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LES BARQUES VOTIVES P'ALCOLIE Derrière Alcolea-del-Hio, gros bourg situé sur le Guadalquivir, à 40 lieues environ vil amont rie Sénile, s'étendait sur k pla- teau qui domine le fleuve, une ville romaine que Hhibner a identifiée avec le rnunicpiurn Arva . De. restes de construc- tions, des mosaïques, des débris de tuiles marquent suffisan ment l'emplacement de l'antique cité, qui, à en juger par le nombre et la valeur des objets qu'elle a déjà fournis aux colli'c- 'ions du pays, devait avoir une certaine importance. Me trouvant à Séville pendant l'hiver de 1889, j'eus la bonne fortune d'acquérir, par la gracieuse entremise de MM. Julio et Guillermo Mateo, toute une trouvaille qui venait d'être faite sur le plateau (but je viens de parler, dans le voisinage immédiat du fleuve. Elle consiste en huit petites barques en terre samienne, de l'époque romaine, dont une percée d'un trOLl sans doute des- tiné à recevoir le mât. Leur longueur varie de Om , 115 à leur largeur de 0m,0!t à Om,075; leur poids, de 200 à 350 gram- mes; elles présentent toutes une dépression centrale sui' les faces interne et externe, et, sauf une, un petit rebord latéral deux sont ornées, sur leur face externe, d'inscriptions tracées à la pointe. Elles étaient accompagnées de deux petites coupes cii terre, l'une grise, l'autre rouge, mesurant 0',04 de hauteur sur 0,08 d'ouverture, de plusieurs grands clous rie fer atteignant 1. C'est probablement rifle erreur. D'après une inscrir.tioni nu Musée de Car- mona, il faudrait placer Arva à la Peiza de la Sal, à 7 1dlointrcs au-dessus d'Alcolée. ç3 - Document L ______________ II II I I II Il lI I III liii ______ 0000005578283 'Emma

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LES

BARQUES VOTIVES P'ALCOLIE

Derrière Alcolea-del-Hio, gros bourg situé sur le Guadalquivir,à 40 lieues environ vil amont rie Sénile, s'étendait sur k pla-teau qui domine le fleuve, une ville romaine que Hhibner aidentifiée avec le rnunicpiurn Arva . De. restes de construc-tions, des mosaïques, des débris de tuiles marquent suffisanment l'emplacement de l'antique cité, qui, à en juger par lenombre et la valeur des objets qu'elle a déjà fournis aux colli'c-'ions du pays, devait avoir une certaine importance.

Me trouvant à Séville pendant l'hiver de 1889, j'eus la bonnefortune d'acquérir, par la gracieuse entremise de MM. Julio etGuillermo Mateo, toute une trouvaille qui venait d'être faite surle plateau (but je viens de parler, dans le voisinage immédiatdu fleuve. Elle consiste en huit petites barques en terre samienne,de l'époque romaine, dont une percée d'un trOLl sans doute des-tiné à recevoir le mât. Leur longueur varie de Om , 115 àleur largeur de 0m,0!t à Om,075; leur poids, de 200 à 350 gram-mes; elles présentent toutes une dépression centrale sui' lesfaces interne et externe, et, sauf une, un petit rebord latéraldeux sont ornées, sur leur face externe, d'inscriptions tracées àla pointe. Elles étaient accompagnées de deux petites coupes ciiterre, l'une grise, l'autre rouge, mesurant 0',04 de hauteur sur0,08 d'ouverture, de plusieurs grands clous rie fer atteignant

1. C'est probablement rifle erreur. D'après une inscrir.tioni nu Musée de Car-mona, il faudrait placer Arva à la Peiza de la Sal, à 7 1dlointrcs au-dessusd'Alcolée.

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2 REVUE ARCIIOLOGIQUE

jusqu'à Om ,25 de longueur, et enfin (le gros morceaux (le fersemblables à des scories et du poids de 100 à 250 grammes.L'authenticité de ces objets est indubitable : elle m'a été confir-mée par MM. héron de Villefosse et Salomon Reinacli, deuxarchéologues d'une autorité bien connue, auxquels je suis éga-lcmcnt redevable du déchiffrement des grafittes cités plus liant.Cela dit, je passerai à la description de ces barques, uniques dans-leur genre, du moins en Andalousie, si j'en crois nos confrèressévillans

1. Barque de 0 Tn ,115 de longueur sur 0',075 (le largeur aumilieu. Dépression centrale interne et externe, comme sur tou1sles suivantes. Grafitte en deux lignes séparées par deux phalluset terminé par une feuille de lierre

EX INGENIO

(Phallus.) (Dépression.) (Phallus.)

B V B A L ICI(Lierre.)

Le nom l3ubalius est connu (cf. l'Onornasticon de V. de Vit);

Bubalieus n'a par conséquent rien d'extraordinaire. Quant à ex

inyenio, cette locution signifie sans doute ici « de l'invention de ».2. Barque de 0m,12 sur 6. Grafitte en cinq lignes, la troisième

ert cursiveMANVS AVRELIPACATIANI FILIVS

(Palme.)possor.(Dépression.)leopardor.

DENVDATOR GIMANASIVS ARESCV

que je proposerai de lire : Manus, Aureli(i) Pacatiani /Uuis, possessor leopardor(um), denu dator yimanasi(i), v(otnm) s(ocit)A •,eU

Manus est certainement un nom d'homme. Une inscripioU deTarragone cite un nommé Mannus(G. I. L. 11, 412').

Aurelius et Pacatianus sont des noms bien connus.Denudator: La fonction désignée par ce mot nouveau flous

est complètement inconnue. S'agit-il d'un désluabilleul' dans les

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LES BARQUES VI) FIVES I)'AI.COLàE

gymnases? (l'un préposé au vestiaire? C'est ce qu'il m'est impos-sible de déterminer.

Gimanasi L'a intercalaire peut, à la rigueur, s'expliquer parune certaine difficulté qu'auraient eue les habitants du pa y s àprononcer deux consonnes de suite' c'est ainsi qu 'un dialecteitalique donne aragetum pour argentwn. Peut-être aussi n'cst-c&qu'un lapsus du scribe.

Arescu est bizarre. Sommes-nous en présence (l'un nouveaunom de dieu? L'analogie avec certains noms dc dieux espagnolsAracus, Banderaeicus, Endoveliicus 1 cités par le Corpus (JE.p.758) pourrait le faire supposer. Mais cette fois encore je n'ose-rais rien affirmer'.

3. Anépigraphe, de même que les suivantes, Om , 445 sur O»,05:;.Fabrique grossière; à droite une palme, à gauche ; quelquestraits sans aucune significalion.

4. 0m,35 sur 0',055. A droite, palme et dauphin assez bienfigurés; à gauche, palme.

5. 0m,25 sur Om,05. Des deux côtés, une palme; et au milieude la dépression centrale, trou traversant 1a barque de part enPart.

6. 0m,12 sur 0 111 ,01. Fabrique très grosslii'e; lias de tracegrafitte.

7. O",llS sur 0,055. Même observation.8. Om,t 15 sur 0-,0 15. Même observation ; un trait au graffite

suit vaguement les contours de l'objet.

Arthur ENGEL.

1. C'tte supposition na été confirmée par M. l3ozisnr, qui u observé ctteTnèrne difficulté chez les paysans d'Andalousie.

2. Au moment de mettre sous presse me parvient l'opinion de M. FrChner.Daprs lui, il ne faudrait pas songer à voturn so1it., car le nom de la divinitéSc, ait au commencement de l'inscription, non à la fin. Si, comme tout porte àle croire, le possesseur de la barque remplissait tes fonctians lie denw?atcr(]ans un gymnase, on pourrait à la rigueur prendre girnanasius pour le gérulifbarbare de yninasium, et supposer que l'objet a été oFFert à un p femme dunom d'Aregcusa

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FOUILLESlXÉCEJTÉES AUX ENVIRONS DE SÉVILLE

Du mois d'octobre 4889 au mois de mars 1890, j'ai eu l'oc-casion de résider en Espagne, et j'ai profilé des facilités que j'ytrouvai pour exécuter quelques fouilles aux environs do Séville.J'expose brièvement, dans les pages qui suivent, les résultatsauxquels m'ont conduit mes recherches'.

I. A Coria del Rio, qui tire son nom de l'ancienne Caura,s'élève une colline appelée le cerro de San Juan; elle est couvertede substructions antiques et surmontée d'une très ancienne cha-pelle de Saint-Jean, à demi enfouie sous le sol. Des troglodytesmodernes y ont établi leur demeure, ce qui, joint k sa situationau bord du fleuve, lui donne une physionomie assez pittoresque.Le grès arénacé dont est composée la colline y rend les exca-vations très faciles. Je fis ouvrir une tranchée sur un point où,à (Icux reprises déjà ) on avait mis au jour des tombeaux. Grâceaux bons offices de MM. le D' Sierra-Cardenas, médecin k Coria,et Léon Morimont, ingénieur agricole, les travaux furent poussésavec activité. On découvrit successivement, presque à la mêmeplace, un tombeau en dos d'âne formé de larges tuiles de terreblanchâtre et contenant un squelette de femme en bon état, sansque rien, néanmoins, pût aider à en fixer la date; —plusieurs

1. Sur la géographie ancienne de la Bétique, cf. les Memorias literarias delu Reul Academi(j s'vi1lana de buenas letras, t. ï, 1773; Cean-Berinudez, Suma-rie de las antiuedades ronaanas que hay en Espada, 183; Hiibner, C. I. L.,t. II, avec 2 cartes: Lopez, Mapa del reyna de Sevilla, et Mapa del reijno deCordoha, 1767 et 1797, cartes utiles à consulter pour la toponymie, et qui don-nent l'indication des despoblados.

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centaines de grosses briques (romaines), excellents matériauxde construction aussitôt accaparés par un des troglodytes; etenfin une hache polie, type lacustre. La réunion d'objets aussidivers témoigne, en tout cas, d'un singulier bouleversement I.

Les fouilles furent malheureusement arrêtées par la mauvaisevolonté du fermier.

II. A Alcolea ciel Rio ',situé comme Coria sur le Guadalquivir,je pus, grâce au D' Guillermo Feinandez Matio, acquérir lescurieuses barques votives dont il a déjà été question dans laRevue, et visiter en détail l'emplacement de la ville romaine (laCava). Une petite fouille, ail point précis où avaient été décou-vertes les barques, ne produisit rien de nouveau.

M. A la Pea de la Sal, un peu en amont (l'Alcolée, s'étendent,près de la fabrique (le M. Saturnino Fernandez, les ruines (lel'ancienne Arva. J'y travaillai pendant six semaines, seul ou ensociété avec MM. Bonsor et Clarke, l'un, fondateur du Musée deCarmona, l'autre, chargé d'une mission par l'Université de Cam-bridge. L'autorisation de fouiller m'avait été gracieusementaccordée par D. Teodomiro Recuero, propriétaire des terrains.Les résultats furent satisfaisants. Deux bains romains furentdéblayés, l'un, simple piscine de forme polygonale fort gracieuse,l'autre, petit édifice carré comprenant un réservoir communiquantavec l'aqueduc, et une salle garnie de colonnes. Non loin (le làon découvrit au fond d'un puits trois marbres d'un certainmérite -Un buste (le Sérapis, une tête d'homme et une statuette'.Lin peu plus haut, dans les ruines (l'une maison, apparut une

I. Malgré tons ces indices, ce n'est pas là que ton place d'ordinaire 'an-cienne Caura, riais au lieu dit Parado dEncina, où l'on voit effectivement desrestes antiques. Le propriét:ire, D. Antonio Perez, m'avait obligeamment offertd'y fouiller, mais e munque de temps ne me le permit pas.

. Latncieiiuc Cunana et non Canwna, d'après une inscription recueillie surles lieux pal' M. Bonsor,

3. Ces objets ont été donnés au petit musée de lAteneo y Sociedad de excur-siones de Séville.

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FOUILLES EXItC[TÉF.S AUX ENVIRONS DE SÉVILLE 7

peinture murale, également assez remarquable '. Au cours destravaux on recueillit en outre un bon nombre de petits objets, telsque stucs, épingles, monnaies romaines de toutes les époques,et un fragment de fibule peut-être wisigothique. Les anses d'am-phores, avec ou sans marques de potier, couvraient le sol; ellesse trouvent d'ailleurs en abondance sur l'emplacement de toutesles localités anciennes (despoblados) du midi de l'Espagne. -Enfin, une circonstance heureuse vint aider nos explorations. Lestravaux de Ta nouvelle route (l'AlColea à Lora mirent au jourtoute une nécropole composée de caveaux en brique, de dimen-sions variables, quelques-uns fermés par ûne dalle. Ils conte-naient les débris du squelette, malheureusement dépourvu de toutobjet de nature à fixer une date. Une trentaine furent ouverts,détruits aussitôt pour livrer passage à la carreS era, mais, suivanttoutes probabilités, il en reste encore beaucoup à, fouiller.

A quelle époque remonte ce curieux cimetière? C'est ce qu'ilm'est impossible de déterminer. Il faut attendre le mémoire queM. Gilchrist Clarke, de retour de sa mission, s'occupe de pré-parer'. Mentionnons encore un grand sarcophage de plomb àtenons intérieurs en fer,fer, trouvé 300 mètres plus loin, du côtéde Lora. Comme il est absolument lisse, on ne peut guère ledater, mais il se rapproche assez d'un autre sarcophage couvertd'ornements caractéristiques de l'époque wisigothique, trouvédernièrement à Italica et généreusement donné au Musée deSéville par M. Ariza, Citons encore, avant (le quitter Arva, legrand chapiteau corinthien, les fûts de colonnes et les pilastrescannelés conservés dans la fabrique de M. Saturnino Ferandez;ils attestent l'existence d'un édifice considérable. Du reste, lesruines, encore mal déterminées, qui subsistent dans les terrains

1. Aujourd'hui au Musée de Carmona M. Bonsor se propose de la publier.Ello représente un faune et une bacchante.

2. Exploration archéologique (lu Guadalquivir, de Séville a Cordoue. De-puis, deux jeunes archéologues déjà connus des lecteurs de la Revue, MM. Cas-cals et Candau, ont enirepris une exploration analogue, de Séville à la mer..1 'inore quels en ont été les résultais.

3. Appelées dans le pays ê! Caslillejo. Cf. ce qu'en dit ('.eau-Bermudez.

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8 1EVUE ARCHÉOLOGIQUE

de D. TeodomiroRecuero, montrent assez qu'il y eut là une loca-lité importante. Le long du fleuve courent des murs de soutè-riement formés de tessons de poterie superposés; des murs sem-blables ont été mis au jour dans l'intérieur des terres.

A moitié chemin entre la Poila et Alcolea existait encore, il y

a p'' de temps, une ruine assez considérable, mais informe'.Les travaux de la route l'ont fait disparaître avant qu'on eût pudéterminer à quel édifice elle appartenait. On recueillit aupr'esun sou d'or de Valentinien; s'est tout ce que j'en sais.

IV. La fameuse Ialica', « la ciudad en que nacieron Trajano,Adriano y Teodosio », comme l'appelle un décret peu connu deJoseph Napoléon , ne pouvait être oubliée. Je m'entendis, pourdes fouilles, avec l'alcade de Saiili-Ponce' : en effet, malgré lavéritable exploitation dont ces ruines sont l'objet depuis plusieurssiècles, la vieille colonie d'Adrien n'a jamais vu ses richessesarchéologiques s'épuiser, et réserve encore plus d'une surpriseaux chercheurs. Je n'en veux pour preuve que cette superbetable de bronze couverte d'inscriptions, peut-être la plus grandedans son genre, trouvée il y a deux ans et arrivée au Musée deMadrid pat' l'intermédiaire de M. Ariza. Ce fut au lieu même decelte découverte, au milieu des ruines d'un édifice encore nonclassé (une sorte de galerie qui paraît avoir été divisée en com-

1. « Las TorreciUas. »2. Cr. sur Italica le grand Dictionnaire géographique de Muoz (1853); Flo-

rez, Espaiia sagrada, t. XII; Matute, Bosquejo de la Tialica (187); F. de Ze-vallos, la Italica: 1go de la Cortina, Antiguedades de Italica, 1840; etc.

3 Ga:.tta de Sevillu, 8 fév. 1810. Aux termes de ce décret : 1 0 le nom d'lta-Jica (auquel a succédé celui de Santi-Ponce), est rétabli ; 20 le couvent de San-Isidro de! Campe paye 50,000 réaux pour exécuter des fouilles; 3 o des gardienssont nommés pour protéger les ruines.

4. Ce village occupe, comme on sait, une partie de l'emplacement d'ltalica,L'amphithéhtre appartient à l ' État, qui en a confié l'entretien à une commissiondes monuments historiques. Les autres terrains sont la propriété de lacommurieet de divers particuïers. Démétrio (le les Ries a consacré deux importants rué-moires (1861 et 62 à l'amphiLhétre et ILIx thermes rIltalica. lis contiennent desmosaïques dont on connaît l'emplacement. On connaît la sp!endide mosaïque dé-crite en 1802, avec planches en couleur, par (le Laborde il n'en reste pas uneplrrrO aujourd'hui.

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FOUILLES EXÉCUTÉES AUX ENVIRONS DE SÉVILLE 9

partiments), que je commençai mes fouilles. N'ayant, au bout dehuit jours exhumé que des débris sans intérêt, je me tournaivers un point situé en plein champ, non loin des ruines du grandédifice qualifié de bains (baïms), où certains indices me faisaientespérer meilleure chance. On découvrit bientôt, en effet, plusieurstombeaux en maçonnerie contenant des urnes en terre noire,grossières mais assez pures de forme: un « lacrymatoire» tordupar le feu, et plusieurs inscriptions funéraires d'une basse époque,gravées sur de petites plaques de marbre'. En même temps, unsecond cimetière, également romain mais tout autrement dis-posé, était déblayé sur les terrains qui bordent la grande route,vis-'a-vis du couvent de San-Isidro. Les squelettes étaient couchéssous de larges tuiles en terre blanchâtre, presque à fleur de terre.D'après D. Gabriel Reyes, le propriétaire du champ, on y auraitdécouvert, il y a assez longtemps, d'autres squelettes dont lecràne et les mains étaient percés de longs clous en fer : je repro-duis ce souvenir sous toutes réserves. Là s'arrêtent mes fouillesL Italica.

V. En dernier lieu je songeai à explorer le cerro de la Camorraprès Lantejuela (district d'Osuria), que l'on soupçonne de ren-fermer les restes de l'ancienne Munda. L'autorisation me fut con-cédée avec une extrême bienveillance par le propriétaire, D.Ignazio de Cepeda. Mais la saison déjà trop avancée me forçad'ajourner mes projets. Je compte les reprendre un jour avecl'aide que D. Diego Calderon, l'aimable représentant et parentde M. (le Cepeda, a bien voulu m'offrir. La question de l'empla-cement de Munda est en effet de celles qui oui le plus préoccupéles archéologues nationaux. Dès 1857, la Real Academia de lahistoria ouvrit un concours sur ce sujet. Le prix fut décerné auxfrères Hurtado, dont le méiiioire parut en 181, sous le titre deMunda Pompeiana (in-il, de 515 p. et 2 plans). Les auteurs

I. Tous ces objets ont été remis au musée de la Sociedad de excursiones, etune copie des inscriptinnz à in .Sn&ét (les Antiqinires de France, pour sonBulletin.

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(t REVUE ARCHÉOLOGIQUE

placent Munda à Ronda-la-Vieja, mais M. Fernandez Guerra,dans son Dktûmen puu la même année, conteste leur opinion,

t propose lui-même le cortijo de Dueiialta situé près d'Osuna,comme notre cerro de la Can2orra. Je ne cite ici que les avisprincipaux. Depuis, des ingénieurs militaires, envoyés à lademande de Napoléon III, allèrent chercher Munda près de Mon.tilla, où l'avait déjà placée le Dictionnaire de Cortez et Lopez l•En 1870 enfin, la Société archéologique de Séville fit une excur-sion à la Camorra et en renriil compte dans son éphémère Revue.Les fouilles qu'elle projetait ne purent avoir lieu. Quant àH huer, il s'abstient, ou plutôt il donne, sur sa carte de la Bé-tique, une petite localité nommée Monda, au sud-ouest deMalaga : mais elle est de celles quibus tituli falsi tantum adscri-buntur . On le voit, des fouilles heureuses trancheraient seules laquestion.

Arthur ENGEL.(e? décembre 1800

L Cf. Stoffel, Histoire de Jules César, t. Il, p. 186 et pi. XXIV. 11 ide:ilif]edifi ni tivernent Miinda avic Mmitilla.

2. Cf. également le Dictionanj de Smith, article Munda.

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NOTE

SUR QUELQUES MANUSCRITS ARCHOLOGIQUESCONSERVÉS A SÉVILLE

M. Arthur En-el a profité de son dernier séjour à Séville pour dépouiller decurieux manuscrits archéologiques du xv lti e siècle existant à la fameuse Biblio-thèque Colombine, Pour donner une idée de ces recueils, lu i ne parmasetit pasêtre appréciés à leur juste valeur (flhbttor ne les a pas cités dans la bibliographiedU Corpus, dans laquelle on trouve toutefois le nom du P. Hierro)', nous trans-crirons simplement ou nous traduirons ici les titres des mémoires qui y sontcontenus. Es constituent encore une ample source d'informations pour les aueliéo-logues d'aujourd'hui, et montrent que 'étude de l'antiquité, était déjà frt en vogueà Séville il y a cent arts. C'est grâce à don Simon de la Rosa, le savant biblio-thécaire de la Colombine, que M. Eugel a pu examiner les quatre volumes quisuivent : ils ne doivent pas être les seuls, mais l'absence d'un catalogue desmanuscrits ne permet pas d'en dire davantage.

I. Le manuscrit du P. flierro, jésuite, est un petit in-folio coté 338-105. Ilremonte à 1765. En voici le contenu

1. Lapidario betico jeogrctfico, ou Inscriptions de la Bétique avec leur pro-venance.

2. Note sur le municipiurn Muni guensc (auj. castillo de la Nulva, près Tocimma).Cette identification n'a pas varié.

3. At'erigaciones curiosas y noticias geograficas sobre varios puebloe romanosde la Bactmca.

Situation de 15 localités antiques de la Bétique Ilipa, Osset, Catira, etc.- Sur le Bétis, - Sur les conventus juridici de la Bétique. - Sur les limites.Ses divers peuples Turdétans, Turdules, etc. - Sa population sous lesRomains. - Monnaies singulières : Mantik, Amba, Arva, Ilibetis, falsa, etc.Une nouvelle ville : la respublica Callensis. - Inscriptions inédites. - Situa-tion de Saepone. - Villes synonomes de la Bétique.

4. Lettre Je D. Fernando Lopez, curé de Montoro, sur l'assimilation deMonturque avec Ipagro (29 déc. 1764).

14 pages. - L'auteur conteste cette identification.5. Discursos geograficos de la Belica romana, sus limiles, sus confinantes, sus

nos, sus gentes, sus pueblos, sus nombres anliguos y mo'lernos, y la situacionde cado uno.

Ce chapitre est divisé en vingt discours.6. Reparos euniosos sobre la dissertaciorm de Onmmba que ace ta de salir.Critique du travail de D. A. J. del Burco, qui place lmntique Onuba à

t. t I. semblent Iuurtan t avoir été ut Iicim partie p'" Ie rédacteurs de .1femoriae Iilerari,zs(le 1773, déjà c,tés.

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

Huelva (1755). Hubner la met à. Trigueros. - Suit une lettre au comte delAguita sur le même sujet.

7, Inscriptions remises en 1753 au P. Hierro pour être soumises à sonappréciation.

8. Sur une inscription celtibérienne, lettre de Marcos Mercliante y Zuriiga àD. Francesco Lasso de la Vega.

9. Notes pour un discours sur la ville d'A!ca!a del Bio.10. Le munieipium 31uni9uense.11. Mémoire du licencié D. Pedro Munoz de Aguilar, avocat à Cordoue. 1742.12. Procès-verbal de la découverte de sept tombeaux antiques à Cordoue en

1744, près de la porte de l'Osario.13. Opinion de l'auteur (Rodriguez Quadrado) sur lesdits torrbeaux.14. Inscriptions dAntequera (au nombre de 36), par L. J. Velasquez, 1766.15. Inscriptions de Carthagène (19).16. Le bourg de Cartama, près Malaga (10 inscriptions).17. Aitiquités dArastispi (Gauche-el-Viejo). (4 inscriptions.)18. Seize inscriptions d'Espagne, copiées sur les originaux par Velasquez.10. Quarante autres communiquées par des amateurs d'après des originaux

ou des mss. ou reçues de mains dignes de foi.20. Dix inscriptions diverses.21. Dessin à la plume du temple de Talavera la Vieja en 1762.22. Sur le temple du pont d'Alcantara, dédié à Trajan.

Templum in rupe Tapi superi. et Caesare plenum,Ars ubi m'iteria vincitur ipsa sua, etc.

23. Index des monnaies municipales d'Espagne.

Il. Volume in-folio couvert en parchemin et coté 339-105. II est intitulé:

Explicaciones nu ynismaticas sobre tus mcdallas ô monedas consulat-es y defamilias romanas de et gadi(ano aerario y celebrado museo inSit0 del marquesde la Cafiada cl 50r ci. Juan Thyrry, dodos u luz per et travajo y aplicazoflmisina de su hijo y heredilario el s°' d. (hiilb'rrno Thyrry... aùo I1DCCXLIIX(I74). Con notas de Zevallos.

Ce recueil de numismatique contient1. Catalogue des monnaies de la République, par ordre alphabétique des

familles.2. Lettre de D. Guillermo Thyrry à D. Pedro de Villazevallos, accompagnée

du catalogue des monnaies d'or que possédait son père.Ce « tliesoro numnierjO)' comprenait 1,780 antiques et 806 modernes, dont

83 en or.3. Description des antiquités du cabinet du marquis de Ca6ada « qu'il a fait

dessiner en 13 planches pour étre remises eu France au comte de Kaylus,avril 1761 s.

Pierres gravées, lampes, bronzes, etc. Plusieurs provenances indiquées.4. Monnaies qui manquent dans son cabinet.

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SUR QUEL9L'ES MANUSCRITS CONSERVÉS A SÉVILLE 13

5. Le médaillier cordobais de D. Pedro Leonardo de ViUazevallos, citoyen decette ville, -- 1774.

Ses fameuses collections numismatiques et lapidaires, ainsi que ses manus-crits, sont connus de tous », dit, dans ce chapitre, D. Manuel de Ayora, quiparaît en être l'auteur. Les 14 pages dont il se compose sont re m plies de détails

curieux. -6. Petit catalogue de monnaies antiques acquises par le P. Hierro.7. Index géographique des monnaies.8. Onomast hi ohorographia pop ulat'ionurn.Catalogue de monnaies antiques.9. Medallas deconocidus de cobre del crario hispanico unt.iguo de D. P. de

Villa-Zevallos.Dessins au crayon, assez grossiers, de monnaies puniques et celtibériennes.10. Medallas de oro gothicas del mismo.Quatre dessins à la plume, dont ]e curieux Léovigilde au revers Cordoba bis

optimit (lJeYss, Wisigothes, n° 10).11. Monedas imperiales del mismo.Quelques « deconocidas » et inédites à l'époque.12. Nombres y valores de las corrientes antiguas monedi.zs (hoy meciallas) de

bronce romanas estimables.Prix des monnaies romaines à l'époque.13. Numos famdiares y geograficos de bronce.14. Exp lanacion antiguo lapidea de et museo del rnismo, afio 1730.Important chapitre. Commence par un « elenehus lapideus donnant la pro-

venance de chaque inscription avec renvoi à. la description détaillée qui suit.- Légende de la plaque fixée à l'entrée du musée « Opera n]ussanea antiqui-tatumn inscriptionumn D. Petri Leommardi de Villa et Zevallos sua in aedc natalicordubensj ab eo rec&ta a. dni. 1740. » - Plan du local. - Catalogue détaillédes objets, avec leur provenance et le nom des vendeurs. - P. 192, curieuseinscription sépulcrale de Q . Marius Optatus « qui pisces jaculo capiebat. -Comme on voit, rien de plus propre que ce chapitre pour se faire une idée desmœurs des collectionneurs espagnols de l'époque.

15. Observaeiones sobre las inscriptiones y tapidos nueiamente acquisiadospor cl rnisino.

16. Une feuille de dessins de monnaies grecques, ramenées toutes au mêmemodule, suivant la coutume dn temps.

17. Note sur le musée de Gosvinus Vilembrcckius, par Sigebert Havercamp.

III. Volume in-4° ms., parchemin, non coté. L'index donne les têtes de cha-pitre suivantes

1. Tratado geografico y otros puntos de antiguedad de varios autores sevil-lanos, con noticjas dr D. .Jose lakionado y D. Martin Vasquez Siruela, y flo-drigo Caro D. Avila, sobre pueblos antiguos de la Betica.

2. Apuntes de un viaje ii Estremadura, aio 1801.3. Ynscripciones de Sevilta y sus contorno.

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HEVUK ARCHÉOLOGIQUE

4. Otras de Ytalica.5. Otras cristianas.6. Nota de varias inscripciones que tenia D. Nathan \'Vetherell en su fahriea

de curtido ilamada de Sari Diego.7. Aotiguedad, jurisdiccion y ecseencia del antiguo y moderno alcazar.8. Trozos de la historia de Sevilla escrita pur Peraza.

9. Otro sobre la alcazar y colegio major de S. Tomas,sde la Antigua,

y sobre et idolo canopo.10. Oracion gratulatoria de D. Alonso Carrillo en su recibimienlo de acade-

mico en la de historia.11. Noticias de D. Jose Maldonado Davila ailo 1671, con enmiendas posterio-

res de D. Justino Matute y Garinia.Articles sur Castilleja, Menoba, Spoletinum, etc. arec nombreuses inscrip-

tions, copies de monuments, anses damphores, etc.12. Note sur la mosaïque d'ltalica de Ni. de Laborde.Cette splendide mosaïque a complètement disparu aujourd'hui. Il en est ou il

en sera (le même des autres monuments du même genre découverts depuis àItalica, car aucune mesure n'a été prise pour les protéger.

IV. Volume in-4° coté 32, et intitulé « Varias antiguedades » par JosephMaldonado.

L Voces. .. de la have del Santo rey entre las reliquias de la iglesia de Se-villa.

Explication des mots arabes gravés sur la clé offerte au roi saint Ferdinandlorsqu'il entra dans Séville.

2. Martirio de Matidia.3. Lugares ilienses de Andalucia.4. Villa de Penaflor.6. Villa de Esparinas.7. Ciudad de Munda.Pages 61 et suivantes sont figurées Je nombreuses monnaies de lacolonia Iii-

turgitana (près Andujar.el-Viejo), parmi lesquelles deux de Néron et de Maxi-mien, imaginées par un faussaire du temps ; elles portent au revers la légendeSuperstilione chrisfianaruru deleta. On remarque aussi deux pièces wisigoth'ségalement fausses d'Egica et de Theudius. La première présente au droit uniglobe crucigère accosté de la légende IN D. N.-ESI .CA-RX-S_f_ et au reversun temple à. coupole haussé sur trois degrés, avec A-û-JLLIIVR-GI-Pl-VS.On ne connaît pas (le monnaies au nom (le Theudius, et on n'en a pas davan-tage d'Egica au nom d'llhiturgi. Elles pourraient donc figurer dans le chapitre

des Ceins faux qui clôl l'ouvrage de M. lleiss. - Page 107, monnaie douteusede Spoletinum (auj. villa d'Espartina près Séville). Ni Heiss, ni Delgado nedonnent de monnaies de cette ville; elle ne ligure pas non plus dans la des-cription des falsifications placée dans les Prolégomènes de I'ou'ragede Delgado.

ANGERS. iin'. A. BUIIIJIS ET C' a, RUE i.

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