ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CONTRIBUTION … · Les principaux facteurs de production sont le travail,...

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1 REPUBLIQUE DU BENIN Fraternité – Justice – Travail MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION MEMOIRE POUR L’OBTENTION DE LA MAITRISE EN SCIENCES ECONOMIQUES OPTION : ECONOMIE THEME ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CONTRIBUTION DES PRODUITS FORESTIERS A LA FORMATION DES REVENUS DES MENAGES AGRICOLES CAS DE LA COMMUNE DE SAVE REALISE ET SOUTENU PAR Rafoiu CHALLA SOUS LA DIRECTION Du Dr. Gauthier BIAOU Année Académique : 2008-2009

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1

REPUBLIQUE DU BENIN

Fraternité – Justice – Travail

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DE LA MAITRISE EN SCIENCES ECONOMIQUES

OPTION : ECONOMIE

THEME

ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CONTRIBUTION DES PRODUITS FORESTIERS A LA FORMATION DES REVENUS

DES MENAGES AGRICOLES

CAS DE LA COMMUNE DE SAVE

REALISE ET SOUTENU PAR

Rafoiu CHALLA

SOUS LA DIRECTION Du Dr.

Gauthier BIAOU

Année Académique : 2008-2009

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REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, nous tenons à adresser nos sincères remerciements à :

� Notre directeur de mémoire, le Professeur Gauthier BIAOU qui a

accepté avec spontanéité et désintéressement de suivre et de diriger ce mémoire

malgré ses multiples occupations. Nous manquons d’expressions pour vous

exprimer notre gratitude

� Le Président et les Membres du jury pour avoir accepté de juger notre

travail. Nous sommes persuadés que vos remarques, critiques et suggestions

constitueront un apport de qualité.

� Tout le corps professoral de la FASEG pour la qualité de la formation

reçue lors de nos années d’étude.

� Monsieur André BIAOU OKOUNLOLA, coordonnateur PPMA-B

pour ses conseils et son soutien.

� Monsieur Pierre YAI qui a mis à notre disposition son

microordinateur. Trouvez ici l’expression de notre sincère reconnaissance.

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DEDICACE

De tout coeur je dédie ce mémoire à :

� Mon feu père Radji CHALLA qui n’a malheureusement pas vu le

fruit de ces labeurs de longues dates, ce mémoire est l’aboutissement de ton

soutien et de ton amour.

� Mes mères Moribath ODJO et Lamatou Yèba YAI qui m’ont

toujours soutenu dans mes moments.

� Mon cher frère Emmanuel CHALLA pour son amour et son soutien

sans faille, reçoit ici l’expression de ma sincère gratitude.

� Mes frères et soeurs Colette, Rose, Amélie, Léonard, Anselme,

Evélyne, Affoussath, Sidicath et Safiou CHALLA, qui sont dans l’attente de

jours meilleurs, ce mémoire est un pas vers le soulagement.

� Mes oncles Soumanou, Sikirou, Lamidi et Saidou ODJO pour leur

amour et soutien sans faille ; trouvez ici l’expression de ma sincère

reconnaissance.

� Mon ami Folahan LATOUNDJI pour son soutien moral ; tu es

vraiment «une véritable aide qui fortifie» aussi bien en temps favorable que dans

les moments difficiles

Rafiou CHALLA.

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LISTE DES ABREVIATIONS

CERPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole

CIRAD : Centre International de Recherches Agronomiques et de

Développement

ER : Elasticité Revenu

FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

MCO : Moindres Carrées Ordinaires

MDR : Ministère du Développement Rural

NLTPS: National Long Term Prospective Studies

ONASA : Office National pour l’Appui à la Sécurité Alimentaire

PED : Pays en Voie de Développement

PF : Produits Forestiers

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PIB : Produits Intérieurs Bruts

PILSA : Projet d’Intervention Locale pour la Sécurité Alimentaire

RN : Ressources Naturelles

RNIE : Route Nationale Inter-Etat

UB : Unité Budgétaire

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SOMMAIRE

INTRODUCTION …………………………………………………………. 3

CHAPITRE I : Problématique, Objectifs et revue de littérature…………….. 5

SECTION 1 : Problématique, Objectifs, hypothèses de recherche………… 5

PARAGRAPHE 1 : Problématique………………………………………… 5

PARAGRAPHE II : Objectifs et hypothèses de recherche………………… 11

SECTION 2 : Revue de littérature ………………………………………... 11

PARAGRAPHE1 : Clarification de quelques concepts……………………. 12

PARAGRAPHE 2 : Etudes antérieures………………………………….. 16

CHAPITRE II : Présentation du milieu d’étude et méthodologie de recherche 29

SECTION 1 : Présentation du milieu d’étude.................................................... 29

PARAGRAPHE 1 : Généralité sur la commune de Savè ……………………. 29

PARAGRAPHE 2 : Choix de la zone d’étude ……………………………… 30

SECTION 2 : Méthodologie …………………………………………………. 31

PARAGRAPHE 1 : Données collectés, échantillonnage et outils de collecte

des données …………………………………………………………………..

31

PARAGRAPHE 2 : Méthodes de traitement et d’analyse des données………. 33

CHAPITRE III: Présentation, analyse des résultats, validation des hypothèses

et suggestions………………………………………………………………

36

Section1 : Présentation des résultats………………………………………… 36

PARAGRAPHE 1 : Les produits……………………………………………. 36

PARAGRAPHE 2 : Recensement des produits et marché de commercialisation …………………………………………………………….

40

SECTION 2 : Analyse des résultats, validations des hypothèses et suggestion 41

PARAGRAPHE 1 : Analyse des résultats ………………………………. 41

PARAGRAPHE2 : Validation des hypothèses et suggestion 48

CONCLUSION ………………………………………………………… 53

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………… 55

ANNEXE…………………………………………………….. 59

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INTRODUCTION

L’abondance ou la rareté des Ressources Naturelles (RN) détermine la

dynamique du développement d’un milieu lorsque ces ressources font l’objet

d’une protection et d’une utilisation rationnelle. Le rôle que joue la foresterie

dans la sécurité alimentaire doit figurer à sa juste place dans la perspective

d’ensemble. Les forêts ne sont qu’un élément parmi d’autres dans le complexe

de la vie rurale, tandis que la sécurité alimentaire dépend de toute une série de

facteurs de la forêt et des activités forestières. En effet créer des occasions de

revenu durable pour les plus pauvres est le souci majeur de la plupart des Pays

en Développement (PED), qui s’efforcent de donner une impulsion à leur

situation économique et sociale. Aussi, les sources de revenu sont-t-elles

multiple car dépendant de facteurs de production. Les principaux facteurs de

production sont le travail, le capital puis les ressources forestières qui entrent

dans la formation du revenu monétaire des populations rurales. Les produits

forestiers constituent une source d’emploi et de revenu pour les ménages

agricoles. Aussi, y tirent-ils l’essentiel de leur subsistance afin d’assurer leur

sécurité alimentaire. En outre la contribution des ressources forestières à

l’amélioration de la fertilité des sols, condition sine qua non de toute agriculture,

n’est pas à négliger.

Le Bénin tout comme la plupart des Pays en voie de Développement dont

l’économie est à dominance agricole tire une grande partie de son revenu

national du secteur agricole. Une croissance agricole continue est donc une

nécessité et non un choix pour ces pays. Néanmoins, cette croissance doit se

réaliser sur une base durable pour ne pas compromettre l’avenir des générations

futures, et elle doit être équitable si l’on veut qu’elle contribue à la réduction de

la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Pourtant la croissance démographique,

les mauvais résultats de l’agriculture et le manque de considération pour les

ressources naturelles comme bien économique ont aggravé la pauvreté et la

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faim, induisant les paysans à étendre les cultures à des zones moins propices

souvent fragiles du point de vue écologique comme les forêts. Alors que ces

forêts peuvent servir de socle de relance pour les économies des pays en voie de

développement vue l’importance des revenus que ces pays tirent de

l’exploitation des produits forestiers.

Le présent mémoire, intitulé « analyse économique de la contribution des

produits forestiers à la formation des revenus des ménages agricoles : cas de la

commune de Savè » répond à cette préoccupation. En effet, elle contribuera à

révéler le rôle économique et financier des produits forestiers dans la formation

des revenus des ménages agricoles et à l’analyse des déterminants susceptibles

d’influencer les revenus des ménages agricoles.

Le premier chapitre de ce mémoire présentera le cadre théorique dans

lequel s’insère la recherche, le second les caractéristiques socio-économiques de

la zone d’étude, le troisième les résultats obtenus de l’analyse et le dernier sera

consacré aux suggestions, conclusions et recommandations qui se dégagent de

cette analyse.

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET REVUE DE

LITTERATURE

SECTION 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE

RECHERCHE

PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE

Depuis la littérature économique d’inspiration physiocrate (XVIIIème

siècle), les ressources de la terre sont traitées comme un facteur aux

caractéristiques spécifiques qui règle la façon dont se développent les sociétés à

dominance agricole. La possession de Ressources Naturelles (RN) abondantes

constitue en principe un atout pour le développement économique d’un pays.

En effet, l’état des ressources d’un pays n’est pas immuable, mais change avec

les possibilités d’exploitation qu’offrent la science et la technologie, les

ressources financières et humaines dont dispose le pays (NLTPS, 2000).

Par ailleurs, depuis Malthus (1798), cité par Mayer (1996), nombre

pénurie de d’économistes ont conçu la croissance comme fondamentalement

limitée par la produits alimentaires, la rareté des matières premières nécessaires

à l’industrie et plus récemment encore par l’épuisement des ressources

écologiques de la planète. Les ressources naturelles qu’elles soient

renouvelables ou non, méritent d’être utilisées avec soins. Ainsi le recours à la

rationalité instrumentale ou procédurale est nécessaire dans le souci d’un

développement durable. L’activité économique naît de la tension entre les

besoins des hommes et la gestion comme la transformation des RN. Dès lors, les

relations entre la sphère économique et la sphère naturelle ou environnementale

deviennent étroites et parfois conflictuelles (Barde, 1991). Ainsi, la conférence

de Stokholm (1972) attire l’attention sur l’importance que revêtent les arbres et

les forêts pour les populations paysannes et le développement rural et sur le

manque de considération quant à ces nombreux liens et activités communes dans

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les politiques et programmes existants (FAO, 1996). En microéconomie,

l’apport des produits forestiers est d’une valeur considérable puisqu’ils

procurent des avantages sociaux aux ménages.

En général, les ruraux récoltent, transforment et commercialisent toute

une série de produits forestiers afin d’en tirer un revenu. Aussi, les forêts

participent indirectement à la sécurité alimentaire des ménages, en générant des

emplois et des revenus basés sur la vente et l’échange des produits forestiers

collectés et transformés comme le bois de feu, les bambous, etc. (FAO, 1991).

En effet, les prix payés aux agriculteurs et la quantité des produits vendus

déterminent avant tout leur revenu monétaire. De même les prix influent

fortement sur la production agricole parce que la majorité des cultivateurs, y

compris dans les pays très pauvres, souhaitent élever leurs revenus (Gillis et al

1998).

Comme les activités de cueillette en forêts, les entreprises de

transformation fonctionnent à temps partiel ou de façon saisonnière. Elles

dépendent aussi, de la disponibilité des produits forestiers et du caractère

cyclique du revenu agricole vu que le marché local des produits transformés est

fonction du pouvoir d’achat des ruraux. En outre, les produits forestiers offrent

aux ménages la sécurité financière et permettent d’alimenter la trésorerie autant

que nécessaire en maintenant un cash-flow positif (FAO, 1993). La saisonnalité

de l’agriculture crée toujours des chutes de trésorerie entraînant une

thésaurisation ou un endettement dont les effets économiques sont limitant

(CIRAD, 1999). Le ramassage des produits forestiers en vu de la vente est une

activité économique importante pour de très nombreux ruraux. Une multitude de

produits sont collectés en vue du marché local, des marchés urbains et dans

certains cas des marchés d’exportation (FAO, 1991). Par exemple 500 à 15.000

tonnes d’amande de karité ont été exportées en 1994 au Bénin. Les produits

varient d’une région à une autre en fonction des marchés, des traditions locales,

des autres possibilités d’emplois et du type de ressources forestières disponibles

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dans le territoire. Ces activités ont toutefois un certain nombre de

caractéristiques importantes en commun :

� Elles sont de petite envergure et sont souvent de caractère familial,

� Elles sont accessibles aux plus pauvres de la société ;

� Elles sont à forte intensité de main-d’œuvre,

� Elles exigent peu d’apports en capital ;

� Elles procurent des bénéfices directs à l’économie locale (FAO, 1993)

Dans une perspective de croissance soutenue, l’exploitation des ressources

forestières doit être un objectif fondamental de la politique macro-économique,

en particulier la politique agricole et forestière pour les PED dont l’économie est

à dominance agricole.

Au plan macro-économique l’emploi et le revenu des ruraux sont liés à la

forêt. Dans certains pays les femmes figurent en bonne place parmi les

propriétaires et les employés, des entreprises basées sur la forêt. A la Jamaïque

par exemple 32 % de ces entreprises sont la propriété des femmes et la main-

d’œuvre féminine compte pour 30% du totale (FAO, 1993 op cit). Ce secteur

mérite donc une attention particulière de la part des autorités du Bénin. De

même, le secteur forestier contribue pour 2,8% au PIB (Audit institutionnel

réalisé en 1999). Ce chiffre ne prend par en compte les produits de sciage et

l’importance de la foresterie dans l’économie rurale. En outre l’exploitation des

ressources forestières à travers l’agriculture, l’élevage et autres activités permet

la réalisation de l’équilibre général sur les plans : Alimentaire, des finances

publiques, de la balance commerciale, de l’emploi et du revenu, etc.

Tous ces aspects socio-économiques méritent des considérations

particulières dans la gestion des forêts. Cette dernière ne doit donc plus être

l’affaire des seuls spécialistes de l’écologie, mais aussi prendre en compte les

réalités socio économiques des diverses modalités de mise en valeur de ces

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forêts (Buttoud, 1989). Par ailleurs, la demande de produits tropicaux est

fonction de l’effectif, et des revenus de la population consommatrice, des prix

relatifs, des restrictions commerciales quantitatives et des préférences des

consommateurs (Lutz et al 2000). Les prix élevés et la forte demande des

produits agricoles peuvent favoriser le défrichage des forêts pour la production

de ces denrées. Comme l’illustre la filière « hamburger » en Amérique Centrale

pour les programmes d’exportations de fourrage de manioc en Thaïlande (Gillis

et al 1998).

Des prix inappropriés des produits forestiers peuvent être le fait des

facteurs externes qui faussent le prix du marché par rapport à leurs valeurs

sociales correctes (Lutz et al 2000). Les prix de ces biens reflètent seulement le

coût d’opportunité de la main-d’œuvre et du capital utilisé dans leur production

et non le coût d’opportunité des ressources naturelles rares utilisées dans leur

production. Ainsi par exemple, le coût d’usage de la forêt déboisé est considéré

comme nul sans un souci aucun de la rareté et du coût d’opportunité social.

Pour que les forêts restent écologiquement stables, il est indispensable de

respecter les besoins de leurs populations riveraines. Mais malheureusement cela

n’est pas le cas ou très peu compris par les acteurs du domaine forestier, jusqu’à

une période récente. Les diverses structures étatiques et projets de gestion de

ressources forestières semblent ignorer ces aspects ou dans le meilleur des cas

en sont conscients, mais ne prennent pas en compte ce domaine dans leur

programme d’action. Pour la plupart de ces projets, la fonction de l’arbre et de la

forêt est limitée au bois. Or comme nous pouvons le constater l’essentiel des

produits forestiers tirés par les populations rurales sont des produits non ligneux

(fruits, champignons et de service, plantes médicinales, gibiers, etc.…). Il est

donc important de connaître ces produits, leurs utilisations, et l’importance que

la population locale leur accorde. Mais jusqu’à nos jours, très peu d’études ont

été réalisées au Bénin pour connaître l’importance de ces produits et leur

utilisation (in politique forestière in Bénin, volume 1, p 27 ; 1994). Comme la

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plupart de ces produits sont utilisés sur place ou commercialisés localement, ils

sont donc ignorés par les forestiers et les économistes qui ne s’intéressent

qu’aux productions pouvant fournir des revenus à l’exportation (John Ryan,

1997).

Par ailleurs l’utilisation des forêts a connu un fort accroissement ces trois

dernières décennies à cause de l’augmentation de la demande en produits

forestiers. L’exploitation des produits de la forêt est exercée de plus comme

activité secondaire dans les ménages agricoles et sa contribution aux revenus en

milieu rural est en nette augmentation (cellule macro 1999). L’importance des

relations qui existent entre le développement agricole et la forêt, les liens précis

entre les stratégies agricoles et forestières sont plus connus dans de nombreux

pays (Trouvé, 1995).

La prise en compte de l’importance économique et sociale des produits

forestiers peut être un facteur clé dans la participation active des populations à

l’aménagement de la forêt. En effet, dans les pays en voie de développement, les

revenus monétaires proviennent de la commercialisation des PF et Agricoles. De

nos jours, le développement des cultures de rente, l’accroissement

démographique, l’influence des prix agricoles et des politiques forestières

malavisées font varier les revenus d’un agent à l’autre, mais aussi d’une année à

l’autre. Il en résulte que le monde rural de Sakin se situe dans un cercle vicieux,

celui d’accroître sa production agricole et forestière pour relever son revenu

monétaire, cela au détriment des ressources naturelles. Ainsi la population se

situe entre les grands types d’organisation de la vie économique que sont

l’économie de subsistance et celle du marché. Il se pose de toute évidence un

problème, celui d’assurer la complémentarité, produits forestiers et produits

agricoles dans la dynamique de formation du revenu monétaire des ménages

agricoles. La limitation des pressions exercées sur les produits forestiers s’avère

donc indispensable.

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Ces pressions ne peuvent être limitées que si les populations venaient à

être suffisamment impliquées dans la conception et la mise en œuvre des

différents programmes de développement relatifs à la gestion des ressources

naturelles. Cette implication ne peut être possible que si les différentes couches

sociales et les dirigeants arrivent à palper les avantages économiques des

produits forestiers.

Il s’agira de répondre à deux questions fondamentales :

- Quels sont les avantages économiques des produits forestiers dans la

formation du revenu des ménages ?

- Est-ce que les femmes qui représentent plus de 50% de la population

béninoise prennent part activement à la formation du revenu provenant

des produits forestiers ?

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PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

2.1- OBJECTIFS

2.1.1- Objectif général

L’objectif général de cette étude est d’analyser la contribution des

produits forestiers à la formation des revenus des ménages agricoles.

2.1.2-Objectifs spécifiques

Objectif spécifique 1

Estimer la part des produits forestiers dans le revenu des ménages.

Objectif spécifique 2

Apprécier la participation des femmes à la formation du revenu provenant des

produits forestiers.

2.2- Les Hypothèses

Hypothèse relative à l’objectif spécifique 1

Les revenus des produits forestiers contribuent de façon significative à la

formation du revenu monétaire des ménages agricoles.

Hypothèse relative à l’objectif spécifique 2

La grande partie du revenu issu de la forêt provient des femmes.

SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE

Cette section présente les approches théoriques en rapport avec les

ressources naturelles et la formation du revenu, quelques définitions et concepts

utilisés, la formation du revenu et son importance économique et l’apport des

produits forestiers dans la sécurité alimentaire.

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PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DE QUELQUES CONCEPTS

� Revenu

Le revenu est le flux de ressources d’une personne, qui est la contrepartie

de sa participation à une activité économique de production. Le revenu peut par

exemple se présenter sous la somme de : salaire, profit ou rente.

Si l’on adopte le point de vue d’un pays tout entier, son revenu est, au

sens étymologique « se qui revient » chaque année dans ce pays, sous la forme

de produits

Le revenu national est donc égal au produit national. Si l’on reprend la

définition de Hicks, cité par Albertini et al (1999) le revenu d’une période est ce

qu’une personne ou un pays pourrait consommer pendant cette période sans

s’appauvrir. Le revenu ainsi conçu est net, c’est la part qui sert à reconstituer les

« moyens » qui ont permis de l’obtenir (autrement dit, le revenu calculer après

amortissement). Il peut évidemment être entièrement consommé, mais une partie

peut aussi être investie, c'est-à-dire être utilisée à augmenter les « moyens » qui

ont permis de l’obtenir. Ces « moyens » entrent dans la catégorie des stocks, ils

forment la richesse (de la personne ou du pays) dont le revenu est issu.

� Equilibre

C’est un concept emprunté à la physique qui désigne un état de repos d’un

corps sollicité par des forces qui se détruisent. Dans un sens figuré, il désigne la

juste combinaison des forces, d’éléments, ou encore une pondération de choses

diverses ou opposées empêchant la prépondérance d’un facteur, d’un élément,

ou d’un individu sur un autre. Par ailleurs, on observe des équilibres du

consommateur et du producteur; puis on parle d’équilibre sur un marché si à un

moment donné on retrouve l’égalité entre l’offre et la demande de biens et

services.

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� Ressources naturelles

On appelle RN, diverses ressources minérale ou biologique nécessaires à

la vie de l’homme et partant à l’ensemble des activités économiques propres à la

civilisation industrielle. Les RN peuvent être subdivisées en deux groupes

distincts :

- les ressources non renouvelables ; elles sont constituées par les matières

premières : minéraux, métaux, métalloïdes minéraux d’usage varié,

combustibles, fossiles, etc.

- les ressources renouvelables peuvent être exploitées sans épuisement car elles

se renouvellent en permanence à condition que le taux d’épuisement soit

inférieur au rythme de reproduction (Ramade, 1993).

� Environnement

Le terme milieu désigne habituellement les ressources physique et

naturelle de la terre. Lorsqu’on parle d’environnement, on entend non seulement

toutes les RN (terre, eau, air et l’ensemble des organismes qui y vivent) mais

également les relations établies entre les hommes à l’occasion de l’utilisation de

ces ressources.

L’homme est le seul animal qui ait le pouvoir de modifier l’environnement pour

le meilleur et pour le pire (FAO, 1971).

� Ménage

Un ménage est constitué par les époux, les enfants non mariés et des

personnes à charge. Il représente une unité de production et de consommation,

lesquelles peuvent se subdiviser en des sous-unités ; il représente une unité

d’application et comporte autant d’unité budgétaire que de sous-unités de

consommation ou de cuisine (Quenum, 1995).

Unités budgétaires (UB) : nous considérons comme unité budgétaire toute

sous-unité économique du ménage, constituée d’une ou de plusieurs personnes

qui gère (nt) une certaine masse de fonds personnellement ou sous l’autorité

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dominante d’un individu repéré comme chef d’UB. Un chef d’ UB peut être un

homme ou une femme, grande ou petite. Dans les ménages étudiés, les UB sont

constituées par le chef de ménage et le groupe que forment chaque épouse avec

ses enfants.

� Forêt

Elle désigne un ensemble de types d’écosystèmes dont le rôle est

primordial pour l’ensemble de la biosphère terrestre. Les forêts se définissent

comme des écosystèmes dont la couverture végétale dominante est constituée

par des arbres (Ramade, 1993).

� Produits forestiers

Selon Okafor et al (1994), les produits forestiers constituent l’ensemble

des produits que l’on retrouve dans la forêt. D’une façon générale un « produit

forestier non ligneux » est toute substance biologique (autre que le bois d’œuvre

et d’industrie et ses produits : Copeaux, sciages, panneaux et pâtes) susceptibles

d’être extraite d’écosystèmes naturels ou de plantations aménagées, etc, utilisée

à des fins domestiques ou commerciales ou dotée d’une signification sociale,

religieuse, ou culturelle spécifique (FAO, 1991). Il s’agit donc des plantes

utilisées comme aliments, fourrage, combustible, médicament, fibre textile ou

produit biochimique, ainsi que les animaux, tels que oiseaux, mammifères,

reptiles, poissons, insectes, etc., dont on utilise la chair, la peau, la fourrure ou

les plumes.

En effet, sous le terme fruitier forestier on regroupe tous les arbres et

arbustes de la brousse qui fournissent de multiples produits utilisés dans

l’alimentation traditionnelle. Les apports nutritifs de ces arbres sont très

importants pour l’économie domestique. Par ailleurs, l’arboriculture à sa part

dans des systèmes de productions agricoles très divers. Elle a tendance à prendre

une place dominante lorsque les ressources en capital et les ressources physiques

18

sont limitées (FAO, 1996). Dans ces conditions l’architecture jouera dans le

système de production un ou plusieurs rôle (s) qui se recoupent comme :

− maintenir la productivité des terres quand le capital fait défaut ;

− utiliser les sols de façon productive quand le capital et la main d’œuvre

sont rares ;

− Accroître les possibilités de génération de revenu dérivant de l’utilisation

des ressources de l’exploitation quand la superficie et la productivité

tombent au dessous du seuil auquel les besoins alimentaires essentiels du

ménage peuvent être satisfaits par la production vivrière sur

l’exploitation ;

− Renforcer la maîtrise des risques en diversifiant les productions, en étalant

mieux sur l’année les apports, en réduisant les risques de mauvaise récolte

due à la sècheresse, et en constituant des réserves qui représentent un

capital ou permettent d’investir.

� Les approches théoriques

Depuis les physiocrates (XVIIIème siècle) la terre est la « mère ressource »

et l’agriculture est selon les physiocrates, le seul secteur productif. Par contre

SAY (1832) cité par Mayer (1996), avançait que « les richesses naturelles sont

inépuisables car sans cela nous ne les obtiendrons pas gratuitement. Ne pouvant

être multipliées ou épuisées elles ne sont pas l’objet des sciences

économiques ». En effet, l’économie politique a trop longtemps négligé le fait

qu’avant toute chose, l’activité la plus productive est la transformation des

ressources naturelles (Abdelmalki et Mundler, 1996).

Toutefois, au début du XIXème siècle, Malthus (1798) cité par Gillis

(1998) annonçait que « la demande de ressources naturelles se fonde sur la

croissance exponentielle de la population et des revenus, alors que l’offre de

ressource est limitée en chiffres absolus ou qu’elle ne peut connaître qu’une

progression linéaire ». L’économie analyse la façon d’allouer les ressources

rares entre les agents économiques en compétition. Cette allocation dépend non

19

seulement de la dotation en facteur à savoir des RN dans notre cas mais aussi de

l’état de la technologie utilisable pour transformer les inputs en outputs et des

objectifs de la société dans son ensemble (Faucheux et al, 1995).

PARAGRAPHE 2 : ETUDES ANTERIEURES

2.1- Conceptualisation de la famille en analyse économique

La famille est la plus vieille institution sociale qui existe. Quels que soient

les types de sociétés, la famille se distingue par les nombreuses fonctions qu’elle

exerce : sécurité émotionnelle et psychologique à travers l’amour, l’affection et

la tendresse qui unissent les membres de la famille, fonctions de socialisation et

d’éducation des enfants, de solidarité lorsqu’il s’agit de prendre en charge les

membres malades, vieux ou ayant des difficultés d’intégration sociale et

économique (chômage, exclusion, etc.) (Raja, 2004).

Les économistes se sont préoccupés de la représentation de la famille en

s’interrogeant notamment sur la conception de la famille dans les prises de

décisions. Le problème lié à la modélisation du ménage dans la théorie

économique a été traité de deux façons :

− le modèle traditionnel, reposant sur l’hypothèse de préférence

commune unique (conception unitaire) qui considère la famille comme

un décideur unique, avec une contrainte de budget commun unique;

− le modèle alternatif, plus récent qui accepte l’hypothèse de multiplicité

des décideurs et de préférences distinctes parmi les membres du

ménage.

Ce dernier modèle n’est pas conforme aux réalités de notre pays où le

ménage est en général dirigé par un chef de ménage qui est le seul à décider de

tout ce qui doit être fait. BIAOU (1995) en étudiant le système d’exploitation en

milieu rural africain, définissait le ménage comme l’ensemble des gens vivant

dans la même concession, dans la même case ou dans des cases différentes, sous

l’autorité directe d’un homme (ou d’une femme) appelé chef du ménage (CM).

20

Il ajoute que malgré la multiplicité des centres de décision (CM, épouse du CM,

enfant ayant son propre champ), la séparation des unités d’entreprise au sein du

système d’exploitation n’est pas nette à cause des multiples imbrications qui

s’observent au niveau des processus et au niveau des dépenses pour les besoins

des membres du ménage. Ainsi, nous présentons dans ce document le modèle

traditionnel (modèle unitaire) de la famille.

Le fondement théorique de la conception unitaire du ménage se trouve

dans plusieurs types de modèles : celui de la conception fusionnelle de Sen

(1983), celui du consensus de Samuelson (1956) et le modèle altruiste de Becker

(1974; 1981).

L’approche de Sen consiste à ignorer complètement les individus composant la

famille et à considérer la famille comme une unité décisionnelle à part entière.

Le terme " glued-together family " utilisé par Sen illustre l’idée selon laquelle

les membres sont " agglutinés ", " collés " ensemble pour former un tout. Par

ailleurs, Sen suppose qu’il existe une homothétie absolue des fonctions de

préférences dans la mesure où chaque membre de la famille perçoit de la même

façon les utilités (ou désutilités) perçues par chacun.

Néanmoins, cette hypothèse semble trop simplificatrice et peu réaliste

pour traiter le problème de la préférence commune.

Pour Samuelson (1956), l’hypothèse de préférence commune résulte d’un

comportement rationnel d’optimisation défini par l’existence d’un consensus

entre les membres de la famille. Plus précisément, si l’on prend le cas d’une

famille de plusieurs personnes, chacune a une fonction d’utilité individuelle qui

dépend de sa propre consommation de biens ; mais, d’un commun accord, elles

conviennent de maximiser une fonction commune de bien-être sous une

contrainte budgétaire commune regroupant les revenus des membres de la

famille. Autrement dit, la famille n’est pas sous l’emprise d’un pouvoir

dictatorial et se comporte comme si elle maximisait (en tant qu’agent unique)

une fonction commune de bien-être sociale. Dans cette perspective, l’allocation

optimale de la famille résulte de la maximisation sous la contrainte budgétaire

21

familiale d’une fonction commune (familiale) de bien-être sociale W qui, est

elle-même une fonction composée de fonctions d’utilité individuelles Ui :

W = W[U1(x1, y1),…, Un(xn, yn)] , où i = 1,…,n membres de la famille et (xi , yi)

consommation en biens.

Dans le modèle du consensus, la théorie microéconomique du

consommateur s’applique aisément au comportement familial ; néanmoins,

Samuelson ne montre pas comment la famille parvient au consensus sur la

fonction commune de bien-être.

En réponse aux limites du modèle de Samuelson (sur la manière dont le

consensus est réalisé), Becker (1974; 1981) à travers un modèle altruiste, montre

que l’on peut comprendre le fonctionnement de l’unité familiale en postulant

qu’une seule personne, le chef de famille, se comporte de façon altruiste. Le

chef de famille se soucie du bien-être des autres membres de la famille : il est

bienfaiteur, altruiste, bienveillant. Par ailleurs, Becker à travers son " théorème

de l’enfant gâté ", montre que même le comportement des bénéficiaires (les

enfants notamment) égoïstes est affecté par l’altruisme. Le théorème met en

scène des "enfants pourris" purement égoïstes mais rationnels face à un parent

altruiste unique. La présence d'un parent altruiste qui accomplit des transferts en

faveur des membres de la famille suffit pour amener les enfants égoïstes à se

comporter de façon apparemment désintéressée. Du point de vue stratégique,

l'enfant égoïste a intérêt à agir en vue de maximiser le revenu de la famille. Si

l'on prend le cas d'un membre de la famille bénéficiaire de transferts et qui ne

s'intéresse qu'à son propre bien-être, comme il tient compte de l'attitude du

bienfaiteur, il stimule l'altruisme vis-à-vis du bienfaiteur et des autres membres

en vue de maximiser le revenu de la famille, quitte à réduire son propre revenu.

A l'optimum, la répartition des ressources dans la famille est définie telle qu'elle

maximise la fonction d'utilité du parent altruiste sous la contrainte des

ressources de la famille.

D'un point de vue formalisé (Bergstrom, 1989), l'altruisme du parent

donateur s'exprime par sa fonction d'utilité contenant la préoccupation du bien-

22

être des enfants. Plus précisément, si l'on considère un parent altruiste et n

enfants égoïstes qui se préoccupent uniquement de leur consommation, c'est-à-

dire de leur propre bien-être, alors l'utilité du donateur est représentée par la

fonction d'utilité:

U = U(x0,,…,xn) où x0 est la consommation en biens du parent altruiste et xi

représente la consommation en biens du ième enfant, i = 1, …,n

Toutefois, les conclusions du théorème de Becker reposent sur un certain

nombre d'hypothèses restrictives :

− L'altruisme du "chef" est égalitariste à l'égard des enfants.

− Il n'y a pas d'autonomie des ressources individuelles, donc pas

d'autonomie relative des membres de la famille.

− Il existe une structure d'information particulière sur le comportement de

l'autre (anticipations sur le comportement de l'altruiste, des autres

membres).

− Le parent donateur n'interrompt jamais ses transferts (Hirshleifer, 1977).

Les modèles unitaires (conception fusionnelle, modèle du consensus

familial, modèle altruiste) reposant sur l'hypothèse de préférence commune et de

la mise en commun des revenus sont des modèles peu complexes dans la mesure

où d'une part ils permettent d'élaborer aisément des fonctions de demande, et

d'autre part, ils offrent l'avantage d'aborder divers problèmes concrets liés à

l'étude de comportements (offre de travail, consommation, fécondité, etc.) dans

un cadre théorique à la fois simple et cohérent. Toutefois, depuis les années 80,

les modèles de préférence commune ont été soumis à de vives critiques à la fois

théoriques et empiriques. Ce modèle est beaucoup utilisé pour les études

économiques sur les ménages en Afrique.

23

2.2- Interaction entre le système physique et le système socio-économique

Le système physique est l’ensemble des caractéristiques physiques du

terrain (conditions et qualité du sol, végétation, processus et degré d’érosion) et

de la capacité de charge (Van den Briel et al., 1994).

Quant au système socio-économique, elle regroupe les relations sociales,

les utilisations des ressources, l’économie, les institutions, le management

(Kesler, 1997). La population développe son système socio-économique en

fonction des ressources dont elle dispose. Pendant que l’environnement fournit

aux populations des biens et services, ces populations gèrent les ressources dont

elles disposent, agissent pour la conservation ou exagèrent dans l’exploitation

des ressources. Pour gérer ces ressources, une certaine organisation se met en

place et selon BIAOU (1997), le niveau d’organisation sociale d’une société

influe sur le mode d’utilisation des ressources naturelles et par conséquent sur la

vitesse à laquelle celles-ci se dégradent. Il s’établit donc une interaction entre les

systèmes physique et socio-économique du milieu.

Au sein de ces populations, il y a des connaissances importantes par

rapport à l’usage des ressources naturelles, des règles et coutumes pour contrôler

l’utilisation de ces ressources. Ces règles et coutumes sont l’expression locale

des modes d’appropriation des ressources. Elles sont flexibles et évolutives,

variables dans le temps et dans l’espace. Aussi, suivant l’utilisation faite des

ressources, les populations optent-elles pour une technique de gestion donnée.

2.3- Ménages riverains et l’utilisation des ressources forestières Haut lieu de la biodiversité, la forêt contient une ressource potentielle

particulièrement abondante que les hommes ont mise en valeur avec plus ou

moins d’intensité et d’exhaustivité selon leur dépendance et leur proximité à

l’espace forestier. Les productions primaires et secondaires des forêts peuvent

avoir une importance considérable même au niveau commercial. En effet, le

commerce de produits forestiers, bien ancré dans le secteur informel, contribue à

24

générer des ressources monétaires capables de faire vivre bon nombre de

personnes (Andrianjaka, 2001). Selon le même auteur, le revenu moyen généré

annuellement par ménage riverain de la forêt d’Ambohitantely (Madagascar) est

estimé à 876500 Fmg et représente 24% du revenu total moyen par ménage.

Une étude conduite par l'Indian Institute of Forest Management en 1996, donne

une idée du mode de ramassage des PFNL et de leur contribution à l'économie

de trois tribus (Kondhs, Mundas et Saoras) dans l'Orissa. Il a été observé qu'une

famille tribale moyenne tire environ la moitié (50%) de ses revenus annuels des

forêts, 18% de l'agriculture, 18% d'autres sources d'emploi et 13% de l'élevage.

Environ un tiers des produits cueillis dans la forêt sont échangés selon Prasad

(1998).

Ainsi, bon nombre de ménages ruraux en Afrique continuent de tirer une

partie de leur revenu des activités liées aux produits forestiers. Mais le problème

que posent en substance l’appropriation et le processus de décision en matière de

ressources renouvelables est celui de l’équité et de l’égalité (RCFA, 1992).

2.4- Les produits de la forêt dans la sécurité alimentaire

Dans certaines communautés, les produits de la forêt qui répondent à la

plupart des besoins nutritionnels forment la base de l’alimentation. Ce cas fait

toutefois exception, et ne se rencontre guère que dans certains groupes isolés

vivant de chasse et de cueillette qui subsistent encore dans les grandes zones

forestières. Pour la très grande majorité des gens, les produits de la forêt servent

de complément, ils ajoutent de la variété aux régimes alimentaires, rendent plus

appétissant les aliments de base, et apportent des vitamines et des sels minéraux

indispensables. Même si les quantités brutes ne sont plus grandes au regard de

celles des aliments de base, les produits visés sont souvent des ingrédients

essentiels dans les régions qui seraient par ailleurs monotones et

nutritionnellement pauvres. La diversité du régime alimentaire est un élément

extrêmement important dans le bien-être nutritionnel notamment parce qu’elle

25

permet d’absorber d’avantage des nutriments essentiels, et aussi parce qu’elle

aiguise l’appétit portant donc à une alimentation plus abondante (FAO, 1993).

Aussi a montré Becker (1983) que les produits forestiers, feuilles aussi

bien que viande d’animaux sauvages, sont souvent ajoutés aux soupes et sauces

qui accompagnent les aliments de base. Falconer (1989) cité par la FAO (1993)

op cit, a établi la relation entre la foresterie et la sécurité alimentaire au sein du

ménage.

En effet, les liens entre les produits forestiers sont interconnectés. Par

ailleurs la planification et des politiques relatives à l’utilisation des terres, ainsi

que les questions foncières, sont d’importance capitale dans les problèmes de

sécurité alimentaire. Les questions de contrôle et d’aménagement des zones

forestières, autant que les droits des populations ont toutes, une incidence

importante sur la manière dont les ressources que constituent la forêt et les

arbres peuvent être mises à contribution pour résoudre les problèmes de sécurité

alimentaire.

2.5- Le rôle des produits forestiers en période de crise

Tout particulièrement en Afrique, les forêts et les zones boisées jouent

traditionnellement un rôle décisif en période de crise ; comme en temps de

sècheresse, de famine et guerre, elles permettent de s’alimenter quand les

récoltes ont été mauvaises et donnent des produits que l’on peut commercialiser

pour se procurer de l’argent. En général, les aliments que l’on consomme en cas

de famine sont différents de ceux dont on se nourrit en temps normal.

Le rôle des produits forestiers dans les situations d’urgence pourrait

évoluer avec les progrès de commercialisation et le développement des

programmes de secours alimentaires. Néanmoins, pour les plus pauvres, les

vivres que donne la forêt restent des éléments essentiels de leur régime

alimentaire quand les temps sont difficiles. Leur part dans la ration alimentaire

est certes quantitativement modeste, mais le fait que ces produits permettent de

se nourrir à une période difficile leur donne une importance capitale.

26

2.6- Revenu en période de crise

Le rôle le plus connu des activités de cueillette forestière est de servir de

ressource temporaire en période de crise. La FAO (1996), op cit a observé dans

un village philippin qu’en 1983, année de sècheresse, 13% de villageois de plus

qu’en temps normal ont cueilli de rotin pour compléter leur revenu entamé par la

sècheresse. En outre, les villageois les plus prospères cueillent aussi du rotin

quand ils ont des besoins particuliers d’argent, que ce soit pour payer des soins

médicaux, des funérailles, ou des dépenses de mariage. Ainsi au Botswana, le

commerce du bois de feu procure de l’emploi aux Botswanais ruraux, dans les

périodes où les autres activités possibles sont rares. La FAO (1996) a constaté

que 60% des marchands interrogés en étaient venus à vendre du bois de feu

faute d’autres solutions.

2.7- Caractère saisonnier du revenu

L’aspect saisonnier des activités génératrices de revenu basées sur la forêt

tient à divers facteurs. Certaines activités sont saisonnières parce que le produit

à cueillir ne se trouve qu’à certaines périodes de l’année (champignon par

exemple). D’autres activités subissent la contrainte du caractère saisonnier des

autres travaux, des tâches agricoles notamment, ou des besoins d’argent (pour

payer les droits de scolarité ou de santé etc.). Ce qui signifie que les entreprises

correspondantes sont aussi saisonnières. En outre, la plupart des marchés pour

les produits d’origine forestière sont liés aux fluctuations de prix et de revenus

agricoles. La nature saisonnière de la demande de produits forestiers signifie que

leur production peut être échelonnée de telle sorte qu’ils contribuent à atténuer

les hauts et les bas des besoins de main d’œuvre et de revenu (FAO, 1996).

27

2.8- Rôle des femmes dans les activités génératrices de revenu

basées sur la forêt

Le rôle des femmes dans la satisfaction des besoins alimentaires de base

de leur ménage varie d’une société à l’autre. En général, la FAO (1993) op cit, a

souligné que les hommes ont davantage accès à l’économie monétaire, et

souvent leur activité première est génératrice de rentrées en espèce. Alors que

celles des femmes sont plutôt concentrées sur les besoins de subsistance du

ménage, plus particulièrement la production vivrière et les soins aux enfants. Il

est fréquent que les femmes contribuent elles aussi de façon significative au

revenu en espèce du ménage, et qu’elles prennent part aux activités génératrices

de revenu basées sur la forêt. On peut toutefois identifier dans les activités

rémunératrices féminines certaines restrictions et certains schémas de caractère

général.

La transformation de nombreux produits forestiers peut se faire à la

maison ou à proximité ce qui permet aux femmes de combiner ce travail avec

d’autres, comme la surveillance des enfants. De même, les femmes et surtout les

plus pauvres, exercent les activités de cueillette pour les besoins propres du

ménage et pour la vente. C’est ainsi que la FAO (1993), a montré qu’en

Zambie, les entreprises de transformations des produits forestiers concernent

plus particulièrement les femmes.

2.9- De la production à la commercialisation des produits

forestiers.

Lorsque l’équilibre entre production et consommation se fait au niveau

des unités élémentaires, on est bien en présence d’un système d’agriculture de

subsistance (Badouin, 1975).

Les ressources naturelles dont dispose la collectivité peuvent permettre la

production de denrées marchandes, assurant ainsi un revenu en espèce qui

contribuera à une plus grande sécurité alimentaire et à un niveau de vie plus

élevé. Plusieurs produits non ligneux présentent une grande importance

28

économique et peuvent assurer une partie relativement importante du revenu de

l’agriculteur. Ainsi certains produits sont directement utilisables tels que les

bois ; les pailles ou le miel, tandis que d’autres subissent des transformations

avant la consommation.

� La transformation

En général, l’exploitation des produits se fait avec l’agriculture. Ainsi

dans les PED, les femmes constituent la main d’œuvre qui s’occupe de la

transformation des produits forestiers et agricoles en produit semi-finis ou

parfois en produits finis dont une partie est consacrée à l’autoconsommation et

l’autre à la vente sur le marché afin d’assurer un revenu monétaire aux

populations rurales. En effet, les problèmes de stockage de certains produits

forestiers ou agricoles au Bénin ont été parfaitement posés par l’étude relative à

la production, aux stockages et à la conservation des semences.

Dans le milieu rural, le producteur constitue lui-même son stockage, qu’il

consomme en fonction des besoins de son ménage. Les instruments de stockage

sont en général : les greniers, les paniers ou les sacs etc. toutefois le stockage

impose des coûts financiers importants qui sont susceptibles de diminuer le prix

des produits voire le niveau du revenu. On estime que les pertes liées au

stockage des produits (40% selon l’ONASA en 1999) peuvent influencer

négativement l’offre donc le niveau du revenu des producteurs. Pour tenter de

donner solution à ces problèmes, des Projets d’Intervention Locale pour la

Sécurité Alimentaire (PILSA) travaillent au côté des femmes paysannes pour

renforcer leur capacité dans la gestion des stocks des produits.

29

� Marché et commercialisation

L’objectif de la commercialisation est de valoriser la production d’un bien

ou service indépendamment du fait que cette production a eu à l’origine comme

objectif de produire pour la vente ou pour l’autoconsommation dans le ménage.

En effet, les marchés où s’écoulent la plupart des produits des petites

industries forestières sont situés en zone rurale et en présentent les

caractéristiques particulières. Ils sont alimentés particulièrement en produit à

faible coût dont la demande varie d’une saison à l’autre en fonction des

fluctuations des revenus et des activités. Des marchés individuels tendent à être

étroits et localisés (à cause des routes médiocres et des coûts de transport élevés)

et sont constitués essentiellement par quelques rares articles (FAO, 1988).

Aussi, les marchés de vivriers ne sont pas parfaitement intégrés. En effet, la

circulation de l’information entre les différents marchés permettant le transfert

des variations des prix n’est pas parfaitement réalisée.

� Formation du revenu et son importance économique

Le revenu monétaire, résultant de la commercialisation est un revenu de

l’exploitation. Il rémunère à la fois le travail de famille, le capital qui est utilisé

et la propriété de sol. La part des divers éléments est variable. Par ailleurs,

l’influence des surfaces cultivées, de la politique gouvernementale, des prix, de

l’importance de la récolte fait varier le revenu d’un agent à l’autre, mais aussi

d’une région à l’autre. Ainsi l’inégalité et l’instabilité sont deux caractères

importants dans la constitution du revenu monétaire des ménages agricoles

(Penouil, 1979).

La théorie classique du développement a admis que la croissance

économique à long terme est un processus essentiellement non linéaire,

caractérisé par l’existence d’une multitude de situations d’équilibre, parmi

lesquelles figure le piège du faible niveau de revenu (Leibenstein, 1957), cité par

Sen et al (2001). Le revenu prend sa source dans l’activité humaine et

principalement dans la production.

30

Pour Lutz et al (2000), l’agriculture est différente des autres secteurs dans

plusieurs PED. Elle vise la réalisation de quatre objectifs principaux : la

croissance, l’allègement de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la gestion

durable des RN.

Penouil (1979) op cit, montre que les revenus distribués en économie sous

développée sont profondément influencés par la structure dualiste de

l’économie. On retrouve donc, avec quelques nuances les revenus types des pays

développés, mais il faut également faire une place aux revenus de l’économie

rurale traditionnelle. Ainsi, il caractérise les revenus de subsistance et les

revenus de l’agriculture de transition. En économie sous-développée, une

fraction de la production (considérable pour certains produits) n’est pas

commercialisée, mais fait l’objet d’autoconsommation. Il est souvent très

difficile de déterminer le volume de cette autoconsommation de produits et

services. Il est tout aussi difficile de lui attribuer un prix.

Par ailleurs, en théorie économique les déterminants susceptibles d’influer

sur le revenu des agents économiques sont les élasticité prix ou élasticité revenu

de la demande d’un produit. En effet, le revenu total est égal à la quantité

multipliée par le prix. Le caractère élastique de la demande entraîne lorsque le

prix baisse, une hausse du revenu total parce que la quantité de demande

s’accroît proportionnellement plus que la baisse du prix (Gould et Fergusson,

1982). En effet, la croissance du revenu détermine une modification de la

structure de la consommation et le niveau de vie des ménages. Aujourd’hui, le

revenu monétaire est un élément caractéristique de pauvreté.

Ainsi Engel (1957), cité par Gould et Fergusson (1982), a montré qu’à

partir de l’élasticité revenu de la demande d’un bien, on peut classer des biens

en bien de « nécessité » si (ER ‹ 1) ou de luxe si (ER› 1). Toujours Engel a

présenté que l’élasticité-revenu de la demande est un indice de bien-être. Pour

lui, plus une famille ou une nation est pauvre et lus grande est la part de sa

dépense qu’elle consacre à l’achat de nourriture.

31

Après la formation du revenu national ou personnel ; le véritable

problème qui se pose est sa répartition. Le revenu national peut être vu sous

deux angles : répartition fonctionnelle et répartition personnelle. Ainsi l’étude de

la répartition fonctionnelle n’est rien d’autre que l’étude des différentes

catégories de revenu, alors que celle de la répartition personnelle permet de

saisir les inégalités dans la répartition des revenus (Diouf, 1997).

Certains auteurs montrent que les inégalités dans la répartition des

revenus constituent un facteur favorable à la pauvreté. Ainsi pour Albertini

(1967) la pauvreté de la masse ne l’invite guère à épargner, tout revenu

supplémentaire va à la consommation. Cette tendance naturelle est encore

accentuée par ce que les économistes appellent « EFFET DE

DEMONSTRATION ».

− Répartition fonctionnelle : elle s’intéresse au type de revenus tels qu’ils

sont liés aux facteurs de production, autrement dit la rémunération des

facteurs de production : revenu du travail, revenu du capital etc.

− La répartition personnelle : elle s’intéresse au montant du revenu perçu

par chaque individu quelque soit l’origine de ce revenu.

Ainsi un même individu peut bénéficier de revenu de travail et de revenu

de capital en même temps, ce sera le cas d’un salarié qui dispose d’un

portefeuille de valeurs mobilières. Après avoir souligné l’importance du revenu,

nous aborderons la présentation du milieu d’étude et la méthodologie de notre

recherche.

32

CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ET

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

SECTION 1 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

PARAGRAPHE 1 : GENERALITE SUR LA COMMUNE DE SAVE

La commune de Savè est située dans le département des collines. Savè, le

chef lieu de la commune est situé, à environ 255 km de cotonou. Il est traversé

par la RNIE 2 (route Cotonou-Parakou) et la RNE 5 (route Savè-Oké-Owo). Elle

est située au centre Est du Bénin et est frontalière des Etats nigérians d’Ogun ;

d’Oyo et de kwara. C’est une partie du terroir de l’ancien royaume Yoruba de

Savè dont les premiers habitants sont originaires d’Ilé Ifè au Nigeria ; ce qui fait

que l’aire culturelle des autochtones dépasse les limites administratives actuelles

de la commune et s’étend aux communes limitrophes et aux Etats voisins de

Kwara ; Ogun et Oyo du Nigeria.

La population de la commune de savè est estimée, selon le RGPH3 de

Février 2002, à 67 753 habitants soit 12,64% de la population du département

des collines 1% de la population du Bénin. Les femmes font

33 795 habitants soit 49, 87% de la population communales.

On dénombre 11 688 ménages dont la taille moyenne est de 6 membres, 9472

ménages sont dirigés par les hommes. La densité de la population est de 30

habitants en moyenne par km2.

Plusieurs groupes socio culturels ou ethniques cohabitent dans la

commune dont les Shabè autochtones sont majoritaires. Aux côtés de ces

autochtones vivent les Fons, les Idaasha, les Bètamaribè, les Peulhs, les Adja,

etc. Ils pratiquent diverses religions dont les plus importantes sont par ordre : le

Catholicisme, l’Islam, le protestantisme, l’animisme, et les nombreuses

nouvelles religions d’inspiration chrétienne et d’origine anglo-saxonne.

Les populations de la commune de Savè mènent des activités variées ;

elles exercent bien souvent une activité principale associée à des activités

secondaires. L’activité qui occupe la majorité des habitants est l’agriculture qui

33

est une agriculture de subsistance avec des techniques et des outils

rudimentaires.

A cela s’ajoutent les échanges commerciaux grâce à la proximité du

Nigeria. C’est un commerce informel basé sur l’exportation des produits

agricoles et de véhicules d’occasion surtout. L’artisanat occupe une place

importante aussi dans les activités des habitants de la commune. Il comprend

l’artisanat de production des outils agricoles et l’artisanat de services qui

concentre le plus grand nombre d’artisans en milieu urbain. Il est à noter que les

activités de transformations des produits agricoles et forestiers procurent de

l’argent à des femmes qui s’adonnent à plein temps à cette activité. Les femmes

transforment les produits de cueillette tels que les grains de néré en moutarde,

les amandes de karité en beurre et en savon.

En 2001, on dénombrait à Savè six (6) entreprises régulièrement

immatriculées. A coté de tous ces acteurs économiques, on peut citer les unités

industrielles en cessation d’activités. Seule l’ex-Société Sucrière de Savè a

rouvert ses portes en 2003.

PARAGRAPHE2 : CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE

Le choix porté sur la commune de Savè se justifie par le faite que :

- Elle est l’une des rares communes du département des collines dont la

population s’intéresse aux produits de la forêt.

- Elle regorge d’énormes potentialités forestières.

- Les produits forestiers sont sous valorisés dans la structure du revenu des

ménages.

Quant aux villages d’étude, les critères de choix sont les suivants :

- l’existence naturelle de PFNL,

- la culture des PFNL,

- l’importance relative de la commercialisation des produits agro-forestiers

par les ménages.

34

SECTION2 METHODOLOGIE

Au cours de cette étude une combinaison de méthodes quantitatives et

qualitative de recherche sera utilisée.

PARAGRAPHE 1 : DONNEES COLLECTES, ECHANTILLONNAGE ET

OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

1.1- Données collectés

Les données collectées sont des données primaires ou secondaires. Les

données à utiliser dans le cadre de cette étude sont entre autre : les prix, les

unités de mesure, les poids et les quantités de produits qui font objet de

spéculation en 2008.

Les données primaires sont celles qui sont collectées auprès des chefs de

ménages et aussi auprès des personnes ressources par interview ou entretien.

Pour déterminer le poids des unités de vente, des pesées sont réalisées sur les

produits auprès des grossistes, semi-grossistes et détaillants, paysans vendeurs

ou sur les marchés

Les données secondaires proviennent de la recherche documentaire au

niveau des CERPA, des APV, des GV et aussi à travers les documents officiels,

les discutions et les rapports d’activité etc.

1.2- Echantillonnage

La zone retenue pour notre étude est l’arrondissement de Sakin

(Commune de SAVE) comportant deux villages. Le nombre de ménages est de

60. Les caractéristiques démographiques de ces deux villages sont présentées

dans le tableau1 ainsi que le profil des enquêtés des ménages.

35

TABLEAU 1 : Les caractéristiques démographiques des villages

Population Actifs agricoles Villages Nombre de

ménages Masculin Féminin Total Masculin Féminin

Total

Ouoghi 253 1521 1046 2567 552 501 1054

Diho 166 380 332 712 177 176 353

Total 419 1901 1378 3279 729 577 1306

Source : CeCPA Savè

L’enquête à effectuer au niveau des ménages échantillonnés, porte sur 80

chefs ménages dans les deux villages. Nous nous sommes intéressés aux

exploitants agricoles et leurs femmes. En zone rurale la femme du paysan est

également une source importante d’information. Ainsi les ménages interviewés

ont été choisis par échantillonnage aléatoire stratifié, et notre unité

d’échantillonnage est le ménage agricole. Les critères de stratification sont : le

sexe et l’âge. Deux strates ont été construites à partir de 3279 habitants

considérés comme population mère.

TABLEAU 2 : Profil des enquêtés des ménages dans les deux villages

Sexe Masculin Sexe Féminin

Ensemble

Villages

Jeunes Vieux Jeunes Vieux

Ouoghi 7 13 7 13 40

Diho 3 7 3 7 20

Total 10 20 10 20 60

Source : Enquête, (2008)

Ont été pris comme :

- Jeunes, les chefs de ménage ayant un âge inférieur ou égal à 40 ans

- Vieux, les chefs de ménage ayant un âge supérieur à 40 ans

36

1.3- Outils de collecte des données

� Questionnaire

Le questionnaire est l’un des instruments au moyen duquel nous avons

collecté les données auprès de population d’étude. Nous avons eu des entretiens

avec des personnes ressources en vue d’améliorer le travail.

PARAGRAPHE 2 : METHODES DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE

DES DONNEES

Après la collecte des données sur le terrain nous avons procédé au

dépouillement puis les données ont été saisies dans le logiciel EXCEL 2000.

L’analyse a été faite à l’aide des logiciels EXCEL 2000 (calcul des revenus

moyens, test T de Student, analyse de variance, etc.) et SPSS version 10.0

(régression linéaire). Le traitement de texte est réalisé avec le logiciel WORD

2000.

Pour chaque objectif spécifique défini, correspondent des instruments

d’analyse.

� Instruments d’analyse liée à la vérification de l’hypothèse n°1

La première hypothèse de la recherche est que les revenus des produits

forestiers contribuent de façon significative à la formation du revenu des

ménages agricoles. Avant de la tester, les revenus (forestier et global) des

ménages ont été estimés. Dans cette recherche, le revenu au niveau du ménage

est obtenu par la somme des revenus procurés au ménage par les activités

menées par tous les membres du ménage. Le modèle de la famille considérée est

celle au sein de laquelle la tradition est encore présente.

Ainsi, le revenu des ménages est obtenu en faisant la somme des revenus

de chaque membre du ménage. Le revenu global est la somme des revenus issus

de toutes les activités exercées au sein du ménage.

Ici, ont été seulement pris en compte les produits commercialisés. Les prix

considérés sont les prix donnés par les paysans.

37

Le revenu forestier est la somme des revenus tirés des activités liées à la

forêt (cueillette, ramassage et exploitation de bois d’œuvre). Le revenu hors

forêt est le revenu obtenu des autres activités que les activités liées à la forêt.

Après avoir calculé les revenus, une régression linéaire a été faite pour

étudier l’influence des caractéristiques du ménage sur le revenu forestier. Dans

cette régression, «Y» la variable expliquée est le revenu ou recette globale. Les

variables explicatives sont le revenu ou recette issu de la forêt en 2008 (Ref) ,

les caractéristiques du ménage (taille du ménage, âge du chef ménage).

Modèle théorique : y = a + bRef + ctm + dage + &

Tableau3 : Signe et résultat du test de significativité (attendus)

Variables Signe attendu Résultat attendu du test

de significativité

C ± S

Ref + S

âge - S

tm + ns

S=significative ns=non significative

Hypothèse 2 : Les femmes contribuent pour une grande part à la formation du

revenu provenant des produits forestiers.

� Instruments d’analyse liée à la vérification de l’hypothèse n°2

La seconde hypothèse de la recherche est la grande partie du revenu issu

de la forêt provient des femmes

Les revenus (forestier et global) des femmes et des hommes ont été

estimés. Dans cette recherche, le revenu au niveau des femmes est obtenu par la

somme des revenus procurés au ménage dirigé par la femme par les activités

menées par tout membre du ménage. Celui des hommes est obtenu par la somme

des revenus issu de la forêt revenant aux ménages dirigés par les hommes. Le

modèle de la famille considéré est donc le modèle unitaire, étant donné que nous

avons à faire avec des ménages.

38

Ici également, ont été seulement pris en compte les produits

commercialisés. Les prix considérés sont les prix donnés par les paysans.

Le revenu forestier est la somme des revenus tirés des activités liées à la

forêt (cueillette, ramassage et coupure de paille).

Après avoir calculé les revenus issus de forêt provenant des femmes et des

hommes, un diagramme circulaire a été réalisé.

Le tableau4 fait une présentation synoptique des outils d’analyse selon les

objectifs et hypothèses.

Tableau 4 : Outil d’analyse par hypothèse

Objectifs Hypothèses Outils d’analyse

O1 H1

Estimation du revenu moyen total par catégorie d’usager

Estimation du revenu moyen forestier

Analyse de régression

O2 H2

Estimation du revenu moyen forestier par sexe

Diagramme circulaire

Analyse du diagramme circulaire

Source : Enquête, (2008)

39

CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS,

VALIDATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS

SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS

PARAGRAPHE 1 : LES PRODUITS

1-1 Les produits forestiers

Les ressources naturelles dont dispose la collectivité peuvent permettre la

production des denrées marchandes assurant ainsi un revenu en espèce qui

contribuera à une plus grande sécurité alimentaire et à un niveau de vie plus

élevé. Plusieurs produits forestiers non ligneux présentent une grande

importance économique et peuvent assurer une partie relativement importante

du revenu de l’agriculteur. La liste des produits et des services tirés des arbres

ou des forêts est considérable. Le rôle de l’arbre dans l’alimentation humaine,

bien qu’important demeure mal connu.

Le tableau 5 ci-dessous montre les produits forestiers retenus dans le

cadre de notre étude.

40

Tableau5 Produits forestiers retenus dans le cadre de l’étude

Source : Enquête, (2008)

1.1.1- Les prix des produits forestiers

Les prix des produits forestiers sont fixés soit par l’Etat ou parfois ce sont

des prix qui reflètent le coût d’opportunité de la main d’œuvre. L’offre est

déterminée par les coûts de production tandis que la demande dépend du niveau

du revenu des consommateurs et surtout de l’utilité que procure le produit à ces

derniers. Avec la fluctuation saisonnière de l’offre, on observe des mouvements

saisonniers de prix qui sont l’une des causes de la pratique des prix

déséquilibrés. Les tableaux 6 et 7 montrent les prix moyens annuel des produits

agricoles par Kg et des produits forestiers dans les villages Ouoghi et Diho. Par

Noms scientifiques

Nature de la production

Période de récolte

Partie utilisée Fonction/utilisation

Vitellaria Paradoxa (karité)

Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Avec une période de croissance de 10 à 25 ans. Jachère

Mai-Août

Amande, ces fruits tombent naturellement et sont récoltés au sol. Bois

-Beurre de karité -Savon -Consommation des fruits mûrs -Huile -Eclairage -Vente

Parkia biglobosa (Néré)

Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Cultivé-jachère.

Mars-Juillet

Les grains, cueillette des fruits. Bois

-Moutarde (cuisine) -Médecine traditionnelle -Vente

Bois (service) Etat sauvage Toutes les périodes de l’année

Feuilles Le bois

-Clôture -Construction -Energie

Imperata cilindrica (paille)

Etat sauvage dans la forêt.

Septembre-décembre

La tige -Clôture -Construction --Vente

Miel Dans la forêt. Jachère

Mars-Mai Le liquide Alimentation -Médicinale - Vente

Anacardium occidentales (Acajou) (Anacardier)

Cultivé dans les champs. Jachère

Février-Avril

Amande fruit

Alimentation -Vente

Borassus aethiopum (Rônier)

Pousse à l’état sauvage dans la forêt. Cultivé-Jachère

Octobre-Mars

Axe hypocotyle feuille

-Alimentation -Médicinale -Vente

41

ailleurs, les prix utilisés dans le calcul du revenu ont été collectés auprès des

commerçants sur les marchés des deux villages. Les tableaux suivants montrent

également les prix utilisés dans le calcul du revenu des ménages agricoles dans

les villages retenus.

Tableau 6 : Prix moyens annuels (FCFA) des produits forestiers par Kg ou par

unité de mesure locale dans les villages.

Produits Prix

Amande de Karité

Gain de néré

Acajou Axe hypocotyle du rônier

Minimum Moyen Maximum

40 80 150

200 400 600

150 200 250

85 130 140

Source Enquête, (2008)

1.1.2- Les unités de mesures des produits forestiers

Pour les produits forestiers, on observe que :

- La paille, est vendue par unité. Ainsi la botte est l’unité de mesure

pour la paille.

- le miel, le litre est l’unité de mesure pour le miel.

Pour les produits tels que l’amande de karité, les grains de néré et les

amandes d’acajou, le sac et les bassines sont les unités de mesure.

Le tableau7 suivant montre la conversion en kg d’une unité de mesure

locale des produits forestiers.

Tableau 7 : Conversion en kg d’une unité de mesure locale des produits

forestiers

Produits Unité de mesure

Amande de karité Grain de néré Amande d’acajou

Bassine Sac Mesure locale Tubercule (Rônier)

25 kg 100 - -

25 kg 100 2,5 110

25 kg 100 2,5 -

Source : Enquête 2008

1-2 : Les produits agricoles

Dans les systèmes d’agriculture sédentaire, la contribution directe la plus

fréquente des produits forestiers à la production vivrière provient des arbres qui

42

fournissent des denrées comestibles sur les terres en jachère. Il convient de noter

que dans une zone de polyculture, la limite entre la forêt et les terres agricoles

n’est pas clairement définie. Les produits agricoles constituent les principales

sources de revenu des ménages agricoles. Pour cerner leur contribution dans la

formation du revenu, nous avons retenu quelques produits agricoles cultivés tels

que le soja, le maïs, l’igname, l’arachide et le piment.

1.2.1- Les prix des produits agricoles

Les prix pour les produits tels que le maïs, le sorgho, l’igname, le niébé,

l’arachide et autres varient en fonction de la loi de l’offre et de la demande et

selon les périodes de l’année. Par contre le prix d’Acajou est fixé par L’Etat au

début de chaque campagne agricole.

Tableau 8 : Prix moyens annuels (FCFA) des produits agricoles par Kg

ou par unité de mesure locale dans les deux villages

Produits Prix

Igname Mais Soja Arachide Piment

Minimum Moyen Maximum

150 180 200

75 125 200

100 125 150

100 200 350

380 480 800

Source : Enquête 2008

1.2.2 - Les unités de mesure

Ce sont celles utilisées sur les marchés de Savè, Ouoghi, Kaboua. Elles

varient beaucoup dans le temps par type de produit. Leur estimation en

kilogrammes (kg) est faite sur la base de cinq (5) observations. Leurs moyennes

par produit sont données dans les tableaux.

Tableau9: Conversion en kg d’une unité de mesure locale

Produits

Unité de mesure

Maïs Soja Arachide

avec coque

Igname Piment

Bassine

Sac

Unité de mesure locale

25

100

2,5

25

100

2,5

15

60

1,5

-

100

-

12,5

50

1,25

Source Enquête 2008

43

PARAGRAPHE 2 : RECENSEMENT DES PRODUITS ET MARCHES

DE COMMERCIALISATION

A partir des données de nos investigations durant près de deux mois de

terrain, nous avons identifié les PFNL commercialisés par les populations ainsi

que les principaux produits agricoles.

Ainsi 6 PFNL commercialisés : amande de karité, axe hypocotyle du

rônier, grain de néré, paille, miel, et noix d’acajou et 5 principaux produits

agricoles : igname, maïs, soja, piment, et arachide ont été identifiés.

1- marchés de commercialisation des différents produits

Parmi les différents produits recensés, certains sont non seulement échangés

dans les marchés locaux mais aussi dans les marchés hors de la zone d’étude tel

le marché Dantokpa ou même exportés. Par contre d’autres tel que la paille font

objet d’une utilisation locale. Les deux schémas suivant retracent les parcours de

ces produits.

• marchés de commercialisation de la noix d’acajou, de l’amande de

karité, de l’axe hypocotyle du rônier, du maïs, de l’igname et du piment.

Producteur Marché de Ouoghi et/ou de Diho Marché de Cotonou ou PAC

• marchés de commercialisation du grain de néré et du soja

Producteur Marché de Ouoghi et/ou de Diho

44

SECTION2 : ANALYSE DES RESULTATS, VALIDATION DES

HYPOTHESES ET SUGGESTIONS

PARAGRAPHE 1 : ANALYSE DES RESULTATS

1-1 Analyse des aspects socio-économiques

Dans cette rubrique nous avons choisi 6 PFNL : les grains de néré, les

fruits de karité, axe hypocotyle du rônier, paille, miel et noix d’acajou

commercialisés dans la zone d’étude.

Le tableau10 récapitule les quantités collectées, vendues, consommées et le

nombre de ménages ayant participé à la collecte.

Tableau10 : Récapitulatif des quantités de produits collectées, vendues, consommées et le

nombre de ménages ayant participé à la collecte.

PFNL Nombre de

ménage et

%

Quantité

collectée en unité

locale

Quantité

collectée en Kg

Quantité

vendue en

Kg

Quantité

consommée

en Kg

Amande de karité 39 390 bassines 6250 6170 80

Axe hypocotyle

du rônier

48 213 sacs 29.820 29.820 0

Grain de néré 8 13 bassines 260 258 2

Paille 1 85 bottes 166,6 166,6 0

Miel 3 67L 100,5 21 79,5

Noix d’acajou 46 425 sacs 34.000 0 34.000

Source : Enquête 2008

Tableau 11 : Récapitulatif des revenus (en FCFA) issus des PFNL

Revenu karité

Revenu axe hypocotyle du rônier

Revenu néré

Paille Miel Noix d’acajou

Moyenne 8333,33 164610 1733,33 833 2010 113333,33

Erreur

type

11201,842 57713,899 6093,347 6398,394 9012,541 22300

Minimum 0 0 0 0 0 0

Maximum 64000 364000 32000 49980 48600 512000

Source : Enquête 2008

45

Le tableau 10 récapitule les quantités collectées, vendues et consommées

des différents PFNL les plus commercialisées dans la zone d’étude.

De plus ce tableau renseigne sur le nombre de ménage qui exploite ces

PFNL. En égard à ces résultats, le noix d’acajou constitue le PFNL le plus

produit à Ouoghi et Diho , suivi de l’axe hypocotyle du rônier, de l’amande de

karité, du grain de néré, de la paille et enfin du miel. Il faut aussi signaler que, le

tubercule de rônier, l’acajou et l’amande de karité intéressent plus les

populations.

Concernant l’axe hypocotyle du rônier, sur les 60 ménages enquêtés, 80%

(48 ménages) collectent les fruits du rônier pour une quantité totale de 29820 kg

soit 213 sacs pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de ce PFNL, la moyenne

est de 164610 cfa par ménages par an (cf tableau 10) photo.

Photo1: Axes hypocotyle du rônier cuits Photo2: Axes hypocotyle du rônier cru Cliché CHALLA Cliché CHALLA

L’acajou est le deuxième produit qui intéresse plus les populations après

l’axe hypocotyle du rônier. Sur les 60 ménages enquêtés, 76,66% (46 ménages)

collectent le noix d’acajou pour une quantité totale de 425 sacs soit 34.000 kg

pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de PFNL, la moyenne est de

113333,333Fcfa par ménage par an (cf tableau 10)

Photo3 : Noix d’acajou

Cliché CHALLA

46

S’agissant de l’amande de karité, sur les 60 ménages enquêtés, 65% (39

ménages) s’intéressent au fruit du karité pour une production de 390 bassines

soit 6250 kg pour la saison 2008. Quant au revenu tiré de cet arbre, la moyenne

est de 8333,333 Fcfa par ménage et par an. (cf tableau 10)

Photo4 : Amande de karité Cliché CHALLA

Abordant le néré, sur les 60 ménages enquêtés, 13,333% (8 ménages)

collectent le fruit du néré pour une production totale de 13 bassines soit 260 kg

pour la saison 2008. S’agissant du revenu tiré de cet arbre, la moyenne est de

1733,333 FCFA par ménage et par an. (cf tableau 10)

Photo5 : Fruit du néré Cliché CHALLA

Quant à la paille, sur les 60 ménages enquêtés, 1,66% soit (un seul)

s’intéresse à ce PF pour une production de 85 bottes soit 166,6 kg . S’agissant

du revenu tiré de la paille, la moyenne est de 833 Fcfa par ménage par an (cf

tableau 10)

47

S’agissant du miel, sur les 60 ménages enquêtés, 5% (3 ménages)

produisent du miel pour une production totale de 67 litres soit 100,5 kg. Quant

au revenu tiré du miel, la moyenne est de 2010f cfa par ménage par an (cf

tableau10)

Prenant en compte l’autoconsommation, le revenu est en moyenne de

540fcfa. Ce qui traduit le caractère commercial des activités de collecte des

PFNL.

Par ailleurs, le revenu global annuel du ménage regroupe les recettes issues des

différentes activités économiques exercées par tous les membres du ménage.

Ainsi, le revenu global annuel moyen par ménage est de 301 428 Fcfa

considérant tout l’échantillon. Tandis que le revenu annuel moyen par ménage

issu de la vente des PFNL est de 190853 Fcfa. On constate que le revenu annuel

moyen par ménage issu de la vente des PFNL représente 63, 31% du revenu

annuel moyen global par ménage ce qui traduit l’importance du revenu issu des

PFNL dans les revenus familiaux.

1.2-Analyse des résultats de l’estimation et du diagramme circulaire

1.2.1- Analyse des résultats de l’estimation du revenu global des ménages

Après la collecte des informations sur les revenus issus de la forêt, revenu

global, l’âge et la taille des ménages, une estimation a été faite. Les résultats

sont consignés dans le tableau ci-dessous

Tableau 12 : Estimation du revenu global des ménages Dependent Variable : Y Method: Least Squares Date : 11/17/09 Time : 11 :31 Sample: 1 60 Included observations : 60

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 21603.37 98289.38 0.219794 0.8268

REF 0.858246 0.123786 6.933306 0.0000

48

AGE -432.5589 2371.207 -0.182421 0.8559 TM 43339.83 15652.33 2.768906 0.0076

R-squared 0.554776 Mean dependent var 306100.0 Adjusted R-squared 0.530925 S.D. dependent var 229524.8 S.E. of regression 157199.4 Akaike info criterion 26.83276 Sum squared resid 1.38E+12 Schwarz criterion 26.97238 Log likelihood -800.9828 F-statistic 23.25978 Durbin-Watson stat 1.955301 Prob(F-statistic) 0.000000

La régression du revenu global, sur la recette issu des PFNL, la taille du

ménage, l’âge du chef de ménage par la méthode des Moindres Carrés

Ordinaires (MCO ou OLS) donne le modèle suivant :

y= 21603,37+0,8582ref -432,5589âge+43339,83tm

• Qualité du modèle

En analysant ce tableau, le modèle est globalement significatif à 1% (prob >F ).

Par ailleurs, 55,5% des variations du revenu global sont expliquées par les

variations de la recette issue de la forêt, de la taille du ménage et l’âge du chef

de ménage.

• Variables non déterminantes ménage

Au seuil de 5%, les résultats de la régression (voir tableau 12), ressortent que la

variable âge du ménage n’est pas déterminante dans la formation du revenu des

ménages. La variable âge du ménage à un coefficient négatif ce qui traduit que

l’âge influence négativement le revenu des ménages. Ceci se justifie d’une part

par le fait que les personnes âgées n’ont pas la capacité physique exigée par les

travaux de collecte de PFNL et d’autre part par le fait que la population est très

jeune et la superficie de terre emblavée pour les cultures augmente avec

l’évolution de l’âge, faisant ainsi accroître le nombre de pieds de produits

forestiers dans les champs.

Il faut signaler que dans la zone d’étude les terres appartiennent à des

collectivités mais la jouissance des produits forestiers n’est pas réservée

exclusivement aux propriétaires terriens. Ceci laisse penser que les produits

49

forestiers sont des biens collectifs. Alors qu’ils deviennent la propriété d’une

personne dès que la terre abritant ces produits forestiers est cultivée car on n’ose

pas pénétrer le champ d’autrui pour collecter les produits forestiers.

• Variables déterminantes

Des résultats de la régression (voir tableau 12), il ressort que deux variables sont

plus déterminantes dans la formation du revenu des ménages. Ces variables sont

la recette issue de la forêt et la taille du ménage.

La recette issue de la forêt est celle qui provient de la collecte du fruit du

karaté, du fruit du néré, du fruit de rônier, de noix d’acajou, de la paille et du

miel. Son coefficient est positif et significatif au seuil de 5%. Ceci prouve que

les recettes issues de la forêt influence positivement le revenu des ménages. En

d’autres termes, plus un ménage participe aux activités de collecte des PFNL

plus élevé est son revenu global. En effet, une augmentation du revenu issu de la

forêt de 1f CFA, toute chose étant égale par ailleurs entraînerait une

augmentation du revenu global de 0,555f CFA. Autrement dit, les PF

contribuent à 55,5% à la formation du revenu des ménages agricoles. Ce qui

traduit l’importance des PFNL pour les populations.

Le coefficient de la taille du ménage est positif et significatif au seuil de

5% ce qui traduit que plus on dispose de main d’œuvre familiale, plus le revenu

du ménage est important. Ceci peut expliquer quelque part le taux de natalité

relativement élevé enregistré dans ces villages car comme le montre le

tableau11, une augmentation de la taille du ménage de 1 entraînerait une

augmentation du revenu global de 43339.83f CFA.

1.2.2-Analyse des moyennes et du diagramme circulaire

Le diagramme circulaire retraçant les parts des revenus des femmes et des

hommes dans le revenu global issu des PFNL se pressente comme suit.

51

PARAGRAPHE2: VALIDATION DES HYPOTHESES ET

SUGGESTIONS

2.1- Validation des hypothèses

- Première hypothèse

Cette hypothèse suppose que « les produits forestiers contribuent de façon

significative à la formation du revenu monétaire des ménages agricole ». A

l’issu de l’analyse et des calculs, la contribution des revenus forestiers à la

formation du revenu familial est d’environ 63,32%. La contribution des produits

forestiers à la formation du revenu monétaire n’est pas marginale. Donc

l’hypothèse 1 est acceptée.

- Deuxième hypothèse

Elle suppose que « la grande partie du revenu issu de la forêt provient des

femmes ». Les résultats de l’enquête révèlent que la contribution des femmes à

la formation du revenu provenant essentiellement des produits forestiers tourne

autour de 57,13% ce qui permet d’accepter l’hypothèse 2.

2.2 - SUGGESTIONS

Pour une meilleure contribution des produits forestiers à la formation du

revenu des ménages agricoles, quelques actions sont nécessaires :

� Suggestions à l’endroit du gouvernement

- Aider les agriculteurs à diversifier leurs de sources de revenus, ceci

permettra aux agriculteurs de se prémunir contre les risques divers

- Encourager les agriculteurs à l’adoption des techniques agro forestières

afin qu’ils entretiennent le couvert végétal qui est sans cesse détruit

- Sensibiliser et initier les journées d’informations sur les actions que

posent les hommes dans la dégradation des RN. On peut envisager

52

diverses mesures qui pourraient aider à commercialiser les produits

forestiers de sorte que les revenus ruraux en soient améliorés

- Renforcer le pouvoir de négociation des producteurs en constituant des

coopératives de commercialisation ou des associations de producteurs.

Cela permettra de mieux défendre leurs intérêts

- Fournir aux agriculteurs, une meilleure information sur les marchés pour

qu’ils en perçoivent mieux les débouchés et les imites, les mettre en

garde contre d’éventuelles fluctuations des prix et les aider à diversifier

leur production de manière à étaler les risques

- Soutenir la commercialisation des produits dérivés des arbres en

fournissant des moyens de transport et d’entreposage, en mettant en

relation vendeurs et acheteurs sur les marchés et dans les foires et en

donnant des conseils en matière de publicité et de stratégies

commerciales

- Aider les femmes à commercialiser les produits forestiers en leur assurant

un accès direct aux points de vente et la possibilité de percevoir

personnellement le produit de leurs ventes

- Monter les campagnes promotionnelles pour encourager les

consommateurs à acheter des produits dérivés des arbres d’origine

locale plutôt que des produits de remplacement importés

- Réviser les mesures de contrôle des prix qui plafonnent les prix des

produits forestiers ou agricoles et découragent une production durable.

Par ailleurs, tenter d’infléchir les forces du marché est toujours délicat.

Les effets annexes des interventions sont toujours difficiles à prévoir, et il n’est

pas rare de parvenir à l’effet exactement inverse de celui qu’on recherchait.

Chercher à aider les producteurs ruraux en fixant des prix minima, par exemple,

peut provoquer une baisse de la demande et un glissement du marché au profit

des produits de remplacement, ce qui annule tout gain éventuel. II faut aussi

faire un usage prudent des subventions : outre qu’elles sont coûteuses et

53

difficiles à administrer, elles risquent d’engendrer une dépendance malsaine,

chez ceux qui en bénéficient, et sont très difficiles à supprimer une fois qu’elles

ont été introduites.

Pour être efficace, les interventions des pouvoirs publics dans les systèmes

commerciaux doivent être soigneusement identifiées et convenablement ciblées.

Lorsqu’il est justifié d’accorder des subventions ou autres formes de soutien

direct, il est souvent préférable que ces mesures soient clairement identifiées dès

le départ et limitées dans le temps, et soient progressivement supprimées une

fois l’effet souhaité obtenu.

De façon analogue, plutôt que de laisser à des organismes publics le soin

de fournir les informations sur les marchés et autres services, il est souvent

beaucoup plus efficace de confier cette responsabilité aux groupes de

producteurs eux-mêmes, qui une fois en place, seront probablement mieux à

même d’assurer des services et un soutien continu.

En somme, les RN en général et les produits forestiers en particulier

constituent des richesses naturelles qu’il faille gérer avec efficacité et efficience

afin que les générations à venir puissent en bénéficier autant que celles

d’aujourd’hui.

� Suggestions en terme de politiques forestières

- Intégrer la gestion des produits forestiers non ligneux dans les

programmes nationaux de lutte contre la faim et l’agriculture durable.

- Les analyses par sexe indiquent que les initiations des plans

d’aménagement forestier perdent des informations précieuses s’ils ne

travaillent qu’avec les hommes. La plupart des projets forestiers au

Bénin ou ailleurs dans le monde intègrent presque exclusivement les

hommes dans les activités. C’est peut-être pour cette raison que bon

nombre échouent.

- Les initiateurs des projets devraient prendre en compte le rôle des femmes

lorsqu’ils élaborent des plans parce qu’elles sont de grandes utilisatrices

54

de produits forestiers et parce que la manière dont elles les utilisent

diffère de celle des hommes.

- La vie communautaire en milieu rural se caractérise par la diversité

fondamentale des systèmes naturel et social ainsi que des préférences

individuelles. Le respect de cette diversité permettra d’optimiser la

productivité et de garantir la pérennité de l’utilisation des ressources.

Les populations villageoises doivent servir de guide et les agents

forestiers sont invités à les soutenir dans leurs efforts. Les résultats de

cette étude démontrent que les villageois s’intéressent aux forêts et

qu’ils ont des idées et valeurs appropriées à intégrer au processus de

prise de décision quant à l’avenir des forêts au Bénin.

- L’appui des services forestiers aux villageois utilisant les produits

forestiers renforcera l’importance du rôle des PFNL dans la survie des

populations rurales.

- Modifier la législation forestière pour prendre en compte les besoins des

familles et pour les induire à développer, des activités génératrices de

vivres ou de revenus basés sur la forêt.

- La législation foncière doit être révisée et vulgarisée pour un

développement des droits de propriété clairs.

55

CONCLUSION

Si les efforts dans le seul domaine forestier ne peuvent modifier

sensiblement les facteurs sociaux, économiques et politiques qui sont à la source

de bien des inégalités devant les approvisionnements, alimentaires, ils peuvent

néanmoins aider à soutenir et à renforcer les contributions qu’apportent les

forêts en général, les produits forestiers et les arbres des exploitations agricoles

en particulier à la formation du revenu des ménages. Nous nous efforçons de

mettre en lumière certains des liens entre les forêts, les activités forestières et

agricoles et le bien-être des populations à savoir un approvisionnement vivrier

suffisant tout au long de l‘année. Raisonner en termes de sécurité alimentaire

souligne bien le fait que les forêts (et donc les activités forestières) ne sauraient

être isolées de leur environnement rural, elles sont étroitement imbriquées avec

les facteurs physiques et socio-économiques qui déterminent la vie de ceux qui

vivent dans leur périmètre ou à proximité. A une plus vaste échelle, les forêts

influent sur l’environnement mondial dans la mesure ou elles ont un effet sur les

phénomènes climatiques et donc sur la vie de tous.

A la lumière des résultats, nous concluons que les produits forestiers en

général et non ligneux en particulier jouent un rôle économique et social dans

l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Vu leurs

contributions à la formation du revenu des ménages.

On constate enfin un dilemme celui de concilier les intérêts contradictoires entre

le présent et le futur. Au terme de cette étude quelques enseignements

s’imposent :

- Les produits forestiers jouent un rôle important dans la sécurité

alimentaire des ménages.

- Les produits forestiers assurent l’équilibre financier des budgets des

ménages.

- Les femmes contribuent majoritairement à la formation du revenu

monétaire du ménage.

56

- Les hommes comme les femmes ont accès aux produits forestiers

toutefois leur contribution diffère suivant les types de produits.

Cependant certaines contraintes limitent la portée de nos conclusions.

- Les difficultés liées à la quantification exacte des produits et le calcul du

revenu monétaire du ménage.

- Une petite taille d’échantillon.

Cette contrainte pouvait être limitée par une enquête d’envergure

acceptable dont nous n’avons pas les moyens matériels et financiers. Nous

espérons que notre sens de synthèse a pu prendre le dessus, rendant nos résultats

sinon justes du moins acceptables. Une extension de cette recherche dans le sens

de l’élimination de ces insuffisances serait la bienvenue. Toutefois, à l’état

actuel de nos investigations, nous pouvons faire quelques suggestions dans le

sens de l’amélioration des politiques économiques et forestières.

57

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

ALIMI M. R. (1986) : L’impact du reboisement dans l’économie et dans

la société paysanne, une étude de quelques villages dans la zone de Boukoumbé, Thèse d’agronomie, FSA – UNB, 118p.

ABDELMALKI L. et P. MUNDLER (1996), Economie de l’environnement, édition Economica Paris.

BADOUIN R . (1975), les agricultures de subsistances et le

développement économique, édition A. Pedone. BIO SABI TANNON (1999), Analyse de la place de la forêt et des

produits forestiers dans l’économie des ménages ruraux : cas du village Pikiré, riverain de la forêt classée de l’Alibori supérieur dans la Sous-préfecture de Kèrou, (Département de l’Atacora).

BLAUG Marc (1986), la pensée économique, édition Economica.

BONNAL Jean. Les acteurs et leurs stratégies vis – à vis des ressources naturelles : Réflexion méthodologique in FAO, Réforme agraire : colonisation et coopérative agricoles, page 7 – 18, 1996, 129p.

BOURREAU C. et SYLLA S. (1989) : Rapport sur les forêts et la protection de la nature : étude de l’avenir du secteur rural. DEP – MDRAC, République du Bénin.

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CLEMENT, C.R (1996), Fruits et grains de la forêt amazonienne. In alimentation en forêt tropicale interactions bio culturelles et perspectives de développement. UNESCO (1996) PP 243 – 260.

DROY Isabelle. Femmes et développement rural, Karthala, 1990,176p.

FAO/ IITA. Politique agricoles pour la gestion et l’utilisation durables des ressources naturelles en Afrique, 2000,96p.

FAO (1971), la gestion des ressources naturelles du point de vue de l’environnement, de l’agriculture et les sols, Rome.

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