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Céline Vivent Centre associé Céreq de Basse- Normandie – ESO Caen Le non recours aux dispositifs de suivi des décrocheurs

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Céline ViventCentre associé Céreq de Basse-

Normandie – ESO Caen

Le non recours aux dispositifs de suivi des décrocheurs

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Contexte

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Appel à expérimentations sociales lancé par le HCJ en 2009

Le GIP Auvergne avait déposé le projet « Prévenir le décrochage scolaire et organiser les collaborations dans l'académie de Clermont».

Le centre associé Céreq de Basse-Normandie était chargé de l’évaluation de cette expérimentation.

Une expérimentation n’est pas un contexte « normal » d’observation du décrochage au sens où les acteurs, le dispositif innovant et les jeunes sont dans un espace-temps particulier.

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Problématique

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« Le non-recours renvoie à toute personne qui -en tout état de cause- ne bénéficie pas d’une offre publique, de droits et de services, à laquelle elle pourrait prétendre. » (Warin, 2010)

Peut-on utiliser l’angle du non-recours dans le cadre de l’évaluation des politiques publiques de lutte contre le décrochage scolaire?

Dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire, peut-on considérer le décrochage comme un non-recours à l’école?

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Plan

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La typologie de l’observatoire du non-recours aux droits et services (Odenore)

Le décrochage scolaire comme non recours à l’école ?

Les formes de non-recours aux dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire

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Typologie de non-recours

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Le non-recours aux droits et aux services

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Les premières études en France ont été menées par la CNAF sur le non-recours aux prestations sociales, dans les années 1990. Dans le domaine de la santé, (retards et

abandons de soins, inobservation des prescriptions)

Non demande des usagersExemple du non recours au RMI : non recours à

l’allocation versée, au contrat d’insertion, aux services de formation ou de santé connexes.

Dès lors qu’une offre s’adresse à un public, il y a une possibilité de non-recours => non recours aux droits et services.

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Typologie explicative du non-recours

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Non connaissance

Une personne éligible est en non-recours, par•Manque d’information sur son existence ou son mode d’accès•Non proposition du prestataire

Non demande

Une personne éligible et informée est en non recours car elle n’a pas demandé

par choix, à cause de•Non adhésion aux principes de l’offre•Manque d’intérêt pour l’offre (coût / avantage)•Estime de soi•Alternatives

Ou par contrainte, à cause de :•Découragement devant la complexité de l’accès•Difficultés d’accessibilité (distance, mobilité)•Difficultés à exprimer des besoins•Crainte de stigmatisation•Perte de l’idée d’avoir des droits

Non réception

Une personne éligible demande, mais ne reçoit rien ou que partie, car•Abandon de la demande, •inattention aux procédures, •arrangement avec le prestataire, •dysfonctionnement du service prestataire, discrimination

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Le décrochage scolaire et le non-recours à l’école

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« Ceux qui n’y vont pas et ceux qui n’en veulent plus » (Dutercq, 2001)

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Le non-recours à l’école est peu étudié en France du fait du caractère obligatoire de la scolarité pour les 6-16 ans.

Yves Dutercq distingue 3 formes de non-recours à l’école : le non-recours en lien avec la marginalisation ou l’exclusion

sociale (le décrochage scolaire), le refus de la scolarisation traditionnelle (l’instruction à la

maison, par la famille), ou au profit de forme de scolarisation collective hors

contrat.« Il est essentiel de ne pas voir seulement dans le non-

recours une attitude de passivité ou de renoncement, mais de se demander pour quels motifs on ne recourt pas, en raison de quels manques, de quels défauts de l’école ».

Décrocher peut être un processus volontaire de refus de l’école.

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Le non recours aux dispositifs d’accompagnement

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Si le dispositif expérimenté n’attire pas autant de jeunes que son porteur l’avait escompté, peut-on parler de nouvel échec des instances locales chargées de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes ?

Si le décrochage scolaire est un non recours à l’école, est-ce que le non-recours au dispositif expérimenté est un nouveau décrochage ? En quelques sortes, une récidive qui témoignerait d’un processus en marche vers une exclusion sociale ? Est-ce que ce non-recours peut être envisagé comme une étape nécessaire vers un raccrochage ?

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Le non recours aux aides au raccrochage

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Les formes de non-recours aux dispositifs d’accompagnement

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Dans ce cadre d’observation particulier, que sont les expérimentations, ce qui se rapprochera des situations de non-recours sont : Le fait pour un jeune potentiellement

bénéficiaire, d’être non joignable, au moment de l’expérimentation ;

Le fait de refuser la proposition de suivi ;Le fait d’accepter puis de refuser de

continuer la solution envisagée.

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Cas de non proposition du fait de mauvaises coordonnées

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incorrectes pour plusieurs raisons : déménagement du jeune ou de sa famille, situation d’accueil changeante, une actualisation trop ancienne dans les fichiers.

Action dont l’objectif est de signaler le plus tôt possible le décrochage : Traitement académique appuyé sur les

transmissions d’alerte entre plusieurs institutions. Ces échanges d’informations sont suivis de prises de contacts avec le jeune, plus ou moins rapides selon les territoires. 

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Cas de refus de la proposition de suivi ou de solution

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1. Une méfiance vis-à-vis des institutions en général provenant d’une assimilation de la proposition de suivi au problème.

2. La solution proposée ne correspond pas aux besoins réels.

3. D’autres ressources non professionnelles peuvent être mobilisées.

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Cas de refus de la proposition de suivi ou de solution

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Actions : la première situation appelle un travail de mise en confiance. Demande un temps long, notamment dans

le cas de jeunes qui sont déjà suivis (ou leur famille) par de multiples travailleurs sociaux issus de plusieurs services sociaux ;

Demande parfois de revoir l’approche de l’accompagnement.

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Cas de refus de la proposition de suivi ou de solution

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La seconde situation demande de diagnostiquer les besoins primordiaux pour aiguiller vers les services les plus compétents. Les réunions interinstitutionnelles comme les

CVE, les réseaux de travailleurs sociaux sont autant d’occasions d’aborder ces situations de refus pour savoir si d’autres professionnels pourraient prendre le relai.

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Cas de refus de la proposition de suivi ou de solution

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La troisième situation (un emploi, une aide familiale ou une) est perçue par les acteurs de 2 façons :comme peu viable, puisque non

accompagnée par un professionnel ;comme une certaine forme d’autonomie et

une prise d’initiative à partir de ses propres ressources.

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Cas d’acceptation puis de refus de poursuivre la solution envisagée

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Elle peut être le différé du cas précédent. Le cas de Maxime, 14 ans : le collège comme

« un supplice ».D’autres situations de rupture totale après

des parcours de suivi ont été observées par d’autres institutions.

Actions : La gestion de ces situations peut être menée de plusieurs manières. La différence va être dans la prise en compte du temps, et de l’effectif du dispositif.

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Cas d’acceptation puis de refus de poursuivre la solution envisagée

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dispositifs (remobilisation, resocialisation) disposant d’un certain nombre de places déterminées à l’avance et fonctionnant selon un nombre de semaines déterminées. Ces dispositifs sont pour la plupart déjà

« complets » avant le mois de décembre. Les jeunes en situation de décrochage continuent

pourtant à venir mais se retrouvent en attente.si un jeune inscrit décide de ne plus venir, alors

il y a un arbitrage entre lui garder la place pour lui laisser le temps et offrir une place vacante un autre jeune en attente.

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Cas d’acceptation puis de refus de poursuivre la solution envisagée

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Dans le dispositif expérimenté qui accueillait Maxime, on ne change pas les groupes, on ne change pas les horaires.

une période de « latence », une période où le jeune n’est disponible pour rien ni pour personne. Et cette temporalité est variable : quelques jours (parfois de manière cyclique) à plusieurs mois avant une reprise future.

C’est donc dans un contexte de temps long et de droit au retrait que s’inscrit ce dispositif et qui lui permet de suivre des jeunes fragiles psychologiquement.

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Cas d’acceptation puis de refus de poursuivre la solution envisagée

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Il est donc important dans les dispositifs de prendre en compte cette période de latence nécessaire, ou ce non-recours temporaire pour certains jeunes sans considérer qu’ils sont de nouveau en décrochage. Ils ont besoin de souffler car ils ne supportent plus la pression exercée sur eux (réussite scolaire, parcours de réussite personnelle, projet d’orientation).

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Conclusion

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Si le dispositif expérimenté n’attire pas autant de jeunes que son porteur l’avait escompté, peut-on parler de nouvel échec des instances locales chargées de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes ?

Pour le savoir, la prise en compte du non-recours comme non-demande devrait faire partie des protocoles d’expérimentation afin de réfléchir au contenu proposé, à l’adaptabilité au public présent et au public potentiel absent. Cela permettrait de se poser les questions relatives aux raisons de la non-demande : découragement, méfiance, rapport coût/bénéfice.

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Conclusion

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Si le décrochage scolaire est un non recours à l’école, est-ce que le non-recours au dispositif expérimenté est un nouveau décrochage ? Est-ce que ce non-recours peut être envisagé comme une étape nécessaire vers un raccrochage ?

Le fait de poser les deux hypothèses permet de se poser la question de la décision du non-recours et de la replacer dans le contexte et surtout dans le parcours du jeune en situation de décrochage.

Comment considérer cette possibilité de non-recours dans le cadre d’un dispositif ? La tendance est à vouloir laisser les jeunes en décrochage le moins longtemps possible « sans suivi par un professionnel » : réduire les interstices pour réduire la déperdition. Cela est vrai pour beaucoup d’entre eux, mais certains ont besoin, à l’inverse, d’une rupture pour envisager une réorientation de leur parcours.

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Bibliographie et Liens utiles

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Céreq: http://www.cereq.frDutercq, Y. (2001). Ceux qui n’y vont pas et

ceux qui n’en veulent plus. Enfances & Psy, 16(4), 114–119.

Odenore: Observatoire des non-recours aux droits et serviceshttp://Odenore.msh-alpes.fr/

Warin, P. (2010). Le non-recours : définition et typologies, Document de travail n°1, Odenore.

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Si c’était à refaire ?

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Oui, j’arrêterai quand même

l’école

Non, je continuerai

l’école

Non, autres décisions

42% 35% 23%

(<17 ans) ( > 18 ans )