De La Folie en Matière de Religion

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Transcript of De La Folie en Matière de Religion

  • en FM~rc ~~c~.

    Lefebvre A.

    Putois-Crett

    Pans 1866

  • rn tjtfM~tMt M)tt M{o~ tf coxr.. m f'n~mTo, i.

    CONSOLATIONSSOUVENIRSCKSCARMESPRCHESAPARtS

    Bt N)~tttth-tM & MM.

  • MATI ERE DE REL 1 GI ON)'AR

    LER. P AL. LEFEBVREs~;. ~rss=:

    Sfxf'orxm ftt~fitttt

  • iINTRODUCTIONIDE PREM!RE ET PLAK DUTtt.UT. BUT: CLA!ttBt)

    CU!t!R TOUS CES PAUVRES iKSENSS.

    '~OfftM tX~tt~M

  • KTROmjCTtM.o j'ainMi:'a m'ensevelirpour penserplus librementet mditerplus a loisir. Disonssimplement j'taisdans les*exercicesde ma retraite annuelle, reposd'es.prit et de coeursi ncessaire mavie. et je me rp-tais lentement,pour la centimefoispeut-tredepuisMMheure,' ces motssacrs qui ont toujours(ait surmonmeuneimpressionprofonde (ht~
  • tNTROMCTtON. 3

    lavritcesmalheureusesintelligenceset sauverces

    pauvrescursgars.Lelendemain,il neme restait plus que le souvenir

    de cettegrce le sentimentavaitdisparu,ou dumoins,il avaittant perdu de sa puissanceet de sa douceur,que ce n'tait plusqu'une simplepense,mais graveprofondmentdans mon nmc. Pour raviver, s'il tait

    possible,l'action de l'Esprit-Saint, je memis prieravecferveuret chercherdans la paroleextrieuredeDieu,dans sa parole crite, les tmoignagesde cettevritsaintequi avaitt commerv!e moncur.Quellefutmasurpriseet enmmetempsmonbonheurde retrouver facilementdans ma mmoireune foulede textesqui auraient d depuis longtempsme fairedcouvrirce fait important, je veuxdire la foliedeshommesen matire de religion et pour tout ce quiconcernete salut, Dieu, !*tcrnit.C'est incroyablevraiment ta multitude des textessacrs qui peuventservir constaterce fait, h!as incontestable.Il y ena plusde troiscentsdans l'Ancienet leNouveauTesta-ment, commeil sera facile de s'en convaincresi onveut seulementprendre uneConcordancede la Bible,et nousauronsd'ai)teurs('occasiond'en citer un bonnombredans la suite de cet ouvrage, qui ne sera, proprementparler, quelapreuveet l'interprtationdecettesentencedu plussagedes rois tS

  • tSTnonucTtoxsiens Etrangres, il m'tait impossible de chercher,d'avoir mme une autre pense que celle qui avait ce point frapp mon esprit; c'tait devenu comme uneide fixe je n'essayai pas de lutter contre ce sentiment

    qui m'entranait, et je me mis tudier srieusementcette question, pendant les quelques semaines qui res-taient encore avant le temps de la Pnitence. Cette

    poque des ptus grandes folies du monde, le carnaval,ne servit pas peu a m'entretenir et m'encouragerdans ce travail, et me persuada qu'i! pourrait trevniment utile pour la gloire de Dieu et le salut desmes. Je m'adressai quelques mdecins cibres dansle traitement des alinations monttes je leur commu-

    niquai mes penses ils en parurent tonns d'abord,puis satisfaits, et l'un d'eux', s'o~rit me prter les

    ouvrages des auteurs qui ont crit sur cette partie de!a science mdicale, et je me mis avec ardeur tudiertes traits de Pinet, d'Esquirol, etc. 2. Rien de p!us frap-

    i~ docteurMititi,modecinen chef de b S!t)pttn&re.neMUducct&breEsquirol,auqueti) tucc~dadaMladirectiondela maJUKtnd'hr~.Qu'ilveuille bienagrerencoreJ'expressiondema viveretomNioMncc.

    t'armitout )c

  • tNTMhUCTtOX.

    pant qutes analogiesentre lesdiversessortesdefoliesdontils partentet testristesgarementsdes pcheurs.Souventmmelesprincipesde cesmaladiessont sem-

    blables, identiques; les caractres offrentles mmesnuances; les symptmess'accordent, et, ce qui est

    plus suprcnant, il y des cas o le traitement,peutservir auxdeuxaffections,o les remdesserontcga-lementefficaces.II sera facilede s'en convaincredansla suite,et lorsquenousseronsamensa parier desdif-frentesclassesou catgoriesde nos pauvresmalades.On verra dans les discourspreHminaircsces rap-

    portssingutierset les caractresspciauxde cesaffec-tionssi varies.En ce moment,je ne veuxplus signa-ter qu'une observationgnrale, et qui s'appliquegalement tous, c'est qu'il n'y a pas un seul fouquicroie t'tre. Avouersa maiadio,reconnaitresontat,ceseraitle signele plus sur de la gurisonimmdiate,radicale. Et c'est ainsi que les pauvres pcheurs ne

    peuventcroire leur malheur; que dis-je?Ils pensentp!uttque tous les autres se trompentet viventdansl'erreur; mais il viendraun jour o ils seront tout

    vuteptusMKrrePourramener)espeuplestaprntiquodetamoratcuniverselle,dontonaperdulego&t, nes'uvise-tpasdoproposers~rieuMmentdefairereviTrelessecteset lesdiversescolesdephi-losophiequiillustrrentl'ancienneGrce,etdeconsacrerlesderniresannesdel'ducationdolajeunesseaunetudesrieuseetapprofondiedelaviedesgrandshommesparPlutarque!f HtSMHt

  • 6 !?iTKO!)UCTtOS.coupclairs,une heure o ils reviendrontla rai-son mais, hlas1il ne sera plustemps. Cesera Jejour desregretset des dsespoirstcmcts,l'heuredela mortenfin. Etquediront-ilsalors?. Noustionsdes insenss! Nousnoussommestromps. Nouspensionsque la vie de ceuxqui ne marchaientpascommenoustait une Mie. et lesvoitadans la lu-miredelavrit,dansla gloireet lapaixdeOieu ilssontsesenfante' C'estnousquitionsdes fous!~VM
  • !!
  • 8 tKT)tO&)JCT)(tS.

    fait danstcurstristesasites,appelsmatins desant.Toutle tnondcsaitqu'unedespremiers;conditionsdutraitementest d'isoler h!maladequelquetemps,dele sparerde toutce qu'il aime,pourcatmerd'abordou surprendreson intelligence,exciterdes regn'tsdanssoncur, et peu a peu le ramenerla raison.

    Noussuivronscep!an,et aprsavoirvu

  • ttTROMCTtON. 0

    ainsiamensa tudier la foliede t'on~ la Mie d

  • )0 tKTBODttCTtO?!.en sortequela foliechezeuxet unemaladiehrdi-taire, et c'est un des cas les plus incurables;pourd'autres, enfin,c'est le fruit dsolantdes mauvaiseslecturesqui ont mis un troubleincroyabledans lesideset jusquedans lessentiments.Si nousesprons peine de gurirquelquesmalades,nous tacheronsaumoinsdesauverquetquesmespar les conseilsquenousdonnerons ceuxqui pourraientse trouverex-possauxmmesdangers.C'estde la mdecinepr-ventivecommeonparleaujourd'hui.Maiscen'estpasassezdeconnatrelacaused'unema-

    ladie,i! faut chercheret indiquerles remdesspci-tiqueset quipeuvent!agurir. C'est!a mdecinecu-rativeou!athrapeutique.Cesremdes,noussommessur deles avoirtrouvs,maisc'est l'applicationquiest dMMciie,nousavonsen e

  • t~TROBUCTtOH. r

    rpugnanceinvincible,une sorte d'horreur pour cette

    mdicationsalutaire. Ils refusent de parler au prtre,cemdecinde leur me qui serait sr de les gurir;et ils se laissent mourirde faim, en refusant toujoursde manger ce pain des anges! Hy en a pourtantcluelques-unsqui en ont connula douceur autrefois;mais ils ont toutoubli!tJe consacrece travail au Cur adorablede Jsus,

    monSauveur,au CurImmaculde Marie,mamre;et plein de confianceau souvenirdes divinesmisri-

    cordes, mais aussi bien convaincude l'impuissanceabsoluede tousmeseffortspour le salut desmes,jeles conjure de bnir ce livre. C'est ici surtout quel'hommedoit dire, quandil a eu le bonheurd'en arra-cher une seule a !a mort Je l'ai soigne;Dieul'a

    gurie!

    23juin ~?5,MteduSMrMomr

  • DE

    LAFOLIEENMATtREDERELIGION

    PRELIMINAIRES

    1ETUDES GMRALES

    SOU'MS, OARACT&MS, C~tMCS OM AFFECTIONS )tEtM!.)!S;AXALOC~S

    FM~FM~TES A

  • tt PRmHKA~BSt'tatoncomparait!c monde un antre profond,oleshommesmarchentdans les tnbres,se heurtentets'garent,prenantt'ombrepourlavrit, lemensongeet l'apparencepourla ralitet l'essencedeschoses.infortunesqui n'ontjamaisvu la splendeurdu jour ett'ctatdu soleil.C'estune image sensibledos illu-sionsde la vie et des garementsde t'esprit hu-main. A peinesi, danscettemultitude,it apparaitquelquessagesqui ne sontpaslesjouetsdel'illusionet qui trouventla vrit. LaGrce,le paysdumondele plus ctair,en compteraseptdanstoute la duredes sicles. Eh bienappuy sur la paroledu plussage des hommes,de celuimmeque Dieudaignaremplirde sa lumire,je vaiscomparerl'universen-tier a nos tristes asilesd'alins, une maisondefous.Laterre,dit cegrandroi, est toute couvertedecesimbrtuns on en voitpartout, leur nombreestinfini ~u/torMmMt/~M
  • ETnDESGNRALES.
  • TODES GNHALES, i?

    qu'il y a moinsd'esprancede gurison mais ce nesont pas les plus malheureuxcependant, parcequ'ilsdoiventavoirmoinsl'ide, l'apprhension et le senti-mentde leur tat*.Hya uneautre espcede foliebienautrementdan-

    gereuseet complteaussi, que lesmdecinsappellentmanie, d'un mot grecqui signifiefureur ici ce n'estpas l'absencedes ides, c'est la confusion,l'incoh-rence, ic desordreabsolude toutes les penses.Onremarque dans ces pauvres maladesdes transportstranges, une agitation incessante,des emportementssoudains ce sont parfoisdes cris aigus et protongcs,suivisde longs silences des pteurs amers,et parfoisaussi des clatsde rire, qui attristent encore plusrame.Voil tes deux plus grands termes de !'a!ination

    mentale, et l'tat ou la conditionextrmede la d-mencecomplte,dont lescaractresse retrouventdansla vie de bien des hommes,quand il s'agit du salutternct; nous le verronsbientt: mais il faut encore,avant d'entrer dans l'applicationde ces caractres

    Laplupartdesidiotsneparlentpas,ouilssebornentmarmotterquelquessonsinarticulsleurfigureestinanime.untathabitueldestupeur,unesorted'inertieinvincibleformeleurcaractre.J'aioulongtempssousmesyeux,Bicotre,unJecesmalheureux.tictim&d'eKC!d'!ntempenmM;it restaitpresquetoujoursimmobileettaci-turne,oubien,parintervalles,it laissaitchapperunesortederireniaisetstupide;nulleexpressiondanstestraitsdesafigure,nulsoute-nirdesontatantrieur,etc. L'idiotismeestquelquefoissicomptet.ett'tatdestupeursimarqu,qu'unalindecettesorten'apasmmel'instinct'testnimM.(Pinel,p.65.)

  • t8 PR6U!t!NA!BB!l'mehumaine,direquelquesmotsdesblessuresmoins

    profondeset de la maladie qui, sans affecter ce

    point t'intettigenceet t'anantir compltement,altre

    quelqu'une de ses facults,et semble l'enchanerett'entraverdansses fonctions. Lesuns, en effet,sont

    frappsdans la mmoireseulementet oublient tout,jusqu' leur nom. Lesautres sont atteints dans l'ima-

    ginationet se nourrissentde mille pensesvaines,sebercentdans les illusionslesplus extravagantes millefantmestes effrayentle jour et la nuit, tandis que,dans la mmeclasse, on en voit qui vivent sous lecharmed'un bonheurimaginaireet qui semblentna-

    ger dans les dlicesde l'extase,ou dans lesdouceursd'un ravissementcontinuel.Outre ces caractresgnrauxde la folie, on peut

    encore signaler quelquessymptmesspciauxet desef!eis particuliersaux diffrentesespcesde cesaffec-tionssi varies,et, ce qui paratraplusextraordinaire,descontrastessurprenantsdanstessujetsatteints de lammemaladie.On en voit qui passent, sans aucuneraison,d'un excs l'autre, qui travaillentavecardeuret sans but, et qui resteront ensuitedes jours et dessemainesdans l'inactionla plus complte,immobileset commemorts. D'autresparlent sans cessependantdesjours et des nuits, et puis s'obstinent garderunmme silencedesmoisentiers.Onena vu d'une dou-ceur charmante,qui tout coupdevenaientfurieuxet

    qui auraient, dans ce transport, donn la mort cequ'ils avaientte ptusaim. Quetques-unsversentdes

  • ETUDES GNRALES. 19

    larmes amrcs, poussent des sanglots a fendre les

    curs,et soudainon lesentendclaterde rire, commedansl'ivressed'une joie ineffable.Del, sansdoute, les divisionsprincipalesindiques

    par les docteursPinel et Esquirot,qui ont plutt d-fini la nature de cesmaladiespar leurs efl'etsque parleur cause; ils appellentfoliexoMt~, dlire exclusif,ou mlancolie,cellequi affecteplus souventce carac-trede la crainte, de la tristesse, du silence Mt

  • M PRUtHNAtttES.

    extradante!- et insenses,signecertaind'uneaffectionmentalequi ne laissepasde trace, prendra le nomde

    simpledctire.Ennn, si l'onveutconsidrerplutt la causeque les

    symptmeset lestriste effetsde cesmaladiesintettec-

    uelles,on arrive une dernire ctassincation,ta ~usimportantede toutes peut-tre, et surtout dans t'ap-pticationqua nous aurons taire de cette doctrine :

  • LESPOtEUns. iMnomcommunde pcheurs; et, pour la traiter avecunpeud'ordre,je poseraid'abordtroisquestions.Nepeut-on pas esprerde gurir quetques-unsde cesmalheu-reux?Quelssont les remdesplus efficaces?et quelssignes,enfin,peut-onreconnatrequ'un pauvrepcheurestrellementguri?Car on pourraits'y tromper; il yen a qui retombentsouventdans ce triste tat, et cesrechutesfrquentesconstituentcommeune classedis-tincte et une maladiespciale, qu'on appelle la folieintermittente.1*'Et d'abord il est certainqu'ils peuventgurir

    on peut t'esprer, on doit y travailler avec ardeur etconstance.Dieumme le dsire, n'a-t-il pas dit Jene veuxpas la mort du pcheur, maisqu'il vive,qu'ilcomprenneen soncur, qu'il revienne moi, et je legurirai Corde $MoM

  • t58 FOUK DES CROYANTS.

    jourd'hui mme, cette heure, en lisantcosignes,vouspourriezencoreguriretvoussauver./tg'

    lesplusrichess'en ptainnent,etils ontbiende lapeine

    en venir bout, sansfaire est prodiguedes biens de ces malheureuxserviteurs,

    de ceuxqui suiventses lois Faut-it parierencorede

    tantd'autresusages,ousupplicesqu'il faudra ncessai-

    rementsubir?. Et tesvisites recevoirou rendre,

    quel ennui, ta plupart du temps'Vousaviezbesoin

    de repos, vous auriezvoutu rester un peu tranquillechMvous; non, c'est impossible,il faut sortir par

    la

    ph)ic, et aHcr voir cette personnequevous n'aimez

    qu'Ademi,oubien il faut recevoircetteautre quevous

    aimexencoremoins, .-tfaire bonnecontenancependantt

    une heure entire que va durer cesupplice.Ah1 quele Prophteavait raison de se moquer

    de ces pauvresesclaves! t!sauront, dit-it. des matresridicules, de

    petitstyransqui s'amuseronta !es tourmenterde mille

    manires, et pour des riens. T~tM n~c~'

  • FO!B DES CnVAXTS

    -mme, quoiqu'on ne puisse s'empcherd'y prendrepar momentsle ton de l'ironie et la coutcurde la sa-tire, ne peut-onpas comparernosjeunes mondainsetsurtout nosbellesmondaines cesvrais martyrsd'au-trefois, qu'on brtait sur les bchers ardents, qu'ontendait sur les chevatets,et que t'en tourmentaitdemilleet millemanires?Je voisqu'onlesserreet qu'ontes treint, commeeux, dansdeslienset des ceinturesapprtesavectant de violence,qu'ils ne peuventplusrespirer. Oh! pauvres femmes, la nature ne vousavaitpasainsicres;vousdeviezavoirptus de libertpoursoufucr, remueret marcher' Depuis la plantedes piedsjusqu'au sommetde la tte, jusqu' ''extr-mitdesdoigts,tousvosmembressont serres, pressset contrarisdans leurs mouvements. On approchedevotrettedesfersardents; vousdemeurezdesheuresentiresimmobiles,pendantqu'on travaille vousfain'souffrirpourvousparer, ptures victimes!Mais vrai-ment voustespresqueaussimaldans voshabitsquenos aticnesavecla camisolede force,et aussi embar-rassesde cespaquetsnormesde vtementsimmenseset qui gnentla marcheet te repos, que nos martyrsde la Chine cet appareil ressembleassezbien cequ'ils appellentune cangueet une ca~; n'est-cepasmme le nom que vous donnez tous ces ressortsd'acier qui vousenferment?Vousportezdesbracelets;pourquoine pas dire des menottes?N'est-il pas vraique le monde,ce cruel tyran, a demandau moins touteslespetites fillesquelquesgouttesde sang, pour

  • t.ESMOXDAXS.
  • LESMON!)At?!S.

    pompesvoluptueuses; Non,vousn'irez pas! ~o-

    t~ vostales!e

  • QMTNNB (MSSB

    LES PEUREUX

    6

  • jLES!'E~!fX

    telle socitfont du mat son me, et finissent par

    branler sa foi; il voudraitbien pouvant conserver

    cette lumirequi s'en va; il voudraitsurtoutse laire

    et ce pas meter sa voix celledes ennemisde Jsus-

    Christ- mais s'it renonce voir ce monde, prendre

    part cesdiscours,que dira-t-on?.H a peur c'est

    du respecthumain. Un autre, et j'attesteles angesdu

    Ciolqu'ilya beaucoupdepauvreschrtiensdanscecas,

    surtoutparmi les classesleves,un autre, dis-je,souf-

    fre cruellementdes remordsde soncur et dela fa-

    mine horrible qui desscheson me it voudraitbien

    aller chercher lapaixaux pieds d'un prtre,confesser

    ses fautes, et puis venir la tahtesainte,au banquet

    divin,o depuislongl.empsil est invit.Maiscomment

    faire'' On le saura sans doute, et si on levoit!

    qMdira4.on?. Et celale retient;il a peur c'est du

    MSpecthumain. Et ~i'ce que j'appetteunefolie

    vritable,une sortededmeMe odieuse pttoyaMea

    la fois; car ici lamaladieprendquatre caractressin-

    gulierset qui mritent le mprisdes hommesautant

    que ia haine de Dieu; caractresde manie ridicule,

    de t&chetcindigne, de la plus odieuseservitudeet de

    !a ptus honteusehypocrisie.F Manietrange et ridicule du respect

    huma.a.

    Voyezplutt,de ?rcc, ceque veulentces pauvresin-

    senss, coutezce qu'ils disent, considrezce qu'ils

    font. Ils veulentplaire tout le monde. tous1

    Mais,en vrit, ce n'est paspossible,c'est une folie

    COM~ MOM~ Mttp~-e/1il fauttre fou

  • tM FOLtBOBScnOYASTS.

    poury prtendre.Tousnese ressemblentpas il y ena debonset demauvais,ilyena deblancset denoirsmaiseux,ilsveulentressembleretplairetousa tafois,et ilsaimentmieuxcontentertoutcemondequeDieuleur Pre et le Crateurdu monde.Folie vidente,&peuprs,commesi un hommevenait perdresoudainl'intelligenceettammoire,aupointdenepouvoirptusdistinguerentrele roiet lesderniersvaletsdesa cour,entresonpremmeet le premiervenu,et s'il voulaitrendre a ces inconnusleshommagesqu'il avaitcou-tumederendre sonroiet sonpre,avantsonmal-heur. Onplaindraitcet homme,ondiraitqu'il est de-venufou Maiscequ'il ya de pluscurieus ici, c'estquet'csctavedu respecthumainyeutplairedesgens,qu'il ne peuts'empcherdempriser,et qu'ilmpnserellementdansson cur. C'estvident; car en6npourqui a-t-oncette vainecrainte,cettepeursi ndi-cule,si cen'estpourdeshommessansprincipesoudomoinssansaucunevertusotide?tt yadoncncessaire-mentcontradictiondanslesidca,danslessentimentsdo ce pauvrematade c'estun symptmedefolie;ilest vraiment

  • LESPEUREUX.
  • )fKt POUB DBS CKOtAXTS.

    2' achte du respecthumain.La peur,une peurd'enfantest dansun hommeun symptmede folie,et

    c'est un descaractresde Ja maladiede ces indigneschrtiens.Ilsonttoujourspeur,maisdequiet dequoi?Ilss'imaginent,frappsqu'ilssont,ilss'imaginentquetoutlemondepense eux,etvaleurdcdarer laguerre;ils voientdesennemispartout; ils tremb!entde taireunpas,dansla craintede tomberdansquelquepige.C'estdans ce triste tat d'alinationqu'tait tombe,avantsamortcoupable,le tropfameuxphilosophedeGenve. Jel'ai dit, sapeurinsensecroissantdejourenjour et !erendantodieuxet insupportablemme

    sesamis,on !e fuyait,onn'osaitpiuslui parier;et ce

    malheureux,persuadquetout le mondes'occupaitde

    lui et formaitune liguesecrtecontre sesjours, afindeprvenirla fureurde sesprtendusennemiset d-

    jouer leurs desseins,unit par se donnerla mort. Eh

    bien,te!, et plusmalheureuxencore,est l'hommequiselivreau respecthumain.En effet, de quoi s'agit-it? D'unmott d'un re-

    gard, peut-tred'un sourire ou d'une grimace. etencored'unmotqu'onn'oseraitpasdire devantlui.Ohles pauvreschrtienst. Oui,celalesempchedefairelesignede la croix,de semettre genoux,de

    prier, d'aller&contesse,d'aller au Cielen6n! 0

    monMeutquellefolie!~e ~~

  • LESPEME~X.

    ~n?M~MtM/a

  • lu FOLIE DESCBOYAKTS.

    cela,AdOCM/MMt~TMH~ Ah!degrce,permettesleurdoncd'avoirune pense,iaissez-ieurun peude!ibert, quelquesmomentsau moinspour respirer!Maisnon, c'est impossible,ils sont vendus,ils Mpeuventrien se rserver.Je vous dis que, de touteslesservitudes,il n'yen a pasde plustyrannique.Pau*vremalade,csctavoinsens,vouspensiez,vousdsi-riezvousarrterici, voustrouviezquevousavieztpetitsincrdulesquisontl fixspr

  • LESPEt'HEUX foi estdevantDieu,et qu'i) prie genoux, il aurait

  • tSO FOUBDESCBOtAfTS.derrire lui une armed'incrdutca,qui riraient ou

    qui feraientdes grimaces,qu'il ne daigneraitpasmmese retournerpour les voir et leur dire 3~AtaM~MtprominimoM

  • LES t'EUH~X.

    de ptus draisonnabte?N'est-ce pasune folie? Ce

    sont pourtantces misraMes,quisont causequ'on a

    jou la religionsur les thtresdu monde,et qu'on a

    os y faire rire et plaisantersurle prtenducaractre

    mobileet inconstantdesdvots.Mais,qu'onle sache

    bien, il n'y a de Tartun'esqu'aux Petites-Maisons;ce

    nesontpas deschrtiens,ceshommesridiculeset m-

    prisah!es.Les vraisenfantsdeDieutiennent de Ftm-

    mutabiMtde Dieumme, ils ne changentpasamst

    le ciel et la terrepasserontplutt que de voit-unvrai

    chrtien changer, ou dguiser seutemeutun principe

    de sa foi. J'en atteste le ciel et ses anges, et j'en ap-

    petteau tmoignagede tousnosfrresles martyrs ce

    n'est pas l notrecaractreMaisquellefolie,encoreune foisRougir

    de 1 hvan-

    gile, rougir de Jsus-Christ, etde ce nom pour la

    gloireduquel nos presmouraientavec tant dejote.

    Et dire encoreque ces insenssne rougissentquede

    cela! On ne craint pas d'afHcherson nompartout,et

    ce que l'on est, ou ce que l'on faitun tel, mdecin,

    architecte, taiUeur,picier. On aime les ms.gnes,

    l'uniformede sa pression; on est Ger, gtoneuxde

    portera ~he ou rpe. etl'on a peur de paratre

    serviteurdeDieu,disciplede Jsus! Commesi nous

    avionsunDieudonton puisserougir! Quoi tespaensn'ont jamais rougi de leurs dieux, ni

    de les adorer

    publiquement. et quelsdieuxpourtantils avaient

    des dieaxde boispourri ou de pierre dure; desdieux

    infmeset ridicu!es ils adoraientsans rougir desani-

  • iM FOLIE DES CROIfAfTS

    maux;descrocodilesetdesserpents,enEgyptedeschatset desoignons,sansrougiret sansrespecthumain!Etdeschrtienscraindraientd'adorerle grandDieuducieletdelaterre,etJsus-Christsonutsuniqueet notreSauveurI! y enaquirougiraientde fairele signedelacroix,quandJesus~hristn'a pasrougitui-mmedemourh sur tacroixpournoust 0 folieincomparable16 tachetimpardonnable1 coutezdoncetmditezcette

    paroled'ungranddocteurde t'gtise!&~C!M~MM,MnoMcoM/MMAM'de P~ meo (Tert.)Je suis sauve,dit-il, si je ne rougispasde monDieu. Oui, je se-rai sauv,carmonDieune rougirapasdemoidevantsonPre, ni devantsesanges,tandisqu'il rougiradetousceuxquiaurontrougidelui sur la terre.Etquellehontealorspourcespauvresinsenss,quandilsserontainsiconfondus la facede l'univers, qui se lveraavecJesu~Christcontreeux ~Mj~Mt CMMt~o ofMt

  • LES!'EUREt!X. *03

    t3

    trouve essentiellementdans tous les pches, mais le

    ptus souventcette comparaisonn'est qu'impliciteet

    indirecte; ici, elle est formelleet rflchie. On met

    dansla balanceles jugementsdeDieuet lesjugementsdeshommes,on pse, on examine et l'on se dcide.

    Ondit Dieumevoit,maisvoi)aun hommequime re-

    garde aussi. Aqui faut-il plaire et obir?De qui

    faut-il plutt craindre les regards? Et l'on prononcc

    aprs examen. st-it rien de plus outrageant?.Maisy a-t-il rien de plus insens?C'estun pauvre

    en-

    fant qui mconnattsonpre c'est un serviteurinsens

    qui ne saitplus distinguersonmaitrc, et quidansson

    d!ife oublie galement!&droits les plus sacrs, tes

    engagementsles plus srs, les promesseset les mcna~-

    ces les plus certaines! Et encoreque prfre-t-Ha

    sonpre et son Dieu? Lesjugements de quelquesmiseraMespcheurs qui n'ont jamais rien fait pour

    lui, qui n'ontaucundroit sur sa vie, et qui nepourrontle sauverde la mort. ni de la cotercdivinequi doKve-

    nir. Ait! c'est ainsi qu'au jour de la Passion,le tra)-

    tre, t'intame Judas a mis dans la balance, d'un cte,

    Jsus, son Dieu et son matre, et de t'auh-e, trente

    deniers;et il a trouv que c'tait assez pour le prixde sa trahison.C'est ainsi qu'au mmejour, les per-6desJuifs ont comparcemmeDieu un homme,a

    un assassin, un voleur, un monstre, Barrabas;

    et, dans t'opinionde ce peupleingrat et aveugle,l'as-

    sassin, levoleur,le monstre,Barrabasa t prfreau

    Dieudes misricordes, l'auteur de la vie, Jsus-

  • ,t K)UEt)KS(;tJVA~S.

    Christ te Sauveur. Que! outrage! mahtasphemcntce qu'ils ignorent.K'cst.ce pas un par-

    jure, uneapostasiede la foi Avez-voustu !a

  • t.RSt'EL!t!E'lX.
  • t9C FOUEDESCROYANTS.

    entre tous,a reniJsus-Christ,apostasisonDieu o

    donc,quandet comment?Cen'est pasdevantlesjuges,nidevantlesbourreaux cen'est pas la menacede la

    mort, mais A la voixd'une pauvre servante,una ex

  • LBSf'EUMEUX. 13'!

    Jen'aipointparldanscetteconfrencedes remdes

    que t'en peut apporter a un si grand mat, ni du trai-

    tementde cette tristemaladie.Si on pouvaitparvenir faire ruchir un peu ceuxqui en sont atteints, ils

    seraient bienttguris, assurment; mais !a peur ne

    raisonnepas, tout le monde le sait bien, et on le dit

    partout. Voicipourtantquelquesquestionsqueje pro-

    posede fairea cespauvresesclaves ~t es? quites-vous?. (~.s "

  • t91 1 . 1jour tre appliqu notre socitmalade;

    HMtsc

  • LEs)'t:nK)xX

    !a touteempressedes chrtiens des

  • 200 tOUEDEScnOTA!
  • C)Mt!)&MECLASSE

    FOLIEDESINDCISOUEXPECTANTS(t.tt.U6tt't';n'rtKtt")

    ~'M

  • Mit t'E DES CHOYAI

    !estaisscrsortirde !'asi!ect!currendrela )i!x'rte.Cette

    folieMMOWM~,commeon !'appe!tc,est un desp!usmauvaissymptmes.Aucontraire,ce sera un signede

    guerisonprochaineet assure,s'i!s conviennentqu'itstaientmatades. mais quailsvoientbienmaintenant

    !eurs erreurs, et qu'ils reconnaissent)eurs illusions.

    C'esttout ceque je dcsireet tout)ebut de cette conf-

    rence, une desplus importantesde ce Traite. Ma's,

    ici, il fautabsolumentsparer cespa

  • i.ES!~t)C)hO)!EX)'m.TAyrS ~i

    jour it se convertira. et, pour se dfendre,i) !)pp0)'t

  • M)t KOUt! MES CttOASTS.

    votremeet la sterititedetoutesvosuvres!Voustes

    sifragileet si inconstant;chaquejour voustrouvein~i-d!e vosroutions, vospromesses, vossermentstes plus sacres; et t'esprit du monde,t'indifterencemmeontMvagtoutbienenvous,et plongvotreAmedansune

  • ).EStXOCtSOUEXPECTA!
  • t
  • LEStXl'ECIsOt;EX!'ECTASTS. f"~un etTtelmmefie !a faihtcssed'' votreesprit qui voustaitimaginert'eta,et vousvousdcouragezsansraison.Demandezpmtta ceux(luiont marcheavantvouse)

    qui ont remporte cettevictoire, Ils avaient cru, euxau&i,quec'tait biendifncite,etit ieur suftide vou-loir. Si vou'-iYotHMcotmnccux,vous~urrcx triompher

  • MX FOLtEMESCHOAKTS.

    aussi; ils assurentqu'ils avaient h'bonheur ctquit~surabondaientmmedejoieanmilieudes plusgrandestribulations;ilstaientheureuxdansles tarmeset dansles perscutions, heureux non-seulementpar l'esp-rance du ciel,-S~ yaMjfMicx;mais de ta sainteivressede la croix de Jsus-Christ.Ah c'est lui, qui est lebon matre; et le monde, au contraire, est un cruet

    tyran. !) est plus difficilemmede se perdreen sui-vanttesmaxime dece pernde, et en se livrant tousses ptaisirsinsenss,que de se sauver dans tes sacri*ticcs que peut demanderl'amour de Jsus cructBe.Sansvouloirchercherici d'autres preuves,j'en attesh'lepauvrepcheurtui-meme;qu'il se souvienneet qu'udises'Ha theureuxdansla voiedet iniquit et, s'ila gote une fois ombicnle Seigneurest bon, qu'ilosedoncdife encoreque c'est trop ditHettede le s~r~vir et de i'aimef! Cequ'il refuserapeut-~trcd'avouer

    aujourd'hui, cematheureuxteproetamerannjour hau-

    tement, ta facedu mondeentier, quandil reeottnatntsaMie: ~MMat~MMPM

  • LES !Xt)CtS OU EXt'ECTAfTS. 2