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Thann belle cité médiévale constitue avec Guebwiller l’une des portes des Hautes-Vosges. Littéralement coincée entre le Staufen et le Rangen dans l’étranglement d’entrée de la vallée de Saint Amarin, ses maisons butent sur les deux rives de la Thur dont elle est riveraine, contre les rochers des versants granitiques constituant les contreforts des Vosges. La cité s’est formée par la réunion de deux agglomérations , celle au pied du château constituée par des pêcheurs, domestiques du château et celle qui se forma au tour du sanctuaire de Saint-Thiébaut visité par de nombreux pèlerins depuis le XIII è siècle.C’est en 1300 que Thiébaud de Ferrette fait entourer le bourg de Thann d’une première enceinte fortifiée. Par le traité de Westphalie , Thann passa au main du Roi de France .

Peu de vestiges de cette époques, et c’est fort dommage, ont subsisté des anciennes fortifications. Détruites sans raisons valables au XIXe siècle par une municipalité pseudo-moderniste qui laissa jeter bas en 1827, la splendide porte du Rhin, puis en 1837, la porte des Vosges en dépits des protestations véhémentes de l’historien archiviste thannois Mossmann et de la population Thannoise.

La guerre de Trente Ans allait lui être fatale. Ayant changé sept fois d'occupant (tout comme la ville) entre 1633 et 1639 en piteux état, il échut au cardinal de Mazarin en  1658. Avec le traité de Westphalie, la frontière avait été repoussée des Vosges sur le Rhin et ce château n'avait plus d'intérêt stratégique; aussi Louis XIV donna-t-il l'ordre de démolir l'Engelsbourg en 1673.Le travail fut exécuté par les mineurs de Giromagny. A la troisième tentative, la grosse tour se souleva, se brisa en plusieurs parties; l'une d'entre elles retomba sur le flan pour former ce qui devint "L'œil de la Sorcière".

L’Engelsbourg

Les ruines de l’Engelsbourg

A l’entrée de la vallée, le site de Thann fut dès l’origine de la route, un lieu de péage protégé par un poste Romain établi sur le rocher du Schlossberg en 1236 les écris font état d’un nouveau château et dû aux comtes de Ferrette, Frédéric II et Louis le Croisé. C’est au cours du règne du premier qu’en 1161 fut fondé la chapelle Saint Thiébaut lieu de pèlerinage d’où est issue l’actuelle collégiale

Du haut de l’Engelsbourg on découvre la splendeur de son trésor: La Collégiale Saint-Thiébaud, une merveille qui souffre malheureusement de la pollution du modernisme de notre siècle, « la voiture « …..

Le centre de la vieille ville de Thann, affiche encore quelques beaux vestiges de maisons médiévales.

Selon le dicton populaire,Le clocher de Strasbourg

est le plus haut,Celui de Fribourg

le plus gros,Mais celui de Thann

Est le plus beau….

Peu de vestiges résisteront à la fois à l’usure du temps et à la bêtise des hommes, et c’est fort dommage. Ont subsisté des anciennes fortifications, la Tour des Sorcières , la tour des Cigognes et

quelques morceaux de remparts que l’on peux encore apercevoir de-ci, de-là .

La tour des cigognes

Quelques riches demeures subsistent encore dans la vieille ville

Quelques belles demeures au riche passé datant du16è siècle

La maison d’un des architectes de la collégiale les écussons représente la marques de tâcheron de ce dernier

NO ME QUIERES?

Un linteau de porte datant de 1624

Quelques vestiges de la bourgeoiserie

Située à l'extrémité méridionale du vignoble régional et réputée pour son Grand Cru « le Rangen », la ville de Thann est la Porte Sud de la Route des Vins d'Alsace. Cette route prestigieuse parcourt

la région entre plaine et montagne sur plus de 170 km jusqu'à Marlenheim au nord de l’Alsace.

Le vignoble du Rangen existait déjà au moyen-âge et était cité comme un des quatre meilleurs de la province

Au fil de l’eau de la Thur quelques canards facétieux vous font comprendre leurs réprobation d’être pris en photo sans leur autorisation car la photo c’est pas leur tasse (d’eau ) en prenant des poses sans équivoques .C’est ce qu’on pourrait appeler ( Se retrouver le bec d’ans l’eau)

Lors de la démolition (insensée) de la porte d’entrée de Thann en 1840 la statue de Saint Thiébaut qui trônait au dessus de la porte et qui accueillait les pèlerins à été récupérée et placée sur la fontaine de l’ancienne place du marché qui pour l’occasion deviendra Place St Thiébaut, la fontaine existait déjà ,construite en 1549 par Hans Beltzi un des maître d’œuvre de la collégiale

Le serviteur de Théobaldo Evêque de Gubbio ayant promis à son maître mourant de ramener après sa mort, son anneau en Lorraine. A sa mort le serviteur en voulant récupérer l’anneau, arracha en même temps un morceau de peau du pouce de l’évêque. En arrivant en forêt de Thann épuisé il se coucha sous un sapin, au réveille son bâton de pèlerin avait pris racine et ne pouvait plus être bougé .Du haut de son château le comte de Ferrette Frédérique II, intrigué dans la nuit par trois feux disposés en triangle au-dessus d’un sapin alla constater la chose. Le serviteur lui raconta son histoire, au moment ou le comte décida de faire construire une chapelle accueillant les reliques du Saint, le bâton de pèlerin se détacha, libérant les reliques. Avec le flux grandissant des pèlerins La chapelle aux fils des ans devint la collégial.

La Légende :

Saint Thiébaut évêque de Gubbio

C’est ainsi que chaque année le 30 juin depuis plus de cinq cent cinquante ans a lieu le rite de la crémation des trois sapins, la cité de Thann fait mémoire de sa fondation

Quelques excités de la laïcité jacobine typiquement parisienne pensaient pouvoir culpabiliser les Thannois par des insultes contre leur fête patronal, n’ont fait que les conforter dans leurs traditions séculaires.C’est ainsi que le 1 juillet 1861 que la procession de la fête patronal » telle que jamais il n’en avait au paravent dans les rues d’aucune cité alsacienne » On en parlait même à Paris où dans un journal parait un vilain article contre le maire Jean Willig pour avoir rétabli une fête du moyen-âge et contre les Thannois jugés gens ignorants superstitieux, sans raison et sans morale.

30 juin 1458 est la Première mention écrite de crémation des trois sapins. La procession de Saint Thiebault et la crémation des trois sapins sera réservé aux Bourgeois de la ville qui étaient tenus de comparaître personnellement entièrement armés et équipés sous peine d’amende.

Mais revenons à notre collégiale

Les toitures sont recouvertes de magnifique tuiles vernissées

Facéties des sculpteurs de pierre ou signature des maîtres d’œuvres, sur l’encadrement de fenêtre se trouve quatre petites sculptures ironiques sensées représenter l’architecte et sa belle famille

Dommage que la pollution y soit si active

Sur la façade principale deux contreforts encadrent un portail à trois tympans surmontés d’une rosace il est haut de 15 mètres et large de 8 mètres il compte plus de 500 sculptures inspirées des évangiles canoniques et apocryphes.il raconte la vie de la Vierge Marie

Les petits tympans représentent la nativité et la crucifixion du Christ

Le grand tympan retraçant la vie de la vierge Marie selon la légende dorée

Entre les deux portes une magnifique représentation de la vierge Marie réalisée entre 1360 et 1380

Partout ou se pose le regard ce n’est que dentelle de pierre

Au moyen âge le statues encadrant la porte d’entrée étaient polychromées. On en perçoit encore certaines traces, il serait question de reproduire et restaurer les couleurs de ces statues dans les prochaines années

Deux bénitiers en bronze magnifiquement ouvragés accueil les fidèles à l’entrée de la collégiale ….

Des bancs en chêne de 1785, il ne subsiste que trois rangées dont deux sculptés

La chaire est de style renaissance alsacien et date de 1629 La porte d’accès et la rampe résultent d’un remarquable travail de ferronnerie et l’abat voix , du talent de l’ébéniste

Les vitraux de la collégiale haut de 15 mètres ont été mis en place en 1423 , entre les vitraux se trouve les statues des douze apôtres

Les sept sacrements, dans la travée ouest

Les Stalles restaurées en 1901 constituent l’ensemble du moyen âge le mieux conservé en Alsace

Les révolutionnaires on « buché » toutes les armories des stalles mais ils n’ont pas détruit celle des clefs de voûtes c’est ainsi qu’on trouve dans la nef en partant du fond les armes d’Autriche, le Christ de l’apocalypse St Thiebaut et deux pèlerins, les armes du duché de Milan et de Bourgogne

A droite de l’église le bas côté comprend quatre travées voûtées en croisées d’ogives qui s’appuient sur quatre chapiteaux qui représentent les armes d’Autriche, l’aigle de St Jean, l’ange de St Matthieu, le lion ailé de St Marc et Adam et Eve

La double tribune de l’orgue (ce dernier est un véritable chef d’œuvre d’ébénisterie) a été réalisé en 1885 pour accueillir le nouvel orgue de la manufacture Rinckenbach remplaçant celui de 1561

L’orgue endommagé lors de la première guerre mondiale et à nouveau restauré en 1955 à été entièrement reconstruit par Michel Gaillard de la manufacture Aubertin en 2001

L’autel dédié à St Joseph a été réalisé par la maison Laurent de Nancy en 1855

A gauche de l’autel de St Joseph un émouvant christ en bois polychrome des années 1420 qui porte sa croix,

La chapelle St Thiébaud est le cœur de la première église de la cité

Un ensemble polychrome et doré attribué à Martin Hoffmann daté de 1530

A Thann c’est la ville , les princes possessionnés qui font ériger le sanctuaire grâce au produit des grandes quêtes et aux produits des offrandes des pèlerins attirés par ce lieu ou s’accomplissent des merveilles.

Dans la chapelle de la vierge se trouve une magnifique statue polychrome de la Vierge à l’enfant offerte par la corporation des vignerons en 1510, dont l’enfant cache une grappe de raisin dans son dos.La statue faisant face aux vitraux de Le Chevalier fait que le jeu de lumières apporte des variations de couleur toute la journée.

Photos B. Schmeltz2&3 août 2012

Sauf photo lithographie, Photo n°5 et 24 trouvées sur internet auteurs et source inconnus

Bibliographie:Villes et villages d’Alsace , Eglises d’Alsace au Edition Mars et MercureDNA 2011, La collégiale St Thiébaut Edité par la paroisse St Thiebaut

Thann et sa collégiale recèlent encore de nombreux trésors à découvrir J’espère vous avoir donné envie de les voir et je vous dis à bientôt.