CULTURES D’EXPORTATION ET DIVERSIFICATION...

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MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL PNUD/FAO CULTURES D’EXPORTATION ET DIVERSIFICATION AGRICOLE CONTRIBUTION A L’ELABORATION DU SCHEMA DIRECTEUR DU SECTEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL Présenté par JONAS AKLE Mars 2000

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MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL PNUD/FAO

CULTURES D’EXPORTATION ET DIVERSIFICATION AGRICOLE

CONTRIBUTION A L’ELABORATION DU SCHEMA

DIRECTEUR DU SECTEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL

Présenté par JONAS AKLE

Mars 2000

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SOMMAIRE

Abréviations 3 Résumé et Conclusion 4 Introduction 7 Contexte 8 Justification 9 Méthodologie 11

I - Potentialités agricoles et contraintes agro-climatiques 12 CARTE ZONES AGROECOLOGIQUES 14

II - Niveaux des principales productions végétales 16 III - Situations actuelles des cultures d’exportation 19 IV - Situations sur le terrain 28

Départements du Borgou et de l’Alibori 28 Départements de l’Atacora et de Donga 30 Départements Zou –Collines 31 Départements MONO-COUFFO 34 Départements de l’Ouéme et des Plateaux 36 Départements de l’Atlantique et du Littoral 37 Conclusion sur situation du terrain 40

V - Les contraintes au développement des cultures d’exportation et à la diversification agricole 42

VI - Volonté politique et actions en faveur de la diversification 50 VII - Stratégies a mettre en œuvre pour la promotion des cultures d’exportation et la diversification agricole 53

- Maîtrise de l’eau 54 - La mécanisation agricole 55 Semences et paquets technologiques améliorés et adaptés 56 Commercialisation des produits agricoles 56 Qualité des produits et compétitivité 57 Débouchés pour les produits d’exportation 58 Conservation et Transformation 59 Rôles des Acteurs 60 Cadre de concertation des acteurs de la filière 62 Quelques actions prioritaires sur les cultures d’exportation 65 Condition de réussite de la promotion des cultures d’exportation 67 Annexes I : zones agro écologiques 70 Annexes II : bibliographie 77 Annexes III : Termes de mandat 79

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PRINCIPALES ABREVIATIONS

AFD : Agence Française pour le Développement

CARDER : Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural

CBCE : Centre Béninois du Commerce Extérieur

CFD : Caisse Française de Développement

DAPS : Direction de l’Analyse, de la Prévision et de la Synthèse

DPQC : Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement

F.A.O : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FUPRO : Fédérations des Unions des Producteurs

INRAB : Institut National de Recherches Agricoles du Bénin

MDR : Ministère du Développement Rural

ONASA : Office National d’Appui pour la Sécurité Alimentaire

ONG : Organisation non Gouvernementale

ONS : Office National de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits

Agricoles

OPA : Organisation Paysanne Agricole

PADSA : Projet d’Appui au Développement du Secteur Agricole

PAGER : Projet d’appui aux Activités Génératrices de revenus

PAMR : Projet d’Appui au Monde Rural

PIB : Produit Intérieur Brut

PILSA : Projet d’intervention Locale pour la Sécurité Alimentaire

PIP : Programme d’Investissements Publics

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PROMIC : Projet de Micro finance et de Commercialisation

SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole

UDP : Union Départementale des Producteurs

USPP : Union Sous Préfectorale des Producteurs

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Résumé et Conclusion

Les potentialités en réserves de terres, d’eau, des conditions agro-écologiques

variées et favorables, de ressources humaines disponibles à travers l’importance de la

population rurale et le savoir faire des producteurs prédisposent l’agriculture du Bénin

à une production variée tant sur le plan des cultures vivrières que sur le plan des

cultures d’exportation. Dans le passé cette production a connu de grandes interventions

et a été appuyée par d’importants efforts. Mais beaucoup de productions sont tombées

en déclin et sur le plan des cultures de rente le Bénin est réduit à la monoculture du

coton

De nouvelles conditions et le nouveau contexte socio-économique du pays

(libéralisme de l’économie, les réformes du secteur rural avec l’émergence et la

responsabilité du secteur privé dans la production, la transformation, la distribution des

intrants agricoles, la commercialisation des produits agricoles, la dévaluation du franc

C.F.A) offrent les possibilités de relancer l’agriculture du pays et de diversifier la

production agricole notamment celles des produits à l’exportation. La volonté

politique a été affirmée à propos de ce redressement à travers les lettres de déclaration

de politique du développement du secteur rural, les recommandations de la Conférence

Economique Nationale et les priorités arrêtées à la table ronde sur le secteur rural.

De nombreuses études ont été menées sur la diversification agricole et ont mis

l’accent sur les atouts et les contraintes de chaque filière à organiser. La plupart des

filières ont été identifiées et des fiches élaborées par le Ministère du Développement

Rural embrassent plus d’une quarantaine de cultures. Des études plus avancées sur la

factibilité ont été menées sur certaines cultures porteuses pour l’exportation.

Il s’agit notamment du palmier à huile, du noix de cajou, l’arachide, du karité

à relancer, du manioc, du maïs du niébé, de la pomme de terre, des fruits et légumes à

promouvoir.

Les contraintes qui freinent encore l’émergence des filières ont été décrites par

les études, confirmées et actualisées par les acteurs sur le terrain. Des stratégies ont été

proposées pour lever les contraintes et permettront de passer à l’action effective

concernant la diversification des productions agricoles à l’exportation. Ces stratégies

ont fait l’objet des ateliers qui ont eu leu dans chaque Département où les acteurs du

secteur rural du secteur Privé comme du secteur Public ont mené des réflexions

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profondes et responsables pour mettre en relief leurs importances et opportunités ainsi

que les voies et moyens pour leurs mises en œuvre.

Au nombre de ces stratégies on retiendra :

- La maîtrise de l’eau par la promotion des micro-aménagements hydroagricoles

adaptés et de simple conception.

- La réhabilitation des anciens périmètres aménagés et abandonnés.

- La modernisation de l’agriculture par une mécanisation progressive tenant

compte du niveau socio-économique des producteurs et des conditions

dégradables des sols du pays. La promotion de la petite motorisation (moto-

culteur) la création d’un centre d’expérimentation sur le machinisme agricole

ainsi que l’installation des centres de prestations de services sous l’initiative des

opérateurs économiques privés constituent les priorités de ces stratégies.

- Le renforcement de l’utilisation rationnelle de la culture attelée et de la capacité

de la COBEMAG

- Les services de l’Etat à travers la Recherche Agronomique et la Vulgarisation

entreprendront des actions pour proposer des paquets technologiques améliorés

sur le plan des variétés, des intrants spécifiques, des techniques culturales par

filière.

- La réduction des coûts encore élevés de productions agricoles par une meilleure

maîtrise dans la gestion des exploitations agricoles ainsi que les actions en faveur

de la maîtrise des débouchés permettront d’améliorer la compétitivité des

productions à l’exportation et de conquérir les marchés.

- La redynamisation de la chaîne semencière par la mise en œuvre des mesures

d’accompagnement (subvention, crédit, assistance technique)

- L’organisation des circuits commerciaux et de collecte des produits agricoles en

impliquant les Unions des producteurs à travers des contrats entre producteurs,

transformateurs et exportateurs, en dynamisant les Associations existantes et en

appuyant l’installation des infrastructures de stockage et de conservation

- La promotion par le secteur privé des petites unités de transformations aux

technologies facilement maîtrisables par les structures paysannes et les petits

promoteurs.

- La réhabilitation et la privatisation des unités de transformation abandonnées.

- Au niveau des Acteurs les missions des différentes catégories sont à préciser. La

création d’un cadre de concertation par filière est une nécessité.

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La SONAPRA et l’ONS doivent changer de stratégies et revenir à leurs missions

initiales de promotion agricole et de stabilisation des prix de toute filière agricole.

Au niveau de la mobilisation des ressources locales, il s’avère nécessaire

d’impliquer les opérateurs économiques privés dans le financement des filières à

travers un partenariat entre eux et les producteurs et la participation de l’Etat.

L’Etat est appelé à mettre en œuvre des réglementations et des mesures pour

inciter et faciliter les activités des opérateurs du secteur privé.

Les Opérateurs économiques du secteur privé devront se comporter en vrais

investisseurs et non comme de simples spéculateurs. L’organisation des filières leur

incombe.

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INTRODUCTION

L’agriculture béninoise présente d’énormes potentialités et des conditions

agro-écologiques favorable et variées. Malgré toutes ces potentialités et les multiples

actions menées force est de remarquer que la promotion de cette agriculture est loin de

combler les espoirs fondés en elle.

Depuis 1990 avec l’avènement du libéralisme économique et les réformes

conséquences opérées dans le secteur rural, de nombreuses actions de promotion de

cette agriculture ont été initiées et exécutées. La gamme des intervenants dans le

secteur rural s’est élargie avec la responsabilisation du secteur privé dans la promotion

de l’économie et la prolifération des organisations non gouvernementales (ONG) sur le

terrain.

De nombreuses et variées études ont été menées sur le secteur rural et

couvrent de nombreux domaines

Malgré tous ces efforts le secteur rural reste marqué par une inefficacité et

l’incohérence des interventions qui font que le secteur reste figé et l’impact des actions

est peu perceptible.

Il s’avère alors nécessaire à travers l’élaboration d’un schéma directeur du

secteur de faire le point sur ces interventions, d’identifier les atouts et les contraintes

pour proposer des stratégies de relèvement de la situation.

Au nombre des domaines identifiés pour ce schéma directeur figure en priorité

la question de diversification des exportations agricoles du pays.

L’étude pour ce thème porte sur :

- Les potentialités et la situation de nos productions à travers les études et

l’observation sur le terrain

- Les principales contraintes identifiées à travers les études et les réactions

sur le terrain.

- Les stratégies à mettre en œuvre pour lever les contraintes.

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CONTEXTE

Suite à la libéralisation de l’économie du Bénin depuis les évènements des

Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) et de la Conférence des forces vives de la

nation en 1990, on assiste à un redressement général de l’économie nationale qui a

touché notamment le secteur rural où l’évolution de la production connaît un taux

d’accroissement annuel encourageant (5 à 6%).

La restructuration intervenue dans le secteur agricole a redéfini les rôles de

l’Etat et celui du secteur privé qui désormais est en charge de la production, de la

transformation et de la commercialisation des produits agricoles. L’Etat dans ses

missions régaliennes joue un rôle de conception des politiques agricoles, de contrôle et

du suivi des programmes et de facilitateur des activités des opérateurs économiques.

Désormais l’organisation des filières agricoles incombe essentiellement au secteur

privé.

Depuis la dévaluation du Franc C.FA. la diversification agricole s’est imposée

comme une nécessite qui a été réaffirmée comme une priorité à la table ronde sur le

secteur rural en septembre1995 et à la Conférence économique nationale en Décembre

1996.

On note aujourd’hui une gamme étendue des productions exportables mais en

même des faiblesses dans l’organisation d e leurs filières persistent.

La filière coton malgré la restructuration en cours et les efforts engagés pour la

rendre performante, connaît aujourd’hui une grave crise due essentiellement à la baisse

du prix de coton fibre sur le marché international et à la non maîtrise de façon

satisfaisante du coût de production.

- Le Bénin est en pleine restructuration économique face aux exigences de la

mondialisation de l’économie où notre pays en particulier et le continent

africain en général ne pèsent pas encore lourd dans les échanges

internationaux (moins de 2% du commerce international).

Aussi à partir de Janvier l’an 2 000 l’application du Tarif Extérieur Commun

(TEC) qui force le Bénin à redynamiser son économie à travers la promotion de son

agriculture va régir les transactions commerciales de la sous région Ouest.

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JUSTIFICATION

Le palmier à huile a été dans les années 1960 la principale culture

d’exportation et faisait la fierté du Bénin qui comptait pour un producteur et un

exportateur de qualité.

Malgré les importants efforts et l’engouement des populations, cette culture a

connu un déclin parce qu’elle n’a pas pu vite s’adapter à l’évolution du climat et à la

fluctuation du marché mondial des oléagineux caractérisé par la concurrence des pays

producteurs des zones agroécologiques plus favorables.

D’autres produits d’exportation comme le tabac, l’arachide ont connu le même

déclin. Quant aux cultures comme la noix de cajou, le karité, les exportations étaient

sporadiques et aléatoires. Depuis les années 1970 le coton est devenu la principale et

l’unique culture d’exportation du Bénin. L’augmentation spectaculaire de la

production du coton depuis les sept dernières années est due à la conjugaison des

facteurs endogènes (bonne organisation de la filière, garantie d’achat du prix

rémunérateur pour le producteur, l’inexistence d’autres filières organisées). Comme

facteurs exogènes la qualité bien appréciée du coton béninois sur le marché

international et la dévaluation du franc C.F.A.

L’économe agricole du Bénin dépendant dangereusement d’une seule culture,

et la nécessité de la diversification agricole était nécessaire. Cette nécessité s’est

imposée de façon décisive depuis la dévaluation du franc C.F.A qui offre les

possibilités de développer les filières d’exportation.

Depuis l’ors de nombreuses études ont été menées et ont mis en relief les

potentialités et les atouts du Bénin pour l’exportation d’un certain nombres de produits

dont certains à réhabiliter (palmier à huile, café, karité, acajou) d’autres à promouvoir

(manioc, fruits et légumes, maïs)

Mais des contraintes persistent et freinent l’émergence de nouvelles filières à

l’exportation. A travers la présente étude, il s’agit d’apprécier les contraintes dans le

contexte d’aujourd’hui et de proposer des stratégies pour les lever afin que la

diversification agricole notamment des produits d’exportation puisse sortir des sentiers

battus et renforcer la production agricole d’exportation qui est aujourd’hui mono

culturale.

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Cela contribuera à améliorer la balance de paiements du Pays marquée

toujours par un déficit important à cause de la faiblesse des exportations.

Le Bénin occupe une position géographique favorable dans la sous région

dans le cadre des transactions entre les différents pays. Les potentialités

agroécologiques du pays permettent de disposer d’une gamme variée de productions

agricoles exploitables pour conquérir les marchés tant dans les pays voisins

d’Hinterland aux conditions agroclimatiques moins favorables que dans celui du gros

voisin qu’est le Nigeria avec sa forte population où les tendances économiques sont

plutôt orientées vers l’industrialisation et le Commerce. L’appartenance du Bénin aux

organisations sous régionales telle que l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)

où la mise en vigueur du Tarif Extérieur Commun constitue un atout pour la

redynamisation de la diversification notamment des cultures d’exportation.

L’importance du sous secteur cultures d’exportation et diversification agricole pour le

développement économique du Bénin fait qu’il représente un axe prioritaire pour le

Schéma directeur du secteur rural, car l’objectif final que vise ce schéma directeur est

d’établir un ordre dans le secteur rural pour la mise en place de repères stratégiques

afin d’amener notre agriculture à mieux produire tant en qualité qu’en quantité de

façon durable. Le Schéma directeur permettra à travers les stratégies de fixer les

conditions de base du développement des filières.

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METHODOLOGIE

La méthodologie utilisée pour mener cette étude a consisté :

- Dans un premier temps à faire une revue littéraire des études menées

directement et indirectement sur le thème (voir liste en annexe)

- Dans un second temps à descendre sur le terrain à travers tous les

Départements lors des rencontres avec les différents acteurs du secteur

rural (secteur privé et secteur public) c’est à dire les producteurs à travers

leurs organisations, les Opérations économiques, les ONG, les staff des

CARDER, les Autorités politico-administratives des Départements, les

Associations de Développement, des réflexions ont été menées pour

caractériser la situation actuelle et faire des suggestions pour lever les

contraintes.

- Dans la troisième étape à la rédaction du rapport provisoire en tenant

compte des revues littéraires et des réactions enregistrées sur le terrain

- La quatrième étape a consisté en la tenue des ateliers Départementaux où

les acteurs à la base tant du secteur privé que du secteur public ont analysé

les stratégies pour mieux fixer leur importance, leur opportunité et

déterminer les voies et moyens pour leur mise en œuvre.

- Enfin tout cela a servi à la rédaction du rapport final.

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I - POTENTIALITES AGRICOLES

L’agriculture reste la base et le moteur de l’économie au Bénin. Elle intervient

pour près de 40% dans le PIB et occupe 70 à 80% de la population sur le plan de

l’emploi. Cette population agricole est estimée à environ 4 000 000 de personnes dont

62% d’actifs agricole. C’est un potentiel humain, initié et habitué à l’exploitation

agricole. Aussi de nos jours les actifs agricoles ne constituent plus l’affaire des seuls

paysans ; d’autres catégories socio-professionnels (diplômés sans emploi, opérateurs

économiques ) s’adonnent aux activités agricoles.

Le pays possède de grandes potentialités qui constituent les atouts pour la

promotion agricole.

Sur le plan des réserves des terres sur 8 300 000 hectares disponibles,

1 375 000 ha soit (17%) sont mis annuellement en cultures. Ces disponibilités sont

inégalement reparties dans le Pays où le Sud avec la forte pression démographique

connaît les problèmes fonciers.

Au niveau de l’hydrologie on a environ 60 000 hectares de bas-fond dont 7000

ha à peine soit (11%) sont aménagés et exploités. Des millions d’hectares sont

disponibles le long des bordures des cours d’eau et n’attendent qu’à être mis en valeur.

On distingue trois groupes climatiques. Le sud avec un climat subtropical avec

des précipitations annuelles de 1500 à 1900 mm, avec deux saisons de cultures dont

une principale allant d’Avril à Juillet et une petite allant d’Octobre à Juillet.

Cette zone de climat subtropical s’étend de la Côte à la transversale de Savè

(8è degrés de latitude Nord)

Le Centre du pays est caractérisé par d’importantes variations de températures

et une pluviométrie allant de 1000 à 1200 mm par an. Il est caractérisé par un climat

guinéo-soudanais avec deux saisons dont une de pluies allant d’Avril à Octobre et une

sèche allant de Novembre à Mars. Cette zone s’étend du 8ème au 10ème parallèles

(transversale de Bemberekè )

- Au Nord, on a la zone soudanaise de climat semi-aride avec une

pluviométrie de 900 à 1100 mm par an et deux saisons tranchées ; une

saison des pluies de Mai à Octobre et une saison sèche. Cette zone s’étend

du 10ème au 12ème parallèle.

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Dans cette zone il faut distinguer la sous-zone atacorienne avec les spécificités

suivantes : une saison des pluies plus allongée (Avril à Octobre). Les précipitations au

plus élevées (1100 à 1400 mm par an). Ainsi sur le plan agroclimatique le Bénin est

favorisé par une diversité permettant d’identifier huit zones agro-écologiques offrant

des opportunités d’activités agricoles très variées. Les caractéristiques de ces zones

sont présentées en annexes.

CONTRAINTES AGRO-CLIMATIQUES

Si les conditions physiques, hydrologiques et climatiques du Bénin offrent de

grandes potentialités pour la production agricole, des situations défavorables existent

au niveau de ces mêmes éléments agro-climatique et humain qui limitent l’exploitation

de ces potentialités et constituent ainsi des contraintes pour la production agricole.

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Les Perturbations et aléas climatiques :

L’agriculture du Bénin reste encore essentiellement pluviale et la quasi-totalité

des productions agricoles dépend de la pluviométrie dont on observe des perturbations

fréquentes rendant ainsi non maîtrisables les évolutions des productions dans le temps

et dans l’espace ; car d’une année à une autre la pluviométrie est favorable ou

capricieuse. Les calendriers agricoles sont souvent perturbés et des années de

sécheresse à faibles productions alternent avec les années de bonne pluviométrie avec

de fortes productions. Aussi interviennent des années de fortes pluies occasionnent des

inondations. Les conséquences sur les prévisions de productions en ce qui concerne la

maîtrise de la sécurité alimentaire et les engagements pour l’exportation sont

importantes et militent en faveur de la résolution de la question relative à la maîtrise de

l’eau.

Difficulté d’accès à la terre

Bien que de réserves importantes de terres existent, l’accès à la terre pour

beaucoup de producteurs constitue un problème et un frein pour la promotion agricole.

Les variations démographiques et la non-résolution de la question foncière en sont les

causes essentielles.

Le Sud du pays est caractérisé par une forte densité démographie et le Nord

par une faible densité. Le problème d’accès à la terre se pose avec beaucoup d’acuité

dans le Sud que dans le Nord. Les pratiques culturales dues au manque de terre ont des

conséquences sur l’évolution de la fertilité des systèmes de production ainsi que sur les

rendements et les niveaux de productions.

D’un autre côté dans les zones disposant plus de terre on note la tendance à la

pratique de culture extensive caractérisée par une faible production par rapport à la

culture intensifiée qui est plus moderne et plus porteuse.

L’exode rurale

Le faible niveau de productivité de l’agriculture du pays n’encourage pas les

jeunes ruraux qui désertent les villages pour la recherche des emplois à la ville.

Ce phénomène est une grande contrainte au niveau des potentialités humaines

qui aggrave la situation déjà précaire de l’agriculture du pays car les bras valides s’en

vont des champs de production.

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II - NIVEAUX DES PRINCIPALES PRODUCTIONS VEGETALES

La diversité des conditions agro-écologiques permet une production agricole

très variée dont les niveaux atteints au cours de la campagne 1997-1998 se présentent

comme suit

CEREALES

La production nationale en 1998 est de 867 173 tonnes sur une superficie de

821252 hectares. Le Maïs représente environ 80% de cette production avec une

production de 667 227 tonnes sur 594 277 hectares, soit un rendement de 1 tonne/ha.

Le rendement potentiel des variétés améliorées est de 3 tonnes/ha.

Le Sorgho vient en deuxième rang avec une production de 138 425 (14%)

tonnes sur une superficie de 167 680 hectares, soit un rendement de 0,825 tonne/ha. Le

rendement potentiel des variétés améliorées est de 1,500 à 2 tonnes/ha.

Le Riz a connu une production de 35 562 tonnes sur une superficie de 17 079

hectares. Le Petit mil a produit 29 427 tonnes sur 394 345 hectares, soit un rendement

de 2 tonnes/ha contre un potentiel de 4 tonnes/ha.

Le Fonio a sur 2 671 hectares produit 1 532 tonnes.

L’essentiel de la production céréalière est pour la consommation locale. Le

surplus dégagé suivant les conditions des années est vendu sur les marchés régionaux

et concerne notamment le maïs qui depuis quelques années fait figure de culture

d’exportation. L’extension de sa culture à toutes les régions du pays et l’amélioration

des techniques de production d’où résulte un bon rendement (au-delà d’une tonne par

hectare) constituent des atouts importants pour cette vocation de culture d’exportation.

Les producteurs du Borgou, de l’Atacora le cultivent déjà comme une culture

de rente.

LES TUBERCULES

La production nationale en 1998 est de 3 617 345 tonnes sur une superficie de

343 222 hectares contre une production de 3.387.474 tonnes en 1997 soit une

augmentation de 7% et par rapport à une période des cinq dernières années,

l’accroissement est de 34%.

Le Manioc est la production dominante du groupe avec une production de

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1 989 022 tonnes (57%) sur une superficie 189400 hectares. en 1998 contre

une production de 1 918 436 tonnes 1997 soit une augmentation de 3,7%. Le

rendement est de 10,500 tonnes/ha contre un potentiel de 25 à 30 tonnes/ha.

L’igname vient au second rang avec une production 1 583 713 tonnes (42%)

sur une superficie de 144 650 hectares en 1998 contre une production de 1 407 677

tonnes en 1997 soit un accroissement de 12%. Le rendement est de 11 tonnes/ha

La production de patate douce et du taro en 1998 sont respectivement de

40 654 et 3756 tonnes.

Ainsi le Manioc et l’igname représentent 98% de la production des tubercules.

Pour le Manioc on observe une forte croissance de sa production depuis quelques

années.

Un engouement certain est noté pour cette culture dont son émergence en

filière porteuse pour l’exportation se confirme de plus en plus.

LES LEGUMINEUSES

La production nationale en 1998 est estimée à 100 169 tonnes sur une

superficie de 151 573 hectares contre une production de 97 073 tonnes en 1997, soit

une augmentation de 3%.

Le haricot a une production en 1998 de 75 452 tonnes (76%) sur une

superficie de 113 298 hectares. Le rendement est de 0,660 tonne/ha

- Le voandzou a connu une production de 9 942 tonnes(9%) sur une

superficie de 13 297 hectares, soit un rendement de 0,750 tonne/ha

- Le sésame : la production est de 9290 tonnes (8,9%) sur 16 410 hectares.

Le rendement est de 0,500 tonne/ha

- Le soja : production de 1995 tonnes sur 2830 hectares. Le rendement est de

0,700 tonne/ha

- Pois d’angole : production de 3490 tonnes sur 5 738 hectares. Le

rendement est de 0,600 tonne/ha

Au niveau des légumineuses le haricot reste la culture dominante et se cultive

dans toutes les zones du pays.

L’essentiel de ces productions est réservé à la consommation nationale

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LES CULTURES MARAICHERES

La production totale en 1998 est de 210 818 tonnes sur 72 672 hectares contre

une production de 231 167 tonnes en 1997 soit une diminution de 9,8%

- Tomate : Production de 105 626 tonnes (50%) sur 20 097 hectares

Rendement = 5,270 tonnes/ha

- Piment : Production de 20 070 tonnes sur 19 636 hectares

Rendement = 1,022 tonnes/ha

- Gombo : Production de 53 170 tonnes 18 870 hectares

Rendement = 28 tonnes/ha

- Oignon : Production 11005 tonnes sur 1107 hectares

Rendement = 10 tonnes/ha

- Légumes feuilles : Production de 20 447 tonnes sur 12 962 hectares

Rendement = 1,500 tonnes/ha

CULTURES INDUSTRIELLES

COTON

La production est de 359 331 tonnes en 1998 sur une superficie de 380 311

hectares contre une production de 386 402 tonnes en 1997. Le rendement est moins

d’une tonne à l’h contre un potentiel de 1,500 à 2 tonnes/ha.

TABAC : Production de 583 tonnes en 1998 sur 930 hectares contre une production de

388 tonnes en 1997. Le rendement est de 0,500 tonne/ha contre un rendement potentiel

de 3 tonnes/ha

ARACHIDE : Production de 98 897 tonnes en 1998 sur une superficie de 122 229

hectares. Le rendement est de 0,800 tonne/ha. Le potentiel est de 1,500

tonnes/ha.

Canne à sucre : Production de 49 965 tonnes sur 1549 hectares

Rendement = 32 tonnes/ha

ANANAS : Production de 44 836 tonnes sur 1268 hectares. Le rendement est de 35

tonnes/ha contre un potentiel de 50 tonnes/ha.

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PALMIER A HUILE : La palmeraie naturelle est estimée à 300 000 hectares et la

palmeraie industrielle à 29 000 hectares

Le programme de relance a permis l’installation de nouvelles plantations de

palmier sélectionné estimées à 3 650 hectares de 1995 à 1998.

Pomme de terre : Production de 54 tonnes sur 10 hectares en 1998

III - SITUATIONS ACTUELLES DES CULTURES D’EXPORTATION

Environnement économique

Depuis le retour à la démocratie et le choix du libéralisme économique, le

Bénin connaît une croissance économique où l’activité progresse à un rythme

supérieur à celui de la croissance de la population. Cette croissance économique est

due en grande partie au redressement de l’agriculture du pays notamment au niveau

des exportations agricoles par le biais de la filière coton.

La réussite relative du programme d’Ajustement structurel a permis ces

performances de l’économie du pays.

En outre la dévaluation du Franc CFA en 1994 devrait être un atout pour la

relance de l’agriculture du Bénin, base de l’économie nationale.

Les grandes orientations de l’Etat dans le domaine économique ont recentré

l’agriculture comme le fer de lance.

L’Etat s’efface de la production économique en laissant la place aux privés,

aux opérateurs économiques. Il a le rôle de conception, de la politique, du contrôle et

de la facilitation des activités du secteur privé.

Le secteur rural s’est restructuré en tenant compte de ces nouvelles

orientations du pays.

La lettre de déclaration de politique de développement rural en 1991 a servi de

base à ces reformes.

Outre les reformes propres au secteur rural, des actions ont été engagées au

niveau de l’orientation nationale qui sont en faveur de la promotion agricole. Au titre

de ces mesures incitatives ou peut citer :

- L’allègement des procédures commerciales par l’instauration d’un guichet

unique

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- L’allègement des procédures pour faciliter l’exportation (Douane, Contrôle

routier),

- La baisse du taux fiscal sur les intrants cotonniers importés

- La mise en place d’un système d’information continue sur les prix et les

conditions observées sur les marchés internationaux et locaux

- La création d’un Centre de promotion pour l’exportation

- L’aide financière aux opérateurs économiques privés par le biais de la

chambre de commerce et d’industrie pour la redynamisation du secteur

privé.

La Promotion des PME pour la transformation des produits locaux.

Ces diverses mesures devraient permettre aux privés de mieux s’affirmer au

niveau du secteur rural mais cela se fait avec plus au moins de réussite.

Le coton demeure la seule filière porteuse soutenue où s’engagent les

opérateurs économiques privés.

La distribution des intrants et le sous secteur égrenage coton sont leurs pôles

d’intérêt. La production reste aux mains des petits producteurs avec les moyens peu

performants de production.

Les autres filières reçoivent peu ou pas d’attention de ces opérateurs.

La compétitivité des produits à l’exportation est encore timide à cause en

autre, de ces mesures de l’Etat qui sont encore insuffisantes. Ainsi l’exportation de

l’ananas reste encore freinée à cause des taxes aéroportuaires prohibitives.

L’action de l’Etat pour faciliter l’émergence d’une banque pour le

développement qui devrait servir de moteur pour la promotion et le soutien des

activités économiques des opérateurs économique et des producteurs agricoles n’est

toujours pas engagée.

Le problème de financement et des crédits constitue ainsi encore un frein au

développement des exportations agricoles.

- La conférence économique nationale tenue en Décembre 1996 a fixé les

grandes orientations et a permis la création d’un comité de suivie des

actions. Ce comité est né mais ne semble pas être fonctionnel pour le rôle

de cadrage macroéconomique qu’il devrait jouer.

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- Sur le plan sous régional le régime du Tarif à l’Exportation Commune

(TEC) devra être en vigueur dès Janvier l’an 2000. Le Bénin a peu de

produits à offrir car peu d’actions sont menées en faveur de la promotion

des filières agricoles autres que le coton.

- Au niveau du secteur rural, les transferts de compétences réalisées en

faveur des privés posent encore beaucoup de problème qu’il n’en ont

résolus.

- Les engagements de l’Etat dans le cadre du Projet de restructuration des

services agricole ne sont pas tenus en ce qui concerne la prise en charge par

l’Etat du financement des services agricoles notamment l’encadrement des

producteurs et l’affectation à ce secteur des moyens humains pour sa mission.

Cela constitue aujourd’hui un grand frein au développement agricole car le

secteur privé ne renferme pas encore assez de compétences pour assumer cette

tâche.

Ainsi les missions régaliennes de l’Etat qui d’après le projet de restructuration

devraient permettre à l’état d’être plus efficace n’ont pas atteint leur objectif. Le

monde rural est insuffisamment encadré.

La plupart des opérations du secteur rural public sont sans moyens et dans un

état de paralysie en dehors des nouvelles opérations initiées et mises en œuvre suivant

les nouvelles options relatives à l’implication des privés et des ONG dans le

développement. Ainsi dans cette nouvelle génération d’intervention du Ministère du

Développement rural on retrouve.

LE PROJET PILSA

Projet d’intervention et de lutte pour la sécurité alimentaire intervient dans des

zones fragiles dites d’insécurité alimentaire par des programmes d’infrastructures

rurales de désenclavement, (puits, pistes rurales)

PAGER ET PROMIC

Ce sont deux projets d’activités génératrices de revenus à travers les activités

de micro finance de commercialisation de transformation, de formation. Ce sont des

outils très importants de promotion des filières.

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Ces deux projets sont financés par FIDA, le gouvernement du Bénin et les

bénéficiaires. Le PAGER intervient dans le Sud du Pays (Départements de

l’Atlantique, du Mono, de l’Ouémé et du Zou Sud).Le PROMIC intervient dans

l’Atacora, le Borgou et le Zou Nord.

PADSE

Projet d’amélioration et de diversification des systèmes de production. C’est

un programme d’appui à la consolidation des activités agricoles alternatives au coton.

Il intervient dans les départements du Zou et du Borgou et est financé par le l’AFD

sous forme de subventions, par l’Etat béninois et les organisations professionnels.

PAMR – BORGOU

Sous financement Banque Mondiale, c’est un programme d’appui à la

planification pour un développement local par l’approche participative au niveau

village

PAMR-MONO

Sous financement de la coopération belge, c’est un programme d’appui au

monde rural dans le MONO (MONO et COUFFO) à travers huit sous programmes

dont :

- l’appui aux organisations paysannes

- L’appui pour l’intégration des jeunes déscolarisés

- L’amélioration des revenus des femmes

- La diversification agricole

- Appui pour les équipements de transformation

- L’accès aux crédits

- L’accès aux infrastructures de base

- Le renforcement des capacités d’intervention du CARDER.

CULTURES D’EXPORTATION

Malgré les potentialités énormes et variées dont regorge le Bénin tant sur le

plan des conditions agro-écologiques que sur le plan des réserves en terres et eau, les

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atouts économiques que constitue sa position sous régionale et les effets de la

dévaluation du franc CFA, le problème de la diversification de ses productions à

l’exportation reste encore posé. Le constat est que le coton reste la seule production à

l’exportation de nos jours après que le palmier l’ait été dans le passé avant de

connaître un déclin et une relance en cours.

Diverses spéculations ont connu la même situation de déclin comme le

palmier à huile ; il s’agit de : du tabac, de l’arachide, du Karité, de l’anacarde, des

agrumes, qui ont été des filières porteuses dans le passé. D’importants efforts ont été

réalisés pour leur développement

L’Etat actuel des filières à travers les départements se présente comme suit

La filière anacardier

Cette production a connu un essor au Bénin grâce à des financements

d’investissement, à travers la société SNAFOR. qui a installé en 1974 une usine de

transformation.

Les superficies plantées s’élevaient à 5286 hectares reparties dans les

départements de l’Atacora, du Borgou et du Zou. La superficie exploitable s’élève à

3937 hectares. Plusieurs facteurs ont contribué dans le temps à la fermeture de l’usine

de transformation suite à la disparition de la société SNAFOR. Les plantations d’Etat

ont été cédées aux CARDER, puis privatisées par la suite. Cette privatisation connaît

actuellement des difficultés avec les repreneurs qui n’arrivent pas à réhabiliter et à

entretenir adéquamment les plantations. La tendance est de confier une partie de ces

plantations aux unions des producteurs.

Sur le plan du commerce international, la noix de cajou procure à l’économie

béninoise des recettes et le marché actuel est très porteur de part la qualité du noix de

cajou qui est très apprécié sur les marchés extérieurs et la demande est croissante. Il y

a de nos jours un grand regain d’intérêt pour ce produit.

Les zones de production offrent encore d’importantes potentialités des terres

cultivables aptes à la production de l’anacardier. La réhabilitation de l’usine de

transformation est un atout important pour la relance de la filière. Les producteurs de

l’Atacora, du Borgou et du Zou, y fondent beaucoup d’espoir dans le cadre de la

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diversification des productions agricoles et des possibilités de protection de

l’environnement.

Les contraintes pour la promotion de cette culture persistent.

L’anacardier n’a jamais fait l’objet de recherche au Bénin pour résoudre les

problèmes de variétés plus productives, de maladies et des parasites, de rendements, de

création de pépinières

- La reprise effective de l’usine de transformation des noix de cajou et sa

réhabilitation

- La restructuration du circuit de collecte et de commercialisation des noix

s’impose

La filière Maïs

Le maïs autrefois cultivé comme culture vivrière étant la principale céréale du

pays, a connu une évolution remarquable jusqu’à s’imposer de nos jours comme

produit à l’exportation ; son évolution remarquable surtout dans la région Nord

(Borgou, Atacora, Zou-Nord) est due entre autres à l’effet de la promotion de la

culture cotonnière (arriérés effets des intrants et des paquets technologiques). Ainsi la

production en constant accroissement a atteint 667 222 tonnes en 1998 avec un

rendement dépassant la tonne à l’hectare. Les surplus commercialisables varient

d’année en année.

Le Maïs est l’objet de transactions commerciales très intenses à travers les

marchés intérieurs, des zones de grande production vers les zones de grande

consommation. Les surplus commercialisables venant notamment des zones du Nord

grandes nouvelles zones de production sont collectés et exportés vers les pays de la

sous région : Nigéria, Togo, Niger). Le Bénin grâce à ce produit rentre dans la relation

triangulaire du Programme d’aide alimentaire de l’Union Européenne et du PAM.

En 1997, une mesure du gouvernement a interdit provisoirement l’exportation

des vivriers en occurrence le maïs et ce à cause du déficit alimentaire induit cette

année là par la faible production vivrière suite à une mauvaise pluviométrie.

Cette mesure devrait être levée depuis, mais ne l’est pas encore.

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Filière palmier à huile

Le palmier à huile a été la première filière à l’exportation du Bénin qui a

occupé la première place jusqu’au début des années 1970 avant de connaître un déclin

entraînant la réduction des superficies de la palmeraie naturelles et la dégradation de la

palmeraie industrielle.

La palmeraie naturelle était estimée à 300 000 hectares et la palmeraie

industrielle à 29 000 hectares et concernent les départements du Sud à savoir l’Ouémé,

l’Atlantique, le Mono et le Zou. L’Ouémé est le principal département producteur du

palmier à huile

Les plans de développement du pays ont consacré d’importants

investissements et financements à la promotion du palmier à huile (Société d’Etat,

coopérative d’Aménagement rural). Malgré les importants efforts et l’engouement de

la population pour cette culture, la filière a connu un déclin parce qu’elle n’a pas pu

résister aux fluctuations du marché mondial et s’adapter à l’évolution du climat

marquée pour une chute de la pluviométrie.

Mais la dévaluation du Franc CFA en 1994, le nouveau contexte de

l’environnement économique et les disponibilités des acquis de la recherche en ce qui

concerne le matériel végétal sélectionné et performant ont permis de mettre en œuvre

un programme de relance de cette culture. L’objectif de ce programme est

l’accroissement du potentiel de production des plantations par l’utilisation du matériel

végétal sélectionné, l’amélioration des revenus des producteurs et l’autosuffisance

alimentaire en huiles végétales et ce par la promotion de plantations villageoises et la

réhabilitation de la palmeraie industrielle.

Ce premier programme de relance de la filière a permis de réhabiliter près de

10% de la palmeraie industrielle, la promotion des plantations villageoises (installation

de plus de 3600 hectares de nouvelles plantations), de réaliser un véritable

désengagements de l’Etat de ce secteur de production (Privatisation des usines

industrielles, remises des plantations industrielles aux coopératives), d’amorcer

l’organisation de la filière à travers l’émergence des groupements et d’Association de

producteurs (Atlantique et Ouémé), la promotion de mini huileries semi-industrielles

Les contraintes relevées actuellement concernent.

- Le Coût encore élevé des plants et des intrants

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- La non-disponibilité des intrants spécifiques au palmier à huile

- L’accès difficile aux terres

- Le manque d’encadrement des producteurs

- Le manque d’un cadre de concertation entre les différents acteurs

La relance de cette filière s’impose car à peine.40% des besoins en huiles

végétales pour la consommation sont couverts.

Filière manioc

Le manioc est cultivé partout au Bénin et sa production est en constante

progression depuis que les possibilités d’exportation sont offertes pour le pays. Malgré

les circuits de commercialisation déjà en action sur le terrain, la collecte et

l’exportation de cossettes sont encore faibles portant essentiellement sur les surplus de

production après satisfaction des besoins locaux de consommation. Aucun programme

décisif de développement de la production n’est encore mis en œuvre malgré la

volonté politique affirmée du gouvernement d’en faire une filière porteuse pour

profiter des opportunités du marché extérieur et l’insertion des jeunes diplômés sans

emploi désireux de s’investir en agriculture.

Plusieurs contraintes restent à lever pour permettre la promotion de cette

filière.

- Le faible rendement des variétés actuellement cultivées en attendant la

vulgarisation des variétés performantes, la pénibilité des travaux de transformation, la

non maîtrise par les producteurs des techniques culturales performantes, et le manque

de crédits aux producteurs sont les principales contraintes qui freinent l’émergence de

cette filière.

Mais l’espoir est permis car le développement de la production du manioc fait

partie des priorités du programme d’action du gouvernement et plusieurs sources de

financement sont sollicitées.

Un début de financement est même prévu sur le budget national exercice l’an

2000

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La filière ananas

Les principales zones de productions sont le Sud du Bénin notamment le

plateau de terre de barre des Départements de l’Atlantique, du Mono, des Plateaux.

La promotion de l’ananas frais pour l’exportation est l’œuvre de certains

opérateurs économiques planteurs qui se sont regroupés en Association sur le plan

national. La qualité de l’ananas du Bénin est très appréciée sur le marché extérieur.

Les potentialités d’expansion de sa culture sont grandes car plus de 7 000 000

d’hectares de sols aptes à cette culture sont disponibles. Les principales contraintes au

développement de cette filière au Bénin ont trait :

- A la non-disponibilité des paquets technologiques (variétés, itinéraire

technique) spécifiques aux conditions du pays. Les variétés et les

techniques culturales utilisées sont une adaptation des résultats de la Côte

d’Ivoire au Bénin

- Aux problèmes de conditionnement, d’emballage non encore correctement

résolus

- Au transport des fruits à l’exportation par avion qui reste encore très élevé

par rapport aux autres pays de la sous région

- Au manque d’un encadrement technique spécialisé.

La filière Karité

Ce produit de cueillette est répandu surtout dans la région du Nord Bénin où

son importance économique comme produit de consommation locale (beurre de

Karité, huile de karité) et produit d’exportation (beurre entrant dans la savonnerie, la

parfumerie, la cosmétique et la pharmacie).Malgré cette importance économique la

filière n’a pas connu un développement important. Les exportations de l’amande ont

faiblement évolué (500 à 17 000 tonnes) et celles du beurre ont connu une évolution

relativement plus marquée (500 à 7000 tonnes).

La dévaluation du franc CFA a milité en faveur de sa relance. Mais de

nombreuses contraintes restent encore à lever allant de la production (variétés,

productivité) à la commercialisation (circuit irrégulier, insuffisance d’acheteur

collecteurs, prix non rémunérateurs aux producteurs). Les problèmes d’irrégularité des

tonnages d’amandes commercialisés ainsi que l’absence d’encadrement et des

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structures chargées d’organiser la collecte des amandes sont aussi des freins à lever

pour la promotion de karité comme produit à l’exportation.

La filière coton : Le produit agricole à l’exportation qui fournit plus de 40% des

recettes d’exportation. Les reformes engagées depuis des années ont renforcé le rôle de

cette filière dans l’économie nationale. Malgré les performances enregistrées la filière

reste encore fragile à cause de la non maîtrise du marché international du coton fibre et

du coût de production qui reste encore élevé. Aujourd’hui les capacités des usines

d’égrenage sont supérieures au niveau de production du coton graine

D’importantes actions sont en cours au niveau de la filière. Il s’agit :

De la Privatisation de la SONAPRA par l’entrée des producteurs comme

Sociétaires.

- La mise en place du Comité inter professionnel pour gérer la filière

- La prise en charge du sous secteur des intrants par les organisations des

producteurs à travers leur coopérative créée à cet effet

- L’étude sur la libéralisation d’achat coton graine aux producteurs

Enfin la filière connaît une crise sans précédent due à la baisse du prix du

coton fibre sur le marché international et qui force à une révision à la baisse du

prix d’achat de coton graine aux producteurs.

IV - SITUATIONS SUR LE TERRAIN

Départements du Borgou et de l’Alibori

Les deux Départements sont les plus gros producteurs du coton (50% de la

production nationale).

Les producteurs du coton sont conscients de la situation instable que connaît la

filière et ont identifié des contraintes qu’il importe de lever afin de garantir l’avenir de

la filière.

Fixation des prix d’achat aux producteurs coton

Les prix fixés par les commissions qui se réunissent à Cotonou et où les

producteurs sont insuffisamment représentés ne tiennent pas compte de la réalité des

coûts de production à la base. Leur souhait est que les gens descendent sur le terrain

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pour des propositions locales avant la réunion de la commission nationale de fixation

des prix.

Qualité des intrants coton

Les qualités des insecticides coton ont conduit à la baisse des rendements

coton notamment pendant la campagne 1998-1999. Le mode de distribution de ces

intrants où les Agents techniques du CARDER ne sont pas impliqués pour une mise en

place correcte et le contrôle de la qualité en sont des causes. Il urge de revoir ce mode

de distribution en renforçant l’implication des USPP, voire leur prise en charge de ce

sous secteur de la filière et l’implication des Agents du CARDER et de la Recherche

pour le contrôle de la qualité.

L’insuffisance de l’encadrement a été notée et les producteurs s’en plaignent.

Autres produits d’exportation et diversification

Les producteurs du coton reconnaissent l’insécurité dans laquelle se trouve la

filière et sentent la nécessité de diversifier leurs sources de revenus. A ce sujet les

potentialités des deux Départements ont été passées en revue.

L’anacardier : Cette culture est très pratiqués surtout dans le Sud Borgou et a fait

dans le passé l’objet d’une grande activité rémunératrice de revenus jusqu’à

l’implantation à Parakou d’une usine de transformation des noix. Sa relance est une

nécessité pour les départements du Borgou et de l’Albori.

Le Karité : Les contraintes qui ont Conduit à la baisse des activités sont le manque de

débouchés et les prix d’achat aux producteurs non-numérateurs. Il existe un seul

acheteur de ce produit dans le Département du Borgou qui fixe les prix

unilatéralement.

Donc les problèmes de commercialisation et de recherche de débouchés

constituent les freins pour la relance de cette culture.

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Manioc : Se cultive partout dans les deux départements pour la transformation en gari

en en cossettes. Les potentialités existent pour la production et la transformation pour

l’exportation.

Au niveau de la production les contraintes relevées concernent la faiblesse du

rendement et les dégâts causés par les animaux en transhumance. Beaucoup d’espoirs

sont fondés en ce produit comme alternative au coton pour l’exportation.

Pomme de terre : Les sous préfectures de Malanville, Karimama, Kandi, Sègbana

sont les zones de production. Cette production est instable à cause des problèmes de

semences non encore correctement réglés et de manque d’infrastructures de

conditionnement pour la commercialisation. C’est un produit de substitution

d’importation à promouvoir dans le cadre de la diversification. Les producteurs ne

maîtrisent pas bien l’itinéraire technique.

Oignon : Les producteurs souhaitent l’organisation de son circuit commercial pour les

marchés intérieurs et l’exportation vers le Togo.

Arachide : La relance est freinée par

- La non-résolution des problèmes de variétés améliorées et adaptées

- Le coût de production élevé.

Au total les acteurs du secteur rural dans les départements du Borgou et de

l’Alibori sentent la nécessité de diverser leurs sources de revenus et de ne pas

dépendre de la seule filière coton. La diversification ne doit pas rester un mot d’ordre

théorique mais doit passer à l’acte. Au Burkina où les conditions sont moins favorables

l’exportation est diversifiée et dynamique. Il faut qu’il en soit ainsi aussi dans les

départements du Borgou et de l’Alibori. C’est un défi à relever.

Les problèmes de financement, de maîtrise d’eau (aménagement des bas-

fonds), de mécanisation agricole, d’inexistence d’un cadre de concertation des

différents acteurs d’une filière ont été évoqués

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Départements de l’Atacora et de Donga

Les populations sont amères à cause de la régression des activités agricoles dans les

Départements. Malgré les conditions agro-pédologiques assez difficiles des cultures

comme l’arachide, le riz, la tomate, la mangue étaient florissantes et avaient permis

l’implantation d’une usine pour la transformation de la tomate, pour la fabrication de

jus de mangues, des décortiqueuses du riz et d’arachide. Aujourd’hui rien de cela

n’existe encore. Les usines sont devenues des éléphants blancs et les productions ont

chuté ou ont été abandonnées.

Des producteurs se sentent obligées de cultiver le coton comme si on les force

à le faire. Les allusions sont faites aux réussites des activités agricoles au Burkina qui

connaît des situations agro-écologiques difficiles comme l’Atacora et qui aujourd’hui

ravitaille notre pays en produits agricoles.

La cause de ces déclins provient de la mauvaise gestion des cadres qui sont au

banc des accusés. Ils sont accusés de mêler la politique au développement et de ne

savoir bien maîtriser la planification pour le développement et la conception des

projets.

Au niveau des producteurs, la non maîtrise des coûts de production, le manque

ou l’insuffisance de l’encadrement, la non prise en compte des spécificités régionales

dans le choix des cultures à pratiquer, l’inexistence des débouchés et des circuits de

commercialisation, les difficultés d’organisation des filières qui font que les paysans

s’adonnent par la force des choses à la culture du coton ont été les contraintes

identifiées et qui constituent les freins à l’émergence d’autres filières autres que celle

du coton.

Les populations recommandent la relance des anciennes cultures que sont

l’arachide, le riz, la tomate, la mangue, le karité, l’anacarde. Les contraintes doivent

être bien étudiées afin que les stratégies soient proposées pour permettre l’organisation

des filières.

Ces contraintes vont de la production à la transformation et à la

commercialisation (circuit de commercialisation et débouchés).

Le problème des semences reste fondamental. La réhabilitations des usines de

transformation est souhaitée.

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L’aménagement des bas-fonds et la mécanisation agricole sont nécessaires

notamment pour motiver les jeunes déscolarisés et diplômés sans emploi qui veulent

s’investir en agriculture.

Départements Zou –Collines

Les acteurs du secteur rural ont fait une analyse critique des actions menées

jusqu’à présent, notamment les projets de développement avec peu d’impact sur les

bénéficiaires parce que le gros du financement va pour l’acquisition des véhicules au

détriment des investissements productifs.

Les départements du Zou et les collines s’adonnaient à la production

d’importantes cultures de transformation et d’exportation. C’est le cas avec le tabac où

les départements étaient les plus gros producteurs. La semence de tabac était produite

dans cette région pour tout le pays. L’usine de traitement de tabac était installée à

Savè. Aujourd’hui plus rien ne reste de cette activité qui procurait d’emplois aux

localités et permettait au pays d’exporter du tabac.

A côté du tabac, le maïs, le palmier à huile, l’arachide étaient commercialisés

et cela encourageait les producteurs

Les organisations paysannes de producteurs incriminent l’Etat qui a favorisé la

persistance de la monoculture du coton en abandonnant les autres cultures. Les

producteurs veulent qu’on relance les cultures abandonnées en reprenant leur

commercialisation car la culture du coton ne leur rapporte pas et ils peuvent s’adonner

à d’autres productions plus rentables. C’est à dire relancer les productions du tabac, du

palmier à huile, de l’arachide, du maïs, de l’anacardier, du manioc des agrumes,

Les contraintes relevées qui constituent les freins à la diversification agricole

sont importantes et se ramènent en dehors des critiques à l’endroit de l’Etat pour

l’imposition du coton aux points suivants :

- L’accès difficile aux terres cultivables

- Le désengagement trop rapide de l’Etat sans une préparation sérieuse des

producteurs pour la relève.

- L’insuffisance en quantité et en qualité de l’encadrement des producteurs

qui voudraient diversifier les cultures

- La baisse de fertilité des sols à cause surtout de la monoculture du coton

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33

- Le manque de débouchés pour les produits agricoles

- Le problème du parasitisme et attaques des insectes, des rougeurs.

- Le manque de crédits aux producteurs.

- La non-mécanisation de l’agriculture en raison des difficultés

d’essouchage, du manque de matériel de culture attelée et de formation sur

l’utilisation du matériel.

- Le manque de formation et d’encadrement spécialisés pour la culture du riz

alors que les départements disposent de bas-fonds.

- Le manque de transformation des produits qui pourrissent : (Ex l’orange, le

citron)

- La chereté des intrants agricoles notamment les engrais et les produits

phytosanitaires.

- Le manque de pépinières pour permettre aux producteurs de disposer les

plants pour les plantations du palmier à huile.

- La fermeture de l’usine de transformation des agrumes (citron ) de ZA-

ALAHE.

Des approches de solutions ont été aussi formulées au nombre desquelles on

peut retenir :

- La nécessité de rechercher les débouchés pour les filières agricoles

- La création de centres de machinisme agricole à gérer par les organisations

des producteurs. Ces centres pourront faire des prestations de service aux

membres des groupements des producteurs.

- La nécessité de former les organisations de producteurs pour la recherche

et la conquête des marchés pour les cultures

- La maîtrise de l’eau par l’aménagement des bas-fonds

- La lutte contre la dégradation des terres

- L’encouragement à l’utilisation d’engrais organiques

- La mise en valeur des terres à travers des contrats entre propriétaires

terriens et producteurs.

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Départements MONO-COUFFO

Les départements du Mono et du Couffo regorgent d’importantes potentialités

agricoles notamment dans le domaine de l’hydrologie (nombreux cours d’eau et bas-

fond).Ces potentialités étaient mieux exploitées dans le passé à travers surtout les

anciens projets de développement rural intégré. Le constat est aujourd’hui on a

accordé peu d’intérêt aux filières en dehors du coton. L’analyse faite a montré que les

reformes engagées dans le cadre du projet de restructuration des services agricoles

n’ont profité qu’aux zones de production de coton de sorte que les Unions Sous

préfectorales de producteurs des zones non productrices de coton n’existent que de

nom.

Les expériences en matière de production de certaines cultures comme le riz,

le palmier à huile, le café, le cacao ont été passées en revue pour déplorer leur

abandon.

Les acteurs du secteur rural et les producteurs en occurrences sont unanimes

pour reconnaître les méfaits de la monoculture cotonnière et ont insisté sur la priorité à

accorder à la diversification agricole par l’organisation des filières. Au nombre de ces

filières la priorité a été portée notamment sur les cultures maraîchères comme la

tomate qui connaît une situation déplorable à cause de l’inexistence d’unités de

transformation entraînant la mévente et des pertes de production énormes pendant les

périodes de récolte.

La possibilité de cultures de contre saison par l’exploitation des bas-fonds

permettra la relance de la production riz qui peut aussi se cultiver sous irrigation et en

condition pluviale.

La relance des cultures du palmier à huile, du café, du cacao par la

réorganisation de leurs filières a été soulignée.

Les recommandations ont été faites pour la promotion des cultures de maïs, du

manioc, d’ananas, d’anacarde en cultures d’exportation.

Les contraintes relevées face à cette nécessité de diversifier les productions

agricoles sont importantes :

- L’enclavement des zones de production comme celle des terres noires de

Tchi Ahoma dégbé.

- L’accès difficile aux terres

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- Le manque de volonté politique pour la diversification agricole

- La non maîtrise de l’eau

- Les difficultés d’accès aux crédits

- La non-mécanisation de l’agriculture avec un accent sur les difficultés pour

l’acquisition des attelages pour la culture attelées par manque de crédits

- Le manque de débouchés et l’inexistence des unités de transformation

(tomate, orange).

- L’interdiction de l’exportation des produits vivriers

- L’importation et distribution sur les marchés intérieurs de certains produits

localement comme le riz.

- L’inexistence des magasins de stockage et de conservation

- Le non-encouragement des cultures de contre saison

- Le désengagement trop rapide de l’Etat des secteurs de production et de la

commercialisation sans une bonne préparation des structures de relève. Le

cas du sous secteur des intrants avec les graves préjudices sur la production

cotonnière.

- L’insuffisance de l’encadrement des producteurs

- La non-disponibilité et la chereté des intrants spécifiques sur les autres

cultures autres que le coton. Les producteurs du palmier à huile sont les

plus concernés

- La chereté des plants palmier à huile

Au titre des solutions, des suggestions ont été faites :

- Accorder une priorité au programme d’aménagements hydroagricoles

- Réhabiliter les anciens périmètres irrigués

- Favoriser la création de petites unités de transformation notamment pour la

tomate et le palmier à huile.

- Concevoir un plan d’aménagement pour la zone de Tchi Ahomadégbé qui

est une grande zone de production

- Accorder une priorité au projet d’aménagement de la basse vallée du

Mono.

- Prévoir le recrutement du personnel pour l’encadrement.

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- Revoir la question d’interdiction d’exporter les produits vivriers

- Promouvoir des technologies appropriées de transformation des produits

agricoles

- Encourager la petite irrigation

- Mieux identifier les zones à vocation agricole

Départements de l’Ouéme et des Plateaux

Les analyses ont porté sur l’échec de la plupart des politiques de

développements mis en place depuis des décennies. Beaucoup d’études ont été faites.

Malgré les actions, les potentialités des deux départements en matière d’activités

agricoles ne sont pas valorisées. Mieux on assiste à un déclin de beaucoup de ces

activités qui autrefois avaient reçu d’importants appuis pour leur développement

(palmier à huile, riz dans la vallée de l’Ouémé, le cacao, etc).

Il n’y a pas de suivi et d’évaluation des actions au niveau du Secteur rural.

Les producteurs n’étaient pas associés aux prises de décisions et n’avaient pas

les possibilités de s’exprimer. Mais avec l’avènement des organisations à travers les

unions sous préfectorales des producteurs, cette situation a connu une évolution

favorable.

Les départements de l’Ouémé et des Plateaux regorgent d’importantes

potentialités tant sur le plan des réserves hydrologiques que sur le plan ressources

humaines où la majeure partie de la population d’adonne aux différentes activités

agricoles.

Au niveau des cultures de rente, les départements de l’Ouémé et des Plateaux

sont les premiers producteurs du palmier à huile au Bénin (plus de 50% de la

production nationale). Le Maïs est la principale production agricoles des deux

départements et fait l’objet d’une commercialisation très active. Le manioc, le niébé,

l’arachide sont largement répandus dans toute la région. La tomate, le riz sont aussi

produit partout mais surtout dans la vallée de l’Ouémé, il en est de même avec le

piment.

Le coton est cultivé dans les sous préfectures des Plateaux ; la canne à sucre et

le cocotier se retrouvent le long du Littoral sableux pour le cocotier et le long des

marécages pour la canne à sucre et ce dans la sous préfecture de Sèmè-Podji

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Le café, le cacao sont des productions marginales dans la région. Quant à

l’ananas il connaît actuellement une intensification relative. Les producteurs des deux

départements donnent la priorité à la relance de la culture du palmier à hile qui doit

être considérée comme le « Coton de la région ». Les atouts et les potentialités sont

importantes et exigent de considérer le palmier à huile comme le mot moteur de la

diversification agricole dans ces départements.

Les contraintes identifiées qui freinent le développement des filières se

présentent comme suit :

- Les aléas climatiques et la maîtrise de l’eau,

- Moyens de production archaïques

- Insuffisance voire manque de semences améliorées

- Absences d’actions promotionnelles pour les filières

- Le secteur rural est négligé malgré qu’on le dit secteur moteur de

l’économie nationale

- Manque de financement

- Coût élevé des plants de palmier à huile

- La non-disponibilité des intrants spécifiques sur les autres cultures

(palmier à huile, vivrier ananas, etc) autres que le coton et la chereté des

ces intrants quand ils sont disponibles.

- L’insuffisance des formations des producteurs (palmier à huile)

- Insuffisance de l’encadrement

- Accès difficile aux terres

- Interdiction d’exporter les produits vivriers

Des suggestions de solutions ont été faites pour lever ces contraintes en ce qui

concerne notamment le palmier à huile où les producteurs se sont déjà constitués en

une Association dénommée. Association des producteurs du palmier à huile de

l’Ouémé (Ouémé-Plateaux). Une évaluation du programme de relance de cette culture

vient d’être faite et un programme de développement à court et moyen terme est en

préparation.

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De façon générale les producteurs des deux Départements souhaitent la

promotion des filières du palmier à huile, du maïs, du manioc, du café, de l’anacardier,

de l’ananas.

Départements de l’Atlantique et du Littoral

Les réactions sur le terrain en ce qui concerne ces deux Départements sont

venus des producteurs qui se plaignent du peu d’attention qui leur est accordée et des

opérateurs économiques exportateurs et transformateurs des produits agricoles. Les

Départements de l’Atlantique et du Littoral présentent d’importantes potentialités et

atouts qui n e sont pax exploités.

Le réseau hydrographique est dense, les bas-fond encore vierges, les terres se

prêtent bien pour la production agricole.

Les cultures vivrières (maïs, niébé, manioc, patate douce, le haricot etc), les

cultures maraîchères (tomates, piment, gombo, légumes verts), les cultures de rente

(palmier à huile, café, ananas) sont pratiquées partout dans les deux départements et

montrent la diversité des possibilités d’activités agricoles.

Les atouts sont importants car ces deux Départements constituent le poumon

économique du Bénin avec un réseau routier dense, la proximité de Cotonou avec le

marché international, l’aéroport, le port, les industries de transformation, les

institutions bancaires, les opérateurs économiques pouvant s’investir dans

l’agriculture. Les deux Départements possèdent de grandes agglomérations urbaines

qui sont de véritables centres de consommateurs.

Le secteur rural dispose d’importantes ressources humaines (la population

rurale est estimée à 500 000 habitants avec environ 380 000 actifs agricoles) capables

d’assurer un développement harmonieux.

Malgré ces atouts et ces potentialités les activités agricoles ne connaissent pas

une évolution conséquente.

Les analyses des interlocuteurs sur le terrain montrent qu’il n’y a pas une

volonté politique réelle et concrète de diversifier l’agriculture afin que les potentialités

de chaque région soient mieux exploitées.

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Les producteurs se plaignent de ce que aucun programme d’envergure de

promotion agricole n’existe dans les deux Départements par rapport aux efforts

déployés sur le coton dans les autres Départements.

Les opérateurs économiques transformateurs et exportateurs des produits

agricoles se plaignent de ce que l’Etat ne joue pas bien son rôle de facilitateur des

activités économiques, mais au contraire l’Administration constitue un frein de par sa

pratique. Deux transformateurs qui travaillent déjà sur le manioc et le café estiment

qu’à eux deux ils peuvent transformer pour l’exportation toutes les productions

nationales de ces deux cultures. Pour eux le Ministère du Développement Rural ne fait

que la promotion du Coton en ne faisant rien pour développer les autres filières.

Les quelques actions timides de promotion de l’ananas et du café dans le

Département de l’Atlantique ne connaissent pas d’évolutions encourageantes car on

finance la promotion sans prendre en compte les problèmes de débouchés et

transformation.

Pour le cas de l’ananas, cette filière reste bloquée dans son évolution à cause

notamment du coût du transport élevé par rapport aux autres pays producteurs de la

sous-région (600F le kg transporté par avion contre 300 F au Ghana, en Côte d’Ivoire).

Au titre des contraintes qui bloquent la promotion des filières dans les deux

Départements se ramènent aux points suivants.

- L’épuisement des terres cultivées

- L’accès très difficile aux terres

- La faible productivité des systèmes de production

- La non-utilisation des paquets technologiques performants

- Pratiques cultures traditionnelles

- Pas de mesures d’excitation et de facilitation pour les opérateurs

économiques

- Insuffisance de l’investissement dans l’agro-industrie

- Insuffisance voire manque de financement

- Peu d’efforts pour encourager les femmes transformatrices des produits

agricoles

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La résolution de ces problèmes permettra aux deux Départements de pouvoir

faire réellement la promotion des filières du palmier à huile, d’ananas, du manioc, du

café, des cultures maraîchères pour l’amélioration des conditions de vie des

producteurs, transformateurs et des recettes de l’Etat.

CONCLUSION SUR SITUATION DU TERRAIN

Au total la situation des cultures d’exportation et le problème de la

diversification sur le terrain reflètent assez bien les analyses et les recommandations

faites à travers les études nombreuses réalisées sur le sujet en ce qui concerne les

problèmes généraux ou les contraintes générales qui freinent le développement

agricole dans son ensemble et le secteur des cultures de rente en particulier. Mais ces

contraintes générales se présentent dans des conditions et contextes différents dans

l’espace et dans le temps. Ceci justifie l’opportunité des rencontres avec les acteurs sur

le terrain pour actualiser les études faites et prendre en compte les aspirations de

développement (qu’ils soient des producteurs, des transformateurs) et des autres

animateurs directs ou indirects du secteur rural (opérateurs économiques, structures de

l’Etat, les ONG, les Associations du développement, les Autorités politico

administratives). Les informations recueillies et les réactions enregistrées sur le terrain

permettant le nuancer certaines analyses et recommandations faites précédemment

dans les études

En prenant par exemple la contrainte générale que constitue le manque de

financement conséquent pour le développement agricole, son opportunité est vue

différemment suivant les bénéficiaires car l’aide peut bloquer le développement si les

populations ne maîtrisent pas leur plan de développent avec les priorités et les

capacités internes de promouvoir ce développement. Des ONG intervenant dans la

même localité et sur le même thème mais avec des stratégies différentes où une

apporte tout à la population et l’attire de cette façon (Séance de formation sur la

nutrition avec des moyens jusqu’aux vivres PAM) et l’autre apporte l’essentiel qui est

la formation sur la nécessité d’une alimentation équilibrée et les possibilités d’utiliser

leurs propres productions. L’impact induit par cette dernière ONG reste durable tandis

qu’il s’éteint avec la fin du projet dans le cas de la première ONG

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Les réactions enregistrées à partir des personnes qui ne sont pas les acteurs

directs du secteur rural ont été très utiles car elles permettent d’avoir une analyse plus

critique et objective des opérations et programmes de développement agricole. Les

critiques vont de la mauvaise conception des projets où les investissements vont plutôt

dans l’acquisition des matériels pour le confort des cadres du projet au détriment des

réalisations concrètes en faveur des bénéficiaires théoriques à la politisation à outrance

de l’appareil administratif.

Au niveau des cultures d’exportation et de diversification le diagnostic sur le

terrain permet de mieux appréhender les particularités et les priorités par région dans

le cadre d’une planification local prenant en compte les aspirations circonstancielles

des populations. Beaucoup de régions s’adonnaient à la culture du coton par la force

des choses parce que l’Etat l’imposerait.

D’un autre côté la crise que connaît actuellement la filière coton a permis aux

producteurs en particulier et à toutes les populations rurales en général de connaître les

limites de cette filière et la nécessité plus que jamais de diversifier l’agriculture du

pays.

Même des grands producteurs de coton pour qui cette activité est rentable et

permet d’améliorer les conditions de vie selon les études et les calculs économiques,

ne sont pas en réalité intéressés par la culture du coton qu’ils trouvent aliénante, peu

rentable et peu favorable à leur épanouissement.

Ainsi le contexte actuel induit par la crise de la filière cotonnière a entraîné un

réajustement du comportement de la population vis à vis des politiques de

développement rural mises en œuvre et singulièrement la question de diversification

agricole dans le cadre d’exploitation des potentialités de chaque région pour améliorer

les conditions de vie des populations de ces régions et de diversifier les sources de

recettes de l’Etat.

L’étude de la situation sur le terrain a été nécessaire car il a permis de faire

l’état des lieux après l’exécution du projet de restructuration des services agricoles qui

a en traîné de grandes réformes dans le secteur.

Cet état les lieux a permis de voir sur le terrain comment les transferts de

compétences ont été réalisées à travers le comportement des producteurs et des

opérateurs économiques. La situation est devenue plus critique à la fin de ce projet car

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en général les transferts étaient faits de façon hâtive sans que les acteurs ne soient bien

préparés pour les reprises.

En ce qui concerne la diversification agricole, les changements intervenus ont

renforcé les zones cotonnières au détriment des régions non productrices du coton.

Ainsi les USPP non productrices du coton n’existent que de nom. Les actions

spécifiques pour développer les autres filières ont été négligées. Tous les intrants

agricoles sur le terrain (engrais, produits phytosanitaires, appareils de traitements) sont

pour le coton. Pas d’intrants spécifiques pour les autres cultures. La pénurie d’Agents

d’encadrement pénalise les autres cultures dont la promotion de leurs filières est

compromise

Enfin sur le terrain les méfaits de la politique à outrance sur le développement

agricole ont été décriés et condamnés par les populations.

La crise cotonnière actuelle est une illustration ainsi que la situation peu

performante actuelle du Ministère du Développement et son influence sur la promotion

des filières où les actions entreprises restent stationnaires ou sont en déclin.

V - LES CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DES CULTURES

D’EXPORTATION ET LA DIVERSIFICATION AGRICOLE

Malgré les potentialités physiques, hydrologiques et humaines, malgré la

volonté politique affirmée et les efforts engagés tant par les pouvoirs publiques que par

le secteur privé les filières des produits agricoles ont du mal à s’organiser en dehors du

coton dont encore une restructuration s’impose pour adapter la production nationale à

l’évolution du marché international de coton fibre. Le contexte de la dévaluation du

Franc CFA avait provoqué un regain d’intérêt pour la promotion des produits agricoles

pour l’exportation. Des plans de relance des filières qui s’en sont suivi n’ont pas eu la

portée escomptée et la situation n’a guère évolué en ce qui concerne des exportations

agricoles qui se ramène à la seule culture du coton. Les différentes études menées sur

les filières agricoles et le diagnostic fait sur le terrain à travers les Départements sur

l’état des produits à l’exportation et la diversification agricole ont permis d’identifier

les contraintes qui constituent des freins à l’émergence des filières. Ces contraintes se

situent à tous les niveaux ou à toutes les étapes d’organisation des filières

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CONTRAINTES GENERALES

Au niveau de la production

Non Maîtrise de l’eau

L’agriculture béninoise reste essentiellement pluviale malgré les importantes

potentialités en matière de réserves d’eau dont regorge le pays. Les aléas et les

perturbations climatiques qui interviennent dans le temps et dans l’espace fragilisent

l’agriculture du pays et ne permettent pas de maîtriser les prévisions et les évolutions

des productions agricoles. Pourtant les bas-fond dont regorge le pays et dans tous les

Départements, les vallées des cours d’eau (Ouémé, Niger, Mono, etc) restent

inexploités car la plupart des quelques aménagements hydroagricoles (4500 hectares

de bas-fond, de vallées, de cours d’eau) ont été abandonnés à cause de la mauvaise

conception de ces ouvrages. Le Pays souffre tantôt de l’insuffisance de l’eau tantôt de

son excès avec ses conséquences.

Cette contrainte fondamentale décrite dans la plupart des études a été

soulignée par tous les interlocuteurs sur le terrain.

Utilisation de moyens archaïques de production

L’une des causes de la faible productivité des productions agricoles vient des

outils traditionnels, archaïques et essentiellement manuels de production. Ce type

d’outillage est incompatible avec les exigences d’une agriculture moderne caractérisée

par les grandes plantations. La houe ne peut permettre que les exploitations de petite

taille. La promotion de la culture attelée à travers différentes structures et différents

projets ont permis le développement de la culture cotonnière dans les zones

productrices et qui sont propices à l’élevage des bovins. Les tentatives d’une

mécanisation sont freinées par plusieurs problèmes dont celui des défrichements et des

essouchages préalables à l’utilisation du matériel mécanisé.

Faible utilisation des semences améliorées et non-disponibilité des paquets

technologiques vulgarisables

La recherche agronomique a réalisé de nombreux travaux avec des résultats

qui existent pour un bon nombre de spéculations agricoles. Ces acquis de recherche

restent inexploités. D’autres domaines ne connaissent pas encore les actions de la

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recherche nécessaires à leurs promotions (fruits et légumes, cultures maraîchères,

l’anacarde, le karité, etc).

En ce qui concerne les semences, l’organisation de la chaîne de productions

partant de la recherche agronomique pour les semences prébases jusqu’aux paysans

multiplicateurs souffre encore d’encadrement adéquat, de moyens et des mesures

d’accompagnement nécessaires (subventions, crédits, formation). La chereté de ces

semences face à la faible productivité de l’agriculture et la non maîtrise de l’eau pour

assurer une sécurité de production expliquent les difficultés rencontrées pour résoudre

le problème de disponibilité, d’accès et d’utilisation des semences améliorées.

L’utilisation de ces semences exige une climatologie favorable et un entretien

conséquent des cultures par l’application des engrais et produits phytosanitaires qui ne

sont pas toujours disponibles et quand ils le sont ils ne sont pas d’accès facile aux

producteurs à cause de leur chereté. Ainsi la résolution de la question des semences

passe par la résolution des problèmes sous adjacents.

En ce qui concerne les paquets technologiques ils sont disponibles pour

certaines grandes cultures (maïs, manioc, niébé etc) mais ne sont appropriés par un

grand nombre de producteur par manque de moyens d’accompagnement pour faciliter

leur accès ou parce qu’ils sont mal adaptés. Par contre d’autres cultures déjà promues

pour l’exportation et ou la transformation ne disposent pas encore de paquets

technologiques élaborés par la recherche agronomique nationale. C’est le cas de

l’anacardier, de l’ananas, de la pomme de terre, des agrumes, etc

Coût de production non maîtrisé

Les coûts de production de nos culture ne sont pas généralement maîtrisés par

les producteurs par manque de formation et d’un encadrement qualifié. Ces coûts de

production sont généralement élevés et rendent moins compétitifs les produits du

Bénin sur le marché sous régional et international. Le cas du coton pour la campagne

1999-2000 est frappant.

Qualification de l’encadrement

A part le coton et certaines cultures tel que le maïs, les Agents d’encadrement

des producteurs sur le terrain manquent de qualification spécialisée pour encadrer les

autres cultures.

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Cet encadrement non seulement n’est pas toujours qualifié pour accomplir sa

mission mais se trouve aujourd’hui très réduit à cause de la restructuration des services

agricoles et le non-recrutement des Agents par la fonction publique.

Accès difficile aux terres

Ce problème se rencontre avec plus d’acuité dans les Départements du Sud du

Pays et se présente sous plusieurs formes suivant les contextes et réalités de chaque

région. Les terres restent en friche au même moment où les producteurs qui en ont

besoin n’ont pas accès.

Formation des producteurs

Les producteurs en général se sont pas formés pour la conduite d’une

exploitation agricole tant sur le plan de l’itinéraire technique moderne que sur la tenue

d’un compte d’exploitation voire même sur la tenue d’une simple comptabilité.

Même au niveau des techniques culturales sur certaines spéculations (Ex

l’ananas, la pomme de terre) les producteurs ne sont pas formés.

Au niveau de la commercialisation

Non maîtrise des niveaux de production

Sur le plan institutionnel et organisationnel le problème des statistiques sur la

production, la consommation locale et le surplus exportable se pose avec acuité. Les

statistiques disponibles sont basées sur des estimations et varient d’une source à une

autre. L’agriculture béninoise manque d’un recensement général qui n’a jamais été fait

depuis des décennies. Les actions en vigueur au Ministère du Développement (service

de la statistique à la DPP, à la Direction de l’Agriculture, à l’ONASA) ne sont pas

fonctionnels et manquent de moyens

Non maîtrise des normes de qualité

Le problème de qualité se pose pour les productions allant des semences

jusqu’aux produits finis pour la consommation locale ou l’exportation. Il y va de la protection de la santé des consommateurs et des exigences de plus en plus marquées des marchés internationaux pour le placement de nos produits.

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Inorganisation des circuits commerciaux

A part le coton qui connaît une organisation de son circuit de

commercialisation, les autres cultures souffrent de l’inexistence d’organisation de ces

circuits. Des actions encore très timide et peu efficaces sont en cours à travers les

initiatives des opérateurs économiques privés qui s’organisent à travers des

Associations professionnelles de commercialisation (Ex l’Association des

commerçants de vivriers dans le Borgou à Parakou). Les Unions des producteurs ne

s’occupent que de la collecte primaire du coton. Les tracasseries policières sur la route

et l’enclavement des zones de production constituent des freins.

Insuffisance des structures de conservation de conditionnement

Les magasins de stockage, les structures de conservation et de

conditionnement (chaîne de froid par exemple pour les produits de conservation

délicate, fruits et légumes) constituent des goulots d’étranglement dans l’organisation

des circuits de collecte et de commercialisation des produits.

Le problème des emballages constitue aussi un handicap.

Cette situation fait qu’aux périodes de grandes productions, les produits sont

bradés ou carrément jetés entraînant des pertes énormes pour les producteurs. Le

problème du contrôle de la qualité des produits n’est pas correctement réglé. Les

conflits d’attribution entre plusieurs structures ne favorisent pas le règlement de la

question

Non maîtrise des débouchés

Les productions sont souvent lancées sans une étude préalable des débouchés

tant sur le plan de la consommation locale concernant l’alimentation ou

l’approvisionnement des unités de transformation que sur le plan des possibilités des

marchés extérieurs (régionaux et internationaux).

Des efforts se font cependant à travers certaines structures au niveau de l’Etat

(Centre béninois pour le commerce extérieur) et des privés (chambre de commerce et

d’industrie, Conseil National pour l’exportation, Association des producteurs et

exportateurs des fruits et légumes). Mais ces efforts restent insuffisants. Le secteur

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privé à travers les Unions des producteurs et les Opérateurs économiques ne joue pas

encore son rôle dans ce domaine.

Au niveau des acteurs principaux

A part la filière coton la plupart des producteurs des autres spéculations ne

sont pas organisés en structures professionnelles fonctionnelles. Certes la situation,

s’améliore progressivement et des Associations de producteurs se créent autour de

certaines spéculations comme l'Association des producteurs du palmier à huile de

l’Ouéme, l’Association des producteurs d’ananas en gestation, des groupements de

producteur du palmier à huile, de l’ananas, du café au niveau des communes et sous

préfectures dans le département de l’Atlantique.

- Les rôles des différents acteurs dans l’organisation des filières ne sont pas

clairement bien définis et bien assumés par les uns et les autres.

- Les rôles de l’Etat à travers la prise des mesures réglementaires et de

facilitation n’est pas correctement joué et les opérateurs économiques

privés s’en plaignent.

- De l’autre côté les opérateurs économiques privés se comportent

généralement comme des spéculateurs et non des investisseurs pour le

développement économique du pays.

- Certains transferts de compétences de l’Etat au secteur privé sont faits dans

une précipitation avec des résultats négatifs sur le terrain. C’est le cas de la

sous-filière intrants de la filière coton.

- A part la filière coton, il manque pour les autres filières une organisation

de cadres de concertation regroupant les délégués des principaux acteurs

intervenant dans chaque filière.

INSUFFISANCE DU FINANCEMENT

L’inexistence d’une politique adéquate et stable de financement de

l’agriculture au Bénin est un obstacle majeur à la promotion des filières agricoles.

En dehors du coton, les autres produits ne bénéficient pas d’appuis pour des

programmes soutenus et financés durablement.

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Dans le passé d’importants efforts ont été consentis en faveur d’opérations

agricoles pour le développement des cultures d’exportation qui ont vécu le temps d’un

projet par manque d’une mise en œuvre d’une stratégie de financement durable des

actions.

Aujourd’hui l’Etat participe au financement des activités de productions

agricoles à travers les aides extérieures et un effort encore très limité du budget

national.

L’accès aux crédits se fait à travers la Fédération des Caisses d’Epargne et de

Crédit Agricole Mutuel (FECECAM) et le système de crédits informels. Ces systèmes

de crédits présentent encore beaucoup de facteurs limitant et sont loin de résoudre le

problème d’accès aux crédits des producteurs.

Les opérateurs économiques privés n’investissent pas encore dans

l’agriculture.

Les actions de financement (micro-crédits) à travers certains projets en cours

d’exécution au Ministère du Développement Rural comme le PILSA, le PAGER, le

PROMIC et des ONG sont d’envergures très limitées.

Le problème du financement reste encore posé.

CONTRAINTES EXOGENES

- La non maîtrise des niveaux de consommations locales des productions

agricoles tant sur le plan de la consommation alimentaire que sur le plan

d’approvisionnement pour la transformation

- L’in cohérence dans la mise en œuvre des politiques agricoles définies. La

volonté politique est souvent affirmée théoriquement mais n’est pas suivie

d’actes concrets et conséquents.

Ainsi on assiste de façon passive aux déclins des anciennes cultures

d’exportation (palmier à huile, arachide, tabac, etc) sans que rien ne soit fait à temps

pour corriger la situation.

- Sur le plan institutionnel il n’existe pas de structure chargée de coordonner

et de gérer la promotion des filières.

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La Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA) et l’Office

National de Stabilisation (ONS) qui devraient jouer ce rôle se sont détournés

de cette mission et son devenus purement des sociétés cotonnières.

- L’intervention à outrance de la politique politicienne dans le

développement économique constitue un obstacle à la promotion du

secteur rural. Elle se manifeste à travers la mauvaise gestion des ressources

humaines, l’incohérence dans la fixation des priorités, la mauvaise

affectation des ressources matérielles et financières aux programmes de

développement.

- Les fixations et les fluctuations des prix des produits sur le marché

international qui ne sont pas toujours maîtrisables par nos pays.

CONTRAINTES SPECIFIQUES AUX CULTURES

Filière Anacardier

Inexistence de recherche pour le problème de variété et de création de

pépinières

- Le circuit de commercialisation et de collecte non structuré

- L’abandon de l’usine de transformation

Filière Maïs

- La non maîtrise du surplus commercialisable

- La mesure gouvernementale interdisant provisoirement depuis 1997

l’exportation des vivriers en occurrence le maïs

Filière Palmier à huile

- Les conditions limitantes du pays en matière de pluviométrie au vu des

exigences de cette culture

- La chereté des plants produits sur les pépinières et qui sont d’accès difficile

aux petits planteurs.

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Filière Ananas

- Le coût du transport aérien reste relativement élevé par rapport aux autres

pays exportateurs de la sous région.

Filière Arachide

Dégénérescence des variétés améliorées cultivées

Filière Karité

- non maîtrise de la production

- inexistence de paquets technologiques et de circuits de collecte et de

commercialisation

Filière Manioc

Inorganisation de production de boutures de variétés améliorées et

performantes.

Filière Pomme de terre

- Non maîtrise de l’itinéraire technique de production et de conservation

- Inorganisation de la commercialisation

Filière Niébé

- Non vulgarisation à grande échelle des variétés améliorées

- Problème phytosanitaire.

VI – Volonté politique et actions en faveur de la diversification

Au niveau de l’Etat la volonté politique de diversifier les cultures

d’exportation afin que le coton ne demeure pas la seule source de revenu extérieure

d’origine agricole a été de tous temps affirmée comme une priorité. Dans les lettres de

déclaration de politique du développement rural, la conquête des marchés extérieurs

par la diversification des productions agricoles appuyée par une productivité accrue a

toujours été une constante dans la définition des objectifs du développement du secteur

agricole et ce en harmonie avec les grandes orientations de l’économie nationale.

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La table ronde sur le secteur rural tenue en septembre 1995 a permis à l’Etat

béninois de réaffirmer cette nécessité d’élargir la base des produits agricoles

d’exportation et d’avoir le consensus sur cette priorité avec les partenaires au

développent.

La diversification et l’accroissement des exportations béninoises est l’un des

sept domaines prioritaires retenus pour permettre à l’agriculture béninoise de pourvoir

jouer son rôle moteur dans le développement économique du Bénin.

La conférence économique nationale tenue en décembre 1996 a identifié une

vingtaine de problèmes qui freinent le développement de l’agriculture du pays et ce

malgré les potentialités et les atouts dont elle regorge.

Au nombre des problèmes, l’inorganisation des filières et la monoculture du

coton ont fait l’objet d’une large analyse et des recommandations conséquentes.

Cette affirmation de l’Etat de faire de la diversification des cultures à

l’exportation un outil de promotion du développent du secteur rural est suivie d’actions

concrètes même si ces actions sont encore timides. Ainsi diverses études ont été

menées sur les filières. Le Ministère du Développement à travers les différents acteurs

et animateurs du secteur rural tan du secteur public que du secteur privé a élaboré des

fiches d’identification des filières agricoles touchant plus d’une quarantaine de

produits allant des productions végétales aux productions animales, halieutiques et

forestières.

Les principales cultures pouvant être érigées en produits d’exportation ont été

étudiées.

Les conditions et les situations actuelles de leurs productions ont été précisées

ainsi que leurs atouts et leurs contraintes. Ces premières études constituent des outils

d’informations essentielles sur les potentialités et possibilités de productions agricoles

à la porté de tous ceux qui s’intéressent aux activités agricoles du Pays. D’autres

études du même Ministère ont porté sur les opportunités de création d’activités

agricoles au Bénin suivant les différentes zones agro écologiques. Cette deuxième

série de documents décrit les potentialités et les contraintes de chaque zone les

aptitudes culturales des sols, les cultures praticables ainsi que les activités agricoles

possibles qui en découlent. Ainsi les produits exportables de chacune de ces zones sont

décrits ainsi que leurs fiches techniques

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En dehors de ces études générales réalisées sur les productions agricoles, des

études plus poussées ont été réalisées sur la diversification agricole au Bénin telle que

la mission de reconnaissance PNUD/F.A.O n°53/90 DP-BEN du 2 Mai 1990 qui a

défini les différentes filières à promouvoir et fixé les différentes phases d’actions à

mener conséquemment. Les possibilités de développement du Bénin à travers la

diversification agricole ont été identifiées.

De cette étude fondamentale d’orientation sur la diversification agricole, des

études plus approfondies ont été menées sur les différentes filières ou groupe de

filières assorties des recommandations sur les conditions et les actions à mener pour

les émergences comme filières porteuses.

Ces études menées essentiellement par le bureau d’étude BDPA-SCETAGRI

ont concerné le maïs, le niébé, l’anacarde, le piment, le karité, les cultures

maraîchères.

Des études de faisabilité ont déjà été menées sur certaines filières et des

programmes d’actions ont été élaborées avec d’autres.

D’autres filières se sont directement imposées sans une étude approfondie et

ce grâce à l’action des promoteurs privés avec l’appui technique de l’Etat. C’est le cas

de l’ananas.

Des filières tombées en déclin connaissent des programmes de relance ou de

réhabilitation. Dans ce groupe nous avons le palmier à huile, le café, le karité

l’anacardier.

Au total et en fonction des actions déjà menées en faveur de la promotion des

filières on peut identifier les groupes suivants :

Filières ayant fait l’objet d’études de faisabilité

- Fruits et légumes pour l’exportation : le haricot, l’anacarde, l’oignon,

piment, tomate

- Oléagineux : arachide

- Tubercule : manioc, pomme de terre

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Filières connaissant un début de financement : le manioc

Filières en pleine relance :

- Le karité : privatisation des plantations et de l’usine de transformation en

cours.

- La tomate : privatisation en cours de l’usine de concentré de tomate

- Le palmier à huile : début de relance et besoin d’un financement

conséquent pour une relance effective

- Le maïs avec réhabilitation de la maïserie de Bohicon

- Café : actions encore très timides pour sa relance

Nouvelle filière en promotion : Ananas

Pour cette culture déjà en exportation il est indiqué qu’une étude de factibilité

soit menée pour mieux cerner les conditions de réussite de cette filière et

proposer des solutions pour lever les contraintes qui freinent son exportation.

VII - STRATEGIES A METTRE EN ŒUVRE POUR LA PROMOTION DES

CULTURES D’EXPORTATION ET LA DIVERSIFICATION AGRICOLE

Il n’y a pas de doute, le développement de l’économie nationale ne peut

prendre son appui que sur le secteur rural mais dans un contexte de compétitivité qui

exige une parfaite organisation des filières, des choix stratégiques réalistes basés sur

les avantages comparatifs et réciproques.

Dans la nouvelle lettre de déclaration de politique de développement rural

(1999), l’un des grands objectifs du secteur rural est le renforcement de la participation

du secteur au développement socio-économique du pays en contribuant entre autres à

la valorisation des potentialités agro-écologique par la diversification agricole et

l’augmentation de la productivité. Cette diversification permettra d’augmenter et de

varier les sources de recettes fiscales et les ressources d’exportation, permettra

d’assurer l’approvisionnement des unités agro-industrielles locales, de diversifier et de

sécuriser les sources de revenus des producteurs.

L’incohérence et l’inefficacité des interventions en milieu rural, la

désarticulation des actions créant une inégalité dans le développement des différentes

régions agricoles du pays ont fait que les potentialités et les grands atouts favorables à

la promotion de nombreuses filières agricoles notamment celles des cultures

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d’exportation n’ont plus guère connu d’évolution malgré les contextes macro

économiques favorables. Il s’agira désormais de définir des stratégies d’actions

conséquentes pour l’organisation des filières en tenant compte des conditions de

faisabilité bien étudiées d’avance. En terme de stratégies, il s’agira de mieux cerner les

mesures et les actions à mettre en œuvre pour lever les diverses contraintes identifiées

aux différentes étapes d’organisation de la filière déjà reconnue porteuse. Les

stratégies consisteront à résoudre les principaux problèmes qui freine l’évolution de

l’agriculture du pays dans une première approche et dans une seconde approche à lever

les goulots d’étranglement au niveau de chaque filière porteuse.

Stratégies pour lever les grandes contraintes générales

- Maîtrise de l’eau

L’exploitation des nombreuses réserves d’eau tant au niveau des bas-fonds

qu’au niveau des abords des différents cours d’eau par des micro aménagements de

conception simple et de taille adaptée aux capacités de gestion des populations

bénéficiaires. Ces aménagements communautaires pourront s’inspirer des expériences

des pays asiatiques telle que la coopération avec le Viet- Nam sous l’égide de la F.A.O

le fait déjà au Bénin sous forme d’opération pilote et expérimentale au niveau des bas-

fonds.

Il s’agira de généraliser cette approche d’aménagements communautaires et

d’en faire l’option comme l’outil principal et prioritaire de maîtrise d’eau. Dans le

cadre de la décentralisation territoriale et du développement local, la gestion se fera à

travers les structures décentralisées en accord avec les bénéficiaires directs et

regroupés dans un comité de gestion à la base. La formation des bénéficiaires sur la

gestion et l’entretien des ouvrages est nécessaire.

La mobilisation du financement nécessaire sera l’œuvre des bénéficiaires, des

structures décentralisées, de l’Etat, des Partenaires au développement notamment les

ONG.

- Le deuxième niveau des stratégies à mettre en œuvre pour la maîtrise de

l’eau est la promotion de la petite irrigation par la réhabilitation prioritaire

des anciens périmètres aménagés et abandonnés, la promotion des

systèmes de retenues d’eau.

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Le troisième niveau à exploiter dans ces stratégies concerne la réalisation des

aménagements hydroagricoles de grande envergure sous la responsabilité des

engagements de l’Etat et dans le cadre de la politique nationale en matière

d’aménagement du territoire. L’Etat par ces travaux mettra à la disposition des

populations des périmètres aménagés pour la promotion des filières adaptées

- Enfin l’utilisation des variétés adaptées et à cycle court.

- La mécanisation agricole

La stratégie à mettre en œuvre consistera :

- Au renforcement et au développement de la culture attelée, à la promotion

de la petite mécanisation et de la motorisation

- Le développement de la culture attelée passe par l’exploitation optimale

des matériels accessoires pour une utilisation qui embrasse la gamme

complète des opérations culturales possibles avec cet outil allant du labour

jusqu’au transport des récoltes.

Il s’agira d’exploiter au mieux toutes les capacités de cet outil de travail

maîtrisé déjà dans certaines régions du Pays et d’étudier son extension dans les autres

les régions par la résolution du problème relatif à l’élevage des animaux adaptés à la

culture attelée. Le renforcement de la capacité de la COBEMAG sera d’un grand

appui.

- La petite mécanisation est devenue une nécessité pour les zones comme le

Sud du Bénin où la culture attelée n’a pas pénétré et ou l’évolution agricole

caractérisée par l’installation des nouveaux agriculteurs modernes (jeunes

diplômés sans emplois). Aussi ces exploitations sont de taille modeste et

pas rentable pour supporter la grande motorisation

- La petite mécanisation se fera par la promotion des moto-culteurs qui sont

d’accès relativement plus facile (coût moins élevé que celui du tracteur) et

d’utilisation plus rentable avec les exploitations de taille modeste (2 à 5

hectares). Le problème de défrichement et d’essouchage constitue un

préalable à régler par des appuis au producteurs.

- Enfin la grande motorisation à promouvoir à travers la création de centres

expérimentaux de machinisme agricole par l’Etat et les initiatives des

opérateurs économiques privés sera nécessaire vu les exigences

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d’évolution de l’agriculture du pays. Ces centres expérimentaux

soutiendront la promotion d’entreprises privées de prestations de service

en mécanisation en appui aux producteurs agricoles.

- Toute cette politique de mécanisation agricole pourra faire l’objet d’un plan

directeur spécifique.

Semences et paquets technologiques améliorés et adaptés

La Chaîne semencière actuellement en cours et qui implique la Recherche

Agronomique, la Direction de L’Agriculture, les CARDER et les producteurs

multiplicateurs à la base doit être renforcée par la correction des insuffisances qui font

que la chaîne n’est pas encore fonctionnelle. Il s’agira de soutenir cette activité par un

programme d’assistance technique, matérielle et financière. L’Etat assurera cette

assistance qui permettra aux privés en occurrence aux OP d’assurer la multiplication,

la distribution des semences en accord avec les besoins exprimés.

Sensibiliser et encourager les producteurs à l’utilisation des semences

améliorées

Paquets technologiques

En ce qui concerne les paquets technologiques le système national de la

Recherche Agricole (SNRA) mettra à la disposition des acteurs du secteur rural en

occurrence les producteurs et les transformateurs des technologies appropriées,

profitables, adaptées aux conditions agro-écologiques et socio-économiques du milieu.

La démarche de recherche –développement pour garantir par l’approche participative

une meilleure appropriation de ces paquets technologiques par les utilisateurs sera

développée. L’Etat, le secteur privé, les partenaires, les ONG et les organisations des

producteurs seront mis à contribution pour le financement des activités de recherche

Commercialisation des produits agricoles

Les circuits de collecte, de commercialisation ne sont pas en général organisés

à l’exception du coton.

La stratégie consistera à organiser ces circuits primaires de collecte par les

Unions des producteurs (USPP, UDP, FUPRO) à travers les groupements de

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producteurs à la base à l’instar de ce qui se fait avec le coton. Cela exige des mesures

d’accompagnement dont notamment les crédits.

Les Unions des producteurs noueront des contrats de partenariat avec les

Exportateurs et Transformateurs.

Faire la promotion des Associations Professionnelles de commercialisation.

La SONAPRA devra renforcer ses actions en direction des cultures

d’exportation autres que le coton.

Les producteurs privés exportateurs et transformateurs des produits agricoles,

les organisations paysannes agricoles contribueront au financement de cette activité.

L’expérience du promoteur Adéossi pour la transformation du manioc en

cossette pour l’exportation est à étudier à travers l’organisation mise en place dans la

région de Savè avec des crédits aux producteurs du manioc et les centres de collecte du

produit à la récolte.

Une pareille expérience avait eu lieu avec un promoteur de la production du

café dans l’Atlantique.

La maîtrise des niveaux des productions est un facteur essentiel de la

commercialisation. Cela nécessite des données statistiques agricoles fiables et

régulières par filière à tous les niveaux. Pour cet objectif il faudra :

- Terminer l’opération de recensement général de l’agriculture réalisée et

dont les résultats ne sont pas encore connus.

- Mettre en place un mécanisme de standardisation des instruments de

collecte de données par tous les acteurs concernés.

- Renforcer les capacités de collecte régulière des données statistiques par la

dynamisation du système national intégré de Statistique Agricole (SNISA).

Qualité des produits et compétitivité

La conquête du marché extérieur est une exigence sur le plan de la qualité et

de la compétitivité des produits à promouvoir.

Il s’agira dans ce cadre :

- D’apporter par le biais de la vulgarisation un appui aux producteurs au

moment de la culture en végétation, de la récolte et de la préparation des

produits

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- D’appuyer les opérateurs économiques pendant les phases de collecte, de

conservation et de conditionnement des produits par les services de la

vulgarisation de la promotion de la qualité et du conditionnement des

produits.

- De sensibiliser les producteurs à l’utilisation des semences améliorées et

les opérateurs économiques à l’auto contrôle de la qualité des produits

agricoles par des formations et informations sur les règles et normes de

qualité :

- De procéder par les services compétents au contrôle de la qualité des

produits à l’exportation

- De renforcer les services de contrôle de qualité notamment la DPQC.

- De renforcer les actions par les études, la vulgarisation et la formation afin

d’accroître la productivité et de réduire les coûts de production.

- De favoriser la disponibilité des intrants spécifiques aux produits par la

prise en compte des besoins exprimés par les producteurs. La nécessité

d’appliquer les mesures de réduction des taxes douanières comme on le fait

avec le coton facilitera l’accès à ces intrants. Les USPP se chargeront de

leur distribution dans les zones non couvertes par les Distributeurs Agrées

Débouchés pour les produits à l’exportation

La recherche des débouchées est sous la responsabilité des opérateurs

économiques avec un appui de l’Etat dans son rôle de facilitateur

A ce titre il s’agira :

- De renforcer les actions de la chambre de commerce et d’industrie, du

Centre béninois du Commerce extérieur, du Conseil National des

Exportateurs, des Associations professionnelles agricoles (Association des

Exportateurs des Fruits et légumes).

- De former les organisations de Producteurs agricoles sur les problèmes de

suivi et de conquête des marchés, sur la gestion des informations.

- D’exploiter les représentations diplomatiques dans l’information dur les

marchés extérieurs et la promotion des produits du Pays à l’exportation.

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- De faire la promotion de nos produits par l’organisation et la participation

aux foires Agricoles

Conservation et Transformation

Ces activités sont dévolues au secteur privé et accompagnent la diversification

agricole car elles permettent d’accroître la valeur ajoutée et facilitent la conservation et

la commercialisation

En tirant leçon des expériences passées dans le cadre de l’installation des

grandes usines surdimensionnées, l’option nouvelle est la transformation par les

technologies adaptées aux capacités manageriales des utilisateurs ou promoteurs.

Cette nouvelle technologie artisanale se met déjà en place à travers les

transformations de maïs, du manioc, les noix de palme, l’arachide, la noix de cajou, le

karité.

Il s’agira de renforcer ce processus en définissant des technologies appropriées

facilement maîtrisables par les structures paysannes et les promoteurs privés.

Les expériences des pays comme le Ghana, l’Inde sont à explorer pour la

promotion de ces technologies au Bénin.

Les mesures d’accompagnement pour cette promotion concerneront la

formation adéquate tant des utilisateurs que des artisans locaux, le règlement du

problème des emballages et l’accès aux crédits

Relance des unités de transformation abandonnées

La privation de ces unités pourra se faire avec des opérateurs économiques

associés aux organisations des producteurs agricoles (USPP, FUPRO) sous forme de

partenariat entre ces deux types de catégories d’acteurs du secteur privé, l’une se

chargeant de la réhabilitation des plantations ou productions pour garantir la matière

première aux usines l’autre de la réhabilitation des usines. Ces réhabilitations pourront

concerner aussi les collectivités locales dans le cadre du développement local.

Les unités abandonnées concernées sont :

- Les rizeries notamment dans l’Atacora

- Le complexe de noix de cajou de Parakou

- La maïserie de Bohicon (en privation)

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- L’usine de concentré de tomate, de jus de tomate de Natitingou

- Le complexe Agrumicole de Za-Allahè

- La plupart de ces unités sont privatisées ou sont en voie de l’être. Il s’agira

pour les Unions de producteurs de négocier avec les repreneurs les

productions des matières premières

Rôles des Acteurs

Les producteurs

A travers leurs organisations les producteurs assurent la production, la collecte

des produits, la gestion des intrants, la multiplication des semences améliorées, la

promotion des produits. Ils doivent être formés et préparés à mieux jouer ce rôle.

A ce titre il s’agira :

- D’activer les Unions sous Préfectorales des Producteurs (USPP) des zones

hors coton

- De promouvoir les activités des USPP en général en faveur des autres

filières autre que le coton.

- D’aider à l’organisation des producteurs par filière du village jusqu’au

niveau national et ce à travers les Unions des producteurs (UDP-FUPRO)

- D’appuyer les programmes de professionnalisation de l’agriculture

L’Etat

Dans ses nouvelles mission, l’Etat a un rôle de conception de la politique, du

contrôle, du suivi, de promotion par les facilitations et les réglementations.

A ce titre :

- L’Etat renforcera à travers les CARDER et les organisations paysannes

l’encadrement des producteurs par la résolution du problème de déficit de

cet encadrement sur le plan quantitatif et qualitatif.

- L’Etat renforcera le programme de la Recherche Agronomique pour la

résolution des contraintes liées à la production agricoles et la mise à la

disposition des producteurs des paquets technologiques performants.

- Il favorisera le développement de la filière semencière

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- il appuyera les activités de conservation de transformation et d’exportation

des produits agricoles. Dans ce cadre,

- L’Etat prendra des mesures pour la réduction des obstacles fiscaux et de

réglementation qui pèsent sur les opératieurs économiques privés et la

levée des contraintes à l’exportation des produits agricoles. Il créera ainsi

un cadre incitatif dont la mise en œuvre doit comporter entre autres :

- La Révision du code des investissements

- Clarification des formalités douanières

- Révision des statuts d’acheteurs des produits agricoles afin d’inclure des

OPA

- Assurer la libre circulation des produits sur la route

- L’Etat veillera à la mise en œuvre d’une politique adéquate du contrôle de

la qualité des produits à l’exportation

- A la promotion des ventes à travers l’appui aux structures impliquées dans

cette promotion

- L’Etat aidera à la résolution du problème de financement des filières et

favorisera l’accès au crédit

- Aider à la création d’un cadre interprofessionnel capable de gérer la filière.

- L’Etat veillera à faire voter par l’Assemblée Nationale la Loi sur les

coopératives.

Les Privés

Le secteur privé constitue un groupe multisocioprofessionnel comprenant les

opérateurs économiques, les organisations paysannes agricoles, les organisations non

gouvernementales, des sociétés privées et sociétés d’Etat, les organisations.

professionnelles

Le secteur privé remplit des fonctions variées dans les domaines

d’approvisionnement, de production, de conservation, de transformation, de

commercialisation.

- L’organisation d’une filière est sous la responsabilité du secteur privé.

- Le secteur privé à travers les OPA et les ONG est impliqué dans plusieurs

actions du secteur rural comme la vulgarisation (n’est plus du seul ressort

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de l’Etat), les Aménagements, équipements et infrastructures (maîtrise de

l’eau) mécanisation, pistes rurales, les investissements, le financement dont

la création d’une banque agricole.

CADRE DE CONCERTATION DES ACTEURS DE LA FILIERE

Pour chaque filière les principaux acteurs sont les producteurs qui doivent en

leur sein c’est à dire à travers les USPP, UDP et FUPRO s’organiser en groupements

de producteurs au niveau des villages, communes et se regrouper en association

nationale. Une fois que les producteurs de la filière seront organisés à travers leur

association bien structurée et fonctionnelle, ils constitueront ainsi une force et seront

des partenaires responsables et incontournables au sein des acteurs de la filière.

Mais le développement n’est l’affaire des seuls producteurs, il concerne tous

les acteurs (Etat, Opérateurs économique, producteurs, transformateurs, partenaires au

développement, organisation non gouvernementales) et il est alors indispensable qu’un

cadre de concertation de toutes les catégories d’acteurs de la filière soit défini dans le

cadre de l’interdépendance et de la complémentarité de leurs différentes actions. Les

différents acteurs ont besoin de conjuguer ensemble beurs efforts en vue d’atteindre

des objectifs communs concernant la viabilité de la filière.

La création de ce cadre sera un prélude à l’organisation progressive de la

filière. Ce cadre de concertation à l’instar du comité interprofessionnel de la filière

coton aura pour rôle de coordonner et d’harmoniser les actions des différents acteurs et

l’Etat jouera un rôle d’arbitrage au sein de la filière.

A ce titre le cadre de concertation sera chargé :

- D’identifier et de recenser les problèmes et les besoins des acteurs de la

filière

- De contribuer à l’élaboration d’un programme national de développement

de la filière et de le soutenir.

- D’aider à la mobilisation des ressources nécessaires à l’exécution du

programme

- De coordonner les activités de toutes les structures intervenant dans la

filière

- de promouvoir et de faciliter des relations entres les acteurs de la filière.

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Comme membres composant ce cadre de concertation on peut retenir :

Niveau acteurs du secteur privé

- Représentants (Bureau) de l’Association nationale des producteurs du

produit concerné

- Un représentant de la FUPRO-bénin

- Un représentant de la chambre de commerce et d’industrie

- Un représentant des commerçants

- Un représentant des importateurs et distributeurs des intrants agricoles

- Un représentant du CNEX

- Un représentant de la FECECAM

- Deux représentants des ONG intervenant dans la filière

Au niveau des acteurs du secteur public

MDR

- Cabinet ( SG et DPP)

- SONAPRA

- ONS

- INRAB

- Le CARDER concernés

Ministre chargé du Plan

Deux représentants

Ministère chargé des industries

Un représentant

Ministère des finances et de l’Economie

Un représentant

Ministre chargé du commerce

Un représentant du cabinet

Un représentant du CBCE

Au niveau des partenaires au développent

- Banque Mondiale

- PNUD/F.A.O.

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- Union Européenne

- Coopérations bilatérales intéressées.

LE FINANCEMENT

Rechercher l’adéquation entre le concept de l’agriculture est la base de

l’économie du pays et l’affectation des ressources financières de l’Etat aux

programmes de développement.

L’un des objectifs prioritaires du Projet de Restructuration des Services

Agricoles (PRSA) était la prise en charge par l’Etat du besoin financier pour le

fonctionnement des services agricoles. Cela permettra à ces services d’accomplir leurs

missions notamment l’encadrement du monde rural pour la promotion des filières. Le

Programme d’Investissement Public (PIP) devra intervenir plus en force dans les

programmes de développement des filières et les négociations de l’Etat pour la

mobilisation des aides extérieures devra s’étendre aux autres cultures autres que le

coton.

Au niveau de la mobilisation des ressources locales, il s’avère nécessaire

l’implication des opérateurs économiques privés dans le financement des filières par

un partenariat entre eux et les producteurs à travers les contrats.

Les producteurs eux-mêmes devront créer par filière leurs Associations des

producteurs qui constitueront des forces de pression vis à vis de l’Etat et des

Partenaires. Ces Associations constitueront des forces économiques qui contribueront

au financement de leurs programmes de développement

FACTEURS EXOGENES

Incohérence dans la mise en œuvre des politiques

La mise en ordre sur laquelle va déboucher le Schéma directeur du secteur

devra être respecté par tous et tout le temps. Cela milite en faveur de la prise d’une loi

par l’Assemblée Nationale afin que Schéma directeur puisse s’imposer à tous.

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Inexistence de structure chargée de la promotion des filières

La SONAPRA et l’ONS doivent changer de stratégies pour quitter le stade de

sociétés cotonnières pour embrasser leurs missions initiales de promotion agricole et

de stabilisation des prix des filières agricoles.

La volonté politique doit être clairement manifeste à ce sujet.

Méfaits de la politique politicienne

Des mesures étaient fixées par le Chef de l’Etat pour clarifier les fonctions

politiques et les fonctions techniques. Il s’agira que les Membres du gouvernement et

les Autres Autorités Administratives et Politiques respectent ces textes et que la Presse

en fasse une large diffusion.

Sur le plan politique il faudra des textes réglementant le financement des

Partis Politiques.

QUELQUES ACTIONS PRIORITAIRES SUR LES CULTURES

D’EXPORTATION

Anacardier et karité : Production irrégulière à maîtriser par la fourniture de paquets

technologiques performants (matériel végétal, techniques culturales), par la recherche

agronomique. Organiser les circuits commerciaux et faire la promotion des petites

unités de transformation.

Manioc : L’organisation de la production de boutures de variétés améliorées et

performantes (20 à 25 tonnes/ha) est la première priorité dans ce programme de

promotion de la filière.

Fruits et légumes : En attendant l’augmentation des productions pour permettre le

transport à l’exportation par bateau , l’Etat devrait aider à régler le problème du fret

aérien très élevé et qui constitue la principale contrainte actuelle

Palmier à huile : Le développement d’un programme de ce produit passe par la

promotion des plantations villageoise avec du matériel végétal sélectionné et résistant

à la sécheresse.

Arachide : Promotion des semences améliorées et augmentation de la production sont

les priorités pour la relance de cette culture.

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Pomme de terre (produit import-substitution)

Les Priorités concernent le règlement du problème des semences et la maîtrise

de l’itinéraire technique par les producteurs.

La résolution du problème de conservation et l’organisation de la

commercialisation sont des nécessités pour la promotion de cette culture.

Niébé : La vulgarisation des variétés améliorées (voir IITA) et des techniques de

protection phytosanitaire du stade végétatif au grain stocké est la priorité essentielle

pour la promotion de cette culture.

Le Maïs : la maîtrise du surplus à exporter et l’amélioration des rendements

constituent les priorités à étudier dans le cadre de la promotion de cette culture

comme un produit à l’exportation.

Le Coton

Au niveau de la production, le problème de la maîtrise du coût reste encore

posé.

Il s’agira de renforcer la capacité de l’encadrement, la formation

professionnelle des producteurs et la limitation de la production aux zones réellement

favorables à la culture du coton. Cette réduction de la pression sur le coton se fera

grâce à la promotion d’autres filières.

Dans le cadre des réformes en cours au niveau de la filière, tout en optant pour

la privatisation de la sous-filière intrants, il faudra impliquer davantage les services

compétents de l’Etat (RCF, CARDER) pour le contrôle de la qualité des intrants et les

conditions techniques de leurs mises en place auprès des producteurs

Dans cette privatisation de la filière notamment de la sous filière intrants, il

faudra renforcer le rôle de la chambre d’Agriculture qui si elle revient fonctionnelle

est la structure représentative de toutes les organisations professionnelles Agricoles.

Cette privatisation doit se faire de façon progressive en fonction du

renforcement de la capacité de gestion des OP.

Enfin la libéralisation de la commercialisation du coton graine n’est pas à

recommander dans le contexte actuel du niveau d’organisation des producteurs, des

égreneurs et de ce face aux fluctuations des pris du coton fibre sur le marché

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international. La fixation des prix telle que cela se fait actuellement est assez

démocratique, participatif et offre plus de sécurité et de garantie pour le producteur.

CONDITIONS DE REUSSITE DE LA PROMOTION DES CULTURES A

L’EXPORTATION

Au niveau de l’Etat

- La volonté politique de l’Etat doit aller de l’affirmation à la mise en œuvre

d’un programme national de diversification agricole, avec une priorisation

des actions dans le temps et dans l’espace (pour le développement

harmonieux et équilibré des régions).

- Ce programme doit s’inscrire dans le programme d’action du

gouvernement ainsi que son financement sur les programmes

d’investissement publique en ce qui concerne les contreparties aux

financement extérieurs et des promoteurs.

- La question de la réforme foncière doit être judicieusement étudiée afin de

rendre les terres disponibles accessibles aux producteurs et sécuriser les

investissements dans le secteur

- La révision de la législation coopérative dont le projet de lois est en

instance à l’Assemblée nationale

Elle est nécessaire pour permettre aux organisation paysannes agricoles de

fonctionner comme les structures autonomes et d’assumer des fonctions en

tant que des opérateurs économiques.

- L’intégration régionale des marchés agricoles et leur protection éventuelle

des importations subventionnées à l’origine,

- La promotion effective du secteur privé dans son rôle de promoteur

économique,

- L’Etat devra favoriser l’allègement de la réglementation et des formalités

requises en matières d’exportation.

- La formation des acteurs de la filière de la production à l’exportation

- L’exonération des taxes à l’importation de certains équipements et intrants

agricoles.

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- L’installation d’entrepôts frigorifiques au port et à l’aéroport pour

l’exportation des fruits et légumes.

- L’installation d’une usine de pâte à papier pour la cartonnerie afin de faire

face au problème des emballages

- La participation des opérateurs économiques aux foires, expositions, salons

et autres manifestations commerciales en vue de la promotion des produits

béninois et une meilleure connaissance des marchés internationaux

- L’Etat appuyera le développement des infrastructures de base allant des

pistes pour faciliter l’écoulement des produits aux infrastructures de stockage des

récoltes afin de permettre aux groupements de producteurs d’avoir les moyens

physiques d’organisation des filières

Le Secteur Privé

- Les Producteurs doivent renforcer et élargir leurs activités au stockage et à

la commercialisation des produits agricoles. Leur formation est nécessaire.

Ainsi les USPP ne se limiteront plus au seul coton mais s’organiseront pour la

promotion des autres filières

- A côté des organisations de producteurs agricoles (OPA) il est nécessaire

que les autres acteurs d’une filière à savoir les transformateurs, les

commerçants se regroupent en Associations des transformateurs, en

Association d’exportateurs allant des villages jusqu’au niveau national.

- Les Opérateurs économiques sont encore peu rompus avec l’implication

dans les filières agricoles et ont besoin d’être assistés et formés dans les

domaines de production, de gestion et de stratégie commerciale.

- Les Exportateurs renforceront leurs activités par les relation de partenariat

avec les firmes étrangères des réseaux commerciaux déjà rodés dans

l’expertise commerciale. Ceci faciliterait l’accès des exportateurs du Bénin

aux marchés extérieur et la maîtrise des exigences de ces marchés.

- Aussi dans le cadre d’une filière, les Opérateurs économiques pourront

nouer les contrats avec les producteurs à travers leurs organisations afin de

garantir la régularité des approvisionnements des produits et leur qualité.

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Le contrat peut aller à la mise en place des crédits de campagne par les

Opérateurs économiques en faveur des producteurs.

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ANNEXES I

ZONES AGRO ECOLOGIQUES

ZONE 1

Regroupe les sous-Préfectures de Karimama, Malanville et le Nord de Kandi

dans le Département de l’Alibori. On y rencontre deux types de sol : les sols

ferrugineux sur socle cristallin et les sols alluviaux très fertiles du fleuve Niger.

La zone est exposée à une forte l’érosion.

Les principales cultures sont le mil, le sorgho et le niébé. On y pratique aussi

le coton, le maïs, le riz, le néré l’oignon, le maraîchage le long des fleuves Niger et

Alibori. La pomme de terre est une culture qui est nouvellement introduite. Les atouts :

vastes étendues de terres cultivables et la culture attelée pratiquée. Les terres en

bordure des fleuves permettant de pratiquer en ampleur les cultures de contre saison :

maraîchage (piment, tomate). L’existence de deux marchés importants à savoir

Karimama et Malanville offrent les possibilités de commercialisation des produits

agricoles.

ZONE II

La zone II couvre les sous préfectures de Kérou et le Nord Est de Kaouandé

dans le Département de l’Atacora et les sous préfectures de Banikoara, Sègbana,

Gogonou et le Sud de Kandi dans le Département de l’Alibori.

Le climat est le type soudanien avec une seule saison de pluie (800 à 1200

mm/an).Les sols sont ferrugineux sur socle cristallin

La culture cotonnière est très développée et insuffle à la zone une dynamique

socio-économique. Les conditions agro-écologiques permettent une gamme variée de

cultures annuelles : coton, maïs, arachide, sorgho.

Les cultures pérennes : Le karité, et l’anacardier

Les tubercules que sont l’igname et le manioc y sont pratiquées pour la

fabrication des cossettes d’igname et de manioc.

La culture attelée est très développée ainsi que la commercialisation des

produits agricoles et animaux.

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ZONE III

La zone III représente le Sud Borgou à l’exception du Sud Tchaourou. Elle

s’étend à Pélunco et l’Est-Djougou dans le Département de Donga, le Nord

Tchaourou, Parakou, les sous préfectures de N’Dali, Perèrè, Nikki, Sinendé, kalalé et

Bembèrèkè dans le Borgou.

Le climat est type soudanien avec une seule saison pluvieuse. Les sols sont du

type ferrugineux tropicaux. Ils sont de fertilité variables et très sensibles au lessivage.

La végétation est caractérisée par une savane arbustive arborée dominée par

Batyrospermparkiki ( Karité).

Le système de culture est dominé par le Sorgho et l’igname avec une forte

extension du coton et du maïs. On y pratique également les cultures de manioc,

d’arachide, du riz et de cultures maraîchères.

C’est une zone de grands atouts :

- Une agro-écologie favorable aux cultures fruitières et forestières.

- La disponibilité en terre.

- La pratique avancée de la culture attelée

- La facilité d’acquisition de matériels agricoles (COBEMAB)

- Les prestations de services agricoles : labour, transport des récoltes

- L’élevage relativement développé

- La transformation des produits agricoles : gari, huile d’arachide, égrenage

–coton, usine de noix de cajou.

La commercialisation des produits agricoles : graines de néré, de karité, les

agrumes, le bois

ZONE IV

Elle couvre les sous-préfectures de Ouaké, Copargo , Boukoumbé, Tanguiéta,

Matéri, Natitingou, Toukountouna, Kouandé, Cobly et l’Ouest de Djougou.

Le climat est du type soudanien mais tire beaucoup vers le Sahélien avec des

pluies aléatoires et très irrégulières. Les sols sont de types ferrugineux sur socle

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profond avec une faible réserve en eau. Ces sols sont peu fertiles sauf au niveau des

bas-fonds.

Les systèmes de culture sont basés sur le mil, le sorgho, le fonio, le voandzou,

le niébé l’arachide. Les bas-fonds et certaines poches d’eau offrent les possibilités de

cultures de taro, de patate douce, du riz et des cultures maraîchères de contre saison.

Le petit élevage est largement pratiqué.

La collecte et la commercialisation de petits ruminants

La commercialisation des graines de néré

ZONE V

C’est une zone soudano-guinéenne à pluviométrie relativement forte (1100

1400) mm/an) qui couvre les départements de l’Atacora, du Borgou, du Mono, de

l’Ouémé et du Zou.

- Dans l’Atacora ce sont les sous préfectures de Bassila avec beaucoup de

terres vierges.

Comme production végétales possibles : igname, maïs, manioc, arachide, riz,

les agrumes et l’anacarde. Collecte et commercialisation des graines de néré, amandes

de karité, igname maïs et arachide en direction du Togo et le Djougou.

Dans le Borgou la zone V couvre le Sud de la sous préfecture de Tchaourou et

les cultures vivrières y sont pratiquées.

La commercialisation des produits agricoles igname, cossette d’igname et le

manioc sont très pratiquée.

Dans le Mono. Le Nord des sous préfectures d’Aplahoué et de Klouékanmè et

le Nord Est du Lalo..

Régions de grandes possibilités de productions agricoles : cultures annuelles,

fruitières. La collecte et la commercialisation des produits agricoles.

Dans l’Ouémé ce sont le Nord de la sous préfecture de Kétou et le Nord de la

sous préfecture de Pobè.

Cette zone 5 est très favorable à l’agriculture : maïs, niébé, arachide, manioc,

igname, coton. La collecte et la commercialisation de maïs, du niébé, de l’igname

constituent des activités porteuses.

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Dans le Zou la zone V couvre les sous préfectures du Zou Nord et Nord du

Djida. Les cultures annuelles igname, manioc, coton arachide niébé, maïs, le piment

sont pratiquées.

Les cultures maraîchères de contre saison et le riz se pratiquent dans les bas-

fonds (Dassa, Glazoué, savalou).La commercialisation de produits vivriers et dérivés

est très développée.

ZONE VI

Cette zone s’étend sur les départements du Plateau de l’Atlantique, du Mono-

Coufo, de l’Ouéme et du Zou.

Elle est caractérisée par un climat de type soudano guinéen avec deux saisons

pluvieuses et des sols de terre de barre dégradés profonds et faciles à travailler.

ATLANTIQUE

Forte pression démographique (230 habitants au km²).La disponibilité des

terres varie d’une localité à une autre. Les circonscriptions administratives couvertes

sont : Allada, Zê, Torri-Bossito et kpomassè. Zone offrant un vaste réseau de marchés

ruraux et urbains d’échanges en produits divers ;

La production végétale concerne le maïs, l’arachide, le niébé, le manioc, le

piment, le café, les fruitiers (mangue, agrumes, ananas) le palmier à huile. Les cultures

maraîchères, les élevages, l’aviculture, la pisciculture.

La transformation des produits agricoles (gari, huile)

La commercialisation des produits agricoles, maïs, gari, huile d’arachide huile

de palme

La production maraîchère

Les transformations de produits : huile d’arachide, gari

Collecte et commercialisation de produits agricoles

La pisciculture

ZONE VII

Elle s’étend sur les départements de l’Atlantique, du Mono, de l’Ouémé et du

Zou.

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Elle est caractérisée par un climat de type soudano-guinéen avec deux saisons

de pluie. Les sols sont argileux, profonds et humifères. Ils sont fertiles mais souvent

hydromorphes et difficiles à travailler. Le système de cultures est dominé par le maïs

(en tête de rotation), le niébé, le manioc et les cultures maraîchères, le riz, les essences

forestières. Les petits élevages, l’aviculture,

- Dans l’Atlantique c’est la sous préfecture de Toffo qui est concernée avec

la dépression de la Lama.

- Dans le Mono, c’est la sous préfecture le Lalo avec ses sols très argileux,

peu perméables, boueux et glissants, très difficiles à travailler. C’est une

zone difficile d’accès. On peut y pratiquer la culture du palmier à huile, les

essences forestières

La transformation : huile de palme.

- Dans le Plateau les sous préfectures couvertes sont celles de Pobè, et

d’Adja-Ouèrè. Les sols sont fertiles et très lourds avec des risques

d’inondations.

La distribution des intrants

Mono-couffo

Les circonscriptions administratives concernées sont : Djakotomey, Toviklin,

Klouékanmè, Bopa, Dogbo-tota et Houéyogbé.

Les productions végétales sont celles identifiées dans l’Atlantique.

OUEME-PLATEAU

Les circonscriptions administratives concernées sont : Sakèté, Ifangnin

Avrankou, Adjarra, Akpro-Missérété et Porto-Novo

Régions plus au Nord offrent plus de disponibilités de terres que les régions

plus au Sud.

Diverses spéculations peuvent être entreprises : maïs, manioc, niébé, cultures

fruitières (agrumes, ananas) le palmier à huile.

Les élevages, la pisciculture

La commercialisation des produits vivriers

La production d’huile d’arachide, d’huile de palme, gari

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ZOU

Les circonscriptions administratives couvertes : Aglangnizou, Abomey,

Zakpota, Covè, Zangnando et Zogbodomey.

Les activités porteuses :

Productions végétales : maïs, niébé, l’arachide, le manioc, le piment, et

accessoirement le coton les fruitiers (mangues, agrumes).

Les élevages

d’inondation

Le palmier à huile, les essences forestières, la transformation (huile de palme)

ZONE VIII

S’étend sur les départements de l’Atlantique du Mono et de l’Ouémé

Le climat est du type soudano-guinéen avec deux saisons de pluie. On y trouve

des sols alluviaux très fertiles et des sols sableux peu fertiles sur le Littoral.

Le système de culture est dominé par le maïs (en tête de rotation), le niébé et

les cultures maraîchères. Le maïs et le manioc constituent les principales cultures des

zones sableuses.

Dans les départements Atlantique – Littoral, la zone englobe les

circonscriptions urbaines de Cotonou, de Ouidah et les sous préfectures d’Abomey-

Calavi et de Sô-Ava. Elle est caractérisée par une très faible disponibilité en terre,

production vivrières et maraîchères de contre saison dans la vallée maïs frais, tomate,

piment, légumes

- Pisciculture – petits élevages

- Commercialisation des produits agricoles

- Transformation : huile de palme, gari

Dans le Mono, la zone couvre les circonscriptions administratives de

LOKOSSA, de Comé et de grand-popo. Elle est caractérisée par des sols sableux sur le

Littoral. Elle dispose des sols colluviaux et alluviaux assez fertiles

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C’est une zone fluvio-lacustre où les risques d’inondation sont grands pour les

cultures.

Par contre les importantes ressources hydro-agricoles (marais, bas-fonds, plans

d’eau) peuvent être aménagées pour la production maraîchère, le riz et la pisciculture

Dans le Département de l’Ouémé, la zone s’étend aux sous préfectures

d’Adjohoun, des Aguégués, de Dangbo, de Bonou et de Sèmè podji.

Les cultures maraîchères dans les zones marécageuses, dans les plaines

alluvionnaires très fertiles de Dangbo, d’Adjohoun, le maïs, le Niébé, la tomate et le

piment y sont avantageusement pratiqués ainsi que le palmier à huile.

La zone est celle de la pisciculture par excellence

La commercialisation des produits vivriers est très développée.

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ANNEXES II BIBLIOGRAPHIE

1) Ateliers départementaux sur le développement rural

MDR – Juin 1996

2) Avant-projet du programme d’action national de lutte contre la désertification au

Bénin

MEHU - 1998

3) Déclaration de politique de développement rural

MDR – Mai 1991

4 ) Le développement du secteur rural.

Communication présentée à la conférence économique nationale

Décembre 1996

5) BENIN : La diversification agricole mission de reconnaissance

Mission de reconnaissance

Rapport n° 53/90 DP –BEN du 29 Mai 1990

PNUD/F.A.O

6) Etude sur l’avenir du secteur rural : rapport sur l’agriculture et les productions

végétales par SODETEG- Juin 1989.

7) Etude de faisabilité du Programme d’Appui à la promotion des filières Anacarde,

Arachide, Manioc, pomme de terre et Haricot sec.

MDR – Mai 1997

8) Etude des filières Maïs, Niébé, Anacarde et Piment

7 tonnes

MPRE-MDR

Décembre 1995

9) Fiches signalétiques sur les filières Maïs, Arachide, Karité, Pomme de terre,

Anacarde, Palmier à huile, Ananas, Café, Manioc, Niébé, Coton, Tabac etc..

DAPS/MDP

Mars 1994

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10) Les opportunités de créations d’activités agricoles au Bénin

MDR-Mars 1994

11) Plan Directeur de la Recherche Agricole au Bénin

INRAB/MDR

Avril 1995

12) Programme d’Appui au secteur rural (PASA) volumes 1 et 2.

MDR Mai 1997

13) Plan d’orientation 1998-2000 – BENIN

MPRE-PE – Juillet 1998

14) Projet de document de politique de développement rural – Etude ADE

MDR Décembre 1990

15) Rapport final d’exécution du Projet de restructuration des services agricoles

(PRSA)

MDR –Juin 1999

16) Stratégies de relance et de croissance agricoles dans les Pays membres de la

Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre

(CMA/AOC)

Janvier 1994

17) Table ronde sur le secteur rural

MDR-MPRE

Septembre 1995

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ANNEXES III TERMES DE MANDAT DU CONSULTANT NATIONAL, SPECIALISTE, EN

CULTURES D’EXPORTATION/DIVERSIFICATION ET

COORDONNATEUR NATIONAL DU PROJET

Sous la supervision technique de la Division de la Production agricole et de la

Protection (AGP), en étroite collaboration avec le Consultant international et Chef de

mission, le Coordonnateur national et spécialiste en cultures d’exportation et

diversification exécutera les tâches suivantes :

1/ participer au choix définitif des sous secteurs et thèmes majeurs à

considérer dans l’étude ;

2/ participer à la préparation du plan de travail et au planning des activités de

préparation du Schéma directeur ;

3/ participer à la revue du programme d’investissement et de coopération

technique en cours ;

4/ étudier l’évolution durant ces dernières années et la situation actuelle de la

production, en termes de quantité et de qualité de principales cultures d’exportation ;

5/ évaluer leur potentiel de développement par rapport à tous les facteurs

inhérents.

6/ examiner les questions de professionnalisation des intervenants, du

développement du partenariat et de promotion de l’initiative privée ;

7/ examiner la stratégie d’appui aux filières par rapport à la sécurité

alimentaire ;

8/ analyser toutes les contraintes naturelles, techniques et autres, endogènes et

exogènes notamment dans les domaines de la recherche, de la vulgarisation, des

techniques de production, de la méthodologie de propagation des techniques

culturales, du transfert de technologies, de la protection des cultures, etc…

9/ élaborer une politique et une stratégie sous-sectorielles pour résorber les

contraintes rencontrées à différents niveaux, afin de développer la production et la

diversification des cultures d’exportation et préparer un plan d’action sectoriel

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comprenant des ébauches ou des volets de programmes/projets s’intégrant

parfaitement dans le cadre de la stratégie sectorielle de développement agricole et

rural.

10/ participer à la coordination des contributions des autres consultants et à

leur intégration d’une manière cohérente.

11/ assurer l’organisation de la concertation nationale avec les partenaires au

développement ;

12/ préparer un rapport de fin de mission rendant compte de ses activités

Qualifications :

Agronome/Agro-économiste, spécialiste des cultures d’exportation avec une

bonne connaissance des cultures du Bénin. L’agronome devra avoir une expérience

pratique d’au moins 10 ans en recherche et/ou vulgarisation. Une excellente

connaissance du français est exigée.

Durée : 2 mois

Lieu : Cotonou avec déplacements sur le terrain si nécessaires.