Direction de la Formation et du Perfectionnement (DFP...
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République d’Haïti
Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP)
Direction de la Formation et du Perfectionnement (DFP)
__________________________________________
PSYCHOPEDAGOGIE
Ecoles Normales d’Instituteurs et de Jardinières d’Enfants (ENIJE)
2019-2020
Classe de 3ème
Année : Psychopédagogie
Thèmes Chapitre / Notions Contenus Remarques Bibliographie
Psychopédagogie
Histoire de la
psychopédagogie
Identification des concepts-clés
relevant du domaine de
l’éducation et de la formation
Au début du 19ème siècle, en France et en
Belgique, l’essor de la pédagogie a été lie au
développement de la psychologie de
l’enfant: le fondement d’une science
pédagogique se trouve dans la connaissance
du fonctionnement cognitif des enfants.
Ce rapport de dépendance de la pédagogie
par rapport à la psychologie a créé une
confusion des deux domaines. C’est ainsi
que dans les écoles normales (d’instituteurs
ou supérieures), une discipline où l’on
enseigne à la fois la psychologie de
l’apprenant (enfant, adolescent ou même
adulte) et la pédagogie générale fut créée: la
psychopédagogie.
Depuis 1970, avec l’avènement des
didactiques, la notion (psychopédagogie)
perd progressivement toute consistance, car
d’autres sciences humaines contribuent à
l’éclairage de l’action éducative.
Actuellement, même si l’appellation est
retenue dans certaines institutions (au
Sénégal, en Belgique), dans d’autres elle a
disparu, c’est le cas de la France avec la
création des IUFM.
G et J. Pastiaux, Précis
de pédagogie. Paris,
Nathan, 1997
La psychopédagogie est donc une discipline
où l’on enseigne, sans horaire distinct,
certaines sciences humaines qui éclairent
l’action éducative et la pédagogie générale.
La compréhension du concept de pédagogie
et des sciences humaines contribuant à
l’éclairage de l’action éducative permettra de
saisir actuellement le sens de la psychologie.
La psychopédagogie est : - La fusion des deux
domaines que sont la psychologie et la
pédagogie (définition restrictive).
- La psychologie appliquée à la pédagogie et au
champ de l’éducation (définition limitative).
- Une discipline située à la confluence de
plusieurs autres domaines dont l’objectif est de
comprendre et d’éclairer l’action éducative.
Définir globalement
ce qu’est la
psychopédagogie
Définition des concepts-clés
relevant du domaine de
l’éducation et de la formation
Utilité de la psychopédagogie
pour l’enseignant
La psychopédagogie est une discipline
charnière qui tente de comprendre les
variables relatives au processus
d’enseignement/apprentissage et leurs
indicateurs respectifs, conduisant à une
meilleure performance des apprenants et qui
constituent, en quelque sorte, les
connaissances, les habiletés et les attitudes
de base qui permettent aux enseignants et
Développer un
curriculum
d’enseignement ou de
formation. Des options
politiques au pilotage.
Bruxelles: De Boeck.
aux enseignantes d’intervenir plus
efficacement en classe.
Les quatre (4)
dimensions du processus
d’enseignement et leurs
variables
-Formation
-Planification
-Intervention
-Evaluation
Les dimensions du processus
d’enseignement et leurs variables
correspondent aux principales connaissances
préalables à l’enseignement (la formation) et
aux différents actes professionnels
d’enseignement susceptibles d’influencer
l’amélioration des apprentissages (la
planification, l’intervention et l’évaluation).
Les principales dimensions du processus
d’enseignement et leurs variables respectives
sont les suivantes :
-Formation: connaître le contenu,
programme et matériel disponible,
pédagogie, caractéristiques des élèves,
contexte éducationnel.
-Planification : choisir objectifs de cours,
stratégies d’enseignement, activités
d’apprentissage, rétroaction, modèle
d’évaluation.
-Intervention : Appliquer, susciter l’intérêt
des élèves, présenter un contenu organisé et
structuré, assurer des conditions propices à
l’apprentissage, vérifier la compréhension,
D. Roy, Etude de
l’importance des
connaissances de
l’enseignant et de
l’influence des actes
professionnels
d’enseignement sur
l’apprentissage au
collégial. Rimouski :
Cégep de Rimouski,
1991.
prévoir des exercices collectifs et des
travaux individuels.
-Evaluation : évaluer, évaluation formative,
rétroaction, évaluation sommative.
Les principales
connaissances préalables
à l’enseignement et des
principaux actes
professionnels
d’enseignement
/apprentissage
les 3 types de savoirs inculqués
par la psychopédagogie
La psychopédagogie prépare le professeur à
bien exécuter les actes professionnels
d’enseignement que sont la formation, la
planification (programmation), l’intervention
et l’évaluation. Elle vise à préparer des
professionnels de l’apprentissage. Cependant
ce statut de professionnels repose sur
l’existence de connaissances, d’habiletés et
d’attitudes qu’on peut identifier et qu’on
juge essentielles pour l’exercice efficace de
l’enseignement. L’identification des
principales connaissances préalables à
l’enseignement et des principaux actes
professionnels d’enseignement/apprentissage
conduisant à une meilleure performance des
élèves pourrait faire en sorte que
l’enseignement ne serait plus considéré
uniquement comme un art ou une vocation
mais comme une science qui se développe et
une profession qui s’apprend. Dans la
perspective de former des professionnels de
l’apprentissage, la psychopédagogie leur
inculque 3 types de savoirs :
1. Des savoirs ou connaissances théoriques
portant sur le système éducatif (sénégalais),
le contexte socio-éducatif
d’enseignement/apprentissage, les
caractéristiques physiques, cognitives,
affectives et sociales des apprenants, les
théories de l’apprentissage, les types,
fonctions et moyens d’évaluation etc. NB La
psychopédagogie ne s’occupe pas de
connaissances et de contenus disciplinaires,
aspect pris en charge par les didactiques des
différentes disciplines.
2. Des savoir-faire ou connaissances
procédurales (aptitudes) consistant à être en
mesure de : -Classer les différentes sortes
d’objectifs en éducation et formuler des
objectifs opérationnels - Reconnaître et
sélectionner les contenus et méthodes liés
aux théories de l’apprentissage -Préparer son
cours -Choisir des activités d’apprentissage
et d’évaluation appropriées. -Utiliser des
techniques de questionnement efficaces et
formuler des questions de niveau cognitif
appropriées aux objectifs d’apprentissage.
3. Présenter un contenu organisé et structuré.
-Assurer les conditions propices à
l’apprentissage. -Susciter l’intérêt des
apprenants pour le cours etc.
3 Des savoir-être (attitudes et
comportements) qui prédisposent
l’enseignant à : - favoriser le travail
coopératif et à intégrer des réseaux de
collaboration pédagogique et de recherche. -
cultiver la rigueur, la ponctualité, la
régularité et l’assiduité. - avoir toujours à
l’esprit les principes déontologiques et
éthiques de correction, d’assiduité, de
compétence, d’honnêteté et d’engagement
qui sous-tendent l’exercice de la profession
enseignante. - avoir le goût de la pensée et
du langage clairs, précis et univoques.
Psychopédagogie
Les méthodes
pédagogiques
a) Vision d'ensemble des
systèmes éducatifs performants
b) Présentation des principales
méthodes pédagogiques
c) Éducation traditionnelle et
éducation nouvelle
d) Les quatre méthodes
pédagogiques
e)Les conditions sociales,
scolaires et techniques
nécessaires
f) Les critiques portées sur les
méthodes actives
2.- Théories de
l'éducation
3.- Théories de
l'apprentissage
4.- Facteurs influant sur
la réussite scolaire
a)Théories basées sur le sujet
b) Théorie basée sur la société
c) Théorie basée sur le contenu
-----------------------------------------------
a)Théories comportementales
b) Théories cognitives
c) Théorie développementales
d) le développement du langage
d) Théories humanistes
e) Théories sociales
------------------------------
a) Processus métacognitifs et
5.- La réussite et
l'échec scolaire en
question
cognitifs
b) Effet établissement
c) Effet maître
d) Caractéristiques individuelles
e) Milieu familial
f) Socialisation
g) Garçons et filles
------------------------
a) Représentation sociale de
la réussite et de l'échec
scolaire
Pédagogie Le terme pédagogie gravite
autour de la connaissance de
l’enfant
D’un point de vue pratique, la pédagogie
étudie les relations et les interactions entre
les acteurs suivants :
L’enseignant / l’apprenant / l’objet ou le
contenu à enseigner
Y. Reuter, dictionnaire
des concepts
fondamentaux et
didactiques, Bruxelles :
De Boeck Université,
2007
La pédagogie en tant que
science : ses fonctions
Elle mène une recherche sur l’éducation à
partir de connaissances scientifiques pour
élaborer des théories et des modèles.
Ces modèles sont adaptés à des réalités
complexes et incertaines que la pédagogie se
charge de :
- Schématiser (fonction cognitive)
- Présenter (fonction pédagogique)
- Transformer (fonction
interventionniste)
- Générer de nouvelles idées (fonction
heuristique)
Les courants qui ont
orienté la pédagogie des
temps modernes
a) Le courant des lettres
classiques
b) le courant scientifique et
technique
c) le courant d’inspiration
naturaliste
d)
Pédagogie active -Définition
La pédagogie active considère que l’élève en
tant qu’être humain est le sujet actif de son
apprentissage. L’élève découvre ou construit
ses connaissances. C’est pourquoi,
l’enseignement doit être conçu comme un
processus d’auto-développement et d’auto-
épanouissement.
La pédagogie active place donc l’élève au
centre de l’action éducative. Elle consiste à
laisser l’élève conjuguer lui-même, à la
première personne du singulier, les verbes
suivants : entendre, observer, discuter, faire
et enseigner (SILBERMAN).
- Ce que j’entends, je l’oublie ;
- Ce que j’entends et observe, je m’en
souviens un peu ;
- Ce que j’entends, observe et discute, je
commence à le comprendre ;
- Ce que j’entends, observe, discute et fais,
me donne des connaissances et de la
compétence ;
- Ce que j’enseigne à un autre, je le
maîtrise. C’est le credo de cette pédagogie.
Enseigner, ce n’est donc pas transmettre ou
communiquer des connaissances, c’est plutôt
les faire acquérir. Il ne s’agit pas
connaissance seulement, mais aussi de
compétences, d’attitudes, de valeurs, etc.
C’est l’élève qui conquiert, avec l’assistance
du maître. Lorsque l’élève s’engage dans les
activités, il cultive la mémoire, la
compréhension, la compétence et la maîtrise.
La pédagogie active exige le recours aux
méthodes et techniques actives
principalement axées sur quatre principes
didactiques : l’activité, la participation,
l’anticipation et la coopération.
-Principes de base de la
pédagogie active
1-Apprentissage actif----------
Premier principe, l’apprentissage actif qui
permet à l’élève de lier les connaissances, les
attitudes ou les compétences à leurs besoins. Il
s’agit d’enseigner à l’élève comment apprendre,
prendre des décisions sur ce qu’il éprouve et les
actions à entreprendre. Exemple : exercices de
laboratoire
Deuxième principe de la pédagogie active est la
participation. Les élèves exécutent la plupart des
activités. Ils analysent, étudient les idées,
résolvent les problèmes et appliquent ce qu’ils
apprennent. L’apprentissage actif et participatif
est rapide, amusant et engage l’élève. Exemple :
les études en groupe.
Troisième principe qui permet à l’élève d’agir à
des fins présentes et futures. L’élève doit trouver
que les activités scolaires lui permettent de
résoudre les problèmes actuels et ceux qui se
poseront à lui dans l’avenir. La pédagogie active
tient compte de ce principe en proposant aux
élèves des situations – problèmes plus réalistes.
Exemple : un exercice d’observation d’un objet
qui servira d’objet d’étude le lendemain.
Quatrième principe est basé sur une approche
de groupe : apprendre ensemble de façon
2-Apprentissage participatif--
3-Apprentissage anticipatif---
4-Apprentissage coopératif---
complémentaire et mutuelle. Les élèves
apprennent avec des objectifs communs,
reçoivent des récompenses mutuelles, utilisent
des ressources communes et profitent des rôles
complémentaires. Exemple : une prise en charge
des élèves moins doués par leurs collègues
doués.
Modalités de travail de la
pédagogie active
a) Questionnement
-Comment poser des questions ?
-Comment répondre aux
questions des élèves ?
b) Méthodes actives
Le questionnement est la source de plusieurs
autres modèles actifs d’enseignement et
d’apprentissage.
Il faut :
- préparer les questions, surtout les questions de
fond ;
- ordonner ces questions, les sérier ;
- poser, de préférence, la question à tout le groupe,
donner un temps de réflexion, puis désigner
nommément celui qui doit répondre.
Il faut réagir à toute réponse de l’élève : c’est le
feedback. Il renseigne l’élève que sa réponse est
correcte ou non.
-Répéter la question pour que tous les élèves
entendent
-Demander si dans la classe, il y a quelqu’un qui a
une réponse
-Donner la réponse de façon claire et brève.
Ces méthodes se réfèrent à un ensemble de
principes qui visent à faire apprendre les élèves en
misant sur leurs activités personnelles. Parmi ces
principes, les plus courants sont :
1) Le learning by doing (Apprendre par le travail)
c) Traitement
d’informations
2) L’apprentissage par les jeux ;
3) Les centres d’intérêts ;
4) La globalisation (méthode globale) ;
5) L’apprentissage fonctionnel (basé sur les
besoins et la motivation) ;
6) Le travail en groupe ;
7) Les périodes sensibles, readiness ;
8) L’observation et apprentissage intuitif ;
9)L’apprentissage par l’expérience.
Le modèle de traitement d’informations est un
processus qui explique la manière dont les
connaissances (ou informations) peuvent être
acquises, i.e. intégrées, réduites en catégories,
transformées en symboles, emmagasinées et
restituées. Dans ce processus, les concepts, les
exemples et les problèmes jouent un rôle très
important. Leur enseignement et apprentissage,
leur utilisation constituent l’épicentre de toute
didactique active.
Cette didactique repose sur trois principes :
• la pensée peut être enseignée ;
• elle est une transaction active entre l’individu et
les données, celles-ci ne deviennent disponibles
pour l’individu que lorsqu’il accomplit certaines
opérations mentales sur elles ;
• les processus de la pensée évoluent à travers des
d) Constructivisme
séquences obligatoires, i.e. pour maîtriser de
nouvelles habiletés ; certaines autres devraient
l’être avant. Ces séquences sont irréversibles.
Elle met spécialement l’accent sur deux
démarches dans l’acquisition des connaissances :
• l’utilisation des exemples ou des exercices ;
• la résolution des problèmes.
D’après ce modèle, les connaissances de l’élève
ne sont pas une description de la réalité, mais une
RE–construction de celle-ci. Cette construction se
produit par adaptation et accommodation de la
pensée aux connaissances déjà en place lorsque
l’élève est mis en contact avec une perturbation
dans une situation nouvelle.
Le modèle constructiviste exige la mise en
pratique des principes suivants :
• L’élève doit se sentir interpellé, la matière doit
éveiller sa curiosité, son intérêt intrinsèque ;
• Le savoir doit être significatif et utile faisant
appel à sa personnalité et à son initiative ;
• Le contexte des apprentissages doit être
intégratif. L’élève doit comprendre les relations
qui existent entre diverses disciplines du
programme scolaire ;
• L’activité scolaire est significative et utile si elle
permet à l’élève d’enrichir son expérience, à se
découvrir, à s’épanouir ;
• Les savoirs et les habiletés doivent pouvoir se
transférer, se généraliser et accroître le pouvoir de
l’élève sur les choses et sur lui-même.
Généralités sur les
objectifs pédagogiques
Introduction
Définition
L’éducation est un travail avec un objectif à
atteindre et un effort à faire :
1. Les buts que l’on veut atteindre ;
2. Le contenu précis de ces buts ;
3. Une façon concrète de vérifier si les buts ont
été atteints.
Ainsi, tous les moyens (processus et techniques)
mis en jeu doivent d’abord être finalisés, planifiés
et rendus opérationnels
Un objectif pédagogique est un comportement
observable (actions concrètes et mesurables)
attendu de l’apprenant à l’issue d’une séquence
d’apprentissage.
Leroy a soutenu la pédagogie du « pourquoi » et
du « comment » en ce termes : « on n’observe pas
un phénomène, on n’analyse pas un texte pour le
seul plaisir d’observer et d’analyser, mais bien en
fonction d’une idée maîtresse, pour répondre à
une question ».
Le terme « pédagogie par objectifs » se rapporte à
toute pédagogie qui explicite (avec suffisamment
de précisions) ses objectifs d’apprentissage, et au
besoin, ses principes méthodologiques.
E. DE CORTE & Cie,
Les fondements de
l’action didactique,
Bruxelles, A. De Boeck,
1979.
- M. MINDER,
Didactique fonctionnelle,
Objectifs, Stratégies,
Evaluation, A. De Boeck
Université,
Paris, Bruxelles, 1996.
- R. NGONGO
DISASHI, Bases
scientifiques de
l’Inspection, Module de
formation, UNESCO –
PASE, 2008.
- Programme national de
l’enseignement primaire,
UNESCO – EPSP, 2005
Rôle et importance des
objectifs pédagogiques
Il s’agit de toute pédagogie qui clarifie son action
et ses buts, rendant ainsi l’acte pédagogique
transparent.
La pédagogie par Objectifs ( PPO ) : Est une
approche pédagogique basée sur une entrée par les
objectifs contrairement à l’entrée habituelle par
les contenus ou par la matière.
Cette nouvelle pédagogie conseille aux
enseignants à se fixer d’abord les objectifs de
l’acte éducatif pour ensuite structurer la matière et
prévoir les stratégies (méthodes, moyens,
procédés) et ressources (matériel, temps, support)
nécessaires à l’acquisition des connaissances par
les élèves (apprenants).
L’objectif permet de déterminer avec précision les
résultats attendus en termes de connaissances,
d’attitudes et de comportement de l’apprenant à la
fin des activités d’apprentissage.
Les objectifs favorisent la modification du rôle de
l’enseignant, de celui du dispensateur des
connaissances vers celui de l’accompagnateur de
l’élève dans l’acquisition patiente du savoir.
Les objectifs guident le choix d’enseignement.
L’objectif permet d’opérer un choix judicieux des
méthodes et techniques d’enseignement, du
matériel didactique, de l’organisation des classes
et des moyens d’évaluation. L’enseignement n’est efficace que dans la mesure
où il atteint un objectif primordial : faire évoluer
l’apprenant dans le sens souhaité.
- X. ROEGIERS,
L’A.P.C. Qu’est ce que
c’est?, EDICEF, 2006
Les différents types
d’objectifs (selon le domaine)
L’un des rôles des objectifs pédagogiques est de
fournir des références et des critères pour
l’évaluation :
Ils servent de guides de l’action pédagogique :
élève et maître peuvent se situer par rapport à ce
but. Ainsi, on commence par décider de sa
destination, après quoi, on cherche les moyens
pour s’y rendre et, après coup, on vérifie si on est
bien arrivé.
Ils servent de critères pour le choix de méthodes,
des techniques, des moyens et d’outils pour
l’amélioration de l’action pédagogique.
L’évaluation des résultats ne posera pas de
problème : il suffira d’acter si oui ou non
l’objectif est atteint. Cette nouvelle pédagogie a
l’avantage de planifier les actions à mener par
l’enseignant depuis la préparation des leçons,
l’exploitation des programmes, le développement
des apprentissages et l’évaluation des acquis.
Elle permet également d’organiser les activités de
régulation et de rémédiation en fonction des
résultats obtenus. Selon Mager (*), si on ne
connaît pas où l’on va, on risque d’aller ailleurs et
ne pas s’en rendre compte. D’où la nécessité de
connaître le point d’arrivée en fixant l’objectif à
atteindre.
Hiérarchisation des objectifs
pédagogiques
Objectif affectif ou socio affectif : c’est
l’acquisition d’un savoir – être. Ex : L’élève sera
capable de communiquer poliment un message à
ses parents.
Objectif cognitif : c’est l’acquisition d’un savoir
(connaissance). Ex : L’élève sera capable de
reproduire oralement un court récit en français.
Objectif psychomoteur ou gestuel : C’est
l’acquisition d’un savoir-faire pratique. Ex :
l’élève sera capable de copier un texte de cinq
lignes.
a. Finalités : énoncés très généraux définis par le
pouvoir politique et qui donnent des orientations
sur la politique éducative.
b. But : énoncés définissant de façon générale les
intentions poursuivies par une ou plusieurs
personnes, à travers un programme ou une notion
de formation.
C .Objectif général : Objectif dont la formulation
reste générale et vague, c’est-à-dire non
opérationnel, donc, non évaluable directement
Caractéristiques d’un objectif
pédagogique
Importance des objectifs
avec précision.
d. Objectif intermédiaire : celui qui est un
passage obligé entre deux apprentissages. Il est
nécessaire pour atteindre l’objectif terminal.
e. Objectif spécifique : celui qui est défini pour
chaque discipline ou sous-discipline, et évalué à
chaque séance d’apprentissage par l’enseignant.
f. Objectif opérationnel : celui qui est défini par
l’enseignant et qui indique clairement les actions
concrètes que l’élève doit exécuter pour prouver
la maîtrise de l’apprentissage.
Pour aboutir à des activités efficaces, l’objectif
doit être :
S --- Spécifique : qui est propre à ;
M -- Mesurable : qui peut être mesuré ;
A -- Atteignable (appréciable et évaluable comme
point d’arrivée de l’acte éducatif) ;
R -- Réalisable (pertinent, valide) ;
T -- Tangible (concret, observable, palpable) ;
délimité dans le Temps (il s’agit de l’échéance).
La maîtrise des objectifs permet de réaliser des
activités variées et très efficaces :
Planification de l’action éducative et des activités
de formation
Un enseignant qui sait définir les objectifs est
celui qui planifie, organise, gère et évalue
correctement. Pour cela, il doit savoir déterminer :
- Le qui ? Qui est l’auteur de la performance ?
Qui doit faire quoi ?
- Le quoi ? Quel contenu ? Quoi enseigner ?
Quelle est la matière ou l’objet d’apprentissage ?
Le pourquoi ? Pour quelle raison enseigner ou
entreprendre une action pédagogique
quelconque ?
Le comment ? Quelles stratégies ? (Moyens
ressources, méthodes).
- Le quand ? A quel moment enseigner et
pendant combien de temps ? –
Pour quel résultat ? Pour quel produit ?
La réponse à ces questions donne un contenu et
une délimitation à l’objectif que nous nous
proposons d’atteindre dans tout acte pédagogique.
Formulation et
évaluation des objectifs
pédagogiques
-Importance des objectifs
-Eléments constitutifs d’un
objectif opérationnel
La maîtrise des objectifs permet de réaliser des
activités variées et efficaces : planification de
l’action éducative et des activités de formation
(planifier, organiser, gérer et évaluer
correctement).
L’enseignant doit savoir déterminer :
- Qui est l’auteur de la performance ? Qui doit
faire quoi ?
- Quel contenu enseigner ?
- Pour quelle raison enseigner ou entreprendre une
action pédagogique quelconque ?
- Quelles stratégies ? (moyens, ressources,
méthodes)
- A quel moment enseigner et pendant combien
de temps ?
- Pour quel résultat ? Quelle production ?
La réponse à ces questions donne un contenu et
une délimitation de l’objectif à atteindre dans tout
acte pédagogique.
Un objectif opérationnel est défini par les
composantes suivantes :
a) sujet ou auteur de la performance ;
b) verbe comportemental ou verbe d’action ; Ex :
indiquer, manipuler, résoudre, appliquer
c) performance ou action concrète observable,
mesurable ; Ex. : sauter à une hauteur de 5 m ;
composer 3 repas équilibrés.
- Les verbes d’action à
titre indicatif
d) conditions de réalisation de la performance :
conditions acceptables pour atteindre l’objectif.
Ex : utilisation de la documentation, cartes
géographiques, dictionnaire.
e) critères d’évaluation : ce que l’enseignant
considère comme acceptable dans le travail final
de l’élève. Ex : vitesse, précision, exactitude.
f) échéance : temps de maîtrise de la performance
ou de l’atteinte de l’objectif. Ex : A la fin de la
leçon, d’une séquence, d’un chapitre. Exemple
d’un objectif opérationnel : « A l’issue de la
leçon, l’élève sera capable de composer trois repas
équilibrés à partir des aliments locaux ».
NB : Consulter tableau taxonomique de
Bloom.
L’approche pédagogique
par les compétences
Cadre général de
l’approche pédagogique par
les compétences
Définition de la compétence L’approche par compétences (APC) cherche à
combattre le manque d'efficacité d'autres
systèmes pédagogiques. Elle repose
essentiellement sur les travaux de Jean-Marie
DE KETELE basés sur l'objectif terminal
d'intégration (depuis 1989) et sur la pédagogie
E. DE CORTE & Cie,
Les fondements de
l’action didactique,
Bruxelles, A. De Boeck,
1979.
de l'intégration développée par Xavier
ROEGIERS (2000).
1. Définition de la Compétence
Il s’agit d’un concept intégrateur qui prend en
compte à la fois :
- les contenus ;
- les activités à réaliser ;
- les situations dans lesquelles les activités se
réalisent.
Selon DE KETELE (1996), la compétence est
un ensemble ordonné de capacités (activités)
qui s’exercent sur des contenus dans une
catégorie donnée de situations pour résoudre
des problèmes posés par celles-ci.
Le concept de compétence peut être entendu
comme « l’aptitude d'un individu à mobiliser
et à intégrer dans un tout cohérent de savoirs,
de savoir-faire et de savoir être en vue de
résoudre de façon efficace et spontanée, des
problèmes dans des situations réelles de la vie
courante ou de la vie professionnelle ».
(Exemple de compétence de base : Composer
un repas équilibré sur la base d'une liste
d'aliments locaux de consommation courante.
Interpréter correctement et de façon efficiente
le Programme National de Rattrapage
Scolaire).
- M. MINDER,
Didactique fonctionnelle,
Objectifs, Stratégies,
Evaluation, A. De Boeck
Université,
Paris, Bruxelles, 1996.
- R. NGONGO
DISASHI, Bases
scientifiques de
l’Inspection, Module de
formation, UNESCO –
PASE, 2008.
- Programme national de
l’enseignement primaire,
UNESCO – EPSP, 2005
- X. ROEGIERS,
L’A.P.C. Qu’est ce que
c’est?, EDICEF, 2006
La compétence diffère d'une capacité qui est
l'aptitude, l'habileté ou le pouvoir de faire
quelque chose. L'objectif est la capacité
exercée sur un contenu matière.
Les composantes d’une
compétence
Les composantes d’une compétence sont :
a. la tâche attendue de l'apprenant en termes
de production ou d'activité assez complexe. Il
peut s'agir de :
- résolution d'un problème ;
- créations nouvelles ;
- exécution d'une tâche courante ;
- action quelconque sur son environnement
immédiat. b. la situation d'intégration ou les
conditions d'exécution de la tâche complexe.
Les caractéristiques d'une
compétence
Les caractéristiques d'une compétence sont :
a. mobilisation d'un ensemble de ressources
diverses : savoirs, capacités, expériences,
savoir-faire, savoir être, automatismes.
b. caractère finalisé : la compétence doit avoir
un sens et un but utilitaire pour l'apprenant.
c. lien avec une famille de situations
significatives et mobilisant l'apprenant au
travail. Ces situations ne doivent pas
seulement être didactiques, mais également en
rapport avec la vie pratique de l’apprenant.
d. évaluabilité par des situations problèmes et
des critères bien définis. Les compétences
Types de compétences
sont plus évaluables que la capacité.
e. en adéquation avec le programme et le
cursus d'apprentissage.
f. caractère souvent disciplinaire : appartient
souvent à une discipline ou à un champ
disciplinaire.
On distingue généralement deux types de
compétence : les compétences disciplinaires
et les compétences transversales.
a. Les compétences disciplinaires
concernent les aptitudes qu'il convient de
développer pour résoudre les problèmes de la
vie en relation avec une discipline scolaire
donnée (voir compétence de base et
compétence de perfectionnement).
Parmi les compétences disciplinaires, on
distingue les compétences de base et les
compétences de perfectionnement :
• La compétence pédagogique de base est
celle qui doit être nécessairement maîtrisée
pour aborder sans problème les apprentissages
ultérieurs. Elle est toujours relative au
contexte et au moment de la formation. Elle
met l'accent sur ce qui est strictement
indispensable à l'élève pour la suite du cursus.
• La compétence de perfectionnement ou
d'extension vise le dépassement. Elle
constitue un plus à ce qui est exigé.
L'objectif terminal d'intégration (OTI) est
une macro-compétence qui recouvre
l'ensemble des compétences (ensemble des
savoirs, savoir-faire, savoir être) d'un cycle.
Il traduit le profil attendu de l'élève au terme
d'un apprentissage dans un domaine précis ou
dans une discipline. Ses caractéristiques sont:
être très précis, évaluable, spécifique à un
domaine ou un champ disciplinaire.
b. Les compétences transversales peuvent
s'appliquer à toutes les situations de la vie, à
l'école et en dehors de l'école. Elles sont aussi
appelées « compétences psychosociales », «
compétences de vie courante », «
compétences sociales et relationnelles » ou «
life skills ».
i. Capacité de communiquer La
capacité de communiquer signifie être capable
de s’exprimer verbalement ou non
verbalement, de façon appropriée à notre
culture et aux situations de la vie courante.
Cela peut également signifier être capable de
demander des conseils quand cela s’avère
nécessaire (OMS, 1993).
ii. Esprit critique et la capacité
d’action L’esprit critique à analyser les
informations et les expériences de façon
objective. Il peut contribuer à l’amélioration
de la santé en nous aidant à reconnaitre et à
évaluer les facteurs qui influencent nos
attitudes et nos comportements comme les
médias et les pressions de nos pairs (OMS,
1993). La capacité d’action est l’aptitude à
traduire en actes les connaissances acquises
dans toutes les situations de la vie.
iii. Identification et résolution de
problèmes
iv. Clarification des valeurs
v. Esprit de créativité et
d’initiative
vi. Esprit du bien-être en
adoptant un style de vie approprié
vii. Expression et gestion des
émotions
viii. Reconnaissance et gestion de
stress
ix. Entretien des relations
interpersonnelles de qualité
x. Confiance en soi
xi. Respect de l’environnement
et du bien commun
Compétences et
situations d’intégration
Intégration : définition Intégrer c’est mettre en lien des savoirs,
savoir-faire et savoir-être de manière
coordonnée en vue de résoudre une situation-
problème.
L’intégration permet de mettre en œuvre ce
qu’on apprend à l’école dans des situations
réelles de la vie courante.
Intégrer, c’est :
- Articuler les apprentissages acquis de
manière séparée, c’est-à-dire mettre en
commun, en rapport ou en réseau
- Coordonner ses apprentissages
- Les polariser en vue de résoudre un
problème
On intègre face à une situation-complexe (une
situation-problème, une situation de
communication).
L’intégration vient après l’installation des
ressources, après l’apprentissage de plusieurs
savoirs.
Caractéristiques d’une
situation d’intégration
1) Originalité : inédite, nouvelle par rapport à
ce qui a été enseigné.
2) Requiert la mobilisation de plusieurs
ressources (Savoir, Savoir-faire, Savoir-être,
Expériences) suscitant l’intégration et non la
juxtaposition.
3) Solution non acquise à l’avance et
débouchant sur une production personnelle.
4) Significative pour l’apprenant ayant un but
opérationnel et en adéquation avec les
objectifs pédagogiques.
5) Défi pour l’apprenant et ses savoirs.
6) Défi franchissable.
Différence entre situation
didactique et situation
d’intégration
Situation didactique : permet d’introduire un
nouveau savoir ou un nouveau savoir-faire.
C’est une situation dans laquelle l’apprenant
construit son savoir : il manipule, cherche,
découvre, pratique pour mieux comprendre.
Exemples :
-apprendre les fractions,
-apprendre l’addition,
-lire à voix haute,
-etc.…
ii. Situation d’intégration : permet d’exercer
la compétence, met en œuvre ce qui a été
appris au terme d’un processus
d’apprentissage. Elle permet à l’apprenant
d’affronter un problème de vie courante.
Exemples :
- rédiger une lettre ;
- résoudre un problème d’achat et/ou de
vente impliquant la remise de
monnaie.
Conditions préalables pour
construire une situation
d’intégration
Contexte (s) : définit l’environnement dans
lequel se déroule la situation.
Support (s) : Texte, dessin etc.… fournissant
à l’élève des informations ou données à
exploiter pour résoudre la situation.
Consigne (s) : ensemble d’instructions de
travail données à l’apprenant pour exécuter la
tâche. Elle doit être : claire, complète et
concise.
Critères de l’intégration
- Tâche complexe ne signifie pas
compliquée, c’est une activité
véritable
- Tâche à résoudre individuellement ou
en petits groupes