3)L'EGLIsE VESCHAU

* * Ze- l(FEUILLETON DE L'ALS4CE DU 9 JUIN i8'Q)

PAR

M. LOUIS SPACII,ARCHIVISTE DU DÉPARTEMENT DU RASRIIIN.

P ry-

STRASBOURG,IMPRIMERIE DE PH.-Ii. DANBACH, RUE DU BOUCLIER, i

i8LO.

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L 'EGLISE D'ESCRAU

D'AUJOURD'HUI

ET L'ABBAYE D'ESCHAU

D'AUTREFOIS.

On arrive au village d'Etchau par une plaine passablement monotone ; pas le moindre accidentde terrain ; au milieu de ces champs il serait facile de se croire en Beauce. Mais l'église d'Escbaurachète l'uniformité de ces alentours ; elle porte sur l'hémicycle extérieur de l'abside l'incontes-table caractère de l'époque byzantine. De minces pilastres en grès rouge, enchassés dans le mursupportent une légère arcature , et forment quinze compartiments grAcieux. A gauche de la ported'entrée de la façade , on reconnaît encore les vestiges d'un plef n cintre muré. Dans l'intérieurdouze pilastres rustiques et carrés servent de base à des arcs en plein cintre, et divisent l'égliseen trois nefs ; mais les deux bas côtés sont d'une triste nudité , sans compter que le plafond

moderne y descend preaqu'à hauteur d'homme , écrasant ainsi par une trop grande proximitéla tète et la pensée des fidèles. Dans le côté Nord du transept se trouve relégué, derrière quel-(lues bancs , un sarcophage eu grès rouge , dont le couvercle est brisé, mais qui présente encoresur l'une de ses faces, dans l'enchassement des colonnettes et sous le trefhie qui les couronne,la trace A peine visible de peintures byzantines. A côté du sarcophage vous apercevez d'autres

témoins d'un Age reculé ce sont deux statuettes en bois peint ; l'une représente S ie-Sophie avecses trois enfants, Espérance , Foi et Charité; l'autre est une S aeVierge , tenant en ses bras l'en-fant Jeans et S t-Jean-Baptiste. En quittant ce modeste musée , placez-vous un instant au pied dumaître-autel ; suivez de 1'œl l'arrête hardie de la voûte qui forme l'entrée du choeur . et cou-venez que celte basilique champêtre , quelque modeste qu'elle soit , s'élève pat' ses proportionsbien au-dessus des humbles granges s'eplàtrées, que dans la plupart (le nos hameaux et villages

Document

II I II I lIII I I 1 I

•1on décore du nom d'église. Ces lieux ne sont pas sans quelque célébrité ; la légende et l'histoirey ont passé. Le sarcophage entrouvert , dont nous venons de donner la description , renfermaitles reliques de Sie-Sophie , et pendant sept siècles des religieuses de l'ordre de S t. Rennit chan-

tèrent de leur voix virginale vêpres et matines dans celle enceinte une belle abbaye succursale

du monastère de S' . OJile s'élevait à l'angle nord-ouest de l'église , là , où maintenant unechaumière abrite un pauvre vieillard qui conserve avec orgueil dans sa mémoire et sur le papierun plan de l'ancien état des lieux. Des biens nombreux , disséminés en Alsace et de l'autre côtédu Rhin , fournissaient aux besoins de l'église d'Eschau , et servaient à sustenter les maladesoules infirmes , qui , dans ce temps barbare , auraient été à la merci des éléments , s'ils n'avaienttrouvé auprès des couvents un asyle et un recours assurés. Notre philantropic moderne n'est qu'une

fille abàtardie de la charité monacale. (I)Quelle était l'origine de ces biens d'Eschau ? Le premier et le principal donateur fut Remy,

évêque de Strasbourg, qui avait lui-nième fondé l'abbaye (en 776 ou 77), et s'était empressé d'yétablir des chanoinesses de l'ordre de St Bénoit (2). Rewigius était te digne neveu de Ste-Odileil voulut se rendre agréable à Dieu , en a'signant ses revenus mondains à cette œure pieuse;et son exemple fut suivi par deux de ses nièces, Adale et Rodune, qui donnèrent tout leuravoir au monastère d'Eacliau , dont elles furent successivement abbesses. Un siècle et demi plustard survint la terrible invasion des Maghyars , mieux connus dans notre pays sous le nom deHongrois; l'abbaye d'F,scbau , ouverte au premier occupant, ne fut point épargnée par ces hordes

pillardes i ils la détruisirent (en 926) , et jusqu'à la tin de ce terrible t Qe siècle, époque de

transition , de gène et de malheur, Eschais resta li istement couchée dans la poussière. Vers 996enfin, l'un des successeurs de Remy ais siège de Strasbourg, l'évêque Widei'old se fit le res-taurateur d'Escbau , et aux biens-fonds légués par le premier fondateur il ajouta de nouvellespossessions. Deux autres évêques de Strasbourg , Guillaume (1028) et Heizel (1048) , puis un che-

(t) il existe dans les archives du département une Charte constatant la fondation de l'hôpitald'Escbau , près de la voie Rom a ine , à la date de 1 t 3. Voici la traduction de cette Charte « Au

nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, ltu,ehardus par lagràce de Dieu, évêque de Stras-* bourg, savoir faisons à tous présents et à venir que. l'abbesse d'Escliau , Dante Cunégonde , avec

mors assentiment et mon libre concours, après avoir conféré en conseil avec la communautétoute entière et avec les habitants assemblés dudit lieu , ont décrété et arrêté, qu'un hôpital

. serait élevé près de la voie Romaine, en dehors du susdit village, à l'effet d'héberger et deo reconforter les pèlerins de toutes parts venan t . Et elles ont décrété et livré en mème tempso pour le reconfiirt desdits pélerins, les dues de toutes les rentes et des pensions échéant au» cellier de l'abbess e , réservant toutefois les rentes annuelles de toutes les cours collingêres

et ce dans l'intérêt des emailles futures. Mais attendu que par laps de temps et mort de gens,o les conStitutiOns de cette espèce penchent facilement vers l'oubli ou tombent en désuétude par

trop grande négligence, ou sont enfreintes par la témérité des naéehans , nous avons jugé con-o venable de faire dresser cet acte manuscrit , corroboré et confirmé par l'empreinte de notre

scel , et fi-ons expresse défense, soirs peine de notre ban , s tout nos successeurs et à touteo future abbesse dudit couvent • de changer ou d'enfreindre témérairement la présente constitu-

tion. Fait l'ait rnl cent quarante. trois de l'incarnation dominicale, la sixième (le l'lndictionsous le règne de C,,umi'al Il , trèS glOrienï roi des Romains , la seconde année de notre épis-

copatet la sixèioe du roi Couraitétant présentes les saintes religieuses dudit couvent , àsavoir Erlinde , Irinengarcle , Adélaide Adelfliu%èle , Herecha, berthe, Gertrude, et d'autves en

-* cure ; étant présents les clercs Itoger, curé ; Gerumigus , chanoine ; les laiques Anshelme eto sou fils l'rédiric , et Adaltiérun.

(2) Voir dans Grandidier , (Liv. LI, pèces justiticatiae, pag. CXXX,) le texte du testament de

Rerny.

'I

5valier de Kippenhelm (vers 1160), devinrent successivement les bienfaiteurs d'Esehau ; et unebulle d'Alexandie III confirma en 1180 ces donations multipliées. C'est cette bulle dont nous allonsoffrir la traduction à nos lecteurs. L'on y retrouvera quelques-unes des formules sur lesquellesnous avons déjà insisté, en publiant la bu!le du même pape sur la prévôté d'Ittenv'iller; elles onttoutefois subi des modifications et des additions, puisqu'ici elles s'adressent à un couvent dereligieuses. Le véritable inlétét de cette Charte se trouve dans les nombreux renseignements degéographie locale. (3)

Voici au surplus ce document(:Alexsndre , évêque, serviteur des Serviteurs de Dieu, à mes bien-aimées filles en Jésus-Christ,

s Wurtrude , abbesse du monastère de SIeS,phie et de ses filles, d'Escbau , et à ses soeurs co-re-ligieusca , présenteS et futures. A tout jamais.o Le siège apostolique doit sa protection aux vierges sages, qui sous l'habit religieux, et les lampes

allumées • se préparent chastement pal' des oeuvres de sainteté à marcher au-devant du divinépoux , afin que nulle attaque téméraire ne détourne de leur dessein ces pieuses filles • et neporte sueunément atteinte à l'autorité de la sainte religion. C'est pourquoi , mes bien-aiméesfilles en JésusCLrist , notre clémence accède à vos justes demandes , et nous accueillons sous laprotection de St -Pierre et sous la nôtre la susdite église à laquelle vous êtes attachées par les liensd'un divin servage , et lui prêtons force par le privilège du présent écrit. Donc , en ce qui touchele premier point, nous statuons que l'ordre monastique , lequel au vû et eçù de tous , est établiau susdit monastère pour y suivre les préceptes de Dieu et la règle de St.Benolt, y soit maintenuînv'iulablement et à perpétuité. En outre nous voulons que toutes les propriétés, tous les bienspossédés aujourd'hui par ce même monastère en vertu de justes litres et d'après la règle cano-nique ou ceux qui pourraient, grâce à la faveur divine , lui écheoir à l'avenir par une concessionpontificale , par une largesse royale ou princière , par l'oblation des fidèles , ou par un juste titrequelconque , restent fermes et inattaquables entre vos mains et celles de vos successeurs.

Parmi tous ces biens nous avons jugé convenable (le désigner expressément , et de vous ga-rantir par notre autorité apostolique la localité même, dans laquelle est construit le susditmonastère avec toutes ses appartenances , telle que Remigius , de bienheureuse mémoire , enson vivant évêque de Strasbourg , l'a donnée par une pieuse libéralité audit monastère , intégra-lement • solidement , avec demeures , édifices, cours seigneuriales , vergers , serfs , vignoblesforêts , champs , terres , domaines, droits de moulure , pâturages , gros et menu bétail , eauxcours d'eau , et lotit ce qui tient à l'ilc d'Escbau ; l'ile dite Zuzenow , avec le sable de la grèveni, l'on recueille les paillettes d'or dans le village (le Coreklie (t) la cure avec la rente de l'égliseet la redevance du curé , à savoir trois porcs engraiaséa , trois cents brebis et trente chaponsdans le niétiic village huit livres de monnaie de Strasbourg et une obole sur les serfs tributaires;le village d'blsvilre (S) avec champs , près , moulin et toutes les appartenances ; à Birnhcim (6)trois manses; à Duonienhelin (7), une manse ; à Kcstenholz (Cbàtenois), une cour seigneuriale avecvignobles et pré , et neuf manses ; la chapelle de S'-Michel , hors de la ville de Strasbourg (8); à

(3) Pour le rapport comparé des dénominations du moven-àgc et des localités modernes, je suisle débiteur de M. le professeur Jung , bibliothécaire de la ville, qui a bien voulu, avec une rareet inépuisable euniplaisance, m'assister dans mes recherches.

(4) Aujourd'hui Ko,k , grand-duché de Bade.(3) Ørseliwilcr (Haut-Rhin).(6) Aujourd'hui détruit,(7) l)umenbeirn , détruit au 14siècle par le Rhin.(8) Près de la porte Blanche et de l'église de S0-Aurélie , encore dans l'enceinte de la ville

moderne. Cette chapelle a existé jusqu'en 1767.

6Illekirchen (lllkireb) neuf manses tributaires; dans le village de rtovlaque (Rouffach), une cour seigneu-riale avec vignobles, champs, près, moulins, serfs, l'emplacement de vingt-quatre maisons, dix-huitcharretées de blé , avec le droit y attenant ; dans le même village, un droit de corvée pendant septsemaines, avec vingt-trois mesures de vin ; l'église du même village avec quatre cinquièmes des dix.mes appartenant à la même église; quant au dernier cinquième de cette dixriie, l'évêque, réputantcette portion suffisante, vù l'opulence du village et l'immensité des dixmes, n'a octroyé que celle-làau curé de la paroisse. En outre , il s statué qu'à chaque année bissextile sur les quatre cin-quièmes des dixmes, la corporation du su,dit couvent aurait à payer dix livres, monnaie de Bâle,pour k service de l'évêque, dans la juridiction duquel le susdit village est situé. Ledit évêquepour l'amour qu'il portait aux religieuses des Saintes précitées , avait aussi décidé que , pour fraisde luminaires dans ledit couvent, on emploierait les oblations , déposées sur les autels de Rouf-faceh, les jours de l'Assomption et de la Nativité de la Ste_Vierge à partir de la neuvième heuredu premier de ces jours , et après la grand-messe du second.

«Niais après un long intervalle de temps, le susdit monastère ayant été détruit par la tyranniedes Hongrois, un évêque de , Strasbourg, de pieuse mémoire, Vinderold de nom - que Dieu

bénisse sa nyluwire - sommé par une révélation divine , releva ledit monastère, et corrobora letait louable d'un de ses prédécesseurs, en garantissant les servantes du seigneur contre les atteintesde la misère. il légua donc à la susdite église par une donation irréfragable à Gundoldesheim (9)une cour collongère avec trois manses et un moulin ; à Meienheioa une cour collongère avectrois manses et un moulin . à Vessenheina (Fessenheim) près du Rhin une cour avec plusieursserfs ; à Egesheim une cure ; à Wittenheim (10) neuf manses et la chapelle de Ste-Margueriteune manse avec quatre vigaoblesdans le village nommé Danne (Il) ; à Ufliolz (12) une cour etun vignoble avec un pré ; à Namenesheim (Nambatieim) , près du Rhin , six manses avec un port;dans le village d'Aspach (13) une cour avec deux manses ; le village de Bedendort (14) avec présforêts , serfs et trente-deux manses ; la chapelle de SI-Germain ès champs, dans l'évêché de Stras-bourg l'église du village de Kerzevclt (là) , avec les dîmes de dix-huit manses et de tout le bandudit village sur les deux rives du fleuve qui est dit Sucre (Schecre); enfin les revenus des alleuxsitués dans la même paroisse. Mais le successeur de Widerold, Guillaume (16), de bonne mémoire,évêque de l'église de Strashourg, en digne amateur du culte divin, légua, pour le repos de souàme, au monastère d'Eschau une cour seigneuriale à Achenbeim , avec le ban et les fermagesdu même village , avec vignes , prés bois, étangs, deux moulins vingt-sept manses, et l'églisede Rotbenkirchen (hors de La porte de Pierre) avec la paroisse de Sciltenhcini (Schiltiglieiin)à Vendenheim une manse ; à Albumen (17) deux manses et six arpenta de vignes; à Diefenilalena pré (le). Son successeur Ilezel , de bonne mémoire , évêque de l'église de Strasbourg, léguapour le repos de son aine à l'église d'Escbau, à Vergerslieiw (19) * une cour seigneuriale avec le

(9) Gundelheim, près de la Lauch (llaut.Rhin.)(10) Près de Mulhouse.(Il) Thann.(Il) Près de Wattweiller (FLsut.Rhiu.)(13) Près Bundabacli (Haut-Rhin.)(14) ltnUendorf (Haut-Rhin.)(là) Kcrz[eld , près de Rcnfelden.(le) Guillaume n'est point le Successeur immédiat de Widerold. A ce dernier succéda d'abord

un abbé de Reichenau , Alawic (en 959) ; celui-ci eut pour successeur l'évêque Werner (en 1001),qui commença à construire la cathédrale de Strasbourg.

(17) Village détruit, près de Dacbstein.(18) Dans le Val de Villé.(tj) Fegeraheim.

'w. -r.

7ban et les fermages du même village, et l'église avec deux portions des dixmes et la redevanceannuelle du curé de la paroisse, laquelle redevance annuelle est réglée à la tète de St-Michelpar un porc, huit pains et une mesure de vin; à la fête de la Purification de la S te-Vierge, parun seul porc, avec prés, bois, moulin, étang, douze manses, excepté toutefois le quart d'unemanse de terre salique ; treize manses censitaires et demi ; huit emplacements d'édifices à Gela-botesheim (20) huit champs payant annuellement seize deniers; puis, à Cuonengesheirn (21),deux arpents de vignes provenant du dii de St.Ricardc; les dîmes de neuf manses provenant dudon de S-AdéI,tïde, à Fgenc.sheiin (22); du don d'Annon, seigneur chevalier de Kippeniteim , deuxmanses à lmelenlieiva (23); à Mittelcuwilere (24) une vigne payant seize mesures; à Stoteshei(Stotzhelw) une cour et neuf arpents en rase campagne; à Mollesheim (25) neuf arpents devigne.

'Certes, nous voulons que personne ne se bazarde à lever les dimes ou lesprémices de voschamps récemment défrichés, que vous, cultivez de vos propres mains ou à vos frais , ni la diniedu fourrage de vos bestiaux. Qu'il vous soit permis aussi de recevoir à conversion , libres et ab-soutes , les femmes qui fuyent le siècle ; qu'il vous soit permis de les garder dans votre monas-tère sans contradiction aucune. Défendons en outre à chacune de vos soeurs, après profession faiteCD votre cloître , de quitter, sous prétexte de voeux plus étroits, ledit cloître sans la permissionde l'abbesse; et voulons que personne ne se bazarde d'accueillir, sans la caution de lettres éma-nées de vous , la soeur qui aurait rompu son han ; mais lorsqu'un interdit général pèsera sur bpays, qu'il vous soit permis de célébrer les offices divins, étant exclus les excommuniés et lesinterdits, à huis clos , à voix basse et sans sonner les cloche s .

'Mais lorsque la mort viendra te frapper, toi, aujourd'hui abbesse dudit lieu , ou telle soeurqui après toi sera revét'ie de cette dignité , que le choix de la nouvelle abbesse se fasse sansviolence , sans astuce , sans moyens subreptices , et que la religieuse élue du consentement un-anime de vos soeurs , ou par la partie la plus saine de votre communauté , vous gouverne dansla Crainte de Dieu et selon ta règle de S t .Benolt. Nous défendons à tout homme de troubler té-mérairemncnt ledit monastère, de s'emparer de ses propriétés , de les détenir , détériorer ou d'enabuser par des moyens vexatoires ; entendons au contraire que ces biens soient conservés inté-gralement à l'usage et à la libre disposition de ceux pour l'entretien desquels ils ont été cécon-dés , etant réservées cependant l'autorité (lu S I-Siège et la juridiction canonique de l'évéquc dio-césain,

«Si donc à l'avenir qnelqo'individuséculier ou laïque contrevenait sciemment ou témérairementau contenta de la présente constitution , et si admonesté une seconde et une troisième fols Il n'ex-piait son méfait par une satisfaction pleine et entière , qu'il soit déchu de sa puissance , de seshonneurs et de son rang; que pour avoir perpétué une telle iniquité, il se sache condamné parle jugement de Dieu ; que le Sacrifice du corps et du sang de notre divin rédempteur ne s'ac-complisse point pour lui , et qu'à l'article de U mort il demeure sans défense devant la Colèredivine. Mais les défenseurs des droits dudit monastère, u ne la paix de notre seigneur Jésus-Christ soit avec eux ; puissent-ils recueillir sur terre le prit, de leur bonne action , et devant lejuge , armé du glaive , trouver la paix de la sic eternt'lle.

(20) Ge[spulzheim.(ai) lunigesbeiuu ; Kintzheimn.(22) Egislit'itu.(23) lnnlcnhejm,(ti) MitIelw r (Haut-Rhin.)(2) Molsheinx

La

8ç

«Arn& Amen I Amen IAudessous de la bulle se trouvent la devise et le m000grarntne du pape. (Voy. b. d'Alex. III.Suivent les signatures , sur trois colonnes.Celle du milieu, entre la devise et le monogramme , contient les noms suivantsMoi Alexandre , évêque de l'église catholiqueMoi , Hubaldus , évêque dOstic et de Velletri ;Moi , Tiulodiinus , éujue de Porto et de St0.l1.ilûeMiii , Bernredus , évêque de Préneste;Sur la colonne à gauche se trouvent les signatures suivantesMoi , jean , cardinalprétre de S I-Jean et S t-Paul , du titre de DamasMoi , Vuirarius ,-du litre de $'-Etienne sur le mont Célius;Moi, Cothius,- du titre de Se-CécileMoi Mathias ,-du titre de St-MarcelSur la colonne à droiteMol Uyaclnthe, cardinal-diacre de S'e-Marie in CosinedinMoi , Gratianus,-de St-Cosme et de St-Damien

M I , jean , -de SLAngelusMoi , Reyuier ,- de 51-Adrien 3Moi , Mathias ,-de Sto.tlaria_Nuova.'.Fait à Tusculum, de la main d'Albert, cardinal-prêtre et chancelier de la sainte église catho-

Tique , aux Ides de loin , la 13' année de l'lndlction , l'an t 130 de l'incarnation dominicale, la

121fb année du pontificat de notre maitre Alexandre Il!, pape. (26) b

Les abbesses et leurs fillesspirituelles jouirent des biens nombreux , détaillés dans la Charteprécédente , jusqu'à l'époque de la ttéfnrinc; en 1519 , Guillaume de lionstelo, évique deStrasbourg , incorpora l'abbaye d'Escbau à la wsn,e épiscopale , et dès l'année suivante , unebulle de Paul III, confirma cette réunion. Eu 133 huit prébendaires y furent établis, et de-meurèrent jusqu'en 1608 ; sept ans plus tard le grand chapitre commence à en jouir . et fut dé-

possédé , par le terrorisule, qui pratiquait sur une immense échelle l'expropriation forcée , sansrecourir à un autre jury , qu'à son bon plaisir et à sa haine aveugle du passé.

Aujourd'hui un curé et son jeune vicaire remplissent à Escbau leurs modestes fonctions, aux

frais de (état. Mais une église , quelque déchue qu'elle soit , n'est jamais pauvre lorsqu'elle a les

souvenirs de celle d'Echsu; 01) vit du passé. Les vieux parchemins sont la gloire des églises aussi

bien que celle des anciennes ramilles. Je préférerais être curé d'Eschau , en Ahace , plutôt quede Notre.Dawe-de-LOrette • à Paria. Les pompes mondaines et le luxe des parvenus , transportésdans les lieux saints, ne remplacent point, par leur clinquant, les pierres usées par les genoux des

générations ; et les fugues muticalea d'artl . tcs payés ne disposent point aux pieuses méditations

comme le chant simple et pur de pieuses campagnardes , tel que j'en ai entendu sous les 'ieilles

voûtes d'Eacbau.

(26) Voir dans la Gallia ;hristiana ( tom V. Instrsuneir torii ul col. 474 . ) Notifia fundaiwait

et restauralianis partheaonis de llascoaia , vulgo ESC/UUr , ordinis S. Benedicti , diocesis Argen-linensis. o - Cette notice ne contient que la désignation d'une partie des biens d'Eschau. Elle est

rapportée à ïau 1060.