Bou-Haroun d'autrefois

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BOU-HAROUN D'AUTREFOIS

Edgar SCOTTI

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"Qui se donne au temps de sa vie, à la maison qu 'il dé pend, à la dignité des vivants, celui-là se donne à la terre et reçoit la moisson qui ensemence et nourrit à nouveau".

Albert Camus

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ISBN 1994 Edgar Scotti - 31000 Toulouse

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Avertissement

c et ouvrage sur Bou-Haroun, c'est avant tout l'histoire d'un petit village de la région d'Alger. Comme tous les

autres centres de l'Algérie, il connut en cent trente deux ans bien des difficultés. En raison de la diversité des origines de ses habitants, il convenait d'abord de mettre en lumière les raisons qui ont amené des hommes et des femmes à se fixer à Bou-Haroun pour en fertiliser le sol et peupler son rivage. Il fallait aussi décrire leur vie en bonne intelligence avec leurs voisins autochtones qui ne travaillaient pas comme eux, ne s'intéressaient pas à la mer et ne partageaient pas la même foi. Il convenait aussi de traduire les raisons pour lesquelles les pêcheurs de ce littoral algérois préféraient le bord de mer à la haute mer.Enfin leurs difficiles conditions d'existence sont susceptibles d'expliquer l'origine des liens solides qui unissent encore les Bou-Harounais, plus de trente ans après l'exode. Il appartiendra au lecteur, qu'il soit natif de Bou-Haroun. ou d'ailleurs d'en tirer les enseignements inspirés par le comportement de ces hommes simples qui, dans la première moitié du XIX siècle arrivèrent par la mer sur sa plage de sable ou par la route sur sa falaise. La vie de ces hommes généralement pauvres qui se fixèrent dans la crique de Bou-Haroun donne matière à réflexion. Puisse ce livre contribuer à ce bilan en même temps qu'il constituera un relais de mémoire à travers les générations. C'est aussi un témoignage concret de l'attachement de leurs descendants à leur village et à son histoire.

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PREMIERE PARTIE

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L'Algérie confluent de plusieurs courants migratoires

"Si notre vie est vagabonde, notre mémoire est sédentaire". Marcel Proust

La côte algérienne est presque rectiligne, si ce n'est quelques petites criques entourées de falaises abruptes dont le fond est constitué de plages de sable. L'anse de Bou-Haroun ne fait pas exception, ouverte vers le nord, le mouillage en eau profonde y étant exclu, sa plage contraint depuis toujours les pêcheurs à "pousser" chaque matin leurs bateaux avant de prendre la mer. Le soir, ils les "tirent" à terre pour les mettre hors d'atteinte des grosses vagues déferlantes. Cette obligation ne leur permet d'utiliser que de frêles embarcations de faible tirant d'eau de type "lamparo" où palangrier. Du temps des Turcs, des pêcheurs espagnols, napolitains, siciliens, pratiquaient déjà une pêche saisonnière. Ces communautés étaient alors tolérées, mais non protégées. Elle pratiquaient leur pêche à leurs risques et périls, arrivant sur la côte en été à bord de tartanes chargées de sel de Trapani pour la conservation du poisson et de leurs provisions alimentaires, riz et biscuits. Débarquant dans ces criques sablonneuses, ces hommes s'abritaient dans des cabanes de roseaux. Après salage des poissons pêchés, ils repartaient avant le retour de l'hiver. D'après Augustin Bernard, "cette population flottante prenait sans rien donner en échange". Elle rentrait dans son pays en fin de campagne avec le produit intégral de sa pêche. En 1830, il n'y avait sur ce site dénommé "Haouch ez

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Zaouïa" que des palmiers nains "doum" et des fourrés de câpriers. Les lieux étaient inhabités. Seuls hyènes et chacals troublaient de leurs cris le silence de la nuit. A partir de 1832, les détachements de l'armée française parcourent les pistes du littoral, établissant leur bivouac sur la ferme de la "Zaouïa". Cependant la création de cette ferme remonte à 1840, ainsi qu'en atteste une vielle carte des lieux conservée par M. Muracciole, secrétaire de la mairie de Bou-Haroun. Cette ferme était située sur l'emplacement de deux concessions dont l'une attribuée à M. Arcis, de Lyon de 342 hectares, l'autre de 257 hectares environ appartenait à M. Chabert-Moreau. Ces deux concessions seront alors groupées pour créer une ferme expérimentale. Quant à la Zaouïa, elle a bien existé, mais sur le territoire de la commune de Tefeschoun à quelques kilomètres de là. En 1830, Bou-Haroun n'existait pas, la présence de nombreuses koubas maraboutiques dont celle du vénéré "Bou-Haroun" située dans un ravin est probablement à l'origine du nom du village. Ce toponyme est en effet tiré du nom du ravin, le "Chabet Bou-Haroun" figurant sur le plan cadastral. Bou-Haroun, simple hameau du village de Tefeschoun est situé entre ce ravin et celui de Sidi- Hassine, plus connu sous le nom de "ravin des voleurs". Bou-Haroun doit probablement son paisible et harmonieux développement à la juxtaposition de deux activités distinctes. L'une celle des pêcheurs immigrés d'Italie et d'Espagne, tournée vers la mer, ses dangers et les ressources de ses fonds. L'autre celle des maraîchers, également originaires de ces deux pays attachés à la terre, à ses difficultés mais aussi à ses productions.

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L'immigration espagnole à Bou-Haroun Après le débarquement des Français, des familles espagnoles arrivèrent dès le 6 juin 1831, c'est le cas des Ferrer. Poussées par les événements qui à cette époque ébranlaient l'Espagne, notamment la révolution de don Carlos, d'autres familles originaires de ce pays et des îles Baléares les rejoignirent : - Arrizabalaya Jean-Baptiste, né à Anduras. - Borja Mathias, né à Altéa. - Borja Joseph et sa femme Deveza Joséphine. - Deveza Mathias, né à Murcia. - Falgas Fernando, né à Peyo. - Ferrer Jéronimo, né à Calpé. - For net Vincent, né à Calpé. - Garcia Joseph, né à Calpé - Garcia Joseph, né à Altéa. - Garcia Mathias, né à Altéa. - Llanussa Joachim, calfat, né à Altéa. - Lledo Clara, née à Altéa. - Lloret Jacintho, né à Altéa. - Mallach Carmelo, né à Valence. - Molina Antoine et Jacques, nés à Calpé. - Montaner Joseph, né à Calpé, naturalisé français en

1888 sous la présidence de Sadi-Carnot. - Orosco Pierre-Jean, né à Altéa. - Perez Rose, veuve de Lavios Baptiste, Altéa. - Pons Vincent, né à Gandia. - Quessada, né à Guardamar. - Sanchez Dominique et Mariano, nés à Torrevalia. - Sastre Vincent, né à Altéa. - Soler Joseph, né à Benidorm. - Solivares Pierre, né à Altéa. - Thomas Pierre, né à Calpé. - Vallies ou Valles Roch, né à Altéa arrive en 1877 à l'âge

de 15 ans.

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Achevé d'imprimer par CIOTAT IMPRESSION

Willy DEBRAS Petit-fils de Bernard LAFAURIE, Marchand de poisson à Casti.

- Décembre 1994 -

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