CAHIER PÉDAGOGIQUE

LE BRUIT DES CHOSES QUI TOMBENT Au Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur, du 2 décembre 2017 au 18 février 2018 Réservation auprès des chargées des Publics au 04.91.91.84.88 / lola.goulias@fracpaca.org Renseignements pédagogiques complémentaires auprès de sophie.valentin@fracpaca.org Les artistes présentés : Absalon, Ever Astudillo, Alberto Baraya, Jean Bellisen, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Bruno Botella, Pedro Cabrita Reis, Santiago Cardenas, Arnaud Claas, Tony Cragg, Francis Gomilla, Béatriz Gonzàlez, Rodney Graham, Laurent Grasso, Leonardo David Herrera, Fabrice Hyber, Paulo Licorna, Norman Mejia, Ana Maria Millan, Oscar Mùnoz, Alex Rodriguez, Miguel Angel Rojas, Maria Isabel Rueda, Doris Salcedo, Edwin Sanchez, Jean-Luc Verna, Martin Walde.

Voici quelques éléments d’information, des entrées, des notions, des références pour éclairer la démarche des artistes ainsi que des pistes pédagogiques. Cela n’a pas de valeur exhaustive mais c’est une base de réflexion vers le travail mené dans et hors la classe auprès des élèves du primaire, du collège et du lycée.

Tony Cragg. The hunter, 1989. Sculpture composée de 23 pièces. Plâtre, cire et plomb, élastiques noirs.

Santiago Cárdenas. Figura, 1970. Fusain sur papier.

L’exposition le bruit des choses qui tombent s’inscrit dans le

contexte de l’année croisée France-Colombie et met en regard le travail de quinze artistes colombiens avec une sélection d’œuvres de la collection du Frac. Le titre de l’exposition fait écho au roman de Juan Gabriel Vásquez. Selon la commissaire Albertine de Galbert, cela fait résonner l’écho d’une chute mystérieuse dont on ne sait si elle est en train d’advenir ou si elle reste à venir. On est dans un entre-deux. Cela représente

potentiellement une menace et devient le lieu de toutes les projections. Le parcours proposé se présente sous la forme d’un labyrinthe qui dévoile peu à peu les pièces de l’exposition. Vingt-huit œuvres aux formats variés et aux techniques diverses occupent l’espace. Peintures, sculptures, installations (dont certaines réalisées in situ pour l’exposition), photographies et vidéos se côtoient sur deux niveaux.

Le propos se concentre autour d’une émotion, la peur. Les émotions imprègnent nos pensées, notre comportement et nos expériences. Quelle réaction peut-on avoir devant une situation ? Comment la peur se manifeste ? Comment les artistes la représentent ? Qu’est-ce que la peur dit de nous, de notre relation à l’autre et au réel ? Les objets de la peur sont multiples et peuvent revêtir une dimension à la fois personnelle et collective : obscurité, vide, morcellement, asphyxie, solitude, inconnu… Les artistes s’emparent de ce sujet en puisant leur inspiration dans le réel, le quotidien ou en développant un imaginaire tantôt inquiétant, tantôt loufoque ou énigmatique.

Certains artistes usent d’objets familiers (Doris Salcedo, Bruno Botella), font naître des créatures étranges (Paolo Licona, Martin Walde, Tony Cragg), figurent des cauchemars (Absalon, Fabrice Hyber) ou laissent planner le mystère (Laurent Grasso, Arnaud Class, Santiago Cardenas). D’autres traversent des lieux (Alberto Baraya, Miguel Angel Rojas), révèlent une réalité, un contexte politique, social (Beatriz Gonzale, Alex Rodriguez, Leonardo David Herrera) ou la détourne avec humour (Ana María Millán) et poésie (Oscar Muñoz).

Cycle 2 et 3 -La représentation du monde -L’expression des émotions -La narration par l’image -Questionner le monde du vivant, de la matière et des objets Cycle 3 Français -Se confronter au merveilleux et à l’étrange Le monstre, aux limites de l’humain

-Imaginer des univers nouveaux ; Héros, héroïnes et héroïsme ; -La fiction pour interroger le réel -Lire et comprendre des images fixes ou mobiles variées empruntées à la peinture, 6ème - comprendre le sens des émotions fortes que suscitent la description ou la représentation des monstres et le récit ou la mise en scène de l’affrontement avec eux ; EMC : La sensibilité, soi et les autres / Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments.

PRESENTATION

Cycle 3 et 4 Arts plastiques -La ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art ; les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment la différence entre la ressemblance et la vraisemblance -La narration visuelle : Invention et mise en œuvre de dispositifs artistiques pour raconter (ancrés dans la réalité ou la fiction) -Les dispositifs de représentation -La présentation -La relation du corps à la production artistique - La représentation plastique et les dispositifs de présentation : Les différentes catégories d’images, leurs procédés de fabrication - la mise en regard et en espace : La prise en compte du spectateur. - La représentation, images, réalité et fiction : Ressemblance ; dispositif de représentation ; narration visuelle ; le statut ; la signification des images - L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur : La relation du corps à la production ; la présence matérielle de l’œuvre dans l’espace ; l’expérience sensible de l’espace de l’œuvre. -Prendre part au débat suscité par le fait artistique Histoire et géographie Collège : Société, Eglise et pouvoir politique dans l'Occident féodal (XIe-XVe siècles) Enseignement moral et civique Collège : Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments.

LYCÉE

Philosophie – La culture ; l’art - Le politique Histoire des arts Cycle 4 : - Réalisme et abstractions : Les arts face à la réalité contemporaine - Création artistique et pratiques culturelles, de 1939 à nos jours : Scénographie l’art

Audiovisuel

- Le réalisme et la fiction - L’espace sensible, la présentation - L’œuvre et le monde Œuvre au programme limitatif : Documentaire : Nostalgia de la luz, Patricio Guzman, 2010

Philosophie – La culture ; l’art - Le politique Arts plastiques -La figuration : figuration et image, figuration et construction, figuration et temps conjugués. -L’œuvre : le chemin de l’œuvre, l’espace sensible -La représentation -La présentation Enseignement de spécialité, série L -Collaboration et co-création entre artistes : duos, groupes, collectifs en arts plastiques du début des années 60 à nos jours.

Albertine de Galbert, commissaire d’exposition, a choisi d’articuler les œuvres autour des notions suivantes : Les objets de la peur, les mécanismes de son instrumentalisation et les moyens pour la conjurer.

Les enfants reconnaissent difficilement qu’ils ont peur, comme s’il s’agissait d’une faiblesse. Pourtant la peur est avant tout une émotion ; déf. Sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger réel ou supposé, d’une menace.

La peur est une réaction naturelle que chacun éprouve, et que chacun vit différemment de manière plus ou moins intense. Tout le monde n’aura pas les mêmes appréhensions, les mêmes inquiétudes, voire les mêmes angoisses. Ce qui est certain, par contre, c’est que la peur ressentie est bien réelle pour celui qui la vit. Il y a des peurs viscérales, des peurs initiatiques et des peurs idéologiques. L’histoire témoigne de grandes peurs mais quelles sont nos peurs contemporaines ? Nous en subissons certaines et nous aimons aussi en provoquer d’autres. Ce sentiment nous paralyse, nous aveugle, nous stimule, nous amuse et nous fait grandir. De quoi avons-nous peur ? De la douleur, de la mort, de la maladie, du conflit, du noir, de certains animaux, de la guerre, de l’oubli, de la précarité, de la solitude, de perdre sa liberté, du vide, de la violence, de l’enfermement… - Quelles histoires nous font peur ? - Comment exprimons-nous la peur ? - Comprenons-nous les causes de nos peurs ? - Est-ce qu’il y a des peurs qui traversent les époques ? D’autres liées à un moment particulier ? - Comment naissent certaines peurs ? - Les discours peuvent-ils créer de la peur ? - Peut-on jouer avec la peur ? - Peut-on réparer les peurs, les mettre à distance, les conjurer ? - Comment les artistes s’emparent de la peur ? Paulo Licona, La peste negra o el triunfo de una hermosa rata, 2017

PEINTURE / DESSIN / INSTALLATION / SCULPTURE / VIDEO / CINEMA / SONS / IN-SITU REPRESENTATION / PRESENTATION / IMMERSION NARRATION / RECIT / FICTION / INTERPRETATION / CROYANCES REEL / HISTOIRE/ INTIME / IDENTITE QUOTIDIEN / TEMOIGNAGE CORPS / PEUR / EMOTIONS / ENFANCE / CRI / CAUCHEMAR / INQUIETUDE / ETRANGETE /DISPARITION / ENFERMEMENT/ HABITAT/ HORS CHAMP MEDIAS / MANIPULATION /SURVEILLANCE / CENSURE / CONFLIT / RESISTANCE / HUMOUR DANGER / ANGOISSE / PHOBIE/ SOLITUDE /TERREUR

Vous trouverez un focus sur chaque artiste et les œuvres présentées dans l’exposition sur le catalogue numérique de l’exposition, suivre le lien ci dessous :

http://www.fracpaca.org/upload/exposition/document/20180104070144_Catalogue_numA_rique_de_l_exposition.PDF

Cycle 1 et 2 : - « Une poupée tracas pour conjurer la peur » Selon la tradition des indiens Mayas de l’altiplano du Guatemala quand les enfants ont peur ou font des cauchemars la nuit, ils le racontent aux poupées tracas avant d’aller dormir. Ensuite, ils les mettent sous leur oreiller et, au petit matin, toutes les préoccupations ont disparu. Référence : littérature jeunesse : Billy se bile d’Anthony Browne, Ecole des loisirs, 2007 -Confectionner votre poupée tracas pour conjurer toutes vos peurs.

- « Construire les champs lexicaux de la peur » Chaque élève va décrire la « peur » qu’il a eue, en une phrase, le plus précisément possible, chacun exprimant ce qu’il a ressenti, quelles étaient ses émotions. 1/« Évitez le mot « peur », mais exprimez-vous avec d’autres mots qui vous semblent bien décrire ce que vous avez vécu ! » 2/« La peur peut être comme une fièvre : légère ou intense ! Essayer de situer les mots avec les élèves sur une échelle, une sorte de thermomètre dont la température monte quand la peur augmente ! » - « Histoire pour se faire peur » : Notre patrimoine littéraire foisonne de contes et d’histoires qui font peur. On peut prendre appui sur une lecture en classe et proposer une réécriture ou bien une production personnelle. -A votre tour, écrire une petite histoire qui fait peur ! « Émotion muette » : Petits ateliers de théâtre en classe. L’objectif sera d’exprimer la peur par l’expression corporelle. Voici une petite fiche d’atelier de pratique théâtrale, suivre le lien sur le site de Canopé http://www.petitsateliers.fr/theatre/les-emotions-muettes/ Cycle 3 - « Animaux féroces », entre raison et imagination : Éveil scientifique. Travail de recherche collectif autour de la peur des animaux, quels sont les animaux qui vous effraient, pourquoi ? 1/ En ateliers rechercher des informations : les hypothèses et les questions, l’objectif est de répondre aux questions tout en creusant le sujet : pour en savoir un peu plus et communiquer à la classe des informations mais aussi des explications. 2/ Réaliser des activités plus concrètes, par exemple :

- Observer quelques "bestioles" en réalité (les araignées dans l’école…).

- Inviter un vétérinaire pour des conseils de prudence avec les chiens. - Visiter une ruche, interviewer un apiculteur.

- Élever des phasmes en classe, créer un vivarium. « Même pas peur » - Questionner la peur et le courage à travers les héros de l’histoire, de la mythologie ou de la littérature, et comment dépasser la peur. On pourra prendre appui sur les héros qui : ont le courage de penser autrement, qui refusent la violence, ont fait preuve d’héroïsme de guerre ; sont des résistants, qui combattent les dictatures… Cycle 4 Français / Arts plastiques - « Peur à la Une » Les médias ont un certain goût pour la peur. Comparer différentes « Une » de quotidien du même jour (priorité dans le choix, la mise en page, le vocabulaire spécifique, le public visé…)

- Comme si vous étiez à la tête de la rédaction d’un journal, réaliser des « unes » suggérant la peur ou d’autres effets. Travail de collage en vous aidant des pages intérieures de journaux et en dessinant ou bien une production numérique, montage avec un logiciel de traitement de texte et insertion d’images.

Arts plastiques : « Minimum d’effets pour une trouille maximum ! » Photographie : En jouant sur la composition, le cadrage et le hors-champ créer des images qui suscitent la peur avec un minimum d‘effets. « Chair de poule » - En utilisant des objets du quotidien, l’ombre et son pouvoir évocateur, réaliser un décor à faire se dresser les cheveux sur la tête. (Objets, papier et lampes de poche) « Boîte à peur ». Enfermer votre plus grande peur dans une boîte, attirer notre curiosité en rendant cette boîte attirante. - « Donner la frousse pour mieux nous faire rire » En vidéo, jouer sur la narration, le suspens et les effets spéciaux. Donner au spectateur ce sentiment ambivalent entre peur et rire. Lycée Audiovisuel : – Étudier la vidéo de Laurent Grasso (photogramme ci dessous). Quels éléments provoquent

l’angoisse dans sa mise en scène. Étudier plus largement la forme de la peur, l’angoisse au cinéma à travers la démarche de grands réalisateurs. – Dans les vidéos d’Alberto Baraya et celle de Francis Gomilla analyser la bande sonore. Analyser le choix des plans et du cadrage. Que ressent-on ? – Réaliser un projet vidéo fictionnel qui utilise les codes du film d’angoisse

- « Drôles d’effets spéciaux » : À partir de l’étude de l’œuvre d’Ana Maria Millan, réaliser une petite production personnelle avec des effets spéciaux qui apporteront une dimension poétique et comique.

Arts plastiques : - Étudier la dimension collaborative entre l’artiste et les FARC dans l’œuvre d’Alex Rodriguez. La dimension collective, sociale et éducative de cette démarche offre ici un temps de parole et d’écoute riche d’espoirs. Histoire des arts : - Étudier le choix scénographique du plateau 1. Comment est construit l’espace d’exposition ? -Analyser le dispositif de présentation dans l’espace architectural de La peste negra o el triunfo de una hermosa rata, de Paulo Licona (Œuvre in situ).

1-Van Eyck, diptyque, 1440-41, la crucifiction et le jugement dernier 2-Francisco Goya, Le sommeil de la raison produit des monstres, 1797 3-Edvard Munch, le cri, 1893 4- Odilon Redon Araignée souriant, 1881. Fusain, estompe sur papier 5- Friedrich Wilhelm Murniau, Faust, film, 1926 6- Alfred Hitchcock, Les oiseaux, 1963 7-Louise Bourgeois, Maman, sculpture monumentale en bronze, 1999 8-Annette Messager, gants-tête, 1999 9-Katharina Fritsch, le roi des rats, 1993 10- Erik Samak, entre chien et loup, 1995 11-Paul chan ist light 2005 1- 2-

REFERENCES / ICONOGRAPHIE

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10- Erik Samakh, Entre chiens et Loups, 1995 Installation sonore dans les arbres, composée de modules acoustiques autonomes se déclenchant à la tombée du jour, Crestet centre d’art, Vaison la Romaine 11- Littérature : -Albert Camus, La peste, Gallimard, 1947 -Guy de Maupassant, La peur et autres contes fantastiques, Larousse, 1885 et La nuit cauchemar, 1887 -Juan Gabriel Vásquez, Le bruit des choses qui tombent, Seuil, Paris, 2013 -Stefan Zweig, La peur, Les cahiers rouges, Grasset, 1920

Littérature jeunesse : -Billy se bile d’Anthony Browne, Ecole des loisirs, 2007 -Comme si j’avais peur, album, Élisabeth Duval, Stéphane Sénégas, Kaléidoscope, - Ouvrages de Tomi Ungerer (Maître des brumes 2013, Rufus 2009, Zloty 2009) édition école des loisirs.

Documents et jeux :

- Alfred Hitchckock, le maître du cinéma, Hélène Deschamps et Jean Luc Granjon, édition à dos d’âne. - TDC n° 705, monstres et littératures, les délices de la peur. Claire Caillaud, 1995 - « La peur », dossier thématique, L’école aujourd’hui maternelle, coll. Cahier des images et des sons n° 36, Nathan, 2013 -Feelings, jeu d’expression, Vincent Bidault et Jean-Louis Roubira, 2015 -Une valise pleine d’émotions, jeu éducatif, Cego, 2008