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Observ’ER LE BAROMÈTRE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ÉLECTRIQUES EN FRANCE

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Le baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France Observ'ER, février 2011. Ce guide réunit un ensemble d’indicateurs énergétiques et d’agrégats socio-économiques et industriels qui regroupés et analysés, présentent une photographie hexagonale précise de toutes les filières. Il présente chaque filière sous la forme d’une fiche synthétique et porte une attention particulière à la dimension territoriale en proposant un détail régional de l’état des filières suivies.

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Observ’ER

LE BAROMÈTRE 2010 DES ÉNERGIESRENOUVELABLESÉLECTRIQUESEN FRANCE

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Ce baromètre a été réalisé par Observ’ER avec le soutien financier de l’Ademe.

Directeur de la publication : Alain Liébard

Rédacteur en chef : Yves-Bruno Civel

Responsable des études : Diane Lescot

Rédacteurs : Nolwenn Le Jannic, Thomas Petitjean, Charlotte Rigaud,

Juliette Talpin sous la direction de Frédéric Tuillé, adjoint au responsable des études

Responsable des produits éditoriaux : Isabelle Roque

Rédactrice en chef adjointe : Laurence Augereau

Secrétaire de rédaction : Marie Selva-Roudon

Assistante d’édition : Carole Fossati

Conception graphique et réalisation : Lucie Sauget/Pop Agency

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SOMMAIRE

AvAnt-propos 2

Filière Éolienne 3

Filière photovoltAïque 13

Filière hydrAulique 22

Filière BiomAsse solide 32

Filière BiogAz 39

Filière inCinÉrAtion des dÉChets 46

Filière gÉothermie 51

Filière Énergies mArines 55

Filière hÉliothermodynAmique 61

pAnorAmA rÉgionAl des Filières renouvelABles ÉleCtriques en FrAnCe 66

oBservAtoires rÉgionAux 72

sourCes 74

Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

AVANT-PROPOS

Depuis plus de dix ans, Observ’ER est leleader du projet européen EurObserv’ER,un baromètre qui suit au plus près l’actua-lité énergétique et économique de toutesles filières renouvelables dans chacun despays de l’Union européenne. C’est sur la base de ce savoir-faire qu’Ob-serv’ER présente pour la première fois unbaromètre entièrement consacré auxfilières renouvelables électriques enFrance. À l’image de son modèle européen,l’ambition de ce travail est de réunir en unseul outil un ensemble d’indicateurs éner-gétiques et d’agrégats socio-économiqueset industriels qui, regroupés et analysés,présentent une photographie hexagonaleprécise de toutes les filières.Chaque filière traitée est présentée sous la forme d’une fiche synthétique. On yretrouve les énergies renouvelables élec-triques les plus développées comme l’éolien, le photovoltaïque, l’hydraulique,la biomasse solide, le biogaz et l’incinéra-tion de déchets, mais également les secteurs en devenir comme la géothermie,l’héliothermodynamie et les énergiesmarines.Une attention toute particulière a été portée à la dimension territoriale en produisant, chaque fois que cela était possible, un détail régional de l’état desfilières suivies. Ce baromètre est exclusive-ment disponible en format électronique. Ilest téléchargeable sur les sites d’Observ’ERet de l’Ademe.

Note méthodologique

Pour les indicateurs énergétiques depuissances installées ou en attente deraccordement, ce baromètre s’estappuyé sur les données du SOeS (Service de l’observation et des statis-tiques), de ERDF (Électricité réseau distribution France pour la partie conti-nentale) et EDF SEI (EDF Systèmes éner-gétiques insulaires). Pour les donnéesde production d’électricité, seuls leschiffres du SOeS ont été utilisés.Les indicateurs socio-économiquesd’emploi et de chiffre d’affaires sontissus de l’étude annuelle réalisée parl’Ademe, “Marchés, emplois et enjeuénergétique des activités liées à l’amé-lioration de l’efficacité énergétique etaux énergies renouvelables”. Pour les filières éolien et photovol-taïque, des résultats de collectes misesen place par Observ’ER, publiés respec-tivement dans “l’Atlas de l’éolien 2010”(cf. Le Journal de l’Éolien n° 7) et dans “l’Atlas du photovoltaïque 2010” (cf. Le Journal du Photovoltaïque n° 4)ont été utilisés.L’ensemble des sources utilisées estdétaillé à la fin de ce baromètre.

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7 891 GWhProduction électrique en 2009

9 585 emploisdans la filière en 2009

2,8 milliards d’euros Chiffre d’affaires dans la filière en 2009

11,1 %Part de l’éolien dans la production

électrique renouvelable française en 2009

Avec près de 10 000 MW de nouvellescapacités installées dans l’Union

européenne en 2009, l’éolien est devenula filière de production d’électricité laplus active en Europe. Pour la France, lesenjeux du secteur sont à la hauteur deson développement car au défi énergé-tique se greffe un défi économique  :créer des emplois en France. La filièreéolienne est celle qui devra porter l’es-sentiel de l’augmentation de la produc-tion d’électricité renouvelable à l’hori-zon 2020. Cependant, la tendance desderniers mois indique une baisse durythme de son développement. Faut-ildéjà craindre pour les objectifs 2020 ?

FILIÈRE ÉOLIENNE

CHIFFRES CLÉS

5 007 MWPuissance installée fin juin 2010

11 500 MW(dont 1 000 MW en mer)

Objectif de capacitésinstallées en 2012

25 000 MW(dont 6 000 MW en mer)

Objectif de capacités installées en 2020

© E

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FILIÈRE ÉOLIENNE

Le compte à rebours des 25 000 mWpour 2020 a déjà commencéFin 2009, la puissance totale éolienne ins-tallée sur le territoire français était de4 530 MW. Ce chiffre place le pays au qua-

trième rang européen en talonnant l’Italie(4  850  MW), mais loin derrière les deuxténors que sont l’Espagne (19 149 MW) et

Carte n°1Cartographie des puissances régionales en France (Chiffres juin 2010)Sources : SOeS/EDF SEI

S : Secret statistique. Cette règle s’applique lorsqu’unchiffre régional concerne moins de trois sites de pro-duction ou qu’un seul site représente plus de 85 % lapuissance totale d’une Région.

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FILIÈRE ÉOLIENNE

l’Allemagne (25 777 MW). La production dece parc a été de 7 891 GWh. Depuis la fin del’année 2009, la filière a continué de pro-gresser pour atteindre 5 007 à fin juin 2010.

L’éoLien dans Les réGionsAu niveau de la photographie régionale, lapuissance éolienne installée dépasse les100 MW dans 13 des 22 Régions métropoli-taines. La première d’entre elles est laPicardie avec 738  MW. À l’inverse, desRégions sont quasiment vierges de toutprojet. Ainsi, si l’Aquitaine et l’Île-de-Francen’ont qu’un ou deux parcs, l’Alsace est laseule Région qui n’a actuellement aucun

site éolien. Dans l’ensemble, ces territoiresne profitent pas d’un gisement éolien natu-rel particulièrement généreux et, dans lecas de l’Alsace, la Région doit faire face àl’existence d’un tissu associatif anti-éolienvirulent qui bloque le développement dumoindre projet.

La Loi GreneLLe  ii, de nouveLLescontraintes pour L’éoLienGlobalement, l’année 2009 a été relative-ment moyenne en termes de progressionde marché. 1 094 MW ont été installés, chif-

390

1 094

1 048

771

842

502145907610

48 58 134 224 369 871

1 713

2 848

3 532

4 626

5 007

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Graph. n°1Évolution du parc éolien françaisSource : SOeS

Puissance supplémentaire

Puissance cumulée

Métropole et DOM(COM non inclus)

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FILIÈRE ÉOLIENNE

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plié : aux recours contre les ZDE et les per-mis de construire s’ajouteront désormaisceux contre les autorisations ICPE.On peut noter que la disposition sur le seuilminimal de 5 éoliennes pour constituer unparc bloquerait une bonne part des projetsen attente de raccordement (plus de 60 %dans certains départements). Face à cela, le fait que le ministère de l’Éco-logie s’engage dans la loi à faire un bilan de ces mesures dans trois ans, avec unobjectif de référence d’un minimum de500 éoliennes construites par an (soit envi-ron 1 300 MW par an), ne semble pas peserlourd pour apaiser la filière.

Les différentes étapes du montaGe d’un projet éoLienLe schéma page suivante décrit le phasagedes différentes étapes d’un projet dans lecontexte administratif d’avant la loi de Gre-nelle II (donc sans l’autorisation ICPE et lesschémas régionaux climat, air et énergie).L’ensemble des procédures prend entre 32et 60 mois dans le cas d’une validation dela ZDE et de l’obtention du permis deconstruire. Sur ce sujet, une étude euro-péenne, Wind Barriers, a analysé les délaismoyens nécessaires pour l’obtention d’unpermis de construire éolien dans les diffé-rents pays de l’Union européenne en 2009.Les résultats sont très contrastés avec unécart de 8,3 mois (Finlande) à 58 mois (Por-tugal). La France se situe au-dessous de lamoyenne européenne concernant ladurée : 29,6 mois contre 42 en moyenne enEurope) mais affiche un nombre moyend’instances ou d’autorités intervenantdans le processus supérieur à ce qui estobservé globalement par ailleurs (36 ins-tances contre 18 pour l’Union européenne).

fre qui évolue peu par rapport à 2008. Plusinquiétant, la puissance supplémentaireinstallée au cours du premier semestre 2010n’a été que de 390 MW contre 564 MW lorsde la même période en 2009.Cela s’explique essentiellement par l’insta-bilité du contexte national de développe-ment de la filière au cours des 18 derniersmois. Le secteur se plaint depuis long-temps des lourdeurs administratives quipèsent sur le développement de nouveauxsites. L’atmosphère n’avait pas été apaiséeen 2009 avec l’annonce de la possibleentrée des sites éoliens dans le champ desinstallations classées pour l’environne-ment (ICPE).

La loi Grenelle II, avec son volet sur les éner-gies renouvelables, était très attendue,notamment pour simplifier les procédures.Loin de rassurer les acteurs, le texte voté enmai 2010 a plutôt ajouté de nouvellescontraintes au secteur : les sites sont désormais soumis à un clas-

sement ICPE ; les zones de développement éolien (ZDE)

devront être mises en place dans les ter-ritoires désignés par les schémas régio-naux climat, air, énergie. La création deces schémas sera pilotée par les Régionsou les préfets ;

tout nouveau site devra désormais com-porter au minimum 5 mâts (comprendre5 éoliennes) ;

une distance de 500 mètres devra êtreassurée entre les éoliennes et “touteszones destinées à l’habitation”.

Les acteurs craignent que ces nouvelles dis-positions viennent alourdir un peu plus lesprocédures actuelles. Les délais et la com-plexité du montage des projets serontaccrus et le risque de contentieux multi-

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FILIÈRE ÉOLIENNE

4 243 mW en fiLe d’attentepour être raccordéERDF publie trimestriellement l’état desfiles d’attente de raccordement. Cet indica-

teur est très intéressant car il permet d’ob-tenir une image très fiable de la puissanceaccordée mais non construite dans chaqueRégion. À fin juin 2010, le relevé de l’orga-nisme faisait état de 4  314  MW pour461 projets. Ce chiffre correspond aux auto-risations qui sont délivrées et qui font l’ob-jet d’une demande auprès d’ERDF de pro-position technique et financière pour leraccordement au réseau électrique. Ce chif-fre ne prend pas en compte les recours quipeuvent être exercés par des tiers contrele développement de projet ayant reçu sesautorisations de construction et de raccor-dement.

suivi des permis de construireet des ZdeUn suivi spécifique mis en place parObserv’ER en 2010 a identifié 272 permis deconstruire acceptés à fin mai 2010 pour lesacteurs de la filière française (268 en métro-pole et 4 dans les Dom et Com). Ce recense-

Étude de pré-faisabilité / 3 à 6 mois• Recherche d’un site• Consultation du conseil municipal

Étude de faisabilité / 12 à 18 mois• Étude d’un impact• Campagne de mesure• Analyse économique

Instruction du PC / 5 à 12 mois• Enquête publique• Commission des sites

Préparation du chantier / 6 à 12 mois• Demande de raccordement• Certificat donnant droit à l’obligation d’achat• Montage financier

Construction du chantier / 6 à 12 mois

Présentation de la ZDE au préfet

Dépôt de la demande de PC

Obtention du PC

Raccordement et mise en service

Graph. n°2Les différentes étapes du montaged’un projet éolienSources : Amorce/Ademe

Tabl. n°1Puissances éoliennes en attentede raccordement Source : ERDF

Grandes Régions ERDF

Puissanceen MW

Manche / Mer du Nord 1 516,8

Est 837,6

Ouest 665,4

Auvergne / Centre / Limousin 463,8

Méditerranée 344,6

Rhône-Alpes / Bourgogne 321,7

Sud-Ouest 164,5

Île-de-France 0

Total 4 314,4

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FILIÈRE ÉOLIENNEment permet de faire quelques calculs deprojection qui, à l’horizon 2012, montre-raient que le classement des Régions pour-rait se modifier. En effet, à cette date, laChampagne-Ardenne prendrait la tête duclassement français si tous les permisaccordés se concrétisaient. La Région dis-posera d’une capacité de 1 200 MW, devantla Picardie (1 020,85 MW), le Centre, la Bre-tagne et la Lorraine. À l’horizon 2012, les dixpremières Régions réaliseront 80,5 % de lapuissance totale contre 84 % actuellement.

La carte en page suivante détaille les ZDEvalidées actuellement sur le territoire ainsique les projets qui ont fait l’objet d’uneacceptation de leur permis de construire.

motif de refus de permisEn moyenne, on a observé en 2009 un rap-port de 2 permis de construire refusés pour5 acceptés. Parmi les causes les plus fré-quemment citées pour justifier un refus depermis de construire, on retrouve la notion“d’impact paysager” qui peut paraître sub-jective, mais qui est une réalité pour lesacteurs. Cela peut se traduire par une asso-

ciation locale qui accuse le site éolien dedéfigurer un panorama ou la décisionqu’une ferme éolienne est incompatiblesur le plan esthétique avec la présenced’un bâtiment classé dans le même périmè-tre. Enfin, il y a l’argument de la proximitéavec une zone aéronautique ou avec desradars de météo France.

L’enjeu de L’éoLien en merLa programmation pluriannuelle des inves-tissements de production d’électricité (PPI)a fixé les jalons à venir de la croissance dela filière : 11 500 MW (10 500 MW terrestreset 1 000 MW en mer) à fin 2012 et 25 000 MW(19 000 MW terrestres et 6 000 MW en mer)à fin 2020. Les objectifs de 2012 semblentdéjà hors d’atteinte. Cependant, le vérita-ble point d’horizon national se situe biensur le seuil à atteindre d’ici à 2020 et sur laparticipation des sites offshore.L’éolien en mer est un enjeu importantpour le secteur français qui, jusqu’à pré-sent, ne compte aucun site. Le tarif d’achatpour ces types de projets n’est pas suffi-samment élevé pour permettre leur déve-loppement. Pour débloquer la situation, leministère de l’Environnement s’apprête à

19,58 %

80,42 %

Champagne-ArdennePicardieCentreBretagneLorraine Languedoc-Roussillon Pays de la LoireNord-Pas-de-CalaisMidi-PyrénéesPoitou-Charentes

Tabl. n°2Tarif d’achat éolien en c€/kWhSource : DGEC

Éolien terrestre

Années 1 à 10 8,2

Années 11 à 15 2,8 à 8,2

Éolien en mer

Années 1 à 10 13

Années 11 à 20 3 à 13

Graph. n°3TOP 10 des Régions à horizon 2012Source : Observ’ER

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FILIÈRE ÉOLIENNE

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FILIÈRE ÉOLIENNECarte n°2Cartographie ZDE et projetsSource : Observ’ER

COMDOMDOM

30,5 MWCOM

0,3 MW

17 ZDE308,3 MW

9 ZDE65,5 MW

14 ZDE189,4 MW

30 ZDE290,3 MW

7 ZDE267,8 MW

17 ZDE219,5 MW

5 ZDE228 MW

3 ZDE24 MW

30 ZDE811,4 MW

14 ZDE229,3 MW

3 ZDE11,5 MW

10 ZDE261 MW

2 ZDE18 MW

5 ZDE79 MW

7 ZDE86,7 MW

18 ZDE17,7 MW

6 ZDE272,1 MW

1 ZDE0 MW

8 ZDE117 MW

13 ZDE248,9 MW

30 MW

2 ZDE77,5 MW

lancer une série d’appels d’offres visant àconstruire 3 000 MW de capacité de produc-tion d’électricité éolienne dans une dizainede zones maritimes identifiées commefavorables. La première tranche concer-nera l’installation de 600 éoliennes au large

des côtes françaises, un programme quireprésenterait 10 milliards d’euros d’inves-tissement.

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FILIÈRE ÉOLIENNE

La france rattrape son retard industrieLL’industrie éolienne française continue sondéveloppement malgré un envol tardif. Letissu industriel est composé d’un ensembled’environ 150 acteurs, TPE comme grandsgroupes, issus de secteurs d’activité variés(métallurgie, aéronautique, chantiersnavals, exploitants pétroliers en mer) etqui possèdent des savoir-faire parfaite-ment transposables au domaine de l’éo-

lien. Au niveau de l’activité de constructiondes éoliennes, la France est entrée dans lesecteur à travers les rachats respectifs parAlstom et Areva des entreprises Ecotècniaet Multibrid. Ces noms venant s’ajouter àcelui de Vergnet, acteur national histo-rique de la filière. Pour 2009, on estime à près de 9 600 le nom-bre d’équivalents emplois directs temps

Tabl. n°3Structuration de la filière éolienne françaiseSource : Observ’ER 2010

AMONT AVAL

Fournisseurs Fabricants Développeurs Maîtres d’ouvrage

B.E. techniques etenvironnementales

Maîtres d’œuvre Exploitants

≈ 25 ≈ 20 ≈ 80 ≈ 55 ≈ 75 ≈ 50 ≈ 70

Tabl. n°4Nombre d’emplois directs dans le secteur éolien en FranceSource : Ademe 2010

2007(e) 2008(e) 2009(e) 2010(e)

Fabrication, assemblage, montage des projets 6 095 7 040 8 670 10 610

Distribution, installation, exploitation des sites

490 710 915 1 190

Total 6 585 7 750 9 585 11 800(e) : estimé

Tabl. n°5Chiffre d’affaires du secteurSource : Ademe 2010

2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Fabrication des équipements 1 475 1 650 1 846 2 210

Études et installation 196 363 506 686

Total 1 671 2 013 2 352 2 896(e) : estimé

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FILIÈRE ÉOLIENNEplein dans la filière en France pour un chif-fre d’affaires de plus de 2,8 milliards d’eu-ros. Pour 2010, les estimations font état de11 800 emplois et 3,6 milliards d’activités.La France a donc su profiter du dynamismede la filière pour créer de l’emploi et de lavaleur ajoutée. Selon une étude comman-dée par l’Ademe et de SER-FEE, l’atteintedes objectifs du Grenelle de l’environne-ment se traduira, si une dynamique indus-trielle collective se met en place avec lesoutien des pouvoirs publics, par la créa-tion d’environ 50 000 emplois et représen-terait un investissement cumulé de 20 à30 milliards d’euros.

enercon, nordex, vestas et repoWer : 70 % des machines instaLLées en franceLe pointage des machines installées à finmai 2010 montre que quatre constructeursoccupent plus de 70 % du marché français.Sur la base du travail d’enquête mené parObserv’ER sur les projets en cours, le clas-sement des firmes sera appelé à changer. Àl’horizon 2012, Repower devrait occuper ladeuxième place derrière Enercon. Il est ànoter que la part des quatre premièresentreprises diminuerait, passant alors de70 % en 2010 à 63 % en 2012.Le niveau très relevé de la concurrenceinternationale en matière de fabricationd’éolienne ne permet pas aux acteurs fran-çais d’avoir les outils pour lutter sur lemême terrain que les géants danois, alle-mands ou espagnols. Pour trouver deszones de développement, ils se sont plutôtorientés vers des marchés plus spécifiques.Ainsi Vergnet, spécialisé dans les machinesrabattables au sol pour zones cycloniquess’est surtout développée dans les DOM.Depuis quelques années, l’entreprise s’esttournée vers les marchés africains et a rem-

Graph. n°4Panorama des machines installées en mai 2010Source : Observ’ER 2010

16 %Vestas

21 %Enercon

18 %Nordex16 %

Repower

10 %Gamesa

5 %Siemens

3 %GE

4 %Ecotecnia

1 %Neg Micon

4 %Autre

2 %Vergnet

Graph. n°5Panorama des machines installées en mai 2012Source : Observ’ER

13 %Vestas

22 %Enercon

13 %Nordex

9 %Gamesa

3 %Siemens

2 %GE

3 %Ecotecnia 1 %

Multibrid

1 %Winwind

1 %Neg Micon

16 %Autre

1 %Vergnet

15 %Repower

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉOLIENNEporté­ en­ janvier­ 2010­ un­ appel­ d’offresinternational­pour­l’équipement­d’un­parcéolien­de­10­MW­en­Algérie.Alstom­et­sa­filiale­Ecotècnia,­tout­en­res-tant­des­acteurs­actifs­sur­le­marché­espa-gnol,­ se­ sont­ également­ tournés­ versl’Afrique­du­Nord­et­ont­remporté­un­pre-mier­contrat­sur­le­marché­marocain­pour61 machines­qui­devront­être­installées­en2011.­Quant­à­Areva,­il­s’est­spécialisé­dansl’offshore­à­travers­le­rachat­de­Multibrid.La­principale­réalisation­est­l’équipementdu­site­d’Alpha­Ventus,­premier­site­éolienen­mer­allemand­inauguré­en­avril­2010.

Éoliennes flottantes et pales à signature rÉduite comme principaux thèmes de recherche et dÉveloppementDepuis­plusieurs­années,­l’un­des­princi-paux­thèmes­de­recherche­et­développe-ment­dans­le­domaine­de­l’éolien­est­celuides­éoliennes­flottantes.­Parmi­les­princi-pales­actions,­on­peut­citer­le­projet­WIN-FLO.­ Il­ a­ pour­ objectif­ de­ concevoir­ un­système­ complet­ d’éoliennes­ offshore­

flot­­­tantes,­dont­la­mise­en­production­et­lacommercialisation­pourraient­débouchersur­la­création­de­5 000 emplois­en­France.Ce­projet,­qui­associe­entreprises­et­cen-tres­de­recherche­et­profite­du­réseau­duPôle­Mer­Bretagne,­vise­la­mise­sur­le­mar-ché­des­premiers­produits­en­2013.Autre­projet­important­sur­ce­thème,­celuidirigé­par­la­société­lilloise­Nenuphar.­Carac-téristique­principale­des­futures­éoliennesde­ce­programme :­elle­sont­montées­sur­unaxe­vertical.­Le­projet­a­été­labellisé­par­lePôle­Mer­PACA­et­la­commercialisation­deses­résultats­est­prévue­pour­2011.L’éolien­offshore­n’est­pas­le­seul­thème­quiintéresse­ les­ projets­ de­ R&D.­ Pour­ luttercontre­les­perturbations­des­éoliennes­cau-sées­aux­radars,­la­création­de­pales­à­signa-ture­réduite­est­étudiée.­Déjà­expérimentépar­Vestas­sur­certaines­de­ses­machines,­cetype­d’équipements­est­au­centre­de­travauxfinancés­ par­ l’Ademe,­ menés­ par­ l’Onera(Office­national­d’études­et­de­recherchesaérospatiales)­ et­ associé­ aux­ industrielsPlastinov­et­EADS­Astrium.­

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

217 MWcPuissance nouvellement installée

au cours de 2009

8 625emplois directsdans la filière en 2009

1,4 milliard d’eurosChiffre d’affaires en 2009

212 GWhProduction d’électricité en 2009

En France, la filière photovoltaïquereprésente moins de 1 % de la

production électrique nationale, maisses potentialités, aussi bien énergé-tiques qu’économiques, sont fortes. Sur le plan énergétique, le pays s’est fixéun objectif de 5 400 MWc installés à fin2020. Cela permettra à la France de serapprocher de pays voisins tels que l’Allemagne qui montre la voie à suivre.

FILIÈRE PhotovoLtaïquE

CHIFFRES CLÉS

511 MWcPuissance installée à fin juin 2010

1100 MWcObjectif à fin 2012

5 400 MWcObjectif à fin 2020

© T

enes

ol

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE

La France rattrape son retardAvant 2006, le photovoltaïque en France selimitait principalement aux applicationsprofessionnelles hors réseau électrique. Lemarché annuel ne dépassait pas les 5 MWcet la filière n’était pas identifiée par lesconsommateurs comme une solution éner-gétique pertinente pour eux. Avec l’arrivéede tarifs d’achat incitatifs et la mise enplace d’un crédit d’impôt de 50 % sur leprix des équipements, le secteur a connuun décollage rapide de son marché. Lesinstallations de panneaux ont commencéà prendre une nouvelle dynamique en 2007pour croître ensuite de manière quasiexponentielle. En 2009, le secteur a atteintune puissance cumulée de 331 MWc instal-

lés (250,3 MWc en métropole et 80,7 MWcdans les DOM). À la fin du 1er semestre2010, le parc national (uniquement relatifaux installations connectées au réseau)était évalué à 510,9 MWc. La France comptealors 82 629 installations photovoltaïquesréparties en quatre secteurs d’applicationsdistincts : les applications pour résidences indivi-

duelles (≤ 3 kWc). En métropole, ce seg-ment représente 91 % du nombre desinstallations totales pour 44 % de la puis-sance.

Le segment des bâtiments collectifs etagricoles (de 3 à 120 kWc), environ 8 % du

Graph. n°1Puissance totale cumulée installée en France en MWc (Métropole + Dom)Source : SOeS 2010* juin 2010 : uniquement connecté au réseau

29,2

301,8

90,8

28,90,2 1,6 5,2

510,9

23,2

22,520,08,821,718,817,2

15,312,910,7

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 juin2010*

Hors réseau

Connecté au réseau

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE

parc métropolitain en nombre et 28 % dela puissance1.

Le segment des bâtiments tertiaires etindustriels (de 120 à 250 kWc), environ0,5 % du parc métropolitain, a mis 10 %de sa puissance.

Le segment des centrales au sol (+ de250 kWc). Une cinquantaine sont dénom-brées en France actuellement comptantpour 20 % de la puissance métropolitaine.

Pour ce dernier type de sites, un appel d’of-fres de 300 MWc a été lancé en avril 2009,avec pour objectif la concrétisation d’unedes ambitions du Grenelle : doter chaqueRégion française d’une centrale solaire. La progression récente du photovoltaïqueen France n’est pas surprenante au vu dupotentiel d’ensoleillement du pays. LaFrance lance son marché et rattrape leretard pris sur ses voisins allemands ouespagnols (respectivement 9,8 GWc et3,5 GWc de puissance installée fin 2009).Pour la période de janvier à juin 2010, lesecteur a encore progressé de 209 MWc.Ces résultats laissent à penser que le paysva atteindre ses objectifs plus rapidementque prévu. Cette bonne nouvelle est pour-tant accueillie avec scepticisme par cer-tains acteurs. Va-t-on chercher à dépasserles objectifs de 2012 et 2020 qui ne serontalors que des points de passage pour déve-lopper plus avant le secteur ou le gouver-nement va-t-il freiner la croissance du pho-tovoltaïque considérant que les effortsprincipaux ont été faits ?

2010, L’année de La nouveLLe donneLe premier ingrédient nécessaire au déve-loppement d’un secteur réside dans la sta-bilité de son contexte et la visibilité qu’elleapporte. À cet égard, 2010 n’a pas été une

année de référence. Craignant l’apparitionde pratiques abusives autour des tarifsd’achat alors en vigueur, le gouvernementa annoncé en fin d’année 2009 une révisiondes tarifs d’achat pour le début de l’annéesuivante. Cette annonce a engendré unecourse au dépôt de projets de la part desdéveloppeurs souhaitant bénéficier desanciens tarifs avant leur modification. L’officialisation des nouveaux tarifs d’achats’est finalement faite en mars 2010, et s’estaccompagnée d’un effet rétroactif pour lesinstallations mises en service après le15 janvier 2010.Une nouvelle révision à la baisse des tarifsd’achat est intervenue au mois d’août 2010avec effet au 1er septembre 2010. Unebaisse de 12 % en moyenne justifiée par laforte décroissance des marchés des prixdes matériels photovoltaïques. Si les acteurs de la filière ont bien comprisles raisons de ces modifications des condi-tions d’achat de l’électricité, ils ont tousfermement dénoncé la forme de la ré -forme : des actions réalisées sans concer-tation qui ont jeté le trouble sur le marché.La réduction intervenue en septembre der-nier et applicable dès le 1er octobre de 50 à25 % du crédit d’impôt pour les particuliersen est un nouvel exemple. En 2011, ce tauxde 25 % sera réduit de 10 % pour passer à23 %. Cette mesure, répondant à une vo -lonté plus générale du gouvernement deréduction des niches fiscales, a touché lesecteur des applications. Ce secteurjusque-là épargné par les remaniementsdes tarifs d’achat représente environ lamoitié du marché français.

1. Observ’ER a publié un atlas départemental des sitesphotovoltaïques de 100 kWc et plus dans Le Journaldu Photovoltaïque n° 4.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE

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Les résultats de l’étude pour la France met-tent en avant le coût important desdémarches administratives. Elles représen-teraient ainsi près de 19 % du coût totald’un projet photovoltaïque dans le casd’installations de petite taille (en moyenne3 kWc), et 13 % pour les projets de taillemoyenne (130 kWc). Autant d’effets qui serépercutent en définitive sur le tarifd’achat de la filière.

En 2009, la production d’électricité photo-voltaïque a été de 215 GWh. Les principalesRégions sont Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Pays de la Loire qui représen-tent à elles trois plus de 53 % de la produc-tion des 22 Régions métropolitaines.Il faut rappeler que, en plus du crédit d’im-pôt et du tarif d’achat, un peu plus de lamoitié des Régions proposent des aidesfinancières aux particuliers et/ou aux ins-tallations collectives. Cela est un moyen de

Ces nombreux ajustements sur les poli-tiques de soutien à la filière photovol-taïque pourraient avoir des conséquencesimportantes. Un ralentissement brutal descommandes peut être envisagé, annonçantune fin d’année 2010 morose.

Les nouveaux tariFs d’achatLes nouveaux tarifs de la filière, en vigueurà partir du 1er septembre 2010, sont présen-tés dans l’encadré suivant. Les tarifsd’achat valables pour les huit premiersmois de 2010 sont aussi présentés. Le sys-tème français conserve sa spécificité quiest de favoriser l’intégration au bâti.

Le programme européen PV Legal s’est pen-ché sur la part dans les coûts de produc-tion moyen du kWh en Europe qui étaitengendrée par les délais administratifs dedéveloppement des sites de production.

tarifsJusqu’au 30 août 2010

Arrêté du 12 janvier 2010C€/kWh

À partir du 1er sept. 2010

C€/kWh

Intégré au bâti

Résidentiel < 3 kWc 58 58

Résidentiel > 3 kWc 58 51

Enseignementet santé 58 51

autres 50 44

Intégration simplifiée tout bâtiment 42 37

Centrale au sol

Nord de la France 37,68 33,12

Sud de la France 31,4 27,6

DoM 40 35,2

Tabl. n°1Tarifs d’achat françaisSource : DGEC

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FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUECarte n°1Cartographie du photovoltaïque en France en 2009.Source : SOeS 2010

15,8 MWc9,8 GWh

4,7 MWc2,4 GWh

4,4 MWc2,3 GWh

1,7 MWc0,9 GWh

7,2 MWc3,5 GWh

1,8 MWc0,6 GWh

2,7 MWc1,2 GWh

13,8 MWc7,3 GWh

10,5 MWc6,8 GWh 4,6 MWc

2,3 GWh

3,8 MWc2,1 GWh

6,1 MWc3,1 GWh

4,0 MWc2,6 GWh

24,9 MWc18,7 GWh

6,6 MWc3,9 GWh

3,0 MWc1,7 GWh

30,6 MWc20,2 GWh

14,1 MWc6,8 GWh

21,2 MWc11,8 GWh

41,0 MWc32,3 GWh

30,0 MWc22,0 GWh

0,4 MWc0,3 GWh

Réunion

Guadeloupe

Martinique

Guadeloupe

11,2 MWc

Réunion

40,7 MWc

GuyaneGuyane

0,9 MWc

Martinique

14,7 MWc

mieux promouvoir une filière dans des ter-ritoires où la Région veut aider au dévelop-pement d’un tissu industriel ou écono-mique existant. On peut citer l’Île-de-Francequi commence à voir son parc photovol-taïque s’étoffer alors que cette Région, mal-

gré son potentiel (au regard du nombre detoits et de son pouvoir d’achat), a toujoursété en fin de classement.

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FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUEPrès de 3 GWc de Puissanceen attente de raccordementLe relevé trimestriel de ERDF (ÉlectricitéRéseau Distribution France) fait état de2 953,3 MWc de puissance photovoltaïqueen attente de raccordement à la date du30 juin 2010. Il est difficile d’analyser ce chif-fre, la fin de l’année 2009 s’étant illustréepar des dépôts de dossiers qui ne se réali-seront jamais. L’étude de PV Legal estimeainsi à 24 semaines le délai d’attentemoyen en France pour les installations de

petite taille (3 kWc), 28 pour les installa-tions de taille moyenne. Dans le cas d’ins-tallation de grande taille (5 MWc), ce délaipasse à 143 semaines.

Une indUstrie française activemais qUi cherche sa place sUr Un marché mondialCe schéma illustre la chaîne de valeur del’industrie du photovoltaïque en France.Des sites de production de cellules oumodules aux installateurs en passant parles bureaux d’études ou les entreprises degénie civil, la mosaïque est large. Pour la technologie silicium cristallin, seull’historique Photowatt (fondé en 1979 etaujourd’hui filiale du groupe canadien ATS)peut être considéré comme un producteurintégré. La société produit des lingots desilicium qu’elle découpe en plaquettes(wafers) pour réaliser ensuite ses proprescellules qui seront encapsulées en modules.Les autres entreprises présentes sur cettetechnologie réalisent seulement des mo -dules en encapsulant des cellules venant del’étranger. Sur la technologie couche mince amorphe,on trouve Free Energy Europe (basé àLens) qui a également une approche inté-grée en produisant ses propres cellulespuis modules. Sur les autres technologies

Nb MWc

IDF 3 542 27

Manche / Mer du Nord 7 638 165

Est 5 107 145

Rhône-Alpes / Bourgogne 15 297 328

Méditerranée 9 103 852

Sud-Ouest 10 499 811

Ouest 11 685 325

Auvergne / Centre /Limousin 5 557 300

Corse 885 227

DOM-COM 3 861 625

Tabl. n°2File d’attente Demande de raccordementphotovoltaïque à fin juin 2010Sources : EDF SEI/ERDF

Tabl. n°3Structuration de la filière photovoltaïqueSource : Observ’ER

AMONT AVAL

Silicium Wafers Cellules Modules Périphériques Ensembliers Bureauxd’études Installations Exploitations

2 2 2 ≈ 20 ≈ 65 ≈ 22 ≈ 32 ≈ 6 000 ≈ 20

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FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE

couche mince, le site bordelais de l’Améri-cain Firstsolar sera le prochain acteur quimaîtrisera complètement la production deses cellules basées sur le Tellurure de cad-mium (CdTe). À juin 2010, la capacité fran-çaise totale de production de modules attei-gnait les 574 MWc.Selon l’étude Ademe, les emplois directsdans la filière en 2009 ont doublé par rapport à 2008, passant de 4 650 à 8 625.Concernant le chiffre d’affaires, on l’estimeà 1,38 milliard d’euros pour 2009. Sur laquestion des emplois, le développement dela filière sur la dynamique actuelle permet-trait la création de 15 000 emplois supplé-mentaires dès 2012. Ces emplois seraientpour partie liés à la mise en service de nou-veaux projets industriels, aux métiers de

l’installation des équipements sur le terri-toire et aux activités d’ingénierie et d’ex-ploitation des futurs sites.

Quelle place pour l’industriefrançaise de demain ?En Allemagne et au Japon, le maintien d’unsystème pérenne de soutien au marché età la recherche a permis la création d’acteurs industriels d’envergure. En 2008,l’industrie photovoltaïque allemandeemployait 57 000 personnes pour un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros.Quelle place pour la France aujourd’hui etsurtout demain dans ce paysage très

Tabl. n°4Nombre d’emplois directs dans le secteur Source : Ademe 2010

2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Fabrication des équipements 1 240 1 970 4 620 8 475

Études et installations 0 0 30 150

Total 1 240 1 970 4 650 8 625(e) : estimé

Tabl. n°5Chiffre d’affaires du secteur Source : Ademe 2010

2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Fabrication des équipements

171 281 623 1 299

Études et installations 5 7 27 79

Total 176 288 650 1 378(e) : estimé

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUEconcurrentiel ? Le pays restera-t-il juste unmarché final pour les industriels étrangersou se donnera-t-il les moyens de jouer unrôle industriel ? La France est aujourd’hui à un carrefourquant à son avenir industriel sur la filière.Le pays a bien des atouts en main (indus-trie, recherche, réseau d’installateurs,attentes des citoyens), mais des choix doi-vent être faits pour aller chercher uneplace plus prépondérante dans l’industriedu secteur.La concurrence des matériels chinois, quise font dans des conditions de coût du tra-vail et de subventions publiques aux entre-prises impossibles à reproduire en Europe,laisse peu de place aux acteurs français.Les tickets d’entrée sur les deux principalestechnologies utilisées aujourd’hui (siliciumcristallin et les couches minces2) se chif-frent en centaines de millions d’euros pourdévelopper des sites de production, ce quiréduit de fait les candidats. Pour sortir decette situation, les efforts de R&D pour-raient représenter la meilleure planche desalut. L’activité de la recherche françaiseen matière d’énergie solaire est clairementl’un des points forts du pays. Elle s’articule

autour de pôles de compétitivité et de con -sortium au sein desquels se regroupent denombreux acteurs institutionnels ou desentreprises : l’Ademe, l’INES, l’IRDEP, le CEA,le CNRS, Cap Énergie, Tennerdis, EDF EnR,Photowatt…De manière générale, les efforts de re cher -che français sont orientés vers l’innovationtechnologique, avec deux idées précises :l’augmentation des performan ces des ma -tériels et la réduction des coûts de produc-tion. Mais, derrière ces deux lignes direc-trices, deux stratégies pour l’avenir sedis tinguent. La première est le dépôt de brevets pour sedémarquer de l’offre asiatique la plus cou-rante. L’objectif est de proposer une qua-lité de rendement, de finition et de fiabilitéqui identifie un certain matériel français etlui ouvre, au moins au niveau national, descréneaux de marché. Cela concerne lesmodules, mais également tous les autreséléments de la chaîne photovoltaïque (les

Qu’est-ce que le watt-crête ?

Le watt-crête (Wc ou Wp de l’anglais Watt-peak) est l’unité de mesure utilisée pour lafilière photovoltaïque. Elle désigne la puissance maximale d’une installation pouvantêtre fournie dans des conditions standard d’utilisation : Un ensoleillement de 1 000 W/m2. Une température des panneaux de 25 °C. Une répartition spectrale du rayonnement dit AM 1.5, correspondant au rayonnement

solaire parvenant au sol après avoir traversé une atmosphère de masse 1 kg à 45 °C.Si la température est plus élevée que 25 °C, il faut compter une perte de rendementde 0,4 % par degré.

2. Dépôt de silicium amorphe (Sia), de Tellurure decadmium (CdTe) ou de disélénium de cuivre Indium(CIS) sur un substrat principalement de verre.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE PHOTOVOLTAÏQUEonduleurs, les connectiques, etc.). Laseconde stratégie est encore plus ambi-tieuse, miser sur la rupture technologiquepour se placer d’ores et déjà sur les cré-neaux de demain. Cette posture est notam-ment celle d’Apollon Solar qui travaille àl’élaboration d’un nouveau procédé indus-triel d’encapsulation des cellules enmodules (le procédé NICE).Pour aider ces projets et faciliter le passagedes laboratoires de recherche vers le mar-

ché, se sont créés des consortiums commePV Alliance (filiale commune à EDF EnR,Photowatt International et le CEA) qui apour objectif le développement puis la pro-duction de cellules photovoltaïques à hautrendement (silicium cristallin), via uneligne de production pilote, appelée Lab-Fab. Le but est de valider et qualifier lesprocédés ou technologies issus de la R&Det les roder avant le stade de la productionindustrielle.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

61 644 GWhProduction d’électricité en 2009

3,12 milliards�d’eurosChiffre d’affaires dans la filière en 2009

87,1 %Part dans la production électrique

renouvelable française en 2009

Plus� de� 150� ans� après� ses� premiersdéveloppements,�l’hydroélectricité

constitue�la�deuxième�source�de�produc-tion�électrique�en�France.�L’exploitationde�cette�force�motrice�a�eu�un�rôle�impor-tant� de� développement� économiquepour�le�pays1,�elle�a�aujourd’hui�une�nou-velle�action�dans�la�lutte�contre�l’effet�deserre.� Cette� filière,� après� avoir� long-temps�eu�l’image�d’un�secteur�qui�n’évo-luait�plus,�va�être�appelée�à�connaîtreune�nouvelle�dynamique�de�croissance :d’ici�à�2020,�3 000 MW�supplémentairessont�attendus�pour�une�production�élec-trique�additionnelle�de�3 TWh�par�an.

1. Au début des années 1960, plus de 50 % de l’élec-tricité produite en France était d’origine hydraulique.

Filièrehydraulique

CHIFFRES CLÉS

25 557 MWPuissance installée fin 2009

+�3 000MWObjectif à fin 2020

10 425 emploisdans la filière fin 2009

© D

idie

r M

arc

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23

Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUE

Une énergie soUple qUi se développe dans Un cadreréglementaire strictS’il est bien une filière renouvelable pourlaquelle le savoir-faire français est reconnu

à l’étranger, c’est l’hydroélectricité. Le paysa été l’un des berceaux européens de sondéveloppement industriel pour, aujourd’hui,

Carte n°1Cartographie de la puissance installée et de la production pour l’année 2009 par Région.Source : SOeS 2010 (chiffres incluant le site de la Rance mais hors centrale de pompage)

DOM

t 20 MW® 0 MW £ 43 GWh

t 0,5 MW® 0 MW £ 1 GWh

t 4 MW® 0 MW £ 0 GWh

t 25 MW® 808 MW £ 819 GWh

t 101 MW® 0 MW£ 245 GWh

t 8 MW® 1 407 MW£ 7 448 GWh

t 456 MW® 10 107 MW £ 24 538 GWh

DOM

t 151 MW® 566 MW £ 2 120 GWh

t 178 MW® 365 MW £ 1 676 GWh

t 182 MW® 3 078 MW £ 10 386 GWh

t 30 MW® 133 MW £ 481 GWh

t 71 MW® 520 MW £ 568 GWh

t 17 MW® 0 MW £ 0 GWh

t 14 MW® 13 MW £ 48 GWh

t 23 MW® 255 MW £ 558 GWh

t 28 MW® 0 MW £ 112 GWh

t 20 MW® 72 MW £ 94 GWh

t 103 MW® 913 MW £ 1 361 GWh

t 29 MW® 26 MW £ 92 GWh

t 8 MW® 0 MW £ 0 GWh

t 96 MW® 1 081 MW £ 1 587 GWh

t 516 MW® 4 132 MW £ 9 322 GWh

t® 244,2 MW £ 916 GWh

t Petite hydraulique (< 10 MW)® Grande hydraulique (> 10 MW) £ Production annuelle totale

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FILIÈREHYDRAULIQUE

être représenté par des acteurs leaders mon-diaux, que ce soit pour la fabrication de tur-bines ou l’exploitation de sites.Le territoire français compte 25 557 MW depuissance, mais celle-ci étant déterminéepar l’hydrographie et le relief, les sites sontessentiellement localisés sur deux zonesgéographiques : les Alpes et les Pyrénées.Ainsi, les seules Régions Midi-Pyrénées etRhône-Alpes représentent plus de 58 % de lacapacité totale du pays. En termes de pro-duction, le secteur a produit 61 644 GWh en2009, ce qui représente 11,4 % de la produc-tion totale française et 87,1 % de la produc-tion électrique d’origine renouvelable.

Dans la filière hydraulique, il est de cou-tume de distinguer les installations enfonction de leur puissance. En la matière,c’est le seuil de 10 MW qui, en Europe, déli-

mite la petite de la grande hydraulique.Loin de s’exclure, ces deux catégories d’ins-tallation sont complémentaires à bien deségards. Si les grands barrages font l’essen-tiel de la production électrique de la filièrequi sera distribuée par le réseau nationalde transport du courant, les petites cen-trales, très décentralisées, sont plusproches des consommateurs. Souventsituées dans des zones rurales, elle peu-vent participer à les désenclaver économi-quement et évitent le transport de l’électri-cité sur de grandes distances, ce quicontribue à limiter les pertes sur le réseau.Le parc hydraulique français bouge peudepuis plusieurs années. Dans la grandehydraulique, les sites potentiels étant tousexploités, il n’y a que dans la rénovation des

Qui exploite quoi en France

En France c’est la loi de 1919 qui régit le droit de turbiner les cours d’eau. L’énergieissue de ce turbinage appartient à l’État qui la met à la disposition d’un exploitant.Deux régimes principaux régissent le droit de turbinage. Pour les installations dontla puissance ne dépasse pas 4,5 MW s’applique un régime dit “d’autorisation”, pourles installations supérieures à 4,5 MW on parle de régime par “concession”.Alors que l’autorisation est attribuée définitivement, la concession est généralementdonnée pour une durée de 75 ans.

Chiffres 2008 edF GdF Suez autres Total

Sous autorisation(de 0 à 4,5 MW)

Nombre 78 0 1 500 1 578

Puissance totale (MW) 120 0 1 500 1 620

Sous concession( > 4,5 MW)

< 100 MW (nombre) 276 34 30 340

> 100 MW (nombre) 46 13 0 59

Total (nombre) 322 47 30 399

Total (MW) 20 000 3 700 100 23 800

Source : DGEC

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUE

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centrales que les évolutions du parc peu-vent être observées. Depuis 2006, la petitehydraulique a également très peu évolué.Une enquête d’Observ’ER en 2010 auprèsdes DREAL2 du territoire métropolitainconcernant les demandes de permis deconstruire pour la filière a identifié un mou-vement de l’ordre de 5 à 10 MW en 2009. Ces chiffres de croissance sont distincts deceux affichés par ERDF concernant la filed’attente des sites pour une connexion auréseau (131 sites pour 96,4 MW). Ces don-nées ne renvoient pas à de nouvellesconstructions mais, plus largement, auxcentrales ayant des contrats d’achat se ter-minant en 2012 et qui doivent faire unenouvelle demande de raccordement. Lesdélais étant très longs, certains s’y pren-nent dès maintenant.

le respect de la continUitéde la rivièreAu cours des dernières années, la recherched'un nouvel équilibre entre intérêts énergé-tiques, économiques et environnementauxa été au cœur des débats sur la réglementa-tion de l’exploitation de la force motricedes cours d’eau. Plusieurs textes encadrentl’exploitation des sites hydroélectriquessur la gestion des débits réservés, les dispo-sitifs de franchissement des cours d’eau, lesprocédures d’instruction de nouveaux dos-siers, etc. Il y a donc un cadre réglementairestrict qui garantit que les sites ne pertur-bent pas la continuité de la vie animale etvégétale des cours d’eau.Chaque exploitant de chute est tenu de res-pecter un “règlement d’eau” tenant comptedes contraintes locales liées à la navigation,la protection contre les inondations, la salu-brité publique, l’irrigation, la vie aquatique,les paysages, le tourisme… Mis à jour à

chaque renouvellement de concession, lesrèglements d’eau tiennent aujourd’huicompte de normes environnementalesdont les plus importantes ont moins de dixans : directive-cadre européenne sur l’eau,schémas directeurs d’aménagement et degestion des eaux (SDAGE), règlement euro-péen sur la restauration de l’anguille.Au cours des quinze dernières années, plusde 800 passes à poissons ont été réaliséesen France. Toujours pour respecter la conti-nuité de la rivière et la régulation de safaune et de sa flore, un débit réservé doitêtre conservé au minimum à hauteur d’undixième du débit moyen annuel du coursd’eau. Enfin, la conception et la gestion desouvrages sont étudiées pour favoriser lepassage des sables, graviers ou galets quiconstituent le lit des rivières.

Un rôle important dansl’éqUilibre dU réseaU électriqUeL’électricité ne peut pas se stocker et leréseau doit sans cesse s’assurer que laconsommation, dont les variations à lahausse comme à la baisse peuvent être aussibrutales que rapides, est couverte par uneproduction équivalente. Sur ce plan, l’hydro-électricité présente un atout de poids enayant une bonne part de ses installations quipeuvent moduler rapidement le courantqu’elles délivrent. En effet, alors que les ins-tallations au fil de l’eau fonctionnent defaçon régulière et produisent de l’ordre de37 TWh par an, les stations de pompage-tur-binage et les barrages de lac jouent un rôleactif dans la gestion de l’équilibre entre l’of-fre et la demande et permettent de produire

2. Direction régionale de l’environnement, de l’amé-nagement et du logement.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUE33 TWh modulables. Par exemple, la chaînedes 33 barrages électriques installés sur laDurance permet de mobiliser 2 000 MW envingt minutes lors d’une pointe de consom-mation sur le réseau. Globalement, ce sonten France 5 000 MW qui peuvent être rapide-ment utilisables en quelques minutes alorsqu’il faut de 7 à 11 heures pour des centralesthermiques (gaz ou charbon).

Les perspectivesde déveLoppementIl est difficile d’imaginer que la Francepuisse remplir ses objectifs en termes deproduction d’électricité renouvelable d’icià 2020, sans compter sur la première de sesressources. Plusieurs études se sont pen-chées sur les potentiels encore exploita-bles des bassins hydrographiques dont lesplus récentes sont celles réalisées parl’Ademe et les agences de l’eau3. La cartesuivante présente les différents potentielsidentifiés en fonction de leur caractèremobilisable. Sur les 50 TWh identifiés,8 TWh sont mobilisables sans contrainteset 14 autres avec des contraintes réglemen-taires. La seule optimisation des sites exis-tants représenterait un gain de 2 TWh.Le plan de relance de la filière consécutifaux discussions menées lors du Grenelle del’environnement a mis en avant deux axesprincipaux de développement : la création de nouvelles installations pour

l’essentiel au fil de l’eau. La petite hydrau-lique dispose d’une réserve de développe-ment comprise entre 2 et 3 TWh. Ce poten-tiel est essentiellement localisé dans lesAlpes et le Sud-Ouest de la France ;

la modernisation des installations exis-tantes, notamment à travers ce que l’onappelle la reconception4.

Globalement, le Comité opérationnel sur

3. Études faites dans le cadre de l’élaboration desschémas directeurs d’aménagement de gestion deseaux (SDAGE).4. Le remplacement d’une ancienne turbine par uneplus moderne sans que cela affecte les infrastructureset en conservant le maximum d’éléments existants.Pour le moment, ces projets de reconception ne sontrentables que sur les installations de grandehydraulique, car ils nécessitent des études spécifiquescoûteuses.

Potentiel non ou très difficilement mobilisable

Potentiel mobilisablesans contraintes ou sous conditions réglementaires strictes

Potentiel lié à l’équipement et l’optimisation

Adour-Garonne3963 MW13,2 TWh

Artois-Picardie335 MW1,6 TWh

Seine-Normandie732 MW3,1 TWh

Rhin-Meuse804 MW3,5 TWh

Loire-Bretagne687 MW2,3 TWh

Corse320 MW1,1 TWh

Rhône-Méditerranée7278 MW28,4 TWh

Carte n°2Potentiel hydroélectrique par bassinhydrographiqueSource : MEEDDAT 2008

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUE

les énergies renouvelables du Grenelle pré-voyait une production supplémentaire de7 TWh pour 2020 ; la programmation pluri -annuelle des installations de productionde 2009 a réduit cet objectif à 3 TWh.

Le renouveLLementdes concessions commeaiguiLLon à La fiLièreUne autre possibilité pour le développe-ment de la puissance hydraulique enFrance va s’ouvrir avec le renouvellement

des concessions qui arrivent à échéance.Aujourd’hui, 95 % du parc national est sousle régime de la concession (voir encadrépage 24). À l’échéance des 75 années de l’at-tribution, c’est à l’État que revient le droitde décider de son renouvellement. Jusqu’àprésent, le renouvellement était automa-tique avec un “droit de préférence” pour letitulaire en place. À la suite d’une interven-tion de la Commission européenne, qui

Tabl. n°1Les premières concessions remises en jeuSource : DGEC

Nom de la concession Cours d’eau département Puissance(MW)

Fin deconcession exploitant

Sautet-Corderac le drac 38/05 110 déc. 2011 edF

lac MortMoret

Grand-rif etaffluents

38 20 Fév. 2012 edF

lassoula/Tramezaygues

Nestes deCaillaouasClarabide

et lapes

65 56 avril 2012 Shem

Brommat la Truyère 12/15 497 déc. 2012 edF

Sarrans la Truyère 12/15 203 déc. 2012 edF

haute-dordogne la dordogne 15/19/63 470 déc. 2012 edF

Vallée d’Ossaule Gave

d’Ossau etaffluents

64/65 274 déc. 2012 Shem

Geteule Gaved’Ossau

64/65 13 déc. 2012 Shem

Castetle Gaved’Ossau

64/65 2 déc. 2012 Shem

rophemel la rance 22 6 déc. 2012 Shem

Thuès la Têt 66 8 déc. 2012 Shem

Olette la Têt 66 11 déc. 2012 Shem

Cassagne etFontpedrouse

la Têt 66 19 déc. 2012 Shem

Bissorte l’arc 73 883 déc. 2014 edF

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUEconsidérait cette pratique comme uneentrave à la libéralisation du marché, et dufait qu’EDF soit passé du statut d’orga-nisme public à celui de société anonyme, ladonne a changé. Dorénavant, c’est une pro-cédure de mise en concurrence qui devraêtre suivie pour tout renouvellement deconcession. Après le traitement de sites detoute petite puissance, les choses sérieusescommenceront prochainement avec unensemble de centrales totalisant 2 700 MWdont les concessions arrivent à échéanceentre 2012 et 2014. Dans ce contexte, l’Étata jugé judicieux et plus efficace de regrou-per au sein d’un unique appel d’offres lesconcessions situées sur un même coursd’eau, quitte à devancer la date de renou-vellement de certaines d’entres elles5.Ainsi, d’ici à 2014, c’est une puissance équi-valente à 5 300 MW, soit plus de 20 % duparc national, qui pourrait changer demains. Les concessions échues entre 2015et 2025 formeront ensuite un deuxième lotde 6 000 MW.

Les offres seront jugées selon trois cri-tères6 : l’efficacité énergétique de l’exploi-tation, la gestion de la ressource en eau(environnement, sécurité, santé) et les pro-

positions économiques et financièresfaites à l’État. En d’autres termes, il faudraaméliorer la production, en puissance installée et en énergie fournie, afin decontribuer à l’objectif de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de laconsommation nationale d’énergie finaleen 2020.

des acteUrs indUstriels nationaUx présents à chaqUeéchelon dU secteUrLes acteurs français sont très présents toutau long de la chaîne d’activité de la filièrehydroélectrique. Côté amont et fabricationde turbines, le leader mondial en la matièreest Alstom Power Hydro. Bien qu’unegrande partie de sa production ait été délo-calisée au cours des années passées, sonsite grenoblois emploie encore 450 per-sonnes dans la R&D, les études et l’ingénie-rie. Parmi les autres acteurs opérant enFrance, ont peut citer Bouvier hydro quifait aujourd’hui partie du groupe autri-chien VA Tech ou Mecamidi spécialisé dans

Tabl. n°2Structuration de la filière hydraulique françaiseSource : Observ’ER

aMONT aVal

Fabricants de turbine

Fournisseurs dematériel électrique

spécifique

Fabricantsde conduites

forcées

B.e. techniques et conseils

Géniecivil exploitants

≈ 15 ≈ 10 ≈ 5 ≈ 30 ≈ 10≈ 1 700

dont seulementune dizaine de

grande taille

5. Moyennant indemnisation pour l’exploitant.6. La procédure de mise en concurrence est décritedans un décret du 26 septembre 2008.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUEles turbines de moins de 30 MW. L’ensem-ble du secteur d’activité de la conceptionet fabrication de turbines en France estévalué à environ 413 millions d’euros en2009. Plus en aval de la filière, plusieurs bureauxd’études ont exporté le savoir-faire fran-çais à l’étranger. C’est notamment le cas deSogreah (Société grenobloise d'études etd’applications hydrauliques créée en 1955)qui représente environ 1 000 salariés et unchiffre d’affaires de 10 M€ dont 20 % dansl’hydraulique. Avec sa chaîne industrielle complète, laFrance se situe comme un acteur impor-tant de l’hydraulique au niveau mondial.Selon une étude de l’Ademe, les expor -

tations d’équipements ont représenté67,3 millions d’euros en 2008. Cette mêmeétude estime à 1 620 le nombre d’emploisliés à cet activité d’export, se répartissantentre les emplois dans le génie civil 64 %, lafabrication d’équipements 22 %, et lesbureaux d’études 14 %.

Concernant l’activité d’exploitation dessites, qu’il s’agisse de la grande ou de lapetite hydraulique, il est plus difficile de lacerner en termes de chiffre. Aujourd’hui, ondénombre une dizaine de gros exploitantsdont le principal est EDF. On peut égale-ment citer la CNR ou la SHEM (anciennefiliale de la SNCF et aujourd’hui dans legiron de GDF-Suez). À côté de ces grandes

Tabl. n°3Nombre d’emplois directs dans le secteur de l’hydroélectricité en France en 2009Source : Ademe 2010

2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Fabrication,ingénierie et R&D

790 1 090 1 285 2 125

Exploitation des sites 8 300 8 300 8 300 8 300

Total 9 090 9 390 9 585 10 425(e) : estimé

Tabl. n°4Chiffres d’affaires du secteurSource : Ademe 2010

2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Fabrication des équipements

195 261 318 413

Études et installation 2 421 2 504 2 768 2 714

Total 2 616 2 765 3 086 3 127(e) : estimé

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUEentreprises existe une multitude de petitsproducteurs qui, souvent, n’exploitentqu’une seule centrale. L’Ademe évalue à8 300 le nombre d’emplois liés à la produc-tion d’énergie hydraulique pour un chiffred’affaires de 2,7 milliards d’euros.

réhabilitation et environnementaU cœUr des recherchesDans le bassin grenoblois, plusieurs pro-grammes de recherche labellisés par lepôle de compétitivité Tennerdis visent àtrouver des solutions de réhabilitation etde reconception pour des installations degrande hydraulique vieillissantes. Objectif :augmenter le rendement et la productionen ne modifiant pas l’environnement. Plu-sieurs partenaires travaillent en synergie,comme EDF-CIH, INP Grenoble, CNR, So -greah ou encore Alstom Hydro qui possèdel’un des plus grands centres de R&D surl’hydroélectricité à Grenoble. Face auxdiminutions de stock d’anguilles dans lesrivières, des producteurs d’électricité (EDF,GDF-Suez, Shem, CNR, France-Hydroélectri-cité) ont signé un accord-cadre avec l’Officenational de l’eau et des milieux aquatiques

(ONEMA) et l’Ademe fin 2008. D’un montantde 5 millions d’euros, ce programme derecherche porte sur les possibilités de fran-chissement des ouvrages par les jeunesanguilles, l’impact des ouvrages lors de lamigration des anguilles adultes, les tech-niques permettant de réduire cet impact,la prédiction des pics de migration ouencore l’acquisition de techniques demonitoring innovantes.

différentes technologiesadaptées à toUs les typesde coUrs d’eaUIl existe 4 différentes technologies d’hydro-électricité pour pouvoir répondre aux mul-tiples caractéristiques géographiques descours d’eau.

Les centraLes de LacCes centrales exploitent une retenue d’eaucréée par un barrage. Une fois libérés, lesflux sont acheminés vers des turbinessituées en aval du barrage. Cette technolo-gie est très réactive et souvent utilisée enpériode de pointe de consommation. La capacité installée de ces ouvrages est de

Tarifs d’achat hydraulique

Le dernier arrêté fixant les tarifs d’achat de l’électricité hydraulique par les installationsde moins de 12 MW est daté du 1er mars 2007. Il fixe l’achat à 6,07 c€/kWh, auxquelss’ajoutent des primes comprises entre 0,5 c€ et 2,5 c€ pour les petites installations etune prime à la régularité de la production. Mais cet arrêté ne fixe plus de période detemps, contrairement aux contrats signés en 1997 qui étaient alors sur une durée de 15ans, et ceux signés en 2001, qui l’étaient pour une durée de 20 ans. En 2012, les contratsdits 97 arriveront donc à échéance, et les concessionnaires devront alors demander unnouveau contrat d’achat, ou vendre leur kilowattheure sur le marché libre.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREHYDRAULIQUE

9 000MW répartie sur une centaine de sitesen France.

Les centraLes au fiL de L’eau Comme leur nom l’indique, ces siteshydrauliques ne disposent pas de possibi-lité de stockage de l’eau en amont. La pro-duction se fait en continu en suivant ledébit du cours d’eau. Cette technologien’est pas aussi aisément mobilisable queles centrales de lac et l’on considère que lamoitié des 7 600MW en service sont garan-tis au cours de l’année. Ces centrales sontles plus importantes, on en dénombre envi-ron 2 000 dont une grande partie (85 %)sont des sites de petite puissance (moinsde 10 MW).

Les centraLes d’écLuséeCette technologie se situe entre les deuxdécrites précédemment. Sa caractéristiqueest d’avoir un réservoir en amont d’unetaille intermédiaire qui permet de stockerune partie des flux d’eau selon les cyclesjournaliers. Aux heures les moins chargéesen consommation de la journée, ces cen-trales stockent des réserves d’eau pourpouvoir les libérer au moment de pointe.Ici, les périodes d’accumulation sont rela-tivement courtes (de l’ordre de deuxsemaines). Les centrales d’éclusée repré-sentent 4 200 MW pour environ 150 instal-lations.

Les stations de transfert d’énergie par pompage (step)Le principe de ces centrales est de pomperl’eau d’un bassin inférieur lors des heurescreuses de consommation pour ensuite laturbiner lors de périodes de pointe. Il y a4 500 MW de puissance relative à cettetechnologie répartie sur une dizaine desites. L’électricité produite par ces installa-tions n’est pas considérée comme renouve-lable dans la mesure où la remontée del’eau préalable au turbinage consomme del’électricité du réseau donc essentielle-ment nucléaire. Le pompage-turbinagepeut également se faire entre deux éner-gies renouvelables. Notamment quand laproduction éolienne est excédentaire et vaservir au pompage pour l’alimentation desréserves hydrauliques. Cette piste estnotamment développée chez nos voisinssuisses.

Graph. n°1Répartition du parc français par type de siteSources : France-hydroélectricité / ERDF

30 %Centralesau fil de l’eau

16 %Centralesd’éclusée

36 %Centralesde lac

18 %STEP

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

1 642 GWhProduction électrique en 2009

1 280 emploisdans la filière fin 2009

La biomasse solide, comme le biogaz,la biomasse liquide et l’incinération

de déchets, est une filière qui fait partiede la grande famille énergétique réuniesous le terme générique de biomasse. EnFrance, cette filière est essentiellementutilisée pour des usages thermiques plu-tôt qu’électriques. Si la valorisation élec-trique possède un potentiel qui permet-trait d’augmenter significativement lerôle de la filière, la politique de soutienmenée depuis 2003 par le gouvernement,reposant sur des appels d’offres, n’a pasencore prouvé son efficacité.

FILIÈRE BIomassE soLIdE

CHIFFRES CLÉS

265 MWPuissance installée fin 2008

189 millions d’eurosChiffre d’affaires dans la filière fin 2009

© Emman

uel Thév

enon

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE BIOMASSE SOLIDEUn potentiel à mieUx exploiterLa filière biomasse solide est essentielle-ment constituée de bois et de déchets debois, mais également d’autres matièresvégétales et animales solides (pailles, rési-dus de récoltes, etc.). La France possède le3e parc forestier européen, avec 15,71 mil-lions d’hectares de forêt recouvrant 28,6 %de son territoire. Son bilan énergétique àpartir de l’énergie biomasse, et même duseul secteur du bois énergie, place le paysparmi les premiers en Europe (2e rang der-rière l’Allemagne). Cependant, l’utilisationde ces ressources pour la productiond’électricité suscite encore des réticenceset le parc de production nationale estmajoritairement constitué de centrales decogénération papetière, fonctionnant sur-tout sur l’exploitation des liqueurs noires(voir encadré ci-dessous). En 2008, la puissance totale installée enFrance pour la filière biomasse solide s’éle-vait à 265  MW pour une production de1,64 TWh. Pour 2009, les chiffres de puis-sance installée ne sont pas encore disponi-bles, en revanche, les premières évalua-tions de la production donnent 1,64 TWh,soit un recul de 6 % par rapport à l’annéeprécédente. Ce phénomène est essentielle-ment dû à la baisse de l’activité des pape-

tiers engendrant des résidus à valorisermoins volumineux.L’état de développement de la filière pourla production électrique n’en est qu’à sondébut, surtout lorsqu’on le compare à ceuxde nos voisins européens. En 2009, laFrance se classait ainsi au 14e rang euro-péen en termes de production électrique àpartir de biomasse solide, loin derrière l’Al-lemagne (11,4 TWh) et la Suède (10,1 TWh).

Une politiqUe d’appel d’offres qUi cherche les bonnes modalitésPour chercher à faire sortir de terre de nou-veaux sites, l’État privilégie depuis 2003 lerecours aux appels d’offres. Cet outil permetde garder un contrôle sur les projets, notam-ment sur leur efficacité énergétique, etd’éviter les conflits d’usage avec les indus-tries du papier et du panneau sur la ques-tion des ressources utilisées. Bien que l’ob-jectif soit louable, au regard du nombred’installations développées sur les der-nières années, cette stratégie fut un échec.Sur les 14 dossiers retenus par la Commis-sion de régulation de l’énergie lors du1er appel d’offres, dit CRE1, en 2005, seuls 5 ont abouti au 1er janvier 2010. Tous les

Les papetiers font feu de tout bois

Les papetiers sont des acteurs importants de la production d’électricité d’origine bio-masse solide. Ils exploitent pour cela des sous-produits de leur procédé industriel (lesécorces, les liqueurs noires issues de la dissolution de la lignine lors de la fabricationde la pâte à papier), mais également des achats spécifiques de biomasse destinée àproduire de l’énergie (plaquettes forestières, broyats de palettes, etc.).

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE BIOMASSE SOLIDE

projets sont issus de l’industrie papetière.En 2008, un deuxième appel d’offres futorganisé (CRE2) et 22 projets étaient rete-nus. Deux ans plus tard seulement, deuxsites étaient concrétisés  : la centralegéante de 69  MWe située sur le site dupapetier Smurfit Kappa à Biganos, enGironde, et celui de Bio Énergie Lozèrepour 7,5 MWe, à Mende. Un troisième pro-jet, celui de Saipol à Grand-Couronne(9 MWe), est en cours de construction. Il està noter que le site de Biganos représente leplus gros investissement pour la produc-tion biomasse énergie jamais réalisé enFrance. 147,5 millions d’euros pour une cen-trale qui consommera chaque année500 000 tonnes de déchets de bois et assu-rera l’emploi de 18 personnes sur le site et71 pour son approvisionnement.Deux principaux problèmes sont à l’originedes retards ou des annulations des projetsissus des deux premiers appels à proposi-tions. Le premier a trait à l’approvisionne-ment en matière première des sites. Unecogénération de 5  MWe peut demanderjusqu’à 100 000 tonnes de biomasse par an,soit 10 semi-remorques par jour. Les appelsd’offres CRE1 et CRE2 exigeant des puis-sances minimales respectives de 12 MWepour les grands projets et dans une four-chette de 5 à 9 MWe pour les plus petits, oncomprend la complexité logistique de l’or-

ganisation de leur approvisionnement.Le second obstacle est lié aux rendements.Les deux premiers appels d’offres privilé-giaient le développement d’installationsbiomasse en cogénération en associant deforts rendements à une taille importantedes sites. Pour beaucoup d’industriels dusecteur, ces exigences se sont révélées tropcontraignantes. Atteindre des taux d’effi-cacité électrique élevés est difficile dansdes installations où le rendement estréduit du fait de la cogénération. De telsniveaux de puissance électrique rendentcomplexe la valorisation de la chaleur cor-respondante pour parvenir à une efficacitéénergétique optimale. Par exemple, unecentrale de 5  MWe produit en chaleurl’équivalent des besoins de 4 à 5 000 loge-ments. Il n’est donc pas évident d’avoir àproximité la possibilité de valoriser unetelle quantité d’énergie thermique.Des exigences trop strictes ou mal éva-luées ont donc eu tendance à freiner ledéveloppement de nombreux petits pro-jets qui présentent l’avantage d’avoir unedimension locale, d’être près des petitesindustries en milieu rural et de limiter ainsil’impact carbone dû au transport.La Commission de régulation de l’énergie arevu ses critères d’éligibilité et a baissé le

appel d’offres Résultats Nbre de projets retenus/dossiers déposés *

Puissanceretenue (mW)

Prix d’achatmoyen (€/mWh)

CRE 1 (2003) Janvier 2005 14 / 23 216 86

CRE 2 (2006) Juin 2008 22 / 56 314 128

CRE 3 (2009) Janvier 2010 32 / 106 250 145

*hors projets biogaz

Tabl. n°1Bilan des trois premiers appels d’offres de la CRESource : CRE 2010

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE BIOMASSE SOLIDE

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seuil minimal de puissance électrique dutroisième appel d’offres à 3 MWe. Consé-quence directe : 106 dossiers de candida-tures ont été déposés (au lieu de 56 pourCRE2), et 16 des 32 projets retenus ont unetaille comprise entre 3 et 5 MWe pour une

Carte n°1Carte des projets retenus dans l’appel d’offres CRE3Source : CRE

Gastec4,9 MW

Dalkia6,7 MW

Bioénergie9,9 MW

UEM9,5 MW

Seven6,4 MW

Dalkia10 MW

EO24,1 MW

Carbonex3,3 MW

Biomelec3,4 MW

Papeteries deClairefontaine3,3 MW

Eggerpanneauxet décors15,3 MW

AlpesÉnergie Bois3,6 MWMoulin Bois

Énergie3,3 MW

EO2 Auvergne4,1 MW

Biomasse Énergiede Commentry14,9 MW

Sociétéde distributionde chaleurde Limoges7,5 MW

ScieriePiveteau3,4 MW

SaemlSotraval5,6 MW

BiomasseÉnergie d’Alizay4,9 MW

CogénérationBiomassed’Estrées-Mons13 MW

Brenil Énergie5 MW

Cofely4,0 MWFarges

3,4 MW

SPE SDL3,4 MW

Dalkia10,4 MW

Dalkia7,5 MW

Dalkia7,5 MW

Dalkia7,5 MW

Bioère23 MW

Biomelec3,4 MW

ABC4 MW

Siat-Braun4,8 MW

puissance totale de 266  MWe. Celaconfirme le potentiel de projets en cogéné-ration bois de petite taille qui peuvent êtrecomplémentaires des grands projets pape-

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FILIÈRE BIOMASSE SOLIDE

tiers  : 50  MWe à Alizay (Eure), 23  MWe àMimizan (Landes). Le prix moyen de l’élec-tricité proposé est de 145 €/MWh contre128  €/MWh pour les projets CRE2 et86 €/MWh pour les CRE1.Un quatrième appel d’offres a été lancé enjuillet 2010 pour une puissance supplémen-taire maximale de 200 MWe. Les contratsseront conclus pour une période de vingtans et les résultats devraient être connusfin février  2011. Le point notable de cedernier appel d’offres est à nouveau unetendance à l’augmentation des taillesrequises, puisque le seuil minimal grimpeà 12 MWe. Cette volonté réaffirmée du gou-vernement de favoriser les centrales degrande puissance se retrouve dans lestarifs d’achat mis en place pour la filière.L’arrêté du 28 décembre 2009 a plus quedoublé le tarif d’achat pour les installa-tions de cogénération de puissance com-prise entre 5 et 12 MWe. Celles-ci peuventdésormais obtenir un tarif variant de 12,5à 17,5  c€/kWh. Le tarif de base est de4,5 c€/kWh, auquel s’ajoute une prime de8  c€/kWh selon la biomasse utilisée etune prime allant jusqu’à 5 c€/kWh selonl’efficacité énergétique de l’installation (lemi nimum est de 50  %). Les centrales depuissance inférieure à 5 MWe restent can - tonnées au tarif d’achat établi en 2002, àsavoir 4,9  c€/kWh, auquel s’ajoute uneprime en fonction de l’efficacité énergé-

tique comprise entre 0 et 1,2 c€/kWh. Pourbeaucoup d’acteurs industriels du sec-teur, ce niveau est jugé rédhibitoire pourpouvoir permettre la réalisation de sitesde taille inférieure à 5  MW. Le modèleallemand est cité en exemple. Plus de2 000 centrales de cogénération de 0,2 à3 MWe ont été installées depuis cinq ansgrâce à la mise en place d’un tarif attractif :11,67 c€/kWh pour les installations de puis-sance inférieure à 250  kW, 9,18  c€/kWhpour les installations de 250 à 500 kW et7,79  c€/kWh pour les installations de500 kW à 5 MW.Pour les industriels, le développement de lafilière biomasse solide comme source d’élec-tricité ne pourra se faire sans la révision dutarif d’achat à destination des centrales decogénération de faible puissance.

Une indUstrie électriqUebien strUctUréeContrairement à la valorisation thermiquedu bois, la partie électrique de la filière estle fait d’un nombre réduit d’acteurs. Ilexiste une quinzaine d’industriels spéciali-sés dans la fabrication de chaudières à boisélectriques. Les principaux Français sont legroupe CNIM et sa filiale Babcock, lessociétés Stein (Haut-Rhin) et Weiss (Haute-

Tabl. n°2Tarifs d’achat obligatoires de l’électricité issue de la biomasseSource : DGEC

Installationsde 5 à 12 MWede puissance

4,5 c€/kWh + prime de 8 c€/kWh selon la biomasse consommée + prime de 0 à 5 c€/kWh selon efficacité énergétique

Arrêté du28 décembre 2009

Installationsde moins de 5 MWede puissance

4,9 c€/kWh + prime de 0 à 1,2 c€/kWh selon efficacité énergétique

Arrêté du16 avril 2002

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE BIOMASSE SOLIDE

Savoie) et le géant de l’énergie Alstom quel’on retrouve également dans la fabricationdes turbines. Parmi les sociétés étrangères,l’une des plus importantes est Metso Poweren Finlande. Areva doit également êtrecitée, car, si l’entreprise n’est pas engagéesur des opérations en France, elle est enrevanche très présente à l’étranger dansl’ingénierie, le financement et le dévelop-pement de sites biomasse électrique (Inde,États-Unis).Le développement et l’ingénierie des cen-trales électriques biomasse sont souventréalisés par des exploitants de chauffagetels que Cofely, Dalkia ou Soccram. Cesentreprises proposent également d’ex -

ploiter les sites qu’elles développent etsont très présentes à l’export. L’exploita-tion des autres centrales est le fait d’entre-prises qui, sur la base de leur activité pre-mière, ont installé le site de productionélectrique biomasse : typiquement les pa -petiers.Dans son étude annuelle sur les marchés etl’emploi dans les énergies renouvelables etl’efficacité énergétique, l’Ademe évalue à189 millions d’euros le chiffre d’affaires dela partie construction et installation descentrales électriques en 2009 pour environ1 280 emplois.

Tabl. n°3Structuration de la filière électrique biomasse solideSource : Observ’ER

amoNT aVaL

Constructeurs de chaudières à bois Constructeurs de turbines développeurs Exploitants

≈ 15 ≈ 10 ≈ 10 ≈ 40

Biomasse forestière : mobiliser les propriétaires

Selon une étude récente de l’Inventaire forestier national (IFN), du centre techniqueFCBA et Solagro, les espaces forestiers et bocagers français peuvent fournir quelque20 millions de m3 de bois supplémentaires par an pour des usages énergétiques dansla décennie à venir (en plus des quantités consommées pour les usines de papier etde panneaux, les chaufferies existantes et les particuliers). Ces 4,5 Mtep/an disponi-bles pour de nouvelles centrales électriques ou thermiques à biomasse seraient com-patibles avec les objectifs du Grenelle supposant une mobilisation de 0,6 Mtep/an enmoyenne sur la période 2006-2020. Cependant, pour atteindre cet objectif, un impor-tant effort de gestion des terrains délaissés par leur propriétaire est nécessaire. Danscertaines Régions comme la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais ou PACA, une ten-sion sur la ressource pourrait apparaître si plusieurs grands projets émergeaient. Lesindustriels du papier et du panneau dénoncent déjà des difficultés d’approvisionne-ment en raison de la montée en puissance du bois énergie.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE BIOMASSE SOLIDER&D : toRRéfaction et gazéification en ligne De miReAvec le Programme national de recherchesur les bioénergies (PNRB, 2005-2007) puisle programme Bioénergies (2008-2010),l’Agence nationale de la recherche (ANR) ainitié une multitude de projets impliquantdes laboratoires de recherche (CNRS, CEA,Insa, Inra, Cirad, IFP...), des instituts tech-niques et des entreprises. Ces projets por-tent sur l’élargissement des ressources bio-masse (agriculture, forêts de montagne...)et sur la conversion par voie thermochi-mique ou biologique afin de produire desbiocarburants de seconde génération, del’électricité ou de la chaleur. Par exemple,le programme Regix, terminé début 2010, apermis de caractériser les cultures lignocel-

lulosiques et de conclure à un coût de miseen œuvre proche de celui de la plaquetteforestière. D’autres programmes ont portésur la préparation de la biomasse pour laconcentrer énergétiquement : pyrolyse, tor-réfaction pour une injection sous pressiondans un gazéifieur ou système de co-com-bustion. Les partenaires du programme Pre-biom (coordonné par l’IFP) ont inauguréleur unité pilote de torréfaction de bio-masse à Pau en janvier 2010. Enfin, le pro-gramme européen Lift Off porte sur lagazéification étagée. Il doit aboutir à laconstruction d’une installation de cogéné-ration de 2,5  MWth au Danemark (il im -plique le Cirad et l’École des mines d’Albi-Carmaux).

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

846,4 GWhProduction électrique en 2009

87 MWPuissance électrique

en attente de raccordementAujourd’hui, l’essentiel de la produc-tion électrique issue du biogaz vient

des installations de stockage de déchetsnon dangereux (décharges). Même si cesecteur possède encore un potentiel dedéveloppement, l’essentiel des nou-veaux gisements est lié à la méthanisa-tion des déchets de l’industrie agroali-mentaire, des ordures ménagères et desdéchets agricoles. C’est avec la sortieprochaine des nouveaux tarifs d’achatde l’électricité que la filière devraitconnaître un véritable décollage.

Filière biogaz

CHIFFRES CLÉS

164,8 MWPuissance installée à fin juin 2010

210 millions d’eurosChiffre d’affaires

dans la filière en 2009

© M

on

tpel

lier

Ag

glo

mér

atio

n

905 emploisdans la filière en 2009

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREBIOGAZ

Un géant en sommeil qUi, peU à peU, se réveilleUn géant en sommeil ! C’est un peu ce quicaractérise la filière biogaz en France au vude son potentiel et de son bilan énergé-tique encore loin de ses capacités réelles.

Sur la base des chiffres du gestionnaire duréseau de distribution de l’électricité enFrance, il y a en France 166 MW de puis-sance installée. La principale Région est

Réunion

2,4 MW

4,2 MW

3,9 MW

11,2 MW

16,6 MW

2,5 MW

3,8 MW

0,2 MW

11,6 MW

51,6 MW

5,6 MW

1 MW

0 MW

2,5 MW

6,3 MW

8,1 MW

10,2 MW

10,1 MW

1,7 MW

5,6 MW

0 MW

0,9 MW

Réunion

4,2 MW

GuadeloupeGuadeloupe

0,6 MW

Carte n°1Puissance biogaz électrique installée en France (juin 2010)Sources : ERDF/EDF SEI 2010

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREBIOGAZ

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l’Île-de-France avec l’équipement degrandes décharges. Selon les estimationsdu SOeS, la production totale électrique dela filière était de 846,4 GWh en 2009.

La production électrique n’a pas encoredépassé le seuil du TWh, ce qui est peucomparé aux Allemands (12,6 TWh en 2009).Le chiffre de 2009 est essentiellement issudes décharges (760  GWh), les stationsd’épuration et les autres gisements se par-tageant une production comparable (res-pectivement 41,3 et 45,1 GWh).Cependant, la situation a commencé à évo-luer au cours des dernières années. Le pre-mier tournant a été l’ajustement des tarifsd’achat d’électricité en 2006. De nouveauxprojets ont été imaginés notamment dans

Graph. n°1Évolution de la production électrique de la filière depuis 1990 en GWhSource : SOeS 2010

1995 2007 2008 2009

83

1990

73

2000

309

2006

527

625

700

846

des installations de méthanisation dedéchets agricoles.La deuxième avancée est venue à l’au-tomne 2009 où une rubrique relative auxinstallations de méthanisation de déchetsnon dangereux a été créée au sein de lanomenclature ICPE (Installations classéespour la protection de l’environnement) àlaquelle devaient se soumettre les sites dela filière depuis des années. Un troisièmeélément est arrivé en 2009 avec la décisiond’accorder une réduction de la taxe géné-rale sur les activités polluantes (TGAP) auxcentres d’enfouissement techniques valo-risant plus de 82 % du biogaz capté. Enfin,la loi Grenelle II a relancé les perspectives

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREBIOGAZde développement avec des objectifs éner-gétiques motivants pour la filière française.Pour l’électricité, les objectifs à atteindresont de 510 ktep en 2012 et 1 440 ktep en 2020(soit respectivement 5 930 et 16 750 GWh).Ces chiffres concernent l’énergie biomassedans sa globalité sans que la participationdu biogaz soit identifiée.

le tarif freine le développeMentPour la production d’électricité, la princi-pale contrainte reste celle du tarif d’achat.Aujourd’hui, ce dernier se décompose enune partie de base, une prime à la méthani-sation et une prime à l’efficacité énergé-tique (voir tableau). En 2009, l’Ademe et leMaap ont commandé une étude dirigée parle bureau d’études Solagro pour expertiserla rentabilité de projets de différentestailles sur la base de ce tarif. Les résultatsfont clairement apparaître l’insuffisance dutarif pour quasiment 85 % des 61 projetsétudiés. Plus de la moitié des sites nécessi-teraient un prix d’achat supérieur à 18 cen-times d’euro pour être viables. Desréflexions sont en cours à la Direction géné-rale énergie climat (DGEC) sur ce point.

Tabl. n°1Tarifs d’achat de l’électricité biogazSource : DGEC

87 MW en file d’attentepour être raccordésSelon les pointages trimestriels de ERDF,près de 87  MW électriques étaient enattente de raccordement fin juin 2010.Cette file d’attente est le reflet des projetsqui vont, dans les mois à venir, sortir deterre. L’échéance de leur mise en service esttoutefois incertaine, car la signature ducontrat d’achat de l’électricité a lieu aprèsl’étape de raccordement et les porteurs deprojets sont actuellement dans l’attentedes nouveaux tarifs.

Tarifde base

Entre 7,798 (si > 2MW)et 9,359 c€/kWh(si ≤ 150 kW)

Prime à laméthanisation 2,080 c€/kWh

Primeà l’efficacitéénergétique 

Entre 0 et 3,119 c€/kWhpour une efficacitécomprise entre 40 et 75 %

Tarif globalEntre 9,878et 14,557 c€/kWh

Carte n°2Puissances électriques biogaz en attentede raccordement à fin juin 2010 Sources : ERDF/EDF SEI1. Manche / Mer du Nord. 2. Île-de-France. 3. Est.4. Rhône-Alpes / Bourgogne. 5. Méditerranée.6. Réunion. 7. Martinique. 8. Sud-Ouest. 9. Ouest.10. Auvergne / Centre / Limousin.

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FILIÈREBIOGAZdes perspectives dans l’agricoleet les ordures MénagèresLes installations des stockages de déchetsnon dangereux (décharges) produisent l’es-sentiel de l’électricité issue du biogaz. Surles 300 décharges françaises, 200 captentdéjà le biogaz, mais seulement 65 le valori-sent, essentiellement par cogénération.Les 2,5  TWh d’énergie brute valoriséeactuellement pourraient atteindre 5 à6 TWh en 2020. En 2009, 74 stations d’épu-ration urbaines méthanisent les bouespour produire surtout de la chaleur et unpeu d’électricité. Les grandes stationsétant déjà équipées, le gisement se situedans les unités plus petites, mais la renta-bilité de l’investissement y est moindre.Quant aux stations d’épuration indus-trielles (90 digesteurs en 2009), elles utili-sent surtout le biogaz pour produire de lachaleur dans leurs chaudières.Le secteur agricole constitue un réservoirde développement important pour l’élec-tricité biogaz. D’une vingtaine d’installa-tions fin 2009 produisant 50 GWh d’énergiebrute, le parc pourrait passer à 140-180 uni-tés en 2020 (200 GWh). Le potentiel est inté-ressant aussi sur la méthanisation desordures ménagères. Vingt à trente unitéspourraient sortir de terre d’ici à 2020 (six actuellement) pour une production de615 GWh d’énergie brute.

des appels d’offresen plus du tarif d’achatUn projet biogaz a été retenu pour chacundes trois appels d’offres lancés par la CRE(Commission de régulation de l’énergie) aucours des années passées. Le projet de laRoutière de l’est parisien à Fresnes-sur-Marne (biogaz de décharge 16 MWe mis enservice en 2005), le projet Cristal Union àArcis-sur-Aube (déchets agroalimentaires,11,5 MWe) et le projet Gastec dans la com-mune d’Hersin (4,9  MWe), tous deux encours d’examen.Par ailleurs, 82 projets de méthanisationagricole ont été sélectionnés dans le cadredu Plan de performance énergétique duministère de l’Agriculture en 2009. Ils repré-sentent une puissance globale de 23 MWe,une production de 16 ktep électriques et7 ktep thermiques. Un deuxième appel àprojets a été lancé en 2010.

Des acteUrs peU nombreUxmais avec Un savoir-faireqUi s’exporteLes acteurs engagés dans la productiond’électricité à partir de biogaz ne sont pastrès nombreux. On dénombre environ70 acteurs opérant sur le marché national.Si on ajoute à cela ceux intervenant sur larecherche ou la promotion, on avoisine

Tabl. n°2Structuration de la filière biogaz françaiseSource : Observ’ER

aMoNT aVal

Constructeurs d’unité de méthanisation

bureaux d’études Développeurs exploitants

≈ 30 ≈ 15 ≈ 15 ≈ 10

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FILIÈREBIOGAZ

les 130. Ce chiffre est établi sur le nombred’adhérents au Club Biogaz de l’ATEE (Asso-ciation technique énergie environnement),principale association de promotion enFrance.Au niveau des constructeurs de méthani-seurs, on observe sans surprise que lesprincipales entreprises sont allemandes.Les Français ne sont pas absents pourautant avec notamment Degremont (filialede Suez-Environnement), Vinci Environne-ment (avec son procédé Kompogas) ou OTV(filiale de Veolia Eau). Ces entreprises sontspécialisées dans la méthanisation deboues de stations d’épuration urbaines ouindustrielles. En aval de la filière, on trouvedes bureaux d’études comme l’historiqueSolagro ou AEB-Méthafrance et Aria-Éner-

gies qui se positionnent sur le créneau desméthaniseurs agricoles. Quant aux exploi-tants, on retrouve les principaux acteursintervenant dans la gestion des décharges :Suez, Vinci et Idex. À noter l’arrivée sur lesecteur de Rhodia qui, en rachetant legroupe Econcern en 2009, se trouve à latête de plusieurs projets d’exploitation debiogaz en Asie (Vietnam et Chine). Sonambition est de renforcer son savoir-faireet son expertise pour conquérir d’autresmarchés.En 2009, l’Ademe évalue le chiffre d’affairesde la filière à 210 millions d’euros et le nom-bre d’emplois à 905 personnes. Si l’on sebase sur la valorisation entre l’électricité

Tous les déchets mènent au biogaz

Source : Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

91 %Décharges

5 %Boues

d’épuration

4 %Boues agricoles,IAA et OM

Le biogaz est le produit d’une fermenta-tion anaérobie de matière organiquepar des bactéries. Il se compose princi-palement de méthane et de dioxyde decarbone (traces d’azote gazeux, d’hydro-gène sulfuré et d’eau). La méthanisationest alors provoquée artificiellementdans un digesteur en mélangeant plu-sieurs substrats complémentaires. Lebiogaz produit peut être valorisé direc-tement dans une chaudière (industriesagroalimentaires) ou brûlé dans unmoteur de cogénération pour produirede l’électricité tout en bénéficiant d’unesource de chaleur renouvelable.

Les centres de stockage de déchets (les décharges) sont le premier gisement de lafilière pour la production d’électricité. Les autres gisements sont composés desboues de stations d’épuration, des ordures ménagères (OM), des effluents d’élevageet des déchets de l’industrie agroalimentaire (IAA).

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈREBIOGAZ

et la chaleur (43/57 % dans le bilan 2009 duSOeS), on peut reporter ce ratio à celui del’activité économique du secteur pourl’évaluer à 90 millions d’euros et environ425 emplois directs à plein temps.

D’importants besoinsDe rechercheUne étude récente sur la R&D en méthani-sation, réalisée par l’Insa de Lyon (Institutnational des sciences appliquées) pour l’as-sociation Record, conclut à un bon niveaude connaissance sur les processus micro-biens, mais, en revanche, à un déficit de tra-

vaux sur la production du biogaz et sonstockage par manque d’instrumentationadaptée. De nombreux laboratoires derecherche publics et privés, instituts tech-niques agricoles et agroalimentaires sontimpliqués sur ces sujets d’importance. Enparticulier, le laboratoire de biotechnolo-gie de l’environnement (LBE) de l’Inra deNarbonne. Créé dans les années 1980, lesprincipales thématiques de recherche dece laboratoire concernent la production debiohydrogène, l’optimisation de la diges-tion et de la codigestion de plusieurs subs-trats, leur prétraitement physico-chimiquepour faciliter la dégradation par les bacté-ries, l’élimination des composés traces (ex. résidus pharmaceutiques, détergents,pathogènes...) dans des matrices solidestelles que les boues de stations d’épura-tion, mais aussi l’étude de l’écologie micro-bienne de ces écosystèmes complexes. Unprocédé pour garantir un niveau constantde méthane dans le biogaz et optimiser lefonctionnement des moteurs de cogénéra-tion a récemment été breveté par l’Inra deNarbonne et l’Inria de Sophia-Antipolis. Parmi les 12 projets aujourd’hui financéspar l’Agence nationale de la recherche surlesquels le LBE intervient, notons le projetSymbiose qui vise à coupler la productionde microalgues fixatrices de CO2 industrielavec la méthanisation de déchets orga-niques. Cette technologie permettraitd’épurer simultanément des effluentsgazeux et organiques.

Chiffred’affaires 2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Industrie,équipement

71 87 109 157

Installation,exploitationdes sites

33 40 44 53

Total 104 127 153 210

(e) : estimé

Emplois directs 2006(e) 2007(e) 2008(e) 2009(e)

Industrie,développe-ment etinstallationde sites

245 315 415 600

Installation,exploitationdes sites

125 150 150 305

Total 370 465 565 905

(e) : estimé

Tabl. n°3Source : Ademe 2010

Tabl. n°4Source : Ademe 2010

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

1 980 GWhProduction électrique en 2009

280 milliards d’eurosChiffre d’affaires de la filière en 2009

800 emploisdans la filière en 2009

La quasi-totalité des déchets incinérésen France est valorisée énergétique-

ment. Mais seulement la moitié de cetteénergie est obtenue à partir de déchetsfermentescibles et donc considéréecomme renouvelable. La productiond’électricité est souvent la seule solu-tion de valorisation pour les installa-tions situées loin des villes et donc desbesoins en chaleur. La valorisation sousforme de chaleur est, elle, limitée à laprésence de débouchés. L’objectif de laprofession est d’augmenter la valorisa-tion énergétique sous forme de chaleurpar la recherche de consommateursindustriels et l’étude de raccordementsà des réseaux de chaleur.

FILIÈRE INCINÉRATIONDES DÉCHETS

CHIFFRES CLÉS

835MWPuissance installée fin 2009

© Je

an-M

arie

Ram

es/

Stu

dio

9

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE INCINÉRATIONDES DÉCHETS

3E SOURcE D’ÉLEcTRIcITÉ RENOUvELABLEL’incinération des déchets est la troisièmesource d’électricité renouvelable en Franceavec 1 980 GWh produits en 2009. La pro-duction réelle d’électricité issue de la com-bustion des déchets ménagers dans lesusines d’incinération d’ordures ménagères(UIOM) est en fait deux fois plus impor-tante, car seule la moitié de l’électricitéproduite est considérée comme d’originerenouvelable (voir encadré page ci-après). Sur les dernières années, la productiond’électricité renouvelable à partir desdéchets ménagers n’a cessé de croître. En2000, la production électrique de la filièreétait par exemple de 1 081 GWh. Elle a doncpresque doublé au cours des neuf der-nières années.

112 USINES RÉPARTIES SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIREEntre 1993 et 2008, le parc des incinérateursest passé de 300 installations à 130. Les fer-metures ont surtout concerné des petitesunités anciennes et ne valorisant pasl’énergie. À la fin 2009, sur ces 130 usines,112 offrent une valorisation énergétiquesous forme de chaleur, d’électricité ou lesdeux (cogénération). Ces unités traitent13 millions de tonnes de déchets par an,soit 28 % du volume global de déchets trai-tés toutes filières confondues (stockage dedéchets non dangereux, incinération, com-postage, tri, méthanisation). La Région Île-de-France concentre à elleseule 18 incinérateurs qui brûlent et valori-

2007 2008 20091995

371

2000

1 081

2006

1 594

1 793

1 8881 980

Graph. n°1Évolution de la production d’électricité renouvelable issue de l’incinération de déchets en GWhSource : SOeS

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FILIÈRE INCINÉRATIONDES DÉCHETS

sent en énergie 29 % du total de la filière.D’importantes unités se trouvent égale-ment en Région Nord-Pas-de-Calais, autourde Lille, Rhône-Alpes, autour de Lyon, enRégion Haute-Normandie autour de Rouen,et en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur,autour de Toulon et Nice. De plus petitesunités existent aussi dans les départe-ments moins densément peuplés.La valorisation sous forme électrique s’estdéveloppée entre 1995 et 2004, période aucours de laquelle une quarantaine d’inciné-rateurs produisant majoritairement del’électricité ont été mis en service. Cettegénération d’installations produit plus dela moitié de l’électricité issue de l’incinéra-tion. Les UIOM construites entre 1965 et1995 sont essentiellement tournées vers lavalorisation thermique ou la cogénération.L’incinération des déchets municipauxsolides est souvent montrée du doigtcomme entraînant des émissions impor-tantes de polluants. Des efforts ont étémenés au niveau industriel pour permettreun traitement plus efficace des fumées  :lavage des fumées, filtre, charbon actif… Auniveau législatif, des normes strictes ontégalement été imposées. La directive euro-péenne 2000/76/Ce, applicable à partir du28 décembre 2005, fixe par exemple à0,1 ng/m3 le seuil limite d’émission dedioxine. Ces évolutions conjointes ont

50 % des kWh considérés renouvelables

Compte tenu de la teneur moyenne en biomasse des déchets incinérés, 50% de l’éner-gie produite par une usine d’incinération d’ordures ménagères en France est considéréecomme renouvelable (arrêté du 8 novembre 2007). C’est également le taux moyen euro-péen. Certains pays ont des niveaux plus élevés comme la Finlande qui, en 2008, annon-çait 67 % de ses déchets incinérés d’origine renouvelable. Ces bonnes performancesproviennent notamment d’une meilleure organisation du tri des déchets dans le pays.

Tabl. n°1Parc puissance installée fin 2009 en MWSource : SOeS

Alsace 38

Aquitaine 30

Auvergne s

Basse-Normandie s

Bourgogne 11

Bretagne 30

Centre 43

Champagne-Ardenne 14

Franche-Comté 12

Haute-Normandie 56

Île-de-France 259

Languedoc-Roussillon 41

Limousin 4

Lorraine 12

Midi-Pyrénées 26

Nord-Pas-de-Calais 66

Pays de la Loire 27

Picardie 14

Poitou-Charentes s

Provence-Alpes-Côte d’Azur

58

Rhône-Alpes 87

Martinique 7

S : Secret statistique. Cette règle s’applique lorsqu’unchiffre régional concerne moins de trois sites de pro-duction ou qu’un seul site représente plus de 85 % dela puissance totale d’une Région.

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4

Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE INCINÉRATIONDES DÉCHETS

49

être demandé à la filière de produiredavantage d’énergie tout en s’inscrivantdans une tendance à la diminution desdéchets produits et donc valorisés !Du côté de la ressource, l’article 46 de la loiGrenelle I prévoit une baisse des volumesde déchets produits par les ménages ainsiqu’une diminution de la part traitée en inci-nération ou en décharge. Cette part passe-rait de 75 % en 2006 à 55 % à partir de 2015pour favoriser le recyclage matière et orga-nique (compostage, méthanisation).Du côté de la valorisation, la Programma-tion pluriannuelle des investissements (PPIchaleur) a inscrit une hausse de 500 ktepsupplémentaires de la chaleur renouvela-ble issue des incinérateurs à l’horizon 2020,soit un doublement par rapport aux chif-fres de 2009 (415 ktep). Aucun objectif n’estfixé sur l’électricité en tant que telle. Maisles deux formes d’énergie sont liéespuisque 80 % de la chaleur produite par lesUIOM proviennent d’une cogénérationavec de l’électricité.La production de cette chaleur supplémen-taire se fera surtout par l’amélioration desrendements des UIOM en place puisque lesconstructions de nouveaux incinérateursen France ont fortement ralenti ces der-nières années. Deux raisons à cela  : lavolonté de l’État de réduire les volumes dedéchets incinérés et l’opposition des popu-lations vivant à proximité des projets.

UNE MEILLEURE EffIcAcITÉÉNERgÉTIqUELe pari n’est pas perdu d’avance car il y a unlarge potentiel au niveau de l’améliorationdes performances énergétiques des usinesexistantes.

permis de réduire considérablement lesquantités de polluants émis par les inciné-rateurs au cours des dernières années. Lesémissions totales de dioxine en provenancedes incinérateurs d’ordures ménagèressont ainsi passées de 1 090 grammes en1995 à 8,5 grammes en 2006. Les émissionsde mercure ont été divisées par 7 depuis1995 et celles de plomb par 14 sur la mêmepériode. (Sources Ademe et ministère del’Écologie, du Développement durable, desTransports et du Logement.)

DES TARIfS PEU INcITATIfSLa politique du gouvernement est d’encou-rager la valorisation énergétique de la com-bustion en incinérateur. La voie privilégiéepour cette valorisation est celle de la cha-leur, où les rendements sont plus élevés :90 % en production de chaleur seule, 60 %en cogénération et 20 % en électricité seule.Un tarif d’obligation d’achat a été publiédans l’arrêté du 2 octobre 2001. Jamaisrévisé depuis, ce tarif reste modeste parrapport à d’autres filières d’électricitérenouvelable : la base est de 4,5 à 5 c€/kWhà laquelle s’ajoute une prime d’efficacitéénergétique de 0 à 0,3 c€/kWh. Cependant,pour inciter à la rénovation des installa-tions, l’arrêté du 14 décembre 2006 a prévuque, lorsque les investissements de rénova-tion sont d’au moins 750 €/kW installé, l’ins-tallation est réputée avoir été mise en ser-vice pour la première fois, ce qui lui permetde bénéficier des tarifs d’achat au-delà dela période de quinze ans fixée initialement.

PLUS D’ÉNERgIEAvEc MOINS DE DÉchETSPour l’avenir, le secteur de l’incinérations’inscrit dans un contexte particulier. Il va

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE INCINÉRATIONDES DÉCHETSUne enquête publiée fin 2009 par le Syndi-cat du traitement et de la valorisation desdéchets urbains (SVDU) montre qu’unquart seulement des usines dispose d’unrendement considéré comme bon (supé-rieur à 0,064 tep/t de déchets) – rendementglobal chaleur + électricité –, alors que latrès grande majorité du parc affiche uneperformance jugée moyenne (entre 0,03 et0,064  tep/t) voire faible (inférieure à0,03 tep/t). Si les usines les moins perfor-mantes atteignaient le niveau moyenactuel du parc, 210 ktep/an seraient pro-duits en plus. Si les incinérateurs à rende-ment faible et moyen devenaient aussi per-formants que les meilleurs, le surplus dechaleur qui en découlerait s’élèverait à550 ktep/an. Le facteur limitant sera de trouver de nou-veaux clients à qui vendre cette chaleursupplémentaire. Le SVDU a réalisé avecl’Ademe et l’association Amorce une esti-mation du potentiel de développement dela chaleur en interrogeant des clientspotentiels autour des usines : réseaux dechaleur existants, stations d’épuration, ser-ristes... Il n’atteint que 200  ktep (soit100 ktep comptabilisées en renouvelable).

les industRiels du secteuREn termes économiques, le secteur de l’in-cinération des déchets est évalué à800 emplois pour un chiffre d’affaires de280 millions d’euros. Ces chiffres sont pourl’ensemble du secteur, quel que soit lemode de valorisation de l’énergie.Au niveau des acteurs industriels, le mar-ché de la construction d’incinérateursconcerne quatre groupes  : CNIM, Inova

(filiale de la société suisse Von Roll Inova),Vinci et Cyclergie/Tiru (filiale d’EDF, Suez etVéolia). Entre 2005 et 2009, six nouvellesunités ont été construites. Les deux plusimportantes sont celles situés à Issy-les-Moulineaux (Île-de-France), Isséane, dontla capacité est de 460 000 t/an et la récenteUIOM de Fos-sur-Mer près de Marseille, quidoit traiter 300 000 tonnes de déchets afinde compenser la fermeture de la décharged’Entressen (Bouches-du- Rhône) qui étaitla plus vaste décharge à ciel ouvert d’Eu-rope. D’autres projets sont en cours autourde Clermont-Ferrand et Lille par exemple.

RecheRches suR la pyRo-gazéificationEn matière d’incinération de déchets, lestravaux de recherche portent principale-ment sur l’amélioration du rendementénergétique de la combustion des déchets,grâce aux technologies de pyro-gazéifica-tion, de combustion à l’oxygène ou à l’airpréchauffé. La société OP Systems exploiteà Lacq (Pyrénées-Atlantiques) une unitépilote de 4 MW de pyro-gazéification dedéchets, dont le rendement s’élèverait à95 %. Trois unités industrielles sont en pro-jet dont une pour Neoen (groupe DirectÉnergie) qui produirait de l’électricité à par-tir de bois souillés (dans le cadre desappels d’offres CRE). Par ailleurs, Euro-plasma construit à Morcenx (Landes) la pre-mière usine CHO-Power de gazéification dedéchets pour produire de l’électricité. L’ori-ginalité du procédé est son rendementélevé grâce à la purification du gaz par unetorche à plasma.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

50 GWhProduction d’électricité en 2009

6000 à9 000 MW

Objectif de puissance installée pour 2020

Avec 16 MW de puissance installée, lafilière géothermique électrique haute

température ne s’est pas encore vérita-blement fait une place parmi les filièresélectriques renouvelables françaises. Leschoses sont amenées à changer, puisquela hausse récente des tarifs d’achatdevrait avoir des conséquences impor-tantes sur les investissements dans lesecteur. Une filière qui peut s’appuyer surles travaux menés à Soultz-sous-Forêts(Bas-Rhin), un site de valorisation de lachaleur des roches fracturées, et sur lestravaux réalisés en Guadeloupe dans uncontexte volcanique.

FILIÈRE GÉOTHERMIE

CHIFFRES CLÉS

6 millions d’eurosChiffre d’affaires en 2009

17,5 MWPuissance installée fin 2009

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE GÉOTHERMIEVers un déploiement industrielLa France compte deux sites de productiond’électricité géothermique. Le plus anciense situe à Bouillante en Guadeloupe prèsdu volcan de la Soufrière. Exploité par unefiliale du BRGM (Bureau de recherche géo-logique et minière), il possède une puis-sance de 16  MWe et fournit près de100  GWhe/an soit 6  % de l’électricitéconsommée par la Guadeloupe. Une nou-velle extension est envisagée, si desforages confirment le potentiel géother-mal, au nord de la baie de Bouillante. Lacapacité de production de cette nouvellecentrale serait de 20 à 40 MWe.

Cette expérience constitue un modèle quesouhaiteraient imiter les autres îles de laCaraïbe. La Dominique en particulier, grâceà son potentiel géothermique évalué à plu-sieurs centaines de MW, pourrait couvrirtous ses besoins en électricité grâce àcette énergie et exporter le surplus versles îles voisines, via des câbles sous-marins. Un projet de coopération régionalassociant la Dominique, les Régions Gua-deloupe et Martinique, l’Ademe et le BRGMa d’ailleurs été mis en place. À plusieursmilliers de kilomètres de là, la Réunion faitaussi l’objet de forages de prospection àproximité du volcan de la Fournaise. L’en-semble de ces projets offre un potentiel dequelque 200 MWe.

L’autre site de production d’électricité géo-thermique se situe à Soultz-sous-Forêtsdans le Bas-Rhin, où un programme derecherche pionnier est mené depuis 1987. Ilconsiste à injecter de l’eau dans les cavitésrocheuses du bassin rhénan situées à5 000 mètres et qui atteignent 200 °C. Cescavités ont été provoquées en fracturantartificiellement la roche à l’aide d’explosif

pour y aménager des réservoirs ther-miques. L’eau, qui y circule à l’aide de puitsd’injection, est ensuite remontée à la sur-face sous forme de vapeur grâce à des puitsde production. Cette vapeur d’eau, dont latempérature peut atteindre 170  °C, estensuite valorisée en électricité via une cen-trale fonctionnant avec un cycle organiquede Rankine. C’est un cycle thermodyna-mique qui utilise en circuit fermé un fluideorganique qui se vaporise à une tempéra-ture inférieure à 100  °C. La vapeur estensuite détendue à travers une turbine quientraîne une génératrice et fournit del’électricité au réseau. Cette technologie estdénommée roches chaudes fracturées ougéothermie profonde stimulée. Après vingtans de recherche et 115  M€ investis, undémonstrateur de 1,5 MWe a été mis en ser-vice en 2008 sous l’égide du GEIE Exploita-tion minière de la chaleur associant cinqpartenaires industriels (EDF, Électricité deStrasbourg, les Allemands EnBW, Evonik etPfalzwerke), trois agences publiques definancement (Commission européenne,Ademe pour la France, BMU pour l’Alle-magne), et huit partenaires scientifiques(dont le BRGM et le CNRS pour la France). Leraccordement au réseau est effectif depuisoctobre dernier. En 2011, une autre étapedevrait être franchie avec la récupérationde la chaleur résiduelle pour des applica-tions agroalimentaires (séchage de céréaleset chauffage de serres). De nouveaux pro-jets sont à l’étude en Alsace du Nord.

Une application a déjà été réalisée par laville de Landau en Allemagne. En France, detrès nombreux projets peuvent être déve-loppés dans les bassins d’effondrement(Alsace, Massif central, vallée du Rhône).

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE GÉOTHERMIE

À l’horizon 2020, le potentiel pourrait sesituer entre 6 000 et 9 000 MW.

un nouVeau tarif incitatifL’arrêté sur le nouveau tarif d’achat del’électricité géothermique est paru en juil-let 2010. Il marque le véritable départ decette filière à fort potentiel. L’ancien arrêtédatant de 2006 limitait ce tarif à 12 c€/kWh(10 c€/kWh en outre-mer) avec une primepour l’efficacité énergétique variant de 0 à3 c€/kWh. En métropole comme en outre-mer, ce tarif n’était pas porteur. Les profes-sionnels ont donc accueilli avec satisfac-tion la nouvelle grille qui prévoit une baseà 20 c€/kWh en Métropole et 13 c€/kWh enoutre-mer, plus une prime d’efficacité éner-gétique de 0 à 3  c€/kWh. La différenceentre les deux tarifs s’explique par lanécessité de forer beaucoup plus profonden métropole pour trouver des tempéra-tures équivalentes à celles des îles (2 500à 5 000 mètres versus 300 à 1 000 mètres)et aussi par des débits plus forts en zonevolcanique qu’en bassin sédimentaire.

les acteurs industrielsContrairement à la valorisation thermiquequi compte déjà de nombreux interve-nants, la filière électricité géothermiqueest encore confidentielle. Impliqué dans ledomaine depuis plus de 30 ans, le BRGMoccupe une place centrale grâce notam-ment à sa maîtrise des technologies d’éva-luation et d’exploitation des réservoirsgéothermaux. Il est étroitement impliquédans les deux filières de l’électricité géo-thermique : en outre-mer via sa filiale Géo-thermie Bouillante (participation d’EDF) eten métropole comme centre de recherchepartenaire du GEIE Exploitation minière dela chaleur.

ÉS Géothermie (filiale spécialisée d’Électri-cité de Strasbourg) est la principale entre-prise impliquée dans la filière. Elle assurele transfert de savoir-faire issu du pilotescientifique et compte proposer à desindustriels le modèle développé à Soultz.L’entreprise a d’ailleurs déposé trois permisde recherche en Alsace dont un en partena-riat avec l’entreprise d’exploration pétro-lière Geopetrol et un autre avec RoquetteFrères pour la construction d’une centralede production de chaleur uniquement.

une structuration récenteLa filière géothermie s’est récemmentstructurée en créant l’Association fran-çaise pour la géothermie divisée en troisbranches dont la production d’électricité.Son président est Christian Boissavy, fon-dateur de l’association européenne homo-logue EGEC.

Nom del’installation

Puissanceinstallée

Productionannuelle

La Bouillante(Guadeloupe) 16 MWe 50 GWh/an

Soultz-sous-Forêts(Bas-Rhin)

1,5 MWe —

Tabl. n°1Sites de production d’électricité à partirde géothermie en FranceSource : Observ’ER

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE GÉOTHERMIEDe son côté, l’État a créé le Comité nationalde la géothermie dont la mission est deproposer des mesures favorisant le déve-loppement de toutes les filières issues decette énergie. Il est présidé par Philippe

Les deux voies de la haute température

La production d’électricité géothermique est maîtrisée depuis longtemps avec l’exploitation d’aquifères à forte perméabilité, situés à plus de 1 500 mètres de pro-fondeur et dont la température varie entre 90 et 150 °C. Ces réservoirs, capables defournir des débits de production de vapeur élevés, sont localisés en principe dansles zones volcaniques ou actives tectoniquement. Pour l’Europe, principalementToscane, Islande, Açores et quelques îles grecques auxquelles on peut ajouter desterritoires d’outre-mer comme la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. Pour pro-duire de l’électricité d’origine géothermique en dehors de ces zones limitées, notam-ment dans l’Hexagone, il faut réussir à exploiter des roches cristallines chaudes peuperméables. D’abord baptisée géothermie des roches chaudes sèches ou fracturées,elle est désormais dénommée géothermie profonde dite assistée ou stimulée. Elleest développée dans plusieurs pays tels que la France, l’Allemagne ou encore l’Aus-tralie. Le potentiel est énorme mais des progrès restent à faire notamment enmatière de diminution des coûts des forages profonds pour passer de l’étape de pro-totypes à celle de centrales commerciales. Sur le plan technologique, deux procédés sont couramment utilisés. Le cycle de Ran-kine (Cycle organique de Rankine ou ORC) qui utilise un fluide organique (isobutane,iso pentane) comme fluide de fonctionnement et le cycle Kalina qui utilise une mix-ture de 70 % d’ammoniac et 30 % d’eau comme fluide caloporteur. Au contact de lachaleur d’origine géothermique, ce fluide intermédiaire va se vaporiser et passer àtravers une turbine pour la fabrication d’électricité. Ces technologies, relevant ducycle binaire, ont été mises au point au début des années 1980.

Vesseron, président d’honneur du BRGM, etcompte 37 membres issus de 5 collèges(État, collectivités, entreprises, syndicats,ONG et consommateurs).

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

491 GWhProduction électrique en 2009

800 MWObjectif de puissance supplémentaire

installée à l’horizon 2020

La France est dotée d’importantes res-sources énergétiques marines. Pour-

tant, ce potentiel reste inexploité indus-triellement, car les technologies doiventencore faire leurs preuves. Pionnière il ya 40 ans avec le barrage marémoteur dela Rance, la France a ensuite délaissé lafilière. Au vu des nouveaux projetsd’énergies marines en cours, témoignantd’une volonté industrielle et politique,un développement industriel pourrait seconcrétiser en 2020.

FILIÈRE ÉNERGIES MARINES

CHIFFRES CLÉS

240 MWPuissance installée fin 2009

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉNERGIES MARINES240 MW de puissance installéegrâce à l’usine de la ranceSi la filière énergies marines a permis laproduction de 491 GWh d’électricité en2009, c’est exclusivement grâce à l’usinemarémotrice de la Rance située en RégionBretagne, entre Dinard et Saint-Malo.Depuis 1966, la France y exploite le plusgrand site de production d’énergiesmarines au monde. 24 turbines bulbes de10 MW totalisent une puissance de 240 MW. Les 491 GWh produits en 2009 parl’usine de la Rance représentent 45 % del’électricité produite par la Région Bre-tagne. À ce jour, c’est la seule installationd’énergies marines raccordée au réseau enFrance. Avec la Rance dans les années 1960,puis le développement de l’énergie ther-mique des mers à Tahiti dans les années1980, la France s’était placée en pays pré-curseur sur les énergies marines. Mais, parla suite, cette filière fut délaissée. Depuisquelques années, de nouveaux projetsvoient le jour et témoignent d’une volontéindustrielle et politique renaissante.La filière énergies marines ou énergies desmers regroupe l’ensemble des énergiesrenouvelables produites grâce au milieumarin. Les sources exploitables sont nom-breuses et nécessitent chacune des techno-logies très spécifiques : les courants marins,les marées, la houle et les vagues, le gra-dient thermique… À chaque source corres-pond donc une sous-filière bien spécifique.

L’énergie des courants marins,La pLus attractiveDifférents types de convertisseurs (tur-bines, planeurs) permettent d’exploiterl’énergie des courants marins. Selon EDF, lepotentiel français techniquement exploi-table est de 5 à 14 TWh/an, soit entre 2,5 et3,5 GW de puissance installée. Parmi les

projets, la société quimpéroise Sabellas’est démarquée en 2008 en immergeantquelques mois le premier prototype fran-çais d’hydrolienne devant Bénodet. Sabellatravaille aujourd’hui sur une machine de200 à 500 kW qui pourrait être mise à l’eaufin 2011 près d’Ouessant. Courant 2008, EDF a annoncé la réalisationd’un démonstrateur entre Paimpol et Bré-hat, basé sur les turbines carénées de l’Ir-landais OpenHydro. Une première hydro-lienne sera testée en 2011, puis 3 autresmachines seront installées en 2012, pourun total de 2 MW. DCNS a lancé une étudede faisabilité pour une centrale hydro-lienne de 20 MW au large du raz Blanchart,dans la Manche, pour 2013.Après avoir développé un prototype de roueà aube flottante (Hydro-Gen 1), la sociétéAquaphile teste sur la côte de Landéda (29)une hydrolienne flottante à hélice (Hydro-Gen 2) de l’ordre de 10 kW. Aquaphile veutcommercialiser des machines low-cost dansla gamme 10-300 kW. Projet plus en amont,l’INP de Grenoble, EDF et Converteam tra-vaillent sur une hydrolienne à axe de rota-tion vertical (projet Harvest). Un prototypede quelques dizaines de kilowatts doit êtretesté dans un canal près de Grenoble fin2010, début 2011.

L’énergie des vagues,Le pLus gros potentieLLe potentiel techniquement exploitable del’énergie houlomotrice en France serait del’ordre de 40 TWh/an, soit 10 à 15 GW instal-lés. Différents systèmes existent pourconvertir cette énergie  : colonne d’eauoscillante, flotteurs, systèmes à déferle-ment ou fixés au fond marin. Peu d’infor-mations circulent sur les projets en cours

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Brest Plateforme nationaletechnologique

Grenoble INP, EDF

Ouessant Sabella

200 à 500 kW

Raz Blanchart DCNS 20 MW

Landéda Aquaphile

10 kW

Le Croisic Sem-Rev

Paimpol EDF 2 MW

Bordeaux

Le Port DCNS

10 MW

Saint-Pierre EDF, DCNS

2 MW

Saint-Pierre Seawatt 3 MW

La Réunion

l La Rance EDF 240 MW

Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉNERGIES MARINES

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Carte n°1Cartographie des projets d’énergies marines en FranceSource : Observ’ER

En service / En test

Projet de prototype / démonstrateur /centrale pilote

Projet de plateforme nationaletechnologique et ses sites d’essai

Énergie marémotriceÉnergie des courantsÉnergie des vaguesÉnergie thermique des mers

Légende

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉNERGIES MARINESen France. Le projet du flotteur Searev,porté par l’école Centrale de Nantes, estactuellement en stand-by, en recherche departenaires industriels.EDF et DCNS travaillent sur un projet de cen-trale houlomotrice à la Réunion basée sur latechnologie australienne CETO. Un proto-type sera testé mi-2011, une centrale pilotede 2 à 5 MW est prévue entre 2012 et 2014.Toujours à la Réunion, la société Seawattprévoit d’installer 4 ou 5 Pelamis (techno-logie écossaise) au large de Saint-Pierre fin2011 ou en 2012, pour environ 3 MW.

L’énergie thermique des mers,L’opportunité pour Les dom-comDéveloppée par la France dans les années1930 puis dans les années 1980, cette tech-nologie consiste à utiliser une différencede température de plus de 20 °C entre leseaux profondes et les eaux de surface pourproduire de l’électricité. Le potentiel estlocalisé dans les 11 millions de km2 de lazone économique exclusive (ZEE) des DOM-COM, où cette technologie exploitable encontinu pourrait contribuer à l’autonomieénergétique des îles. Principal projet : celuiporté par DCNS à la Réunion. Les premièresétudes de faisabilité techniques et écono-miques lancées en 2009 sont favorables etDCNS prévoit de construire un prototype àterre en 2011, puis une centrale pilote de 10 MW en 2014-2015. DCNS travaille aussisur une étude de faisabilité à Tahiti.

L’énergie marémotriceet Le site de La ranceReposant sur l’exploitation de l’énergie tiréede la différence de niveau entre deux massesd’eau, l’énergie marémotrice peut être géné-rée par un barrage sur la côte, voire par deslagons artificiels en mer. Trois barrages seu-lement sont en service dans le monde dont

l’usine de la Rance. Les impacts environne-mentaux et les coûts d’investissement sontles principaux freins au développement deces technologies et il n’y a actuellement pasde projet en France.

L’énergie osmotique, L’une des pLus contraignantesÉtablie sur la récupération de l’énergie libé-rée en mélangeant des eaux de salinité dif-férente, l’énergie osmotique est aujourd’huila moins mature des énergies marines.L’Agence régionale de l’énergie Réunion aainsi réalisé une étude d’opportunité pourun projet pilote à Sainte-Rose à la Réunionet recherche des partenaires industriels.

une vision pour 2020 : 800 mWDans la programmation pluriannuelle desinvestissements, l’État s’est fixé un objectifde 6 000 MW d’énergies renouvelables enmer en 2020, à réaliser très majoritaire-ment avec l’éolien offshore mais aussi avecles énergies marines. Si aucun objectif pré-cis n’a été fixé pour ces dernières, l’Ademe

Tabl. n°1Objectif de développement des énergiesmarines électriques en 2020*Source : Feuille de route sur les énergiesrenouvelables marines, 2009, Ademe

*Issu de la prospective de l’Ifremer sur les énergiesmarines à l’horizon 2030

Filière Puissanceinstallée (MW)

Production(TWh)

Hydrolien 400 1,4

Houlomoteur 200 0,8

Énergiethermiquedes mers

200 1,4

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉNERGIES MARINESa publié une feuille de route en 2009 quidétaille la part que pourraient prendre les différentes technologies d’énergiesmarines en 2020.

la filière industrielle

mise en réseau des acteurs Actif en 2008-2009, lpanema (Initiative par-tenariale nationale pour l’émergence desénergies marines) a permis de fédérer etmettre en réseau près de 130 acteurs fran-çais. Portée par plusieurs acteurs publicset privés (Ademe, ministère de l’Écologie,Ifremer, Régions, EDF, DCNS), cette initia-tive a débouché sur la publication d’un rap-port fixant des recommandations pourdéfinir une stratégie commune et unefeuille de route volontariste, mettre enplace un réseau coordonné des acteursfrançais, développer des sites d’essais enmer et faciliter le développement dedémonstrateurs. Depuis, les associations professionnellesse sont aussi mobilisées : le Syndicat desénergies renouvelables a créé une commis-sion énergies marines en avril 2009, toutcomme le cluster maritime français qui aformé un groupe de travail sur le sujet.

Les grands industrieLss’impLiquentEn grande majorité, les projets sont lancéspar des laboratoires ou de très petitesentreprises qui cherchent des partenairesindustriels ou de recherche pour monterdes dossiers de financement. De grandsgroupes participent désormais aux projets,comme Technip, Saipem, Areva, Total, Veo-lia... Spécialisé à l’origine dans les systèmesnavals de défense, DCNS a ouvert un incu-bateur dédié aux énergies marines à Brest.

Côté fabricant de turbine, le Français Als-tom Hydro a signé un accord de coopéra-tion pour commercialiser les hydroliennesdu Canadien Clean Current, actuellementen test en Nouvelle-Écosse.

Financer Les démonstrateursLe financement des démonstrateurs estune étape clé pour accompagner le déve-loppement de la filière. Dans le cadre duFonds démonstrateur mis en place avec leGrenelle de l’environnement, l’Ademe alancé, le 20 juillet 2009, un appel à manifes-tation d’intérêt (AMI) pour des démonstra-teurs de recherche en énergies marines. Lefonds démonstrateur a été supprimé enjuillet 2010 et l’AMI en cours d’instructionest passé dans le mécanisme des investis-sements d’avenir (AI), piloté par le Commis-sariat général à l’investissement (grandemprunt). Nouveauté, il prévoit un retoursur investissement pour l’État, et cibledonc plutôt des projets plus en aval. Cenouveau mécanisme de financement dedémonstrateurs et plateformes technolo-giques est doté de 1,35 milliard d’eurospour les énergies renouvelables et décar-bonées.

L’aide à La rechercheet déveLoppement :une pLateForme nationaLeet des sites d’essais en projetEn décembre 2009, le Premier ministreFrançois Fillon a annoncé la création d’uneplateforme nationale sur les énergiesmarines, basée à Brest. Pilotée par Ifremer,la plateforme baptisée France ÉnergiesMarines s’articulera autour de troisdomaines d’activité : recherche et dévelop-pement, sites d’essais et validation de

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE ÉNERGIES MARINESdémonstrateurs, centre de ressources et deformation. Elle pourrait être financée dansle cadre de l’appel à projets sur les institutsd’excellence, lancé fin 2010 par l’Agencenationale de la recherche. Plusieurs sitesd’essais sont envisagés pour que les indus-triels et développeurs testent et perfec-tionnent leurs prototypes : Paimpol Bréhat(hydrolien), Bordeaux (courants d’estuaire),la Réunion (houlomoteur et énergie ther-

mique des mers) ainsi que le site Sem-Revau large du Croisic (houlomoteur). Ce dernier site est un projet à part, lancé en2008 par l’école Centrale de Nantes. Financéen partie dans le cadre du contrat de projetÉtat-Région des Pays de la Loire, il repré-sente un budget de 5,8 millions d’euros. Lesite devrait être opérationnel à l’automne2011. Sept à huit personnes travaillerontdans un laboratoire de l’ECN à terre.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

Le réchauffement climatique et la nouvelle hausse du prix des énergies

fossiles ont relancé la filière dans lesannées 2000 et contribué à de nouvellesréflexions autour d’une technologie qui,en France, en 2010, n’est réellementconcrétisée que par le seul projet Eurodishsitué à Odeillo (Languedoc-Roussillon).

FILIÈRE HÉLIOTHERMODYNAMIQUE

CHIFFRES CLÉS

10kWPuissance installée fin 2009

540MWObjectif de puissances

installées à fin 2020

Avec les énergies marines, la filière hélio-thermodynamique ne participe actuelle-ment pas à la production effective d’élec-tricité en France. Son actualité est dans le développement de projets pilotes oudans la recherche et développement pourmettre au point des technologies quiauront surtout vocation à être exportéesdans des zones plus ensoleillées que l’Europe de l’Ouest.

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10%de l’énergie électrique solaire

à fin 2020

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE HÉLIOTHERMODYNAMIQUE

une fiLière française pas si jeune L’héliothermodynamique français ne datepas d’hier. Dans les années 1980, le payss’est trouvé à la pointe du secteur avec lamise en service de Thémis (à Targassonnedans les Pyrénées-Orientales), une centraleà tour d’une capacité de 2 500 kW, inaugu-rée en 1983. Mais trois ans plus tard seule-ment, l’aventure s’achève : le prix des éner-gies fossiles étant reparti à la baisse aprèsle choc pétrolier, EDF, alors opérateur de lacentrale, ne la considère pas comme renta-ble et arrête son exploitation.

Environ 1 000 MW utilisant les différentestechnologies sont installés à travers lemonde. Au niveau européen, l’Espagne estle seul véritable pays à posséder une filièrehéliothermodynamique d’envergure avec132 MW installés.

Les projets industrieLsDevant le retard accumulé par la Francedans le domaine aujourd’hui, les entre-

La Seyne-sur-Mer (pilote)

1 MW – 2010

Alba Nova 1 12 MW – 2012

Alba Nova 2 12 MW – 2012

Eurodish (research)10 kW – 2004

Pégase (research)1,4 kW – 2010

Themdish 5 x 10 kW – n.a.

Carte n°1Cartographie des projets héliothermodynamiques en FranceSource : Observ’ER

Centrale à tour

Réflecteur de Fresnel

Capteur cylindro-parabolique

Miroir parabolique

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE HÉLIOTHERMODYNAMIQUE

prises françaises du secteur ont deuxoptions pour se remettre à niveau : investirdans des sociétés déjà existantes ou s’en-gager en fonds propres dans de nouveauxprojets.Les grands groupes français Areva et Als-tom ont opté pour la première solution. Enfévrier  2010, le spécialiste du nucléaireAreva a acheté la société américaine Ausra,concepteur et distributeur de concentra-teurs linéaires de Fresnel. Quelques moisplus tard, en mai, Alstom annonçait uninvestissement de 55 millions de dollarsdans Bright Source Energy, développeur etexploitant de centrales à tour, devenantainsi l’un des principaux actionnaires de lasociété.La CNIM (Construction navale et indus-trielle de la mer Méditerranée) et sa filialeBertin technologies ont quant à elles optépour la seconde approche et investi enfonds propres afin de développer leur pro-totype. Inauguré à la Seyne-sur-Mer, dansle Var, en juillet, celui-ci est basé sur la tech-nologie des miroirs de Fresnel. Constituée

d’un module de 720  m² utilisant l’eaucomme fluide caloporteur, l’unité afficheune puissance supérieure à 500 kWth, quipourrait atteindre 1 MW dans les régionscibles du produit, au Moyen-Orient et enAfrique du Nord. Le groupe ne compte pass’arrêter là : il envisage la construction àLlo, dans les Pyrénées-Orientales, d’undémonstrateur industriel de 700 000 m² quiassociera 100 modules et servira de « cen-trale témoin  » pour l’exportation de satechnologie. La CNIM, qui a investi 2 mil-lions d’euros dans le prototype de la Seyne-sur-Mer, compte en effet le fabriquer ensérie pour moins de 200  000  euros. Legroupe espère pouvoir commencer laconstruction de la centrale en 2011 et lamettre en service deux ans plus tard. SelonRoger Pujol, qui est également directeurgénéral de la division Énergie solaire dugroupe, « ce démonstrateur pourrait fairepartie des démonstrateurs financés dansle cadre du grand emprunt ».

Quatre technologies différentes

Le principe de base de l’héliothermodynamique consiste à utiliser des miroirs pourconcentrer les rayons du soleil sur un fluide qui se transforme alors en vapeur etactionne une turbine, produisant ainsi de l’électricité. Pour exploiter au mieux ce principe, quatre technologies existent aujourd’hui au stadeindustriel : Dans des centrales à tour comme Thémis, des centaines, voire des milliers de miroirs

concentrent les rayons sur un récepteur central placé au sommet d’une tour. Des miroirs paraboliques, en forme d’assiette, suivent la course du soleil et concen-

trent les rayonnements vers un récepteur, situé au foyer de la parabole. Des capteurs cylindro-paraboliques sont composés de miroirs en forme d’auge, qui

concentrent les rayons du soleil vers un tube, placé sur la ligne focale. Des réflecteurs de Fresnel compacts linéaires, composés d’une série de lames de

miroirs mobiles, sont une variante des concentrateurs cylindro-paraboliques.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE HÉLIOTHERMODYNAMIQUE

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La commission sera également chargée dusuivi des projets en cours, en particulier lePlan solaire méditerranéen, et de l’accom-pagnement des acteurs de la filière à l’in-ternational. « L’autre signe fort de la progression de laFrance dans la filière est également le faitque SolarPaces se soit tenu sur le territoirecette année », se réjouit Marc Benmarraze,P-DG de Solar Euromed. La seizième confé-rence SolarPaces du programme éponymede l’Agence internationale de l’énergiedédié à l’héliothermodynamique a en effeteu lieu à Perpignan du 21 au 25 septembreet a rassemblé près de 800 participants.

Les axes de recherche et déveLoppementEn parallèle aux projets industriels qui sedéveloppent, des travaux de recherche etdéveloppement sur les technologies de lafilière se poursuivent. Outre la renaissancedu projet Thémis et les recherches menéespar le CNRS (voir encadré page suivante),de nouvelles actions ont été engagées enFrance. L’Ines (Institut national de l’énergiesolaire) par exemple a installé sur son cam-pus, en partenariat avec un industriel, unecentaine de mètres carrés de récepteurs detype miroir qui permettront de chauffer del’huile thermique haute températurejusqu’à 300 °C à partir de l’énergie du soleil.«  Cette unité n’est qu’une boucle ther-mique, elle ne produira pas d’électricitémais elle est destinée à tester la technolo-gie propre de concentrateur linéaire déve-loppée par l’Ines, explique Patrice Tochon,chef du laboratoire en charge du projet. Ce prototype de R&D fait partie d’un programme plus ambitieux qui verra la

Autre acteur majeur de l’héliothermodyna-mique français, la société Solar Euromed asu rebondir après l’échec du projetSolenha. Celui-ci, premier de son genre enFrance, devait utiliser des récepteurs cylin-dro-paraboliques avec de l’huile commefluide caloporteur ainsi qu’un stockage auxsels fondus. Mais cette solution auraitentraîné une classification de la centraleselon la directive Seveso sur le territoire etle projet a donc été abandonné. Solar Euro-med a repensé la technologie et a mis aupoint une centrale à génération directe devapeur utilisant les concentrateurs de Fres-nel. Un prototype, mis au point en partena-riat avec le CNRS et le CEA/Ines, devrait voirle jour en 2011 dans les Pyrénées, tandisque la société envisage la mise en placed’un démonstrateur industriel de 12 MW,baptisé Alba Nova 1, en Corse. Un deuxièmedémonstrateur de 12  MW, Alba Nova  2,combinant biomasse et solaire thermiqueà concentration, pourrait voir le jour un anaprès. Solar Euromed a également signé uncontrat-cadre avec le Soudan pour le déve-loppement, la construction et l’exploita-tion d’un programme de centrales solairesde 2 000 MW sur dix ans. Ce contrat va per-mettre à la société de passer dans la fouléede ses démonstrateurs au stade commer-cial avec la construction, dès 2012, d’unepremière unité de 250 MW.Le regain d’intérêt pour le solaire ther-mique à concentration en France est éga-lement marqué sur le plan institutionnel.Le SER a ainsi créé cette année une com-mission « Solaire thermodynamique » quia pour objectif de représenter la filièreauprès des pouvoirs publics, de réaliser desoutils d’information, d’assurer une veilleactive sur tous les sujets juridiques, écono-miques, techniques et environnementauxliés à l’énergie solaire thermodynamique.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

FILIÈRE HÉLIOTHERMODYNAMIQUEmise en place de projets industriels degrande taille. »Enfin, on peut noter le programme MiCST(pour MicroCentrale Solaire Thermodyna-mique) du groupe français Schneider Elec-tric, lancé fin avril 2010, qui vise à mettreau point une centrale solaire thermodyna-mique miniature pour des sites non raccor-dés au réseau. Ces équipements seraientparticulièrement destinés aux pays endéveloppement disposant d’un fort enso-leillement. Le développement de ce projetambitieux, où beaucoup restera à fairepour parvenir à une offre commerciale,durera 42  mois et rassemblera au total12 partenaires, du monde industriel ou aca-démique, avec le soutien de l’Ademe.

10 % de l’énergie électriquesolaire d’ici à 2020Au regard des investissements qui ont étéfaits au cours de l’année 2010, l’avenir de la

filière héliothermodynamique françaisedevrait continuer à se dessiner au coursdes prochaines années. Le plan d’actionnational estime que, sur les 5 400 MW desolaire qui devront être installés en Franced’ici à 2020, 10 %, soit 540 MW, pourrontprovenir du solaire thermodynamique.« Même si la France n’a que de faibles capa-cités en termes de solaire thermique àconcentration puisque l’ensoleillement etle foncier disponibles y sont limités, il estde toute façon indispensable que les indus-triels français puissent tester leurs pro-duits sur le territoire pour ensuite lesexporter », rappelle Gilles Flamant, direc-teur du laboratoire Promes du CNRS.

Le CNRS à la pointe de la R&D française

Après avoir été utilisée pendant près de 20 ans pour des recherches en astronomie, lacentrale Thémis a repris du service dans le cadre de la recherche et développementfrançais et est aujourd’hui utilisée par le programme Pégase du CNRS. « Il n’est pasquestion de refaire Thémis “comme en 1980”, précise Gille Flamant, directeur du labo-ratoire Promes en charge de Pégase. Aujourd’hui, nous travaillons sur la nouvelle géné-ration de solaire thermique à concentration, en essayant de mettre au point une tur-bine à gaz et non à vapeur. Thémis devient un laboratoire à vocation industrielle. » Leprogramme Pégase se situe à la pointe des recherches dans le domaine et devraitconduire à un démonstrateur de 400 kW d’ici à 2013. Le CNRS travaille également surles carburants solaires et sur le stockage de l’énergie solaire.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONALDES FILIÈRES RENOUVELABLES ÉLECTRIQUES EN FRANCE

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONALTabl. n°1Parcs régionaux de puissances installées en MW Sources : SoeS/ERDF

ÉolienPetite

hydrauliqueGrande

hydraulique1Photovoltaïque Biogaz

Déchetsurbains2

Géothermie Total

Alsace s 8,0 1 407,0 7,4 2,4 38,1 1,5 1 464,4

Aquitaine s 178,0 365,0 37,8 5,6 29,9 0,0 616,3

Auvergne 129,0 103,0 913,0 9,4 2,5 s 0,0 1 156,9

Basse-Normandie 183,0 14,0 13,0 4,3 3,8 s 0,0 218,1

Bourgogne 62,0 29,0 26,0 10,4 0,9 11,2 0,0 139,4

Bretagne 531,0 23,0 255,0 24,9 0,2 30,1 0,0 864,3

Centre 451,0 20,0 72,0 7,9 5,6 43,1 0,0 599,6

Champagne-Ardenne

560,0 25,0 808,0 5,9 3,9 14,0 0,0 1 416,8

Franche-Comté 30,0 71,0 520,0 5,4 0,0 12,3 0,0 638,7

Haute-Normandie 147,0 17,0 0,0 2,5 2,5 56,0 0,0 225,0

Île-de-France s 20,0 0,0 6,7 51,6 259,5 0,0 337,8

Languedoc-Roussillon

394,0 151,0 566,0 60,4 8,1 41,5 0,0 1 220,9

Limousin s 96,0 1 081,0 5,6 0,0 3,6 0,0 1 186,1

Lorraine 493,0 101,0 0,0 8,0 4,2 12,0 0,0 618,1

Midi-Pyrénées 322,0 516,0 4 132,0 31,7 10,2 26,2 0,0 5 038,1

Nord-Pas-de-Calais 308,0 s 0,0 10,2 16,6 65,6 0,0 400,4

Pays de la Loire 323,0 8,0 0,0 44,9 11,6 26,9 0,0 414,4

Picardie 738,0 4,0 0,0 2,2 11,2 14,0 0,0 769,4

Poitou-Charentes 86,0 28,0 0,0 10,1 1,0 s 0,0 125,1

Provence-Alpes-Côte d’Azur

47,0 182,0 3 078,0 70,9 10,1 57,5 0,0 3 445,5

Rhône-Alpes 143,0 456,0 10 107,0 55,0 6,3 86,6 0,0 10 853,9

Corse 18,0 30,0 133,0 1,6 1,7 0,0 0,0 184,3

Guadeloupe 26,4 8,7 0,0 16,0 0,6 0,0 16,0 67,6

Guyane 0,0 115,0 2,0 0,0 0,0 0,0 117,0

Martinique 1,1 0,0 0,0 17,0 0,0 7,0 0 25,1

Réunion 14,8 120,5 52,8 4,2 0,0 0,0 192,3

S : Secret statistique. Cette règle s’applique lorsqu’un chiffre régional concerne moins de trois sites de production ou qu’un seul site représente plus de 85 % de la puissance totale d’une Région.1Chiffres incluant le site de la Rance mais hors centrale de pompage.2Puissance des installations pour l’ensemble des déchets qu’ils soient renouvelables ou non.

Les puissances éLectriques L’objectif du baromètre étant d’avoir unedimension territoriale, ce tableau regroupeles données les plus récentes sur les puis-sances régionales par filière. Les filièreséolien, photovoltaïque et biogaz sont pré-sentées dans leur bilan à fin juin 2010. Les

puissances de l’ensemble des autresfilières sont pointées à fin décembre 2009.La seule filière absente est celle de la bio-masse solide. Aucune publication ne pré-sente le détail actuel des 265 MW de puis-sance nationale de cette filière.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONAL

10 853,9

5 038,1

3 445,5

1 464,4

1 416,8

1 220,9

1 186,1

1 156,9

864,3

769,4

638,7

618,1

616,3

599,6

414,4

400,4

337,8

225,0

218,1

192,3

184,3

139,4

125,1

117,0

67,6

25,1

Rhône-Alpes

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Midi-Pyrénées

Alsace

Languedoc-Roussillon

Aquitaine

Limousin

Auvergne

Champagne-Ardenne

Réunion

Bretagne

Centre

Lorraine

Picardie

Île-de-France

Nord-Pas-de-Calais

Haute-Normandie

Franche-Comté

Corse

Pays de la Loire

Basse-Normandie

Poitou-Charentes

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Bourgogne

Graph. n°1Classement des Régions suivant les puissances installées en MWSources : SOeS/ERDF

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONAL

La première Région est Rhône-Alpes quireprésente un tiers de l’ensemble de laFrance (métropole +  Dom). Viennentensuite Midi-Pyrénées et PACA. Il est inté-ressant de noter que, si l’on met de côté lafilière hydraulique (grande et petite) et quel’on ne conserve que les filières renouvela-bles électriques qui se sont développées aucours des quinze dernières années, le clas-sement est bien différent. C’est alors laPicardie qui arrive en tête avec 765,4 MW,suivie de la Bretagne (586,3 MW) et de la

Champagne-Ardenne (583,8 MW). La hiérar-chie est alors surtout déterminée par cellede la filière éolienne.

Les productions éLectriquesrégionaLesSur la production électrique renouvelable,les chiffres régionaux du SOeS font étatdes filières éolien, photovoltaïque, hydrau-

Tabl. n°2Productions régionales électriques renouvelables en GWh Sources : SoeS/ERDF

Éolien Photovoltaïque Hydraulique Géothermie Toutes filières biomasse Total

Alsace s 9,8 7 448 0 83 7 541

Aquitaine s 6,8 1 676 0 427 2 110

Auvergne 208 3,9 1 361 0 s 1 573

Basse-Normandie 250 1,2 48 0 s 299

Bourgogne s 3,1 92 0 35 130

Bretagne 731 7,3 558 0 65 1 362

Centre 949 2,3 94 0 129 1 174

Champagne-Ardenne

564 2,3 819 0 60 1 445

Corse 29 0,3 481 0 0 510

Franche-Comté 52 2,6 568 0 28 651

Haute-Normandie 228 0,6 0 0 490 719

Île-de-France s 2,1 43 0 766 811

Languedoc-Roussillon

903 32,3 2 120 0 104 3 159

Limousin s 1,7 1 587 0 265 1 854

Lorraine 786 2,4 245 0 138 1 171

Midi-Pyrénées 524 11,8 9 322 0 242 10 100

Nord-Pas-de-Calais 525 3,5 1 0 217 747

Pays de la Loire 408 20,2 0 0 74 502

Picardie 1 046 0,9 0 0 77 1 124

Poitou-Charentes 150 6,8 112 0 s 269

Provence-Alpes-Côte d’Azur

110 22 10 386 0 286 10 804

Rhône-Alpes 346 18,7 24 538 0 238 25 140

DOM-TOM 68 50 916 50 326 1 410

S : Secret statistique. Cette règle s’applique lorsqu’un chiffre régional concerne moins de trois sites de production ou qu’un seul site représente plus de 85 % de la puissance totale d’une Région.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONAL

25 140

10 804

10 100

7 541

3 159

2 110

1 854

1 573

1 445

1 410

1 362

1 174

1 171

1 124

811

747

719

651

510

502

299

269

130

Rhône-Alpes

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Midi-Pyrénées

Alsace

Languedoc-Roussillon

Aquitaine

Limousin

Auvergne

Champagne-Ardenne

DOM-TOM

Bretagne

Centre

Lorraine

Picardie

Île-de-France

Nord-Pas-de-Calais

Haute-Normandie

Franche-Comté

Corse

Pays de la Loire

Basse-Normandie

Poitou-Charentes

Bourgogne

Graph. n°2Classement des Régions suivant la production électrique renouvelable en GWhSource : SOeS

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

PANORAMA RÉGIONALlique et géothermique pour l’année 2009.En revanche, l’énergie biomasse dans saglobalité (biomasse solide, biogaz, inciné-ration de déchets) n’est disponible suivantun découpage régional que pour l’année2008. Ces filières évoluant plus lentementque l’éolien et le photovoltaïque, il y a pertinence à présenter un tel tableau.Comme pour les puissances installées, surl’ensemble des filières, c’est Rhône-Alpes

qui est la première Région française avecégalement un tiers de la production(25 140 GWh). Provence-Alpes-Côte d’Azurprend la deuxième place avec 10 804 GWhdevant Midi-Pyrénées (10 100  GWh). Lemême classement, sans la part de la pro-duction hydraulique, fait à nouveau appa-raître la Picardie comme première Régionfrançaise grâce à son parc éolien.

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

OBSERVATOIRES RÉGIONAUX

La liste ci-dessous présente un étatdes lieux des Observatoires régio-

naux existant en France. Ce travail acherché à être le plus complet possiblesans toutefois prétendre à l’exhausti-vité. Si un organisme vous semble man-quant, merci de nous le signaler.

alsaCe Energiviehttp://www.energivie.fr/Documents de promotion des énergies

renouvelables (données 2009 disponibles)

aquitaine Site de l’Éco-Innovation en Aquitainehttp://eco-innovation.aquitaine.fr/Site d’information généraliste sur l’éco-

innovation (données 2009 disponibles)

Observatoire de l’énergie d’Aquitaine(OREAQ)Pas de site internet pour le moment

Basse-normandie Biomasse Normandiehttp://www.biomasse-normandie.org/Récapitulatif des installations énergies

renouvelables dans la Région et les

départements normands (données 2009

disponibles)

Bourgogne Alterre Bourgognehttp://www.alterre-bourgogne.fr/Le tableau de bord de l’environnement

(données 2008 disponibles)

Bretagne Bretagne Environnementhttp://www.bretagne-environnement.org/Suivi de la production d’énergie

en Bretagne (données 2008 disponibles)

Centre Observatoire des énergies en Région

Centrehttp://www.observatoire-energies-centre.org/La production d’énergie en Région Centre

(données 2007 disponibles)

CorseUn observatoire de l’énergie est en projet

FranChe-Comté Observatoire territorial énergétique

de la Région F-C (OPTEER)http://opteer.test.iad-informatique.com/index.phpPortail d’information énergétique sur la

Région

haute-normandie Agence régionale de l’environnement

(AREHN)http://www.arehn.asso.fr/Bilan énergétique régional (données 2002

disponibles)

Île-de-FranCe Réseau de l’observation

des statistiques de l’énergie (ROSE)

Page 75: Baroelec integral

73

Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

OBSERVATOIRES RÉGIONAUX

http://www.areneidf.org/fr/ROSE-Reseau-dObservation-Statistique-de-lEnergie-et-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-en-Ile-de-France-274.htmlBilan énergétique régional (données 2005

disponibles)

ARENEhttp://www.areneidf.org/fr/Accueil-16.htmlTableau de bord de l’énergie en Île-de-

France : édition 2010 (données 2005

disponibles)

midi-Pyrénées Observatoire régional de l’énergie

en Midi-Pyrénées (OREMIP)http://www.oremip.fr/content

Agence régionale pour l’environne-ment de Midi-Pyrénées (ARPE)http://www.arpe-mip.com/html/index.phpLes chiffres clés de l’énergie en Midi-

Pyrénées (données 2008 disponibles)

ProvenCe-alPes-Côte d’azur Observatoire régional de l’énergie

Provence-Alpes-Côte d’Azur (ORE)http://www.regionpaca.fr/notre-region/energie-agir/observatoire-de-lenergie.htmlBilan énergétique régional (données 2008

disponibles)

Agence régionale pour l’environne-ment (ARPE)http://www.arpe-paca.org/

Poitou-Charentes OREGES Poitou-Charenteshttp://www.arecpc.com/État des lieux des énergies renouvelables

en Poitou-Charentes (données 2009

disponibles)

rhône-alPes Rhône-Alpes Énergies Environnementhttp://www.raee.org/Bilan énergétique et bilan des émissions

de gaz à effet de serre en Rhône-Alpes

(données 2006 disponibles)

OREGES Rhône-Alpeshttp://www.oreges.rhonealpes.fr/Chiffes clés (données 2008 disponibles)

la réunion Observatoire régional de l’énergiehttp://www.arer.org/Bilan énergétique de l’île de la Réunion

(données 2008 disponibles)

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Observ’ERLe Baromètre 2010 des énergies renouvelables électriques en France

LISTE DES SOURCES UTILISÉES

OrganiSmeS Ademe AMORCE – Les Élus et l’Éolien AFGTH (Association française pour la géo-thermie)

Association Record Baromètres EurObserv’ER BTM Consult Club Biogaz Copacel EDF SEI ERDF ÉS Géothermie (Électricité de Strasbourg) EWEA / EU-OEA France-hydroélectricité Ifremer INRA de Narbonne Observ’ER – Le Journal de l’ÉolienObserv’ER – Le Journal du Photovoltaïque SER FEE / SER SOLER SOeS SVDU (Syndicat national du traitement etde la valorisation des déchets urbains)

PublicatiOnS « Évaluation prospective 2020-2050 de lacontribution du secteur biomasse énergieaux émissions nationales de pol luantsatmosphériques », Ademe, CIEPA, Éner-gies Demain ; novembre 2009.

« Évaluation du gisement de bois pourl’énergie », IFN, FCBA, Solagro, Ademe ;février 2010.

« Le bois énergie et la qualité de l’air »,Ademe ; juillet 2009.

« La géothermie, quelles technologiespour quels usages ? » Ademe, BRGM ; Éditions BRGM ; novembre 2008.

« Marchés, emplois et enjeu énergétiquedes activités liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique et aux énergiesrenouvelables : situation 2008-2009 – perspectives 2010 », Ademe ; octobre 2010

La Lettre du CIBE

SiteS internetwww.ademe.frwww.anr-symbiose.orgwww.biogaz.atee.frwww.biomasse-normandie.orgwww.cibe.frwww.copacel.frwww.energies-renouvelables.orgwww.enr.frwww.erdfdistribution.frwww.eurobserv-er.orgwww.ewea.orgwww.france-hydro-electricite.frwww.geothermie-perspectives.frwww.geothermie-soultz.frwww.ifremer.frwww.incineration.orgwww.pole-mer-bretagne.comwww.pvlegal.euwww.record-net.org http://sei.edf.comwww.sinoe.orgwww.statistiques.equipement.gouv.frwww.suivi-eolien.comwww.windbarriers.euwww.montpellier.inra.fr

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RENSEIGNEMENTS ET INFORMATIONSPour de plus amples renseignements surle baromètre des énergies renouvelablesélectriques en France, veuillez contacter :

Diane Lescot, Frédéric Tuillé, Gaëtan Fovez

Observ’er 146, rue de l’Université 75007 Paris

Tél.+ 33 (0) 1 44 18 00 80

Fax. + 33 (0) 1 44 18 00 36

e-mail [email protected]

inTerneT www.energies-renouvelables.org

Ce document est téléchargeable au format PDF sur :www.energies-renouvelables.org

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Observ’ER146 rue de l’Université

75007 ParisTél. : + 33 (0) 1 44 18 00 80

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