Cosmologie descendante et visualisation créative Compte...

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Cosmologie descendante et visualisation créative 1 Compte-tenu de la floraison d’articles New Age vantant les mérites de la visualisation, il importe de clarifier un tant soit peu ce thème en le liant au questionnement de la physique contemporaine. Tout ne peut pas être affirmé au nom d’une approche subjective ; la « magie » de l’Univers ne peut non plus être évoquée à propos de tout et de rien. Pour y voir plus clair, il convient tout d’abord de revoir les enjeux de cette fameuse cosmologie descendante. LA COSMOLOGIE DESCENDANTE Toute une partie de la Théorie de la Double Causalité repose sur une interprétation spéculative et métaphysique du principe de causalité inversée constatée dans le domaine de la physique. Philippe Guillemant fait ainsi remarquer : « La Théorie de la Double Causalité (TDC) vient de recevoir un soutien très inattendu de la part d'un physicien de renom - Stephen Hawking - qui dans son dernier livre "The Great Design" traduit en français sous le titre "Y a-t-il un grand architecte dans l'univers?" reprend tous ses arguments de base, y compris celui qui pouvait sembler le plus stupéfiant: le concept de déterminisme inversé, qui s'avère tout à fait équivalent à la Cosmologie Descendante - ou Cosmologie Top-Down - avancée par Stephen Hawking, puisqu'il écrit page 171: « En cosmologie, il faut renoncer à voir l'histoire de l'univers selon une approche ascendante supposant une histoire unique avec un point de départ et une évolution, mais au contraire adopter une approche descendante en remontant le cours des histoires possibles à partir du présent.... Voilà qui nous conduit à une conception radicalement différente de la cosmologie et de la relation de cause à effet car les histoires qui contribuent à la somme de Feynman n'ont pas d'existence indépendante: elles dépendent de ce que l'on mesure. Ainsi, nous créons l'histoire par notre observation plutôt que l'histoire nous crée ». Stephen Hawking ne se contente donc pas de parler d'une création de l'histoire par notre observation, il reconnaît que cela entraîne la nécessité de revoir notre conception de la relation de cause à effet, s'agissant de remonter le temps en faisant dépendre les causes de leurs effets, ce qui n'est pas autre chose qu'un déterminisme inversé. Mais ce n'est pas tout ! Non seulement Stephen Hawking met en avant cette idée fondatrice de la TDC, mais pour alimenter sa propre théorie il avance presque toutes les autres interprétations des résultats de la recherche sur lesquelles la TDC est fondée : 1. nous créons la réalité par notre observation, 2. cette création est plus exactement une sélection parmi toutes les réalités possibles, 3. toutes les réalités possibles sont créées automatiquement par l'univers, 4. l'histoire vécue se crée du présent vers le passé, et non du passé vers le présent, 5. la théorie du multivers (des univers parallèles) est la meilleure interprétation de la Mécanique Quantique, 6. la théorie des cordes M est la meilleure théorie de grande unification. Malgré ces 6 points de convergence, Stephen Hawking aboutit à des conclusions opposées à la Théorie de la Double Causalité authentique (celle qui explique les synchronicités) car il postule un véritable dogme en sciences: LE DETERMINISME qui, contrairement à ce que l'on pense, n'est pas scientifique, mais seulement indispensable à la science actuelle (à cause des équations déterministes sur lesquelles elle est fondée). C'est la raison pour laquelle Monsieur Hawking est contraint de nier l'existence du libre arbitre ainsi que l'existence de Dieu.

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Cosmologie descendante et visualisation créative

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Compte-tenu de la floraison d’articles New Age vantant les mérites de la visualisation, il importe de clarifier un tant soit peu ce thème en le liant au questionnement de la physique contemporaine. Tout ne peut pas être affirmé au nom d’une approche subjective ; la « magie » de l’Univers ne peut non plus être évoquée à propos de tout et de rien. Pour y voir plus clair, il convient tout d’abord de revoir les enjeux de cette fameuse cosmologie descendante. LA COSMOLOGIE DESCENDANTE Toute une partie de la Théorie de la Double Causalité repose sur une interprétation spéculative et métaphysique du principe de causalité inversée constatée dans le domaine de la physique. Philippe Guillemant fait ainsi remarquer :

« La Théorie de la Double Causalité (TDC) vient de recevoir un soutien très inattendu de la part d'un physicien de renom - Stephen Hawking - qui dans son dernier livre "The Great Design" traduit en français sous le titre "Y a-t-il un grand architecte dans l'univers?" reprend tous ses arguments de base, y compris celui qui pouvait sembler le plus stupéfiant: le concept de déterminisme inversé, qui s'avère tout à fait équivalent à la Cosmologie Descendante - ou Cosmologie Top-Down - avancée par Stephen Hawking, puisqu'il écrit page 171:

« En cosmologie, il faut renoncer à voir l'histoire de l'univers selon une approche ascendante supposant une histoire unique avec un point de départ et une évolution, mais au contraire adopter une approche descendante en remontant le cours des histoires possibles à partir du présent.... Voilà qui nous conduit à une conception radicalement différente de la cosmologie et de la relation de cause à effet car les histoires qui contribuent à la somme de Feynman n'ont pas d'existence indépendante: elles dépendent de ce que l'on mesure. Ainsi, nous créons l'histoire par notre observation plutôt que l'histoire nous crée ».

Stephen Hawking ne se contente donc pas de parler d'une création de l'histoire par notre observation, il reconnaît que cela entraîne la nécessité de revoir notre conception de la relation de cause à effet, s'agissant de remonter le temps en faisant dépendre les causes de leurs effets, ce qui n'est pas autre chose qu'un déterminisme inversé.

Mais ce n'est pas tout ! Non seulement Stephen Hawking met en avant cette idée fondatrice de la TDC, mais pour alimenter sa propre théorie il avance presque toutes les autres interprétations des résultats de la recherche sur lesquelles la TDC est fondée :

1. nous créons la réalité par notre observation, 2. cette création est plus exactement une sélection parmi toutes les réalités possibles, 3. toutes les réalités possibles sont créées automatiquement par l'univers, 4. l'histoire vécue se crée du présent vers le passé, et non du passé vers le présent, 5. la théorie du multivers (des univers parallèles) est la meilleure interprétation de la

Mécanique Quantique, 6. la théorie des cordes M est la meilleure théorie de grande unification.

Malgré ces 6 points de convergence, Stephen Hawking aboutit à des conclusions opposées à la Théorie de la Double Causalité authentique (celle qui explique les synchronicités) car il postule un véritable dogme en sciences: LE DETERMINISME qui, contrairement à ce que l'on pense, n'est pas scientifique, mais seulement indispensable à la science actuelle (à cause des équations déterministes sur lesquelles elle est fondée). C'est la raison pour laquelle Monsieur Hawking est contraint de nier l'existence du libre arbitre ainsi que l'existence de Dieu.

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Pour sauver l’a priori déterministe, Hawking est ainsi contraint à inventer une catégorie non-scientifique à côté du hasard et de la nécessité : celle des coïncidences heureuses qui ne peuvent être expliquées ni par les équations de la science ni même par une approche hypothétique rigoureuse. Le raisonnement simple – et simpliste ! – consiste à dire : puisque nous constatons ces étranges coïncidences, c’est qu’elles pouvaient émerger des possibles de l’Univers même si les probabilités favorables sont infinitésimales. Ce tour de passe passe connu renvoie à une évidence trop peu soulignée, signalée par Christian Magnan dans son livre intitulé « Et Newton croqua la pomme » : « Au fond si elle daigne l'avouer, la science ne connaît pas le temps - transcendant, extérieur, parfait, établi, absolu - mais seulement l'instant - immanent, incarné, fini, fugitif, provisoire, relatif, fabriqué. » Pourtant, il y a bien une nécessité à postuler un déterminisme inversé: quelque chose indéniablement vient du futur, des univers parallèles, d’une réalité qui n’est pas sous l’influence du hasard ni des lois connues de notre univers. Techniquement, même s’il est possible de postuler encore une forme de déterminisme dans les univers parallèles, rien ne l’indique et plus largement nous n’en savons rien. Et plus grave, comme le faisait remarquer Philippe Guillemant à propos du livre de M. Hawking : « Par ailleurs, sa théorie présente un défaut majeur: elle ne dit aucun mot sur la question fondamentale de savoir quels sont les observateurs-acteurs de l'univers qui créent la réalité (hommes ? animaux ? plantes ? cailloux ? machines ? ...). Or il est facile de comprendre pourquoi Stephen Hawking esquive cette question: lui apporter une réponse reviendrait à faire la différence entre les objets de l'univers qui ont le statut d'observateur-acteur et ceux qui ne l'ont pas, et ce serait aussi inconcevable pour lui que de faire la différence entre les objets de l'univers qui ont un libre arbitre et les autres. Inconcevable, car cela briserait son dogme déterministe qui oblige à considérer tous les êtres humains comme des machines biologiques.

En vérité je vous le dis, ce statut d'observateur-acteur de l'univers enfin reconnu par la science s'accompagnera bel et bien de la propriété de libre arbitre - sans laquelle il ne pourrait y avoir d'observateur agissant par réduction de la superposition d'états ».

Cette conclusion vient bousculer nos représentations toutes faites ou implicites du Tout. Elle

nécessite de revoir ce que nous tenions pour acquis et singulièrement la notion du temps.

QU’EST-CE QUE LE TEMPS ?

« Qu’est-ce que le temps? Sain-Augustin écrivait à propos du temps que « quand personne ne

me demande, alors je sais ce que c’est. Mais si je veux l’expliquer à qui me demande, alors je

ne sais plus ».

Certains des plus grands esprits de l’Histoire ont tenté de répondre à cette simple question.

Pour Isaac Newton, le temps était une entité absolue et indépendante de toute chose. Pour

Einstein, le temps était relatif et élastique, dépendant du point de référence de l’observateur.

Il démontra (et ceci est prouvé expérimentalement) que le temps peut se compresser ou

s’étirer, tout comme l’espace. Le temps et l’espace sont non seulement reliés pour Einstein,

mais font partie de la même entité – qu’il baptisa espace-temps, faute d’un meilleur terme.

Tout comme l’espace, le temps a cette propriété qu’on ne le mesure jamais de façon absolue;

on en mesure toujours des intervalles. Le temps est une sorte de distance. Mais une distance

dans l’espace des événements. Pas d’événements, pas de mesure de temps. Peut-être même

pas de temps du tout. Or les événements sont inconcevables sans leur expression dans la

matière ou l’énergie. Pas de matière ou d’énergie, pas d’événements. Pas d’événements, pas

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de temps. Le temps semble intimement lié à la matière et/ou l’énergie et ne semble pas exister

par lui-même, de façon absolue comme le pensait Newton.

De plus en plus de chercheurs vont encore plus loin et pensent que le temps n’existe tout

simplement pas, qu’il ne fait pas partie de la fabrique ultime de la réalité. Le temps ne serait

qu’une propriété émergente, ou même une illusion macroscopique, peut-être même construit

par notre esprit, dans un but de commodité facilitant la modélisation de notre monde pour les

2 kg de matière grise au sommet de notre colonne vertébrale.

Le temps comme illusion fait un certain sens. Le temps ne serait qu’un élément de la

perception que nous nous faisons de la réalité. Et cela ne serait pas la première. Nous savons

aujourd’hui que les objets solides sont remplis de vide. Si l’électron d’un atome d’hydrogène

est de la grosseur d’un pixel sur votre écran d’ordinateur, le proton autour duquel il tourne

est à plus de 18 kilomètres et mesure environ 1000 pixels de diamètre. Pourtant, nous n’avons

absolument pas cette perception intuitive des choses. Nous percevons aussi les objets comme

étant indépendants, mais tout est inter-relié jusqu’à un certain point – la lumière est émise,

absorbée, réfléchie par les objets, ils s’émettent les uns les autres des gravitons, des champs

électriques et magnétiques, leur atomes constitutifs s’échappent constamment de ceux-ci et

s’envolent dans l’air, et sont remplacés par d’autres qui proviennent d’autres objets, etc.

Certains avancent que la définition même de l’inertie est l’interaction de la matière avec tout

le reste de l’Univers. Nous avons pourtant la perception d’objets bien isolés et bien distincts.

Le modèle que nous avons des choses semble aussi altérer la perception que nous en avons

dans un cercle vicieux de renforcement. Hé! Ainsi est l’esprit humain.

J’avance que le temps n’est peut-être que le continuum que notre esprit fabrique dans

l’espace des événements. Une fabrication commode qui nous permet de voir un sens en

abstrayant toutes les causalités qui sont trop complexe à appréhender. Un peu comme les

couleurs que nous percevons sont une abstraction de l’énergie des photons, ou que le salé

perçu en goûtant l’eau de mer ou l’odeur d’un parfum qui s’évanouit est une abstraction de

réactions chimiques en nous. Ainsi en est-il de l’amour, de la peur, des idées, des sons, du

toucher. Notre cerveau abstrait et représente dans un modèle qu’il s’est créé. Notre

perception de la réalité est dérivée de ce modèle. Le temps que nous percevons est le résultat

de cette manipulation cérébrale utile mais illusoire.

En Mars 1955, quand son ami de toujours, Michele Besso, décéda, Einstein écrivit une lettre

à la famille de ce dernier: « Il a quitté ce monde étrange juste un peu avant que je ne le fasses

à mon tour. Cela ne signifie rien. Les gens comme nous, qui croyons à la Physique, savons

que la distinction entre le passé, le présent et le futur est seulement une illusion, très

persistante, mais une illusion quand même. » (http://mazzaroth.ca/wp/?p=34). »

Peut-on vraiment en rester au constat d’un cerveau qui transpose de manière illusoire toute la réalité qu’il s’est créé ? Qu’en est-il du rapport entre le passé, le présent et le futur ? Cela mérite tout de même une clarification. PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR : UNE ILLUSION VRAIMENT ? Cette question débattue en physique est reprise avec des conclusions différentes par Philippe Guillemant. Nous en trouvons la démonstration sur son site, qui nous sera utile pour la suite de la réflexion.

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« Pour résumer les points qui concernent directement la TDC (théorie de la double

causalité), Thibault Damour nous dit donc que:

Le futur est déjà là, L'espace-temps est un bloc élastique à 4 dimensions, Cet espace-temps est susceptible d'évoluer parmi différentes versions de blocs

superposés qui correspondent aux mondes multiples de la mécanique quantique,

et ceci hors du temps présent qui n'a pas de sens en physique, Le futur peut avoir une incidence sur le présent par rétrocausalité (ou causalité

rétrograde ou rétrochrone).

Nous avons là, en dehors de la notion de libre arbitre, tous les ingrédients de la TDC, qui

me conduisent à quelques remarques:

Le fait de parler de plusieurs ou d'une infinité d'espace-temps à 4 dimensions

introduit d'emblée une 5ème dimension au moins, ce qui n'est pas étonnant

puisque la théorie des cordes à laquelle semble adhérer Thibault Damour en

introduit 11. Je pense, comme beaucoup de physiciens parmi lesquels Stephen Hawking, que la

possibilité que l'univers évolue selon différentes formes qui le feraient passer d'un

bloc à un autre (dans l'ensemble de tous les blocs possibles superposés) est liée

au mécanisme quantique de réduction d'états déclenché par les observateurs de

notre univers, aussi je me demande pourquoi Thibault Damour n'en parle pas.

N'a-t-il pas voulu tout aborder dans sa conférence, en particulier les points

délicats ? Le fait d'envisager ce passage d'un univers-bloc à un autre (univers parallèle)

réintroduit d'office la fonction du temps présent, puisque toute observation se fait

nécessairement au temps présent. Il reste à savoir si cette fonction du temps présent opère une sélection par

hasard, ou si cette sélection pourrait dépendre de notre libre arbitre.

Reprenons maintenant la citation que fait Thibault Damour de la lettre d'Einstein à son ami Bosso, mais dans sa version plus complète:

« La distinction entre passé, présent et futur n'est qu'une illusion, aussi tenace soit-elle.

Le temps n'est pas ce qu'il semble être. Il ne s'écoule pas dans une seule direction, et le passé et le futur sont simultanés. »

Si le passé et le futur sont simultanés, à fortiori ils le sont avec le présent aussi. Cela

signifie que si une observation au temps présent déclenche une transition d'un univers

bloc, dont le futur est déjà là initialement, à un autre qui serait en conséquence

totalement nouveau dans son futur, par exemple une observation de "pile" plutôt que

"face" qui changerait instantanément tout le futur, alors on peut tout aussi bien dire que

ces nouvelles conséquences pour le futur ont eu pour résultat rétrocausal de nous faire

observer "pile" plutôt que face, puisque la causalité est à double sens et que les conséquences sont simultanées avec leur origine (le tirage). »

Philippe Guillemant en déduit naturellement l’existence du libre arbitre – il faut bien que quelque chose soit en lien avec ces univers superposés - qui serait assorti d'une intensité, d'une amplitude mesurant sa capacité d'oeuvrer directement sur le futur. Cette capacité, cette intensité, cette amplitude, ce serait tout simplement l'Amour.

L'essence du moteur du libre arbitre serait alors l'Amour qui est dès l’origine, à mon sens, le principe d’équilibre qui garantit la diversité et la complexité du Tout. Cela nous conduit à imaginer notre lien avec le passé, présent et l’avenir sous forme de lignes temporelles qui s’ajustent de manière extérieure, transcendante et parfaite à chacun d’entre nous. En

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conséquence, c’est l’immanence qui est en réalité une illusion. Et ce constat vient tout changer ! Tout révolutionner. Si l’immanence est une illusion, elle est aussi un piège : par notre égo, nous restons cantonnés dans ce qui affleure de notre corps-conscience, sous l’influence permanente des nos peurs, tristesses, colères dont nous n’arrivons pas vraiment à sortir. Nous vivons en quelque sorte sous influence permanente ce qui met notre être intérieur, notre Esprit-Âme, dans l’incapacité de nous aider à créer notre réalité véritable. Un Eveil est donc indispensable, que Philippe Guillemant illustre ainsi :

Tous nos conditionnements mènent invariablement à générer du chaos, en un équilibre précaire parce qu’ils sont induits, à mon avis, par l’expérience d’être jetés dans un monde hostile, absurde, cruel, froid, calculateur et sans pitié. C’est en tous les cas ce que nous craignons par-dessus tout qu’il soit, et ce contre quoi nous luttons, en tentant de nous en

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préserver de notre mieux. Notre expérience du non-Amour est cependant traumatique, obsédante et accaparante. Elle nous empêche d’imaginer autre chose, une réalité plus vaste et plus grande : celle de l’Amour, énergie et lumière, universelle et impersonnelle, disponible pour tous. Comme le montre Philippe Guillemant, deux voies s’offrent à nous, si nous en prenons conscience : celle qui conduit nécessairement à la destruction et à la souffrance, l’autre qui conduit obligatoirement à la création et à l’accomplissement. Cela n’a rien d’une description manichéenne ni d’une idéologie simpliste. C’est la conséquence naturelle de la prise au sérieux de nos lignes temporelles habitées ou non par l’Amour. Si elles ne le sont pas, nous referons à l’infini l’expérience de ce qui nous habite au plus profond de nous-mêmes. Notre présent, comme notre futur, est alors contaminé par notre passé, par nos conditionnements divers gérés par notre égo qui tente au mieux de nous préserver du non-Amour. Comment ne pas imaginer dès lors une influence de la qualité – ou au contraire de la déliquescence - de nos pensées sur la courbure de notre destin présent ? Que faut-il justement pour atteindre une qualité suffisante ? Peut-on imaginer « reprogrammer » notre entité biologique corps-conscience, changer simplement et facilement de conditionnement pour obtenir une réponse positive de l’Univers ? Le New Age a fait de cette dernière affirmation son fond de commerce. Mais peut-on y souscrire sans réserve ? DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR Pour le New Age, il n’y a qu’une réalité, la grande énergie cosmique d’essence divine, tout le reste est illusion. L’enjeu majeur est d’y croire, et donc de faire un travail important et régulier sur soi-même. Toute la vie intérieure est soumise à une entreprise de reconstruction visant à décoincer nos idées nées d’un rationalisme mutilant qui nous fait vivre dans un monde désenchanté et desséché, qu’il est bon de dépasser par la connaissance ou l’illumination intérieure, le tout teinté de subjectivité. Importent surtout le contenu de l’inconscient, le ressenti ou encore le divin qui est en nous. Il s’agit essentiellement d’assurer son épanouissement psychique personnel pour qu’il se traduise en termes de santé corporelle dans l’harmonie avec le Tout divin. Comment réaliser ce tour de force ? Les recettes abondent, c’est à chacun de voir ce qui lui convient le mieux. Il s’agit encore et toujours de croire à une magie en dehors de toute approche rationnelle. Même si la subjectivité est notre vérité terrestre, il n’est pas bon de congédier la raison ou le savoir scientifique. La question de savoir si l’on peut imaginer « reprogrammer » notre entité biologique corps-conscience, changer simplement et facilement de conditionnement pour obtenir une réponse positive de l’Univers demeure pertinente. Ce d’autant plus que le département génétique de l’Université de Genève vient d’annoncer avoir découvert que nos traumatismes sont mémorisés par un gène et qu’ils se transmettent de surcroît aux descendants sur trois générations. Cela devrait nous inciter dans un premier temps à la prudence, pour aller ensuite si possible vers une clarification des enjeux et des moyens d’y remédier. Le principe de la Double Causalité, descendante et montante, veut que nos lignes temporelles coexistent simultanément en passé et futur. Le présent peut être alors le résultat de deux mécanismes distincts : il peut émerger de notre passé en l’adaptation faite par l’égo de ce qui émerge en notre corps-conscience. Mais il peut aussi naître du futur comme mécanisme quantique de réduction d'états déclenché par notre libre arbitre via notre Esprit-Âme. Cette aide de Dieu toutefois n’est pas entièrement de notre ressort : nous pouvons la présupposer, lui confier nos désirs, nos besoins de création et d’accomplissement, mais la réponse matérialisée viendra de l’Amour, dans la mesure où notre environnement le permet. Le cadre est ainsi posé clairement. Voyons-en les conséquences pratiques et logiques. La volonté de « reprogrammer » notre entité corps-conscience n’est aucunement illégitime. Nous avons suffisamment dit le poids de l’égo, de la peur, de nos volontés de maîtrise et puissance qui le traversent et l’habitent, avec pour conséquence de tuer l’Amour. Nous avons mis en évidence aussi la réalité crainte du non-Amour en l’expérience d’être jetés dans un monde hostile, absurde, cruel, froid, calculateur et sans pitié qui aliment largement nos peurs, tristesses et colères légitimes. Tant que nous restons prisonniers de ces deux réalités,

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dont les généticiens nous disent maintenant qu’elles s’inscrivent sur un gène, nous nous coupons de la magie de l’Univers. C’est évident. De même, nous pouvons dire tout aussi nécessairement que le divin va représenter l’opposé du non-Amour : une dimension symétrique en somme, à définir comme accueillante, sensée, tout en bonté, en pardon, en non-jugement et non-violence, le lieu de toute création et de tout accomplissement. Les psychothérapies vont s’occuper essentiellement d’un recadrage de notre entité corps-conscience, concerner surtout une réadaptation à ce que réclame la réalité. Elles peuvent aider à dénouer notre attachement viscéral à qui nous sommes (ou croyons être !), à prendre du recul, à desserrer même l’étreinte de l’égo et des peurs. Le succès d’une telle approche dépend souvent de la volonté du patient à jouer le jeu, de sa capacité à se mettre à nu, à ne rien cacher en laissant parler sa mémoire implicite, et bien sûr aussi, de l’autre côté, de la perspicacité du thérapeute. Cette mise à nu est aussi impérative devant Dieu. En bonne spiritualité, tout ce qui nous habite, nous pèse, nos délires comme nos fantasmes sont exposés en transparence totale, si possible même sans culpabilité ni honte au Père dont nous attendons l’absolution, c’est-à-dire la sensation d’être accueilli, objet d’une compassion infinie, enveloppé d’une tendresse inouïe. Cette sensation particulière – largement attestée dans les récits d’EMI/NDE-, mène aussi au sourire intérieur, au bonheur d’être rendu à la capacité de vivre en toute conscience le moment présent. Elle a pour effet concret du suspendre le poids du non-Amour, de la faute ou de la culpabilité liées à de mauvais choix. Dans la foi chrétienne, ce sourire se densifie en joie imprenable car en vérité rien- ni personne – ne peut nous séparer de l’Amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ. Mieux encore : son Amour croit tout, endure tout (y compris les trahisons), espère tout, pardonne tout sans dégoût, sans contrainte ni punition. Ce re-cadrage est lié à une prescription de symptômes. Nous sommes devenus dans le cœur de Dieu – comme l’avait si bien vu Martin Luther - des pécheurs-pardonnés, sans qu’il soit possible de nous réduire désormais à l’un des pôles ; aussi sommes-nous appelés à vivre cette identité nouvelle dans la joie et l’innocence, sans dramatiser nos faiblesses humaines ni vouloir les nier en recherchant une sainteté douteuse. La certitude du pardon compatissant fait contrepoison à la culpabilité. L’Amour divin, comme souverain bien, comble nos attentes et besoins. C’est l’autre côté du miroir, là où nous devinons le vrai sens de la vie. Clairement, la foi chrétienne est une thérapie. La référence au pardon divin est pour le pécheur pénitent la garantie de pouvoir sortir du cadre du non-Amour dans lequel nous finissons tous par nous embourber. C’est une conviction intime nourrie de sensations, d’extases, de reconnaissances, donc d’expériences subjectives mais réelles. Ceux qui ont fait une expérience de mort imminente (EMI) en reviennent la plupart du temps avec la certitude que la mort n’existe pas et que le pardon est garanti. La foi chrétienne repose sur les mêmes bases. C’est la rencontre avec la Lumière-compassion qui seule peut nous « sauver ». C’est dire à quel point ce salut est extérieur à nous : il ne peut être conquis ni marchander, il ne peut être que reçu, rendu effectif par l’Amour divin. C’est quelque chose qui nous vient du futur pour devoir couler ensuite dans notre vie, dans notre univers. Il peut alimenter quelques belles certitudes :

- Nous avons la capacité de dépasser le bourbier du non-Amour, de le transgresser librement

- L’Amour est la Vérité première et dernière, équilibre et origine de Tout - La mort est une illusion, mais en elle s’origine le chaos - Nous ne sommes pas seuls, livrés désespérément à nous-mêmes, ni même

réduits à l’immanence - Il n’y a pas de valeur à ajouter à la Vie en dehors de l’Amour, rien qui ne puisse

ni ne doive nous mettre à part ; la course aux mérites personnels est une illusion, une aliénation chaotique

- Le Ciel nous dit simplement : deviens ce que tu es, un enfant de l’Amour, même si tu ne l’as pas reçu clairement d’un parent ou d’un proche

- Nous ne sommes pas des entités biologiques perfectionnées : nous sommes des créatures reliées à l’Univers par notre Esprit-Âme

- Le Ciel nous dit aussi : sois un pécheur pardonné qui reçoit du Père l’Amour libérateur

- …

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La Vie véritable se trouve donc de l’autre côté du miroir, derrière ce que nous ne pouvons pas voir mais seulement deviner, souvent confusément ; elle se trouve aussi en ce que nous ne pouvons conquérir par nos seules forces ou notre seule intelligence ! On ne peut en vérité que la recevoir la vie véritable ! C’est évidemment dur à avaler pour notre égo ! Peut-on au moins déclencher une réponse favorable de l’Univers ? Faire naître du futur certaines choses – la guérison de traumatismes par exemple - comme mécanisme quantique de réduction d'états déclenché par notre libre arbitre via notre Esprit-Âme ? Je ne peux ici que dire prudemment : oui si les conditions réelles sont réunies et si l’environnement immédiat le permet. En d’autres termes, cela revient à poser ce lien qui doit être pur entre la conviction intime et la réduction d’états. Sans ce lien particulier, tout est vain. Se convaincre qu’on va mieux de jour en jour, qu’on se guérit par la force de nos pensées positives, est certes sympathique – et bénéfique à tout prendre - mais probablement pas très efficace. Quand le New Age nous encourage à remanier notre éducation rigide imposée en renouant sans tarder avec les forces de la nature, quand il nous invite à modifier notre programmation nuisible par des visualisations créatrices qui nous donneront le pouvoir de la création, et par conséquent celui de choisir en toute conscience ce que nous souhaitons vivre, il nous même en bateau ! Ce n’est pas en notre pouvoir, car ne l’oublions pas, il faut que le Ciel s’en mêle. Il se peut bien sûr, qu’à force de répéter des visualisations heureuses et positives, la personne atteigne ce point de lâcher-prise et de détachement confiant à même de permettre à son être intérieur de déclencher une réponse favorable de l’Univers. Mais nous n’avons pas un pouvoir inné qui nous permettrait de créer ce que nous désirons : amour, abondance, relations heureuses, travail gratifiant, santé et beauté, paix et harmonie intérieure, succès et bonne fortune. Nous avons en revanche en notre Esprit-Âme un puissant allié. C’est une différence de taille, car le soutien espéré ne fonctionne que dans le respect du libre arbitre. Heureusement, certains maîtres New Age ont tout de même la décence de signaler que la visualisation créative ne permet pas de changer une autre personne contre son gré ou qu’il faut l’utiliser pour de bonnes causes ! Ils nous conseillent de ne pas tant chercher à comprendre comment cela se passe, car il vaut mieux laisser l’intelligence universelle se charger de la réalisation de nos demandes. De tels conseils ne font qu’alimenter le supermarché de l’illumination intérieure opaque par définition et allergique à toute critique rationnelle. Pourtant, il y a fort à parier que nombre de ces demandes adressées au Ciel ressortent de désirs et besoins d’épanouissements narcissiques ancrés dans l’égo de l’enfant roi à qui tout est dû… Cela devait être dit sans volonté d’agresser ni de blesser qui que ce soit. LA CONVICTION INTIME ET LA RÉDUCTION D’ETATS Une chose est certaine : pour que le Ciel puisse nous être favorable, il faut avoir quitté le conditionnement du non-Amour. C’est une condition impérative et néanmoins difficile car il est cause souvent inconsciente de nos peurs, tristesses, colères, à l’origine de nos addictions, le mauvais génie de nos calculs, de nos intérêts, la source de nos négligences, fausses croyances, angoisses et attachements malheureux ; le feu couve en permanence, il suffit d’y jeter du bois pour le voir reprendre du vif. C’est le chaos ordinaire contre lequel notre égo tente au mieux de nous faire tirer notre épingle du jeu ; il est pourtant fondamentalement cause de souffrance et de destruction. Evidemment, mieux nous le saurons, mieux ce sera. Mais à en rester là le bilan serait un peu maigre ! Ce serait peut-être même encore de l’ajustement malheureux. La démarche de Philippe Guillemant nous invite à oser penser la « magie » de l’observateur-acteur-capteur de l’Univers pour aller plus loin. Parmi les éléments qui peuvent nous y aider, l’auteur mentionne un attachement particuliers à : l’amour, la liberté, l’intention, la raison, la vigilance, la foi, la confiance, le détachement ; ces attitudes d’ouverture à notre être intérieur, à notre Esprit-Âme sont de nature à favoriser la création et l’accomplissement. Notre libre arbitre, libéré de la pesanteur corps-conscience et de l’égo, acquiert la capacité de s’ouvrir au futur, à ce qui ne vient pas et ne dépend directement pas de nous-mêmes, mais dont nous savons parfaitement qu’il est agissant. Cette conviction intime se nourrit et s’alimente d’une vérification concrète faite à travers les retombées matérialisées par l’Univers à nos demandes, des retombées qui vont dépasser

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même en générosité nos attentes. Notre conviction intime va donc avoir une intensité et une amplitude que nous appelons l’Amour. L’intensité va concerner en priorité la manière dont nous pouvons quitter le non-Amour pour donner une pleine dimension à son au-delà symétrique, en privilégiant l’amour, la liberté, l’intention, la raison, la vigilance, la foi, la confiance, le détachement ; nous pouvons il est vrai – reconnaissons-le – leur donner plus ou moins d’importance. L’amplitude relèvera plutôt de notre Esprit-Âme. Ce terme désigne dans le domaine scientifique la distance entre des quantités, des positions ou des valeurs extrêmes. Ainsi – et par analogie – l’amplitude de l’Amour va se mesurer dans la distance entre nos désirs-souhaits-intentions déposés, recueillis par l’Esprit et ce que l’Âme va pouvoir matérialiser en réponse, là où c’est possible, sans violer le principe du libre arbitre des uns et des autres. Cette approche ressemble par ailleurs à ce que des maîtres de la sagesse orientale disent avec d’autres mots et d’autres symboles : « De la même manière qu’il vous faut un transformateur entre une prise de courant et une ampoule trop faible, comme l’est le corps physique par rapport aux énergies divines, il y a votre corps éthérique, votre corps astral, votre corps mental. Tous ces corps doivent vibrer et transformer les énergies pour les rendre utilisables sur un plan physique. Mais ces corps apprennent à transformer et à incorporer ces énergies par l’effet de votre bonne volonté à évoluer. Si vous pouviez prendre le taux vibratoire du corps astral d’un individu qui se comporte de manière profane, vous verriez que ces vibrations sont très grossières, mais il n’appartient qu’à lui de les subtiliser, en changeant son comportement. Parce qu’un geste, une pensée véhiculent de l’énergie. Vous n’êtes que de l’énergie. Votre pensée, lorsqu’elle s’articule, votre geste lorsqu’il se manifeste, déclenche des énergies qui sont le reflet de ce que vous êtes, mais qui en même temps vous solidifie dans ce que vous êtes. C’est-à-dire qu’un individu qui voudrait cesser d’être avare, ne pourra pas cesser d’être avare tant qu’il se dit je ne veux pas être avare. Il va falloir qu’il cesse d’être avare, et ainsi toutes ses énergies vont changer, parce qu’il aura agi autrement. C’est pour cela que j’ai dit, si un défaut vous ennuie dans votre personnalité, ne vous culpabilisez pas, développez l’inverse de ce défaut qui est une qualité, parce qu’ainsi vous allez vivre une autre énergie et incorporer une autre énergie. Donc pour habituer ces différents corps à incorporer les énergies divines, il faut que vous deveniez divin, que vous appreniez à ces différents corps à devenir divins (http://www.conscienceuniverselle.fr/energie-divine). »

La vraie Vie se trouve au-delà du miroir, des apparences, assurément au-delà de l’emprise et de la fascination du non-Amour qui se traduisent en autant d’énergies négatives principalement réactives. Il y a une secondarité à vivre, une juste distance à trouver face à ce qui nous habite et nous traverse : nous avons pris l’habitude irréfléchie de nous identifier très fortement à nos pensées, nos sentiments, nos rares émotions, nos impressions et sensations souvent chaotiques. C’est un nœud d’énergies très serré. Trop serré pour permettre l’émergence de notre être intérieur ! Nos vibrations habituelles sont en effet la plupart du temps très grossières, nourries de convictions intimes, de projections ou de transferts négatifs et craintifs ! Si nous voulons entrer dans l’aventure spirituelle, nous aurons à le reconnaître pleinement, à ressentir cette négativité jusqu’en nos entrailles pour mieux connaître notre « ennemi ». C’est notre nuit commune, notre blessure par où surgit le chaos. Et il n’y a pas d’autre solution que de s’en écarter. Il va falloir cesser de donner vie à ces énergies négatives en leur préférant d’autres énergies positives traduites en actes, en paroles, en choix abruptes, en dépôts d’intentions. Il va falloir – comme le dit le sage oriental – apprendre à devenir divins en lâchant le traumatisme du non-Amour si communément partagé faute de mieux. De là va pouvoir naître une nouvelle conviction intime nourrie de nouvelles intensités qui vont nous permettre de nous dégager de la causalité issue de notre passé. Un nouveau passé émerge en lien avec un nouveau futur qui va

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se traduire dans un nouveau présent fait d’opportunités nouvelles – surgies par réductions d’états – obtenues par l’implication de notre Esprit-Âme dont c’est « le travail ». Le sage oriental nous dira encore pour nous aider à visualiser l’impensable et l’inconnu : « L’énergie c’est toujours de la conscience. La conscience est énergie, et l’énergie est conscience. Et du fait même que la conscience est énergie, l’énergie en se projetant donne la matière, et c’est ainsi que la matière est énergie et conscience. C’est pour cela que certains disent qu’il faut voir Dieu en tout, qu’il faut voir la lumière en tout (citation idem). » Nous pourrions ajouter : la voir dans sa présence différenciée, du plus simple au plus complexe, comme dans son apparente absence, dans le clair et l’obscure, la conscience et l’inconscience, le chaud et le froid, l’humain et l’inhumain, l’équilibre et le chaos, etc. Notre être intérieur est la charnière entre le non-Amour et l’Amour, la conscience limitée et la pleine conscience ; nous gardons le choix de basculer d’un côté ou de l’autre, par régression ou émancipation, mais une seule voie peut nous conduire à la création et à l’accomplissement. Tout se joue là précisément, dans la conviction intime que l’Amour est la pleine conscience de l’énergie divine, ou pour le dire encore autrement que la pleine conscience se traduit par l’énergie de l’Amour qui ne peut engendrer le chaos. Cette pleine conscience est à chercher dans la Première Causalité, celle qui dépend de nos choix et de nos actes, comme dans la Seconde Causalité en qui nous avons à nous fier aussi. Elle n’a pas grand-chose à voir en revanche avec ce qui émerge au quotidien de notre être-au-monde biologique spontané trop souvent conditionné. Nous aurons plutôt à le transgresser, à nous en dégager dans ce sourire intérieur qui aspire à vivre en pleine conscience le moment présent, ou même pour les chrétiens, à le déborder dans la compassion et dans cette joie imprenable du pécheur-pardonné qui nous lient à Jésus, le Génie de l’Amour. CHANGER DE PARADIGMES La pleine conscience requiert un changement de paradigmes individuels et culturels. Sans vouloir être exhaustifs, cela va concerner :

- Le toilettage de nos affects individuels (traumatismes, blessures, souffrances, etc.) est rendu nécessaire parce qu’ils sont inscrits dans notre bagage génétique, ce qui va induire toute une chimie organique dont nous subirons les effets

- L’exercice pratique de cette juste distance à mettre en place pour ne pas dépendre de notre être-au-monde biologique déterminé est une nécessité : il importe de ne pas nous identifier plus qu’il ne faut à lui. Le détachement a pour but de ne nous permettre de trouver l’Amour, ce « fluide » porteur d’équilibre, d’harmonie et de beauté

- Dans la Première Causalité le libre choix consenti à faire le Bien, à oser la gratuité du Don ou encore cet Amour qui donne plus qu’il ne reçoit, nous conduit en tous les cas à une volonté claire et ferme de se démarquer de tout ce qui est chaotique. Nous avons aussi la liberté et la responsabilité d’agir sur notre environnement

- Dans la Seconde Causalité (ou cosmologie descendante), un lâcher-prise est nécessaire une fois le dépôt d’intentions effectué, ou tout changement souhaité d’environnement, car le futur ne peut se concrétiser que dans le libre arbitre, donc dans la non-imposition. C’est un point crucial qui conteste d’ailleurs un présupposé de nombreuses religions : non, Dieu ou toute autre intelligence créatrice n’agit pas contre notre volonté ni celle des autres ; il n’y a pas d’imposition, pas d’élection, de punition, aucune épreuve ni sanction, aucune peau de banane, etc. Tout se fait dans le respect du libre arbitre, mais tout s’ajuste aussi à notre pleine conscience du moment, de sorte que nous voyons « magiquement » de nouvelles opportunités apparaître dans notre présent, ce qui réclame une nouvelle conscience accrue d’observateur-capteur-acteur du divin

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- Le sourire intérieur et la joie imprenable sont de puissants moteurs de changements et d’activation du futur

- Toutefois, il convient de faire la différence entre une intention – qui peut rester abstraite - et un engagement concret par une prise de risque, par un ajustement de comportement ou une volonté traduite en actes

- En ce sens, la visualisation créative concerne d’abord ce que nous voulons et pouvons changer qui émerge de notre être-au-monde biologiquement déterminé pour aller vers une création véritable et un accomplissement « pacifique ». Il ne s’agit pas d’un pouvoir de la pensée sur la matière, mais simplement d’une projection de l’intention sur l’avenir relayée par notre Esprit-Âme

- Dans la Seconde Causalité, la visualisation créative laisse à notre Esprit-Âme le soin de trouver un chemin d’effectuation possible. Si rien ne vient, ce n’est pas forcément un échec, mais cela peut vouloir dire que l’environnement immédiat (y compris soi-même !) ne le permettait pas vraiment

- Dans les deux causalités, la pleine conscience soumise au principe du libre arbitre mène à cette vibration de l’Amour, à cette pleine conscience qui porte les relations humaines à un niveau où personne ne domine l’autre spirituellement, mentalement, émotionnellement ou sexuellement. C’est ainsi que nous avons à aimer l’Univers, la vie et nos prochains, et c’est aussi ainsi que Dieu nous aime

- Nous sommes appelés – si nous le voulons bien uniquement – à évoluer et non à involuer ; en ce sens, l’Univers n’est pas un distributeur de douceurs ou de rêves infantiles, il n’est pas chargé de répondre à nos besoins égotiques ou narcissiques ; mais il n’est pas non plus une contrainte extérieure qui voudrait quelque chose de nous. Dès lors, le schéma punition-récompense doit être dépassé, tout comme celui de l’obéissance-châtiment. Aucune Loi fût-elle sainte ne nous est imposée. La loi morale en tant que connaissance du bien et du mal nous renvoie au questionnement de l’Amour et du chaos, de l’équilibre et du déséquilibre dont nous sommes les acteurs volontaires ou involontaires. Par conséquent, il ne peut y avoir de peuple saint, de religion unique ; personne n’est au-dessus de personne. Pour les chrétiens, Jésus est la charnière entre l’inhumain et l’humain, l’exemple et le modèle, le frère en humanité qui nous encourage à oser l’Amour, la pleine conscience du pécheur-pardonné

- L’Univers s’ajuste en permanence à Qui et Ce Que nous sommes par notre être intérieur. Nos lignes temporelles évoluent en permanence y compris celles issues de notre passé que nous maintenons par le souvenir ou le « ressassage » issu de notre corps-conscience biologique. Il est donc primordial d’en être conscient et de s’en dégager avec tendresse. La pensée positive ou la visualisation d’un meilleur avenir peuvent être efficaces si – et seulement si – nous avons conscience que l’énergie requise va devoir venir d’ailleurs, d’un autre environnement, donc du futur, et qu’elle n’est pas de notre fait. Il faudra aussi que l’intention soit maintenue sans tourner à l’obsession. Si elle est changeante ou impatiente, il sera difficile à notre Âme de matérialiser une réponse adaptée ! A plus raison encore si nos attentes s’expriment par un scénario définit de A à Z ! Le lâcher-prise confiant est ici indispensable

- Ce positionnement ne conduit toutefois pas à la passivité. En réalité, quand nous œuvrons dans la Première Causalité, celle qui dépend de nos choix et de notre volonté à faire le bien, nous le faisons à travers cette juste distance, dans le sourire intérieur ou la joie imprenable, qui utilise déjà l’énergie divine, cette lumière intérieure dont nous ressentons la présence. Il s’agit donc de la laisser être le moteur de l’Amour, source d’inspiration et de réalisation, de l’accueillir en étant serein, détendu et confiant, contemplatif et désintéressé. C’est un peu comme une lampe appelée à briller en nous, avec plus ou moins d’intensité selon les circonstances : elle peut être simple lueur de bougie ou spot

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luminescent, parfois malheureusement aussi lampe éteinte qu’il nous faudra rallumer !

- L’égo n’est alors plus notre vibration fondamentale. Nous vibrons désormais à ce qui est joie, harmonie, équilibre et beauté avec plus ou moins d’intensité. Nous en sélectionnons les opportunités en restant attentifs à l’environnement, à ce qui se présente. Il se peut même que nos sélections soient instinctives et intuitives car elles correspondent bien au mode non causal. Parfois, la vibration se fait plus intense quand l’émotion et l’amour sont réunis

- Le mode non causal nous suggère de passer du besoin au désir. Notre besoin de création et d’accomplissement nous piège parce qu’il s’accompagne souvent d’une projection figée vers ce qui nous apporterait la satisfaction et le contentement. Le désir est d’un autre ordre : il sait que tout concoure au bien de ceux qui laissent leur Esprit intérieur les guider, en tout et pour toute chose. Il peut alors se nouer un dialogue permanent qui inclut aussi la demande d’aide concrète. La relation est toujours basée sur le libre arbitre mais elle se vit aussi dans la complicité, la reconnaissance infinie, l’admiration ou l’enthousiasme notamment. N’est-ce pas une symétrie et une complémentarité merveilleuses, une fabuleuse aventure ? L’inouï au quotidien ?

- Notre identité mondaine devient alors tragi-comique : vouloir se passer de l’aide divine (Seconde Causalité) est du plus haut comique mais vouloir se l’approprier à des fins personnelles uniquement est du plus haut tragique. Ou pour le dire encore autrement : vouloir s’auto-suffire en définissant ce que doit être sa vie est du plus haut comique mais vouloir « commander » Dieu ou le séduire est pathétique

- Dans cette identité paradoxale, il importe de comprendre la coexistence du passé et du futur : l’Esprit s’étend sous forme de potentiels de probabilités dans toutes les régions de l’espace temps intemporel (les 4 de notre univers plus celles des univers parallèles) correspondant à ce que l’on projette ; il en est le contenant ; l’Âme est une sorte de géométrie multidirectionnelle intemporelle qui possède un contenu, le flux de l’Amour, à considérer comme une lumière intérieure qui illumine notre espace temps intérieur et nos espaces temps invisibles aussi dans les autres dimensions mentionnées. C’est elle qui aura la tâche d’effectuer, de réaliser ce que nous projetons d’être ou de vivre dans le futur, d’en matérialiser ce qui est possible, ceci dans le respect du libre arbitre de chacun

- D’après le témoignage de ceux qui ont vécu une EMI, il semblerait même que notre Esprit – libéré de son ancrage biologique - soit capable de percevoir la nature de toute chose (matière minérale, organique, biologique, émotions, pensées, significations symboliques, connaissance pure) par un phénomène d’identification comme si l’Esprit connaissait de l’intérieur tout ce qui fait l’objet de son attention. C’est ce qui expliquerait les phénomènes paranormaux ou encore le pouvoir des devins. Ici, tout découle de la capacité à se projeter hors de notre univers habituel et de son espace temps réduits. C’est à ce niveau et à cette condition que la visualisation devient créatrice, qu’une réduction d’états entre le passé et le futur devient possible

- Cela devrait nous conduire – au final – à réaliser toujours plus combien nous faisons partie d’un même « organisme », à savoir Dieu. Tout indique que nous aurons encore beaucoup à faire pour entrer dans cette vision globale qui nécessite de revoir tout ce que nous croyons, ou avons cru, savoir. Mais l’aventure est prometteuse…

(Février 2012, Philippe Nussbaum, pasteur)