Démarche de l’étude en de cas de figure et d’implantation...

Étude d’intégration visuelle Vents du Kempt Inc. Projet d’aménagement du parc éolien Vents du Kempt

Planac P l a n i f i c a t i o n g l o b a l e - a c t i o n l o c a l e

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TABLE DES MATIÈRES

Table des matières _______________________________________ i

Nature du mandat ______________________________________ 1

Introduction ___________________________________________ 1

Démarche de l’étude ____________________________________ 2

Examen de cas de figure et d’implantation de parcs éoliens _____ 3

Carte des unités paysagères ______________________________ 12

Fiche unité i : causapscal village et rang ___________________ 13

Fiche unité ii : ste-florence village et rang __________________ 14

Fiche unité iii : ste-marguerite village et rang _______________ 15

Fiche unité iv : vallée de la matapédia _____________________ 16

Fiche unité v : agro-forestier nord ________________________ 17

Fiche unité vi : agro-forestier sud _________________________ 18

Fiche unité vii : forestier ________________________________ 19

Fiche unité viii : forestier de ste-marguerite ________________ 20

Fiche unité ix : forestier sud _____________________________ 21

Principes d’implantation d’éolienne _______________________ 22

Scénario d’implantation ________________________________ 24

Carte du scénario d’implantation _________________________ 25

Carte de perception visuelle des éoliennes __________________ 26

Références ___________________________________________ 27



1

NATURE DU MANDAT

L'étude d'intégration et d'harmonisation paysagère s'inscrit

dans une volonté de concilier les sites potentiels d'implantation

d'éoliennes avec les paysages du territoire d’accueil et

d’optimiser la qualité visuelle du parc éolien projeté. Cette

étude vise à formuler des recommandations du patron

d'implantation et préciser l’organisation spatiale du parc éolien

dans les paysages où il s'insère. Suite à la caractérisation des

paysages du territoire, l’élaboration de principes et de critères

d'intégration permet d'orienter l'implantation des éoliennes afin

de maintenir la valeur des paysages actuels.

INTRODUCTION

L’aménagement de parcs éoliens sur un territoire pose un défi

de taille à l’égard de leur intégration. Il n’est pas possible de

masquer la taille ni la dispersion de ses structures sur un

territoire de plusieurs dizaines de km². Tout parc éolien ayant

un impact visuel prévisible, son aménagement exige une

planification de son intégration visuelle en amont du projet. Le

projet est ainsi balisé dès sa conception et sa qualité visuelle,

optimisée.

Conscient de l’impossibilité d’appliquer des mesures

d’atténuation après la conception d’un parc éolien, il convient

de rendre justice au promoteur qui a pris la décision d’intégrer

l’étude paysagère à son processus de planification de projet.

Le présent rapport fait état de la démarche d’intégration

paysagère qui a influencé l’implantation du parc d’éoliennes

dans son ensemble et dans la localisation détaillée de

chacune.



2

DÉMARCHE DE L ’ÉTUDE

Dans le but d’assurer la meilleure intégration possible des

éoliennes, le processus de planification du parc éolien Vents

du Kempt débute par la caractérisation des paysages de ce

territoire. Compte tenu que le paysage est régi par la

délimitation de bassins visuels, aucune limite administrative

n’est prise en considération dans l’évaluation des unités

paysagères. La caractérisation du paysage permet de

comprendre la configuration spatiale, les composantes ou

éléments sensibles, les points de vue valorisés et les traits

distinctifs de chaque unité paysagère. La caractérisation des

paysages s’accompagne d’une banque d’images illustrant les

paysages typiques de la région immédiate afin de bien en

comprendre le caractère et les composantes qui en sont la

force. Cette analyse permet de dégager des objectifs

d’intégration dont la finalité est une cohabitation harmonieuse

du nouvel équipement dans un tissu existant au plan paysager.

Pour concrétiser l’implantation, l’énoncé de principes guide et

oriente le travail de conception préliminaire avec l’ingénierie de

projet en fonction des paramètres connus du parc éolien

(nombre d’éoliennes, potentiel éolien du territoire, contraintes

techniques de construction, etc.) et des contraintes

réglementaires et environnementales établies par la région.

Cette étape débouche sur l’élaboration d’un ou plusieurs

scénarios d’implantation (dans le cas de Vents du Kempt, un

seul scénario a été retenu). Par la suite, le travail

d’implantation fine du projet se poursuit

afin que tous les principes d’intégration soient respectés

jusqu’à la phase de réalisation.

Une carte de visibilité à l’échelle de la grande région est

produite afin de tester l’accessibilité visuelle en fonction de la

configuration topographique du territoire et établir le gradient

de visibilité du scénario retenu. Un rayon de 12 km constitue la

distance convenue de limite de visibilité mais nous estimons

qu’un bassin visuel de 30 km est à privilégier sur un territoire

offrant des vues à longue portée.

L’ensemble de la démarche et ses résultats veulent faire l’objet

de discussions avec le milieu.



3

EXAMEN DE CAS DE FIGURE ET D ’ IMPLANTATION DE

PARCS ÉOLIENS

Préalablement à la caractérisation du paysage d’insertion du

projet, l’étude a nécessité une étape de revue de diverses

situations d’implantation d’éoliennes afin d’en dégager les

configurations les plus prometteuses et les problèmes les plus

évidents. Ces exemples sont pris dans plusieurs pays à partir

d’une recherche sur divers sites de la toile électronique et de

visites de projets. Ils nous ont permis d’établir la relation entre

les composantes de divers paysages de milieu forestier et

montagneux et d’observer les conditions les plus susceptibles

d’assurer une bonne intégration.

Dans ce cas de figure, la perception visuelle peut varier selon

l’altitude des sommets, le gradient des pentes et la largeur des

vallées, l’importance du déboisement et des règles de coupe,

le réseau de chemins forestiers et des routes, la trame

cadastrale et la taille des propriétés. On trouve cependant des

constantes qui permettent une réflexion sur le contexte dans

lequel peut s’intégrer un parc éolien sur le territoire. Ces

constantes sont :

Présence contrastée de plusieurs paysages : paysages

forestiers très fermés et abondants, secteurs avec les

vues panoramiques à très longue portée et vallée très

encaissée ;

Importance des chemins forestiers et de camionnage et

faible cohérence de ces infrastructures avec la structure

topographique du territoire ;

Caractère industriel de l’exploitation forestière.



4

Éolienne en isolé :

La vue sur une éolienne isolée peut être interprétée comme un

élément signalétique ou un repère dans le paysage en lien

avec un point de référence géographique (annonce l’arrivée à

un lieu, indique une distance qui reste à parcourir, informe sur

le climat). Son importance comme élément unique impose un

choix d’emplacement stratégique et désirée par une

communauté. Par ailleurs, cet objectif est difficilement atteint

compte tenu de l’ensemble des autres paramètres à respecter.

C’est donc une option peu recommandable dans un scénario

d’implantation.



5

Importance de l’avant-plan :

Dans un paysage au modelé topographique complexe (vallées,

terrasses, collines, etc.) et de caractère agroforestier, l’avant-

plan a une importance significative. Il a l’effet de reléguer au

second plan les éoliennes présentes dans le champ de vision

jusqu’au point d’en masquer la vue. Pour un observateur

mobile, l’avant-plan joue le rôle d’un rideau qui filtre ou

découpe les vues selon le tracé de son parcours et sa vitesse

de déplacement. On observe également le phénomène d’effet

de surprise lorsqu’un point de vue s’ouvre ou se ferme sur une

composante du parc éolien. On introduit alors un élément de

diversité dans la composition du paysage local ou régional.



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Proximité du parc éolien :

Il arrive qu’un parc éolien (ou portion de) soit visible dans un

paysage très ouvert à moyenne distance (de 2 à 5 km). Il

importe de raffiner l’implantation fine afin de maximiser la

régularité de l’implantation (hauteur / distance / effet de

perspective). Le regard de l’observateur décode un ensemble

organisé (visuellement parlant) qui facilite une lecture

cohérente du nouveau point de vue. Une autre règle qui

devrait alors s’ajouter est de limiter la portion du champ visuel

occupée par les éoliennes afin d’éviter la saturation pour un

observateur fixe (ex. : résident).



7

Alignement sur ligne de crête :

L’intérêt visuel d’implanter un parc éolien sur une ligne de

crête est de fondre la majeure portion de l’objet dans le ciel. En

effet, la coloration du ciel est un facteur d’absorption visuelle

majeur pour un équipement de couleur claire. On observe la

même situation pour un parc éolien en mer. Le facteur de

régularité joue également ici un rôle important : alignement des

éoliennes sur l’horizon topographique (ligne de crête

apparente), et perception d’intervalles réguliers entre les

éoliennes (de face ou en perspective). Un autre point sensible

à éviter est la présence d’éoliennes sur fond de pente boisée.

Surtout en contexte de forêt de résineux. On accentue

inutilement le contraste (gris pâle sur vert foncé) et on renforce

de ce fait la visibilité.



8

Organisation en groupement :

Cette organisation peut être commandée par une topographie

de collines en l’absence de ligne de crête significative. Dans

ces cas, la densification maximale est le facteur de cohérence

visuelle à privilégier car toute notion d’alignement est en

discordance avec la structure de tels paysages. La régularité

de la hauteur est impérative pour donner une valeur

d’ensemble à cette configuration. Dans un champ visuel

ouvert, une distance de l’ordre de 4 km entre les groupes

favorise leur perception distincte dans l’espace.



9

Parc éolien en vue aérienne :

Il arrive dans une région montagneuse que belvédères,

sommets, stations d’hiver ouvrent des vues panoramiques

plongeantes ou à longue portée sur le paysage régional. Dans

ce contexte, la vue sur un parc éolien devient relativement

diminuée. Deux facteurs jouent en faveur de cette perception

visuelle du parc éolien. La vue plongeante compresse l’échelle

de la verticalité – l’éolienne paraîtra plus courte – et le champ

visuel s’étendant jusqu’à l’horizon, le parc voit sa taille globale

réduite dans les grands ensembles qui composent le paysage.



10

Effets du climat :

Sous notre latitude, le passage des saisons et la variabilité du

temps conditionnent notre perception ; brume, neige, nuages

ont tous une importance majeure en regard du paysage.

L’éolienne étant une composante technique dotée d’une

grande mobilité (sous le vent), elle réagit étroitement aux

conditions climatiques. On peut le voir comme un élément

d’animation qui module notre regard sur le parc éolien (et la

fonctionnalité du vent) ou comme des conditions avantageuses

d’absorption visuelle. Dans tous les cas, l’éolienne devient une

composante perceptuelle dynamique dans le paysage où elle

s’insère.



11

Cohabitation avec des équipements techniques :

L’éolienne a une forme élancée et bien définie. Sa

superposition avec pylône, tour, silos, etc. génère à coup sûr

une situation incohérente liée à la confusion des langages

formels de chaque catégorie d’objets, pourtant tous verticaux.

Il va sans dire que, dans un tel contexte, le retrait des

éoliennes de ces autres structures est souhaitable.

CARACTÉRISATION DU PAYSAGE

L’observation du bassin visuel intégrant le territoire d’étude

pour l’implantation d’un parc éolien permet de dégager les

traits distinctifs des composantes naturelles et anthropiques en

jeu. Leur combinaison se décline en paysage typiques dont les

principales composantes sont :

La structure du réseau hydrographique (Causapscal

et Matapédia) ;

La forêt ;

Le massif montagneux ;

Les trois villages (Causapscal, Ste-Florence et Ste-

Marguerite) ;

Les routes de vallée et de coteau ;

L’agriculture ;

L’exploitation forestière.

Leur influence diverse résulte en une mosaïque de paysages

très différenciés. Les fiches qui suivent en font la présentation.



12

CARTE DES UNITÉS PAYSAGÈRES



13

F ICHE UNITÉ I : CAUSAPSCAL VILLAGE ET RANG

Caupascal est une petite municipalité de 2476 habitants. Sa trame est dense et l’habitat groupé autour du confluent des rivières (Causapascal et Matapédia). Son cachet très original, aux traits d’époque encore présents, est lié à ses contraintes d’implantation. Il est situé à la rencontre de deux rivières, en épouse les rives des méandres. La forme du village est en creux et enserré entre des sommets arrondis le dominant d’au moins 100 mètres.

L’occupation du sol tend à s’étaler vers le nord, le long de la route 132 en raison de l’évasement de la vallée à une altitude supérieure. Dans ce secteur, le caractère du village adopte celui de la plupart des entrées de ville - mixité indifférenciée de fonctions urbaines, banalisation de l’architecture, absence de traitement des abords routiers, etc. En raison de l’altitude, c’est sur la route 132, à la cote de 150 mètres, que le champ visuel du territoire d’implantation du parc éolien est accessible. En tout autre point de village, les vues sont internes ou orientées vers les fonds de vallée. L’arrière-pays, les coteaux à proximité du village sont encore en exploitation agricole. Cependant, ce territoire n’est pas visible à partir du village, trop encaissé ou refermé par des avant-plans forestiers.

Photo de gauche: panoramique du village (Photo 22). Photo de droite: Entrée nord du village par la route 132 (Photo24).

Situation et zoom de l’unité



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F ICHE UNITÉ I I : STE-FLORENCE VILLAGE ET RANG

Sainte Florence est un village linéaire de vallée avec un habitat étalé dont l’implantation est régie par l’axe ferroviaire qui le coupe de tout contact physique avec la rivière Matapédia. Sainte-Florence a une population de 464 habitants dont une partie réside sur les rangs à vocation agricole répartis sur les replats des coteaux à distance de la vallée. Le champ visuel marqué par la présence de la rivière et des pentes boisées est contenu par les sommets proches (altitude de 300 m) mais très ouvert sur le fond élargi de la vallée, dans l’axe de la rivière bordée de bancs de gravier.

Photo de gauche: intersection des rues Beaurivage et Hébert (Photo 18B). Photo de droite: depuis la route Hébert perpendiculaire a l’axe de la vallée (Photo 18A).




15

F ICHE UNITÉ I I I : STE-MARGUERITE VILLAGE ET RANG

Sainte-Marguerite est un village isolé de 232 habitants, distant de Causapscal et de Sainte-Florence de plus de 15 km. Ce village de plateau est situé au point culminant de la région à une altitude de 480 mètres. Situé sur un replat, il est ouvert aux vents venant des directions Nord-Ouest à Nord-Est. Le village a un noyau assez serré autour des quelques équipements de service mais il s’étire également sur près de 9 km sur le chemin Kempt, axe historique depuis l’époque de son ouverture vers les provinces Maritimes en 1830-32. Outre quelques terres agricoles encore cultivées sur l’axe du chemin Kempt, le caractère du paysage est massivement boisé souvent jusqu’au bord de la route. À partir du centre du village, l’axe Nord-Est offre une vue exceptionnelle vers les réserves fauniques de Matane et de Dunière. Le sud et l’ouest du village sont refermés par des sommets avoisinants. À faible distance du village, sur le chemin Kempt, la vue s’ouvre en surplomb sur le nord de la région. On voit distinctement les pentes du parc régional de Val d’Irène dont l’altitude est de 700 m, à plus de 30 km. C’est au coeur du village que passe le SIA à sa sortie de la ZEC Casault. C’est l’occasion pour le promeneur de découvrir le panorama exceptionnel dont jouit ce village. Photo de gauche: centre du village depuis le chemin Kempt vers l’est (Photo 12) Photo de droite : vue du village de Ste-Marguerite vers le nord dos à l’antenne de communication (Photo 34)




16

F ICHE UNITÉ IV : VALLÉE DE LA M ATAPÉDIA

La vallée de la Matapédia, célèbre pour ses ressources halieutiques, constitue également le corridor privilégié d’accès vers la baie des Chaleurs à partir de la vallée du Saint-Laurent. La Route verte, Via Rail et la route 132 l’empruntent sur toute sa longueur. Une liaison de train touristique est également à l’état de projet. Il faut reconnaître que l’intégrité de ce corridor est plutôt exceptionnelle; elle est dû en grande partir à l’exiguïté du fond de vallée et à son encaissement entre des pentes fortes à abruptes. Ces conditions ont largement protégé le corridor de l’occupation humaine et de l’exploitation forestière intensive qui s’est plutôt retirée sur les plateaux. Le champ visuel y est généralement limité – en distance et en altitude. Le secteur de Causapscal / Sainte-Florence est plus ouvert en raison des pentes moins fortes et d’un fond de vallée plus généreux. C’est d’ailleurs sur ce tronçon que la vallée prend un caractère plus anthropique et, surtout, plus hétéroclite.

Photo de gauche et du centre : rivière Matapedia vers le sud et vers le nord depuis la rue Beaurivage à Ste -Florence (Photo 18C) Photo de droite : depuis la route 132 au sud de Causapscal (Photo 19)




17

F ICHE UNITÉ V : AGRO-FORESTIER NORD

Ce territoire offre, au nord, une topographie au modelé relativement doux sur une distance de l’ordre de 1 km de part et d’autre du chemin Kempt. D’ailleurs, ce tracé témoigne d’une époque où l’effort humain s’adaptait à la contrainte naturelle. Il est donc assez normal qu’on y retrouve des surfaces exploitables par l’agriculture. Vers le sud, l’altitude grimpe rapidement à 450 m et on rejoint le secteur plus forestier. Celui-ci est bien desservi à partir des route Guay, chemin Lacroix et le chemin principal de sortie de camions grumiers. C’est dans cette unité qu’on retrouve une partie du tracé du Sentier international des Appalaches (SIA) qui emprunte la route Guay dont l’emprise est presque réduite à la largeur d’un véhicule. Sur ce tronçon, la route Guay est encadrée d’un couvert forestier continu. Les deux autres chemins sont réservés à l’exploitation forestière et en témoignent par leur tracé rectiligne. Les sommets qui délimitent cette unité au Sud créent un axe qui divise le territoire d’est en ouest. Ils sont visibles de façon discontinue de Causapscal, du chemin Kempt et de Sainte-Marguerite selon la présence ou non d’avant-plan (végétal ou topographique).

Photo de gauche : vue panoramique vers l’unité agro-forestière nord à la sortie de Ste-Marguerite depuis le chemin Kempt (Photo 8).

Photo de droite : vue vers le nord-ouest depuis le chemin Kempt à la sortie de Causapscal (Photo 25).




18

F ICHE UNITÉ VI : AGRO-FORESTIER SUD

À proximité du village de Sainte-Florence, avec une topographie relativement douce, ce secteur se prêtait à une occupation agricole groupée à proximité du Deuxième rang de Causapscal. Bien que régressive, cette activité économique modèle le caractère du milieu et la venue d’une nouvelle ligne de distribution électrique sur la Route centrale y ajoute le potentiel de développement immobilier sur ce territoire. Le champ visuel de cette unité est limité aux superficies cultivées, et donc ouvertes, et par le couvert forestier continu pour le reste. La seule percée visuelle est offerte dans la descente rectiligne de la route vers la vallée de la Matapédia en direction du coteau agricole de Sainte-Florence.

Depuis le rang VII en limite de secteur d’étude vers la vallée de la Matapédia (Photo 18)




19

F ICHE UNITÉ VI I : FORESTIER

Ce territoire est voué à une vocation d’exploitation forestière. Il est marqué par une structure de rangs dont la trame régulière est alignée sur le cadastre. C’est d’ailleurs sur ce réseau qu’est implanté le SIA dont c’est le segment le plus uniforme (Sixième rang, Septième rang et portion de la route Guay) du territoire. Sur l’ensemble du territoire, en raison des vues dégagées par le tracé rectiligne des rangs, on perçoit clairement le caractère de l’activité forestière qui est plus proche que jamais de celui de sa nature industrielle. On peu même avancer que ce paysage est plus industriel que forestier car l’activité économique s’impose sur le caractère d’ensemble du territoire.

Les champs visuels sont dégagés dans l’axe des routes mais très fermés autrement en raison de la couverture végétale continue des abords routiers. Photos de droite et de gauche : vues depuis le rang VII vers l’est et vers l’ouest (Photo 16). Photo du centre : aménagement fait au bord du rang VII (photo 16).




20

F ICHE UNITÉ VI I I : FORESTIER DE STE-MARGUERITE

Le village Sainte-Marguerite est situé en plein milieu forestier, l’agriculture étant très éparpillée le long du chemin Kempt. Le territoire situé à l’est du village est entièrement voué à la pratique sylvicole. Le réseau routier lui est dévolu en priorité (chemin Lacroix, route Fraser, etc.). Sur ce territoire, quelques segments conservent une activité agricole (deuxième rang et segment du chemin Lacroix). C’est dans ce contexte qu’on constate, comme ailleurs, le recul constant d’une occupation humaine rurale du territoire qui a fait place à une économie forestière. C’est une orientation qui a des incidences majeures sur le maintien de la qualité des paysages d’une région. Il est clair cependant que la population qui fréquente le secteur est limitée aux travailleurs forestiers et aux chasseurs et pêcheurs qui entrent dans la ZEC Casault et la réserve faunique de Dunière. Étant donné que le relief de cette unité n’est pas très accentué, le bassin visuel de cette unité est très variable car il dépend de l’établissement des parterres de coupe et des bandes boisées le long des chemins. Vue panoramique le long du chemin Kempt à l’est du village de Ste-Marguerite (Photo 10)




21

F ICHE UNITÉ IX : FORESTIER SUD

Dans cette portion sud du territoire d’étude, la zone forestière manifeste peu de traits de l’occupation agricole qui l’a précédé hormis les tracés de rangs sur les limites de cadastre. Ces routes sont incongrues dans ce paysage forestier car elles sont implantées sans égard à la nature du relief et de l’activité économique actuelle du territoire qui ne commandent pas ce découpage. Par contre, elles accentuent le caractère artificiel de l’arpentage légal imposé à ce territoire. La mise en évidence de la coupe par lot et le tracé très rectiligne de la voirie deviennent problématiques au plan du paysage dans un contexte de point d’entrée dans un territoire de chasse et pêche où le caractère naturel devrait prédominer. Le champ visuel est conditionné par un relief accentué et un couvert forestier très présent qui contribuent à limiter les vues en dehors des corridors des routes. Dans cette unité, le SIA suit une ligne de crête dont la pente est orientée vers le sud. Son parcours est très sinueux et localisé dans un milieu fortement boisé. Son champ visuel est limité à l’emprise de son corridor en direction Nord. En direction Sud, le champ visuel ouvre sur le panorama à longue portée. Photos de gauche et du centre : vues à l’intersection des chemins Roux et du rang VII (Photo 15). Photo de droite: élargissement du champ de vision dû à une jeune coupe du couvert forestier le long du rang VII (Photo 17).




22

OBJECTIFS D’ INTÉGRATION PAYSAGÈRE

Après avoir pris connaissance des secteurs d’intérêt au plan

éolien et des contraintes résultant de la réglementation en

vigueur encadrant l’implantation de parc éolien, la

caractérisation a permis de mieux saisir le caractère de

chaque portion du territoire d’accueil du projet. L’énoncé de

principes vise à donner au promoteur des lignes directrices

pour ajuster l’implantation du parc éolien en cohérence avec

les caractéristiques et la sensibilité du milieu d’insertion.

Dans un territoire dont la valeur d’attrait est la pratique du plein

air (incluant la chasse et la pêche), où le développement et

l'activité économique est fragile, la venue du parc éolien doit

viser à :

• Préserver l’intégrité des attraits existants de la région

afin de ne pas compromettre la pérennité de leur

valeur ;

• Contenir l’étalement du parc éolien étant donné la

grande fréquentation du territoire pour des activités

sportives ;

• Ne pas entacher le caractère des milieux villageois par

une présence excessive d’éoliennes à leurs abords.

PRINCIPES D ’ IMPLANTATION D’ÉOLIENNE

Pour réaliser ces objectifs, toute implantation d’un parc éolien

sur ce territoire doit respecter la qualité des panoramas et des

lieux de fréquentation exceptionnels et le caractère sensible

des villages. Pour atteindre cet objectif, les principes

d’intégration retenus ont été de :

Préserver les points de vue sur les sommets de la

Gaspésie à partir de Sainte-Marguerite et le corridor de

la vallée de la Matapédia ;

Respecter la structure du paysage dans l’alignement

vertical des éoliennes et assurer autant que possible la

régularité des intervalles dans les alignements (lignes

de crête) ;

Assurer l’implantation d’éoliennes en groupements de

grand nombre et denses dans le respect des exigences

techniques de leur fonctionnement ;

Limiter la durée de côtoiement d’éoliennes à une courte

période (moins de cinq minutes) qu’il s’agisse d’un tracé

piétonnier, routier ou ferroviaire ;

Éloigner les éoliennes des secteurs habités à une

distance évitant la dominance visuelle par une trop

grande proximité (une distance de l’ordre de 1 km

constitue une distance acceptable au plan de la

perception visuelle du résident) ;

Limiter la construction de nouvelles routes et assurer

que tout chemin soit le moins visible à partir du réseau

routier existant.



23

À ces principes, se combine l’exigence d’assurer une

composition structurée des éoliennes dans l’ensemble du

territoire. Les règles de composition qui prévalent ici s’inspirent

des notions de perception visuelle testées à partir des effets

obtenus en jouant avec la trame d’implantation. Suite à

l’élaboration du scénario d’implantation, la démarche finale de

positionnement est suivie pour assurer le respect de ces

règles.

Cette démarche respecte également les orientations

contenues dans le Guide d’intégration des éoliennes au

territoire – Vers de nouveaux paysages, publié par le Ministère

des Affaires municipales et des Régions.

Par ailleurs, il est important de garder en tête la relation

spatiale d’une éolienne sur le territoire où elle est implantée.

Deux effets jouent dans la perception visuelle : l’éloignement et

le point de vue. L’effet de la distance est clairement illustré à la

figure suivante avec lequel est mise en corrélation la

diminution de la visibilité de la structure. De plus, cette figure

démontre l’importance de l’avant-plan dans tout point de vue

sur une infrastructure.


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SCÉNARIO D’ IMPLANTATION

La marge de manœuvre pour l’implantation d’un parc éolien

est limitée sur le territoire. Si l’on combine le facteur de

rendement éolien et les contraintes réglementaires aux

objectifs d’intégration paysagère, le scénario optimal consiste

à :

Regrouper sur un axe de crête est-ouest, distant de

4 km du cœur de Causapscal et de 4 km de Sainte-

Marguerite, un alignement de 25 éoliennes ;

Grouper au sud-est de Sainte-Marguerite, à une

distance minimale de 2 km une couronne de

25 éoliennes dont la majeure partie est masquée par

les sommets encadrant directement le village.

On obtient la concentration des éoliennes en deux secteurs

distants de plus de 6 km entre eux. Sur un territoire de

127,2 km², le parc éolien occupera une superficie de 8,4 km2

pour une proportion de 6,5 % de la zone d’implantation.

Par ailleurs, le parc éolien est cerné par un territoire de grande

valeur pour la pratique de la chasse, la pêche et la randonnée

majoritairement occupé par les réserves faunique de Matane

et de Dunière.

L’observation de nombreux parcs éoliens indique que la

perception visuelle est fonction de deux paramètres : distance

et nombre d’éoliennes. Il faut souligner que la visibilité fait

abstraction de la portion visible de l’éolienne et de toute

végétation ou bâtiment implanté sur le territoire.

Les points de vue significatifs d’où le parc éolien demeure

visible sont :

Un tronçon de l’ordre de 1 km sur la route 132, situé

à 6 km du parc éolien ;

Un groupe de 5 éoliennes situé à plus de 2 km du

cœur du village de Sainte-Marguerite ;

Un tronçon du chemin Kempt où les éoliennes sont

visibles par intermittences sur 6 km.

Ces emplacements feront l’objet de simulations visuelles

démontrant le soin particulier accordé à l’implantation des

éoliennes pour ces points de vue sensibles.



CARTE DU SCÉNARIO D ’ IMPLANTATION



CARTE DE PERCEPTION VISUELLE DES ÉOLIENNES



RÉFÉRENCES

MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES ET DES

RÉGIONS, Les orientations du gouvernement en matière

d’aménagement : pour un développement durable de l’énergie

éolienne, 2007.

MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES ET DES

RÉGIONS, Guide d’intégration des éoliennes au territoire :

vers de nouveaux paysages, 2007.

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA

FAUNE, Guide pour la réalisation d’une étude d’intégration et

d’harmonisation paysagères : projet d’implantation de parc

éolien sur le territoire public, 2005.


FAUNE, Cadre d’analyse pour l’implantation d’installations

éoliennes sur les terres du domaine de l’État, 2006.


FAUNE, Rapport final. Étude sur les impacts cumulatifs des

éoliennes sur les paysages, Mars 2009

www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/territoire/programme/etude-

eoliennes.pdf.

Note : Le présent document ne peut être reproduit sans

l'autorisation écrite de Planac Inc.

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