Dans les temps Incertains

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Dans les temps incertains Zoé Raphael - novembre 2011

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Zoé R. pour Stratagem n°1

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Dans les temps incertains

Zoé Raphael - novembre 2011

Page 2: Dans les temps Incertains

Dans les temps incertains de la mort lointaine, je me tapie. Fauves alanguis d’une cinécure avantagée par la grâce d’un troi-sième cut up, je vise la visée d’une bougie endommagée par la police secrète d’une défection secrète. Inconnu de nous, le chérubin visita la triade éveillée par les étoiles groupées.Chérubin d’un troisième ciel éveillé, le troisième œil s’ouvrit et vu la réalité voilée tapis là, je décidais de descendre ici.Là se pourfendit la joie d’une canaille. La force des mots écrits par le vecteur de l’esprit incarné, se transmet à travers l’espace par le langage du pathos.

À chacun sa sensibilité. À chacun sa réception et la formulation de celle-ci. Il faut éclaircir et arriver à formuler l’inexprimé, le non-dit et l’infini, sujet à venir de l’Histoire.Sismographie du sillon de l’écriture marquant l’espace de l’esprit.Désaccords et dissonances, parfois harmonie tonale.Connivence de mauvais esprit.

Dans les entrailles vivantes d’un être schizophréniques, je me perds. En attente d’Amour inavouable, je souffre. Dans l’espoir d’une amélioration de ma condition je me leurre.

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Timidement endormi,Tom entendit du taudisUn tas d’idiotiesOrties des temps.

La torture de la tortue est le ralentissement progressif et successivement saccadé.

En quelque sorte un succédané de la vitesse tortuesque.

Les choses ne sont pas si fragiles.Le bien n’est pas si ténu.

Dans l’ombre de ma tombe, des fleurs bleues et timides prennent racines dans les interstices de la pierre blonde d’Aquitaine.

À l’ombre de ma tombe.Feu ses yeuxBleu lazuli turquoiseL’eau maritimeTombe des nuesNuées de mauvais augureMaussade.

Dans la tombe d’été fleurie, des trombes d’eau se recueillent. La cuvette de pierre fleurie.

- le succès des damnés et le bienheureux Dante Alighieri -

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Nuit

C’est de la nuit dont je parle.Ô nuit, suspend ton air obscène, obséquieux.J’irai un jour te voir dans le marbre au froid, grelottant, trépignant, te voir ô toi si obscure.Combien aimes-tu de gens ? Et ceux que tu aimes sont-ils bons ?

Ô nuit, arrête-toi et regarde. Crée-toi un œil , unique obscure qui parlera de moi,ta bien-aimée, journée rayonnante.

J’aime pour toi cette obscure image d’elle. Elle est si diamantaire.

Dis, amant, pourquoi trembles-tu ? As-tu de la peine, à jouir ? Qui de nous deux aime ?

Elle était si belle cette femme rayonnante de souhaits. Elle aimait la prairie, les animaux, la tulipe simagrée, la vaine haine de tout tu imploses. Tu aimeras sans doute penché à douce de moi tu verras des lumières bannir le soleil. L’air écran de tes rêves s’en verront pâlir de honte, à toi qui n’aime que la bouse.

Tu verras le soleil parvenir ambitieux de simagrées inquiètes à chair d’eau en poule verte canard.

Ampoule-moi de tes rêves, obséquieuse dent, arrachée d’analogie sordide.

Tu penses obscure bleu nuit à des vêpres rosées, tu bois jaune or Sauterne, si efflanqué comme qui dirait, tu sais qu’assoiffé rime, tu penses à Van Gogh le suicidé de la balle au thorax.

Tu pleures sombre tombe, recueillie de nénuphars galants, profondeur bleue de tes rêves.

Il pleut.

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L’œil du patient est là fixe qui arrive presque à en indiquer l’heure.

Il est midi dans sa céphalée

Moelle épinière dorsale du long des continents et son corps entier d’océan.

Les plaques se craquent, fusionnent, le monstre va se lever

et marchera dans le vide ?

L’œil du cyclope est immobile, il tourne à l’intérieur de lui, oui d’elle, à œil fixe.

Des gangrènes de gangrenés, les secondes s’égrènent ainsi que la groseille, grain de gangrène.

Se calquer la tête des trop plein de gasoil, du diesel à la paraffine, des hydrocarbures raffinés, des nez paracétamol, grain finalement qui ne s’opère pas, mais invisible, ramassé et te ramène à toi.

Résonances ou l’œil

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Je décide de m’évader dans la ville d’à côté.Je prends une mobylette que j’ai depuis peu de temps (je me la suis achetée avec l’argent que j’ai gagné cet été).Je m’avance en plain soleil sous le toit du garage qui forme une ombre régulière au solj’entre dans le garage qui contient une odeur d’essence ;des exhalaisons d’essence m’arrivent ;je m’approche dans la pénombre ; ma bécane est bien tranquille ici ;par terre une petite flaque d’essence due sans doute au réservoir mal fermé.J’ouvre le réservoir, lance le moteur, c’est parti,Le vent frais glisse sur mes joues. Des champs de blé à droite, à gauche les arbres portent leur ombre sur ces champs.

Une mobylette croisée en face.