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1 AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

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AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://leproscenium.com

Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous

devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de

l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la

représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille

au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même

a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC,

festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif

d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières

entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes

amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent

toujours profiter de nouveaux textes.

Une comédie en 4 actes d’

ALAIN RAVOLET

THEATRE

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LE SYNOPSIS :

L’Amour est dans l’Champ est une parodie d’une célèbre émission qui a pour but de permettre à quelques agriculteurs célibataires de trouver l’âme-sœur.

Friddou Mounier est un éleveur de vaches laitières. Il est le souffre douleur de Gaston, un père tyrannique qui lui ôte toute personnalité. Physiquement, il n’est pas gâté par la nature, il voit mal et il est complètement inculte. Il ne comprend généralement pas à ce qu’on lui demande. Un rien l’embrouille.

Il se trouvera en présence d’une belle jeune femme poète et d’une Américaine née en France. Cette dernière sera son véritable coup de foudre.

Avant cela, le voisin des Mouniers, Gustave Tanièce désire marier sa fille à Friddou ; en échange il cèderait une petite parcelle de terre que Gaston désire depuis fort longtemps. En fait la fille est un peu particulière puisque c’est un garçon que la mère c’est toujours refusée d’accepter comme tel. Finalement cette progéniture d’à peine trente ans aura passé tout ce temps à s’habiller et parler comme une fille. Elle n’a aucun goût pour les garçons et Friddou ne lui convient pas du tout malgré l’insistance de Gaston.

Pour arriver à ses fins, Gaston empêche l’Américaine de se présenter à Friddou en la renvoyant chez elle et introduit la voisine à sa place en la faisant passer pour elle.

Mais, les choses ne sont pas aussi simples, l’Américaine en colère décide de s’expliquer avec Friddou et fait demi-tour à la Gare suivante. L’Américaine et cette voisine très particulière se retrouvent donc chez les Mouniers. Une grande confusion s’installe entre les participants.

Le tout est mis en scène par Marine Lecommerçant, la présentatrice de l’Emission. Elle fait beaucoup d’efforts pour séduire les candidats mais, elle aura beaucoup de mal à réussir sa mission et parfois sombrera dans le désespoir.

Finalement, tout fini par s’arranger, la voisine tombe sous le charme de la jeune femme poète et l’Américaine semble apprécier Friddou mais, avant cela, il aura fallu affronter de nombreuses difficultés.

LES PERSONNAGES

GASTON : un agriculteur alcoolique plutôt manipulateur. Il veut le bonheur de son fils en pensant d’abord à son propre intérêt. 195 répliques.

LOUISE : Une brave femme un peu naïve, complètement dépendante de son mari. Elle aime son fils Friddou. 145 répliques.

FRIDDOU : il est inculte, pas très beau avec des lunettes double foyers. Malgré son manque de personnalité, il trouvera l’amour et la richesse. 77 répliques.

MARINE : présentatrice vedette, elle fait tout son possible pour que l’émission soit un succès. Elle y arrivera mais pas sans difficulté. 69 répliques.

AURORE : elle est intelligente, cultivée. Elle pensait que Friddou jouait la comédie en affichant un air idiot. 37 répliques.

SYLVIE : sa mère lui aura fait croire qu’elle était une fille jusqu’à ses trente ans. Prise de remord elle dévoilera son secret à son mari. Celui-ci avisera immédiatement son désormais fils qui sera libéré d’un lourd fardeau. 34 répliques.

L’AMERICAINE : elle cherche un mari paysan français. Elle propose à Friddou de vivre sur son exploitation en Amérique. Elle n’est pas très belle ; elle a un accent américain. 17 répliques.

GUSTAVE : C’est le père de Sylvie ; il est sous l’emprise de sa femme. Il aura la lourde responsabilité de révéler à Sylvie sa véritable identité. 53 répliques.

VOIX OFF DENIS : 51 répliques.

VOIX OFF MARINE : 48 répliques.

VOIX OFF FRIDDOU : 9 répliques.

LA DUREE est d’environ 1 h 45

DECOR

La grande pièce d’une ferme classique avec une porte et une fenêtre donnant sur l’extérieur. Une autre porte donnant accès à la cuisine.

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ACTE 1

Scène 1

Gaston – Louise – Friddou

Dans une ferme un homme s’impatiente, sa femme arrive.

Gaston : ah te v’là la Mère, j’commençais à m’demander si j’étais toujours marié.

Louise : t’es don pas au champ à c’t’heure ?

Gaston : j’avais soif, j’croyais tu s’rais là pour m’dounner à boière….

Louise : ben tu peux quand même t’servir tout seul non.

Gaston : non, c’est à toi de l’faire en bounne épouse.

Louise : en bounne épouse…. La bounne épouse elle est partie chercher d’quoi s’nourrir. Si t’voulais à boière t’avais qu’à ouvrir l’frigo.

Gaston : j’ai jamais rin su trouver dans c’machin là…….

Louise : c’est sûr qu’c’est bin pu facile de s’faire servir.

Gaston : mon p’pa n’a jamais bougé l’cul d’sa chaise et la mère n’a jamais rin dit. J’vois pas pourquoi toi la Louise, tu la ramènes. C’est les fumelles de la télé qui t’donnent des mauvaises idées en tête, tu f’rais mieux d’astiquer la laiterie au lieu d’regarder des berdineries toute la journée.

Louise : ça n’a pas empêché ton p’pa de calancher à cinquante ans.

Gaston : et la m’man à quatre vingt dix …..c’est pour ça que j’te conseille de m’servir, c’est bon pour ta santé.

Louise : c’est toujours toi qu’a l’dernier mot, j’sais pas pourquoi que j’continue de discuter.

Gaston : t’as raison, on perd du temps, sers moi un canon on verra après.

Louise sert à boire à son mari, il boit d’un trait et réclame un autre verre.

Louise : ça suffit t’en as assez, tu vas encore t’écrouler dans l’champ… faudra encore faire v’nir les pompiers et ils ont autre chose à faire que d’ramasser des saoulassons.

Gaston : j’supporte plus l’soleil c’est pas d’ma faute.

Louise : l’soleil à bon dos…..i t’chauffe sûrement moins qu’la chopine. Tu devrais amener d’l’ieau à Friddou lui au moins il est raisounnable.

Gaston : ah bin ça, faut pas dire du mal de l’avorton. D’boière un peu plus ça y donnerait p’être un peu d’couleur…. Il est blanc comme un cierge de Pâques.

Louise : n’empêche que lui, il bosse pendant d’toié tu chapoutes.

Gaston : j’préfère partir que t’entendre ça. Tient c’est l’pompom qu’annonce d’la visite.

Louise : (elle regarde par la fenêtre) c’est l’facteur … on l’voit pas souvent.

Gaston : j’m’en plaints pas, à chaque fois qui vient c’est toujours pour des notes à payer… vas voir quand même, aujourd’hui ce s’ra peut-être une bonne nouvelle.

Louise : mais, pourquoi moi ?

Gaston : allez la Louise, tu vas pas r’commencer, t’es à côté d’la porte.

Louise quitte la pièce en râlant et revient presque aussitôt avec une lettre qu’elle tend à Gaston.

Gaston : alors là, j’y crois pas, une bafouille pour Friddou ton fils.

Louise : j’te signale qu’c’est aussi l’tien !!!

Gaston : faut voir….

Louise : v’là autre chose.

Gaston : ben oui si y a pas d’erreur à la maternité, la mère on est sûr mais l’père…. C’est c’que j’dis, faut voir !!!

Louise : tout l’monde dit qu’il te ressemble.

Gaston : et ben moi, j’trouve pas. T’as vu les photos quand j’étais jeune, c’était quand même autre chose.

Louise : n’empêche qu’t’avais trouvé personne avant qu’j’arrive.

Gaston : c’est parce que j’ai bien voulu.

Louise : c’est pas c’qu’à dit ta mère avant d’mouri.

Gaston : laisses là en paix la poor vieille, elle est avec le bon Diou à présent et ça m’étounnerait qu’ça parle d’sexualité. N’empêche qu’t’étais ben contente de m’trouver aussi.

Louise : comme y en avait point d’autre, j’avais pas l’choix, j’ai fait un effort d’adaptation.

Gaston : alors c’te lettre, te vas ti l’ouvrir ?

Louise : elle est adressée à Friddou.

Gaston : ben… c’est pas parce qu’il a trente cinq ans qu’on doit ce désintéresser de c’qui fait. Ça vient d’où ?

Louise : Monsieur Friddou Mounier, chez ses parents à la ferme TONBEC….

Gaston : c’est l’derrière qui m’intéresse, pas l’devant.

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Louise : M66 « l’Amour est dans l’ champ » BP 32651 ISSY LES MOULINIEAUX.

Gaston : mais, qu’est-ce que c’est qu’cette embrouille !!!

Louise : on lui d’mandera….

Gaston : rin à d’mander du tout, faut l’ouvrir. Ça m’dit rin d’bon c’truc là. L’amour est dans l’ champ (rire) j’crois bin qu’dans l’champ, il a encore rin vu ou s’il a vu quequechose, ça a dû courir vite.

Louise : faut toujours qu’tu t’moques de lui.

Gaston : qu’est ce que tu veux, avec sa tête de premier de l’classe ça peut pas être autrement. A chaque fois qu’tu lui poses une question, on a l’impression qui comprend rin.

Louise : il a quand même eu son certificat d’étude.

Gaston : comme il écrit comme un couchon, les correcteurs ont rin pu comprendre alors i ont mis la moyenne. C’était ça ou zéro, moi j’dis qu’c’était la bounne méthode pour pas être emmerdés.

Louise : et toi tu l’as eu ?

Gaston : qui ça ?

Louise : ben ton certificat d’étude ?

Gaston : a c’t’époque là, c’était autre chose. Dans la classe, y’ a qu’les deux premiers qu’ étaient r’çus, c’était toujours coumme ça.

Louise : et t’en faisais pas partie !!!

Gaston : tu vas ti l’ouvrir c’te lettre….. au lieu de bernéser.

Louise : n’empêche que moi, mon diplôme de ménagère, j’l’ai eu et du premier coup.

Gaston : ben, t’as dû tout oublié, t’es même pas fichu rac’moder mon pantalon, j’suis tout le temps en train de l’perdre. J’suis obligé l’attacher avec une ficelle de lieuse ; j’suis boudiné comme une botte de foin.

Louise : avec ton gros ventre, c’est toujours en train d’craquer t’as qu’à te mettre au régime.

Gaston : A bin là, les bras m’en tombent. C’est toi la mère qui m’dit ça. T’es joufflue comme un hamster qu’f’rait des réserves pour l’hiver et c’est moi qui doit me mettre au régime….ça c’est fort.

Louise : puisque c’est coumme ça, j’ai plus rien à faire dans cette maison. Tu t’en trouveras une autre moins grasse avec beaucoup d’patience.

Gaston : pour l’instant c’est moi qu’en ait. Ouvre moi c’te lettre nom de Diou.

Louise : et là que t’es ti agouant mon poor vieux Gaston t’es ti agouant. J’vais l’ouvrir mais, l’Friddou s’ra pas content.

Gaston : ici, c’est moi l’patron lui, c’est la dernière roue du carrosse. I manquerait plus qu’ça qu’il la ramène…. J’suis encore capable d’y coller une flopée même à sou n’âge. Déjà qu’sa mère m’porte sur les nerfs en c’moment.

Louise : qu’est-ce que je devrais dire……. Bon, j’vais la lire puisque t’en serais pas capable.

Gaston : c’est mes yeux…. Allez j’écoutons.

Louise : Monsieur Friddou Mounier….

Gaston : bon ben ça j’m’en doutais, c’est à lui qui écrivent.

Louise : si tu m’interromps toujours, on va pas y arriver, j’continue « suite à votre inscription à notre émission « l’Amour est dans l’champ », nous avons le plaisir de vous annoncer que votre candidature a été retenue. Notre équipe de télévision viendra le 12 avril à 10 h 00 pour enregistrer votre présentation. Veuillez nous retourner le présent contrat dûment signé etc….

Gaston : Nom d’un chien, c’est la meilleure, la télévision qui débarque. C’est sûr qu’avec un mannequin comme ça, faut déplacer du monde. Tient j’l’entends qui rapplique le « people ».

Friddou ouvre la porte ; ses parents le regardent bizarrement.

Friddou : qu’est que j’ai fait.

Gaston : oh presque rien….. t’as juste invité la capitale comme si on avait besoin de s’faire remarquer. Rin qu’bon à nous montrer du doigt par tous ces bons à rin d’fonctionnaires. Tu crois qu’on paye pas assez d’impôt coumme ça ?

Friddou : c’est la mère qu’à voulu ça… moi, j’étais pas trop d’accord.

Gaston : la télévision, c’est l’diable dans une maison… ça dounne que des mauvaises idées. Dans mon temps, on allait au bal pour trouver une fumelle et ça allait aussi bin.

Friddou : j’sais pas danser.

Gaston : t’as pas besoin d’m’l’dire mon gars, j’m’en doutais….c’est pourtant pas difficile tient : Tan tan tan tan tantantantan (musique de tango, Gaston fait quelques pas avec Louise). Bon là, tu couches ta partenaire… j’le fais pas ta mère est trop grosse, elle pourrait s’faire un tour de rein.

Louise : mais laisse le tranquille, tu vois bien qu’la danse c’est pas son truc.

Gaston : c’est pas son truc, moi j’essaie d’l’aider.

Louise : et ben moi aussi, c’est pour ça que j’y ai conseillé de postuler à l’émission. Tous les gars trouvent une fille et pourtant dans la bande, y en a des moches.

Gaston : pire que lui.

Louise : ben, quand il a ses habits du dimanche et les ch’veux propres, ça passe. (haussant les épaules).

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Gaston : surtout qu’ton berdin est largement beau par rapport à ce qu’il est intelligent.

Friddou : j’comprends pas, j’suis si laid qu’ça.

Les deux : mais non…..(Gaston esquisse un large sourire).

Friddou : vous acceptez alors…. C’est d’accord Ppa, tu m’feras pas la gueule après.

Gaston : si ça peut t’dégourdir un peu j’veux bin. Mais, j’tiens à t’le dire tout d’suite mon gars, ce s’ra pas facile, ce s’ra pas facile. (l’air grave secouant la tête).

Louise : Allez Friddou, tu signes là, là et là et on retourne tout ça.

Gaston : faudra faire briller la laiterie parce qu’ avec vos conneries, c’est sûr on aura la visite des hygiènistes, ils n’attendent que ça. J’en crois pas mes yeux, l’Friddou va passer à la télévision.

Louise : et j’en suis fière.

Gaston : j’vais t’dire un truc mon gars, les fumelles on les a dans les bras, puis un jour sur les bras et tu verras…… c’est pas d’la tarte.

RIDEAU

ACTE 2

Scène 2

Gaston – Louise – Friddou – Marine

Le 12 avril est arrivé, il est presque dix heures tous attendent l’équipe de télé. Gaston est très nerveux, il regarde sa montre et souffle.

Gaston : avec vos idées à la « mords-moi-l’nœud », on va encore perdre une journée de travail…. Et c’est pas l’moment.

Louise : la journée d’travail, c’est surtout Friddou qui va la perdre.

Gaston : faut bin quelqu’un commande ici sinon…. Qu’est qui se passerait si j’ faisais rin ? Déjà que j’suis obligé l’accompagner jusqu’au champ pour pas qui s’perde.

Friddou : c’est pas vrai m’man, c’est lui qui m’embrouille.

Louise : mais j’y sais bin mon gamin, j’y sais bin.

Friddou : (Pompon jappe) oh… c’est Pompon, j’crois bin qui s’arrivont. (tout excité).

Gaston : (il regarde par la fenêtre) y sont pas pu qu’ça…. J’m’attendais à voir débarquer tout un arsénal !!!

Louise : (toute excitée) oh là là, c’est Marine Lecommerçant en persounne ; j’crois bin qu’j’ai mal au ventre.

Gaston : bon bin retins-toi, r’tins-toi. (Marine frappe à la porte, Pompon jappe toujours) Allez Friddou va ouvrir. (Marine apparaît sur le pas de la porte).

Marine : je suis bien chez Monsieur et Madame Mounier ?

Tous ensemble : oui, c’est bin là.

Marine : bonjour Madame Mounier.

Louise : oh bonjour Madame Lecommerçant, vous êtes encore pu belle qu’à la télé.

Marine : non pas Madame, Mademoiselle.

Gaston : encore un cœur à prendre… tenez si ça vous tente on en a un qui f’rait bin l’affaire…. (tous regarde Friddou qui fait une drôle de tête) On vous fait un beau paquet cadeau et pu besoin d’cinéma.

Marine : vous êtes blagueur Monsieur Mounier mais, Demoiselle ne veut pas dire seule (l’air espiègle).

Gaston : j’me disais aussi, une belle fumelle coumme ça…. Si ça s’trouve y en a même plusieurs ?

Marine : vous êtes bien curieux Monsieur Mounier… je ne vous ai pas salué. (elle tend la main)

Gaston : surtout, n’oubliez pas Super-Man.

Marine : bien sûr que non, nous sommes venus pour lui. Bonjour Friddou, vous pouvez m’appeler par mon prénom si vous voulez, vous pouvez même me tutoyer… au contraire.

Friddou : vous tuyauter.

Gaston : ça commence bin…. Tutoyer imbécile, c’est pas la même chose.

Friddou : laissez-le Monsieur Mounier, il plaisante …..

Gaston : ah ben non, croyez pas ça…. Ce s’rait trop beau, y comprend rin…. Allez explique-lui la Mère « le tutoyer ».

Louise : bon Friddou, Mademoiselle Marine quand elle te parle, elle te vouvoie et toi tu lui dis vous aussi mais elle, elle veut que tu la tutoies alors au lieu de dire vous tu dis tu, t’as compris.

Friddou : bin c’est c’que j’disais taleur, elle veut que j’la tuyaute.

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Gaston : fui………….. (étouffant sa colère) Allez la Mère, dit moi qu’sait pas l’mien et j’te pardonne su champ.

Louise : c’est pas possible, un bouhoumme j’en ai eu qu’un….. ou alors c’est p’être l’’Saint Esprit, j’vois pas qui d’autre.

Gaston : j’dirais plutôt l’simple d’Esprit.

Marine : laissez tomber, c’était juste pour le mettre à l’aise.

Gaston : j’préfère vous prévenir Mademoiselle Marine, ce s’ra pas facile.

Marine : ne soyez pas défaitiste Monsieur Mounier tout va bien se passer.

Louise : mais oui, tout va bien s’ passer mais faut pas l’brusquer, il est si sensible.

Gaston : a bin ça, avec la Mère ça risque pas.

Louise : vos deux accompagnateurs, i restent dhiors ?

Marine : ne vous inquiétez pas Madame Mounier, ils installent la caméra à l’extérieur, la pièce est trop exigüe, nous filmerons depuis la fenêtre extérieure.

Friddou : et moié, qu’est-ce que j’fais ?

Marine : Je vais d’abord m’adresser aux téléspectateurs et ensuite tu feras ta présentation. Si tu veux recevoir de nombreuses lettres, essaie d’être convaincant… tu as compris Friddou.

Gaston : aucun doute, vous pouvez compter sur lui….. pour être convaincant, i va être convaincant, j’vois d’ici l’tableau.

Marine : ne lui mettez pas la pression Monsieur Mounier, je suis certaine qu’il se débrouillera très bien.

Louise : faudrait p’être lui dounner un peu pu d’explications. On dirait pas coumme ça mais, il est pas bin dégourdi. (tous regardent Friddou).

Marine : pourquoi vous dites cela Madame Mounier, Friddou a très bien compris ce que nous attendons de lui…. N’est pas Friddou (tous le regarde, il fait un air idiot).

Friddou : quoi …….

Gaston : hou (rire moqueur).

Voix off : Je suis prêt Marine, installes-toi, on peut commencer.

Marine : (elle s’installe près de la table) vous me cadrez bien.

Voix off : Impeccable, on envoie la lumière et tu balances OK.

Marine : (Un faisceau lumineux éclaire Marine, une musique de générique YOU’RE BEAUTIFUL JAMES BLUNT s’installe, elle commence à parler) vous l’attendiez avec impatience (Friddou vient se coller près d’elle).

Voix off : (arrêt du générique et de l’éclairage) coupé…mais qu’est-ce qu’il fait le « Gugusse » à côté de toi ?

Gaston : excusez le, il est comme les papillons dès qui voit d’ la lumière, i s’ jette dessus.

Friddou : j’croyais que j’devais dire un truc !!!

Marine : Oui mais, à la fin, je dois d’abord te présenter.

Voix off : on recommence (Gaston ramène Friddou en le tirant par l’épaule, il se protège la tête comme s’il allait recevoir une volée).

Marine : (générique, éclairage) vous l’attendiez avec impatience et bien l’Amour est dans l’Champ saison 15 c’est parti. Ils sont 11 agriculteurs venus de toute la France. Comme des millions de français ils rêvent du grand bonheur. Sauront-ils trouver l’âme sœur et ainsi mettre fin à leur céliba, vous le saurez en regardant …notre émission. Aujourd’hui, nous sommes chez Friddou, je le sens près de moi impatient de rencontrer la femme de sa vie, voulez-vous lui faire confiance ? voulez-vous faire un bout de chemin ensemble…alors, à vos stylos, soyez nombreuses à lui écrire … (musique de générique).

Voix off : c’est dans la boite …. Inutile de la refaire ça me va…. Fais venir « Gugusse »….

Marine : moins fort Denis, on t’entend. (Marine parle dans son micro).

Voix off : je ne vais quand même pas l’appeler Brad Pitt …… allez on enchaîne.

Marine : bon Friddou, tu vas prendre ma place et, comme je l’ai dis au début, tu te présentes. Oh là là, il faudrait le maquiller un peu…. Madame Mounier vous avez certainement ce qu’il faut ?

Gaston : manquerait plus qu’ça qu’la Mère s’maquille…. Pourquoi faire, pour faire peur aux vaches. Tu colles un barbouillage à la Mé et t’as plus une goutte de lait ; on veut pas point d’ça à la maison.

Marine : ce n’est pas grave, je prendrai le mien. Il n’est pas allergique au moins.

Louise : seulement au foin, à la paille, au poillen et à la péléchiline mais rin d’autre.

Gaston : lui, c’est une fumelle qui veut trouver pas un bouhoumme.

Marine : mais rassurez-vous Monsieur Mounier, le maquillage, c’est juste pour lui donner un peu d’éclat, le mettre en valeur.

Gaston : ah…..si c’est pour ça, j’crois ça s’ra pas suffisant.

Marine : allez Friddou, un petit peu de poudre, un coup de peigne et on y va. Tu as eu le temps de réfléchir.

Gaston : à mon avis il est encore en train de réfléchir sur le « tutoyer ».

Marine : ah Monsieur Mounier, ce que vous pouvez être accablant…. Friddou n’est quand même pas si demeuré… n’est-ce pas Friddou ?

Friddou : hein….

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Marine : (Marine le regarde un peu perplexe) c’est l’émotion, mettez-vous à sa place….

Gaston : moi j’veux bin être sa place.

Louise : mais mon poor vieux…. Même si une gamine t’emmenait, elle t’ramènerait bin vite faut pas rêver.

Gaston : ça dépend…

Louise : « pend » pas tant que ça (Louise tend le bras et fait comprendre au public en espaçant ses doigts de 2 cm qu’il n’est pas très bien pourvu).

Marine : bon là n’est pas la question, nous sommes ici pour Friddou et personne d’autre. (Marine maquille Friddou, il fait une drôle de tête).

Voix off : il va la ramener longtemps l’vieux.

Marine : Denis, un peu de retenu, on t’entend. (toujours dans son micro).

Gaston : qui c’est qu’a dit ça ? (menaçant).

Marine : ce n’est rien Monsieur Mounier…. Une blague.

Voix off : non c’est pas une blague, j’ai pas envi de croupir dans ce bled paumé… t’as vu les arriérés.

Marine : allez Friddou, prend ma place (générique, lumière Friddou ; il se trémousse sur la musique mais reste silencieux face à la caméra ; il n’a pas compris qu’il devait débuter). Friddou, Friddou, c’est à toi…. (toujours silencieux).

Voix off : coupé..coupé….pfitt…..on n’est pas sorti de l’auberge.

Louise : J’vous l’ai dit tout à l’heure Marine, il manque d’explications….

Gaston : c’est évident, faut lui copier sur une feuille qu’il ait juste à lire…et encore, faut qu’ce soit écrit grous.

Louise : Pourquoi tu dis ça Gaston, il est complètement myope tu penses bin qu’avec toutes ces lumières, i va rin voir.

Marine : mais, je ne comprends pas, avec les autres tout se passe très bien.

Gaston : ah oui, mais lui, il a pas eu son certificat d’étude avec mention.

Marine : bon mention ou pas, il peut quand même dire trois phrases.

Gaston : commencez par une on verra après.

Marine : Friddou tu te présentes comme ça, je vais t’aider puisque tu ne comprends rien.

Gaston : là, c’est vous qui l’accablez.

Voix off : encore un mot du vieux et je rentre lui mettre mon poing dans la tronche.(Gaston l’air menaçant tente de trouver celui qui parle).

Marine : calmons-nous, calmons nous (agacée). Voilà ce que tu dois dire : je m’appelle Friddou, j’ai 35 ans, je suis maraîcher bio et éleveur de vaches

allaitantes et j’habite le Berry. Je suis timide mais posé, je n’ai jamais osé faire le premier pas avec les femmes. Je suis toujours célibataire….

Friddou : moi aussi…

Marine : et je souhaite rencontrer la femme de ma vie pour me marier et ainsi avoir des enfants. Tu vois, c’est pas difficile !!!

Gaston : bin des enfants, pas d’trop non plus, vu l’étalon, on va pas en faire un élevage.

Louise : et t’es ti aguant, t’es ti aguant……

Marine : allez Friddou répète après moi.

Friddou : quoi.

Marine : attend un peu, j’ai pas commencé. Vas t’asseoir je te souffle.

Voix off : Moteur. (générique-éclairage).

Marine : Bonjour, je m’appelle Friddou (doucement)…

Friddou : Bonjour, je m’appelle Friddou.

Marine : (doucement) c’est bien…..j’ai 35 ans et je suis maraîcher.

Friddou : c’est bien… j’ai 45 ans et je suis maraîcher.

Marine : coupé (éclairage normal) pourquoi tu dis 45 ans.

Friddou : j’me rappelais plus.

Gaston : vous avez dit c’est bien au début, ça l’a embrouillé.

Marine : écoutez Monsieur Mounier, vous commencez à me faire chier, vous n’allez tout de même pas m’apprendre mon métier.

Voix off : Bravo Marine, t’aurais dû commencer par ça et on se casse.

Friddou : Vous fâchez pas, j’ crois que j’ai compris mais, j’ voudrais être seul avec Marine.

Louise : bin pourquoi tu veux qu’on s’en aille mon p’tit gars, on est là pour t’aider.

Marine : au point où nous en sommes, on peut toujours tenter (les parents quittent la pièce).

Voix off : fais attention Marine, on ne sait jamais, j’le sens pas bien Gugusse.

Marine : on a plus le temps allez Friddou un effort. (, il colle Marine qui n’est pas trop rassuré…. il reprend sa place …générique et éclairage ; sans ses parents, il est plus à l’aise).

Friddou : Je suis Friddou, j’ai 35 ans et je suis mal léché, j’élève des légumes bios et je fais pousser des vaches allaitantes dans l’Berry mais aussi des lapins. J’suis un peu timide mais j’voudrais trouver une belle poupée avec des grosses nanounnes pour avoir des enfants. J’sais que j’suis pas beau mais écrivez-moi quand même.

Voix off : coupé, ça va aller, j’ai pas envi de recommencer.

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Marine : les nanounnes ça me choque un peu Friddou !!!

Friddou : j’en ai jamais vu, j’aimerais bin toucher les tiennes (Marine se sent gênée).

Marine : dit-moi Friddou, tu commences à te lâcher, alors là…je ne m’attendais pas à cela…. Regarde un peu ailleurs s’il te plait. (il insiste lourdement, Marine lui flanque une gifle).

Les parents reviennent, Friddou se jette dans les bras de sa mère en pleurant. Il était très nerveux, ses nerfs lâchent.

Friddou : M’man….M’man…..oh ma M’man…….

Louise : et bin et bin mon Friddou, i t’ont fait des misères…j’crois bin qu’ la télévision, c’était pas une bounne idée.

Gaston : l’apocalypse tu veux dire ; rin à en tirer du gamin.

Marine : détrompez-vous, c’était somme toute, pas si mal, nous allons faire avec.

Voix off : allez Marine cassons-nous de la d’dans, ils sont tous cinglés, faudrait pas que ce soit contagieux.

Gaston : qui c’est qui dit ça ?

Marine : restons zen…coupe les micros Denis, on s’en va.

Friddou : alors, c’est fini, j’verrai jamais d’nanounnes ?

Marine : ne soit pas défaitiste Friddou, tu vas recevoir des lettres et nous les ouvrirons ensemble à Paris.

Friddou : à Paris !!!

Gaston : ah bin là, on n’est pas prêt de l’retrouver….

Marine : nous irons le chercher à la Gare de Lyon…. Allez Friddou, je te fais la bise. Au revoir Monsieur Mounier, au revoir Madame.

Louise : dite Mademoiselle Marine, ça m’f’rait plaisir d’avoir une orthographe de vous.

Marine : si cela peut vous faire plaisir, vous le voulez où cet autographe ?

Louise : tenez, sur mon tablier, j’suis si contente…j’attendrai qui sente mauvais avant d’le changer.

Marine : (elle écrit un mot sur le tablier) voilà c’est fait…. Bon Friddou, je compte sur toi dans quinze jours à Paris. (Marine envoie un baiser de loin à Friddou et quitte la pièce, le rideau se ferme).

RIDEAU

ACTE 3

Scène 1

Gaston – Louise – Friddou – Marine – Gustave – Sylvie

Les parents sont assis devant la télévision, il regarde l’Amour est dans l’champ. Gaston est un peu saoul.

Voix off Marine : (générique de l’émission ; Marine présente) L’amour est dans le champ, une comédie romantique plus vraie que nature, aujourd’hui nos onze candidats ont reçu de nombreuses lettres ; il est l’heure maintenant de les ouvrir, je rappelle la règle du jeu, nos candidats devront sélectionner 10 prétendantes dans un premier temps pour n’en garder que deux…..je sais, ce n’est pas chose facile mais, sauront-ils trouver parmi celles-ci la compagne idéale, vous le saurez bientôt après une courte page de Pub.

Gaston : regarde le ton grand béné, il est rouge comme un chasseur …. On a quand même réussi un truc la Mère.

Louise : ah oui quoi don ?

Gaston : bin, c’est d’avoir l’plus vilain des candidats. J’me demande bin à quoi ça sert d’ les élever bio pour finir avec des tronches pareilles.

Louise : pourquoi tu dis ça, tu les as pas tous vu !!! Regarde le gros là, il est pas bin jojo non plus.

Gaston : oui mais lui, il a l’air quand même pu intelligent.

Louise : attend un peu Gaston, l’Friddou est peut-être bin pu intelligent qu’tu crois !!! ça s’trouve il fait semblant d’être idiot.

Gaston : Bin mon vieux, si c’est ça, faut l’ inscrire tout d’suite à la Comédie Française, i joue drôlement bien…..

Louise : j’voudrais bin être à la place du Friddou pour être à côté d’la Marine.

Gaston : bin dit don la Louise tu s’rais pas en train d’basculer…..c’est vrai qu’c’est une belle fumelle, j’m’demande bin où qui peuvent les trouver ? T’en as déjà vu des coummes ça la Mère ? En tous les cas, ça s’trouve pas sous l’sabot d’un ch’val, ou alors, faut sûrement faire du ch’min.

Louise : baf… y en a plein les magazines mais elle, c’est la pu belle et la pu gentille. J’en f’rais bin ma bru mais….. faut pas rêver a voudra jamais du Friddou.

Gaston : tu penses bin qu’une aussi belle gazoute ça doit pas aimer tremper ses codasses dans la bouse de vache. Allez, sers moi don un verre au lieu d’radoter. (elle lui sert à boire en râlant).

Louise : tais-toi don, ça reprend.

17

Voix off Marine : (générique) nos candidats sont impatients, l’effeuillage des lettres va bientôt commencer ; c’est au tour de Patrick de recevoir ses correspondances. Patrick ce beau jeune homme brun aux muscles saillants qui nous vient tout droit de Bretagne a su le mieux faire battre le cœur de ses demoiselles. C’est lui qui dénombre le plus de correspondances mais, quand est-il de Friddou. Oh, seulement deux lettres pour Friddou, que s’est-il donc passé ?

Gaston : mais comment i fait pour avoir un air d’abruti coumme ça.

Louise : bin i copie sur toié, faut pas chercher. Tu t’es jamais regardé dans la glace ?

Gaston : dit don la Mère tu d’viendrais pas un peu effrontée, tu f’rais mieux d’me servir à boière ?

Voix off : Allez Friddou, ne perd pas courage, je suis certaine que ta future épouse est dans ces deux correspondances.

Gaston : mais qu’est qu’il attend pour les ouvrir cet abruti.

Louise : il a pas compris…. Il a pas compris…C’est Marine qui le fait à sa place.

Voix off Marine : je vais t’aider un peu Friddou tiens, j’ouvre la première.

Gaston : mais qu’est qui fait ?

Louise : il essaie d’lire, c’est pas facile avec ses grosses lunettes.

Gaston : il est quand même pas obligé d’faire des grimaces aussi affreuses, on dirait un débile mental !!!

Voix off Friddou : C’est Sylvie Mac Ousine…(prononcée Macousine).

Voix off Marine : ta cousine (un peu fort) elle veut se marier avec toi ?

Louise : mais qu’est qu’il raconte, il a pas d’cousine.

Gaston : menteur avec ça !!!

Voix off Friddou : bin sûrement , j’crois bin qu’elle a envi d’m’voir…puisqu’a m’a écrit !!!

Voix off Marine : mais Friddou, c’est contraire à la morale, tu sais qu’une liaison incestueuse peut-être dangereuse.

Voix off Friddou : hein…

Voix off Marine : cestueuse…. Nous ne sommes plus au dix neuvième siècle pour pratiquer ce genre d’alliance. Allez, fais moi voir cette lettre.

Gaston : vu les circonstances, l’alliance, à moun avis, ça peut pas dounner pire.

Louise : et qu’t’es ti aguant, qu’tes ti aguant….. (il se verse à boire).

Voix off Marine : mais Friddou tu as mal prononcé c’est Sylvie Mac Ousine ; son père est américain mais elle est née en France, à Aubervilliers d’ailleurs, tu n’aurais pas dû prononcer son nom, c’est contraire au règlement.

Voix off Friddou : Ma cousine, c’est c’que j’ai dit.

Gaston : déjà qui comprend pas l’français, si on l’embrouille à lire l’Américain, on est pas sorti.

Voix off Marine : elle te plait ?

Voix off Friddou : quoi….

Voix off Marine : Mais pourquoi tu caches sa photo alors là, je n’y crois pas !!!

Voix off Friddou : elle est belle coumme un tracteur tout neuf qui vient d’sortir du garage. (gros rire lourd).

Voix off Marine : ce qu’il peut être blagueur notre Friddou… si on ouvrait la suivante.

Gaston : pour être blagueur, il est blagueur…. C’est fou, c’qu’il peut nous faire rire. Il a autant d’humour qu’un siau d’blette.

Louise : mais tu vas t’y t’taire, on entend rin !!! (elle lui sert à boire).

Voix off Marine : (générique) Friddou trouvera-t-il le grand Amour dans ses deux lettres. Une chose est sûre la première l’a beaucoup touché ; en sera-t-il de même de la seconde ? Les invitera-t-il à la ferme ? Rien n’est moins sûr ……. En attendant c’est l’heure d’une page de Pub. Plus de choix, plus de prix avec les Magasins sept à sec (générique).

Louise : qu’est-ce qu’ils peuvent nous saouler avec c’te Pub, j’coupe le son.

Gaston : i va quand même pas nous ramener deux fumelles à la maison ?

Louise : ça fait parti du jeu, faut l’accepter.

Gaston : bin qui qu’on va faire de tout ça ? i vont quand même pas tous dormir dans l’même lit. Lui qu’a jamais rin vu, deux d’un coup c’est rin qu’bon à y détraquer l’cœur et l’estoumac.

Louise : t’as raison…déjà qui nous fait d’la taxycardie.

Gaston : y a pas rin qu’ça…. La Mère, tu vois c’que veux dire ?

Louise : t’es encore en train d’l’accabler.

Gaston : avant qu’toute la smala arrive, tu f’rais peut-être bien d’y donner une leçon, de l’instruire un peu.

Louise : mais, sur quoi don ?

Gaston : bin, sur le « joue moi s’en » j’suis sûr qui sait même pas comment sa marche et p’être bin même si ça existe.

Louise : i f’ra coumme tout le monde, il apprendra s’l’tas. T’y connaissais toi ?

Gaston : pour sûr, qu’j’y connaissais….

19

Louise : et bin, j’m’en suis pas rendu compte…. La première fois, l’jour d’la nuit noce, quand tu m’as dit c’est fini, j’croyais qu’on avait pas commencé. Trente ans après, t’as pas fait mieux sauf que c’est plus espacé.

Gaston : sert moi plutôt un canon au lieu de m’accagner …. Tient j’entends l’Pompon qui cahute.

Louise : d’la visite en pleine émission…. C’est l’voisin, on l’voit jamais, faut bin qui vienne à c’moment là.

Le voisin frappe à la porte. Louise lui ouvre un peu fâchée.

Gaston : ah bonjour mon Pé Gustave… ça fait longtemps qu’on s’est pas vu !!!

Gustave : elle a pas l’air gracieuse la Louise, qu’est qui lui arrive ?

Gaston : baf, c’est à cause d’son émission. Comme son gamin passe à la télé elle croit qui va s’transfourmer en Alain Délon.

Louise : chut…. Ça reprend….

Voix off Marine (générique) rappelez-vous Friddou avait eu un vrai coup de cœur en lisant sa première lettre, quand sera-t-il de la seconde. Alors Friddou satisfait ?

Voix off Friddou : ouié…satisfait……… elle est belle….

Voix off Marine : Friddou semble apprécier la photo qu’il sert entre ses mains. Sera-t-elle sa préférée ? le sortira-t-elle de son céliba ?

Voix off Friddou : grosses nanounnes (rire lourd).

Gaston : y a qu’ça qui l’intéresse…

Gustave : c’est sûrement à cause des vaches laitières… d’serrer ces machines là, ça y a dounner idée…. Faut pas chercher.

Voix off Marine : (Marine ne prête pas attention à la réponse) que nous raconte cette belle jeune fille…. Oh… il semblerait que Friddou ait fait chavirer le cœur d’une véritable artiste…. Un long poème, rien que pour lui, serait-ce trop te demander que de nous en lire un extrait ?

Gaston : tu penses bin, y c’est même pas c’que ça veut dire un extrait !!!

Louise : et qu’es t’y agouant mon poor Gaston, t’es ti aguant….

Gustave : bin mon vieux, i voit pas grand’chose l’Friddou…. Ça doit pas être facile d’ labourer dré avec une vue coumme ça !!! (faisant le signe avec la main).

Gaston : m’en parle pas, m’en parle pas, tout est en diagounale….il a presque pas d’dizième à l’œil droit alors, ça l’fait pencher à gauche.

Louise : et alors, ça empêche pas d’pousser.

Gaston : si son grand’Pé voyait ça, il en s’rait malade.

Louise : V’là longtemps qui pense pu à tout ça l’Grand’Pé…. Allez, tais-toi, i va lire le poème….

Voix off Marine : prend ton temps Friddou, savoure pleinement la délicate attention que t’a réservé cette belle jeune fille.

Gaston : tu penses bin qui prend son temps, ça fait une demi-heure qui cherche le premier mot.

Voix off Friddou : Fri…Fri…Friddou…

Voix off Marine : Friddou, j’échangerais ce qu’il me reste à vivre contre un des mois qui me sont comptés pour rêver amour, plaisir, folie, pour dépenser sa vie en peu d’instants, d’un long espoir pour avec toi, la voir embellie……que c’est beau….cela te plait Friddou.

Voix off Friddou : oui…beau…..

Voix off Marine : (musique) après la lecture de ce poème qui lui est destiné, Friddou semble très ému…. Aura-t-elle ébranlé le cœur de notre célibataire endurci ? Vous le saurez en regardant notre prochaine émission ; toutes les prétendantes qu’auront sélectionnées nos candidats se retrouveront à la ferme ; de grands moments inoubliables vous attendent. A très bientôt sur M66 Partagez un petit morceau de fromage avec vos amis… les fromages Chapu, tellement bon…..j’aime ça (générique).

Gaston : bon c’est fini Pé Gustave, on va pouvoir causer…. Amène-nous un verre la Louise. Tu vois Gustave, la nature est quand même bin faite, l’Friddou est tombé sur une intello. S’il était géant, i s’rait tombé sur une naine, c’est toujours coumme ça l’équilibe d’la nature.

Louise : (elle revient avec un verre pour Gustave) au fait Pé Gustave vous n’êtes pas v’nu pour l’émission. Qu’est-ce que nous vaut vote visite ?

Gustave : c’qui m’amène, c’est un peu délicat. C’est « l’Amour est dans l’Champ » qui m’a dounné c’t’idée là. Nous, on savait pas que l’Friddou voulait s’accoupler.

Gaston : c’est ça Mé qui y a mis ça en tête à cause des conneries d’la télé.

Louise : fallait bin quelqu’un y pense pour lui. Quand on s’ra plus là, qu’est ce qu’i va faire ?

Gaston : baf…..ça va l’empêché d’labourer en diagounale.(rire gras)

Louise : qu’es t’y agouant….i m’fatigue…..Bon, c’est quoi c’t’idée Pé Gustave ?

Gustave : quand j’ai vu Friddou à la télé qui r’cherchait une fumelle pour s’marier, ça m’a fait tilt.

Gaston : tilt !!!

Gustave : j’ai dit, une épouse pour Friddou, on a ça à la maison.

Louise : ben depuis quand Pé Gustave ? On a jamais rin vu.

Gustave : elle s’appelle Sylvie, elle va avoir trente ans, c’est ma fille.

21

Gaston : ah bin là Pé Gustave, tu nous en bouches un coin. C’est vrai c’que dit la Louise, on a jamais rin vu.

Gustave : parce qu’on la sortait que quand qui y avait pu persounne.

Louise : bin v’la aute chose !!!

Gaston : elle est si vilaine….enfin j’veux dire elle est timide ?

Gustave : pas vilaine du tout mais…. Un peu spéciale enfin….. pas coumme tout l’monde. Vous voyez c’que j’veux dire.

Louise : ben pour l’instant, j’vois pas grand-chose…. Elle est difourme alors…. Boursoufflée…..

Gustave : non pas du tout, même bien foutu, p’être un peu plate mais pas coumme tout l’monde.

Gaston : tu radotes Pé Gustave c’est quoi « pas coumme tout l’monde » faut pas avoir peur d’parler, j’t’écoutons.

Gustave : le mieux c’est d’vous la faire voièr….. j’vais la chercher, elle attend dans la auto. (Gustave quitte la pièce).

Louise : de toute façon nous on s’en fout, l’Friddou il a l’choix entre une américaine et une poète alors… tu penses bin qu’son machin pas coumme tout l’monde ça nous intéresse pas.

Gaston : faut voièr…….

Gustave rentre et quelques instants après une fille un peu étrange arrive à son tour. C’est une femme avec une tête et un corps de garçon. Elle a une voix de tête assez aigüe. Gaston se retient pour ne pas rire.

Gaston : mon poor Pé Gustave…. C’est quoi ça, un hybride.

Gustave : plaisante pas Gaston, c’est grave.

Louise : et c’est ça qu’tu veux dounner à Friddou pour l’mariage ? On n’en veut pas, l’Friddou a sûrement un aute destin. J’verrais bin L’Américaine.

Gustave : regardez la bien…… Sylvie tourne toié un peu… montres-toiè su ton meilleur angle ?

Gaston : en effet, c’est pas courant…… et ça parle c’machin là ?

Gustave : pas d’problème….. dit-nous quelque chose Sylvie ?

Sylvie : Je m’appelle Sylvie, j’ai bientôt trente ans et j’habite à la ferme avec mes parents. J’aime la nature, les légumes bios et surtout les cornichons (rire espiègle). J’ai vu Friddou à la télévision et je le trouve beau enfin, pas trop moche.

Gaston : t’es bin la seule ma poor fille a l’trouver beau….. les amis, faut qu’on arrête d’élever les gamins avec du bio, ça dounne rin d’bon. J’sais pas pourquoi mais, faut l’contaster, c’est coumme ça.

Sylvie : c’est mon père qui m’a dit de dire ça….

Gaston : quoi don ?

Sylvie : ben qu’il était beau mais, j’ai pas fini……je sais faire la cuisine, le ménage, je sais traire les vaches, conduire le tracteur et je ferais tout pour satisfaire l’homme que j’aime même si ça doit me fatiguer.(rire espiègle).

Louise : si l’Friddou est coumme son Pé, ça risque pas ma poor fille (rire de Louise).

Gaston : di don la Mé, tu m’accagnes devant l’Pé Gustave, la Mé fait attention…fait attention.

Gustave : c’est pas grave Gaston, on est coumme on est….

Gaston : de toute façon, on n’en veut pas d’ton spéchimen….. L’Friddou, il est placé et bien placé.

Gustave : réfléchit Gaston…..

Gaston : c’est tout réfléchi !!!

Gustave : attend un peu, on cause pour l’instant….

Louise : y a rin à dire, la décision est prise Pé Gustave…

Gustave : tu vois l’bout d’Champ qu’tu voulais m’acheter et bin si t’acceptes ma proposition, j’te l’vends.

Gaston : tu m’avais dit que j’l’aurais jamais, qu’tu préférais crever plutôt que de m’le vendre.

Gustave : c’était l’aute fois aujourd’hui nous négocions….

Louise : rin à négocier du tout…. L’Friddou n’est plus à vendre un point c’est tout.

Gaston : ici la Mé, c’est moié qui coummande….. à combin l’hectare ?

Louise : j’t’ai dit rin à négocier.

Gaston : oh….. J’entends l’Pompon qui cahute va don voir la Mé !!! (C’est une ruse pour éloigner Louise, elle part). Alors, j’répète ma question : combin ? (à voix basse).

Gustave : Allez Sylvie, r’tourne dans la auto t’a pu rin à faire ici. (Sylvie quitte la pièce) Moitié du prix du marché…. Un cadeau… mais, point d’perte de temps…. Faut publier les bans et s’débarrasser des autres candidates…. tu t’en sens ti capable ?

Gaston : hum…. Ça va pas être facile mais, j’ai mon idée. Allez, affaire conclue, tape là. Tu m’as dit qu’elle s’appelait Sylvie ton spéchimen ?

Gustave : c’est bin ça…..

Gaston : si j’ai bin fait attention, y a une candidate qui s’prénoumme coumme ça, elle prendra sa place…. On aura pu qu’a empêcher l’autre de v’nir c’est tout. Pas un mot à la Mé surtout. (Louise revient)

Louise : qu’est-ce que tu racontes mon bounhoumme, tu d’viens gâteux, l’Pompon était sage coumme une image.

23

Gaston : oh, j’l’entend encore qui cahute !!!

Louise : bou….. qu’est-ce tu racontes ?

Gaston : si si j’t’assure….

Louise : et toié Pé Gustave t’entends ti queque chose ?

Gustave : (Gaston lui fait des signes qu’il faut dire oui) oui, Gaston a raison, c’est l’Pompon qui r’met ça.

Louise : ben… qu’est-ce qui m’arrive, c’est ti que j’deviendrais sourde ?

Gaston : c’est pas d’aujourd’hui ma poore vieille…..c’est pas d’aujourd’hui…allez va voir au lieu de bernéser.

(Louise retourne voir, les hommes continuent de négocier).

Gustave : alors, qu’est-ce qui faut faire ?

Gaston : y a deux gazoutes en compétition, la poète et L’Américaine. D’après la Mé, la poète va arriver la première avec sa auto ; l’autre par le train, j’irai l’accueillir à la Gare et j’lui dirai que l’Friddou préfère l’autre ; j’rajouterai même qui veut même pas la voièr. Je la remet dans l’train direction Paris et je débarque avec ton spéchimen…. Pas con.

Gustave : j’veux bin mais, si a refuse la gamine …. Qu’est-ce qu’on fait ?

Gaston : fais confiance au Gaston, avec c’que vais lui mettre dans les dents, ça m’atounnerait qua l’fasse pas d’mi-tour !!!

Gustave : encore un truc, si l’Friddou veut pas d’ma Sylvie ?

Gaston : c’est quand même pas lui qui va faire sa loi à la maison….. qui c’est qui commande ici ?

Gustave : mais, la Louise, a va rin comprendre !!!

Gaston : ça nous arrange mon vieux Gustave, ça nous arrange.

Gustave : bon ben puisque tu l’dis, j’te fais confiance.

Gaston : tu peux….

Gustave : tu diras au revoièr à la Louise, j’m’en vas annoncer ça à la Marie, a va être contente d’puis l’temps qu’al voulait s’en débarrasser (Gustave quitte la pièce ; Gaston se dépêche d’essuyer le verre à Gustave et de le ranger. Louise réapparait aussitôt).

Gaston ; passe par derrière, la Louise te verra pas…..(Gustave part et Louise revient).

Louise : j’y comprends rin, l’Pompon était couché tranquille…. Quand i m’a vu i s’est mis à m’brailler d’ssus, j’ai cru qu’il allait m’mordre ; j’sais pas c’qui s’passe ?

Gaston : j’voudrais pas d’effrayer la Mé mais, depuis queques temps, tu débloques du caberlot.

Louise : t’as peut’être bin raison….il est parti l’Gustave sans m’dire au revoièr ?

Gaston : qui ça ?

Louise : ben l’Gustave, note voisin !!!

Gaston : ah bin là la Louise, t’as la caf’tière qui bouillonne, ça fait au moins deux mois qu’on l’a pas vu l’Gustave.

Louise : bin j’suis pas folle ?

Gaston : réjouis-toié la Louise, profites en bin, t’y es pas encore complètement.

Louise : quand même il était là ya cinq minutes avec son machin pas coumme tout le l’monde, il a même bu un verre d’vin avec toié !!!

Gaston : tu vois queque chose su la table…. Moi j’vois rin.

Louise : (complètement sonnée) pourtant, j’étais certaine... (elle ouvre la porte et constate que la cour est vide, elle fait une drôle de tête).

Gaston : allez sert-moi un canon et j’pars au champ avant qu’aperçoives la Sainte Vierge.

Rideau

ACTE 4

Scène 1

Gaston – Louise – Friddou – Marine - Aurore

Quelques jours plus tard Marine et son équipe arrivent, ils doivent préparer la venue de la première fille. La famille Mounier les attend nerveusement. Ils sont en habit du Dimanche.

Gaston : bon ben Friddou, tu tâcheras d’être causant avec les gazoutes, c’est la chance de ta vie, la mieux pour toié, c’est L’Américaine.

Louise : ah L’Américaine……tu croiés ti qu’son Pé peut nous inviter aux U.S.A. ?

Friddou : j’préfère la poète.

25

Gaston : coummence pas à faire ta mauvaise tête, on sait ta Mé et moié c’qu’est bon pour toié.

Friddou : (jappements de chien) écoutez l’ Pompon, j’entends l’camion, c’est Marine…..

Louise : ah Marine….. qu’est-ce qu’elle est belle.

Gaston : tu m’saoûles avec ça la Mé…..ben Friddou, vas ouvrir au lieu d’rêvasser. (Il ouvre la porte et soulève Marine….qui n’apprécie pas trop).

Marine : Bonjour Monsieur et Madame Mounier

Les deux : bonjour Marine.

Marine : alors Friddou tu as réussi ton retour, tu vois le train, ce n’est pas si compliqué.

Gaston : oui, c’est pas compliqué sauf qu’a fallu aller l’chercher au Terminus, il avait pas compris qui d’vait descendre à Bourges.

Marine : les voyages forment la jeunesse Monsieur Mounier, c’est bien connu. Mon équipe est en train d’installer le matériel ; nous débutons dès que la jeune fille arrive. Au fait Friddou, comment se prénomme-t-elle ?

Friddou continue de rêvasser.

Louise : i s’rappelle plus vous pensez bin, ça fait déjà quinze jours !!!

Gaston : à moun avis c’est pas ça…. C’est plutôt qui l’a pas compris la phrase, le « prénoumme » ça l’a perturbé ; il est encore en train d’chercher.

Marine : ce n’est pas grave, j’ai la fiche de cette jeune personne (Marine fouille dans un dossier)….. Aurore, elle s’appelle Aurore… c’est très jolie. Cela te plait Friddou ?

Friddou : oui… beau…..grosses nanounnes.

Marine : bon Friddou, essaie d’être un peu discret sur ce sujet. J’ai peur que ce ne soit pas à ton avantage. Qui va chercher Sylvie au train ?

Gaston : c’est moié mais, faut qu’le Friddou m’dounne sa photio !!!

Friddou : j’sais pas où qu’elle est !!!

Gaston : ouh…..(il menace de taper, Friddou se protège la tête ; Gaston fouille dans le pantalon de Friddou et trouve la photo) Tient la v’là…. Comment tu voulais que j’la r’trouve à la Gare si j’ai pas sa photio et qu’t’es ti bête mon poor vieux gars.

Marine : ton père à raison, il ne pouvait pas la retrouver sans découvrir son visage ; elle est si jolie que ça ?

Gaston : (il regarde la photo) pas coumme tout l’monde mais, bien foutue avec des…..(il se gratte la tête) non finalement, pas tant qu’ça…..j’la plains la poor fille. Son train arrive bintôt, j’ vais la chercher. (Gaston quitte la pièce ; bruit de voiture qui démarre).

Marine : alors Friddou, en forme ?

Friddou : de quoi……….

Louise : (bruit de voiture qui stationne, jappement de chien) y a une auto qui s’est arrêtée dans la cour, ce s’rait ti pas l’Aurore…. (regardant par la fenêtre).

Marine : sans doute, je vais l’accueillir. (Marine ouvre la porte, une belle jeune femme entre).

Aurore : bonjour je m’appelle Aurore DUNOIR, je viens pour l’émission.

Marine : nous t’attendions Aurore, voici Friddou et sa maman. Les deux tendent la main mais Aurore embrasse Friddou, il est tout penaud.

Aurore : qu’est-ce que je fais de ma valise, je vais peut-être la ranger dans ma chambre tout de suite ?

Friddou : ben…c’est là …..

Aurore : tu veux dire que je vais dormir dans cette pièce !!! (Aurore fait la grimace).

Friddou : ben su l’canapé…. D’habitude c’est l’Pompon mais, i peut quand même coucher déhiors pour une foiés. (Aurore ne comprend pas bien la situation).

Voix off : j’ai l’impression qu’la gamine va pas tarder d’faire demi-tour.

Louise : l’canapé, c’est l’pu confortable, L’Américaine logera dans la Grange ça pique un peu mais y a pu d’espace.

Aurore : je vais tout de même ranger mon vanity (elle montre la mallette) dans la salle de bains ….

Friddou : alors là, faut attendre qu’la Mère fasse la vaisselle…

Aurore : parce que la salle de bains est dans la cuisine…

Louise : ben qu’est-ce qu’elle croit la gamine, on n’est pas aux USA ici….

Marine : tout ceci n’est qu’une question d’organisation. Voici comment nous allons procéder. Je vais faire une rapide présentation ensuite vous entamerez un dialogue. La conversation que vous voulez… vous êtes entièrement libres…. Madame Mounier restera discrètement dans son petit coin OK.

Aurore : OK……

Louise : c’est L’Américaine ?

Marine : non, c’est Aurore ; elle nous vient de Vendée.

Louise : c’est à cause du OK, j’croyais qu’c’était américain ça OK.

Friddou : oh la M’man (rire il se moque de sa mère).

Aurore : je crois que je ne vais pas m’ennuyer dans cette maison.

Marine : je le pense également….. profite en bien, ce n’est pas tous les jours qu’on a cette chance…………

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Voix off : on est prêt Marine tu peux commencer. (générique…. Bruit de vache, poule etc…)

Marine : (sur fond de musique) Nous voici à la ferme de Friddou, Aurore est arrivée tandis que Sylvie se fait attendre. Que vont-ils bien pouvoir se dire, sera-t-elle enchantée par le choix qu’elle a fait… Friddou trouvera-t-il en elle la femme idéale dont il rêvait……..nous le saurons dans quelques minutes (générique). Cette émission a pu se réaliser grâce aux fromages Chapu….Chapu ici Chapu partout (générique). Je vous laisse (s’adressant à Freddy et Aurore…elle quitte la pièce, Aurore et Friddou s’installent autour de la table, la Mère est assise dans un petit coin).

Aurore : Friddou, quelle chance tu as, tu habites une région superbe………

Louise : c’est vrai qu’y a des beaux coins mais on a pas l’temps de s’proumener y a tellement d’travail à la ferme.

Voix off Marine : laissez Friddou répondre Madame Mounier.

Louise : et ben Friddou, dit queque chose ?

Friddou : alors, comment tu m’trouves par rapport à la télé. Pu beau ou pu moche ?

Aurore : plus moche mais, le physique n’est pas mon principal critère

Voix off : ouf

Aurore : « la beauté n’est que la fleur d’un été » je préfère l’humour, l’intelligence, la culture.

Friddou : moié aussi j’aime la culture, cet’année on a s’mé du maïs pour la première foiés et on attend.

Aurore : vraiment Friddou, c’est cela qui m’a plu chez toi, ton humour. Cette façon si différente des autres de te présenter. Cet air idiot que tu peux prendre parfois… j’aime ton jeu de comédien, tes mimiques, ton look. Mais, j’aime aussi profondément la poésie.

Voix off : j’ai l’impression qu’la gamine n’a pas tout compris ?

Voix off Marine : moins fort Denis, on t’entend.

Friddou : moié aussi j’aime la poèsie !!!

Louise : pou…..(rire) tu penses bin qu’t’aime la poèsie… j’ai jamais pu t’faire apprendre une récitation. Ton maître d’école s’arrachait les ch’veux.

Friddou : ça m’plaisait pas les fables de La Source avec tous ses animaux, j’y comprenais rin….

Aurore : tu veux dire La Fontaine !!! c’est de l’humour ?

Friddou : bin, c’est c’que j’dis, La Source, La Fontaine je n’boirai jamais ton iau. Des conneries tout ça.

Voix off Marine : (musique de fond) la réponse ne semble pas avoir satisfait Aurore…. elle est maintenant dubitative…. Va-t-elle poursuivre l’aventure…. Friddou va-t-il se lâcher à son tour…….

Friddou : j’aimerais avoiér des enfants et toié ?

Aurore : si l’homme me plait bien sûr que d’avoir des enfants est l’aboutissement d’une relation durable, l’accomplissement d’un bonheur partagé…une symbiose en quelque sorte…..qu’en penses-tu ?

Friddou : ouiai…ouiai….ouiai….. (il fait une drôle de tête, il n’a rien compris).

Aurore : es-tu satisfait de ma réponse ?

Friddou : satisfait…………. (très rêveur).

Aurore : parle le moi de toi, de ton métier !!!

Friddou : Je suis Friddou, j’ai 35 ans, je fais pousser des légumes bios et j’élève des vaches allaitantes dans l’Berry mais aussi des lapins. J’suis un peu timide mais j’voudrais trouver une belle poupée avec des grosses nanounnes …..

Voix off Marine : coupé….. Friddou, ce n’est plus l’heure de la présentation, et puis, arrête avec tes « nanounnes », ça devient lassant.

Voix off : moi aussi, il me fatigue l’Berlodiot…...

Voix off Marine : pfitt….Denis arrête tes commentaires……ils vont finir par t’ entendre.

Voix off : ben….qu’est-ce que j’ai dit.

Voix off Marine : on reprend……

Louise : et vous Mam’selle Aurore, vous avez un métier ?

Vois off Marine : ah non c’est pas vrai, je craque….Madame Mounier pour l’amour de Dieu, laissez Friddou poser des questions.

Friddou : et toié Aurore, c’est ton métier c’est quoi ?

Aurore : je suis assistante de Direction ; comme je parle trois langues, il m’arrive souvent de partir à l’étranger. Quel pays aimerais-tu visiter Friddou ? Serais-tu capable de quitter la ferme pour m’accompagner si je te le demandais ?

Louise : la D’moiselle faut pas y mette des idées coumme ça dans l’caberlot. La dernière foiés qu’il est parti c’était avec son maître d’école. Ses copains ont fait l’tour de la pointe du Raz en une demi-journée, lui il est resté accrouché deux jours à un rocher. Y a fallu faire v’nir l’hélico et tout l’tintouen alors j’ai dit Friddou stop, tu rentres à la maison.

Aurore : et toi Friddou, qu’est-ce-que tu en penses ?

Friddou : quoi !!!

Aurore : et bien de partir avec moi à l’étranger.

Friddou : maintenant ?

Aurore : non, (un rictus) je disais cela dans l’absolu…… (Friddou réfléchit)

29

Louise : faut pas insister la gamine, dans l’absoulu ou ailleurs, j’dis non.

Voix off Marine : coupé….Madame Mounier, ma patience a des limites, vous me faites chi…chaque fois la même chose…..je vous dis une bonne foi pour toute de ne pas répondre à la place de Friddou.

Voix off : t’aurais dû l’envoyer chier depuis l’début la veille ?

Louise : puisque c’est coumme ça, j’préfère partir….. j’croyais qu’c’était la pu gentille la Marine….. méfies-toié mon gars, méfies-toié. Ton Pé à raison, la télévision, ça amène rin d’bon.

Louise quitte la pièce fâchée, Aurore vient s’installer au devant de la scène. Prévoir un éclairage sur elle. Elle est assise et donne ses impressions aux téléspectateurs.

Voix off : c’est reparti….. silence.

Aurore : je suis très déçue, je pensais que Friddou s’était inventé un personnage ridicule pour se démarquer des autres. J’avoue que cette présentation un peu folle m’avait séduite mais en fait, ces gens vivent comme au Moyen Age. Que dire de Friddou, il est sans doute gentil mais, il a le niveau intellectuel d’un enfant élevé par des demeurés. Il est dans son monde à lui et ne connaît rien d’autre. Cette situation me met mal à l’aise, j’éprouve une grande déception.

Voix off Marine : (musique) Aurore s’est rapidement rendue compte que Friddou n’était pas l’homme qu’elle imaginait. Décidera-t-elle de partir avant la venue de sa concurrente ? Et Friddou, que pense-t-il d’Aurore ? Nous lui posons la question. (générique ; Friddou prend la place d’Aurore au devant de la scène).

Friddou : Aurore est belle mais al a point d’conversation. Al aime la culture mais quand j’ai parlé d’mes maïs, al a rin dit. Ensuite, quand j’y ai d’mandé si al voulait des enfants… elle a répondu n’importe quoi….des symbios, j’vois pas c’que c’est, chez nous dans l’Berry, y a pas d’enfant coumme ça du moins pas à ma counnaissance. J’pensais qu’en arrivant a m’demanderait à voiér les vaches, les lapins mais non….. j’crois qu’c’est l’genre de femme qu’aime bin avoièr l’cul assis su une chaise………J’veux pas lui dire tout d’suite mais, j’l’a demand’rais pas en mariage l’Aurore c’était pourtant ma préférée. Faut pas qua s’fasse des illusions.

Voix off : qui s’rassure le Friddou, à mon avis, des illusions, elle doit pas trop s’en faire.

Voix off Marine : (Musique) de son côté, Friddou ne semble pas emballé par la présence d’Aurore. Attendra-t-il de la renvoyer avant l’arrivée de Sylvie, L’Américaine ? Vous le saurez bientôt après une courte page de pub….Chapu ici…Chapu partout………

Voix off : on reprend dans cinq minutes.

Marine rentre dans la pièce, elle tente de calmer Louise.

Marine : Friddou, va chercher ta maman que l’on fasse la paix. (Friddou s’exécute) ; Aurore, tu peux quitter l’aventure dès maintenant si tu veux.

Aurore : en fait, je vais rester, je suis curieuse de voir la tête de ma concurrente. Passer de la civilisation moderne à la l’âge de pierre en trente secondes ne doit pas laisser indifférent, j’ai hâte de voir.

Marine : à moins que la prétendante soit elle aussi une habitante des cavernes (rire). (Friddou revient avec sa mère qui fait la tête basse). Je suis désolée Madame Mounier mais, il faut laisser votre fils s’exprimer …n’est-ce pas Friddou ? un grand garçon comme ça…allons allons !!! (tous les regards se tournent vers Friddou qui fait un tête d’abruti).

Scène 2

Gaston – Louise – Friddou – Marine – Aurore – Sylvie

Bruit de voiture qui stationne.

Friddou : c’est sûrement L’Américaine…. (quelques instants après le Père entre suivit de Sylvie la fille de Gustave. Tous les regards se tournent sur Sylvie qui fait sa timide). (Aurore, Marine se retiennent de rire).

Voix off : mais qu’est qui ont encore trouvé là !!! T’as vu l’machin ?

Gaston : bon ben v’là L’Américaine, elle ti pas belle ? (gros rire)

Sylvie : bonjour Monsieur Dame, bonjour Friddou…..

Louise : c’est la voisine !!!

Friddou : ma cousine m’man !!!

Marine : vous êtes incorrigibles, Sylvie Mac Ousine ce n’est pourtant pas si difficile à prononcer.

Gaston : vous fatiguez pas Mam’zelle Marine, y comprennent rin. Moi, j’ai tout de suite pigé Sylvie….Mac….Cormick.

Louise : la voisine……al tait là hier (tous regardent Louise sauf Sylvie qui pose sa valise dans un coin).

Gaston : faites pas attention (il fait signe avec le doigt que Louise débloque).

Marine : bon on reprend, comme tout à l’heure vous avez toute liberté. Je vous demande à nouveau Monsieur et Madame Mounier d’être discrets, laissez-les s’exprimer, ils ont plein de choses à se dire.

Voix off : tu peux compter sur eux…. on va faire exploser l’audimat.

Gaston : qui c’est qui cause là ?

Marine : aucune importance Monsieur Mounier, je reprends ma place.

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Voix off Marine : (générique, bruits animaux de la ferme) Dans l’épisode précédent, on a vu qu’Aurore et Friddou ne semblaient pas fait l’un pour l’autre. Aujourd’hui Sylvie nous arrive d’Aubervilliers, aux yeux de Friddou saura-t-elle être plus convaincante. Saura-t-elle trouver les mots qu’il faut pour séduire Friddou ? Vous le saurez bientôt après quelques minutes de publicité…..digérez la pub avec un petit morceau de fromage…. Les fromages Chapu en vente sur tout le territoire français….Chapu ici….Chapu chez mou….(générique).

Sylvie embrasse Friddou et Aurore ; il semble éprouver plus d’attirance pour Aurore ; Aurore ne semble pas s’en offusquer, au contraire.

Friddou : j’te r’connais pas, j’ trouve que t’es pas pareille que su la photio.

Gaston : faut pas faire attention Mam’selle Sylvie, i voit pas bin clair. Avec l’œil gauche, c’est coumme avec la main, on est pas bin adroiét vous savez.

Sylvie : j’savais pas qu’il avait ma photo !!!

Friddou : bin là l’Pé, c’est pas moié qui débloque. J’l’avais même mise dans ma culotte. (Sylvie fait un air étonné).

Sylvie : dans ta culotte !!! (fort)

Gaston : bon bin, tu vas p’être passer à aute chose, tu l’as en face de toié, t’as pu besoin d’sa photio ?

Friddou : comment tu m’trouves ?

Sylvie : ta question est imprécise Friddou…..

Aurore : Sylvie a raison, tout dépend du point de vue où l’on se place et de l’idée que l’on s’en fait. (silence… Friddou réfléchit).

Gaston : tu vois la Mé, ils sont en train d’l’embrouiller. Il f’rait exprès qui f’rait pas mieux.

Louise : mais j’y sais bin, j’m’en rends bin compte.

Sylvie : si nous parlons du physique…..tu veux bien que nous parlions du

physique Friddou ?

Voix off : tu penses bien qu’il s’en fout. Avec la tronche qu’il a, ça ne risque

pas qu’on le confonde avec James Dean.

Voix off Marine : Denis, garde tes réflexions pour toi. C’est assommant à la

fin.

Voix off : je ne dis pas de mal et puis, de toute façon, lui, y a qu’les mamelons

qui l’intéressent.

Friddou : l’physique, j’veux bin…. Les nanounnes et tout ça….

Voix off : (rire) tu vois c’que disais Marine !!! Tu lui collais une poupée

gonflable dans les bras et bonsoir M’sieur Dame.

Sylvie : La beauté c'est quelque chose dans le regard qui exprime

l'intelligence, et l'intelligence c'est quelque chose dans le regard qui exprime la

beauté.

Aurore : certes, tu as raison Aurore la beauté intérieure c'est important mais,

en boîte de nuit, si t'as pas la beauté extérieure, tu bois toute seule ! Qu’en

penses-tu Friddou ? (sourire espiègle).

Friddou : moié aussi j’boiés tout seul….. mais pas la nuit, ça m’fait pisser….

Sylvie : tu vois Aurore lui aussi n’a que la beauté intérieure….

Gaston : et oui, faut faire avec…. nous … ça fait trente cinq ans, on s’habitue.

Sylvie : Si nous parlons du bonheur, j’ai réalisé que l’art d’être heureuse ne

dépend que du point de vue auquel on se place.

Aurore : c’est vrai Sylvie, nous n’avons pas toujours le choix des situations

mais, nous avons toujours la possibilité de choisir d’être heureuses.

Voix off : encore cinq minutes comme ça et y a pu un téléspectateur.

Voix off Marine : tu as raison, nous allons reprendre la main (musique) la

conversation est animée, Friddou est resté silencieux, comment va-t-il réagir ?

Saura-t-il trouver la conversation qui séduira ses interlocutrices ? Restez sur M66

vous le saurez bientôt………j’aime l’Amour est dans le champ avec les magasins

sept à sec (générique).

Friddou : toié…t’es pas ma cousine !!! (s’adressant à Sylvie du doigt).

Sylvie : ben Friddou, j’n’ai jamais prétendu être ta cousine ?

Friddou : l’aute al avait des….. (il ne prononce plus le mot nanounne mais, il

montre avec la main les rondeurs) toié t’es plate coumme un banc d’jardin. T’es

pas ma cousine…..

Gaston : qu’est-ce qui raconte encore l’abruti ?(l’air navré).

Friddou : si j’te dis qu’c’est pas ma cousine, c’est qu’c’est pas ma cousine (il

part se réfugier en pleurant dans la cuisine, il ferme la porte à clef).

Voix off Marine : coupé…. Mais qu’est-ce qui se passe encore…

Voix off : cherche pas, y sont tous maboules dans cette maison.

Voix off Marine : Denis, tu nous fatigues…

Voix off : mais, qu’est-ce que j’ai dit ?

Marine revient, elle tente de convaincre Friddou de revenir au jeu.

Marine : allez Friddou, reviens… si tu n’veux pas des filles, c’est ton choix, il

ne faut pas te mettre dans un état pareil pour si peu de choses, ce n’est qu’un jeu.

Friddou : j’veux pas r’venir !!!

Gaston : c’est un gamin qu’est en forme un jour su deux, c’est con, vous

auriez dû v’nir hier….. ou bin d’main…. Allez on r’met tout ça à d’main.

33

Marine : ah Monsieur Mounier, je craque….je craque….(très fort) Friddou

ouvre ou j’enfonce la porte…. J’en ai ma claque de cette maison, je sens que je

vais faire un malheur, j’vais tout casser…. (elle tape rageusement dans la porte)

J’ai les nerfs, les nerfs., les…. Nerfs…..(Marine perd son contrôle).

Louise : l’aute là, c’est une Américaine d’La Chapelle d’Angillon, j’y es vu tout

d’suite quand elle est rentrée, j’suis pas si bête.

Gaston : tu vois pas qu’t’agace Marine avec tes bernés’ries…. Appelle putôt

ton gars ?

Louise : allez mon p’tit gars, ouvre, on mettra une annonce sur l’Chasseur

Français, ça s’ra bin aussi bin.

Gaston : (haussant les épaules) l’Chasseur Français tu penses bin, i sont en

faillite depuis vingt cinq ans.

Friddou : non j’veux pas ouvrir.(derrière la porte).

Marine : Monsieur Mounier, faite quelque chose, je commence à péter les

plombs. (Gaston fait signe à tout le monde de se taire, il attend un peu, il claque

la porte extérieure).

Gaston : allez Friddou, ouvre, i sont partis (Grand silence).

Friddou : c’est sûr P’pa, i sont partis ?

Gaston : i sont partis j’te dis……

Friddou : c’est pas des mentiries ?

Gaston : ben, tu vas peut’être croire ton Pé quand même.

Friddou ouvre la porte, son père lui saisit le bras et le rassois sur la chaise.

Gaston : tu vas t’assoièr là et tu vas m’faire plaisir d’répondre aux questions

d’ces moid’selles. Arrête d’fai ta mauvaise tête. Si ça continu, tu vas nous plonger

dans l’deshounneur. Des parents qui font tout pour toié, qui qu’ça ressembe.

Voix off : bon on reprend.

Voix off Marine : (générique, bruit de ferme) Les réponses des filles ont rendu

Friddou de mauvaise humeur. Retrouvera-t-il la sérénité….. laquelle des deux

aura raison de son cœur….. son incertitude nous laisse à penser que ni l’une ni

l’autre ne répond à son choix….. pendant ce temps, les deux prétendantes

semblent éprouver un grand plaisir à échanger ensemble…. Laisseront-elles

Friddou sur la touche…….Aurore veux lui parler……

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