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Dix jours en français aux FrancoFolies Page 2 FESTIVALS ÉTÉ 2012 À Québec, des artistes et… des artistes Page 4 Beethoven, comme Debussy, au Domaine Forget Page 6 CAHIER SPÉCIAL G › L E D E VO I R , L E S SA M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 01 2 Où sera la foule? Au hasard de la route, souvent l’inattendu L’été, c’est pour plus d’un et d’une le temps des grands rassemble- ments. Et sur le lieu des Plaines à Québec, comme à proximité de la Place des arts à Montréal, les foules s’entassent. Et la musique envahit les espaces. Les jours de fête sont là, quand partout en province la culture et les activités artistiques se veulent publiques. Pour le plaisir du plus grand nombre. NORMAND THÉRIAULT Ê tes-vous craintif de nature ? Êtes-vous un citoyen modèle qui respecte toute loi, et ce, sans tenir compte des commentaires qui remettent en question sa légalité ? Et, si vous portez un carré rouge, votre inquiétude serait-elle que vous vous retire- riez le plaisir de vous rendre aux FrancoFolies ou au Festival de jazz, par crainte d’ainsi faire partie d’un rassemblement de plus de 50 personnes, et ce, à moins de 50 mètres de cet édifice de l’UQAM qui borde le secteur nord de la place des Festivals ? Qu’à cela ne tienne, vous pourrez quand même jouir d’un été tout en fête, car au Québec, l’été venu, les festi- vals abondent, et plus d’un de ceux-là se tient à distance légale d’un établissement d’enseignement. Il est donc possible de conjuguer les carrés de toute cou- leur, ou rouge, ou vert, ou blanc, et les moments de fête. Tout en musique Si, au départ, l’été, c’était une roulotte dans un parc, celle d’un Buissonneau, et plus tard quelques rassemble- ments, autour du temps de la Saint-Jean, avec turlututeurs et autres violoneux, un grand mouvement prit alors aussi forme, mouvement qui explique qu’aujourd’hui le long du Saint-Laurent, en Charlevoix comme dans la campagne lanaudoise, dans un amphithéâtre, de grands orchestres se déplacent et les Beethoven de la culture permettent aux notes de se répandre dans la nature. Cela est ainsi souvent au moment où la culture populaire, celle de la chanson et du rythme, se fait presque violente, tant les décibels ont libre cours. Et alors, c’est par milliers, par centaines de milliers que les populations manifestent. Tout en douceur Pour qui prend la route, il y a aussi des moments plus intimes. Un ira ainsi écouter un poème, au moment où d’autres écriront une lettre lors de ces Correspondances d’Eastman qui, année après année, s’installent en début d’août dans une petite ville de l’Estrie. D’autres, à moins que ce ne soient les mêmes, seront déjà allés, fin juin, à Mystic pour ce CeraMystic, un rendez-vous local où des artistes et des artisans offrent en découverte les réalisations récentes d’un art ancien : la céramique. Car qui dit festival n’énonce pas une réalité où grand rassemblement et performance nécessairement se conjuguent. Et souvent celui ou celle qui se déplace en simple touriste découvrira l’inattendu : un visiteur de musée, comme celui qui s’était rendu à Valcourt pour en apprendre sur l’aventure Bombardier, « tombera » ainsi sur cet Eastman déjà annoncé. Et, en se rendant à Percé, on constatera vite que les occasions d’arrêt seront nombreuses. Car telle est devenue la route des vacances du Québec culturel. Et nulle obligation de croire qu’il y a nécessité de foule pour qu’il y ait matière festive. Le Devoir DESIGN ET ILLUSTRATION: MICHEL BERNATCHEZ

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Dix jours enfrançais auxFrancoFoliesPage 2

FESTIVALSÉTÉ 2012

À Québec,des artistes et…des artistesPage 4

Beethoven,comme Debussy,au Domaine ForgetPage 6

C A H I E R S P É C I A L G › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2

Où sera la

foule?Au hasard de la route, souvent l’inattenduL’été, c’est pour plus d’un et d’une le temps des grands rassemble-ments. Et sur le lieu des Plaines à Québec, comme à proximité de laPlace des arts à Montréal, les foules s’entassent. Et la musique envahitles espaces. Les jours de fête sont là, quand partout en province la culture et les activités artistiques se veulent publiques. Pour le plaisirdu plus grand nombre.

N O R M A N D T H É R I A U L T

Êtes-vous craintif de nature ? Êtes-vous un citoyenmodèle qui respecte toute loi, et ce, sans tenircompte des commentaires qui remettent enquestion sa légalité ? Et, si vous portez un carré

rouge, votre inquiétude serait-elle que vous vous retire-riez le plaisir de vous rendre aux FrancoFolies ou auFestival de jazz, par crainte d’ainsi faire partie d’un rassemblement de plus de 50 personnes, et ce, àmoins de 50 mètres de cet édifice de l’UQAM quiborde le secteur nord de la place des Festivals ?

Qu’à cela ne tienne, vous pourrez quand même jouird’un été tout en fête, car au Québec, l’été venu, les festi-vals abondent, et plus d’un de ceux-là se tient à distance légale d’un établissement d’enseignement. Ilest donc possible de conjuguer les carrés de toute cou-leur, ou rouge, ou vert, ou blanc, et les moments de fête.

Tout en musiqueSi, au départ, l’été, c’était une roulotte dans un parc,

celle d’un Buissonneau, et plus tard quelques rassemble-ments, autour du temps de la Saint-Jean, avec turlututeurset autres violoneux, un grand mouvement prit alors aussiforme, mouvement qui explique qu’aujourd’hui le long duSaint-Laurent, en Charlevoix comme dans la campagne lanaudoise, dans un amphithéâtre, de grands orchestresse déplacent et les Beethoven de la culture permettent auxnotes de se répandre dans la nature.

Cela est ainsi souvent au moment où la culture populaire,celle de la chanson et du rythme, se fait presque violente,tant les décibels ont libre cours. Et alors, c’est par milliers,par centaines de milliers que les populations manifestent.

Tout en douceurPour qui prend la route, il y a aussi des moments plus intimes.

Un ira ainsi écouter un poème, au moment où d’autres écrirontune lettre lors de ces Correspondances d’Eastman qui, année aprèsannée, s’installent en début d’août dans une petite ville de l’Estrie.D’autres, à moins que ce ne soient les mêmes, seront déjà allés, fin juin,à Mystic pour ce CeraMystic, un rendez-vous local où des artistes et desartisans offrent en découverte les réalisations récentes d’un art ancien :la céramique.

Car qui dit festival n’énonce pas une réalité où grand rassemblementet performance nécessairement se conjuguent. Et souvent celui ou cellequi se déplace en simple touriste découvrira l’inattendu : un visiteur demusée, comme celui qui s’était rendu à Valcourt pour en apprendre surl’aventure Bombardier, « tombera» ainsi sur cet Eastman déjà annoncé.

Et, en se rendant à Percé, on constatera vite que les occasions d’arrêtseront nombreuses. Car telle est devenue la route des vacances du Québec culturel. Et nulle obligation de croire qu’il y a nécessité de foulepour qu’il y ait matière festive.

Le Devoir

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M A R I E - H É L È N E A L A R I E

D ans la série Les grandsconcer ts Rio T into Al-

can, à ne pas manquer : Spec-trum Road , de Jack Br uce,Cindy Blackman, John Me-deski et Vernon Reid, qui ren-dent hommage à un grandbatteur de l ’histoire, TonyWilliams, le Wayne Shor terQuartet, un concert du fonda-teur du groupe légendaireWeather Report, un spectacledu trompettiste Chris Botti,accompagné de… qui? Voilàla question ! Dans cettemême série, on propose AnEvening with Van der GraafGenerator, avec ses sonoritéspsychédéliques, GianmariaTesta nous présente Vitamiaet Oliver Jones qui joue…Oliver Jones !

Du côté des Événementsspéciaux TD, il y aura la vi-s i te de l ’envoûtante Me-lody Gardot, avec son plusrécent album qui vient toutjuste de paraître, la légen-daire Liza Minelli et le nonmoins légendaire groupeTangerine Dream, 45 ansaprès sa formation et en pre-mière au festival. Patrick Wat-son revient au festival avec del’inédit et des surprises.

RythmesLes soirées de la série Les

rythmes promettent d’être en-levantes avec Lila Downs,dont on se rappelle les mu-siques du film Frida et qui ar-rive avec des standards et denouvelles compositions, TheBarr Brothers, Brad et An-drew, du Rhode Island, avecleurs airs folk, rock et blues.Quant à la fulgurante Espe-ranza Spalding et son RadioMusic Society, avec son ta-lent, cette chanteuse, contre-bassiste et compositrice s’est

vite classée parmi les chou-chous du festival…

La série Invitation TD pro-pose Stanley Clarke mur àmur avec quatre spectacles :une soirée acoustique avecStanley Clarke et Hiromi,Stanley Clarke et le HarlemString Quartet, la sainte trinitédu jazz SMV, soit StanleyClarke, Marcus Miller, VictorWooten, et finalement le Stan-ley Clarke Band, un projet col-lectif qui l’amène à se mesurerà d’autres virtuoses.

La série Jazz d’ici propose en-tre autres Vic Vogel avec sonBig Band et Rémy Bolduc ausaxo alto, qui fêtera sur scèneses 50 ans avec ses amis.

Pour finir, les cadeaux dufestival cette année : Ri-chard Galliano et From Bachto Piazzolla, The Devil’s Mu-sic : The Life and Blues of Bes-sie Smith et Flamenco Hoy,qui est la crème de la crèmede la nouvelle génération duflamenco espagnol signéeCarlos Saura.

Et tant d’autres choses…

CollaboratriceLe Devoir

FESTIVALINTERNATIONAL DE JAZZDE MONTRÉALDu 28 juin au 7 juillet 20121 85JAZZFESTwww.montrealjazzfest.com

F E S T I V A L SG 2 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2

Chaque année au mois de juillet, Montréal devient jazz. Il en est ainsi depuis 33 ans. Et on nepropose que le meilleur : du jazz de toutes les couleurs, sur tous les rythmes et de toutes lestendances. Bien évidemment, on ne peut toutes les nommer… Bienvenue sur la planète jazz !

FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE MONTRÉAL

Bopbopkatchou !

De la chanson, beaucoup de chanson, d’ici etd’ailleurs, mais toujours en français. Depuis lapremière édition jusqu’à cette 24e des Franco-Folies, c’est la même chose : un heureux mé-lange de découvertes et d’immortelles, de sym-phonique et de solo, de folk et de hip-hop, dejeunes et de vieux. Bref, de tout et plus encore.

M A R I E - H É L È N E A L A R I E

L a grande fête débute avec le spectacle d’ou-verture donné par une lumineuse Catherine

Major. La série des événements spéciaux sepoursuit avec La Tournée des Francos qui pro-pose GiedRé, Labiur et la nouvelle coqueluche,Lisa Leblanc. On pourra aussi voir Mauranne etses amis, Isabelle Boulay et Roch Voisine. Lemonumental spectacle des Douze hommes ra-paillés revient encore cette année. Cette séries’achèvera sur un air de Julien Clerc revu et cor-rigé par l’Orchestre symphonique de Montréal.

Cette fois dans la série Les grands spectacles,on pourra entendre Hugues Aufray, 82 ans! Il pré-sentera ses nouvelles chansons extraites de sondernier album, Troubadour since 1948. Quant àMichel Fugain — dont la première partie est assu-rée par Aurélie Cabrel — il revient avec ses chan-sons que nous connaissons par cœur, mais aussicelles de Bon an, mal an, le premier album dont ilsigne les paroles et les musiques. Pour un premierspectacle complet en 15 ans, c’est un retour pourClaude Dubois, qui célèbre ses 50 ans de carrière.

De Bénabar à ZazCette fois au Métropolis, dans le cadre de la

série Les nuits Ford, c’est Bénabar qui nousfera le plaisir d’une première visite aux Fran-cos. Aussi pour une première fois, on verraBooba, le rappeur français, qui invite pour sapremière partie le groupe québécois Manu Mi-litari. Dans cette même série, il ne faut pas ou-blier Ariane Moffatt avec MA, son 4e album,Cœur de Pirate avec en poche son prix Vic-toire, Thomas Fersen, Radio Radio pour unparty garanti et finalement Zaz, la nouvelle Piaf.

Au Club Soda, dans la série Tendances, on re-noue avec un Jean-Louis Murat qui rappliqueaux Francos après deux ans d’absence, dont lapremière partie sera confiée à Jimmy Hunt. Vin-cent Vallières revient, avec en première partieÉric Goulet, pour une première fois en solo auxFrancos. Philippe B sera, quant à lui, accompa-gné du Quatuor Molinari pour l’interprétationde l’intégrale des Variations fantômes. Sans ou-blier Marie-Pierre Arthur, Corneille, 1995 et Im-poss, la nouvelle garde du rap français, et finale-ment Orelsan et Koriass, tout en hip-hop.

La série Tout en chanson La Presse, présen-tée à L’Astral, mettra en vedette Richard Séguin,mais aussi le spectacle de l’École nationale de lachanson, domlebo, L et Salomé Leclerc, StefieShock, Marc Déry, Cali et Steve Nieve. Il faudraaussi jeter un coup d’œil à la série Katacombes,qui réserve une foule de surprises !

CollaboratriceLe Devoir

LES FRANCOFOLIES DE MONTRÉALDu 7 au 16 juin 20121 855-FRANCOSwww.francofolies.com

FRANCOFOLIES

Dix jours tout en français !

SOURCE YOUMAG

Melody Gardot sera au FIJMpour présenter son plus récentalbum.

FRANÇOIS NASCIMBENI AGENCE FRANCE-PRESSE

Bénabar nous fera le plaisir d’une première visite aux FrancoFolies.

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J É R Ô M E D E L G A D O

L e prolifique illustrateur estun ar tiste de l’ombre, du

moins en comparaison avecson illustre père, Frédéric.Question de le faire enfinconnaître de tous, le MuséeMarguerite-Bourgeoys luiconsacre depuis quelquesjours sa première exposition.Une soixantaine d’œuvres ori-ginales et d’esquisses ont étéréunies pour l’occasion sous letitre Dessiner l’Amérique fran-çaise. Une chose bien particu-lière, puisque les dessins, pro-priété de l’ar tiste, n’existentque pour avoir illustré un livreou une autre entité culturelle.

L’un des rares illustrateurshistoriques au Québec, FrancisBack se situe dans la lignée depeintres qui, à une autreépoque, pratiquaient un genreparmi les plus estimés. À la dif-férence de ceux qui ont fait cettegrande peinture, le dessinateurquébécois, né à la fin des années1950, travaille «de son propre

chef», selon le directeur du mu-sée dans le Vieux-Montréal.

« La peinture d’histoire étaitune peinture de commande,commente Stéphane Cha-gnon. Francis Back ne tra-vaille pas sur commande, plu-tôt par initiative. »

Il n’attend pas qu’on l’inviteà traiter d’un sujet ; il s’invite.C’est ainsi qu’il a obtenu queses dessins illustrent un essaid’Yves Landry, Pour le Christet le roi (1992, Art global et Li-bre Expression) et deviennentla référence visuelle de « la vieau temps des premiers Mont-réalais », sous-titre de l’ou-vrage, aujourd’hui épuisé.

Dessiner l’histoireDétaillées et précises, les

compositions de Back prennentune grande valeur historiqueen raison du fait qu’il n’existe,parfois, aucune vue de la scèneà laquelle il s’attaque. Son ap-proche aérienne et ses vues en

plongée, inimaginables avantl’arrivée de la photographie,rendent ses dessins fort origi-naux. Ils lui permettent aussi,de l’avis de Stéphane Chagnon,d’embrasser la multitude d’acti-vités, par exemple, d’un mar-ché. Quelque part, l’artiste re-produit une scène comme s’ill’avait lui-même vécue.

«Il faut comprendre que Fran-cis Back, explique le directeurdu musée d’histoire, fait d’abordune recherche très minutieuse,comme un historien. Ensuite, ilmet en images ce qu’il apprend. Illit beaucoup, des registres de no-taires du Régime français, des ar-chives judiciaires. C’est par ceslectures qu’il arrive à faire de l’il-lustration historique.»

Stéphane Chagnon le quali-fie de « libre penseur » ou en-core de « libre illustrateur». Sacapacité de compréhension etde synthèse d’une époque n’ad’égale que son esprit créatif.Le Musée Marguerite-Bour-

geoys vient d’ailleurs de luipasser une commande, unefois n’est pas coutume, pourréaliser un dessin qui repro-duira la vie, en 1708, du quar-tier du marché Bonsecours.

L’exposition, elle, déborde dela Nouvelle-France et présenteaussi du travail pour le cinéma.Des exemples tirés des story-boards de Babine et d’Incendiescôtoient ainsi des pages du ro-man jeunesse Jean-Baptiste,coureur des bois parmi d’autres.

CollaborateurLe Devoir

DESSINER L’AMÉRIQUEFRANÇAISEJusqu’au 30 avril 2013Musée Marguerite-Bourgeoys400, rue Saint-Paul Est, Montréal(514) 282-867http://www.marguerite-bour-geoys.com/fr/musee/exposition-temporaire.asp

F E S T I V A L SL E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2 G 3

Il reste un mois à Susie Napper pour faire comprendre à quide droit que le défilé qui partira de la place d’Armes, le sa-medi 23 juin à 13h30, poursuit une tradition festive et paci-fique qui en est désormais à sa 10e édition. Quand Montréalbaroque et l’apocalypse vont de pair.

MONTRÉAL BAROQUE

Le grand défilé«apocalyptique» L’histoire d’un coup de

crayon, c’est à quoi s’attelledepuis trente ans FrancisBack. La Nouvelle-France,les scènes de traite, les cou-reurs des bois ou les person-nages fondateurs comme Mar-guerite Bourgeoys, considé-rée comme notre premièreenseignante, n’ont plus de se-cret pour lui. Ses dessins sesont autant retrouvés dansles pages couvertures de ma-nuels d’histoire que dans desparcs nationaux. Ses servicesont même déjà été requis parle septième art.

MUSÉE MARGUERITE-BOURGEOYS

Un Back en Nouvelle-France

C H R I S T O P H E H U S S

Le « Défilé des chevaux del’apocalypse » (ça ne s’in-

vente pas !) est l’une des nom-breuses activités gratuites decet enthousiaste festival qui setient chaque année autour desfêtes de la Saint-Jean. Une sériede concerts gratuits seront d’ail-leurs donnés à la place d’Armes,du jeudi 21 juin au dimanche24 juin, notamment tout l’après-midi du samedi et du dimanche.

Le thème de cette dixième édi-tion est l’apocalypse, clin d’œil àcette fin du monde prédite pourcette année 2012 par certains. Ladirection artistique attire notreattention sur le fait que, «avantd’inspirer l’image de cataclysmeset de fin du monde, “apocalypse”,mot d’origine grecque, signifiait“transformation”, celle qui “sou-lève le voile afin de révéler le ca-ché”». Comme on dit dans lesfilms, toute allusion à la réalité ouà des événements récents est pu-rement fortuite ou involontaire…

«L’apocalypse version Mont-réal Baroque évoquera certes lescénario grandiose de la fin destemps, avec les trompettes du Ju-gement dernier, mais il y feraaussi place à la transformation»,nous dit-on. De ce point de vue,dimanche après-midi, le piano-for tiste Tom Beghin placeradans une perspective différenteles Sonates Pathétique, Clair delune et “La Tempête, de Beetho-ven, à la salle Ville-Marie dumarché Bonsecours.

Gala d’un 10e

Parmi les grands concerts decette 10e édition — appeléecomme par erreur «10e anniver-saire», le festival ayant été lancéen 2003 — il y a évidemment legrand gala d’ouverture, le jeudi

21 juin à la Fonderie Darling,avec, entre autres, l’ensembleMasques, le Studio de musiqueancienne de Montréal, Les Bo-réades de Montréal, ainsi quede «fins délices gastronomiques»et d’«agréables surprises».

Le projet Le Carrousel duRoy, qui suit le défilé du samedi,réunit des spécialistes de latrompette naturelle, les chevauxde l’écurie Equimagie et desdanseurs. Le Carrousel du Royest un ballet équestre ayant étéprésenté lors des fiançailles deLouis XIII, en 1612. Cette pro-duction de Montréal Baroque setiendra à la place des Vestiges,sur les quais du Vieux-Port.

Le vendredi soir, les mêmestrompettistes proposeront unconcert intitulé Les trompettesde l’apocalypse. Enfin, enconclusion du festival, l’En-semble Caprice présentera, àla chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours, le rare oratorioLe jour du Jugement dernier,de Georg Philipp Telemann.

Enfin, signalons une vraie re-montée dans le temps avec unconcert, samedi soir, dédié àHildegard Von Bingen, reli-gieuse et compositrice duXIIe siècle, canonisée il y a toutjuste deux semaines. Son Ordovitutum est une « œuvre trou-blante sur le combat intemporelde l’âme prise entre la séductiondes plaisirs passagers et la gloireéternelle des vertus célestes».

CollaborateurLe Devoir

10E FESTIVAL DEMUSIQUE MONTRÉALBAROQUEDu 21 au 24 juin(514) 845-7171www.montrealbaroque.com

FRANCIS BACK

Francis Back est l’un des rares illustrateurs historiques au Québec et se situe dans la lignée depeintres qui, à une autre époque, pratiquaient un genre parmi les plus estimés.

Une année, c’est Borduas, une autre, c’est Derouin ou encoreSuzanne Guité. Cet été, le musée Le Chafaud, à Percé, nouspropose un artiste local, du nom de Donald Cahill, et un ar-tiste de Charlevoix, un certain Jimmy Perron. Histoire, pêcheet lieux de mémoire sont autant de thèmes qui s’accrocherontaux cimaises du Chafaud, dont la structure de bois nous ren-voie au XIXe siècle. Plein écran sur une exposition qui promet.

LE CHAFAUD

D’art, de pêche et de mémoire,au Chafaud de Percé

T H I E R R Y H A R O U N

Donald Cahill a un long par-cours et la tenue de ses œu-

vres est souvent remarquable.Artiste accompli et reconnu parses pairs, Cahill entre au muséedu Chafaud avec une expositionqui a pour thème «Les Isles Per-cées». Déjà réputé au XVIIe siè-cle pour l’abondance de ses ré-serves de morue, le territoiremarin allant de Percé à Gaspé(qui s’étend sur plus de 100 kilo-mètres) était alors connu sous letoponyme «Les Isles Percées»ou encore sous celui d’«Ysles deGachepé ». Cette expositionmultidisciplinaire en arts visuelspropose donc un sur vol enimages de certains faits de l’his-toire maritime de cette région,dont le destin a été marqué àmaintes occasions par les affron-tements entre la France et l’An-gleterre. Concrètement, huilessur toile, photographies, des-sins, maquettes, textes, repro-ductions de car tes géogra-phiques anciennes et autres do-cuments inédits constituentpour l’essentiel le corpus del’accrochage.

«Donald Cahill est un artistequi s’intéresse beaucoup à cetteépoque, au temps de la pêche à lamorue. Sa démarche artistique,dans le cadre de cette exposition,repose sur une recherche quitente d’exposer à quoi pouvaientressembler ce temps-là ou encoreles eaux sur lesquelles les pê-cheurs basques et bretons ve-naient y pêcher, de même queleurs rencontres avec les autoch-

tones», raconte le directeur dumusée, Jean-Louis Le Breux.

À la passerelle du musée, unartiste en arts visuels, JimmyPerron, présente Percé : mé-moires d’un lieu . Cette exposi-tion de peintures à huile «porteun regard très original surPercé. Son travail est marquépar les attraits dominants dupaysage de Percé. Il a aussi tra-vaillé à partir de photographiesanciennes», note le directeur.

En résumé, cette 29e saison dumusée Le Chafaud, qui présen-tera une quarantaine d’œuvres,se tiendra du 21 juin au 21 sep-tembre. «Elle s’adressera à unlarge public, à mon avis», ajouteM. Le Breux, qui tient à souli-gner en fin d’entrevue que «nouspréparons déjà la 30e saison dumusée, qui sera très importante!»

En ef fet, l’exposition seraconsacrée au peintre AlbertoTommi (1917-1959), né à Em-poli, en Toscane, qui a marquéPercé à sa manière. Époux del’artiste Suzanne Guité, il a fondéavec elle le célèbre Centre d’artde Percé (véritable carrefourdes arts au Québec dès les an-nées 1950). Une collaborationest envisagée avec le consulat del’Italie à Montréal.

CollaborateurLe Devoir

DONALD CAHILL ETJIMMY PERRONDu 21 juin au 21 septembreMusée Le Chafaud à Percé142, route 132(418) 782-5100

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Le Festival d’été de Québecsouf flera ses 45 bougies du 5 au 15 juillet, en compagnied’ar tistes de tout poil et decentaines de milliers de festi-valiers, qui seront en salle età l’extérieur. Toute la famille(au sens strict du terme) estdonc conviée à cette grandemesse musicale.

T H I E R R Y H A R O U N

L e plus gros festival dugenre au monde est à ce

point gros que sa programma-tion tient sur plusieurs pages.On résume donc pour ce quiest des grosses pointures :Bon Jovi, Johnny Hallyday,The Of fspring, Vincent Val-lières, Metric, Skrillex, PatrickWatson, Sarah McLachlan, Ra-dio Radio, Aerosmith, Beirut,Ariane Moffatt, The Barr Bro-thers, LMFAO, Mastodon,Grimskunk, Inna Modja, Cityand Colour, Big Boi, TedeschiTrucks Band, Oliver Mtukudzi« et des dizaines d’autres », lit-on dans la documentation.Oui, des dizaines d’autres.

Comme qui ? Eh bien, auhasard, allons-y pour Marie-Pierre Ar thur et Pierre La-pointe. « Il est facile de direqu’il y en aura pour tous lesgoûts, mais c’est vrai. C’est ceque nous visons : plaire auplus grand nombre possible enof frant ce qu’il y a de mieuxsur la planète musicale en cemoment. Le festival, c ’estcomme une photographie dessuccès de l ’heure, des ten-dances à venir et des parcoursexceptionnels qu’il vaut lapeine de souligner encore etencore. Ce sera, nous ensommes persuadés, un heureux45e anniversaire.» Telle est ladéclaration of f icielle dugrand manitou de l ’événe-ment, Daniel Gélinas, émisedans l’un des communiqués.

En entrevue, Le Devoir luidemande de dire en quoi cetteédition se démarque des au-tres moutures tout aussi consi-dérables l’une que l’autre. « Jevous dirais que ce qu’il y a denouveau cette année, c’est le vo-

let électro, une grosse soiréeélectro. Ça faisait une année oudeux qu’on pensait à ce genred’événement. Et on aura Skril-lex pour tête d’affiche. C’est trèsimportant comme production,avec les écrans laser et ainsi desuite. Ce sera une grossesoirée ! »

Toujours et encoreJohnny Hallyday

Des spectacles en particu-lier qu’il faut retenir ? « Ehbien, à côté de la soirée électro,il y aura Johnny Hallyday, quiva chercher sa clientèle. On avendu énormément de laissez-passer seulement pour lui. Onaura une grosse soirée pour lui.Les autres soirées majeurestournent autour de Bon Jovi etAerosmith, je pense aussi àLMFAO et The Offspring», dé-

cline M. Gélinas.Le très couru volet consacré

aux arts de la rue revient cetteannée encore, tient-il à rappe-ler. « On a investi 600 000 $dans les projets entourant lesar ts de la rue. On a aussi unsite pour la famille qui est fan-tastique, ce n’est pas Disney-land, mais il y aura beaucoupde choses, des animaux, et c’estgratuit. » On notera que lesarts de la rue investissent cetété un tout nouveau site, c’est-à-dire la cour du Séminaire.Pas mal comme idée.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBECDu 5 au 15 juilletwww.infofestival.com

FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC

Des artistes et encore des artistes

Second Festival d’opéra deQuébec et second coupd’éclat, avec la première pré-sentation mondiale de lamise en scène par Robert Le-page de l’opéra The Tempest,de Thomas Adès, coproduc-tion avec le MetropolitanOpera.

C H R I S T O P H E H U S S

L e Met et le Festival s’asso-cient donc pour la création

d’une nouvelle productiond’Ex Machina, dont Robert Le-page signera la mise en scène.Lorsque le MetropolitanOpera présentera The Tempesten octobre et novembre 2012,les festivaliers québécois l’au-ront vu en avant-première.

The Tempest, créé à CoventGarden, à Londres, en 2004,est un opéra de Thomas Adès,l’un des trois compositeurs bri-tanniques les plus en vue dumoment, aux côtés de Mark-Anthony Turnage et JamesMacMillan. Le chef d’orchestresera le compositeur lui-mêmeet la distribution, menée parRodney Gilfr y, en Prospero,comprendra de nombreuxchanteurs canadiens : FrédéricAntoun, Roger Honeywell, Ju-lie Boulianne, Daniel Taylor etmême Joseph Rouleau.

Victime d’un complot poli-tique, Prospero, ancien duc deMilan, est exilé dans une îleavec sa fille, Miranda. Grâce àsa magie, il est capable dedompter les éléments et pro-voque ainsi le naufrage d’unnavire sur lequel se sont em-

barqués ses ennemis. Dansl’île, Prospero les soumet à di-verses épreuves.

En ce qui concerne le travailde mise en scène, on nous an-

nonce que « Rober t Lepagetransformera l’île de Prospero enthéâtre où les jeux de coulisses semultiplieront et où le duc déchuexercera sa vengeance».

NotoriétéLe coup d’éclat de cette pro-

grammation fait suite à la pré-sentation, l’an dernier, de Rossi-gnol et autres fables, un specta-cle précédent de Robert Lepagesacré par Le Devoir «Concert del’année 2012 ». L’expérience

donne raison à l’optimisme affi-ché dans nos colonnes par Gré-goire Legendre il y a un an :«Depuis l’annonce du festival, jereçois des propositions du mondeentier, deux par semaine enmoyenne. Même si nous avonsun public très fort à la grandeurde notre ville, l’Opéra de Québecest tout de même une compagnierégionale, par rapport à un ni-veau international. Je ne pensaispas que nous pouvions avoir unenotoriété permettant de recevoirles appels que nous avons eus.»

Dans ce milieu parfois sclé-rosé, l’esprit d’initiative d’Opérade Québec lui a ouver t desportes… des grandes, et vite!

Le Festival, qui se tiendra du25 juillet au 5 août, s’ouvriraavec un concert Mozart donnépar Karina Gauvin et BernardLabadie, au Palais Montcalm, etse clôturera avec un récital deMarc Hervieux, à l’Agora du

por t de Québec. Cedernier incarnera Nel-ligan vieux dans la re-prise de Nelligan,d’André Gagnon, auGrand Théâtre, en al-ternance avec TheTempest.

L’ensemble Anony-mus (qui n’a rien à voir avecdes justiciers informatiques),le groupe Tango Boréal et laBrigade lyrique assurerontd’autres animations vocales.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVAL OPÉRA DE QUÉBECDu 25 juillet au 5 août(418) 529-0688www.festivaloperaquebec.com

FESTIVAL OPÉRA DE QUÉBEC

La « tempête» se fera bien entendre

MICHAEL SLOBODIAN

Karina Gauvin

Lorsque le Met présentera The Tempest cet automne, lesfestivaliers québécois l’auront vu enavant-première

FADEL SENNA AGENCE FRANCE-PRESSE

LMFAO, l’une des grosses pointures du FEQ

JEAN-PHILIPPE KSIAZEK AGENCE FRANCE-PRESSE

Plusieurs laissez-passer ont déjà trouvé preneur auprès des fansde Johnny Hallyday. Les organisateurs prévoient une soiréemajeure.

ANDRÉ GUÉRETTE

Le groupe montréalais The Barr Brothers

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M A R I E - H É L È N E A L A R I E

Cette grande célébration nerend pas seulement hon-

neur aux peuples premiers desAmériques, mais aussi à tousles autres par tout dans lemonde. Cette année encore, laplace des Festivals se transfor-mera pour qu’y résonne l’âmedes anciens en écho aux sonori-tés modernes. Si la plupart desactivités ont lieu à la place desFestivals, d’autres lieux sontmis à contribution, comme laGuilde canadienne des métiersd’art, le Musée McCord, le Ka-teri Hall, BAnQ et le Centre cul-turel Simon-Bolivar.

Au cœur de l’action, placedes Festivals, durant le jour, lesfestivaliers sont invités à venirdécouvrir les arts et métiers dela tradition. Le soir, un décorféerique s’installe, alors que lesdanseurs y brillent de millefeux et que les chants réson-nent au cœur de la métropole,berceau de la renaissance cul-turelle du monde amérindien.

Nouveauté cette année, onréserve la dernière soirée duweek-end, le dimanche 5 août,à une fête haute en couleursqui mettra en vedette les ar-tistes de la jeune relève.

CinémaPrésence autochtone ne se-

rait pas complet sans le voletcinématographique. C’est d’ail-leurs avec enthousiasme quele public accourt tous les soirspour assister aux projections.

Tout au long de l’année, lesorganisateurs du volet cinémaont reçu films et vidéos et enont tiré une prestigieuse sé-lection inter nationale, quisera présentée tout au longdu festival et qui culminerapar la remise des prix Teui-kan et Rigoberta-Menchu, parle jury, aux œuvres primées.En parallèle, le colloque « Re-gards autochtones sur lesAmériques » permettra aux

universitaires et aux cinéastesde par tager leurs points devue sur l’émergence d’une ci-nématographie propre auxpeuples amérindiens.

Présence autochtone ne secontente pas d’être une fêtepour les yeux. On tient à ceque l’expérience mette tousles sens en éveil. On y par-vient avec une soirée-hom-mage à la poésie innue, maison propose aussi aux visiteursvenus de par tout dans lemonde des découvertes gas-tronomiques surprenantes.

On n’a qu’à déambuler au

milieu de ce pow-wow pourse brancher l ’esprit et lessens sur un courant profondvenu du plus loin des terresancestrales.

Collaboratrice Le Devoir

PRÉSENCE AUTOCHTONE31 juillet au 8 aoûtwww.nativelynx.qc.ca

J É R Ô M E D E L G A D O

P ique-nique s’est faitconnaître par ses expos

d’une journée, qui rassem-blaient dans des l ieux pu-blics, espaces verts de préfé-rence, une multitude d’instal-lations éphémères et sponta-nées. Avec Autant en emportele vent, organisée avec l’appuidu centre L’œil de poisson deQuébec, Pique-nique célèbreses dix ans d’existence engrand : certaines œuvres, aunombre de treize, seront visi-bles pendant trois semaines,d’autres pendant tout l’été.

C’est un champ de Saint-Casimir, à l ’ intérieur desterres, à une vingtaine de mi-

nutes de Deschambault, queles ar tistes investiront. Lesprojets toucheront autant au

patrimoine et à la mémoirequ’aux questions de ruralitéet d’urbanité, de nature et deculture. Un second volet ra-mènera les visiteurs sur lebord du fleuve Saint-Laurent,au Moulin de la chevrotièrede Deschambault-Grondines.On y exposera des œuvresdont on dit qu’elles feront« écho aux interventions cham-

pêtres » de Saint-Casimir.Parmi les différentes proposi-

tions, soulignons les images de

Jason Arsenault, Monumentsflous, qui relieront une grangeet un moulin, et de JacintheCarrier, Commémore, qui oppo-seront territoires vierges et dé-veloppement électrique. Lessurprises ne manqueront pas,entre le sentier aménagé parGuillaume La Brie et la char-pente de Karine Payette.

Le volet à Saint-Casimir

aura lieu du 9 juin au 1er juil-let, alors que celui à Des-chambault-Grondines s’étenddu 24 juin au 30 septembre. Ànoter que, lors du vernissagele 9 juin, il sera possible de vi-siter les deux endroits etqu’une navette à par tir deQuébec, à une heure de là,

sera mise à contri-bution. Un micro-site Internet a étémis en ligne, ques-tion de ne pas vousperdre sur la route.Adresses et ho-

raires s’y retrouvent.

CollaborateurLe Devoir

AUTANT EN EMPORTE LE VENTLe 9 juin, à Grondines et Deschambault, (418) 648-2975autantenemportelevent-com.webs.com

Depuis 22 ans déjà et comme chaque année, Montréal vibrera aurythme des cultures premières, du 31 juillet au 8 août prochain,lors du festival Présence autochtone. Le public est convié à touteune panoplie d’activités qui ont lieu le jour comme le soir. On atout prévu pour les adultes comme pour les plus petits.

PRÉSENCE AUTOCHTONE

Célébrations amérindiennes

F E S T I V A L SL E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2 G 5

La campagne, le chemin du Roy et l’art contemporain : la bucolique région de Deschambault-Grondines marie depuis quelques années l’inattendu et le dépaysement. Le programme an-noncé pour cet été poursuivra sur cette voie. L’exposition Autant en emporte le vent réunit lesœuvres des artistes du collectif Pique-nique, connu pour ne pas faire dans le conventionnel.

AUTANT EN EMPORTE LE VENT

Pique-nique en mode rural

Concerts aux îles du Bic est un festival de musique de cham-bre qui se tiendra cette année du 8 au 12 août dans plusieurssites et villages. Le quartier général de l’événement est au Bic,ce joyau du Bas-Saint-Laurent, situé non loin de Rimouski, oùlà aussi on y présentera la musique des dieux.

CONCERTS AUX ÎLES DU BIC

Et ce sera baroque

T H I E R R Y H A R O U N

D éclinons dans un premiertemps les moments forts

de cette 11e mouture. Ainsi, lethème « La grâce française, legénie de Mozart » lance le balau Bic à l’église Sainte-Cécile.Au menu musical, on entendranotamment Debussy (Petitesuite pour piano à 4 mains),Ravel (Le Tombeau de Coupe-rin pour flûte, hautbois, clari-nette, violon, violoncelle et cla-vecin), John Cage (Five pourbasson, cor, violon, alto et vio-loncelle), Berlioz (La mor td’Ophélie, Ballade pour so-prano et piano) et l’enfant ter-rible de la musique classique,Mozart (Quintette K. 452 pourvents et piano). Le lendemain,le volet «Beethoven et le som-met du quatuor à cordes »pourra être entendu à l’églisede Saint-Fabien. Ici, on yjouera Bach, Elgar, Ligeti, Bar-tok et Beethoven (qui tiraitson inspiration en marchantdans les bois).

«Schubertiade»« Concert apéro : Schuber-

tiade», ça vous dit ? Le 10 août,on vous attend donc à l’églisedu Bic. N’a-t-on pas déjà dit dela musique de Schubert (mortsi jeune) qu’elle s’écoutait àgenou tant elle est belle ? Çatombe bien : on sera déjà dansl’église. Et pourquoi pas « Ba-roque au matin » à la chapelleNotre-Dame-des-Murailles àSaint-Fabien-sur-mer ? Tele-mann (le plus prolifique detous), Haendel, Vivaldi (ah, Vi-

valdi !), Boismortier et Bachvous accompagneront pendantvotre lévitation.

Quoi d’autre ? « L’âme russeà travers les siècles » : tel estle thème choisi pour le sa-medi soir, en compagnie deChostakovitch, Schnittke,Pärt, Stravinski, Balakirev etIchmouratov. Toute la pro-grammation est disponible àwww.bicmusique.com.

Dans un deuxième temps,un commentaire de son direc-teur artistique, Mathieu Gau-det, qui a invité une trentainede musiciens de haut calibre(dont la claveciniste et anima-trice Catherine Perrin) à jouerau sein de son festival, s’im-pose. «En général, nous avonsune très bonne foule sur leslieux. C’est souvent à 75 % ou100% plein. D’ailleurs, dans leséglises, on peut asseoir jusqu’à1000 personnes. Notre audi-toire vient d’un peu par tout.Beaucoup viennent de Ri-mouski de saison en saison etpassent une semaine au Bic.Nous avons aussi des gens quinous viennent de Montréal, deQuébec, de la Gaspésie et duNouveau-Brunswick. Les gensnous sont fidèles et ils saventque notre programmation esttrès stimulante. »

CollaborateurLe Devoir

CONCERTS AUX ÎLES DU BICDu 8 au 12 août(418) 736-0036www.bicmusique.com

MATHIEU VALADE

Les belles balles, tubes fluorescents, Saint-Casimir, en collaboration avec l’œil de poisson, 2006

Pique-nique célèbre ses dix ans d’existence en grand: certainesœuvres, au nombre de treize, seront visibles pendant troissemaines, d’autres pendant tout l’été

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F E S T I V A L SG 6 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2

Le directeur artistique du Do-maine Forget, Paul For tin,est nouveau. L’ambassadriceaussi, puisque Marie-NicoleLemieux porte désormais lescouleurs du festival estival enCharlevoix.

C H R I S T O P H E H U S S

Marie-Nicole Lemieux seral’ambassadrice du Festi-

val international du DomaineForget pour une dur !ee detrois ans. La chanteuse québé-coise, en passe de devenir unestar planétaire, a dégagé dutemps dans son agenda trèsrempli pour promouvoir le Do-maine et son festival.« Je suisfière de m’associer à un orga-nisme unique au Québec situédans un cadre absolument ma-gnifique. J’invite tous les mélo-manes à decouvrir la chaleu-

reuse salle Françoys-Bernier età se laisser envelopper par sonacoustique incroyable. J’ai eu leplaisir d’y enregistrer un disqueet ce sera pour moi un grandbonheur d’y chanter à nouveaucet étée. »

Cette occasion se présen-tera en compagnie de Jean-Marie Zeitouni, lors d’un galaRossini, le 14 juillet, soit le len-demain de la présentation dumême concert à Lanaudière.

Beethoven en ouvertureLe concert d’ouverture, le

samedi 16 juin, avec les Sym-phonies nos 4 et 5, de Beetho-ven, entame un cycle Beetho-ven par les Violons du Roy etBer nard Labadie sur plu-sieurs saisons au Domaine.Yannick Nézet-Séguin et Sté-phane Tétreault assureront,le 22 juillet, le concert-béné-fice pour le fonds de boursesJacqueline-et-Paul-Desma-rais. Stéphane Tétreault re-

prendra le Concerto pour vio-loncelle, de Dvorák, et, en se-conde partie, le chef dirigerala 1re Symphonie, de Brahms.

Jean Philippe Tremblay etl’Orchestre de la Francopho-

nie seront associés à Augus-tin Dumay, le 28 juillet, dansun programme réunissant Bi-lodeau, Chausson, Ravel et la5e Symphonie, de Tchaïkovski,jouée une semaine auparavant

par l’Orchestre de Pittsburghà Lanaudière.

Parmi les prestigieux so-listes et ensembles invités, onremarque Jan Lisiecki, en vi-site le 12 juillet, le Quatuor Bo-rodine, le 13 juillet, AlexandreTharaud, qui mettra en regardDebussy, Ravel et Couperin, le4 août, ainsi que le QuatuorÉbène, le 10 août, et LouisLortie, le 12 août.

Trois compositeurs serontpar ticulièrement en vedettetout au long de l’été. Beetho-ven, d’abord, puisque l’opéra-tion «Beethoven au Domaine»,étalée sur plusieurs saisons, iraau-delà des symphonies avecles Violons du Roy et compren-dra les concertos pour piano etmaintes œuvres de musiquede chambre. Tchai"kovskisera à l’honneur, égalementen musique de chambre,avec l’intégrale de ses qua-tuors à cordes. Enfin, le Do-maine Forget soulignera le

150e anniversaire de nais-sance de Debussy.

Au total, 75 activités compo-sent la saison 2012, notam-ment 25 concerts classiques,quatre concerts de jazz, treizebrunches musicaux, auxquelss’ajoutent de nombreuses acti-vités gratuites.

Il ne faut pas oublier que leDomaine est aussi le lieu destages de per fectionnementréputés et que des maîtres telsEmmanuel Pahud, HansjörgSchellenberger, Paul Meyer etRadovan Vlatkovic contribue-ront à des soirées de musiquede chambre.

CollaborateurLe Devoir

FESTIVALINTERNATIONAL DUDOMAINE FORGETDu 16 juin au 2 septembre(418) 452-3535www.domaineforget.com

FESTIVAL INTERNATIONAL DU DOMAINE FORGET

Beethoven, Tchaïkovski et Debussy en têtes d’affiche

De Montréal, on compte 465 kilomètres de bitume à parcourir. De Québec, on en fera 261. Etla belle aventure sur la Côte-Nord débute au moment de grimper la grande pente de la 138, àla sortie de Beaupré. Direction : Tadoussac. Cette année, habitués et néophytes du Festival dela chanson tailleront autant que possible la route le matin du 14 juin, pour n’en revenir que le17 au soir. À moins de s’attarder aux abords du fjord du Saguenay, à contempler les baleinesqui nagent tout près.

FESTIVAL DE LA CHANSON

Tadoussac accueille

BAPTISTE GRISON

Bernard Labadie et les Violons du Roy

A L E X A N D R E S H I E L D S

L’ incontournable rendez-vous musical sur lesrives du majestueux Saint-Laurent en est

cette année à sa 29e édition et poursuitrésolument sur la voie de l’amalgame de valeurssûres et de découvertes. Si ce dernier aspectpeut en dérouter certains, il n’en réserve pasmoins son lot de belles surprises, et ce, éditionaprès édition. Des milliers de festivaliers friandsd’air salin en redemandent, même si le festivaltombe maintenant en même temps que lesFrancofolies montréalaises.

Les organisateurs ont aussi ajouté la belle formuledu «spectacle-événement» à leur programmation.L’an dernier, on a eu droit aux Douze hommesrapaillés dans l’église du village, une salle d’à peine500 places. La magie a opéré. Cette année, on aconvaincu la Française Anne Sylvestre d’y trimbalerson immense bagage musical. Elle ne sera d’ailleurspas seule sur scène. «Moi qui suis en visite, je mesuis permis d’inviter à mon tour. La belle Jorane, lalumineuse Paule-Andrée Cassidy viendront partageravec moi quelques chansons, et aussi les Charbonniersde l’enfer, leur gravité chaleureuse, et Matthieu Lippé,la jeunesse et l’ardeur. Une belle fête!», souligneMme Sylvestre dans le mot de présentation de sonspectacle.

D’autres valeurs sûres fouleront les planchesde l’incontournable scène de l’église, sise en pleincœur du village de Tadoussac. On aura ainsi droità la présence fort à propos de Zachary Richard,mais aussi à celle de Vincent Vallières et desCharbonniers de l’enfer. Il semble bien que, àquelques mètres de la baie et des cétacés, onn’aura qu’à savourer le temps qui passe trop vite.

Des soirées LeblancÀ peine découverte et déjà connue de tous, Lisa

Leblanc sera aussi de la partie de plaisir. Celle quiest en nomination pour le prix Félix-Leclerc de lachanson 2012 livrera pas moins de trois tours dechant en autant de jours. Vendredi et samedi, elleaccompagnera les fins d’après-midi. Une bonneraison de se rendre au sous-sol de l’église.Quoiqu’au bord de la belle baie de Tadou, par beautemps, on rêverait d’un spectacle sur la plage. Maisqui peut prévoir le temps qu’il fera? Peu importe, ilfera probablement beau avec Lisa Leblanc. Le sous-sol sera aussi animé en début de nuit par ArianeMoffatt, le vendredi, et Radio Radio, le samedi.

Deux autres finalistes pour le prix Félix-Leclercde la chanson, soit David Giguère et SaloméLeclerc, feront aussi le voyage jusqu’à Tadou. Cettedernière se produira deux fois dans l’ambianceintimiste d’une salle située au cœur de l’imposant

hôtel Tadoussac. La tradition des folles soirées dusecteur de l’auberge se poursuit, elle aussi, avectout ce qu’il y a de plus funky, dansant et groovypour prolonger le plaisir jusqu’à ce que le bleu duciel réapparaisse au petit matin. On recommandechaudement Québec Redneck Bluegrass Project.

On en oublie, bien sûr, dans la liste d’unetrentaine de noms de la programmation 2012.Bref, il faudra bien tracer les kilomètres pour selaisser bercer par le plus beau panorama qui soit.Qui plus est, le bulletin Baleines en directannonce maintenant depuis quelques semainesque les habituées du secteur commencent àpointer leur nageoire dorsale. Bélugas, petitsrorquals et rorquals communs y seront tous à lami-juin. Ne manque plus que le soleil.

Le Devoir

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA CHANSON DE TADOUSSACDu 14 au 17 juin(418) 235-47441-866-235-4744www.chansontadoussac.com.

MARIE-HÉLÈNE TREMBLAY LE DEVOIR

Lisa Leblanc livrera pas moins de trois tours de chant en autant de jours.

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

Zachary Richard

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C H R I S T O P H E H U S S

L a journée Beethoven du 28juillet, animée par Yannick

Nézet-Séguin, aura lieu endeux temps, à 15 heures et à20 heures. Elle rendra hom-mage à la journée la plus follede l’histoire de la musique:celle qui vit, le 22 décembre1808, Beethoven créer ses 5e

et 6e Symphonies… le mêmejour.

Et si ce n’était que cela!Non content de présenterdeux symphonies — et pasn’impor te lesquelles — enpremière audition, Beetho-ven avait également pro-grammé la première vien-noise du 4e Concer to pourpiano et dirigeait ce soir-là lacréation de l’air Ah! Per fido,le Gloria et le Sanctus de saMesse en ut, la soirée prenantfin avec une improvisation(fantaisie) au piano seul et laFantaisie chorale.

Son soliste au piano sera JanLisiecki pour le 4e Concer to,en après-midi, et Stewar tGoodyear pour la Fantaisie etla Fantaisie chorale, le soir.On espère une adhésion mas-sive du public, car, en 1808, ceconcert, le plus légendaire del’histoire de la musique, se dé-roula devant un parterre clair-semé. Yannick Nézet-Séguin adécidé de garder l’ordre desœuvres tel quel… à une petiteerreur près. En ef fet, en dé-cembre 1808, la Cinquième, deBeethoven, était encore la Pas-

torale. La Grande Symphonieen ut mineur (n° 6) qui ouvraitla seconde partie de ce concertest en fait aujourd’hui la fa-meuse Cinquième. L’interver-sion des numéros se fera l’an-née suivante, lors de l’éditiondes partitions.

Toujours BeethovenBeethoven sera présent par

ailleurs lors du festival avecdeux concer ts de Stewar tGoodyear, les 30 et 31 juillet,lors desquels il jouera les So-nates n°s 21 à 26. Pôle d’attrac-tion musicale, opposé à Beet-hoven au début du XIXe siècle,Rossini sera célébré par Ma-rie-Nicole Lemieux et Jean-Marie Zeitouni, le 13 juillet.

Kent Nagano, lui, dirigeraMozart, Brahms, Moussorgskiet Stravinski, les 3 et 5 août.Mais les concerts orchestrauxde l’été sont bien susceptiblesd’être ceux de l’Orchestresymphonique de Pittsburgh,qui a fait une surprenante ap-parition il y a deux ans dans cemême cadre de l’amphithéâtreFernand-Lindsay. Le chef Man-fred Honeck, ancien membrede l’Orchestre philharmoniquede Vienne, dirige d’une mainde maître cet orchestre auxcouleurs chatoyantes nourri,en son sein, par un pupitre decors exceptionnel. En 2010, onsentait, dans certains accentsde la 7e Symphonie, de Beetho-ven, ou dans Die Libelle, deStrauss, en rappel, que Honeckavait travaillé sous la direction

de Carlos Kleiber. Aussi, sonprogramme de valses vien-noises, le dimanche 22 juillet,est à ne pas manquer. La veille,nous aurons entendu l’ouver-ture Rouslan et Ludmilla, deGlinka, le Concerto pour violon-celle, de Dvorak, avec Jo-hannes Moser, et la 5e Sympho-nie, de Tchaïkovski.

Le Devoir

LE FESTIVAL DE LANAUDIÈREDu 7 juillet au 5 août 20121-800-561–4343 | www.lanaudiere.org.

Le Festival de Lanaudière, du 7 juillet au 5 août, comptera un certain nombre de temps forts:le Requiem, de Berlioz, en ouverture, la création des 24 Préludes pour piano, de FrançoisDompierre, par Alain Lefèvre, le 14 juillet, et le retour de l’Orchestre symphonique de Pitts-burgh, les 21 et 22 juillet. Mais le 28 juillet aussi sera une journée particulière…

FESTIVAL DE LANAUDIÈRE

Et revivra le légendaire 22 décembre 1808

F E S T I V A L SL E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2 G 7

Bien ancré dans sa collecti-vité, le Festival des ar ts deSaint-Sauveur (FASS), qui setiendra du 26 juillet au4 août, compose son pro-gramme estival en gardanttoujours à l’esprit son public.Et celui-ci le lui rend bien.

F R É D É R I Q U E D O Y O N

L e rendez-vous de danseinédit, cette année ? La

troupe américaine Trey McIn-tyre Project. «Ça fait au moinsdeux ans que plusieurs per-sonnes me demandent de lefaire venir, explique la direc-trice artistique du festival lau-rentien, Anik Bissonnette, quiconfie recevoir beaucoup decourriel de son public fidèle.C’est un chorégraphe très aiméet il vient souvent à Jacob’sPillow », réputé festival dedanse américain.

Chorégraphe associé au

Houston Ballet pendant dixans, Trey McIntyre pilote satroupe depuis 2008 à tempsplein, la demande pour sesproductions, créées d’abord àdes fins de tournées estivales,étant devenue trop forte. Il anotamment créé des balletspour le New York City Ballet,l’American Ballet Theater etle Ballet de Stuttgart. Le pro-gramme triple du FASS com-prendra Leatherwing Bat, BadWinter et The Sweeter End.

Ouver te et totalement dé-complexée, l’ex-prima balle-rina des Grands Ballets cana-diens, qui dirige le FASS de-puis 2004, n’hésite pas à selaisser surprendre par les pro-positions de ceux qui l’entou-rent, bien consciente qu’uneseule vie ne permet pas detout connaître.

Hong Kong en invitéeElle a découver t le Hong

Kong Ballet (HKB), la troupeétrangère invitée de cette 16e

édition, à travers le langage dujeune chorégraphe canadienPeter Quanz. « Ça permet desuivre ce que nos chorégraphesfont ailleurs», dit-elle.

Celui-ci a créé Luminouspour le HKB. Le programmepropose aussi Black on Black,du Sino-Canadien KinsunChan, ainsi que Symphony inThree Movements, du Néerlan-dais Nils Christe, dont AnikBissonnette connaît intime-ment le travail pour l’avoir«dansé».

Et que dire de Momix, quimêle l’esthétique du cirque àla danse et fut présenté à gui-chets fermés en 2007 ? Latroupe américaine revient(cette fois avec son derniercru, Botanica) aussi parce quece fut le coup de cœur d’un ad-ministrateur dévoué du FASS.

La fête attirera égalementles fervents du flamenco avecl’Esmeralda Enrique Spanish

Dance Company deToronto.

Au rayon desconcer ts en voix,Gino Quilico fera vi-brer le chapiteau duFASS dans SerrataD’Amore. Acclamé enFrance, le spectaclerétrospectif SelectedSongs Recital, de Le-wis Furey, s’arrêteraaussi dans la bour-

donnante capitale laurentienne.En tout, quelque 25 specta-

cles se relaieront sous chapi-teau (payants) et en exté-rieur (gratuits) pendant 10jours. Cette année, Saint-Sau-veur s’est dotée d’une nou-velle scène extérieure perma-nente, plus grande, au grandbonheur des festival iers.Ceux-ci , petits et grands,pour ront aussi mettrel’oreille ou le pied dansant àla fête, avec le retour de laTohu Bohu, qui of fre gratui-tement des ateliers de danseet de musique destinés àtoute la famille.

Vous avez dit «collectivité»?

Le Devoir

FESTIVAL DES ARTS DESAINT-SAUVEURDu 26 juillet au 4 août(450) 227-0427www.fass.ca

FESTIVAL DES ARTS DE SAINT-SAUVEUR

Un 16e en 25 spectacles

MARTIN VIAU

Kent Nagano, lui, dirigera Mozart, Brahms, Moussorgski et Stravinski, les 3 et 5 août.

Chorégraphe associé au HoustonBallet pendant dix ans, TreyMcIntyre pilote sa troupe depuis2008 à temps plein, la demandepour ses productions devenanttrop forte

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M A R I E - H É L È N E A L A R I E

C’est en 2004 qu’a eu lieu lapremière édition de ce fes-

tival de la céramique québé-

coise. C’est Jacques Marsot, lui-même céramiste, qui en a eul’idée: il ouvre son jardin au pu-blic et y dispose les œuvresd’une trentaine d’artistes. On

déambule donc en pleine na-ture, mais il y a aussi une gale-rie intérieure, où on rend hom-mage à un artiste coup de cœur.Toutes les tendances de la céra-mique contemporaine y sont re-présentées, du plus festif desbols à café jusqu’à l’imposantesculpture de jardin.

Dans ce décor champêtre, ona installé, à l’ombre de grands ar-bres, une petite guinguette où onpeut prendre le temps de dégus-ter des grillades de viande deproducteurs locaux, accompa-gnées d’un cidre tout aussi local.

Au fil des ans, plusieursgrands céramistes sont passés

par ici. Lors de la premièreédition, en 2004, on a renduhommage à Maurice Savoie età ses 50 ans de créations écla-tées. En 2007, c’est au tour deJacques Garnier de recevoirles honneurs, avec une rétros-pective de son œuvre. Depuis

2008, on fait une place dechoix à la relève.

Des créateurs étrangers sontaussi venus visiter CeraMystic,comme l’artiste allemand Man-fred Braun en 2005 et KarenKarnes, la doyenne des céra-mistes américaines. En 2010,

c’est au tour de Robert Comp-ton, du Vermont, de venir expo-ser ses œuvres à Mystic.

L’édition 2012 proposera lespièces de porcelaine blancheset translucides de FrancineBousquet, les femmes d’AlmutEllinghaus, les arts de la tableselon Julie Duguay, les pote-ries japonaises d’Yukari Ha-zama Iverson, les fontaines etépouvantails de Stanley Lake,les décors ludiques de Julie Ri-chard, les œuvres de l’artisteMaurice Savoie, les sculptures-totems de Michel Viala, despièces de votre hôte JacquesMarsot ainsi que la productionde plusieurs autres céramistes.

CollaboratriceLe Devoir

CERAMYSTICDu 22 juin au 2 juillet(450) 248 3551www.ceramystic.com

J É R Ô M E D E L G A D O

«L es artistes signeront desgref fes grif fées favori-

sant la cohabitation de corpsétrangers », explique-t-on dansle communiqué de la manifes-tation, qui débutera juste avantla Fête nationale. Mot plutôtadéquat pour la sculpture,« greffer » peut autant évoquerl’ajout et l’addition que la sous-traction et le prélèvement. La« grif fe », quant à elle, parled’une signature. Griffer, dit-on,« c’est laisser sa marque, sonempreinte».

Petite de taille — neuf ar-tistes et collectifs, trois lieuxd’exposition — la BNSC 2012prendra place dans les siteshabituels, soit la Galerie d’artdu Parc, la Maison de la cul-ture du centre d’expositionRaymond-Lasnier et le centrede diffusion Presse-papier.

Parmi les ar tistes du Qué-bec, soulignons Raphaëlle deGroot, dont la pratique de lasculpture et de la per for-mance repose justement surl’écoute et l’ouverture à l’au-tre. Si elle travaille souventl’autoreprésentation, elle peutfaire disparaître sa tête sousles matériaux les plus diverset avec l’aide de collabora-teurs improvisés.

Le duo Carl Bouchard et Mar-tin Dufrasne ainsi que Daniel Ol-son, et son personnage dandyd’une autre époque, font partieaussi de la BNSC. De la Nou-

velle-Écosse, les quatre commis-saires ont invité un autre duo,Emily Vey Duke et Cooper Bat-tersby, et du Manitoba, ErikaLincoln, dont les machines-oi-seaux font partie de l’actuelleManif d’art 6, à Québec.

Le Mexicain Javier Hinojosaet l’Italienne Silvia Levensonforment le contingent étran-ger. À noter que tous les ar-tistes créeront une œuvre iné-dite. Des activités satellitessont aussi au menu, dont cinqautres expos dans des lieuxconnexes, comme une succur-sale d’une chaîne de café. LaBNSC se tiendra du 21 juin au2 septembre.

Baie-Saint-PaulLe Symposium internatio-

nal d’ar t contemporain deBaie-Saint-Paul, immuableévénement tenu en août mal-gré les tempêtes, atteint la30e édition. Un âge fort véné-rable pour une fête d’arts vi-suels, menée jusqu’à tout ré-cemment de manière indé-pendante. L’arrivée dans laville de Charlevoix du Muséed’art contemporain, qui en apris la responsabilité, aurasans doute permis d’assurerson avenir.

Pour ce 30e, le contenu artis-tique a été confié à l’ar tisteSerge Murphy, dont la carrièreen sculpture, dessin et vidéoanime le Québec visuel depuisaussi longtemps que le Sympo-sium. Il a choisi une envolée de

Rimbaud, « Je fixais des ver-tiges », pour chapeauter sa sé-lection. Des vertiges, des si-lences, l’inexprimable: les motsdu poète français sont un peuaussi des thèmes qui marquentla production de Murphy.

Les douze artistes qui s’ac-t iveront à l ’aréna de Baie-Saint-Paul travailleront surces idées, cer tains à traversla profusion d’idées, d’autresà travers leur dépouillement,

selon ce qu’exprime le com-missaire dans son mot deprésentation, dont on a ob-tenu copie.

Les noms des artistes rete-nus seront dévoilés en juin,mais on nous promet un mé-lange des générations et despratiques. La peinture, jadiscœur et âme de la manifesta-tion, y sera en bon nombre. Lasculpture ne sera pas en reste.Une diversité d’activités

connexes viendront pour leurpar t souligner la tendancemultidisciplinaire qu’a prise,au cours des années, le Sym-posium. Et, paraît-il, « 30 ans,ça se fête ! », du 3 août au 2 sep-tembre.

CollaborateurLe Devoir

BIENNALE NATIONALE DESCULPTURE

CONTEMPORAINEDu 21 juin au 2 septembrewww.galeriedartduparc.qc.ca/BNSC

SYNPOSIUMINTERNATIONAL D’ARTCONTEMPORAIN DE BAIE-SAINT-PAULDu 3 août au 2 septembre(418) 435-3681www.symposium-baiesaintpaul.com

Caché au cœur des Cantons-de-l’Est, Mystic nous propose un voyage dans le monde de la céra-mique. Lors de l’expo-vente CeraMystic, on pourra déambuler en pleine nature, où les œuvresd’artistes céramistes seront exposées. Sur les routes de ce petit hameau, qui se classe parmi lesvillages les plus pittoresques du Québec, on pourra s’arrêter à l’ancien magasin général, au-jourd’hui transformé en auberge-restaurant, tout en admirant une grange à douze côtés couleursang de bœuf, qui fut construite en 1882.

CERAMYSTIC

Des céramiques en pleine nature

F E S T I V A L SL E D E V O I R , L E S S A M E D I 2 6 E T D I M A N C H E 2 7 M A I 2 0 1 2 G 8

Pour sa 5e tenue, la Biennale nationale de sculpture contem-poraine (BNSC) de Trois-Rivières s’ouvre à « l’autre». De «na-tionale », elle n’aura ainsi que le nom. Pour la première fois,la sélection d’artistes ne comprend pas que des Canadiens.Cette internationalisation s’appuie sur un thème gravitant au-tour de questions identitaires, por té par le thème«Greffé/grif fé ». Et Baie-Saint-Paul accueille un 30e...

De Trois-Rivières à Baie-Saint-PaulDe biennale en symposium

SOURCE SYMPOSIUM INTERNATIONAL D’ART CONTEMPORAIN DE BAIE-SAINT-PAUL

Le Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, tient sa 30e édition en août.

CERAMYSTIC

Plusieurs grands céramistes sont passés à Ceramystic.