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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 1 United Nations Development Programme Regional Bureau for Arab States Version provisoire Approche locale et territoriale du changement climatique dans les Pays Arabes Rapport intermédiaire Réalisé par Meriem HOUZIR Document préparé pour le Forum Régional Arabe sur le Changement climatique Skhirat-Rabat, Maroc – 3-5 Novembre, 2010 Version du 31 Octobre 2010

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United Nations Development Programme

Regional Bureau for Arab States

Version provisoire

Approche locale et territoriale

du changement climatique dans les Pays Arabes

Rapport intermédiaire

Réalisé par Meriem HOUZIR

Document préparé pour le Forum Régional Arabe sur le Changement climatique

Skhirat-Rabat, Maroc – 3-5 Novembre, 2010

Version du 31 Octobre 2010

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SOMMAIRE

I. Décentralisation et rôle des collectivités locales dans la lutte contre les changements climatiques . 8

1) Rôle des collectivités locales : un acteur incontournable dans les politiques liées au

changement climatique ....................................................................................................................... 8

2) Aperçu sur le processus de décentralisation dans le monde arabe ............................................ 9

II. Contexte global de l’approche territoriale du CC .............................................................................. 13

1. Contexte international .............................................................................................................. 13

2. Contexte régional dans le monde arabe ................................................................................... 14

3. Les politiques nationales de lutte contre les CC dans les pays arabes ...................................... 15

III. Plan Climat territorial : un outil stratégique pour la lutte contre les CC au niveau local ................. 20

1) Le Plan Climat Territorial ........................................................................................................... 20

2) Quelques exemples internationaux .......................................................................................... 23

3) Etat des lieux des stratégies territoriales du CC dans les pays arabes ...................................... 25

IV. Initiatives territoriales (sectorielles ou thématiques) dans les pays arabes .................................... 31

1) Actions d’atténuation pour réduire les émissions de GES ........................................................ 31

2) Actions d’adaptation au changement climatique pour limiter les impacts négatifs ................ 40

V. Quelques recommandations ............................................................................................................ 48

1) Recommandations en matière de gouvernance ....................................................................... 48

2) Recommandations en matière de financements ...................................................................... 49

3) Recommandations en termes de mesures de mise en œuvre des politiques territoriales ...... 50

4) Recommandations en termes de partenariat territorial inter-arabe........................................ 51

5) Les Oasis : Un patrimoine commun au monde arabe et un territoire pertinent pour une

alliance inter-pays autour du changement climatique ..................................................................... 53

CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 54

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 56

ANNEXES ................................................................................................................................................ 57

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Abbreviations

AFED: Arab Forum for Environment Development

CAMRE (Council of Arab Miniters Responsible for the Environment).

CC : Changement Climatique

CCNUCCC: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

CDRT : Centre du Développement de la Région de Tensift

EPA : Autorité Publique de l’Environnement

FIDA : Fonds Internationale de Développement Agricole

GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC : Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat

HQE : Haute Qualité Environnementale

IEP : Planning d’Energie Intégrée

MDP : Mécanisme pour un Développement Propre

MOMRA : Ministère saoudien des affaires municipales et rurales

PCTI : Plan Climat Territorial Intégré

PCT : Plan Climat Territorial

PECT : Plan Energie Climat Territorial

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

EU- MENA (Europe, Moyen Orient, Afrique du Nord)

UNEP: United Nation Environment Programme

WMO : World Meteorological Organization

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Introduction

La région des pays Arabes apparaît aujourd’hui comme l’une des régions les plus menacées par les modifications du climat. Outre une augmentation des températures qui s’échelonnera entre 2 et 5 degrés, il est également prévu une baisse sensible de la pluviométrie, une augmentation des épisodes de sécheresse et la hausse du niveau de la mer. La région est cependant l'une des moins responsables de l'effet de serre. Selon le Rapport mondial sur le développement humain (RDH) 2007/2008 et le rapport : Indicateurs du développement mondial pour 2007, la part de la région des émissions de dioxyde de carbone, qui contribue à ce phénomène, n'était plus que de 4,7%, pourcentage inférieur à toute autre région. Les émissions de gaz à effet de serre du Monde Arabe augmentent cependant à l’un des rythmes les plus rapides du Monde. Le Qatar, le Koweit, et les Emirats Arabes Unis ont les émissions par habitant les plus élevées (cf. annexe : Tableau 1).

Quant à la consommation d’énergie dans les Pays Arabes, elle a augmenté en moyenne de 39% entre

2000 et 2007 (cf. annexe : tableau 5). La production d’électricité est de 681 331 000 000 Kwh pour

l’année 2007, issue à 54% des sources de gaz naturels et à 40% du pétrole (cf. annexe : tableau 4).

Exception dans la région, la production d’électricité marocaine est issue à 57% des centrales à

charbon.

Les conséquences du changement climatique pour les Pays Arabes se traduisent par :

- Des pénuries d'eau - Une réduction de la production agricole - Une récession de l’activité économique - Une menace pour la sécurité nationale

Le changement climatique engendre également des répercussions significatives sur les activités

humaines :

- Détérioration des conditions sanitaires, à cause de la recrudescence du paludisme et d’autres

maladies à transmission par des parasites, qui serait favorisé par la hausse des températures

et la modification des régimes pluviaux

- Migrations provoquées par la hausse du niveau de la mer, vers les zones urbaines.

- Création de conflits au niveau de la sécurité humaine suscités par la rareté de l’eau, des

denrées alimentaires ou de l’énergie (ressources vitales).

Depuis plusieurs années, les Pays Arabes ont mis en œuvre des programmes, au niveau régional, et

au sein de politiques nationales d’environnement et de développement durable. Cependant, les

problèmes environnementaux et les risques climatiques persistent. Dans ce contexte, ils redoublent

d’efforts afin de trouver des solutions appropriées dans la lutte contre les changements climatiques.

Les territoires représentent une réponse locale pertinente aux enjeux du changement climatique. En effet, le futur est entre les mains des systèmes énergétiques décentralisés ; l’agriculture et la gestion des forêts se fait localement ; quelques communautés sont plus avancées que les gouvernements nationaux dans la lutte contre les CC ; 70 % des mesures d’atténuation et 100 % de mesures d’adaptation sont entre les mains du niveau infranational ;… C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif de faire un état des lieux de l’approche régionale, locale et territoriale liée aux changements climatiques dans les Pays Arabes. Il

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s’agit de faire une analyse comparative entre les différents pays de la région, d’identifier les limites des stratégies territoriales d’atténuation pour la réduction des émissions de GES et d’adaptation aux risques du changement climatique en vue de définir une stratégie commune dans ces pays, qui sera traduite au sein d’un programme concret. Ce travail de cartographie couvre 16 pays

regroupés en 3 régions :

- Pays du Maghreb : Algérie/Maroc/

Tunisie

- Proche Orient : Egypte/ Jordanie/

Liban/ Libye/ Syrie

- Moyen Orient : Arabie Saoudite/

Barhain/ Emirats Arabes/Irak / Koweit/

Oman/ Qatar/ Yemen

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I. Décentralisation et rôle des collectivités locales dans

la lutte contre les changements climatiques

Du fait de sa proximité, l’échelle territoriale favorise le décloisonnement des logiques institutionnelles, la sensibilisation des acteurs et citoyens, l’obtention de consensus, ainsi que l’intégration des spécificités locales. L’adaptation est une activité contextuelle : la planification et la mise en œuvre de mesures d’adaptation doivent répondre à des circonstances et capacités uniques à différentes échelles.

1) Rôle des collectivités locales : un acteur incontournable dans les politiques

liées au changement climatique

Les collectivités occupent une place centrale dans les politiques liées au changement climatique :

o D’abord, elles ont la responsabilité directe sur des investissements qui comptent parmi ceux à la plus longue durée de vie : les bâtiments et les infrastructures de transport. Or ces deux secteurs des bâtiments et des transports sont à l’origine des deux-tiers des émissions de GES.

o Ensuite, ce sont elles qui répartissent et organisent les activités sur le territoire à travers les décisions d’urbanisme et d’aménagement qu’elles prennent. Or ce sont là des décisions structurantes et peu réversibles.

o De plus, les actions d’adaptation à conduire pour répondre au changement climatique déjà enclenché sont essentiellement d’ordre local : protection des populations contre les canicules et les inondations et soutien aux personnes les plus vulnérables.

o Enfin, les collectivités locales ont le contact direct avec le citoyen dont l’information et l’adhésion sont indispensables à une politique efficace.

A titre d’exemple, en tant qu’acteur de la politique locale, on estime que les collectivités en France

interviennent directement sur plus de 12% des émissions nationales de gaz à effet de serre). Mais, à travers

leurs politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme, d’habitat, de transport, d’approvisionnement

énergétique du territoire,… elles agissent indirectement sur plus de 50 % des émissions.

Les entreprises, les artisans et les agriculteurs, partenaires des collectivités, sont aussi concernés par cette problématique environnementale. L'enjeu pour les collectivités et des autorités locales est donc d'informer et de mobiliser les différents acteurs pour les faire adhérer aux plans d'actions établis. Les collectivités ont aussi, vis-à-vis de la population, une mission d'incitation et d'encouragement des initiatives locales et des bonnes pratiques à adopter.

Toute collectivité locale réalise déjà des actions positives en faveur de la protection du climat, par exemple au travers d’actions de maîtrise de l’énergie. Une stratégie territoriale de lutte contre le changement climatique est une excellente opportunité de les recenser, les organiser, les renforcer, leur donner du sens. Bref, passer d’une série d’actions ponctuelles à une stratégie organisée.

Les niveaux d’action d’une collectivité locale: - Ce qui est directement de la responsabilité municipale ou intercommunale - Ce que la collectivité locale peut influencer plus ou moins directement - Ailleurs, la collectivité agit comme catalyseur d’une action territoriale

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L’enjeu territorial est de mettre en relation les décisions des collectivités locales -depuis les petites actions quotidiennes aux actions plus structurantes type élaboration d’un Schéma d’aménagement et de développement territorial avec une dimension « climat »

Les principaux champs d’action en lien avec les enjeux du changement climatique :

- Agir sur l’énergie consommée - Agir sur l’urbanisme et l’aménagement - Agir sur les transports - Agir sur les déchets - Agir sur l’agriculture et la gestion des forêts - Agir sur la biodiversité

L’action sur les consommations énergétiques est primordiale dans la lutte contre le changement climatique : elle concerne les déplacements, les besoins de chauffage, de climatisation, d’eau chaude sanitaire, d’éclairage, de pompage, de force motrice, de chaleur, de process....On peut y répondre par la mise en place de Plans énergie climat territoires (PECT)

Les collectivités territoriales sont ainsi un échelon incontournable de mise en œuvre des politiques climat par :

- Le principe de subsidiarité : importance et complémentarité de chaque échelon de décision - Le lieu de cohésion sociale, les collectivités territoriales disposent de nombreuses prérogatives. - La convergence, la réduction de la vulnérabilité énergétique et climatique doit être abordée au

niveau décentralisé. - Les changements climatiques : approche par les risques mais également des opportunités de

développement.

2) Aperçu sur le processus de décentralisation dans le monde arabe

Aucune étude ou rapport sur le processus de décentralisation et régionalisations dans le monde

arable n’a été identifié. Aussi, et à partir d’une recherche par pays et d’un travail non exhaustif, le

tableau ci-dessous permet d’avoir une vision globale et comparative de l’organisation de la

gouvernance locale appliquée dans les différents pays arabes.

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Tableau : Organisation et fonctionnement des collectivités territoriales dans les Pays Arabes

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Algérie x x

Maroc x x x X x

Tunisie x x

Egypte x x x x X

Jordanie X

Liban X

Libye X

Syrie X x X

Arabie

Saoudite X

Barhain X

Emirats

Arabes

Unis

X

Irak X

Koweit X

Oman x

Qatar X

Yemen X

Le tableau ci-dessous permet par ailleurs de définir les compétences des collectivités territoriales

dans les pays arabes et d’en faire une synthèse afin de définir leur responsabilités en termes de

stratégie locale et territoriale de lutte contre les changements climatiques.

Les compétences par type de collectivités ou autorité locale resterait à approfondir.

Domaines de compétence

Algérie L’Assemblée Populaire Communale (APC), élue au suffrage universel direct au scrutin de

liste, est l’organe délibérant. Le président de l’assemblée délibérante est aussi l’exécutif

communal. Il est en outre le représentant de l’Etat dans la commune et relève de la tutelle

du Wali. L’exécutif de la wilaya, le wali, est un représentant de l’Etat. Bien que doté d’une

autonomie financière et d’une assemblée délibérante, la wilaya a une marge de

manœuvre très restreinte, le président de l’assemblée agissant sous l’autorité de

l’exécutif.

Les communes peuvent se regrouper dans le cadre d’une structure intercommunale pour

la réalisation et la gestion d’équipements et de services d’intérêts et d’utilité

intercommunale.

Maroc Le processus de décentralisation marocain est un mouvement ancien. Il trouve son origine dans les années qui ont suivi l’Indépendance et se poursuit aujourd’hui à travers l’application des nouvelles chartes communales et provinciales.

Le dahir de 1976 définit les compétences communales dans des termes assez généraux. La

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répartition des compétences entre les différentes autorités locales, décentralisées ou

déconcentrées a été clarifiée dans la charte communale le projet de loi no 17-08 portant

modification de la Charte communale.

Tunisie Le champ d'intervention des communes est assez large. Certaines compétences échappent aux communes (éducation, santé) ou sont partagées avec les régions. Le conseil de région est doté de compétences territorialisées :

- sur l'ensemble du territoire régional : aménagement du réseau routier, développement économique, éducation (construction des établissements d'enseignement), culture (maisons de la culture, …)

- dans les zones rurales non communalisées : infrastructures et équipements

Egypte Au Caire, certains services publics sont confiés à des autorités publiques semi-autonomes

sous la tutelle du Gouvernorat :

- autorité d'assainissement, sanitaire et de drainage du Grand-Caire

- autorité de distribution d'eau du Grand-Caire

- autorité de transport public du Grand-Caire

- autorité gérant les engrais organiques et les abattoirs d'utilité publique

Jordanie Le gouvernement du district agit comme l'organe exécutif de l'exécution des décisions du

Cabinet sur le niveau local. Ces gouvernements de district sont donc essentiellement une

extension du gouvernement central, et sont supervisés par le ministère de l'Intérieur

Liban Aux termes des articles 47 et 48 du décret-loi de 1977, la commune est compétente pour la gestion des affaires locales. Mais certaines compétences du ressort des collectivités locales sont exercées par l’Etat central, en particulier au travers du CDR.

Libye Bien qu'en théorie Kadhafi envisage de décentraliser le pouvoir pour les 380 congrès

populaires, le pouvoir de prise de décision est étroitement contrôlé par le gouvernement

central. Les congrès populaires municipaux nomment des comités de personnes dans

l’exécution des politiques.

Syrie Compétences des collectivités locales : - Urbanisme : élaboration des plans d'urbanisme, délivrance de permis de

construire. - Construction, entretien du réseau routier local. - Services de proximité : ramassage d'ordures ménagères, réseau d'eau potable… - Construction et entretien des écoles, lycées. (en pratique, c'est le ministère de

l'éducation nationale qui continue de prendre à sa charge cette mission. - Transports : organisation des transports urbains. - Culture : musées, centres culturels.

La mouhafazah a des compétences plus élargies. En plus des compétences mentionnées ci-dessus, elle est compétente en matière de Planification locale et d’approvisionnement : (la mouhafazah peut créer des branches de la société générale de consommation pour subvenir aux besoins alimentaires des habitants).

Arabie

Saoudite

Le royaume est divisé en 13 provinces (mintaqat), qui sont chacune dirigée par un

gouverneur. Les gouverneurs sont nommés par le roi et le plus souvent lui rapportent

directement. Le gouvernement provincial supervise les bureaux locaux du gouvernement

central et les fonctionnaires municipaux.

Le Ministère saoudien des affaires municipales et rurales (MOMRA) supervise tous les

domaines de la gouvernance municipale. Le ministère contrôle l'administration

municipale, la ville et l'urbanisme, le développement et la maintenance de l'infrastructure

comme les routes et l'assainissement.

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Barhain Le gouvernement central contrôle la gestion urbaine et les questions de développement

avec très peu de prise de décision décentralisée. Un système municipal a été mis en place

depuis plusieurs décennies, jusqu'en 2001, mais ces douze organes administratifs jouissent

de peu d’autonomie. Dans un important discours en Octobre 2001, toutefois, le monarque

au pouvoir de Bahreïn, Cheikh Hamad bin Isa al-Khalifa, a promis de créer des conseils

municipaux élus d'exprimer directement les opinions des habitants de chaque

gouvernorat. Les conseils ont été créés en 2002.

Emirats

Arabes

Unis

Le degré de la gouvernance locale varie en fonction de la taille de l'émirat et la taille de la

communauté locale. À Abu Dhabi, le plus grand émirat, il y a un gouvernement parallèle à

la structure fédérale, y compris un conseil consultatif et l'administration publique. La ville

d'Abou Dhabi est divisée en deux municipalités qui fournissent une variété de services, y

compris eau, électricité, travaux publics, des finances et des douanes. La municipalité d'Al-

Ain dans l'émirat d'Abou Dhabi a également un gouvernement local fort. Dans les zones

rurales, les émirats petits et moins développés, le gouvernement fédéral a tendance à

prendre un rôle plus important dans la fourniture de services publics.

Irak Chaque gouvernorat dispose d'un conseil élu. Les gouvernorats sont divisés en districts et

sous des circonscriptions administratives.

Koweit Au cours des années soixante-dix ans, le gouvernement national a assumé certaines

fonctions auparavant contrôlées par la municipalité du Koweït, mais le Conseil conserve

plusieurs responsabilités importantes. En raison de la petite taille du Koweït, la

décentralisation n'est pas une question urgente, ni une directive politique

Oman La décentralisation formelle du gouvernement existe avec la division de la nation dans les

municipalités, mais en pratique, ces sous-unités ont une autonomie limitée

Qatar La petite nation du Qatar a relativement peu besoin de la décentralisation. Avec une

population nationale de moins de 200.000 citoyens, les institutions gouvernementales

nationales peuvent parvenir à la transparence, la responsabilisation et la participation à

travers une bonne administration.

Yemen Les autorités locales juridiques restructurent la distribution des ressources budgétaires

entre le gouvernement local et central. La loi renforce l'autorité locale pour la

planification, le développement et l'administration en un seul corps élus: le conseil

municipal. Il prévoit également une conférence nationale annuelle qui sera convoquée par

le Premier ministre pour examiner l'état de la décentralisation nationale.

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II. Contexte global de l’approche territoriale du CC

1. Contexte international

a) Le protocole de Kyoto

La gouvernance internationale sur le climat repose sur deux traités internationaux fondamentaux : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ouverte à ratification en 1992, et entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée à ce jour par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie. Son traité fils, le protocole de Kyoto, a été ouvert à ratification le 16 mars 1998, et est entré en vigueur en février 2005 et a été ratifié par tous les pays arabes.

b) L’Agenda 21 de Rio

En 1992, lors du sommet de la Terre de Rio, 173 pays adoptent le programme Action 21 (ou Agenda 21 en anglais). C’est une déclaration qui fixe un programme d’actions pour le XXIe siècle dans des domaines très diversifiés afin de s’orienter vers un développement durable de la planète. Aujourd’hui, le programme Action 21 reste la référence pour la mise en œuvre du développement durable au niveau des territoires. Dans le cadre du chapitre 28 de cet Agenda 21, les collectivités territoriales sont invitées, en s’appuyant sur les partenaires locaux que sont les entreprises, les habitants et les associations, à mettre en place un Agenda 21 à leur échelle, appelé Agenda 21 local.

C’est dans ce cadre que la Convention de la Lutte contre changements climatiques a été signés par l’ensemble des gouvernements présents dont certains pays arabes.

c) Le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC)

Il a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation.

d) Le rapport STERN

Le Rapport Stern sur l’économie du changement climatique est un compte rendu sur l’effet du changement climatique et du réchauffement global sur la planète rédigé par l’économiste Nicholas Stern pour le gouvernement du Royaume-Uni. Publié le 30 octobre 2006, ce rapport de plus de 700 pages est le premier rapport financé par un gouvernement sur le réchauffement climatique mené par un économiste et non par un météorologue.

e) Facteur 4…ou 9 !

Le Facteur 4 est un objectif écologique de multiplier par 4 l’efficience des modes de productions, c’est-à-dire produire autant de richesse en utilisant quatre fois moins de matières premières et d’énergie. Dans certains pays du Nord, Facteur 4 désigne aussi l’engagement pris en 2003 devant la scène internationale par les chefs de l’État de diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre d’ici 2050.

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2. Contexte régional dans le monde arabe

La problématique de lutte contre les changements climatiques a conduit à réunir les pays arabes

autour de différents événements et a permis la publication de divers supports d’analyse et de travail

et la création de ministères dédiés :

- Le rapport AFED : Arab Forum for Environment Development : « Arab environment climate

change- impact of the climate change on arab countries », publié en 2009.

- Le CAMRE (Council of Arab Miniters Responsible for the Environment).

- The Arab Ministerial Declaration on Climate Change, qui constitue la base des futures actions

et reflète la position des pays arabes dans la lutte contre les changements climatiques.

- The IPCC report : Intergovernmental Panel on Climat Change. Groupe de travail sur les

impacts du changement climatique sur les secteurs, organisé par l’UNEP (United Nation

Environment Programme) et l’organisation météorologique mondiale (WMO) dans le but de

fournir un état des lieux des impacts liés aux CC et ses conséquences sur l’environnement et

le domaine socio-économique.

- The Arab Human Development Report 2009 : impact des CC sur la sécurité humaine et la

vulnérabilité économique dans les pays Arabes.

- The Regional Business Strategy to Address Climate Change »: Stratégie opérationnelle en

partenariat avec la Banque Mondiale qui propose de placer le changement climatique au

cœur du dialogue que mène l’institution sur le programme de développement global avec

ses partenaires dans la région

- L’engagement du PNUD, avec l’organisation de différents colloques sur les problématiques

de lutte contre les changements climatiques dans les Pays Arabes. Un certain nombre

d’initiatives ont été prises avec le PNUD, notamment la mise en place de programmes de

lutte contre les changements climatiques.

Le développement des programmes a été regroupé sous les thématiques suivantes :

o Lutter contre la désertification. Un travail avec le PNUD Centre de développement des

terres arides, a permis de développer une assistance des Etats Arabes dans la lutte

contre la pauvreté et d’encourager le développement dans les régions sèches en mettant

l'accent sur leur potentiel de production dans le cadre de la planification du

développement.

o Améliorer la gestion de l'eau. Grâce au Programme régional de gouvernance de l'eau, le

PNUD fournit un appui technique et politique, un renforcement des capacités et des

financements de démarrage pour promouvoir la gestion efficace des ressources en eau.

o Mobiliser les fonds du « Global environment facility » : Subventions pour des projets

liées à la biodiversité, le changement climatique, les eaux internationales, la dégradation

des terres, la couche d'ozone et les polluants organiques persistants.

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D’autres projets plutôt sur la zone méditerranéenne mais qui concernent également les pays arabes

du sud et de la Méditerranée ont également été initiés. Nous pouvons en citer deux en lien avec le

thème du changement climatique notamment les énergies renouvelables : Le projet DESERTEC ou le

Plan Solaire Méditerranéen :

- DESERTEC : coopération entre les pays de l’EU- MENA (Europe, Moyen Orient, Afrique du

Nord). L’énergie, venant des déserts, complémentaire aux sources d’énergies renouvelables

européennes pourra accélérer le processus de réduction des émissions de CO2 et accroître

également la sécurité de l’approvisionnement énergétique européen. En même temps, elle

créera des emplois, des sources de revenu, de l’eau potable par dessalement de l’eau de mer

et permettra ainsi d’améliorer les infrastructures dans les pays du MENA. DESERTEC met la

technologie et les déserts au service de l’énergie, de l’eau et de la protection du climat.

- Le plan solaire méditerranéen vise à développer des partenariats entre les différents pays

des deux rives de la Méditerranée autour de projets concrets qui permettront d’accroître la

part des énergies renouvelables, notamment d’origine solaire, dans le profil énergétique de

la région méditerranée.

3. Les politiques nationales de lutte contre les CC dans les pays arabes

Les émissions de GES dans la région arabe représentent moins de 5% des émissions globales,

cependant, la vulnérabilité au changement climatique est importante. Les Pays Arabes ont un intérêt

direct de mettre en place des mesures d'atténuation du changement climatique et des mesures

d'adaptation.

Les initiatives régionales citées en partie 2, sont complétées par des programmes spécifiques au

niveau national. Celles-ci visant à promouvoir le développement durable au niveau national sont

mises en œuvre dans le cadre des stratégies au sein des pays, en collaboration avec des partenaires

nationaux et internationaux y compris les gouvernements, la société civile, et d'autres organismes

des Nations Unies. Ces politiques sont reprises dans les Communications Nationales au titre de la

Convention Cadre des Nations Unies des Changements Climatiques (UNFCCC).

Les Communications nationales initiales visent à être la principale source d'informations sur les

mesures prises pour atténuer les changements climatiques. Jusqu'ici, cependant,

elles incluent rarement des évaluations détaillées de projets d'atténuation passé et / ou en cours ;

elles se concentrent sur les projets, ou des programmes et des mesures qui sont envisagées pour

l'avenir. La plupart des communications nationales initiales sont devenues caduques, certaines

remontent à 1997.

Outre les communications nationales initiales, des efforts visant à réduire les émissions de GES sont

entrepris.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 16

a) Etat de ratification de l’UNFCCC

Communication Nationale initiale 2ème communication nationale

Algérie 30 avril 2001

Maroc 1er novembre 2001

Tunisie 21 octobre 2001

Egypte 19 juillet 1999 7 juin 2010

Jordanie 6 mars 1997 8 décembre 2009

Liban 2 novembre 1999

Libye Pas de communication

Syrie Pas de communication

Arabie Saoudite 29 novembre 2005

Barhain 20 avril 2005

Emirats Arabes Unis 2 janvier 2007 7 avril 2010

Irak Pas de communication

Koweit Pas de communication

Oman Pas de communication

Qatar Pas de communication

Yemen 29 octobre 2001

Source : UNFCCC

b) Stratégies nationales de lutte contre les changements climatiques

Des exemples de projets innovants de lutte contre les changements climatiques dans le monde

arabe peuvent être cités :

- la commercialisation de l'énergie éolienne en Egypte,

- l'utilisation généralisée de chauffage solaire en Tunisie et au Maroc,

- l’introduction du gaz naturel comprimé (GNC) comme carburant de transport en Égypte,

- le projet d'énergie solaire en Egypte, Tunisie, Maroc et Algérie;

- les deux premières constructions écologiques aux Émirats arabes unis et en Egypte,

- le programme de reboisement dans les Émirats arabes unis;

- Masdar, la première ville «zéro carbone » à Abu Dhabi,

- le projet de capture et de stockage du carbone en Algérie,

- L’introduction d'exemptions fiscales pour encourager l'importation de voitures hybrides en

Jordanie.

Cependant, la plupart de ces initiatives sont fragmentées et ne semblent pas avoir été mises en

œuvre dans le cadre d'une politique globale de lutte contre les changements climatiques à l'échelle

nationale, et encore moins au niveau régional ou territorial excepté pour le Maroc qui a élaboré un

Plan National Climat.

Ces initiatives s’inscrivent plutôt dans une stratégie plus large d’environnement et de

développement durable qui fait quelques fois référence aux enjeux climatiques.

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Pays Stratégie nationale en lien avec la lutte contre le changement climatique

Algérie - Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable. - Renforcement des cadres stratégiques et juridiques nationaux et de l’application

des conventions internationales dans les domaines de la désertification, de la biodiversité, et des changements climatiques

- Stratégie pour les économies d’énergie et l’utilisation d’énergies renouvelables. - Intégration de la gestion des risques et de la prévention des catastrophes dans la

politique d’aménagement du territoire - Réduction et contrôle des pollutions et nuisances

Maroc Plan climat national : Exemple,de,Programme de coopération 2007-2011 avec le PNUD : - Mise en place d’un cadre institutionnel et juridique favorable à une meilleure

gestion de l’environnement et à un développement durable : endossement du plan d’Action National de l’environnement par le Gouvernement en juin 2003, établissement d’un groupe de travail multisectoriel incluant les partenaires multilatéraux et bilatéraux pour appuyer la mise en œuvre du Plan d’Action National de lutte contre la Désertification et la pauvreté.

- Integrer les principes du développement durable dans les politiques nationales. - « Dans le cadre des CC, l’assistance du PNUD/FEM permettra de consolider l’élan

donné aux MDP au Maroc et d’améliorer et de renforcer l’opérationnalisation effective de ce mécanisme tant au niveau national que régional.

- Développement d’un programme pour développer un portefeuille de projets. + programme d’adaptation aux changements climatiques avec l’appui du FEM ».

- Politique des barrages/ loi sur l’eau/ qualtité de l’air et gestion des déchets

Tunisie Stratégie axée sur : - La prévention, limitation voire élimination de gaz nocifs dans l’atmosphère - L’identification et le contrôle des régions et des secteurs de l’économie pouvant

être sujets à des problèmes de pollution atmosphérique - L’instauration des inventaires des émissions polluantes dues à l’énergie visant à en

limiter les impacts polluants - Le développpement d’une gestion équilibrée de la qualité de l’air

Egypte Politiques et mesures:

- Planning d’énergie intégrée (IEP) au niveau sectoriel

- Promotion de l’efficacité énergétique

- Développement du respect de l'environnement, et réduction des émissions de GES

- Renforcement la participation et les coopérations publiques entre ONG et les

sociétés civiles

Jordanie La Jordanie a pris des engagements sur la mise en place d’une stratégie axée sur les

thèmes suivants:

- La sécurité de l’eau (la qualité de l’eau et éviter les pénuries d’eau, l’un des

problèmes majeurs)

- Adopter des mécanismes appropriés pour la production de la nourriture

- La sécurité humaine

- D’autres thématiques comme la biodiversité, la désertification,

- La convention de Stockholm sur les organismes polluants persistants (POF)

Liban - Mesures mises en place pour réduire les GES, privilégier les énergies renouvelables, problèmes environnementaux liés aux causes de la guerre de 2006 avec Israel, nombre de feux de foret.

- Le programme E&E (Energie et Environnement) sert de support pour un meilleur

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management de l’environnement et de l’énergie.(standards/ réglementations/ normes…)

- Programme sur les énergies renouvelables - Renforcement stratégique entre le PNUD, le ministère de l’agriculture et le centre

de recherche agricole libanais. (lutte contre la désertification)

Libye - Formulation d'une stratégie nationale pour la gestion des déchets solides et dangereux, et le renforcement des systèmes de surveillance de l'environnement par l'installation de laboratoires qui répondent aux normes internationales, les systèmes d'information géographique, et autres outils modernes.

- Groupe de travail avec le PNUD pour faciliter les échanges d’informations et la cohérence des programmes, les priorités et fournir un support de politique nationale sur les CC.

Arabie Saoudite

Stratégie élaborée dans le plan de développement national 2010- 2014 - Améliorer les indicateurs de performance environnementale des secteurs en

charge de la protection de l'environnement - Former des spécialistes dans le domaine de la protection de l'environnement

par l'éducation et par des formations appropriées - Améliorer la gestion de l'environnement dans le Royaume en soutenant la

coordination et la coopération entre l'Assemblée générale de météorologie et de l'environnement et les autres organismes pertinents.

- Résister aux pressions de l'urbanisation croissante et au développement dans tous les secteurs à travers les efforts de maintien du développement durable.

- Contribuer à la minimisation des impacts dus aux catastrophes naturelles par l’analyse des données prévisionnelles.

Barhain - Identifier et augmenter le niveau de l'environnement - sensibiliser la société de Bahreïn - Protéger l'environnement, la rationalisation des ressources naturelles, l'utilisation,

et réduire les taux d'épuisement des ressources - Inculquer à la jeune génération un ensemble de valeurs et normes éthiques - Faciliter la participation du public - Renforcer les capacités institutionnelles des différents ministères, la société civile,

industrielle et l'organisation économique se rapportant aux changements climatiques.

- Créer des réseaux d'influence sociaux, économiques et politiques de l'environnement pour être plus propice au développement durable.

Syrie The Initiation Plan document: - Analyser et identifier les lacunes et les obstacles dans la construction de la

législation EE et règlements et leur mise en œuvre effective; - Mener des études complémentaires pour élaborer la conception détaillée du

projet; - Définir le plan de suivi et d'évaluation; - Finaliser le document du projet PNUD / FEM Engagement dans les domaines suivants : - Conservation de la biodiversité et actions sur les zones protégées - Gestion de la demande de l’eau - Gestion des déchets solides

Emirats Arabes Unis

- Stratégie axée autour de 13 priorités : l’eau, l’atmostphère, les déchets, la dégradation des terres, la biodiversité, les ressources marines, la sensibilisation auprès des populations, la création d’un cadre juridique sur l’environnement, la santé et la sécurité, un système de gestion des urgences, la position d’Abu Dabhi comme leader des technologies vertes, la coordination, être pilote dans la lutte contre les CC.

- Intégration des principes du développement durable dans les politiques nationales:

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- Programme de développement et recherche sur la production de palmiers dattiers pour lutter contre la désertification

- Installation numérique de prévisions météorologiques - Création d’une base de données hydro météorologique

Irak Stratégie d’adaptation au changement climatique et plans de développement nationaux : - Accès à l’eau potable - Projets d’assainissement de l’eau - Renforcement institutionnel avec des programmes de gestion environnementale

Koweit - Plan national stratégique pour l’environnement, afin de renforcer la performance institutionnelle de l'Autorité publique de l'environnement (EPA)

- Réseau d’informations environnementales intégrées (accès à l’information démographique et environnementale)

- Faiblesses : manque de lois et de réglementations environnementales, manque de coordination entre les institutions, des capacités institutionnelles limitées et manque d'information du public sur les questions environnementales

Oman Données non disponibles

Qatar Données non disponibles

Syrie Stratégie articulée autour de 4 axes : - Préserver la biodiversité et la gestion des zones protégées - Changement climatique - Gestion de la demande en eau - Gestion des déchets solides

Yemen - Programme national des ressources en eau intégré(GIRE) - Développement durable et conservation de la biodiversité pour le peuple de l'île de

Socotra, au Yémen - Renforcement des capacités institutionnelles pour le Mécanisme de

Développement Propre (MDP) au Yémen - Gestion des ressources en eau, l'approvisionnement en eau et assainissement à

Masila, Hadramaout - Programme durable de gestion des ressources naturelles - Évaluation nationale des capacités (NCSA) - Deuxième stratégie nationale de communication (SNC) - Renforcement du cadre politique et réglementaire de Socotra pour l'intégration de

la biodiversité

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III. Plan Climat territorial : un outil stratégique pour la

lutte contre les CC au niveau local

1) Le Plan Climat Territorial

a) Définition

- Définition générale

Un Plan Climat Territorial (PCT) est, au même titre qu’un agenda 21, un projet territorial de développement durable, mais sa finalité première est la lutte contre le changement climatique. Il vise les deux objectifs suivants :

o Limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant ses émissions de GES dans la perspective du facteur 4. C’est le but de la politique d’atténuation. Elle passe notamment par une meilleure efficacité de l’utilisation de l’énergie, le développement des ressources renouvelables, un recyclage attentif des déchets et une transformation profonde des politiques de transport. La poursuite de ces objectifs permettra également de réduire les coûts de fonctionnement compte tenu d’une tendance à la hausse des prix des énergies et des matières premières. Dans ce contexte, cette politique aidera la collectivité à assurer la continuité du service public.

o Et parallèlement, puisque le constat est fait que, dorénavant, des changements climatiques sont enclenchés et que leurs impacts ne pourront plus être intégralement évités, même avec des objectifs d’atténuation ambitieux, il s’agit ici de réduire la vulnérabilité du territoire face à cette nouvelle donne. C’est le but de la politique d’adaptation. Elle passe par la prise en compte des évolutions climatiques dans les décisions de long terme (urbanisme, conception et exploitation d’infrastructures, reconversion d’activités étroitement liées aux conditions climatiques) et par l’acceptation de conditions de vie différentes. Cela relève également de la gestion des risques (naturels, sanitaires et économiques).

Le PCT constitue le cadre d’engagement d’un territoire ; il structure et rend visible l’action de la collectivité et des acteurs associés face au défi du changement climatique. Il fixe les objectifs du territoire et définit un programme d’actions pour les atteindre. Il regroupe notamment l’ensemble des mesures à prendre en vue de réduire les émissions de GES dans tous les domaines de l’économie et de la vie quotidienne des habitants.

- Définition selon l’ADEME L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energei (France)

Pour respecter le protocole de Kyoto, la France a arrêté un Plan climat, qui incite régions, départements, intercommunalités et communes à réaliser leur propre Plan climat territorial (PCT).

Pour guider les collectivités dans la conception de ce plan, l’ADEME et ses partenaires proposent une définition ainsi qu’une méthodologie d’élaboration. L’intitulé de ce plan a évolué du PCT (1ère génération) au PECT : Plan Climat Energie Territorial.

Selon l’ADEME, un PECT est un cadre volontaire pour tout territoire afin d’y regrouper et rendre visible l’ensemble de ses politiques visant à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Le PECT n’est donc pas un outil clé en main mais plutôt une démarche de développement durable axée

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sur l’effet de serre, un cadre d’action permettant de mobiliser l’ensemble des partenaires et des acteurs locaux de la collectivité.

Elaborer un plan climat énergie territorial, c’est pour une collectivité locale s’engager dans une politique à dividendes multiples :

- Garantir le développement économique local et l’emploi - Lutter contre la précarité énergétique - Réduire la vulnérabilité énergétique et climatique de son territoire - Renforcer l’attractivité de son territoire - Agir dès aujourd’hui en inventant le futur

Un Plan Climat Energie Territorial doit permettre de :

- repérer les sources d’émissions de gaz à effet de serre en sachant qu’elles proviennent davantage de la multitude de petits et moyens émetteurs que de grosses installations plus faciles à identifier et se fixer des objectifs de réduction,

- mettre en évidence avec les acteurs concernés, des citoyens aux entreprises et administrations les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre au travers de toutes les politiques sectorielles de la collectivité locale,

- proposer et vulgariser à l’échelle du territoire, un plan d’action visant à réduire les émissions et à mieux s’adapter aux impacts du changement climatique,

- s’organiser en interne comme en externe pour mettre en œuvre le plan d’action avec tous les acteurs du territoire et évaluer les résultats.

Définition selon le PNUD

Le PNUD a également développé un cadre conceptuel pour la mise en place de démarches territoriales de lutte contre les changements climatiques : Plan Climat Territorial Intégré (PCTI).

La démarche de mise oeuvre des Plans Climats Territoriaux Intégrés (PCTI) peut se résumer sous le

terme « glocalisation », application des concepts et réglementations internationales, solutions au

niveau local.

Selon le PNUD, les PCTI impliquent une rédifinition du cadre conceptuel :

- L’approche actuelle favorisant l’essor de petits projets dispersés et fragmentés doit être

abandonnée au profit d’une logique de programmation stratégique au niveau local.

- Dans un souci de développement économique et de transformation du territoire, les

collectivités territoriales doivent intégrer les contraintes climatiques et carbone dans

leurs schémas directeurs locaux. Les enjeux d’une approche territoriale s’avèrent à cet

égard multiples:

� Favoriser au niveau infra étatique l’accès aux services énergétiques, ainsi que la

création de nouvelles activités économiques, grâce au développement de modes

de consommation et de production propres

� Diminuer la vulnérabilité du territoire aux variations climatiques, ainsi qu’à celles

des prix de l’énergie

- Les partenaires de programmes appuieront les collectivités dans divers domaines :

� Echange de savoir- faire et de bonnes pratiques au niveau régional

� Mise à disposition d’outils méthodologiques et techniques nécessaires à

l’élaboration du PCTI

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� Formation à l’utilisation de ces outils, ainsi qu’à l’établissement de la stratégie et

du PCTI

� Aide à la sélection de projets de mise en œuvre du PCTI et à l’identification des

instruments réglementaires et financiers adéquats : plotiques publiques/ projets

d’investissement

� Assistance technique visant à faciliter l’accès aux mécanismes de financement

innovants.

Les contraintes climatiques et carbones (Plan Climat) doivent ainsi être développées et intégrées dans les schémas directeurs à chaque échelon de décision. Si les gouvernements régionaux et locaux mettent en œuvre la politique nationale, ils disposent aussi de responsabilités en matière de réglementation et d’aménagement du territoire. Ils sont à la fois donneurs d’ordre et lieu d’investissements dans de nombreux secteurs émetteurs (services essentiels, transports, bâtiment…).

b) Méthodologie

Le schéma ci-dessous explique les étapes d’élaboration d’une démarche territoriale de lutte contre

les changements climatiques. Une méthodologie généralisée dans toutes les démarches de PCT dans

différents pays du Nord et du Sud.

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Elaboration des Plans climats Territoriaux et identification des projets

Source : conférence sur les changements climatiques –

Présentation du FEM-PNUD ; Rabat 2009

2) Quelques exemples internationaux

Nous proposons d’illustrer trois exemples représentants trois continents différents (Asie, Europe et

Amérique du Nord) :

a) Exemple du plan climat de Bangkok (Thaïlande)

- 3 volets principaux :

o Pratiques de la ville. o Coopération locale (ministère des ressources naturelles et de l’environnement /

ministère de l’énergie, fédérations des industries thai, Autorité de gestion de l’électricité, PTT public, the Bangchack Petroluem Public CO.ltd, partenariat privé : Rotary club, partenariat avec les média, participation privée.

o Coopération internationale ( LCCS 2007 C40 cities à New York, Banque Mondiale, JICA, UNEP, initiatives climat de Clinton, AFD, Etablissement de l’institut de Bangkok pour un développement urbain vert, forum asie, « cool asean ».

- Plan d’actions sur 5 années :

o Lancement de campagnes (plantation d’arbres ; réduction des déchets ; énergie renouvelable, transports doux…)

o Amélioration des systèmes de transport (vélo, métro…) o Promotion de l’énergie renouvelable (solaire…) o Construction des bâtiments avec conservation de l’énergie o Déchets solides et gestion des eaux usées

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 24

o Zones vertes (parcs publics, jardins verticaux…)

- Attentes de la coopération avec Paris :

o Support technique o Partage des bonnes pratiques

b) Exemple du plan climat de Pittsburg (USA)

Plan d’actions développé par une task force « verte » et adopté en juin 2008 :

- Objectif: réduire les émissions de GES de 20% en 2023 - Quatre volets principaux

o Actions municipales o Actions associatives o Entreprises o Enseignement supérieur o + volet transposition du plan au niveau du Comté

- Défis et enjeux :

o Défis structurels : pas de culture de la planification, o Transformer une juxtaposition d'actions individuelles pour réduire les émissions en un

projet global pour la ville o Nécessité d'élargir le champ de l'action (volet spatial / dimension urbaine) o Renforcer le leadership des collectivités – un enjeu pour le prochain mandat du Maire

Luke Ravenstahl.

c) Exemple du plan climat de Paris (France)

- Objectifs :

La Ville de Paris s’engage sur une démarche de facteur 4 afin de réduire l’ensemble des émissions de son territoire et de ses activités propres de 75% en 2050 par rapport à 2004. En matière d’exemplarité la Ville de Paris se doit d’être très performante sur ses compétences propres avec les objectifs suivants :

o 30% de réduction de ses émissions en 2020 par rapport à 2004 o 30% de réduction des consommations énergétiques du parc municipal et de l’éclairage

public o 30% de sa consommation énergétique provenant des énergies renouvelables.

Pour ce qui concerne l’ensemble du territoire, le Plan Climat de Paris entend dépasser les objectifs européens. Il se fixe d’atteindre à l’horizon 2020 par rapport à 2004 :

o 25% de réduction des émissions du territoire o 25% de réduction énergétique des consommations du territoire o 25% de consommation énergétique du territoire provenant des énergies renouvelables.

- 3 Volets principaux:

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Les propositions d’actions seront déclinées par secteur, selon les trois niveaux suivants de compétences de la Ville de Paris :

o Paris Ville exemplaire, sur son domaine de compétence directe, o Paris, Ville organisatrice et aménageuse du territoire et incitatrice vis-à-vis des autres

acteurs. o Le rôle nécessaire de l’État et des autres niveaux institutionnels afin d’assurer le succès

du Plan Climat de Paris

- Plan d’actions

o Sensibilisation o Diagnostic énergétique pour chaque équipement de la ville o Plan de rénovation du parc ancien o Constructions neuves innovantes o Réduction des consommations électriques dans les bâtiments o L’espace public o Accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation o Schéma directeur de rationalisation des implantations administratives

3) Etat des lieux des stratégies territoriales du CC dans les pays arabes

Comme abordé ci-dessus, les pays arabes ont élaboré des stratégies nationales en lien avec la lutte contre les réchauffements climatiques diffusées notamment dans les communications nationales au titre de la convention des NUCCC. Cependant les exemples de stratégies territoriales restent encore très timides.

En effet, si plusieurs initiatives et projets en terme d’environnement et de développement durable ont été identifiées, même si elles restent à valoriser et développer, l’’émergence de stratégies territoriales globales de lutte contre les climatique s’avère encore balbutiante.

En dehors du programme du PNUD, seule la ville de Masdar peut être citée comme un exemple innovant dans le domaine. Par ailleurs, d’autres initiatives territoriales ou communautaires sont à évoquer comme le projet de développent territorial des Oasis au Maroc ou la Prise en compte des risques majeurs urbain de la ville de Bourj Hammoud au Liban ou encore le projet de développement Agro pastoral de la Tunisie du Sud Est.

a) Programme de Plans Climats Territoriaux engagé par le PNUD

Pour accompagner les pays dans cette approche territoriale, le PNUD a élaboré un programme de plans climats territoriaux qui seront déployés dans les pays.

- Les agences des Nations Unies ont effectivement démontré leur expertise dans les domaines

du changement climatique. Leur rôle serait d'introduire l'expertise internationale, pour

développer les capacités et aider à élaborer des stratégies de mise en œuvre nationale.

- Mise en place d’un programme conçu pour renforcer l’aptitude des instances gouvernementales nationales et sous-nationales à s’orienter vers un avenir à faibles émissions de carbone par l’application d’un mix de politiques, de techniques et d’incitatifs. Il vise ainsi à influer sur le comportement des institutions et des particuliers et à encourager les investissements dans les entreprises et les activités respectueuses du climat. L’application du

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programme a commencé dans des états fédérés et des provinces de pays tels que, l’Algérie et le Maroc.

Source : conférence sur les changements climatiques – FEM/PNUD ; Rabat 2009

Les 2 exemples ci-dessous, illustrent la participation du PNUD dans la mise en place de plans climats territoriaux de lutte contre les changements climatiques au Maroc et en Algérie.

Exemple 1 : MAROC

Stratégie de Plans territoriaux de lutte contre le CC au Maroc

- Déclinaison du PNRC à l’échelle régionale et instauration d’une politique territoriale de lutte

contre le changement climatique :

- Audit climatique au niveau régional et local Intégration de la question des changements

climatiques dans les différents projets sectoriels au niveau régional et local, tout en veillant à

une meilleure synergie entre eux

- Promotion d’une dynamique d’investissements à l’échelle régionale dans les économies

vertes, l’atténuation des GES et l’adaptation aux changements climatiques

- Elaboration d’un portefeuille régional de projets d’adaptation et d’atténuation y compris les

projets MDP à l’échelle régionale.

Exemple 2 : ALGERIE

«Approche Territoriale des changements climatiques» entre le PNUD et le Ministère de

l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme

Le gouvernement algérien a demandé au PNUD de conduire une mission de formulation du programme dont les objectifs étaient les suivants :

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- prendre contact avec les partenaires locaux, centraux et déconcentrés ; - informer ces derniers des grands axes et enjeux de l’approche territoriale ; - confirmer la sélection des territoires pilotes (Tizi-Ouzou et Boughzoul) pour une mise en œuvre du programme ; - établir les modalités et la feuille de route du programme. Plan d’action : - Renforcement du cadre de gouvernance et de partenariats assurant l’articulation entre échelons de mise en œuvre, secteurs et acteurs intervenant sur le territoire - Elaboration d’un diagnostic climat sur chacun des territoires : bilan carbone territorial et cartographie de la vulnérabilité présente et future - Stratégie d’atténuation (efficacité énergétique, accès aux énergies renouvelables, habitat, transport, forestation, etc.) et d’adaptation (agriculture, élevage, eau, etc.) - Plan d’action avec un vaste portefeuille de projets de politiques publiques et d’investissement en adéquation avec les différentes opportunités de financement - Des projets démonstratifs-pilotes sur chacun des territoires

b) Masdar, la première ville «zéro carbone »

L'émirat d'Abou Dhabi a lancé en 2008 le projet sur la construction de Masdar, une ville entière

sans impact négatif sur l'environnement.

Masdar, "la source" en arabe, devra accueillir 5 000 personnes dès 2015, et devenir ainsi une vitrine mondiale des technologies propres existantes.

Pour un budget de 15 milliards de dollars, les architectes du cabinet britannique Foster and Partners ont imaginé une ville ex nihilo.

Protégée des vents du désert par des murs, du soleil par l'étroitesse des rues, de la chaleur par un réseau de cours d'eau, la ville devra avant tout économiser l'énergie. Utiliser le moins possible d'eau issue du dessalement de l'eau de mer notamment, en préférant le recyclage des eaux usées. Eaux usées qui serviront à cultiver les biocarburants qui remplaceront les carburants fossiles. Pour le transport des habitants, priorité est donnée aux modes de déplacement 'doux' : marche, vélo, facilités par l'accessibilité des activités.

Pour les compléter, des transports en communs non polluants.

Pour l'énergie, l'énergie solaire, thermique et photovoltaïque sera bien entendu à l'honneur dans un pays à fort ensoleillement. Ressource abondante, complétée par l'éolien, la géothermie, l'énergie issue de la mer ou encore l'hydrogène.

Enfin, recyclage et séquestration du CO2 finiront d'annihiler tout rejet de carbone.

c) Programmes de sauvegarde des oasis au Maroc

La situation des oasis du sud Marocain est critique ; elle préfigure une accélération considérable des

effets de la désertification avec la dégradation d’oasis entiers dont le rôle social, écologique et

économique est majeur pour la région.

Le Maroc a donc lancé plusieurs programmes de développement territorial des oasis :

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� le Programme de développement territorial durable dans les oasis de Tafilalet

Des projets et programmes sont établis par thèmes (eau/ agriculture et monde rural/ tourisme/

habitat et patrimoine/ politique urbaine/ environnement/ Moyens d’accompagnements et de

soutien)

Les principales orientations stratégiques du programme sont les suivantes :

- Une démarche territoriale à trois portes d’entrée qui seront engagées de manière

simultanée et qui se renforceront mutuellement

- L’élargissement des zones et du niveau d’intervention, visant à couvrir une masse

critique de communes oasiennes

- L’implication des communes en tant que porteur principal du programme au niveau local

- Le renforcement des capacités des acteurs territoriaux

- La concentration du programme sur les réalisations concrètes des actions prioritaires

définies dans le document de planification locale.

� le Programme de développement territorial durable des provinces de Guelmim,

Tan Tan, Tata, Assa - Zag et Tarfaya, impliquant 49 communes - période 2010-

2013

Ce programme joue un rôle fédérateur du développement régional et local et un catalyseur de

l’investissement :

- adaptation aux récents changements institutionnels et constitue une réponse immédiate

aux directives et orientations royales en matière de régionalisation, environnement,

changement climatique et énergies renouvelable

- s’aligne avec les stratégies et plans d’actions à savoir : INDH, Plan Maroc vert, Plan halieutis,

plan azur plan émergence Plan solaire.

- constitue une réponse à la demande locale et le prolongement de la dynamique territoriale

initiée

- capitalise l’expérience des quatre premières communes rurales de Asrir, Ifrane, Assa et

Foum Al Hisn pour renforcer la place de la collectivité locale dans la planification et le

développement local

- accorde une place de choix à la promotion de l’initiative privée et à l’amélioration de

l’attractivité économique territoriale

- opérationnalise, en partenariat avec le Ministère chargé des Marocains Résidents à

l’Etranger, le concept de co-développement

- se fonde sur i) la mutualisation et l’optimisation des ressources des divers programmes de

l’Agence du Sud ii) l’implication de nouveaux partenaires, à travers une stratégie de

mobilisation des fonds et des partenariats aux niveaux local, provincial, régional, national et

international.

Objectifs du programme :

- Contribuer à améliorer le niveau de vie des populations locales

- Contribuer à la mise en place de structure opérationnelle pour une planification locale

stratégique portée par les institutions décentralisées

- Promouvoir un climat d’investissement territorial à faible carbone et résilient aux CC

- Promouvoir un climat propice à l’investissement privé dans des secteurs économiques

créateurs d’emplois

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- Préserver et valoriser les richesses naturelles et culturelles pour un développement humain

durable

d) Autres approches territoriales et communautaires

En dehors du programme du PNUD, des démarches locales ou communautaires ont été développées dans certains pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte ou au Liban. Ces démarches se caractérisent par une approche intégrée de diagnostic territorial qui pourrait trouver un lien avec le changement climatique mais sans être intégrés dans un plan climat territorial global et stratégique.

Nous pouvons en citer l’exemple du Liban :

1. Exemple du Liban : Prise en compte des risques majeurs urbains par les collectivités

locales « d’une étude de cas à une approche globale » - ville de Bourj Hammoud

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2. EXEMPLE : Projet de développement territorial en Tunisie

o Projet de développement Agro pastoral de la Tunisie du Sud Est, financé par le FIDA. Il

illustre le potentiel des projets de développement internationaux pour promouvoir le

développement territorial et pour donner de nouvelles bases de réflexion politique aux

gouvernements.

o Le projet, devenu opérationnel en 2003, s’est donné pour objectif central d’engager un

processus de développement durable, solidement pris en charge par ses acteurs, en

agissant sur deux leviers dont on a recherché la convergence et les synergies, d’une part,

le levier des politiques et programmes publics de développement, d’autre part, le levier

des initiatives du secteur associatif et privé. A cet effet, le programme a mis en place

des moyens et des instruments susceptibles de promouvoir la gestion participative et

durable des parcours et des ressources en eau, une meilleure intégration de l’élevage et

de l’agriculture et une valorisation des produits et atouts de la région. La stratégie du

projet a insisté avant tout sur les modalités de la mise en œuvre participative du

programme d’action. L’intérêt du projet est d’avoir suscité une diffusion de l’approche

méthodologique, certains des membres de l’équipe pluridisciplinaire initiale ayant

poursuivi l’expérience en la mettant en œuvre, dans le cadre de l’ICARDA, en Syrie et en

Jordanie.

4) Conclusion :

Les Plans Climats Territoriaux sont en cours d’élaboration pour certains pays (Maroc ou Algérie). De

plus, De nombreux projets à dimension territoriale ou sectorielle en lien avec le changement

climatique sont mis en place dans le Monde Arabe. (Exemple du Liban, de Dubai, du projet des

oasis…)

Les acteurs locaux comme les communautés et les collectivités locales sont des acteurs

incontournables de l’adaptation aux conséquences du changement climatique et de l’atténuation des

émissions de GES. Les expériences conduites dans de multiples projets au niveau international

pourraient apporter de nombreuses réponses méthodologiques. Un recueil des bonnes pratiques

pourrait constituer un instrument permanent d’aide aux choix de la programmation territoriale pour

la mise en place de politiques de lutte contre les changements climatiques.

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IV. Initiatives territoriales (sectorielles ou thématiques) dans

les pays arabes

La mise en place de stratégies climatiques repose largement sur les choix d’investissements, de planification et d’aménagement des territoires ainsi que sur les comportements au niveau local. Les cadres internationaux et nationaux établis, quels qu’ils soient, doivent donc être renforcés par des actions territoriales d’atténuation de réduction des GES et d’adaptation aux conséquences du changement climatique.

Dans ce cadre, plusieurs initiatives et mesures sectorielles ont été engagées au niveau

gouvernemental dans la majorité des pays arabes et qui pourraient être déclinées dans les stratégies

territoriales de lutte contre le changement climatique.

1) Actions d’atténuation pour réduire les émissions de GES

Les politiques d’atténuation visent à une productivité plus faible des consommations d’énergie, une

consommation majoritairement locale, ainsi qu’un recours plus systématique à des modes de

production décentralisés, notamment à partir de ressources renouvelables.

Les secteurs concernés par les mesures d’atténuation au niveau territorial sont principalement :

l’énergie ; les transports et la mobilité ; le bâtiment et l’urbanisme ; l’agriculture et forêts et les

déchets.

Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu sur quelques sources d’émissions de GES dans quelques

pays arabes.

Tableau : Emissions de GES par source en %

Emission

par source

Arabie

Saoudite

(1990)

Emirats

Arabes

Unis

(2000)

Algérie

(2001)

Egypte

(1999)

Maroc

(2001)

Tunisie

(2001)

Agriculture 2 3 11.49 15 25 20.8

Industrie 8 5 4.52 9 7 9.8

Déchets 2 4.59 5 5 3.6

Energie 90 90 66.76 71 56 52.8

Forêts 12.44 7 12.9

Source : Communications nationales initiales

a) Energie

La croissance des besoins énergétiques induite par le développement des pays Arabes est

progresssissement enregsitrée dans les autres pays. Cette augmentation est principalement liée au

développement du secteur industriel, à l’amélioration de l’accès à l’électricité, à la hausse du niveau

de vie mais aussi à l’étalement urbain qui accroît considérablement l’empreinte énergétique des

agglomérations.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 32

Compte tenu de l'importance de l’industrie des combustibles fossiles dans la région arabe, les pays arabes ont en effet un intérêt direct à développer la capture du carbone et de la technologie de stockage pour compenser les émissions de CO2 causés par l'utilisation des combustibles fossiles mais également de développer des programmes nationaux et locaux d’énergies renouvelables.

Quel rôle pour les autorités locales et communautaires dans les plans nationaux de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique ?

De nombreux projets privilégiant les énergies renouvelables sont mis en place dans la majorité des

pays arabes.

Pays Exemples d’initiatives dans le domaine de l’énergie

Algérie Des mesures gouvernementales sont en cours pour réaliser les objectifs suivants :

- l’adaptation du cadre légal et réglementaire : tarification, fiscalité énergétique,

- régulation et contrôle (normes techniques et environnementales),

- la promotion du marché de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables,

- la promotion de l’investissement (cas de la cogénération),

- la concertation, la participation et la décentralisation.

Le plan de développement des énergies renouvelables est prévu en deux phases. La

première a comme objectif l’affirmation de la viabilité des énergies renouvelables pour

asseoir leur valorisation sur une échelle industrielle. La seconde vise la réalisation

industrielle des équipements dans le domaine des énergies renouvelables.

Le plan de développement des énergies renouvelables vise une contribution de 10% au

bilan de la demande énergétique du pays à l’horizon 2020.

Le plan d’action national vise la valorisation optimale des ressources en hydrocarbures.

On estime les réserves algériennes des hydrocarbures à 4,2 milliards de TEP dont le quart

en pétrole brut et le reste en gaz naturel. Il faut rappeler que les principales compagnies

pétrolières internationales activent sur le territoire algérien.

L’ajustement du modèle énergétique repose sur l’adéquation entre les besoins

énergétiques à long terme et la durée des réserves prouvées récupérables des divers

types d’hydrocarbures. Des actions d’amélioration sont envisagées pour :

- améliorer l’efficacité énergétique des centrales thermiques par l’utilisation du cycle

combiné et réduire les émissions des gaz dont les oxydes d’azote,

- poursuivre la rénovation des installations de raffinage des hydrocarbures,

- poursuivre la récupération des gaz torchés et du GPL au niveau des puits de pétrole,

- séparer et récupérer les gaz au niveau des raffineries du pétrole et des unités de

liquéfaction du gaz naturel,

- produire l’essence sans plomb.

- réduire et traiter les rejets industriels dont les boues de forages,

- généraliser l’utilisation du gaz pour les besoins domestiques au niveau national,

- encourager la recherche dans le domaine de l’énergie et particulièrement dans le

domaine des énergies renouvelables,

- informer et sensibiliser le public sur l’économie d’énergie

- Réflexion sur l’utilisation de l’énergie éolienne pour le pompage de l’eau

Maroc - Stratégie de grande envergure dans le secteur de l'énergie électrique visant à

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augmenter la production des énergies renouvelables. A horizon 2020, les

capacités installées éolienne, hydraulique et solaire représenteront chacune 2000

MW, ce qui équivaut à 42o/o de la capacité globale à cette date.

- Utilisation généralisée de chauffage solaire

- Programme de diffusion de kits photovoltaïques dans les zones rurales non

électrifiées avec un objectif de plus de 100000 kits diffusés en 2016.

Tunisie - Programme PROSOL, projet MDP qui consiste à installer 460 000 M2 de chauffe-eau solaire dans le secteur résidentiel sur la période 2007-2011.

Egypte - Attirer plus d'investissements pour élargir l'accès aux ressources énergétiques renouvelables tels que l'énergie éolienne et solaire, et atteindre une part de 20% du total la demande d'énergie électrique d'ici 2020,

- Lancement d'un programme pour construire un certain nombre de centrales nucléaires de production d'énergie (première centrale opérationnelle d'ici 2017),

- Adopter des politiques pour la rationalisation de la production d'énergie et accroître l'efficacité des utilisations de l'énergie;

- Accroître la sensibilisation pour rationaliser l'utilisation de l'énergie dans les maisons, les usines

- Accélérer la réalisation d'interconnexions électriques avec les pays arabes du Machreq et les Etats du Maghreb, avec des plans pour les interconnexions avec le réseau européen en l'avenir;

Irak - Création d’un laboratoire d’énergies renouvelables avec l’université d’Al-Anbar (vent + solaire )

Jordanie - Mise en place de programme d’énergie solaire dans la région de Jerash en partenariat avec la coopération allemande

b) Transport et mobilité

Le développement économique de ces trente dernières années a entrainé une augmentation forte des besoins en mobilité, devenue indispensable aux modes de vie actuels. La voiture, de par sa praticité et la flexibilité qu’elle offre à ses utilisateurs, s’est imposée comme le mode de transport principal des ménages.

La prise en charge écologique de la mobilité et des modes des transports constitue un défi majeur pour contribuer à l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre. Dans les pays Arabes, les institutions locales en charge des transports urbains souffrent d’un défaut de compétences. Leurs effectifs sont insuffisants tant sur le plan quantitatif que qualitatif au regard de l’ampleur des enjeux à traiter.

Malgré les réformes en cours, les institutions dédiées à l’organisation et à la gestion des systèmes de transports restent rares. Cette situation est selon les experts une des causes de la méconnaissance des enjeux de la mobilité urbaine et de l’utilisation inadéquate des outils de planification des déplacements urbains. La transition vers une mobilité urbaine écologique rend incontournable la nécessité d’examiner les politiques locales de transport à l’aune des critères du développement durable.

Comment optimiser les systèmes de transport et les rendre plus efficaces sur le plan écologique? Quelles articulations entre outils de planification et autorités de gestion? Quels instruments fiscaux et réglementaires pour favoriser les transports collectifs ?

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Une prise de conscience progressive des enjeux liés à la mobilité urbaine se fait. Les processus d’urbanisation des villes des Pays Arabes sont caractérisés par la prédominance de logiques extensives qui engendrent des dynamiques de développement spontané et non maitrisé. Toutefois, le métro d’Alger, l’extension de celui du Caire, les projets de tramway au Maroc et en Tunisie sont les fruits de politiques publiques en faveur du développement de transports collectifs. Mais les démarches intégrées transport/urbanisme restent rares. Le plus souvent, les pratiques des acteurs publics et privés restent régies par des logiques opérationnelles plutôt que par des préoccupations territoriales. Cela se traduit par l’importation de produits urbains génériques, inspirés des standards internationaux et clairement dépendants de l’automobile. Les modes doux sont, la plupart du temps, absents des préoccupations des concepteurs publics de projets urbains. Le traitement de l’espace public au cœur des approches intégrées urbanisme/transport, en matière d’inter-modalité, d’accessibilité piétonne ou de régénération urbaine, fait défaut dans la plupart des projets.

Pays Exemples de politiques de transport

Algérie Mise en place de l’ENACTA (Entreprise Nationale du Contrôle Technique Automobile)

pour assurer le contrôle et le bon fonctionnement des véhicules au niveau des émissions

des gaz d’échappement,

Généralisation de l’utilisation du GPL comme carburant,

Développement des transports en commun,

Renouvellement progressif du parc véhicule,

Amélioration de la circulation urbaine et périurbaine.

Maroc Mise en place de Plan de Déplacement Urbain Développement des transports collectifs

Egypte La gestion des systèmes de transport public doit être radicalement améliorée. (nouveaux véhicules; expansion des transports en commun, l'intégration des modes et des horaires / services; l'introduction d'une information claire et de la formation à la clientèle, augmentation de l'entretien des véhicules, les arrêts et stations, et la restructuration du secteur des minibus et taxi. La gestion des déplacements offre des possibilités considérables pour contrôler la croissance des émissions des utilisateurs de voitures particulières; Le remplacement des hydrocarbures pourrait par le GPL, les combustibles biochimiques, le gaz naturel comprimé et les technologies électriques et hybrides de propulsion. Les municipalités et les exploitants devraient être encouragés les énergies propres dans les transports publics : biocombustibles Les transports non motorisés peuvent être encouragés par une planification appropriée, des infrastructures adéquates. Les modes alternatifs des transports doivent être pris en considération

Emirats Arabes Unis

En Septembre 2007, l'émirat d'Abu Dhabi produit Vision 2030, une stratégie de

planification urbaine mettant l'accent sur le transport durable et l'aménagement du

territoire.

Le plan appelle à des changements de modes transport privés (automobiles et camions

légers) aux modes de transport public (métro : nouveau métro à Dubaï), métro léger,

tramway, autobus)

En outre, il est prévu également de privilégier l'utilisation du gaz naturel comprimé

(GNC) pour certaines flottes de véhicules des municipalités. Toutefois, compte tenu des

pénuries persistantes dans la disponibilité du gaz naturel à travers les EAU, la stratégie

est en cours de réévaluation en faveur d’une plus grande utilisation des véhicules

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 35

électriques ou hybrides.

c) Bâtiment/Urbanisme

Dans un contexte de raréfaction des énergies fossiles et de lutte contre le changement climatique,

les bâtiments constituent un secteur d’actions prioritaires au regard des potentiels d’économies

d’énergie qu’ils représentent. Dans ce cadre, le secteur est amené à modifier considérablement ses

habitudes en matière de rénovation et de construction afin de contribuer pleinement aux objectifs

de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Efficacité énergétique dans le bâtiment, entre chauffage et climatisation, quel partage possible ? Les

démarches Haute Qualité Environnementale/HQE, éco-quartiers, approche environnementale de

l’urbanisme, sont-elles transposables dans les pays arabes ?

Quatrième émetteur de GES en France par exemple, le secteur des bâtiments est à l’origine de 18%

des émissions nationales. Il est également le premier consommateur d’énergie englobant 43,4% de la

consommation d’énergie finale du pays en 2007 (65% pour le résidentiel et 35% pour le tertiaire).

Nous ne disposons pas de chiffres/informations concernant ce secteur dans les pays arabes.

Néanmoins, plusieurs initiatives pourraient être citées dans ce domaine.

Pays Exemples de mesures dans le domaine de l’urabnisme et du bâtiment

Algérie - Stratégie nationale de maîtrise de l’énergie opérationnelle depuis 2006. (création de normes et exigences d’efficacité énergétique)

- Programme Eco Bât lancé en 2008 : conception de 600 logements HPE

Maroc - Programme similaire à Eco Bât

Tunisie - Programme Enerbât : conception de logements HPE

Egypte - Normes de construction: Le Ministère du logement, services publics et des communautés urbaines a publié un recueil traitant de l'énergie dans les bâtiments, à la fois résidentiel et commercial.

- Ventilation naturelle: La ventilation naturelle permet d'économiser jusqu'à 10% à 30% de l'électricité utilisée pour la climatisation.

- Eclairage naturel: Considérations pour la conception des fenêtres, et les moyens d'améliorer la qualité de l'éclairage naturel doivent être inclus dans la conception des bâtiments.

- Capacités institutionnelles: de nombreux programmes dans les universités sur le changement climatique dans les départements d'études environnementales, l'architecture, l’urbanisme et le design et le génie civil. Les matériaux bitumineux avec des caractéristiques de rigidité appropriées devraient être utilisés pour les travaux de constructions routières ou d'entretien sur le réseau routier.

- Le réseau routier devrait être revu afin d'identifier les zones à risques impactées

par les inondations côtières

Liban - Initiatives de projets de construction énergétique : exemple avec « Suntech energizes schools »

Arabie Saoudite

- Les études sur la lutte contre l'ensablement sur les régions agricoles et les installations urbaines ont contribué à minimiser l'avancement de la dérive du sable

- Plan de gestion des zones côtières : principale mesure d'adaptation mise en

œuvre dans le Royaume pour répondre à l'impact potentiel du changement

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 36

climatique :

- - intégration du changement climatique dans le plan de gestion des zones

côtières et - introduction de cadres de réglementation et d'application des

contrats à terme des activités de développement

Emirats Arabes Unis

- Construction durable: Rédaction des lignes directrices et des règlements pour assurer la viabilité (vert) de conception, d'exploitation et d'entretien de tous types de bâtiments et des communautés dans les Émirats arabes unis.

- Lancement d’un programme par un groupe d'organismes gouvernementaux et de développeurs au sein de l'émirat d'Abou Dhabi pour promouvoir une approche holistique afin de minimiser l'utilisation des ressources tout en maintenant la qualité des performances (ADUPC, 2008).

- Changements de réglementation et de code de construction pour réduire au minimum les émissions de GES par l'utilisation de matériaux ayant de faibles émissions de GES et intégrer les sources d'énergie renouvelables (cellules photovoltaïques).

d) Agriculture/agropastoral

Les changements climatiques ont un impact significatif sur l’agriculture, activité économique

développée pour le Maroc, la Tunisie, la Syrie et l’Egypte, (cf rapport Stern partie 4 ci-dessus)

entrainant des risques certains sur le rendement agricole. Ces risques se traduisent par :

- La submersion des terres causée par la hausse du niveau de la mer.

- La baisse des cycles de croissance des cultures.

- Une sévère érosion conduisant à une importante dégradation des terres.

Les pratiques agricoles actuelles sont également responsables d’émissions de gaz à effet de serre (les émissions représentent entre 15 et 25% pour les pays du Maghreb). Les émissions de l’agriculture se caractérisent par une part importante des émissions de protoxyde d’azote (N2O) et de méthane (CH4), deux gaz au pouvoir de réchauffement fort (respectivement 310 et 21 fois plus intensifs que le CO2) :

• Le N2O provient principalement des sols cultivés, conséquence de l’épandage d’engrais azoté et de matière organique ; Il représente 51% des émissions de GES du secteur mais est en baisse de 15% depuis 1990 en raison d’une moindre utilisation de fertilisants minéraux et d’une diminution du cheptel bovin.

• le CH4 est essentiellement issu de la fermentation entérique des ruminants et du stockage des déjections animales dans les fosses ; Il participe à 40% des émissions totales du secteur.

• le CO2 ne contribue qu’à 8% des émissions totales du secteur (hors émissions liées à la fabrication des intrants) ; Les émissions de CO2 proviennent en partie de l’utilisation d’énergies fossiles (carburants pour les engins agricoles, chauffage des bâtiments…).

D’où l’intérêt de l’analyse des politiques nationales et territoriales dans le domaine de l’agriculture.

Pays Mesures dans le domaine de l’agriculture

Algérie - Répartition des cultures par zones : - Cultures fourragères : au niveau du littoral pour les espèces intensives et au

niveau des zones sublittorales et des hauts plateaux pour les cultures moins exigeantes d’eau,

- les légumes secs : au niveau des zones potentielles des régions de Tiaret,

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Tissemsilt, Ain Témouchent, Tlemcen, Relizane, Mila, Skikda, Bouira, etc, - les oléagineux : au niveau des hauts plateaux pour le carthame (Oum El Bouaghi,

Tiaret, Sétif… ) et au niveau des zones littorales et sublittorales (El Tarf, Guelma, Ain-Defla, Chlef..) pour le tournesol,

- la betterave sucrière au niveau de son ancienne aire de culture (Haut Cheliff, Bounamoussa et Guelma),

- la viticulture au niveau de son aire de culture et particulièrement l’Ouest du pays (Ain Témouchent, Mostaganem, Tlemcen, Sidi-Bel-Abbés, Mascara.)

- l’oléiculture et l’arboriculture fruitière rustique (amandier, pistachier) au niveau des zones arides et des zones de piémonts et de montagnes.

- les agrumes : rajeunissement des vergers, leur constitution et réalisation de nouvelles plantations au niveau des zones du Centre et de l’Est où les ressources hydriques le permettent.

Maroc - Agriculture : - production de nouvelles variétés - nouvelles pratiques agricoles - stratégie d’irrigation - Expériences pilotes de réutilisation des eaux usées en Agriculture - Restriction de plus en plus fréquente au niveau de la fourniture de l’eau pour

l’irrigation

- Encouragement à l’économie de l’eau dans l’agriculture (systèmes d’irrigation goutte à goutte)

Tunisie - Meilleure mise en valeur et mobilisation des compétences dans le développement d’une agriculture viable

- Amélioration des systèmes d’exploitation agricole - Rationalisation de l’utilisation des terres - Restriction de certaines cultures d’été - Optimisation de la lutte phytosanitaire - Scénario de référence : Emissions de GES pour 2020 : 9,6 MTE-CO2 (méthode

IPCC)

- Projets : 4 projets : valorisation électrique du biogaz, évitement : 5 MTE-CO2

entre 2009-2023

Egypte - Utilisation de cultures adaptées à la sécheresse - Système d’irrigation dans les exploitations - Programme pour optimiser la production agricole - Sensibilisation des agriculteurs aux changements climatiques

Arabie Saoudite

- Enquête dans les pâturages et les forêts dans le Royaume, - Enquête annuelle sur les cultures du Royaume - Mise en œuvre d'un programme de développement agricole global dès 1974.

Avec l'appui du gouvernement, les superficies cultivées sont passées de moins de 200.000 hectares en 1970 à plus de 1,2 millions d'hectares en 2004 et de vastes zones de terres désertiques ont été converties en espaces verts. Ces nouvelles zones cultivées ont pour objectif de contribuer à l'amélioration des conditions climatiques en termes de température, d'humidité et de précipitations.

- Gestion et développement de parcours dans les différentes régions contribuant à la protection de ces terres et au ralentissement du processus de désertification.

- La culture des sols érodés et des hautes terres dans différentes régions du Royaume

Yemen - Techniques d'économie d'irrigation - Collecte des eaux pluviales par le biais diverses techniques, y compris les

méthodes traditionnelles

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- Réhabilitation et entretien des terrasses montagneuses - Gestion durable des terres pour lutter contre la désertification et la dégradation

des terres - La gestion durable des ressources halieutiques

e) Déchets

L'évolution des modes de consommation, de production et des habitudes alimentaires de notre

société a conduit à une explosion de la quantité de déchets produits dans les pays du monde arabe.

La production d'ordures ménagères par habitant ne cesse de croitre. Aujourd'hui, la gestion des

déchets représente un véritable enjeu pour les territoires, tant au niveau financier

qu'environnemental.

Le méthane (CH4), issu principalement des opérations de stockage, est le premier gaz à effet de serre

émis par le secteur. Toutefois, une grande partie de ce gaz provient des émissions, diffuses et

différées dans le temps, de déchets dégradables enfouis par le passé, pour lesquels, les collectivités,

doivent mobiliser des moyens d'actions spécifiques, indépendants de ceux concernant les " nouveaux

déchets ".

Le dioxyde de carbone (CO2), lié à la combustion d'énergies fossiles lors de l'étape de collecte et de

transports des déchets, est le deuxième gaz à effet de serre produit par les opérations de gestion

des déchets et présente des marges de réduction importantes.

Des politiques de gestion des déchets ont été mises en place dans un certain nombre de pays Arabes.

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Pays Exemples de mesures

Algérie Création de décharges contrôlées de déchets ménagers,

Mise en place de décharges spécialisées de déchets industriels,

Incinération des déchets hospitaliers en filtrant ou en traitant les gaz de combustion pour

éviter la pollution et la contamination des populations,

Promotion des projets industriels de récupération, de recyclage et de transformation des

déchets,

Fabrication du compost enrichi à partir des matières organiques et destiné au secteur de

l’agriculture,

Réhabilitation des stations d’épuration des eaux usées,

Construction de stations d’épuration pour les agglomérations de plus de 100.000

habitants,

Mise en oeuvre, au niveau des unités industrielles, de dispositifs de traitement spécifique

et de recyclage des eaux usées,

Mise en oeuvre d’un programme de sensibilisation en direction des divers acteurs

Maroc Montage de projets MDP

Tunisie PRONADGES : Programme National de Gestion des Déchets solides Scénario d’atténuation : évitement de 5,905 millions de TE-CO2 (2009-2023)

Projets d’atténuation en Tunisie : 3 actions majeures : Compostage, valorisation électrique du CH4, mise en torchère Projets MDP : 80 opérations distinctes regroupées en 19 projets

Egypte Programme national de gestion des déchets

Libye Cadre national pour la gestion des déchets solides et plan d'action pour l'élimination des

déchets dangereux en Libye

Barhain Une décision sur la gestion des produits chimiques dangereux et les déchets dangereux. (2003)

Emirats Arabes Unis

Centre de management des déchets (janvier 2008) Challenge approbation de la politique de gestion des déchets Dresser une réglementation de gestion des déchets d’ici 2013 Gestion des déchets dangereux : Etablir un système intégré pour Hazmat d’ici 2010-10-25 Assurer l’application des réglementations fédérales sur les radiations d’ici 2011

EXEMPLE de l’ALGERIE :

Projets territoriaux de gestion des déchets en Des cadres et des stratégies pour un

développement durable – En cours

- Élaboration d’un plan de gestion intégrée du site RAMSAR du complexe des zones humides

de Guerbès

- Appui au renforcement des capacités dans le cadre du Programme National pour la Gestion

Intégré des déchets municipaux

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EXEMPLE de partenariat inter-arabe dans le domaine de la gestion des déchets :

Projet sur la gestion intégrée des déchets produits par les industries d’huiles d’olive entre la

Syrie, le Liban et la Jordanie

2) Actions d’adaptation au changement climatique pour limiter les impacts

négatifs

Les problématiques de l’adaptation, qui ont, dès le départ, constitué la base conceptuelle de la lutte contre les changements climatiques, doivent aujourd’hui être repensées dans le contexte d’une adéquation à la typologie future des territoires.

En matière d’adaptation, l’avenir des territoires est conditionné par une intégration des évolutions climatiques dans les décisions de long terme prises au niveau décentralisé. Les principaux secteurs concernés sont : biodiversité et foret, gestion des ressources en eau et lutte contre les inondations.

a) Biodiversité/ forêts

D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un nombre

important d’espèces sera à risque d’extinction à mesure que la température de la planète s’élève.

Certaines espèces sont déjà menacées par la disparition d’habitats et la dégradation de

l’environnement, et maintenant, par le changement climatique qui pourrait rendre leurs habitats

inadaptés à leur survie.

A l’instar des autres pays, en plus des mesures de préservation du potentiel de la biodiversité, les

chercheurs et les communautés locales dans les pays arabes doivent puiser dans le vaste réservoir

génétique de la planète pour obtenir de nouveaux végétaux et animaux adaptés au réchauffement

climatique notamment pour pouvoir satisfaire les besoins alimentaires d’une population en pleine

expansion.

Le PNUD est déterminé à aider les pays à élaborer des plans nationaux de protection de la

biodiversité qui prennent en considération les moyens d’existence des populations qui vivent dans

les écosystèmes menacés.

D’autres politiques au niveau des pays sont par ailleurs mise en place qui sont déjà ou pourraient

être déclinées dans les stratégies territoriales.

Pays Exemples de mesures de préservation de la biodiversité/ forêts

Algérie - Intensification du reboisement en portant la surface actuelle de 20.000 hectares à 40.000 par an,

- Actualisation de l’inventaire national des forêts qui date de 1985, - Elaboration d’études d’aménagement des forets et leur mise en œuvre,

- Réalisation de ceintures forestières urbaines (ceintures et espaces verts, plantations routières),

- Renforcement et la protection des réserves naturelles (parcs nationaux).

Maroc - Espèces autochtones - Nouvelles espèces de surveillance de la vitalité des forêts

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Libye - Mise en place d’instruments stratégiques de protection de la biodiversité

Arabie Saoudite

- Évaluation des ressources naturelles: plusieurs études ont été réalisées : classification des sols, distribution de la flore dans le Royaume

- Evaluation de l'impact des mesures de protection sur la vie sauvage et des plantes dans les zones protégées

- Développement des parcs nationaux avec des plantations de millions d'arbres chaque année dans différentes régions telles que Aseer, Al-Hassa, Al Baha, et Khorais.

- Mise en place l’Agence de la protection de la vie sauvage et du développement, la Commission Nationale pour la conservation et le développement de la faune (NCWCD), en 1986.

- Développement et mise en œuvre de la réglementation en vigueur pour la protection des sols, des plantes naturelles, des pâturages, des forêts et de la vie sauvage.

Barhain - Une décision sur l'interdiction de la chasse des tortues de mer et des dauphins (2003)

- Une décision de rendre la région de Doha Arad une zone marine naturelle protégée. (2003)

- Le Royaume de Bahreïn continue de promouvoir la conservation de la faune à travers le développement et l'expansion du parc Al-Areen.

Emirats Arabes Unis

- Développement dans les recherches pour compléter les bases de données de référence et suivi des espèces aquatiques et terrestres.

- Réalisation de projets pour développer les réglementations liées à la biodiversité afin assurer la protection des populations et de l'environnement Protéger, maintenir et rétablir les habitats naturels et les écosystèmes.

- Développez le réseau des zones protégées pour atteindre au moins 12% de la superficie totale d'Abu Dhabi en fonction des normes internationales sur les zones protégées.

- Ex : projet de recherche et développement des palmiers dattiers

EXEMPLE : Préservation et usage durable de la biodiversité en Algérie – En cours

- Conservation et utilisation durable de la biodiversité d’intérêt mondial dans les deux parcs

nationaux du Tassili et de l’Ahaggar

- Conservation et gestion durable de la biodiversité dans les zones arides en Algérie

b) Ressources en eau

Les ressources en eau dans les Pays Arabes sont estimées à 277 milliards de mètres cubes par an et

les réserves d'eau souterraine estimées à 7.734 milliards de mètres cubes. Un des problèmes majeurs

est de faire face à la pénurie d’eau, particulièrement dans les pays où les déficits d’eau sont causés

par l’exploitation des ressources en eau souterraines.

Comme le montre le tableau 7 (cf .annexe), le secteur agricole consomme le plus d’eau soit, près de

75% de l’eau disponible, suivi de la consommation domestique à 20% et l’industrie à 5%.

Le changement climatique va continuer d’accroître la pénurie d'eau, et la raréfaction de l'eau

menace l'approvisionnement en eau potable. Les populations ne disposent pas suffisamment d'eau

potable et la qualité de l'eau est souvent compromise provoquant des épidémies connexes.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 42

La région accueille 6 des 10 pays du Monde dans lesquels l’eau est la plus rare. La population a accès

à 1000 mètres cubes d’eau en moyenne par an (Tableau 8), soit sept fois moins que la moyenne

mondiale. Ce chiffre pourrait passer à 460 mètres cubes d’ici 2025.

Comme le montre le tableau 9, (cf. annexe), quatre pays sont confrontés à un niveau de stress hydrique "léger", deux à un degré "important", quatre à un degré "grave", et deux, le Koweït et les Emirats Arabes Unis, sont confrontés à niveau «critique » de stress hydrique.

Avec un climat plus chaud, plus sec et moins prévisible, la quantité d’eau dans les rivières et les cours

d’eau de la région devrait chuter de 20 à 30 % d’ici 2050, aggravant la désertification et l’insécurité

alimentaire.

Aussi, des mesures en termes de préservation de la ressource en eau s’avèrent indispensable. Ci-

dessous quelques exemples :

Pays Exemples de mesures de gestion des ressources en eau

Algérie - Maîtrise de l’exploitation au niveau des barrages : les volumes d’eau fournis doivent correspondre à des besoins réels à l’aval et notamment pour les besoins agricoles

- Intensification et prospection des ressources hydrauliques du pays, notamment souterraines

- Injection des eaux de surface dans les nappes souterraines - Dessalement de l’eau de mer au niveau des grandes zones industrielles grosses

consommatrices d’eau - Suivi de l'évolution de la qualité de l’eau - Pursuite d'études de sites de barrages - Elaboration d’une politique de tarification progressive de l’eau - Amélioration des conditions de collecte et de conservation des eaux pluviales

au niveau des bassins versants par des techniques de revégétalisation intensive et de défense et restauration des sols ( DRS )

- Modernisation des réseaux de distribution dans les grands centres urbains du littoral pour mesurer les consommations et réduire les pertes dues aux fuites d’eau estimées à plus de 40%,

- Généralisation des compteurs d’eau au niveau de chaque usager - Utilisation de procédés de fabrication industrielle à faible consommation d’eau - Recyclage des eaux usées industrielles - Installation de dispositifs économiques réducteurs de débit, au niveau des

grands centres de consommation (hôtellerie, administrations, établissements scolaires, organismes publics, collectivités locales, etc. ),

- Sensibilisation des usagers sur le rôle vital de l’eau en s’appuyant sur les médias, l’école, les ONG, les campagnes d’information itinérantes.

Maroc - Eaux non conventionnelles - Infrastructures hydrauliques - Politique de lutte contre la pauvreté, de développement des infrastructures

rurales et politique pour assurer un usage rationnel de l’eau - Eau potable : Déssalement d’eau de mer et développement urbain - Mise en place d’un comité interministériel de lutte contre les effets de la

sécheresse (présidé par le premier ministre) - Augmentation du rythme de mobilisation des ressources en eau superficielles

et souterraines - Lutte contre les fuites des réseaux d’alimentation en eau potable - Multiplication des compagnes de sensibilisation du grand public à l’économie

de l’eau - Accélération de la mise en place d’un programme de généralisation d’accès à

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 43

l’eau potable en milieu rural

Tunisie - Amélioration des systèmes de gestion des ressources hydriques - Priorité à l’eau potable

Egypte - Réutilisation de l’eau et désalinisation de l’eau de mer - Réduction de la demande par l’utilisation efficace de l’eau en agriculture - Systèmes rationnels d’irrigation - La collaboration entre le PNUD et le centre de recherche national de l’eau et le

ministère des ressources en eau et irrigations.

Jordanie - Stratégie proposée par le « Jordan IHP National Committee » nationale institution pour accompagner les projets liés aux problématiques de l’eau

- Programme avec la coopération du PNUD, OMS, FAO, et UNESCO. Ce

programme a pour objectif d’aider la Jordanie à résoudre les problèmes de

pénurie d’eau, de santé, d’alimentation, de productivité et de sécurité humaine

Libye - Mise en place d’instruments stratégiques de protection de l’eau

Arabie Saoudite

- Le gouvernement a appuyé la construction de 215 barrages pour le stockage de l'eau

- Construction de 30 usines de dessalement pour fournir environ 50% de l'eau à usage domestique dans le Royaume.

- Création du ministère de l'Eau et de l'électricité en Juillet 2001 pour améliorer la planification nationale de l'eau et la gestion dans le pays.

- Développement et mise en œuvre de réglementations de la protection des eaux et de la conservationConstruction d'usines de traitement des eaux usées et mise en œuvre de solutions de réutilisation des eaux usées pour l'irrigation des cultures dans les différentes régions du Royaume.

- Introduction et mise en œuvre d’une politique de soutien de conservation de l'eau au niveau résidentiel.

- Mise en œuvre de détection des fuites et des systèmes de contrôle modernes dans les grandes villes.

- Mise en œuvre des systèmes d'irrigation de pointe pour les grandes et petites exploitations.

Barhain

Emirats Arabes Unis

- Plan directeur de l’eau - Développement de forage - Projet pilote pour l’irrigation des eau souterraines salines

Irak - Stratégie d’adaptation existante et à court terme : o Interventions immédiates et spécifiques : o Alternative d'approvisionnement en eau dans les zones de sécheresse actuelle

- Stratégie d’adaptation à MLT o Développement d’une stratégie nationale de l’eau et renforcement des

capacités institutionnelles o Faciliter la négociation des questions transfrontalières sur l’eau.

Yemen - Conservation de l'eau par le biais réutilisation des eaux usées traitées et eaux grises des mosquées

c) Lutte contre les inondations

Ces dernières années, et en relation probable avec les changements climatiques, les épisodes de chutes de pluies sont devenus plus intenses et plus fréquents. Plusieurs territoires du Monde Arabe

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ont connu ces dernières années des crues et des inondations qui ont engendré de lourdes pertes humaines, écologiques et économiques (notamment en Algérie et au Maroc). Outre la variation climatique, l’urbanisation accélérée du demi-siècle passé a engendré de nouveaux risques et exacerbé ceux déjà encourus. L’artificialisation des sols consécutive à la mise en place d’infrastructures de voirie, les déboisements de bassins versants ou l’extension souvent anarchique de lotissements ont favorisé les risques de crues brutales.

Où en est-on des politiques nationales et locales de prévention et de gestion des crues? Quelle refonte de la gestion et de la prise en compte de ces risques par les municipalités ? Quels sont les enjeux d'une cartographie des zones à hauts risques et quelle prise en compte dans les plans d'aménagements urbains ?

Pays Exemples de mesures nationales ou locales de lutte contre les inondations

Algérie - L'Algérie "a réservé un budget de quelque 40 milliards [de dinars] dans le cadre de son programmes quinquennal 2010 - 2014 destiné à protéger les villes du pays contre les inondations

- Exemple du mégaprojet d’assainissement et de protection contre les crues de l’oued M’zab, dans la wilaya de Ghardaïa qui sera achevé dans les délais contractuels, en juillet 2011

Maroc - Plan national de protection contre les inondations - Elaboration d’un programme d’actions urgentes pour la protection de

l’Agglomération de la ville d’Agadir contre les risques d’inondation.

Tunisie - Jendouba - Projet tuniso-nippon de prévention des inondations - Plan de protection contre les inondations du Grand Tunis

Egypte - Protection contre les inondations - Stockage de l’eau dans les lacs et meilleur usage de l’eau pluviale - Le projet PNUD-GEF pour introduire des ingénieries douces et plus

environnementales pour protéger le Delta du Nil de la montée du niveau de la

mer.

- Le PNUD et l’UE, en collaboration avec le gouvernement des Pays-Bas, unissent

leurs forces avec le ministère des Ressources en Eau et de l'irrigation pour

effectuer une étude visant à assurer la stabilité du mur de Rashid contre

l'érosion des fonds marins et l'élévation du niveau de la mer.

Barhain - Adaptation contre la montée des eaux

3) Conclusion concernant les initiatives thématiques de lutte contre les CC :

Parrallèlemenet aux mesures prises au niveau national, des leviers d’actions locales pourraient se

traduire à travers les principaux champs d’intervention d’un plan climat territorial :

a) Bâtiment/ Urbanisme

Au vue du développement démographique et de la demande croissante en logement dans les pays

arabes, et afin de faire face à ces défis, il apparaît essentiel de valoriser le potentiel de sobriété et

d’efficacité énergétique non exploité en particulier dans le secteur du bâtiment, de mobiliser les

énergies renouvelables et de promouvoir l’aménagement écologique afin d’ouvrir la voie à un

développement urbain soutenable dans les villes des pays Arabes.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 45

Les leviers d’actions sont nombreux et concernent l’ensemble des bâtiments (logements individuels et collectifs, privés et publics, bureaux, commerces…) :

La rénovation thermique du parc bâti existant

La consommation moyenne annuelle d’un bâtiment est d’environ 240 kWh d’énergie primaire par m2 chauffé (en France par exemple), alors que les enjeux énergétiques et climatiques exigent de réduire cette consommation à une centaine de kWh/m2.an. Les potentiels d’économies d’énergie sur le parc bâti sont donc colossaux et exigent une action forte et prioritaire qui doit s’inscrire dans une perspective de long terme.

Les actions de maîtrise de l’énergie concourent également à réduire la vulnérabilité d’un territoire au renchérissement des énergies fossiles et apportent une réponse durable à la lutte contre la précarité énergétique, en permettant aux ménages les plus modestes de réduire leur facture énergétique.

La construction neuve

Etant donné la croissance exponentielle en demande de construction neuve et en raison de la durée de vie des bâtiments, il est primordial pour les collectivités et autorités locales d’anticiper sur les niveaux de performance énergétique à venir (Bâtiment Basse Consommation, BBC, bâtiment à énergie positive) et de développer le recours aux énergies renouvelables pour limiter l’augmentation de la facture énergétique. Enfin, elles doivent également tenir compte des formes d’urbanisation (la densité du bâti, la compacité et l’orientation des bâtiments, les équipements…) pour réduire l’impact des bâtiments sur d’autres secteurs comme celui des transports.

La réduction de la demande au travers des usages et du fonctionnement des équipements

Tous les efforts en matière de rénovation énergétique et de construction durable seront vains si des actions sur les comportements des usagers et le fonctionnement des équipements ne sont pas menées. Les potentiels d’économie d’énergie en la matière sont importants et peu coûteux, mais nécessitent un renforcement des actions de sensibilisation sur les modes d’usage et les moyens de régulation.

b) Transport :

Une meilleure évaluation des impacts économiques induits reste nécessaire pour une meilleure prise en compte des enjeux liés à la mobilité et aux déplacements dans la conception des projets et des politiques publiques. L’estimation précise des impacts économiques de l’importation d’énergie fossile pour l’automobile ou le coût de la non-action face à des dynamiques non durables (étalement urbain, motorisation de masse et dégradation de la qualité de l’air) peuvent être des éléments déterminants dans la prise de décision publique. Améliorer la connaissance et les instruments de suivi des dynamiques urbaines s’avère ainsi nécessaire :

- Pour la prise en compte des nouvelles échelles des villes. - Par le développement d’outils de suivi et d’évaluation, dédiés aux indicateurs

fondamentaux de la mobilité urbaine (déplacements, motifs, distances, temps, couts…) mais aussi à d’autres facteurs économiques, sociaux et environnementaux pour

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 46

apprécier la durabilité du développement urbain (congestion des réseaux, attractivité urbaine, accessibilité locale, impacts sur la santé publique, dépendance énergétique…).

- Par la consolidation de l’ingénierie technique locale, notamment avec le renforcement des moyens humains et financiers.

- Pour des modèles urbains moins dépendants de la route et de l’automobile où urbanisme et réseaux de transports collectifs sont intimement liés selon une logique de métropolisation réticulaire.

c) Agriculture

Au-delà des enjeux énergétiques, l’agriculture doit aussi faire face aux effets du changement climatique. L’augmentation des températures, les variations pluviométriques et l’augmentation du CO2 atmosphérique, sont autant de conséquences qui auront des effets négatifs sur les rendements agricoles. Dans un contexte de mondialisation des échanges et d’augmentation importante des besoins alimentaires, il est primordial d’intégrer les enjeux du changement climatique dans les politiques publiques agricoles afin d’adapter les cultures à ses évolutions.

Le secteur de l’agriculture fait donc face à un double enjeu :

• contribuer à l’effort national et local de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; • se préparer aux effets négatifs du changement climatique pour limiter sa vulnérabilité.

Pour ce faire, l’agriculture doit engager en priorité une modification profonde de ses pratiques culturales aussi bien au niveau de ses modes de production que dans les choix de variétés cultivées :

o Une meilleure utilisation de l’eau, par la mise en place de techniques nouvelles

d’économie d’eau et d’irrigation comme au Maroc et en Tunisie.

o L’utilisation de cultures adaptées à la sécheresse comme en Egypte.

o La mise en place de programmes de mobilisation de l’eau par la collecte des eaux

pluviales (Maroc).

o La mise à disposition d’un capital aux petits agriculteurs. Le plan Maroc Vert mobilise des investisseurs dans ce sens.

o La mise en place d’infrastructures hydrauliques au service du développement de l’agriculture irriguée. Les politiques publiques agricoles du Maroc et de la Tunisie se sont principalement focalisées sur ce modèle. Un obstacle existe : une grande incertitude demeure sur la disponibilité à venir en eau d’irrigation. En effet, certaines régions marocaines (par exemple le Souss - Madras dans la province de Ouarzazate) connaissent déjà des pénuries d’eau alarmantes pour l’agriculture. Concernant les risques d’insécurité alimentaire qui en découlent, le Maroc a récemment développé un système national d’alerte, un bulletin d’informations prévisionnel basé notamment sur les prévisions pluviométriques pour anticiper ces problèmes.

o Développement des surfaces utiles en agriculture biologique o Développer une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles

afin que les exploitations agricoles puissent y être largement engagées. o Accroître la maîtrise de l’énergie des exploitations afin d’augmenter le taux

d’exploitations agricoles à faible dépendance énergétique.

d) Ressources en eau

Des actions territoriales pourraient été mises en place, il faudrait intégrer ses actions dans une

politique globale d’adaptation. Cela implique par exemple :

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 47

a. La dépollution des systèmes hydriques et épuration des eaux usées avant leur

rejet.

b. Le recours aux techniques d’économie d’eau en particulier en agriculture.

c. Le choix de cultures moins consommatrices d’eau.

d. La sensibilisation et éducation des populations à la valeur de l’eau.

Le « Fonds PNUD Gouvernance » de l'eau a l'expertise nécessaire pour apporter un soutien politique

et des services consultatifs dans plusieurs domaines thématiques, y compris les services de gestion

intégrée de l'eau, l'approvisionnement en eau et l'assainissement, la variabilité du climat,

l'expérience et échanger les meilleures pratiques.

e) Déchets

Les collectivités et autorités locales ont un rôle particulièrement important à jouer sur la

problématique des déchets. Ce rôle s'exprime au niveau de leurs compétences et de leurs champs

d'intervention dans la mise en œuvre d'actions de prévention et en faisant évoluer les modes de

gestion des déchets dont elles ont la responsabilité. Ce rôle se joue aussi au niveau territorial, en

fédérant les acteurs locaux et en intégrant la gestion des déchets dans d'autres politiques

territoriales sectorielles. Ainsi, la gestion des déchets doit être appréhendée de manière transversale

et multithématique.

Une gestion performante des déchets constitue donc un levier significatif d'une politique climatique.

Elle permet non seulement de diminuer les émissions générées par les étapes de collecte, de

transport et de traitement, mais aussi de contribuer à réduire les impacts amont par des actions de

prévention. Enfin, elle bénéficie des substitutions que permettent les valorisations énergétiques et

de matière. Ces leviers d'actions concernent tout autant les émissions directes du secteur que celles

associées indirectement et qui touchent un certain nombre de secteurs connexes aux déchets :

transport, agriculture, industrie...

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 48

V. Quelques recommandations

1) Recommandations en matière de gouvernance

a) Cadre institutionnel

La mise en œuvre de tous ces plans d’actions ne peut être efficace sans l’appui des acteurs

institutionnels.

Il est nécessaire de prendre en compte les risques liés au changement climatique dans les politiques

sectorielles et dans les cadres d’investissements

Compte tenu du nombre élevé d’institutions qui travaillent sur les questions environnementales, il

serait judicieux de renforcer les capacités des institutions existantes en termes d’appui à la gestion

de projets, en modélisation des changements climatiques et l’adaptation.

Les organismes gouvernementaux sont responsables de la mise en œuvre des stratégies du projet et

bénéficieront de programmes de formation pour améliorer sa capacité.

De nouvelles politiques, des partenariats et des instruments sont nécessaires pour intensifier les efforts actuels de prise en compte des changements climatiques. C’est ainsi, par exemple, que la quasi-totalité des politiques d’adaptation et des décisions relatives à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont adoptées par des autorités locales et régionales qui réglementent fréquemment les industries à fortes émissions de carbone, notamment les services publics énergétiques et les systèmes de transports publics.

b) Outils de planification et documents d’urbanisme

Il est nécessaire d’intégrer les contraintes climatiques et carbones dans les schémas directeurs, outils de planification et documents d’urbanisme à chaque échelon de décision.

- Si les gouvernements régionaux et locaux mettent en œuvre la politique nationale, ils disposent aussi de responsabilités en matière de réglementation et d’aménagement du territoire.

- Ils sont à la fois donneurs d’ordre et lieu d’investissements dans de nombreux secteurs émetteurs (services essentiels, transports, bâtiment…).

La mise à disposition d’outils méthodologiques et techniques homogènes entre les pays est

également indispensable à l’élaboration de tout Plan Climatique Territorial Intégré (voir

méthodologie du PNUD).

Ces outils de planification devraient être accompagnés d’outils de suivi afin d’identifier des

indicateurs, d’avoir une base de données nationale et territoriale pour surveiller les impacts du

changement climatique, évaluer la vulnérabilité et l’efficacité des mesures d’adaptation.

Exemple du plan stratégique des Emirats Arabes Unis 2009-2013, intègre une liste

d’indicateurs à suivre sur des périodes définies en fonction des 13 priorités retenues.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 49

c) Information-formation-recherche

Il est important d’avoir les connaissances, les informations pour mettre en place la stratégie et les

plans d’actions les mieux adaptés.

e. Améliorer les relations entre chercheurs et monde professionnel, par le biais des

instituts techniques, afin d’assurer un transfert de connaissances et permettre

l’application des stratégies au niveau territorial.

f. Par la sensibilisation et la mobilisation de la population, afin de leur apporter

une connaissance sur les questions et les enjeux du changement climatique.

Exemple : Formations sur les questions du changement climatique ou sensibilisations des

populations à la valeur de l’eau

Exemple du Koweit qui a contribué à l'élaboration d’un réseau d’informations intégrées sur

l’environnement donnant au public l'accès à l'information démographique et environnementale mise

à jour.

Exemple du Maroc : Adaptation des populations rurales aux changements climatiques dans le

Haut-Atlas marocain

Sensibilisation par l’éducation et par la formation participative à la bonne gestion et à la préservation

des ressources en eau

Promoteur : M. YACOUBI KHEBIZA

Organisme porteur du projet : Centre du Développement de la Région de Tensift (CDRT) Marrakech,

Maroc

Objectif : sensibiliser les populations de l’Atlas marocain pour enclencher un processus de prise de

décision au niveau local sur les actions à mener en vue de protéger les ressources en eau et lutter

contre l’impact des changements climatiques

Faire face au changement climatique requiert également la disponibilité de données scientifiques territorialisées et fiables. Un énorme défi est posé aux enseignants chercheurs qui assument un rôle essentiel. Le problème du financement de la recherche appelle une meilleure organisation pour mobiliser les fonds nécessaires pour relever le défi de fiabilisation des informations notamment sur les sources d’émissions de GES.

Les institutions de recherche devraient bénéficier de programmes de renforcement des capacités et

leur participation devraient assurer la qualité des données de production destinées à être utilisées

dans l'élaboration du cadre politique. Elles seront également impliquées dans la formation des

communautés locales et des acteurs du territoire, formation à l’utilisation de ces outils ainsi qu’à

l’établissement de la stratégie et du plan d’action.

Les questions du changement climatique devraient enfin être intégrées dans les programmes

éducatifs.

2) Recommandations en matière de financements

La négociation sur les moyens de faire face au changement climatique, notamment pour mobiliser les ressources de nature à aider les pays en développement pour s’adapter est essentielle. Il en découle la nécessité d’assurer le renforcement des capacités des négociateurs.

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Il est nécessaire de mettre en place des mesures incitatives et mécanismes de financements dédiés au changement climatique. Dans les pays les moins avancés et à faible revenu, des options de financement substantiel pourraient être octroyées, en sus de l’aide publique au développement (APD), pour subvenir aux coûts de l’adaptation aux changements climatiques. Une assistance technique visant à faciliter l’accès aux mécanismes de financement innovants devrait être mise en place.

3) Recommandations en termes de mesures de mise en œuvre des politiques

territoriales

Afin d’approfondir la démarche de mise en place de stratégies communes entre les territoires, il est

important de développer des synergies et des approches intersectorielles et de prendre en compte

les aspects transversaux en termes d’atténuation et d’adaptation liés aux changements climatiques.

La mise en œuvre de stratégie territoriale implique la prise en compte de différentes formes

d’interactions :

o Les conséquences du changement climatique pour un secteur donné peuvent

entrainer des effets « en cascade » pour d’autres secteurs.

Exemple : la baisse de la disponibilité en eau se répercutera sur l’agriculture,

l’énergie, la sécurité humaine, le tourisme…

o Les mesures d’adaptation prises pour un secteur donné sont susceptibles

d’interagir avec les mesures prises pour un autre secteur. Il est important de

tenir compte des risques d’incompatibilité de stratégies de lutte contre le

changement climatique au sein des territoires.

La modélisation de ces interactions apparaît être un axe de recherche fondamental pour permettre

une meilleure compréhension des effets du changement climatique.

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Exemple d’interactions sectorielles à prendre en compte dans les stratégies territoriales

Agriculture Eau Energie Santé

Baisse de la ressource en eau, conflit

d’usage x x x x

Modification des productions de terroir x

Modification des ressources pour la pêche x x x

Inondations x x

Utilisation de l’énergie dans les transports x

Développement de maladies animales et

végétales transmissibles à l’Homme x x

Par ailleurs, il est nécessaire d’améliorer la coordination entre les acteurs locaux du développement urbain par une territorialisation des politiques publiques visant à favoriser des approches plus systémiques et intégrée que sectorielles. Cela passe par une consolidation de la maitrise d’ouvrage urbaine des villes. Face aux défis majeurs que vont devoir affronter les villes et les territoires, en matière de démographie et d’adaptation aux changements climatiques, il convient de privilégier trois idées clés :

- L’amélioration de la connaissance des dynamiques urbaines, avec la consolidation de l’expertise technique locale, la constitution d’outils de suivi et d’évaluation fondés sur les données de bases de la mobilité urbaine devrait être poursuivie.

- Une territorialisation des politiques publiques : la prise en compte des nouvelles échelles territoriales, intégrant des approches par l’usage plus que par l’offre, devrait être privilégiée pour l’amélioration de la coordination entre acteurs, décideurs et praticiens locaux.

- Le renouvellement des pratiques professionnelles pour la mise en œuvre de modèles

urbains moins dépendants de l’automobile : urbanisme et réseaux multimodaux intégrés de transports collectifs doivent être intimement liés autour d’espaces publics réhabilités.

Plus largement, l’émergence d’une maitrise d’ouvrage urbaine, dotée de compétences, de moyens propres et de capacités d’arbitrage sur les acteurs locaux est une des conditions de réussite de la mise en œuvre de stratégies territoriales de lutte contre le changements climatiques et des politiques urbaines plus durables.

4) Recommandations en termes de partenariat territorial inter-arabe

Un certain nombre de coopérations arabo-arabe pourrait être identifiées autour de l’approche

territoriale du changement climatique afin d’initier des partenariats entre les pays faisant face aux

mêmes problèmes et partager les « bonnes pratiques nationales et locales» d’adaptation et

d’atténuation pour la réduction des émissions de GES.

Ce partenariat pourrait couvrir notamment certains domaines tels que la biodiversité (cf. exemple ci-

dessous), dans le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, l'utilisation

de GNC comme carburant de transport pour améliorer la qualité de l'air urbain, et l'exploitation du

potentiel de capture du carbone et le stockage dans les pays producteurs de pétrole en particulier

dans les pays du GCC. (Golf Cooperation Council).

Exemple de Projet de partenariat

Programme de recherche et développement sur le palmier dattier dans les Emirats Arabes Unis.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 52

L’expertise et le savoir-faire sont partagés avec d’autres pays comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, le

Koweït et l’Iran.

A cet effet, il est indispensable de développer des réseaux spécialisés d’échange d’expériences

croisées dans le domaine des changements climatiques. L'objectif d’un réseau de territoires inter-

arabe serait de promouvoir les compétences des acteurs locaux afin de mettre au point des

approches et des méthodes de travail concertées dont la construction bénéficierait des apports

croisés entre les différents territoires du Maghreb, Proche Orient, Moyen Orient, dans un esprit de co

développement partenarial. Ce type de réseau pourrait s’inspirer des réseaux existants à

l’international. Nous pourrions en citer deux : l’ICLEI et Enérgies-Cités

1. ICLEI : International Council for Local Environment Initiatives, (Le Conseil international pour les

initiatives écologiques locales) a été fondé en 1990 sous le parrainage du Programme des Nations

Unies pour l'environnement, de l'Union internationale des villes et pouvoirs locaux et du « Center

for Innovative Diplomacy » pour agir en qualité d’agence écologique internationale des

gouvernements locaux. L’ICLEI a pour mission de lancer et servir un mouvement international de

communes, qui grâce au cumul des actions locales, enregistrent des améliorations notables de la

situation écologique mondiale et des conditions de développement durable.

L’ICLEI est une association de gouvernements locaux comptant plus de 370 membres dans 61

pays – villes, communes et associations municipales engagées dans la mise en œuvre du

développement durable. L’ICLEI est en bonne position pour coordonner ce processus

préparatoire auprès des pouvoirs locaux. Son secrétariat mondial est situé à Toronto, au Canada.

Il possède des bureaux à Berkeley (É.-U.), Freiburg (Allemagne), Harare (Zimbabwe), Melbourne

(Australie), Rio de Janeiro (Brésil), Santiago (Chili) et Tokyo (Japon).

L’ICLEI représente depuis 1990 les gouvernements locaux dans les processus issus de « Rio ».

L’ICLEI a rédigé la version préliminaire et coordonné l’approbation du chapitre 28 de l’Action

21.L’association a collaboré avec des centaines de gouvernements locaux par l’entremise de ses

projets régionaux et d’Action locale 21, des Villes pour la protection climatique et de campagnes

sur l’eau pour mettre en œuvre des pratiques de développement durable à l’appui d’Action 21 et

de la Convention de Rio.

L’ICLEI mène une double campagne de mobilisation auprès des villes du monde entier : l'une sur

les Agendas 21 locaux, l'autre sur les questions d'effet de serre. Une campagne a été engagée en

2006 sur le thème « les villes pour la protection du climat".

Cette action, menée au niveau mondiale, regroupe 270 collectivités locales représentant près de

5% des émissions totales de CO2. L'objectif était de faire inclure les préoccupations liées au

changement climatique ainsi que les actions visant à le prévenir dans les Agendas 21 locaux. Ces

municipalités ont ainsi été invitées à poursuivre une politique intégrée (transport, industrie,

infrastructures et bâtiment en particulier) à la fois économe en énergie mais aussi en

financements, ainsi que créatrice d'emplois

2. Energies Cités : est une association de responsables des politiques de développement durable

et d'énergies nouvelles qui regroupent environ 1000 villes européennes. Créée en 1990, Energie

Cités est coordonnée par les bureaux de Bruxelles en Belgique et de Besançon en France.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 53

o Energie Cités a un rôle de formation de ses adhérents et d'amélioration de leurs

compétences en matière d'énergie durable. C'est la mutualisation des savoir-faire qui

est la clé de cette activité d'Energie Cités

o Energie Cités représente les autorités locales et municipales auprès des autorités

européennes. C'est un rôle de lobbying et de conseil au législateur qui est effectué

par l'association.

o Energie Cités promeut les échanges de compétence en matière d'énergie durable

entre les villes européennes. L'association soutient les échanges sur les thèmes

l'intéressant.

5) Les Oasis : Un patrimoine commun au monde arabe et un territoire pertinent

pour une alliance inter-pays autour du changement climatique

Patrimoine commun au monde arabe, les oasis représentent une source extraordinaire et actuelle de

réflexion et d’enseignement pour toutes les aires arides et en voie de désertification et leur

population. La capacité de gérer les ressources en équilibre avec l’écosystème, les dynamiques de

persistance ou de dégradation, les défis que les oasis affrontent aujourd’hui comme point le plus

avancé de la communauté humaine dans les aires les plus hostiles de la planète, constituent un

patrimoine d’expériences et de techniques dont les possibilités de diffusion et d’utilisation sont

énormes.

Or, le changement climatique provoque une accélération de la fragilité de cet écosystème, des

risques d’irréversibilité et une plus grande vulnérabilité : des effets de la désertification avec la

dégradation, et puis la perte et enfin l’abandon d’oasis entiers, dont le rôle social, économique et

écologique majeur pour la région, barrière végétale et microclimatique naturelle contre l’avancée du

désert.

D’où l’importance d’un réseau d’échange entre les différents pays arabes autour d’une approche

territoriale de lutte contre le changement climatique dans les Oasis. Notamment en tirant des

enseignements des expériences menées depuis quelques années dans certains pays comme le Maroc

et l’Algérie avec l’appui du PNUD.

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CONCLUSION GENERALE

Réussir la lutte contre le changement climatique nécessite l’implication et la mise en mouvement de tous les acteurs ; de la plus petite collectivité aux diverses instances de l’Etat, des différents services administratifs à chaque acteur social ou associatif, de chaque entreprise à chaque citoyen. La lutte contre le changement climatique doit émerger d’un processus collectif orchestré au niveau local.

En effet, la gestion des risques climatiques est une composante essentielle au sein des stratégies aussi bien globales que sectorielles. Elle constitue à ce titre une partie intégrante des politiques nationales et territoriales et devrait impliquer ainsi un dynamisme identique dans l’ensemble des pays de la région du monde arabe. Par ailleurs, il est nécessaire d’avoir une coordination efficace entre les institutions, un cadre juridique et des réglementations environnementales claires et actualisés et d’intégrer la problématique du changement climatique dans les processus de planification et politiques de développement, du niveau local au niveau national. Pour assurer la réussite d’une approche territoriale du changement climatique, les pays arabes doivent également améliorer la circulation et la disponibilité de l'information sur leurs efforts face au changement climatique. Observer l’évolution des sources d’émissions de GES et du réchauffement climatique au niveau des

territoires est donc nécessaire à la mise en place de plans d’actions appropriés et efficaces. Le bilan

carbone, en tant qu’outil de diagnostic territorial pourrait être généralisé dans l’ensemble des

territoires qui souhaiteraient s’engager dans une telle dynamique.

Néanmoins, ces observations ne peuvent être cohérentes et pertinentes qu’avec la mise en place de

synergies entre les territoires, d’un effort de gouvernance avec une meilleure définition du cadre de

responsabilité des différents acteurs concernés et une prise en compte des dimensions

intersectorielles.

Parallèlement à stratégies globales tels que les plans climats territoriaux, la plupart des pays arabes,

devraient adopter des politiques de développement durable dans les différents domaines tels que le

transport, par la construction de nouveaux systèmes de transport public pour améliorer l'efficacité

énergétique et réduire les émissions de véhicules. Le concept de «bâtiment vert» devrait également

être encouragé.

De manière générale, une approche territoriale de lutte contre le changement climatique devrait

suivre les principes suivants :

- Anticipation, planification : le territoire de demain se prépare aujourd’hui. Il est urgent de

mettre en œuvre des schémas directeurs / plans sectoriels sur l’énergie, l’urbanisme, les

déplacements, la biodiversité, les inondations, etc mais aussi des stratégies plus globales et

intégrées tels que les Plans Climats Territoriaux.

- Transversalité : Il est nécessaire aujourd’hui d’améliorer les collaborations et favoriser les

synergies entre les acteurs du territoire concernés.

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 55

- Cohérence : permettre un développement d’outils nouveaux de mise en cohérence des

politiques sectorielles (Schéma de cohérence territoriale, Agenda 21 local).

- Bonne gouvernance : La relation entre les collectivités et les services déconcentrés de l’Etat

doit être clarifiée. Il faudrait accroitre la participation de la société civile, donner plus de

poids à l’échelon local – politiques de proximité et institutionnaliser les processus de

consultation ou de co-construction.

- Volonté politique : Il est impératif d’encourager la qualité d’audace, de vision et de courage

chez les autorités locales et communautaires.

- Concepts : Revisiter et expliciter les concepts qui recouvrent des réalités différentes et

impliquent des choix urbains différents en lien ave le changement climatique.

Exemple : Transports; déplacement; mobilité; accessibilité.

- Echanges : Promouvoir les échanges intra pays dans les territoires et inter pays entre les

territoires des pays Arabes dans le domaine du changement climatique et de manière plus

générale autour des politiques territoriales de développement durable.

Exemples : * Vers une alliance des territoires arabes autour des oasis.

* Réseau des territoires / villes arabes sur le changement climatique

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Approche locale et territoriale du CC dans le monde arabe Page 56

BIBLIOGRAPHIE

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- Environnement Human report 2009

- OSS octobre 2007 : Cartographie institutionnelle de l’adaptation en Afrique du Nord

- Synthèse de la conférence nationale : les changements climatiques au Maroc : défis et

opportunités –Rabat, 11-12 février 2009

- Rapport mondial sur le développement humain 2009

- Plan d’action du programme de pays (CPAP) Royaume du Maroc 2007-2011

- Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds

des Nations Unies pour la population - Projet de descriptif de programme de pays pour l’Algérie

(2007-2011)

- Remarks by Mr. James W. Rawley UNDP Resident Representative in the Arab Republic of Egypt

- on the occasion of “Climate Change Impacts in the Arab Region: Sea Level Rise, Coastal Erosion

and Human Development 20 September 2010

- Egypt Country Office Statement of Mr. Mounir Tabet, UNDP Country Director Launch of the

Second National Communication Report25 May 2010

- GEF-SGP website Jordanie

- Joint Programme Document: Jordanie

- Country Programme Action Plan (2010-2014) between the Government of Lebanon and the

UNDP in Lebanon (decembre 2009

- Liban: Energie & Environnemental evaluation report 2008

- Draft country programme document for the Lybian Arab Jamahiriya (2011-2014) juillet 2010

(DP/DCP/LBY/2)

- PNUD website: arab states

- Les notes d’analyse du CIHEAM n° 56 – mars 2010: impacts des changements climatiques sur l’agriculture au Maroc et en Tunisie et priorités d’adaptation

- Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France – rapport de la deuxième phase – Septembre 2009

- PNUD en Action 2010 - Plan stratégique 2009- 2013 des Emirats Arabes Unis – février 2009 - BRIEF REPORT ON THE NINTH DEVELOPMENT PLAN 1431/32-1435/36 (2010-2014) – Arabie

Saoudite - Human Development achievements of the kingdom of Barhain (2000-2009) – février 2010 - Tackling climate change in Iraq – 2009 - UNFCCC – mars 2010 NAPA project (National Adaptation Programme of Action) - AFED report 2009

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ANNEXES

Tableau 1 : Evolution des émissions de CO2 (metric T) par habitant – comparatif Monde/pays arabes/ EU et Asie

Source : Worldbank, indicators 2010

Algeria

Bahrain

Egypt, Arab Rep.Iraq Jordan

Kuwait

Lebanon

Libya

Morocco

Oman

Qatar

Saudi Arabia

Syrian Arab RepublicTunisia

United Arab Emirates

Yemen, Rep.-

10

20

30

40

50

60

CO2 emissions (metric tons per capita)

Tableau 2 : Emission de CO2 par habitant, dans les Pays Arabes 2007

Source : Worldbank (2010), world bank indicators

Algeria

Bahrain

Egypt

Iraq

Jordan

Kuwait

Lebanon

Libya MoroccoOmanQatar

Saudi Arabia

Syrian

Tunisia

United Arab Emirates

Yemen-

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

450 000

CO2 emissions (kt)

Tableau 3 : Emissions de CO2 (kt) dans les Pays Arabes, 2007

Source : Worldbank (2010), world bank indicators

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10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Electricity production from coal sources (% of total) Electricity production from hydroelectric sources (% of total)

Electricity production from natural gas sources (% of total) Electricity production from nuclear sources (% of total)

Electricity production from oil sources (% of total)

Tableau 4: Production d’électricité par source d’énergie, dans les Pays Arabes, 2007

Source : Worldbank (2010)

Country Name 2000 2007 % de variation

Algeria 27030 36863 36%

Bahrain 5865 8774 50%

Egypt, Arab Rep. 45173 67246 49%

Iraq 25379 33086 30%

Jordan 4929 7201 46%

Kuwait 20027 25200 26%

Lebanon 4929 3993 -19%

Libya 16575 17823 8%

Morocco 10238 14361 40%

Oman 8700 15479 78%

Qatar 11464 22187 94%

Saudi Arabia 104877 150326 43%

Syrian Arab Republic 17425 19639 13%

Tunisia 7306 8837 21%

United Arab Emirates 33693 51636 53%

Yemen, Rep. 4740 7212 52% Tableau 5: Utilisation d’énergie entre 2000 et 2007

Source : Worldbank (2010), worldbank indicators

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0102030405060708090

100

Annual freshwater withdrawals, agriculture (% of total freshwater withdrawal)

Annual freshwater withdrawals, domestic (% of total freshwater withdrawal)

Annual freshwater withdrawals, industry (% of total freshwater withdrawal)

Tableau 7: Prélèvement des eaux par secteur d’activité dans les pays arabes, 2007

Source: Worldbank, 2010

0

200

400

600

800

1000

1200

Renewable internal freshwater resources per capita (cubic meters) 2008

Renewable internal freshwater resources per capita (cubic meters) 2008

Tableau 8: Ressources en eau disponible par habitant, 2008

Source : Worldbank, indicators, 2010

Stress hydrique critique

(plus de 10 000 personnes par

millions de mètres cubes)

Stress Hydrique grave

(entre 5 000 et 10 000 personnes

par millions de mètres cubes)

Stress hydrique important

(entre 2 500 et 5 000 personnes

par millions de mètres cubes)

Stress hydrique léger

(moins de 2 500 personnes par

millions de mètres cubes)

Koweit Bahrain Jordanie Egypte

Emirats Arabes Unis Irak Arabie Saoudite Liban

Qatar Oman

Yémen Syria Tableau 9: Niveau de pénurie d’eau dans les Pays Arabes, 2006

Source: UN-ESCWA 2007.