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1 Un nouveau Ministre du Patrimoine Les dessous de Saint-Lambert. 100 ans de fouilles au cœur de Liège Au moment de faire parvenir à l’impri- merie ce nouveau numéro de La Lettre du Patrimoine, nous avons appris qu’à l’occasion du remaniement intervenu à la tête et au sein du Gouvernement wallon, le Ministre Jean-Claude Marcourt, déjà en charge de l’Économie, de l’Em- ploi et du Commerce extérieur depuis trois ans, prendrait en sus la responsa- bilité de la conduite de la politique du Patrimoine. Voici dix ans, un des prédé- cesseurs du nouveau Ministre, Robert Collignon, avait déjà réuni dans les mêmes mains l’Économie et le Patrimoine à l’époque où il était Ministre-Président. En fait, depuis le transfert de la matière des monuments, sites et fouilles aux Régions le 1 er janvier 1989 (en vertu de la loi spéciale de réforme de l’État du 8 août 1988), cinq Ministres seulement ont assumé celle-ci avant Jean-Claude Marcourt, en un peu moins de vingt ans: Albert Liénard durant trois années de 1989 à fin 1991, Robert Collignon pendant six ans mais en deux phases (en 1992-1993 d’abord, de l’été 1995 à l’été 1999 ensuite), feu André Baudson durant un an et demi (de janvier 1994 à l’été 1995), Jean-Claude Van Cauwenberghe pendant un peu moins de deux ans mais en deux temps également (de l’été 1999 au printemps 2000 puis de l’été 2003 à l’été 2004) et enfin Michel Daerden, lui aussi à deux reprises, pendant un total de six années environ (du printemps 2000 à l’été 2003 et de l’été 2004 à ce mois de juillet 2007). Le Ministre Marcourt présidera donc les prochaines Journées du Patrimoine en septembre (dont on vous parle page 18) et il lui appartiendra de donner l’orien- tation des XX e Journées en 2008 et du vingtième anniversaire de la régionali- sation de la matière quelques mois plus tard. La Lettre du Patrimoine ouvrira ses colonnes comme il se doit au nouveau Ministre dans son prochain numéro. En attendant, l’adresse du Cabinet de Jean-Claude Marcourt est Place des Célestines, 1, à 5000 Namur (tél. 081-23.41.11; fax 081-23.42.34; site: http://marcourt.wallonie.be). La Lettre du Patrimoine BELGIË – BELGIQUE P.B./P.P. B – 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 L’Archéoforum de Liège. © Experience International 19 es Journées du Patrimoine en Wallonie 8 et 9 septembre 2007 Sous les auspices du Conseil de l’Europe Secrétariat des Journées du Patrimoine Tél.: 085 / 278 880 Fax : 085 / 278 889 www.journeesdupatrimoine.be Patrimoine MILITAIRE Éditeur responsable : Freddy Joris, Administrateur général, rue du Lombard, 79 - 5000 Namur Photographie : Charline JORIS Exposition à l’Archéoforum de Liège, du 18 septembre 2007 au 20 janvier 2008 C’est par hasard, en octobre 1898, lors de la pose d’un égout, que plusieurs sculptures datant du XIV e siècle sont mises au jour. Rien de bien surprenant… si ce n’est que quelques jours plus tard la découverte de tuiles romaines fait voler en éclat le mythe des origines de la ville de Liège: le meurtre de l’évêque Lambert vers 700. Quelques années plus tard, en 1907, à la faveur d’autres travaux, de nouvelles découvertes fortuites conduisent la Ville de Liège à confier à l’Institut archéologique liégeois une première campagne de fouilles qui viendra confirmer l’existence d’une construction romaine et même d’une occupation néolithique que l’on sait aujourd’hui remonter à plus de 7.000 ans. Nous voici à l’aube d’un siècle de fouilles et de découvertes archéolo- giques qui permettront de glaner bien de nouvelles informations qui ont fait évoluer d’une manière décisive la connaissance du passé de la place Saint- Lambert et donc, de la ville de Liège. C’est cette formidable histoire que l’Ar- chéoforum de Liège vous invite à décou- vrir dans une exposition consacrée au centenaire des premières fouilles entre- prises place Saint-Lambert à Liège. Elle propose une vision tant objective, au travers des découvertes et résultats des fouilles, que subjective, par le biais du regard des acteurs et des spectateurs qui ont traversé ce siècle. Ces différentes thématiques seront présentées au visi- teur à travers trois pôles différents: l’un consacré à l’aspect scientifique des recherches effectuées place Saint- Lambert, un autre proposera les diffé- rents points de vue extérieurs (du public, des journalistes, des acteurs politiques) et, enfin, un troisième envisagera l’avenir du site. L’exposition retracera le processus complet d’interprétation d’un site archéologique, depuis la fouille jusqu’à son lieu de diffusion en passant par diffé- rentes étapes indispensables telles que la découverte, la réaction des gens, l’in- terprétation scientifique, la mise en valeur. À découvrir à l’Archéoforum de Liège, du 18/09/2007 au 20/01/2008. Renseignements: 04/250.93.70 [email protected] www.archeoforumdeliege.be TRIMESTRIEL JUILLET AOÛT SEPTEMBRE 2007 – N o 7 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

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Un nouveau Ministre du Patrimoine

Les dessous de Saint-Lambert. 100 ans de fouilles au cœur de Liège

Au moment de faire parvenir à l’impri-merie ce nouveau numéro de La Lettredu Patrimoine, nous avons appris qu’àl’occasion du remaniement intervenu àla tête et au sein du Gouvernementwallon, le Ministre Jean-Claude Marcourt,déjà en charge de l’Économie, de l’Em-ploi et du Commerce extérieur depuistrois ans, prendrait en sus la responsa-bilité de la conduite de la politique duPatrimoine. Voici dix ans, un des prédé-cesseurs du nouveau Ministre, RobertCollignon, avait déjà réuni dans lesmêmes mains l’Économie et le Patrimoineà l’époque où il était Ministre-Président.En fait, depuis le transfert de la matièredes monuments, sites et fouilles auxRégions le 1er janvier 1989 (en vertu dela loi spéciale de réforme de l’État du8 août 1988), cinq Ministres seulementont assumé celle-ci avant Jean-ClaudeMarcourt, en un peu moins de vingt ans:Albert Liénard durant trois années de1989 à fin 1991, Robert Collignonpendant six ans mais en deux phases (en1992-1993 d’abord, de l’été 1995 à l’été

1999 ensuite), feu André Baudson durantun an et demi (de janvier 1994 à l’été1995), Jean-Claude Van Cauwenberghependant un peu moins de deux ans maisen deux temps également (de l’été 1999au printemps 2000 puis de l’été 2003 àl’été 2004) et enfin Michel Daerden, luiaussi à deux reprises, pendant un total desix années environ (du printemps 2000à l’été 2003 et de l’été 2004 à ce mois dejuillet 2007).Le Ministre Marcourt présidera donc lesprochaines Journées du Patrimoine enseptembre (dont on vous parle page 18)et il lui appartiendra de donner l’orien-tation des XXe Journées en 2008 et duvingtième anniversaire de la régionali-sation de la matière quelques mois plustard. La Lettre du Patrimoine ouvrirases colonnes comme il se doit aunouveau Ministre dans son prochainnuméro. En attendant, l’adresse duCabinet de Jean-Claude Marcourt estPlace des Célestines, 1, à 5000 Namur(tél. 081-23.41.11; fax 081-23.42.34;site: http://marcourt.wallonie.be).

La LettreduPatrimoine

BELGIË – BELGIQUE

P.B./P.P.

B – 78Bureau de dépôt

4099 Liège XP501407

L’Archéoforum de Liège. © Experience International

19es Journées du Patrimoine en Wallonie

8 et 9 septembre 2007

Sous les auspices du Conseil de l’Europe

Secrétariat des Journées du PatrimoineTél.: 085 / 278 880Fax : 085 / 278 889

www.journeesdupatrimoine.be

PatrimoineMILITAIRE

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Photographie : Charline JORIS

Exposition à l’Archéoforum deLiège, du 18 septembre 2007 au20 janvier 2008

C’est par hasard, en octobre 1898, lorsde la pose d’un égout, que plusieurssculptures datant du XIVe siècle sontmises au jour. Rien de bien surprenant…si ce n’est que quelques jours plus tardla découverte de tuiles romaines faitvoler en éclat le mythe des origines dela ville de Liège: le meurtre de l’évêqueLambert vers 700. Quelques années plustard, en 1907, à la faveur d’autrestravaux, de nouvelles découvertesfortuites conduisent la Ville de Liège àconfier à l’Institut archéologique liégeoisune première campagne de fouillesqui viendra confirmer l’existence d’uneconstruction romaine et même d’uneoccupation néolithique que l’onsait aujourd’hui remonter à plus de7.000 ans. Nous voici à l’aube d’un sièclede fouilles et de découvertes archéolo-giques qui permettront de glaner biende nouvelles informations qui ont faitévoluer d’une manière décisive la

connaissance du passé de la place Saint-Lambert et donc, de la ville de Liège.C’est cette formidable histoire que l’Ar-chéoforum de Liège vous invite à décou-vrir dans une exposition consacrée aucentenaire des premières fouilles entre-prises place Saint-Lambert à Liège. Ellepropose une vision tant objective, autravers des découvertes et résultats desfouilles, que subjective, par le biais duregard des acteurs et des spectateurs quiont traversé ce siècle. Ces différentesthématiques seront présentées au visi-teur à travers trois pôles différents: l’unconsacré à l’aspect scientifique desrecherches effectuées place Saint-Lambert, un autre proposera les diffé-rents points de vue extérieurs (du public,des journalistes, des acteurs politiques)et, enfin, un troisième envisagera l’avenirdu site.L’exposition retracera le processuscomplet d’interprétation d’un sitearchéologique, depuis la fouille jusqu’àson lieu de diffusion en passant par diffé-rentes étapes indispensables telles quela découverte, la réaction des gens, l’in-

terprétation scientifique, la mise envaleur.

À découvrir à l’Archéoforum de Liège, du 18/09/2007 au 20/01/2008. Renseignements: 04/250.93.70 –[email protected] –www.archeoforumdeliege.be

TRIMESTRIEL – JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007 – No 7 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

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Le réseau ERIH – European Route ofIndustrial Heritage – a été créé dans lecadre du plan INTERREG IIC et IIIB afinde résoudre en commun à travers lacoopération des États membres le défidifficile de la conservation et de la valo-risation des monuments industriels, rele-vant d’un héritage commun. Cette miseen réseau vise, entre autres, à développer

Depuis plus d’un millénaire, de sa fonda-tion par saint Remacle à la Révolutionfrançaise, l’influence économique, poli-tique, religieuse et artistique importantede la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy s’est exercée sur un vaste terri-toire, dépassant largement les frontières

des idées et activités concrètes dans lebut de promouvoir la culture industrielle.A l’heure actuelle, le réseau ERIH réunitplusieurs sites et musées axés sur le patri-moine industriel. Ils sont situés enGrande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas,France et, depuis peu, en Belgique. L’os-sature du réseau se compose de «pointsd’ancrage», actuellement environ 65répartis dans 10 pays, qui sont des sitesmajeurs disposant d’une infrastructuretouristique bien développée. Il s’agit parexemple, du complexe urbanistique etindustriel de New Lanark en Écosse, del’Iron Bridge à Telford en Angleterre ouencore des mines de Zollverein à Essenen Allemagne, inscrites sur la liste duPatrimoine mondial de l’UNESCO.De ces points d’ancrage, qui représen-tent toute la diversité de l’industrialisa-tion (charbonnages, carrières, verreries,usines textiles, industries métalliques,aciéries), partent des «routes régionales»reliant entre eux différents sites indus-triels de plus petite taille. Parallèlement,des «routes thématiques européennes»constituent les relais entre les différentspoints d’ancrage avec pour but essen-tiel de promouvoir l’échange d’expé-rience entre experts.Deux sites miniers belges, l’un situé enWallonie et l’autre en Flandre, sont réunispar la Route européenne du Patrimoine

industriel et constituent des points d’an-crage: il s’agit du site minier du Bois-du-Luc à La Louvière (Écomusée régionaldu Centre) et de la Mine de Beringen(Vlaams Mijn Museum). Malgré lesdistances géographiques et linguistiques,ces deux sites partagent de nombreuxpoints communs, dont l’ancienneté descharbonnages, la conservation exem-plaire des infrastructures industrielles, lapréservation de l’environnement et dupaysage modulés par l’activité indus-trielle et la valorisation scientifique etculturelle qui y est menée.Par ailleurs, l’Écomusée du Bois-du-Luc,classé en 1996 et repris sur la liste dupatrimoine exceptionnel de Wallonie,est inscrit sur la liste des monumentspris en charge par l’IPW en ce quiconcerne les bâtiments industriels de lafosse Saint-Emmanuel, anciens bureauxet ateliers, propriétés régionales cédéesen emphytéose à l’asbl du même nom.L’objectif est double: évaluer les possi-bilités d’y implanter un centre d’archivesindustrielles et de le mettre en réseauavec d’autres sites, dans le cadre biensûr, du réseau ERIH.

Pour tout renseignement: www.erih.net –www.ecomusee-regional-du-centre.be –www.beringen.be

de la Belgique. Patrimoine exceptionnelde Wallonie, les vestiges de l’imposanteabbatiale (XIe siècle) et les bâtimentsconventuels restaurés (XVIIIe siècle)regroupent aujourd’hui trois musées (leMusée de la principauté de Stavelot-Malmedy, le Musée du Circuit de Spa-

Francorchamps et le Musée GuillaumeApollinaire), un important centre deséminaires et des salles d’expositiontemporaire.

L’année 2006 aura été extrêmementpositive pour l’abbaye de Stavelot et soncomplexe muséal qui ont accueilli enleurs murs pas moins de 52.000 visiteurs,soit l’année la plus faste depuis l’ouver-ture en 2002. Ces résultats sont princi-palement dus à la mise en place régulièred’expositions temporaires intéressanteset de qualité ainsi qu’à la tenue d’évé-nements, tel le concert de Jean Valléequi a connu un franc succès. Plusieursautres organisations d’envergure, enassociation avec le monde culturel stave-lotain, ont permis d’accentuer le rayon-nement régional de l’abbaye.Les résultats de fréquentation pour lepremier semestre 2007 sont égalementtrès bons puisque le cap des 21.000 visi-teurs a été dépassé à l’exposition «Trap-pistes», présentée entre février et juillet.La prochaine exposition temporaire setiendra du 10 août au 31 décembre 2007,sur le thème «Che Guevara, 40 ans après».

Renseignements: Abbaye de Stavelot –080/86.27.06 – [email protected] – www.abbayedestavelot.be

2 Suite à la page 23

Année record à l’abbaye de Stavelot

Bois-du-Luc et Beringen réunis sur la Route européenne du Patrimoine industriel

L’abbaye de Stavelot. © ETC

Vue aérienne du site du Bois-du-Luc. G. Focant, DPat © MRW

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Organisé par l’Institut du Patrimoinewallon, le Comité wallon pour le vitrailassocié au Corpus Vitrearumet le Comitéinternational du Corpus Vitrearum pourla conservation des vitraux, ce forum a étéconsacré aux Techniques du vitrail auXIXe siècle et aux problèmes de conser-vation et de restauration de ce patrimoine.Il s’est tenu aux moulins de Beez à Namurdu 14 au 16 juin 2007.Accueilli par Freddy Joris, le forum réunis-sant durant trois jours près de 150 parti-cipants européens, russes, américains etpour la première fois australiens, arencontré un plein succès.Le thème retenu par le Comité scientifiquea permis à 25 conférenciers provenantd’une dizaine de pays européens et desÉtats-Unis, de développer des aspects histo-riques et techniques extrêmement diver-sifiés et parfois très mal connus. De ce fait,le forum a suscité un réel intérêt parmi lesconservateurs et restaurateurs qui consa-crent une grande partie de leurs activitésau traitement des vitraux de cette époque.L’Institut du Patrimoine wallon et le Comitéwallon pour le vitrail ont considéré qu’or-ganiser un forum pour la conservation etla restauration des vitraux du XIXe siècleet leurs techniques était particulièrementimportant pour deux raisons: d’une part,trop de vitraux qui datent du XIXe ou dudébut du XXe siècle sont encore détruitsou en tout cas considérés comme secon-daires, on consacre moins de moyens àleur conservation et on les confie à desartisans incompétents qui risquent demettre leur existence future en danger;d’autre part, les techniques particulièresutilisées au XIXe siècle sont mal connues:elles témoignent des recherches techno-logiques de l’époque mais elles posentparfois aussi de très sérieux problèmesaux restaurateurs.Les différentes communications ont doncporté sur les verriers du XIXe siècle, lesmatériaux et techniques particulierscomme les verres structurés, imprimés,coulés, laminés, opalescents, en cabo-chons, les techniques de transfert degrisaille au pochoir, mécanique, parprocédé photographique, les déforma-tions de verres, les mises en plomb sophis-tiquées… et, enfin, sur des cas deconservation-restauration qui prennent en

compte ces spécificités techniques ententant d’apporter les solutions les plusadéquates et les plus respectueuses.Les débats en séance ainsi que lesnombreux contacts pris entre les partici-pants scientifiques et maîtres-verriers ontété particulièrement riches et utiles. Lalibrairie spécialisée, alternativement tenuepar Laurence, Émilie et Sophie et les postersinstallés dans le grand hall des Moulins deBeez par Jelal ont rencontré un vif intérêtau cours des pauses conviviales, facilitantde fructueux échanges.Les communications très homogènes, debon niveau et bien liées les unes aux autresont généré des débats précis qui se sontpoursuivis durant les deux premières jour-nées au restaurant très accueillant desMoulins de Beez puis lors de la réceptionorganisée au Centre de la Paix-Dieu à Amay.Les participants y ont été accueillis par unremarquable exposé d’Anne-FrançoiseCannella faisant revivre le patrimoine del’abbaye cistercienne puis évoquant lesformations dispensées au Centre. Le buffeta été très apprécié, chacun repartant avecdes bières brassées pour l’ancienne abbayede la Paix-Dieu.Sous la direction scientifique d’IsabelleLecocq, la troisième journée a été consa-crée à un parcours de visites de vitrauxdes XIXe et XXe siècles dans les régions deVerviers et Eupen. Ainsi les participants,environ 120, ont pu découvrir les décorspeints et les vitraux de l’atelier Ladon del’église Saint-Antoine-Ermite-et-Apolline àPepinster, ainsi que l’étude due à Emma-nuel Vanderheyden, et les vitraux del’église Sainte-Julienne dus aux ateliersOsterrath et Biolley avant d’être accueillispar le bourgmestre de Verviers, ClaudeDesama, lors du lunch offert par l’IPW auMusée de la Laine.L’après-midi a été consacrée aux vitrauxd’Osterrath de l’église Saint-Lambert à Goéqui ont suscité l’admiration des congres-sistes. Les interventions sur les verrières del’église Saint-Paul à Baelen n’ont pasmanqué de poser question. Les vitraux del’atelier Oidtman ornant les églises Saint-Joseph et Saint-Nicolas à Eupen ont élargile champ des connaissances des spécia-listes.La partie scientifique a été clôturée parYvette Vanden Bemden, Présidente du

Comité wallon pour le vitrail, qui a iden-tifié les acquis du Forum et les attentesqu’il suscite, Freddy Joris confirmantensuite l’intérêt que l’Institut du Patrimoinewallon a porté aux travaux de ces troisjournées. Les participants ont ensuite étéaccueillis à une grande réception de clôtureau siège de la Communauté germano-phone à Eupen par Karl-Heinz Lambertz,Ministre-Président et Isabelle Weyckmans,Ministre de la Culture et des Médias, desMonuments et Sites, de la Jeunesse et duSport qui a conclu par un appel à inven-torier les vitraux de cette région méritantd’être mieux connus.

Jacques BARLET

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Suite de la page 2

Un forum international pour la conservation et la restauration des vitraux

Caïus 2007: appel aux entreprises!

Goé, église Saint-Lambert, détail du vitrailde l’Apostolicité (la Destruction des idoles),ateliers J. Osterrath, 1913. © I. Lecocq

Organisé pour la 19e année parProméthéa, le concours desCaïus met à l’honneur lemécénat culturel et récom-pense des entreprises qui sesont distinguées par leur créa-tivité, leur dynamisme, leur

persévérance et leur contribution au déve-loppement culturel et patrimonial de notrepays. En 2007, quatre Caïus seront décernés parle jury, composé de personnalités issues

des milieux économique et culturel, etprésidé, cette année, par Paul Dujardin,Directeur général du Palais des Beaux-Artsde Bruxelles. Lors de la soirée de remise des prix quiaura lieu au Palais des Beaux-Arts deBruxelles le 5 décembre 2007, une PMEet une Grande Entreprise recevront unCaïus pour leur action de mécénat ou desponsoring culturel, toutes disciplinesconfondues. Deux autres entreprises severront quant à elles décerner un Caïus

pour leur action menée en faveur du patri-moine wallon et bruxellois.Le règlement et les documents d’inscriptionsont disponibles chez Prométhéa, ruede la Concorde 60, 1050 Bruxelles, tél.02 513 78 27 – mail: [email protected] ou directement téléchargeables depuiswww.promethea.be / rubrique Caïus 2007.Les inscriptions et les dossiers de candi-dature complets doivent impérativementparvenir chez Prométhéa avant le2 octobre 2007.

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C’est à l’abbaye de Clunyqu’a été lancé officielle-ment le 19 mars 2007, àl’initiative de l’ancienministre français de laCulture, le «label du patri-

moine européen» qui propose d’insti-tuer une inscription commune d’unesérie de sites et monuments européens.Loin de vouloir concurrencer les sitesdu patrimoine mondial de l’UNESCO,ce label n’est alloué qu’à des sites prove-nant de pays européens. Décerné à l’una-nimité des ministres de la Culture del’Union européenne, ce label veut êtreun instrument de forte cohésion euro-péenne. Pour preuve, le label seraattribué à des lieux très divers, dont lepoint commun est le rôle particulierqu’ils ont joué dans l’histoire de l’Eu-rope et sa construction progressive,

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Le projet «Les auberges de jeunesse, unpasseport pour les villes du patrimoinemondial» (AJPVPM), mis sur pied parl’Organisation des villes du patrimoinemondial (OVPM) et Hostelling Interna-tional (HI – Fédération internationaledes auberges de jeunesse) a pour but defaire découvrir les richesses culturellesdes villes du patrimoine mondial en favo-risant le séjour en auberge de jeunessevia des offres de nuitées à destinationd’une clientèle ciblée. Il s’agit des voya-geurs provenant des villes du patrimoinemondial qui se verront offrir gracieuse-ment une 2e nuitée (groupe de 10 per-sonnes et plus) ou une 3e nuitée (clientsindividuels) gratuite. Cet avantageuxforfait prolonge le séjour des visiteurstout en leur donnant accès à desprogrammes de découverte spécifiquesdes richesses culturelles propres àchaque ville, organisés par les collecti-vités locales.

Actuellement, en Belgique, seule la villede Namur fait partie de ce réseau qui,jusqu’en mai 2007, était encore au stadede projet-pilote. Parmi les autresauberges ayant participé jusqu’à présent,citons par exemple Carcassonne enFrance, Lübeck en Allemagne, Sucre enBolivie et Québec au Canada. Toutefois,le ralliement de l’UNESCO au projet enmars 2007 devrait permettre un élargis-sement de la palette offerte aux visiteurs.Seul petit bémol à cette initiative pour-tant très riche, ce sont uniquement lesrésidents des villes membres de l’OVPMqui peuvent bénéficier du programme etde ses avantages en tant que clients.

Pour tout renseignement: sur leprogramme «Les auberges de jeunesse, unpasseport pour les villes du patrimoinemondial»: www.hihostels.com/heritage –sur les villes membres de l’OVPM:www.ovpm.org

AVIS IMPORTANT

S’abonner?

Qui fait quoi?

Le label du patrimoine européen officiellement lancé

Les auberges de jeunesse, un passeport pour les villesdu patrimoine mondial

étape après étape, siècle après siècle,année après année. Il s’agit donc d’illus-trer cette histoire riche et complexedans ses dimensions politique, intellec-tuelle, religieuse, philosophique, artis-tique et culturelle.

Pour autant que soit respecté le critèrede l’appartenance européenne, lesmonuments et sites à inscrire pourraientrelever de domaines très divers tels: l’Eu-rope de l’art de vivre, l’Europe desprojets, l’Europe de l’esprit, l’Europe dela création, l’Europe du sacré, l’Europedes marchands et des industriels, l’Eu-rope des batailles et des réconciliations,et, bien sûr, l’Europe de l’architecture etdes styles.

A l’heure actuelle, une première liste aété élaborée en janvier 2007 regroupant40 sites provenant des pays suivants: laBelgique, la Bulgarie, Chypre, l’Espagne,la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie,la Lettonie, Malte, la Pologne, laRoumanie, la Slovaquie et la Slovénie.

C’est ainsi qu’en Belgique, le Palais desPrinces-Évêques de Liège a été inscritsur cette première liste aux côtés de sitesaussi prestigieux que l’Acropole àAthènes, la place du Capitole à Romeou encore l’abbaye de Cluny et la courd’honneur du Palais des Papes à Avignon.Trois autres sites belges seraient en coursd’inscription. En 2008, environ cent siteset monuments pourraient ainsi être label-lisés à travers l’Europe.

Liège, le Palais des Princes-Évêques. G. Focant, DPat © MRW

En raison d’une erreur techniquelors de la mise en page du précé-dent numéro de La Lettre du Patri-moine (avril-juin 2007), le titreCarnet de la Protection, n’a pasété inséré. Or l’article de la p. 19,intitulé Architecture paysagèreau domaine de Ronchine, Assesseémanait bien des collaborateursde la Direction de la Protection,auxquels la Rédaction de La Lettredu Patrimoine présente sesexcuses pour cette confusion.

La Lettre du Patrimoine est inté-gralement téléchargeable sur lesite www.institutdupatrimoine.be.L’abonnement à La Lettre estentièrement gratuit, si vous enfaites la demande par écrit, parfax ou par mail (en aucun cas partéléphone, s’il vous plaît) auprèsde l’IPW à l’adresse ci-dessous:

Institut du Patrimoine wallonCellule Communication –La Lettre du PatrimoineRue du Lombard, 79 –

B-5000 NamurFax: +32 (0)81 654 168 ou 150

Courrier électronique: [email protected]

Vous pouvez également choisir derecevoir chaque trimestre la versionélectronique de cette lettre en enfaisant la demande à l’adresse:[email protected].

Éditeur responsableFreddy Joris

Administrateur général de l’IPW

CoordinationAurore Lemal et

Jean-Louis Postula

Avec la collaboration de la Commission royale

des Monuments, Sites et Fouillesde la Région wallonne,

de la Direction de la Restauration et de la Direction

de la Protection de la Divisiondu Patrimoine (DGATLP/MRW)

et de Wallonia Nostra asbl.

Les articles non signés émanentdes collaborateurs de l’IPW.

Impression et graphismeImprimerie Bietlot

Rue du Rond-Point, 185B-6060 Gilly

+32 (0)71 283 611

Ce trimestriel est gratuit et ne peut être vendu.

Ce numéro a été tiré à 30.000 exemplaires.

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L’abbaye du Val Saint-Lambert, monumentclassé et actuellement cristallerie du mêmenom, domine la rive droite de la Meuse àSeraing. Elle fut fondée en 1191, puis trans-férée à Seraing en 1202 par des moines deSigny dans les Ardennes.Incendiés à plusieurs reprises, les bâtimentssont reconstruits à partir de 1750. Au débutdu XIXe siècle, l’abbaye est affectée à desactivités industrielles. Les grandes trans-formations des XVIIe et XVIIIe siècles, lesépreuves endurées au cours de la périodefrançaise et les travaux nécessaires à l’im-plantation d’une industrie provoquent ladisparition de nombreux bâtiments dontl’église, détruite en 1802, la ferme abba-tiale médiévale et les moulins abbatiaux.La fin du chantier de restauration de latour nord du château, entamé en mars2004, a été célébrée officiellement en mai2007, consacrant ainsi l’ouverture dunouveau centre de congrès du Val-Saint-Lambert. Pas moins de 5.750.000 € aurontété nécessaires pour cette réalisation co-financée par la Région, le Feder, laProvince et la Ville de Seraing. Il s’agissaitde partir d’un bâtiment dans un état plusque vétuste, érigé sur les vestiges de l’an-cienne abbatiale, pour en faire un lieumoderne qui s’harmoniserait avec le bâtiexistant. Ce défi architectural a été relevé

par le bureau Dethier de Liège. Cenouveau centre de congrès, qui entendse positionner dans le milieu des affaires,se compose de trois salles baptisées Roma,Berlin et Panoramique qui, grâce à leurgrande modularité, peuvent accueillir de20 à 250 personnes. Cette inauguration ne permet toutefoispas d’oublier les bâches qui subsistent surla partie centrale du château, restauré en1998 et dévasté par un incendie en 2006.Toutes les mesures ont rapidement étéprises, permettant ainsi probablementune réouverture du parcours-spectacle etdu musée du verre au printemps 2008.Toujours sur le site de l’ancienne abbayedu Val Saint-Lambert, la Maison des étran-gers, reprise sur la liste des biens de l’IPWet propriété d’Immoval, société de gestiondu site du Val Saint-Lambert, fera égale-ment prochainement l’objet d’une impor-tante restauration. Dans le cadre d’uneprocédure de certificat de patrimoineinitiée en 2004, des travaux de nettoyageà l’intérieur du bâtiment ont été réalisés demanière à rendre possible l’examen sani-taire général de l’édifice et de mieux définirsa vocation future qui semble s’orientervers l’Horeca. Le renouvellement completde la couverture du bâtiment a été égale-ment réalisé en 2006. Les façades du bâti-

ment étant seules classées, ces travauxn’ont pu faire l’objet d’une subvention dela Division du Patrimoine de la Régionwallonne. La société Immoval, proprié-taire, a financé seule ces interventions.

Le Journal de la Restauration

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Le site du Val-Saint-Lambert se dote d’un Centre de Congrès

L’abbaye Notre-Dame de Bonne-Espérance à Vellereille-les-Brayeux

Vue aérienne du site du Val-Saint-Lambert. © Val-Saint-Lambert

Dans la petite commune rurale d’Es-tinnes, en périphérie sud de la ville deBinche, s’élève la remarquable abbayeNotre-Dame de Bonne-Espérance qui seprésente, fait rare aujourd’hui, sous laforme d’un ensemble abbatial completcomprenant des bâtiments réservés auculte, des salles conventuelles, des ailes

des communs et une ferme adjacente.Elle est classée comme monument etreconnue comme patrimoine excep-tionnel de Wallonie pour ses partiesdatant du XIIIe au XVIIIe siècle. L’abbayefut fondée en 1130 par des religieux del’ordre des Prémontrés. Toutefois, saphysionomie actuelle remonte au

XVIIIe siècle, les bâtiments érigés précé-demment ayant été l’objet de plusieursmises à sac et pillages. Dès 1829, l’évêchéde Tournai, qui en est le propriétaire, yinstalle un séminaire qui sera converti,une dizaine d’années plus tard en collèged’humanités.Les bâtiments, érigés en brique etpierre dans un style classique, sontagencés selon un plan traditionnel,comportant une longue cour rectan-gulaire écornée à un angle par la ferme.Le cloître carré se situe derrière la couret est jouxté au sud par l’église recons-truite dans un style néo-classique en1779 sur les plans de l’architecteLaurent-Benoît Dewez.La Région wallonne vient d’octroyer àl’Évêché de Tournai, propriétaire de l’en-semble, un subside d’un montant de695.977,85 € en vue de mener à bien larestauration des toitures, des menuise-ries, des finitions et du gros-œuvre de lamaison diocésaine de l’abbaye.

Vue d’ensemble de l’abbaye de Bonne-Espérance. © J. Nélis

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L’hôpital Notre-Dame-à-la-Rose dont lesbâtiments subsistant ont été construitsentre les XVIe et XVIIIe siècles, fut fondéen 1242 et a fonctionné comme lieu d’ac-cueil et de soins jusqu’en 1980. Ilconstitue l’un des derniers témoignagesen Europe d’un site hospitalier autar-cique complet, témoin du mode de fonc-tionnement des hôpitaux du Moyen Âge,puisque l’ensemble comprenait un bâti-ment principal servant à la fois decouvent et d’hôpital, une ferme, desjardins, une glacière et un cimetière, letout traversé par la Dendre. Cette excep-tionnelle continuité est à l’origine dulieu, tant en matière d’archéologie et depatrimoine, qu’en matière de collectionsartistiques, religieuses et médicalespuisque les bâtiments recèlent encoreaujourd’hui tout leur contenu d’origine.Les bâtiments de l’hôpital, en ce compris

les annexes, la ferme avec les dépen-dances et l’ancien cimetière des reli-gieuses avec les monuments funéraires,ont fait l’objet d’un classement commemonument en 1940. L’hôpital constituel’un des sites majeurs du patrimoine deWallonie et, à ce titre, figure sur la listedu patrimoine exceptionnel.La démarche de développement du site,préparée depuis 1996, s’articule sur uneapproche globale comportant les voletssuivants:• la restauration des bâtiments du site;• la fonction culturelle, déjà présente

sur le site, sera renforcée par la créa-tion d’équipements fonctionnels inté-grés à la valeur patrimoniale des lieux;

• la fonction touristique, progressivementdéveloppée depuis 1980 et qui s’appuieessentiellement sur la mise en valeur dela qualité du site et de ses collections;

• la création d’équipements complé-mentaires permettant au site de fonc-tionner: boutique, cafétéria, restaurant.

Dans le cadre de ce plan de développe-ment, la Région wallonne a déjà octroyéplusieurs aides d’un montant total de6.171.836,50 € qui ont permis d’entre-prendre les travaux de restauration duquadrilatère, notamment l’aile nord, ainsique de la ferme de l’Hôpital.Récemment, la Division du Patrimoinede la Région wallonne a octroyé au CPASde Lessines, toujours propriétaire deslieux, un subside d’un montant de1.337.457,40 € destiné à financer unepartie des travaux de restauration del’aile sud du quadrilatère et, plus parti-culièrement, des toitures, du pignonouest avec les châssis et de la façade sudsans la verrière.

4 Suite à la page 21

L’hôpital Notre-Dame-à-la-Rose à Lessines

Reconversions de patrimoine industriel

Prix du Mémoire 2007Le jury du Prix du Mémoire – Sauvegardedu patrimoine culturel immobilier enWallonie et à Bruxelles – 2007 a sélec-tionné ce 7 juin au Centre de perfection-nement aux métiers du Patrimoine de laPaix-Dieu un travail de fin d’études rédigéen vue de l’obtention d’un diplôme d’his-torien de l’art et archéologue, architecteou ingénieur architecte pour l’année acadé-mique 2005-2006. Parmi les nombreuxmémoires reçus, le choix s’est arrêté surune étude préalable à la restauration d’unpetit édifice militaire «La Poivrière» à Floren-ville. La lauréate, Mademoiselle CélineClaeys, recevra en plus du Prix d’unmontant de 1.500 € l’opportunité de

publier dans une des collections éditées parl’Institut. D’autres candidats dont lemémoire n’a pas été récompensé maisdont le sujet de recherche interpelle pourl’originalité et la nouveauté seront égale-ment publiés. Cette initiative va permettred’allonger la liste déjà longue des publi-cations éditées par l’IPW (faites-vous uneidée de celles qui existent déjà en consul-tant le catalogue des publications del’année 2007 ou en visitant le sitehttp://194.88.102.133/publications.html).Par ailleurs, un exemplaire de chacun desmémoires est conservé au Centre d’In-formation et de Documentation de la Paix-Dieu à Amay (Contact: 085/410.365).

Florenville, La Poivrière. Vue de l’arrièredu bâtiment. © C. Claeys

Dans son dernier numéro paru au débutde 2007 (n° 49, daté de décembre 2006),l’excellente revue semestrielle du CILAC(Comité d’information et de liaison pourl’archéologie, l’étude et la mise en valeurdu patrimoine industriel), L’Archéologieindustrielle en France, présente unremarquable dossier sur la réutilisationdu patrimoine industriel, l’invention denouveaux usages pour les sites et bâti-ments de production qui n’occultentpas pour autant leur histoire. Avec lapoursuite de l’accumulation de connais-

sances sur ce patrimoine particulier, etsa préservation encore trop souventcontroversée, cette question de la recon-version est l’un des enjeux majeurs del’archéologie industrielle aujourd’hui etelle se pose dans les mêmes termes enFrance qu’en Wallonie. Les nombreuxexemples présentés et analysés montrentque la Région wallonne n’a pas à rougirdes choix déjà posés en la matière cesdernières années mais aussi que ce quecertains, chez nous, trouvent hors depropos est, chez nos voisins, également

d’actualité. Non, le sauvetage et la réaf-fectation du Triage-lavoir du Centre n’estpas une opération de «marketing poli-tique local» comme cela a été prétendu.Oui, la reconversion de l’ancienne usineautomobile Impéria à Nessonvauxdevrait s’accompagner d’un classementpartiel pour éviter qu’elle ne perdebientôt ses valeurs de témoignage. Deuxexemples, parmi d’autres. À la lecturede la revue, on survolera l’évolution deces démarches de réutilisation là où ellesdébutèrent, dans les grandes villes duNord; puis on verra des monographiessur de grands projets en cours ailleurs enFrance; l’avis d’un promoteur particu-lier, l’exemple de English Heritage, etun choix d’autres opérations de moindreenvergure complètent le dossier. Si onajoute que celui-ci est suivi, entre autres,du compte rendu d’un voyage d’étudesdans les principaux sites italiens de patri-moine industriel (notamment Schio etsa Fabbrica Alta édifiée en 1862 par l’ar-chitecte verviétois Auguste Vivroux),on mesure l’intérêt de ce numéro de larevue du CILAC.Binche, Le triage-lavoir. Vue intérieure avant travaux et projection. © s.a. Triage-Lavoir du Centre/TPF

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Propriété de la fabrique d’église, l’égliseSaint-Loup, autrefois dédiée à saintIgnace et consacrée en 1645, retrouverabientôt son lustre d’antan après plusieursdécennies de chantier de restauration.Reconnue, selon les spécialistes, commel’une des plus belles œuvres d’architec-ture baroque qui subsistent entières dansle pays, elle est à ce titre classée commemonument et reconnue patrimoineexceptionnel de Wallonie. Elancée, lafaçade s’étend sur trois niveaux et utilise,pour la première fois en Belgique, lescolonnes annelées. L’intérieur, somp-tueux et riche, présente d’extraordi-naires voûtes en tuffeau, de riches décorsde marbres noirs, du mobilier en bois, letout baigné de lumière apportée par lesamples verrières blanches.

Après avoir connu une restauration del’enveloppe extérieure et intérieure,

c’est le mobilier en bois qui fait désor-mais l’objet de toutes les attentions. Eneffet, le conseil communal de Namur,qui agit en tant que maître d’ouvrage, arécemment approuvé la réalisation detravaux de restauration et de conserva-tion du patrimoine mobilier de l’égliseet, plus particulièrement, des dix confes-sionnaux du XVIIe siècle, du banc decommunion et des estrades, du buffetd’orgue et, enfin, de l’imposante chairede vérité. Le budget global lié à cestravaux est de 262.824 € dont 95% sontpris en charge par la Région wallonne.

Dans l’outil ainsi remis à neuf, activitéscultuelles et culturelles cohabiteront,comme le souhaitent le propriétaire, lafabrique d’église, et la Ville de Namur.Saint-Loup continuera donc d’accueillirdes concerts ou autres événements artis-tiques compatibles avec le lieu.

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Suite de la page 4

Poursuite de la restauration de l’église Saint-Loup à Namur

Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles

«Les Wallons à Versailles» Une journée d’études au château de Versailles

L’église Saint-Loup, Namur. G. Focant, DPat © MRW

Le mercredi 5 décembre 2007, laCommission royale des Monuments,Sites et Fouilles organisera une journéed’études exceptionnelle présentant letravail accompli par des Wallons àVersailles en particulier et en France engénéral, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pourcette manifestation, elle bénéficie del’étroite collaboration de l’Agencewallonne à l’Exportation et aux Inves-tissements étrangers, du Commissariatgénéral aux Relations internationales dela Communauté française de Belgique,de l’asbl «Pierres et Marbres de Wallonie»,du Centre de recherche du château deVersailles et du Centre de Musiquebaroque de Versailles.

Cette ambitieuse manifestation se dérou-lera dans la galerie basse du château deVersailles et sera présidée par MessieursJacques Thuillier, Professeur honoraireau Collège de France, et Frédéric Didier,Architecte en Chef des Monuments histo-riques. Les communications serontconfiées à des conférenciers de granderenommée.En fin de journée sera organisée unevisite de la magnifique exposition«Quand Versailles était meublé d’argent»,qui sera alors présentée dans le GrandAppartement du Roi. Un concert decompositeurs wallons des XVIIe etXVIIIe siècles actifs à Versailles seraensuite donné dans la chapelle royaledu château. Une réception clôturera leprogramme.Cette journée d’études s’adressera à tousles amateurs de patrimoine qui souhai-tent en connaître plus sur la participation

wallonne au rayonnement d’un des lieuxles plus prestigieux au monde.A l’occasion de cette manifestation, laCommission royale éditera une publi-cation de prestige, avec les Editions LucPire (Renaissance du Livre) de Bruxelles.Cet ouvrage abordera de façon plus largele sujet de la journée d’études. En effet,d’autres articles viendront compléter letour d’horizon parcouru durant lecolloque. L’ouvrage sera disponible lorsde la manifestation.Parallèlement à la journée d’études, desrencontres économiques seront organi-sées, mettant en relation les entrepriseswallonnes actives dans le secteur de lapierre (carriers, tailleurs, marbriers) avecdes correspondants français, tant dusecteur de la construction (entreprises,architectes, pouvoirs publics…) qued’autres secteurs de la vie économique.Ce volet de la manifestation est organisépar l’asbl «Pierres et Marbres de Wallonie»et l’Agence wallonne à l’Exportation etaux Investissements étrangers. Cesrencontres auront lieu le jeudi6 décembre 2007, au siège de la Délé-gation générale Wallonie-Bruxelles àParis, boulevard Saint-Germain.

Toute personne qui souhaite être tenueinformée de l’organisation de la journéed’études «Les Wallons à Versailles» etrecevoir l’invitation officielle, reprenanttous les détails pratiques, est priée des’inscrire auprès de la Commissionroyale par courrier (CRMSF, rue duVertbois 13c à 4000 Liège), par mail([email protected]), par fax (04/232.98.89)ou par téléphone (04/232.98.51/52).

Pour tout renseignement complémen-taire, vous pouvez contacter CaroleCarpeaux, coordinatrice (tél.:04/232.98.61).

La chapelle royale de Versailles. © J.-C. Lepert

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À Dinant, sur la rive droite de la Meuse, lequartier de l’Impasse du Couret et de la ruede la Grêle recèle encore des vestigesmédiévaux d’importance. La Direction dela Protection a ouvert un dossier de requa-lification relatif à cet ensemble dont unepartie seulement est classée comme monu-ment (AR du 10 novembre 1983).La fortification, accrochée au versantoriental de la vallée, y est percée, àl’aplomb du rocher, par la porte en Corroydonnant accès au plateau et par la porteSaint-Nicolas, ouverte sur la vallée. Àl’ouest, de larges tronçons de ce rempartqui fermait l’espace entre le rocher et laMeuse servent encore d’appui à des bâti-ments plus récents. Aux abords de la ruePont-en-Isle et surtout à l’Institut Cousot,ce mur conservé sur environ quatre-vingtmètres de long est un témoin tout à faitexemplaire de l’architecture militaire dudébut du XVe siècle. En aval des deux portes, un ensemble demaisons bordent l’impasse du Couret,ancienne voie médiévale. Parmi celles-ci,une remarquable maison à pans de bois afait l’objet d’une étude archéologique, àl’initiative de son propriétaire. Une data-tion dendrochronologique situe saconstruction en 1488-89 (Annales de laSociété archéologique de Namur,t. 71/1997, pp. 83-95), ce qui en fait la plusancienne demeure connue à Dinant à cejour. Plusieurs maisons avoisinantes, bienque remaniées aux XVIIIe et XIXe siècles,ont conservé leur gabarit ancien.

Après dégagement des remblais modernesde la porte en Corroy, la Direction de l’Ar-chéologie a effectué, dès 2003, une étudearchéologique du monument (J. Plumier,avec la collaboration de Fr. Dopéré).Le noyau primitif, de plan carré, remontesans doute au XIIIe siècle. Au début duXVe siècle, une porte «en bec» double lapremière structure et est prolongée parla porte Saint-Nicolas en contrebas. Aprèsle sac de la ville en 1466, le passagecompris entre les deux portes supé-rieures est voûté. La Direction de la Protection participe acti-vement à l’étude globale de ce quartier,afin de mieux le protéger. Quatre problé-matiques ont été conjointement identifiées.La requalification de la Porte en Corroys’avère prioritaire étant donné le carac-tère monumental révélé lors de sonétude. Peu de portes de bourgs médié-vaux sont, en effet, encore conservéesen Région wallonne (Bastogne, Revogne,Bouvignes…). De plus, l’arrêté de clas-sement a introduit une confusion entreles numéros de parcelles qui ne corres-pondent pas au monument proprement-dit. Un levé topographique récemmenteffectué par la Division du Patrimoine(J.Debie, géomètre) permet de rectifierces erreurs tout en précisant la topo-graphie actuelle.Le rempart sis Institut Cousot n’esttoujours couvert par aucune mesure deprotection. Une extension du classementcomme monument à ce tronçon d’en-

Le Carnet de la Protection

Dinant, approche globale d’un ensemble archéologique et architectural inédit

À l’extrémité méridionale de Dinant, le quartier concerné entre l’Impassedu Couret et la rue de la Grêle. G. Focant, DPat © MRW

Croquis avec mention des éléments constitutifs du quartier:1. Porte en Corroy – 2. rempart – 3. porte Saint-Nicolas – 4. rempart EnIsle – 5. Impasse du Couret – 6. maison XVe siècle. – 7. rue de la GrêleEn grisé, l’ensemble architectural pressenti.

ceinte urbaine, bien conservée jusqu’auxcorbeaux du chemin de ronde, semblejustifiée dans le cadre d’une approcheglobale des vestiges médiévaux.La maison à pans de bois de la fin duXVe siècle, n° 6 Impasse du Couret,illustre parfaitement l’habitat vernacu-laire mosan. Sa restauration exemplaireet son état de conservation (y comprisintérieur) devrait spontanément inciterà la classer comme monument pour engarantir une pérennité indispensable.Enfin, une réflexion globale autour dela notion d’ensemble architecturaldevrait être amorcée à partir des maisonsde l’lmpasse du Couret (4 immeubles) etde la rue de la Grêle (5 maisons dontune classée) figurant à l’Inventaire. Ce quartier d’allure médiévale, carac-térisé par la petite voie charretièreencore bordée par la maison à pans debois (XVe siècle) et une bâtisse tradi-tionnelle du XVIe siècle (n° 8) menantà la porte supérieure, compte égale-ment trois bâtisses des XVIIe (n° 1 et5) et XVIIIe siècles (n° 3). Il s’agira donc de replacer les élémentsanciens dans une perspective de protec-tion globale révélée par une étude appro-fondie fort heureusement menée avec lacompréhension des propriétaires respec-tifs et de l’administration communaleconcernée.

Sophie PLUMIER-TORFS, attachée à laDirection de la Protection

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Une nouvelle campagne de fouillesarchéologiques s’est ouverte ennovembre 2006 sur le site de l’ancienneabbaye cistercienne de moniales de laPaix-Dieu. Celle-ci avait pour objectifl’exploration de deux zones distinctes.La première concerne la «maison dupater» située au nord du bas-côté del’église abbatiale, sur la première terrasseaménagée. Les fouilles archéologiquesmenées dans cette zone sont réaliséespréalablement à l’aménagement d’unenouvelle construction qui servira deconciergerie pour la surveillance de l’Ailede l’Abbesse et la maintenance des futursjardins en terrasses situés au nord du site.La seconde concerne l’exploration duchœur et du bras du transept sud del’église construite par l’abbesse Rober-tine de Lavaux en 1718. Cette campagnesera suivie par celle de la fouille de lanef et des bas-côtés, après sécurisationet consolidation des voûtes surplombantces zones. Il s’agit d’une étude menéepréalablement à la restauration et réaf-fectation du bâtiment.L’implantation de l’ancienne maison despater et noster de l’abbaye était repé-rable avant la fouille par le mur de ferme-ture méridional (chaînages d’angle etporte rebouchée) englobé dans lepremier mur de terrasse nord-est. Àl’époque de l’abbaye, elle était occupéepar deux moines issus de l’abbaye cister-cienne d’Aulne (Thuin, province duHainaut), qui avaient deux fonctionsdistinctes. Le pater confessait lesmoniales de la Paix-Dieu, tandis que lenoster officiait dans l’église abbatiale.Ces deux moines, à l’instar des reli-gieuses de la Paix-Dieu ont dû quitterl’abbaye en 1797, suite à la vente du sitecomme Bien national. Cette maison est actuellement en partiearasée, sa disparition date de la fin duXIXe siècle.Nous avons le tracé complet de ladernière phase d’occupation de cettemaison qui présentait une forme de L.La maison se développe en deuxespaces, une partie cavée (au sud), etune partie conservée en rez-de-chaussée (une grande pièce dallée etdeux petits espaces indépendantscouverts de briques). La partie cavée estencore très bien conservée (murs s’éle-vant à 1,50 m de haut), certains mursont conservé leurs enduits et les solssont encore en place, ce qui fait de la«maison du pater» l’une des structures

fouillées les mieux préservées du sitede la Paix-Dieu. Dans l’église abbatiale, la fouille archéo-logique du chœur a révélé plusieursstructures importantes. Le négatif dudernier sol en place dans le chœur esttrès ponctuellement conservé dans lazone médiane de l’espace; partoutailleurs, ce niveau a été perturbé. Lemassif maçonné qui supportait l’autelmajeur est bien situé. Entre 1718 et 1797,deux tombes ont été implantées dans lechœur, elles sont endommagées parplusieurs fosses postérieures à 1797. Directement sous le niveau arasé duXVIIIe siècle, dans la zone occidentaledu chœur actuel, nous avons mis au jourle chœur abandonné lors de la recons-truction de l’église par Robertine deLavaux en 1718. Il s’agit d’un chœur àpans coupés, dont les maçonneries sontréalisées en petits moellons de grèséquarris, munis de contreforts plustardifs et orné d’un bandeau en calcairemosan au dessus de l’empattement. L’élé-vation extérieure du chevet estconservée sur 1,80 m de haut. En effet,à l’époque de la construction du débutdu XVIIIe siècle, le niveau précédem-ment extérieur et devenu intérieur a étérehaussé à hauteur de l’arasement del’ancien chœur et en fonction de lasurélévation de cet espace (+ 0,7 m) parrapport au chœur des religieuses dans lanef. C’est ce qui a rendu possible cetteconservation exceptionnelle. Grâce à cette découverte, nous avons ladélimitation de l’église construite à lafin du XIVe-début du XVe siècle, dont lesdélimitations occidentale et septentrio-nale sont, elles aussi, conservées en éléva-tion. Il s’agit des murs ouest et nord quiferment ce que nous avons appelé «lenoyau médiéval». L’espace intérieur du chœur a été combléavec les matériaux de destruction desparties supérieures du bâtiment. Sur unehauteur d’1,10 m, cinq niveaux d’occu-pation successifs ont été repérés à l’inté-rieur. Aucun sol construit n’a été observé,mais nous avons pour trois niveaux diffé-rents, l’empreinte des briques et descarreaux glaçurés conservée dans le bétonde sol. Des couches d’enduits à la chaux(monochromes: blanc ou noir) se succè-dent et sont à associer à ces différentsaménagements. La fouille de la zone méridionale du tran-sept a permis la découverte de la ferme-ture de la nef associée au chevet et à la

limite occidentale (décrits plus haut). Entrele XVe siècle et juste avant 1595, cettezone était occupée par deux espacesséparés par un muret de clôture. L’espaceoriental était relié à l’aile des moniales par

un accès découvert en 1997 au pied de lafondation XVIIIe siècle du mur sud du brasdu transept sud. Face à ce dernier dans lemur sud de la nef, une ouverture (muréeultérieurement) s’ouvrait dans le chœur.Il s’agit de l’ancien oratoire.

Le bas-côté sud est en place dès leXVe siècle.La limite occidentale du chœur et laliaison avec le chœur des religieuses setrouvent sous la croisée du transeptactuel et les premières travées orientalesde la nef. Nous attendrons la prochainecampagne qui pourra se poursuivreaprès la consolidation et la sécurisationde cette zone pour obtenir une visionglobale de ces structures.

Les Nouvellesde l’Archéologie

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Les dernières découvertes archéologiques sur le site de la Paix-Dieu

Vue du chantier. © IPW

Plan général de l’église abbatiale. © IPW

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Le château de Clabecq et la ferme atte-nante, propriétés de la Région wallonne,ont été inscrits en 2001 sur la liste del’IPW afin de leur trouver une nouvelleaffectation. C’est chose faite pour lechâteau puisque le Fonds du Logementdes Familles nombreuses de Wallonie etla société d’habitations sociales duRoman Païs y développent un projet delogements pour familles nombreuses etd’appartements sociaux. Avant lestravaux, l’étude archéologique du bâti aété confiée à Madame Caroline Bolle.Outre l’analyse archéologique duchâteau, l’étude avait pour but d’évaluerles valeurs fondamentales à préserverdans le cadre d’une réaffectation afind’orienter l’auteur de projet, le bureauMoulin et associés de Marcinelle.Si l’histoire des familles qui ont occupéle château est bien connue par les étudesde Jean-Louis Van Belle, on a du mal àreconnaître dans le château actuel celuiqui est représenté sur la gravure deTroyen de 1662. Elle présente un

ensemble fermé composé de quatre ailesétroites cantonnées de trois tours d’angle.Une quatrième tour est inscrite dans unedes ailes du château. Les fenêtres sontmunies de croisées à quatre jours. Lechâteau actuel présente un plan en Ucomposé de trois ailes bordant une courpavée ceinte à l’ouest par une grille. Uneseule tour massive, parfois qualifiée dedonjon, émerge de l’aile nord. Malgré lesdestructions causées par la transforma-tion en logements pour les ouvriersitaliens des Forges, l’ensemble présenteun style homogène du XVIIIe siècle. L’étude archéologique de Caroline Bollea permis d’identifier six phases detravaux, dont trois antérieures aux grandstravaux du XVIIIe siècle, identifiées dansl’aile nord. À l’exception de caves àvoûtes d’arêtes sous l’aile centrale, cesdifférentes phases de constructions n’ontpu être retrouvées dans les ailes orientaleet méridionale profondément transfor-mées au XVIIIe siècle.Un premier bâtiment a été reconnu dansles six premières travées de l’aile nord.Il s’agit d’une construction en moellonsd’arkose de 5,20 m de large sur 17,50 mde long qui comportait deux niveaux devie surmontés d’un comble à surcroît.Chaque niveau était composé de deuxpièces en enfilade séparées par un murde refend en moellons d’arkose. L’ana-lyse détaillée de la façade sud a mis aujour les vestiges de quatre baies à croisée.La morphologie des baies ainsi que latypologie de la charpente permettentde dater ce premier bâtiment duXVIe siècle.Dans une seconde phase, ce bâtimentest prolongé vers l’est par une tour s’éle-vant sur trois niveaux sous une toiture enbâtière à croupes et, probablement, àcoyaux ainsi que par un bâtiment rectan-gulaire de deux niveaux sous un combleà surcroît dont la longueur initiale n’estpas connue. Le parement de la touremploie l’arkose taillée, soigneusement

mise en œuvre en moyen appareil, sur unsoubassement de moellons d’arkose. Desbaies à croisée jointives ont été identi-fiées sur les deux premiers niveaux. Lamorphologie des baies ainsi que lesanalyses dendrochronologiques permet-tent d’attribuer cette seconde phase auXVIIe siècle. La reconstitution en 3D decette phase semble correspondre auchâteau représenté sur la gravure.Lors de la troisième phase, l’aile nordest élargie d’environ quatre mètres surtoute la longueur du bâtiment et l’an-cienne façade est conservée au sein dunouveau volume comme refend longi-tudinal. La nouvelle élévation emploiel’arkose sous forme de moellons en pare-ment intérieur et de pierre taillée enparement extérieur. Cette élévation quine comptait sans doute qu’un seul niveaupouvait être couverte d’un appentis etavoir une fonction utilitaire. Cette phasede travaux doit être située entre 1662,date de la gravure de Troyen et la périodedes grands travaux du XVIIIe siècle.En 1761, Antoine Otton de Flodorp héritedu château de Clabecq et décide de s’yinstaller. Il entreprend alors les grandstravaux qui vont donner au château saphysionomie actuelle en transformantun bâtiment d’allure encore médiévale enun véritable château de plaisance selonles goûts de l’époque. Ces travauxcomprennent la démolition de l’aile occi-dentale et des tours d’angle, le rehaus-sement de la façade nord de l’aileseptentrionale qui implique la transfor-mation des charpentes, l’élargissementde la tour, les modifications des baies, lareconstruction des ailes orientale et méri-dionale et la construction de la ferme.La dernière phase marquante de travauxintervient au milieu du XXe siècle quandla société des Forges de Clabecqaménage le château pour accueillir38 logements destinés aux ouvriersitaliens. Le château est d’ailleurs appelédepuis lors «château des Italiens».Les travaux envisagés dans le cadre dela réaffectation du château en logementssociaux et pour familles nombreusess’inscrivent donc dans une longue tradi-tion de travaux dont cette 7e phasepermettra de sauver de la ruine unchâteau qui compte déjà cinq sièclesd’existence.

D’après C. BOLLE, Etude archéologique du bâti du

château de Clabecq, rapport final.

6 Suite à la page 19

Archéologie du bâti au château de Clabecq, Tubize

Le château de Clabecq au XVIIe siècle, gravure d’Harrewijn, 1699.

Reconstitution hypothétique du château,phase 2, © HP4 Production & C. Bolle.

Plan du rez-de-chaussée avec les différentes phasesde construction. © C. Bolle

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Dans le cadre du certificat de patrimoineprésidant à la rénovation de l’anciencouvent des Mineurs, siège de l’actuelMusée de la Vie wallonne dans larue Hors Château, une interventionarchéologique avait été prévue lors dela réalisation d’une grande cage d’as-censeur, accolée à l’extérieur de l’aileorientale du cloître. Prévenu sur le tard,le Service de l’Archéologie de Liège(MRW/DGATLP/Direction de Liège 1)n’a pu cependant opérer qu’une fouillede sauvetage, après le terrassement prin-cipal, les 29 et 30 avril 2006.

Ces examens archéologiques succinctsont néanmoins permis l’identificationd’une galerie souterraine, dont laconstruction est antérieure ou contem-poraine à la seconde moitié du XIIIe siècleet qui est liée à l’acheminement des eauxen provenance de la rue du Palais. Cettestructure fait partie intégrante d’un vasteréseau souterrain d’adduction d’eaudouce, établi progressivement dans lacité au cours du Bas Moyen Âge. Cedédale, souvent désigné sous les termesd’«araines liégeoises», reste peu connudans ses composantes matérielles. Le tronçon de l’araine recoupée par lestravaux a lui-même été réalisé sur le lieu

d’écoulement d’un ancien chenal à cielouvert, qui contenait des rejets effec-tués aux XIe et XIIe siècles. Les premièresassises d’un petit mur d’eau, qui bordaitle sud de ce chenal à ciel ouvert, ontégalement été retrouvées.Enjambée par un imposant arc dedécharge intégré à la fondation du murde l’aile orientale du couvent des Mineurs(ordre religieux arrivé en 1243 sur lesite), la galerie était maçonnée unique-ment via des blocs de grès houiller. Versl’est, cette galerie avait son embouchurequelques mètres au delà de la limite ducarré conventuel, tandis que vers l’ouestelle se dirigeait en zig-zag en direction ducoin sud-ouest de l’église Saint-Antoine. Au vu des données cartographiquesdisponibles, on peut sans risque de setromper désigner le tronçon de l’arainequi a été recoupé comme appartenantà une prolongation de l’araine dite «dela Cité», qui desservait principalementles alentours de la place du Marché et lequartier Neuvice, en direction de l’arainedite «Richonfontaine», qui desservait lequartier délimité par les rues Féronstréeet Hors Château.Le lit d’écoulement de cette galeriesouterraine a été modifié aux TempsModernes, via la pose d’un revêtement

incurvé en brique qui a facilité le curagedu conduit.

Guillaume MORA-DIEU

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Suite de la page 6

Une araine médiévale sous la Cour des Mineurs, à Liège

Évaluation stratigraphique dans la cour du «Seigneur d’Amay», un jalon supplémentaire pour l’histoire du quartier de l’Île

L’araine «de la Cité», présente sous les fondationsdu couvent des Mineurs. G. Mora-Dieu, SALg © MRW

Du 21 mars au 29 avril 2006, un test-pit d’évaluation stratigraphique a étéréalisé par le Service de l’Archéologiede Liège (MRW/DGATLP/Directionde Liège 1) au centre de la petitecour intérieure du bâtiment dit «AuSeigneur d’Amay» (parc. cad.: Liège,3e Div., Sect. A, 1227c). Ce petit espace,enclos au centre d’un îlot du «Carré»,était un endroit propice pour unsondage visant à récupérer unepremière séquence stratigraphique deréférence pour les occupations médié-vales du quartier de l’Île. Cette opéra-tion s’est effectuée via un protocoled’accord avec le gestionnaire de cebien immobilier, l’Institut du Patri-moine wallon. Après le repérage et la vidange préalabled’une structure enterrée relativementrécente (dans ce cas-ci, une citerne duXIXe siècle), un sondage à grande profon-deur a pu être entrepris en récupérant,pour les parties «hautes», la séquenceprésente derrière les parois de la citerne.L’étude a donc pu être menée sur unesuccession de couches approchant lescinq mètres de hauteur. En résumé, ces examens archéologiquesont pu mettre en lumière certainséléments d’importance pour l’histoiredu quartier.

Tout d’abord, la première occupationintensive de la zone est à situer à partirdu milieu du XIe siècle.Ensuite, dans le courant du XIIe siècle,des inondations semblent avoirprovoqué un retrait temporaire de l’ha-bitat dans la périphérie de la zone d’in-vestigation. À partir de la fin duXIIe siècle, l’occupation reprend progres-sivement et ne sera plus interrompue. Pour toute cette période médiévale, aumoins deux surhaussements artificielsde la zone sont à signaler. Le premierpeut être considéré comme «fondateur»puisque c’est à son sommet que va sedévelopper le premier niveau d’occu-pation intensif de l’endroit. Le second esteffectué après la fin du XIIIe siècle. Enfin, pour la fin du Moyen Âge, destraces probables du grand incendie de1468 sont également présentes sur lesite. Une colonne palynologique a aussiété prélevée dans les niveaux associésaux XIe, XIIe et XIIIe siècles.En guise de conclusion, on peut avancerque cette première évaluation stratigra-phique dans le «Carré» a pleinementrencontré ses objectifs initiaux. Cepen-dant, les données récoltées ici doiventêtre nécessairement mises en perspec-tive et confrontées avec d’autres infor-mations en provenance du quartier de

l’Île si l’on veut valider, nuancer ouinfirmer leur pertinence…

Guillaume MORA-DIEU

Vue générale du puits d’évaluation stratigraphique.G. Mora-Dieu, SALg © MRW

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L’ancien Refuge de l’Abbaye de Ghis-lenghien à Ath a été acquis en 2004 parla ville pour l’intégrer dans un projet derevitalisation urbaine. Sa façade princi-pale est classée comme monument etfait donc l’objet d’un certificat de patri-moine. Dans ce cadre une étude archéo-logique du bâti a été menée par le Servicede l’Archéologie du Ministère de laRégion wallonne en province deHainaut, entre octobre 2004 et fin janvier2005. Conjointement, une étude histo-riographique a été effectuée par leService des Archives de la Ville.Par sa façade en style traditionnel àinfluence gothique, la construction del’édifice est située dans le courant duXVIe siècle. Hormis la représentation dubâtiment sur le plan de Deventer(ca 1550), les archives sont muettes pourcette période. Elles sont un peu plusnombreuses dès 1645, date à laquelleles sœurs bénédictines de Ghislenghieny installent leur refuge. Le bien passeraaux mains de particuliers après la Révo-lution. Reconnue comme une demeuredu XVIe siècle dès le XIXe siècle, elle seraabondamment illustrée (gravures,croquis, cartes postales…). En 1944, unbombardement privera l’ensemble deson porche d’entrée.

Si la façade est bien connue comme archi-tecture remarquable, il n’en est rien pourl’intérieur de l’édifice. Et pourtant, celui-ci recelait de nombreux témoins desphases anciennes de la bâtisse. Dans l’aileà front de rue, sont encore du XVIe siècle,les volumes, la charpente et les plan-chers. Ces derniers sont richementdécorés de moulurations et de person-nages ou motifs végétaux sculptés. Sousle sol actuel du rez-de-chaussée, un carre-lage primitif a été mis au jour. La majo-rité des carreaux sont ornés d’uneinscription révélant le nom du fondateur«AN. DESMASURE» et la date de réalisa-tion «1535». Cette information inattendueest corroborée par une date dendro-chronologique effectuée sur la charpente(entre 1532 et 1540).L’aile arrière ainsi que les façades de lacour intérieure, ont été transformées enstyle tournaisien. Le dépouillementrécent des comptes émanant desabbesses de Ghislenghien permet d’at-tribuer la date précise de 1697 à cestransformations.La façade principale a perdu, durant lapremière moitié du XIXe siècle, ses cinqfenêtres à croisées en pierre pour faireplace aux fenêtres et porte centraleactuelles. La bâtisse ne connaîtra plus

de modifications fondamentales avantla deuxième moitié du XXe siècle, maiscelles-ci furent malheureusement désas-treuses.L’étude archéologique du refuge de l’Ab-baye de Ghislenghien a été d’un apportconsidérable tant pour nos connais-sances sur les demeures civiles duXVIe siècle dans cette région que pourl’histoire locale. Il est bon de préciserque, pour la cité athoise, c’est à la foisle seul édifice du XVIe siècle dont l’in-térieur est ainsi préservé, et aussi le plusvieil exemple connu en style tournai-sien relevé dans le centre urbain.Isabelle DERAMAIX (MRW, DGATLP- Direc-tion du Hainaut I, Service de l’Archéo-logie) et Adrien DUPONT (Service desArchives de la Ville d’Ath).

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Le Refuge de l’Abbaye de Ghislenghien à Ath

Les traverses du temps. Archéologie et TGV

Façade principale du Refuge. © MRW-DGATLP-Hainaut

L’exposition «Les traverses du temps.Archéologie et TGV» est conçue et orga-nisée par la Direction de l’Archéologieet par le Service de l’Archéologie de laDirection de Liège I du Ministère de laRégion wallonne (Direction générale del’Aménagement du Territoire, du Loge-ment et du Patrimoine), avec le concoursde l’Institut royal des Sciences naturellesde Belgique et l’appui de la Commu-nauté germanophone, en partenariatavec la SNCB.Consacrée à l’intervention archéologiquemenée sur les tronçons du tracé ditoriental de la ligne à grande vitesse, entreHélécine et Ans et entre Soumagne etRaeren, cette exposition itinérante serad’abord présentée à Liège, dans l’église

Saint-André, du 5 octobre au 17 novembre2007. La Communauté germanophonel’accueillera dans les locaux de la Belgi-scher Rundfunk à Eupen dès janvier 2008,puis elle sera proposée au Château provin-cial de Hélécine.

Une opération archéologique: pourquoi?L’archéologie de prévention est aujour-d’hui largement pratiquée dans desespaces voués aux aménagements: ellepermet d’enregistrer les vestiges et tracesdu passé avant leur destruction. Les interventions archéologiques sur lestracés ferroviaires à grande vitesse s’ins-crivent dans une dimension nationale eteuropéenne, et se pratiquent dans lerespect des recommandations fixées parla Convention européenne pour laprotection du patrimoine archéologique(Malte, 1992). Comme précédemment pour les fouillesconduites sur le tracé dit occidental dela ligne TGV, la SNCB s’est engagée àparticiper financièrement au sauvetagearchéologique: les conventions signéesavec la Région wallonne précisent lebudget octroyé et le déroulement destravaux archéologiques. Dans un souci decohérence, la Communauté germano-phone a choisi de confier à la Directionde l’Archéologie de la Région wallonnel’opération à réaliser sur son territoire.L’intervention TGV menée de façon inter-mittente sur le tracé oriental de la lignes’est ainsi étirée de 1995 à 2003.

De l’opération archéologique à l’expo-sition…Telle une longue «trouée» à travers despaysages variés, l’intervention archéo-logique linéaire met en évidence lesoccupations de différentes périodes etdonne l’occasion de rassembler unéchantillonnage de données pour appro-cher les activités humaines, les modes devie et l’évolution de l’environnement aucours des temps.L’évaluation systématique en constituela première étape: elle permet de circons-crire les vestiges et d’en apprécier laconservation. Les archéologues entre-prennent ensuite des décapages exten-sifs sur les sites sélectionnés et fouillentles structures mises au jour.L’exposition veut témoigner de la richessedes résultats obtenus et traduire l’avan-cement des premières interprétations.Elle repose sur une approche thématiquecentrée sur l’homme, l’évolution de sonenvironnement et de ses activités.Un espace «central» permet au visiteurde découvrir le projet ferroviaire, lesméthodes archéologiques, la cartogra-phie de l’opération ainsi qu’un aperçudes sciences naturelles et disciplines quicontribuent à l’interprétation et à la data-tion des sites. Une trentaine de sites lesplus caractéristiques y sont présentéssuivant le tracé de la ligne, avec leurs réfé-rences chronologiques et thématiques.

Hélène REMY et Heike FOCK

Archéologie du bâti sur le tronçon entre Soumagneet Thimister-Clermont où plusieurs fermes typiquesdu Pays de Herve étaient vouées à la démolition:exemple à Chaineux. H. Fock, Service de l’Archéologie,Direction de Liège I © MRW

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Lorsque la communauté cistercienne duVal-Dieu (Aubel) a été dissoute en 2001,le Trésor de la cathédrale de Liège estdevenu le dépositaire du patrimoine artis-tique de cette abbaye, dont environ80.000 estampes. Celles-ci sont en réalitéréparties en deux fonds distincts. Lepremier, appelé «Collection Duriau»,tient son nom de ce moine du Val-Dieuqui, en plein XVIIIe siècle, rassembla prèsde 20.000 gravures qu’il colla dans diffé-rents albums avec force commentaires.Le second fonds, le plus important numé-riquement, provient en grande partie dela collection du chanoine liégeois NicolasHenrotte, décédé en 1897. Même si cet ensemble d’estampes n’apas traversé les âges sans heurts et mêmesi quatre thématiques sont particulière-ment représentées, à savoir la religion,l’histoire, la géographie et les arts, lechoix de thèmes à illustrer peut sedécliner quasiment à l’infini. Quelquesexemples d’utilisation récente. En 2004,le Trésor de Liège puis l’Archéoforumont présenté une exposition d’une ving-taine de gravures représentant l’anciennecathédrale Saint-Lambert, debout et enruines. En 2005, plusieurs représenta-tions de grandes cathédrales euro-péennes formaient une section del’exposition internationale «Trésors decathédrales d’Europe. Liège à Beaune»qui avait pour cadre l’Hôtel-Dieu, la Collé-giale Notre-Dame et le Musée des Beaux-Arts de Beaune. La même année,Jean-Louis Postula défendait à l’Univer-sité de Liège son mémoire de licence en

histoire intitulé La collection Duriau,les gravures de l’abbaye du Val-Dieu auXVIIIe siècle; de ce travail, il en a tiré unarticle scientifique (Jean-Louis POSTULA,Un moine collectionneur de gravuresà l’abbaye du Val-Dieu, Servais Duriau(1701-1775), dans Bulletin de la Sociétéroyale «Le Vieux-Liège», n° 310, juillet-septembre 2005, p. 665-696).En 2005 encore, Freddy Joris, Adminis-trateur général de l’Institut du Patrimoinewallon, a pu illustrer les différentesformes d’exécutions capitales – déca-pitation, pendaison, enfouissement,noyade, fusillade, etc. – qu’il décrivaitdans son nouvel ouvrage (Freddy JORIS,Mourir sur l’échafaud. Sensibilité collec-tive face à la mort et attitudes devantles exécutions capitales du Bas MoyenÂge à la fin de l’Ancien Régime, Liège,Éditions du Céfal, 2005) rien qu’enexploitant le fonds du Val-Dieu. C’est luiqui eut l’idée de confier à Jean-LouisPostula la rédaction d’un volumeconsacré au patrimoine wallon enestampes.En parcourant l’ensemble des estampesconservées au Trésor de la cathédralede Liège, Jean-Louis Postula en a sélec-tionné environ quarante qui lui ontpermis d’illustrer 25 monuments ousites de Wallonie (Tournai, Mons, Char-leroi, Gembloux, Namur, grottes deHan, Bouillon, Namur, Dinant, Huy,Liège, Spa, Franchimont, etc.). Aprèsune introduction de Philippe Georgesur le sauvetage du patrimoine artis-tique du Val-Dieu, Jean-Louis Postula

analyse la collection d’es-tampes et les techniquesde cet art; les monumentset sites retenus sontprésentés en proposantau lecteur un commen-taire de chaque estampe,laquelle est, par ailleurs,accompagnée d’unephotographie actuelle,signée Guy Focant,photographe de talent àla Division du Patrimoine(DGATLP/MRW) de laRégion wallonne. L’ou-vrage, qui compte unecentaine de pages, est sorti de presse àl’occasion du vernissage d’une exposi-tion qui lui est consacrée. En effet, dansle cadre prestigieux et entièrementrénové du cloître de la cathédrale deMalmedy, les estampes utilisées pourl’ouvrage sont présentées au public du3 juin au 26 août 2007.

Jean-Louis POSTULA, Le Patrimoine wallonen estampes, Namur, Institut du Patri-moine wallon, 2007. En vente au prix de24 € dans toutes les librairies de Wallonieet de Bruxelles, également disponible àla Boutique de l’IPW à Namur, Résidencedu Grand Cortil (derrière l’hôtel Ibis),place des Célestines, 21, B-5000 Namur (tél. +32 (0)81 230 703)ou sur le site de l’IPW: www.institutdu-patrimoine.be. Également disponible auxTrésors des cathédrales de Liège et deMalmedy.

Publications et Manifestations

TRIMESTRIEL – JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007 – No 7 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

BELGIË – BELGIQUE

P.B./P.P.

B – 78Bureau de dépôt

4099 Liège XP501409

Le patrimoine wallon en estampes: un livre, une exposition!

À la découverte des richesses patrimoniales de votre communeTrois volumes de la collection Patri-moine architectural et territoires deWallonie, publiée par la Direction géné-rale de l’Aménagement du Territoire, duLogement et du Patrimoine (DGATLP)sont récemment sortis de presse. Consa-crés aux communes de Beauvechain,Incourt et Jodoigne (Brabant wallon),Colfontaine, Dour, Frameries, Honnelleset Quévy (Hainaut) ainsi que Bassengeet Visé (Liège), ils viennent renforcerune série de six volumes, couvrant autotal vingt-six communes wallonnes.Cette année encore viendront s’ajoutertrois volumes supplémentaires, repré-sentant dix communes.Cet inventaire est une initiative prisepar le Gouvernement wallon en 2004,

dans le but d’actualiser le premierinventaire du patrimoine immobilier,publié entre 1972 et 1997 sous le titreLe patrimoine monumental de laBelgique. Wallonie (23 volumes en37 tomes). Les ouvrages du Patri-moine architectural et territoires deWallonie ont pour vocation de dresserun état des lieux patrimonial de toutesles communes, tant sur le plan de l’in-sertion paysagère des noyaux bâtis quesur celui de leur patrimoine urbanis-tique et architectural, en croisantnotamment les dimensions morpho-logique et historique. En épinglant lesdifférentes catégories reconnues juri-diquement par la Région wallonne, lacollection propose une hiérarchie

entre les biens invento-riés. De plus, la publi-cation en format A4 seracomplétée par une basede données informa-tique qui permettra unerecherche multi-critèrespour chaque bien inven-torié.

© DGATLP, MRW

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Relicta. Archeologie, Monumenten- enLandschapsonderzoek in Vlaanderenest la nouvelle revue scientifique éditéepar le Vlaams Instituut voor het Onroe-rend Erfgoed (VIOE – Institut flamanddu Patrimoine immobilier). Cette publi-cation succède au périodique Archeo-logie in Vlaanderen, qui était jusqu’alorsédité par l’ancien Instituut voor hetArcheologisch Patrimonium (Institut duPatrimoine archéologique).

Désormais, en plus des articles relatifsaux fouilles, recherches et analysesarchéologiques, la revue contiendraégalement des contributions portant surle patrimoine immobilier et paysager deFlandre. De cette manière, cet ouvrageconstitue le reflet de la diversité desrecherches patrimoniales menées ausein du VIOE.

Renseignements: Vlaams Instituutvoor het Onroerend Erfgoed – Tél.:02/553.16.50

à froid. Techniques et conservation futorganisé à Liège en 1996 par la Commis-sion royale des Monuments et Sites etpar la Fondation pour l’Art et l’Artisanatmosan; le deuxième, intitulé Art, tech-nique et science. La création du vitrailde 1830 à 1930 fut organisé en 2000,toujours à Liège, par le Comité wallonpour le vitrail associé au CorpusVitrearum et la Commission royale desMonuments et Sites.A l’heure actuelle, nous n’avons encorequ’une connaissance fragmentaire desvitraux des XIXe et XXe siècles bien quece patrimoine soit très varié tant du pointde vue iconographique et stylistique quetechnique. Cette période encore peuétudiée ne bénéficie pas des mêmesprotections patrimoniales que lesgrandes verrières emblématiques del’épanouissement de l’art du vitrail dansnos régions au Moyen Âge et à la Renais-sance. Pourtant, l’intérêt manifeste tantdes praticiens et des ateliers que desscientifiques pour l’organisation de ceforum prouve à suffisance la nécessitéd’une réflexion spécifique à l’égard desvitraux du XIXe siècle, en espérant qu’ellegénérera une sensibilisation d’un publicmoins averti.La problématique est vaste et concerneaussi bien les techniques de mises en

L’Institut du Patrimoine wallon vient depublier le troisième volume de la collec-tion «Les Dossiers de l’IPW» constituédes actes du Forum international pourla conservation et la restauration desvitraux qui s’est tenu du 14 au 16 juin2007 à Namur (voir article de J. BARLET

dans la présente Lettre du Patrimoine).Deux colloques internationaux sur levitrail s’étaient déjà tenus en Wallonie;le premier, consacré à Grisaille, jauned’argent, sanguine, émail et peinture

œuvre des vitraux au XIXe siècle et lesproblèmes spécifiques qu’elles entraî-nent actuellement pour leur conserva-tion que les matériaux de base(fabrication et fourniture des verres, deplombs, de peintures), ou encore l’or-ganisation du travail dans les ateliers etles questions de formation. La frontièrechronologique est parfois dépassée dansles différentes interventions. On ne peut,en effet, passer sous silence les innova-tions techniques et les réalisations Artnouveau.Les actes, édités entièrement en quadri-chromie et très richement illustrés,proposent l’ensemble des communica-tions dans leur langue d’origine avec unrésumé dans les deux autres langues etle texte intégral dans les trois langues(français, allemand et anglais) de l’étuded’Isabelle Lecocq consacrée au parcoursdes vitraux des XIXe et XXe siècles dePepinster à Eupen.

Techniques du vitrail au XIXe siècle,Les Dossiers de l’IPW 3, Namur, 2007,288 p., 21 €. Renseignements: IPW –Monique Van Opstal – Tél.:081/230.703 – Fax: 081/659.097 –[email protected] –www.institutdupatrimoine.be

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Archéobook: une nouvelle façon d’aborder l’archéologie

Techniques du vitrail au XIXe siècle

Relicta: la nouvelle revuede l’Institut flamanddu Patrimoineimmobilier

L’Archéoforum de Liège vient de lancerune nouvelle collection de monographiesd’une vingtaine de pages (format A4,entièrement en quadrichromie) à desti-nation d’un large public. Chaque numérose penchera sur l’histoire et l’archéologiede la place Saint-Lambert, de manièresynthétique et abordable par tout unchacun. L’accent est donc résolumentmis sur la vulgarisation scientifique et lepetit prix (maximum 5 € par numéro).Le premier numéro de la collection estconsacré aux édifices religieux qui occu-pèrent le centre de Liège. Depuis lespremières fouilles entreprises place Saint-Lambert en 1907, plusieurs églises ont étéidentifiées: un martyrium mérovingien,construit sur le lieu supposé de la mortde l’évêque Lambert, auquel succède unecathédrale de style carolingien, lorsqueLiège devient la capitale de l’évêché à lafin du VIIIe siècle. Vers l’an mil, le premierprince-évêque de Liège, Notger, fait bâtirun édifice aux dimensions impression-nantes, en style ottonien tel qu’en usagedans l’empire germanique. L’incendiede cette cathédrale en 1185 permet sareconstruction en une esthétique alors enplein essor: le gothique. Cet ouvragerevient donc sur les traits qui caractéri-

sent les différents styles reconnus placeSaint-Lambert mais également sur l’his-toire religieuse et politique de la ville deLiège telle qu’elle peut se lire à travers lesvestiges de ses églises.

Un prochain numéro, consacré aux diffé-rentes campagnes de fouilles de la placeSaint-Lambert, devrait sortir dans le cadrede l’exposition «Les dessous de Saint-Lambert» inaugurée le 18 septembre2007 à l’Archéoforum de Liège.

P. MORNAC, Les édifices religieux de laplace Saint-Lambert, Archéobook 1,Liège, Archéoforum de Liège, 2007, 22 p.

L’ouvrage est en vente à la boutique del’Archéoforum (tél.: 04/250.93.70) et àla boutique de l’IPW (tél.: 081/230.703)ou via le site internet de l’IPW www.insti-tutdupatrimoine.be.

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Deux nouveaux ouvrages de prestige àdécouvrir dès décembre 2007 auxÉditions du Patrimoine, consacrés aupatrimoine immobilier de Wallonie, l’unthématique, l’autre non.

Le Patrimoine militaire de WallonieSous la direction de Valérie DEJARDIN etJulien MAQUET

De la Préhistoire au XXe siècle, en passantpar le Moyen Âge, chaque époque nousa laissé des traces, parfois exceptionnelles,de son histoire militaire. Tant la construc-tion des donjons, des citadelles, des forts,des casernes, des enceintes, des bâtimentsd’intendance ou des monuments commé-moratifs, que la sauvegarde des sites debataille, sont intimement liées aux grandsévénements de notre passé et marquentencore nos paysages de manière indélé-bile, de nos campagnes à la configurationmême de nombre de nos cités.C’est ce patrimoine exceptionnel à biendes égards que le livre Le Patrimoine mili-taire de Wallonie vous invite à découvrirà travers 63 notices détaillées et riche-ment illustrées. Trois chapitres complé-mentaires apporteront un aperçu del’histoire des techniques militaires et dela guerre à travers les époques, des monu-ments commémoratifs militaires ainsi quede l’histoire de l’armement en Wallonie.

A paraître en décembre 2007 dans laprestigieuse collection «Le Patrimoinede Wallonie»; 250 pages; entièrementen quadrichromie; relié pleine toile sousjaquette plastifiée; format: 25 x 30 cm;prix public: 45 €.Tarif préférentiel par souscriptionavant le 15 septembre 2007: 38 € (àretirer à notre boutique de Namur ou àl’Archéoforum de Liège)

Cent merveilles de WalloniePhotos de Guy FOCANT – Textes deValérie DEJARDIN et Julien MAQUET

Le territoire de la Wallonie est jalonné dedizaines de merveilles patrimoniales. Cetouvrage prestigieux évoque cent splen-deurs incontournables à découvrir ou

redécouvrir à travers une brève noticehistorique et des photographies de GuyFocant, spécialisé dans la prise de vue«patrimoniale». De sites industriels enchâteaux en passant par le patrimoinereligieux et les édifices civils publics, laWallonie présente dans cet ouvrage cequ’elle a de plus beau en matière de patri-moine immobilier architectural.

A paraître en décembre 2007;220 pages; entièrement en quadri-chromie; relié sous jaquette plastifiée;format: 25 x 30 cm; prix public: 30 €

Tarif préférentiel par souscriptionavant le 15 septembre 2007: 25 € (àretirer à notre boutique de Namur ou àl’Archéoforum de Liège)

Pour tout renseignement: Monique VanOpstal: tél.: +32 (0)81 230 703 – fax:+32 (0)81 659 097 – [email protected] – www.institutdu-patrimoine.be

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Le patrimoine militaire de Wallonie et Cent merveilles de Wallonie

Association royale Demeures Historiques & Jardins de BelgiquePrix Prince Alexandre de Merode 2006 et 2008.

Lors de l’Assemblée générale de cetteassociation qui s’est tenue au Palais desAcadémies le 2 Juin dernier, les prix2006 ont été remis aux lauréats suivants:1er prix de 6.000 € au Docteur etMadame Nyssen pour la restaurationtrès réussie d’une maison à pans-de-boisdu début du XVIIe siècle, située Hufen-gasse, 11, dans le centre historiqued’Eupen.2e prix de 4.000 € à l’asbl Château deChimay pour la restauration des diffé-rents remparts, la remise à neuf du bulbe

du donjon et les importantes recherchesarchéologiques qui ont permis desdécouvertes très intéressantes.Ces lauréats ont reçu par ailleurs uneplaquette commémorative en bronze.

Des diplômes d’encouragement ont étédécernés à 4 autres candidats pour lesrestaurations entreprises au Musée duMarbre à Rance, au château de GrandBigard, dans une maison du début duXIXe siècle à Méan et à la chapelle diteSaint-Joseph à Mettet

Le montant du prix Prince Alexandre deMerode 2008 reste fixé à 10.000 €.

Le règlement fera l’objet d’un commu-niqué de presse en Octobre 2007, seradisponible sur le site de l’association(www.demeures-historiques.be),paraîtra dans la revue «Demeures Histo-riques & Jardins» et bien entendu ausiège social, 67 rue de Trèves, 1040Bruxelles (02/235 20 07).

Vue aérienne de la Citadelle de Namur. G. Focant, DPat © MRW

Chimay, le théâtre du château des Princes de Chimay.G. Focant, DPat © MRW

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Organisées depuis 2005 par l’Institut duPatrimoine wallon, les désormais popu-laires Journées du Patrimoine s’attachenten 2007 à mettre en valeur notre patri-moine militaire.

La thématique 2007 a retenu l’ensembledes édifices et sites de qualité liés à lavie militaire et aux multiples événements

militaires de l’histoire de nos régions.Elle met aussi à l’honneur les bâtimentshistoriques ayant un lien avec un systèmedéfensif ou offensif ou avec un conflitarmé, proche ou lointain. Ce thème faitégalement la part belle aux lieux demémoire des conflits, tels que cimetières,monuments funéraires et commémora-tifs et musées militaires. Par ailleurs, les

enjeux de la reconversion des bâtimentsou des sites militaires aujourd’hui désaf-fectés n’ont pas été esquivés et permet-tent de s’interroger quant au devenir decet héritage commun.

Haut lieu de la célèbre «Bataille desArdennes», Bastogne accueille la soiréeinaugurale le vendredi 7 septembre2007. Une promenade aux flambeaux,via le RaVel, mènera le grand public auMardasson où se déroulera un show lasergratuit.

Une brochure, reprenant le programmeofficiel, est sortie de presse à 100.000exemplaires fin juin (full quadri,116 pages). Gratuite, elle est disponiblesur simple demande au Numéro Vert dela Région wallonne: 0 800 1 19 01 ou auSecrétariat des Journées du Patrimoine:085/27 88 80. Le programme est aussidisponible depuis la mi-juillet sur le SiteInternet: www.journeesdupatrimoine.be

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19e édition des Journées du Patrimoine en WallonieSamedi 8 et dimanche 9 septembre 2007

Dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine 2007, Participation de la Wallonie à l’Expérience Photographique Internationale des Monuments

Bastogne, le Mardasson. © Ville de Bastogne

Initiée depuis 1996 par la Catalogne, avecle soutien du Conseil de l’Europe, l’Ex-périence Photographique Internationaledes Monuments (EPIM) est devenue l’unedes initiatives les plus importantes depédagogie du patrimoine en Europe. Aufil des années, ce concours et les mani-festations qui l’accompagnent ont touchéplus de régions et de pays, avec leurhistoire et leur identité, et surtout plusde jeunes. Quelque 30.000 jeunes ontparticipé à ce concours en 2006 en fixant

à travers leur objectif l’un des innom-brables monuments ou sites qui fontnotre fierté. Rendre possible cette émula-tion et permettre ainsi à la jeunesse depercevoir les richesses de leur histoire etde leur environnement d’hier et d’au-jourd’hui revient à la Catalogne.En Wallonie, nous avons très vitecompris l’intérêt de cette démarche. En2007, pour la onzième fois, nous y avonsparticipé. Et si nous ne connaissons pasencore les lauréats des autres pays, lejury wallon s’est réuni le 27 avril pourdésigner les nôtres. Parmi plus de 1.000clichés consacrés au patrimoine mili-taire, ce jury a distingué quatre jeunes.Il s’agit de Laurent Davids (17 ans), Char-line Joris (15 ans), Justine Magnus (19ans) et Céline Manouvrier (11 ans).Leurs clichés seront publiés dans leluxueux catalogue édité chaque annéepar la Catalogne. Les photographiesferont aussi l’objet d’une exposition danschaque région ou pays participant. Du7 au 21 septembre 2007, la Maison de laPresse, rue Haute Sauvenière, 19, à Liège,accueillera cette exposition pour laWallonie.L’Institut du Patrimoine wallon offriraaux lauréats un voyage culturel de deux

jours et BASE, un de nos sponsors, unGSM de qualité.

Plombières/Hombourg, Cimetière américain d’Henri-Chapelle. Photographe: Laurent Davids.

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Antoing/Péronnes-lez-Antoing, Monument aux morts1914-1918. Photographe: Céline Manouvrier.

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Cette journée a débuté par les mots d’ac-cueil du président B. Caprasse, gouver-neur du Luxembourg, et du députéprovincial A. Trussart qui nous a faitl’honneur de rester avec nous pour lasuite. C’est dans un superbe cadre – celuide l’ancienne abbaye prémontrée d’Hé-lécine devenue propriété de la Provincedès 1962 – que les participants ont étéaccueillis autour du thème du patrimoinereligieux. Après l’intervention de l’abbéCollinet (voir ci-dessous), B. Wiaux,députée fédérale et échevine à Beauve-chain, a parlé avec conviction des heurset malheurs de la gestion du patrimoinereligieux de sa commune. C’est ensuiteE. Persoons qui présenta le cas de lafabrique d’église de Saint-Martin àTourinnes-la-Grosse, dont il est secrétaire,et le dossier de restauration qui devraitdémarrer en 2008. La matinée se terminaavec la présentation, par l’historien MichelDubuisson, du nouveau schéma de déve-loppement de l’abbaye de Villers conçuavec l’aide de l’IPW. Deux visites de sites –le premier par A. Mahin de l’IPW et lesecond par Th. Bertrand, historien etauteur d’un livre sur l’église en question –ont confronté les participants aux réalités:celle de la chapelle Notre-Dame duMarché à Jodoigne dont les travaux derestauration/réaffectation devraient êtresur le point de démarrer et celle de l’égliseSaint-Sulpice de Beauvechain, belexemple d’architecture néo-gothique enmilieu rural. Cette journée a bénéficiénotamment du soutien particulier de laProvince de Brabant wallon que nousremercions bien vivement.

M.-A. COLLET

Wallonia Nostra asbl, Place Léopold, 1à 6700 Arlon – Fax: 063/228 656 – Email:[email protected]

Pour initier la journée, il fut demandé àl’abbé R. Collinet, vicaire épiscopal dudiocèse de Liège, de présenter la situa-tion, les difficultés et l’avenir des églisesde son diocèse.Principauté de Liège: «paradis des clercs,enfer des femmes…»L’intervenant commence par préciserque, dans 90% des cas de désaffectationdes édifices religieux, on constate àterme la destruction de ceux-ci. Nousavons donc raison de restaurer, d’autantque notre époque n’est plus créatriced’œuvres destinées à durer. Il fautprendre la mesure de ce que noussommes prêts à jeter!

Dans le diocèse de Liège, le nombre deparoisses a considérablement augmenté:de 180 à 510 pour la province et de 20à 53 pour la ville de Liège. Cet accrois-sement s’explique par la démographieen hausse, par le vœu des bourgmestresde voir doter leur commune d’une égliseet par la volonté des autorités ecclé-siastiques elles-mêmes. Dans le domaine des biens privés, il fautsouligner que la protection canoniqueest très illusoire. Pour ce qui est des bienspublics, il faut rappeler qu’il n’y a pas eude nationalisation des biens ecclésias-tiques en Belgique dans la mesure où laDéclaration des Droits de l’Homme etdu Citoyen a imposé en temps utiles leprincipe du droit à la propriété. Il y a eumise à la disposition de ces biens à laNation moyennant engagement de cettedernière à satisfaire les besoins auxquelsces biens étaient affectés. En gros, lerégime actuel est plutôt favorable à ceux-ci. Une difficulté néanmoins réside dansle fait que l’immobilier dépend de laRégion tandis que le mobilier dépendde la Communauté française qui, commechacun sait, est impécunieuse. Ledialogue s’avère toutefois souvent diffi-cile entre les responsables ecclésias-tiques d’une part, chargés des aspectscultuels, et l’administration qui a pourresponsabilité l’entretien et donc l’as-pect patrimonial. La difficulté de dialoguerisque de mettre en péril le principe del’église «Bible ouverte». L’aspect cultuel n’est en rien un obstacleà l’entretien et à la restauration mais cesont justement les églises désaffectéesqui sont en danger. L’abbé Collinetsouligne ici qu’il n’est pas mandaté parl’Église catholique et qu’il est dès lorsseul responsable des propos qu’il va tenirconcernant ces domaines de la désaf-fectation/réaffectation. Il discerne eneffet sept items à développer: 1. D’unepart les lieux de culte que sont les églisesne sont en rien «réservées» aux seulscatholiques et d’autre part l’utilité deces édifices ne peut en aucun cas semesurer seulement à l’aune de lapratique dominicale. 2. L’église n’est pasun lieu sacré en soi mais essentiellementpar ce qui s’y passe. Une église ferméeest une contradiction et il est préférablede voir une église dépouillée plutôtqu’une église fermée. 3. Dans le passé,les chrétiens ne disposaient pas de lieuxconsacrés et cela n’empêchait pas lescommunautés d’être très actives. A

contrario aujourd’hui, les clochers sont très présentset la voix partagée de l’institution organique trèsabsente. La thèse de la sécularisation est ancienne(Sainte-Beuve) mais on constate un retour en forcedu spirituel: en témoigne l’émoi autour de la décla-ration à Ratisbonne de Benoît XVI. 4. Au niveau descoûts, les chiffres sont à relativiser. Ce sont lesédifices religieux du domaine public qui entraînentles dépenses les moins importantes par rapport auxautres immobiliers publics (rapport de 2 pour 13).5. La Belgique francophone est peu expérimentéedans le domaine de la réaffectation. En Europe lephénomène peut être cartographié en différenciantl’Europe du Nord (plus protestante) et l’Europe duSud ou orientale. Pour rappel, la Charte de Veniseinsistait déjà sur la nécessité du maintien de l’af-fectation originelle soulignant que la réaffectationne devait s’envisager qu’occasionnellement. 6. Denombreux exemples témoignent du fait que, contrai-rement au cas de l’église des Jésuites de Marche, leplus souvent les réaffectations sont orientées versune fonction «culturelle». Il faut en tout cas soulignerque si l’on peut entendre un concert dans une église,une église ne peut pas devenir salle de concert! Lacogestion de l’espace n’est pas à l’ordre du jour etla maîtrise des opérations doit rester aux mains del’autorité ecclésiastique. 7. La baisse des vocationset la diminution du nombre de prêtres seraient pourcertains un signal fort justifiant la désaffectation. Etcependant, ce qu’il faut affirmer c’est qu’il n’y a pastrop peu de prêtres aujourd’hui mais qu’il y en avaitbeaucoup trop autrefois. Les chrétiens doivent s’ap-proprier les lieux de culte autrement.

Th. BERTRAND

La Vie des Associations

TRIMESTRIEL – JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007 – No 7 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

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P.B./P.P.

B – 78Bureau de dépôt

4099 Liège XP605172

Échos de la Journée Rencontre de Wallonia Nostra à Hélécine, le 21 avril 2007

Au chevet de la chapelle Notre-Dame de Jodoigne. © X. Bossu

Sur la place de Beauvechain. © X. Bossu

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Au cœur de l’Entre-Sambre-et-Meuse,quatre communes rurales s’associent pour

valoriser et sauvegarder leur patrimoinearchitectural. Créé en 2003 dans le cadredu programme européen de développe-ment rural LEADER+, le Groupe d’ActionLocale (GAL) développe depuis une séried’actions sur les communes de Cerfon-taine, Florennes, Gerpinnes et Walcourt,quatre communes réputées pour leurfolklore toujours très vivant. Une premièrephase de diagnostic menée par desbureaux d’études et par le chargé demission Patrimoine engagé à temps pleinau sein de l’asbl a permis d’identifier lesdifférentes problématiques liées à l’évo-lution du patrimoine bâti. Un travail consé-quent vu la taille du territoire (46 villageset hameaux). Ce diagnostic a ensuite ététraduit en un ambitieux programme d’ac-tions, regroupant de nombreux projets

visant différents publics. Depuis quelquesmois, ces actions se mettent en place.Parmi celles-ci, épinglons la diffusion desdonnées récoltées vers les communespour optimiser leur gestion de l’urba-nisme, l’organisation de formations tech-niques destinées aux nouveaux élus, lamise en place d’actions pédagogiquesdans les écoles, la diffusion de fiches desensibilisation sur l’habitat rural, la restau-ration d’éléments du petit patrimoine…Ces actions visent donc un public trèsvarié mais ont un objectif commun: valo-riser l’Entre-Sambre-et-Meuse par l’in-termédiaire de son patrimoine bâti etpaysager. Info: GAL de l’Entre-Sambre-et-Meuse, 071 32 63 60, [email protected].

Thibault ROY

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Une association au service de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Les Amis des Muséesà Arlon

Une nouvelle asbl a vu le jour récem-ment dans le chef-lieu de la Province deLuxembourg.

Arlon peut s’enorgueillir de posséderdeux magnifiques musées. Le MuséeLuxembourgeois, fondé en 1847, estsans doute l’un des plus riches deBelgique et bénéficie d’une largerenommée internationale. Sa sectiongallo-romaine comporte une galerie lapi-daire exceptionnelle. Le Musée Gasparrenferme des collections de mobilier,de tableaux, de faïences sur près de troissiècles d’Histoire lorraine. Il présenteaussi les œuvres du sculpteur animalierJean-Marie Gaspar et abrite le retable deFisenne, véritable bijou des ateliers anver-sois du XVIe siècle.

«Les Amis des Musées ArchéologiqueLuxembourgeois et Gaspar – asbl» ontdécidé de relancer leur soutien à cesdeux institutions. Ils veulent en assureret développer la promotion et le rayon-nement en leur donnant des moyensmodernes de communication, en orga-nisant des actions ciblées visant à attirervers les collections un public nouveauet non-initié, en mettant particulière-ment l’accent sur les tranches d’âge lesplus basses pour garantir l’avenir et lesuccès des deux musées. Pour toutrenseignement, s’adresser au siège social,Résidence Rive gauche – Espace Didier,36 Bte 32, 6700 Arlon.

Gilbert JUNGEN, président.

Regard sur le patrimoine bâti de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Visite de terrain à Yves-Gomezée (commune de Walcourt).T. Roy © GAL de l’Entre-Sambre-et-Meuse

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Les communes de Cerfontaine,Florennes, Gerpinnes et Walcourt possè-dent un patrimoine architectural impor-tant mais largement méconnu. Le travailde terrain mené sur les 46 villages ethameaux de ces communes a permisd’en avoir une photographie précise.Les 797 biens repris à l’Inventaire duPatrimoine Monumental ont pu être loca-lisés, décrits et photographiés. Encodéesdans une base de données cartogra-phique (SIG), ces informations consti-tuent un précieux outil pour les servicesUrbanisme des communes concernées.Désormais, en un simple clic, il leur estpossible d’obtenir une photo et undescriptif de tous les biens repris à l’In-ventaire du Patrimoine Monumental.

Depuis peu, une partie de ces donnéesest également accessible aux citoyens,via le site Internet de l’association(www.entre-sambre-et-meuse.be). Eneffet, pour chacun des 46 noyaux bâtis,le citoyen peut consulter et imprimer lacarte du patrimoine, découvrir descentaines de photographies et accéderà différentes informations dans ledomaine. Fermes, châteaux, églises,bornes-potales, forges… Autant d’élé-ments formant l’identité de cette régionqui subissent des pressions diverses etqui méritent une plus grande attentiondu citoyen.

Thibault ROY

Site Internet: www.entre-sambre-et-meuse.be

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La Société royale d’archéologie, d’his-toire et de paléontologie de Charleroiest l’une des plus anciennes associationsde Charleroi puisqu’elle fut fondée en1863. Dans le pays, elle figure d’ailleursparmi les plus vieilles associations scien-tifiques s’étant donné comme champ derecherches l’histoire et l’archéologie.Elle a pour vocation d’étudier l’histoirede Charleroi et de sa région. Elle ycontribue de différentes façons: musée,expositions temporaires, publicationd’un bulletin trimestriel, gestion de sabibliothèque d’archéologie et d’histoire,cycle de conférences. Depuis quelquestemps, son conseil d’administration arelancé des projets en suspens et suscitéde nouvelles initiatives pour redynamiserla société: actions de sensibilisation aupatrimoine, demandes de classement,projet de conduire des fouilles archéo-logiques. À la fin 2006, la société a renouéégalement avec l’édition de sa revuescientifique en publiant le tome 63 de sesDocuments et rapports. Celui-ci compteplus de 200 pages richement illustrées.Par le biais de plusieurs articles de fond,le nouveau volume examine de manière

très approfondie la montée du rexismedans la région carolorégienne dansl’entre-deux-guerres, étudie de manièreexhaustive l’ensemble des constructionsArt nouveau (même disparues aujour-d’hui) qui ont été bâties à Charleroi;il évoque aussi une personnalitémarquante de Charleroi au XIXe siècle:Clément Lyon et analyse le passage duSaint-Suaire à Chimay en 1449. La sortie des Documents et rapports a étéégalement l’occasion de mettre sur pied unPrix du Patrimoine décerné par la société.En effet, la protection et la mise en valeurdu patrimoine architectural carolorégienont toujours constitué et constituent unepréoccupation essentielle pour celle-ci.L’objectif du Prix est de promouvoir larestauration de qualité supérieure du patri-moine de la région de Charleroi, d’accroîtrel’intérêt des propriétaires d’immeublespour pareille entreprise, de sensibiliser lepublic et les autorités communales et régio-nales à la conservation et à la valorisationdu patrimoine bâti et à la plus-value généréepar celui-ci en terme d’image de marque,de qualité de vie et de retombées écono-miques.

En 2006, le jury a retenu le sauvetage, larestauration et la valorisation d’unélément patrimonial particulièrementfragile: une vitrine de magasin et sesvitraux. Il a retenu aussi l’argument quele bâtiment a reçu une affectation effec-tive et fonctionnelle qui pérennise l’en-treprise. Il s’agit d’une superbe devantureà double porte de l’immeuble sis rueCharles Dupret, n° 30 à Charleroi Ville-Basse rénovée récemment pour yinstaller la teinturerie Qualipress.Conscients de la valeur patrimoniale deleur vitrine, les propriétaires ont décidéde la faire restaurer entièrement, en cecompris la boiserie, les petits bois desportes ainsi que les vitraux de l’imposte.Cette heureuse initiative se justifie d’au-tant plus que le médaillon central del’imposte montre un blanchisseur lavantle linge dans une cuvelle. L’immeubleétait en effet occupé dès après laPremière Guerre mondiale, par la blan-chisserie – teinturerie Renders.Le volume 63 des Documents et rapportsest en vente au prix de 25 euros àl’adresse ci-dessous. L’adhésion à lasociété se fait par demande écrite àadresser à la Société royale d’archéo-logie, d’histoire et de paléontologie deCharleroi asbl, rue de Montigny 100 à6000 Charleroi. Tél. 071 86 22 62. Mail:[email protected].

Claude VAEL, président.

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La Société d’Histoire de Mouscron et de la Région

La Société royale d’archéologie, d’histoire et de paléontologie de Charleroi décerne son premier Prix du Patrimoine

Charleroi, la vitrine primée. © SRAHPC

Charleroi, médaillon central de la vitrine. © SRAHPC

Elle a été créée le 9 novembre 1978 parquelques historiens locaux qui, avec l’aidede la ville de Mouscron, se sont investisdans l’étude et la promotion du passémouscronnois. Constituée en asbl le 10décembre 1981, la Société d’Histoirecompte aujourd’hui une centaine demembres. À côté des expositions et desexcursions en France et en Belgique, lasociété organise des conférences gratuiteset ouvertes à tous faites par des historiensamateurs ou professionnels ou par d’autres

scientifiques. Mais c’est surtout au traversde ses publications qu’elle met en valeurle patrimoine local dans ses aspects histo-riques, folkloriques et dialectaux.De 1979 à 1997, l’association a publié19 tomes de «Mémoires», en un ou deuxfascicules, composés de recueils d’ar-ticles, d’études historiques ou dialectalesrelatifs à Mouscron et sa région. Depuis1998, une revue intitulée «Le fil du temps»remplace ces volumes annuels. Les 9numéros parus à ce jour rassemblent des

articles évoquant divers aspects du passélocal. Depuis 1980, 9 publications extra-ordinaires (actes de colloques, mono-graphies et autres études) sont sortiesde presse ainsi que 9 catalogues d’ex-position et 23 instruments de travail àl’usage des généalogistes. La liste despublications disponibles peut êtreobtenue sur simple demande au siègesocial: Archives de la Ville de Mouscron,120 A, rue du Petit Pont, 7700 Mouscron(tél. 056/860.545; fax 056/34.77.43).

Claude DEPAUW

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L’asbl «Les Plus Beaux Villages deWallonie» est née en 1994 à la suitedes «Assises du Tourisme» organiséesen Province de Namur. S’inspirant duconcept novateur qu’étaient alors «LesPlus Beaux Villages de France», notreassociation chapeaute aujourd’hui unréseau de 23 villages labellisés répartissur les cinq provinces wallonnes.Vingt-trois villages qui, depuis leurentrée au sein de ce réseau de qualité,se doivent de considérer ce label noncomme un aboutissement mais biencomme un point de départ et pourlesquels nous développons plusieursaxes de travail.

Ainsi, nous nous efforçons de les accom-pagner dans leurs démarches de maintiende la qualité patrimoniale et paysagère.L’exemple le plus parlant de cettevolonté d’accompagnement et d’infor-mation est, entre autres, notre servicegratuit d’assistance architecturale. Laplupart des administrations nousenvoient régulièrement les demandesde permis d’urbanisme, projets deconstruction ou de rénovation afin quel’on émette un avis en fonction de lasituation du bien et des règlements envigueur. Les habitants peuvent égale-ment nous consulter avant d’introduireleur permis s’ils désirent le mettre en

corrélation avec les prescriptions urba-nistiques d’application dans leur village,notamment le Règlement Général surles Bâtisses en Site Rural.Nous les informons également des diffé-rentes aides auxquelles ils peuventprétendre. En parallèle, nous travaillonssur des actions de sensibilisation deshabitants aux richesses du patrimoinelocal via, entre autre, des formations surle terrain dans les différentes régionsagro-géographiques ou des projets péda-gogiques à destination des enfants dudernier cycle primaire.Nous travaillons aussi sur l’accroisse-ment de la notoriété des villages, touten préservant leurs caractéristiquespropres et en étant très soucieux d’ypréserver la qualité de vie. Nous souhai-tons y amener un tourisme de valeursrespectueux des habitants, un tourismed’implication fondé sur les atouts cultu-rels, associatifs et patrimoniaux.Enfin, tout au long de la haute saison,nous mettons sur pied dans ces villagesdes animations leur correspondant, utili-sant leur décor naturel comme scène,comme vitrine (ex.: «Un dimanche, unbeau village»). Parallèlement, d’autresanimations permanentes sont égalementélaborées (circuits à thèmes).Signalons enfin que seule une mise enréseau peut donner à toutes ces anima-tions un éclairage important et desmoyens de promotion plus efficaces.

Muriel STORDER

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Les Amis de l’Hospice de Rebecq, un groupe de défense du patrimoine

Le patrimoine rural, une ressource!

Projet pédagogique à Thon. © Les plus beaux villages de Wallonie

Ensemble le plus emblématique de lacommune, l’ancien hospice de Rebecq,fondé au début du XIVe siècle, possèdeencore une chapelle des XVIe-XVIIe

siècles et une extension construite auXIXe siècle en partie par E. Coulon. Audébut de l’année 2003, soit 14 ans aprèsl’abandon total des bâtiments, G. Haute-nauve, président du Syndicat d’Initiativeet du ReWisBiQue (Cercle d’HistoireLocale), lance un appel aux Rebecquoispour que soit sauvegardé l’ancienhospice. Plusieurs personnes s’inscri-vent pour marquer leur intérêt et leursoutien. En octobre de la même année,les bâtiments du XIXe siècle brûlent! En

janvier 2004, les signataires du premierappel sont invités à se réunir pour tenterde sauver ce qui peut encore l’être avantécroulement total ou démolition. Unecinquantaine de personnes se retrou-vent dans l’ancienne gare et mettent surpied un groupe de travail d’une douzainede volontaires. Toutes les sensibilités del’entité y sont représentées, le but étantde travailler en dépassant les clivagespartisans. Depuis février 2004, les «Amisde l’Hospice de Rebecq» se réunissenttous les mois avec pour objectifs: 1. deforcer une décision de rénovation desbâtiments; 2. de les protéger pour éviterqu’ils soient défigurés; 3. d’aider à leurtrouver une réaffectation.En trois ans d’activités, les Amis ontréalisé: une pétition qui a récolté1554 signatures d’électeurs rebecquois;la demande d’inscription sur la liste desauvegarde du patrimoine wallon du sitede l’ancien hospice (avec 750 signa-tures); l’élaboration et l’introductiond’une demande de classement des deuxfaçades principales de l’hospice (avec1554 signatures); un stand d’informa-tion à la braderie annuelle en juin 2004,2005 et 2006; une veillée aux flambeauxlors du premier anniversaire de l’in-cendie de l’hospice; une maquette avecune analyse détaillée des affectations

possibles de l’ensemble du site,présentée au Collège et au CPAS; uneséance d’information publique sur l’avan-cement de leurs travaux; des commu-niqués de presse sur les actions etl’avancement du dossier…; des dossiersd’informations et de conseils, descontacts, par courrier, téléphone, visites,avec les diverses administrations concer-nées (Administration du patrimoine,Institut du Patrimoine wallon, cabinetdu Ministre responsable, Médiateur dela Région wallonne, administrationsprovinciales et locales, Sociétés de loge-ments, associations citoyennes…); l’ob-tention de l’inscription du site sur la listede sauvegarde du Patrimoine wallon del’Administration du Patrimoine par arrêtéministériel du 7 avril 2006; l’inscriptionsur la liste spéciale de l’Institut du Patri-moine wallon qui se trouve dès lors enavril 2006 chargé de mission auprès dela commune pour l’aide à la réaffecta-tion et à la fixation des travaux d’ur-gence; présentation d’un Memorandumau nouveau Collège communal en février2007, faisant des propositions pour lasauvegarde et la réaffectation des bâti-ments et demande d’être associés auxréflexions futures. Les Amis de l’Hos-pice de Rebecq. Courriel: [email protected]

La partie XIXe siècle de l’Hospice, après l’incendie.© Les Amis de l’Hospice de Rebecq

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Une équipe jeune et dynamique à votre service. © IPW

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2007 aura été pour la Paix-Dieu l’année duchangement. Après le départ à la retraite deGeorges Durieux en décembre dernier, lepremier semestre de cette année aura égale-ment vu partir Marc Melin, adjoint au Direc-teur, qui, après 8 ans de bons et loyauxservices au sein du Centre de la Paix-Dieu,a fait le choix difficile de donner unenouvelle orientation à sa carrière.Ainsi, depuis le début du mois de juin, unenouvelle équipe – 4 hommes et 8 femmes –se met en place sous la direction d’Anne-Françoise Cannella. Dans un souci de perfor-mance, les différentes tâches ont étéréparties entre les agents avec une plusgrande cohérence.Le dossier de création d’une maîtrisecomplémentaire en conservation-restau-ration du patrimoine culturel immobilier,en partenariat avec les académies univer-sitaires et les instituts supérieurs d’archi-tecture, et celui de mise en place d’un«agrément» d’auteur de projet pour les archi-tectes travaillant dans le domaine de larestauration, restent dans le giron de ladirection.Annick Piron, architecte, continue de mainde maître à coordonner l’organisation desstages de perfectionnement pour adultes etpoursuit le développement des formationsà destination des communes, des écolesd’architecture et des 7e professionnelles.Son objectif? Enrichir tant les formationsproposées que le staff de formateurs et lepublic de stagiaires. Elle est par ailleursauteur de projet pour la restauration del’ancien colombier de la Paix-Dieu et de la«Maison Bauwens», bâtiment Art nouveauà Verviers. À ses côtés à mi-temps, SophieBourland, assure, avec sourire et efficacité,le secrétariat des stages adultes.Également architecte, Nadine Babylas,nouvelle recrue rôdée pendant deux ans etdemi à la Direction de la Restauration de laDivision du Patrimoine (DGATLP), estchargée d’assurer le suivi des différentschantiers en cours et à venir sur le site dela Paix-Dieu: construction d’une concier-gerie à l’emplacement de l’ancienne maisondu pater, restauration et réaffectation dumoulin et de l’abbatiale, aménagement desabords, y compris la cour d’honneur. C’estaussi Nadine Babylas qui coordonne unesérie d’études sur les matériaux et les tech-niques visant la création de «fiches tech-niques patrimoine», dont l’aboutissementfinal sera la création de la matériauthèque. Après un passage de deux ans et demi auSecrétariat des Journées du Patrimoine entant que coordinateur, Emmanuel Vander-

heyden, licencié en histoire de l’art, super-vise aujourd’hui le Centre d’information etde documentation. Sa mission? Faire duCID un outil de référence pour les profes-sionnels du secteur du patrimoine – avecune attention particulière aux artisans –,pour les maîtres d’ouvrage demandeurs deconseils spécifiques et pour les enseignantsdans la préparation des classes d’éveil. Iljoue également le rôle d’interface entre lesactivités du Centre et leur promotion versl’extérieur. Il est épaulé dans sa tâche parla très efficace Christine Vanhoebrock qui,avec une grande vigilance, gère notammentla mission de documentation.Après le départ de Charlotte Derclaye, IngridBoxus, la benjamine de l’équipe, licenciéeen histoire de l’art et archéologie, est venuerejoindre Muriel De Potter, responsable desactions pédagogiques, pour l’animation desclasses d’éveil au patrimoine et à ses métiers.Complétée depuis septembre dernier parDominique Gustin, menuisier aux doigtsd’or, l’équipe des classes d’éveil assure avecenthousiasme et dynamisme l’accueil et laformation des adolescents immergéspendant quatre jours dans le monde dupatrimoine. Muriel De Potter développeégalement une formation à la pédagogie dupatrimoine et de ses métiers à l’attentiondes enseignants et futurs enseignants.Depuis son ouverture en janvier 2007 dansl’aile de l’abbesse restaurée, Jean-FrançoisMarotta est le responsable de l’héberge-ment. Avec patience et fermeté, il orchestrenotamment la répartition des chambrespour les différentes écoles qui participentaux classes d’éveil, gère la location desstudios pour les stagiaires adultes et assureles contacts avec le restaurant «La Table del’Abbaye».Déjà présente sur le site lors des premièresfouilles de 1997, Virginie Boulez est l’ar-chéologue attitrée de la Paix-Dieu depuisdix ans. Elle s’attaque aujourd’hui à laconnaissance archéologique du moulin etde l’abbatiale prochainement restaurés. Lesite lui aura alors révélé tous ses secrets…ou presque.Depuis la création du Centre en 1999,Isabelle Halleux en assure le secrétariatavec rigueur. Elle est aujourd’hui égale-ment chargée de la location du ForumRennequin Sualem.Last but not least, Frédéric Praillet, notre«Mac Gyver» toujours disponible, veille auconfort de tous à la Paix-Dieu, que ce soitpar la préparation des ateliers pour les stageset les classes d’éveil ou par la maintenancedes bâtiments et du site.

Le Centre de la Paix-Dieu

TRIMESTRIEL – JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2007 – No 26 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

BELGIË – BELGIQUE

P.B./P.P.

B – 78Bureau de dépôt

4099 Liège XP501411

Un vent de renouveau souffle sur la Paix-Dieu

Un stagiaire enthousiaste…L’approche d’un site cistercien impose toujoursretenue et respect…De plus, l’hébergement annoncé dans les cellulesdes abbesses aiguise encore ce sentiment! Arrivé le25 avril 2007 matin, je découvre les lampions del’inauguration à peine éteints, et un bâtiment deshôtes prestigieux. Le soir venu, la cellule offre sesplus beaux atours; le choix des canaux TV, desréglages de la douche… Saint Bernard qui prôna leretour à la rigueur serait désemparé!Les temps de prière seront pour nous consacrés àl’étude du bâti ancien; aux règles de saint Benoîtnous préférons alors les règles de l’Art. Une autrefaçon de se rapprocher de l’Éternel.La rigueur sera ici celle des dosages pour tendrevers la perfection: doser les mortiers, les temps deséchage, les épaisseurs, et surtout les efforts; la réus-site est à ce prix, et de l’effort juste émanera labeauté.La découverte du site de la Paix-Dieu affiche lemariage des styles: concessions à la modernité oumariage d’Amour? Il n’y a pas de mariage d’Amoursans respect et connaissance de l’autre; chacunjugera!J’ai suivi jusqu’à ce jour les formations sur les rejoin-toiements, la maçonnerie, les enduits et badigeons,les nettoyages de façades. La formation pratique demaçonnerie s’est faite à l’Abbaye de Villers-la-Ville,site cistercien exceptionnel (intervention sur le murd’enceinte, et les murs de vigne); merci à MonsieurJacques De Pierpont toujours soucieux de répondreaux interrogations de chacun!Pour les façades, les représentants de l’IRPA et duCSTC ont aimablement laissé leurs coordonnéespour tout complément d’information après unegénéreuse prestation.La visite à Bruxelles des chantiers d’une entreprisede ravalement a permis au fil des multiples ques-tions de fixer les informations reçues précédem-ment.Un dernier mot pour Michaël qui à l’accueil se faisaitun plaisir de conter l’histoire du lieu et de la Wallonie;au gré d’une pause, vous pouvez ainsi combler agréa-blement votre curiosité…Venu de la région parisienne, j’ai trouvé auprès del’ensemble du personnel de «l’IPW» un accueil simpleet attentionné; bref à l’Abbaye de la Paix-Dieu, ony est bien.

Christian BODA

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Depuis quatre années, l’Institut Supé-rieur d’Architecture de Wallonie(Tournai) a sollicité l’IPW pour l’orga-nisation d’un séminaire spécialisé dansle cadre de son programme pédagogiqueacadémique. Ce séminaire s’adresse auxétudiants inscrits au cours optionnel deRestauration du Patrimoine, donné parl’Architecte Jean-Louis Dumortier. L’IPWen a confié l’organisation à MesdamesCaroline Bolle et Catherine Bauwens,toutes deux formatrices à l’IPW et spécia-lisées en Archéologie du bâti.Les 26 et 27 Avril dernier, 26 étudiantsarchitectes de 1re Maîtrise ont montréun vif intérêt et leur satisfaction vis-à-visde cette formation. Cela révèle l’utilitéde cette formation particulièrementciblée qui rencontre leurs attentes etrépond en partie à leurs préoccupations.Je crois en l’efficacité de ce type de sémi-naire de deux jours. Le thème de l’archéologie du bâti est unbon sujet car il s’agit d’une discipline

spécifique et autonome, proche dans saméthode, du questionnement des archi-tectes en formation: comment observerun bâtiment existant, quelles informa-tions nous livre-t-il, dans quel état nousest-il parvenu qu’il soit patrimonial ounon? Le fondement scientifique de cettediscipline alliée à une extrême rigueurpermet de soulever un grand nombrede questions et cette méthodologie nousintéresse. Le sérieux et la disponibilitédes formatrices ont grandement favo-risé la dynamique du groupe; la docu-mentation remise aux étudiants est lapreuve d’une préparation sans faille. Ce séminaire a débuté par une infor-mation historique et théorique sur ledéveloppement de cette branche de l’ar-chéologie qui est apparue depuisquelques décennies en Belgique, et quiconcourt à l’élaboration d’une métho-dologie centrée sur la connaissance denotre patrimoine architectural wallon.Ensuite, le site de la Paix-Dieu nous aoffert cette opportunité de rencontrerd’autres stagiaires qui tentaient deretrouver les gestes traditionnels dutailleur de pierre: ces apprentis-tailleursde pierre étaient soucieux d’affiner leurconnaissance de la pierre et de trouverles mots adaptés à l’observation et à ladescription des pierres taillées.Après une nuit sereine dans les chambrestrès confortables du site abbatial d’Amay,Caroline Bolle et Catherine Bauwens ontouvert les portes du Centre d’Archéo-logie du bâti de la Place Émile Dupont à

Liège où nous attendait un exercice parti-culièrement pointu: il s’agissait d’ob-server et d’analyser des vestigesdécouverts dans ce bâtiment depuisquelques années. La valeur patrimonialede cette bâtisse augmente d’année enannée au fur et à mesure des fouilles. Ils’agit d’un chantier ouvert qui recèle unlot très diversifié de vestiges patrimo-niaux d’époques différentes; il s’agit d’unlieu fondamentalement pédagogiqueparce qu’il permet d’éveiller la curiositéet d’établir une dialectique d’observa-tion très rigoureuse. De même, ce lieupose clairement la question de sondevenir tant les sondages sont nombreuxet que les déductions liées à la décou-verte des différentes strates ont permisd’établir une généalogie cohérente destransformations. Il constitue un véritablelivre ouvert sur l’histoire de la construc-tion de cet édifice et par la même occa-sion sur l’histoire de la ville de Liège.

Jean-Louis DUMORTIER, Architecte, Chef de Travaux à l’Institut Supérieur

d’Architecture de Wallonie

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Un Séminaire d’Archéologie du bâti formateur, adressé aux futurs architectes

Le Centre de la Paix-Dieu accueille des stagiaires d’Afrique du Nord

L’envie d’en savoir plus…les élèves de 7P de l’Écoleprofessionnelle de Namurétaient au rendez-vous

Les huit élèves et le professeur de laclasse de 7e professionnelle sont arrivés,le mardi 29 mai, avec le cœur lourd. Lelundi de Pentecôte, un de leurs copainsde classe venait de disparaître tragique-ment.Malgré cette tristesse qui les accablait,les élèves ont tenu à être présents pourla formation organisée spécifiquementpour eux durant trois jours. Cette forma-tion mise en place par le Centre avaitpour objectif de les sensibiliser à larestauration des maçonneries anciennes.Pour atteindre cet objectif, Jacques dePierpont les a pris en charge durant unejournée entière en vue de leur expliquerles notions théoriques de la chaux, lesméthodes de sauvetage, de consolida-tion et d’entretien, Patrick Lacroix a pris le relais pour deuxjournées de pratique. Avec les élèves, ils’est attelé à la restauration d’une partiedu mur de clôture de l’abbaye de la Paix-Dieu.Pour ces étudiants, l’utilisation desmortiers de chaux dans les maçonneriesest une vraie découverte. La mise enœuvre leur semble bien plus longue quepour la construction d’un mur neuf, maispour la plupart le résultat en vaut la peine.Comme l’année passée, nous espéronsque la passion de la restauration desmaçonneries anciennes toucheracertains de ces sympathiques jeunes.

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Durant trois semaines entre le 4 et le22 juin 2007, le Centre de la Paix-Dieu aeu le privilège d’accueillir quatre stagiaires(deux femmes et deux hommes) prove-nant d’Alger. Trois d’entre eux étaientingénieurs civils et le dernier, architecte.Ces stagiaires bénéficiaient d’une boursede la Coopération Technique Belge poursuivre un perfectionnement dans le bâtiancien en Belgique.Afin de répondre à leur demande, laCoopération Technique Belge s’est

adressée au Centre de la Paix-Dieu pourélaborer un programme de stages.La Coopération Technique Belge estune agence d’exécution ayant pourobjectif de lutter contre la pauvretéet assure plusieurs projets auprès depays en voie de développement dontl’Algérie.Un programme de plusieurs stages adonc été mis en place. La premièresemaine s’est déroulée au château d’Au-telbas (Arlon) pour aborder les matièresdes étaiements de voûtes et de la restau-ration des maçonneries anciennes.Comme tout bon stagiaire, ils ont égale-ment suivi les deux journées de théoriegénérale. Ensuite, les stagiaires ont assistéattentivement et participé activementaux sessions relatives aux «techniquesde relevé architectural de bâtiments» età «l’archéologie du bâtiment» dispenséesrespectivement par Serge Paeme et Caro-line Bolle.Nous espérons que leur témoignageparaîtra dans la prochaine Lettre duPatrimoine. À suivre…

© G. Fairon

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StagesNuméros

StagesIntitulés

Dates stages

Théoriespécifi que Application

1 Technique de réception des pierres 19, 20 et 21 septembre 2007

2 Analyse et relevé de la pierre de taille 2, 3, 4 et 5 octobre 2007

3 Torchis – perfectionnement (2e cycle) 10, 11 et 12 octobre 2007

4 Méthodes de sauvetage et de consolidation

18 et 19 octobre 2007

23, 24, 25 et 26 octobre 2007

5Introduction à la technique des faux marbresdans le patrimoine architectural

22, 23, 24, 25 et 26 octobre 2007

6La chaux – un matériau et ses diverses utilisationssession A

8, 9, 14, 15 et 16 novembre 2007

8002 sram 41 te 31 ,21 ,7 ,6B noisses

7 Pratique de la photogrammétrie (prise de vue et formation à la restitution) 20, 21, 22 et 23 novembre 2007

8 Dorure et métallisation à la feuille (1er cycle) 26, 27, 28, 29 et 30 novembre 2007

9 Humidité dans le bâtiment 29 et 30 novembre 2007

10 Les orgues : relevés, investigations, entretien 5, 6 et 7 décembre 2007

11 Pathologies et diagnostics scientifi ques (pierres et briques)

15, 16, 17 et 18 janvier 2008

8002 reivnaj 81 te 71 ,61 ,51 ,41erbram-cuts ud euqinhceT21

13 Restauration de la dorure sur bois et plâtre (2e cycle) 21, 22, 23, 24 et 25 janvier 2008

14 Diagnostic – désordres des fondations et murs porteurs 24 et 25 janvier 2008

15 Diagnostic – désordres des charpentes 7 et 8 février 2008

8002 reirvéf 51 te 41 ,31tnemitâb ud eigoloéhcrA61

17 Cahier des charges 20, 21 et 22 février 2008

18 Le vitrail dans les décors du XXe siècle 27, 28 et 29 février 2008

19 Charpente – construction de roues en bois 4, 5, 6 et 7 mars 2008

20 Peintures murales 19, 20 et 21 mars 2008

21 Tailles et fi nitions des pierres 17, 18, 19, 20 et 21 mars 2008

StagesNuméros

StagesIntitulés

Dates stages

Théoriespécifi que Application

22 Les marchés publics – approfondissement 9, 10 et 11 avril 2008

23 Archéologie de la pierre 9, 10 et 11 avril 2008

24 Formes et techniques de jointoiement de façades (2e cycle) 16, 17 et 18 avril 2008

25 Stucs, staffs et enduits décoratifs 21, 22, 23, 24 et 25 avril 2008

26 Architecture traditionnelle : vocabulaire descriptif 23, 24 et 25 avril 2008

8002 iam 61 te 51 ,41 ,9 ,8sihcrot et egabmoloC72

28 Restauration des papiers peints 7, 8 et 9 mai 2008

8002 iam 32 te 22 ,12 ,02 ,61 ,51snolleom ed seirennoçaM92

30Perfectionnement en patrimoine architectural pour guides-tourisme

29 et 30 mai 2008

31 Maçonneries à pierres sèches 29 et 30 mai 2008 et 4, 5 et 6 juin 2008

32 Introduction à la conservation des jardins historiques 3, 4, 5 et 6 juin 2008

33 Nettoyage et protection des façades 11, 12 et 13 juin 2008

34 L’architecture Art Déco 18, 19 et 20 juin 2008

35 Badigeons et enduits extérieurs sur torchis (2e cycle) 19, 20, 21 et 22 août 2008

36 Restauration et réparation de châssis en bois de janvier à juin 2008

37 Enduit de façade

38 La couverture traditionnelle en ardoises dates à confi rmer

Archéologie du bâtiment – écoles d’architecture suivant la demande

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Depuis juillet 1999, le Centre de la Paix-Dieu conçoit un programme annuel destages. L’objectif est d’aider au perfec-tionnement les professionnels de laconservation et de la restauration duPatrimoine architectural en organisantdes stages qui allient la théorie à lapratique dans le cadre privilégié d’uneancienne abbaye cistercienne.En toute circonstance et depuis le début,l’accent est mis sur le dialogue et l’in-terdisciplinarité.En attendant de le recevoir dans lecourant du mois d’août, voici un avant-goût du programme de l’année acadé-mique 2007-2008. Celui-ci sera égalementdisponible dès le mois de juillet sur notresite internet www.paixdieu.be que nousvous invitons à visiter régulièrement afinde connaître les dernières nouvelles duCentre de la Paix-Dieu.

La nouvelle programmation s’est inspiréedes points suivants:

– le succès et/ou les fortes demandespar rapport aux stages organisés lesannées précédentes;

– les analyses des rapports d’évaluationremis par chaque stagiaire (commen-taires par rapport à l’organisation desstages, sur les formateurs et sugges-tions relatives à des stages futurs);

– l’identification de différents sites d’ap-plication intéressants.

Le programme des stages pour cettenouvelle année académique contient 41stages soit 200 jours de formation.Comme les années précédentes, lesstages varient selon les différentsdomaines des métiers du Patrimoine: Stages de perfectionnement– approches réglementaire, méthodo-

logique et scientifique;– approche technique: bois;– approche technique: pierre, béton et

maçonnerie;– approche technique: peinture, décor

et revêtement;

– approche technique: techniques parti-culières;

– approche technique: la toiture.Stages d’opportunitéStages à cycles multiplesStages à destination des communeset des écolesComme de coutume, ces stages sontaccessibles à toute personne ayant ledésir d’améliorer ses connaissances dansle domaine de la conservation et de larestauration du patrimoine architectural:artisans, architectes, historiens de l’art,gens de métiers, enseignants du secteuret gestionnaires du Patrimoine.Le programme, les dates des stages ettous renseignements complémentairespeuvent être obtenus au Centre de perfectionnement aux métiers du Patrimoine de la Paix-Dieu, et sont égale-ment disponibles sur le site Internet :www.paixdieu.be. Tél.: +32 (0)85 410 350.–Fax: +32 (0)85 410 380.

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Nouveau programme des stages 2007-2008. Nouveau look à découvrir très prochainement…

Calendrier des stagesVoici la liste des stages qui se dérouleront au cours de l’année académique 2007-2008.

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Belle occasion de découvrir ou de redé-couvrir l’art de 1900 qui embellit nosfaçades.Belle occasion également que celle deremettre à l’honneur un matériau susci-tant un regain d’intérêt, la chaux. Letravail de la chaux est très enrichissantcar c’est un matériau vivant et inter-agissant avec le milieu extérieur.Grâce aux explications animées de notreformatrice Monique Cordier et à une docu-mentation abondante, nous avons puentrer dans le vif du sujet très rapidementet procéder à la pose des enduits de chauxsur un panneau d’Unalit (51 x 66 cm). Sur une couche de fond servant à l’ac-croche est appliqué un enduit coloré(généralement noir) suivi d’une coucheclaire.Nous avons mis les temps de séchageentre les différents enduits à profit pour

créer une composition (copie d’un sgraf-fite existant ou création personnelle). Ilsuffisait alors de reporter le dessin à l’aided’un poncif pour ensuite passer à l’étapede la gravure de sorte à faire apparaîtrela couche colorée inférieure qui déli-mite les contours du dessin et lui donneune certaine force. Vient ensuite ladernière étape c’est-à-dire la mise encouleur à l’aide de pigments secs ainsique, pour ceux qui le désiraient, la posede feuilles d’or.Ce stage, empreint de bonne humeur,a permis la rencontre de profession-nels d’horizons et de régions diffé-rents mais tous animés par cettepassion des belles choses et par lavolonté de faire revivre une partie denotre patrimoine.

Stéphanie VANDERWAL, Stagiaire

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Journée Portes ouvertes à la Paix-Dieu le dimanche 14 octobre 2007

Journée de réflexionde l’UAP à la Paix-Dieule samedi 13 octobre 2007

Dans la dernière édition de La Lettre duPatrimoine (n°6), nous vous avons large-ment fait écho de la création de l’UAP,l’Union des Artisans du Patrimoine. Cettenouvelle asbl, née le 26 février 2007, orga-nise une journée de réflexion dont lethème sera «La place de l’Artisan auXXIe siècle: soucis et états d’âme». Cettejournée aura lieu sur le site de la Paix-Dieule samedi 13 octobre 2007 de 9h30 à17h30. En voici le programme: Présenta-tion de l’European Builders Confedera-tion – Exposé d’une sociologue sur laplace de l’artisan au XXIe siècle – Visitedu site de la Paix-Dieu – Tables deréflexion, sur base de quatre ateliers(«l’accès des artisans aux marchés publics»;«l’accès à la profession»; «transmission dusavoir-faire – état des lieux de la forma-tion et de l’enseignement»; «les autresdéfis, tels que l’artisan face aux nouvellesnormes européennes, l’artisan et sa renta-bilité, l’artisan et sa représentation poli-tique…»). Les conclusions des rapporteursd’ateliers ainsi que les documents réunisau cours de cette journée, où serontaccueillies des personnalités appartenantà des domaines aussi différents que lasociologie ou la confédération européennedes artisans, devront servir d’outil de sensi-bilisation des autorités compétentes afinque soit davantage reconnue la place del’artisan au sein de notre société.

Nombre de places limité. Participationaux frais: 10 € (inscription, repas et café compris). Inscription pour le15 septembre 2007 au plus tard. Pourtoute information et pour les inscriptions:Asbl «Union des Artisans du Patrimoine»,rue Paix-Dieu, 1b, B – 4540 AMAY – SiteInternet: www.uniondesartisansdupa-trimoine.be – Courriel: [email protected] – Tél.: Paul Mordan: + 32 (0) 475.79.61.09– Pascal Lemlyn: +32 (0) 478.30.27.31

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Ces 22, 23, 24 et 25 mai avait lieu le stagetant attendu de sgraffite

L’ancienne abbaye de la Paix-Dieu àAmay vous ouvrira grand ses portes ledimanche 14 octobre 2007, de 10h à18h. Au programme: accueil et visitesguidées des divers bâtiments restaurésqui composent le site dont l’aile de l’Ab-besse récemment inaugurée; présencedes architectes responsables de la restau-ration; découverte du quartier des hôtes(Centre d’Information et de Documen-tation, bureaux et administration, sallesde formation, ateliers); découverte dela charpente reconstituée de l’ancienpigeonnier dans le nouvel atelier; film

en boucle sur l’abbaye de la Paix-Dieu;exposition sur les pans de bois et colom-bages; présence d’artisans au travail; acti-vités pour les enfants avec les artisans;possibilité de se restaurer; dégustationet vente de la bière Paix-Dieu. Adresse:rue Paix-Dieu, 1b, 4540 Amay (vastesparkings).

Contact: Centre d’Information et deDocumentation – Christine Vanhoe-brock – Tél.: 085/410.365 – Courriel:[email protected]