• Haine envers les juifs, qui amène à les rejeter et à les persécuter.

• L’exécrable détestation des juifs fut active dès l’Antiquité puisau Moyen Âge et jusqu’au siècle des Lumières. Mais elle a connuau XIXe siècle les écrits de « théoriciens » dont s’inspireront les nazis, comme ceux de l’Anglais Houston Stewart Chamberlain (1855-1927). Le mot antisémitisme, dans son acception actuelle, est attribué à un pamphlétaire allemand hostile aux juifs (il auraitpu être français…), Wilhelm Marr (1879). Mais il est inadapté – les Arabes, par exemple, sont également sémites, au même titre que les Palestiniens. Les prétendus critères raciaux ne tiennent pas non plus. Les juifs viennent de tous les horizons humains, depuisl’Inde et l’Éthiopie jusqu’à la Russie, avec toutes les caractéristiques physiques qu’impliquent ces origines. Il n’existedonc pas de « race juive », mais une seule race humaine avec sesvariétés. Il n’existe pas non plus de peuple juif (on ne parle pas de peuple chrétien ou musulman), mais un État, Erets Israël (« terred’Israël »), où résident les Israéliens (80 % sont juifs), et des juifsde la diaspora, vivant au sein de pays dont ils sont des citoyens àpart entière. Au mot « antisémitisme » peuvent donc êtresubstitués des termes tels que antijudaïsme, antijuif oujudéophobie. Cependant, la phobie étant une crainte, ce dernier mot est incorrect. La notion de haine est plutôt traduite par le préfixe « miso », ce qui pourrait donner « misojuif » par exemple.

Antisémitisme

• Dans la seconde moitié du XIXe siècle marquée par la montée des nationalismes (qui conduira à la Première Guerre mondiale), ghettos, pogroms et autres exactions contre les juifs (particulièrement dans les années 1880) ont fait naître un fort sentiment d’identitéreligieuse et, au-delà, de reconnaissance nationale de la part d’Européens juifs qui, pourtant citoyens à part entière, se voyaient trop souvent rejetés et brimés par leurpropre pays. Le sionisme est issu directement de cette prise de conscience.

• De tout temps, et comme le montre la Bible et les autres écrits sacrés du judaïsme, le monde juif, la diaspora en particulier, a été marqué par la notion d’exil mais aussi d’un retour en « terre d’Israël » (Erets Israël). C’est ce qui a fait sa faiblesse mais aussi sa force, et ce en dépit des catastrophes qui s’abattirent sur Israël et sa religion. Le sionisme, mot apparu en 1890 et issu de Sion, nom d’une colline de Jérusalem, de la ville elle-même et par extension du pays, possède également cette dimension historique et religieuse. Il revient à Theodor Herzl (1860-1904), avocat en poste à Paris et journaliste pour quotidienviennois – et qui fut choqué en assistant à la dégradation militaire du capitaine Dreyfus le 5 janvier 1895 –, d’avoir conféré au sionisme la dimension d’une véritable force politique et de lui avoir donné son poids diplomatique. Mais le sionisme, sans s’appeler ainsi, avaitdéjà pris corps dans l’esprit de nationalistes juifs, la plupart rabbins, à partir des années 1850.

• Le premier congrès sioniste à Bâle (Suisse), en août 1897, proclama la revendication d’un tel État, et trouva un écho le 2 novembre 1917 avec la déclaration Balfour : ceministre britannique des Affaires étrangères assurait aux juifs l’établissement d’un foyer en Palestine sous domination britannique après la victoire de 1918.

• Il a fallu que le monde découvre les atrocités de la Shoah pour donner aux juifs (non sans mal) une partie de la terre de l’antique Israël où, pourtant, des juifs étaient déjà « montés » (aliya) depuis 1881, mais d’où des Palestiniens furent délogés. Le 14 mai1948 signe la fondation d’un État juif en Palestine, la Terre sainte du judaïsme, la terrepromise par Dieu à Abraham et à ses descendants.

Sionisme

La confusion

Quelques articles

• Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Antisémitisme et antisionisme :

une confusion malsaine qu’il faut dissiper, Le Nouvel Observateur 25-09-2012.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/632264-antisemitisme-et-antisionisme-une-confusion-malsaine-qu-il-faut-

dissiper.html

• Éléanor Douet, Antisémitisme et antisionisme : deux notions bien distinctes, RTL 18/02/2019. https://www.rtl.fr/actu/debats-

societe/antisemitisme-antisionisme-deux-notions-bien-distinctes-7796975928

• Anne Bernas, Antisémitisme et antisionisme, une équivalence contestée, RFI 02-07-2019. http://www.rfi.fr/france/20190701-

antisemitisme-antisionisme-equivalence-contestee

6 millions de juifs vivant en Israël et dans les Territoires

occupés. Presque 9 millions de juifs n’y habitent pas.

ManipulationRadicalisation

Le dialogueLa coexistence