Columbia Février 2012

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FÉVRIER 2012FÉVRIER 2012

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

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PERMETTEZ À NOTRE FAMILLE DEPROTÉGER LA VÔTRE

Aucune compagnie d’assurance d’Amérique du Nord n’est mieux cotée que les Chevaliers de Colomb

Trouver un agent en visitant le site kofc.org ou en téléphonant au 1-800-345-5632

A S S U R A N C E V I E A S S U R A N C E I N VA L I D I T É S O I N S D E LO N G U E D U R É E R E N T E S

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-CHEVALIERS DE COLOMB

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a r t i c l e s

Sauver Jésus dans le MontanaSelon les Chevaliers, une statue du Christ dans uneforêt nationale est un lieu historique et non un pro-blème constitutionnel.PAR BRIAN DOWLING

Concevoir la liberté de culteAssistés des fidèles, les évêques des États-Unis œu-vrent à combattre les menaces courantes et à venir àla liberté de culte.PAR L’ÉVÊQUEWILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

La liberté en criseEntrevue avec Thomas Farr sur le statut et l’importancede la liberté religieuse dans la monde.PAR ALTON J. PELOWSKI

Surveiller sa propre maisonUn service d’ordre assuré par les Chevaliers aux Philip-pines défend les fidèles d’éventuels attentats terroristes.PAR FERDINANDH B. CABRERA

« Little Saïgon » solidaireChevaliers et membres de la communauté catholiquevietnamienne apportent leur soutien aux sœurs etfrères persécutés.PAR ELISABETH DEFFNER

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r u b r i q u e s

Construire un monde meilleurDans nos familles et nos communautés,nous sommes appelés à devenir des mis-sionnaires de la nouvelle évangélisation.PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiAu cœur de l’Évangile, nous rencon-trons Jésus, sa mission et son message.PAR L’ÉVÊQUEWILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Chevaliers à l’œuvre

Application de nos degrés

Nouvelles des ChevaliersLa Ville de Rome entreprend de bâtirune nouvelle Place qui portera lenom des Chevaliers de Colomb • Lesecrétaire d’État du Vatican remerciel’Ordre pour son œuvre de Rome •Le pape Benoît XVI reçoit le Cheva-lier suprême • Les Chevaliers pleu-rent la disparition du cardinal Foley

Des pères pour bien faireNous pouvons enseigner à nos en-fants, depuis leur tendre enfance,les valeurs de la fidélité, la charité,et le patriotisme.PAR BRANDON VOGT

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Un juge sur son banc et avec son marteau dans un tribunal américain,avec, bien en évidence, les mots « In God We Trust », la devise nationaleadoptée en 1956.

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ÉDITORIAL

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S’ADRESSANT au corps diplomatiquedu Vatican le 9 janvier, le pape BenoîtXVI a noté que la liberté religieuseconstituait « le premier des droits del’homme, parce qu’elle exprime la réalitéla plus fondamentale de la personne. »Aux États-Unis, le droit à la liberté reli-gieuse est aussi connu comme « la pre-mière liberté », en partie parce qu’ils’agit du premier droit mentionné dansle premier amendement de la Constitu-tion des États-Unis. Cette place de choixn’a rien d’une coïncidence. James Ma-dison, reconnu comme le Père de laConstitution, écrivait en 1785 : « Cha-cun a le devoir de rendre hommage auCréateur (…) et de la manière que luiseul croit acceptable. Ce devoir, tantdans le temps que conformément audegré d’obligation, devance les revendi-cations de la société civile. »

L’enseignement catholique et les prin-cipes fondateurs des États-Unis sem-blent s’entendre sur le fait que, au seinde toute société, la liberté religieuse adroit à la primauté. Malgré cette en-tente, toutefois, il existe des divergencesd’opinions concernant la place de la re-ligion dans la vie publique. Les contes-tations se rapportant à la libertéreligieuse touchent tout, depuis laconstitutionnalité de la statue de Jésusérigée par le Chevaliers de Colomb ausommet d’une montagne du Montana(cf. page 8), jusqu’au mépris flagrant desdroits des institutions et des citoyens re-ligieux (cf. page 14). Étant donné lesdéfis contemporains, y compris ceux quiont affecté les agences et les hôpitaux ca-tholiques au cours des mois derniers, laConférence des évêques catholiques desÉtats-Unis, en septembre 2011, ontformé un comité d'étude sur la libertéreligieuse, présidé par l’aumônier su-prême Mgr William E. Lori, évêque deBridgeport, au Connecticut.

Dans beaucoup de régions dumonde, les violations de la liberté reli-gieuse sont moins subtiles. Confrontésà des idéologies extrémistes ou à des ré-gimes autoritaires athées, nombreuxsont les gens qui souffrent de violentespersécutions à cause de leurs croyancesreligieuses (cf. page 18). Certainsconseils des Chevaliers ont réagi direc-tement devant des actes de violence.Aux Philippines, par exemple, des Che-valiers servent d’agents de sécurité afinde prévenir des attentats terroristescontre la cathédrale de Cotabato City(cf. page 20). Et, dans le comtéd’Orange, en Californie, les Chevaliersconscientisent les gens aux injustices quesubissent les catholiques aux mains dugouvernement communiste du Vietnam(cf. page 23). Ainsi, manifestent-ils nonseulement l’importance de la liberté re-ligieuse, mais également la valeur de lareligion. Comme le note la pape Benoît,la violence pour des motifs religieux nereflète pas « la vraie nature de la religion,car il s’agit d’une antithèse de la religionet contribue à sa destruction. » La reli-gion authentique, d’autre part, défendet promeut la dignité humaine.

Que la religion soit la cible d’unepersécution violente ou qu’elle soit sim-plement marginalisée au nom de la « sé-paration de l’Église et de l’État », lesviolations de la liberté religieuse ont unélément en commun : elles font fi de lanature transcendante de la nature hu-maine, ce que le pape Benoît appelle « laréalité la plus fondamentale de la per-sonne. » C’est Dieu, et non l’État, qui, enfin de compte, accorde cette dignité et ledroit d’exprimer notre liberté première.Notre défi aujourd’hui c’est de vivre entémoins de cette réalité. ♦

ALTON J. PELOWSKI

DIRECTEUR DE RÉDACTION

La première des libertésCOLUMBIA

ÉDITEURSChevaliers de Colomb

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ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Dennis A. SavoieSECRÉTAIRE SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.TRÉSORIER SUPRÊME

Logan T. LudwigAVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONDIRECTEUR DE RÉDACTION

Alton J. [email protected]ÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Patrick [email protected]

ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE

Brian [email protected]

ARTS GRAPHIQUESDESIGN

Michelle McCleary

L’abbé Michael J. McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

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POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights of Columbus1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:

203.752.4398TÉLÉCOPIEUR:

203.752.4109COURRIEL:

[email protected] SITE INTERNET:

kofc.orgSERVICE Å LA CLIENTÈLE:

1.800.380.9995________

SI VOUS DÉMÉNAGEZ

Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelleadresse et votre étiquette à:

Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670,

New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par cour-riel à [email protected]

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Copyright © 2011Tous droits réservés

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EN PAGE COUVERTURELes paroles « In God We Trust » sont visibles sur une pièce de monnaie américaine.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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EN OCTOBRE de l’an dernier, le papeBenoît XVI a annoncé une « Année dela foi » dans l’Église universelle, une oc-casion pour nous, a-t-il noté, de « redé-couvrir le chemin de la foi pour mettreen lumière de façon toujours plus évi-dente la joie et l’enthousiasme renou-velé de la rencontre avec le Christ ». Decette façon, a ajouté le pape, nous pou-vons correspondre à la « profonde crisede la foi qui a touché de nombreusespersonnes. »

Le pape Benoît a souvent traité du be-soin d’une nouvelle évangélisation. En2010, il a établi une nouvelle entité auVatican, le Conseil pontifical pour lapromotion de la Nouvelle Évangélisa-tion, et a annoncé que le prochain Sy-node mondial des évêques étudierait lanouvelle évangélisation. Ce faisant, il arappelé les paroles de bienheureux Jean-Paul II dans Christifideles Laici : « Assu-rément, il est urgent partout de refaire letissu chrétien de la société humaine.Mais la condition est que se refasse le tissuchrétien des communautés ecclésiales elles-mêmes qui vivent dans ces pays et ces na-tions (34). » Ainsi, l’Église est-elle à la fois« une Église qui évangélise et qui estévangélisée, » et la nouvelle évangélisa-tion devrait devenir la préoccupation au-tant des catholiques que lesnon-catholiques. En d’autres termes,notre témoignage s’adresse non seule-ment aux personnes en dehors de l’Église;il doit également être accompagné d’unrenouveau de fois envers celles qui viventdéjà à l’intérieur de l’Église.

Poursuivant le message de son prédé-cesseur, le pape Benoît a déclaré claire-ment que la nouvelle évangélisationexigeait un nouvel enthousiasme mis-sionnaire et le courage et l’engagement

du témoignage public. En inaugurantl’Année de la Foi, il nous rappelle : « Pro-fesser par la bouche, à son tour, indiqueque la foi implique un témoignage et unengagement publics. Le chrétien ne peutjamais penser que croire est un fait privé.La foi, c’est décider d’être avec le Sei-gneur pour vivre avec lui. »

Certes, le renouveau se présentesous beaucoup d’aspects. Pourtant,l’un des plus importants de ceux-ci setrouve « le témoignage offert par la viedes croyants », observa le pape Benoît,ajoutant que « par leur existence elle-même dans le monde les chrétiens sonten effet appelés à faire resplendir la Pa-role de vérité que le Seigneur Jésus nousa laissée. » Ce qui, évidemment, consti-tue aujourd’hui le grand défi et le granddrame de la foi chrétienne parmi leslaïques vivant au sein des pays qui de-viennent de plus en plus laïcisés.

Tous parmi nous ne se sentent pas lacompétence de devenir missionnaires,cependant chaque catholique peut par-ticiper à la nouvelle évangélisation danssa vie personnelle et celle de sa famille.D’ailleurs, les fidèles laïques sont appelésà jouer un rôle central dans la nouvelleévangélisation. C’était d’ailleurs le mes-sage du pape Benoît lorsque, récem-ment, il a rencontré les membres duConseil pontifical de la famille. À cetteoccasion, il a remarqué que « la nouvelleévangélisation dépend largement del’église domestique » et que « la nouvelleévangélisation est inséparable de la fa-mille catholique. » Il reprenait son appelque les couples catholiques mariés de-vraient « évangéliser par le témoignagede leur vie, » et les pressait d’assister lesprêtres dans leurs activités pastorales. Lepape a conclu en notant que la famille

catholique agissait comme « l’allié le plusproche du ministère presbytéral. »

En vue de saisir davantage la placeprivilégiée qu’occupe la famille dans lamission pastorale de l’Église, les Cheva-liers de Colomb ont, depuis plus dedeux décennies, parrainé l’œuvre del’Institut pontifical Jean-Paul II pour lesétudes sur le mariage et la famille, situésur le campus de l’Université catholiqued’Amérique, à Washington. Au-jourd’hui, des centaines de diplômés tra-vaillent au progrès des missionspastorale et enseignante de l’Église par-tout en Amérique du Nord.

L’Institut Jean-Paul II s’avère l’un dessignes les plus visibles de l’œuvre desChevaliers de Colomb en vue de soute-nir le rôle de la famille dans la nouvelleévangélisation. Toutefois, encore plusimportant se trouve le travail de nosconseils locaux, qui constamment trou-vent des façons pour permettre à nosmembres et à leurs familles de « mani-fester au monde l’amour et la présencedu Christ. » Ce témoignage quotidien denos paroisses et de nos communautés lo-cales se trouve notre plus importantecontribution à l’œuvre de la nouvelleévangélisation.

Au fur et à mesure que nous nous pré-parons à vivre l’Année de la foi, nouspoursuivrons notre collaboration avecnos pasteurs et nos aumôniers pour fairede chacun de nos conseils un endroit oùle monde arrive à se confronter avec lesvaleurs évangéliques de charité, d’unitéet de fraternité.Vivat Jesus!

Un renouveau de la foiDans nos familles et nos communautés, nous sommes appelés à devenir des missionnaires

de la nouvelle évangélisation

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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LES GENS QUI ont vu et entenduparler la bienheureuse Mère Teresa deKolkata ont été touchés par ses pa-roles. Elle n’avait pas recours à du jar-gon et ne tentait pas d’être originale.Son message était simple, puisé dansl’Évangile. Lorsqu’elle parlait, nousétions attentifs. De nombreux autresprêchaient et livraient un messagesemblable, mais sans le même effet.Alors quelle différence y a-t-il? La ré-ponse sommaire : sa vie. MèreTeresa ne faisait pas qu’ensei-gner l’Évangile, elle le vivait; ellele vivait dans sa consécration dereligieuse, sa prière et son ser-vice rendu aux pauvres. Ses pa-roles et sa vie ne faisaient qu’un.

Quand Jésus entreprit son mi-nistère public, prêchant laBonne Nouvelle, les gens s’arrê-taient pour écouter. Il ne cher-chait pas à étonner ses auditeurspar ses connaissances ou à im-pressionner par des argumentssubtils. Au contraire, son iden-tité et son message ne faisaient qu’un.Il n’y a pas d’écart entre l’identité deJésus et son enseignement. SaintMarc, dans son l’Évangile fait remar-quer ce trait au tout début de sonrécit : « On était frappé par son ensei-gnement, car il enseignait en hommequi a autorité, et non pas comme lesscribes » (1, 22). L’étonnement desgens n’avait pas de cesse quand Jésusdevait guérir un homme alourdi d’unesprit impur qui criait dans la foule.« Qu’est-ce que cela veut dire? Voilà

un enseignement nouveau, proclaméavec autorité! Il commande mêmeaux esprits mauvais, et ils lui obéis-sent. » (Mc 1, 27; cf. : Mt 7, 29).

LES BÉATITUDES : UN PORTRAIT DE JÉSUSL’étonnement et les commentaires surl’autorité de Jésus menaient à la pré-monition sur son identité. Les gensressentaient, jusqu’à un certain point,

qu’ils se trouvaient en présence duVerbe incarné de Dieu. Comme l’ex-plique le Concile Vatican II : « À pré-sent, la Parole n’est pas seulementaudible, elle ne possède pas seulementune voix, maintenant la Parole a unvisage, qu’en conséquence nous pou-vons voir: Jésus de Nazareth » (Ver-bum Domini, 12).

Les paroles de Jésus résonnaientdans les cœurs des gens comme ja-mais auparavant, et signes et mer-veilles accompagnaient souvent la

vérité et la beauté de ces paroles. Nonseulement Jésus possédait-il une au-torité intellectuelle et morale, maisaussi une autorité sur la nature et en-core davantage sur le péché. Ses mi-racles n’avaient rien d’un tour demagie, mais ils rayonnaient et éclai-raient son annonce que le Royaume

de Dieu était proche. Nulle part dans les Évan-

giles l’enseignement de Jésusn’est-il plus concentré quedans le Sermon sur la Mon-tagne, où il livrait les Béati-tudes (Cf. : Mt 5, 1-12; Luc6, 20-23). C’est là que Jésusnous ouvre le secret de la joieauthentique et durable, quiest fruit de l’Esprit Saint. Lebonheur ne se trouve pasdans la richesse, le pouvoir,les plaisirs comblés ou l’habi-leté à toujours se soustraire à

la critique. Il consiste plutôt à êtrepauvre en esprit, endeuillé, doux, àavoir faim et soif de sainteté, à semontrer miséricordieux, pur de cœuret agent de paix.

Dans son livre Jésus de Nazareth, lepape Benoît entrevoit les Béatitudescomme « une sorte de biographie in-térieure voilée de Jésus, un genre deportrait de Jésus. Il n’a pas d’endroitoù reposer sa tête (cf. Mt 8, 20), il estvraiment pauvre; celui qui peut affir-mer : « Venez à moi … car je suis

Dans le Sermon sur la Montagne,Jésus nous ouvre le secret de lajoie authentique et durable, qui

est fruit de l’Esprit Saint.

Proclamer les mystères du Royaume

Au cœur de l’Évangile, nous rencontrons Jésus,sa mission et son message

par l’évêque William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec

le pape Benoît XVI

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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doux et humble de cœur » (cf. Mt 11,28-29), il est vraiment doux; il estcelui qui a le cœur pur et qui sanscesse contemple Dieu. C’est lui, lepacifique, celui qui souffre pourl’amour de Dieu » (74). En procla-mant le Royaume, Jésus invitait lesgens à se tourner vers lui et à se laisserfaçonner en images vivantes de lagloire du Père.

LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATIONDans sa première encyclique, le papeBenoît XVI écrivit que le fait de de-venir chrétien n’est « pas une décisionéthique ou une grande idée, mais larencontre avec un événement, avec

une personne, qui donne à la vie unnouvel horizon et par là son orienta-tion décisive » (Deus Caritas Est, 1).

Au centre des pontificats du bien-heureux Jean-Paul II et de pape Be-noît XVI se trouve la nouvelleévangélisation. Il ne s’agit pas d’in-venter un nouvel Évangile pour l’ac-commoder à l’esprit de notre époque,mais plutôt de rafraîchir la proclama-tion de l’Évangile aujourd’hui pourque nos cœurs s’ouvrent au Christ etœuvrent à bâtir un monde qui reflèteson amour plus clairement. Plus quetout autre, la nouvelle évangélisationdépend de ses témoins — les per-sonnes qui, comme Mère Teresa, ont

fait la rencontre du Christ et l’ont tel-lement aimé dans les autres qu’ellespeuvent, par leurs vies, témoigner del’Évangile. Quand nous vivonsl’Évangile que nous enseignons, lesgens sont plus enclins à écouter.

Au fur et mesure que nous médi-tons sur le troisième mystère lumi-neux, nous nous tournons vers Mariequi, plus que tout autre personne, aincarné la vérité et l’amour de l’Évan-gile. Elle est la « Vedette de la NouvelleÉvangélisation, » et, par l’intercessionde ses prières, nos cœurs peuvents’ouvrir plus grands au Christ et trou-ver le courage d’être ces témoins dontle monde a besoin.♦

INTENTIONS DU

SAINT-PÈREL’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

Mgr Francis X. Ford(1892-1952)

sidence surveillée et prévenus d’espion-nage. Quatre mois plus tard, d’après le té-moignage de sœur Joan Marie, lesautorités communistes ont arrêté MgrFord dans sa demeure, l’ont battu sansmerci et l’ont promené par les villes où ilavait exercé son ministère. Enfin il estmort en prison, le 22 février 1952.

Tout au cours de son ministère, MgrFord a servi avec humilité et compassion,à l’aide de cette prière : « Seigneur, fais denous le marchepied grâce auquel les mul-titudes viendront de rendre un culte, etsi, en voulant sauver leurs âmes, noussommes piétinés et l’objet de crachats, aumoins nous serons devenus (…) lagrande route du Roi dans cette Chinesans sentier. »♦

GÉNÉRALE : Pour que tous lespeuples aient plein accès à l'eau etaux ressources nécessaires à leursubsistance quotidienne.

MISSIONNAIRE : Pour que leSeigneur soutienne l'effort du per-sonnel de santé des régions les pluspauvres dans l'assistance aux per-sonnes malades et âgées.

LES PARENTS DE Francis Xavier Fordont failli l’appeler Christopher ColumbusFord parce qu’il est né durant l’année quimarquait le 400e anniversaire du premiervoyage de l’explorateur. Ils l’ont plutôtnommé d’après l’explorateur jésuite du16e siècle, dont ce garçon de Brooklyn,N.Y. suivrait les traces.

En 1912, durant sa deuxième année auCathedral College de Manhattan, le jeuneFord fut le premier élève à entrer dans laSociété des missions étrangères desÉtats-Unis, mieux connue sous le nomde « Maryknoll », à Ossining, New York.

Quelques mois seulement après son or-dination, en 1918, le père Ford, en com-pagnie de trois autres prêtres a fondé unemission dans le sud de la Chine. Il parti-cipait à la fondation d’un séminaire deMaryknoll trois ans plus tard et, peu après,a été nommé préfet d’une nouvelle régionmissionnaire. Il a été ordonné évêque en1935 et, enfin, le diocèse de Kaying a at-teint une population de 20 000 diocésains.Durant la Deuxième Guerre mondiale,il est venu en aide également à des réfu-giés, des forces de la guérilla chinoise etdes aviateurs alliés.

En 1950, Mgr Ford et sa secrétaire,sœur Joan Marie Ryan, de la congréga-tion de Maryknoll, ont été placés en ré-

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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La Ville de Rome entreprend de bâtir une nouvelle Place qui portera le nom des Chevaliers de Colomb

EN RECONNAISSANCE des services rendus à la populationde Rome par l’Ordre, ainsi que pour le dévouement que celui-cilui a manifesté, la Ville de Rome a commencé, le 6 décembre2011, la construction d’une place nommée en l’honneur desChevaliers.

Le maire de Rome, Giovanni Alemanno, assistait à titre officielà la cérémonie d’ouverture du « Largo Cavalieri di Colombo », àlaquelle étaient présents le Chevalier suprême Carl A. Andersonet autres dignitaires.

Mgr Roger Roensch, directeur du Bureau pour les visiteursdu Vatican, a donné la bénédiction pour marquer la cérémoniequi avait lieu à l’angle des Viale delle Terme di Caracalla et de laVia Antonnia.

Les Chevaliers de Colomb participent à plusieurs activités cha-ritables à Rome depuis plus de 90 ans. Suivant les services quel’Ordre a rendus aux troupes américaines à Rome durant la Pre-mière Guerre mondiale, le pape Benoît XV, en 1920, invita lesChevaliers à demeurer dans la ville afin de mettre sur pied desterrains de jeux pour les jeunes de la ville qui jouissaient de peud’endroits pour se garder en forme durant les années d’après-guerre. Jusqu’à maintenant, l’Ordre continue d’administrer etd’aménager les terrains de jeux, que les jeunes de Rome peuventutiliser gratuitement.

Les travaux aux terrains de jeux ont continué sans relâche,même durant la Deuxième Guerre mondiale, alors que les États-Unis et l’Italie étaient en guerre. Durant la guerre, les livraisonsde nourriture au peuple de Rome à partir du Vatican étaient sou-vent coordonnées d’un des terrains des Chevaliers. Après laguerre, le terrain a servi de station de distribution de nourritureaux enfants de Rome qui en manquaient.

L’Ordre a offert son soutien à la Ville éternelle d’autres façons

également : la promotion de son héritage culturel et artistique,la rénovation des œuvres d’art de la ville et ses monuments, ainsique par des projets de restauration à la basilique Saint-Pierre —y compris la restauration de sa façade au cours des années 1980.Les Chevaliers parrainaient également un certain nombre d’ini-tiatives du Vatican dans le domaine des communications.

« Les Chevaliers de Colomb sont honorés d’avoir pu de servirla population de Rome, son Église locale et le Vatican depuis prèsd’un siècle », a noté le Chevalier suprême Anderson. « L’amitiéentre les Chevaliers de Colomb et la Ville de Rome a surmontéles difficultés de distance, de langue, de coutume et même deguerre, justement parce qu’elle a été fondée sur la vertu si souventprônée par le pape Benoît XVI — la charité. Nous espérons quecette place publique saura rappeler la puissance de transformationintrinsèque de la charité chrétienne.♦

Le maire de Rome, Giovanni Alemanno, le Chevalier suprême, CarlAnderson, Umberto Broccoli, surintendant de la culture de la Villede Rome, et le contrôleur Dino Gasperini, examinent les plans del’aménagement du futur site. • À droite : Un panneau indiquant laplace suivant son inauguration.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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LE CARDINAL John P. Foley estmort le 11 décembre 2011. Membredu conseil Our Lady of Lourdes4546, de Philadelphie, le cardinalFoley est devenu Chevalier en 1984et participait régulièrement aucongrès suprême, et il a prononcé lediscours inaugural du banquet desÉtats à Québec, en 2008.

En 1984, le pape Jean-Paul IInomma le cardinal Foley archevêqueet président du Conseil pontifical descommunications sociales. Il occupace poste pendant plus de 20 ans, eten 2007, le pape Benoît XVI lenomma Pro Grand Maître de l’OrdreÉquestre du Saint Sépulcre de Jéru-salem.

En apprenant la mort du cardinalFoley, le Chevalier suprême, Carl A.

Anderson afait une dé-claration qui,en partie, selit commesuit : « Le car-dinal JohnFoley était àla fois mem-bre et grand ami des Chevaliers deColomb et sa présence, certes, nousmanquera. Son Éminence a toujoursété un exemple marquant de témoi-gnage chrétien. Avec mes frères Che-valiers, j’ai été témoin oculaire decette réalité, alors que le cardinal étaitprésident du Conseil pontifical desCommunications sociales, et qu’iltravaillait inlassablement à répandrela Bonne Nouvelle de Jésus Christ.♦

PRENANT LA PAROLE lors d’unconcert soulignant la mise en œuvredu nouveau « Largo Cavalieri di Co-lombo » de Rome, le 6 décembre 2011,le secrétaire d’État du Vatican, le car-dinal Tarcisio Bertone, a remercié lesChevaliers de Colomb des quelque 90ans de services que l’Ordre a offerts àla Ville de Rome et au Vatican.

« Je suis heureux de vous adresserles félicitations du Saint-Père Be-noît XVI, qui n’a demandé de noterque son vénéré prédécesseur, BenoîtXV, fut celui qui avait invité lesChevaliers de Colomb à s’établir àRome, en 1920, a dit le cardinal.Depuis lors, les initiatives de votreOrdre dans la Ville éternelle se sontpoursuivies avec succès, accompa-gnées d’une grande et réconfortanteamitié. »

Le concert eut lieu dans l’égliseSanta Maria in Aracoeli, tout près duCampidoglio, et mettait en vedettele Gospel Choir of St. Thomas MoreChurch, de Washington.

Le Chevalier suprême Carl A. An-derson et le maire de Rome, Gio-vanni Alemanno se trouvait dans lepublic et tous deux ont tenuquelques propos concernant les rela-tions de longue date des Chevaliersavec Rome.

Le cardinal Bertone a noté égale-ment le « rôle décisif » des Cheva-liers dans la construction desinstallations sportives pour les en-fants de Rome, la restauration desœuvres d’art du Vatican, ainsi queleurs efforts pour soutenir les com-munications dans l’Église. « Quiplus est, a déclaré le cardinal, vousavez joué un rôle important commelien diplomatique confidentiel entreles États-Unis d’Amérique et la Citédu Vatican, avant que l’État du Va-tican n’eût été reconnu par les États-Unis, au cours des années 1980 », aajouté le cardinal.♦

Le secrétaire d’État du Vatican remercie l’Ordre pour son œuvre de Rome

LE PAPE BENOÎT XVI a reçu le Chevalier suprême, Carl A. Anderson enaudience privée au Vatican, le 7 décembre 2011. Au nom des 1,8 million mem-bres des Chevaliers de Colomb, le Chevalier suprême offrait au pape un donde 1,6 million $, soit les recettes du Fonds Vicarius Christi, établi par l’Ordreen 1981. Au cours des années, le fonds a fourni 49,6 millions $ pour les cha-rités personnelles du pape. En plus de ce don, le pontife a reçu, également dela part du Chevalier suprême Anderson, un compte-rendu de diverses initia-tives de l’Ordre. ♦

Le pape Benoît XVI reçoit le Chevalier suprême

Les Chevaliers pleurent la disparition du cardinal Foley

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Cette journée-là, à la station de ski Whitefish, au nord-ouestdu Montana, les nuages frôlent le sommet de la Big Moun-

tain et entourent le télésiège ainsi que la statue grandeur nature deJésus installée à proximité. Le Christ, les bras étendus, embrasse lavallée de Flathead qui s’étale en bas sur des kilomètres à la ronde.

Bill Glidden, un homme dynamique à la chevelure grise et à lamoustache blanche, est récemment monté au sommet de la mon-tagne et jusqu’à la statue de Jésus avec son camion rouge, un bonmatin. Après sa retraite du constructeur aérospatial Boeing et sondéménagement de Seattle jusqu’à Kalispell, au Montana, Bill estdevenu Grand Chevalier du Conseil 1328 Kalispell, lequel a faitmettre la statue en 1954 en l’honneur de la 10e Division de l’arméequi avait servi durant la Seconde Guerre mondiale. Il nous expliquecomment son Conseil a réagi à une demande d’enlèvement de lastatue.

Lorsque le Conseil s’est vu refuser le renouvellement de son per-mis de 10 ans pour la statue, en août dernier, la Fondation « Free-dom from Religion » (S’émanciper de la religion), basée auWisconsin, s’est frottée les mains de satisfaction. Ce groupe avaitcontacté en mai le service des Parcs au sujet de la statue, prétendantque l’installation de celle-ci sur un terrain fédéral était inconstitu-tionnelle. Cela contrevient, selon eux, au Premier Amendementde la Constitution qui prévoit que le gouvernement ne peut établirde religion.

La situation n’a rien d’unique, puisque des groupes similairessoulèvent ce type de difficulté un peu partout au pays, depuis plu-sieurs années. L’un des problèmes que cela occasionne, c’est queces débats reposent sur des enjeux constitutionnels qui ont été trai-tés de manière nébuleuse et pas toujours cohérente par la Cour su-

prême des États-Unis. Si bien que les tribunaux de première ins-tance n’ont finalement que peu de latitude en la matière. Un enjeuplus global, toutefois, sous-tend cette question de savoir si une sta-tue au milieu d’une forêt du Montana devrait être autorisée ou non: La religion a-t-elle sa place dans la vie publique, ou devrait-elleêtre confinée à la sphère privée ?

En l’espace de quelques mois, la nouvelle intéressant une localitédu Montana est devenue une histoire nationale. Bill Gliddden areçu des lettres d’aussi loin que l’Irak, où des militaires en postes’enquéraient de la situation. Avant cette affaire, précise le GrandChevalier, le Conseil était surtout connu pour ses activités carita-tives. « Alors qu’aujourd’hui, on parle de nous en faisant référenceà la statue de Jésus. »

UN CAS PRÉCISAucun des membres actuels du Conseil de Kalispell n’était présentlorsque la statue a été installée au début des années 1950, ce quirend difficile la reconstitution exacte des faits. Bill Glidden a toutde même déniché une personne qui se souvient d’avoir vu des Che-valiers ainsi que des vétérans de la 10e Division, lors de la consé-cration de la statue.

Instituée en 1943, la 10e Division de montagne a été forméepar des skieurs qui se sont assuré une place dans l’histoire grâce àleur courage durant la Seconde Guerre mondiale puis, grâce à leurtravail de défrichage et d’aménagement de pistes de ski. La divisionavait recruté des skieurs émérites rattachés à la Patrouille nationalede ski, consciente du fait que la guerre en Europe allait s’accompa-gner de batailles sur des terrains accidentés.

Les soldats se sont entraînés dans les États de Washington, duColorado et de la Virginie-Occidentale avant d’atterrir en Italie enjanvier 1945, prêts à combattre. Leur division a sillonné le pays,combattant durant quelques mois avant que la guerre ne se ter-

SAUVER JÉSUS DANS LE MONTANASelon les Chevaliers, une statue du Christ dans une forêt nationale

est un lieu historique et non un problème constitutionnel

par Brian Dowling

La statue de Jésus à Big Mountain, installée en 1954 en hommageaux vétérans de la Seconde Guerre mondiale, pourrait être déclarée in-constitutionnelle.

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mine, plus tard cette année-là. Les membres de la 10e Division de mon-

tagne sont ensuite revenus aux États-Unis,certains d’entre eux participant alors au dé-veloppement de ce qui se compterait parmiles meilleurs centres de ski du monde, dontAspen, Vail, Sugarbush, Crystal Mountainet le centre Big Mountain, de Whitefish.Les vétérans de cette dernière région ont dé-barqué alors même que des pistes commen-çaient à être tracées à Big Mountain et quedeux entrepreneurs avaient injecté de l’ar-gent dans le projet de centre de ski. L’ini-tiative aura été couronnée de succès, si bienqu’en 1949 et 1951, la montagne accueillitles Championnats nationaux de ski alpin,qui attirèrent des milliers de spectateurs etdes centaines de skieurs professionnels,dont des membres de la 10e Division demontagne.

À l’époque, des skieurs s’étaient demandépourquoi il n’y avait pas de monument spé-cial pour commémorer l’ouverture de lamontagne — ainsi que les soldats quiavaient combattu au sein de la 10e Divi-sion. Des membres locaux de cette der-nière, qui étaient aussi Chevaliers, ont alorspensé à y mettre une statue de Jésus, àl’image de ce qu’ils avaient constaté danscertaines montagnes d’Europe. L’idée leurest venue, raconte-t-on, alors même qu’ilsdévalaient les pentes.

Un groupe de Chevaliers acheta en 1953un permis spécial auprès du Service des fo-rêts, afin de mettre la statue près du som-met de la principale piste de ski. Un an plustard, les Chevaliers ont dévoilé une statuede Jésus faisant six pieds et un pouce, mon-tée sur un socle en ciment lui-même sur-élevé de six pieds afin d’être visible malgré

l’enneigement. Puis, durant plus de 50 ans,le monument en pierre de fonte a trôné là,pratiquement sans être dérangé.

Les doléances de la fondation « Freedomfrom Religion » n’ont rien de nouveau. En2009, le groupe a dépensé plus de 300 000 $en procès et en réclamations — soit prèsdu quart de ses dépenses totales, selon lesdossiers fiscaux de cet organisme. Cettemême année, ils ont fait face à sept pour-suites et déposé plus de 350 plaintes for-melles à l’encontre d’endroits commeWhitefish. Le groupe compte 17 000membres à l’échelle des États-Unis, dontune centaine au Montana.

Selon des observateurs du monde juri-dique, si la fondation peut déposer de tellesplaintes et connaître à l’occasion du succès,c’est que les affaires liées à la clause d’Éta-blissement (du Premier Amendement) ontété décidées de manière inégale, entre autres

parce qu’il arrive que les agences gouverne-mentales se voient contraintes d’éviter l’af-frontement par suite de coupes budgétairesqui les fragilisent. Une certaine confusionrègne également dans l’application de la loien partie à cause de décisions en apparencecontradictoires rendues par les tribunaux.

En octobre, la Cour suprême des États-Unis a ainsi décidé de ne pas entendre uneaffaire liée à des croix installées en bordured’une autoroute, dans l’Utah. L’instance in-férieure avait déclaré que de telles croix éri-gées en mémoire de patrouilleurs morts enservice étaient inconstitutionnelles parcequ’elles étalaient l’insigne de la police etcela, sur un territoire public. Le juge de laCour suprême Clarence Thomas, qui a ex-primé son désaccord et qui aurait souhaitéentendre l’affaire, a souligné le manque decohérence dans les décisions rendues autourde la clause d’Établissement : « Une croixinstallée sur une propriété gouvernementalecontrevient à ladite clause, comme le pré-tend ici la cour du 10e Circuit, sauflorsqu’elle n’y contrevient pas... » Le magis-trat ajoute ensuite : « Il est difficile d’ima-giner un aspect de la loi qui ait davantagebesoin d’être clarifié. »

Le même mois, la cour d’appel du 9eCircuit a décidé qu’une imposante croixinstallée sur un lieu public au nord de SanDiego, et qui sert de mémorial en l’hon-neur des vétérans, était inconstitutionnelle.Le juge Carlos T. Bea, auquel se sont ralliésquatre autres juges, a exprimé son désac-cord avec la décision de ne pas réentendrel’affaire. Il a souligné que la croix était unsymbole militaire courant — 114 monu-ments consacrés à la Guerre civile compren-nent une croix ; le cimetière d’Arlington ena trois ; [le parc national de] Gettysburg ena deux –, et que de nombreuses forces ar-mées utilisaient la croix en tant que mé-daille militaire. Il est significatif, a-t-il écrit« que ces croix reposent sur des fondementshistoriques et qu’elles aient de tout tempssymbolisé, dans l’histoire de notre pays, lerespect pour les vétérans et les soldats mortsau combat. »

Mais l’affaire de la statue de Whitefish nedevrait pas être nébuleuse, selon Eric Rass-bach, directeur national du contentieuxpour le Fonds Becket pour la liberté deculte, un cabinet d’avocats sans but lucratifet un institut éducatif de Washington, D.C.Le cas est plus clair parce que les Chevaliers

CHARLES HARBALLAVOCAT ET CABALLERO

«Selon eux, nous devions déplacer la statue. Nousnous sommes alorsgratté la tête en deman-dant : « Mais pour-quoi devrions-nousfaire ça ? »

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ont loué le terrain, faisant ainsi de la statueune forme d’expression privée, et non pu-blique. « Or il n’y a rien de répréhensible àdiffuser une parole privée sur une propriétécontrôlée par des intérêts privés », a concluEric Rassbach.

À ce titre, ce sont les Chevaliers, et nonle Service des forêts, qui ont pris soin dubout de terrain où est installée la statue. Parexemple, en 1970, lorsque le bras gauchedu monument s’est brisé et qu’on l’a re-trouvé près du télésiège, les agents gouver-nementaux ont contacté les Chevaliers aulieu de réparer eux-mêmes la statue, leursoulignant dans la lettre qu’ils appréciaientleurs « efforts pour entretenir les lieux auprofit des visiteurs ».

RÉSOUDRE LE PROBLÈMEAprès la demande émise en mai à proposde la constitutionnalité de la statue, le Ser-vice des forêts a rencontré les Chevaliersafin de trouver une solution. Bill Gliddens’est rendu à la réunion en compagnie deCharles Harball, Chevalier lui aussi et pro-cureur pour la municipalité de Kalispell.Dans la salle de conférence de l’agence gou-vernementale, les représentants du Servicedes forêts se sont assis d’un côté de lalongue table, les deux Chevaliers leur fai-sant face. Selon les principaux intéressés,leurs vis-à-vis souhaitaient manifestementéviter tout litige.

« Selon eux, nous devions déplacer la sta-tue, raconte Charles Harball. Nous noussommes alors gratté la tête en demandant :« Mais pourquoi devrions-nous faire ça ? »Au bout du compte, aucune décision ne futréellement prise ce jour-là.

Deux mois plus tard, le Service des forêtsrévoqua le permis des Chevaliers, déclarantque la statue correspondait à un usage inap-proprié de l’espace public et qu’un pland’enlèvement devait leur être soumis d’icile 31 décembre.

Les Chevaliers se rencontrèrent en aoûtpour en discuter. « Un consensus s’est vitedégagé, indique Bill Glidden : la statue al-lait rester là, impossible de la déplacer. Nousavons consulté des professionnels. Un in-génieur a estimé que nous la briserions enmorceaux si on tentait de la bouger. » L’avo-cat Charles Harball et le Conseil portèrentla décision du Service des forêts en appel enseptembre, et rapidement l’affaire suscital’intérêt des médias nationaux.

Pendant ce temps, l’archéologue du Ser-vice des forêts en poste localement, TimLight, écrivit au Bureau de préservation his-torique de l’État du Montana, une semaineaprès la révocation du permis, afin de re-cueillir son avis sur la situation. La lettreétablissait que la statue était religieuse et nepouvait être considérée historique seule-ment parce qu’elle était associée aux vété-

rans. L’archéologue, en revanche, faisait va-loir que la statue avait des liens solides ethistoriques avec le développement du skidans la région.

Le Bureau de préservation s’est dit d’ac-cord avec cette interprétation, déclarant parécrit qu’il ne s’agissait pas d’un site religieuxcar « contrairement à Lourdes ou Fatima,les gens ne s’y rendent pas pour prier, ils’agit plutôt d’un point de repère que lesskieurs du coin reconnaissent, ainsi qued’une composante historique de la stationde ski elle-même. » Quelques jours plustard, le Service des forêts a rétabli le permisdes Chevaliers et lança des audiences pu-bliques en raison du fait que la statue repré-sentait une pièce rare de l’histoire locale desannées 1950.

La fondation « Freedom From Religion »s’insurgea contre cette décision selon elle« erronée », qui démontrerait le traite-ment préférentiel accordé par le gouver-nement à une religion. De plus, qualifierla statue de monument de guerre seraitune « comédie » puisque le premier per-mis désignait la statue comme un « lieusaint ». Dans sa lettre, la Fondation exhor-tait le Service des forêts, pour le bien descontribuables, à enlever la statue afind’éviter « de coûteux frais juridiques ».

Durant les trois mois qu’ont duré lesaudiences publiques, la population a en-voyé près de 95 000 lettres et courriels, in-dique Derek Milner, chargé de projets aubureau local du Service des forêts. Et plusde 40 000 personnes ont visité la page Fa-cebook intitulée « Sauvons le Jésus de BigMountain ».

Après avoir interrogé une vingtaine de ci-toyens habitant Whitefish et les environs,

« J’ai été un peu in-digné, et je crois quebeaucoup de gensl’ont été aussi. Ondirait qu’ils veulentnon seulement nouspriver d’un pan del’histoire ici à lamontagne et auMontana, maisqu’ils essaient égale-ment de nous direcomment vivre etquelles valeurs ondevrait privilégierou non. »

DAN GRAVESPRÉSIDENT DE WHITEFISH

MOUNTAIN RESORT

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tout indique que la population souhaite massivement conserver lastatue. Beaucoup de gens la voient comme un repère historique,plus que comme un symbole qui fait activement la promotion duchristianisme.

Pour Katheryn Janetski, une résidante de la région qui skie surla montagne depuis des années, la statue « fait partie de notre hé-ritage ». En décembre, il n’y avait toujours pas assez de neige pourdévaler toutes les pistes, à Big Mountain. « Peut-être toute cettecontroverse y est-elle pour quelque chose », déclare Mme Janetski.

Kyle Duty, un mordu de ski qui entraîne l’équipe de surf desneiges de la station, voit lui aussi la statue comme un jalon histo-rique — et il ajoute qu’il pourrait compter sur une main le nombrede fois où il est allé à l’église. « Tout le monde à Whitefish, surtoutles gens qui travaillent ici et qui y skient tous les jours, sait pourquoila statue a été installée, qu’elle est là pour honorer la mémoire desvétérans et qu’elle n’a rien d’exclusivement religieux, dit Kyle. Jesais bien que ce monument met Jésus en valeur — mais personnene tente par là de prêcher le christianisme dans toute la vallée, çame semble évident.»

Dan Graves, président de la station de ski de Whitefish, a étésurpris de voir éclater la controverse. « J’ai été un peu indigné, etje crois que beaucoup de gens l’ont été aussi. On dirait qu’ils veu-lent non seulement nous priver d’un pan de l’histoire ici à la mon-tagne et au Montana, mais qu’ils essaient également de nous direcomment vivre et quelles valeurs on devrait privilégier ou non. »

Le patron de la station passe près de la statue chaque jour lors desa tournée d’inspection, et il écoute ce que les gens disent. « Jusqu’ici,aucune espèce de plainte ne nous est parvenue », dit-il.

Après avoir exploré l’histoire de la statue auprès d’experts locaux,Dan Graves a fait faire une plaque sur laquelle on explique pour-quoi une statue grandeur nature de Jésus a été installée au sommetd’une pente de ski. On peut notamment y lire : « De leur passageen Italie et le long des frontières française et suisse, ils ont rapportéce souvenir commun des monuments et statues souvent retrouvés

dans les villages de montagnes [...] Nous disons merci à ces bravessoldats qui ont orné Big Mountain de cette statue du Christ, etnous espérons que vous l’appréciez et la respectez vous aussi. »

POUR CONSERVER LA STATUEUne décision sur le sort réservé à la statue est attendue au débutde février, indique Derek Milner, et à partir de ce moment ellepeut se retrouver en cour que le permis soit approuvé ou révoqué.En effet, la fondation « Freedom From Religion » a prévenu le Ser-vice des forêts qu’elle allait « entamer des poursuites au besoin »,selon les termes repris par Annie Laurie Gaylor, cofondatrice del’organisation.

Si le permis est définitivement révoqué, un autre groupe pourraitpoursuivre le Service des forêts afin de protéger la statue. CharlesHarball est assez clair à ce sujet : « On ne va pas plier l’échine, endisant « Eh bien, peut-être que vous avez raison, peut-être qu’oncomprend mal ce que dit la Constitution. » Au contraire, nouscroyons très bien savoir ce que cette dernière autorise. »

Un matin de décembre, après la fin des audiences publiques,Bill Glidden et Charles Harball se sont assis dans le cabinet de cedernier afin de faire le point sur les récents événements. Entouréd’étagères bourrées de manuels juridiques, Charles Harball a dé-claré : « Parfois, on dirait que tout s’en va à vau-l’eau, que tout esten train de se séculariser. »

Cela dit, le procureur est reconnaissant pour les offres d’aidequ’il a reçues de nombreux cabinets d’avocats, et il n’entend pasjeter l’éponge.

Bill Glidden se réjouit lui aussi de ce soutien, et il se rappellenotamment une soirée bondée à la loge Whitefish de l’associationde vétérans VFW, où la population s’était rassemblée en novembreafin de se faire entendre. Un vétéran de la 10e Division de mon-tagne s’y trouvait, ainsi que le sénateur républicain Denny Rehberg,qui a représenté Washington dans ce dossier. Ce dernier a proposéun échange, en vertu duquel le terrain du Service des forêts où setrouve la statue serait troqué pour un terrain équivalent apparte-nant en propre à la station de ski.

Bill Glidden se souvient d’un coup de téléphone qu’il a reçu unmois plus tôt. L’appelant était un homme de Chicago qui se disaitathée et qui voulait tout simplement exprimer son point de vue surle sujet. Selon lui, le débat n’avait rien à voir avec le fait d’être ca-tholique ou non, il tournait autour des héros de la guerre. Bill Glid-den est bien d’accord. « Le type, apparemment, était passé par ici etil a vu la statue. Il a skié sur la montagne en se disant que c’était unsuperbe hommage rendu à nos vétérans, et puis c’est tout. »

Pendant l’interview que nous avons faite avec lui, le téléphonede Bill Glidden a sonné, et il a pris l’appel. C’était Kenneth Ellis,le Grand Chevalier du Conseil 7630 Whitefish. L’échange fut courtet Bill raccrocha peu après, en riant.

Kenneth Ellis lui a dit qu’une femme avait appelé pour aider àla préservation de la statue. « Le Grand Chevalier disait que cettefemme quitte la vallée et qu’elle veut nous aider financièrement,explique Bill Glidden. Mais notre réponse a été merci beaucoup,mais nous allons mener cette lutte nous-mêmes. »♦

BRIAN DOWLING est assistant à la direction artistique et éditoriale aumagazine Columbia.

Une plaque, près de la statue de Jésus à Big Mountain, explique les liensentre ce monument commémoratif et la 10e Division de l’armée ainsi queles Chevaliers de Colomb.

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DES PÈRES POUR BIEN FAIRE

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RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

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Quand mon fils Isaiah est né, il y a bientôt trois ans, mavie et ma perspective du monde ont changé à jamais.

Comme beaucoup de pères regardant son premier-né dans lesyeux, je me rendais compte que je n’étais plus le centre de monpropre univers. L’amour d’un petit enfant réveillait mes ins-tincts de protection, de sollicitude, de don de ma vie pour unautre et pour l’avenir.

Également, je me suis mis à me demander de quelle sortede monde mon fils hériterait. Certaines questions auxquellesje ne pensais à peu près jamais —par exemple, les écoles, les ensei-gnants, les réductions d’impôt, lesprestations sociales et les lois gou-vernant les soins de santé — sou-dain devenaient pertinentes. Lefait d’être responsable d’une autrepersonne rendait les débats poli-tiques de l’heure plus personnelset j’ai commencé à m’y intéresser.

Maintenant, chaque fois que jeme présente pour voter, je ne voteplus pour mes intérêts limités àmoi — je suis en train de façonnerle monde d’Isaiah. Une part demon devoir comme père, je m’ensuis rendu compte, consiste à l’ai-der à embrasser la foi catholique,ce qui implique se préoccuper desautres et du bien commun.

Même si lui et nos autres en-fants sont encore jeunes — mafemme et moi avons une fille d’unan et un autre garçon arrivera enmai — nous tâchons de donnerdu poids à l’importance d’être citoyen fidèle. Une façon pournous d’y arriver consiste à voir à ce que chaque enfant apporteune boîte de conserve à l’église chaque semaine. Ils adorentdéposer les boîtes dans le panier de denrées, et le geste contri-bue à faire un lien important entre la charité et le culte. Mêmeen bas âge, l’application pratique du Grand Commandement— l’amour de Dieu et l’amour du prochain — est fermementétablie dans leur esprit.

Une autre façon de les former à la justice sociale consiste àles amener à des veillées de prières devant le centre d’avorte-ments local. En récitant le chapelet pour les mères et leurs en-fants à naître, nos enfants apprennent l’efficacité de la prière.

Cette activité leur démontre également que la citoyenneté fi-dèle découle de la vie intérieure et que nous pouvons beaucoupinfluencer le monde grâce à l’intercession.

Nous sommes également sensibles aux gestes concrets.Isaiah est également très apte à faire le signe de la croix. C’estdevenu une habitude pour lui, dès que nous entrons dans uneéglise ou que nous nous attablons pour le repas. Nous lui en-seignons aussi de respecter notre pays en récitant le sermentd’allégeance au drapeau. Chaque fois qu’il aperçoit la bannière

étoilée, nous l’incitons à renouve-ler l’allégeance qu’il est deux foiscitoyen — à la fois catholiquedans la Cité de Dieu et américaindans la demeure des héros.

Au fur et à mesure que nos en-fants grandissent, nous comptonsles former à la citoyenneté fidèle,au moyen des histoires classiquespour enfanta comme Le Seigneurdes anneaux et Le Monde de Nar-nia qui mettent en relief le don desoi et le sacrifice. Nous leur expli-querons comment les grandssaints et saintes et les héros ontvécu pour quelque chose de plusgrand qu’eux, souvent en risquantbeaucoup.

Un jour dans un avenir rappro-ché, j’amènerai mon fils au bu-reau de vote, et je lui expliqueraicomment, en votant, nous bâtis-sons la nation. Je lui dirai com-ment des milliers de personnesont livré vraiment leurs vies — et

c’est vrai encore aujourd’hui — pour que les citoyens puissentfaire des choix comme celui-là.

En fin de compte, la meilleure façon d’élever des citoyensfidèles, c’est de les aider à découvrir cette vérité ancienne etbouleversante : Le monde n’est pas fait pour tourner autourd’eux. Que ce soit au moyen de nourriture en boîte, des salutspatriotiques ou d’histoires pour enfants, nombreux sont lesmoyens d’y arriver. Et quand nos enfants embrasseront cettevérité, notre monde deviendra meilleur.

BRANDON VOGT, auteur et blogueur, habite avec sa famille àCasselberry, en Floride.

Former des citoyens fidèlesNous pouvons enseigner à nos enfants, depuis leur tendre enfance,

les valeurs de la fidélité, la charité, et le patriotisme

par Brandon Vogt

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Dans une homélie portant sur le Livre d’Ézéchiel, saint Gré-goire le Grand commente un passage du prophète où le Sei-

gneur le prophète déclare : « Fils d’homme, je t’ai fait pour être legardien de la maison d’Israël » (Ez 33, 7). Grégoire explique : « Unguetteur se tient toujours sur une hauteur pour qu’il puisse observerce qui vient au loin. Tout guetteur nommé pour veiller sur le peu-ple doit se tenir sur une hauteur toute sa vie, pour l’avertir grâce àsa prévoyance. »

Le saint pontife comparait son ministère au devoir de guetteuret c’est ainsi que nous aussi, en tant qu’évêques, nous sommes ap-pelés à être de vigilants hérauts de la Parole et intendants de la fa-mille de Dieu. Depuis un certain temps déjà, nous avons perçu,d’une inquiétude toujours croissante, l’érosion de la liberté reli-gieuse aux États-Unis. Au cours de la réunion plénière des évêquesen novembre 2010, nous avons entrepris de rendre prioritaire ladéfense de la liberté religieuse et d’assumer notre responsabilitéd’aborder de front toute menace qui pourrait peser sur une si pré-cieuse liberté.

Après avoir consulté le comité administratif de la Conférencedes évêques catholiques des États-Unis, Mgr Timothy Dolan, ar-chevêque de New York, a formé un comité spécial où siègent dixévêques, assistés de conseillers, un secrétaire général associé, un avo-cat et un lobbyiste. De plus, le comité compte sur la collaborationd’un nombre extraordinaire d’évêques et l’expertise de personnelde la Conférence épiscopale.

Alors que le comité entreprend sa tâche si importante, plusieursquestions pressent les membres : en tant que pasteurs et citoyens,comment rendre les gens conscients de nos enseignements sur laliberté religieuse? Quels sont les indices qui devraient attirer notreattention? Et comment leur apporter une réponse?

NOTRE ENSEIGNEMENT ET NOTRE HÉRITAGE Le Concile Vatican II a incité les catholiques à « savoir lire lessignes des temps » et, comme Américains, nous regardons commesi nos jumelles étaient munies de deux objectifs différents. D’unepart, l’objectif de l’enseignement de l’Église se rapportant à la di-gnité humaine et la liberté religieuse — dignité et liberté inscritesdans le cœur humain et pleinement révélées dans le Christ. D’au-tre part, il y a l’objectif de l’héritage de nos Pères fondateurs (desÉtats-Unis) : une audacieuse Déclaration d’indépendance selonlaquelle tous les individus sont « doués par le Créateur » de droitsde la personne inhérents, et une Constitution et une Déclarationdes droits qui accordent une certaine primauté à notre liberté decorrespondre avec notre Créateur sans intrusion indue de la partdu gouvernement.

Faire la mise au point de ces jumelles constitue une tâche arduequand il s’agit d’appliquer une compréhension à la fois critique etprécise qui permettrait d’établir comment la vision des Pères fon-dateurs et l’enseignement de l’Église peuvent s’imbriquer l’un dansl’autre. Comme le savent si bien les historiens, les relations entre

Concevoir la liberté de culteAssistés des fidèles, les évêques des États-Unis œuvrent à combattre les menaces courantes et à venir à la liberté de culte

par l’evêque William E. Lori, Aumônier Suprême

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l’Église et l’expérience états-unienne n’en sont arrivées à une miseau point que graduellement, sans compter que celle-ci est enconstant besoin d’être réglée. Néanmoins, lorsqu’elles fonctionnentcomme prévu, offrent une vision remarquablement claire de la di-gnité humaine et de la liberté.

Cette vision porte une compréhension selon laquelle les libertéshumaines fondamentales sont inhérentes à la dignité humaine etque nos libertés sont conférées non par l’État, mais qu’elles noussont consenties par notre Créateur. Comme l’a affirmé le présidentJohn F. Kennedy lors de son discours d’investiture, les droits pourlesquels nos ancêtres ont combattu « ne proviennent pas de la gé-nérosité de l’État, mais plutôt de la main de Dieu. » De même,l’Église enseigne que « la source ultime des droits de l’homme nese situe pas dans une simple volonté des êtres humains, dans la réa-lité de l’État, dans les pouvoirs publics, mais dans l’homme lui-même et en Dieu son Créateur. » (Compendium de la doctrinesociale de l’Église, 153)

Si la liberté religieuse est antérieure à l’État et non un privilègeaccordé par le gouvernement, alors il nous revient de droit decompter que notre gouvernement accorde la protection de la libertéreligieuse, qu’il fasse la promotion de la tolérance religieuse et qu’iladapte accepte la place de la religion au sein de la vie américaine.Nous nous attendons à ce que notre gouvernement ne permettepas que la liberté religieuse soit facilement compromise par despropositions et des intérêts autres.

Notre vision est affinée par la sagesse de George Washington,qui était conscient de l’importance de la morale et de la religionen tant que « soutiens indispensables » à la « prospérité politique ».À juste titre, nous concevons l’Église comme une entité active ausein de notre société, du fait de former non seulement des croyants,mais également des citoyens doués pour construire une civilisationde vérité et d’amour. Nous demandons à être protégés par la loi etreconnus dans notre développement d’institutions comme la fa-mille, les églises et les écoles, entités qui se situent entre le pouvoirdu gouvernement et la conscience des individus, ce qui, pourtant,contribue largement au bien commun.

L’objectif de l’enseignement de l’Église et de la vision desPères fondateurs nous rend capables de chercher, tant dans laloi que dans la culture, pour déterminer si ces deux entités res-pectent la liberté religieuse comme un droit individuel inscritpar le Créateur, quelles que soient les tendances morales et po-litiques de notre temps. Le Deuxième Concile du Vatican en-seigne que « par son caractère même, l’exercice de la religionconsiste avant tout en des actes intérieurs, volontaires et libres,par lesquels l’homme s’ordonne directement à Dieu ». C’est

Ce tableau réalisé en 1940 par Howard Chandler Christy montre lasignature de la Constitution américaine dans l’Independence Hall dePhiladelphie, le 17 septembre 1787.

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pourquoi personne ne devrait « être contraint d’agir contre saconscience » (Dignitatis Humanae, 3).

Tout en reconnaissant que la liberté religieuse est un droit indi-viduel, force nous est de constater qu’elle se loge également aussidans des églises et des institutions religieuses dont les croyants sontégalement des croyants. En tant que croyants, nous ne cherchonspas à créer une théocratie, mais plutôt à devenir un levain au cœurde notre culture. Il faudrait communiquer à toutes les institutionsde foi une compréhension solide de la liberté religieuse qui, nonseulement reconnaît l’importance de rendre un culte à Dieu, maiségalement d’apporter dans le domaine public des vérités et des va-leurs qui découlent de la foi et de la raison, sous forme d’œuvresd’éducation, de soins de santé, de services sociaux et de charité.

Bref, la liberté religieuse englobe toute la personne — en effet,il ne s’agit pas simplement de la liberté de croire et de rendre unculte, mais de former nos vies elles-mêmes selon ces croyances etce culte —, et ce, tant sur le plan individuel que communautaire— afin de partager nos vies ainsi transformées avec le monde entier.En tant que guetteurs, nous avons besoin de nous rendre comptesi, oui ou non, cette liberté fondamentale continue d’être vivantedans les cœurs de nos concitoyennes et concitoyens catholiques.

CE QUE NOUS CONSTATONSQue voyons-nous à travers l’objectif de l’enseignement de l’Églised’une part, et l’objectif des principes fondamentaux américains?Nous constatons une Église, malgré tous ses défis, qui se porte auservice du bien commun avec une générosité et une efficacité ex-traordinaires.

Au sein des diocèses que nous servons, l’Église agit comme lasource non gouvernementale la plus importante en matière d’édu-cation, de service social, de charité et de soins de santé, et ce, offertsen tant que partie intégrale de notre foi en Dieu qui est amour.Durant une période de difficultés économiques, les services qu’offrel’Église catholique et autres confessions chrétiennes sont incon-tournables.

Toutefois, il devient de plus en plus difficile pour l’Église d’offrirdes services dans le respect de la foi même qui incite ses membresà agir.

Parmi ces défis se dessine un patron culturel et juridique quitraite la religion comme une simple question de relation de chaquepersonne avec son Dieu. Toutefois, au lieu de promouvoir avec to-lérance les divers points de vue religieux qui contribuent à la moralecommune de la nation, certaines lois, certaines décisions judiciaireset certains règlements administratifs traitent la religion comme unélément de division et une force perturbatrice qu’il vaut mieux ban-nir de la vie publique. D’aucuns évoquent la soi-disant doctrinede la séparation de l’Église et de l’État comme prétexte pour exclurel’Église de toute politique officielle, ignorant ainsi le rôle que, his-toriquement, les églises ont joué dans l’abolition de l’esclavage, lamise en place des droits de l’homme, la promotion des pratiquesjustes dans le monde ouvrier.

Bien que la religion ait un aspect personnel, elle n’appartient pasqu’au domaine privé, car il n’y a pas de liberté religieuse, si nousne sommes pas libres d’exprimer notre foi en public. De même, iln’existe pas de liberté de parole, s’il n’est permis d’exprimer sa foique privément et jamais en public au moyen des médias des arts,

de bibliothèques et des écoles.Nous constatons également que la portée de la « Clause d’établis-

sement » du Premier amendement de la Constitution — Le Congrèsn’établira aucune loi concernant l’établissement d’une religion — estélargie de telle sorte que s’étiolent de plus en plus les sauvegardes pré-vues par la Clause du libre exercice — ou de son libre exercice — cequi bouleverse totalement le Premier amendement.

La « Clause d’établissement » avait comme objectif de protégerla Clause du libre exercice et non le contraire. Il en résulte que tantles individus manifestant de fortes convictions religieuses que lesinstitutions religieuses sont moins servis et même marginalisés, pré-textant que la moindre adaptation constituerait d’une certaine ma-nière « l’établissement » de religions particulières sur notre territoire.

Actuellement, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) est la partie intimée dans un procès intenté parl’« American Civil Liberties Union » (ACLU) [Ligue des droits del’homme aux États-Unis] concernant une politique récemmentabandonnée de l’U.S. Department of Health and Human Services(Le Département de la santé et des services humains des États-Unis), selon laquelle l’Église pouvait venir en aide aux victimes detrafic humain sans toutefois leur fournir des services d’avortementou de contraception. La poursuite revendique que la politique quirespecte notre liberté de libre exercice religieux, de fait, transgresse« la Clause d’établissement ». Mais détrompez-vous : la laïcité agres-sive constitue également un système de croyances. En omettantd’accommoder les gens de foi et les institutions religieuses, autantla loi que la culture sont en train d’établir une « non-religion »comme religion du pays, en lui accordant les droits et protectionsque nos Pères fondateurs avaient prévus pour les citoyens croyantset leurs églises. De plus, les obstacles empêchant le gouvernementd’intervenir dans la vie interne de groupes religieux se sont abaissésavec le temps.

Cette situation facilite l’érosion de la liberté religieuse en impo-sant des « droits » qui n’ont aucun fondement dans la Constitution,comme ceux qui se rapportent à l’avortement et au mariage de per-sonnes de même sexe. Le refus de souscrire à la destruction d’uneinnocente vie humaine ou de redéfinir le mariage est jugé discri-minatoire. Il en résulte que, la liberté permise aux entités religieusesd’offrir des services suivant leurs propres croyances, de défendrepubliquement leurs enseignements, voire de choisir et de gérer leurpropre personnel est continuellement en butte aux assauts.

Ces faits et d’autres encore ont mené à des menaces immédiateset spectaculaires à la liberté religieuse à travers le pays. Par exemple,une loi et un jugement de la cour en Alabama ont rendu criminelsdes services de « bon Samaritain » rendus à des gens sans papiers;une fonctionnaire de l’État de New York est menacée d’être pour-suivie en justice parce qu’elle refuse de participer à des mariages demême sexe; en 2009, au Connecticut des membres d’un comitéde la magistrature ont tenté de réorganiser des paroisses d’une ma-nière tout à fait opposée à l’enseignement et au droit de l’Église ca-tholique; et que dire de la triste réalité qui fait en sorte que lesœuvres de charité de plusieurs diocèses catholiques ont dû se retirerdes services d’adoption et de placements en foyer d’accueil à causede leur fidélité à l’enseignement de l’Église sur le mariage.

Certaines agences fédérales, passant outre aux omissions légis-latives et judiciaires, menacent à leur tour la liberté religieuse. Le

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département des Services humains et sanitaires établit des règle-ments qui rendraient obligatoire la couverture de la stérilisation etde la contraception, y compris les abortifs, dans tous les régimesprivés d’assurance maladie. L’exemption religieuse était beaucouptrop étroite, exigeant que, pour se qualifier, les employeurs catho-liques embauchent surtout des catholiques, qu’ils offrent leurs ser-vices surtout à des catholiques et qu’ils existent surtout en vued’inculquer des valeurs religieuses.

Bien que, de fait, soit établie une exemption plus large, il faudravoir si son application protégera tous les organismes religieux, ainsique les droits de conscience des individus et des assureurs.

Contrairement aux protections de la conscience déjà réglemen-tées, les Services de secours catholiques et les Services de migrationpour personnes réfugiées ont été prévenus qu’une nouvelle condi-tion sera imposée en vue du renouvellement des ententes coopéra-tives, à savoir la disposition selon laquelle serait offerte une gammecomplète de services soi-disant de reproduction, condition qui,nous l’espérons, sera bientôt mise de côté.

Le Département de la justice des États-Unis a déjà créé d’autresproblèmes. Il s’en est pris à la Loi sur la défense du mariage, sousprétexte qu’elle est motivée par « des préjugés et de l’intolérance »semblables au racisme, insinuant ainsi que sont coupables de sec-tarisme, les églises qui enseignent que le mariage n’est valide qu’en-tre un homme et une femme.

Le Département de la justice présentait devant la Cour suprêmedes arguments en faveur de l’élimination virtuelle de « l’exceptionministérielle » incorporée dans le Premier amendement de laConstitution selon laquelle est protégée la liberté qui est réservéeaux dénominations religieuses de choisir leurs propres ministres,sans interférence de l’État.

COMMENT RÉAGIR DEVANT CE CONSTATEn réponse à ces menaces, et à d’autres semblables, qui se pointentà l’horizon, le Comité spécial sur la liberté religieuse a entrepris devenir en aide aux diocèses dans leur défense et leur promotion dela liberté religieuse. Puisque notre premier devoir et notre intuition,comme évêques c’est d’enseigner, le comité prendra, entre autresdispositions, de fournir des ressources multimédias en vue d’ins-truire les fidèles sur les questions de liberté religieuse.

En tant que pasteurs, nous reconnaissons le rôle déterminantqui est le nôtre de mener nos gens dans la prière, de les instruire etd’être leur inspiration, pour qu’ils en arrivent à apprécier leurs li-bertés comme des dons de Dieu et à œuvrer en vue de bâtir unesociété marquée par le respect de la dignité et de la liberté trans-cendante de chaque être humain.

Et en tant que veilleurs, nous continuerons de signaler les me-naces à la liberté religieuse et de les critiquer franchement, d’af-fronter les officiers publics, élus ou nommés, non pas de manièrepartisane, mais de manière tout à fait cohérente avec les valeurs lesplus fondamentales de notre démocratie.

Néanmoins, nous ne pouvons pas entreprendre seuls cette tâche.

Nous devons engager nos plus proches collaborateurs, nos prêtres,qui œuvrent aux premiers rangs de la vie paroissiale et qui jouissentle respect et l’estime des membres de leurs paroisses. Leurs voix se-ront primordiales dans la lutte que nous aurons à mener. Nous de-vons également faire appel aux laïques de l’Église, hommes etfemmes, pour qu’ils mettent leurs dons et leur expertise à la pre-mière ligne en vue de défendre la liberté religieuse, et nous devonsnous associer à nos partenaires œcuméniques et interreligieux.

Il n’est pas question de créer de nouvelles structures ou de nou-velles bureaucraties, mais de profiter les ressources en place — pa-roisses, écoles, réseaux de communication — et de donner denouvelles orientations et de l’énergie renouvelée aux gens que nousdesservons.

J’espère que le Comité spécial sur la liberté religieuse rendrad’importants services à tous les diocèses, nous appuyant dans notrerôle d’enseignants, de pasteurs, de fervents de la vérité et de la li-berté — en tant que veilleurs. Ensemble, nous ferons de notremieux pour éveiller en nous-mêmes, en nos frères et sœurs catho-liques et dans la culture en général une nouvelle estime de la libertéreligieuse et le courage nécessaire pour la défendre.♦

L’EVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME, évêquede Bridgeport, au Connecticut, a été nommé président du nouveau Co-mité spécial sur la liberté religieuse, en septembre dernier. Le texte de cetarticle a été adapté d’un discours qu’a prononcé Mgr Lori lors de la réu-nion plénière de la USCCB, en novembre dernier.

L’Aumônier suprême, l’évêque William E. Lori, de Bridgeport, est aussiprésident du Comité spécial des évêques américains pour la liberté deculte. Il s’est adressé à ses pairs lors de leur rencontre annuelle de l’au-tomne, qui s’est tenue à Baltimore, le 14 novembre dernier.

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Thomas F. Farr, directeur du Projet de liberté religieuse auCentre Berkley de religion, de paix et d’affaires mondiales

de l’Université Georgetown, s’est entretenu récemment avecColumbia sur la question de l’état actuel de la liberté religieusedans une perspective mondiale.

Thomas Farr, a été le premier directeur du Bureau de libertéreligieuse international, de 1999 à 2003 et il est également leprésident du Groupe de travail de l’Institut Witherspoon surla liberté religieuse internationale.

COLUMBIA : Existe-t-il un crise mondiale de liberté reli-gieuse?THOMAS FARR : Il existe une crise mondiale de dimensions

diverses. Hormis l’Occident, il est assez évident qu’il existe uneprolifération de violentes persécutions religieuses — y comprispar la torture, le viol, l’incarcération injustifiée, le meurtre etla disparition — ce qui donne lieu à un impact humanitairebouleversant.

En Occident, plusieurs pays ont considéré, pendant long-temps et considèrent encore qu’ils font partie d’une catégorie« poste-religieuse » et qu’il est probablement devenu natureld’entrevoir la diminution de la liberté religieuse comme uneréalité à protéger. Ce qui donne lieu à beaucoup d’inquiétudesà l’échelle mondiale, ce sont les témoignages indiquant que lapersécution violente est à la hausse. Deux études du Centre derecherche Pew, en 2009 et 2011, présentent des preuves statis-tiques à la fois de l’augmentation de la persécution religieusepartout dans le monde et de l’absence de liberté religieuse.

COLUMBIA : Cette persécution provient-elle d’abord d’au-tres groupes religieux ou de gouvernements laïques ou athées?THOMAS FARR : Des deux à la fois. Dans beaucoup de pays

de par le monde, catholiques et autres minorités chrétiennessubissent de fortes pressions de la part de gouvernements au-toritaires ou théocratiques de divers acabits, ainsi que d’inter-venants privés qui ont en commun un désir de voir à ce que lapratique de la religion chrétienne demeure privée, qu’elle dis-paraisse de la réalité publique.

La Chine, par exemple, est gouvernée, en principe, par unrégime athée. Bien qu’il y ait des croyants à l’intérieur du parti,ils sont officiellement athées et craignent la religion. Au coursdes dernières décennies, le catholicisme a suscité beaucoupd’inquiétudes parmi les dirigeants chinois, étant donné ses re-lations avec le pape Jean-Paul II et la chute du communismeen Europe et son effondrement. Évidemment, d’autres mino-rités de Chine, y compris les protestants, les musulmans et les

bouddhistes tibétains, sont également persécutées. Dans le monde de la majorité musulmane, surtout au

Moyen-Orient, c’est la prédominance de l’interprétation ex-trémiste de l’Islam. En Iran et en Arabie Saoudite, qui ont desrégimes très fermés et même quasi théocratiques, aucune mi-norité chrétienne et, franchement, ni même aucune minoritémusulmane non approuvée, ne peut exister en public. Dansles démocraties naissantes d’Égypte, du Pakistan, d’Iraq etd’Afghanistan, les catholiques se trouvent également dans unesituation fragile.

La prédominance de l’interprétation islamique radicale etl’absence totale de liberté religieuse au sein de ces pays fait ensorte que les communautés musulmanes ont un sentimentd’impunité si elles agissent avec violence contre les catholiqueset autres minorités. Bien qu’elles violent la loi en prenant d’as-saut les gens, elles ne seront probablement pas poursuivies, sielles allèguent que leurs victimes, d’une manière ou d’uneautre, insultaient l’Islam. C’est une situation impossible pourles pays qui cherchent à instaurer la démocratie. La démocratiene peut pas exister lorsque de telles pratiques existent.

COLUMBIA : Quelles mesures et quelle volonté notre gou-vernement fédéral manifeste-t-il face à cette question?THOMAS FARR : D’après la Loi sur la liberté religieuse inter-

nationale, il relève du Département d’État des États-Unis etdu président de promouvoir la liberté, et ce, dans le cadremême de notre politique étrangère. Mais sous le gouvernementactuel, et, dans une certaine mesure, sous les gouvernementsantérieurs, l’ambassadeur extraordinaire n'exerce que très peud’autorité, n’a pratiquement aucune ressource à sa dispositionet n’a aucun statut au sein du corps diplomatique américain.

L’argument humanitaire est puissant, mais le personnel duDépartement d’État n’en voit pas la pertinence politique. Àleurs yeux, il s’agit d’une question humanitaire, et non unequestion stratégique. Tant que cette situation durera, il est peuprobable que la politique des États-Unis concernant la libertéreligieuse soit efficace.

Toutefois, si l’establishment des affaires extérieures en arri-vait à percevoir que l’avancement de la liberté religieuse y vade l’intérêt national, nous pourrions profiter d’opportunitéspour développer des ressources et des programmes propres àmettre en œuvre des stratégies dans des régions critiques par-tout dans le monde. Par exemple, nous devrons permettre auxgens qui prennent la parole au cœur de l’Islam, tant dans leurspropres pays et à partir de leurs propres traditions, et qui déjà,perçoivent le besoin d’établir une démocratie fondée sur la li-

La liberté en criseEntrevue avec Thomas Farr sur le statut et l’importance de la liberté religieuse dans la monde

par Alton J. Pelowski

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berté religieuse — non pas parce que les Américains ou les Na-tions Unies le leur suggèrent, mais parce qu’il est dans leur in-térêt d’y procéder.

COLUMBIA : L’intérêt national se rapportant à la liberté re-ligieuse mondiale est-il lié d’abord à la menace de la guerreet du terrorisme, ou s’étend-il au-delà de ce danger?THOMAS FARR : Je crois que l’argument fondé sur le concept

américain que nous avons appelé historiquement « la premièreliberté » est très valable. De sorte qu’il ne s’agit pas simplementdu premier droit énuméré dans la Déclaration des droits, maisdu droit qui concerne tous les peuples et qui est d’origine di-vine. C’est ce que nous croyons et c’est un motif pour lequelnous nous rangeons de côté des gens persécutés partout dansle monde.

Par contre, l’argument stratégique, qui peut donner des ré-sultats, comporte deux aspects : d’abord, il est de notre intérêtque les démocraties fonctionnent et qu’elles deviennent stables,parce que les démocraties qui réussissent font profiter de leursbienfaits tous leurs citoyens en parts égales et elles ne serontpas envahies par la violence ou l’extrémisme religieux.

Bien comprise, la liberté religieuse sert d’antidote à l’extré-misme religieux violent. Pourquoi? Parce que la liberté reli-gieuse impose aussi bien des limites que des libertés — parexemple, l’égalité devant la loi, aucune contrainte de la part del’État en matière de religion, liberté d’expression religieuse. Aucours de l’histoire et d’après les connaissances contemporaines,il existe beaucoup de preuves qui démontrent que les pays duPrintemps arabe n’arriveront pas à se donner des démocratiessans l'adoption de la liberté religieuse. Je crois que c’est unequestion de bon sens.

COLUMBIA : Étant donné l’existence du terrorisme fondésur la religion, comment répondez-vous aux gens qui préten-dent que la religion se trouve la cause de la violence et de lahaine, et qu’elle devrait être exclue tout à fait. THOMAS FARR : J’accepterais la proposition selon laquelle

certaines idées religieuses sont cause de terrorisme. Mais si ondéfinit la religion comme la recherche de la vérité religieuse etqu’on accepte comme possible l’existence d’une telle vérité,alors, la religion se définit comme une entreprise universelle,commune à tout le monde. Si cette proposition est vraie, la so-lution consiste à l’intégrer dans la réalité politique et non del’exclure. Les gens qui prôneraient l’argument laïque — c’est-à-dire, celui selon lequel la solution consiste à exclure la reli-gion de la politique, de la réalité publique et des délibérationsdémocratiques se rapportant aux politiques et aux lois — com-mettent la même erreur qu'ont commise les communistes, celled’assumer que la nature humaine peut être uniquement laïqueet que la vérité transcendante n’existe pas.

Nous avons remarqué cette idée de laïcité aux États-Unisdans un certain nombre de secteurs. Par exemple, quand, enCalifornie, le juge fédéral, Vaughn Walker renversait la Propo-sition 8, qui réaffirmait le mariage entre un homme et unefemme, il maintenait que les Californiens qui s’opposaient aumariage de même sexe se basaient sur des motifs religieux et

que ces motifs ne sont pas conformes aux standards de « l’exa-men minutieux de la raison » exigée par la Constitution. Voilàune proposition fort dangereuse, car elle déclare effectivementque les questions les plus sacrées et les plus importantes reliéesà la vie humaine n’ont pas leur place en politique. Si cette pro-position avait été à l’œuvre dans l’histoire des États-Unis, elleaurait servi à exclure une bonne partie des efforts des fonda-teurs, le mouvement antiesclavagiste, et les personnes qui ontlutté en vue d'obtenir le droit de vote pour les femmes. La let-tre que, de sa prison de Birmingham, Martin Luther King aécrite sur le fondement des lois sur les droits civils aurait étérejetée. Une telle mentalité représente une confusion moralede la plus haute espèce, et j’ajouterais également, de la plushaute confusion constitutionnelle.

COLUMBIA : En pratique, que peuvent faire les Chevalierspour promouvoir la liberté religieuse dans leurs foyers et leurscommunautés?THOMAS FARR : D’abord, ne pas avoir peur de vous exprimer

en vous appuyant sur vos croyances religieuses — d’une ma-nière raisonnable, convaincante et charitable. Ne pas accepterla proposition selon laquelle vous devez garder vos points devue religieux pour vous et ne pas les afficher dans la vie pu-blique. Les fondateurs des États-Unis comprenaient que la re-ligion est nécessaire pour la santé d’une république. Elle estrequise pour vivre selon une citoyenneté morale.

Ensuite, appuyer des candidats — à tous les niveaux électo-raux —, qui comprennent bien cette question vitale et quinommeront des juges qui comprennent que la liberté religieusen’exclut pas la religion de la prise de décision en ce quiconcerne la réalité politique.♦

Des hommes allument des bougies durant une veillée de prière en mémoire duleader des minorités pakistanaises, Shahbaz Bhatti. Ardent critique catholique deslois antiblasphème, Bhatti a été abattu par des terroristes, le 2 mars 2011.

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Avant l’aurore, le dimanche matin, le sergent à la retraitede l’armée des Philippines, Teodorico Bautista, 48 ans, se

munit d’une lampe de poche avant de prendre la route vers lacathédrale Immaculate Conception, à quelque 500 mètres dechez lui. Ou bien il prend son padyak — un tricycle à pédales— ou s’y rend à pied, mais il s’assure d’être à l’église avant lapremière cloche.

Bautista est chef d’un groupe de sécurité formé par le conseilCotabato City Council 3504, de Midanao, aux Philippines,afin de combler les forces militaires et policières contre les me-naces de bombes sur le terrain de la cathédrale. Ancien spécia-liste des services de renseignements, Bautista coordonnemaintenant toute information de menace reçue et informe im-médiatement la paroisse et les autorités de tout danger éventuel.

« Je fais ce travail bénévolement afin de servir le Seigneur,à cause de mon patriotisme pour mon pays et ma promessede charité, comme membre des Chevaliers de Colomb, »avoue-t-il.

UN SENTIMENT DE SÉCURITÉ, UN SENS DU DEVOIR Le matin du 5 juillet 2009, pendant que Mgr Orlando Que-vedo, archevêque de Cotabato, présidait l’Eucharistie, unepuissante bombe bourrée de clous et de fer échancré a explosédevant la cathédrale Immaculate Conception, tuant immédia-tement cinq civils et blessant au moins 30 autres. L’explosions’est produite après des menaces de bombe persistantes leséglises du centre de Mindanao, la quatrième tentative de posed’un engin explosif aux alentours de la cathédrale, depuis2003.

Outre la perte tragique de vies humaines, l’explosion a euune autre conséquence : une diminution remarquable de laparticipation à l’Eucharistie.

« La nouvelle m’est allée droit au cœur, » a avoué BalbinaPasawilan, de 53 ans, qui revenait d’une eucharistie célébréeplus tôt, quand on l’eut informé de l’explosion. « Après cela,on craignait que l’incident soit suivi d’autres attentats à labombe, alors j’ai décidé de ne plus aller à la messe les di-manches suivants. »

Pour Zenaida Tato, 71 ans, l’incident a été une épreuve defoi, alors qu’elle continuait de participer à l’Eucharistie, malgréle danger. « Nous habitons ici depuis plus de cinquante ans,nous mêlant aux autres cultures et croyances et nous sommeshabitués aux nouvelles de violence. Mais je n’ai jamais été trou-blée par ces atrocités, a-t-elle affirmé. J’ai plutôt continué marelation avec Dieu. »

En réponse à la baisse de fidèles, la paroisse a cherché de

l’aide du conseil 3504, ce qui a conduit à la création de servicede sécurité des Chevaliers.

« Il y eut une forte réaction par suite des menaces contrel’église, et nous avons été appelés à répondre à la situation, » anoté le grand Chevalier Rey Anthony del Rosario. « Notre sensdu devoir, de la charité et du patriotisme était nécessaire, mal-gré les risques que devons affronter. »

Vêtue de chemises blanches à manches longues et de panta-lons noirs, une escouade de Chevaliers-agents est déployéedans chaque coin de la cathédrale Immaculate Conception,fonctionnant en équipes pour chacune des neuf Eucharistiescélébrées chaque dimanche. Les agents, supervisés par Bautista,s’assurent que les motos sont totalement inspectées et garéesen ordre à l’intérieur du gymnase de la cathédrale, situé à 100mètres de l’église. Les autres véhicules sont garés dans un lieudésigné où l’on procède à des inspections régulières, accompa-gné de chiens renifleurs de bombes.

« Nous avons gagné la confiance des fidèles, en les traitantavec respect, dignité et courtoisie en examinant leurs sacs ouleurs voitures, » a insisté Bautista.

« Nous calmons leur anxiété et mettons tout le monde àl’aise, » a ajouté Jose Reymar Rosalinas, un autre agent. « Du-rant les prières solennelles, ils ne pensent pas du tout aux me-naces à la bombe ou qu’on leur volera leurs voitures. »

Armés de sifflets, de lampes de poche, de pièces d’identitédes Chevaliers et de téléphones portables contenant des nu-méros d’urgence, les agents examinent les objets suspects, lessacs, les voitures qui entrent dans l’emplacement de la cathé-drale ou qui en sortent. Dans beaucoup de cas, les agents ontcollaboré avantageusement avec les autorités en signalant desindividus et des véhicules suspects.

« C’est comme si vous surveilliez votre propre maison, » selonle colonel Dorotheo Jalandoni, de l’Équipe de débarquement7 du Bataillon de l’infanterie de Marine, stationnée à CotabatoCity. Il a ajouté que les Chevaliers « connaissent bien leursmembres et aident beaucoup comme agents servant à multipliernotre force dans notre combat contre le terrorisme. »

MENACES ET MOTIFSLe plastiqueur lors de l’incident de 2009, qui fut arrêté grâceà la vidéo en circuit fermé, n’a pas pu planter sa bombe à l’in-térieur de la cathédrale. Au lieu de cela, il a laissé son enginpiégé devant l’église et a réglé l’explosion pour un moment oùles fidèles sortaient de la cathédrale.

Au moment de l’incident, l’armée filipino a blâmé le frontde libération Islamique Moro (MILF), un groupe sécession-

Un service d’ordre assuré par les Chevaliers aux Philippines défend les fidèles d’éventuels attentats terroristes

par Ferdinandh B. Cabrera

Surveiller sa propre maison

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Ci-dessus : la cathédrale Immaculate Conception de Cotabato City, aux Philippines, ici photographiée en novembre 2011. Étant donné que les rapports de renseignementindiquent que la cathédrale pourrait être la cible d’attentats terroristes, des Chevaliers locaux se sont portés volontaires pour assurer la sécurité à proximité, pendant lesmesses. Ci-dessous : le major de l’armée philippine Charlie Escantilla (à gauche) montre à un groupe de Chevaliers bénévoles comment détecter d’éventuelles bombes.

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niste lié à l’organisation terroriste Jamaah Islamiyah. Toutefois,le MILF a rejeté cette accusation, en précisant que les attentatscontre les civils allait à l’encontre des principes islamiques. Leporte-parole du groupe suggérait plutôt que les attentats à labombe auraient pu être « l’œuvre de saboteurs de droite op-posés aux pourparlers de paix. » Les pourparlers dont il étaitquestion visaient à arriver à une entente de paix entre le gou-vernement des Philippines et le MILF, qui, pendant des dé-cennies, avait mené une guerre pour que soit établi un étatindépendant à l’intérieur de Mindanao.

Bien qu’une accusation fût portée contre les suspects, celle-ci est en instance au bureau du procureur du tribunal local deCotabato City. D’après Felisicimo Khu, directeur des opéra-tions policières intégrées de Western Mindanao, il y aurait peude personnes qui acceptent de témoigner, de peur que les cou-pables usent de représailles contre eux et leurs familles.

« Pour le moment, l’affaire ne bouge pas. Il n’existe niconstat de témoins, ni supects », a noté Khu.

D’après les rapports du service des renseignements de lapolice, le fabricant de la bombe serait Ahmad Akmad BatabolUsman, un citoyen lié à des organisations terroristes connues.Il est soupçonné d’avoir orchestré plusieurs attentats à labombe qui ont tué, blessé ou mutilé plusieurs civils inno-cents, et depuis 2003, il est inculpé aux Philippines pour sonrôle dans de multiples attentats à la bombe. Usman est soup-çonné de se tenir caché quelque part dans le centre de Min-danao et les autorités américaines considèrent qu’il constitueune menace tant pour les intérêts des États-Unis que des Phi-lippines.

Pendant ce temps, en août 2011, le Front de libération isla-mique a nommé les 10 personnes qu’il estime représenter unemenace pour les pourparlers de la paix en cours. L’évêque auxi-liaire, Mgr Colin Bagaforo, de Cotabato et Mgr Martin Mu-load, évêque d’Isbela, se trouvent au nombre des personnesmentionnées, parmi des politiciens et des communistes. Plu-sieurs semaines plus tard, la police a reçu des rapports des ser-vices de renseignements que des militants comptaient planterdes bombes dans trois églises de Cotabato City, parmi les-quelles la cathédrale. D’après ces rapports, la menace serait liéeà la soi-disant « liste de personnes hostiles au succès des pour-parlers de paix » et n’était qu’une tentative d’intimidation.

Quelle que soit la personne nommée à la fin comme respon-sable des menaces ou des attentats à la bombe, un analyste hautplacé au département de sécurité du gouvernement a prétendu,sous le couvert de l’anonymat, que le motif premier c’est degagner la reconnaissance et le soutien des groupes terroristesinternationaux. Il existe aussi un certain nombre de motifs se-condaires, depuis le chantage jusqu’à l’élimination de l’oppo-sition politique ou les dénonciateurs.

S’ENTRAÎNER EN VUE DE PROTÉGER Pour combattre cette dynamique en évolution, agents Cheva-liers ont été invités, le 6 novembre 2011, à participer un atelierde conscientisation à la bombe. Dans la salle de sessions duconseil de ville, tout près de la cathédrale, quelque 30 Cheva-liers prenaient place devant une table où étaient exposés divers

types d’explosifs. L’atelier a été précédé par l’Eucharistie. « Attention en vous déplaçant, les gars. Il y a beaucoup d’ex-

plosifs ici, » avertit Joel Cadelina, secrétaire financier duConseil 3504.

À 8 heures, des officiers, de la 6e division de déminage, avecson commandant, le major d’armée Charlie Escantilla, commen-çait l’atelier. La conférence a vite fait de tourner en mode conver-sation, alors qu’Escantilla et ses élèves échangeaient des questionssur la façon de contrôler s’il y a des bombes en présence.

« Les stratégies de l’ennemi ont-elles évolué? » a demandéun participant.

« Oui, en effet. Ils ont recours à des messageries pour im-porter clandestinement certains matériaux, explique Excantilla.Il s’agit d’un problème mondial que nous devons examiner en-semble, et nous sommes très heureux que vous en ayez prisl’initiative. »

En plus de la présentation et des questions, les officiers ontaussi montré de courtes vidéos sur la planification des bombes,ainsi que sur leur déclenchement et leur impact, par le recoursà divers types d’explosifs : mortiers, fusées, grenades et minesterrestres.

« Nous vous les présentons pour que vous en preniezconnaissance, pour que vous nous en fassiez part dès que vousen soupçonnez la présence, » a expliqué Escantilla. Il a ajoutéque certains mortiers et roquettes qui foirent, qui sont devenusdes sources possibles de fabrication de bombes, sont actuelle-ment entre les mains de l’ennemi depuis les conflits des années2000 et 2008.

La session de formation de novembre tombait tout à fait àpoint nommé, étant donné le nombre d’activités tardives quiavaient lieu à la cathédrale en décembre — y compris la fiestad’une semaine en l’honneur de l’Immaculée Conception et leSimbang Gabi, neuvaine traditionnelle avant Noël en l’hon-neur de notre Sainte-Mère.

Pourtant, depuis ses débuts, le service de sécurité des Che-valiers a bien fonctionné et les gens recommencent à avoirconfiance en la sécurité de leur entourage.

Frank Cerdenia, l’un des concierges de la cathédrale, a re-marqué de première main l’évolution positive; en 2005, il avaitdécouvert une bombe dans la cathédrale.

« Avant l’arrivée des agents de sécurité, je dirais que la sécuritéétait négligée, a avoué Cerdenia, mais maintenant, c’est très dif-férent. Les gens ici sont plus vigilants à examiner les choses. »

Les efforts des agents à la cathédrale sont tellement efficacesque les membres des Chevaliers de Colomb des conseils desautres paroisses de la région ont formé leur propre service desécurité. Les bénévoles croient qu’il s’agit d’une tâche à entre-prendre nécessairement, même si elle implique une menaced’autres explosions ou de représailles terroristes.

« Ce qui est plus important, c’est de sauver les vies des in-nocents, Bautista a note. C’est notre devoir, comme Chevaliersde Colomb de protéger les innocents et les faibles des menacesdu mal. » ♦

FERNINAND B. CABRERA, est chroniqueur dans le MindaNews, auxPhilippines, où il est membre du Conseil Mary Queen of Peace 8134.

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Accompagné de centaines de paroissiens de la paroisse centraleThai Ha de Hanoi, le père rédemptoriste, Joseph Nguyen

Phuong se dirigeait vers le Comité du peuple de Hanoi, le 2 dé-cembre 2011, pour porter une plainte officielle. Il voulait que lesautorités vietnamiennes cessent d’exproprier du terrain que les ré-demptoristes avaient acheté en 1928.

Le père Phuong finit par présenter sa plainte; les ennuis ontcommencé quand il eut quitté le Comté du peuple.

La police et la milice, bâtons à la main, entouraient le prêtre etses paroissiens. Quand la bande s’est approchée du prêtre, une pa-roissienne s’est précipitée devant son pasteur, en priant les assail-lants de ne pas lui faire de mal. Pour toute réponse, ils l’ont battue

à tel point qu’on a dû la transporter à l’hôpital — et malgré sesefforts, le prêtre n’a pas été épargné. Sa province rapportait qu’ilétait dans un état critique après s’être fait battre.

Malgré cet horrible incident, la situation des catholiques viet-namiens n’ont pas la vie aussi difficile que d’autres groupes de foichrétienne, note Ken Nguyen, cofondateur du conseil VietnameseMartyrs 14445, de Santa Ana, en Californie.

« D’autres ont souffert d’assauts horribles, mais avec les catho-liques, le gouvernement est un peu plus prudent, » explique-t-il. LeVatican a connu une certaine influence diplomatique en se faisantle porte-parole des quelque 6 millions de catholiques — soit 7 pourcent de la population, la plus importante minorité religieuse.

« Little Saïgon » solidaireChevaliers et membres de la communauté catholique vietnamienne

apportent leur soutien aux sœurs et frères persécutés

par Elisabeth Deffner

Une femme tient un cierge lors de la cérémonie d’ouverture de la célébration de l’Année sainte, devant une église catholique près de Hanoi, au Vietnam.

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CONSCIENTISER LA POPULATIONHeureusement, les Vietnamiens catholiques jouissent du soutiende leurs sœurs et frères expatriés, notamment dans une enclavedu sud de la Californie connue sous le nom de « Little Saïgon ».

Loin de leur mère patrie, la plus grande concentration d’im-migrants vietnamiens est domiciliée à Westminster et GardenGrove, villes voisines au cœur d’Orange County, en Californie.La première vague d’immigrants s’y est installée après avoir dé-barqué à Fort Pendleton, une base de Marines dans le secteursud du comté qui était l’un des quatre centres des États-Unis àrecevoir des réfugiés après la défaite de Saïgon, en 1975. Leurnombre s’est trouvé à augmenter du fait de l’arrivée d’unedeuxième vague de réfugiés qui s’étaient évadés au cours des an-nées 1970 et 1980.

Quelque 25 pour cent de la soixantaine de paroisses du dio-cèse d’Orange célèbre l’Eucharistie en vietnamien. C’est ici qu’en2003 le pape Jean-Paul II nommait le premier évêque vietna-mien des États-Unis, Mgr Dominic Luong, auxiliaire du diocèse.C’est ici également qu’un groupe de catholiques vietnamiens afait la lumière sur la lutte pour la liberté religieuse au Vietnam.

Fondé il n’y a que quatre ans, le conseil 14445 est le premierconseil de langue vietnamienne sur la côte ouest et compte prèsde 120 membres. Le conseil n’est pas paroissial, mais est logéau Centre catholique vietnamien, qui est situé près de « LittleSaïgon », et offre ses services à tous les catholiques vietnamiensdu diocèse.

Parmi ses objectifs, le conseil s’efforce de communiquer avecla communauté vietnamienne aux États-Unis — et non unique-ment les Vietnamiens catholiques. Les Chevaliers ont organiséune veillée aux flambeaux en décembre dernier afin d’attirer l’at-tention sur les questions de liberté religieuse et des droits de lapersonne au Vietnam. L’activité a attiré une foule de 2 000 per-sonnes venues entendre Mgr Luong — membre fondateur duconseil — ainsi qu’une entrevue enregistrée avec le père Phongde Thai Ha. La veillée a présenté également des entrevues avecMgr Vincent Nguyen Van Long et Mgr Vincent Nguyen ManhHieu, les premiers évêques vietnamiens d’Australie et du Ca-nada, respectivement.

« Nous voulons que la communauté vietnamienne de Cali-fornie soit consciente de ce qui se passe au Vietnam, conscien-tiser les gens aux agressions contre la religion et aux violationsdes droits de la personne », explique Ken Nguyen.

Après la rencontre — qui a reçu une forte publicité à la télé-vision et dans les journaux un peu partout dans le monde —, leconseil recevait plusieurs appels téléphoniques d’amis qui viventtoujours au Vietnam. « Ils avouent : « Ça nous nous fait beau-coup de bien que vous ayez fait tour cela pour nous » noteNguyen. « Merci de combattre pour nous. »

Le conseil est en train de mettre sur pied des sites Internet ju-melés — un en vietnamien, un en anglais — ce qui permettraaux gens de contacter leurs représentants fédéraux et d’attirerleur attention sur la répression religieuse qui prévaut au Viet-

Le clergé, des religieux et divers leaders de la communauté vietnamienne d’Orange County, en Californie, ont participé à une vigile de prière aux chandelles, le10 décembre dernier. Quelque 2000 personnes étaient présentes à cet événement organisé par le Conseil 14445 Vietnamese Martyrs.

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nam. De plus, il y a plusieurs prêtres Chevaliers actuellement auVietnam qui, clandestinement, se réunissent régulièrement avecdes hommes catholiques.

L’abbé Michael Mai, ancien directeur du Centre catholiquevietnamien, a noté que la préoccupation pour la liberté religieusedans sa terre natale s’harmonise bien avec les principes des Che-valiers, qui l’ont attiré à l’Ordre. Quand l’abbé Mai est venud’abord aux États-Unis, en 1975, il n’avait rien — et puis, onlui a offert un calice de la part des Chevaliers de Colomb.Comme cofondateur et aumônier du conseil 14445, il en incited’autres à faire l’expérience du mérite de l’Ordre — leur offrantl’occasion d’agir en solidarité avec leurs frères opprimés.

C’est une lutte continuelle avec le gouvernement, avoue-t-il.« Les communistes ne croient pas du tout aux valeurs spiri-tuelles, » ajoute-il.

UNE HISTOIRE DE RÉPRESSION RELIGIEUSEThai Ha n’est qu’un exemple parmi les efforts les plus récentsdu gouvernement vietnamien d’étouffer la liberté religieuse.Quand les jésuites ouvraient leur première mission permanenteau Vietnam, en 1615, la ré-gion — comprenant alors troisroyaumes voisins — émettaitun édit impérial contre lachrétienté. Souvent, la persé-cution du Vietnam contre lescatholiques s’est appelée « Legrand Massacre », et on estimeque des centaines de milliersde chrétiens ont souffert etsont morts au nom de leur foi.En 1988, le pape Jean-Paul IIcanonisa 117 d’entre eux,dont la mémoire est fixée au24 novembre.

Vers la fin du 19e siècle, untraité avec la France a garantila liberté religieuse des catholiques du Vietnam — mais ce futde courte durée. Catholiques et autres chrétiens luttent et meu-rent pour leur droit au culte, et ce, depuis que les colonisateursfrançais ont subi la défaite en 1954, et que le pays a été plongédans une guerre civile. En 1975, la fin de la guerre n’a pas atté-nué non plus les restrictions imposées à la liberté religieuse. Unefois que le Nord et le Sud furent réunis sous le régime commu-niste, les gens de toute croyance se sont retrouvés dans une si-tuation précaire. Même les bouddhistes sont menacés et agressés.

Au cours des dernières années, les fonctionnaires en place ontdétruit des propriétés d’églises, démoli des chapelles et arrêtésdes membres du clergé et de la communauté. Les résidences deschrétiens ont été rasées, et les croyants ont été intimidés, mena-cés et battus.

Le 26 juin 2011, un pasteur mennonite de Ho Chi MinhCity (autrefois Saïgon) a été arrêté et battu au point qu’il eneut la mâchoire et la main cassées. Le mois suivant, la police etles agents de sécurité ont assailli un service religieux dans la ré-gion montagneuse du centre et se sont mis à assainir des coups

de pieds et battre les fidèles, membres d’une minorité ethnique;16 d’entre eux ont subi de blessures sérieuses. En novembre,dans une demeure de chrétiens servant d’église près de Hanoi,les fidèles ont été cruellement battus par un gang qui menaçaitde tuer le pasteur s’il continuait d’exercer son ministère. Maiscette fois, ils l’ont simplement battu jusqu’à ce qu’il perdeconnaissance.

À Hanoi, le conflit qui dure depuis des décennies concernantla propriété des rédemptoristes sur le bord d’un lac a parfoisdonné lieu à une action quasi juridique. Mais la plupart dutemps, c’est par les menaces, la violence et le terrorisme que legouvernement a surtout réussi à forcer les rédemptoristes à quit-ter les lieux. En tout et partout, les quelque 60 705 m2 ont étéréduits à moins d’un seul, alors que le gouvernement réclamaitla propriété comme « propriété publique ».

UNE VOIX DE LIBERTÉLe groupe de droits de la personne « Freedom House » a obtenudes documents du gouvernement vietnamien qui, selon celui-ci, manifeste qu’il existe « une campagne concertée et continue

de la part du gouvernement envue d’arrêter et de renverser lacroissance actuelle des mouve-ments chrétiens. » L’un de cesdocuments s’inquiétait du faitque les églises chrétiennesaient été impliquées dans desefforts pour faire tomber lecommunisme en Europe del’Est et en Union soviétique.

D’après une dépêche pu-bliée par Freedom House, « Lespolitiques vietnamiennes sontanimées par la présomptionque le catholicisme romain etle christianisme protestantsont intimement liés avec les

ennemis impérialistes vietnamiens, passés, présents et futurs, vé-ritables et imaginaires. »

Quel que soit le motif de l’oppression de la pratique religieusedu Vietnam, le conseil 14445 continuera de susciter la conscien-tisation à la question — et à fournir des occasions pour que d’au-tres entrent dans la lutte pour la liberté religieuse.

« Nous luttons si fort pour Thai Ha, parce qu’il s’agit d’un casclé, » avoue Nguyen, tout simplement. « S’ils arrivent à écraserThai Ha, ils poursuivront leurs assauts — non seulement descatholiques de toutes les autres religions. »

Depuis que les catholiques des États-Unis et d’autres régionsdu monde jouissent d’une plus grande liberté que leurs sœurset frères du Vietnam, a ajouté l’abbé Mai, ils ont la responsabilitéde mettre à profit cette liberté pour soulager ceux et celles quisouffrent.

« Au Vietnam, les gens ne pouvaient pas s’exprimer librement,souligne-t-il. Nous vivons dans un pays libre. Il faut les soutenir. »♦

ELIZABETH DEFFNER est auteure résidant à Denver.

Après la rencontre, le conseil recevait plusieurs appels téléphoniques d’amis qui

vivent toujours au Vietnam. « Ils avouent : « Ça nous nous fait beaucoup de bien que vousayez fait tour cela pour nous.

Merci de combattre pour nous. »

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BOTTOM LEFT: Photo by Thomas Landwerm

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Nottingham, Maryland, aobtenu et donné quatre re-liques de première classe pourla nouvelle chapelle adminis-trée par l’Apostolat de la mer.Les reliques proviennent deSte. Thérèse de Lisieux; St.Bruno, fondateur de l’Ordredes Chartreux; Ste. Colette,fondatrice de l’Ordre des Cla-risses; et Saint Paul de laCroix, fondateur de lacongrégation des Passionistes.

UNE SOIRÉE DE POKER

Le conseil Cahokia 4596,d’East St. Louis, Illinois, a or-ganisé une soirée de poker auprofit d’enfants invalides. Lasoirée nommée « Abbie’s Run »était en l’honneur d’une filleparrainée par le conseil, et lesrecettes furent de 700$.

VISITE AU CHRISTLe conseil Matki Boskiej Bo-lesnej 14989, de Mierzyn,Pologne, a commandité unpèlerinage pour les membresdu conseil et leurs familles surle site de la plus grande statuedu Christ au monde, située àSwiebodzin.

de morue frite et d’aiglefin,ainsi que des plats de pâtesalimentaires, de crevettes etd’une chaudrée de palourdes.Les paroissiens ont donné despâtisseries et des restaurantsde la région ont donné descartes-cadeaux. Ce projet arapporté 1000$.

À L’AIDE DE SOLDATS BLESSÉS

L’assemblée St. ElizabethSeton, d’Arlington Heights,Illinois, a tenu une soirée-bé-néfice qui a rapporté 4200$pour Salute Inc., un orga-nisme qui vient en aide auxsoldats blessés et leurs familles

POUR RÉPRIMER LA VIOLENCE

Le conseil St. Ninian 1105,d’Antigonish, Nouvelle-Écosse, et le conseil MgrHugh MacPherson 14596,de St Andews ont organiséune « marche pour soulignerl’importance du respect queles hommes doivent auxfemmes ». Ce projet a été an-noncé sur les antennes desstations de radio et dans lesjournaux locaux. Près de 275personnes ont participé à lamarche d’un parcours de 1,5km pour se rendre au Colum-bus Field pour entendre undiscours sur violence fami-liale. Après, tous ont pris partà un barbecue dont les re-cettes furent de 1414$ pouren faire don aux cinq fillesd’une professeure universi-taire assassinée. Cette marcheleur était dédiée.

MÉNAGE AU CIMETIÈRE

Le conseil Mishawaka 1878,Indiana, a offert une journéede travail bénévole pour lenettoyage du cimetière St. Jo-seph. Les frères chevaliers ontenlevé les broussailles desstèles funéraires, taillé les buis-sons et ramassé les feuilles. Le

cimetière appartient à la pa-roisse St. Joseph de Misha-waka, mais il sert à plusieursparoisses environnantes.

DES CANNETTESPOUR L’HÔPITAL

Le conseil Mgr Conrad Saille1002, d’Antigo, Wisconsin, alancé une collecte de can-nettes en aluminium qui arapporté 5000$ pour en fairedon à Care Center de l’hôpi-tal Langlade. On a fait donégalement d’un supplémentde fonds provenant des bin-gos du conseil

DON DE MEUBLESL’assemblée Christopher Co-lumbus, de Plano, Texas, acontribué 1000$ à l’achat denouveaux meubles pour lasalle d’attente USO de l’aéro-port international Dallas-Fort-Worth. Depuis 2005,l’assemblée a fait don de plusde 7000$ pour améliorercette salle d’attente.

DON DE RELIQUESAvec l’aide de plusieurscontacts à Rome, le conseilCardinal Gibbons 2521, de

POUR MARQUER LE JOUR J

Le cercle Our Lady of Guada-lupe 5485, de Chapel Hill,Caroline du Nord, a vendudes pots de fleures vivacespour réunir des fonds pour lemonument national du jour Jde Bedford, Virginie. Ayantappris que ce monumentéprouvait des difficultés finan-cières, les Écuyers Colombiensont réuni 2000$ en trois se-maines pour y venir en aide.

FINANCEMENT D’UNE CHAPELLE

Le conseil St. Joseph 443, deNew York, a organisé un sou-per de poisson pour réunirdes fonds pour la chapelleGerald T. Walsh de l’écoleGood Shepherd. Plus de 150personnes ont assisté au sou-per de saumon cuit au four,

Richard Fullerton et Bob Kunz du conseil Our Lady of Mount Carmel7623, de Hale, Michigan, installent un garde-fou à la terrasse d’uneveuve atteinte de cancer. Les C. de C. ont installé ce garde-fou pour quela femme puisse sortir de sa maison sans danger.

Carter P. Barrett (à droite), duconseil Fort Belvoir 11170(Virginie) remet un CD intituléLe Rosaire pour la communautémilitaire nationale, à Monseigneurl’archevêque Timothy P. Brogliodu diocèse militaire des États-Unis. Les Chevaliers de Colombont conçu un projet pour enregis-trer le rosaire sur un CD pourles membres des forces arméesaméricaines. Les membres duconseil ont participé à tous les as-pects de l’exécution du projet et enont remis un exemplaire à Mon-seigneur Broglio quand il était envisite à Fort Belvoir.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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COOPÉRATIVE DE VÉLOS

En partenariat avec l’orga-nisme Social Concerns Com-mittee de la paroisse St. MaryMagdalena, les membres duconseil Charles Dombrowski3432, de Waupaca, Wiscon-sin, ont aidé à collecter plusde 680 vélos usagés pourdonner à la Working BikesCooperative de Chicago. Lesvélos sont remis à neuf etdonnés à des personnes né-cessiteuses aux États-Unis etdans le tiers monde pour leuroffrir un moyen de transportou une source d’alimentationd’énergie électrique supplé-mentaire pour faire marcherdes génératrices ou despompes à eau.

POUR LES MILITAIRES

Immédiatement après unemesse commémorative à labasilique du sanctuaire natio-nal de l’Immaculée Concep-tion à Washington, D.C., leconseil Father Vincent S. Si-kora 7992, de Burke, Virgi-nie, a remis un don de 2000$à Monseigneur l’Archevêque

Timothy P. Broglio de l’archi-diocèse pour les services mi-litaires des États-Unis. Cedon est pour aider à subveniraux soins des 1,5 millions decatholiques et les familles quiservent dans les forces arméesaméricaines. MonseigneurBroglio est membre duconseil Santo Tomas Apostol12027, de Las Piedras,Puerto Rico.

REPAS BÉNÉFICELe conseil Vietnamese Mar-tyrs 14445, de Santa Ana,Californie, a organisé undîner-bénéfice pour le sémi-naire des Rédemptoristes auVietnam. Le dîner a eu lieuen plein cœur du quartier ap-pelé « Petit Saïgon », et plusde 400 personnes y ont as-sisté. Le projet a rapportéprès de 34 000$ pour finan-cer des rénovations urgenteset des améliorations à l’écolequi avait été endommagée aucours d’une inondation. Du-rant le dîner, le conseil a éga-lement remis trois calicesgravés du nom de frères che-valiers défunts au Père JosephTienloc, directeur de l’école.Les calices seront éventuelle-ment donnés à trois nou-veaux prêtres vietnamiens.

MISSION POSSIBLELe conseil Father John Hal-pin 5657, de Beckley, Virgi-nie occidentale, a tenu unpetit déjeuner du 5e di-manche au profit de « Mis-sion : Possible! », un groupeparoissial qui offre des ser-vices de réparation dans desrégions défavorisées du Sudde l’État. Ce projet a rap-porté 340$.

DON DE CANNESLe conseil Father James J.Scanlon 6936, de HighlandSprings, Virginie, a donnéplusieurs cannes orthopé-diques au « St Joseph’s Homefor the Aged » (foyer pour per-sonnes âgées), de Richmond.Ce foyer d’accueil est admi-nistré par les Petites Sœursdes Pauvres.

VENTE DE LIVRESLe conseil Mgr John L.McLaughlin 9475, de MountPleasant, Caroline du Sud, aorganisé une vente de livred’une durée d’une semaine.Les recettes du projet ont dé-passé la somme de 8000$ eton en a fait don à des œuvresde bienfaisance. Ce projet,commencé en 2003, a lieudeux fois par an et consisteen un inventaire de plus de17 000 livres collectés et triéspar les membres du conseil.

JARDIN DE FLEURS VIVACES

Le conseil St. John 4797, deHutchinson, Minnesota, asemé un jardin d’une lon-gueur de 40 m. de fleurs vi-vaces pour les résidents deThe Oaks & The Pines, uncentre de logement avec assis-tance pour les aînés. Le jardinconsistera de 500 tulipes enfleur au printemps et de 250autres fleurs vivaces en été.

DU PAIN ET DES ROSES

Les membres et leurs famillesdu conseil Prince of Peace11537, de Birmingham, Ala-

bama, participent périodi-quement au programme ap-pelé « Bread and Roses » (Dupain et des roses), un pro-gramme qui permet aux orga-nismes paroissiaux etcommunautaires de servir àdîner aux sans foyer et auxnécessiteux à l’église The Re-conciler du centre-ville deBirmingham.

Urban Stang (à droite) du conseil St. Albert 4742 (Alberta) s’entre-tient avec des membres de la Gendarmerie Royale du Canada au coursd’une messe et un petit déjeuner de crêpes commandité par le conseil pourrendre hommage aux militaires et d’autres secouristes. Plus de 60 po-liciers, pompiers, militaires et gardes de prison ont été honorés durant lamesse avant de rencontrer les paroissiens au petit déjeuner.

Doug Bart et Vince Miller, duconseil Our Lady of Mount Car-mel 13300, de Wildwood, Flo-ride, plient des couches que leconseil a donné à Hands ofMercy Everywhere, un centred’accueil chrétien pour les mèresadolescentes et leurs enfants. LesC. de C. ont donné 3000 coucheset 1000$ à cet organisme.

Des membres du conseil Russell3034 (Kansas), acceptent desenchères au téléphone et font officede cadreurs durant la vente d’objetd’art aux enchères de la chaîne detélévision publique du poste Smo-key Hill. Les frères chevaliers sesont portés volontaires pour ceprojet qui est la meilleure cam-pagne de collecte de fonds de ceposte de télévision.

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HOMMAGE À UN NOUVEAU CITOYEN

Pour honorer sa naturalisa-tion en tant que citoyen amé-ricain, l’assemblée Bernard A.O’Connor, de Morristown,Tennessee, a remis un dra-peau des États-Unis au PèreJoseph Hammon, curé de laparoisse St. Patrick. Ce dra-peau avait déjà été déployé surle quartier général du districtde génie de l’Afghanistan àKaboul, en Afghanistan.

PANTALONS DE SURVÊTEMENT

Le conseil cardinal TerenceCooke 8495, d’Evans, Géor-gie, et le conseil St. Francis ofAssisi 12422, de West DesMoines, Iowa, ont donné desfonds pour l’achat de panta-lons de survêtement pour laclinique d’aide aux personnestraumatisées de l’hôpitalCraig Joint Theater de Ba-gram, Afghanistan. À tous lesmois l’hôpital emploi près de50 paires de ces pantalons caril est une des majeures d’ins-tallations qui traite les soldatsblessés avant leur déplace-

ment en Allemagne. Quandces pantalons de survêtementsont arrivés, c’est le conseil deparoisse St. Michael the Ar-changel de la base des forcesde l’air, parrainée par leconseil Mgr Robert D.Goodwill 11229 d’Erie,Pennsylvanie qui les a accep-tés et distribués.

POUR LES ANCIENSCOMBATTANTS

L’assemblée Bishop MartinD. McNamara, de Kankakee,Illinois, et l’assemblée DrTomas A. Dooley de DupageCounty ont amené 85 an-ciens combattants en fauteuilroulant à un bingo spéciale-ment organisé en leur hon-neur. Les Chevaliers deColomb ont réuni 750$ pourl’achat d’aliments pour ceprogramme et pour donnerun prix en espèces à chacun.

RÉDUIRE RÉUTILISERET RECYCLER

Dans sa salle de conseil, leconseil San Carlos 5708, dePangasinan, Luçon, a assortides déchets recyclables pour

les revendre à des marchandsrécupérateurs ambulants. Lesrecettes ont servi à l’achat depapier à écrire, de stylos etdes crayons pour les écoliers.

DES CALICES EN INDE

Au cours d’un voyage mis-sionnaire en Inde, Fran Hei-nen, Chuck Fiebig, et NormHowells, de l’assembléePope John Paul 1, de BellaVista, Arkansas, ont pré-senté deux calices commé-moratifs commandités parl’assemblée au Père Jose Sub-hash, supérieur général del’Indian Missionary Societyde Varanasi. Les calices avecleur patène, donnés en com-mémoration de membresdéfunts de l’assemblée, ontété donnés à trois hommesnouvellement ordonnés ausacerdoce.

RÉPARATION À L’ÉGLISE

Les membres du conseil PiuslX 4396, de Lansdale, Penn-sylvanie, ont entrepris des ré-parations à leur église et à leurécole. Les frères chevaliers ontremplacé des panneaux de re-vêtements endommagés, ilsont repeint des murs, installédes nouvelles lumières, reta-per les champlures d’une sallede bains, et rebroché des ta-bleaux à puce dans plusieurssalles de classe.

CONCOURS ENTREPRENEURIAL

ET INNOVATEURLe conseil St. Bernard 14269,de Brooklyn, New York, acommandité un concours en-trepreneurial dans deuxécoles catholiques afin depromouvoir le leadership etfavoriser l’imagination créa-trice. Les élèves de la 5e annéeà la 8e année sont admissiblesà ce concours qui exige queles participants créent uneidée commerciale originalepour un nouveau produit ouservice qui bénéficierait la so-

ciété et qui serait en mêmetemps un projet rentable. Lesquatre premiers essayistes onteu droit à un prix de 500$chacun.

SAVEUR D’ITALIELe conseil St. Stephen theMartyr 14122, de Lilburn,Géorgie, a organisé un souperde spaghettis bénéfice pourréunir des fonds pour veniren aide à une paroissienne at-teinte d’un cancer. La soiréecomprenait un souper à l’ita-lienne, une vente aux en-chères par écrit, une tombolaet un tirage 50-50. Les re-cettes de la soirée ont été de14 600$.

Chris Hummel et David Meis,du conseil Bishop Edward C.Daly 644, d’Urbandale, Iowa,sèchent un tuyau de l’orgue Ca-savant de la basilique St. John, deDes Moines. Les frères chevalierset d’autres bénévoles se sont jointsà cinq bâtisseurs professionnelsd’orgue pour nettoyer l’orgue de labasilique et de la remettre dansson état d’origine. En plus defournir de la main-d'œuvre pourretirer, nettoyer et replacer les1992 tuyaux, le conseil a faitdon de 30 000$ pour ce projetde restauration qui comprendraenfin d’autres changements etmises à jour.

Bob Devine, Jon Schulte et Tim Burnison, du conseil St. Michael 12617,de Sioux Falls, Dakota du Sud, assemblent des croix fabriquées avec lesvieux bancs de St. Joseph Cathedral. Après le remplacement des bancs dela cathédrale, les C. de C. ont contribué plus de 275 heures pour assem-bler les croix du bois recyclé des vieux bancs, et elles furent remises à210 prêtres et diacres du diocèse de Sioux Falls. L’évêque Paul J. Sawin,un membre du conseil Marquette 815, a béni les croix avant qu’ellessoient distribuées.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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Squadron of the Civil Air Pa-trol (Escadron du comtéDouglas de la patrouille del’aviation civile) Entre autres,le don permettra à l’escadrond’acheter des gilets de sécuritéqui sont obligatoires pour lescadets ou autre personnel quitravaille dans la zone d'entre-tien du matériel volant s’ils nefont pas partie de l’équipagede l’avion.

NOUVELLESCLOCHES

Le conseil Cathedral 9525,de Fresno, Californie, a faitdon de 3000$ à la cathédraleSt. John pour aider à l’achatde nouvelles cloches.

RÉFECTION D’UN SANCTUAIRE

Le conseil St. Scholastica14485, de Lecanto, Floride, aeffectué la réfection d’unsanctuaire en plein air à SaintJoseph qui avait été négligédurant la construction de lanouvelle église paroissiale. Lesfrères chevaliers ont sablé etrefini l’œuvre en bois dusanctuaire, lavé les treillis, re-teint la grande croix, etacheté une nouvelle statue deSaint Joseph. Pour entourer le

site, ils ont également crééune cour paysagée constituéed’une tonne de pierres déco-ratives pour entourer le site.

PROGRAMME D’HALTÉROPHILIE

Le conseil St. Martin 2623,de Kingsville, Texas, a faitdon de 300$ à Brian Vickers,un constable de KlebergCounty, pour appuyer sonprogramme d’haltérophiliepour des jeunes délinquants.Vickers, un champion mon-dial du développé couché etde l’haltérophilie, exploite unprogramme où les jeunes dé-linquants dirigent leur éner-gie dans l’exercice et descompétions d’haltérophilie.Ce don servira à appuyer l’ex-pansion de ce programme.

RÉTABLISSEMENTD’UNE ATTAQUE

Le conseil Mystical Rose7561, d’Armada, Michigan,s’est porté à l’aide d’un mem-bre du conseil qui a subit uneattaque d’apoplexie. Ils ontrénové sa maison afin qu’ilpuisse vivre chez lui avec safamille plutôt que de vivredans un établissement desoins de longue durée.

POUR QU’ILS VOIENTLe conseil Santa Maria 1443,de Haddonfield, New York, acollecté 63 paires de lunettespour « New Eyes for theNeedy » (De nouveaux yeuxpour les nécessiteux), un orga-nisme qui collecte, répare etdonne des lunettes à des per-sonnes nécessiteuses aux États-Unis et dans 53 autres pays.Pour faciliter la collecte, à sasalle, le conseil a mêmeconfectionné une boite où lesgens peuvent déposer des lu-nettes usagées. Ailleurs, leconseil Father Justin 5670, de

Cheektowaga, New York, adonné un appareil GPS à Gui-ding Eyes for the Blind, uneécole sans but lucratif pourl’entraînement des chiens-guide pour les aveugles. Cedon permettra à l’école detransporter les chiots en toutesécurité de la région de NewYork chez les bénévoles de fa-milles d’accueil et de les re-prendre quand ils deviennentadultes pour compléter leurformation.

LAVER LA VAISSELLEUne observation de la part del’épouse d’un membre duconseil St. Benedict 11164.de Sarnia, Ontario, a provo-qué le don d’un lave-vaissellecommercial pour l’hospice St.Joseph. Deb Winterton, unetravailleuse bénévole à l’hos-pice a mentionné à son mariBrian que le lave-vaisselle del’établissement était un mo-dèle domestique et ne suffi-sait pas à la demande de lacuisine. Alor, le conseil11164 et l’assemblée Mgr Jo-seph A. Cook ont fait don deplus de 5000$ pour en ache-ter un nouveau.

RÉCEPTION-CADEAUPOUR BÉBÉ

Le conseil Mount Greylock230, d’Adams, Massachus-setts, a organisé une récep-tion-cadeau pro-vie pourbébé pour le centre de bien-faisance de la paroisse PopeJohn Paul the Great. Lesfrères chevaliers ont collectédes vêtements pour bébé, desaliments pour bébé, descouches et autres nécessités,pour les distribuer à des fa-milles nécessiteuses de lacommunauté.

FONDS POUR LES CA-DETS

Le conseil Immaculate Heartof Mary 12845, de Gardner-ville, Nevada, a fait un donau programme d’éducationdes cadets commandité par laDouglas County Composite

Casey Amedee (à gauche) du conseil Genevieve of Paris 13397, deThibodaux, Louisiane, et le bénévole Eugene Chauvin installent untuyau d’égout sur terrain de jeux de l’école St. Genevieve. Les Chevaliersde Colomb ont fourni la main d’œuvres et 600$ de marchandisespour ce projet.

Elmer Nanquilada, du conseilFather Thomas Lane 3645, deRenton, Washington, prépare desépis de maïs pour une activité decollecte de fonds appelée « TheTaste of St. Anthony » (Legoût de St. Anthony), pour la pa-roisse St. Anthony. Il y a plu-sieurs années, la paroisse acontracté une énorme dette pouragrandir l’église et son école etpour financer la construction d’ungymnase. Les Chevaliers de Co-lomb ont commandité et occupé unstand de collecte de fonds dans lebut de réunir des fonds pour di-minuer la dette. En vendant desmini hamburgers, du maïs en épi,et des fèves au lard, le conseil aréuni plus de 7000$.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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CONFÉRENCE POURLES HOMMES

Le conseil Father August Zel-ler 4118, de Wichita, Kansas,a présenté la première confé-rence pour les hommes àl’université Newman. Près de80 hommes ont assisté à laconférence qui a durée toutela journée. Le tout a débutéavec une messe dans la cha-

pelle de l’université, suivid’un échantillon d’orateurs.Les membres du panel ontdiscuté de sujets tels que ladépendance à la pornogra-phie, le comportement d’ungentilhomme catholique, lesvertus de foi, d’espérance etd’amour, et le contrôle natu-rel des naissances. Il y avaitdes comptoirs qui offraientdes ressources pour stimulerla foi.

FÊTE DES MINISTÈRES

Le conseil Christ the Savior9129, d’El Paso, Texas, a or-ganisé une « fête des minis-tères » de sa paroisse. Tous lesmembres de tous les minis-tères paroissiaux et leurs fa-milles ont été invité à cettefête d’une journée complèteoù ils furent nourris, où ilsont fraternisé et écouté de lamusique.

INTENDANTS DE LA MER

Le conseil Father Crisostomo6000. et le cercle Father Cri-sotomo 2047, de CabantuanCity, Luçon, ont coparrainéune tournée pour les jeunesde la région dans un parcd’aventure aquatique. Les

Mike McDougall (2e de la gauche),du conseil Father Albert Newman8470, de Calgary, Alberta, tientun aspersoir d’eau bénite tandis queMonseigneur l’évêque Frederick B.Henry de Calgary bénit une plaquepour souligner la contribution desChevaliers de Colomb au collègeuniversitaire St. Mary. Avec l’appuides conseils de la province et duconseil suprême, les Chevaliers deColomb ont fait don de235 000$ pour la rénovationd’une vielle école protestante pourla convertir en un hall de l’univer-sité Father Michael J. McGivney,l’unique école en son genre auCanada, qui prépare les enseignantsà travailler dans des écoles catho-liques. Sur la photo, on voit aussi :le Père Kevin Tumback, (extrêmegauche) et le père Leo Felix Monroe(centre).

jeunes ont appris au sujet dela biodiversité, de l’impor-tance de la vie aquatique, etla façon de maintenir un en-vironnement aquatique sain.

UN CALICE POUR LES VOCATIONS

Le cercle Sire Chevalier Mo-desto Sanchez 5332, de Pe-ralta, Nouveau Mexique, adonné un calice pour les vo-cations au Père Hoi Tran,curé de la paroisse Our Ladyof Guadalupe. Le calice seratransporté de famille en fa-mille hebdomadairement afinqu’elles prient pour faire croî-tre les vocations sacerdotaleset religieuses, et les mariages.

VENTE DÉBARRAS Annuellement, le conseil Im-maculate Conception 8951,de Port Perry, Ontario, tientune des plus importantesventes-débarras du sud-est del’Ontario. Au début de mai,les membres du conseil col-lectent, classifient et catégori-sent les 25 000 articles mis envente. En 2011, les C. de C.ont contribué 1600 heures detravail bénévole au succès dece projet qui a rapporté plusde 10 000$.

POUR LA VIELe conseil Father John W.Howard 8500, de Highland,Michigan, a parrainé un petitdéjeuner bénéfice pour veniren aide à Dominic Tyner.Tyner, âgé de huit ans, quisouffre d’une maladie auto-immunitaire qui fait que soncorps s’attaque lui-même. Ildoit se déplacer près de 483km tous les trois mois pourrecevoir un traitement. Lepetit déjeuner a rapporté prèsde 4800$.

POUR RÉPARER UN MAL

Le conseil Mgr James R,Jones 3303, de New Bern,Caroline du Nord, a organiséune collecte spéciale dans saparoisse pour le bénéfice de

Lupita Corona, une parois-sienne âgée de 17 ans, renver-sée par un chauffard avecfacultés amoindries. Sa fa-mille croulait sous les fraismédicaux. Cette collecte arapporté 4750$.

AU SECOURS DES SANS-ABRI

En concomitance avec uncentre d’accueil de la région, leconseil Bishop Scalabrini3547, de Johnston, Rhode Is-land a lancé un programmepour venir en aide aux sans-abri. Les C. de C. préparentdes repas à apporter mis en sacet autres nécessités qui sontlivré de main propre au centred’accueil pour être donnés àceux qui en ont de besoin.

Jay Marsden, (à gauche), un conseiller municipal de Holliston, Mas-sachussetts, tire un billet gagnant d’une tombola sous le regard de (degauche à droite) Tony Alexander, Al Scaramella, et Mitch Liro du conseilSt. Mary, de Holliston. En sus d’avoir commandité la tombola, les C.de C. ont profité de l’occasion pour ventiler les recettes du concours aufoyer des personnes âgées de Holliston, à la banque alimentaire de Hol-liston, et à l’American Legion.

Au travail sur un projet d’Habi-tat pour l’Humanité de Fort Wal-ton Beach, Louis Carter (àgauche), et Ralph McDonald, duconseil Christ Our Redeemer13527, de Niceville, Floride,coupent des moulures. Les C. deC ont accepté plusieurs tâchespour la construction de cette mai-son, parmi lesquelles la pose detranchées drainantes, de carrelages,de plinthes, d’armoires de cuisineet de portes avec leurs cadres.

UPPER LEFT: Paul Saulnier/

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­­ CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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POUR ÉLIMINER LA PAUVRETÉ

All photos by Charles Goolsby

UN PROJET DE douze mois desChevaliers de Colomb de la Virginie nes’est pas contenté d’aider un seul orga-nisme dans le besoin; plutôt, il aideraà un grand nombre d’autres dans desrégions de l’État où règne la pauvreté.Le conseil Virginia Highlands

10979, d’Abingdon a effectué des répa-rations majeures et des rénovations auquartier général de Buchanan Neigh-bors Inc., de Grundy, un organisme quivient en aide à des familles du comtéBuchanan. En collaborant avec d’autresconseils de la région, les Chevaliers deColomb ont réuni plus de 7000$ pourentreprendre ce projet, qui comprenaitla reconstruction de la galerie, l’instal-lation d’un système de pompe de cha-leur, et d’enlever du ciment défectueuxet d’en couler du nouveau. Toutefois, les C. de C. ne s’en sont

pas tenus à financer le projet. Plusieursmembres du conseil ont pris part à laplanification et à la mise en œuvre desrénovations. Avec son nouveau quar-tier général, BNU sera mieux en me-sure d’aider les citoyens les plusdémunies de la Virginie.

(De haut en bas) Des membres du conseilVirginia Highlands 10979, d’Abingdontravaillent à la construction d’une galerie età rénover le quartier général de BuhananNeighbors United Inc., de Grundy. • JoseOlguin et Larry Houston mesurent et cou-pent un morceau de bois. • Larry Pionk relieune pièce de bois à un bloc en béton de laitierd’un mur de soutènement.

OFFICIAL FEB. 1, 2012: To owners of Knights of Columbus insurance policies and per-

sons responsible for payment of premiums on such policies: Noticeis hereby given that in accordance with the provisions of Section 84of the Laws of the Order, payment of insurance premiums dueon a monthly basis to the Knights of Columbus by check made paya-ble to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492,NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the graceperiod set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, Placed’Armes Station, P.O. Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7

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JOIGNEZ LES AMIS DEL’ABBÉ MCGIVNEY

Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :

NOM

ADDRESSE

VILLE

PROVINCE/PAYS

CODE POSTAL

Complétez le bulletin-réponse et envoyez-le à :The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326, USA Ou adhérer par Internet :www.fathermcgivney.org.

02/12

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APPLICATION DE NOS DEGRÉS

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DES MEMBRES du conseil San JuanNepomuceno 12075 à Bacolod City,Visayas, déplacent un poste de garde àleur paroisse avant de le démanteler etde le remplacer. En se préparant àl’inauguration d’une nouvelle chapelleà l’église et au cours d’une fête fédéralede deux jours, les Chevaliers ont entre-pris un grand projet de nettoyage à leurparoisse. Parmi les plus grands travauxil y avait le nettoyage du parc de la pa-roisse et le remplacement du poste degarde, utilisé par le gardien du terrainde stationnement au moment des évé-nements paroissiaux.

Charité

Unité

JAMES LINTON, (au centre), duconseil Bishop Hill 5468, de Camp-bell River, Colombie-Britannique, ac-compagné du maire Charlie Cornfield(à gauche) et de Pedro Capitulo, di-recteur du programme d’état pour lesjeux olympiques spéciaux, coupe leruban pour lancer un marche-ton enfaveur des Jeux olympiques spéciaux.Le marche-ton a rapporté la sommede 7100$ pour appuyer les athlèteshandicapés.

Patriotisme

LE FIDÈLE NAVIGATEUR Anto-nio Amadeo (à gauche), de l’assem-blée Father William F. Morgan, deClarksville, Tennessee, et le députégrand chevalier John Cruz du conseilFather John A Nolan 3537, s’entre-tiennent avec le major Gabriel Mesa àl’occasion d’une soirée de bienvenuecommanditée par les Chevaliers deColomb pour accueillir les troupes de101st Air Assault Division avec desfriandises et des breuvages tandis queles soldats se réunissent avec leurs fa-milles. Le major Mesa est aussi mem-bre du conseil 3537.

Fraternité

DES MEMBRES du conseil San Luide Gonzaga 14893, de Gingoog City,Mindanao, tire le billet gagnant d’unetombola. Les C. de C. ont décidé defaire corresponde une tombola avec lafondation de ce conseil. ll y avait 10prix de 500 pesos, un téléviseur, unemachine à laver et un scooter.• À l’occasion de son avancement au4e Degré, le conseil Father O’Byrne3574, de Jacksonville, Caroline duNord, a donné un calice, une patèneet un chapelet au Père Tony DeCan-dia, l’aumônier du conseil.

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F É V R I E R 2 0 1 2 ♦ C O L U M B I A ♦ 33

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTREENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

Des membres du conseil St. Pio Padre15015, de Starachowice, Pologne, coupentdes planches de bois pour la charpente dutoit du nouveau presbytère paroissial. Lesfrères chevaliers ont donné plusieurs cen-taines d’heures de travail bénévole pour laconstruction du presbytère, en concentrantparticulièrement sur la pose des plancherset du toit.

Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers à travers le mondeont la possibilité de faire une différence, quece soit à travers le service à la communauté, lacollecte de fonds ou la prière. Nous célébronschaque et tout Chevalier pour sa force, sacompassion, et son dévouement à vouloir con-struire un monde meilleur.

CHEVALIERS DE COLOMB

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VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

GARDER LA FOI VIVANTE

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« JE N’AVAIS AUCUNECRAINTE DE VOUERMA VIE AU SERVICE

DES AUTRES. » J’en apprenais sur les vies des saints qui

m’avaient d’abord attiré à la prêtrise. Les récitsde vertus héroïques et de confiance en lavolonté du Père me montraient commentrépondre à l’appel de Dieu et de le servir. Je suis devenu Chevalier de Colomb à 18

ans. L’exemple de mon père et de mon grand-père, ainsi que des Chevaliers de mon propreconseil m’avaient inspiré à vivre pour autrechose et d’autres personnes que moi-même. Renforçant ma compréhension de l’appel de

Dieu, ils m’ont démontré qu’une vie de serviceà la communauté paroissiale, l’Église entière etJésus-Christ constituait une vie de joie authen-tique et de signification profonde.Quand j’ai entendu l’appel de Dieu d’entrer

au séminaire après l’école secondaire, je savaiscomment y répondre. Je n’avais aucune craintede vouer ma vie au service des autres.Les Chevaliers devraient comprendre à quel

point leur exemple soutenu inspire les jeunes àchoisir la prêtrise et la vie religieuse, à uneépoque où la culture ambiante n’encourage pasles jeunes à poursuivre une vie au service del’Église.

DANIEL J. SEDLACEKDiocese of La Crosse, Wis.