouvement. Ainsi à Nantes, SFR et Motorola sponsorisent l’opération menée par la télévision

associative locale, qui a confié 200 téléphones mobiles aux habitants, devenus reporters. Dans la

même lignée : le festival du « pocket film » sur mobile tend à se développer en France.

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CONCLUSION

Ouverture du débat

Tout le monde peut-il devenir journaliste ?

Avec Internet, tout le monde se trouve en mesure d’apporter de l’information, sous quelque

forme qu’elle soit : vidéos diffusables le plus facilement du monde par le biais de sites mainstream

tels que Youtube ou Dailymotion, photographies prises soi-même uploadables aisément sur des

supports variables, etc… Le citoyen a toute sa place, sera publié invariablement, mais il peut surtout

donner plus que l’information : il exprime aussi bien souvent son avis sur l’actualité.

On a appelé ce journalisme « Journalisme Citoyen », mais ce joli terme empreint de liberté peut tout

aussi bien être interprété comme une façon détournée de qualifier le journalisme amateur.

Une vision du journalisme professionnel

N’est pas journaliste qui veut. Il s’agit d’un métier, effectué par un professionnel ayant suivi une

formation et répondant le plus souvent au principe de neutralité. Le lecteur épluche le journal pour

connaître les faits, pas pour prendre en compte l’avis du journaliste en charge de l’article qu’il a sous

les yeux, et c’est une barrière importante à prendre en compte dans le contexte d’une presse de plus

en plus considérée comme « corrompue », les journaux étant bien souvent tenus par de grands

groupes financiers. Le journaliste est rémunéré, et son travail ne se résume pas à simplement

présenter l’information telle qu’elle lui parvient ; il se doit aussi d’effectuer des recherches en

puisant dans la base de donnée qui lui est accessible, et en particulier dans les articles que ses

prédécesseurs ont rédigé.

Écrire un article destiné à un quotidien demande du temps, et des moyens. Il faut éviter à tout prix

les erreurs, rester objectif, et trouver des photographies pertinentes en rapport avec le sujet qui ne

sont qu’extrêmement rarement libres de droit, et donc chères. De plus plusieurs personnes sont

impliquées dans la fabrication de cet article, des documentalistes qui lui fournissent, les

photographes, etc…

Journalisme citoyen. Un danger pour les professionnels du métier ?

A l’inverse, comme je le disais dans l’introduction, sur internet la neutralité se fait très rare.

Si l’on prend comme exemple un des sites phare de référence concernant le journalisme citoyen

comme Agoravox (sous-titré « Le média citoyen », excusez-moi du peu !) les commentaires publiés,

bien que souvent pertinents, oscillent entre les commentaires analytiques plus ou moins objectifs et

les « coups de gueule » sur des sujets divers et variés. On y publie son opinion plus que l’actualité au

final, les informations premières y étant des plus rares: internet offre la possibilité de corriger

l'actualité, d'apporter un point de vue souvent en quête de la satisfaction personnelle d'obtenir la

reconnaissance des autres internautes.

Et le principal problème qui se pose c'est bien entendu celui de la véracité des faits présentés dans

les blogs, sites collaboratifs et autres plateformes libres. N'importe qui peut participer, et il n'y a que

très peu de contrôle sur ce qui est publié: la possibilité pour l'utilisateur de signaler un article aux

modérateurs pour qu'ils puissent censurer l'écrit en question en cas de litige ainsi que la possibilité

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d'inscrire un commentaire en bas de page pour corriger les erreurs permet d'arriver, en croisant les

avis, a une approximative « véracité des faits » mais dans tout les cas il faut savoir faire attention.

Tout n'est cependant pas complètement mauvais dans le « journalisme citoyen », on trouve souvent

des blog de professionnels de l'information qui peuvent être intéressants mais il faut, pour s'informer

sur le net, savoir faire un tri rigoureux pour ne pas tomber dans le piège de l'information

mensongère. Et aussi faire la différence entre journaliste Citoyen et journaliste Amateur, le premier

agissant par devoir et le second par pur loisir.

Bref il en faudra plus que ça pour que le journaliste internet prenne le pas sur le journaliste

professionnel: la presse étant le moyen le plus sûr d'obtenir de l'information, internet est le plus

souvent employé comme un complément d'information non négligeable. Les deux font la paire en

somme.

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Sources:

Introduction.

- Source : Larousse, Dictionnaire en Ligne.

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais

Historique du journalisme professionnel et amateur.

- Article Libération : Quand M. Tout-le-monde s'improvise reporter. (COSTEMALLE Olivier, 20

août 2005) : http://www.liberation.fr/evenement/0101539122-quand-m-tout-le-monde-s-

improvise-reporter

- Site de professionnels de journalistes

http://www.journalisme.com/content/blogcategory/26/63/

- Données sur le journalisme professionnel

http://membres.multimania.fr/clo7/expression/info.htm

Concurrence et présentation de la situation actuelle

-

-

Sites journalistiques dit « média citoyen »

- Site Agoravox : http://www.agoravox.fr/

Etudes d’ouvrages sur le sujet

- Notre métier à mal tourné : deux journalistes s’énervent. » Philippe Cohen et Elizabeth Lévy,

janvier 2008.

Partie 3 : « Ne dites pas à ma mère que je travaille sur le web, elle croit que je suis

journaliste »

- « La subjectivité journalistique » Caroline Datchary. Octobre 2010.

Chapitre 5 « Ce que le web 2.0 fait de l’autonomie journalistique : L’expérience Médiapart.

- « La révolte du pronétariat : des mass médias aux médias de masse » J. de Rosnay et C.

Revelli, 2006.

Conclusion, ouverture du débat

- Blog de Thierry Crouzet : http://blog.tcrouzet.com/2007/08/11/le-journalisme-citoyen-

c%E2%80%99est-de-la-foutaise/

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