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Les Presses de l’Université de Montréal Benoît Frenette La vision et l’environnement de travail paramètres Extrait de la publication

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La vision et l’environnement de travail

Ce livre, véritable ouvrage de référence, traite de vision occupationnelle, soit de la vision dans un environ-

nement de travail. Il aborde l’anatomie de l’œil, l’hygiène, l’ergonomie, la fatigue visuelle, les mécanismes de l’éclairage, les tâches du travailleur, l’utilisation de l’ordinateur et bien d’autres questions liées à la vision au travail.

S’adressant d’abord aux étudiants en optométrie, il intéressera également les optométristes en pratique privée et facilitera leurs prises de décision liées aux plaintes de patients dans leur milieu de travail. Les hygiénistes industriels, les ergonomes, les infirmiers en santé et sécurité du travail et les ophtalmologistes concernés par le sujet y trouveront également de quoi pousser leur réflexion.

Professeur à l’École d’optométrie de l’Université

de Montréal, Benoît Frenette est une sommité

dans le domaine de la vision occupationnelle. Il

agit également à titre d’expert dans des causes qui

impliquent la vision au travail.

24,95 $ • 22 eCouverture : © yewkeo •  © Vladimir Arndt / iStockphoto.com

Disponible en version numérique

www.pum.umontreal.ca

isbn 978-2-7606-3271-4

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Les Presses de l’Université de Montréal

Benoît Frenette

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Frénette, Benoît, 1961-

La vision et l’environnement de travail

Comprend des références bibliographiques.

isBn 978-2-7606-3271-4

1. Ophtalmologie du travail. i. Titre. ii . Collection : Paramètres.

r e825.F73 2013 617.7 c 2013-941405-3

isBn (papier) : 978-2-7606-3271-4isBn (pdf) : 978-2-7606- 3272-1isBn (epub) : 978-2-7606- 3273-8

Dépôt légal : 3e trimestre 2013Bibliothèque et Archives nationales du Québec© Les Presses de l’Université de Montréal, 2013

Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

impr imé au c a na da

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Remerciements

J’ai le privilège d’être bien entouré : une dame de cœur, unique, qui rend notre couple toujours perfectible en dépit de quelques décennies d’un quotidien jamais monotone, souvent séduisant ; deux enfants presque trop grands déjà, qui m’offrent d’incalculables moments de bonheur. Je les remercie d’être là. J’ai également quelques amis, des Jean-Paul, des Gaston… en fait, j’en ai assez peu, mais ils sont ines-timables. Merci à eux également. Il y a aussi autour de moi des gens qui, de temps en temps, me font confiance : cette fois, je pense à mon directeur, Christian Casanova, qui m’a encouragé à écrire ce manuel ; à IRIS, Le Groupe Visuel, qui a généreusement contribué à sa publi-cation. Merci également à Denis Latendresse pour son travail d’adap-tation des figures et des tableaux, ainsi qu’aux Presses de l’Université de Montréal pour leur soutien. Merci beaucoup !

Benoît Fr enet t e

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Avant-propos

Ce livre traite de vision occupationnelle. J’aurais aimé parler plutôt de vision environnementale, mais ce terme à la mode est trop général et il dilue le propos principal qui porte essentiellement sur la vision en milieu de travail. La perspective de réunir sous une même cou-verture tous les aspects de la protection oculaire, mais aussi des aspects de l’hygiène et de l’ergonomie visuelle devenait pressante. Le dernier recueil sérieux, celui de Pitts, Kleinstein et Butterworth, était une véritable bible à l’époque où je faisais des recherches sur ce thème, mais il remonte à 19931 ! Même si cet ouvrage reste une réfé-rence dans le domaine, son point de vue américain, l’arrivée de nouvelles technologies et l’abondance des connaissances actuelles en sciences de la vision imposaient une mise à jour adaptée à nos réalités. Il fallait aussi créer une plateforme francophone où les spé-cialistes de la vision et les intervenants en santé et en sécurité du travail pouvaient trouver des éléments de solutions communes à une problématique visuelle rencontrée dans l’industrie. En mettant les acquis des uns au service des autres, l’interaction poussait l’analyse à un niveau de connaissances qui permettait l’adéquation entre l’activité de travail, le confort visuel et la protection oculaire. Ce livre est donc la somme des acquisitions récentes dans le domaine de la

1. Pitts, D. G. et R. N. Kleinstein, Environmental Vision : Interactions of the Eye, Vision, and the Environment, Buttwerworth-Heinemann, 1993.

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vision occupationnelle, associées aux acquis des normes et des faits vérifiés, à laquelle s’ajoute une expertise développée au cours des vingt dernières années.

Ce livre s’adresse d’abord aux optométristes en pratique privée qui ont une clientèle issue de milieux variés et qui doivent répondre à de nombreuses questions en matière de fatigue visuelle et de pro-tection oculaire. Il sera également utile aux intervenants avec qui je travaille, ergonomes et hygiénistes industriels, qui trouveront dans ce livre un complément d’information pour analyser les environne-ments de travail de leurs patients et leurs interactions avec la vision. Finalement, les étudiants en optométrie à la recherche d’une référence rapide sur un thème technique ou pratique trouveront bon nombre de réponses dans cet ouvrage.

Que mon éditrice me pardonne, mais j’ai résolument choisi un langage à la fois technique et général. En effet, un concept se retient mieux quand on en connaît les origines, et les détails deviennent importants pour bien l’expliquer. A contrario, ce livre est aussi com-posé de mises en scène où l’approche globale soutient la recherche de solutions aux problèmes visuels. Par conséquent, de manière à orienter le lecteur, j’ai divisé cet ouvrage en trois parties ; la première traite d’hygiène et d’ergonomie visuelle, la deuxième de protection oculaire, et la troisième de problématiques particulières à la vision au travail

Ma formation d’optométriste m’impose de discuter d’abord de fatigue visuelle, donc de comprendre et d’expliquer l’importance de bien cerner les symptômes de cette fatigue pour tenter ensuite d’y associer des signes oculaires ou visuels ; un chapitre sur la vision alimente cette problématique. Par la suite, avec les techniques et moyens empruntés à l’ergonomie, il convient d’évaluer l’environne-ment de travail et son organisation dans une perspective globale. Le long dossier sur l’éclairage permet de documenter l’environnement visuel du travailleur en vue de trouver des moyens d’améliorer ses conditions. Il est impératif de connaître les mécanismes à la base de l’éclairage, la manière de le produire et de le contrôler. Cette modu-lation permettra d’adapter l’éclairage à la tâche effectuée pour obtenir un maximum de confort visuel et de productivité.

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a v a n t -pr o po s 11

L’utilisation de l’ordinateur dans nos activités quotidiennes est un fait acquis. Cet ouvrage en traite, évidemment, mais comme d’un outil ; par conséquent, les mêmes analyses de la tâche, de l’organisa-tion et de l’environnement doivent se faire, et le moniteur devient un élément dans un tout, plutôt que l’objet autour duquel tout doit graviter. Cette philosophie, que l’on trouve dans ce livre, est plus globale et plus porteuse de solutions, car les nombreuses approches d’un même problème forment un ensemble d’éléments de solutions à exploiter. L’ambiance lumineuse d’un lieu de travail est indisso-ciable des résultats d’une activité, au même titre que la vision du travailleur, que les outils et que les moyens qu’il emploie pour exé-cuter son travail. Tous ces éléments forment un tout.

La deuxième partie de ce livre traite de protection. La vision et le travail sont indissociables pour l’accomplissement d’une activité sans compromis physique pour le travailleur et sans compromis de qualité pour l’activité réalisée. Pourtant, année après année, des accidents oculaires surviennent. Ces agressions minent sérieusement la qualité de vie du travailleur atteint. Il faut donc revoir les normes en matière de protection oculaire ; se questionner sur la pertinence d’une protec-tion visuelle pour éliminer le danger à la source ; bien connaître les risques mécaniques, biologiques, chimiques ou physiques et leurs effets potentiels sur l’œil. Les comités d’experts chargés de l’élabora-tion des normes en matière de protection oculaire se sont beaucoup efforcés d’améliorer le bien-être des travailleurs : il convient d’en discuter à la lumière des dernières technologies.

Une grande place est aussi accordée au spectre électromagné-tique, les ultraviolets étant à l’avant-plan. Les trop nombreuses questions que suscitent ce spectre d’énergie et aussi celui de l’infra-rouge forcent le développement de cette section. On y trouve d’ail-leurs un portrait des lunettes de soleil idéales.

Une entreprise fait rarement face à de seuls problèmes d’acci-dents oculaires ou à des plaintes de fatigue visuelle. L’œil est à risque ! C’est pour cette raison que le programme de prévention et de pro-tection oculaire que l’on trouve dans ce livre explique les étapes de l’implantation d’un tel programme au sein d’une entreprise. Il décrit

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les avantages, les connaissances nécessaires et les notions à acquérir pour réduire le nombre de plaintes et améliorer le confort visuel et la protection oculaire.

La troisième partie de l’ouvrage, relatif à l’environnement de tra-vail, aborde des questions que j’ai souvent dû affronter dans la pratique. Par exemple, le chapitre traitant du port de lentilles cornéennes en milieu de travail vient alimenter un vieux débat – à savoir si elles sont sécuritaires ou non –, mais il apporte des données récentes et plus pertinentes. Des exigences visuelles peuvent être demandées à des postulants pour certaines activités. Si d’aucuns les considèrent comme incontournables pour la sécurité du travailleur et de son entourage, d’autres font valoir que cela crée une forme de discrimination. Dans ce contexte, le débat peut et doit avoir lieu.

L’importance de la vision occupationnelle paraît sans équivoque tant par sa large couverture des aspects de la vision en milieu de travail que par la manière d’aborder chaque problématique de façon globale. L’intervention ne doit pas se faire au détriment du travailleur ni du travail ; l’adéquation doit être harmonieuse, et les éléments de solutions, novateurs. Ainsi seulement obtiendrons-nous des solu-tions satisfaisantes. C’est le pari à faire.

Bonne lecture !

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introduction

L’anatomie et la physiologie de l’œil

Une image vaut mille mots, dit-on. Il peut paraître alors étonnant de décrire l’anatomie de… l’œil. Plusieurs excellents sites et atlas offrent la possibilité de connaître le fonctionnement de ce magnifique appa-reil sensoriel, dont nous allons décrire tous les aspects dans cette introduction.

L’œil est à peu près du poids et de la grosseur d’une tomate cerise, soit 7 g et 22,4 mm de diamètre. Sur le plan du fonctionnement, il est d’une complexité telle que plusieurs laboratoires de recherches internationaux travaillent encore à l’explorer.

D’un point de vue anatomique, l’œil est une projection du cer-veau. Dès les premières semaines du développement de l’embryon, un bourgeon nodal se forme qui deviendra la vésicule optique. Il s’étire, s’invagine et finit par englober une poche épidermique qui deviendra le cristallin et la cornée. La vésicule optique, elle, formera les différentes couches de la rétine et le nerf optique.

L’œil est logé dans une orbite formée de plusieurs plaques osseuses. Cette cavité, remplie de tissus graisseux, offre une protec-tion sur plusieurs côtés ; cette dernière est absente toutefois sur l’avant, faisant place aux paupières supérieure et inférieure. Si les paupières offrent une forme de protection contre certains agresseurs environnementaux comme les poussières, le rayonnement intense

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et la sécheresse, les tissus sont évidemment moins résistants que l’ossature en ce qui concerne les impacts plus puissants.

Outre leur effet protecteur, les paupières ont un rôle essentiel de lubrification de la surface externe de l’œil. En clignant régulièrement, au rythme d’environ un battement toutes les 10 à 20 secondes chez les individus normaux dans un environnement sain1, elles lubrifient et nettoient la surface oculaire. Les sourcils et les cils retiennent et repoussent certains liquides ou poussières près des yeux.

Les mouvements oculaires résultent de la coordination de trois paires de muscles, pour chaque œil, tous insérés à différents endroits du globe et s’attachant à la surface interne de l’orbite. Ils coordonnent des mouvements dans toutes les directions en permettant, par exemple, des poursuites oculaires d’objets en mouvement. La préci-sion de ces muscles permet à l’œil de se mouvoir autour d’un centre de rotation qui varie de manière infime selon la position du regard.

La cornée, hublot et porte d’entrée de l’environnement qui nous entoure, est très mince. Cette structure transparente, sans aucune

1. Esteban, A., A. Traba et J. Prieto, « Eyelid movements in health and disease : The supranuclear impairment of the palpebral motility », Neurophysiologie clinique/Clinical Neurophysiology, vol. 34, no 1, 2004, p. 3-15.

figure 1

Partie antérieure de l’œil et ses annexes externes.

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vascularisation, a une épaisseur d’à peine 0,55 mm de cellules toutes bien alignées et une courbure bombée par rapport à la sclère à laquelle elle se rattache. Elle permet de faire la première focalisation des objets qui nous entourent. Suit la chambre antérieure, qui contient un liquide appelé humeur aqueuse. Cet espace est séparé d’une autre cavité plus postérieure par l’iris et le cristallin.

L’iris est une structure principalement composée de muscles lisses orientés de manière concentrique vers l’ouverture pupillaire. La pigmentation de cette structure donne la couleur qui caractérise l’œil. L’ouverture pupillaire, appelée pupille, s’agrandit ou se referme selon l’intensité de la lumière. Il s’agit d’un phénomène réflexe. Le cristallin est un organe transparent, qui se nourrit par osmolarité. Aucun vaisseau sanguin ne le traverse. Cette structure a la capacité de se bomber sous l’action des muscles ciliaires auxquels elle est rattachée ; par conséquent, c’est ce changement de convexité qui donne la capacité d’accommodation. Comme le cristallin ne s’ali-mente que de manière passive, il « vieillit » prématurément. Il se

muscle droit latéral

sclère

corps vitré

choroïde

rétine

fovéa

nerf optique

corps ciliaire

iris

pupille

cornée

humeur aqueuse

cristalin

conjonctive

figure 2

Coupe sagittale de l’œil montrant l’intérieur des structures et des annexes externes, dont certains muscles extraoculaires et le nerf optique.

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sclérose et perd de son élasticité, ce qui provoque la presbytie ; il jaunit ensuite et devient moins capable de détecter précisément les contrastes, tout en modifiant la perception des couleurs. Il finira par s’opacifier pour former des cataractes, ce qui diminuera la vision de façon significative. C’est habituellement à cette étape que le retrait de la cataracte est envisagé avec implantation d’une lentille intrao-culaire pour permettre une vision adéquate sans prescription impor-tante de lunettes. Le cristallin se trouve dans la cavité postérieure de l’œil, qui est remplie d’un liquide appelé vitré. De la consistance d’un blanc d’œuf, ce tissu apporte une certaine rigidité et permet à la rétine d’être bien appuyée sur l’arrière de l’œil.

La rétine, fine couche multicellulaire hyperspécialisée, permet de capter l’énergie lumineuse, de la transformer en signaux électro-chimiques qui sont acheminés au cerveau pour y être convertis en images. Les cellules qui captent les photons et transmettent les pre-mières informations sont les cônes et les bâtonnets. Les cônes, au nombre d’environ sept millions, sont distribués principalement dans la zone maculaire. Cet endroit de la rétine permet une acuité visuelle optimale ; c’est aussi grâce aux cônes que nous percevons les cou-leurs. Ces cellules sont donc fonctionnellement optimales en vision diurne. Les bâtonnets sont distribués en périphérie de la rétine ; au

membrane lim. internefibres nerveuses ganglionnaires

épithélium pigmentairemembrane de Bruckchorio capillairevaisseaux moyens

vaisseaux larges

sclère

vitré

figure 3

Coupe de la rétine dévoilant les couches anatomiques accolées à la portion vasculaire (vaisseaux larges et étroits) et à la sclère.

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nombre de 120 millions, ils sont très sensibles et permettent de voir dans des endroits peu éclairés. En contrepartie, l’acuité visuelle est diminuée, et la vision des couleurs absente.

Le processus électrochimique dans la rétine, une fois que les pho-tons ont été captés par les cônes ou les bâtonnets, passe par une série de couches nucléaires et de fibres nerveuses qui formeront le nerf optique. Ce dernier se rend jusqu’au cerveau. Derrière la rétine se trouve une couche spécialisée, la choroïde, qui contient un enchevê-trement de vaisseaux sanguins responsables de l’alimentation de la rétine. Outre ce rôle essentiel de nutrition, la choroïde, par sa pigmen-tation, rend l’intérieur de l’œil sombre, comme une chambre noire, ce qui permet de raffiner la perception visuelle.

La couche externe de l’œil, appelée sclère, forme le blanc de l’œil. C’est une couche rigide et opaque qui contient tous les éléments internes. Elle assure une certaine protection et aide l’œil à maintenir une pression interne fonctionnelle. Dans sa portion postérieure, le nerf optique sort de cette enveloppe par une structure appelée lame criblée ; dans sa portion antérieure, elle est recouverte d’une mince couche cellulaire, la conjonctive, qui recouvre aussi l’intérieur des paupières.

Les tests visuels classiques

En optométrie, un certain nombre de tests cliniques permettent d’évaluer l’ensemble des aptitudes visuelles d’un individu. Certains tests nécessitent peu de moyens, alors que d’autres exigent l’usage d’appareillages coûteux. L’objectif d’un examen complet de la vision est évidemment de permettre à un individu d’utiliser son système visuel de manière optimale pour déceler les déséquilibres dans cer-taines aptitudes et ensuite les rajuster. Ces déséquilibres sont d’ordre anatomique, fonctionnel ou nerveux. L’optométriste est en mesure de régler plusieurs problèmes détectés pendant un examen complet de la vision ; mais parfois, il doit diriger la personne vers d’autres professionnels de la santé, le tout dans un continuum de soins et dans le meilleur intérêt du patient.

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L’évaluation des aptitudes visuelles d’un candidat à un poste de travail exige que l’employeur ait préalablement évalué les besoins qui s’y rattachent. Par conséquent, une liste des conditions visuelles à remplir est d’abord élaborée, puis celles-ci doivent être testées avec les moyens appropriés. Les textes réglementaires dans ce domaine sont généralement assez explicites. Dans la majorité des cas, il convient de mesurer :

• L’acuité visuelle de loin, parfois en vision de près, et très rarement en vision intermédiaire. Le test habituellement utilisé est l’échelle de Snellen, où l’on voit les fameuses lettres aléatoirement dispo-sées qui sont de plus en plus petites. Cependant, des substituts valables existent, dont les C de Landolt ou les E directionnels.

figure 4

Chartes d’acuité visuelle couramment utilisées en optique.

• Le champ visuel binoculaire ou monoculaire, pour obtenir plus de détails sur le champ monoculaire en particulier. La technique généralement recommandée est celle du champ visuel en coupole de Goldmann (manuelle ou automatique), en utilisant une cible d’une grandeur et d’une intensité connues. Dans un contexte de dépistage, on peut utiliser la technique du champ visuel par confrontation. Ce test simple permet d’évaluer rapidement les

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limites du champ visuel d’un individu de manière monoculaire. Le patient est en face de l’examinateur qui déplace son doigt pour comparer son champ à celui du patient. Les résultats ne sont cependant pas très précis.

• La vision des couleurs, qui se mesure habituellement par le test des plaques pseudo-isochromatiques de Ishihara ; c’est un test classique qui permet de déterminer avec beaucoup de précision les problèmes de couleurs héréditaires. Dans certaines circons-tances, des tests plus sensibles comme le test D-15 saturé ou D-15 désaturé sont aussi utilisés.

figure 5

Un appareil automatisé de mesure du champ visuel.

figure 6

À gauche : le test des pastilles de Lanthony. À droite : le test d’Ishihara et ses plaques pseudo-isochromatiques.

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• La mesure de la vision stéréoscopique évalue la capacité d’un individu à détecter la profondeur relative de son environnement, et donc à déterminer la position des objets dans l’espace. Cette aptitude visuelle se mesure habituellement de près, par des tests stéréoscopiques comme le Randot ou ses dérivés. Avec un jeu de lentilles, certains tests de stéréoscopie peuvent simuler la vision de loin, selon une technique qui se rapproche de certaines condi-tions de travail où la perception de la profondeur est importante à de grandes distances.

Ces tests sont assez répandus et permettent de déterminer adé-quatement la capacité d’une personne à exercer un métier ou à effec-tuer un travail particulier. Cependant, au fil des années, des tests plus sensibles et plus spécifiques sont venus s’ajouter aux tests standardisés. Leurs capacités à détecter avec exactitude des désordres potentiels chez des travailleurs ou des conducteurs à risque viennent rafraîchir de vieux concepts. Prenons l’exemple d’un test conçu pour quantifier

figure 7

Test stéréoscopique de la mouche nécessitant le port d’une lunette polarisée.

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Les catégories de risques 94Les lentilles 98

5. Les traumatismes oculaires 103Les risques au travail 103Contusions du segment antérieur 104Contusions du segment postérieur 105

6. La protection solaire 121Les objectifs de protection 122

7. Un programme de prévention et de protection oculaire 133Questionnaire sur les symptômes de la fatigue visuelle 137Le rôle de l’optométriste 140

8. Les lentilles cornéennes 143Les avantages 145Les inconvénients 146Le port de la lentille cornéenne en milieu de travail 151

T R O I S I È M E P A R T I E

les problématiques particulières de la vision au travail

9. Les aptitudes visuelles et certains métiers 157Les métiers de la route 159Les policiers 163Les pompiers 164Les métiers de l’armée 164Les pilotes d’avion 166Les caristes 169

10. Le laser, ses avantages et ses risques 173Les familles 175Les classes et le niveau de risque 177

Annexe 1 Aide-mémoire à l’intention des intervenants en milieu de travail 181

Annexe 2 Aide-mémoire à l’intention des spécialistes de la vue 183

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Ce livre, véritable ouvrage de référence, traite de vision occupationnelle, soit de la vision dans un environ-

nement de travail. Il aborde l’anatomie de l’œil, l’hygiène, l’ergonomie, la fatigue visuelle, les mécanismes de l’éclairage, les tâches du travailleur, l’utilisation de l’ordinateur et bien d’autres questions liées à la vision au travail.

S’adressant d’abord aux étudiants en optométrie, il intéressera également les optométristes en pratique privée et facilitera leurs prises de décision liées aux plaintes de patients dans leur milieu de travail. Les hygiénistes industriels, les ergonomes, les infirmiers en santé et sécurité du travail et les ophtalmologistes concernés par le sujet y trouveront également de quoi pousser leur réflexion.

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