Bosembo - N° 12
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« Lutte contre l’impunité en Afrique »
SOMMAIRE - n° 12, septembre
2012
Actualités Afrique
Actualités CPI
Bonnes nouvelles
Agissons !
ACTUALITÉS AFRIQUE
RD CONGO : LA SOCIÉTÉ CIVILE DEMANDE LA CRÉATION D’UN TRIBUNAL MIXTE
« La création d’un tribunal pénal mixte en République
démocratique du Congo (RDC) est la solution pour rendre
justice aux victimes des crimes internationaux dans un
délai raisonnable », ont plaidé, fin juillet 2012, les
organisations de la société civile congolaise réunies dans
un forum sur la lutte contre l’impunité en RDC. Il s'agit de
faire travailler ensemble des juges nationaux et
internationaux pour faciliter l’accès à la justice à un grand
nombre de victimes. Car la Cour pénale internationale
(CPI) met trop de temps pour rendre justice aux victimes des crimes relevant de sa
compétence, laquelle se limite aux seuls crimes internationaux commis à partir de son
entrée en fonction, le 1er
juillet 2002. Or en 2010, en RDC, les Nations Unies ont publié
un rapport dit « Mapping », répertoriant les violations des droits de l’homme et du
droit international commises entre 1992 et 2002 qui restent à ce jour impunies. Pour
les juger, certains souhaitent que soit créé un Tribunal pénal international pour la
RDC à l’instar de celui du Rwanda (TPIR). « Etant donné que la CPI ne sait pas statuer
sur les criminels épinglés dans le rapport « Mapping », nous pensons qu’il est de bon
droit que notre pays soit doté d’un tribunal pénal international et non pas d’un tribunal
mixte qui risque de semer la confusion dans la compétence avec les juridictions
nationales », soutient Jérémie Ntua, membre de l’ONG Justice pour tous. Et de
poursuivre : « s’il faut créer un tribunal mixte, on le fera avec quels moyens ? A mon
avis, l’Etat congolais n’a ni les moyens de sa politique ni la volonté politique pour
concrétiser une telle entreprise ». Après l'expérience du TPIR, les Nations Unies ont en
effet décidé de ne plus créer ce genre de juridictions, compte tenu notamment de leur
coût. Pour contourner cette difficulté, les rédacteurs du rapport « Mapping » ont
préconisé la création d’une juridiction pénale mixte en RDC pour poursuivre et juger
les auteurs cités dans le rapport. Me Mushizi qui soutient cette démarche, en défend
les avantages. « Du point de vue de son indépendance, la participation directe des
Drapeau RDC
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juges et des procureurs internationaux aux enquêtes et procédures offre des garanties
suffisantes d’impartialité et du respect des droits de la défense », argumente-t-il.
Membre de la nouvelle société civile, Zelly Pampu a des doutes sur la mise en place
d’un tel tribunal : « de la même manière que l’Etat congolais hésite parfois à bien
coopérer avec la CPI, il va à un moment donné étouffer le fonctionnement de ce
tribunal installé au sein des juridictions nationales ». Cette idée avait déjà été
proposée mais sans succès. En août 2011, le Sénat congolais avait en effet rejeté le
projet de loi portant création d’une Cour spécialisée pour juger notamment, les crimes
répertoriés dans le rapport « Mapping », estimant que la présence de personnel
international dans cette Cour mettrait à mal la souveraineté de la RDC et qu’il aurait
fallu privilégier la seule compétence des tribunaux nationaux. Les ONG des droits de
l’homme qui tiennent à la mise en place de cette Cour, avaient qualifié cette décision
de frein sérieux aux efforts pour répondre au droit des victimes à la justice,
conformément aux conventions internationales ratifiées par la RDC. (Source : Inter
press service, IPS)
RDC : L’ONU ENQUÊTE SUR LES ALLÉGATIONS DE MASSACRES DE CIVILS AU NORD-
KIVU
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de
l’homme en RDC (BCNUDH) vérifie les allégations
de massacres de plusieurs centaines de personnes
dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu depuis le
mois de mai 2012. La Haut-commissaire aux droits
de l’homme, Navi Pillay, a indiqué que des
« rapports préliminaires suggèrent qu’un nombre
important de personnes, pour la plupart des femmes
et des enfants, auraient été massacrées. Ces
attaques pourraient constituer des crimes contre l’humanité ». Le BCNUDH, qui a
effectué quatre missions dans ce territoire et interrogé des victimes et des témoins, a
documenté plus de quarante-cinq attaques contre une trentaine de villages dans les
groupements Ufamandu I et II. Son communiqué du 29 août 2012 indique que
certaines de ces attaques auraient été menées par des miliciens du groupe Raïa
Mutomboki et des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du
Rwanda (FDLR), parfois en coalition avec le groupe armé Nyatura. Ces groupes armés
auraient commis des violations graves des droits de l’homme, dont des massacres de
civils, des destructions et des pillages d’habitations et de biens, provoquant des
déplacements de milliers de civils. Affirmant protéger les populations locales contre
les FDLR, majoritairement Hutus, les Raïa Mutomboki visent des civils de l’ethnie
Hutu qu’ils considèrent comme des étrangers et des alliés de la rébellion rwandaise.
De leur côté, les rebelles des FDLR exercent des représailles contre les populations
civiles, soupçonnées de soutenir les Raïa Mutomboki. (Source : NU)
Paysage du Masisi
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ACTUALITÉS COUR PÉNALE INTERNATIONALE (CPI)
MALI : VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME AU NORD, LA CPI DÉPÊCHE SES EXPERTS À
BAMAKO
En juillet 2012, le gouvernement malien avait saisi la
Cour pénale internationale (CPI) sur des violations
graves des droits de l'homme commises dans le
nord depuis le début de l'année. Quelques jours
plus tard, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda,
avait ouvert une enquête préliminaire pour évaluer
la recevabilité des faits et savoir si des crimes
tombant sous le coup de la CPI avaient bel et bien
été commis. Une équipe de juristes de la CPI s’est
rendue fin août à Bamako. Lors de leur visite, les quatre experts ont rencontré le
président, le Premier ministre, les ONG et la société civile. (Source : RFI)
KENYA : PROCÈS DE QUATRE KÉNYANS, UN CADRE DE LA CPI RÉPOND AUX
ACCUSATIONS DE NÉO-COLONIALISME
Le procès devant la CPI de quatre Kényans, dont deux
candidats à la présidentielle, devrait se tenir en avril 2013, soit
un mois après l'élection présidentielle. Les accusés, issus du
camp du Premier ministre Raila Odinga et du camp de son
ex-rival, le président Mwai Kibaki, sont poursuivis pour crimes
contre l'humanité commis au cours des violences
postélectorales qui ont fait plus de mille morts en 2007. Les
deux candidats à l’élection présidentielle, qui sont poursuivis
par la CPI, cherchent à retourner leur inculpation en leur
faveur. L'entourage du vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta
et de l’ex-ministre William Ruto, accuse leur concurrent, le
Premier ministre Raila Odinga, d'avoir instrumentalisé la CPI qu'il présente comme
une organisation néo-impérialiste. Phasiko Mochochoko, haut responsable au bureau
du procureur de la CPI, a réfuté sans détour ces accusations, lors d'une conférence de
presse à Nairobi. « La date du procès n’a rien à voir avec les élections. Les procédures
qu’ouvre la CPI, sont des procédures judiciaires, des procédures légales. Que vous
soyez chef d’État, Premier ministre ou roi, si la CPI vous accuse d’avoir commis des
crimes, vous ne pouvez pas invoquer d’immunité ». Phasiko Mochochoko a également
déclaré que les menaces à l'encontre des témoins devaient cesser. « Nous avons alerté
le gouvernement kényan au sujet des intimidations de témoins. Les menaces envers
les témoins doivent cesser. Si nous obtenons des informations qui indiquent que des
Fatou Bensouda
Carte du Kenya
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personnes menacent des témoins, alors la CPI et le gouvernement kényan vont devoir
travailler ensemble pour que ces personnes rendent des comptes ». (Source : RFI)
RDC : LA CPI RECONNAÎT LE DROIT DE TOUTES LES VICTIMES DES CRIMES COMMIS PAR
THOMAS LUBANGA À UNE RÉPARATION INTÉGRALE
La Chambre de première instance I de la CPI a rendu
publique, le 7 août 2012, une décision historique qui
reconnaît toutes les victimes des crimes imputés à
Thomas Lubanga et consacre leur droit à réparation.
Cette décision, la première rendue par une juridiction
pénale internationale vient consolider le droit à
réparation au sens large, reconnu aux victimes de
violations des droits de l’homme et ancrer le principe
clef du système de Rome selon lequel les victimes
doivent être au cœur du processus de justice internationale. (Source : FIDH)
Le Fonds au profit des victimes, créé aux termes de l’article 79 du Statut de la CPI et
mis en place par l’Assemblée des États parties en 2002, est une institution
indépendante dotée d’un double mandat : d’une part la mise en œuvre des
ordonnances de réparation de la Cour et d’autre part l’assistance à la réhabilitation, en
particulier physique et psychologique, aux victimes. Sur ce deuxième mandat, le
Fonds apporte déjà son soutien à près de 80 000 victimes, en particulier en Ouganda et
en RDC. Avec cette décision de la Chambre, le Fonds mettra pour la première fois en
œuvre son mandat lié aux réparations.
OUGANDA : LE NUMÉRO TROIS DE LA LRA EST TOUJOURS EN VIE
L’armée ougandaise invite les forces armées
centrafricaines (FACA) à la vigilance dans le sud-est
du pays. Selon le colonel Milton Katarinyebwa, à la
tête des opérations des forces ougandaises qui
traquent le chef de l’armée de résistance du Seigneur
(LRA) Joseph Kony, le numéro 3 de la rébellion,
Dominic Ongwen, donné pour mort le 27 août 2012, est
bel et bien vivant. Il chercherait à recruter des
hommes et à se ravitailler en nourriture et en armes
dans la région frontalière entre la République centrafricaine et l'Ouganda. Le 31 août,
Dominic Ongwen s’en est pris aux habitants de Vougbaba-Balifondo, situé à 70
kilomètres de la ville de Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique. L’attaque n’a
pas fait de morts, mais une cinquantaine de personnes ont été enlevées. Le 3
septembre, lors d’une réunion de sécurité entre les autorités administratives et
Dominic Ongwen
Thomas Lubanga
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militaires centrafricaines, ougandaises et congolaises à Obo, Kampala a demandé à
Bangui de redoubler de vigilance. Selon le colonel Milton Katarinyebwa, la rébellion
de Dominic Ongwen a subi de sévères pertes, tant humaines que matérielles lors de
l’attaque du 27 août dernier. Les forces centrafricaines sont appelées à multiplier les
patrouilles militaires dans les préfectures de Mbomou et du Haut-Mbomou, la zone où
se trouve le numéro 3 de la LRA. (Source : RFI)
Dominic Ongwen a été enlevé par la LRA quand il n’était qu’un jeune garçon. Il est
ensuite devenu l’un des commandants les plus redoutés de la rébellion de Joseph
Kony. En 2009, il avait déjà été donné pour mort. Une information démentie quelques
jours plus tard, après un test ADN effectué sur le corps de la personne tuée. Ce chef
de la LRA est recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
BONNES NOUVELLES
RDC : L’UNION EUROPÉENNE DÉBLOQUE 47 MILLIONS D’EUROS POUR LA RÉFORME DE LA
JUSTICE
L’Union européenne (UE) finance un programme destiné à faciliter l’accès de tous les
Congolais à une justice équitable et dans les meilleures conditions. Ce programme de
quatre ans, évalué à 47 millions d’euros, consiste à construire des palais de justice et
des prisons ainsi qu’à faire des formations. (Source : UE)
SÉNÉGAL : LE CAS HABRÉ MARQUE UN TOURNANT POUR LA JUSTICE EN AFRIQUE
Le Sénégal et l'Union africaine (UA) ont signé un
accord, mercredi 22 août 2012, établissant des
chambres spéciales pour juger l'ancien président du
Tchad, Hissène Habré, soupçonné de crimes contre
l'humanité et de tortures commis entre le 7 juin 1982,
date de son coup d'État et le 1er
décembre 1990, jour où
il a été déposé par Idriss Déby. Cet accord marque un
tournant dans une bataille politico-judiciaire engagée il
y a douze ans par des victimes du régime Habré. Ses
vingt années d'exil doré à Dakar ont pris fin, en mars,
avec l'élection du nouveau président Macky Sall. L'accord du 22 août établit que le
procureur sera Sénégalais, comme la majorité des juges. Les présidents de la cour
d'assises et de la cour d'appel seront choisis parmi les magistrats du continent avec
l'aval de l'UA. Le gouvernement sénégalais compte aller vite. L'accord devrait être
déposé devant le Parlement en septembre. L'instruction pourrait démarrer dès le mois
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d'octobre et commencer par des demandes de coopération judiciaire au Tchad et à la
Belgique qui ont déjà enquêté sur les crimes du régime Habré. (Source : Le Monde)
Du Serbe Slobodan Milosevic au Libérien Charles Taylor, l'histoire montre que traquer
un chef d'Etat consiste à lever les obstacles politiques placés entre lui et ses juges.
Pour Hissène Habré, cette traque a commencé en janvier 2000. Des victimes
tchadiennes avaient alors porté plainte à Dakar pour torture. La justice sénégalaise se
déclarant incompétente, les victimes s'étaient tournées vers N’Djaména, puis
Bruxelles. C'est là qu'un juge d'instruction se saisit de l'affaire, conduit une
commission rogatoire au Tchad, et émet, en 2005, un mandat d'arrêt contre l'ancien
chef d'Etat. Par cinq fois, Bruxelles demandera son extradition. Ces demandes, restées
lettre morte, ont embarrassé Dakar. Le président Abdoulaye Wade ne souhaitait pas
être le premier chef d'Etat africain à poursuivre un de ses pairs. Il se tourne alors vers
l'UA qui en 2006, lui demande de juger Habré « au nom de l’Afrique ». Nouveau
rebondissement en 2010, la Cour de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest
(Cédéao), saisie par les avocats d'Hissène Habré, estime qu'il doit être jugé devant un
tribunal international. Les débats reprennent au sein de l'UA. L'affaire traîne en
longueur. Entre-temps, la Belgique a saisi la Cour internationale de justice (CIJ)
chargée de régler les différends entre Etats. La CIJ accorde tout d’abord un délai au
Sénégal. Au printemps 2012, la Belgique a rappelé, lors d'une audience, que les 40 000
« victimes [du régime Habré] vieillissent et le temps qui s’écoule inexorablement a
déjà vu s’éteindre bon nombre d’entre elles ». Le 20 juillet 2012, la CIJ ordonne au
Sénégal de juger l'ancien chef d'Etat.
BURUNDI : PREMIÈRES ARRESTATIONS DES RESPONSABLES DES EXÉCUTIONS
SOMMAIRES
Sous la pression de la communauté internationale,
les autorités burundaises ont créé une commission
judiciaire chargée d’enquêter sur les nombreux cas
d’exécutions extrajudiciaires dans le pays, dénoncées
par les Nations unies, les organisations
internationales et la société civile burundaise. Fin
août 2012, cinq hommes dont le numéro deux de la
police de la province de Gitega, un officier qui se
faisait appeler Rwembe (Le rasoir) à cause de ses
méthodes radicales, ont été arrêtés. Ces premières arrestations de responsables
présumés d’exécutions extrajudiciaires ont fait l’effet d’une bombe dans ce pays où ce
genre de criminels paradaient sur la place publique et en toute impunité jusqu’ici. En
2011, les Nations unies avaient dénoncé 61 cas d’exécutions extrajudiciaires au
Burundi. (Source : RFI)
Drapeau du Burundi
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AGISSONS !
CÔTE-D’IVOIRE : IDENTIFIER ET POURSUIVRE EN JUSTICE LES AUTEURS DES CRIMES
POSTÉLECTORAUX
Au lendemain de la publication, le 8 août 2012, du
rapport de la Commission nationale d'enquête sur
les violences postélectorales, les organisations
ivoiriennes de défense des droits de l’homme et la
Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire
(ONUCI) estiment que la véritable réconciliation
dans le pays repose sur la justice, après les graves
crimes commis pendant la crise électorale de 2010-
2011. Selon le rapport de la Commission nationale,
dont les enquêtes ont couvert la période du 30
octobre 2010 au 15 mai 2011, sur 15 875 personnes auditionnées, 13 344 ont perdu un
des leurs, ont été enlevées, torturées ou ont subi d’importants sévices corporels. Le
rapport indique que sur 3 248 personnes tuées pendant la période, 1 452 meurtres dont
1 009 exécutions sommaires ont été commis par « les forces pro-Gbagbo ». Le rapport
épingle aussi les groupes d’autodéfense ou miliciens pro-Gbagbo. Ils seraient
responsables de la mort de 57 personnes. De plus, 727 personnes ont été assassinées
par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) dont 545 exécutions
sommaires. Et 200 autres personnes ont été tuées par les chasseurs traditionnels
dozos (supplétifs des FRCI). S’ajoutent à tous ces crimes 8 141 cas d’atteintes à
l’intégrité physique, 345 cas de torture, 194 viols, 265 disparitions forcées et 260 cas de
détention arbitraire. « En raison du fait que certains corps n’ont pu être identifiés, nous
pouvons avancer que ces chiffres sont en deçà de la réalité » a indiqué Paulette Badjo,
présidente de la Commission nationale d’enquête. « De nombreuses victimes ont
souhaité que les crimes ne restent pas impunis. La publication du rapport est un
premier pas vers la lutte contre l’impunité. Désormais, le président Alassane Ouattara
a des éléments pour agir contre tous ceux qui seront formellement épinglés dans le
rapport. C’est au prix de cette justice qu’il y aura la réconciliation », estime Yacouba
Doumbia, président par intérim du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH).
Cet avis est partagé par René Hokou Legré, président de la Ligue ivoirienne des droits
de l’Homme (LIDHO) : « Il faut identifier les auteurs et les poursuivre devant les
juridictions nationales ou internationales ». Le chef de l’État ivoirien, Alassane
Ouattara, a remis le rapport à son Premier ministre et ministre de la Justice Jeannot
Ahoussou-Kouadio, avec la consigne ferme que la justice engage des poursuites
contre les auteurs des crimes postélectoraux. (Source : IPS)
Dozos
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Veuillez écrire au ministre de la Justice ivoirien pour lui demander que des poursuites
contre les auteurs des crimes entre octobre 2010 et mai 2011, sans oublier ceux qui ont
été commis par les dozos et les FRCI, soient rapidement engagées.
Copie à l’ambassade de Côte-d’Ivoire : 102 avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris - Fax :
01.45.00.47.97, [email protected]
SOUDAN : POUR LA PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION DE L'UA, IL SERAIT NÉFASTE
D'ARRÊTER LE PRÉSIDENT OMAR EL-BÉCHIR
La ministre de l’Intérieur sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, nouvelle présidente
de la commission de l’Union africaine, estime qu’il serait néfaste d'arrêter le président
soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide, car il doit être associé au
processus de paix dans son pays. Selon elle, il est plus important de faire la paix au
Soudan que de se précipiter pour arrêter Omar el-Béchir. (Source : RFI)
Le président soudanais est depuis 2009 sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, qui
l'accuse de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis à
l'encontre des habitants du Darfour, une région de l'ouest du Soudan. Les chefs d’État
de l’Union africaine ont décidé en 2009 de ne pas collaborer avec la CPI sur le cas el-
Béchir pour faciliter, selon eux, la résolution des conflits au Soudan. Mais plusieurs
pays d’Afrique, dont l’Afrique du Sud, signataires du statut de Rome, ont averti
qu’Omar el-Béchir serait arrêté s’il mettait le pied sur leur territoire. Nkosazana
Dlamini-Zuma se place donc dans la continuité de la politique de l’UA dans ce dossier.
Veuillez écrire à la ministre de l’Intérieur sud-africaine et présidente de la Commission de
l’UA, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, pour lui faire part de votre consternation quant au
fait qu’elle estime qu’il soit néfaste d’arrêter une personne accusée de violations graves
des droits de l’homme alors que son propre pays a indiqué qu’Omar el-Béchir serait
arrêté s’il mettait le pied en Afrique du Sud.
Vous pouvez envoyer votre courrier à l’assistant personnel de la ministre : Thembakazi
Balfour, [email protected]
>Veuillez trouver joints à ce bulletin, deux modèles de lettre à envoyer.